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Bulletin de l’amicale des anciens des 40° et 240° RA ‘’SURSUM CORDA’ Le Mot du Présiden t Châlons en Champagne, le 4 janvier 2021 Chers camarades et chères amies, En ce début d’année, je tiens à vous présenter mes vœux les plus sincères. Que ce nouveau millésime apporte à chacun ce qu’il souhaite, que ceux qui souffrent ou qui sont dans la peine retrouvent une certaine sérénité et que tous conservent ou retrouvent la santé. L’année 2020 aura été marquée par la pandémie du COVID 19, avec toutes les difficultés qu’elle a entraînées, tant sur le plan personnel que sur la vie de notre Pays. J’espère que nous parviendrons dans les mois qui viennent à sortir de cette crise majeure qui, n’en doutons pas, laissera des traces pour un temps qu’il est difficile d’imaginer. Cette situation pèse lourdement sur toutes les associations ; pas de réunion, pas d’AG, pas de sortie conviviale, et pour nous, pas ou peu de participation aux activités et cérémonies du régiment…cela ne renforce pas la vitalité de notre amicale. Pour pallier, en partie, ces difficultés, le bureau a décidé d’éditer un « Trait d’Union » un peu plus conséquent. Il se 1 LE - D'UNION LE - D'UNION N° 31 Janvier 2021 SOMMAIRE - Mot du Président p 1 - La bataille de France p 2 - Les brèves….. LE Régiment AUF1

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Bulletin de l’amicale des anciens des 40° et 240° RA ‘’SURSUM CORDA’’

Le

Mot

du

Président

Châlons en Champagne, le 4 janvier 2021Chers camarades et chères amies,

En ce début d’année, je tiens à vous présenter mes vœux les plus sincères. Que ce nouveau millésime apporte à chacun ce qu’il souhaite, que ceux qui souffrent ou qui sont dans la peine retrouvent une certaine sérénité et que tous conservent ou retrouvent la santé.L’année 2020 aura été marquée par la pandémie du COVID 19, avec toutes les difficultés qu’elle a entraînées, tant sur le plan personnel que sur la vie de notre Pays.J’espère que nous parviendrons dans les mois qui viennent à sortir de cette crise majeure qui, n’en doutons pas, laissera des traces pour un temps qu’il est difficile d’imaginer.Cette situation pèse lourdement sur toutes les associations ; pas de réunion, pas d’AG, pas de sortie conviviale, et pour nous, pas ou peu de participation aux activités et cérémonies du régiment…cela ne renforce pas la vitalité de notre amicale.

Pour pallier, en partie, ces difficultés, le bureau a décidé d’éditer un « Trait d’Union » un peu plus conséquent. Il se focalise sur les 80 ans de la bataille d’Haubourdin dont les célébrations prévues ont été annulées 3 jours avant leur tenue. Je remercie Thierry Canamas, auteur de ce bel article.

Concernant l’AG 2021, ne rêvons pas ! Encore une fois elle n’aura pas lieu.En lieu et place des bulletins d’inscriptions pour cette AG, vous recevrez par internet – ou par la poste pour les non-internautes – un projet de PV que je vous demande de nous retourner, approuvé ou non, avant le 30 avril 2021.

Encore une fois, que 2021 soit pour vous et vos familles la meilleure année possible. Bien amicalement. Alain Schantz

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LE - D'UNIONLE - D'UNION

N° 31 – Janvier 2021

SOMMAIRE

- Mot du Président p 1

- La bataille de France p 2- Les brèves….. p 15

- Les activités du 40ème RA p 16

- Edito du Chef de corps p 20

LE Régiment AUF1

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La bataille de France

Pour les 80 ans des combats de mai juin 1940, l'amicale des anciens vous propose de vivre au jour le jour les positions du 40e et 240e

RANA durant la guerre.Rappel: Les 3 groupes (9 batteries) du 40 sont équipés du canon de 75 hippomobile, la 10e

batterie du 4e groupe est équipe du canon de 47, le 5e groupe (3 batteries) du 240 est équipé du canon de 105 court et le 6e

groupe (3 batteries) du 240 est équipé du canon de 155 court.

Hiver 39

9 mai 1940: La veille de l'offensive allemande en Belgique.La 2e DINA est dans le nord de la France. Elle occupe le secteur de Valenciennes (22e RTA et 11er RZ, 1er et 2e groupe du 40e RANA) et St Amand des Eaux (13e RTA, BHR et 3e groupe du 40e RANA). Le 240 est du côté de Bouzonville près de la ligne Maginot. Jusqu'à ce jour, c'est instructions, reconnaissances, constructions de positions de batterie, équipement topographique de la région et préparation à l'entrainement à une marche éventuelle et combats en Belgique.

10 mai 1940 : 1er jourLe 10 mai, alors que le front de Lorraine n'était pas plus animé que de coutume, la Wehrmacht passait à l'attaque à l'ouest.Aux premières heures de la matinée, les troupes allemandes pénétraient aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg. Le gros des formations blindées s'infiltraient à travers les Ardennes pour franchir la Meuse et aller vers la mer pour assurer l'encerclement des troupes alliées (Heinz Guderian).La Wehrmacht lançait à l'attaque 135 divisions, 2600 chars et 3500 avions dont 1500 bombardiers.Les alliés appliquaient en réponse défensive le plan Dyle Breda.Positions du 40e RANA :CR (colonne de ravitaillement TC2) à Vendegis sur Escaillon ;1/40 à Préseau; 2/40 à St Saulve; 3/40 à St Amand les Eaux avec la BHR (Batterie hors rang).Alerte à 8h00: Le 1/40 à Aubry avec le 22e RTA; le 2/40 à Vicq avec le 11e RZ; Le 3/40 et BHR avec le 13e

RTA.Variante du plan D: Les groupes effectuent leur regroupement à l'étape prévue du lendemain. Le 1/40 quitte Aubry à 19h pour l'Ecarlate ; le 2/40 quitte Vicq à 19h pour Blaton (arrivée le 11 à 4h pour les 2 groupes); la BHR suit le 3/40 pour Bury.Le 240 RANA se prépare pour rejoindre le nord et la Belgique.Le soir du même jour, à Londres, le roi demande à Winston Churchill, farouche partisan de la guerre à outrance contre Hitler, d'assumer la fonction de Premier ministre.

11 et 12 mai 1940 : 2e et 3e jourTrès serein, le général Gamelin dans sa Thébaïde de Vincennes était sûr de sa manœuvre Dyle Breda. Il

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faisait actionner depuis la veille les groupes d'armées n°1 et n°5 soit 13 corps d'armée, 41 divisions (600000 hommes). A 14h le 11 mai, au vu des mauvaises nouvelles qui lui parvenaient du canal Albert, le général Prioux (Corps de cavalerie) chargé de couvrir l'installation de la 1re armée dans la trouée de Gembloux appelle le général Blanchard pour lui exprimer les difficultés de la manœuvre Dyle en raison de la supériorité aérienne de la Luftwaffe. Le général Blanchard défend la manœuvre l'Escaut mais le général Billotte maintient le plan Dyle.Pour le 40e RANA (avec la 2e DINA), en raison de la gravité de la situation, les groupements de marche sont supprimés et les étapes doublées. Départ le 12 mai à 14h, étapes de 45 km avec routes étroites, mal pavées et côtes nombreuses et dures. Arrivée le 13 à 8h…Cantonnement du 13 mai matin1/40 à Hennuyère ; 2/40 à Virginal ; 3/40 à Ophain près de Tubize ; la BHR à Tubize.Le personnel et les chevaux sont très fatigués.

13 mai 1940 : 4e jourLe 13 mai, une masse bien ajustée de chars et d'avions crève le front français aux environs de Sedan et pique vers le cœur du pays. Les éléments de combat de première ligne se battent avec opiniâtreté en tentant d'endiguer le flot allemand. Le 40 poursuit sa progression en Belgique. Vers 11 h, le LCL DUTREY commandant le 40e RANA de retour du PC de la 2e DINA (La Marache), réunit les commandants de groupes (CEN FOISSET, CEN de MANHEULE, CEN FLAMMEN) à Tubize : ordre d'effectuer des reconnaissances immédiatement.1/40 région de Cérouze Mousty2/40 région de Chapelle St Lambert3/40 région de RixensartDépart des colonnes à 18 h. Route très dure côte d’Ittre. Arrivée aux positions le 14 au lever du jour, appui des 3 régiments d'infanterie.

14 mai 1940 : 5e jourLe 14 mai, la reine des Pays-Bas, Wilhelmine, et une partie de son gouvernement se réfugient à Londres. Le lendemain, Rotterdam est bombardée et les Pays-Bas capitulent.C'est le début d'une grande bataille qui portera le nom de GEMBLOUX. Elle représente une éphémère victoire tactique qui permet de retarder la progression allemande, se terminant toutefois par une retraite française, mais à quel prix ! Les divisions d'élite telles que la 2e DINA se battront héroïquement.Mais à leur surprise, Hitler ne s'en tient pas là. Conformément au plan du général Erich Von Manstein, le Führer porte son principal effort dans les Ardennes, une région montagneuse qui n'est pas protégée par les efficaces fortifications de la ligne Maginot. C'est ainsi que trois divisions blindées du général Heinz Guderian percent le front français du côté de Sedan.A ce moment, les Allemands ne remportent pas encore la victoire stratégique décisive qu'ils recherchent depuis la percée de Sedan.Pour le 40e RANA, ils effectueront des tirs sur objectifs lointains (voiture : observateur CNE MULTRIER) ouest route de Gembloux et bois des étoiles (Est d'Ottignies). Tirs d'arrêt du 2e groupe vers 21h sur front du 11e Zouaves.Pour information, le CNE MULTRIER cité plus haut a terminé sa carrière comme général de corps d'armée avec la fonction de sous-chef d'état-major de l'armée de terre avec de nombreuses citations et surtout en ayant fait la bataille de France, les FFL, l’Indochine et l'Algérie, il y a des hommes impressionnants.

15 mai 1940 : 6e jourLa bataille de Gembloux est en cours depuis la veille pendant qu’en France la bataille de Stonne dans les Ardennes va débuter. L'atmosphère optimiste au quartier général français est en partie dissipée par les nouvelles que les blindés de Guderian ont atteint Montcornet à moins de 24 km de Laon. Le général Maurice Gamelin en rend compte immédiatement à Edouard Daladier, ministre de la Défense nationale, qui ordonne de contre-attaquer aussitôt.Gamelin répond qu'il n'a plus aucune réserve. L'Armée française a en fait atteint son point de rupture. Guderian reçoit l'ordre de stopper ici, mais après de vigoureuses réclamations il est autorisé à continuer un

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jour de plus.Paris. A 7h30, le Président du Conseil Reynaud téléphone au Premier ministre britannique Winston Churchill pour lui dire :"We have been defeated! We have lost the battle!" (Nous sommes vaincus ! Nous avons perdu la bataille !)Le général Billotte, commandant le 1er Groupe d'armées françaises, décide d'abandonner la ligne de la Dyle par rapport aux attaques de Reichenau. Son supérieur, le général Georges, est d'accord avec la décision et commence maintenant à perdre son sang-froid. À ce stade, Gamelin, le commandant suprême, reste inconscient et confiant. Les forces blindées allemandes poussent en avant, encouragées à tout moment par leurs commandants en ayant un contrôle parfait de la situation. Leur élan est maintenu par cette conduite. Pour le 40e RANA, ils sont au cœur des combats :1/40 FOISSET adapté au bataillon JarryTirs d’arrêt 300m ouest lisières bois des EtoilesTirs 6h en avant de Gembloux ; 7h à 7h30 tirs d’arrêts. Vers 10h tirs du groupe sur le carrefour Est d’Ottignies et nord du bois des Etoiles. Vers 15h, concentration répétée plusieurs fois sur chars au carrefour central d’Ottignies. De 15h30 à 17h tirs de harcèlement sur voie ferrée.2/40 de MANHEULEAu cours de l’après-midi, tirs intenses à hausses décroissantes puis repli vers la Marache, faute de renfort.3/40 FLAMMENTirs d’arrêt sur rive est de la Dyle à hauteur de Limal. Entre 16h30 et 19h, concentration ravin de Limal et région de la Hais. A 14h sur la demande du 5e groupe de 105C tirs sur engins blindés au champ Laurent. Le groupe est en position à Bourgeois.Tirs à partir de 12h et tirs d’arrêt et concentration dans l’après-midi au cours d’attaques ennemies et en particulier dans la région de Limal où les tirs du groupe bouchent un trou produit entre le 13 e RTA et le 11e

Zouave.Vers 19h30, l’ennemi progresse en direction de la 7e batterie qui se prépare à recevoir une attaque rapprochée de chars de l’infanterie. Progression ennemie également en direction des 8e et 9e

batteries dont les emplacements sont respectivement au milieu et à gauche du groupe. Le CNE PATERSON de l’armée britannique couvre avec une section de sa compagnie la 9e

batterie. Le CNE LASFARGUES du 13e RTA contrattaque devant la 7e batterie et dégage le groupe.

A la tombée de la nuit, le groupement se repli à 20h, sur ordre faute, de renfort.

16 mai 1940 : 7e jourLes événements qui se sont déroulés tout au long de la journée du 16 mai 1940 donnent un aperçu de l’état d’esprit et de la situation dans lesquels se trouvait le gouvernement face à la fulgurance de l’offensive allemande qui laissait le Grand quartier général des forces terrestres françaises parfaitement incrédule. Le général Gamelin, commandant en chef des forces alliées, « trouve ces événements incompréhensibles et accuse des éléments communistes de semer le trouble ». Le repli du gouvernement est dès lors envisagé. Cette longue journée du 16 mai 1940 marque bel et bien un tournant. Elle est le prélude au remaniement ministériel du 18 mai qui place le maréchal Pétain à la vice-présidence du Conseil, Daladier aux Affaires étrangères, Mandel à l’Intérieur.Paul Reynaud nommera le 19 mai le général Weygand, commandant en chef des armées, en remplacement du général Gamelin, jugé trop passif.

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Les forces britanniques et françaises qui se sont avancées dans le pays depuis seulement quelques jours commencent à battre en retraite sur la ligne de l'Escaut.Des unités du 17e corps de panzer de Hotht, avec la 7e division panzer de Rommel sont déjà à l'est de Cambrai. Encore, un ordre de stopper est donné aux chars allemands parce que certains des esprits les plus conservateurs au quartier général de l'armée n'acceptent pas que les panzers puissent avancer jusqu'ici sans exposer leurs flancs. En fait, la vitesse de progression s'est protégée elle-même et a semé la confusion parmi les Français. Rommel a capturé depuis le 12 mai 10000 prisonniers et 100 blindés français.Pour le 40e RANA, Le 1/40 est à Maronsart avec le 22e RTA. Le décrochage a commencé dans la nuit très lentement à cause des encombrements et arrêts interminables, installation à Paveau. Mise en batterie à 17h à "les culots" et nombreux tirs d'arrêts jusqu'à 22h sur Lillois-Witersés. Le 2/40 occupe l'extérieur de la Marache. Quelques tirs puis repli sur Watterloo. Bombardements par avions, nombreux hommes et chevaux tués. Le 3/40 décroche dans la nuit et mise en batterie à Haut Ransbeck. Poursuite du repli...

17 mai 1940 : 8e jourAvesnes-sur-Helpe, peu avant 1 heure du matin. Le général allemand Erwin Rommel et ses chars traversent la ville. Il est enthousiaste, il vient de passer la ligne de blockhaus de la frontière en désobéissant aux ordres de l’Etat-major allemand. Rommel écrit dans son journal : "La voie de l’Ouest est désormais ouverte. Nous avions franchi la ligne Maginot ! C’était difficile à croire. Il y a 22 ans, nous étions restés 4 ans et demi devant le même ennemi, avions remporté victoire sur victoire et quand même perdu la guerre. Et voilà que nous nous enfoncions en territoire ennemi. Ce n’était pas qu’un beau rêve. C’était la réalité !". La veille dans la soirée, il a franchi les blockhaus du côté de Clairfayts dans l’Avesnois. Malgré l’obscurité, il décide d’avancer sans attendre pour exploiter cette victoire. Une audace qui lui réussit. Avec ses Panzers, il tombe par hasard sur toute une division motorisée française en train de bivouaquer pour la nuit le long de la route entre Solre-le-Château et Avesnes. Ces soldats français, repliés de Belgique, devaient se sentir en sécurité derrière la frontière, heureux de pouvoir prendre un peu de repos avant d’affronter à nouveau les Allemands.Mais les malheureux sont surpris en plein sommeil. Rommel ordonne à ses chars de faire feu tout en roulant, pour effrayer les Français. "Des centaines et des centaines de soldats et civils sont réveillés en sursaut par le régiment blindé fonçant à toute vitesse… Ils ont le visage déformé par la peur." (Journal de la 7e Panzer division cité par Karl-Heinz Frieser). Rommel entre dans Avesnes-sur-Helpe avec 40 camions français capturés et des centaines de prisonniers. La tactique de Rommel : impressionner et foncer en crachant le feu de tous ses chars même face à un ennemi supérieur. Dans ses mémoires il explique : "Cette méthode que j’avais ordonnée avancer vers l’ennemi en faisant feu s’est avérée remarquable. Elle coûte des munitions, mais épargne des hommes et des chars. Jusqu’ici, l’ennemi n’a pas trouvé de riposte à ce procédé. Ses nerfs lâchent". Mais Rommel se montre très téméraire. Il dépasse Avesnes-sur-Helpe avec ses chars, laissant ses fantassins en finir avec les derniers défenseurs français. Il entend un bruit de moteur dans la nuit et se dit qu’il s’agit de ses Panzer qui le suivent. Malheureusement pour lui, il s’agit de 16 chars français rescapés de la bataille de Flavion en Belgique et qui avaient fait retraite jusque-là. Parmi eux, le redoutable B1 bis. Cette fois, Rommel n’a pas le choix, il doit rebrousser chemin et se battre jusqu’à 4 heures du matin dans les rues d’Avesnes. Les pertes allemandes sont importantes mais finalement un groupe de 3 chars français finit par battre en retraite. Là encore, infatigable, le général Rommel décide de continuer vers Landrecies pour prendre le pont de la ville avant qu’il ne soit détruit par les Français. Une fois encore, il surprend des soldats français qui ne s’attendent pas à voir des Allemands aussi loin derrière la frontière.Pour le 40e RANA, les 1/40 et 2/40 franchissent le canal de Charleroi par le pont de Virginal-Samme. Le 3/40 franchit le canal par le pont de Tubize et la CR (colonne de ravitaillement TC2) par le pont de la Halle.Le 1/40 et le PC du LCL DUTREY sont à l'arrêt à Stéhoux en appui du 13e RTA avec le 3/40.a) 1/40 en position à partir de 14h au nord de la Senne. PC à Château d'Orphain près de Tubize. Nombreux tirs à l'est du canal de Charleroi à partir de 15h. Départ à 23h par Rebec-Rognon et Stankerque. L'itinéraire est bombardé par l'artillerie ennemie.b) 3/40 départ à 1h de Waterloo et arrivée à Tubize vers 8h. Occupation de position à l'ouest de Tubize. Nombreux tirs à l'est du canal de Charleroi à partir de 15h. Départ pour Attre à 22h.Le 2/40 arrive vers 7h au bois de Nieppe. Très nombreux tirs dans l'après-midi et infiltration ennemie vers 18h. Le groupe exécute des tirs sur attaques rapprochées puis départ à 20h en direction de Chièvres.

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18 mai 1940 : 9e jourLe 18 mai 1940, la 4e division cuirassée du colonel de Gaulle reçoit en renfort les 3e et 10e régiments cuirassiers des colonels François et Jacqueminot de Ham, ce qui lui permet d’aligner 155 chars. En face, les Allemands ont également densifié leurs moyens opérationnels. De Gaulle demande à ses officiers d’investir Crécy-sur-Serre et Pouilly-sur-Serre, deux localités qui commandent les ponts de franchissement de la rivière. La 6e armée allemande de Reichenau prend Anvers dans le nord.La 18ème Armée allemande du général Georg von Küchler fait son entrée dans Anvers. Le 19ème Korps motorisé du général Heinz Guderian occupe Saint-Quentin et Péronne.Dans le secteur de la 1ère Armée française, la 7ème Division panzer d'Erwin Rommel atteint Cambrai.Les restes de la 9ème Armée du général André Corap entrent dans la petite ville du Cateau, dans la région de Cambrai.Corap et son état-major, isolés de leurs troupes, sont faits prisonniers par les Allemands. Il est remplacé par le général Henri Giraud.Sur l'Oise, le commandement de sa 7ème Armée française est confié au général Aubert Frère.Cambrai tombe aux mains du 15ème Korps motorisé du général Hermann Hoth.Pour le 40e RANA, la mission principale des 3 groupes est la défense antichar.1/40, mise en batterie à l'ouest du canal de Ath au nord du 2/40 en mission antichars puis occupation vers 17h de positions dans la région du bois du jardin. PC à la ferme du gros mont, tirs à proximité de la Dendre à partir de 18h sur mouvements d'infanterie.2/40, mise en batterie à l'ouest de St Martin (nord de Tongre), quelques tirs sur infanterie.3/40, mise en batterie à Omégnies-Belissart.Les 3 groupes décrochent à 21h et forment une colonne de régiment pour rentrer en France.

19 mai 1940 : 10e jourLe général Weygand, récemment rappelé de son commandement au levant, remplace le général Gamelin à la tête des armées françaises.Les forces allemandes ont stoppé leur progression et se regroupent entre Péronne, prise ce jour, et Saint-Quentin.Quelques éléments des forces du général Guderian continuent cependant d'avancer. Cette journée est utilisée surtout pour remplacer les pertes et reposer les hommes.Le général Rommel convainc son supérieur, le général Hoth, de laisser à sa 7e division de panzer l'occasion d'occuper les hauteurs d'Arras.Pour la première fois la possibilité d'une évacuation du corps expéditionnaire britannique (BEF) est évoquée entre le Général Ironside, chef du Imperial General Staff, et le Général Gort, commandant britannique sur le terrain. Le général Gort rapporte que le commandant du groupe d'armée nord, le général Billotte, ne lui a pas donné d'ordres depuis 8 jours.Le général Ironside se rend ensuite au quartier général du général Billotte proche, et le trouve incapable de prendre une action décisive. Même quand Ironside, bâtit puissamment, le secoue en le tenant par son uniforme cela ne produit aucun effet.Une nouvelle contrattaque blindée française, mené par le colonel de Gaulle, est effectuée vers Laon. Elle fait de bon progrès mais reçoit l'ordre de se retirer avant qu'aucun gain réel ne puisse être effectué.Pour le 40e RANA, le régiment franchit la frontière vers 8h.Le 1/40 en appui du 13e RTA, le PC est à Lecelles. Observatoire est au Fort de Maulde.a) le 1/40 mise en batterie région Cense de Coutant pour la 1re batterie, Cense de choques pour la 2e batterie et rue de chorette pour la 3e batterie.b) le 2/40 en appui du 22e RTA à Lecelles.c) Le 3/40 en appui du 11e RZ, mise en batterie région Vieille église pour la 9e batterie, 7e batterie à Le Corbeau, 8e batterie à Le Pavé avec le PC. Poste d'observation à Clocher de Thun.

20 mai 1940 : 11e jourLes troupes allemandes reprennent leur marche en avant et atteignent l'estuaire de la Somme.Les forces de Guderian prennent Amiens dans la matinée, puis Abbeville dans l'après-midi. La côte de la manche est atteinte à Noyelles en fin de journée.

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Les allemands ont maintenant un couloir d'une trentaine de kilomètres de large qui part des Ardennes pour arriver jusqu’à la Manche. Une quarantaine de divisions alliées sont encerclées dans les Flandres et l'extrême nord de la France.Le général Ironside, chef du Imperial General Staff, ordonne à Lord Gort, chef du corps expéditionnaire britannique, de se mouvoir vers le sud-ouest, par Béthune et Arras, pour se placer à la gauche de l'armée française.Le 40e RANA (et 240) exécute de nombreux tirs lointains en particulier sur les ponts du canal d'Antoing. La 2e batterie est poussées en avant aux lisières est de Lecelles. Nous sommes la veille d'une défense héroïque du Fort de Maulde ou le régiment se distinguera pour son efficacité jusqu'à impressionner l'artillerie de forteresse qui ne peut rien faire.

21 mai 1940 : 12e jourLe général Weygand se rend à Ypres pour la conférence interalliée. Il tente de convaincre les britanniques et les belges du bienfondé de son plan pour désenclaver les troupes encerclées au nord de la France et dans les Flandres. Lord Gort arrive après son départ : les chefs militaires français, belges et britanniques ne trouvent pas de terrain d'entente pour appliquer le plan proposé.Le général Billotte, commandant du groupe d'armées 1, est tué dans un accident d'automobile à la sortie de la conférence. Il était le seul à qui le général Weygand avait expliqué l'intégralité de son plan et il n'a pas eu le temps de passer les instructions concernant celui-ci, empêchant son exécution. Il est remplacé par le général Blanchard. Les forces britanniques tentent une contrattaque sur Arras pour essayer de couper le couloir allemand. Elles tombent sur la 7e Panzer mené par le général Rommel.Au début l'offensive avance bien, principalement grâce à quasi invincibilité des chars britanniques Matilda face aux calibres des chars et des canons antichars allemands. Mais après un moment de panique l'attaque est repoussée, surtout par les canons de 88 anti-aériens allemands utilisés contre les chars britanniques. Les forces britanniques, ayant perdus 36 des 74 chars engagés, sont trop faibles pour recommencer à avancer après ce coup d'arrêt.Les français font de même à Cambrai mais sont également repoussés.Le destroyer français L'Adroit est bombardé et coulé au large de Dunkerque.L'artillerie ennemie entre en action, le fort de Maulde est très fortement bombardé par du gros calibre. Quelques batteries du 40e RANA sont prises à partie. Le 1/40 riposte sur des rassemblements de troupes en mouvement dans la région du canal d'Antoing. Pendant la nuit, de nombreux tirs des 3 groupes sur des infiltrations ennemies en particulier dans la région de Flines-lès- mortagnes et à l'est de l'écluse de Rodignies. La 8e batterie est donnée en renfort de l'armée britannique à Milonfosse.

22 mai 1940 : 13e jourLe plan Weygand est adopté mais inappliqué.Les politiques franco-anglais, dont le Premier ministre Winston Churchill, réunis au château de Vincennes approuvent le plan Weygand mais il ne pourra pas être mis en œuvre. Sur le Front de l’ouest le roi Léopold III limite le retrait prévu de son armée, qui reçoit l’ordre de se replier non plus sur l’Yser mais sur le canal de dérivation de la Lys.Les divisions blindées allemandes qui ont atteint la Manche remontent vers le nord et se dirigent vers Boulogne et Calais. Les Britanniques sont repoussés jusqu’au pont de Vimy et perdent tous les gains de leur attaque de la veille. Les Français tentent une contrattaque au sud-est de Cambrai, mais l’infanterie allemande, qui a enfin rejoint ses panzers, repousse l’offensive.Le Parlement anglais vote l’Emergency Powers Act qui donne les pleins pouvoirs à l’exécutif pour la durée de la guerre.Concernant le 40e RANA, la 2e batterie revient au lever du jour à la Cense de Coutant. Le bombardement au Fort de Maulde continue, la situation est confuse dans la forêt de Raismes. Le 2/40 reconnaît une position éventuelle permettant des tirs sur gisement 3200 millièmes. De nombreux tirs des 3 groupes sont effectués, particulièrement sur Mortagne. La casemate de 75 au Fort de Maulde et la 7e batterie exécutent en particulier des tirs très efficaces sur chars entre Flines-lès-Mortagnes et l'écluse de Rodignies, dont le bloc est tombé entre les mains de l'ennemi.

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23 mai 1940 : 14e jourAdolf Hitler et le maréchal Gerd von Rundstedt, commandant du Groupe d'armées, contre l'avis des généraux Erich von Manstein et Heinz Guderian, ordonnent aux divisions panzers d'Ewald von Kleist de ralentir leur progression.En une semaine, certaines de ces unités panzers ont parcouru plus de 400km, sans se préoccuper de ce qu'elles laissaient à droite ou à gauche, ou de l'accompagnement de l'infanterie, qui éprouve de la peine à suivre le rythme.C'est cette hésitation qui va permettre le réembarquement du corps expéditionnaire britannique et le sauver de l'anéantissement total. Une hésitation qui privera Hitler d'une victoire totale en Europe.L'offensive de la 10ème Armée française du général Robert Altmayer sur la Somme, entre Péronne et Amiens, désormais sans espoir, est arrêtée.Au nord, la 18ème Armée allemande du général Georg von Küchler perce le front belge sur le canal Gand-Terneuzen, qu'elle franchit en force.La 6ème Armée allemande du général Walter von Reichenau perce le front belge, franchit l'Escaut et s'empare de Courtrai.Les groupes du 40e RANA aperçoivent de fortes colonnes ennemies au début de l'après-midi qui franchissent l'Escaut à Antoing et se dirigent vers Rongy. De nombreux tirs sont effectués à limite de portée sur ces colonnes. Le 3/40 est désigné comme groupement d'appui direct du 11e Zouaves qui jusqu'ici en réserve à St Amand les eaux, est engagé à la gauche du 13e RTA, région de Rosult. Le 2/40 est en appui du 22e RTA vers la Tannerie au nord de St Amand. Le 1/40 et 1/105 en appui du 13e RTA dans la région de Saubois. Le Fort de Maulde est de plus en plus bombardé et quelques batteries sont prises à partie par l'artillerie ennemie avec du calibre 105.

24 mai 1940 : 15e jourLes plans pour la contre-offensive alliée dépendent de la capacité des Belges à prendre une importante section du front, mais avec cette pression ils ne pourront pas le faire.Les attaques allemandes sur Boulogne continuent. Plus loin le long de la côte les allemands attaquent aussi Calais. La Royal Navy est en activité afin de soutenir les forces britanniques présentes dans les deux villes. Durant la journée et plus tard dans la nuit, des destroyers sont employés pour évacuer 5000 hommes de Boulogne et au cours des trois jours suivants 2 croiseurs légers et 7 destroyers sont en soutien près de Calais.L'arrêt partiel des principales forces blindées allemandes faites par Rundstedt est confirmé par Hitler. Ils ont atteint la ligne Gravelines - Saint-Omer - Béthune. Bien que les terres au nord d'ici ne conviennent pas pour une action armée, les défenses alliées sont faibles. La pause, qui sera la dernière jusqu'au matin du 27 mai, donne le temps aux Britanniques et aux Français de renforcer cette position et est généralement vue comme étant le déplacement qui rend l'évacuation du BEF possible.À Paris, Le Conseil Suprême de guerre décide de mettre fin à sa participation en Norvège. Ils acceptent de prendre Narvik et de détruire les installations du port avant d'évacuer.Tirs des 1/40 et 2/40 sur colonnes ennemies franchissant le canal d'Antoing et se dirigeant sur la forêt de Rongy; les 2 groupes sont pris à partie. Le bombardement au Fort de Maulde augmente d'intensité. Vers 13h, la 2e DINA sera relevée dans la nuit du 24 au 25. Le 40e RANA sera relevé par le 1/50, le 2/318 et la casemate Maulde mais continue la mission jusqu'à 2h du matin le 25.

25 mai 1940 : 16e jourLe 25 mai 1940 commençait l’une des plus célèbres mais aussi des plus méconnues bataille de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Elle fut pourtant un des tournants les plus importants de la guerre avec des batailles comme celles de Stalingrad ou d’El Alamein. Le sacrifice des soldats français et l’ordre d’Hitler d’arrêter un temps l’offensive sauva l’Angleterre d’une défaite annoncée.Boulogne sur mer est capturé par les troupes allemandes. L'évacuation de la garnison à permit de rapatrier près de 5000 hommes en Angleterre.La Royal Navy contribue à la défense de Calais, toujours attaqués par les allemands, avec 2 croiseurs légers et 7 destroyers.Le front belge s'effondre entre Geluwe et la Lys suite au succès des troupes allemandes à Courtrai.A 17h, Lord Gort, commandant la BEF, annule une poussé vers le sud, prévu dans le plan Weygand, et donne

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l'ordre de repli sur les ports et Dunkerque.Le général Weygand annule son plan à la suite de cette décision, mettant la faute sur le dos des britanniques, alors même que les troupes françaises n'ont effectués elles-mêmes aucune attaque, ni sur la Somme, ni dans les Flandres.Dans le sud, 3 divisions françaises sont engagées par 7 divisions allemandes à Stonne, Tannay et le Mont-Dieu. Les pertes allemandes sont élevées mais les français doivent retraiter. L’état-major britannique présente un rapport au cabinet de guerre intitulé "British Strategy in a Certain Eventuality".Les groupes du 40e RANA se postent à partir de 2h.1/40 et 2/40 dans la forêt de Marchiennes (1/40 aux 3 pucelles) ; 3/40 à Coutiches ; le PC à Bauvignies. Après-midi, reconnaissance de positions dans la région Déchy-Raucourt pour attaque franco-britannique en direction de Péronne.

26 mai 1940 : 17e jourL'Amirauté britannique donne dans l'après-midi, le signal de déclenchement de l'opération Dynamo d'évacuation du corps expéditionnaire. L'amiral Ramsay, qui commande les forces de la Royal Navy basés à Dover, est nommé commandant en chef de l'opération.L'étendue de cette opération n'est pas communiquée clairement aux commandants français locaux, leur donnant l'impression d'être abandonné.Les attaques allemandes sur Calais continuent.La situation de l'armée belge devient de plus en plus critique. Il est évident qu'elle ne pourra plus tenir longtemps. Le roi des belges, Léopold III, refuse de quitter le pays comme le lui demande son gouvernement. Le général Weygand donne l'ordre de réduire les têtes de pont sur la Somme.Départ du 40e RANA entre 6h et 8h du matin à Faumont pour la BHR et le 1/40, bois de Bouyon pour le 2/40 et Monchaux pour le 3/40 la mission est d'interdire à l'ennemie la sortie Est de Carvin. Le 2/40 est attaqué par Stukas vers 13h entre le bois de Bouyon et Mons en Pevelle à la petite vacquerie (de nombreux tués et blessés). A 18h15, un officier de liaison britannique demande l'appui de l'artillerie de la 2e DINA pour les protéger d'attaque contre des chars au sud de Carvin. Le 3/40 reçoit l'ordre de couvrir le flanc gauche de cette attaque en tirant sur la lisière au nord de Carnière. Les batteries et avant-trains du 2/40 sont bombardés par l'artillerie ennemie. Nombreux tués et blessés.

27 mai 1940 : 18e jourLes forces allemandes reprennent leur marche en avant et mettent les alliés en difficulté autour de Lille.Calais capitule face aux assauts allemands vers 16h.L'opération Dynamo commence et plus de 7500 hommes sont évacués dans la journée.A 15h45, Le Roi des belges, Léopold III, décide de capituler. Il envoie le général Deroussaux, qui arrive au contact des allemands à 17h.A 18h05, le général Weygand et le président du conseil, M. Reynaud, reçoivent un avertissement du Roi des belges, les avertissant que l'armée belge va bientôt être forcée de capituler.Certaines troupes françaises se battent encore dans les environs de Lille, c'est le cas pour la 2 e DINA et bien d'autres, ces divisions sacrifiées pour sauver l'évacuation des alliés et principalement des britanniques.Le 1/40 et 2/40 sont en appui du 13e RTA. Poste d'observation en 43/33, tirs dès le matin sur carrefour ouest et sud de Carvin puis le cimetière de Carvin l'après-midi.Le 3/40 en appui du 11e RZ. Dès le lever du jour, les 8e et 9e batteries sont poussées à Thumeries et il exécute de nombreux tirs sur le Bois de l'Epinay et Oignies.Vers 15h, le 3/40, la BHR et les CR (colonnes de ravitaillement) reçoivent l'ordre de se préparer à faire mouvement le plus tôt possible pour se rendre dans la région de Merville. L'exécution est immédiate sauf pour le 3/40 qui reste pour appuyer le 11e RZ, il se replie vers 21h.Le 1/40 se replie vers 19h; le 2/40 protège le décrochage de la 2 e DINA jusqu'à 22h en occupant une position à Attiches (lisière ouest). Nous sommes la veille d'un combat épique dans les faubourgs au sud de Lille.

28 mai 1940 : 19e jourA 0 h 30, Léopold III signe la capitulation de la Belgique, contre l'avis de son gouvernement. Elle devient effective à 4 heures. Cette reddition se fait sans consultations aucune des alliés de la Belgique et met le

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dispositif allié à Dunkerque en grand danger.La reddition de l'armée belge provoque la confusion dans les lignes alliées et les franco britanniques sont obligés de retraiter précipitamment pour éviter de laisser les allemands atteindre les plages de Dunkerque au travers des lignes belges et en prenant Newport.L'opération Dynamo continue. Près de 18 000 hommes sont évacués dans la journée.Un corps français tient encore Lille mais est maintenant coupé des troupes principales à Dunkerque.Des embouteillages considérables sur l'itinéraire unique que doivent emprunter plusieurs divisions suite à l'avance très rapide de l'ennemie. Par Attiches, Seclin, Noyelles les Seclin et Emmerin, le 40 e RANA arrive à Haubourdin le 28 vers 8h.Le régiment devait franchir la deule au Bac en Warin mais cet itinéraire doit être modifié au dernier moment, le pont étant occupé par l'ennemi. Au moment où la tête du régiment devait franchir à Haubourdin le pont sur la Deule, le pont saute et l'ennemi se rapproche sur l'autre rive. Il ne reste que le pont de Sequedin que le 40 tient mais il n'y a pas de déboucher. Le 40RANA se regroupe avec les unités de la 2 e DINA dans Haubourdin où il est pris au piège et encerclé. Il manque le CEN FOISSET et quelques adjoints disparus dans la nuit du 27 au 28 (prisonniers); la BHR et la CR1 et 2 du 3e groupe ont réussi à gagner Dunkerque avec le 6/240 en 155C. C'est le CNE NAGEOTTE qui prend le commandement du 1/40.Des sections et pièces isolées prennent position dans les rues et jardins de la ville pour arrêter la progression de l'ennemi sur le front sud et empêcher l'ennemi sur les fronts nord et ouest, le franchissement sur la Deule.Vers 10h, une section de la 4e batterie disloque un rassemblement de chars ennemis, il riposte par un tir de minnenwerfer. Vers 12h, le CEN de Manheule du 2/40 est blessés grièvement aux poumons par un éclat d'obus. C'est le CNE DUCASSE qui prend le commandement du 2/40.Une tentative de sortie pour gagner la région de la Lys est décidée pour le début de la nuit par le pont de Sequedin pour la 2e DINA. C'est une lutte acharnée entre les fantassins en appui des tirs violents et directs entre français et allemands, les bombardements sont tels que la 5e batterie prise en enfilade est pratiquement décimées, le CDU CNE JOSSET est tué avec les 3/4 de son unité. Toutes les batteries tirent depuis leur position en vain. A 2h, ordre est donné de stopper l'action.

29 mai 1940 : 20e jourLes troupes allemandes entrent dans Ostende et Ypres. Les forces alliées continuent de retraiter. A la fin de la journée, la majorité des troupes britanniques et une grande part des troupes françaises se trouvent dans le périmètre d'évacuation.A Dunkerque, l'amiral Abrial et le général Blanchard reçoivent les instructions officielles pour, enfin, rembarquer les troupes françaises.L'évacuation avec l'opération Dynamo continue par les ports et les plages. Plus de 47 000 britanniques sont évacués dans la journée.Suite au massacre de la 5e batterie au carrefour de l'Heurtebise entre Loos et Haubourdin qui portera longtemps le triste nom de "carrefour du carnage", c'est le LTN de FALVELLY qui prend le commandement de cette unité. Au lever du jour, à l'emplacement de la 5e batterie, il y a un amoncellement et enchevêtrement indescriptible de matériel démoli et de chevaux tués. La veille au soir toutes les batteries avaient appuyées en tirs directs les fantassins en combats de rue au corps à corps. Le 5e groupe en 105C commandé par le CNE FOURMENTY fera l'admiration du général DAME (commandant la 2e DINA) pour son efficacité neutralisant à distance les allemands. Les combats de la nuit ont été d'une rudesse incroyable bloquant 7 divisions allemandes (4 panzers divisions et 3 infanterie divisions).Le 40e RANA et 5/240 prennent part au combat sans esprit de recul soit par section ou pièces isolées fixées, placées en défense rapprochée et en antichars, soit par batterie ou section nomades. Le 1/40 à la briqueterie de Loos (tirs sur Emmerin et alentours) reçoit une attaque rapprochée et se replie dans Haubourdin vers 20h.

30 mai 1940 : 21e jourLa défense de la poche de Dunkerque incombe maintenant totalement à l'armée française.L'attaque allemande est cependant ralentie par la confusion que provoque le redéploiement vers le sud d'une partie des troupes engagées à Dunkerque. La Luftwaffe coule le contre torpilleur français Bourrasque et endommage au moins 3 autres. De nombreuses petites embarcations sont coulées dans la journée. Près de 60 000 hommes sont évacués dans la journée, à parité entre français et britanniques.Le général Juin est fait prisonnier à Lille.

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Les rescapés du 40e RANA et du 5/240e RANA sont encerclés avec leurs camarades fantassins dans Haubourdin. Le général MOLINIE (le plus anciens) prend le commandement de l'ensemble des défenseurs (notamment 2e DINA du général DAME et 5e DINA du général MESNY) et installe son PC avec celui de DAME à la Villa Saint-Gérard. Commence alors un bras de fer avec les allemands car les français ne lâchent rien. Le maire d'Haubourdin James Fleury désespéré et malgré la souffrance du peuple soutient l'action des militaires laissant le destin de la ville entre leurs mains. L'ennemi n'ayant pas obtenu le succès le 29 semble desserrer son étreinte. Un violent bombardement a lieu dans le nord, chacun espère la délivrance. Le clocher est sectionné par un long tir d'un canon anti-char allemand. Les soldats sont épuisés mais résistent toujours. Le haut commandement français parisien sentant le sacrifice et la fin dans le chaudron de Lille demande aux régiments de détruire leurs drapeaux et étendards... (Parmi d'autres régiments, l'étendard du 40e RANA sera provisoirement enterré dans une cache secrète).

31 mai 1940 : 22e jourLe dernier jour de combat pour les défenseurs de la poche de Lille qui permettront à plus de 65000 hommes d'être évacués dans la journée. C'est la plus grosse évacuation qui sera faite en une journée de l'opération Dynamo. A Dunkerque, le général Gort embarque pour Douvres et laisse le général Alexander commander le restant de la BEF à Dunkerque.Le contre torpilleur français Sirocco, sistership du Bourrasque coulé la veille, est coulé par les vedettes rapides S-23 et S-26.De forts combats aériens ont lieux entre la Luftwaffe et la RAF au-dessus des plages et de la ville de Dunkerque. Les pertes sont importantes des 2 cotés mais l'aviation allemande réussit quand même à bombarder les navires qui embarquent et la ville de Dunkerque.Le LCL Justin DUTREY ne supportant pas la reddition se donne la mort à 6h du matin laissant une lettre au CEN FLAMMEN, rescapé du 3e groupe en précisant qu'il sera devant la tombe de JOSSET, le CDU de la 5e batterie tué 2 jours plus tôt. Dans la nécropole nationale d’Haubourdin reposent 1850 soldats français tombés à Lille et dans le Nord en mai 1940. Parmi ces tombes, celles des généraux Dame et Mesny chargés de la défense d’Haubourdin et Loos ainsi que celle du LCL DUTREY.Au même moment à Dunkerque, le COL SEVEZ, chef de corps du 13e RTA qui s'était trouvé bloqué le 30 mai sans pouvoir rejoindre son régiment se charge de réunir les soldats de la 2e DINA qui se trouvent avec lui pour les faire passer en Angleterre. Ils passeront sur l'avant dernier bateau le 4 juin.

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Carrefour du Carnage

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1er juin 1940 : 23e jour

Les honneurs militaires sont rendus à Lille aux défenseurs d'Haubourdin. Eu égard à la brillante conduite du 40e RANA et du 240e

RANA, le général DAME décida qu'une compagnie en armes de la 2e DINA sera fournie par l'Artillerie. Les honneurs militaires sont rendus à Lille aux défenseurs d'Haubourdin.

Les 3 compagnies en armes les déposent sur le parvis de la gare Lille Flandres (2 compagnies de la 2e DINA, 1 compagnie de la 5e DINA).A l'issus, les soldats partent en captivité en Allemagne.

3 juin 1940 : 2e jour après la reddition.Les attaques sur Dunkerque continuent et le périmètre se réduit de plus en plus, ce malgré une contrattaque française dans la journée (40mm Bofors pour la DCA).

L'amirauté britannique estime à 30 000 les soldats restants dans la tête de pont et prévoient les opérations 13

Le 6e groupe du 240e RANA est en partie reconstitué en 155C avec les rescapés de la 2e DINA.

Le général DAME convoque à la villa Saint Gérard les chefs de corps ou remplaçants pour annoncer la nouvelle.A 21h10, ordre est donné de cesser le feu. Presque tous les chefs d'éléments voudraient encore en découdre, certains proposent même de laisser partir ceux qui le désirent. Le général DAME tient à respecter les convenances.

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d'évacuation pour la nuit du 3 au 4 en fonction de ce chiffre. Plus de 26000 hommes sont évacués, mais alors que les arrières-garde se dirigent vers les navires, une foule énorme de retardataires français apparaît de diverses cachettes.Lorsque le dernier navire lève l'ancre le 4 juin à 3h40 il reste encore quelque 40 000 hommes sur les plages et le port de Dunkerque. Le paysage est bouleversé, lunaire, le groupe court le long de la plage pour rejoindre la jetée Est du port de Dunkerque et ne pas perdre le contact, l'étau se resserre, il n'y a déjà plus d'anglais. Le bateau étant situé à l'extrémité de la jetée, les colonnes se scindent en deux car une partie est embarquée d'autorité sur le torpilleur HMS "Speedweel". L'autre partie se jette du parapet pour gagner du temps et rejoindre un bateau de commerce, le "New-Haven".

Dans le même temps, les prisonniers du 40e RANA se déplacent à pied pour rejoindre les stalags et pour les officiers les oflags. Au vu du nombre de captifs, la vigilance allemande ne peut être parfaite, certains en profiteront pour s'évader. Le 2 juin, Adolf Hitler reproche au général Kurt Waeger d'avoir marqué une pause dans sa progression vers Dunkerque et d'avoir rendu les honneurs aux Français la veille, il est limogé sur le champ.

4 juin 1940: retour en France (240 RANA) Tôt dans la matinée, les troupes allemandes entrent dans Dunkerque et capturent les soldats français restés sur place, soit près de 40 000 hommes. La poche de Dunkerque est maintenant complètement conquise. Quelques 340 000 soldats, dont 112 000 français, ont été évacués par l'opération Dynamo. Les équipements lourds sont perdus et la plupart des soldats évacués n'ont même plus de fusils. Les prévisions tablaient sur l'évacuation de 50 000 soldats. L'opération est donc vue comme un triomphe, mais un triomphe qui coûte cher. Près de 80 cargos ou navires de guerre ont été coulés ainsi qu'un nombre très important de petits navires. Des 180 destroyers de la Royal-Navy en septembre 1940, seul 74 sont disponibles. Les autres ont été soit coulés soit endommagés et sont en réparation dans les docks britanniques.La RAF a aussi eu de lourdes pertes avec 80 pilotes tués ou porté disparus. L'aviation allemande a subi des pertes supérieures, mais elle a aussi plus de réserves. Le général Weygand demande aux armées françaises de tenir sur la Somme jusqu'à l'arrivée des réserves le 15 juin.Les gars du 240e RANA qui avaient pu prendre le bateau la veille avaient débarqué à Folkestone puis un train les avait dirigés à Southampton près de Portsmouth. Le 4 juin vers 7h, ils arrivent à Cherbourg où on leur dit qu'ils vont être reformés en Normandie. Les hommes sont dans toutes les tenues avec des vestes anglaises et une barbe de 10 jours. Ils partent en direction de Bernay.

5 juin 1940: 1re bataille de Normandie/regroupement des rescapés du 6/240e RANA et échappés des colonnes de prisonniers.Ce jour, un remaniement ministériel décisif a lieu. Le général De Gaulle (nommé général de brigade à titre temporaire suite à la bataille d'Abbeville, fin mai) est nommé sous-secrétaire d'état à la Guerre. Monsieur Daladier ne fait plus partie du cabinet Reynaud.C'est le début de l'opération Fall Rot (plan rouge). Les opérations allemandes pour la conquête du restant du territoire français commencent par une offensive sur la ligne de la Somme. Les alliés n'ont à leur disposition que 64 divisions, dont une seule britannique, pour couvrir un front de 600 kilomètres de long. Sans réserve, l'armée française est dans une mauvaise situation.Par ailleurs, si l'opération Dynamo a donné un sérieux coup de pouce au moral britannique, le moral français quant à lui a subi un sérieux choc. De nombreux français ont vu la retraite des britanniques comme un abandon du continent. La période de réduction de la poche de Dunkerque a bien été utilisée pour fortifier la ligne de la somme, mais cela est insuffisant pour tenir très longtemps.Le groupe d'armée 3, commandé par le général Besson, tient la ligne sur la Somme. Le groupe d'armée 4, commandé par le général Huntzinger, tient le front sur l'Aisne.Les hommes du 240e RANA (6e groupe) partent à Saint-Aubin le vertueux et peuvent enfin se reposer. Petit à petit, les soldats français qui n'avaient pas embarqué sur les mêmes bateaux et débarqué à Brest rejoignent le groupe. Ils apprennent qu'ils vont être reconstitués à Issoire. Ils n'ont évidemment plus de matériel ni bagage.

CEN ® T CANAMAS

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Vie de l’amicale :

Activités passées   :

7 janvier : vœux régimentaires à l’occasion de la nouvelle année et réunion du bureau. 15 mai : cérémonie de remise des képis et présentation à l’Etendard (en interne en raison à la Covid-19) 27 mai : passation Commandement BAS 28 mai : passation Commandement B2 9 juillet: passation Commandement Régiment. 18 juillet : passation Commandement BCL. 30octobre : cérémonie de remise des képis et présentation à l’Etendard. 31 octobre : remise de béret à la Formation Militaire Initiale du Réserviste (FMIR). 15 novembre : passation Commandement B5.Malheureusement en raison de la Covid-19, depuis cet été la présence de l’Amicale aux différentes activités au Régiment a été réduite au minimum. Merci aux Réservistes amicalistes et à Jacques BONNET 1 er Adjoint au maire de Suippes pour leur présence aux différentes cérémonies où ils représentent dignement notre Amicale. Certaines cérémonies ont dû hélas se tenir en comité plus que restreint au sein du 40e RA, toujours en raison de la crise sanitaire. (Sainte Barbe…). D’autres annulées (Haubourdin…)

Activités à venir   :  

Pour l’instant pas de nouvelle, toute activité future avec la participation de l’amicale est sous réserve de l’évolution ou non de la Covid-19 et des mesures sanitaires qui en découlent, imposées par le gouvernement.

Le mot du TrésorierAppel à Cotisation :Le montant de la cotisation 2021 est inchangé, soit :- 20 € pour les adhérents- 10 € pour les veuvesLes chèques, établis à l'ordre de "Amicale des Anciens des 40° et 240° RA", sont à adresser au trésorier : M. Patrick ELOY 18 rue du Groupe Tritant 51000 CHALONS-EN-CHAMPAGNE

Le mot du secrétaire

Cher(e)s amicalistes,

L’adressage du courrier reste à ce jour un problème récurrent car de plus en plus de courriers nous reviennent sans vraiment de raisons valables. De nos jours, le facteur de service bien souvent remplaçant, ne connait pas sa tournée, ne s’embarrasse pas à chercher et opte pour la solution de facilité, donc de renvoyer le courrier. Soyez donc vigilants sur l’exactitude de vos adresses et surtout…lors de vos changements de résidences souvent liés aux mutations estivales !Et vous savez tous que l’affranchissement augmente chaque année de façon exponentielle. Cela occasionne un travail supplémentaire et un coût supplémentaire.Un petit courriel au secrétaire et tout serait rapidement réglé. En vous remerciant d’avance de votre compréhension.

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Bien amicalement !

Les mots du régiment

Suippes, voie saint Jean, mercredi 2 Septembre, 14h 42 « Alerte char

coin de carreaux 20-53 »Le 40e régiment d’artillerie a réalisé dans le camp de Suippes un contrôle interne de haute intensité du sous groupement tactique d’artillerie (SGTA) de la 3e batterie, équipé du système d’arme CAESAR. Le contrôle s’inscrivait dans le cadre de la mise en condition finale d’un module projeté aux EAU au mois d’octobre. Commandé par le coordonnateur des appuis feux, le SGTA était constitué d’une section de tir à 4 CAESAR et d’une équipe observation avancée.Lors de ce contrôle articulé autour de deux services en campagne de 36 heures chacun, il a été réalisé :

-10 déploiements (dont un de nuit) par service en campagne;-7 mises en batterie rapides ;-68 missions de tirs de jour et de nuit à des portées variables: tirs planifiés, repère tir, tirs d’opportunité, tirs de neutralisation, tirs en dégradé total ;- des mises en situation face à des incidents variés voire cumulés (perte du chef de section, itinéraire piégé par des engins explosifs improvisés, attaque commando) qui ont permis de tester les réactions du SGTA et sa capacité à assurer la continuité des feux en toutes circonstances ;- une séquence de panne ATLAS/SEC et de brouillage GPS permettant de vérifier la maîtrise des savoir-faire topographiques classiques/ SEC ;-un top lune permettant d’établir une cohérence

régimentaire ;-une animation permettant d’évaluer la bonne prise en compte de la population.Sortant des sentiers battus de l’artillerie de camp, ce contrôle organisé par la section OPS du BOI a permis à la 3e batterie de témoigner de ses belles capacités manœuvrières avant son déploiement aux EAU.

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Lune à travers le T16 pendant le

TOP LUNE

incident population

La programmation du 40 e RA   : l’esprit PROACTIF La programmation, au 2esemestre 2020, a été marquée par 3 rendez-vous majeurs : la prise d’alerte de l’échelon national d’urgence (ENU), les MCF FFCI et ENU, la phase de préparation opérationnelle interarmes (POIA) au profit des régiments de mêlée de la brigade.

Compte tenu du lissage des cycles de projections, le régiment a dû réaliser ces missions en l’absence des modules de la BAS (projetée à Djibouti), de la B4 (projetée au Liban) et de la B3 (projetée aux EAU).

Relevant le défi, le 40e RA a assumé avec proactivité cette programmation bien dense, réalisant en particulier au mois d’octobre :

- L’exercice ARGENTAN qui a permis l’entrainement des deux entités indispensables à la conduite de la manœuvre et des feux du régiment, à savoir le FSCC (fire support coordination center) intégrée au CO de la 2eBB et le poste de commandement régimentaire ;- son 2e groupement d’artillerie de l’année, contribuant à préparer et à évaluer les modules armés par la 1re batterie (GA4 CAESAR d’alerte 5 jours sur l’ENU) et par la 2e batterie (GA4 CAESAR qui sera engagé en République de Côte d’Ivoire début 2021).

Le 40e RA n’en oublie pas moins la composante AuF1, dont il détient seul la capacité d’engagement au sein des forces terrestres. Faisant montre de détermination dans l’entretien des savoir-faire pour l’ensemble de ses capacités, c’est avec volontarisme, malgré une programmation déjà bien remplie, qu’il a entrepris un ensemble de formations pour ce matériel ainsi que pour le RATAC. Ce maintien capacitaire, indispensable aujourd’hui, est à mettre en perspective avec les échéances de demain, dans un contexte où l’engagement en haute intensité est de nouveau probable.

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La flamme de l’engagementLe 11 novembre 1920 était installé le Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe.

A l’occasion du centenaire de cet évènement, une « marche commando » a été organisée par l’armée de Terre pour faire parvenir la flamme de Verdun à Paris en 5 étapes.

Le 40e régiment d’artillerie a participé à cette mission entre Fagnières et Dormans après avoir reçu la flamme des mains du chef de corps du 8e RMAT lors d’une cérémonie présidée par le général de division NICOL.

Longue de 55 km, l’étape était répartie en 7 relais de 6 coureurs appartenant à toutes les unités du régiment et renforcés d’un détachement du 501e RCC. Dimanche 8 novembre 2020 - 07h50 – Fagnières, tous les acteurs sont au rendez-vous. Le dispositif médiatique, composé du SIRPA Terre et de l’officier communication du 40e RA, est chargé de couvrir la course durant toute la journée. L’activité est également renforcée de deux motards de la Garde républicaine qui viennent assurer la sécurisation de notre itinéraire.

Enfin, le CO du DMD de la Marne est activé et assure une liaison permanente avec le directeur de tronçon pour suivre l’évolution de la course. En effet, cette épreuve est réalisée dans un contexte sécuritaire particulier prenant en compte le reconfinement mis en place depuis une dizaine de jours ainsi que la menace terroriste actuelle.

La 1re équipe armée par la BAS est prête à s’élancer sur la D3 en direction de la ville de Dormans. Le soleil est au rendez-vous, le vent est nul et le trafic routier est insignifiant. L’allure est bonne, le pas est sûr et personne ne montre de signe de difficulté. Arrivée à hauteur de Matougues, les coureurs transmettent la torche au relai suivant et profitent d’un café au food truck détaché pour l’occasion par le GSBdD de Mailly.La 4e étape se corse de manière significative. En effet, les montées s’enchainent ; les artilleurs ne faiblissent pas et s’entraident pour garder un rythme soutenu.

L’équipe du 5e relai serre les dents et les organismes sont mis à rude épreuve. « On ne lâche rien ! ». Près de 40 km ont été parcourus en 5 heures et nous avons cumulé plus d’une heure d’avance avant d’arriver à Dormans, fin de notre étape.

Le 6e relai, armé par le 501e RCC, maintient la cadence imposée par les cinq équipes qui se sont succédées avant de transmettre la flamme aux derniers coureurs. Cette 7e et dernière portion est la plus longue (9 km) et s’achève par une montée particulièrement exigeante 30 minutes avant que le LCL GARNIER ne transmette, à son tour, la flamme au chef de corps du CENTIAL-51e RI.

Les coureurs n’ont jamais faibli et ont su mettre toute leur énergie dans cette marche commando hautement symbolique.

Ils ont, incontestablement, fait 18

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honneur au régiment.

Vers l’engagement de haute intensité

Depuis l’effondrement du bloc soviétique en 1990 et la disparition d’une menace étatique immédiate, les forces terrestres ont évolué dans un contexte stratégique de « basse intensité » : bien qu’il mette le soldat français aux prises avec un ennemi déterminé dans des engagements parfois particulièrement violents, ce contexte se caractérise par des combats ne visant pas tant la destruction des unités adverses que le gain direct d’une influence politique, le plus souvent par le biais d’une stratégie insurrectionnelle ou contre-insurrectionnelle.

Face à un ennemi fugace, mobile et disséminé

au sein des populations, les forces engagées

Face à un ennemi fugace, mobile et disséminé au sein des populations, les forces engagées ont été amenées tout à la fois à s’alléger et à intégrer aux plus bas niveaux les capacités d’appui et de soutien: le groupement voire le sous-groupement tactique interarmes est devenu l’étalon à partir duquel se mesure l’engagement des forces terrestres en opération.

A ce titre, les régiments d’artillerie se sont essentiellement concentrés sur la préparation opérationnelle de modules légers, adaptés aux contraintes de soutenabilité. Concernant les feux dans la profondeur, cela s’est caractérisé par le développement de la polyvalence des équipes de l’avant – intégrant l’observation des tirs d’artillerie et le guidage aérien - ainsi que par le déploiement d’un nombre restreint de pièces dont l’emploi s’avère essentiellement statique. Pour la composante sol-air, l’accent a été porté vers la complète intégration de la chaîne de coordination des feux avec l’armée de l’Air, dans un contexte de supériorité aérienne amie établie.

Or, la réaffirmation progressive de menaces étatiques tout au long de la dernière décennie témoigne de la nécessité de dépasser ce cadre d’emploi ; les forces terrestres se préparent à présent au combat de « haute intensité », c’est-à-dire à un engagement entre masses de manœuvre cherchant prioritairement à mettre hors de combat la force adverse. A ce titre, il est crucial pour un régiment d’artillerie appartenant à une brigade blindée de consolider les savoir-faire liés à l’action d’ensemble ; ceci présuppose une capacité de manœuvre à l’échelle régimentaire, en mesure d’appuyer par le renseignement et par des feux massifs la manœuvre de la grande unité.

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Pour ce faire, le régiment développe résolument ses capacités dans plusieurs domaines. Actuellement engagés dans une séquence dense d’entraînement, le Fire Support Coordination Centre, le PC régimentaire et le TC2affermissentla capacité de conception, de réalisation et de soutien d’une manœuvres d’artillerie à l’échelle de la brigade ; l’engagement de haute intensité se pensant nécessairement en interallié, cet entraînement intègre une préparation à l’exercice WARFIGHTER, lors duquel sera éprouvée l’interopérabilité franco-américaine à l’échelle d’une division. Au niveau des unités élémentaires, l’enjeu est pris en compte par les exercices de manœuvre à rythme de déploiement élevé, tel que réalisé par la 3e batterie, par la préparation au nouveau

contrôle d’artillerie en mode « haute intensité - testé pour la première fois avec succès par la 1ère batterie – ainsi que par le maintien de la capacité d’appui-feux blindé tout terrain, garantie par l’investissement de la 2e batterie ; l’entraînement spécifique de la BAS au combat en zone urbaine ainsi que l’étude par la 4 e

batterie sur l’optimisation des capacités de lutte anti-drones viennent compléter ce panel d’actions volontaristes.

Tout en capitalisant sur le socle de compétences acquises dans le cadre des opérations actuelles, notamment en matière de connaissances interarmes et interarmées, le régiment a pris la mesure des défis associés à la préparation de l’engagement de haute intensité. Notre détermination à les relever est totale. Haut les cœurs !

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LCL Jean de CarbonnièresChef du BOI du 40e régiment d’artillerie

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Chers anciens,

L’année 2020 nous aura décidément réservé bien des surprises ! La crise sanitaire qui a frappé la France, et le reste du monde, aura vu nos repères quotidiens significativement perturbés. Confinement, autorisation de déplacement, règles de distanciation sociale, arrêt des activités de cohésion : autant de gestes appris collectivement, pour la sécurité de tous, de nos familles, de nos proches, de nos anciens.

Mais l'année 2020, ce fut également la continuation des activités, vaille que vaille ! Le régiment a mis un point d'honneur à maintenir un maximum d'activités de préparation opérationnelle. Car telle est bien la finalité de notre action : l'engagement des artilleurs au service de notre beau pays, la France.

En cette période de fêtes de Noël, ce sont encore une cinquantaine de soldats, sous-officiers et officiers, qui sont déployés avec leurs Caesar aux Emirats Arabes Unis. Ils remplissent une belle mission, je suis fier d'eux et j'ai une pensée particulière pour leurs familles, qui attendent leur retour dans les premières semaines de la nouvelle année 2021.

Cette année 2020 nous aura ainsi appris la résilience, cette capacité que nous devons tous avoir, individuellement et collectivement, à affronter les difficultés, nous redresser et reprendre nos activités normales. En tant que soldats, il est de notre devoir de montrer l'exemple à nos compatriotes, de montrer que, peu importe l'obstacle, il peut être surmonté avec de la cohésion, de l'esprit de corps et une volonté farouche d'avancer et de progresser.

Alors poursuivons nos efforts pour 2021 ! La nouvelle année qui commence doit nous permettre d'envisager l'avenir plus sereinement. C'est ce que je souhaite pour nous tous. Ainsi, en espérant que vous avez tous pu fêter Noël en famille, malgré les circonstances, je vous souhaite chaleureusement une excellente année 2021. Qu'elle vous apporte santé, bonheur et satisfactions en tous genres !

21Hauts les cœurs et en avant ! Sursum Corda !

Cordialement,

Lieutenant-colonel (TA) Tony GarnierChef de corps