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CONNAISSANCES ATTITUDES ET PRATIQUES VIS-A-VIS DES MINES ET ENGINS NON EXPLOSES UN GUIDE POUR METTRE EN ŒUVRE LES ETUDES CAP

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CONNAISSANCES

ATTITUDES ET

PRATIQUES

VIS-A-VIS DES MINES

ET ENGINS NON EXPLOSES

UN GUIDE POUR METTRE EN ŒUVRE

LES ETUDES CAP

Département Mines

Table des matières

Sigles et abréviations

3

A propos de ce guide

4

Aperçu du contenu

5

Introduction

A. Qu’est-ce qu’une étude CAP ?

6

B. A quoi sert une étude CAP ?

6

C. Quand conduire une étude CAP pour le PEPAM ?

7

D. Qui conduit une étude CAP ?

8

Etape 1: S’approprier le projet et définir les objectifs de l’étude

A. Revue de la littérature existante

10

B. Déterminer le but de l’étude

12

C. Définir les objectifs spécifiques

14

D. Identifier la population à interroger

16

E. Construire l’échantillon

17

Etape 2: Développer le protocole

A. Organiser le contenu du protocole

21

B. Définir les questions clés de l’étude

22

C. Travail sur la déontologie de l’étude

24

D. Créer le plan de travail

25

E. Prévoir le budget

26

Etape 3: Elaborer le questionnaire

A. Etablir le questionnaire de l’étude

28

B. Planning de l’analyse des données

34

C. Pré-tester et finaliser les questionnaires

35

Etape 4: Mettre en place l’étude CAP

A. Choisir les dates et la durée de l’étude

38

B. Recruter les interviewers et superviseurs

39

C. Former les interviewers et superviseurs

41

D. Assurer la qualité de la collecte de données

42

Etape 5: Analyser les données

A. Saisir et choisir les données

44

B. Mettre en place un planning d’analyse des données

45

C. Interpréter les résultats

47

Etape 6: Utiliser les données

A. Traduire les résultats en action

48

B. Ecrire le rapport de l’étude

48

C. Diffuser les résultats

49

D. Utiliser les données Supplémentaires des activités de la recherche

50

E. Capitaliser

51

Activités complémentaires

52

Conclusion

56

Bibliographie

57

Annexe A: Comment savoir quel type de questions choisir ?

60

Annexe B: Cycle de projet CAP

61

Annexe C: Exemple de questionnaire CAP

62

Annexe D: Exemples de questions sur les Connaissances, Attitudes, Pratiques et croyance 65

Sigles et abréviations 

· CAP

Connaissances Attitudes Pratiques

· CAP ERM Etude des connaissances, attitudes et pratiques pour l’éducation

au risque des mines

· CBMRECommunity-Based Mine Risk Education

· CDC Centers for Disease control (organisation de contrôle et de

prévention de la santé publique)

· DAM 

Département de l’Action contre les Mines

· ERW Explosives Remnance of War

· ENE

Engin Non Explosé

· ERM 

Education au Risque des Mines

· E-MINE Electronic Mine Information Network

· FGDS

Focus Groups Discussions

· IDP

(Internal Displaced People) Personnes déplacées dans leur pays

· IMAS International Mine Action Standards

· IMMAP Information Management & Mine Action Programs

· HI

Handicap International

· LIS

Landmine Impact Survey

· LMR 

Landmine Monitor Report (Rapport de l’observatoire des mines)

· KAP

Knowledge Attitudes Practices

· KAPB Knowledge Attitudes Practices Believes

· MAC 

Mine Action Center (Centre de l’Action contre les Mines)

· MRE Mine Risk Education

· MRE KAP Mine risk education knowledge attitudes and practices

· ONG

Organisation Non Gouvernementale

· PEPAMProgramme d’Education à la Prévention des Accidents par Mines

et autres engins non explosés

· TDR 

Termes De Référence

· UNMAS United Nations Mine Action Service

· UXO Unexploded Ordnance

· UNICEF United Nations Children’s Found

· WHO World Health Organization (Organisation Mondiale de la Santé)

A propos de ce guide

A quoi sert ce guide ?

· Pouvoir mettre en place une étude CAP

· Aider à systématiser le rassemblement et l'utilisation de données sur la connaissance, des attitudes et des pratiques (faire avancer la technicité des CAP)

· Connaitre le cycle de projet CAP pour réussir sa mise en œuvre

· Comprendre la mise en place d’une CAP ERM chez Handicap International

· Réaliser une CAP coordonnée aux besoins ERM (évaluer+informer) et intégrée aux 5 piliers de l’action contre les mines

· Discuter, échanger, présenter, capitaliser des projets CAP de HI

Qui peut utiliser ce guide ?

· Chefs de projets CAP

· Equipes CAP

· Supports méthodologiques CAP

· Consultants CAP

· Chefs de projets PEPAM

· Référents techniques ERM

Quelles sont les limites de ce guide ?

· Conçu pour des chefs de projets, équipes et consultants qui sont familiers avec des méthodes de recherche fondamentale, qui ont des bonnes connaissances en collecte de données et qui ont déjà conduit des activités liées au risque des mines.

· Le guide est une présentation de la méthodologie CAP et non un guide méthodologique détaillé sur des sujets comme l'échantillonnage, l'interview, la surveillance, la formation, la saisie de données ou l'analyse de données.

Comment utiliser ce guide ?

· Le guide est organisé en 6 étapes majeures qui s'étendent de la conceptualisation du but de l'étude CAP à l'analyse et l'utilisation des données rassemblées.

· Certains éléments réalisés lors de terrains précédents, certaines idées des questionnaires CAP proposés en annexes, pourront être extraits et adaptés pour mener de nouvelles études CAP.

· Une liste de documents complémentaires est fournie pour aider le lecteur à compléter certains points couverts par ce guide.

· Attention !! Cette ressource ne constitue pas un travail définitif sur comment mener une étude CAP, mais une boite à outils qui offre une structure théorique, des suggestions pratiques et une liste de ressources utiles.

Pour révision du guide : [email protected] ; [email protected]

Aperçu du contenu

Ce guide présente en six étapes des orientations pratiques pour la conduite d'une étude CAP dans l’action contre les mines:

Step 1: Define the survey objectives - contains information about how to access existing information, determine the purpose of the survey and main areas of enquiry, and identify the survey population and sampling plan.Etape 1: S’approprier le projet et définir les objectifs - contient des informations sur la façon d'accéder à des informations déjà existantes, de déterminer l'objet de l’étude et les principaux champs de la recherche, d'identifier la population de l’étude et de construire l'échantillon.

Step 2: Develop the survey protocol - outlines elements to include in the survey protocol and suggestions to help identify the key research questions.Etape 2: Développer le protocole - décrit et suggère les éléments à inclure dans le protocole pour vous aider à identifier les principales questions de la recherche. Determining whether the survey needs ethical review is critical to this step, as well as creating a work plan and budget. Déterminer si l’étude a besoin de retravailler sa déontologie est essentiel à cette étape, tout comme la création du plan de travail et du budget.

Etape 3: Elaborer le questionnaire - propose des mesures importantes pour le développement, le pré-test et la finalisation du questionnaire, et la mise en place du plan d’analyse des données.

Step 4: Implement the KAP survey - includes considerations for choosing survey dates, recruiting and training survey supervisors and interviewers, and managing survey implementation.Etape 4: Mettre en œuvre l’étude CAP - contient des réflexions sur le choix des dates de l’étude, le recrutement et la formation des superviseurs et enquêteurs, et la gestion de la mise en œuvre de l’étude.

Step 5: Analyse the data - consists of entering and checking the quality of the survey data, and implementing the data analysis plan created in Step 3.Etape 5: Récolter les données - consiste à saisir et à vérifier les données collectées, et à mettre en œuvre le plan d’analyse des données réalisé à l’étape 3.

Step 6: Use the data - highlights ideas on how to translate the survey findings into action, elements to include in the study report, and how to disseminate the survey findings."Etape 6: Utiliser les données - met en lumière des idées sur la façon de traduire les résultats de l'enquête en action, les éléments à inclure dans le rapport de l'étude, et de diffuser les résultats de l'enquête.

Temps

Budget

FévrierMarsAvril

1Appropriation

de l’étude

3Elaboration du

questionnaire

4Mise en œuvre

de l’étude CAP

Août

5 Recueil

des données

Cycle d’un projet d’étude CAP

2Développement

du protocole

Attribution

du budget

6 Utilisation

les données

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

100%

MaiJuinJuillet

Janvier

90%

Actions

du chef

de projet

Introduction

A. Qu’est-ce qu’une étude CAP ?

La CAP est une étude représentative conduite auprès d’une population particulière pour identifier les connaissances (C), les attitudes (A) et les pratiques (P) d’une population sur un thème précis- les mines et les objets non explosés dans notre cas. Dans la plupart des études CAP, les données sont collectées oralement par un interviewer qui utilise un questionnaire structuré et standardisé. Ces données peuvent alors être quantitativement ou qualitativement analysées en fonction des objectifs et des tenants et aboutissants de l’étude. Une étude CAP peut être spécialement conçue pour collecter des informations sur le sujet des mines et des engins non explosés (ENE), mais il est aussi possible d’y inclure des questions d’ordre plus général sur les pratiques et les croyances.

B. A quoi sert une étude CAP ?

Les données de l’étude CAP sont essentielles pour aider à planifier, mettre en place et évaluer les Programmes d’Education à la Prévention des Accidents par Mines et autres engins non explosés (PEPAM).

· Une étude CAP permet de recueillir des informations sur la manière dont les répondants vivent la présence de mines et d’ENE, mais plus exactement sur ce que les répondants connaissent au sujet de ce danger et comment ils mettent, ou pas, en pratique cette connaissance. L’étude CAP peut identifier le manque de connaissance, des modes de fonctionnement ou des croyances culturelles qui peuvent faciliter la compréhension et l’action sur ce qui fait obstacle à la réduction des accidents par mine ou engin non explosé. D’une certaine manière, cette étude peut donner à voir des facteurs qui influencent les « mauvais » comportements, des raisons qui expliquent certaines attitudes, et le pourquoi et le comment de certaines pratiques relatives aux mines et ENE.

· L’étude CAP peut aussi déterminer les réseaux de communication (qui où quand comment reçoit-on/diffuse-t-on l’information) qui sont essentiels à la préparation et à la diffusion des messages de prévention. Les études CAP souvent utilisées pour identifier les besoins, les problèmes et les obstacles peuvent aussi apporter des solutions pour améliorer la qualité et l’accessibilité aux projets ERM.

· L’étude CAP, et plus largement la diffusion de ses résultats, est l’occasion de réunir les différents acteurs locaux impliqués dans l’action contre les mines (ONG locales et internationales, gouvernement, MAC, associations, communautés).

· Les données collectées peuvent permettent à ces acteurs:

-d’établir une base de données des niveaux de connaissance de l’ERM et de mesurer les changements qui en résultent

-d’établir les priorités de l’action contre les mines (pour travailler sur le problème le plus présent ou pour identifier des sous-groupes spécifiques dont les besoins en prévention diffèrent des autres groupes),

-d’estimer les ressources requises pour les différentes activités,

-de sélectionner les réseaux et messages de communication les plus effectifs,

-de montrer l’étendue du problème, et par là-même informer sur le besoin en ressources.

C. Quand conduire une étude CAP pour les PEPAM ?

· Le PEPAM

Les PEPAM, aussi appelés Education au Risque des Mines (« Mine Risk Education » dans le contexte international), s’adressent aux populations civiles vivant ou se déplaçant dans une région minée. Ces programmes contribuent à la diminution du nombre de victimes et permettent aux habitants de gérer le risque en acquérant des connaissances et des compétences qui leurs permettent de vivre avec la menace des mines et de développer des comportements adaptés. Des campagnes de prévention sont lancées au travers de posters, de spots télévisés, de messages radios et de programmes d’éducation directement dispensés au niveau communautaire et parfois même intégrés au cursus scolaire.

L’étude des Connaissances Attitudes et Pratiques des populations pour l’éducation à la prévention des accidents par mines, aussi appelée « étude CAP ERM » (« MRE KAP survey » dans le contexte international), constitue une étape charnière dans le processus de diffusion, d’adaptation et d’évaluation des messages et programmes de prévention. Les résultats de l’étude CAP permettent selon le contexte, de lancer, de cibler et de réorienter les PEPAM :

· Avant le PEPAM : La CAP informative

La CAP conduite dans une région qui n’a pas encore été couverte par des Programmes d’Education à la Prévention des Accidents par Mines est appelée CAP informative. C’est une sorte d’étude exploratoire qui permet d’identifier les besoins en ERM et qui fournit les informations nécessaires à la mise en place des PEPAM. Elle tente d’identifier les réseaux de communication les plus performants pour distribuer de l’information et mesure l’étendue du problème des mines en couvrant des zones où il serait possible de conduire des programmes d’ERM. Accumulant des informations sur le niveau de connaissance mais aussi sur les attitudes et pratiques des différentes populations vis-à-vis des mines, elle constitue ainsi une base de données utile à l’action contre les mines.

Les résultats de la CAP informative constituent une base solide pour la programmation de futures actions de prévention ainsi qu’une base de référence pour la CAP évaluative.

· Après le PEPAM : La CAP évaluative

La CAP peut se révéler être un précieux outil d’évaluation de l’ERM lorsqu’à posteriori elle mesure son impact et efficience en évaluant l’évolution du niveau de connaissance, d’attitude et de pratiques; on parle alors de CAP évaluative. La comparaison de ses résultats avec ceux de la CAP informative permet de savoir ce qui a été le plus effectif dans les programmes d’ERM, ce qui est à reconduire et ce qui ne fonctionne pas. Elle permet alors de justifier des demandes de subventions pour conduire des PEPAM ciblés et localement adaptés.

· La fréquence de la CAP

Plus une étude CAP est conduite fréquemment plus elle peut être effective dans l’action contre les mines. Premièrement, en mesurant au maximum tous les deux/trois ans les évolutions des connaissances, attitudes et pratiques, elle permet aux équipes PEPAM d’avoir du recul sur leur pratique et de réorienter leurs actions en fonction des évolutions réelles des populations impactées. Deuxièmement, lorsque plusieurs CAP quantitatives ont précédemment été conduites, l’étude CAP peut prendre une forme plus qualitative et renseigner les PEPAM sur ce qui rend les messages de prévention ineffectifs, autrement dit, sur ce qui fait que certaines populations ont une très bonne connaissance du danger des mines mais continuent à avoir des comportements qui les mettent en danger.

La CAP conduite fréquemment permet d’avoir une base de données à jour sur les connaissances attitudes et pratiques ainsi que des informations plus qualitatives sur les problématiques qui touchent les populations impactées par les mines et ENE.

D. Qui conduit une étude CAP?

Une étude CAP requiert aussi bien des ressources humaines internes que les compétences spécifiques d’un spécialiste externe. Les référents techniques ou les chefs de projets eux-mêmes sont souvent trop occupés pour prendre en charge certains aspects de l’étude CAP et l’appui d’un support méthodologique, au tout début puis à certains points clés du processus, peut leur être particulièrement bénéfique. Il peut être nécessaire de collaborer avec des personnes ou des agences pour définir l’échantillonnage (le nombre de personnes et de zones à interviewer), créer/adapter les questionnaires, conduire les interviews dans le langage local, saisir les données ou bien encore analyser les données. Attention ! faire intervenir des consultants pour la phase finale de l’étude (analyse des données, écriture du rapport, etc.) signifie les impliquer au plus tôt. Ils doivent être tenus informés des objectifs de l’étude, de sa mise en place et de sa progression pour pouvoir intervenir là où cela leur semble essentiel. On réduit ainsi le risque de se retrouver en fin d’étude avec des données incomplètes ou invalides.

Les points à retenir :

Introduction à l’étude CAP

Les objectifs généraux

· Evaluer les Connaissances, Attitudes et Pratiques courantes vis-à-vis du danger des mines des populations à risque.

· Mesurer l’impact des programmes d’Education au Risque des Mines.

· Fournir des recommandations pour la conduite de futurs projets ERM.

Les résultats attendus

· De nouvelles informations sur les connaissances, attitudes et pratiques courantes vis-à-vis des mines et ENE doivent être collectées et analysées (pour identifier les besoins en prévention)

· Une meilleure compréhension des facteurs socioculturels ou socio-économiques clés qui influencent les comportements et pratiques à risque

· Une contribution à la stratégie des programmes d’intervention de prévention en identifiant les réseaux de communication appropriés pour la population cible

· Une évaluation des activités de prévention

· Une ligne de conduite pour l’orientation et l’évaluation des futures méthodes et activités de l’ERM

Etape 1 :

S’approprier le projet et définir les objectifs de l’étude

A. Revue de la littérature existante

Avant d’élaborer les outils qui permettent de réaliser l’étude, il est conseillé de rechercher toutes données existantes sur le sujet pour éviter de dupliquer les efforts ou de collecter des données qui ne seraient pas nécessaires.

· Une rapide lecture de la littérature sur le sujet permet de connaitre ce qui est déjà su et peut suggérer des domaines qui mériteraient une plus grande exploration. En commençant par les données du « Landmine Monitor report » (LMR), de la « Landmine Impact Survey » (LIS), et, si cela a été mis en place, du système de surveillance nationale, pour comprendre le contexte des mines et ENE dans le pays.

· En recherchant ensuite n’importe quelle étude qualitative ou quantitative qui aurait pu être produite sur le sujet, qui aurait inclus un sujet relatif à la question que l’on veut étudier (statistiques relatives aux mines et ENE, etc.).

· En recherchant sur le net des études conduites auprès de la population qui vous intéresse (taux d’alphabétisation, etc.).

· En demandant à vos collègues des autres organisations ainsi qu’aux parties-prenantes locales s’ils ont des informations, des matériaux ou expériences à partager avec vous.

La collaboration est un point vital de l’étude CAP et se servir des ressources institutionnelles déjà existantes permet de démarrer son étude de manière stratégique. En fonction des données existantes, vous serez capable d’identifier les manques qui pourraient être comblés avec les résultats de la CAP. Savoir dès le début de l’étude que telle ou telle population (les enfants, les bergers, les contrebandiers, etc.) est la plus impactée par les mines permet d’orienter l’étude sur cette population ou de mettre en place des activités particulières (ateliers, Focus Group, entretiens) pour recueillir des informations plus approfondies sur cette population cible. La manière de recueillir des informations peut aussi dépendre de certains facteurs culturels, obtenir des informations sur les particularités culturelles de telle ou telle population permet d’établir une stratégie de recueil de données adaptée.

Les sources d’informations utiles pour débuter l’étude :

· LMR + LIS + système de surveillance

· Publications et documents produits par les organisations partenaires

· Les journaux locaux

· Mémoires ou thèses universitaires

· Sites Internet et sites Internet dédiés à l’action contre les mines (E-MINE, IMAS, IMMAP, UNMAS, etc.)

· Enquêtes et études (locales, nationales, internationales)

· Experts locaux comme les chefs de village, des agents de médiations, des travailleurs de la santé

(LIS) Enquête d’impact :

« Handicap International identifie et évalue l’impact social et économique de la présence des mines et autres engins explosifs sur les communautés affectées. Les études d’impact permettent d’établir une vision complète de l’étendue et de l’importance de la pollution. Les données collectées et traitées sont exploitées par les principaux secteurs de l’action contre les mines. Pour la planification stratégique en éducation pour la prévention des risques, les enquêtes techniques approfondies, le marquage et le déminage, mais aussi l’assistance aux victimes. Des enquêtes nationales d’impact ont été réalisées par Handicap International au Tchad en 2001, en Bosnie en 2003, au Sénégal (Casamance) en 2006, au Soudan en 2008 ».

(LMR) Observatoire des Mines :

« L’Observatoire des Mines œuvre en toute bonne foi et souhaite fournir des informations reposant sur des faits avérés par lui afin d’en faire bénéficier la communauté internationale dans son ensemble. Un réseau de 59 chercheurs dans 46 pays ainsi qu’une équipe éditoriale de 20 personnes rassemblent les informations pour rédiger le rapport annuel. Le Rapport 2008 contient des informations sur 120 pays et d’autres régions. Il aborde la politique interdisant l’utilisation, la production, le transfert et le stockage des mines ainsi que d’autres questions comme le déminage, l’éducation aux dangers des mines/ERW, les nouvelles victimes, l’assistance aux victimes et le soutien à l’action contre les mines. Le rapport couvre les pays affectés, les Etats parties dont certaines obligations doivent encore être remplies conformément au Traité d’interdiction des mines, et les Etats non parties au Traité d’interdiction des mines. Le rapport comprend un résumé et une analyse des tendances en ce qui concerne la politique d’interdiction des mines, l’action contre les mines, l’éducation aux dangers des mines/ERW, les nouvelles victimes et l’assistance aux victimes, ainsi que le soutien à l’action contre les mines ».

Extrait du -Landmine Monitor Report 2008- www.icbl.org/lm/2008

B. S’approprier le but de l’étude

Après avoir fait une « revue de la littérature existante », le chef de projet doit se mettre au clair avec les objectifs premiers et les finalités de l’étude qu’il va conduire. L’objectif général du projet CAP a été établi par le client qui demande l’étude ou par l’organisation qui a fait une demande de fonds pour la réaliser. C’est alors sur les Termes De Référence (TDR) (contexte, objet, objectifs généraux, etc.) que le chef de projet doit s’appuyer pour s’approprier l’étude.

Le chef de projet qui s’approprie l’étude se demande : « Qu’est-ce que j’espère accomplir en conduisant cette étude CAP ? » :

· Exploration : (CAP informative) le but d’une étude exploratoire est de collecter des informations sur une population particulière ou sur un sujet peu connu. Avec ce type d’étude, on s’attend plus à des données qualitatives qu’à des données quantitatives faisant ressortir des statistiques. La préparation des questions est une des clés majeures.

· Tester une hypothèse : (CAP évaluative) on peut utiliser l’étude CAP pour tester l’acceptabilité des messages ou une proposition de stratégie d’intervention. Il faudra s’assurer que les questions correspondent à des activités qui seraient possible de mettre en place.

· Etablir une base de données : (CAP comparative) les données sont collectées à un moment T. Il est alors possible de répéter la collecte de données à un moment T+1 pour pouvoir comparer, mesurer ou évaluer les changements. L’échantillonnage devra être rigoureusement élaboré afin de permettre la commensurabilité des données T avec les données T+1. Si l’on souhaite comparer son travail avec d’autres, il faut utiliser des définitions similaires et être clair sur comment cette population/étude est similaire/différente des autres populations/études qui ont été évaluées.

« Pour comparer deux études sur une même population, les conditions de recueil des données doivent être strictement comparables (population, échantillonnage, environnement, facteurs de risque, indicateurs de santé,…). Seul le facteur de risque ou de protection étudié peut être différent, qui est justement l'enjeu de la comparaison. Il n'y a pas de situation idéale, en dehors des études dites expérimentales. On peut donc accepter des différences entre les deux études, sous réserve d'une argumentation suffisante ».

On peut souvent avoir différents objectifs en tête, comme la collecte d’informations pour la formulation et diffusion de messages de prévention et en même temps la création d’une base de données sur le niveau de connaissance et de comportements vis-à-vis des mines et ENE. Ceci peut être bénéfique mais avoir deux objectifs différents peut aussi allonger et rendre plus complexe votre étude. Lorsque l’étude a plusieurs objectifs (informative et évaluative par exemple), il est conseillé d’établir des priorités et de ne pas essayer de tout traiter dans la même étude au risque de nuire aux résultats liés aux objectifs généraux. Les études qui incluent des objets de recherche, des « populations cibles » ou des questionnements trop larges, ne sont pas réalisables et deviennent vite non transposables en une et même étude. Plus l’objet est simple, plus les résultats ont des chances d’être clairs et exploitables.

Il est vivement recommandé de rédiger une ou deux phrases sur les objectifs de votre étude. Ce document écrit peut notamment être repris lors de l’analyse des données mais il sert surtout de base d’échanges et de mise au point avec les différents acteurs de l’étude CAP (référents techniques, parties prenantes, consultants, équipe CAP).

Exemples du terrain : Définir les objectifs de la CAP

2 études CAP sur 1 même pays à 2 moments différents

CAP au Nord-Ouest de Somalie

Handicap International,

Novembre 2002

Objectifs 

« Comme première étape pour déterminer un programme d’éducation au risque des mines approprié en Somalie, Handicap International et UNICEF ont entrepris l’étude des Connaissances, Attitudes et Pratiques dans trois régions de la zone Nord-Ouest. Les trois régions d’Awdal, Galbeed, et de Togdheer ont été identifiées en tant que zones où les communautés courent un risque très élevé vis-à-vis des mines et Engins Non Explosés. Le but de l’étude fut de recueillir aussi bien des informations sur les pratiques courantes des communautés vis-à-vis des mines et des ENE que des informations sur les pratiques relatives à la communication. Les informations de cette étude fournissent une base pour mieux comprendre et sélectionner les communautés et seront utilisées pour guider la planification et la mise en place d’un programme d’éducation au risque des mines adapté au contexte local ».

CAP au Nord-Ouest de Somalie

Handicap International,

Janvier 2007

 Objectifs généraux

« Mesurer l’impact du projet d’Education au Risque des Mines de HI vis à vis de l’ensemble de la population.

Evaluer les Connaissances, Attitudes et Pratiques de la population cible du Nord-Ouest de Somalie (République du Somaliland auto-déclarée) vis à vis de la menace des mines et ENE.

Adapter une stratégie ERM appropriée avec l’intention de l’étendre pour couvrir l’ensemble du Nord de la Somalie ».

Objectifs spécifiques

« Comparer les résultats avec les résultats de l’étude CAP obtenus en 2002, avec le plus de validité statistique possible, pour mesurer l’impact des projets d’ERM de HI sur les communautés cibles des zones urbaines, rurales et nomades des régions de Galbeed et de Sahil dans le Nord-Ouest de la Somalie (auto-déclarée). Construit sur la précédente évaluation, le but principal de cette étude fut de fournir des données et des informations qui encouragerons une meilleure compréhension des Connaissances, Attitudes et Pratiques dans le domaine de la sécurité et de la prévention des mines et ENE. De plus, l'étude a aspiré à établir les moyens les plus efficaces de communication qui pourrait être utilisés pour le programme d’Education au Risque des Mines. Il est important de souligner que cette étude n'a pas essayé d'évaluer quantitativement la contamination par mines terrestres et ENE, l'impact des accidents et mortalités par mines et ENE, ou de mesurer l'impact économique de la contamination par mines et ENE. Ce besoin de données précises a déjà été comblé par le Danish De-mining Group (DDG). Leur intensive étude « Landmine Impact Survey » (LIS), regroupe les plus précises et crédibles informations à ce jour, et fournit une ligne de base à partir de laquelle la progression peut être mesurée ».

C. Définir les objectifs spécifiques de l’étude

« Qu’est-ce que l’on souhaite faire ressortir et qu’est-ce que je cherche exactement ? » 

Les études CAP peuvent permettre :

· de recueillir tout un éventail d’informations sur les systèmes de croyances et valeurs relatives aux mines et ENE, ainsi que sur comment ces croyances et valeurs jouent sur leurs pratiques,

· d’identifier les facteurs qui influencent les pratiques et opinions des communautés touchées par le danger des mines et ENE,

· d’identifier ce qui fait que l’on prend le risque ou que l’on n’adopte pas les comportements dits « sûrs » qui sont véhiculés par les programmes d’ERM.

· de déterminer le but de certains comportements,

· de définir et de segmenter la population concernée,

· d’identifier les parties prenantes,

· de découvrir les habitudes de la population cible concernant l’utilisation des medias.

Le but de l’étude, les possibilités de PEPAM et la manière dont pourront être utilisées les informations par les acteurs de l’ERM déterminent les données que vous avez besoin de collecter.

Il est recommandé de faire une liste des sujets principaux qui seront investis et de prioriser les deux ou trois plus importants.

La plupart des champs de la recherche devraient inclure :

· Les croyances communes au sujet des mines et la connaissance des leurs effets

· Ce qui pousse individuellement, socialement ou structurellement à prendre le risque

· Les réseaux de communication les plus adaptés pour la diffusion de messages d’ERM

La plupart du temps, l’étude CAP indique le pourcentage de la population totale qui a des connaissances, attitudes ou pratiques qui encouragent ou inhibent leur habilité à adopter des comportements non risqués vis-à-vis des mines. Si la « littérature existante» (cf. Etape 1 partie A) fait dors-et-déjà ressortir des différences culturelles des populations vis-à-vis des mines, l'étude CAP peut essayer d’explorer d’autres données qui permettront alors de concevoir des interventions appropriées à ces différences. L’étude peut explorer les connaissances et la transmission de ces connaissances à propos du danger des mines et ENE pour votre population cible. Si l’on se focalise sur la prise de risque, on se demandera comment les attitudes différent selon les communautés, les espaces de socialisation, selon les membres de la famille, selon la profession, selon la situation socio-économique. Si la CAP est plus dirigée sur le repérage des sources d’informations et de leur circulation, on voudra trouver les meilleurs moyens de communiquer l’information, en trouvant les réseaux les plus usités, les moments les plus appropriés, l’effet des différents types de messages, le poids de l’influence sociale (amis, communauté religieuse, famille, démineurs) et sélectionner les plus adaptés à la diffusion de messages de prévention contre les mines.

Proposition méthodologique sur les différents niveaux d’étude et leurs outils

CAP

Définitions

Observations

Outils d’analyse

Critères d’évaluation

Les Connaissances

Ensemble des informations acquises par des personnes sur un sujet donné.

On peut mesurer avec précision le niveau de connaissances d’informations acquises par une population, puis comparer (avant – après, ici – ailleurs). Attention à ce que les outils utilisés soient bien adaptés aux personnes (1)

Données quantitatives :

· questions fermées ("oui – non" ou à choix multiple)

· comparaisons statistiques entre deux lieux ou deux temps

Prévalences, incidences,

taux de "bonnes" réponses selon le groupe, comparaisons, etc.

Les Attitudes

Ce que la personne perçoit du problème évoqué, ce qu’elle dit de ses intentions, des difficultés à l’appréhender, de ses obstacles à modifier les pratiques

Les attitudes sont le "gap" entre connaissances et pratiques, résultats de contraintes diverses pesant sur la personne. Il s’agit donc de comprendre comment la personne se situe par rapport au problème.

Données quantitatives :

· échelles de mesure des intentions, des perceptions, des obstacles

Données qualitatives :

· éléments de compréhension par le recueil de la parole, outils d’ajustement

Tendances chiffrées,

comparaisons.

Mesures qualitatives

Les Pratiques

Les actes réels accomplis par la personne en situation, dans son contexte

Domaine de l’observation directe, des faits vus par l’observateur. Nous sommes dans l’anthropologie souvent, dans l’épidémiologie rarement. Les indicateurs de résultats, mesurables, n’en sont qu’un reflet.

Données qualitatives (2):

· les entretiens, l’interrogation, et l’observation directe quand elle est possible.

Données quantitatives :

· par des mesures indirectes : soit de la parole (ce que je dis faire), soit des résultats (3) de la pratique (consommables, morbidité, mortalité...)

Mesures qualitatives

Tendances chiffrées,

comparaisons.

. Par exemple :

· dans les cas où l’écrit n’est pas le meilleur moyen d’interrogation (illettrisme)

· dans les cas où la liberté de parole est difficile, ou bien quand le sujet est tabou.

2. Les temps de l’interrogation anthropo-sociologique des attitudes et des pratiques ne sont pas forcément différents : la personne interrogée peut décrire sa pratique tout en l’expliquant, tant dans ses limites que dans ses obstacles et facilitateurs.

3. Les résultats – tels que morbidité et mortalité – peuvent être l’objectif réel du projet : au bout du compte, les connaissances et pratiques sont au service de ces résultats. Donc attention, une étude CAP n’est pas forcément l’évaluation des résultats (les résultats d’un projet peuvent porter uniquement sur l’amélioration des pratiques, et/ou sur des indicateurs de santé).

D. Identifier la population à interroger

L’Education au Risque des Mines est dispensée à différent public, l’étude CAP pour l’ERM doit l’être aussi !

Pour identifier la population à interroger, la question clé est : « Pour qui ces données vont-elles être collectées ? ».

Dans certains cas une revue de la littérature existante peut faire apparaitre des groupes de la population qui n’ont pas encore été consultés et qui pourtant sont touchés par le risque des mines (notamment dans des zones récemment libérées). Mais en règle générale la population de votre étude est prédéfinie en fonction du programme de prévention en place.

On définit généralement sa population de recherche en termes de :

· Caractéristiques démographiques, comme le sexe, l’âge, la religion, milieu urbain/rural, revenus, position sociale, éducation, l’occupation principale salariée ou non, l’appartenance ethnique, le dialecte, etc.

· Métiers ou Catégories Socio-Professionnelles (professeurs, démineurs, agriculteurs, étudiants, fonctionnaire, etc.)

· Autres distinctions caractéristiques : des individus ou groupes qui peuvent être plus particulièrement touchés par le danger des mines et ENE que d’autres (populations vivant à la frontière de deux pays en conflit, populations déplacées, contrebandiers, bergers, etc.)

· Public secondaire : doivent être inclus les personnes qui pourront influencer ou vous fournir des personnes que vous souhaitez interroger dans le « premier public » (chefs de communautés, autorités politiques, experts locaux, etc.).

Les connaissances attitudes et mauvaises pratiques peuvent varier substantiellement selon les groupes de population, ainsi que selon des caractéristiques sociales, culturelles et économiques. Ceci est à prendre en compte si l’enquête tente d’établir des différences dans la manière de dispenser de la prévention. Segmenter la population de l’étude est important pour que les activités de prévention puissent s’adapter aux différents publics. On doit se demander : « Quelles caractéristiques particulières composent la population auprès de laquelle l’étude doit rassembler des informations ? ». Pour l’échantillonnage, les caractéristiques de la population peuvent être mises en relation avec la localisation de cette population, son appartenance religieuse ou ethnique, son dialecte ou langage, son âge, sa situation socio-économique ou bien encore en fonction de la densité de terrains minés qui l’entourent.

Personnes susceptibles d’être interrogées

· Des hommes et des femmes en général

· Des jeunes, des adultes et des personnes plus âgées en général

· Des personnes qui se rendent fréquemment dans les terrains minés

· Des populations déplacées qui retournent chez elles

· Des personnes qui ont vécu un accident par mine ou ENE

· Des membres de la famille, des amis, voisins, d’une victime

· Des démineurs

· Des professeurs

· Des leaders de religion

· Des policiers, des experts

· Chefs du village

« Identifier la population » à interroger est une étape incontournable de la recherche puisque c’est à partir de cela que sont déterminés la taille de l’échantillon, le temps nécessaire pour collecter les données, le type d’interviews et aussi le nombre de questionnaires à développer. Les questionnaires doivent par exemple être adaptés au type public que vous souhaitez rencontrer (experts, enfants, ménages, etc.) et être élaborés en fonction des informations spécifiques que vous aimeriez collecter auprès de chacune des populations.

E. Sélectionner l’échantillon

L’échantillon de l’étude est la série de répondants qui a été sélectionnée sur une population plus large dans le but de participer à l’étude. Les répondants sont interrogés pour obtenir des informations représentatives de l’ensemble de la population. En définissant qui est inclus dans l’étude et combien de personnes sont nécessaires, l'échantillonnage permet de généraliser (d'étendre à la population totale) et de préciser les résultats. La précision et l’extension de l’étude ne sera pas la même en fonction de « qui » et « combien de personnes » ont été inclus dans l‘étude : « comment l’échantillon est défini » et « comment les personnes sont choisies sur le terrain » (Cf. Etape 2) peut permettre de minimiser les biais et permet plus ou moins de généraliser les résultats à une population plus large.

L'échantillonnage est aussi important pour la « collecte de données » que pour l'analyse et l'interprétation des résultats. Les choix que vous faîtes (les personnes à qui vous parlerez, où, quand, à quel sujet et pourquoi) sont autant de limites aux conclusions que vous pourrez tirer, à la confiance avec laquelle vous les formulerez et au crédit que les autres leur accorderont. Les stratégies d'échantillonnage peuvent sembler complexes à première vue. Mais ce ne sera pas le cas si vous prenez le temps de planifier soigneusement votre étude et de cerner clairement ce que vous voulez faire ressortir. Il est important de faire la distinction entre les stratégies d'échantillonnage, certaines sont plus axées sur la « représentativité » alors que d’autres tiennent plus compte de la « variabilité ». Souvent des stratégies d'échantillonnage combinées ou mixtes sont utilisées dans le cadre de la même étude en vue de répondre à différentes questions.

Les différentes formes de construction de l'échantillon

Echantillon aléatoire simple

Les individus sont prélevés au sein d'une population définie, de façon aléatoire et en une seule opération. Tout le monde a la même chance de faire partie de l'échantillon et chaque personne ne peut être choisie qu'une seule fois.

Echantillon aléatoire stratifié

Il s'agit d'une méthode qui requiert : l'utilisation d'une liste exhaustive et une très bonne connaissance de la répartition de la population étudiée par des strates en lien avec l'objet de l'enquête. Il faut déterminer le nombre d'individus à interroger par strate (sexe, âge,…).La taille de l'échantillon sera fixée proportionnellement à la population globale et un tirage au hasard sera effectué dans chaque strate.

Echantillonnage aléatoire par grappes

Cette méthode est utilisée lorsqu'il est difficile de se procurer une liste exhaustive de la population étudiée. Il est tout d'abord nécessaire de découper la population en grappes; notamment géographique (par exemple les quartiers ou les arrondissements d'une ville) puis de tirer au hasard certaines de ces grappes. Enfin, il faut recenser tous les individus des grappes choisies. Si l'établissement d'une liste exhaustive n'est pas possible dans l'une des grappes, un nouveau tirage au hasard devra être réalisé.

Echantillonnage par quotas

La méthode des quotas se base sur la répartition connue de la population pour un certain nombre de caractères (sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle...). L'échantillon est construit en respectant la distribution de la population, il est choisi de façon à constituer une image aussi fidèle que possible de la population totale.

Echantillonnage en chaîne

(Snowball sampling)

A partir d'un échantillon comportant un nombre restreint de personnes, on ajoute des unités avec lesquelles les premières sont en relation.

Echantillonnage sur la base du jugement

Echantillon formé à partir de l’opinion d’une ou de plusieurs personnes suffisamment éclairées pour identifier les unités qui représentent adéquatement la population. Constitue un net avantage lorsque des individus compétents ont une expérience pertinente mais il est difficile d'évaluer objectivement jusqu'à quel point l'échantillon est représentatif.

L’extension de l’étude dépend entièrement de sa représentativité. Les études CAP qui ont un échantillon représentatif statistiquement permettent de dire que tel pourcentage de la population dans la population globale (ou population globale touchée par les mines) intéressée a une connaissance, des attitudes, ou des comportements auto rapportés avec un certain degré de confiance. Si cela est possible, l'assistance d’un statisticien ou épidémiologiste est recommandée pour calculer la « précision » et le « taux de confiance » de l’échantillon requis pour l’étude. Plus l’échantillon sera large plus les données seront précises mais se sera plus couteux en temps et en budget qu’un échantillon plus petit.

Si vous souhaitez inclure dans l’analyse la comparaison de différents groupes de la population, alors les échantillons devront être calculés proportionnellement. Il faut essayer de déterminer les comparaisons que l’on souhaite faire lors de l’analyse avant de constituer ou d’adapter les questionnaires ou de constituer les échantillonnages et de les inclure dans la planification de l’analyse des données.

Un statisticien ou un support méthodologique peut vous fournir de l’aide sur « comment » et « pourquoi » utiliser une technique d’échantillonnage pour éviter certains biais (en fonction du type d’étude). Un biais est une sous ou sur estimation de mesure lié à la méthode de sélection de l’échantillonnage. Le protocole de l’étude devra spécifier quelle méthode aura été utilisée pour garantir la sélection représentative des répondants et donc s’il s’agissait d’un « échantillonnage aléatoire » ou d’un « échantillonnage par quotas ».

Il y a deux étapes importantes à respecter quand vous décidez du nombre de personnes à inclure dans votre étude et des critères de sélection:

Étape 1: Délimitez les frontières de votre site d'étude. Peut-être le territoire a-t-il déjà été découpé afin de distinguer les secteurs où des projets sont en cours de ceux où les projets sont terminés ou qui n'ont pas encore fait l'objet d'un projet. Ou peut-être encore préférerez-vous délimiter la population étudiée en utilisant les frontières politiques/administratives existantes (régions, districts, divisions, localités et sous-localités); ou selon l'importance de la contamination par mines et ENE (zone impactée faiblement, moyennement ou hautement).

Étape 2: Découvrez de combien de parties ou groupes est formé le tout et déterminez la pertinence de chacun relativement aux questions auxquelles votre étude vise à répondre. Vous pouvez alors prélever des échantillons ou représentations de l'ensemble et les inclure dans votre étude.

Exemples du terrain : Technique d’échantillonnage

CAP en Afghanistan

INTERSOS, 2005

En Afghanistan, un échantillonnage aléatoire n'était pas possible comme il n'existe aucune liste de recensement de la population pour extraire des interviewés. Comme alternative, une sélection d'interviewés a été faite basée sur "la méthode des quotas". L’échantillonnage par quotas permit une analyse transversalen ou analyse croisée des quotas avec une reprséntativité suffisante de la population cible. La collecte de données de l’étude CAP fut conduite par l’équipe de « META MRE » et supportée et guidée par un conseiller ERM d’INTERSOS et un coordinateur ERM d’UNICEF. Un chercheur de l’université de Rome 3 (Italie) supervisa l’ensemble du processus et analyse les données croisées en intégrant les résulats des sources de collecte de données secondaires.

CAP au Nord-est de l’Iraq (région du Kurdistan)

Handicap International, Décembre 2008

« Au Kurdistan, l'échantillonnage aléatoire n'était pas possible comme il n'y avait aucune liste de recensement pour extraire les interviewés. Comme alternative, pour les objectifs de cette étude, une sélection d'interviewés (« opinion leaders », enfants, ménages) a été faite à partir d’une méthode combinant l’ « échantillonnage par quotas » et l’ « échantillonnage en chaîne ».

Etapes de la stratégie d’échantillonnage :

1 Sélection du nombre d'interviewés pour chaque population cible; en fonction de la représentation de la population cible vis-à-vis de la population totale et des buts spécifiques de la recherche, les chercheurs ont identifié les nombres suivants d'interviewés pour chaque cible :

POPULATION CIBLE QUOTA

Opinion leaders 47

Enfants 262

Ménages

646

Groupes à risque

71

2 Sélection des départements: Dans chaque zone nous avons choisi des secteurs hautement ou moyennement impactés en utilisant la stratégie aléatoire; pour réaliser cela nous avons utilisés les données de la LIS

3 Sur le terrain: Sélection du nombre de maisons Dans chaque village hautement ou moyennement impacté nous avons choisi :

· 3 maisons s’il y a plus de 10 maisons dans le village

· 2 ménages si le village a moins de 10 maisons

· 1 ménage si le village est composé de 5 maisons ou moins.

4 Sur le terrain: Sélection des interviewés Nous avons utilisé la méthode de l’échantillonnage en chaîne

Etape 1: se présenter au chef du village;

Etape 2: sélectionner le premier ménage à interroger;

Etape 3: Conduire l’interview et laisser les brochures d’ERM;

Etape 4: Demander au premier ménage de suggérer les suivants

2 « groupes de contrôle » (ménages et enfants qui n’ont jamais reçu d’ERM) ont aussi été sélectionnés pour pouvoir évaluer et comparer les effets possibles des programmes d’ERM.

Les points à retenir :

S’approprier le projet et définir

les objectifs spécifiques de l’étude

· Commencer l’étude avec les bonnes informations : Pour éviter de collecter des informations déjà connues, consulter les différentes sources de données qui peuvent exister, comme les documents des ONG locales sur le sujet, le centre anti-mines et ses statistiques, des études qualitatives locales, etc...

· Se demander : « qu’est-ce que je souhaite accomplir en menant cette étude CAP ? ». Ecrire le but de cette étude en deux ou trois phrases.

· Ecrire une liste des questions principales auxquelles devra répondre l’étude, et faire ressortir de manière prioritaire celles qui ont le plus d’importance.

· Sélectionner la population qui devra être interrogée avec les objectifs et possibilités des programmes PEPAM en tête. Soyez précis lorsque vous définissez les caractéristiques du public interrogé.

· La taille de l’échantillon dépendra du sujet de l’étude. Si l’on souhaite tester une hypothèse ou faire des comparaisons en plus, un échantillon plus large est recommandé. Si le but principal est de fournir des données descriptives pour la décision de programme, un échantillon plus petit conviendrait mieux. Consulter un statisticien pour calculer la taille de l’échantillon que requiert votre étude CAP.

· Etablir une stratégie d’échantillonnage permet de réduire ou de minimiser les biais. Consulter un statisticien pour déterminer la méthode adaptée à vos buts, objectifs et ressources possibles.

Etape 2:

Développer le protocole

Avoir déterminé les objectifs spécifiques de l’étude vous autorise à préparer la mise en place de l’étude en rédigeant « le protocole ». Le protocole de l’étude fournit les différentes étapes par lesquelles l’étude devra passer et fixe « qui » et « quoi » l’on veut étudier et « comment », « quand » et « où » l’enquête sera mise en place. Le protocole doit expliquer clairement et de manière concise le propos de l’étude et en quoi elle sera exploratoire, évaluative, informative, comparative, etc. Le Protocole est un outil essentiel qui permet de structurer et d’organiser l’étude CAP. Il est avant tout un document de travail interne mais il peut aussi être soumis aux parties prenantes.

A. Organiser le contenu du protocole de l’étude/collecte des données

Au minimum, le protocole doit inclure une description des éléments suivants:

· Titre de l’étude

· L’énoncé du problème ou son arrière-fond

· Le but de l’étude et les questions clés de la recherche

· Population de l’étude et l’échantillonnage

· La zone de l’étude (géographique)

· Les méthodes de collectes de données et leur suivi

· La planification de l’analyse des données

· La planification de l’examen du protocole de recherche en matière d’éthique pour

- la confidentialité des personnes interviewées et leur consentement

- peser les bénéfices et inconvénients pour les participants

· Budget (répartition)

· Planning du projet

· Description de l’utilisation et de la dissémination des résultats de l’étude

· Les questionnaires et grilles d’entretien doivent aussi être inclus dans les annexes du protocole d’enquête

Comment décrire la collecte des données dans le protocole ?

Le mode de sélection des personnes interrogées sera transparent autant pour la population que pour les enquêteurs. Rien ne doit être laissé au choix de l'enquêteur, pour limiter les biais.

Le protocole de collecte des données prévoira :

· dans quelle zone se rendre, dans quel foyer enquêter,

· le mode de présentation de l'enquêteur (pour qui il travaille, dans quel objectif, pour quelle politique),

· qui fait partie de l'échantillon (population, tranche d'âge, sexe, etc)

· comment remplacer un refus, un absent ou une personne qui sort des critères définis.

· etc.

Si l'échantillonnage se fait directement sur le terrain, l'enquêteur doit savoir précisément comment sélectionner la personne interrogée. Où doit-il aller pour commencer ? Quelle direction doit-il prendre ? A quel foyer doit-il s'arrêter ? Quelle personne doit-il interroger ? Où doit-il continuer en sortant ?

Si l'enquêteur se trouve devant un foyer dont la porte est close, il doit savoir s'il doit revenir une heure après, ou le lendemain, ou s'il passe tout de suite à un autre foyer, le premier à droite, ou à gauche, ou l'étage au dessus.

Si la première personne sélectionnée du foyer refuse de répondre, l'enquêteur s'adressera-t-il à une autre personne du même foyer avec le même protocole de sélection, ou bien va-t-il directement dans le foyer voisin, etc ?

B. Définir les questions clés de la recherche

Quand le protocole de l’enquête a été rédigé, l’étape suivante est d’identifier les questions clés auxquelles vous souhaitez répondre au travers de l’étude CAP. Il faut se référer aux «  but de l’étude » et « objectifs spécifiques de l’étude »  comme à un guide. Les questions clés de la recherche doivent évoluer en fonction des domaines que vous souhaitez couvrir avec la CAP. On peut établir la liste des questions auxquelles l’on souhaite répondre en se basant sur « les objectifs spécifiques » définis en Etape 1.

Pour chaque type de questionnements l’on doit prendre en compte les questions auxquelles doit répondre la CAP. Exemples de questionnements :

· Quelle connaissance doit être évaluée/estimée?

Le risque des mines et ENE est-il connu par la population cible ?

Quelle connaissance la population a-telle des mines et ENE ?, Comment circule cette connaissance ?, Connait-on les effets d’une mine ou d’un ENE ?

La population sait-elle où se situent les mines et connait-elle les signes qui indiquent la présence des mines ?

· Quelles attitudes doivent-être évaluées?

Comment perçoit-on la présence des mines ?

Quelle attitude a ton vis-à-vis de smines ? Dis-ton prendre le risque ? Dis-ton éviter le risque ?

La population dit-elle se sentir en danger ?, Se sent elle assez prévenu du danger ?

· Quelles pratiques doivent être évaluées?

Quel est le comportement de la population face à une mine ou un ENE ?

Quelles pratiques ont les différents types de populations vis-à-vis des mines et ENE ?

Dans quelle mesure les pratiques socio-économiques et culturelles sont-elles impactées par la présence des mines et UXO ? Quels changements d’habitude la présence des mines entraine-t-elle ? Comment le risque est-il pris ou éviter ? Quelles sont les facteurs qui amènent les communautés à prendre le risque ?

Exemples du terrain : Définir les questions clés de la recherche

CAP en Afghanistan

INTERSOS,

2004

Objectifs:

Identifier le manque de connaissance

Mesurer l’impact des activités

Fournir des informations clés pour des méthodes et activités effectives dans l’Education au Risque des Mines

CAP en Afghanistan

INTERSOS,

2005

L'étude CAP(B) 2005 a été aussi conduite utilisant une approche quantitative; cependant, basé sur l'expérience et les leçons apprises de la CAP 2004, des changements du questionnaire et de l'échantillonnage ont été faits. Le Questionnaire CAP(B) : permettra au programme de ERM de continuer et de s'améliorer selon les besoins et les défis des communautés Afghanes impactées par les mines terrestres et les engins non explosés.

Pour améliorer le questionnaire, des questions quant aux croyances et le rôle du fatalisme dans des communautés ont été ajoutées. Dans le Questionnaire CAP 2004, aucun indicateur n’avait été inclu pour prendre en compte les facteurs culturels. Ces facteurs sont des éléments importants quant à la perception individuelle du risque. De plus, quelques questions ont été supprimées et d'autres modifiées. Ces modifications ont simplifié la langue et ont amélioré les données.

C. Recherche et déontologie

 Si votre étude CAP constitue une recherche sur des sujets humains vous devrez tenir compte du fait qu’il faille la faire approuver par un comité d’éthique. Les comités qui examinent l’éthique de la recherche revoient les protocoles de l’étude pour s’assurer que les procédures protégeront de manière adéquate les participants. A défaut de pouvoir soumettre votre protocole au comité d’éthique du pays concerné, vous pourrez toujours le soumettre aux parties prenantes impliquées localement. C’est pourquoi la protole d’étude doit inclure en plus des « objectifs de l’étude », la manière d’investir le consentement des interviewés, la confidentialité des données collectées et ainsi que la mesure des avantages et inconvénients de la participation des interviewés .

«Que va-ton faire de ce que l’on recherche ?

A qui cela sera-t-il utile ? Pour quelle action ? Pour quels bénéficiaires ?

L’étude est-elle utile à une population, à un gouvernement, à une association ?

Les résultats pourront-ils être utilisés pour, ou contre la population ?

Il existe des standards internationaux sur l’éthique de la recherche :

Libre consentement et consentement éclairé :

L’interviewer doit expliquer le propos de l’étude et obtenir le consentement des répondants à être interviewés. Cette procédure est appelée le « consentement éclairé ». Les répondants ont le droit de décliner ou de cesser l’interview à tout moment à n’importe quel moment de l’étude sans conséquence négative. Dans certains cas, le consentement oral peut être suffisant, particulièrement si la signature ou l’écrit n’est pas culturellement approprié ou possible ou si l’enregistrement constitue un risque pour le participant.

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Protection des participants :

La sécurité de chaque participant est prioritaire aux avantages potentiels que la population peut attendre de l'enquête. On ne peut pas « sacrifier » des personnes pour effectuer une expérimentation.

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Confidentialité: Toutes les données resteront confidentielles, et ne pourront pas être utilisées de façon à porter préjudice aux personnes. Il est toujours important de préserver la confidentialité des réponses. Quand cela est possible il est préférable de coder la participation plutôt que de la rendre nominative. Chaque participant doit savoir que les informations qu’il fournit seront gardées et utilisées en respectant leur confidentialité. Les données recueillies devront alors être placées en lieu sûr où il n’y aura pas de chance qu’elles soient utilisées par un tiers (sans le consentement du participant). Ceci est particulièrement crucial si votre étude implique une population qui pourraient être mise en danger à cause de la divulgation de certaines informations. (des personnes qui posent des mines…….. conflit politique etc…)

Orientation éventuelle :

Toute personne qui le nécessite doit pouvoir être orientée vers un service compétent de soins ou de réadaptation, sans fausse promesse de services prodiguée à l'occasion des activités de l'enquête.

Communication des résultats:

Toute personne doit avoir connaissance des destinataires des résultats. Sur demande, toute personne pourra obtenir les résultats. »

Les quelques grands principes résumés ici ne peuvent seuls couvrir l’ensemble des « bonnes pratiques » qui doivent régir toute enquête épidémiologique. Pour cela, il est utile de se référer au « Guide de déontologie et de bonnes pratiques en épidémiologie ».

D. Monter le plan de travail

Pour attribuer un temps suffisant et raisonnable à chaque étape de l’étude CAP, il est préférable de monter un plan de travail qui présente le temps attribué à la réalisation de chacune des étapes. Ce plan de travail peut inclure une liste détaillée des activités, la date à laquelle elles devront avoir été réalisées ainsi que la personne qui en est responsable.

La création d’un plan de travail peut être particulièrement utile pour planifier les réunions avec les parties prannates, pour calculer le nombre de jours ou de semaines nécessaire au travail de terrain, ainsi que pour planifier l’analyse et la dissémination des résultats.

Les projets CAP s’étendent généralement sur 4 à 6 mois minimum mais les activités peuvent ne pas toutes se dérouler sur le terrain.

Le développement du protocole, l’adaptation/traduction des questionnaires, la sélection des zones d’intervention, le recrutement des consultants (locaux ou non) ainsi que la formation des interviewers prendra certainement plus d’un mois. La collecte de données s’étend généralement sur plusieurs semaines (2 mois) et l’analyse (1 mois) et l’écriture du rapport (1 mois) nécessitent tout autant une allocation de temps suffisante. Créer un plan de travail vous permet d’estimer le temps total nécessaire à la réalisation de l’étude CAP et permet aux parties constitutives de l’étude d’en suivre son déroulement.

Exemple du plan de travail d’une étude CAP

E. Prévoir le budget et la logistique

Constituer le budget nécessaire à votre étude signifie penser aux coûts éventuels de la location d’un bureau de travail, l’appel de consultants individuels, d’agence de recrutement ou autre que vous engagerez pour des travaux spécifiques. Il faut penser à toutes les ressources nécessaires pour la réalisation de l’étude et prendre en compte tous les frais relatifs à l’étude.

· Le coût salarial de l’équipe interne (administrateur, logisticien, etc.)

· Consultants (individus) ou sous-traitants (agences)

-formation

-création de la base de données, saisie et analyse des données

-rédaction/édition pour la publication finale

-traduction des questionnaires dans le langage local

· Matériel (ordinateurs, appareils photos, papèterie, téléphones portables, dictaphones, 1 téléphone satellite ou d’autres équipements nécessaires)

· Communication (carte de téléphone, connexion Internet, Fax)

· Déplacements (transport, location de voiture, carburant, per diem, chambre et pension)

· Coûts d’organisation de réunions avec les parties prenantes ou la dissémination de l’étude en général (éthique de la recherche, étape d’avancement,

· Impression des questionnaires, du matériel d’interview et du rapport final

· Fonds de réserves (pour les imprévus comme devoir retourner collecter des informations sur le terrain)

· Autres (locations de salles, de bureaux, etc.)

Penser au personnel interne nécessaire pour planifier et conduire l’étude (formateurs, superviseurs, interviewers, disséminateur/chargé de com), les experts techniques externes qui devront être engagés (formateurs, superviseurs, interviewers, saisie et analyse de données) ainsi qu’aux coûts administratifs supplémentaires liés à la gestion de l’étude.

Les points à retenir :

Constituer le protocole de l’étude

· Le protocole de l’étude doit être cohérent avec le but et les objectifs spécifiques de l’étude

· Identifiez un comité de révision moral approprié pour évaluer la déontologie de votre étude

· Utiliser un plan de travail pour attribuer suffisamment de jours et de semaines à chaque étape de l’étude, et pouvoir suivre la progression de la mise en place de l’étude.

· La prévision budgétaire doit refléter précautionneusement l’expertise interne et externe nécessaire pour planifier, conduire, gérer l’étude CAP ainsi que toutes autres dépenses annexes.

Etape 3:

Constituer le questionnaire

A. Elaborer le questionnaire de l’étude CAP

Le chef de projet CAP peut utiliser ce guide et plus particulièrement l’exemplaire de questionnaire CAP fourni en annexe pour développer le ou les questionnaires de l’étude. Les exemples de questions présentés peuvent être repris pour créer ou adapter le questionnaire mais la liste des questions de votre outil de collecte de données doit être préparée avec « les questions clés de la recherche » (Cf. Etape 2) en tête. Il faut collecter des données essentielles aux activités PEPAM et à leur programmation. En incluant tout autant des questions/informations que l’on a besoin de connaitre pour décider de la mise en place des programmes que des questions/informations qu’il serait intéressant de connaître. On doit se demander : « comment l’on pourra utiliser cette information ? », « Quelle est la valeur stratégique de cette information ? »

Questionnaire

Le questionnaire peut déjà exister ou être créé pour l'occasion. Un questionnaire déjà construit sera utilisé pour deux raisons :

- il existe déjà un questionnaire adapté aux objectifs. Les coûts et l'analyse de l'enquête en seront diminués,

- on souhaite effectuer une comparaison entre ici et ailleurs, ou entre avant et après. Dans ce cas, un

questionnaire même imparfait peut permettre ces comparaisons.

Dans les deux cas, le questionnaire doit répondre aux objectifs de l'enquête, être adapté le plus possible :

• à la situation de l'enquête. Il y a autant de situations que de préparations et mises en pratiques différentes.

(enquête en zone tropicale, avec saison des pluies, enquête en zone de guerre, enquête en partenariat avec une administration corrompue, enquête où l'anonymat est impossible, enquête demandée par un gouvernement social très actif.

• aux personnes concernées, qui présentent toujours des caractéristiques à prendre en compte.

Essayez donc d'aller interroger les Corses sur les crimes de sang ou les Jordaniens sur les crimes d'honneur...

(analphabétisme, peu de téléphones, absence des enquêtés, faible participation, acceptabilité)

• aux enquêteurs, à la saisie et à l'analyse.

Les questions posées doivent répondre aux objectifs de l'enquête. Ni plus, ni moins. On peut être tenté de se renseigner sur des aspects complémentaires et différents. On risque ainsi de diminuer la qualité des résultats de l'enquête. Il doit être construit selon les impératifs du plan d'analyse. Un questionnaire « copié-collé » d'une autre enquête a peu de chances de répondre aux objectifs.

Les questions vous permettront d’obtenir des informations sur les obstacles individuels ou communautaires liés au système socio-économique et culturel que vous avez listés lors du « protocole de l’étude » en déterminant les « questions clés de la recherche » (Etape 2). Les questions doivent interroger les connaissances, attitudes et pratiques de vos répondants. Les connaissances, attitudes et pratiques des personnes sont des catégories générales qui englobent des dynamiques sociales et des objets psychologiques plus complexes, comme la possibilité de se confier, de se dire, ou de subir la pression de son groupe de pairs. Comprendre ces dynamiques peut vous aider à élaborer les questions qui vous permettront de collecter des informations utiles pour la prise de décisions au sein des projets PEPAM.

Plusieurs théories sur les changements de comportement font ressortir les déterminants qui peuvent potentiellement aider ou freiner les personnes à se protéger. Les déterminants les plus connus sont :

*Perception du risque (puis-je être victime d’un accident par mine ?)

*Perception de la gravité (A quel point les conséquences d’un accident par mine peuvent-elles être graves ?)

*L’acceptation sociale (comment les personnes qui ont de l’importance pour moi perçoivent-elles les mines/le risque des mines ?)

* Perception de l’efficacité (En quoi est-il difficile pour moi d’adopter un comportement sure (positif) vis-à-vis du danger des mines ?)

*Accès (sais-je où je peux obtenir des informations sur les mines, où il y a des mines, et si je peux recevoir des informations sur les mines dans mon village ?)

Des déterminants du comportement se retrouvent aussi bien à un niveau individuel, que social ou environnemental. Pour identifier les déterminants qui empêchent ou qui amènent à un changement de comportement, l’étude CAP doit inclure des questions qui permettront de voir lesquels de ces déterminants influencent la perception et les actions des répondants vis-à-vis des mines.

Un questionnaire est plus efficace lorsqu’il propose différent type de questions. On doit autant se pencher sur les questions fermées que sur les questions ouvertes. Des questions ouvertes sont des questions auxquelles il n'y a pas une réponse prédéterminée, tandis que fermées- les questions ont un jeu de réponses prédéterminées parmi lesquelles le répondant choisit. Les questions fermées sont plus faciles à codifier/exploiter et se prêtent plus volontiers à l'analyse statistique. Les deux types de questions fermées qui existent sont : des « questions fermées à choix multiple » et les « questions de l’échelle de Likert ». Le classement ordinal, catégorique (sexe masculin ou féminin ?) et numérique (Quel âge avez-vous ?) sont d'autres types de questions fermées que vous pourriez envisager d'utiliser. Les questions fermées peuvent aussi permettre aux répondants de citer des options de réponse différentes (non pré-déterminées) en ajoutant la possibilité de cocher la case « Autre réponse » et en demandant à l’enquêteur de précisé le propos de l’interviewé.

Exemple de questions à choix multiple

Q30.Quelles sont les meilleures façons pour vous de recevoir de nouvelles informations sur la santé, l’agriculture ou d’autres sujets importants pour vous ou votre communauté?

[Lire les modalités de réponse. Sélectionner au maximum 3items]

1.( Messages radiodiffusés 6.( Posters 11.( Dépliants

2.( Panneaux d’affichage 7.( Pièce/théâtre 12.( Spécialiste qui se rend de maison en maison

3.( Enceintes

8.( Mosquées 13.( Regroupement communautaire

4.( Centre de santé 9.( Parents/famille 14.( Formation à l’école

5.( TV

10.( Ne sait pas 15.( Autre(s) (Précisez) _____________________________________________________________

_____________________________________________________________

Quelques questionnaires d'enquête utilisent des filtres; les questions filtres permettent d’éviter des séquences de question qui ne correspondent pas au répondant. Dans l’exemple ci-dessous, le répondant qui n’a jamais été témoin d’un accident par mine passe directement à la question numéro dix-huit et répond sur « ce qu’il ferait s’il était témoin d’un accident » et non sur « ce qu’il a fait  en ayant été témoin».

Q16.Avez-vous déjà été témoin d’un accident par mine ou ENE?

1.( YES

2.( NO [Aller à la Q18]

Q17.(Si oui) Quelle est la première chose que vous avez faite, [Ne pas suggérer les Items]. Noter l’ordre dans lequel les réponses ont été données

1.( S’enfuir

4.( Continuer son chemin 7.( Courir à la victime pour l’aider

2.( Appeler de l’aide médical5.( Appeler des démineurs 8.( Rester immobile et regarder autour de soi

3.( Ne se souvient pas

6.( Autre (Préciser) _____________________________________________________________

Q18.Si un accident se produisait devant vous, quelle est la première chose que vous feriez?

[Ne pas proposer les Items].] Noter l’ordre dans lequel les réponses ont été données

1.( S’enfuir

4.( Continuer son chemin 7.( Courir à la victime pour l’aider

2.( Appeler de l’aide médical5.( Appeler des démineurs 8.( Rester immobile et regarder autour de soi

3.( Ne sait pas

6.( Autre ( Préciser) _____________________________________________________________

Le questionnaire ne pourrait être exactement le même d’une étude à une autre. Le contexte et les évolutions des pratiques font qu’il doit être adapté à chaque pays, à chaque période, à chaque étude. Mais la constitution d’un questionnaire CAP se doit de respecter certaines règles pour pouvoir obtenir et analyser des données de qualité dans un temps limité :

Des questions signalétiques en début de questionnaire 

(A remplir avant de rencontrer l’interviewé)

· Nom du lieu où se déroule linterview + indication de s’il s’agit d’une zone rurale ou urbaine

· Nom du département, de la région, du pays

· Numero de l’échantillon

· Présenter l’étude en quelques mots et precisez qu’elle est anonyme

(A remplir chez l’interviewé)

· Genre de l’interviewé

· Age de l’interviewé

· Situation maritale

· Nombre d’enfants éventuellement

· Occupation principale de l’interviewée

· Langue maternelle

· Langue lue et ecrite

Lors de l’analyse de données, ces questions signalétiques permettent de déterminer les connaissances attitudes et pratiques vis-à-vis du danger des mines en fonction du genre, de l’âge, de l’espace de sociablisation, de l’occupation principale ou bien encore de la zone géographique à laquelle on appartient. Les régulations statistiques qui pourront en ressortir constitueront une base de données aux acteurs du MRE pour adapter et diffuser les messages de prévention.

Les règles de passation doivent être identifiables par les interviewers sur chaque question (Ne pas lire les réponses ; Suggérer les options de réponses ; Précisez le propos de l’interviewé ; etc. )

Les réponses doivent être précodées dans le plus de cas possible.

Cela signifie que l’on doit avoir penser à toutes les modalités de réponses possibles (le pré-test permet d’ailleurs de décourvrir de nouvelles modalités de réponses). Dans L’encadré précédent « Exemples de questions », les réponses possibles ont été préalablement codées :

1.( Messages radiodiffusés 2.( Panneaux d’affichage 3.( Enceintes 4.( Autres réponses L’ensemble des réponses possibles a été prédéfini et l’on a attribué un numéro à chacune des réponses possibles.

Les questions ouvertes doivent être précodées comme les questions fermées mais elles ont de différent qu’elles sont seulement à la disposition de l’interviewer et non proposées à l’interviewé.

Des réponses précodées facilitent la « saisie de données » et permettent un traitement rapide des questionnaires.

Ne pas faire un questionnaire trop long

L'étude peut être conduite dans plus d’une langue, mais dans ce cas chaque questionnaire devra être traduit. Si le questionnaire est traduit dans une langue locale, envisagez une seconde traduction afin de vérifier deux fois l'exactitude de la traduction.

Exemples du terrain : Elaboration du questionnaire

Intervention d’un support méthodologique pour améliorer le questionnaire

CAP au Nord-est de l’Iraq (région du Kurdistan)

Handicap International, Décembre 2008

1. Uniformisation de la passation de questions en indiquant la démarche à suivre sur chaque question:

Ex: « Montrer les images », « Attention! Ne pas lire les options de réponse »

Durant la campagne 1, les questions n’ont pas été posées de la même manière selon les équipes d’enquêteurs. Il y a par exemple eu un amalgame entre questions ouvertes et questions fermées à choix multiples. EX: Dans une équipe d’enquêteurs les modalités de réponses étaient soumises aux interviewés et l’inverse se constatait dans une autre équipe.

2. Changement de la forme du questionnaire pour améliorer la saisie de données sur papier puis sur ordinateur.

Ex: Ajout de cadres, lignes de réponse, numérotation des réponses, etc.

3. Ajout et création de modalités de réponses aux questions ouvertes pour faciliter la saisie de données sur ordinateur et réduire le biais d’interprétation.

Campagne 1: “Q1. Do you know what landmines are? (Please explain it to us)”

Campagne 2: “Q1. Do you know what landmines are? (Show the pictures)

Yes No (Please explain it to us) [ Skip to Q2 ]

Q1.A (If yes) what landmines are? (Be careful, don’t read the answers)

1. Dangerous object/weapon 2. Disables us

3. Kill us/ Lead to death 4. Injure us

5. Tears us into pieces 6. Harms us

7. Explodes 8. Mines

9. Game 10. Other ( Describe)

________________________________________________”

Attention ! les modalités ne sont pas énnoncées par l’interviewer. On ajoutte la modalité  « OTHER » (L’interviewer précise l’expression employée par l’interviewé) . La question devient une « question ouverte à choix multiples » pour faciliter et accélérer la saisie de données (les modalités de réponses ont été crées à partir des réponses données spontanément en campagne 1 et des modalités de réponses proposées dans d’autres études CAP ou dans des campagnes d’« ERM ».

4. Reformulation de quelques questions :

Des questions ont été reformulées car elles amenaient à des résultats aberrants.

Ex: « Did you ever throw things to mines and ERW?» (Campagne 1)

« Did you ever seen someone/ friends throw things to mines/UXO ?» (Campagne 2)

99 % des enfants répondaient à la négative lors de la campagne 1

Ex: « what did you do then? » (Campagne1)

« Do you remember exactly what did you do then? » (Campagne 2)

Pour cette même question posé au futur les réponses étaient données au passé

5. Ouverture de la modalité « OTHER »:

Toutes les questions fermées à choix multiples de la campagne 1 comportaient une modalité « OTHER » qui a souvent été cochée et jamais précisée. Ouvrir la modalité « OTHER » permet d’obtenir de nouvelles informations.

6. Changement de l’ordre des questions: Dans un questionnaire l’ordre des questions doit être en entonnoir. Des questions les plus générales aux questions les plus personnelles. Il faut au possible créer des thèmes et ordonner les questions en fonction si l’on ne souhaite pas confondre l’interviewée.

Six conseils pour élaborer les questions de l’étude 

· 1. Se rappeler du but de l’étude

Chaque question doit correspondre aux objectifs de votre étude. Elles doivent être constituées en référence aux objectifs et aux domaines de l’étude déterminés dans l’étape précédente.

· 2. Si un doute persiste sur l’efficience de la question, effacez-là

Une question ne doit jamais être intégrée au questionnaire parce que l’on n’a pas trouvé de bonne raison de l’effacer…Si l’on ne voit pas en quoi elle peut être bénéfique à la recherche, alors il ne faut pas utiliser la question

· 3. Rendre les questions le plus simple possible

Une question ne doit pas avoir différentes orientations ou interprétations possibles, elle doit se concentrer sur un seul et même sujet. Des phrases trop longues et trop complexes obligent les répondants à retenir de nombreuses informations, ce qui produit généralement des réponses incertaines. Une bonne question est une question qui ne contient pas d’idées complexes, qui reste simple, claire et concise.

· 4. Focaliser – Eviter les questions vagues

Si vous demandez: Quand avez-vous reçu des informations sur le danger des mines? Vous allez obtenir des réponses sur la dernière fois que le répondant a entendu un spot radio allez que vous souhaitiez savoir quand était la première fois que le répondant à réellement reçu de l’info sur le danger des mines. Il faut faire attention aux imprécisions de langue et éviter les doubles négations.

· 5. Eviter les questions qui influencent les réponses (questions biaisées ou leading questions)

Il est trompeur de rédiger une question à laquelle le répondant peut croire qu’il faille répondre « oui ». « Après avoir découvert une mine, appelez les autorités locales est la meilleure chose à faire, êtes-vous d’accord ? » Beaucoup de personnes pensent qu’il est très dangereux de se rendre sur une zone minée ? ». Poser des questions qui influencent les réponses produit des biais et des conséquences quand à la précision des résultats de l’étude.

· 6. Assurer vous que le répondant possède suffisamment d’informations

Demander aux répondants : « en quoi les PEPAM ont été efficaces ? » est moins efficace que : « depuis plusieurs années des programmes d’éducation à la prévention du risque des mines ont été mis en place dans la région. Le saviez-vous ? Si oui, Avez-vous perçu des effets bénéfiques à la mise en place de ces programmes? »

B. Elaborer le plan d’analyse

L'élaboration d'un plan d'analyse vous aidera à examiner profondément les données et assurer que les informations rassemblées sont directement liées aux objectifs de l’étude. Un plan d'analyse de données décrit les étapes et les conditions d'analyse qui seront conduites quand les données seront disponibles.

Des étapes types dans la gestion des données incluent de:

· Parvenir à recueillir des données

· Saisir et nettoyer des données

· Analyser des données

· Interpréter des données

· Sélectionner le format de présentation des données

Votre plan d'analyse de données se doit de détailler les informations suivantes :

· Décrire comment vous conduirez chacun des étapes de la gestion des données

· Spécifier les analyses statistiques qui devront être exécutées (descriptif des essais d'hypothèse influençant des facteurs), y compris les types d'analyse et lié aux essais statistiques;

· Identifier le nombre et les qualifications des personnes qui seront impliquées dans la saisie de données

· Décrire les exigences du logiciel. (EpiInfo ou MODALISA)

EpiInfo est le logiciel de domaine public qui est gratuit et libre d’utilisation. Le logiciel et son manuel peuvent être téléchargés sur le site du Centers for Disease Control. D'autres programmes d'analyse statistiques incluent SPSS, SYSSTAT, STATA, SASS, KwikStat ou MODALISA (dont HI détient la licence) permettent d’analyser les données et de produire les tableaux de données utiles pour le rapport final.

Plus d'informations peuvent être trouvées aux sites Web suivants :

Http: // www.cdc.gov/epiinfo (Epi Renseignements);

Http://www.modalisa.com/

Http://www.epiconcept.fr

Plan d'analyse

Il est préférable de définir dès le départ la nature et la forme de l’analyse des résultats :

• Définition des classes : un indicateur de santé (ou de protection) ou un facteur de risque peut s'exploiter de façon continue ou par classes.

Exemple de définition de classes pour l’âge :

de 0 à 9 ans

de 10 à 19 ans

etc

• Tri à plat : Il permet de visualiser la répartition des données obtenues, d’appréhender la répartition des effectifs et d'orienter vers des regroupements de classes. Il permet aussi de chiffrer les non-réponses et de repérer certaines incohérences.

• Croisements de données : Les croisements utiles seront prévus dans la mesure du possible. Un tableau croisé vide présentera les données attendues.

Attention : Toute interprétation d'un tableau croisé nécessite une analyse statistiqu