32
N°139 – ÉTÉ 2016 RÉCITS DU BANGLADESH AU MAROC HUMOUR Un guide du voyage à vélo... pour rire RENDEZ-VOUS Week-ends et quinzaines : l’embarras du choix ! VOYAGE Shérif fais-moi peur ! Ou quand les autorités font le spectacle... Retour sur l’Ascension à Souston

VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

N°139 – ÉTÉ 2016

RÉCITS DU BANGLADESH AU MAROC

HUMOUR Un guide du voyage à vélo...

pour rire

RENDEZ-VOUS Week-ends et quinzaines :

l’embarras du choix !

www.cyclo-camping.international

VOYAGEShérif fais-moi peur ! Ou quand les autorités font le spectacle...

Retour sur l’Ascension à Souston

Page 2: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

Participez à la revue !

Vous êtes nombreux à voyager à CCI et, sans vos récits et photos, il n’y aurait pas de revue ! Merci donc à celles et ceux qui nous envoient des textes, longs ou courts, pour nous faire part de leur expérience. Pour faciliter le travail de l’équipe de

rédaction et vous guider dans votre travail, voici le petit mode d’emploi du parfait rédacteur-reporter !

• LES TEXTES

- les textes doivent être transmis dans un format lisible par tous. Utiliser le traitement de texte Word est recommandé. Le fichier sera de type .doc ou .docx.

POUR LA RUBRIQUE « RÉCITS DE VOYAGE » :

- ne pas dépasser 9000 caractères (espaces compris).

- terminer votre texte par une signature (prénom, nom) et un contact (blog, adresse mail,…)

- indiquer, dans le texte ou à part, la date du voyage, le parcours approximatif, éventuellement le kilométrage. D’autres éléments concrets sont aussi les bienvenus : transports utilisés, recommandations diverses… Les mises en page (encadrés, inclusion de photos, etc.) que vous pourriez faire ne sont pas souhaitables et compliquent notre travail .

POUR LA RUBRIQUE « GUIDOLIGNES » :

- nous attendons de vous des textes plus courts relatant une expérience originale, une rencontre insolite, un dénouement inattendu ou autres événements fortuits... (voir ceux proposés dans ce numéro). La longueur idéale est d’environ 3500 caractères, espaces compris.

POUR LA RUBRIQUE « VIE DE l’ASSOCIATION » :

- Nous avons surtout besoin de vos témoignages et récits sur les séjours organisés par les CCistes afin d’en faire profiter tout le monde ! Merci donc de nous faire un retour à chaud après avoir participé à un week-end ou une quinzaine qui vous aura particulière-ment inspiré ! Et surtout n’oubliez pas les photos !

Pour pouvoir déterminer le nombre de caractères d’un texte sur Word, cette information est disponible dans le menu Fichier/Propriétés/Statistique.

Parmi les textes proposés, le comité de rédaction fait ses choix en fonction d’impératifs liés aux contraintes de la publication.

• LES PHOTOS :

- les photos doivent être transmises en haute résolution. Pour les non initiés, une photo pesant plus de 1 Mo peut suffire. Idéalement, plus de 2 Mo est demandé. Si votre appareil photo numérique est paramétrable, ne pas sélectionner la qualité la plus faible car il n’est pas possible d’agrandir une photo a posteriori !Il faut donc veiller à ce que les photos soient d’une résolution suffisante dès la prise de vue.Il est ensuite impératif de nous les envoyer dans leur format original et veiller à ne pas les réduire.

- pour la transmission, deux choix s’offrent à vous :- les envoyer en plusieurs fois, en petites quantités, par mail.- Les envoyer via un serveur (WeTransfer, TransferNow, google drive…)

- les légendes des photos doivent être jointes.Une manière simple est de renommer les photos par la légende à la place de la référence. Ex : IMG1254.JPG devient David_franchit_lafrontiere_slovaque.JPG

- essayer, dans la mesure du possible, de fournir au moins une photo où on vous voit en situation, et de varier les contenus : paysages, personnages, villes ou villages, panneaux…

Page 3: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

C’est l’été ! La plupart d’entre

vous ont déjà pris la route pour un week-end ou plusieurs jours à vélo. Vous vou-lez partir mais vous ne voulez pas voya-ger seul(e) ? Les quinzaines CCI sont une belle opportunité et cette année, vous n’avez plus aucune excuse : quinzaines, neuvaines, huitaines ou dizaines se mul-tiplient et vous emmènent en Ardèche, dans les Hautes-Alpes, entre Méditer-ranée et Atlantique, au Pays Basque, ou en Charente maritime... sans compter la semaine famille dans l’Isère.

Dans ce numéro d’été, Emmanuel Cron nous raconte ses préparatifs avant son départ au Maroc. Mais il existe mille et une manières de préparer son voyage. Cer-tains étudient le manuel du voyage à vélo pour être sûrs de ne rien oublier, d’autres préfèrent l’improvisation. L’anti-manuel du voyage à vélo dont Thierry Mourlanne se fait l’avocat est probablement écrit pour ces derniers.

Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous parle avec ten-dresse et humour des 5000 km parcourus au guidon d’un vélo…

Tous les voyages ne se ressemblent pas, vous pourrez le découvrir dans ce nu-méro sous la plume de Régis Pfaffenzeller qui a exploré le Bangladesh à vélo, ou à la lecture du récit de Luc Devors remontant vers la source de la Saône.

En fin de compte, que serait un voyage à vélo sans quelques photos, des anec-dotes ou un récit à paraître dans la revue CCI ? Alors, n’oubliez pas d’ajouter un carnet de voyage dans vos sacoches. Quelques notes prises au vol suffiront à prolonger les souvenirs. Puis au retour, prenez la plume et partagez !!! l

Anne Guégan

Sommaire X 4 Sur la route

4 À leurs rires et périls !

8 À la découverte du Bangladesh.

12 « Punaise ! Il t’a fallu toutes ces années de recherche pour découvrir que ta place tenait sur une selle de vélo ! ».

X 16 Portrait16 Fabien Savouroux

« Une photo, ça part de soi et ça va vers les autres »

X 18 Cyclopathes18 De Tananarive à Fort-Dauphin,

à bicyclette

X 20 Bibliocycle

X 21 Ils voyagent

X 22 Guidolignes22 Vers la source de la Saône,

là où tout est calme et beauté

23 I Love You Doudou voyageur

24 Anti-Manuel du voyage à vélo (1e partie)

X 26 Des Brèves

X 29 Vie de l’association29 Les Rendez-vous

31 Retour sur...

Photo de couverture : Régis Pfaffenzeller « Piste de l’Haor (Bangladesh) » Pour les prochaines revues :Les textes (9 000 caractères maximum pour la rubrique SUR LA ROUTE et entre 3 500 et 4 000 pour la rubrique GUIDOLIGNES) et les photos destinés aux prochains numéros doivent parvenir à : Luc DEVORS ([email protected])

Dates de parution de la revue :mi-janvier mi-avril mi-juin mi-octobre

Prochaine parution : N° 140 : mi-octobre 2016

Directeur de la publication : Hervé Dugeny Coordination : Hervé Dugeny et Fabien Savouroux Conception graphique / Mise en page : Fabien Savouroux

Ont participé à ce numéro : Daniel Beaujoin, Rozenn Bouër, Emmanuel Cron, Hervé Dugeny, Luc Grandemange, Jean-Paul Egret, Nathalie Grégoire, Anne Guégan, Françoise Lissonnet, Liliane Le Berre, Thierry Mourlanne, Philippe Orgebin, André Peyron, Régis Pfaffenzeller, Annick Potier, Olivier Richet, Stéphanie et Romain Rozwadowski, Michèle Sassoulas, Fabien Savouroux, Florence Stefani.

Été 2016 Tirage : 950 exemplaires Impression : La Contemporaine – 11 Rue Edouard Branly - 44980 Sainte-Luce-sur-Loire ISSN : 0755-0219. Commission paritaire : 0910G87166

N°139 - ÉTÉ 2016

Édito

Page 4: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

SUR LA ROUTE ... CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 20164

SUR LA ROUTE >>> AUTOUR DU MONDE...

Stéphanie et Romain Rozwadowski ont réalisé en tandem deux longs voyages d’un an chacun, accompagnés pour le second de leur fils Matt-Esteb dans sa remorque.

Ils ont rapporté de leurs périples une suite de tableaux mettant en scène des « officiels » déconcertants le plus souvent dotés d’un zèle aux effets paralysants.

La drôlerie des situations combinée à l’humour de la narration fait de ces tableaux une fresque désopilante

S C’est chouette le voyage en famille !

Coups de sirène, gyro-phares... je sursaute et me redresse rapidement, rap-pelé au sol par la lanière du sac d’appareil photo qui s’est pernicieusement entortillée autour de mon

cou.C’est quoi c’t’embrouille ! grogné-je à

moitié endormi. Je réveille Stef : Y a les flics ! Je commence à m’extrader de mon duvet, m’emmêle quelque peu les pieds dans les anses des sacoches (que nous

rentrons dans la guitoune), et aplatis mes gras cheveux histoire de gagner un peu en présentabilité. Stef me glisse : Prends la matraque ! Euh... la matraque ? Je ne vais tout de même pas cogner sur les policiers !

Fausse alerte : ils arrêtent un auto-mobiliste, peut-être trop véloce, ou peut-être imbibé de cette fameuse eau-de-vie de pommes de terre si répandue sous ces cieux, la vodka. Sur les 1600 km qui sé-parent Moscou d’Astrakhan, il fallait que l’interpellation se fasse au niveau de notre tente...

Au Kazakhstan : que la lumière soit !Ici aussi, nous devons nous faire ré-

gulièrement enregistrer par l’Ovir, une sorte de police touristique, et ce, dans les soixante-douze heures après l’arrivée sur le territoire, sous peine d’une lourde amende et de tonnes d’ennuis. Le problème, à vélo, c’est que nous ne sommes pas allés assez vite pour rejoindre une ville suffisamment importante pour faire les démarches.

À Turkestan, le très sympathique chef de la Police nous avait dit « pas besoin ». Nous étions donc repartis bredouilles, et

À leurs rires et périls !

Texte et photos : Stéphanie et Romain Rozwadowski

Page 5: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

SUR LA ROUTE

SUR LA ROUTE ...CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016 5SUR LA ROUTE ...

c’est avec une pointe d’appréhension que nous entrons maintenant dans les bureaux décrépis de la police de Chymkent.

Là, une longue discussion s’engage : « Pourquoi avez-vous mis tant de temps ? », nous interroge le moustachu hirsute et acrimonieux dans sa chemise d’officiel. Je lui montre le vélo par la fe-nêtre. Il fait d’abord la moue, avant que sa curiosité ne prenne le dessus.

Heureusement, deux éléments vont jouer en notre faveur. D’abord, il est presque dix-sept heures, et l’agent ne fait que regarder la vieille horloge jaunie sous laquelle l’enduit se détache par plaques, telle la Pangée se morcelant au Trias. Mais surtout l’ampoule au-dessus de sa tête vient de claquer dans un guiidziiit carac-térisant sa fin de vie. Son sous-fifre n’a pas le tournevis nécessaire pour démonter

l’étrange système. Il se fait admonester, le ton s’élève... et je juge le moment oppor-tun pour grimper sur la table et sortir mon couteau helvète. Etrangeté de la causalité, l’encre est apposée sur nos papiers et nous sortons soulagés...

Au Pakistan : le prix fort des épices Oublions le vol de notre téléphone

à l’ambassade de l’Inde en Ouzbékistan et passons rapidement sur les contrôles de nos passeports en Iran pour que ces messieurs assouvissent leur curiosité de voir Stef sans son hidjab, pour arriver à Bahâwalpur.

Dans les villages nous sommes invi-tés à déguster toutes sortes de plats, et les familles se relayent pour nous recevoir. Mais ce soir, nous sommes conviés par des policiers !

Chaque brigadier se plie en quatre et se met aux petits soins, on nous propose même la chambre du chef... ainsi que la cellule ! Ce qui ne manque pas de nous faire sourire... un peu jaune pour être tout à fait honnête.

Depuis la rue, ils vont nous cher-cher de gargantuesques portions sorties de faitouts bouillonnants. Lentilles, pois chiches, patates et toute une panoplie de mets succulents pas trop trop épicés. En-fin si, c’est très épicé ! Les lèvres piquent, la bouche également, tout en restant sup-portable. Ce que nous découvrons un peu plus tard à nos dépens, c’est que, en revanche, à l’autre bout du tuyau c’est déjà nettement moins endurable ! Comment est-ce possible que ça éperonne autant le fondement ! Si la douleur se fait moindre au bout de quelques minutes, il est iné-luctable de faire quelques premiers pas en canard, avant de reprendre une démarche plus... digne !

Malgré la fatigue et la difficulté à gar-der les yeux ouverts, nous passons la soirée à discuter et à essayer de comprendre les fichues règles du criquet, et finalement, nous aurons bien rigolé, tous ensemble, et c’est bien le principal !

S Camion pakistanais.

S Bivouac kazakh.

S Contrôle de passeport en Iran.

»»

“ Je me demande pourquoi Devant le commissariat, une énorme enceinte diffuse toute

la journée et à un (très) haut niveau sonore de la musique péruvienne. Assez étonnant de voir ainsi la police faire profiter tout le monde de leurs enregistrements. „

Page 6: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

SUR LA ROUTE ...6

Au Pérou : que la musique soit !Négligeons les check-points sino-ti-

bétains franchis de nuit, amnistions la douanière d’Oman qui, persuadée que nous transportions de la drogue, nous a fait passer un mauvais quart d’heure (Stef terminant en culotte), esquivons la police égyptienne qui ne voulait pas nous laisser rouler au Sinaï... pour nous tourner vers le continent sud-américain, avec notre petit garçon.

Les Andes, magnifiques et intermi-nables, s’offrent à nos roues. Nous quit-tons Pallasca et bivouaquons au sein d’un village de mineurs. Juste avant le petit déjeuner, un mouton se fait zigouiller et dépiauter, et lorsque nous prenons place autour de nos tasses dans le boui-boui où tout le monde se rassemble, la bête pend par un pied, dépecée et décapitée. De son cou goutte du sang qui éclabousse mes chaussures. Matt-Esteb est mort de rire de voir ainsi l’ovidé vidé et, probablement, la tête de ses parents qui se seraient bien pas-sés d’un tel spectacle de bon matin.

Pas mécontents de reprendre la route,

nous continuons dans un incroyable canyon. Les flancs des montagnes sont à pic, et la route, creusée dans la roche frôle gouffres et précipices, en passant sur des ponts qui vont de mal en pis. À pied, nous devons en éviter la partie centrale ajourée, les clous, pointes et divers morceaux de ferrailles sans basculer par-dessus bord, vu qu’il n’y a pas de garde-corps ! Je tiens le tandem tandis que Stef se dépatouille comme elle le peut avec la remorque dans une main et Matt-Esteb dans l’autre.

Nous arrivons à Chuquicara. Le vil-lage fantôme ne comporte plus qu’une cinquantaine d’occupants et une palan-quée d’habitations, tombant en désué-tude. Quelques marchands et restaurants attendent bus et collectivos qui montent vers Huaraz. Les policiers nous accueillent. Ils nous préparent des matelas dans un bureau et nous pouvons disposer d’un fût rempli d’eau et de la cuisine ! Toilette et lessive, depuis combien de jours cela ne nous était pas arrivé !

Devant le commissariat, une énorme enceinte diffuse toute la journée et à un

(très) haut niveau sonore de la musique péruvienne. Assez étonnant de voir ainsi la police faire profiter tout le monde de leurs enregistrements. Pas autant cependant que lorsque nous voyons le chef de sec-teur prendre le micro à plusieurs reprises et s’adonner à un karaoké en braillant à tue-tête tout en remuant le popotin !

En Argentine : le risque majeur d’un tir de projectiles

Omettons le douanier chilien qui a spolié la collection de bouts de bois de notre fils sous prétexte que c’était de la matière vivante, pour arriver en Argen-tine, après un long crochet en Patagonie.

Pour nous extirper de la capitale, le colectora nous évite le gros de la circula-tion, jusqu’à Zarate. Malgré l’heure tar-dive nous aimerions passer le pont qui enjambe le Rio Parana. Au péage, un poli-cier nous arrête et appelle son chef : « il est interdit de franchir l’ouvrage à vélo. ». Bien. Le temps de retrouver nos esprits, deux cyclistes argentins descendent du fameux pont et à contresens qui plus est ! Je les intercepte, et me pointe devant le sous-fifre, les poings sur les hanches et aussi près que possible, c’est-à-dire que nos nombrils sont séparés de deux centi-mètres. Ainsi posté, j’imagine lui montrer qu’il ne m’angoisse guère et qu’il n’a pas intérêt à m’entourlouper. Je lance alors : « Et on fait quoi maintenant ? » en poin-tant les deux jeunes.

CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016

S Faire de la draisienne sur le Salar d’Uyuni !

S Matt-Esteb se fait des copains au bord de la route.

W Pakistan. Invités à partager un repas.

S Matt-Esteb tente un nouveau moyen de locomotion en Argentine.

Page 7: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

SUR LA ROUTE ...CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016 7

Je le vois alors s’empourprer, et c’est rouge pivoine qu’il commence à me débiter tout un tas de mots, sûrement censés, jusqu’à ce qu’un morceau de son steak de midi, stocké au creux d’une prémolaire, atterrisse entre mes deux yeux. Ainsi, sournoisement attaqué, je me vois dans l’obligation de battre en retraite pour éviter qu’un autre mastodonte de postillon ne parvienne cette fois à me noyer pour de bon ou à me colmater un œil. Sur ce, le sbire en kaki termine sa tirade par un :

- « Alors t’as compris, hein ! » Ben non, rien du tout, - « T’étais tout énervé... » réponds-je cal-

mement.Le tutoiement m’a complètement échappé,

il est très mal vu ici, surtout envers les officiels.- « Ah, ça suffit maintenant ou je te mets

en prison ! » crie-t-il, me montrant sans équi-voque ses poignets serrés.

Je prends congé poliment avant de retrou-ver Stef, qui avait garé le tandem derrière deux cônes délimitant le bord de la route. Un autre agent, plus pointilleux qu’un juge arbitre à Roland Garros, l’a fait reculer deux fois, pré-textant qu’elle mordait la ligne imaginaire.

Fin de l’épisode. l

Romain Rozwadowski

Contact : http://www.tandazimut.com/

S Soirée avec les policiers pakistanais.

S Quelques lacets andins.

S Mausolée Bibi Jawindi près de Bahâwalpur.

Page 8: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

SUR LA ROUTE ... CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 20168

SUR LA ROUTE >>> ASIE DU SUD-EST

Je suis parti au Bangladesh le 18 décembre 2014 pour sept semaines malgré des troubles occasionnés par l’anniversaire des élections de l’année précédente, élections boycottées par les

partis d’opposition. Ce qui n’a pas pour autant bouleversé mon périple. À travers un territoire quatre fois plus petit que la France. Venus de l’Inde, les fleuves Brahmapoutre, nommé ici Jamuna, et le Gange, nommé Padma, forment au sud un immense delta abritant la plus grande mangrove du monde où vivent encore des tigres du Bengale, mangeurs d’hommes.

De Dhaka au Golfe du Bengale, les Rocket Steamer et autres embarcations

Dhaka, la capitale, où j’ai dû séjourner à trois reprises pour demander une exten-

sion de visa est une ville aux milliers de rickshaws qui ne se laisse pas facilement dompter à vélo. Pour rejoindre Sadarghat,

quai d’embarquement sur le Rocket Stea-mer, j’ai dû traverser le vieux Dhaka, éton-nant dédale de ruelles à l’activité débor-dante. Les Rocket Steamer sont de vieux bateaux à aube centenaires, qui relient presque chaque jour Dhaka à Morelganj au sud, par Barisal et Bagerhat.

Je débarque à Barisal pour emprun-ter en barque les canaux des environs à la découverte des nombreux villages... avec logement chez l’habitant.

Je reprends le vélo pour rejoindre Bagerhat et ses anciennes mosquées, puis Khulna, d’où partent les bateaux permet-tant de découvrir (en deux nuits, trois jours) le parc national Sundarbans au sud-est. Le bateau emprunte des rivières naturelles et quelques canaux creusés par l’homme, pour rejoindre la mer dans le golfe du Bengale. Le brouillard très dense dès le soir tombé rend la navigation dan-

Dans un parcours en étoile lié à une obligation administrative, Régis Pfaffenzeller sillonne à vélo et en bateau le Bangladesh, pays aux vastes plaines inondables tra-

versées par un intense réseau fluvial.

Texte et photos : Régis Pfaffenzeller

À la découverte du Bangladesh

S Transfert de marchandises.

S Sur l’ile de Nijum Dwip.

Page 9: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

SUR LA ROUTE

SUR LA ROUTE ...CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016 9

gereuse à cause des risques de collisions. La forêt est omniprésente.

De retour à Barisal, j’avale les 115 kilomètres toujours plats jusqu’à Kuakata, village à l’immense plage sur la baie de Bengale, un peu décevante sous la pluie. De Barisal, c’est à nouveau un de ces im-menses bateaux à fond plat qui m’amène jusqu’à proximité de Lakshmipur.

Autour du Golfe du Bengale De Noakhali, je rejoins par une bam-

bée plate de 150 kilomètres la deuxième ville du pays, Chittagong. La circulation habituellement dense et dangereuse sur cet axe, a bien diminué avec la grève des transports lancée par les partis d’opposi-tion.

Comme dans toutes les villes, j’éprouve quelques difficultés à me diriger sur des routes défoncées, mais je me sens toujours en sécurité, parmi des gens souriants et chaleureux. Les grandes artères de la ville

sont reliées entre elles par des ruelles abri-tant des bazars aux commerces de toutes sortes regroupés par catégories. J’ai du mal à me faufiler dans cette foule impression-nante, active jusque tard le soir.

Je rejoins les collines de Bandarbans et Rangamati. La région déjà habituellement en proie à des soulèvements de minorités ethniques luttant à armes inégales contre l’accaparement de leurs terres par des gens venus d’autres régions, connaît des troubles accentués par les problèmes poli-tiques. Je suis pris dans des manifestations plutôt turbulentes avec quelques vitrines éclatées dans Rangamati. Mais les quar-tiers périphériques, au bord du lac, restent calmes.

La petite route reliant Bandarbans à Rangamati traverse des villages dans un paysage vallonné, tantôt boisé, tantôt planté de rizières. Un bateau partant de Chittagong, m’amène jusqu’à l’île d’Ha-tiya. Le lendemain, j’emprunte sur une

quarantaine de kilomètres, la petite route menant à la pointe sud de l’île. Je dois por-ter vélo et sac dans la boue pour rejoindre la barque qui me fait traverser le bras de mer jusqu’à la petite île de Nijum Dwip, baptisée l’île aux daims qu’un guide local m’aide à repérer.

Le lendemain, une barque inconfor-table me remonte en trois heures trente vers le nord d’Hatiya dans le village de Tomoroli où un grand ferry part vers 13 heures pour Dhaka.

Retour à Dhaka, direction le nord et découverte de nombreux palais, temples et monastères

Après seize heures de voyage et sept heures d’attente, je débarque à Dakha à quatre heures du matin. J’obtiens un reçu au service d’immigration et quitte à nou-veau la ville, cette fois par la route en di-rection du nord. Il me faut une vingtaine de kilomètres pour en sortir dans

S Marché flottant vers Barisal.

»»

S Gamins de Mahastangarh.

S Femme hindou vers Barisal.

S Piste de l’Haor.

S Cng minibus.

S Rencontre à Madhupur.

Page 10: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

SUR LA ROUTE ... CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 201610

une circulation dantesque dans un ballet de bus infernal. À chaque croisement, je demande ma route. La pluie de la nuit a rendu le revêtement boueux et je suis aussi sale que mon vélo. Tangail, Natore… je progresse vite à la fraîche, dans un brouil-lard dense. Des ouvriers en pick-up me font traverser le pont de quatre kilomètres enjambant la Jamuna interdite aux vélos.

Entre Natore et Rajshahi, quelqu’un me fait visiter le site de Puthia et ses temples construits entre le XVIe et le XIXe siècle. À Rajshahi, je rejoins une bande d’étudiants à vélo, qui après une série de photos me conduisent à l’hôtel Parjatan. Je suis seul dans cet immense bâtiment déserté par les touristes à cause des pro-blèmes de transport. J’aime beaucoup cette ville, ses marchés, sa longue prome-nade au-dessus du fleuve où des familles se sont installées dans des abris de fortune sur ses rives asséchées.

À plus d’une centaine de kilomètres au nord de Rajshahi, j’atteins le site de Pa-harpur, où les ruines d’un des plus vieux monastères bouddhistes d’Asie du sud-est s’étendent sur un large plateau herbeux,

magnifique au coucher de soleil. À la guest-house, une femme m’amène dîner et petit déjeuner.

Une route secondaire bien agréable, souvent bordée d’arbres, surplombant les rizières où l’on repique les plants, me conduit jusqu’à Rangpur. Je trouve au nord de la ville l’excellente guest-house RDRS gérée par une ONG, peut-être le meilleur hébergement que j’ai trouvé au Bangladesh. Je visite les sites de la ville, palais, temple hindou, marchés.

Direction sud maintenant pour visiter un autre site historique à une centaine de kilomètres : Mahastangarh. Les remparts de la citadelle en cours de restauration, seules ruines de la plus vieille ville du Ban-gladesh datant du IIIe siècle, entourent maraichages et vergers. Un musée et un temple hindou du VIe siècle, le Govinda, bordent la modeste guest-house où je peux dormir tranquille. Sur une grande place du proche village s’étend un immense marché de pommes de terre avec quelques vendeurs de volailles. Je rejoins Bogra un peu plus au sud, et il me faut à nouveau traverser le large fleuve Jamuna (Brahma-poutre). Il y aurait un ferry depuis Sharia Kandi, village à l’est de Bogra. Les locaux m’y dirigent de village en village. Puis des gamins à vélo me prennent en charge pour me conduire au bord du fleuve par un étroit chemin de terre. Pas de ferry, mais quelqu’un accepte de me faire traverser sur sa grosse barque de bois, pour 600 takas (6 €). Pendant une heure trente, on zigza-guera entre des îles sableuses où de grands troupeaux broutent une herbe rase et rare. Sur l’autre rive, j’emprunte un long chemin sableux où je dois parfois tirer le vélo. Je passe devant des maisonnettes iso-lées et des champs de légumes, pour enfin atteindre Madarganj. Là, un bon goudron sur une belle petite route bordée d’arbres m’amène à la ville de Jamalpur. Mymen-

S Graines au marché de Khulna.

S Coiffeur à Barisal.

S Gare de Chiattagong.

W Porteurs à Khulna.

Page 11: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

SUR LA ROUTE ...CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016 11

singh est une autre grosse ville agitée, encom-brée de rickshaws et CNG, certains électriques comme dans pas mal de villes du Bangladesh. Ça pollue moins mais ça consomme de l’élec-tricité.

Puis une dernière incursion dans les collines du nord-est à la frontière de l’Inde

Pour rejoindre Sylhet et les collines plantées de thé vers Srimongol, au nord-est du pays, il me faut traverser la région humide de l’Haor. Le «trou», sous l’eau, une bonne partie de l’année avec des pistes improbables. Je rejoins Mohanganj, puis Joy Osri, où un bateau est en partance pour Sunamganj que je pourrai rejoindre en six heures après avoir emprunté deux rivières, dont la Shurma descendue du Meghalaya. Je séjourne à Sylhet, ville bien agréable et fais un saut jusqu’à Jaflong à la frontière indienne Là j’aperçois les collines du Meghalaya...d’où il y a quelques années j’aper-cevais la plaine du Bangladesh !

Je rayonne ensuite autour de Srimongol et ses modestes collines. À pied dans le parc de Lowacherra, à vélo, dans les plantations de thé. Je goûte le fameux thé aux sept couches de couleurs différentes. Création locale sans goût extraordinaire.

À Comilla, après un bout de route exé-crable depuis Brāhmanbāria, je visite le cime-tière militaire et les ruines bouddhistes de Mai-nimati avant de rejoindre Dhaka. Encore une fois, la route habituellement très fréquentée n’est pas trop encombrée, mais dès l’arrivée à proximité de Dhaka, j’ai bien du mal à me fau-filer entre des véhicules de toutes sortes, ricks-haws, CNG, bus, camions ou chariots tirés par des hommes. l

Pour en savoir beaucoup plus sur ce voyage, consulter le site de l’auteur. On y apprend qu’il a vu les traces du tigre du Bengale...

www.regis-pfaffenzeller.com / [email protected]

S La launch pour Sunamganj.

S Écoliers entre Comilla et Dhaka.

S Travail de la noix de coco vers Barisal.

S Embarquement pour Nijum Dwip.

S Vers Barisal.

Page 12: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

SUR LA ROUTE ... CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 201612

« Punaise ! Il t’a fallu toutes ces années de recherche pour découvrir que ta place tenait sur une selle de vélo ! »

Habité depuis toujours par l’envie de voyager mais refusant toute idée de circuit formaté, Emmanuel Cron va tester avec son amie Jennifer une première expédition à vélo au Maroc, aux avant-postes du désert. Epreuve réussie. Si bien que dès leur

retour, ils décident de repartir plus loin, plus longtemps et plongent à nouveau dans les préparatifs du départ.

La préparation au départ, tran-sition entre un quotidien dont on ne fait plus vraiment partie, et l’inconnu à venir. Marge inconfortable et riche en questionnements, envies, espoirs et appréhensions.

Relire mon carnet où se sont accumulées les listes, conseils, adresses et quelques mots épars sur des émotions bigarrées. Au milieu de ce fatras, le journal d’un voyage

au Maroc. Un voyage à vélo bien sûr. Un voyage de préparation. Mise à l’épreuve de notre jeune couple, de nos envies, de nos mollets et de nos montures. Un test gran-deur nature. Des hauteurs de l’Atlas en di-rection du Sud, avec en tête la piste reliant Foum Zguid à M’Hamid, aux portes du désert. De retour de ce périple, le compte à rebours reprend, départ dans deux mois : en juin nous quitterons Bruxelles pour aller vers l’Est, vers l’Asie.

À 35 ans, aussi loin que je me sou-vienne, j’ai toujours rêvé de partir voya-ger. Ma première expérience, il y a une quinzaine d’années déjà, m’avait piqué au vif. Une décharge d’adrénaline, de joie in-tense. Depuis je continue à me passionner pour la découverte de nouvelles contrées. J’en ai même fait, en quelque sorte, mon métier : urbaniste. Sans vraiment m’être stabilisé, je jette cependant un regard mitigé sur le voyage et les voyageurs. La

SUR LA ROUTE >>> AFRIQUE Texte et photos : Emmanuel Cron

S Bivouac.

Page 13: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

SUR LA ROUTE ...CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016 13

mode des « tours-du-monde » en quelques « stops », des « city-trips », me font l’ef-fet glacial d’un selfie. Et pourtant quand j’ai rencontré Jenn’ il y a quelques mois, l’appel de l’aventure n’a pas tardé à refaire surface. On se retrouve bientôt au milieu de l’Atlantique pour un périple improvisé à moto aux Açores. L’envie de larguer les voiles au long cours s’immisce. Impulsion, réflexion, envie, folie ? D’errances au-des-sus des steppes Kazakh sur l’ordinateur du bureau, en périple en tandem vers Mons ou Rotterdam, l’idée d’un voyage à vélo l’a peu à peu emporté. C’était en septembre dernier, je crois.

Gonflés à bloc pour un voyage initiatique, ce sera le sud du Maroc.

Acheter un vélo. Régler la question du travail : ce sera une « pause carrière » d’un an, renouvelable… Mon plus long périple à vélo était un trip en Hollande de trois jours, avec une grosse fête au milieu. Jenn’ n’était pas plus expérimentée : il nous fal-lait faire un essai ! Mais où partir en hiver sans se dégoûter à tout jamais du vélo sous une pluie glaciale ? Les billets sont pris pour Marrakech, deuxième quinzaine de février. Longtemps que j’avais envie de passer du temps au Maghreb, et peut-être pourrons-nous côtoyer le désert ? Juste-ment, je rencontrai Michel, au festival du voyage à vélo, en même temps que je découvrais Cyclo Camping Internatio-nal. Fin connaisseur du Maroc à vélo, il évoque une piste de 120 kilomètres au pied des dunes... On revient de Paris gon-flés à bloc, je sens qu’on va dans le bon sens. Mais pour partir au Maroc, le vélo ne suffit pas...

La phase redoutable des préparatifs !Disons-le tout de suite, j’ai peu d’ap-

pétence pour ce qui concerne l’organi-sation et la planification. Concernant le shopping, j’ai une fâcheuse tendance à étudier toutes les possibilités pendant des

plombes avant de prendre la mauvaise décision : ça a été dur. Je n’avais aucun matériel et la liste des indispensables était impressionnante. Bref, il faut du matos et ça coûte un bras ! On a acheté tout ce qu’on a pu d’occasion, question d’écono-mie et d’éthique. Et puis le mois de jan-vier est arrivé et ses soldes... j’en cauche-mardais la nuit. Je crois malgré tout qu’on s’en est plutôt bien tiré et le budget n’a pas explosé. C’était cependant une expé-rience suffisamment désagréable pour que je ne revienne pas ici sur les détails. En vrac les quelques trucs qui se sont révélés stratégiques (du moins jusque-là) : les vê-tements en mérinos, que je pouvais encore sentir sans tourner de l’œil après 15 jours à vélo ; la sonnette en forme de « tête de tig’ », qui a fait rire beaucoup d’enfants ; les colliers de serrage plastique pour les ré-parations de fortune qui ne manquent pas d’arriver, etc. On avait reporté les achats camping, pensant ne pas en avoir trop be-soin. On en a eu besoin … Il est clair qu’il faudra un réchaud, une tente correcte (ma petite 2 places n’était pas tenable) et des duvets chauds.

Le soir du départ, tous ces outils, vêtements et équipements méticuleu-sement choisis (et ceux achetés la veille à l’arrache) venaient trouver leur place dans six sacoches. Chargement des vé-los pour la première fois : on part pour l’aéroport ! Je me souviendrai toujours des premiers coups de pédale et du trajet nocturne pour rejoindre Zaventem. Mais déjà des soucis avec le vélo de Jenn’, qui se régleront au fer à souder et à la disqueuse à notre arrivée à Marrakech. Notre vol est au petit matin, plus que quelques heures pour démonter, encartonner et donner au tout une allure de guimauves en plastique vert fluo. Stress, panique quand l’enregis-trement commence alors que le chantier n’est pas terminé. Avec le recul, je ne refe-rai probablement pas toutes ces gesticula-tions, à moins de partir pour longtemps. Mais c’est quand même quelque chose que d’arriver et de repartir d’un aéroport à vélo ! Ça lui redonne en quelque sorte une échelle humaine. Transformer pendant des heures un petit coin de l’aéroport en atelier de démontage pour apprenti méca-no, ça change du taxi !

S Vent de sable.

S Démonté.

»»

Page 14: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

SUR LA ROUTE ... CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 201614

Sur la piste, une quête jubilatoireLa plongée dans la médina, où tous les

échanges se monnayent, s’est vite révélée pénible. Je suis soulagé quand nous pre-nons finalement le bus pour Ouarzazate. Devant la beauté des paysages montagneux de l’Atlas, nous nous ravisons et descen-dons à mi-chemin, au col de Tichka. Le bus s’éloigne et nous laisse dans le silence. Nous fixons nos sacoches et repartons à vélo, simplement, enfin ! Mille émotions allaient suivre. Faire avancer la ligne d’ho-rizon au rythme de nos changements de braquet. Arriver fatigué dans un village, accepter l’invitation pour la nuit et avoir du mal à repartir. Monter la tente au bord du chemin, quand les ombres s’allongent autour de nous. Écouter des vérités nou-velles chaque jour, au hasard d’une rue ou autour d’un verre de thé. Sentir le vent, le soleil, le froid, la neige, la poussière. Voir évoluer le tracé de la lune et attendre le moment propice pour observer les étoiles. Faire des nuits de 11 heures et attendre au petit matin que le soleil se lève enfin. Dévorer du pain/huile d’olive/harissa/sardine/vache-qui-rit comme si c’était un

mets de roi. Voir son amoureuse évoluer à ses côtés. Se sentir fort, capable de tout comme de grimper ce col. Se sentir fragile, dans la chute ou dans la soif. Repenser à ses proches et avoir envie d’être auprès d’eux. Accepter les choses comme elles viennent et s’en réjouir. Bref, le panard à l’état brut !

Rechercher les contrées reculées. La piste comme une promesse. Plus la voie est petite, un trait mal dessiné sur notre carte, plus elle sera belle et riche en sur-prise… Eh bien on les a trouvées, ces pistes ! Pousser le vélo dans le sable, re-bondir sur la caillasse pendant des heures, porter des litres d’eau et des kilos de nour-

riture. Quelques dizaines de kilomètres par jour pour une progression à peine plus rapide que la marche à pied. On a fini le voyage avec des roues voilées, un cadre dessoudé, des crevaisons à répétition… C’était usant, mais je crois que ça valait le coup. Les plus belles rencontres se sont ainsi faites le long des pistes, les portes se sont ouvertes, pour la nuit ou pour un thé. Je lisais récemment que le mot « tra-vel » avait des origines communes avec le mot « travail », en référence notamment à l’enfantement selon Rebecca Solnit . L’ex-périence ne serait donc pas exempte de douleur… La piste est une bonne illustra-tion de cette vision du voyage. Elle nous oblige à nous concentrer sur ses aspérités et à faire corps avec le vélo, à la recherche de l’équilibre. L’intensité de l’implication qu’elle demande rend l’expérience totale. Malheureusement le matériel n’a pas tou-jours suivi. Le vélo de Jenn’ est parti en lambeaux en même temps que son moral et le craquage n’était pas loin. Nous avons testé nos limites, et pour un début, c’était beaucoup.

Désormais, le besoin impératif de partir à nouveau, bientôt...

Retour dans mon appartement bruxel-lois bien confortable. Reprise du boulot. Pâques en France en famille. Jenn’ acca-parée par des examens qui approchent. Des militaires dans les rues de Bruxelles. Au fond pourquoi et comment ce voyage ?

S Tente nomade.

S Piste ondulée..

S Hospitalité.

Page 15: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

SUR LA ROUTE ...CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016 15

S Dunes.

routes. Un ami me disait récemment : « Punaise ! Il t’a fallu toutes ces années de recherche pour découvrir que ta place tenait sur une selle de vélo ! ». Peut-être, en tout cas ça vaut le coup d’expé-rimenter. Voilà, il reste encore bien des choses à régler avant le départ mais enfin, peu à peu, le projet se dessine.

Le partage complète l’expérience. C’est ce pourquoi j’écris, photographie. Ce que j’ai relaté ici, on l’a ou on l’au-ra probablement tous vécu à sa façon, avec ses mots. J’ai-merais ainsi pouvoir échanger avec vous, que vous soyez en aval ou en amont de la préparation de votre voyage.

À bientôt donc. l En savoir plus : www.latitudes.xyz / [email protected]

1 L’art de marcher de Rebecca Solnit, éditions Acte Sud, poche/Babel, mars 2004, 400p.

Questions récurrentes depuis que l’euphorie de la décision s’est dissipée. Car enfin, on n’a plus 20 ans… Liberté. Non pas absence de contraintes, mais ouverture sur soi-même et sur le monde. Alors que les bombes secouent Bruxelles, comme les alarmes signalent l’in-cendie, l’envie d’expérimenter autre chose, d’entrer en dissidence, en … décroissance. Se défaire des poids inutiles, réduire sa consom-mation à l’essentiel, dormir en tente ou chez celui qui nous ouvrira ses portes. Écouter son rythme. L’improvisation en mouve-ment m’a toujours bien mieux réussi que la planification sédentaire. Rechercher une certaine éthique. S’ouvrir aux rencontres et à de nouveaux savoir-faire. Autant mon envi-ronnement ici me rend parfois fébrile, entre rébellion et opportunisme, hypersensibilité et carapace, autant je peux pressentir que la vie nomade me rendra plus fort, plus sûr de moi, mieux centré. Plus apte à construire, au sein de notre couple comme en adhérant à des projets au bord du chemin. Et puis, il y a ce vaste monde à découvrir ! Tant de terri-toires à aborder. Lentement, par les petites

S Départ.

S Givre.

S Lac d’Itica.

Page 16: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

L’INTERVIEW CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016

L’INTERVIEW

16

Par Liliane Le Berre

XXÀ vélo, prendre des photos implique des temps d’arrêt, des ruptures de rythme, une rapidité de prise de décision et d’exécution. En quoi le vélo serait t-il un poste d’observation idéal ?

• Je dirais que ça l’est moins que la marche à pied mais plus que la voiture ! Par exemple descendre un col et rater des scènes vivantes ou des points de vue extraordinaires est très frustrant, il faut apprendre à gérer des petits deuils. Hormis ces situations, il est tout de même très simple de s’arrêter pour photo-graphier. Avec mes photos, j’essaye de raconter des histoires, d’avoir un résumé fidèle d’une journée. En fait, sur mon vélo, je suis plus ou moins toujours en reportage. Et c’est parfois difficile de rouler avec moi car je m’arrête sans arrêt ! Je suis toujours à l’affut, mon œil est exercé à ça. Je vois un tableau, ses cou-leurs, sa construction. Je repère, j’analyse. Mon atten-tion est permanente. Et à vrai dire, je pense peut-être observer plus que quelqu’un qui ne fait pas de pho-tos...

XXAs-tu des sujets d’observation privilégiés ? • Non, je photographie des paysages, des fleurs,

des gens qui se baladent, des scènes de rue, des mo-numents,… des jolies filles ! Tout ce qui représente un intérêt esthétique, qui raconte quelque chose, ou qui provoque une émotion.

XXQue fais-tu de toutes tes photos ? • Je les partage pour raconter, illustrer, faire rêver.

Pendant mon premier long périple de Chambéry à la Roumanie, une partie a servi à illustrer un blog. Pendant mon dernier voyage en Angleterre égale-ment, mais j’ai arrêté. Il faut gérer trop de contraintes comme le transport du matériel informatique ou la quête quasi permanente d’une connexion internet. Au final, tenir un blog peut vite devenir une cor-vée. Et pourtant, c’est un bon outil pour donner de ses nouvelles ou pour booster le moral, notamment quand on voyage seul.

Chez moi, j’utilise plutôt les réseaux sociaux comme Facebook pour partager les photos d’une sor-tie à la journée, d’une rando en montagne ou d’un événement quelconque. Ça me prend un peu de temps mais j’éprouve tellement de plaisir à partager. Il faut se dire qu’une photo prise sous le coup d’une émotion esthétique ou autre, ça part de soi et ça va vers les autres.

XXTu exerces ton talent de dessinateur dans la BD, as-tu été parfois tenté de tenir un carnet de voyage ?

• J’ai déjà pensé à faire de l’aquarelle sur un voyage mais je n’ai pas encore franchi le pas. Cela nécessite de s’arrêter plus longtemps et de faire moins de kilo-mètres à la journée. J’y pense, avec l’idée d’offrir des dessins aux gens qui m’hébergeraient, par exemple...

« Une photo, ça part de soiet ça va vers les autres »

Fabien Savouroux

Fabien voyage seul à vélo mais pas vraiment, il ne se sépare jamais de son Reflex. La photo est une passion qui décuple son plaisir de voyager. Tombé tout jeune dans les bacs du laboratoire paternel, doté d’un coup de crayon incisif et animé par la quête permanente d’images à partager, il a fait du graphisme son métier qu’il exerce en tant qu’indépendant et, pour notre plus grand plaisir... dans la revue Cci.

S À Newport (Pays de Galles), rencontre avec un groupe ukrainien venu demander le soutien de l’OTAN face à l’envahisseur russe.

Page 17: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

L’INTERVIEWCYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016 17

XXLa photo est pour toi indissociable du voyage. Loin de mettre des primeurs en conserve, elle te permet de partager la récolte des découvertes et des émotions autour de toi. Que t’a apporté le voyage en lui-même ?

• En fait, j’ai commencé à faire du vélo dans un club de cyclotourisme où les nuits se passaient à l’hôtel. Puis la rencontre avec Cci m’a donné en-vie de m’évader hors des frontières de l’hexagone. Dès lors, je ne me suis pas senti un « touriste » comme tout le monde. Après avoir réalisé un demi-tour d’Europe pendant quatre mois et demi, j’ai eu envie de repartir. Ça m’a changé. J’étais devenu plus sélectif et moins matérialiste dans mes choix. Dans ce genre de voyage, on va à l’essentiel, on est sensibilisé au problème de la rareté de l’eau, du gas-pillage. On vit en flux tendu, au jour le jour. Je supporte de moins en moins les voitures, la ville, les tracasseries administratives. Je ne prends plus de transport coûteux en matière d’énergie.

Partir seul est une forme d’état second partagé entre le stress de l’inconnu et l’envie de partir. J’ai tendance à préparer mon parcours pour avoir le moins de questions possibles à me poser le jour J. Ça rassure. J’aime avoir un objectif mais celui-ci est aussi intéressant que le chemin pour y arriver... ce qui ne supprime pas l’improvisation.

XXUne anecdote ?• Oui ! Une de ces rencontres fortuites et extraor-

dinaires qui n’arrivent qu’en voyage ! L’été 2014, alors que je pédale, un matin, sur une voie verte au nord de la ville de Newport (Pays de Galles), je tombe sur une foule nombreuse massée des deux côtés d’une rue. Je demande ce qu’il se passe ici et on m’explique que le président américain Barack Obama est en train de visiter une école à quelques centaines de mètres plus haut. Me voilà donc par-mi les curieux attendant le passage de la voiture présidentielle. Celle-ci est passée devant moi au bout de quelques minutes d’attente et je m’amuse donc à dire qu’au cours d’un voyage à vélo, j’ai croisé par hasard la route de Barack Obama en personne ! Pour la petite histoire, un sommet de l’OTAN lié au conflit Ukraine-Russie se tenait fin août à Cardiff/Newport. Notre président Hollande y participait également mais je n’ai pas aperçu son scooter !

Quand Fabien n’est pas sur son vélo, vous pouvez le rencontrer dans les montagnes savoyardes avec des amis car, s’il voyage seul à vélo, il marche tou-jours avec des compagnons, pour discuter, parta-ger. « C’est plus simple de partager en montagne » m’a-t-il confié. Mais c’est un autre sujet... Pour retrouver quelques morceaux des voyages de Fabien : http://laptitevadrouille.over-blog.com

S Supporters brésilens, à Prague, durant la Coupe du Monde de 2010.

S Budapest, photo insolite.

S Première soirée en Roumanie avec un bivouac - barbecue bien arrosé !

S Les Cornouailles et ses côtes magnifiques.

Page 18: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

CYCLOPATHES ... CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016

CYCLOPATHES

18

Par Philippe Orgebin

On oublie trop, vraiment, quel merveilleux instru-ment est notre modeste bicyclette, quels services extraordinairement va-riés on peut en attendre.

De la diligence d’hier à l’aéroplane de demain, vous n’avez, en Europe, que l’em-barras du choix entre les moyens de locomotion. Mais nous ne sommes pas aussi favorisés, nous autres coloniaux. Songez que la seule façon de voyager, à Mada-gascar, sauf sur le trajet devenu vraiment trop banal de Tamatave à Tananarive, et sur une ou deux autres directions où circulent des automobiles, c’est encore d’aller à cheval où en filanzane !

Je ne veux pas dire de mal de ce dernier. Il est beaucoup plus agréable qu’on ne pourrait le croire. Mais avec l’un comme avec l’autre, quels frais, quel as-sujettissement, quelle lenteur ! Six, ou même huit porteurs pour votre pauvre personne, deux au moins pour le bagage, plus un « boto » (domestique personnel) cuisinier ou palefrenier, et l’ennui d’être toujours plus ou moins à la merci de ces hommes, fussent-ils, ce qui est presque toujours, mais pourtant pas toujours le cas, les meilleurs fils du monde ! En cet équipage vous pouvez vous esti-mer heureux si vous maintenez assez longtemps une moyenne de 45 kilomètres par jour, et cela

en marchant presque toute la journée. De quels loisirs, sans parler des frais, ne faut-il pas disposer pour entreprendre, dans de pareilles conditions, une excursion tant soit peu longue !

Sans doute, cette façon patriarcale de voyager est l’idéal pour l’explorateur, na-turaliste ou ethnographe, qui ne voyage

utilement que s’il va lentement. Elle est singulièrement impatientante, et inuti-lement coûteuse pour le touriste dont la seule ambition est de voir le pays avec des yeux bien ouverts et un bon petit appa-reil photographique, ce qui est mon cas, et celui de bien d’autres.

Habitué depuis longtemps à circuler pour mes affaires ou mon plai-sir, sur nos routes approximatives et accidentées de l’Imerina, avec une solide bicyclette, et initié aux joies de l’admirable changement de vitesse Terrot H, l’idée me vint au commencement de l’année dernière que je pourrais tirer de mon instrument un meilleur parti. Vous dire de quels rensei-gnements je dus m’entourer, à quelles méditations je dus me li-vrer pour mettre sur pied un pro-jet viable, ce serait un peu long. Toujours est-il que le 3 août 1908 partaient de Tananarive deux cy-clistes dont le chargement com-pliqué faisait sourire les passants, mais qui avaient pour excuse, que le but de leur promenade n’était rien moins que Fort-Dauphin, à l’extrême sud de l’île : 750 kilo-mètres à vol d’oiseau, et par la route passablement détournée que mon compteur a mesurée, 1.125 exactement.

Et ils y arrivaient en effet, à la date prévue, le 24 août au soir, ayant roulé 18 jours sur 21, sans un seul accident de machine ou autre, sauf un pneu piqué, sans

Tourisme colonial

De Tananarive à Fort-Dauphin, à bicyclette (1.125 Km)

Extrait de la Revue du Touring Club de France - septembre 1910 Auteur : André Chazel

(1e Partie)

Page 19: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

CYCLOPATHES ... CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016 19

fatigue, enchantés, ai-je besoin de le dire, d’avoir mené à bonne fin cette entreprise dont l’annonce discrète avait fait secouer la tête à plus d’un. Je n’aurais demandé qu’à revenir chez moi par le même moyen, si j’avais pu trouver à Fort-Dauphin à changer un câble et mes patins de frein usés à fond. Il faut bien dire aussi que tout autre itinéraire que celui que je venais de parcourir étant à peu près impraticable, ou du moins très aléatoire, le retour n’eût pas présenté le même charme que l’aller. D’ailleurs le temps me manquait. Je n’avais donc rien de mieux à faire que de rentrer à Tananarive en gagnant Tamatave, comme j’en avais l’intention, sur un confortable « Havrard », repassant en ma mémoire les souvenirs de ce voyage dans le reposant et solennel bercement de l’Océan Indien.

J’avais rarement vécu des heures plus savoureuses. Nous ne marchions guère plus de 6 heures par jour, ce qui me lais-sait le temps de jouir des soirées et de dor-mir longuement. J’étais libre, seul maître de mon temps et de ma marche, traver-sant des pays pittoresques, mais vides et monotones, avec une vitesse assez grande pour en éviter l’ennui tout en en goûtant la beauté, assuré dès les premiers jours que mon idée, trop nouvelle pour n’avoir pas été taxée d’aventureuse, était parfaitement raisonnable. Une nuit sur deux ou trois, je jouissais de l’hospitalité, un peu étonnée souvent et toujours infiniment cordiale, (l’hospitalité comme on ne la connaît qu’aux colonies) d’un administrateur, d’un officier ou encore d’un missionnaire isolés dans quelque village de la brousse.

Les autres nuits je les avais dormies dans une case indigène, roulé dans mes couver-ture sur une natte ou une feuillée, après des heures passées à causer avec mes hôtes, non moins étonnés et non moins accueil-lant. Deux fois au cours de la journée, je faisais un court arrêt dans un village ou dans un « gîte d’étape » isolé, pour les re-pas un peu élémentaires et point du tout variés (riz, œufs, poulet, thé), préparés par mon compagnon de route, et suivis d’une sieste bienfaisante ou d’une pipe contem-plative.

Ralay, mon précieux et noir compa-

gnon ! Je me souviendrai longtemps de toi, mois pour les années où tu as fidèle-ment balayé ma maison et servi mes repas, que pour ces 21 jours d’intimité sportive ! Tu fus – il est temps de le dire – la clé de voûte de ma combinaison. Si je n’avais pas eu l’idée de t’acheter tout exprès une bicyclette – revendue, hélas, au retour – et de t’apprendre à monter pour t’emmener à ma suite, mon beau projet de voyage cycliste en devenait risqué au point d’être quasi impraticable.

C’est qu’il faut manger, à bicyclette, et manger souvent ; c’est qu’il y a des gués plus ou moins profonds, à défaut de ponts aux rivières ; c’est que parfois – il faut tout dire – je ne rougis pas de te confier ma machine pour la hisser, après la tienne, sur quelque pente vraiment exagérée, pendant que, monté à pied, je t’attendais, assis au sommet ! Il fallait cette concession au pays, au climat, aux rivières, à l’absence qu’on peut aisément comprendre de toute espèce d’hôtel. C’était enfin une garan-tie, nécessaire après tout pour un homme qui ne prétendait pas réaliser une gageure imprudente, contre l’imprévu, contre l’isolement, qui pouvait transformer en un accident grave ce qui serait en France un incident de route amusant ou tout au plus pénible.

C’était aussi le moyen, le seul, d’avoir avec moi l’indispensable en fait de bagage. Il me fallait, en effet, quelques ustensiles de table ou de cuisine, une théière et ses accessoires, des provisions souvent, un

peu de carbure de calcium et d’alcool à brûler, des affaires de toilette, du linge, quelques médicaments, deux petites cou-vertures de bourre de soie, un oreiller à air, quelques instruments en vue d’une avarie de machine, une trentaine de bobines Kodak, l’appareil et mes jumelle de cam-pagne. Tout cela, et ce n’était guère pour un homme livré entièrement à lui-même sur ce long trajet, représentait environ 22 ou 23 kilos. Fût-ce avec le plus savant arrimage et les porte-bagages les plus per-fectionnés, impossible à un seul homme d’emporter pareil chargement.

À deux, la chose devenait faisable. Faute de pouvoir me procurer des porte-bagages satisfaisants, comme aussi pour ne pas rendre trop peu maniables des ma-chines qu’il fallait bien s’attendre à porter de temps en temps à l’épaule, j’avais pris le parti, absurde en apparence, mais en apparence seulement, de mettre la grosse moitié de ces impedimenta non sur la ma-chine de mon compagnon, mais sur son dos, dans un sac de soldat, acheté chez un brocanteur. Le reste était réparti entre un petit paquet sur sa machine, et deux assez gros sur la mienne. l

À suivre...

“Tout cela, et ce n’était guère pour un homme livré entiè-rement à lui-même sur ce

long trajet, représentait environ 22 ou 23 kilos. Fût-ce avec le plus savant arrimage et les porte-ba-gages les plus perfectionnés, im-possible à un seul homme d’em-porter pareil chargement. „

Page 20: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

ILS VOYAGENT

CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 201620

Sur le blog : http://biblio-cyclesdephilippeorgebin.hautetfort.com/vous trouverez une sélection de 750 titres sur le thème du voyage à vélo.

BIBLIO...

Par Philippe OrgebinBIBLIO

L’intrépide centripète à la recherche du centreGérard Bastide

« Trop longtemps je fus en marge. Ex-centré, décentré, déconcentré. En un mot, ex-cen-tri-que. Aussi ai-je décidé de consacrer le reste de ma vie à la recherche du Centre. S’il existe. »Ainsi commencent les tribulations géo-poétiques de l’Intrépide Centripète, ce cycliste lunaire façon Buster Guidon. Toujours cramponné à son guidon, il nous fait découvrir dans ses errances un bon paquet de cœurs du monde, nombrils, centres, milieux, axes, dont il remplit ses carnets de voyage sans trouver son bonheur. Heureusement

il est aidé dans sa quête initiatique par l’érudition de son dévoué secrétaire qui l’amène à des profondes réflexions profondes sur la notion même des centres, topographiques, politiques, historiques, philosophiques, religieux...pour finalement se recentrer – forcément – sur l’Hexagone qui lui offrira une bien belle occasion de raccrocher son vélo. Un ton gentiment décalé, un humour rafraichissant, un récit extrêmement documenté pour une entreprise tellement néces-saire : se recentrer sur le sens à donner à sa vie. l

2016 - 110 pages - Éditions Artisans Voyageurshttp://www.artisans-voyageurs.com/bastide.htmlPrix : 10 €

Bistrot BreizhTome 2 - Le tour de Bretagne des vieux cafés à véloPascal Le Liboux

« Et pourquoi que vous n’êtes pas passés dans le Trégor ? » , « Et Mi-mie Péron , incroyab’ que vous l’ayez oublié ! » , « Eh, dites donc , il serait peut-être temps de la remettre la tournée ... » Celui -ci a connu un suc-cès inespéré qui dit bien l’amour que nous portons tous à ces patronnes de bistrot authentiques , dont le souve-nir occupe un peu de place dans les souvenirs d’enfance de chacun.Dans cette seconde édition, nous vous donnons quelques nouvelles de ceux et celles que nous vous avions

fait découvrir dans le tome 1. Nous vous faisons également décou-vrir 4 nouveaux secteurs, le Léon, le Trégor, le pays d’Oust et la Brière, sillonnés à vélo, au cours des années 2014, 2013 et 2012. Et rencontrer d’autres patrons et patronnes de cafés tout aussi chaleu-reux et traditionnels que leurs prédécesseurs.Les plus belles routes d’Argoat et d’Armor, dédiées aux cyclistes, vous sont indiquées ainsi que les meilleures adresses de routiers à 10,50 €, vin compris, complétées par quelques hébergements qui devraient convenir à tous les types de sommeil et de porte-mon-naies. l

2015 - 144 pages -Tilenn Éditions http://www.tilenn.fr/ - Prix : 15 €

Elle s’appelle RubyCarnet de voyagesOlivia Chaloin

Ne touchez pas au voyage à vélo, vous risqueriez d’y prendre goût !Lorsqu’il vous attrape, il ne vous lâche plus !Il vous bouleverse !Il vous questionne !Il vous renverse et il ébranle vos certi-tudes !Plus qu’un récit de voyages à vélo, ce livre est l’histoire d’une reconstruction. Une jeune femme, avec qui la vie n’a pas été des plus tendres, décide un jour d’enfourcher un tandem avec son homme. Au fil des kilomètres parcourus

et des pays traversés, elle panse petit à petit ses blessures. L’amour indéfectible de son compagnon, devenu depuis son mari ; ainsi que les innombrables leçons délivrées par deux voyages successifs en tandem lui permettent d’avancer et d’apprendre.Embarquez avec eux dans un voyage au long cours et suivez cette chronique de couple du commun.Bonne route ! l

2015- 196 pages – Éditions Mélibée – www.editions-melibee.com - 17 €

Nomades au coeur des élémentsUn voyage initiatique à véloCéline et Xavier Pasche

En 5 ans d’une formidable épopée, après 50 000 Km à vélo et la naissance de notre fille Nayla, nous avons rejoint la Nouvelle-Zélande. Nous avons réalisé un périple des Alpes suisses aux Alpes du Sud. Mais l’aventure dont nous avons rêvé, imaginée puis créée, s’est révélée bien plus qu’un simple voyage, qu’une exploration, c’est devenu notre vie. Une vie de nomades à vélo, dans laquelle notre chemin extérieur s’est avéré pur reflet de notre chemin inté-rieur.Partis à vélo en 2010, nous avons goûté

aux saveurs du Moyen-Orient, parcouru les immenses terres d’Asie centrale, affronté le froid de la Mongolie en hiver, pénétré le mystère japonais, traversé l’Empire du Milieu d’est en ouest, plongé dans le sous-continent indien. Partis à deux, nous avons poursuivi notre voyage à trois en Asie du Sud-Est, à Taiwan, puis dans le désert de Nullarbor en Australie.Guidés par notre intuition, notre itinéraire s’est mystérieusement transformé en symbole de l’infini, comprenant deux boucles autour des montagnes sacrées de l’Altaï et des hautes cimes mystiques de l’Himalaya. Ces deux lieux magiques sont unis au cœur de notre vérité, par un chemin alliant les terres hostiles et solitaires à l’agita-tion de la foule, une voie parmi la plus déroutante dualité et la plus puissante unicité. Un mouvement dans les atmosphères subtiles des éléments. l

2016 - 380 pages – Auto-édition – http://ylia.ch/Ylia_2/livre.html Prix : 27 frs + 7 frs de frais de port.

Page 21: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

ILS VOYAGENT...CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016

ILS VOYAGENT ILS VOYAGENT

21

Lucie et Pierre sur la route de la Soie

Il semblerait que la route de la soie recueille de plus en plus d’adeptes chez les cyclovoyageurs. Pierre et Lucie font partie de ceux qui ont choisi cet itinéraire pour traverser l’Europe et migrer vers les confins de l’Asie. Partis mi-février de Saint-Aignan-sur-Cher, nos deux jeunes aventuriers

sont déjà en Grèce et voient l’Asie se profiler. Suivez-les jusqu’à leur destination finale, la Mongolie, à travers leurs anecdotes et quelques photos triées sur le volet ! Pour les suivre : https://lespetitsmolletsdanslatete.wordpress.com

Pierre, en solo de Lyon à la Mongolie

Lui aussi vise la Mongolie par ce qui ressemble fortement à une route de la soie bis. Pierre, journaliste freelance à Lyon, a franchi le pas du grand voyage après moult expéditions de quelques jours à quelques semaines. Son œil de photographe et sa plume de journaliste offrent un blog riche et fourni en récits et en images. Outre vous donner envie d’emprunter cet iti-néraire affectionné des voyageurs, vous y trouverez une quantité d’informa-tions précieuses et utiles sur les pays traversés. Pour le suivre : http://ducielaudessusdelatete.fr

Entre Paris et Istambul, une conteuse à vélo

Marie-Christine Tahan fait partie de ces voyageuses aimant don-ner du sens à ses périples en y mêlant d’autres passions. Le vélo, formidable outil de rencontre, lui

offre depuis quelque temps un moyen de partager l’une d’entre-elles : le conte. Aussi, cette jeune maman québécoise se définit elle-même comme une conteuse à vélo. En tandem avec son jeune fils Étienne, cette voyageuse s’est élancée fin avril de Paris pour rejoindre Istambul. Une expédition de plus de 5000 kilomètres qui débute, à la descente de l’avion, par quelques difficultés d’adaptation puis qui laisse vite place au plaisir de tra-verser les paysages et rencontrer les gens le long de la route, ou des hôtes chaleureux et curieux. Sur son chemin, quelques haltes pour des soirées contées ont déjà enrichi sa traversée de l’est de la France. En Suisse, en Allemagne, et jusqu’en Turquie, Marie-Christine aura encore l’occasion d’égrener ses paroles vagabondes. Pour les suivre : https://parolesvagabondes.wordpress.com/

Marion et Étienne de Singapour à la Belgique

Eux sont plu-tôt sur le retour. Après 18 mois de pédalées, Marion la Fran-çaise et Étienne le Belge ont choisi de partir de Singapour et d’avoir comme destination leur pays de rési-

dence : la Belgique. Début mars, ils retrouvaient l’Europe en quittant la Turquie. Ces deux jeunes architectes ont économisé 3 années en travaillant après l’obtention de leur diplôme, pour s’offrir ce voyage à deux et s’ouvrir à d’autres cultures. Depuis octobre 2014 et leur départ de Singapour, Marion et Étienne ont accumulé les rencontres et ont observé la nature et la ville avec la gourmandise qui se doit. Pour les suivre : http://etirion-a-velo.blogspot.be

© Photo : etirion-a-velo.blogspot.be

© Photos : parolesvagabondes.wordpress.com

© Photo :ducielaudessusdelatete.fr

© Photo : lespetitsmolletsdanslatete.wordpress.com

Guillaume, Marie, Cassandre et Hector : une famille panda en Amérique du Sud !

C’est l’histoire d’une famille de pandas qui font du vélo. L’histoire de deux adultes, Guillaume et Marie, qui emmènent Hector et Cassandre, leurs deux petits pandas, sur les pistes de l’Amé-rique du Sud. Après une visite de Lima, la capitale péruvienne, en guise de prise de contact, les premiers coups de pédale sont donnés à Paracas sous une chaleur caniculaire. C’est parti pour presque 2 mois à parcourir les sites naturels grandioses et les lieux chargés d’histoire du Pérou, terre des Incas. Avant d’entrer en Bolivie, à Copacabana, pour poursuivre une aventure qui pas-sera par l’Argentine et se terminera au Chili. Riches en photos colorées, les récits de la famille panda font vivre avec sincérité ce voyage au ralenti, où l’on prend le temps de visiter et découvrir les merveilles de ce continent. Pour les suivre : https://lespandaspedalent.wordpress.com/les-pandas/

© Photo :lespandaspedalent.wordpress.com

Page 22: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

GUIDOLIGNES ... CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016

GUIDOLIGNES

22

flânerie

Vers la source de la Saône, là où tout est calme et beauté...

En ce matin du mois d’août, harnaché comme pour un voyage lointain (l’équipement étant pratique-ment le même), je traverse Lyon pour rejoindre le

confluent du Rhône et de la Saône. Immédiatement, l’en-sorcellement joue : avec mon barda du bout du monde je me sens déjà au bout du monde. Je traverse ma ville natale comme je traverserais une cité perdue au milieu d’un continent lointain. Je n’ai rien planifié, j’ai envie d’aventures et d’efforts physiques.

J’atteins le nouveau quartier de la confluence pour rejoindre le vieux Lyon. Là, des foules de touristes des-cendant de cars ou de bateaux envahissent les trottoirs et même la piste cyclable. Je me demande ce que je pourrais répondre si l’un d’eux m’interrogeait sur mon parcours : « Non, non, monsieur, j’habite juste à côté ». J’imagine la surprise de mon interlocuteur.

La sortie de la ville ne pose aucun problème, bien que la nouvelle voie piétonne sur berge soit interdite aux vélos. Les zones traversées sont relativement urbanisées mais avec la possibilité d’échapper au trafic routier.

Camping à Mâcon. Le lendemain, au petit jour, je file au nord en passant du goudron urbain au «ripio» de la voie bleue. Un grand héron cendré s’envole dans une courbe gracieuse, des cygnes décollent en de furieux bat-tements d’ailes ou se posent en de grandes éclaboussures. Je croise un couple de voyageurs qui se plaint d’avoir dû quitter la piste au sud de Châlon en raison de son mau-vais état. Et pourtant ce tronçon Tournus-Châlon va être un enchantement : plus personne, des bosses, des fon-drières, des barrières à ouvrir sur des pâtures où paissent des vaches sans aucun taureau irascible à redouter.

A Verdun-sur-Doubs au confluent de la Saône et du Doubs, je rencontre une cyclo-voyageuse partie pour six mois avec le projet d’écrire un livre sur les chefs cuisiniers de nos terroirs. Il pleut. L’herbe est glissante, la boue col-lante, les passages aussi peu larges que le guidon.

Arrivé à Seurre, je cède à la facilité de l’hôtel. Un hôtel au charme désuet bien loin du conformisme formaté des hôtels internationaux.

Au matin, sous une pluie agressive, j’opte pour le canal au détriment du chemin de halage trop boueux. A Saint-Jean-de-Losne Je croise trois jeunes Suisses engagés dans une traversée Zurich-Bordeaux. Je retrouve la rivière et ses nombreuses écluses qui fonctionnent à plein rende-ment au cours du mois d’août. Un pêcheur sur son esquif bataille avec un gros silure. Entre un chien tout excité et ce poisson rageur, le bateau tangue de toutes parts. Qui l’emportera ?

Après une belle étape sous le soleil enfin revenu, je m’arrête au magnifique camping municipal de Soing-Cubry-Charentenay lové dans un méandre. De brefs échanges avec un couple de cyclistes hollandais me font penser que les échanges en Europe sont peut-être moins étoffés qu’ailleurs mais ça peut se comprendre.

Au lever du jour, je m’éclipse pour franchir une cen-taine de kilomètres avant d’atteindre la source. Ensuite, il ne restera qu’une soixantaine de kilomètres pour at-teindre les Vosges. Quelle féérie ! Des flaques de lumière posées sur des bancs de brume hantent cet univers.

Une dernière rencontre : un Italien parti de Ham-bourg se rend en Espagne, sans carte avec seulement un vague dessin au crayon. Quelques précisions sur son cro-quis, des éclats de rire... J’atteindrai la source de la Saône après avoir coupé à travers un massif montagneux et ren-trerai chez moi avec une poignée de chanterelles à faire frire en famille.

Une seule déception lors de cette randonnée, à Vio-menil, la source était sèche ! l

Luc Grandemange

Les grands émois je les ai vécus lors de voyages lointains dans des régions souvent hostiles. Si l’aventure de l’autre côté de la pla-nète m’attire qu’en sera-t-il d’une remontée de la Saône à partir de chez-moi ? Entre terre et boue au bord de cette rivière aux eaux sombres, aurai-je la même intensité d’émotions ?

Page 23: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

GUIDOLIGNES

GUIDOLIGNES ...CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016 23

insolite

Comme nous faisons nous aussi des voyages à vélo, il est temps de contribuer à cette sympathique revue de Cyclo Camping International. Nous, ce sont

« I Love You », « Sanglier Corse », « Mouton grec » et le dernier de la bande « Berger Breton ».

Je m’appelle « I Love You » car c’est tout ce que je sais dire quand on m’appuie sur le ventre (enfin ce que je savais dire car depuis que j’ai pris un gros orage en Sar-daigne, j’ai une extinction de voix et mes copains disent que ça leur fait des vacances). Pour les autres, ils ont été trouvés sur les routes de Corse, de Grèce et de Bretagne, abandonnés, d’où leur nom.

Nous avons déjà fait beaucoup de voyages, Tunisie, Islande, Cuba, Allemagne… et l’année dernière nous sommes allés en Turquie par la méditerranée, un superbe voyage alternant vélo et bateaux au soleil de la méditer-ranée. Pour poursuivre la route et vivre l’été permanent, nous sommes partis en décembre, janvier et février traver-ser la Patagonie.

Quel voyage ! Avec des paysages fantastiques, et des animaux « sauvages » partout. Enfin pas si sauvages que ça car ils ne s’enfuyaient même pas quand on arrivait. Nous avons vu des guanacos, des autruches, des condors… Un soir nous avons même dû changer de campement dans le parc du Fitz Roy car il y avait une maman puma qui se promenait dans le coin avec son petit. Le garde nous a dit que c’était son territoire et quand elles ont leurs petits,

elles peuvent être moins sympa que d’habitude.Nous en avons des choses à raconter. Ah oui car on

ne vous a pas dit... Notre mission c’est de raconter nos voyages aux enfants de la famille et à ceux des amis. Ça marche, car ils nous répondent, posent des questions et maintenant il n’est plus question de partir en voyage à vélo sans nous.

Parmi les bons souvenirs il y a celui de mon retour en Tunisie juste après la révolution. Quelle ambiance et que d’espoir pour ces jeunes dans une nouvelle vie démo-cratique. Il y a aussi l’accueil turc. Un jour, un énorme nounours, dans un restaurant, nous a invités à faire de la balancelle en attendant le thé et les petits gâteaux que nous n’avons jamais pu payer, comme souvent en Tur-quie. La traversée de la Sicile fleurie a aussi été un bon moment. J’avais droit à un nouveau bouquet tous les jours et les vues sur l’Etna étaient superbes. Il a même salué notre passage par une belle coulée de lave. De l’île de Cuba je garde le souvenir du rhum, de la fête sur les Ramblas de la Havane et de la joie de ces gens qui vivent pourtant dans des conditions difficiles. Lors de ce voyage il y a un des doudous de notre groupe qui nous a quittés et qui a choisi de rester avec une petite fille rencontrée sur le bord de la route.

Des moments plus difficiles aussi comme ceux où on nous abandonne dehors dans le mauvais temps y compris la nuit et ceux où on nous oublie sur le guidon des vélos dans la cale des bateaux. Il paraît que les traversées sont belles mais nous, nous ne pouvons que raconter ce qui se passe dans la cale du bateau.

Un des souvenirs qui m’a le plus marqué et auquel je pense souvent, c’est celui de ce doudou rencontré dans les bras de cette petite Syrienne qui venait d’arriver sur l’île de Lesbos en juillet dernier. Il doit en avoir des choses à raconter. Je suis sûr qu’il a donné plein de courage à son amie et j’espère que maintenant ils ont trouvé un havre de paix et des gens accueillants. Peut-être pourront-ils revenir un jour dans leur pays et raconter leurs aventures.

Alors, la prochaine fois que vous trouvez un doudou sale, vraiment perdu sur le bord d’une route, soyez sym-pa, adoptez le, il saura bien mieux que vous raconter vos voyages aux enfants. l

I Love You !

I Love You Doudou voyageur

I Love You a quitté la Tunisie où il est né quelques mois avant la révolution. Depuis il voyage sur le guidon d’un vélo, comme « écri-vain voyageur » à destination des enfants

Page 24: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

GUIDOLIGNES ... CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016

GUIDOLIGNES

24

humour

1 Le choix de la destination : anecdotiqueEn vertu du dicton bien connu qui prétend que «

Ce n’est pas la destination qui compte c’est le chemin », il n’est pas nécessaire d’aller forcément très loin pour effectuer un voyage remarquable. On évitera la version « voyage autour de mon lit » de Marcel Proust, non que Marcel n’ait pas été tenté de faire du vélo mais l’exiguïté de l’espace généralement réservé autour d’un lit fait qu’on n’a pas assez de recul pour les photos et que même si on utilisait un très grand angle et beaucoup d’imagination, le diaporama risquerait de ne pas dépasser la minute, guère plus que le voyage lui-même en somme…

La destination importe donc peu, ce qui importe c’est comment on la vendra au retour… Certains effectuent une diagonale de 1000 km sans sortir de France en fran-chissant des cols mythiques. Au retour, ils racontent ça avec modestie. D’autres vous vendent une ascension du Kilimandjaro en oubliant de mentionner qu’ils n’ont finalement pédalé que les 200 km qui les séparaient de l’aéroport d’Arusha aux contreforts du Kilimandjaro, et en n’omettant pas de se plaindre du racket exercé par des guides qui ont porté leur sac jusqu’au sommet tandis qu’eux sifflotaient les mains dans les poches…

Il ne faut donc pas choisir la destination comme seul critère de l’intérêt d’un voyage ni de sa réussite future auprès d’éventuels festivaliers. On a vu des salles debout ovationner un voyage à Noirmoutiers et des auditoires bailler d’ennui devant des aventuriers de retour de trois tours du monde successifs, dont l’un en pédalo et l’autre à trottinette (à pédales), mais incapables de raconter avec un peu d’émotion et de clarté ce qu’ils avaient vécu.

2 Le choix des vêtements : essentiel Attention, là aussi le costume est essentiel. Le monde

entier se souvient de la casquette à carreaux de Serge Leret… alors surtout ne commettez pas l’erreur d’aller vous habiller au magasin cycliste du coin. Il y a certes des équipements très pratiques, étanches, respirants, pen-

sés par des professionnels et pesant 3 grammes chacun mais cela vous ferait ressembler à un coureur et pas à un aventurier. Si vous voyagez au Mexique, pensez à rouler avec un poncho en laine d’Alpaga et un Sombrero XXL. Certes vous crèverez de chaud et serez obligé de courir après votre couvre-chef à chaque fois qu’un véhicule vous croisera ou vous dépassera, mais au moins on compren-dra que vous avez fait marcher le commerce local (après avoir arraché l’étiquette « Made in China » du Sombrero et oublié que l’Alpaga ne vit pas au Mexique) et que votre expérience de survie en milieu hostile vous permet de savoir vous habiller « autochtone ». Pour les photos, ça va en jeter un peu plus… Visez donc à bien veiller à l’excen-tricité de votre tenue ou à son côté survie. Il existe des vê-tements extrêmement fins, issus de la recherche spatiale, qui permettent de pédaler au pôle nord mais comme sur la photo, on ne se rendrait pas compte de la température,

préférez les gants en poils de chameau et les 14 couches de vêtements qui vous font ressembler à un bonhomme Michelin mais qui permettent de comprendre qu’il fai-sait vraiment froid. De même dans le désert ou dès que la température dépasse 25°, au lieu de la casquette avec protège-nuque, préférez le chèche targhi, ce turban à effet « capuche de KWay » qui vous plonge dans le noir à chaque fois que vous regardez sur le coté, qui se fout dans les pédales pour vous étrangler comme Isadora Duncan, mais qui permettra à vos futurs spectateurs de comprendre que « ça cagnait dur ». Ne négligez aucun effet ou excentricité : le parapluie à vélo plutôt qu’un Gore-Tex et les godasses de montagnes type « Tintin au Tibet ». Tout est bon à prendre et à justifier du style : « Grâce à mon

Anti-Manuel du voyage à vélo 1è partie

ATTENTION ! À lire au 23è degré et à ne surtout pas prendre au sérieux…

Même si tout est, peut-être, inspiré de faits réels !

Bien préparer son voyage ou les erreurs à ne pas commettre

Ou comment ne pas trop foirer la préparation de son voyage, com-ment vivre une aventure ébouriffante et SURTOUT comment faire baver au retour tous ceux qui vous connaissent et même ceux qui ne vous connaissent pas et qui ne savent pas encore ce qu’ils perdent. En bref, comment voir votre diaporama sélectionné dans tous les festivals (y compris celui de CCI…)

S Bien choisir ses vêtements et sa bicyclette !

Page 25: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

GUIDOLIGNES

GUIDOLIGNES ...CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016 25

parapluie, j’ai pu effrayer un tigre mangeur d’homme en Inde » ou bien « Les chaussures de marche évitent la mor-sure des chiens enragés qui peuplent les montagnes entre Katmandou et Lhassa ». Bref laissez errer votre imagina-tion fertile sans l’ombre d’un remords. Vous ferez le tri au retour

3 Le choix de la monture : vital Attention, le choix du vélo est vital dans la réussite de

l’expédition. On ne parle pas ici de sa solidité ou de son adaptation à l’état et à la configuration du terrain, non juste de l’effet qu’il va produire.

Son look

Il y a des vélos pour rouler, d’autres pour voyager…Ça pourrait être les mêmes mais quand la mode s’y met, la raison fout le camp… Le vélo doit avoir le look voyageur. Le « look voyageur » signifie qu’il doit être en acier et pe-ser 20 kilos, vide. En acier parce que « tu peux toujours le ressouder n’importe où ». Bon, en même temps personne depuis un certain Christophe (1) n’a jamais ressoudé son cadre sur le bord de la route et un cyclo-voyageur sur mille possède le quart des connaissances nécessaires pour souder quoi que ce soit. Mais ça fait partie de la légende. L’aluminium est tout juste toléré et le carbone est un mot à bannir du vocabulaire. L’idéal est que le vélo soit fabriqué sur mesure par un artisan qui indexe le prix du tube d’acier sur celui de l’or à la bourse de Chicago et qu’il soit peint à vos couleurs avec, suprême délicatesse et summum du chic, votre nom peint ou gravé sur le cadre (gravure à l’or fin 24 carats, elle aussi).

Le guidon doit être en forme de cornes de vaches, d’élans, de gnous ou de toute sorte d’animal à cornes mais surtout pas en forme de guidon de course, très pratique mais qui vous exclura automatiquement de la tribu des « voyageurs » pour vous faire basculer dans la catégorie satanique des « coureurs » …

Les porte-bagages doivent pouvoir supporter 40 kilos chacun et donc taillés dans du rail de chemin de fer pour envisager de transporter les centaines de litres d’eau que nécessite la traversée des Landes de Mimizan à Castelja-loux.

Bref, le vélo est un investissement pour la vie et lorsque vous genoux arthritiques refuseront de vous suivre, vous pourrez le léguer au plus méritant de vos futurs petits ou arrière-petits enfants. Lequel se dépêchera de revendre ce clou pourri sur EBAY pour le prix d’un jeu vidéo d’occase de sa PS23.

Son coût

En attendant, il va falloir vous le payer. Si vous êtes retraité de l’éducation nationale ou de la SNCF, pas de problème, mais si vous êtes tout juste sorti des études uni-versitaires et rêvez de croquer le monde à grands coups de pédales, nul doute que le prix que vous allez devoir annoncer à votre grand-mère qui voulait avancer vos étrennes, risque de lui faire comprendre que le cours de l’or a beaucoup augmenté depuis la dernière guerre. Si vous cherchez un sponsor pour votre futur voyage huma-nitaire, il risque aussi de comprendre un peu trop vite que le premier bénéficiaire de cette action humanitaire, c’est vous…

Bien sûr il serait facile d’acheter un vélo à 600 € mais vous vous priveriez alors de l’angoisse existentielle du cy-clo-voyageur qui n’ose jamais quitter son vélo du regard de peur qu’il ne disparaisse et avec lui les économies des dix dernières années.

Son originalité Autre alternative (toute aussi chère) : les vélos origi-

naux. Oublions le vélo couché ou tricycle couché, déjà banalisés et intéressez-vous à tous les moyens qui peuvent exister pour se compliquer la vie afin de passer pour un héros. Le grand-bi, le cyclorameur, le vélo mono roue, le fixie sont des inventions à considérer attentivement ainsi que toutes les inventions loufoques visant à rendre le voyage épuisant et inconfortable, mais qui vont vous per-mettre d’aborder votre expédition sous un angle original.

Son nom

Donnez un nom à son vélo : le top. Lucky Luke avait Jolly Jumper, Don Quichotte, Ros-

sinante. Le vélo comme compagnon fidèle, ça a un petit côté aventurier solitaire qui n’a personne à qui parler et doit donc confier ses états d’âme à un morceau de fer-raille. Sachant que « Rossinante » et mille autres noms ont déjà été pris, ça devient compliqué, d’autant que cer-tains ont commis des séries « Rossinante 1 », « Rossinante 2 », etc.…Vous pouvez essayer un concours auprès des futurs lecteurs de votre blog. Celui qui gagnera sera sur le « Hall of Fame » de la page d’accueil de votre prochain site web et vous n’aurez pas à réfléchir… Si vous n’avez actuellement que deux lecteurs sur votre blog, à savoir votre maman qui veut vérifier que vous emporterez bien un nombre conséquent de slips de rechange et votre meil-leur copain qui n’a pas voulu se brouiller avec vous en vous disant qu’il n’en avait rien à secouer de votre pro-chain voyage à Katmandou, il vous reste à faire travailler vos méninges, ce qui ne peut finalement pas vous faire de mal. Réfléchissez à ne pas choisir un nom trop féminin si vous êtes un homme et vice-versa pour une femme, le fantasme sexuel avec un vélo ne faisant pas rêver grand monde… et puis « Pamela » pour une bicyclette, ça ne passe pas, même si on a envisagé de pédaler en Californie. La référence historique « Bucéphale » (surtout si votre prénom est Alexandre, effet garanti) ou « Incitatus » vont élever le débat mais vous obliger plus tard à faire des cita-tions latines et évoquer des références littéraires. Si vous ne vous sentez pas prêt à cet effort, il reste toujours les petits noms style « Biclou » (ou « Bicloo » pour surfer 2.0) qui n’engagent à rien… l

Thierry Mourlanne

(1) Eugène Christophe, dit « le serrurier de Malakoff » participa plusieurs fois au tour de France à une époque où l’assistance était interdite. Ayant cassé sa fourche dans la des-cente du Tourmalet, il trouva une forge et la répara lui-même avant de repartir. Il répara ainsi sa fourche à deux reprises durant sa carrière.

© Andrea ALLASIO S Un vélo solide : indispendable !

Page 26: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

BRÈVES ... CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016

DES BRÈVES

26

ALTERTOUR : ça continue ! Du 10 juillet au 21 août, de Notre Dame des Landes à Rennes, l’ALTERTOUR continue son tour des initiatives contre le dopage généralisé de notre société. L’édition 2016 aura un fort accent breton puisque toutes les étapes se dérouleront quasi exclusive-ment dans cette belle région. À noter, cet été, une nouveauté : les échappées belles qui se feront en vélo-sacoche ! Pour plus d’infos :http://www.altercampagne.net

16e randonnée de la TransEuropéenne Depuis 2001, l’assoctiation Cyclo TransEurope propose de découvrir une partie de la TransEuropéenne, l’Eurovélo-route numéro 3 désormais appelée Transi-bérique. Cet été, du 14 juillet au 6 août, le parcours partira de la Seine pour rejoindre la Bourgogne puis la Loire avant de retrou-ver l’Île de France. En savoir plus :http://eurovelo3.fr/rando2016/

Pédaler pour les enfants du monde « À vélo pour les enfants du monde » : tout est dit dans la dénomination de cette asso-ciation dont l’objet est d’ac-compagner et de promou-voir des initiatives à vocation sportive, respectueuses de l’environnement, destinées au financement d’actions huma-nitaires, en particulier à desti-nation des enfants du monde entier. Elle collecte donc des fonds qui sont reversés à des projets exis-tants ou à concevoir, partout dans le monde et dont les bénéfi-ciaires sont les enfants.Le 1er juillet, Jean-Louis Barrère, cyclo-voyageur, entamera un voyage entre l’Atlantique et la Mer de Chine afin de rencontrer des enfants bénéficiant d’actions menées par des associations soute-nues par l’AVEM. Les 15 000 km de ce voyage seront suivis par une dizaine d’écoles du sud-ouest. Symboliquement, l’association vendra des kilomètres parcourus, à raison de 1€ le km. Chaque euro recueilli sera versé sur l’un des projets sélectionnés. Il est possible également, à titre individuel, d’apporter son soutien. En savoir plus : http://avelopourlesenfantsdumonde.org

Ecotopia Bike Tour 2016 : sus aux déchets ! Ils sont partis de Varsovie le 14 juin. Les cyclistes de l’Ecotopia BikeTour pédale-ront durant 3 mois de la Pologne aux Pays Baltes en passant par la Biélorussie pour aller au contact des intiatives liées à l’éco-logie, l’activisme, la vie communautaire et l’apprentissage de l’autre. Cette année, l’accent sera mis sur le recyclage et la ré-duction des déchets. En savoir plus :https://www.ecotopiabiketour.net/

Après avoir lu votre revue préférée...Qu’on se le dise ! « 200 » numéro 116 et Cycle! magazine numéro 8, sont en kiosque. Le premier depuis mi-avril et le second ce mois-ci. À déguster sans modé-ration !

Le Festival du « Voyage lent » Le Caylar (Hérault)

Nombreux sont les CCistes qui se sont rendus au Caylar pour participer à ce festival des voyageurs lents. Cette année encore, ce festival prendra la forme d’un « Café des Voyageurs » grand format.À l’occasion de cette septième édition, Hubert Mar-tin nous retrace l’histoire de cette manifestation au succès grandissant.

Ce festival existe depuis une quinzaine d’années et tire son nom de la colline qui surplombe le village du Caylar où il a lieu. Le Caylar est situé sur le plateau du Larzac, sous la limite nord du département de l’Hérault et sur l’A 75, entre Lodève (20 km) et Millau (40 km). A l’origine, il s’agissait d’un ensemble d’activités et de spec-tacles culturels divers (musique, théâtre, conte, artisanat, dé-couverte du patrimoine local, etc.) destiné à animer notre village au cœur de l’été. En 2010, nous y avons ajouté un thème, celui du « voyage lent ». Cet événement présente donc deux aspects, d’un côté un petit festival culturel très éclectique, d’autre part un festival thématique – ce que l’on appelle le « Café des Voya-geurs » - ce dernier aspect prenant principalement la forme d’un ensemble d’une vingtaine de récits de voyages. Ces récits sont étalés sur les 5 derniers jours du festival dont la durée totale est de 6 jours. Cette programmation rassemble des voyageurs qui se déplacent lentement pour privilégier la découverte curieuse des régions qu’ils traversent et la rencontre de leurs habitants, mais aussi d’autres qui voyagent pour une cause humanitaire ou pour attirer l’attention sur un problème de notre société.

Contact : Hubert Martin : 06 75 83 45 02 / [email protected]

Tous les détails et le programmé détaillé sur : http://virgoa.free.fr

Toutes les entrées aux spectacles, conférences, récits de voyage, animations du festival sont gratuites pour le public.Les dates du festival en 2016 : du jeudi 28 juillet au mar-di 2 août et les récits de voyage du Café des voyageurs du vendredi 29 juillet au mardi 2 août.

S Jean-Louis Barrère était présent lors du dernier festival

Page 27: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

DES BRÈVES

BRÈVES ...CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016 27

LA FÊTE DU VÉLO À BORDEAUXGros temps fort à Bordeaux au-tour de la Fête du Vélo 2016 or-ganisée par Vélocité-Bordeaux et Darwin, sur leur site le dimanche 5 juin. La traditionnelle Vélorution a réuni plus de 700 participants (selon les organisateurs…), et le village du vélo a vu défiler environ 7 000 personnes de 10 h à 19 h. Y étaient représentées une tren-taine d’associations (et ce, sans un seul club vélo de quelque

fédération que ce soit), diverses animations, deux débats, des jeux, des expos de vélos, des vélocistes… Et pour la première fois : un stand CCI, avec sur toute la journée une dizaine de bénévoles (certains venant même de Poitiers !) et des visiteurs venus échanger autour de 5 ou 6 vélos que nous avons exposés, dont certains en situation de voyage ; quelques adhérents de la régions (jusqu’à Bergerac), mais surtout beaucoup de personnes, de tout âge, attirées par le voyage à vélo.Plus d’une vingtaine de personnes, non (encore…) adhérentes, se sont montrées intéressées par les soirées ou autre mani-festation que nous serions susceptibles d’organiser sur Bordeaux ou la région…

Un bon moment qui montre l’engoue-ment pour le vélo en général et le voyage en particulier… Et à Niort aussi, CCI était présent et actif... l

H. D.

L’ANTENNE DU GRAND SUD-OUEST A DÉMARRÉLe 22 juin à partir de 18 h chez nos amis de Cycles et Manivelles,

atelier-vélo membre du réseau « L’heureux Cyclage », première soi-rée avec un film autour du voyage en famille, suivi d’échanges… Compte-rendu plus détaillé dans le prochain numéro…

Les Voyageureuses Se faire dépanner en voyage (en France)

Depuis quelques années se développent en France des ateliers vé-los participatifs et solidaires, dont un des objets porte sur le transfert de connaissances mécaniques afin de permettre à chacun de devenir autonome dans sa pratique du vélo dans un esprit coopératif et soli-daire ; mais aussi sur le réemploi et la valorisation des vélos abandon-nés et des pièces détachées ; et enfin de promouvoir l’usage du vélo en facilitant leur entretien et leur réparation.

On en compte un peu plus d’une centaine aujourd’hui. Un certain nombre d’entre eux se sont regroupés au sein d’un réseau, « L’heureux Cyclage ».

Et au sein de ce réseau s’est développé le projet « Les Voyageu-reuses » qui permet à tout adhérent d’un des ateliers du réseau de se faire dépanner auprès de n’importe quel autre atelier du réseau.

Pour plus de renseignements : https://www.heureux-cyclage.org/les-voyageureuses.html

Guide « Tours - Côte basque à vélo »Il est paru !

L’association CyclotransEurope an-nonce la sortie du topoguide qui pré-sente l’itinéraire cyclable européen EV3 à travers le Sud-Ouest de la France entre la Loire et l’Espagne.

Cet ouvrage sous forme d’un carnet de voyage détaille en 42 étapes le parcours sur 900 km de cet itinéraire qui prend le nom en France de Scanibériqe.

Il fait suite à la parution en juin 2013 du guide Namur – Tours.

Plus de renseignements : http://eurovelo3.fr/juin-2016-parution-du-guide-tours-cote-basque-a-velo/

le spécialiste du cyclotourisme

Un choix unique

de sacoches, d’outillage, d’éclairage, de triple plateaux, etc.

Un point de passage obligatoire

1, rue Fernand-Foureau - 75012 Paris - Métro : Porte de Vincennestél. : 01 40 01 03 08 - Fax : 01 40 01 92 56

Ouvert de 10 h à 13 h et de 14h30 à 19 h (18 h le samedi)Fermé dimanche et lundi matin

Un site de vente en lignewww.rando-boutique.com

pour qui cherche un conseil de montage ou d’utilisation.

Et du côté de CCI, ça bouge en Région !

S Niort.

T Bordeaux

T Bordeaux

Page 28: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

les rendez-vous

– CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ASSOCIATION –Président : Hervé DUGENY - Vice-présidente : Anne GUÉGAN - Secrétaire : FRANCIS GUILLOT -

Secrétaire adjoint : Annick POTIER - Trésorier : FRANÇOIS MOREAU - Autres membres : François COPONET - Martine LELAN - Trudie MARCHAL - Léo WOODLAND

RÉSEAU CYCLO ACCUEIL CYCLO (le CAC) Je souhaite faire partie du réseau Cyclo Accueil Cyclo (CAC) et

je fournis les précisions suivantes :

Localisation (ex. : 10 km sud Rennes) : ...................................................

..........................................................................................................................

Combien de cyclistes acceptez-vous d’accueillir au maximum ? :.............................................................................................

Pour combien de nuits maximum ? : ........................................................

Est-il possible de camper ? : ......................................................................

Langues parlées : .........................................................................................

Autres informations : ...................................................................................

..........................................................................................................................

..........................................................................................................................

Je ne souhaite plus faire partie du réseau Cyclo Accueil Cyclo

RÉSEAU D’ÉCHANGES ENTRE VOYAGEURS SUR LES PAYS

J’accepte que mes coordonnées soient diffusées à d’autres adhérents.

Pays, ou continents que vous avez parcourus à vélo ces dernières années :

2015 ......................................................................................................................................

..................................................................................................................................................

2014 ......................................................................................................................................

..................................................................................................................................................

2013 ......................................................................................................................................

..................................................................................................................................................

2012 ......................................................................................................................................

..................................................................................................................................................

B u l l e t i n a d h é s i o n – a b o n -n e m e n t 2 0 1 3

Lors de votre adhésion (ou ré-adhésion), nous vous demandons de bien vouloir préciser : – d’une part, votre souhait éventuel de faire partie du réseau CAC et si oui, les renseigne-ments pour cela. – d’autre part, les régions ou pays que vous avez éventuellement parcourus à vélo au cours des dernières années, et votre accord pour nous permettre de communiquer vos coordonnées à d’autres membres de CCI, exclusivement, bien sûr, dans le cadre de l’association et de son réseau d’échanges entre voyageurs.

L’assemblée générale 2012 à Éguzon.

Le festival, c’est l’occasion de se rencontrer et de parler de voyage.

Des week-ends et des quinzaines pour se rencontrer.

Cyclo-Camping International

38 boulevard Henri IV, 75000 Paris Tél. : 06 95 98 42 05 Site : http://www.cyclo-camping.international Courriel : [email protected].

Chaque voyageur est à un moment ou un autre en recherche de contacts et d’échanges avant de partir.

L’idée première de CCI est de favoriser la mise en relation des adhérents futurs voyageurs avec d’autres adhérents ayant récemment parcouru les mêmes régions ou pays.

CCI est un lieu de rencontre et d’échange des expériences de chacune et chacun, où

ceux qui rêvent de voyages et d’aventures, petites ou grandes,

peuvent trouver informations et conseils pour se préparer à partir à vélo. L’association est entièrement animée par des bénévoles et chaque adhérent est invité à la faire vivre.

© P

hoto

:Oliv

ier R

ICHE

Pho

to :

Olivi

er R

ICHE

TFondée en 1982, l’association a pour but de regrouper et d’informer ceux qui voyagent à vélo.

ADHÉSION SEULE valable pour l’année civile (à partir de septembre, elle compte également pour l’année suivante)

individuelle 1 an ....... 12 e couple 1 an ................. 18 e

ABONNEMENT SEUL (pour les 4 numéros annuels de la revue)

France 1 an................ 19 e étranger 1 an ............. 21 e

ADHÉSION ET ABONNEMENT SIMULTANÉMENT

individuel 1 an.....27 e couple 1 an ........................... 33 e

étranger 1 an........29 e étranger couple 1 an........... 35 e

Pour obtenir d’anciens n° de la revue (3,50 e + frais de port le numéro), indiquez lesquels :..............................................................................................................................................................

Merci de renvoyer ce bulletin à Cyclo-Camping International – 38 boulevard Henri IV, 75004 Paris – Chèque à l’ordre de « Cyclo-Camping International »

NOM : .....................................................................................................................

Prénom : ................................................................................................................

Date de naissance :

Adresse :................................................................................................................

Code postal :

Ville : ....................................................................................................................... Tél. fixe : I________I________I I________I________I I________I________I I________I________I I________I________I

Tél. port. : I________I________I I________I________I I________I________I I________I________I I________I________I

Courriel (obligatoire pour avoir accès au forum des adhérents et au site du Cyclo Accueil Cyclo) : .........................................................................................

Ci-joint mon règlement soit un total de : .................................................. e

Mode de règlement : ................................................. date : .............................. Attention : pas de chèque étranger en Euros. Si paiement par virement banquaire, voici les coordonnées : IBAN : FR 76 4255 9000 0841 0200 3214 286 - BIC : CCOPFRPPXXX

POUR PLUS D’INFOS :

Phot

o :

Luci

a PA

LENZ

UELA

Bulletin adhésion–abonnement 2016Bulletin adhésion–abonnement 2016

QUI SOMMES-NOUS ?

www.cyclo-camping.international

pour s’informer sur le voyage à vélo

Une revue trimestrielle (celle que vous avez entre les mains).

Un manuel du voyage à vélo (le MVV).

Un site Internet riche d’informations et de conseils.

Une messagerie pour les membres de CCI.

Une mise en contacts avec des voyageurs ayant parcouru tel ou tel continent.

pour rencontrer les cyclo-voyageurs

Un festival du voyage à vélo chaque année à Vincennes.

Des rencontres et voyages à vélo de 2 jours à 2 semaines (week-ends et « quinzaines »).

Un réseau d’hébergement solidaire : Cyclo Accueil Cyclo (le CAC).

CCI PROPOSE À SES ADHÉRENTS :

• Une réunion mensuelle a lieu à La Maison du Vélo à Paris (jour, heure et thème sur : www.cyclo-camping.international). • Correspondants régionaux à Caen, Nantes, etc...

Page 29: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

VIE DE L’ASSOCIATION ... LES RENDEZ-VOUSCYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016

VIE DE L’ASSOCIATIONles rendez-vous

29

les rendez-vous

Nathalie Grégoire propose pour cet été, la deuxième quinzaine de juillet, une balade entre Méditerranée (départ Per-pignan) et Atlantique (arrivée Hendaye), à travers le pays Cathare de l’Aude, le canal du Midi, Toulouse, le Gers, ses bastides et étapes culinaires, les pié-monts des Pyrénées béarnaises et le Pays Basque. lDépart à la gare de Perpignan le 16 Juillet à 10h30Contact : [email protected]

X DU 16 AU 28 JUILLETDE LA MÉDITERRANÉE À L’ATLANTIQUE

Date ÉTAPE Départ - arrivée

Km étape Camping Curiosités, visites, intérêts

Samedi 16 juillet

Perpignan - Peyrepertuse 54Château de Peyrepertuse

Camping à la ferme « Au cœur du chêne vert » Château de Peyrepertuse

Dimanche 17 juillet

Peyrepertuse - Lagrasse 50 Lagrasse - camping boucocers bachandres Abbaye de Lagrasse

Lundi 18 juillet

Lagrasse - Carcassonne 40 Carcassonne - camping de la Cité Cité de Carcassonne en soirée

Mardi 19 juillet

Carcassonne - Avignonnet-Lauragais

60 Camping municipal Canal du Midi- voie verte

Mercredi 20 juillet

Avignonnet-Lauragais - Tournefeuille

50 Camping La BourietteCanal du Midi - voie verte

Lauragais - Toulouse

Jeudi 21 juillet

Tournefeuille - Montfort 66 Camping municipalRoutes du Gers - Bastides de

Cologne et Mauvezin

Vendredi 22 juillet

Montfort - Condom 52 CondomVillage historique de La Romieu

(collégiale)

Samedi 23 juillet

Condom - Aignan 60 Camping Le Domaine du CastexAbbaye de Flaran - Village de

Larroque Saint-sernin

Dimanche 24 juillet

Aignan - Morlaas 65 Camping municipal

Lundi 25 juillet

Morlaas - Navarrenx 55 Camping Beau rivage en bord de gave La bastide de Navarrenx

Mardi 26 juillet

Navarrenx - Saint-Jean-Pied-de-Port

55 camping des Truites au bord de la Nive

Mercredi 27 juillet

Saint-Jean-Pied-de-Port- Ascain

60 Camping ChourioPossibilité ascension de La Rhune,

à vélo ou par le petit train

Samedi 28 juillet

Ascain - Hendaye 20-30 Hendaye - gare SNCFSaint-Jean-de-Luz - Plages -

Hendaye

X DU 2 AU 19 SEPTEMBREQUINZAINE EN PERTUIS / CHARENTE / VIENNE

Ce parcours commence le long de la côte vendéenne puis de la Charente-Maritime avant de remonter la vallée de la Charente pour se terminer par la vallée de la Vienne. Il y a peu de difficultés dues au relief dans ces régions. Ce sera un peu plus vallonné toutefois en Haute-Charente.

Nous traverserons des villes inté-ressantes dont la Rochelle, Roche-fort, Saintes, Angoulême et Poitiers. Nous visiterons les très belles églises de Saintonge, les lacs de la Haute- Charente, la côte des Pertuis Breton et d’Antioche avec ses forts et ses îles.

Nous goûterons les nombreuses spécialités telles que la Mogette de Vendée, la Gâche Vendéenne, la Poule de Marans, la Moule de Charron, la Cagouille, les Céteaux, les Huîtres Marennes Oléron, le Pi-neau des Charentes et le Cognac, le Tourteau fromager du Poitou, les Macarons de Poitiers, le Bougon des Deux-Sèvres et le Beurre de Cha-rente-Poitou. l

Quinzaine proposée par Annick Potier.

Conseiller technique : Philippe Brasseur.

Conseiller gastronomique : Paul Cuvelier.

Contact : [email protected] - 06 78 94 3636

Date ÉTAPE Départ - arrivée

Km étape Camping Curiosités, visites,

intérêts

Vendredi 2 septembre La Chapelle-AchardAire naturelle La Bergerie - La Chapelle Achard

(85) 02 51 05 67 05Rendez-vous au camping

Samedi 3 septembreLa Chapelle-Achard - La Tranche sur Mer

40 à 75Municipal Le Vieux Moulin -

La Tranche sur Mer (85) 02 51 27 48 47Les Sables d’Olonne, Tal-

mont St Hilaire

Dimanche 4 septembreLa Tranche sur Mer -

Marans45 à 65

Municipal du Bois Dinot - Marans (17) 05 46 01 10 51

Pointe de l’Aiguillon, marais et polders du sud de Luçon

Lundi 5 septembre Marans - Marans 0 à 75Municipal du Bois Dinot - Marans (17)

05 46 01 10 51Marais poitevin, Niort

Mardi 6 septembre Marans -

Sainte Marie de Ré40

Charron, Esnandes et côte nord de la Rochelle

Mercredi 7 septembre Sainte Marie de Ré - Sainte Marie de Ré

0 à 75Municipal La Cote Sauvage -

Sainte Marie De Re (17) 05 46 30 21 74Île de Ré

Jeudi 8 septembre Sainte Marie de Ré - Fouras 50 à 65Municipal L’Espérance - Fouras (17)

05 46 84 24 18La Rochelle, Fouras

Vendredi 9 septembre Fouras - Rochefort 15 à 50Municipal Le Rayonnement - Rochefort (17)

05 46 82 67 70Île d’Aix, rive nord de la

Charente

Samedi 10 septembreRochefort -

Port des Barques15 à 50

Municipal De La Garenne - Port Des Barques (17) 06 08 57 08 75

Rive sud de la Charente, île Madame

Dimanche 11 septembre Port des Barques - Médis 55 à 75Aire naturelle Le Lys Blanc - Médis (17)

05 46 05 65 90Brouage, Marennes, Royan

(par la côte ou par la Seudre)

Lundi 12 septembre Médis - Saintes 45 Au Fil De L’Eau*** - Saintes 05 46 93 08 00Abbaye de Sablonceaux,

Saintes, ville gallo romaine

Mardi 13 septembreSaintes -

Chateauneuf sur Charente55 à 65

Municipal - Chateauneuf sur Charente 05 45 97 02 62

Cognac, vallée de la Charente

Mercredi 14 septembre Chateauneuf sur Charente - Chateauneuf sur Charente

0 à 50Municipal - Chateauneuf sur Charente (16)

05 45 97 02 62Caves de Cognac et Pineau

des Charentes

Jeudi 15 septembreChateauneuf sur Charente -

Montbron70 à 75

Municipal Les Moulins De Tardoire - Montbron (16) 05 45 70 74 67

Angoulême, vallée de la Touvre, la Rochefoucauld

Vendredi 16 septembreMontbron -

Barrage de Lavaud40 à 50

Bivouac Barrage de Lavaud ou Camping Des Lacs - Pressignac (16)

Lacs de Haute-Charente

Samedi 17 septembreBarrage de Lavaud - Availles Limouzine

45Municipal Le Parc - Availles Limouzine (86)

05 49 48 51 22Vallée de la Vienne,

Confolens

Dimanche 18 septembreAvailles Limouzine -

Chauvigny60

Municipal De la Fontaine - Chauvigny (86) 05 49 46 31 94

Vallée de la Vienne, Abbaye de St-Savin-sur-Gartempe

Lundi 19 septembre Chauvigny - Poitiers 30 Poitiers Poitiers

Accès : Gares SNCF à la Roche sur Yon, les Sables d’Olonne, Niort, la Rochelle, Royan, Saintes, Angoulême, Poitiers.

© CC by Wikimédias

T Navarrenx

Page 30: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

retour sur...

VIE DE L’ASSOCIATION ... LES RENDEZ-VOUS CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 201630

les rendez-vousVIE DE L’ASSOCIATIONLe principe des sorties CCIQu’elles durent un week-end, une semaine ou une quinzaine de jours, les sorties CCI sont des randonnées à vélo proposées par Cyclo-Camping International.Sont considérées comme sorties CCI celles qui sont annoncées dans la revue de l’association ou sur son site.Rien n’est organisé, seules les étapes du soir sont précisées. Vous pouvez arriver en cours de sortie, le jour que vous voulez et repartir à votre guise. Entre chaque étape, l’itinéraire est libre : vous pouvez rouler 50 ou 150 km, selon votre forme et votre humeur (visite de sites, gastronomie, sieste, etc.).Chaque cyclo-voyageur doit être autonome : à chacun de rejoindre le groupe par ses propres moyens, de décider de son itinéraire entre chaque point de rendez-vous et de dispo-ser de son équipement (vélo, pièces de réparation, matériel de camping, cartes, etc.)Attention : toute voiture suiveuse est interdite ! L’adhésion à l’association est demandée. Chacun doit être cou-vert à titre individuel par une assurance responsabilité civile. Cyclo-Camping International demande, à tous, de res-pecter le code de la route et décline toute responsabilité en cas d’accident.

X DU 13 AU 21 AOÛT LA SEMAINE FAMILLE RENAÎT DE SES CENDRES !

Depuis deux ans, il ne se passe plus rien de ce coté là et cela me paraissait très dommage, vu les excellents souvenirs qu’en ont gardés tous ceux qui ont participé à une semaine famille.

Philippe Roche s’est donc penché sur la question et a trouvé des animateurs idéaux pour une telle chose : la famille Hervé que tout le monde connaît car ce sont eux qui ont prouvé, grâce à leur tour du monde et leur bouquin, que le voyage à vélo avec enfants était pos-sible. Quand il leur a demandé s’ils pouvaient trouver un camping dans leur région pour faire cela, ils lui ont dit tout de suite : « évidemment » !

La Semaine Famille 2016 aura donc lieu au camping de Meyrieu les Etangs, dans l’Isère, à 20 km de Diemoz où habitent Claude et Françoise.Ils ne logeront pas au camping pendant la semaine car Françoise aura repris son travail mais Claude pense qu’il pourra venir presque tous les jours et aussi faire une projection en soirée. Manon habite à Lille et ne sera pas là. Comme d’habitude, nous demandons à ceux qui veulent venir de nous le dire pour pouvoir prévenir le camping du nombre : pour cela, contacter Claude Hervé.

Réserver le plus tôt possible car le nombre de places n’est pas illimité.

Une caution de 30 € est demandée pour la réservation d’un emplacement où peuvent aller 6 personnes. Il y a aussi des bungalows sur place.

Inscriptions : Claude Hervé au 04 78 96 28 64 / 06 87 82 46 06 ou [email protected] Contact camping : http://www.campingmeyrieu.com/accueil.php

X DU 10 AU 19 JUILLET 10 JOURS EN PAYS BASQUE

Pour ceux qui n’auraient pas eu assez de montagne dans les pédales avec les quinzaines Ardèche et Hautes-Alpes, vous pouvez encore rouler durant une « dizaine » dans les Pyré-nées atlantiques du 10 au 19 juillet : boucle au départ de Buzy (près de Oloron-Ste-Marie) puis cap vers le Pays basque, St-Jean-Pied-de-Port, Itxassou, Bayonne, La Bastide-Clai-rence, Hélette, Mauléon-Licharre... et retour à Buzy prévu le 19 juillet.Le trajet se fera en majorité par des petites routes (dénivelés entre 300 et 1 000 m.), plus ou moins 50 km/jour avec en général possibilité de rajouter quelques « bosses » pour ceux qui voudront.Il est prévu de rester deux nuits aux étapes 1 et 3 (ou 2, à préciser) afin de pédaler léger, de profiter des sentiers à pied (prévoir des chaussures en fonction) ou de ne rien faire !Contact : Rozenn Bouër : 06 72 47 26 93 / [email protected]

Date ÉTAPE Départ - arrivée Km étape Camping Curiosités, visites, intérêts

Samedi 9 juillet

Rendez-vous à Buzy (à 16 km au sud-est de Oloron

-Camping Les jardins d’Ossau :

05 59 21 05 71Gare de Buzy à 1,2 km.

Dimanche 10 juillet

Buzy - Alos-Sibas-Abense 50Camping Les jardins d’Ossau :

05 59 21 05 71Col de Sustary, en option :

La Madeleine

Lundi 11 juillet

Gorges de Kakouetta ou autre balade

Au choix Idem Balade à pied, à vélo ou repos

Mardi 12 juillet

Alos-Sibas-Abense - Saint-Jean-Pied-de-Port

40Municipal ou aire naturelle La

Magdeleine à Saint-Jean-le-VieuxAhusquy, forêt des Arbailles

Mercredi 13 juillet

St-Jean-Pied-de-Port - Itxassou

50 Camping HiriberriaSt-Etienne-de-Baïgorry / St-

Martin-d’Arrossa / Pas de Roland

Jeudi 14 juillet

Mont Artzamendi ou autre balade

Au choix Idem Balade à pied, à vélo ou repos

Vendredi 15 juillet

Itxassou - Urt45 (supplé-ment : 60)

Camping Etche Zahar : 05 59 56 27 36

Cambo-les-Bains / voie verte Ustaritz-Bayonne

Samedi 16 juillet

Urt/Hélette 40Camping à la ferme Ospitalia :

05 59 37 98 79La Bastide-Clairence/Izturitz

(grottes)

Dimanche 17 juillet

Hélette - Bunus 40 ou 55Camping Inxauseta :

05 59 37 81 49Mont Baïgoura (ou la veille ?) /

Iholdy

Lundi 18 juillet

Bunus - Aren 50Camping Pyrénées passion :

05 59 88 01 88Col d’Osquich /

Hôpital-Saint-Blaise

Mardi 19 juillet

Aren - Buzy 40 Camping Les jardins d’Ossau Le long du gave d’Oloron

Page 31: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

VIE DE L’ASSOCIATION ... RETOUR SUR...CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL . REVUE 139 . ÉTÉ 2016

VIE DE L’ASSOCIATIONretour sur...

31

retour sur...les rendez-vous

M ichèle et moi, initiateurs de ce voyage itinérant dans l’Aude, n’en avons pas cru notre écran !

Depuis la parution du projet sur le forum, le site et la revue, les messages de participation à la Neuvaine audoise n’ont pas cessé d’arriver.

« La troisième fois a été la bonne ! » comme nous l’a écrit Annick…

Nous nous sommes retrouvés une quarantaine de CCIstes à rouler le long du canal de la Robine.

« Un nombre ahurissant » pour Suzon. « Jamais vu une quinzaine comme celle-ci » pour Jean-Noël.

Premier rendez-vous à la gare de Narbonne : nous goû-tons tout de suite à la Tramontane !

Parfois favorable, parfois non. Le plus délicat est de trou-ver un coin à l’abri dans le camping, heureusement désert, de Port-la-Nouvelle.

L’étape suivante, vers Lagrasse, s’est déroulée vent debout. Fatigant et saoulant !

Camping avec vue panoramique sur le bourg, les ponts sur l’Orbieu et l’Abbaye canoniale Ste-Marie.

Le lendemain, nous suivons toujours des petites routes, d’abord le long de l’Orbieu.

Après, ce n’est vraiment pas plat : nous sommes dans les Corbières ! Belle vue sur les Pyrénées enneigées.

Camping-étape à Alet-les-Bains, superbe village médié-val au bord de l’Aude.

L’itinéraire vers Carcassonne est modulable : du plat mais pas toujours goudronné, de la Blanquette, ou la route des crêtes très aérienne, ou un mix de l’ensemble. Dommage, l’installation au camping au pied de la Cité a été très « labo-rieuse ».

Encore plusieurs solutions possibles pour rejoindre Mon-tolieu, avec toujours les Pyrénées en « fond d ‘écran ». Super camping au village du livre, super accueil. Cela fait oublier celui de la veille.

Nous allons passer deux jours à Montolieu. La gérante a proposé un repas pour chaque soir : menu pour cyclistes affamés.

Le 13 avril, journée libre ou de repos, au choix.Des CCIstes vont visiter le Musée des Arts et Métiers

du Livre ou l’abbaye de Villelongue, d’autres vont découvrir la Rigole de la Montagne, certains ont tenté de la trouver. D’autres « coincent la bulle ».

À l’issue du second repas, nous décernons aux gérants le diplôme de l’accueil chaleureux.

Pour rejoindre Caunes-Minervois, deux ou trois options : la trace directe avec diverses visites, le passage par le Pic de Nore et un parcours intermédiaire.

Ceux qui ont choisi de monter au Pic de Nore ont eu droit à un panorama « d’enfer » sur la chaîne pyrénéenne, « den-telles blanches » à l’horizon.

Une constante depuis le départ : le beau temps.Le relief de la région est toujours plein de ressources. On

peut choisir le degré de difficulté pour rejoindre le camping suivant. Quelques-uns ont même testé « la montée qui des-cend ». Hum, hum ?

La version haute de la 8ème étape a pris une teinte céve-nole.

Regroupement général à Minerve : les CCIstes de Mont-pellier nous en font découvrir les trésors cachés. Pierre nous conduit sous le porche naturel et Patrick nous propose une variante empruntant le GR 77 qui, dit-il, nous évitera de des-cendre à Azillanet et nous fera arriver pile sur le camping. Patrick suit le parcours sur son GPS. Nous sommes confiants. Jolie piste au début, puis la descente devient fort caillou-teuse. Mais pas de problème, les balises du GR sont toujours là. Enfin du goudron et nous arrivons à… Azillanet ! Seule explication possible : le GR 77 a été déplacé. Pas grave, il ne nous reste que 4 km à remonter contre le vent pour arriver au camping...

Et aujourd’hui, c’est la dernière étape. Dans la plaine, la navigation est hasardeuse. Nous visitons quelques villages non prévus au programme.

Nouveau regroupement au Somail devant la librairie et la péniche-épicerie.

Puis, au fil des kilomètres, le groupe s’effiloche. Chacun roulant vers sa voiture ou sa gare préférée.

Passage au gouffre de l’Œil Doux. Dominique peut enfin voir la mer à Narbonne-plage.

Belle balade dans l’Aude. Finalement, le seul truc qui a manqué, c’est un petit coup de pluie.

Personne ne s’en est plaint. l

Michèle Sassoulas et André Peyron (26)

Bilan de Patrick (34) pour sa première participation à une rencontre CCI :

- Un parcours de qualité, bien ciselé, toujours exigeant mais qui permet une visite en profondeur de la région.

- Un groupe homogène très sympathique. De belles rencontres. Une envie de se revoir et de poursuivre ces échanges amicaux et fructueux.

- 450 kilomètres parcourus avec une météo complice.Voilà la recette pour passer une semaine très agréable

et enrichissante !

Quel succès dans l’Aude !

Page 32: VOYAGE Shérif fais-moi peur - Cyclo-Camping International · 2018-11-28 · Même les Doudous voyagent …Nous avons eu la chance de rencontrer le Dou-dou « I Love You » qui nous

Ce mercredi 4 mai nous arrivons au camping de l’Airial, certains sont déjà installés. Il fait 25°, ceux qui viennent du nord cherchent les places au soleil, les gens du sud eux, se mettent sagement à l’ombre des pins et des chênes-liège, deux espèces d’arbres que nous croiserons beaucoup lors de ces quatre jours. Un « foyer central » s’organise déjà autour de trois tables de camping en formica (années 70, voire 60 ?).

Les nombreux circuits proposés sont affichés à l’entrée, ils sont concoctés par les (presque) locaux du week-end : Jackie et Marc Lalanne, Annick Potier et Phillipe de Bar-

dos (je ne crois pas qu’il soit noble mais je ne me rappelle pas son nom, juste d’où il vient !). Si j’en oublie ils m’excuseront, j’espère. Il y en a pour tous les goûts (des circuits, pas des locaux), de 20 à 120 kms et vers les quatre points cardinaux ; attention cependant aux circuits « ouest » car, en quelques coups de pédales sur les pistes cyclables toutes plates, poussés par le petit vent d’est qui nous accompagnera durant tout le week-end, on a vite fait de se retrouver le guidon dans l’océan et ses vagues monumentales.

Un second panneau d’affichage punaisé sur un chêne-liège voit bientôt le jour : sur une carte de France Olivier a fait figurer les week-end ascentionnels de CCI auxquels il a participé depuis 2006 : On y voit une nette majorité dans le sud-est, les suppositions et suggestions vont bon train quant au lieu pour l’Ascension 2017.

Jeudi : au camping, notre zone réservée fait le plein. Chacun s’affaire à monter sa tente, choisir ses circuits. Du troc s’organise, par exemple : je t’échange une part de fougasse aveyronnaise de Capdenac contre un morceau de gâteau breton de Quimperlé.

9h30 : voilà les premières troupes sur les roues. J’ai pris l’option nord mais au bout d’une heure je perds le groupe à l’entrée de Moliets-et Mâa suite à une erreur fatale : je me suis trompée de boulangerie, je suis allée à celle du centre alors que le point de ren-dez-vous était à celle de l’ouest. Leçon à retenir : avec CCI toujours savoir précisément où se trouve la boulangerie ! Nous perdons aussi le président deux ou trois heures durant mais c’était pour la bonne cause, il distribuait des tracts CCI dans les marais aux cyclistes de passage ! Par 29 ou 30°, nous pédalons entre petites routes et pistes cyclables pour atteindre la côte au niveau du débouché du courant d’Huchet.

Deuxième journée : après le nord, direction le sud et les marais d’Orx, que nous atteignons en surfant sur des pistes de sable. Puis cap vers la côte, Capbreton, Hossegor, où nous admirons des vagues magnifiques. Le soir, transhumance des 63 Ccistes à travers la ville pour rejoindre une salle où nous attend un succulent repas, accueil 5 étoiles par l’association qui gère le lieu.

Troisième jour : cap à l’est, puis bifurcation vers le sud et la rivière de l’Adour qui nous offre ses paysages verdoyants et vallonnés. Il n’y a pas que les cyclos à naviguer entre les points cardinaux : on apprend que l’Adour, ce fleuve qui se jette aujourd’hui dans la mer au niveau de Bayonne, y a en fait été détourné artificiellement par les Bayonnais eux-mêmes en 1578 ! Il se jetait auparavant dans l’océan au niveau de Vieux Boucau (vieille embou-chure) et encore avant à Capbreton... Nous, grâce à Philippe (Brasseur, l’autre !) et à son utilisation à bon escient du GPS, nous retrouvons le nord à tous les coups et profitons de petits chemins et routes très tranquilles... enfin, si on oublie la foule (dont nous faisons partie) sur le bord de mer !

Seconde migration le soir vers notre salle favorite où nous attend cette fois une sélection de quatre films de voyageurs à vélo ; nous inaugurons, selon les mots de Hervé, le premier festival du voyage à vélo de Soustons : une réussite !

Pour nous ce sera notre dernière nuit, nous reprenons la route de nos pénates le lendemain matin.Un très chouette week-end ressourçant, avec plein de retrouvailles comme à chaque fois, une belle météo et une organisation

de main de maître par Annick et ses acolytes. Je sais bien que le mot est banni des quinzaines mais là, c’est le terme approprié ! Et j’emprunterai la phrase de fin la conclusion à Annick : « les week-end CCI de l’Ascension c’est tellement bien qu’il faudrait en faire aussi en hiver » ! Chiche ? l

Merci CCI ! Rozenn Bouër

L’Ascension, c’était chouette !

© Photo : Daniel BEAUJOIN

© Photo : Olivier RICHET

© P

hoto

: Da

niel

BEA

UJOI

N

© P

hoto

:Oliv

ier R

ICHE

T

© Photo : Daniel BEAUJOIN

Cette année le week-end Cci de l’As-cension s’est déroulé à Soustons, ça tombe bien ça rime ! (pour ça, il y avait déjà eu Clisson, Eyguzon...). Soustons, c’est dans le sud des Landes, au nord de Bayonne et à l’ouest de Dax. Il sera d’ail-leurs beaucoup question de géographie lors de ce week-end.