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FAUX VRAI vrai VRAI POUR TOUT SAVOIR SUR L’ÉLECTRICITÉ faux

VRAI - ufe-electricite.frufe-electricite.fr/IMG/pdf/ufe_vraifaux.pdf · Pour tout savoir sur l’électricité • 1 Pour tout savoir sur l’électricité L’électricité est partout

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FAUX

VRAI

vrai

VRAI

POUR TOUT

SAVOIR SUR

L’ÉLECTRICITÉ

faux

Pour tout savoir sur l’électricité • 1

Pour tout savoir sur l’électricité

L’électricité est partout. Au cœur de notre quotidien, c’est

sur elle que repose une grande partie du fonctionnement

de notre société et du développement économique et

industriel du pays.

En un mot, nous avons tous besoin d’électricité et personne

n’envisage l’avenir sans elle. Et pourtant, cette énergie est

souvent méconnue. Certains estiment même qu’elle est

gaspillée et qu’il faudrait en réduire la consommation.

Mais d’où vient-elle ? Combien coûte-telle ? Quelle place

occupe-t-elle dans le mix énergétique du pays ? Peut-on en

manquer ? Comment fonctionne un système électrique ?

L’électricité « made in France » est-elle polluante ? Autant

d’interrogations qui peuvent donner lieu à des idées reçues

souvent inexactes.

Pour démêler le vrai du faux, voici, en quelques questions-

réponses, l’essentiel de ce que vous avez toujours voulu

savoir sur l’électricité sans jamais oser le demander !

Bonne lecture !

Énergie

Réseaux

Demande

Efficacité Énergétique

CO2

EnR

Allemagne

Mix de production électrique

Prix

Équilibre Offre/Demande

Météo

Puissance

Danemark

Gouvernance

ÉnergieL’électricité représente l’énergie la plus utilisée en France[FAUX] Le pétrole représente 44 % de la consommation d’énergie finale de la France, l’électricité seulement 24 %, le gaz 21 %, les ENR thermiques/déchets 9 % et le charbon 2 %. C’est, de loin, le secteur résidentiel et tertiaire qui consomme le plus d’électricité (67 % de la consommation totale d’électricité en 2011), suivi par l’industrie (28 %). Source : SOeS 2011

RéseauxLe réseau de transport d’électricité français est centralisé[FAUX] Le réseau de transport d’électricité n’est pas centré sur la région parisienne ni uniquement lié au développement du nucléaire. L’une des raisons est historique : c’est en effet la production d’énergie hydraulique, proche des massifs montagneux, qui a dessiné la première trame du réseau. Le maillage du réseau de transport s’est ensuite formé en fonction des générations successives de moyens de production (charbon, fioul, nucléaire).

CO2Le système électrique français émet plus de CO2 que celui de l’Allemagne[FAUX] En 2012, la production d’électricité du parc allemand a émis 327 Mt de CO2, alors que le parc français a émis, la même année, 55 Mt de CO2, soit 10 fois moins. Cette différence notable s’explique par la grande part d’électricité produite en Allemagne à partir de charbon (19 %) et de lignite (28 %).Source : AIE

2 • Pour tout savoir sur l’électricité

Efficacité ÉnergétiqueRéhabiliter 1 million de logements par an est financièrement facile à réaliser[FAUX] L’hypothèse est séduisante mais se heurte à une dure réalité. Même si on déduit de ce nombre 300 000 constructions neuves qui respectent directement les exigences de la réglementation thermique, il resterait 700 000 logements à rénover annuellement. Le budget moyen d’une rénovation globale s’élevant à 30 000 € il faudrait donc investir 21 Mds€ par an pour réaliser cet objectif, sachant que les dépenses actuelles des ménages dans ce domaine sont de l’ordre de 8 Mds€. La rénovation complète du parc immobilier français exigerait plus de 800 Mds€.Source : UFE, EDF, GDF SUEZ

DemandeLa consommation d’électricité va forcément diminuer dans les 20 années à venir[FAUX] L’accroissement de la population et de l’activité économique vont entraîner une hausse de la consommation d’électricité dans les prochaines années. A cette tendance naturelle s’ajoutent le développement exponentiel des nouvelles technologies, fortement consommatrices d’électricité, ainsi que des transferts d’usages, des énergies fossiles vers l’électricité, potentiellement importants à moyen terme (véhicules électriques…).

ÉnergieL’électricité est la seule énergie qui présente un solde exportateur[VRAI] Parmi les composantes de la balance commerciale énergétique française, l’électricité est la seule énergie présentant un solde commercial positif : il s’élève à 1,9 Mds€ courants en 2012, alors que le déficit énergétique atteint 68,5 Mds€ la même année. La facture énergétique française s’explique en réalité, à 96 %, par les importations de produits pétroliers (77 %) et de gaz (19 %). Source : SOeS 2011

Pour tout savoir sur l’électricité • 3

PrixLe coût de production de l’électricité est le seul facteur qui explique la hausse de son prix[FAUX] Le prix de l’électricité est composé de la somme de différents coûts : fourniture (production et commercialisation), acheminement (réseaux), taxes et contributions. Les investissements dans les moyens de production conduisent, de fait, à une hausse des prix de l’électricité. Mais les investissements importants à prévoir dans les réseaux de transport et de distribution, ainsi que dans le soutien au développement des EnR constitueront les deux principaux facteurs d’augmentation du prix de l’électricité dans les années à venir. Enfin, il n’est pas exclu que de nouvelles taxations viennent augmenter significativement son prix.

AllemagneLa France ne peut se passer de nucléaire aussi facilement que l’Allemagne[VRAI] La France dispose, en effet, de 63 GW de capacité nucléaire (sur un total de 125) à comparer aux 21 GW de l’Allemagne (sur un total de 170). Ainsi, le parc nucléaire français produit plus de 75 % de l’électricité française, alors que le parc allemand ne produisait, avant la décision d’Angela Merkel d’arrêter plus rapidement cette technologie, que 22 % de l’électricité allemande.La place du nucléaire français, c’est-à-dire la production de base, est tenue, en Allemagne, par les centrales au lignite et au charbon. C’est pourquoi l’arrêt du nucléaire prévu en Allemagne pour 2022 est techniquement faisable, alors que, pour la France, cela signifierait le « black-out » généralisé.Source : RTE

Mix de production électriqueLes EnR sont déjà bien présentes dans la production française d’électricité[VRAI] En 2012, la production d’électricité à partir des énergies renouvelables s’est élevée à 89 TWh, soit 16,3 % de la production d’électricité. Dans ce total, l’hydroélectricité représente 72 %, suivie de l’éolien terrestre (17 %), de la biomasse (6,5 %) et du photovoltaïque (4,5 %). La France se situe donc 3ème en Europe en valeur absolue (derrière la Norvège et l’Allemagne) et 14ème de l’UE en part relative des EnR dans la production totale d’électricité. Ainsi donc, contrairement aux idées reçues, la France possède déjà une capacité EnR non négligeable qui contribue à améliorer encore le caractère fortement décarboné de son électricité.Source : RTE, Eurostat

4 • Pour tout savoir sur l’électricité

EnRLes éoliennes offshore ne coûtent pas plus cher que l’éolien terrestre[FAUX] Les éoliennes offshore ont aujourd’hui des coûts de production plus de deux fois plus élevés que ceux des éoliennes terrestres (155€/MWh contre 70). Malgré un régime de vent plus favorable en mer, cette différence de coûts s’explique à la fois par les contraintes techniques imposées par l’implantation et la maintenance des turbines en milieu marin, et par le coût élevé du raccordement de ces moyens de production au réseau électrique. Source : CRE

ÉnergieL’énergie que l’on n’utilise pas est la moins chère[FAUX] Cette idée, qui est malheureusement très répandue, repose sur le principe selon lequel ne pas consommer n’exige aucun effort financier. Or, ce principe n’est vrai que dans deux cas : lorsqu’un hiver particulièrement clément diminue considérablement les dépenses de chauffage (ainsi, en 2011, la diminution du chauffage électrique a fait baisser la consommation de 8 %) ou quand une crise économique fait baisser radicalement la consommation du fait des faillites d’entreprises ou du chômage, ce qui se paie donc à prix fort ! En réalité, si certains gaspillages peuvent être évités à moindre coût, toutes les mesures visant à générer des économies d’énergie, et surtout des économies durables, impliquent des investissements parfois très élevés et de savoir lutter contre les « effets rebonds », c’est-à-dire le réflexe « je diminue ma facture d’énergie, je peux donc consommer plus ».

ÉnergieL’électricité est la première source de chauffage en France[FAUX] L’électricité est seulement la 4ème source de chauffage avec 12 % des consommations d’énergie finale dans le bâtiment résidentiel et tertiaire, après le gaz (45 %), le bois et la biomasse (22 %) et le fioul (21 %).Source : CEREN

Pour tout savoir sur l’électricité • 5

CO2Le secteur électrique chinois émet 100 fois plus de CO2 que celui de la France[VRAI] La Chine est en effet le premier émetteur de CO2 de la planète avec, à elle seule, 22 % des émissions mondiales. Annuellement le système électrique chinois émet plus de 3 milliards de tonnes de CO2 par an, contre 310 millions de tonnes pour l’Allemagne et 32 millions de tonnes pour la France. La cause de cette situation réside dans l’utilisation du charbon. A titre d’exemple, entre 1830 et 1970, il a été extrait des mines du nord de la France 3 milliards de tonnes de charbon. C’est très exactement le montant de la consommation de la Chine en un an !Source : AIE

PrixLe prix de l’électricité est en hausse constante depuis 1985 [FAUX] L’idée commune consiste à penser que les prix de l’électricité ont augmenté régulièrement depuis 20 ans. Or, depuis 1985, les prix de l’électricité hors inflation (€constants) pour les ménages ont baissé de 30 % jusqu’à aujourd’hui, soit une baisse de 1,6 % par an en moyenne sur la période. Source : Service de l’Observatoire de l’énergie, INSEE

DemandeLa démographie est un facteur important d’évolution de la demande d’électricité [VRAI] La croissance de la population est un facteur explicatif naturel de l’évolution de la demande d’électricité : plus la France compte d’habitants, plus les besoins d’électricité du secteur résidentiel s’accroissent pour des raisons d’éclairage, d’utilisation d’appareils domestiques, de chauffage, etc. A cela s’ajoute une hausse de la demande d’électricité des secteurs tertiaire, industriel, de transport… dont l’activité dépend également de la croissance démographique. Le fait que la population française augmente alors que celle de l’Allemagne décroît a donc une importance non négligeable sur l’évolution respective de la consommation d’électricité entre les deux pays.Source : CGSP, BMWi

6 • Pour tout savoir sur l’électricité

EnRLe chauffage électrique d’appoint constitue un danger pour le fonctionnement du système électrique [VRAI] Contrairement au chauffage électrique intégré, les appareils mobiles peuvent se développer instantanément dans n’importe quel type de logement. Ainsi, par exemple, en cas de forte hausse des prix des combustibles fossiles, les clients ont tendance à mettre leur chauffage en veille et à acheter des convecteurs mobiles compte tenu du prix plus faible de l’électricité. Aujourd’hui, environ 1/3 des ménages disposent d’un ou plusieurs chauffages électriques d’appoint, soit 18 millions d’appareils, pour l’essentiel en provenance d’Asie du Sud-Est. Leur puissance électrique susceptible d’impacter une pointe de grand froid peut être estimée à environ 5 GW, soit l’équivalent de 5 réacteurs nucléaires. L’appel de puissance n’étant pas régulé par un signal tarifaire, et la technologie de ces équipements étant très sommaire en termes de thermo-régulation, l’accroissement de ces appareils peut donc impacter sévèrement l’équilibre du système électrique au niveau de l’extrême pointe d’hiver. Sources : Enquêtes consommateurs réalisées par EDF, Douanes pour les importations de matériels, RTE

CO2La fermeture des centrales nucléaires n’aura pas d’impact sur le réseau de transport d’électricité [FAUX] Toute évolution des moyens de production nécessite une adaptation du réseau de transport électrique en France. Celui-ci a en effet pour mission de veiller à l’équilibre constant du système électrique, quel que soit la localisation des sites de production et des lieux de consommation. RTE a d’ores et déjà anticipé que la fermeture annoncée pour 2016 de la centrale nucléaire de Fessenheim en Alsace nécessitera d’ici 2022 un doublement de l’actuelle ligne de 400 000 volts entre Mulheim et Sélestat, soit 100 millions d’euros.Source : RTE

Pour tout savoir sur l’électricité • 7

EnRLe développement de capacités massives de stockage est la condition nécessaire au déploiement des EnR[VRAI] Les énergies renouvelables intermittentes (éolien, PV…) ne produisent pas nécessairement au moment de la consommation et des appels de puissance. Le développement des EnR rend donc indispensable le déploiement du stockage pouvant faire face à la variabilité de ces moyens de production et garantir ainsi la sécurité d’approvisionnement électrique. Un mix de production comprenant une forte part d’EnR intermittentes nécessiterait des capacités massives de stockage. Aujourd’hui, les capacités de stockage sont faibles et seules les STEP représentent un outil stockage et de flexibilité à coût compétitif.

8 • Pour tout savoir sur l’électricité

Efficacité ÉnergétiqueAméliorer l’efficacité énergétique de son logement peut entraîner une augmentation de la consommation d’énergie[VRAI] Dans le secteur résidentiel, l’effet rebond peut, en effet, diminuer jusqu’à 50 % les économies d’énergie générées par les travaux d’efficacité énergétique réalisés dans un logement. L’effet rebond correspond à la part du gain d’économie d’énergie qui est annulée par la recherche d’un confort énergétique supplémentaire, comme, par exemple, l’augmentation de la température de chauffage intérieure (c’est le réflexe « je diminue ma facteur d’énergie, je peux consommer plus »). Si ce phénomène est relativement inexistant dans le secteur tertiaire qui bénéficie de systèmes de pilotage des consommations, il n’est pas négligeable dans le secteur résidentiel. L’amélioration de l’efficacité énergétique peut donc conduire à une hausse des consommations, correspondant à une hausse du confort. Source : Données certificats d’Economie d’Énergie réalisés sur 1ère et 2ème périodes , Étude UFE 2012

Mix de production électriqueUn développement massif des EnR peut avoir des effets contraires aux résultats souhaités sur les émissions de CO2[VRAI] Logiquement, l’introduction dans un parc de production de moyens de production d’électricité renouvelables et intermittents est susceptible de diminuer les émissions de CO2 de l’ensemble du parc de production. Mais ceci n’est vrai que pour un niveau limité d’introduction. Quand les moyens EnR atteignent des niveaux de production de 20 à 30 %, le phénomène d’intermittence inhérent à ces technologies génère deux types de conséquences :• il perturbe le fonctionnement des moyens de base (en obligeant à

diminuer la production nucléaire ou hydraulique par exemple)• il implique de pouvoir disposer de moyens de production de substitution,

fonctionnant au gaz ou au fioul, ce qui entraîne un accroissement des émissions de GES.

ÉnergieLa politique climatique de l’UE est peu lisible[VRAI] Plusieurs processus sont en cours au niveau européen, qui prônent potentiellement des objectifs de réduction d’émissions de GES différents. La directive ETS prévoit que le nombre de quotas CO2 du marché continuera de décliner de 1,74 % par an au-delà de 2020, soit un objectif de -38 % en 2030 par rapport à 2005. En parallèle, la Commission européenne vient de publier un Livre Vert sur un cadre pour les politiques climatiques et européennes, qui propose un nouvel objectif de 40 % de réduction des GES en 2030, par rapport à 1990. La Feuille de route 2050 prône un objectif situé entre -43 et -48 % en 2030 par rapport à 2005. Enfin, les institutions européennes se préparent pour les négociations climatiques de 2015, qui devront aussi déterminer un nouvel objectif international de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

RéseauxIl n’y a plus de potentiel hydroélectrique en France[FAUX] L’hydroélectricité reste la 1ère des ENR en France, avec encore un gisement de développement important. L’Administration mène actuellement une étude d’évaluation de ce potentiel (par la création de nouveaux ouvrages, et par l’équipement de seuils existants), afin de disposer d’un état des lieux chiffré et localisé de cette source d’énergie très intéressante, tant sur le plan climatique, qu’industriel et socio-économique.

ÉnergieLes usages spécifiques de l’énergie ne représentent qu’une très faible part de l’énergie consommée dans le bâtiment[FAUX] Contrairement à l’idée répandue selon laquelle le chauffage et l’eau chaude représentent la quasi-totalité de la consommation d’énergie des ménages dans les logements et des entreprises dans les bureaux, les usages spécifiques sont loin d’être une part négligeable. En effet, ces derniers (froid, électro-ménager, informatique, télécommunications, etc…) représentent 25 % de cette consommation, que l’électricité couvre en quasi-totalité, pour 96 %.Source : SOeS 2011

Pour tout savoir sur l’électricité • 9

10 • Pour tout savoir sur l’électricité

DemandeInternet et l’économie numérique ont peu d’impact sur la consommation d’électricité[FAUX] Le développement accéléré des NTIC entraîne dans son sillage une importante consommation d’électricité. Alors que les tablettes et les Smartphones n’existaient pas il y a vingt ans et que l’utilisation d’Internet était encore marginale, la consommation d’électricité liée à la nouvelle économie numérique représente aujourd’hui entre 1.5 % et 2 % de la consommation française, soit l’équivalent de la consommation de la Côte d’Ivoire. Cela s’explique notamment par la forte demande des centres de traitement de données, qui continuent à être de plus en plus nombreux sur le territoire français. Source : IDATE

EnRLes EnR intermittentes ont la même efficacité quelle que soit leur zone d’implantation[FAUX] Les rendements des EnR intermittentes dépendent logiquement du gisement d’énergie disponible dans la zone d’implantation. Pour les éoliennes, il est conditionné à la vitesse du vent, à sa constance et à sa stabilité. Les rendements sont généralement meilleurs dans les régions littorales où les vents sont plus soutenus et constants qu’ailleurs. Pour les panneaux solaires, le rendement dépend du nombre d’heures d’ensoleillement dans l’année et de l’intensité du rayonnement solaire. Les régions les plus favorables au développement des technologies solaires se situent donc au Sud de la France. Développer l’énergie solaire dans ces zones plus chaudes permet, par ailleurs, d’adapter la production au besoin local d’énergie (exemple de la climatisation). Source : SER

CO2Dans le cadre du Facteur 4, l’essentiel des actions à mener concerne le secteur électrique[FAUX] La réalisation de l’objectif Facteur 4 requiert une réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 382 MtCO2eq entre 2010 et 2050, tandis que le secteur électrique n’en émettait que…34 en 2010. Donc, même en réduisant à néant les émissions du secteur électrique (ce qui reviendrait à se passer complètement des moyens de production de pointe et de back-up traditionnels), il resterait encore plus de 90 % du chemin à parcourir. Cette réalité s’explique par l’existence d’un mix électrique national déjà très largement décarboné, car majoritairement composé de moyens nucléaires et hydrauliques.Source : CITEPA

Pour tout savoir sur l’électricité • 11

Efficacité ÉnergétiqueToutes les actions d’économie d’énergie ont la même efficacité[FAUX] Pour évaluer l’efficacité des actions d’économie d’énergie, on compare le montant de l’investissement nécessaire avec la valeur de l’énergie économisée sur la durée de vie de l’opération. On observe ainsi une forte disparité à la fois en termes d’efficacité et de rentabilité. Par exemple, remplacer une chaudière au fioul par une chaudière à condensation gaz est une action rentable, mais moins efficace si ce changement intervient avant une opération d’isolation du logement, car la chaudière se retrouve alors surdimensionnée par rapport aux besoins énergétiques, plus faibles, du logement. Source : Étude UFE 2012

ÉnergieL’électricité est la forme d’énergie qui présente le plus d’usages spécifiques[VRAI] Si certains usages sont dits « substituables », c’est qu’ils peuvent être assurés par différentes énergies : c’est le cas du chauffage, par exemple. Celui-ci peut être au fioul, au gaz, à l’électricité ou au bois. Mais contrairement aux autres énergies, l’électricité est celle qui présente le plus d’usages spécifiques. En effet, certains d’entre eux sont assurés uniquement par l’électricité : téléphonie, informatique, éclairage, électroménager. La consommation moyenne d’électricité spécifique a plus que doublé entre 1973 à 2010, passant de 13kWh/m² à 30kWh/m².Source : SOeS 2011

RéseauxLe développement des EnR va entraîner un fort accroissement du réseau de distribution[VRAI] D’ici 2020, le réseau doit accueillir 19 GW d’éolien terrestre et 6 GW de photovoltaïque. Une grande partie (93 % aujourd’hui) de cette production décentralisée est raccordée aux réseaux publics de distribution. Or les réseaux électriques, développés initialement en fonction des lieux d’implantation des moyens de production historiques, ne sont pas adaptés à l’essor de ces moyens de production variables. Le développement de ces EnR passe donc obligatoirement par un fort développement des réseaux de distribution d’électricité.Source : ErDF

Efficacité ÉnergétiqueLe coût de l’immobilier impacte forcément la politique d’efficacité énergétique[VRAI] Si la sensibilité des ménages, en particulier à la mise en œuvre de l’efficacité énergétique, dépend évidemment du prix des énergies, les actions d’efficacité énergétique en elles-mêmes impliquent des investissements élevés, de l’ordre de 5000 € pour une chaudière à condensation, 6000 € pour une isolation des combles, 13 000 € pour une PAC air/eau, ou encore 25 à 30 000 € pour une rénovation complète. Face à ces montants, à titre de comparaison, la différence entre la situation immobilière en France et en Allemagne a un impact considérable. En effet, les prix d’achats du m2 sont plus élevés de 60 % en France, les loyers de 20 % environ. A Paris la différence avec Berlin atteint 300 %. Ces différences facilitent grandement l’investissement énergétique et son financement pour le ménage allemand.Source : CAE

Efficacité ÉnergétiqueLes investissements en matière d’efficacité énergétique sont plus durables que ceux réalisés dans la production d’énergie[FAUX] Les débats de la transition énergétique se focalisent essentiellement sur la durée de vie envisageable pour les centrales nucléaires, ce qui laisserait à penser que la durée de vie des équipements en matière d’efficacité énergétique, par exemple, ne pose aucun problème. Tel n’est pas le cas, même si les durées sont très différentes d’un équipement à l’autre. Ainsi, le matériel le plus utilisé actuellement pour le chauffage - la chaudière à condensation - fonctionne environ 15 ans. Toutes les chaudières qui seront installées d’ici la fin de la décennie devront donc être remplacées entre 2028 et 2035. Si les travaux d’isolation sont plus robustes, ils ne sont pas non plus éternels. A priori, l’efficacité des matériaux isolants décline significativement à partir d’une trentaine d’année. Toute politique d’efficacité énergétique doit donc tenir compte des cycles d’investissement nécessaires pour simplement maintenir les résultats obtenus.

12 • Pour tout savoir sur l’électricité

AllemagneEn Allemagne, l’essor des EnR a permis de réduire fortement les émissions de GES[FAUX] La production allemande à base de combustibles fossiles est restée inchangée entre 1990 et 2012, en s’établissant à 360 TWh (dont 45 % en lignite). Si les émissions de CO2 ont baissé entre 1990 et 2010, c’est uniquement dû à un transfert du charbon vers le gaz. En revanche, en 2012, les émissions ont de nouveau augmenté (+ 3 %) du fait du recul de l’utilisation du gaz face au charbon américain très compétitif.Sources : Statistiches, BDEW.

PrixLa baisse des prix de gros en Europe est une bonne nouvelle pour le système électrique européen[FAUX] L’introduction massive de moyens de production renouvelables dont les coûts d’exploitation sont quasi nuls a fait baisser les prix de gros sur le marché européen. Ces moyens de production, par ailleurs intermittents, provoquent la sortie du marché des centrales dont les coûts variables sont les plus élevées : les Turbines à Combustion et les Cycles Combinés Gaz. Les conditions économiques n’étant plus réunies pour garantir leur rentabilité, celles-ci ferment logiquement. Malheureusement, leur rôle va au-delà de la simple production d’énergie. Ce sont ces centrales thermiques qui assurent la sécurité et la stabilité du système en période de pointe et lorsque les moyens intermittents sont à l’arrêt.Source : DGEC

GouvernanceLa recherche par les collectivités de l’autonomie électrique peut se faire sans remettre en cause la péréquation tarifaire[FAUX] La péréquation tarifaire, fondée sur le principe de la solidarité entre les territoires, structure tout le système électrique français. Elle seule offre, à la fois, à tous les consommateurs une égalité territoriale dans l’accès à l’électricité, un prix de l’électricité (TURPE, TRV et CSPE) identique sur tous les territoires, contrairement à l’eau ou aux transports, par exemple, et un rôle d’amortisseur social et de lutte contre la précarité énergétique. Une approche autonome ne permettrait pas d’imposer cette solidarité à des collectivités faisant des choix différents.

Pour tout savoir sur l’électricité • 13

14 • Pour tout savoir sur l’électricité

Efficacité ÉnergétiqueOn peut faire de l’efficacité énergétique sans moyens financiers[FAUX] Le package énergétique le plus souvent proposé pour une rénovation thermique majeure (chaudière à condensation + isolation des combles perdus + double vitrage en maison individuelle), représente un investissement de l’ordre de 18 000 euros TTC (équivalent : achat d’une voiture neuve). Pour un pavillon chauffé au gaz, cela permet 600 euros d’économies par an (sur une facture de gaz totale de l’ordre de 1 200 euros). Il faudra donc attendre 30 ans pour récupérer l’investissement, sachant que la chaudière devra être changée au bout de 15/16 ans.Source : UFE

Mix de production électriqueLe démantèlement d’une centrale nucléaire permet de créer autant d’emplois que ceux perdus du fait de son arrêt[FAUX] Le démantèlement d’un réacteur nucléaire n’emploie qu’environ 300 personnes, alors que l’exploitation nécessite environ 800 personnes. Ainsi, l’effectif nécessaire pour la déconstruction ne représente que 40 % des emplois utiles au bon fonctionnement de la centrale. Par ailleurs, la continuité de ces emplois ne peut être assurée car la déconstruction ne peut démarrer qu’après un certain délai suite à l’arrêt du réacteur. De plus, les compétences en matière de démantèlement diffèrent de celles de l’exploitation. Enfin, l’impact sur l’emploi est particulièrement tangible pour les entreprises sous-traitantes et prestataires du site, pour lesquelles le redéploiement des salariés peut être compliqué.Source : AREVA

Pour tout savoir sur l’électricité • 15

PrixLe tarif d’électricité est le même sur tout le territoire français[VRAI] Les tarifs de l’électricité sont fixés, au niveau national, avec le respect du principe de péréquation tarifaire, contrairement aux tarifs de l’eau par exemple. Ce principe assure un tarif de l’électricité identique partout en France. La péréquation tarifaire est un outil d’égalité territoriale et permet une solidarité entre les territoires urbains et les territoires ruraux, entre les territoires où l’électricité est plus chère à acheminer et les autres.

DanemarkLa politique électrique danoise est à la pointe de la performance environnementale[FAUX] Le système électrique danois émet actuellement plus de 4 tonnes de CO2 par habitant, contre 0,8 tonne pour le système français. Sur le plan technique, un KWh danois génère environ 360 gr de CO2 contre 70 à 90 gr pour un KWh français. Enfin, si la contribution des éoliennes danoises représente 18 % de la production du pays, les EnR françaises sont, de leur côté, déjà à 16 %. Source : Eurostat ; Eurelectric, RTE.

EnRIl n’y a aucune limite au développement des EnR intermittentes[FAUX] Au-delà des limites géographiques (réelles), un mix électrique ne peut être composé exclusivement d’ENR intermittentes, pour deux raisons. Premièrement, les absences de vent et d’ensoleillement nécessitent des moyens de production complémentaires programmables. C’est en effet la nuit, lorsque les panneaux photovoltaïques ne fonctionnent plus, que nous éclairons nos logements. Les moyens de stockage à grande échelle, exception faite des STEP, ne sont pas matures et coûtent très chers. La seconde raison relève de la stabilité des réseaux. L’excès de production intermittente perturbe les réseaux, ce qui peut aboutir dans les cas extrêmes à des défaillances, comme c’est arrivé en Allemagne. Les experts estiment que le système électrique serait mis en danger pour des niveaux de production des ENR intermittentes supérieurs à 30 % de la production totale.Sources : P. Criqui, La Tribune du 18 mars 2011

PuissanceUn MW d’éolien ou de PV est équivalent à un MW de nucléaire, de charbon ou d’hydraulique[FAUX] Un MW (mégawatt) d’un moyen de production intermittent ne peut pas être comparé avec un MW d’une technologie programmable, essentiellement pour deux raisons. La première se trouve dans les différences entre taux de charge. Une éolienne moyenne fonctionne, en France, 23 % du temps, alors qu’une centrale nucléaire peut être appelée 80 % du temps. La seconde raison réside dans l’incertitude. Une centrale à technologie programmable peut être mise en route lorsque le système le requiert, notamment en période de pointe. Ces périodes se situent généralement en hiver vers 19h, à des moments où la puissance photovoltaïque n’est pas disponible. Les MW de PV ne contribuent donc pas à la sécurité d’approvisionnement en période de pointe.Source : CRE

PrixLe développement des EnR n’a pas d’impact sur les prix de gros de l’électricité[FAUX] Sur le marché de gros, le prix est fixé par la rencontre de la demande d’électricité avec le coût marginal de la dernière centrale appelée. L’introduction des ENR intermittentes, dont les coûts marginaux de production sont nuls, décale l’ordre de préséance économique. Le coût marginal de production de la dernière centrale appelée est donc inférieur à une situation sans ENR, ce qui a pour conséquence la diminution des prix. L’exclusion de facto de certaines centrales du marché n’est cependant pas anodine, puisque ces centrales (CCGT et TAC) servent à sécuriser l’approvisionnement en période de pointe.Source : Powernext, CRE

AllemagneLes entreprises électriques allemandes sont dans une situation financière difficile[VRAI] Depuis 2008, le prix de gros de l’électricité sur le marché allemand est tombé de plus de 90€ / MWh à environ 38 € à l’heure actuelle. Cette chute est due à la fois à la crise économique généralisée qui sévit en Europe et génère une baisse de consommation, mais aussi et surtout, pour l’Allemagne, à l’impact d’une production massive en EnR subventionnées, qui peut donc s’écouler à très bas prix. De ce fait, depuis 2008, la capitalisation boursière des deux plus grands électriciens allemands s’est effondrée. E.On, avec une capitalisation actuelle à 27,1 Mds€ a perdu 70 % de sa valeur en 5 ans. RWE a été encore plus touchée en perdant près de 85 % de sa capitalisation. L’annonce de la fermeture anticipée des réacteurs nucléaires n’est bien sûr pas étrangère à cette situation.Sources : Bourses de Paris et de Frankfurt

16 • Pour tout savoir sur l’électricité

RéseauxLes interconnexions ne servent qu’à gérer les échanges commerciaux entre pays[FAUX] Les interconnexions permettent également aux pays interconnectés de s’assister en cas de défaillance et assurent une complémentarité de la demande et de la production. Les interconnections sont ainsi essentielles pour intégrer la production des EnR intermittentes. A l’échelle européenne, par exemple, s’il y a beaucoup de vents en Allemagne, la France pourra absorber l’éventuel surplus de production. Inversement, s’il n’y a pas de vents en Allemagne, des exportations depuis la France permettront de compenser un éventuel déficit de production. Source : RTE

Mix de production électriqueLe coût du nucléaire futur est devenu supérieur à celui de toutes les ENR[FAUX] Sans porter de jugement de valeur sur la différence entre un MWh programmable et un MWh intermittent, le coût de l’énergie d’un EPR de série oscille entre 70 et 75€/MWh, alors que les éoliennes offshore produisent à un coût de 190€/MWh, et les panneaux photovoltaïques de 160€/MWh en moyenne. Dans cette configuration, les seules ENR concurrentielles par rapport au nucléaire futur sont les éoliennes terrestres.Source : UFE

Efficacité ÉnergétiqueLes Français sont tout aussi vertueux que les Allemands en matière d’efficacité énergétique[VRAI] Si les ménages français consomment plus d’électricité du fait du chauffage électrique, avec, en moyenne, 5,9 MWh, contre 3,6 pour un allemand, en revanche, si on additionne les consommations de gaz et de fioul domestique, la consommation allemande est de 11 MWh, contre 9,1 pour le consommateur français. Toutes énergies confondues, les ménages des deux côtés du Rhin sont dans une situation équivalente (15 MWh contre 14,6). Mais entre 2010 et 2012, la consommation d’électricité des ménages français a baissé de 8 %, contre 3 % pour les allemands.Source : Eurostat.

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CO2Le secteur électrique français ne sera pas affecté par le réchauffement climatique[FAUX] D’après l’ONERC (Observatoire National sur les effets du réchauffement climatique), certains effets du réchauffement climatique sont d’ores-et-déjà inévitables à l’horizon 2030/2050. On peut citer le réchauffement du sud vers le nord du pays, entraînant la baisse de consommation d’électricité pour le chauffage au nord et la hausse du fait de la climatisation au sud. Le réchauffement entraînera également la baisse du débit des fleuves en été, ce qui générera des problèmes de refroidissement des moyens thermiques et la hausse de l’évaporation dans les moyens hydrauliques. Certains logements certifiés BBC (Bâtiments à basse consommation) s’avéreront inadaptés au réchauffement et pourront générer des achats de climatisation sauvage.

PrixUn consommateur allemand paye son électricité au même prix qu’un français[FAUX] Le prix de l’électricité pour le consommateur particulier est plus élevé en Allemagne qu’en France. Si le consommateur français paie en moyenne 126€/MWh, le consommateur allemand paie 270€/MWh. Si la part « énergie, acheminement et commercialisation » est légèrement plus élevée en Allemagne, les taxes et contributions représentent désormais la moitié du prix total payé par le consommateur allemand. La principale contribution concerne le soutien aux EnR, avec près de 36€/MWh en 2012 (53 €/ MWh en 2013, soit une hausse de 47 % en un an), contre un peu plus de 8€/MWh en France. Le consommateur particulier allemand paie également d’autres types de contributions, tels que la contribution au soutien à la cogénération ou encore le soutien à l’industrie, qui, elle, est exonérée de charges d’accès au réseau. Le prix de l’électricité français est amené à augmenter avec les investissements à prévoir dans le système électrique (production, réseaux, soutien à la MDE) dans les années à venir. Le prix de l’électricité allemand, quant à lui, continue d’augmenter (+50 % entre 1998 et 2012), avec des prévisions équivalentes de hausse pour les prochaines années.Source : DENA, DGEC

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Mix de production électriqueLes installations hydrauliques ne font pas partie des EnR[FAUX] Les différents types d’installations d’hydroélectricité – hydraulique de lac, fil de l’eau et éclusé, bassins de stockage (STEP) – sont tous des moyens de production d’électricité renouvelables, étant donné qu’ils fonctionnent à partir de flux d’eau naturels (fleuves, rivières, chutes d’eau, courants marins, marées, vagues, …), par nature renouvelables. Au 31 décembre 2012, la France compte une puissance installée hydraulique de 25,4 GW, ayant permis de produire 12 % de la production totale d’électricité sur l’année 2012.

Efficacité ÉnergétiqueL’éducation des consommateurs est nécessaire pour que l’Efficacité Énergétique fonctionne[VRAI] Dans le cadre de la transition énergétique, la promotion de l’efficacité énergétique est devenue un enjeu central de la politique énergétique française. Le succès de cette démarche est toutefois conditionné par une éducation appropriée des consommateurs. Cette sensibilisation du grand public doit permettre : d’orienter en priorité les actions d’efficacité énergétique vers les investissements les plus rentables (ex : remplacement d’une chaudière fioul par une chaudière à condensation gaz), d’informer les consommateurs quant à l’existence de comportements vertueux à coût faible- voire nul -pour leur bien-être (ex : 10TWh d’économie d’énergie grâce à une réduction de la vitesse de 10km/h sur les autoroutes et routes nationales), de minimiser autant que faire se peut l’impact négatif de l’effet rebond. C’est à dire la part du gain d’économie d’énergie réalisée par des travaux qui serait annulée par une amélioration du confort énergétique. Ce dernier point est essentiel puisque ce sont jusqu’à 50 % des gains obtenus par des mesures d’efficacité énergétique qui peuvent ainsi être perdus. Lutter pour l’efficacité énergétique, c’est donc lutter contre le réflexe: « je diminue ma facture d’énergie, je peux consommer plus ».Source : UFE

CO2CO2-ENR : la France est en retard sur l’Allemagne[FAUX] En 2011, La France émettait 374 MtCO2, contre 748 pour l’Allemagne soit… exactement deux fois moins. Cet écart s’explique essentiellement par les mix électriques. Malgré tous les efforts de l’Allemagne en matière d’ENR, 45 % de la production électrique est assurée par le charbon et le lignite, tandis qu’en France, 90 % de la production est décarbonée. En effet, le mix électrique français est essentiellement composé d’énergies nucléaire et hydraulique, cette dernière étant, rappelons-le, une énergie renouvelable.Source : UFE, CITEPA

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AllemagneLes objectifs de l’Energiewende peuvent se décliner directement pour la France[FAUX] En effet, outre le fait que, contrairement à l’Allemagne, la France ne peut pas arrêter son parc nucléaire en 2022 compte tenu d’une part de production beaucoup plus importante (75 contre 23 %), un autre paramètre place la France dans une situation totalement différente. En 2050, les prévisions démographiques estiment que la population française, avec 72 millions d’habitants, dépassera celle de l’Allemagne, celle-ci ayant déjà amorcé son déclin. Actuellement, la France n’a que 62 millions d’habitants, contre 80 en Allemagne.Cette évolution opposée, et la croissance du PIB que cela implique pour équilibrer le marché du travail, feront que l’indice tendanciel de la consommation d’énergie en France atteindra 117 en 2050, contre 82 pour l’Allemagne (indice 100 en 2012).Ainsi, la France aura plus de difficultés que l’Allemagne pour réduire sa consommation d’énergie en valeur absolue, mais, en revanche, conservera l’avantage de moins émettre de GES.Source : UFE, BDEW

Équilibre Offre/DemandeL’équilibre du système électrique dépend plus du niveau de la production que de la capacité de production disponible[FAUX] Le système électrique est fondé sur deux composantes : l’énergie produite et la puissance disponible. Si le besoin de consommation électrique nécessite des outils de production qui fonctionnent tout au long de l’année (volet énergie), l’équilibre offre/demande de l’électricité doit être assuré à chaque instant (volet puissance). Il faut, en effet, être capable de fournir une puissance maximale pendant quelques dizaines heures, le plus souvent en hiver et le soir, faute de quoi le système risque un « black-out ». Cette puissance maximale n’est utilisée que quelques dizaines d’heures par an. Le reste du temps, elle est à l’arrêt, ou peut être exportée si les conditions du marché de l’électricité le permettent. Hormis les STEP, les moyens de production thermiques (fioul, gaz) sont utilisés pour produire la puissance de pointe. Par conséquent, si le niveau de production est essentiel pour satisfaire la consommation au cours de l’année, la capacité de production disponible est un élément clé pour définir la structure du parc de production électrique.

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Mix de production électriqueA travers l’ensemble de l’Europe les STEP sont le seul moyen compétitif actuel permettant de stocker de l’électricité[VRAI] Si l’hydroélectricité n’est pas, stricto sensu, la seule technologie permettant de stocker l’électricité, elle est aujourd’hui (et le restera à moyen terme) la plus compétitive tant en termes de coût, que de fiabilité et de quantité stockée, loin devant les batteries ou le stockage de l’hydrogène. En effet, les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) présentent le double avantage de stocker l’électricité à grande échelle, ce qui permet de valoriser au mieux la production fatale des énergies renouvelables intermittentes, et de produire de façon très flexible pour compenser la variabilité de ces mêmes ENR. Or, alors que le développement d’une part significative des énergies renouvelables intermittentes dans le mix (comme c’est déjà le cas dans certains pays européens : Allemagne, Espagne) va rendre le sujet du stockage décisif dans les années à venir, les conditions d’investissement ne sont aujourd’hui plus réunies pour que les acteurs soient incités à développer des STEP, outils pourtant indispensables à la sécurité du système électrique futur.Source : UFE, RTE

Efficacité ÉnergétiqueL’Efficacité Énergétique implique des investissements élevés à rentabilité faible[VRAI] Les mesures d’efficacité énergétique entraînent des investissements considérables, dans le bâtiment notamment, alors que les taux de rentabilité sont relativement faibles. En effet, dans le bâtiment, les gisements potentiels d’efficacité énergétique toutes énergies rentables (TRI supérieur à 10 %) sont limités (environ 15 TWh pour l’ensemble des énergies), tandis qu’une grande part du gisement (90 TWh environ) impliqueraient des coûts colossaux, atteignant presque 400 milliards d’euros.Source : UFE

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MétéoLa prévision météo est plus importante si on utilise des ENR que des moyens classiques (thermiques ou nucléaires)[VRAI] En effet, en France, avec des moyens classiques, la prévision météo sert à anticiper la température pour estimer la demande de chauffage en hiver ou de climatisation en été. Par contre, lorsqu’on utilise massivement des EnR électriques, la météo est également nécessaire pour prévoir la disponibilité et le niveau de production des équipements. Pour les éoliennes, le besoin de prévision concerne l’existence du vent, son horaire d’apparition et sa force. Pour le photovoltaïque, le besoin concerne le niveau d’ensoleillement (couverture nuageuse) et l’horaire correspondant. La difficulté est que, pour l’instant, les prévisions concernant le vent et l’ensoleillement sont beaucoup moins précises que celles concernant les températures.Source : METNEXT

Efficacité ÉnergétiqueLes actions prévues dans Grenelle doivent permettre d’atteindre les objectifs d’Efficacité Énergétique prévus en 2020[FAUX] Le Paquet Énergie Climat adopté au niveau européen en décembre 2008 prévoit des efforts d’efficacité énergétique en hausse de 20 % d’ici à 2020. Pour respecter cet engagement au niveau français, le Grenelle de l’Environnement a adopté une série de mesures visant à réaliser des économies d’énergie, avec notamment des mesures sur l’éclairage amorçant la disparition des ampoules à incandescence et l’imposition d’une réglementation thermique pour toutes les nouvelles constructions. Toutefois, au vu du développement actuel de l’application des mesures du Grenelle, l’objectif de +20 % d’efficacité énergétique en 2020 semble impossible à atteindre : seuls 35 TWh électriques seraient potentiellement économisés, ce qui représente une réduction de 8 % de la consommation d’électricité si elle continue de s’établir au niveau de 2011. Pour les autres énergies, les mesures engagées permettraient de réduire de 16 % la consommation finale de gaz, et de seulement 5 % la consommation de fioul et produits pétroliers.Source : UFE

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Efficacité ÉnergétiqueIl n’y a pas de rapport entre les coûts de l’Efficacité Énergétique et les coûts des EnR[FAUX] On entend souvent que « l’électricité la moins chère est celle que l’on ne consomme pas ». Or, les actions d’économies d’énergie sont loin d’être gratuites. Nombreuses sont celles qui ont même un coût plus élevé par unité d’énergie économisée que celui du développement des énergies renouvelables par unité d’énergie produite. C’est le cas, par exemple, de l’installation d’eau chaude sanitaire solaire dans un logement chauffé à l’électricité. Une politique énergétique efficace implique donc d’arbitrer entre les actions d’efficacité énergétique à coût faible et les investissements en EnR. Source : UFE

EnRLa politique européenne de développement des EnR a permis l’essor d’une puissante filière industrielle[FAUX] Le cadre actuel des politiques européennes climatiques et énergétiques (« 3x20 »), qui a fixé un objectif de 20 % d’énergies renouvelables dans la consommation en 2020, n’a pas permis, malgré la déclinaison de cet objectif au niveau des Etats Membres, de créer de véritables filières industrielles, ni de faire émerger des « champions » à l’échelle a minima européenne. Ainsi, la part des équipements importés hors d’Europe reste prépondérante aujourd’hui : d’après la Commission Européenne, 80 % du marché des panneaux solaires de l’Union sont captés par la Chine. Autre illustration, le 1er fabricant d’éoliennes au monde (danois) ne réalise que 50 % de son chiffre d’affaires en Europe, cette part étant restée stable ces deux dernières années. Or, la contribution à la valeur ajoutée, à la création d’emplois non délocalisables, et à la capacité d’exportation sont des enjeux indissociables de toute politique énergétique.Source : Bilans entreprises du secteur

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ÉnergieL’électricité constituait l’enjeu majeur du DNTE[FAUX] La question du mix électrique français a occupé une place prépondérante dans le débat national sur la transition énergétique (DNTE). Cette focalisation est excessive pour trois raisons. En premier lieu, parce que l’électricité ne représente qu’une faible part de la consommation d’énergie finale française (22 % en 2011). En second lieu, parce que la France bénéficie - grâce à la structure de son parc de production - d’une électricité compétitive, qui lui permet de réduire le montant de sa facture énergétique (solde exportateur net de 1,9Md€ en 2012), alors qu’elle pâtit, en revanche, de sa forte dépendance aux produits pétroliers (solde importateur net 54,5 Md€ en 2012). Enfin, parce que le secteur électrique ne représentait, en 2011, que 9 % des émissions de CO2 de l’économie française, quand le secteur des transports comptait, à lui seul, pour près de 40 % (125 Mt).Source : SOeS 2011

EnRLe développement des EnR peut se passer du réseau de distribution[FAUX] A l’échelle du système électrique, l’insertion des EnR n’a de sens que si leur production est mutualisée via les réseaux de transport et de distribution. Cette mutualisation permet de mitiger au maximum l’intermittence de ces sources d’énergie, en profitant à plein du foisonnement de la production, c’est-à-dire le fait que l’ensoleillement et la vitesse du vent diffèrent, au cours de la journée, d’une zone géographique à l’autre. Symétriquement, elle permet d’exploiter au mieux le foisonnement de la demande, à savoir le fait que les différents types de consommateurs (industriels, tertiaires, résidentiels) n’ont pas le même profil de consommation, et qu’à un instant donné, la demande varie d’une région à l’autre. Développer les EnR nécessite donc d’investir massivement dans les réseaux de transport et de distribution. Ces investissements sont nécessaires pour assurer le raccordement de ces moyens de production décentralisés, et pour procéder aux renforcements indispensables, afin de faire transiter sur les réseaux la production d’énergie électrique qui en est issue. En résumé : produire local oui, mais à condition de penser global.Source : ERDF

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