SUR LA VOIE DE LA BEAUTÉLa lettre de l 'association Ensemble sur le chemin d'Hozho

Dans ce numéro :

LE TEMPS DU BILAN

Après neuf mois de gestation, les stages de cet été sont déjàterminés ! Retour sur onze moisd'existence bien remplis. p. 02-04

VISION D'AVENIR

Un projet, c'est comme uneplante. Ou un bébé. Au début, il y a une graine semée... Et après,la vie, qui s'épanouit. p. 11-12

MISSION:ARIZONA

Un retour à quatre mains sur le voyage du mois d'avril enArizona, chez Gino Antonio, et les témoignages. p. 05-09

UNE PHILOSOPHIE DE LA BEAUTÉ

LECTURE À SUIVRE P. 10

Hozho, ce mot intraduisible, à l'image des mots-concepts-imagesdes langues chinoises ou japonaises, nous avons choisi de l'intégrer au nom de notre association. Emprunté au langageDiné' (Navajo), il signifie la beauté dans le sens de l'harmonie et l'équilibre, de l'être, de la communauté, du monde. Aperçu bref et imparfait de ce qu'est, pour nous, cette beauté.

ED

ITO

L'été s'achève doucement ; dans mon jardin, les feuilles ont même commencé à tomber... C'est la fin du mois d'août, les moissons ont été récoltées, la Nouvelle Lune a passé, les soirées se font plus fraîches. C'est le premier numéro de la Lettre de l'association Ensemble sur le chemin d'Hozho, et il est temps pour nous de faire le bilan depuis notre création, en octobre 2017. À la foissur le voyage d'avril mais aussi sur les stages de cet été, qui infusent doucement maissûrement dans les cœurs et les êtres de toutes les personnes qui ont participé à ces évé-nements. L'occasion aussi pour nous de partager avec vous notre évolution, notre visiondes choses et de nos projets, car cette aventure qui est née lors d'une rencontre d'âmes en septembre 2017 est loin d'être terminée, et que ce soit ici ou là-bas, dans la NationNavajo en Arizona, nos cœurs continuent de nous porter, encore et toujours, avec vous, dans la continuité d'un chemin qui file droit vers la Beauté.

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NUMÉRO  1 - ÉTÉ 2018

LE BILAN DES STAGES Regards croisés dans un rétroviseur spécial qui nous permet de revoir le mois de juillet. Impressions directes.

Vous avez été nombreux.ses à répondre présent.e.s pour les trois stages de cet été, co-organisés par Maka Wakan pour le stage en Auvergne et par l'association Ensemble sur le chemin d'Hozho pour les deux stages dans les Landes et en Normandie. À l’heure où j’écris ces lignes, le dernier stage s’est achevé il y aenviron un mois. Il a bien fallu tout ce temps pour intégrer,laisser reposer tous les enseignements reçus et vous proposerici un petit bilan de ce premier séjour en terre de Franceorganisé par notre modeste et toute jeune association. À l’heure où j’écris ces lignes, dans la fraîcheur matinale du mois d’août, j’entends les longs piaillements du peuple des oiseaux, nichant dans les arbres qui m’entourent de par-tout. Ponctués de cris plus courts, d’autres plus rauques, et dutac-tac précis des pics ; un croassement sonore vient rappeler à mon esprit mon ami Maître Corbeau. Lorsque nous avons créé l’association, nous n’avons pas réalisé,je crois, à quel point nous venions d’ouvrir très grand une porte dans nos vies. Et à quel point l’organisation de cette tournée de stages serait un défi ! Serait-ce précisément parce que nous avions cette insouciance-là que nous avons pu le faire ?Probablement… Neuf mois ! Neuf mois de gestation pour un projet né en octo-bre, et qui a vu le jour concrètement pendant tout ce mois de juillet. Neuf mois de folie, d’organisation, de coups de télé-phone, de mails, de discussion, de stress, d’excitation, de joie,de « Mais comment on va faire ? » et de « T’inquiète pas, tout va bien se passer. » Neuf mois de gestation pour la préparation du premier événe-ment de taille pour l’association Ensemble sur le chemind’Hozho, et il les fallait bien. Un mois de présence et trois stages : l'Auvergne, les Landes et la Normandie, une conférence qui a rassemblé pas loin de 130 personnes… plus de 3000 kilomètres parcourus dansnotre voiture de location avec Blandine en conductrice ! Des centaines de très belles rencontres, de la joie à tous les étages et des araignées au plafond, des chiens, des chats, des chouettes, des buses, des milliers d’oiseaux sur notre route, des crapauds, des hérissons ! et des chevaux bien évidemment,évidemment…

« Être à cheval... Cette expérience hors du temps et de l'espace, entre Ciel et Terre, à l'étage des fous et des centaures,souffle divin et ancre bien arrimée. »

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On peut dire que la mission est accomplie et que le contrat est rempli ! Harrison, Gino et Atsatsa sont venus nous parler de connexion,de reliance à la nature, à nos origines, mais aussi d'appar-tenance, de communauté. Ils nous ont montré comment ils démarrent leur journée, là-bas, chez eux, l'importance du cercle, de la parole, du respect, de l'écoute : de l'autre, qu'il soit humain, cheval, insecte ou arbre... Parlons-en des chevaux, qui ont été au cœur de ce mois passéensemble, comme ils sont au cœur de la vie de chaque Navajo.Nous avons pu voir comment Gino les approche, se met en lien avec eux pour former une équipe, un partenariat, un binôme. Et ils nous ont aussi demandé de leur raconter comment nous alimentons, ici, notre sentiment d'appartenance, de leurmontrer comment nous commençons nos journées, commentnous prions et nous relions à la nature. Ils nous ont racontéleurs histoires et leur légendes, ils nous ont aussi raconté leurshistoires intime et familiale pour nous livrer leurs expériences.Et nous, nous avons écouté, et posé des questions. Et enfin, ils nous ont béni, nous, nos lieux, nos chevaux et tous les matins, nous sentons encore toute la puissance de ces moments. Nous avions à cœur tous les quatre, Harrison, Gino, Blandine et moi-même, de vous faire partager un peu de ce que nousdécouvrons là-bas, en Arizona, de créer un pont, une passerelleentre nos deux peuples pour nous enrichir les uns au contactdes autres, car c'est comme ça que les choses pourront avancer.Nous en sommes convaincu.e.s. Alors, fortes de l'expérience de cet été, nous ferons tout notrepossible pour que cette aventure ne s'arrête pas là, et que cettetournée en France ne soit que la première d'une longue série.

« Où que l'homme ait laissél'empreinte de ses pas de laBarbarie à la Civilisation,l'empreinte de mes sabots se trouve tout proche. »

Les chevaux du Soleil, de Robert Vavra

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Harrison Jim Sr., Gino Antonio, Atsatsa Antonio, MakaWakan, Christine, Anne, Lili, Pauline, Habiba, Xavier,Christel, Serge, Jean, Brigitte, Jacqueline et sa famille,Sandrine, Laurent, la mairie de Sanguinet, Hélène, Mikaël,The Celtic Horse's Paradise, Luc, Anne-France, Julie, Sylvain Pinna, Valérie, Carole, Stéphanie, Nathalie, Maeva,Lénah, Joëlle, Philippe, et vous tou.te.s qui êtes venu.e.s. MERCI immense gigantesque gargantuesque ubuesque, et d’autres trucs en –esque, aux CHEVAUX, à tous les chevauxque nous avons rencontrés sur notre route. C’est leur sagesse qui nous guide, leurs enseignements quel’on tente de traduire en mots ; eux dont on a tant à recevoiret qui ont besoin de tout notre amour et de nos soins aussi,pour que l’échange soit juste. Ils ont été fantastiques, bavards,drôles, très à-propos, de vrais maîtres. Le plus beau cadeauque l’on puisse leur faire : les reconnaître dans toute leurdimension sacrée ; souffle divin fait chair…  Ne dit-on pas que l’air du Paradis est celui qui souffle entreles oreilles d’un cheval ?

Nous tenions à remercier

Je voulais partager un moment de gratitude, de la part de Harrison et de la mienne. Nous avons croisé le chemin de tant de personnes.Nous avons voyagé, encore et encore. Et nousavons mangé plus encore ! Nous avons ri, encoreet encore. Nous nous sommes couchés tard, parce que nous profitions de la compagnie de nos hôtes, des personnes autour de nous, et que nous n'étions pas in-quiets. Nous étions à des milliers de kilomètres de chez nous et par-tout, nous nous sentions les bienvenus. Nous avons rencontré des choses inattendues, et nous en avons pris soin. J’ai partagé beaucoupde moments particuliers avec certaines personnes,et avec les chevaux. J’ai salué le soleil autant que possible, tout comme je le fais chez moi. Et quand le soleil se couchait à 22 heures le soir, c’était un défi tous les jours. J’ai partagé ce que je sais et essayé de me connec-ter à chaque cheval. Nous sommes tellement reconnaissants de ces op-portunités. Nous sommes très honorés de tra-vailler avec trois belles personnes auxquelles nousfaisons confiance et en lesquelles nous croyons.

Cela fait bien des années que nous travaillonsainsi, et peu nombreux.ses sont celleux aveclesquel.le.s nous apprécions vraiment de travail-ler. Nos rêves n'attendent plus que nous, dès lors que nous nous amusons, que nous avons cetteconfiance en la vie, et que nous reconnaissons que chaque épreuve a un sens profond. Nous espérons vous revoir, et nous espérons dé-couvrir de nouveaux endroits, rencontrer beau-coup d’autres âmes, à deux jambes et à quatrejambes ! Mes aventures ne s’arrêtent pas là, et j’espère partager encore davantage avec vousdans un avenir proche. Soyez reconnaissants de ce que vous avez, car c’est quand vous avez cette reconnaissance que la vie partage avec vous ses mystères.

Un petit mot de Gino et Harrison

MISSION:ARIZONA, AVRIL 2018Ce voyage d'avril, il est partid'un élan du cœur. C'était luiqui devait commencer pour de bon nos aventures en tantqu'association, lui qui devaitdonner le ton et les couleurspour la suite.

- Brigitte

« L'important est de suivre le chemin qui a du cœur. »

Carlos Castañeda

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Imaginez, un soir du mois de mars, dans la nuit qui vientde tomber sur la Réserve. Nous sommes sur le parking d'un motel à quelques kilomètres de chez Gino, notredestination finale ; nous l'attendons, incapables de retrou-ver notre route sans lui parmi les innombrables pistes, qui dessinent tout un réseau au milieu de cette immensité. Et là, l'angoisse commence à monter chez moi : est-ce la fatigue du voyage, le décalage horaire, la pression subiedurant toutes ces semaines de préparation qui retombe ? Je ne sais pas, mais ma tête est, à ce moment là, envahie par le doute : et s'il ne venait pas, et si on ne se recon-naissait pas ? Et si tout ça, la beauté de notre amitié récenten'était qu'un fantasme dans ma tête, et si j'avais imaginétout ça... Et si... Et puis le pick up blanc approche et se gare, Gino en des-cend avec un grand sourire, qui lui traverse le visage d'une oreille à l'autre, et son bon regard tellement pleind'amour et de bienveillance, il ouvre les bras et dit « Hey ! »alors le voyage peut commencer, pour moi, ici. Petit retour en arrière pour tout vous expliquer : quelques mois plus tôt, j'ai eu la chance de faire partie d'un premiervoyage en Arizona, au cours duquel j'ai rencontré Gino et sa famille, Harrison Jim Sr., la famille Benally, Blandine,et Jacqueline, et avec qui cette aventure extraordinaireallait pouvoir commencer. Un soir, autour du feu, j'ai eu comme un rêve, une image,et j'ai vu tous mes amis proches autour de moi, autour de ce même feu... Et j'ai su que je reviendrai ici avec eux,parce que le cadeau de cette rencontre, je ne pouvais pas le garder pour moi. Mais aussi parce que je savais que je n'avais pas tout dit, que je n'avais pas osé me rencontrertotalement au cours de ce voyage, que je n'avais pas nonplus totalement ouvert mon cœur à ces gens incroyables,que j'avais passé mon temps à fuir Harrison, tellement ce dernier m'impressionnait. Bref, que je devais revenir, et que ce retour n'allait pouvoir se faire qu'accompagnée de mes amis proches...

Ce voyage fut magique. Magique parce que composé de familles, d'enfants, d'un bébémême, de couples, d'amis chers, et de personnalités incroyables. Magique parce que le soir de notre arrivée, dans l'obscurité intensede ces nuits indiennes, nous sommes descendus des voitures,accompagnés par les chants profonds et si particuliers de cettelangue Navajo, chants qui sortaient assourdis du Hogan. Nous arrivions avec 24 heures d'avance sur ce qui était prévu, et en plein milieu d'une cérémonie de guérison. Nous n'aurionspas dû être là, mais nous y étions... Et par notre simple présence, nous avons compris que nous ap-partenions à ce qui était en train de se passer. Le cercle entre nos deux peuples venait de se créer là, dans cette nuit sombre, et c'était beau. Magique parce que les rires, les fou-rires même, lorsque Gino, si pudique, s'essayait à parler avec les mains sous le regard atten-dri de l'Italien de notre groupe, fou-rire encore lorsqu'Alexy, à peine sorti de la hutte de sudation et encore profondémentbouleversé par ce qu'il avait vécu, nous a fait un tel sketchd'humoriste ! Magiques aussi les larmes et les confidences laissées dans le cercle,sur cette terre, laissées aussi dans les oreilles des chevaux de Gino,comme un secret bien gardé, ou encore dans le cocon protecteurdu hogan, sous le regard bienveillant de Harrison. Je vais m'arrêter là parce que mettre des mots sur l'indicible est tellement difficile... que je préfère vous laisser imaginer et, peut-être, vous laisser appeler. Je nous souhaite à tou.te.s de marcher dans la Beauté. À très bientôt ici ou ailleurs.

V oilà comment pour moi, l'idée du voyage d'avril est née, un soir de septembre, autour d'un feu de camp à presque 10 000 kilomètres de chez moi.

« Et j'ai su que je reviendraiici avec eux, parce que le cadeau de cette rencontre,je ne pouvais pas le garderpour moi.  »

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ARIZONA, RETOURSD'EXPÉRIENCEEn avril, nous avons été 18 personnes à débarquer sur les hauteurs de WindowRock, dans le campement de Liz, la mèrede Gino Antonio ; voici quelques tranches de vécu de ce voyage inoubliable.

« Lire chaque message que la nature nous raconte et réapprendre à être en harmonie avec elle, afin de mieux reprendre contact avec la partie la plusintime de nous-mêmes. Voilà ce que j ai vécu avec nos amis Navajos (maîtresen la matière) et leurs chevaux. Beau séjour, riche en émotions. » Blandine S.

« C'est le propre des longs voyagesque d'en ramener tout autre choseque ce qu'on y allait chercher. »

Nicolas Bouvier

« Instantanés... Présence... Ecoute... Vent et Poussière... Rires  et Larmes... ! Nous avons déposé... & nous sommes revenus autres... » Sandrine

« Nidée Blottie dans ton cou Bercée De par tes mots doux Coupée Du monde qui m'entoure Lovée Crinière de velours » Stéphanie

« L'aventure est fantastique... Nous sommes partis enfamille à quatre, et nous l'avons agrandie en 10 jours !Une famille de cœur, importante et ressource... Les enseignements de Gino entouré de ses chevauxsauvages et bienveillants, accompagné par les soins de Harrison, sont des trésors de simplicité, d'humi-lité, de sens... La paix peut revenir en nous dansl'acceptation, le pardon, la re-filiation et la recon-nexion à la Nature, à soi, au Tout. Je suis, et noussommes reconnaissants pour cet accueil, ce partage,et envers les organisatrices qui savent accompagnerau mieux. La terre sacrée des Navajos est sauvage, aride, miné-rale et puissante. Nous en sommes revenus plus en paix, reconnectés. Je recommande à tous ceux qui cherchent un peu plus de Vérité d'aller y poserleurs pieds, leur ventre et leur cœur. » Olivia & famille

« Comment vous dire que depuis mon retour(mais suis-je vraiment revenu ?), les esprits deWindow Rock, du camp, de Gino, de Harrison, les souvenirs des enseignements, des paroles, des gestes, des regards, de nous tous, m’accom-pagnent et se manifestent ? Entrer dans le vent, écouter, se laisser suivre la trace, le signe ; et la piste apparaît à nos pas : 'Gino, c’est écrit là !' » François Xavier

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Ces terres appellent Font resurgir les échos de landes oubliées terres perdues temps enfuis Il me semblait au camp comme aux pistes aux chemins revenir sur des pas les miens que je ne savais encore reconnaître Je suis fait de ces eaux-là cette terre Je suis fait de ce vent au ciel immense

Jamais auparavant je n’avais connu un ciel qui eût pu contenir autant Jamais Il a embrassé le monde et bien plus encore Il a embrassé le temps et m’a embrassé aussi J’y étais si petit que j’y prenais toute la place J’y étais si heureux si enfant

La beauté immense aride sèche grandiose Les montagnes les monts les roches à taille humaine Comment dire que l’immensité n’est pas écrasante qui emporte élève qui enivre entraîne J’ai aimé marcher dans les espaces qui m’appelaient et où j’ai mis du temps à oser aller ; m’aventurer

UN TÉMOIGNAGE EN POÉSIE- François Xavier

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Tout a commencé avec un appel. Un récit de voyage à l’autre bout du monde. Et un message, une invi-tation en terre Navajo. Où somme-nous ? En France. Qu’avons-nous commemoyens ? Presque rien. Mais nous avons décidé de tout faire pour partir. Un projet qui rapprochel’âme sauvage et le monde moderne ? Il ne fallait pas grand-chose de plus pour que nous remuions ciel et terre pour y aller en famille. Des choses concrètes nous rattachent à la réalité et à la difficulté que cela représente de voyager avec un bébé d’un an et demi dans une terre sauvage. Mais nos rêves, eux, nous emmènent dans les canyonset les rivières, sous les sabots d’une terre ocre fouléepar des chevaux inconnus, dans l’immensité arided’un pays de l’autre côté de l’océan. Cette opportunité incroyable nous avons envie de la saisir. Nous avons envie de comprendre, de sentir cette terre. Rencontrer ceux qui la peuplent et s’imprégner du tableau qu’ils peignent. Nous n’avons pas d’attentes, seulement apprendre,observer, partager. Nous sommes à un croisementdans notre vie, ce voyage arrive au bon moment. Des difficultés s’enchaînent et nous poussent à renon-cer mais Brigitte est là. Elle nous dit que ce sont nos peurs qui dressent des barrières. Déterminés,nous les franchissont, et le jour arrive où nous nousretrouvons Alexy, manipulateur en radiologie médi-cale, Lamya notre bébé de 14 mois et moi-même, Lou, coach en développement personnel avec les chevaux, dans un avion pour Los Angeles. C’est le début du voyage physique, dans des paysagesincroyables jusqu’à Window Rock, la fenêtre vers le ciel où nous avons rencontré le peuple Diné'. Début ici, du voyage intérieur, spirituel et mental à travers cette terre qui, aux yeux de certains, peutsembler pauvre mais qui est au contraire ancestrale, et riche d’histoire et de légendes. 

Nous avons marché dans les empreintes des chevaux,appris leur symbolique, contourné et observé des lieux sacrés, écouté le vent et ses légendes. Notre groupe hétéroclite en âges comme en origines,chacun.e apportant son expérience et sa foi, s’estremis en question, est redevenu un enfant, a ouvertles yeux, a marché dans les pas de ce Navajo qui nousmontre le chemin. Nous avons fait suivre notre fille Lamya avec nousdans la nature sauvage. Elle a été entièrement intégréeau groupe et a participé autant qu’elle nous a apporté,à notre plus grand bonheur. Le peuple Navajo est un peuple généreux, d’une ab-négation incroyable. La transmission de ses savoirs et le partage de sa culture nous amène à réfléchir à la valeur de notre société et de notre manière de vivre. Pour nous, c’est l’indication dont nous avionsbesoin pour arrêter notre choix de changer notre ave-nir et construire quelque part avec la nature, et non contre elle. C’est un voyage pour se recon-necter à nous-mêmes, et renouer avec le tout quereprésentent l’Humain, la nature et les éléments. Une étape, un souvenir et un contact là-bas qui restera toujours inscrit en nous, dans les traces de pas d’un Indien et de son troupeau de chevauxlibres, enfin. Nous ne remercierons jamais assez Gino Antonio et sa famille qui nous ont accueilli et Harrison Jim Sr., ils ont partagé, enseigné, soigné, guéri, sans jamaiscompter. Et puis bien sûr Brigitte et Blandine qui ontpermis à travers l’association Ensemble sur le chemind’Hozho d’emmener ce groupe là-bas. Vous nous avezaccompagné, aidé, traduit, soutenu et ramené ! Sans vous, ça n'aurait pas été pas aussi bien, le lien qui a été créé est très fort et on pense sans arrêt à ce qui a été partagé là-bas, de l’autre côté de l’Océan,grâce à vous.   MERCI !

TÉMOIGNAGE D'UNE FAMILLE- Lou, Alexy et Lamya

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UNE PHILOSOPHIEDE LA BEAUTÉHozho, ce mot intraduisible, à l'image des mots-concepts-imagesdes langues chinoises ou japonaises,nous avons choisi de l'intégrer au nom de notre association.Emprunté au langage Diné'(Navajo), il signifie la beauté dansle sens de l'harmonie et l'équilibre,de l'être, de la communauté, du monde. Aperçu bref et imparfaitde ce qu'est, pour nous, cette beauté.

Comme il est périlleux de mettre des mots sur la beauté. L’exercice est de style et de fond : que dire, que taire ? Peut-on parler d’autre chose que de sa propre expérience ? Nous sommes sujets,incarnés à la seule fin d’expérimenter la vie, et de le faire sur ce chemin d’intégrité, d’ali-gnement, et de beauté. Car l’intégrité seule nous permet de nousmaintenir alignés et de nous tenir droit sur ce chemin d’harmonie et de beauté, malgré les vicissitudes de la vie. N’est-ce pas à nous, à chacun.e d’entre nous, qu’en revient la respon-sabilité ? Et quoi de plus beau que de se dire quel’on est responsable de sa propre vie ? Alors, au lieu de voir les portes qui se ferment,voir celles qui s’ouvrent, droit devant soi. Car oui, la Beauté est implacable, elle demandel’impeccabilité, l’effort, la rectitude ; cette attitudeque les plus grands écuyers ont recherché depuisdes siècles avec leurs chevaux. N’était-ce pas déjàlà une voie d’élévation suprême vers la Beauté ? La verticalité est sans détour. Elle admet les pauses, la lenteur, mais abhorre le retour en arrière et les circonvolutions stériles. Là est la Beauté, au bout de cet équilibre fragile, qui n’admet pas la distorsion ; quête insatiable de toute une vie. Idéal perché tout en haut de la montagne, implacable et grandiose.

B  E  A  U  T  É

Mais que serions-nous sans cela ? Vers con-damnés à ramper sur la Terre ? Voilà sansdoute pourquoi il est si difficile de mettre des mots sur la Beauté car, comme le Tao, dès que l’on essaye d’en parler ou de le dé-finir, il s’échappe, se brisant sur l’écueil du langage des humains. Marcher dans la Beauté ne s’apprend pas dans les livres (que je vois davantage comme des catalyseurs de quelque chose qui est déjàprésent en soi) ; le Tao ne se définit pas,l’équilibre s’échappe à l’intellect : cela se vit,s’expérimente, au plus profond de soi, jouraprès jour. Seul l’Art peut effleurer la Beauté, car il estdéjà expérimentation, un reflet poétique et construit du mystère de la vie. Mais c’est le chemin de toute une vie, et nous seul.e.savons le pouvoir de choisir comment le mener. Le cœur ouvert, avec le même désir profondque l’eau de la rivière qui coule vers l’Océan,quoiqu’il advienne.

« La vraie générosité enversl'avenir consiste à toutdonner au présent. »Albert Camus

ELARGIRL'HORIZONConjugaison d'un futur tellementproche qu'il en devient présent, et bouquets d'idées pour l'à-venir.

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UN VOYAGE EN SEPTEMBRE

Nous ne nous étions pas encore assez enivréesde désert, de terre rouge et ocre, de canyonsabrupts et du cri des aigles sur notre route. Nous voilà reparties sur les larges routes américaines, avec un nouveau groupe de curieux.ses, d'aventurier.ières, afin de parta-ger de nouveau avec eux les enseignements de Harrison Jim et de Gino Antonio ainsi quede sa famille. Quelle belle opportunité pour nous que de vous ramener ici, au cœur de ces terressacrées, en quête d'une découverte d'un autremonde, d'un autre soi ; une expérience en soi et pour soi, avec l'Autre. Car l'Autre est central :c'est la Terre-Mère, c'est l'Univers-Père, c'est l'Autre humain, l'Autre animal, l'Autre soi,la pluie et le vent, le feu et les chants. Alors dans cette quête de spiritualité, nous repartons, nous vous accompagnons, de nouveau, à travers un quatuor équilibréYin/Yang ; deux femmes, deux hommes. Deux Françaises, deux Navajos. Notre seul mot d'ordre : tendre un grand câbletout droit entre vous et votre âme, vous donnerla perche, vous guider vers les enseignementspendant 10 jours, et vous permettre de marcherdans l'équilibre et la Beauté. Du 16 au 26 septembre 2018

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VISION D'AVENIR

En octobre 2017, au retour de notre premier voyage en Arizona où nous nous sommes rencontrées toutes les trois, nous avions alors ressenti très fort, au plusprofond de nous, cette volonté de partager ce que nous avions vécu ; de donner l'opportunité à d'autres de pouvoir le vivre à leur tour. Avec nos personnalités, nos métiers de thérapeutes et notre vision, nous avonsguidé cette création et nous avons été guidées dans cettecréation (!) qui nous a amenée sur les routes en 2018, pour amener à vous et au monde notre projet, notre bébé :Ensemble sur le chemin d'Hozho. Aujourd'hui, et surtout après la rédaction de cette Lettre,avec le recul, on se dit "wouah", mais mon petit doigtremue aussi et me souffle : « Ne te repose pas sur teslauriers ! » Il se trouve que mon petit doigt a souvent la voix d'une grand-mère. Faire le bilan, oui, pour nouspermettre d'ouvrir d'autres horizons, de nous redéfinir,nous préciser, car si ce projet se dessine à l'échelle d'une vie, c'est encore un bébé vagissant. Ce que nous pouvons d'ores et déjà vous annoncer, c'est que le bureau de l'association va être amené à bou-ger ; l'évolution et le changement font partie de la vie, du cycle qui se renouvelle. L'impermanence de l'état, c'est une évolution vers le meilleur, une nouvelleopportunité d'exprimer notre créativité. Si nous ne pouvons pas prédire l'avenir, nous avons un idéal, l'envie profonde de continuer notre chemin avec cette association, avec vous et toutes celles et ceux qui se sont joint.e.s à nous, et qui le feront à l'avenir, ponctuellement ou pas. Nos projets ? Continuer de créer ces cercles, dans cette communauté naissante, continuer de co-créer ces rencontres. Renouer avec la Nature, avec notre Terre-Mère, dans l'équilibre et l'harmonie. Porter cet idéal, ces valeurs et ces convictions, car c'est aujourd'hui plusque jamais nécessaire. Cette envie furieuse qui nous porte, d'apporter notrepierre à l'édifice, de construire (Ô doux idéal) un mondemeilleur, un monde nouveau, pour que nos enfantspuissent eux aussi, sentir le souffle chaud d'un cheval sur leur main, et être emmenés par l'émotion indicible qui émerge de ce geste si tendre. S'engager, porter un message, celui de la Terre, cela passeaussi par le soin. Notre ami Gino le dit souvent, et on ne le répètera jamais assez : « Guérir les chevaux, guérir les humains, guérir la Terre. »

« Guérir les chevaux,guérir les humains,guérir la Terre. »

« Voir un monde dans un grain de sable, un Paradis dans une fleurdes champs, tenir l'infini dans la paume de sa main, et l'éternitédans une heure. »William Blake

« On peut allumer des dizaines debougies à partir d'une seule sans en abréger la vie. On ne diminuepas le bonheur en le partageant. »

Bouddha

Numéro 01 - Eté 2018 Publication digitale et gratuite ©Ensemble sur le chemind'Hozho - Toute reproductionpartielle ou totale est interdite sauf autorisation préalable Publication conçue et rédigée par les membres du bureau de l'association Ensemble sur le chemin d'Hozho 123 chemin du Campot duMouquet - 40160 Parentis en Born contact.hozho@gmail.com Regroupement de thérapeutes Association loi 1901

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LETTRE SAISONNIÈRE DEL'ASSOCIATION ENSEMBLESUR LE CHEMIN D'HOZHO

hozholechemin.org