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REPUBLIQUE DE GUINEE -------------------- TRAVAIL – JUSTICE - SOLIDARITÉ MINISTERE DE L’AGRICULTURE FEVRIER 2012 Chaïbou MAMANE Expert environnementaliste Tél. (+221) 77 737 3555 E-mail : [email protected] Dakar, Sénégal Projet d’Urgence d’Appui à la Productivité Agricole - Plan de Gestion des Pestes et Pesticides (PGPP) - Rapport provisoire PROJET D’URGENCE D’APPUI A LA PRODUCTIVITE AGRICOLE PLAN DE GESTION DES PESTES ET PESTICIDES RAPPORT FINAL Page 1 / 88 E3057

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REPUBLIQUE DE GUINEE--------------------

TRAVAIL – JUSTICE - SOLIDARITÉ

MINISTERE DE L’AGRICULTURE

FEVRIER 2012

Chaïbou MAMANEExpert environnementaliste

Tél. (+221) 77 737 3555E-mail : [email protected]

Dakar, Sénégal

Projet d’Urgence d’Appui à la Productivité Agricole- Plan de Gestion des Pestes et Pesticides (PGPP) -

 Rapport provisoire 

PROJET D’URGENCE D’APPUI A LA PRODUCTIVITE AGRICOLE

PLAN DE GESTION DES PESTES ET PESTICIDES

RAPPORT FINAL

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TABLE DES MATIERES

I- INTRODUCTION ……………………………………………………………………….…. 3

1.1 Contexte et justification du Projet ………………………………………………………….. 31.2 Objectif de la mission …………………………………………………………………….… 41.3 Résultats attendus ………………………………………………………………………….. 51.4 Approche méthodologique ……………………………………………………………….… 5

II- PRESENTATION DU PROJET ……………………………………………………………...… 7

2.1 Zone d’intervention et ciblage ………………………………………………………….. 72.2 Objectif, résultats attendus et indicateurs de résultats ………………………………… 72.3 Description du projet …………………………………………………………………… 7

III- CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL …………………………………………….... 83.1 Cadre juridique en matière de gestion des pesticides ………………………………...… 83.2 Cadre institutionnel de gestion des pestes et pesticides …………………………….…. 123.3 Synthèse de l’analyse du cadre juridique et institutionnel ………………………….… 16

IV- APPROCHES DE GESTION DES PESTES ET PESTICIDES DANS L’AGRICULTURE ET EN SANTE PUBLIQUE ……………………………………………………………………. 17

4.1 Les principales pestes en agriculture ……………………………………………….… 174.2 Les vecteurs de maladies en santé publique …………………………………….…….. 204.3 Approches de gestion des pestes et pesticides en agriculture ……………………….… 204.4 Approches de gestion en santé publique …………………………………………….…. 23

V- GESTION ET USAGE DES PESTICIDES …………………………………………….…... 245.1 Etat des lieux de la commercialisation des pesticides ……………………………….. 245.2 Appréciation quantitative et qualitative des pesticides utilisés …………………….… 245.3 Utilisation des pesticides …………………………………………………………….… 255.4 Evaluation environnementale et sociale des pratiques actuelles ……………………… 275.5 Impacts négatifs de l'utilisation non contrôlée des pesticides …………………….…… 285.6 Appréciation des connaissances et pratiques dans la gestion des pesticides ……….…. 30

VI- APPRECIATION DE LA MISE EN ŒUVRE DES PGPP EXISTANTS …………….....…. 30VII-PLAN d’ACTION POUR LA GESTION DES PESTES ET DES PESTICIDES DANS LE

CADRE DU PUAPA …………………………………………………………………...…... 317.1 Les problèmes et contraintes prioritaires identifiés …………………………….…….. 317.2 Stratégie d’intervention et plan d’action de gestion des pesticides …………….…..… 317.3 Plan Monitoring - Suivi – Evaluation …………………………………………………. 347.4 Formation des acteurs impliqués dans la gestion des pestes et pesticides ……….……. 397.5 Information et sensibilisation des usagers et de la population …………………….….. 407.6 Coordination du PGPP …………………………………………………………….…… 427.7 Coût des activités proposées dans le PGPP du PUAPA ………………………………. 43

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CONCLUSION ………………………………………………………………………..………….. 46

ANNEXES ………………………………………………………………………………………... 47

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I- INTRODUCTION

1.1 Contexte et justification du Projet

Dans le cadre de la réponse à la crise alimentaire de 2007-2008, la Guinée a bénéficié d’un financement de la Banque Mondiale de 5 millions de dollars US pour la mise en œuvre d’un Projet d’Urgence d’Appui à la Productivité Agricole (PUAPA). Suite aux changements politiques de fin 2008, seulement 2 millions de dollars US ont pu être décaissés en fin 2010. Ainsi, ce projet a permis au cours des campagnes 2009 et 2010 (i) l’approvisionnement de 23.825 producteurs en semences de riz (488 tonnes), en engrais (299 tonnes), en pesticides ( 2610 litres), et (ii) la réhabilitation d’un des ouvrages régulateurs du périmètre irrigué de Koba. Ces actions ont abouti à la mise en valeur de 8075 hectares de riz, à une amélioration du rendement de riz chez les paysans bénéficiaires qui est passé de 1,3 à 2,8 tonnes/ha soit 138% en Basse Guinée; de 1,5 à 2,4 tonnes/ha soit 60% en Haute Guinée et de 1,3 à 2,5 soit 92% en Guinée Forestière. Le reliquat du financement, soit 3 millions de dollars, a été mobilisé pour financer l’achat et la distribution de 1800 tonnes d’engrais, 2000 tonnes de semences et 15000 litres de pesticides pour la campagne 2011.

La Guinée a enregistré une bonne récolte en 2010, mais l'insécurité alimentaire demeure encore une préoccupation majeure pour le pays. Comparativement à 2009, la production céréalière totale a connu une croissance d'environ 7%. En dépit de cette bonne récolte, l'accès à l’alimentation est affecté négativement par des prix élevés. Suite à une forte dépréciation du Franc-Guinéen, le prix du riz, l'aliment de base des Guinéens, a plus que doublé entre 2006 et 2007. Depuis lors, les prix du riz ont généralement suivi une tendance à la hausse, alimentant l'inflation et ont sérieusement érodés le pouvoir d'achat et l'accès à l'alimentation des populations urbaines et rurales. L'inflation des prix à la consommation est estimée avoir atteint 15% en 2010, en hausse de 9% en 2009, tirée par une dépréciation du franc guinéen et la montée continue du prix du riz.

La proportion de la population rurale vivant en dessous du seuil de pauvreté est de 63%, contre 31% pour la population urbaine, avec une prévalence élevée de la pauvreté notamment chez les femmes. La vulnérabilité des ménages aux chocs négatifs est également élevée. Un grand nombre de personnes sont exposées à l'insécurité alimentaire et à la malnutrition.

Compte tenu de ce qui précède, le pays est dans un besoin urgent de prendre des mesures immédiates pour atténuer l'impact de la hausse des prix alimentaires sur les ménages les plus pauvres et donc de renforcer les capacités de production alimentaire. En outre les instruments développés par le Programme d’Urgence de la Productivité Agricole pour accélérer l’amélioration de la productivité du riz ont montré leur efficacité et les résultats obtenus sont très encourageants. Cela justifie d’amplifier ce programme et de l’étendre à des filières autres que le riz. Ce projet d’appui à la productivité agricole s’inscrit donc dans la mise en œuvre du Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA), dont notamment les programmes prioritaires relatifs à la production rizicole et à la diversification des productions vivrières.

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Dans le cadre de ce projet, il est prévu entre autre de réhabiliter des anciens périmètres irrigués et de mettre à la disposition des producteurs des paquets technologiques composés de semences, des engrais et des produits phytosanitaires (herbicides). Toutefois, avec l’intensification des cultures et la réhabilitation des périmètres irrigués, il existe de risques réels de pollution des composantes environnementales en présence (sol, eau, air) et de prolifération de maladies liées à l’eau (propagation des moustiques principalement des espèces d’Anophèles). En effet, les périmètres irrigués sont des gîtes par excellence pour les moustiques agents vecteurs du paludisme et de la filariose. Ces maladies invalidantes ont des conséquences considérables sur la productivité agricole et sur le cadre de vie des populations. Ce qui pourrait induire la nécessité d’utilisation de pesticides ou d’autres méthodes de contrôle du fait de l’augmentation des insectes vecteurs et des populations de déprédateurs.

Cependant, l’utilisation des pesticides ou d’autres méthodes non intégrées dans le cadre du contrôle des insectes vecteurs et/ou ravageurs peut causer dépendamment de leur nature et leur mode d’utilisation, des dommages sociaux, sanitaires et environnementaux pouvant affecter négativement les objectifs du projet.

Afin de prévenir et gérer les risques sanitaires et environnementaux liés à l’utilisation des produits phytosanitaires dans le cadre du PUAPA, le présent Plan de Gestion des Pestes et des Pesticides (PGPP) a été élaboré, conformément à la politique opérationnelle 4.09 Lutte antiparasitaire de la Banque Mondiale ainsi qu’à la règlementation nationale en matière d’environnement et de gestion de pesticides. En effet, la politique opérationnelle 4.09 vise la promotion de l’utilisation des méthodes de contrôle biologique ou environnemental et la réduction à la dépendance aux pesticides synthétiques chimiques et de s’assurer que les risques sanitaires et environnementaux associés aux pesticides sont réduits.

1.2 Objectif de la mission

La mission porte sur l’élaboration du Plan de Gestion des Pestes et Pesticides du Projet d’Urgence d’Appui à la Productivité Agricole. Elle a pour objectif général de prévenir ou d’atténuer les effets des pestes et pesticides sur l’environnement humain et de proposer un cadre de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides.

De façon spécifique, il s’agit :

d’identifier l’ensemble des risques potentiels sur le plan environnemental et sanitaire au regard des interventions envisagées dans le cadre du Projet et relatifs à l’usage des pesticides ;

de proposer un plan cadre de gestion des pestes et pesticides ;

de définir les dispositions institutionnelles de suivi et de surveillance à prendre avant, pendant et après la mise en œuvre du Projet et la réalisation des activités pour supprimer ou atténuer les impacts environnementaux.

1.3 Résultats attendus

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Les principaux résultats attendus de l’étude sont :

l’environnement initial de la zone d’utilité publique du Projet est pré-caractérisé. Cette caractérisation doit comporter les informations de base sur la lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides ;

le cadre légal et réglementaire de lutte anti parasitaire est analysé au regard de la législation nationale et des normes de la Banque mondiale ; 

le Plan de gestion des pestes et des pesticides est actualisé, adapté à la zone d’action du Projet et les mesures d’atténuation correspondantes sont identifiées et budgétisées ;

une stratégie de lutte contre les Anophèles est définie et budgétisée ;

les besoins de renforcement des capacités sont détaillés et chiffrés (coûts).

1.4 Approche méthodologique

Pour accomplir convenablement son mandat dans le souci de satisfaire les attentes du client, le consultant a déployé une méthodologie articulée autour des phases imbriquées et complémentaires suivantes :

Phase 1 : Recherche documentaire

La recherche documentaire a été menée dans les différentes structures qui, de par leurs activités, sont potentiellement détentrices d'informations utiles à l’élaboration du Plan de Gestion des Pestes et Pesticides du Programme d’Urgence d’Appui à la Productivité Agricole (Coordination du projet, Ministère en charge de l’environnement, Ministère en charge de l’agriculture, Ministère en charge de la santé, Institutions de formation et de recherche, opérateurs privés, etc.).

La revue documentaire a porté sur les documents du projet, les plans de gestion des pestes et pesticides des projets existants en Guinée (en particulier le PGPP du WAAPP), les textes législatifs et règlementaires relatifs à la lutte antiparasitaire et à la gestion des pesticides, à la protection de l’environnement, les rapports d’études d’impact environnemental e t s oc i a l réalisés dans les zones d’intervention du projet et pour des types d’activités similaires, les données biophysiques, etc.

Phase 2 : Rencontre et entretiens avec les acteurs institutionnels

Des entretiens ont eu lieu avec la Coordination du projet, la Direction de l’environnement, le Service National de la Protection des végétaux et Denrées Stockées, le Ministère en charge de la santé, Laboratoires et institutions de formation et de recherche, opérateurs privés chargés d’importation et/ou de distribution des pesticides, ONG sanitaires et environnementales ; Organisations de Producteurs ; Partenaires au Développement, etc.

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Il importe aussi de noter que le consultant a rencontré tous les principaux acteurs impliqués dans le Projet lors d’un atelier tenu du 26 au 30 décembre 2011 à Kindia.

Phase 3 : Investigations de terrainDes investigations de terrain ont été conduites dans certaines des Préfectures ciblés par le Projet Préfecture de Kindia (Basse Guinée), Préfecture de Mamou (Moyenne Guinée) et Préfecture de Kouroussa (Haute Guinée). Ces différentes visites de terrains ont été l’occasion de :

(i) Identifier les paramètres indispensables à la caractérisation des sites d’intervention du Projet à travers des observations directes de terrain et des entretiens avec les services déconcentrés, les organisations paysannes et les producteurs.

(ii) Inventorier les principaux ravageurs des cultures par des observations directes et des entretiens avec les acteurs de terrain ;

(iii) Déterminer les types de pesticides utilisés, les sources d’approvisionnement, les modes de stockages, les méthodes d’usage de ces pesticides, etc. à travers des focus groupes, des entretiens semi structurés avec des producteurs, des services déconcentrés de l’agriculture, ainsi que des observations directes ;

(iv) Evaluer le niveau de connaissance des producteurs sur les risques sanitaires et environnementaux liés à l’utilisation des pesticides, ainsi les moyens de prévention et de protection utilisés par des focus groupes avec des producteurs et des observations directes ;

(v) Evaluer le niveau de connaissance et d’application des solutions alternatives et de gestion intégrée des pestes au niveau des producteurs des zones d’intervention du Projet à partir des focus groupes avec des producteurs et des observations directes ;

(vi) Recueillir des informations auprès des formations sanitaires des zones d’intervention du Projet sur les maladies vectorielles d’origine hydrique, les moyens de lutte préventive et les capacités de prise en charge des malades, les cas d’empoisonnement aux pesticides et les capacités de prise en charge, etc.

Phase 4 : Analyse des données et élaboration du rapport provisoire du PGPP

L’ensemble des informations collectées dans les trois phases précédentes ont été synthétisées et analysées afin de  rédiger le présent rapport.

II-PRESENTATION DU PROJET

2.1 Zone d’intervention et ciblage

Le Projet vise une couverture nationale, tout en se concentrera sur un nombre limité de préfectures,

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en fonction de ses moyens et de son avantage comparatif face aux interventions d’autres partenaires avec qui des synergies et complémentarités seront recherchées pour répondre au mieux aux besoins prioritaires et spécialisés des différents acteurs des filières retenues. Le PUAPA-2 couvrira alors dix sept préfectures réparties dans les quatre régions naturelles (zones agro-écologiques), en tenant compte des leçons apprises, des potentialités de développement et des acquis enregistrés, à savoir : Basse Guinée (Préfectures de Boké, Boffa, Kindia et Forécariah) ; Moyenne Guinée (Préfectures Mamou, Pita et Tougué) Haute Guinée (Préfectures de Kankan, Siguiri, Mandiana et Kouroussa) ; Guinée Forestière (Préfectures de N’Zérékoré, Lola, Beyla, Yomou et Kissidougou). Le choix est guidé aussi par la priorité retenue par le Gouvernement dans sa PNDA-Vision 2015 qui sous-entend une contribution à la sécurité alimentaire des ménages. Le ciblage des bénéficiaires se fera en fonction du système de production dominant dans les localités. Quatre (4) filières ont été retenues en raison de leur importance dans l'alimentation de la population guinéenne. Ces productions qui sont pratiquées/cultivées et consommées par la grande majorité des petits producteurs constituent aussi une source de revenus pour les femmes. Ces filières sont : le riz, le mais, le manioc et la volaille traditionnelle.

2.2 Objectif, résultats attendus et indicateurs de résultatsL’objectif de développement du projet est d’améliorer la productivité des principaux produits alimentaires de la Guinée. Quatre principaux résultats sont attendus du projet, à savoir : (i) l’accroissement de 25% du rendement au champ du riz, du mais et du manioc (ii) réduction de 50% du taux de mortalité de la volaille traditionnelle (iii) accroissement en volume d’au moins 25% des productions alimentaires ciblées par le projet dans sa zone d’intervention ; (iv) accroissement d’au moins 10% des volumes de production agricole transformée dans la zone du projet

2.3 Description du projet

Le Programme d’Urgence d’Appui à la Productivité Agricole comprend trois composantes :

Composante 1: Réhabilitation et gestion des infrastructures d’irrigation – elle vise à accroître les superficies irriguées et s’assurer de leur exploitation de manière optimale et durable. Le choix des sites d’intervention dans le cadre du projet se fera selon des critères qui ont été adoptés par la partie nationale au cours de la mission d’identification/préparation du projet. Ces critères incluent : (a) les engagements antérieures des organisations paysannes dans le sens d’une gestion durable des aménagements, (b) le potentiel de gain de production induit; et (c) le coût unitaire de réhabilitation. Sur la base de ces critères, le projet financera les activités relatives à (i) la remise en état d’aménagements hydro agricoles permettant l’irrigation de 3620 ha de superficies (ii) la mise en place des infrastructures post-récolte (iii) la gestion de l’eau et la gestion durable des infrastructures réhabilitées (périmètres, magasins).

Composante 2 - Développement et Valorisation de la Production Agricole Vivrière – elle vise à améliorer l’accès des populations rurales aux facteurs de productions et aux équipements de

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transformation leur permettant d’augmenter les rendements des productions alimentaires ciblés et d’accroitre la capacité de transformation desdites productions. La composante a deux sous composantes.

Composante 3: Renforcement des Capacités et Gestion du Projet - elle vise à améliorer la disponibilité et la qualité des services au profit des producteurs dans les zones cibles d’intervention du projet et la mise en place d’un système efficace et efficient de gestion, de suivi et d’évaluation du projet.

III- CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL

3.1. Cadre juridique en matière de gestion des pesticides

Le cadre juridique en matière de gestion des pestes et des pesticides comprend d’une part, les accords, traités et conventions internationaux ratifiés par la Guinée, et d’autre part les textes législatifs et réglementaires nationaux.

3.1.1 Accords, traités et conventions internationaux ratifiés par la Guinée

La Guinée a ratifié ou signé plusieurs instruments juridiques internationaux concernés par la gestion des pestes et des pesticides :

La Convention de Stockholm sur la Protection de la santé humaine et de l’environnement contre les Polluants Organiques Persistants (POPs)

Cette convention vise à protéger la santé humaine et l’environnement de l’effet de douze POPs reconnus de grande toxicité, dont neuf sont des pesticides utilisés pour lutter efficacement contre les ravageurs des cultures. Dans l’application de son Plan National de Mise en Œuvre (PNMO), la convention veut interdire et éliminer l’usage de 12 polluants organiques rémanents (annexe A : Aldrine, Dieldrine, etc.), limiter la production et l’utilisation d’autres POPs (annexe B : DDT, etc.), gérer les stocks et les déchets, réglementer les mouvements transfrontaliers de ces pesticides. Elle se base sur l’approche de précaution qui a été énoncée en 1992 dans le principe 15 de la Déclaration de Rio de la CNUED.

La Convention de l'Organisation Internationale de Lutte Contre le criquet Migrateur Africain (OICMA)

Elle vise à mener sur le plan international, une lutte préventive contre le criquet migrateur africain et étendre cette lutte contre d'autres espèces d'acridiens migrateurs.

La Convention internationale pour la protection des végétaux

Elle a été adoptée à Rome en décembre 1951 et vise le maintien et l’intensification de la coopération internationale pour lutter contre les parasites et les maladies des plantes et des produits végétaux, et pour empêcher leur introduction et leur propagation au-delà des frontières nationales.

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La Convention phytosanitaire pour l’Afrique au sud du Sahara

Cette convention a été adoptée le 29 juillet 1954. Elle vise à empêcher l'introduction des maladies, insectes nuisibles et autres ennemis des végétaux dans les régions de l'Afrique situées au Sud du Sahara, les éliminer ou les combattre lorsqu'ils sont présents dans cette région et empêcher la propagation.

La Convention phytosanitaire pour l’Afrique

Elle a été adoptée à Kinshasa le 13 septembre 1967. Elle a été élaborée dans le but de combattre et éliminer les maladies des plantes en Afrique et prévenir l'apparition de maladies nouvelles.

La Convention de Rotterdam

Elle porte sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l’objet de commerce international. Elle a été adoptée le 10 septembre 1998. Son principal objectif est d’encourager le partage des responsabilités et la coopération entre les Parties dans le domaine du commerce international de certains produits chimiques, afin de protéger la santé des personnes et l’environnement contre les dommages éventuels, et afin de contribuer à l’utilisation écologiquement rationnelle des produits (chimiques interdits ou strictement contrôlés, préparations des pesticides extrêmement dangereuses).

La Convention de Bâle

Elle porte sur le Contrôle des mouvements transfrontières des déchets dangereux et de leur élimination : elle a été adoptée le 22 mars 1989. Elle définit les obligations des États parties dans le but de :

- réduire les mouvements transfrontières de déchets soumis à la convention et fixer un minimum compatible avec une gestion écologiquement rationnelle de ces déchets,

- réduire au minimum la production et la toxicité de déchets dangereux et assurer leur gestion écologiquement rationnelle le plus près possible du lieu de production,

- aider les pays en développement à assurer la gestion écologiquement rationnelle des déchets dangereux et des autres déchets qu'ils produisent.

La Convention de Bamako

Elle porte sur l’interdiction d’importer des déchets dangereux en Afrique et le contrôle de leurs mouvements transfrontaliers : elle a été adoptée le 30 janvier 1991. Elle engage les parties prenantes à prendre des mesures juridiques, administratives et autres appropriées sur les territoires, relevant de leur juridiction, en vue d'interdire l'importation en Afrique de tous les déchets dangereux pour quelque raison que ce soit en provenance des parties non contractantes.

Le Règlement C/REG.3/5/2008

Il porte sur l’harmonisation des règles régissant l’homologation des pesticides dans l’espace CEDEAO. Il a été adopté lors de la soixantième session ordinaire du Conseil des Ministres de la CEDEAO à Abuja les 17 et 18 Mai 2008. Le but de cette réglementation commune est de :

protéger les populations et l’environnement Ouest Africain contre les dangers potentiels de l’utilisation des pesticides ;

faciliter le commerce intra et inter-états des pesticides, à travers la mise en place de règles

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et de principes acceptés de commun accord au niveau régional pour démanteler les barrières commerciales ;

faciliter à un accès convenable et à temps des pesticides de qualité aux paysans ; contribuer à la création d’un climat propice à l’investissement privé dans l’industrie des

pesticides, et ; promouvoir le partenariat public-privé.

Ce règlement s’applique à toutes les activités impliquant l’expérimentation, aussi bien que l’autorisation, le commerce, l’utilisation et le contrôle des pesticides et bio-pesticides dans les états membres.

La règlementation Commune du CILSS

La Réglementation commune aux états membres du CILSS sur l´homologation des pesticides (en abrégé Réglementation commune), permet aux pays de pratiquer une lutte chimique judicieuse et respectueuse de l´environnement, ceci dans le cadre d´une approche de gestion intégrée des nuisibles des cultures. La Réglementation commune concerne les produits formulés. En ce sens, elle est unique dans le monde. Elle constitue un atout important pour les pays du CILSS car dans le domaine de la gestion des pesticides elle remplace les homologations nationales. La Réglementation commune définit les domaines suivants de l´homologation des pesticides :

- le champ d´application et les domaines de compétence ;- les conditions et procédures d´homologation d´une formulation ;- la protection des données confidentielles ;- l´information, l´étiquetage et l´emballage ;- l´expérimentation ;- le contrôle ;- la composition, les attributions et le fonctionnement du Comité Sahélien des Pesticides.

Elle a été adoptée par le Conseil des Ministres du CILSS en décembre 1999 lors de sa 34e session à N’Djamena par la résolution n°8/34/CM/99.

Le Comité Phytosanitaire des Pays de la zone Humide de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (CPH/AOC)

Le CPH/AOC est une structure similaire au Comité Sahélien des Pesticides ayant les mêmes missions pour les pays membres de la zone Humide de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

3.1.2 Textes législatifs et réglementaires nationaux

Au niveau national, plusieurs textes relatifs aux pesticides ont été pris dont les principaux sont les suivants :

la Loi L/92/028/CTRN du 06 Août 1992 instituant la législation sur les pesticides promulguée en 1992. Elle a pour objectif la mise en œuvre d’une politique nationale à l’égard des produits phytosanitaires et, notamment, le contrôle de l’importation, de la mise sur le marché, de l’étiquetage, de l’utilisation, de l’expérimentation, du stockage et de l’élimination des produits périmés ainsi que de la fabrication, de la formulation, du conditionnement ou du reconditionnement et du transport desdits produits.

le Décret D/94/044/PRG/SGG portant application de la Loi L/92/028/CTRN du 6 Août 1992 portant législation sur les pesticides, en date du 22 Mars 1994. Il définit le rôle des

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Services de la Protection des Végétaux dans l’application de la Loi, précise les attributions et la composition du Comité National des Pesticides et fixe la procédure d’homologation, les infractions et pénalités.

le Décret D/97/287/PRG/SGG, en date de 24 décembre 1997, règlementant la gestion et le contrôle des substances chimiques nocives et dangereuses en République de Guinée. Il réglemente la production, l’importation, la commercialisation, le transit et la circulation sur le territoire national des substances chimiques nocives et dangereuses. Ce décret classe les substances chimiques nocives et dangereuses en quatre classes en fonction de leur dangerosité (classe 1 : substances chimiques extrêmement dangereuses ; classe 2 : substances chimiques très dangereuses ; classe 3 : substances chimiques modérément dangereuses ; classe 4 : substances chimiques légèrement dangereuses.

l’Arrêté n°2011/8130/MA/CAB/DRH portant nomination des Inspecteurs Phytosanitaires du Service National de la Protection des Végétaux et des Denrées Stockées.

l’Arrêté n° 095/6205/MAEF/SGG/95 du 07 Novembre 1995 portant nomination des membres du Comité National des Pesticides, modifié par l’Arrêté n° 2010/1839/MA/CAB du 12 mai 2010.

l’Arrêté n°5710/MAEF/SGG/96 relatif aux mesures transitoires d’application d’homologation des pesticides.

l’Arrêté n° 5711/MAEF/SGG/96 du 03 octobre 1996 relatif aux dossiers d’homologation des pesticides.

l’Arrêté n° 5712/MAEF/SGG/96 du 03 octobre 1996 relatif à l’agrément professionnel requis pour l’application des pesticides par des prestataires de service.

l’Arrêté n° 5713 /MAEF/SGG/96 du 03 octobre 1996 relatif à la protection des travailleurs exposés aux produits phytosanitaires.

l’Arrêté n° 5714/MAEF/SGG/96 du 03 octobre 1996 relatif à la licence professionnelle requise pour l’importation, le reconditionnement et la mise sur le marché des pesticides.

l’Arrêté n° 5715/MAEF/SGG/96 du 03 octobre 1996 relatif à l’expérimentation des pesticides en vue de l’homologation.

l’Arrêté n° 5716/MAEF/SGG/96 du 03 octobre 1996 relatif à l’étiquetage et l’emballage des pesticides.

l’Arrêté n° 315/MAE/SGG/2000 relatif à l’autorisation provisoire de vente de produits

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phytosanitaires

l’Arrêté n° 316/MAE/SGG/2000 portant mesures et dispositions à prendre pour le transport, le stockage et la distribution des produits phytosanitaires.

l’Arrêté n° 317/MAE/SGG/2001 du 1er Février 2001 relatif à la liste des produits bénéficiant de mesures transitoires pour l’homologation de produits phytosanitaires.

l’Arrêté n° 2395/MAE/SGG/2001 du 06 Juin 2001 portant restriction et/ou interdiction d’usage de substances actives en agriculture. l’arrêté établit la liste des substances actives dont l’utilisation en agriculture en Guinée est soit interdite, soit soumise à restriction. Cette liste tient compte des dispositions particulières des Conventions de Rotterdam et de Stockholm en matière de gestion des produits chimiques dangereux.

3.2. Cadre institutionnel de gestion des pestes et pesticides

La lutte anti-vectorielle et la gestion des pesticides  en Guinée impliquent plusieurs institutions publiques, parapubliques et privées : Ministère chargé de l’Environnement, Ministère de l’Agriculture, Ministère de la Santé ; Ministère de l’Elevage, Laboratoires et Institutions de recherche, Collectivités Locales, Opérateurs Privés, Organisations de Producteurs, ONG sanitaires et environnementales, populations. Les structures responsables du suivi des instruments de gestion des pesticides en Guinée sont :

3.2.1.Service National de la Protection des végétaux et des Denrées Stockées

Le Ministère de l’Agriculture à travers le Service National de la Protection des végétaux et des Denrées Stockée (SNPV/DS) est l'acteur principal dans la gestion des pestes et des pesticides en Guinée. Le SNPV/DS est chargé de :

élaborer et mettre en œuvre la politique nationale en matière protection des végétaux, et relativement aux produits phytosanitaires de :

faire une estimation des besoins en pesticides (insecticides, fongicides, nématicides, acaricides, raticides, régulateurs de croissance etc.) et en matériels de traitement ;

fournir aux utilisateurs de pesticides les conseils pour leur utilisation efficace et sans danger pour l’homme et l’environnement ;

élaborer et faire appliquer tous les textes relatifs à la formulation, la fabrication, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des pesticides ;

inventorier et caractériser les pesticides distribués et commercialisés en Guinée ; appliquer les conventions internationales ratifiées par la Guinée et le code international de

conduite pour la distribution et l’utilisation des pesticides de la FAO ; rédiger et publier un index phytosanitaire national ; inventorier les pesticides obsolètes et périmés ; délivrer des permis d’importation de pesticides déjà homologués ou autorisés à la vente;

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assurer le secrétariat du comité des pesticides ; examiner toutes les demandes d’homologation, d’agréments professionnels adressés au

comité national des pesticides ; inventorier les ravageurs des cultures, évaluer leurs dégâts et développer les méthodes de

lutte appropriées ; rechercher et identifier les principales espèces de mauvaises herbes et conseiller sur les

méthodes de lutte.

3.2.2.Comité national des pesticides

Le Comité national des pesticides a été créé par la Loi L/92/028/CTRN du 06 Août 1992 instituant la législation sur les pesticides. Ses attributions, telles que définies par le Décret D/94/044/PRG/SGG portant application de la Loi L/92/028/CTRN du 6 Août 1992 portant législation sur les pesticides, en date du 22 Mars 1994, consiste à :

Proposer les principes et les orientations générales de la réglementation des pesticides ; Examiner les risques de toxicité à l'égard de l'homme, des animaux et de l'environnement

des produits visés à l'Article 2 de la loi n° L/92/028/CTRN du 6 Août 1992 ; Proposer éventuellement au Ministre chargé de l'Agriculture une liste de pesticides

d'emploi interdit ou limité compte tenu des risques évoqués à l'alinéa précédent ; Proposer au Ministre chargé de l'Agriculture toutes les mesures susceptibles de contribuer à

la normalisation, à la définition et à l'établissement des conditions et modalités d'emploi des pesticides concernés par la loi n° L/92/028/CTRN du 6 Août 1992 eu égards à leur efficacité et à leurs inconvénients de tous ordres ;

Définir les méthodes de contrôle de la composition et de la qualité des produits soumis à autorisations ou à homologation, procède à leur évaluation ;

Recevoir, examiner et tenir les demandes d’autorisation et d’homologation ; Emettre un avis sur les demandes de licences mentionnées à l’Article 10 de la loi n°

L/92/028/CTRN du 6 Août 1992 ; Recourir le cas échéant, à des expertises réalisées par des laboratoires agréés par le

Ministère chargé de l'Agriculture ; Donner son avis sur toutes les questions que lui soumettent les Ministres intéressés.

Le Comité National des Pesticides est composé de plusieurs institutions notamment le Service National de la Protection des Végétaux qui en assure la Présidence, la Direction Nationale de l’Environnement qui assure la Vice-Présidence, l’Institut de Recherche Agronomique de Guinée (IRAG), la Direction Nationale des Douanes, le Ministère de la santé, de la Sécurité, la Chambre Nationale de l’Agriculture, la Chambre Nationale du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, etc.

3.2.3.Agence Nationale de Promotion Rurale et du Conseil Agricole (ANPROCA) Elle est entre autres, chargé de :

Participer à l’expérimentation des pesticides en milieu paysan ; Assurer la vulgarisation des itinéraires techniques mis au point pour l’utilisation des

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pesticides homologués ; Participer au contrôle périodique des pesticides utilisés en milieu paysan et en informer les

services techniques.Il faut signaler que la coordination du PUAPA sera assurée par la Direction Générale de ANPROCA, ce qui facilitera le suivi de la mise en œuvre du PGPP sur le terrain.

3.2.4.Direction Nationale de l’hygiène Publique La Direction Nationale de l’hygiène Publique, récemment mise en place au sein du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, a notamment pour attribution de veiller au respect des normes de qualité de l'eau de consommation, de l'hygiène du milieu, de l'habitat et de l'utilisation des insecticides dans la lutte antivectorielle en santé publique.

3.2.5.Direction Nationale de la Prévention et de la lutte contre les Pollutions et Nuisances (DNPLPN)

La Direction Nationale de la Prévention et de la lutte contre les Pollutions et Nuisances a pour mission la conception, l’élaboration et la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de prévention et de lutte contre toutes les formes de pollutions et nuisances.

3.2.6. Institut de Recherche Agronomique de Guinée (IRAG)  L’IRAG est un établissement Public doté de la personnalité morale et jouit de l’autonomie de gestion administrative et financière. Il met en œuvre la politique de développement du Ministère de l’Agriculture en matière de recherche. De façon spécifique, il est entre autres, chargé de :

Mettre en œuvre les expérimentations en stations de pesticides soumis à homologation ou à autorisation provisoire de vente, en collaboration avec le Laboratoire National de Protection des Végétaux ;

Mettre les résultats à la disposition du Service National de la Protection des Végétaux et des Denrées Stockées ;

Mener des recherches dans le cadre de la lutte contre l’enherbement dans les différents éco systèmes rizicoles.

3.2.7.Laboratoire National de Protection des VégétauxPlacé sous l’autorité du Service National de la Protection des Végétaux et des Denrées Stockées, le Laboratoire National de Protection des Végétaux est chargé, entre autres, de :

inventorier les ravageurs des cultures, évaluer leurs dégâts et développer les méthodes de lutte appropriées ;

rechercher et identifier les principales espèces de mauvaises herbes et conseiller sur les méthodes de lutte ;

mettre en œuvre les expérimentations en stations de pesticides soumis à homologation ou à autorisation provisoire de vente, en collaboration avec l’IRAG.

3.2.8.Centre d’Etude et de Recherche Environnementale (CERE)

Le Centre d’Etude et de Recherche en Environnement (CERE) de l’Université de Conakry a été

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créé le 14 mai 1993 par arrêté ministériel No 93/2482/PRG/SGG/93 pour répondre à un certain nombre de préoccupations nationales en matière d’Environnement. Il étudie, entre autres, la qualité de l’air, de l’eau et du sol. Depuis 1997, il effectue un suivi régulier de l’eau dans trois (3) des quatre (4) régions écoclimatiques de la Guinée : la Guinée Maritime, la Moyenne Guinée et la Haute Guinée.

Il dispose d’un laboratoire central comprenant un laboratoire de Chimie inorganique, un laboratoire de Chimie Organique, un laboratoire de Microbiologie tous bien équipés et prêts pour une très prochaine accréditation. Ces laboratoires sont reliés à une salle de réception des échantillons pour enregistrement et distribution dans les différents laboratoires. En outre, le laboratoire Central possède une grande salle de préparation et d’instrumentation disposant de chromatographes (phase liquide à haute performance et phase gazeuse) ainsi que d’un spectromètre à absorption atomique.

3.2.9.Association des Producteurs, Importateurs et Distributeurs d’Intrants Agricoles (APIDIA)

Afin de promouvoir le secteur privé, l’État a favorisé l’émergence d’un réseau de distributeurs agréés, regroupés au sein de l’Association des Producteurs, Importateurs et Distributeurs d’Intrants Agricoles (APIDIA). Malheureusement, cette association n’est pas fonctionnelle. On ne connait pas avec précision le nombre d’opérateurs agréés actuellement en guinée, mais leur nombre dépasse la vingtaine concernant l’importation et la distribution des pesticides (SAREF International, SPECIA, Tidiane Agriculture, etc.) et 33 agents privés de traitement phytosanitaire (APTP) pour l’application sans risque des pesticides.

3.2.10. Confédération Nationale des Organisations Paysannes de Guinée (CNOPG)

Après le désengagement de l’Etat, il s’est révélé assez vite que les « entrepreneurs » privés n’étaient pas prêts à prendre la relève et à assurer le développement du secteur agricole. Il est apparu que les producteurs agricoles demeurent incontournables, parce que les exploitations familiales, aussi traditionnelles soient-elles, assurent encore l’essentiel de la production agricole. Il existe plusieurs organisations professionnelles très fortes regroupant toutes les organisations professionnelles des secteurs de l’agriculture : la confédération nationale des organisations paysanne de Guinée (CNOPG).

La CNOPG, en tant qu’interlocutrice des organisations paysannes en Guinée, vise les objectifs suivants :

Assurer la représentation des OP et défendre leurs intérêts, Créer les conditions favorables pour le développement socio-économique des OP, Appuyer la structuration à tous les niveaux, Informer les OP des enjeux des politiques nationales, sous régionales et internationales, Renforcer les capacités économiques des OP en leur favorisant l’accès à des ressources

financières,

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3.3. Synthèse de l’analyse du cadre juridique et institutionnel

L’analyse du cadre législatif et réglementaire en matière de gestion de pestes et pesticides montre que la Guinée dispose d’un arsenal juridique relativement complet. Toutefois, la plupart de ces textes sont méconnus des principaux acteurs et souffrent pour la plupart d’une insuffisance d’application. En plus, certains de ces textes ne sont pas en conformité avec les règlementations sous régionales (CEDEAO, CILSS, CPH/AOC) auxquelles la Guinée a adhérées, notamment en ce qui concerne l’homologation des produits phytosanitaires. D’où la nécessité :

d’une réactualisation de certains textes en vue de les mettre en conformité avec les exigences de la CEDEO (et du CILSS) en la matière.

d’une large diffusion de ces textes auprès principaux des acteurs, en particulier, et de la population guinéenne, en général ;

des efforts dans l’application de ces textes par les services compétents.

A ce propos, il est important de préciser que dans le cadre de la Composante 1: Politique, réglementation et Coopération régionale du WAAPP de la République du Guinée, notamment la sous composante 1.1 : Harmonisation des textes nationaux avec la réglementation de la CEDEAO, il est prévu de : (i) appuyer la Direction Nationale de l’Agriculture dans l’actualisation et la mise en conformité des règlementations nationales en matière des pesticides et autres produits de protection des produits des cultures par rapport à celles de la CEDEAO ; (ii) appuyer l’internalisation des règlementations élaborées, le suivi et le contrôle du respect de la règlementation au travers la vulgarisation et la diffusion des textes auprès de la DNA, de l’IRAG, du SNPV, de l’université, des ONG, des OPs et le secteur privé (importateurs et distributeurs d’intrants agricoles).

Aussi, compte tenu de la complémentarité entre le WAAPP et le PUAPA et pour des raisons d’optimisation des ressources les coûts relatifs à la réactualisation, à la diffusion et à l’application des textes relatifs à la gestion des pestes et pesticides ne seront pas pris en compte dans le cadre de ce PGPP.

Sur le plan institutionnel, le Comité National des Pesticides, regroupant les principales institutions concernées par la gestion des pesticides, constitue un cadre approprié de concertation pour la coordination des interventions des différents acteurs. Malheureusement, on relève des insuffisances dans ce domaine. En effet, le CNP ne se réunit pas régulièrement. En outre, il ne semble pas exister une collaboration entre le Ministère de l’Agriculture et celui de l’Environnement en matière de gestion des pesticides obsolètes et de suivi des impacts des produits phytosanitaires sur l’environnement. En plus, la collaboration entre le Ministère de l’Agriculture et le Ministère de la Santé ne semble pas encore effective pour le diagnostic et le traitement en cas d’intoxication par les pesticides, ainsi que le suivi médical des applicateurs des pesticides. A l’heure actuelle, l’intoxication liée aux pesticides n’existe pas dans le Système National d’Information Sanitaire

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(SNIS). L’existence d’une telle collaboration aurait permis d’identifier le besoin de formation de personnel médical pouvant intervenir en cas d’intoxication par les pesticides et d’intégrer ces statistiques dans le SNIS.

Par ailleurs, il n’existe pas de cadre d’échange entre le SNPV/DS, les Producteurs, Importateurs et Distributeurs des produits phytosanitaires, et les organisations des producteurs (consommateurs).

IV- APPROCHES DE GESTION DES PESTES ET PESTICIDES DANS L’AGRICULTURE ET EN SANTE PUBLIQUE

4.1 Les principales pestes en agriculture

Le PUAPA a retenu trois principales spéculations en raison de leur importance dans l'alimentation de la population guinéenne à savoir le riz, le mais et le manioc. Cependant, ces spéculations font l’objet d’attaques par plusieurs déprédateurs aux différents niveaux de leur évolution. Le tableau n°1 suivant résume les principaux nuisibles de ces cultures qu’on retrouve dans lez zones d’intervention du PUAPA.

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Tableau 1   : Principaux nuisibles des principales cultures en République de Guinée

Cultures Nuisibles Zones affectées (régions) EnvergureRIZ Insectes (végétation)

Trichispa sericeae-coléoptèreSesamia calamistis-lépidoptèreSpodoptera exempta-lépidoptèreDiopsis thoracica-diptèreChenilles urticantes (non encore identifiées)Dopsis longicornisCrustacées-crabesAdventicesMaladiesPuricularioseHelminthoporioseRongeursAulacode (agouti)SourisPhacochèreStocksRhizopera dominica-coléoptèreSitotroga ceréalella-lépidoptèreSitophilus oryzae

Boké-Haute GuinéeBasse Guinée-Moyenne GuinéeTout le paysBasse Guinée-Haute Guinée-Guinée forestièreBokéForetBasse GuinéeTout le pays

Tout le pays

Tout le paysTout le paysHaute Guinée et Guinée forestière

Tout le paysTout le pays

45%10% – 20%30%-40%20%60%75%-30%-----

25% à 50%10%

MAIS Insectes (végétation)Sesamia calamistis-lépidoptèreBusseola fusca-lépidoptèreEldama saccharina-lépidoptèreChilo partellus-lépidoptèreZonocerus variegatus-orthoptèreMauvaises herbesStocks

Basse Guinée-Moyenne Guinée-Haute GuinéeBasse Guinée-Moyenne Guinée-Haute GuinéeBasse Guinée-Moyenne Guinée-Haute Guinée

Tout le paysTout le pays

10%-20%

15%-25%-

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Sitophilus oryzae-coléoptèreProstéphanus truncatus-coléoptèreSitotroga ceréalella-lépidoptèreTribolium castaneum-coléoptère

Tout le paysBasse Guinée-Moyenne Guinée-Haute GuinéeTout le paysTout le pays

25%-60%30%-80%10%-20%-

MANIOC Insectes (végétation)Zonocerus variégatus-orthoptèreMononychellus tanajoa-acarienPhenacoccus malihoti-homoptèreMaladiesMosaique (MAM)Collectotrichum spSclerotium rolfsiStocksAraecerus fasciculatus-coléoptèreProstephanus truncates-coléoptèreDinoderus minutes-coléoptère

Tout le paysTout le paysTout le pays

Tout le paysTout le paysTout le pays

Basse Guinée-Moyenne Guinée-Haute GuinéeMoyenne Guinée- Basse Guinée-Haute GuinéeBasse Guinée-Haute Guinée

50%-70%25%-30%25%-60%

20%-30%10%-18%10%-15%

60%30%-80%25%-30%

Source   :SNPV/DS

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4.2 Les vecteurs de maladies en santé publique

Le PUAPA prévoit le financement de la réhabilitation des systèmes d’irrigation et infrastructures de drainage sur 28 sites pour un total de 3620 hectares de superficies. Ce qui va favoriser le développement de plusieurs vecteurs de maladies d’origine hydrique, notamment le paludisme.

Le paludisme constitue le premier problème de santé publique en Guinée. Bien que toute la population soit exposée au risque, les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes constituent les couches les plus vulnérables. Selon l’Annuaire statistique 2005 du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, le paludisme représentait chez les moins de 5 ans plus de 31% des consultations, 25% des hospitalisations et 14% des décès hospitaliers. Plus de 943 000 cas de paludisme ont été notifiés par les structures sanitaires en 2006 dont 33 % chez les moins de 5 ans.

La saison pluvieuse est la période où le plus grand nombre de cas est enregistré avec des pics en juillet et août.

Les principaux vecteurs responsables de l’infection sont l’A. gambiae (prédominant) et A. funestus. L’espèce plasmodiale la plus couramment rencontrée est le Plasmodium falciparum (98%) qui est responsable du paludisme grave. Les autres espèces sont le Plasmodium malariae 1.5% et le Plasmodium ovalae 0.5%.

Les régions de la Guinée Forestière (à forêt dense) et de la Basse – Guinée (marécageuse) sont les plus affectées avec des taux allant jusqu’à 244%°. Celles de savane (Haute - Guinée) et de montagnes (Moyenne - Guinée) sont les moins touchées avec des incidences annuelles respectives de 53 %° et 86%°.

4.3 Approches de gestion des pestes et pesticides en agriculture

Afin de combattre les différentes pestes, les principales stratégies généralement utilisées s’articulent autour de la lutte préventive, la lutte curative et la lutte intégrée.

Lutte préventive

La lutte préventive est beaucoup plus utilisée dans le cadre de la lutte contre les criquets, avec des moyens matériels et humains, ainsi qu’un système de surveillance mis en place à cet effet, grâce à l’appui des partenaires techniques et financiers. Quant aux autres pestes, elles sont généralement suivies par les producteurs eux-mêmes, les services régionaux et préfectoraux de la protection des végétaux et des denrées stockées, de l’agriculture et d’ANPROCA. Ce suivi local permet d’identifier précocement les pestes, les zones à risques d’infestation et de préparer conséquemment la lutte curative.

Par ailleurs, il faudra signaler aussi le choix des variétés les plus résistantes ou tolérantes aux ravageurs, le traitement des semences (sélection variétale/semences de qualité conditionnées) et des récoltes pour la conservation comme méthode de lutte préventive.

La lutte curative

Dans le cadre de la lutte curative, plusieurs méthodes sont utilisées :

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La méthode chimique   : elle constitue la méthode la plus employée en Guinée. Les traitements chimiques sur les cultures pluviales sont généralement réalisés par les brigadiers phytosanitaires, les services régionaux et préfectoraux de la Protection des Végétaux et des Denrées Stockées. Les applications se font soit par des camions équipés de pulvérisateurs et ou par voie aérienne. Ces applications se font généralement dans le respect des paramètres de traitement, mais sans distinction de la cible. Par contre, les mesures de protection des applicateurs sont insuffisantes.

Quant aux périmètres rizicoles et maraîchers, ils sont directement traités par les ADC, les APTP et les producteurs eux-mêmes aussi bien pour les semences, les ravageurs des fruits et légumes, les récoltes stockées, que pour les épandages des herbicides du riz. Si les ADC et les APTP sont généralement bien formés sur les bonnes pratiques de protection des végétaux, les producteurs ne maîtrisent (respectent) pas toujours les modes opératoires et ne portent généralement pas des mesures de protection lors des applications. Ce qui les expose à des risques sanitaires liés à ces produits. Dans certains cas, les producteurs (groupements) font appel aux services régionaux et préfectoraux de la Protection des Végétaux et des Denrées Stockées.

Par ailleurs, il faut également noter l’expérience de la lutte étagée ciblée dans le cadre du Projet Coton Kankan à l’Est et au Nord de la Guinée (Gaoual-Koundara). Le principe de base de la LEC est l’emploi de doses réduites de pesticides par rapport aux doses lors des applications calendaires non raisonnées.

S’agissant des produits utilisés, on trouve généralement des insecticides et des herbicides, ainsi que des fongicides, acaricides, rodenticides et des régulateurs de croissance, dans une moindre mesure.

La lutte mécanique : elle est développée dans les différentes zones d’intervention du PUAPA

La lutte culturale : Plusieurs méthodes de lutte culturale sont recensées dans les zones du projet et concernent principalement le riz :

- Contre les oiseaux granivores : respect du calendrier cultural, notamment synchronisation des dates de repiquage pour limiter la période de maturation ;

- Arrachage et brûlage des plants malades ;- Arrachage et brûlage des hôtes alternatifs (les riz sauvages, Echinocloa stagnina et d’autres

graminées)- Brûlage des chaumes de la campagne précédente ;- Utilisation de variétés résistantes (riz).

Il importe de souligner que la sélection variétale, la lutte mécanique et la lutte culturale semblent être les méthodes de lutte les plus privilégiées par les producteurs. Ce choix s’expliquerait par la relative cherté des produits phytosanitaires.

La lutte biologique : Elle consiste en la régulation naturelle des populations de ravageurs par l’introduction de leurs prédateurs et parasites dans le même milieu. Des initiatives de lutte biologique ont été développées à partir de 1986, suite à une forte indice de la cochenille farineuse du manioc, Phenacoccus manihoti, du grand capucin du mais et de l’acarie vert du manioc. Ainsi, il

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a été crée au sein de l’ancienne Division Protection des Végétaux, le Programme Guinéen de lutte Biologique grâce au soutien scientifique de l’IITA et à l’assistance technique de la GTZ.

Le programme Guinéen de lutte Biologique s’inscrit dans le programme régional de lutte contre les mouches des fruits en Afrique de l’Ouest, qui est une initiative de la Banque Mondiale (BM), de l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) et du Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), initiative financée par la BM et l’Union Européenne (UE). Cette initiative a pour but de permettre à l’IITA-CIRAD de commencer à disséminer dans les pays (Cote d’Ivoire, Sénégal, Mali, Burkina, Ghana, Guinée) producteurs de mangues, les méthodes de suivi et de lutte contre les mouches des fruits (en particulier Bactrocera invadens) développées dans des vergers-pilote au Nord et au centre du Bénin. Ce programme fonctionnel a permis l’étude de quelques nuisibles et de procéder à l’élevage et aux lâchers de quelques ennemis naturels pour leur contrôle. Ce programme est intervenu dans les trois régions naturelles de la Guinée à l’exception de la Guinée forestière.

Ces initiatives de lutte biologique ont connu de bons résultats sur le terrain. Cinq composantes techniques étaient particulièrement étudiées : la systématique des principales espèces de mouches, le piégeage de détection, les méthodes de lutte actuelle, les méthodes de lutte à mettre au point, les composantes socioéconomiques de la filière mangue. L’expérience avec le grand capucin du maïs en moyenne et basse guinée était prometteuse avec les premiers résultats positifs. L’interruption du financement n’a pas permis de faire assez d’élevage en laboratoire.

Dans le cadre du PGPP du WAAPP,  il a été proposé: (i) la poursuite de l’inventaire des nuisibles des cultures et des denrées stockées ainsi que leurs ennemis naturels potentiels ; (ii) le financement d’activités d’élevage et de lâchers d’ennemis naturels des pestes ; (iii) l’élaboration d’un plan stratégique de lutte anti vectorielle à la suite de la définition de la politique. Si cette proposition a été retenu et au regard de la synergie qu’il y’a entre les deux projets, on pourrait également envisager de faire des lâchers d’ennemis naturels, élevés dans le cadre de WAAPP, sur les sites de PUAPA.

La lutte intégrée   : La lutte intégrée est une stratégie adoptée pour la lutte contre les pestes dans la plupart des pays de la sous-région, notamment au Mali où la démarche CEP/GIPD a été adoptée dans le Programme d’Appui aux Services Agricoles et aux Organisations Paysannes (PASAOP), financé par la Banque Mondiale. Les paysans qui ont participé à la CEP/GIPD ont acquis une vaste gamme de techniques agronomiques et ont diminué de façon drastique les quantités de pesticides utilisées dans la production.

En Guinée, elle a été introduite dans le cadre du Programme de Gestion Intégrée de la Production et des Déprédateurs (GEF/GIPD) à travers les Champs Ecoles Producteurs (CEP). Cette méthode met l’accent sur la pratique, une compréhension basée sur l’expérience des mécanismes physiques, biologiques et écologiques qui sous-tendent les méthodes de production améliorées, notamment la gestion de la fertilité du sol et les méthodes alternatives pour le contrôle des ravageurs.

Le programme intervient dans les préfectures de Kankan, Mandiana et Siguiri. Il est coordonné par le SNPV-DS. A ce jour, le programme a permis :

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- La formation de 26 formateurs (facilitateurs) en GIPD, dont 11 de Kankan, 5 de Mandiana et 10 de Siguiri ;

- La formation de 26 facilitateurs en commercialisation et qualité des produits agricoles ;- La mise en place de 23 champs écoles producteurs (CEP), l’équipement et l’encadrement de

345 producteurs constitués en 15 groupements de cultures maraichères.

Il est prévu la mise en place des CEP pour les producteurs de riz au cours de la campagne agricole 2012.

Compte tenu des résultats positifs enregistrés dans tous les pays qui ont expérimenté la méthode CEP/GIPD, voire des perspectives de son institutionnalisation nationale, il a été proposé d’étendre l’expérience ci-dessus en cours dans les sites des périmètres irrigués des préfectures d’intervention du PUAPA dans la Moyenne Guinée et la Guinée Forestière.

4.4 Approches de gestion en santé publique

Dans les documents de politique nationale de prévention du paludisme, la lutte anti-larvaire et l’assainissement du cadre de vie ont été préconisées, toutefois, les interventions les concernant sont encore à l’état embryonnaire. Elles sont entreprises par le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP). Les interventions sont essentiellement orientées vers :

- la prise en charge des cas simple de paludisme avec une CTA, compte tenu de la résistance actuellement observée du plasmodium aux antipaludiques ordinaires (chloroquine) ;

- la prévention du paludisme chez la femme enceinte par le traitement préventif intermittent ;

- l'utilisation des moustiquaires imprégnées d'insecticides (MII) et d'autres matériaux imprégnés d'insecticides ; et

- la gestion de l'environnement.

Par ailleurs, il existe des services d’hygiène dans les régions administratives qui ne disposent pas suffisamment de moyens de lutte. Leurs actions se limitent essentiellement à des traitements ponctuels sur les marchés publics ou à la demande des particuliers pour des pulvérisations intra domiciliaires. Les APTP interviennent également dans l’assainissement des habitations.

Afin d’assurer une lutte anti-larvaire efficace, il s’avère nécessaire de créer un cadre de collaboration multisectoriel (Ministères de la Santé et de l’Hygiène Publique, Ministère de l’Intérieure avec les collectivités locales, Ministère de l’environnement, Ministère de la Constructions et d’Urbanisme, Ministère de l’Agriculture…).

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V- GESTION ET USAGE DES PESTICIDES

5.1 Etat des lieux de la commercialisation des pesticides

Le circuit de distribution et de commercialisation des pesticides repose essentiellement sur le secteur informel. En effet, il existe très peu d’opérateurs privés professionnels qui sont agréés dans cette activité. Ce r ta ins d ’en t re eux d i sposen t de s po in t s de ven tes ou des dé ta i l l an t s à l ’ i n té r i eur du pays . Toutefois, la grande majorité des commerçants et magasiniers du secteur effectue une vente anarchique, incontrôlée et non autorisée sur des places publiques, sans être inquiétés par les services de la Protection des Végétaux et des Denrées Stockées. Cette situation constitue un véritable danger pour les producteurs, les populations mais aussi pour les vendeurs eux même car ne sachant pas exactement la dangerosité des produits qu’ils manipulent.

Concernant les producteurs qui appartiennent à une OP, l’acquisition de produits phytosanitaires s’opère par l’intermédiaire de l’organisation ou par la fédération qui l’acquièrent, des sociétés spécialisées dans la fabrication et/ou distribution, des produits phytosanitaires. Ces sociétés fournissent au moins 44% des pesticides du marché. Cependant, certains producteurs font leurs achats individuellement auprès des revendeurs et la plupart d’entre eux affirment ne pas connaître la nature précise du produit acheté et de se fier au conseil du vendeur. Cette méthode d’achat des produits phytosanitaires encourage l’utilisation de pesticides interdits tels que les POPs et autres produits chimiques dangereux. Les producteurs achètent principalement auprès des marchands ambulants aux marchés hebdomadaires.

Le contrôle effectué par les agents du SNPV-DS sur la commercialisation de ces produits est presque inexistant et se limite pour l’essentiel à Conakry, eu égard l’ampleur du phénomène de vente illégale des pesticides sur la place publique. Ceci pourrait s’expliquer par le nombre insuffisant des agents, des moyens de contrôle conséquents pour couvrir l’ensemble du territoire, mais aussi par une léthargie dans l’application de la réglementation en la matière. La récente nomination des inspecteurs phytosanitaires pour les communes de Conakry devrait aider à améliorer la situation pour autant que ces derniers soient dotés des moyens conséquents et qu’ils soient moins complaisants. Il a été proposé dans de nommer des inspecteurs phytosanitaires pour les 7 régions couvertes par le PUAPA et les doter des moyens conséquents.

En tout état de cause, ce secteur informel mérite très certainement d’être pris mieux organisé, encadré et suivi (par exemple: amélioration réglementation ; formation et sensibilisation des vendeurs et leur capacitation pour une professionnalisation de la vente, aide à l’obtention de magasins normalisés, mise en place d’un cadre de concertation, etc.).

5.2 Appréciation quantitative et qualitative des pesticides utilisés

Il n’existe pas des statistiques complètes de la consommation de pesticides au en Guinée. Les données sont dispersées dans les différentes structures de l’Etat (DA, SNPV-DS, DS, etc.), les projets et les opérateurs privés.

L’absence d’une banque de données sur la gestion des pesticides constitue une contrainte majeure et l’absence de statistiques centralisées ne permet plus de suivre son évolution et ses

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principaux acteurs. C’est pourquoi, il est nécessaire de constituer une base nationale de données comportant l’ensemble des statistiques sur l’importation et la consommation de pesticides par tous les acteurs dans ce domaine.

Du point de vue qualitatif, le contrôle de la conformité des pesticides par rapport à leur étiquette est l'un des contrôles dits prioritaires. Mais, on note sur le marché beaucoup de produits frauduleux, très toxiques et dont l’efficacité est très douteuse. En dépit des difficultés de financement que rencontrent les services de protection des végétaux et de contrôle

phytosanitaire, des analyses d'échantillons des produits phytopharmaceutiques sont souvent réalisées dans le cadre d’une convention avec le CERE.

5.3 Utilisation des pesticides

5.3.1 T y pes d'usage de pesti c ides

Comme détaillé dans les chapitres précédents, les pesticides sont principalement utilisés pour lutter contre les pestes dans le domaine agricole et dans la lutte anti-larvaire dans le cadre de la lutte contre le paludisme.

5.3.2 Stockage des produits

La plupart des magasins de stockage de pesticides en Guinée ne répondent pas aux normes de la FAO. Le stock détenu par la SNPV-DS est conservé dans un conteneur déposé dans la cour de ses locaux. Dans les régions et les préfectures, les produits phytosanitaires sont parfois stockés dans les mêmes magasins que les récoltes (voir photo n°). Ce qui est contraire aux Directives de la FAO sur les bonnes pratiques de l’application terrestre des pesticides, qui précisent que « le stockage de pesticides ne doit, en aucune circonstance, avoir lieu proche des produits alimentaires ». En outre, les stocks de pesticides détenus par les gros producteurs et projets de développement sont souvent effectués dans des conditions ne respectant pas toujours les normes édictées par la FAO.Quant aux producteurs agricoles, ils disposent en général les pesticides dans les mêmes magasins que les semences et les productions. Au niveau des populations, le système de stockage n’est pas conforme. En effet il peut arriver que les produits soient stockés dans les chambres, au niveau d’un coin de l’habitation, dans des contenants non identifiés avec tous les risques inhérents à cette pratique notamment l’utilisation pour des fins d’alimentation par les enfants et aussi les adultes.

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Photo n°1 : Stockage des pesticides à proximité de sacs de riz (magasin DRA à Kouroussa)

5.3.3 Gestion des pesticides obsolètes et e m b a llages vides

Les pesticides peuvent devenir obsolètes en cas de non utilisation prolongée des stocks. La destruction saine de ces produits obsolètes nécessite des moyens financiers énormes et des technologies de pointe. En Guinée, les pesticides obsolètes sont détruits par incinération à l’air libre. Ce qui pourrait présentent des risques de pollution de l’environnement.

Concernant les emballages vides, il n’existe un système de collecte et de gestion appropriés en Guinée. En général, les emballages vides sont soit enfouis ou brûlés, soit jetés dans la nature d’une manière anarchique ou alors réutilisés. Les recommandations récentes de la FAO stipulent que ces emballages vides devraient être repris par les distributeurs de pesticides pour un traitement approprié. Dans le cadre du présent PGPP, il a été proposé l’acquisition par le SNPV-DS d’une presse pour les fûts métalliques et broyage pour les récipients en plastique, en vue de leur recyclage.

5.3.4 Produits uti li sés et h o m o logués en Guinée

La liste des pesticides homologués et utilisés en Guinée est indiquée en Annexe. Ces pesticides, homologués par le Comité National des Pesticides (CNP), sont en conformité avec les exigence et recommandations de l’OMS et de la FAO.

5.3.5 Produits à risque et produits interdits

La production, l’importation, la commercialisation, le transit et la circulation sur le territoire national des substances chimiques nocives et dangereuses ont été réglementés par décret. Les substances chimiques nocives et dangereuses ont été classées en quatre classes en fonction de leur dangerosité (classe 1 : substances chimiques extrêmement dangereuses ; classe 2 : substances chimiques très dangereuses ; classe 3 : substances chimiques modérément dangereuses ; classe 4 : substances chimiques légèrement dangereuses).

En outre, il existe une liste de produits interdits en république de Guinée (voir annexe 4).

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Sacs de riz

Cartons de pesticides

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5.4 Evaluation environnementale et sociale des pratiques actuelles

L’évaluation environnementale des pratiques actuelles de gestion des pesticides depuis l’approvisionnement jusqu’à l’élimination du contenant vide, permet d’apprécier les risques environnementaux et sociaux encourus par les différents éléments composant les milieux biophysique et humain. Un aperçu de cette gestion permet déjà d’envisager des méthodes de gestion plus rationnelles dans le cadre de l’élaboration du PGPP avec l’identification des mesures d’atténuation qu’on pourrait appliquer dans chaque cas ou son ensemble. Ainsi donc, le tableau 2 qui suit donne le résumé de cette évaluation des risques des modes de gestion des pesticides.

Tableau 2 : Risques des modes de gestion des pesticides

Etape Causes RisquesSanté publique environnement personnel

Transport Manque deformation

Déversementaccidentel, pollution de la nappe par lixiviation

Inhalation deproduit : vapeur, poussière, risque de contact avec la peau

Stockage Manque de moyenDéficit de formation sur la gestion des pesticides

Contamination accidentelleGêne nuisance des populations à proximité

Contamination du sol et des eaux souterraines

Contact avec la peau par renversementoccasionné par l’exiguïté des lieux

Manutentionmanipulation

Déficit deformation et de sensibilisation

Contamination dessources d’eau par le lavage des contenants

contamination dusol par déversement accidentel ou intentionnel, pollution de la nappe

Inhalation vapeur,contact dermique par éclaboussure lors de préparation ou transvasement

Elimination des emballages

déficit de formationd’information de sensibilisation

Ingestion des produits par lebiais de la réutilisation des contenants

Contact dermique et appareil respiratoire

Lavage descontenants

déficit deformation d’information de sensibilisation

Contact dermique,contamination des puits

Intoxication aiguedes poissons et autres crustacées, pollution des puits et mares, nappe Sélection de la résistance au stade larvaire (d’ou la nécessité de faire une surveillance

Contact dermique

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5.5 Impacts négatifs de l'utilisation non contrôlée des pesticides

Les principaux risques liés à la manutention, au transport, au stockage et à l’utilisation des pesticides concernent la contamination des composantes des milieux biophysique et humain. Sur le premier milieu, les principales composantes qui peuvent être touchées sont les sols, les ressources en eau (eau de surface et souterraine), la faune et les animaux domestiques et pour le milieu humain, c’est la santé des populations qui sera affectée.

5.5.1 Milieu biophysique Sols

L’utilisation des pesticides dans le cadre du PUAPA, aura des impacts négatifs potentiels sur les sols au niveau de la zone concernée. En effet, pour accroitre les rendements des cultures irriguées, la lutte contre les ennemis des cultures est une condition nécessaire et indispensable. Comme c’est la lutte chimique qui est de loin la plus utilisée, l’usage des pesticides est susceptible de provoquer la modification de la composition des sols donc leur contamination surtout si l’application n’est pas faite dans les normes. Il y a risque de modification de la flore microbienne des sols en cas de mauvaise utilisation des pesticides.En plus, si les restes des pesticides ne sont pas bien gérer après l’application du traitement, ils contribueront à favoriser la contamination et la pollution des sols tout comme le déversement accidentel. Cet impact sur les sols pourrait avoir des incidences négatives potentielles sur les rendements des cultures qui constituent pourtant la finalité visée à travers l’utilisation de ces produits.

Ressources en eau

L’utilisation des pesticides et autres produits chimiques (surtout ceux non homologués importés frauduleusement) pour lutter contre les ennemis des cultures aura des impacts négatifs potentiels sur les ressources en eau de surface et souterraine. La principale menace à laquelle les eaux de surface seront exposées est la pollution chimique. En effet, les pesticides utilisés peuvent se retrouvés dans les eaux et provoquer leur contamination. Les principaux mécanismes facilitateurs sont le ruissellement et les vents (surtout si l’application est faite pendant les vents forts). Une fois qu’ils s’y trouvent, ces pesticides peuvent altérer le PH et perturber l’équilibre écologique. Ainsi, les organismes vivants dans ces eaux tels que les poissons et les autres microorganismes ne sont pas épargnés dans la mesure où ils peuvent être directement intoxiqués. On peut donc assister à une mortalité importante.Sur les eaux souterraines, le principal problème lié aux pesticides concernent également la pollution. L’infiltration constitue la principale voie de contact entre les eaux et les pesticides. Par ce processus, les sources d’approvisionnement en eau de boisson peuvent être contaminées et devenir ainsi un problème de santé pour les populations.

Faune et animaux domestiques

La faune et les animaux domestiques seront également affectés par les pesticides dans le cadre de la lutte antiparasitaire. L’un des effets négatifs significatifs sur ces composantes concernent l’intoxication, l’avortement chez les femelles en gestation, la mort. En effet, la plupart des pesticides utilisés dans la lutte antiparasitaire peuvent touchés non seulement les ravageurs pour lesquels ils sont appliqués mais aussi « la faune non cible » à cause notamment de la non sélectivité des certains d’entre eux.

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Les principaux mécanismes de l’intoxication chez cette dernière peuvent être :- L’exposition pendant l’application surtout si elle est effectuée en période des conditions

météorologiques défavorables (exemple : périodes de vents forts). En effet, lors du traitement des cultures par des pesticides, une proportion non négligeable de produit se trouve disséminée dans l’environnement, et ceci au-delà même du site traité.

- la consommation par les animaux, des pâturages récemment traités ;- l’utilisation des contenants vides pour l’abreuvement des animaux.

5.5.2 Milieu humain

Sur la santé de l’homme

L’un des impacts négatifs le plus significatif des pesticides sur l’homme concerne l’intoxication. En effet, le recours à ces produits pour lutter contre les ennemis des cultures pour accroitre la production agricole peut être source d’intoxication des populations pouvant souvent entrainer la mort. Les principales voies de contact entre l’homme et les pesticides qui peuvent être à l’origine de cette intoxication sont :

- la voie cutanée lorsque les pesticides sont manipulés sans gants, lorsque le liquide est renversé sur les vêtements ou quand le mélange des pesticides se fait avec la main ;

- la voie respiratoire ou l’inhalation concerne l’exposition aux vapeurs des produits concentrés lors de la préparation de la bouillie, l’exposition sans équipements de protection appropriés lors de la pulvérisation ;

- la voie digestive lors du siphonage d’un tuyau avec la bouche ou lorsqu’on fume ou mange sans s’être lavé les mains après l’application des pesticides.

Il faudrait par ailleurs noter que si les sources d’approvisionnement en eau de boisson sont contaminées, la consommation de cette eau peut à long terme engendrer une bioaccumulation des pesticides chez les consommateurs et provoquer des maladies. Enfin, la consommation des produits contaminés (légumes) à la suite de traitement peut également être source de plusieurs maladies.

Ces principaux impacts sont résumés dans le tableau 3 suivant :

Ta bleau 3 Impacts négatifs de l'utilisation non contrôlée des pesticides

Milieu Nature de l’impactSol • Modification de la flore microbienne

• Pollution

Air • Pollution

Eau de surface • Pollution• pH altéré

Eau de Puits • Pollutions :• pH altéréNappes phréatiques

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Biodiversité • Chimiorésistance des ravageurs• Intoxication de la faune• Empoisonnement et mortalité• Réduction des effectifs et/ou des biomasses• Disparition d’espèces ou de groupes d’espèces• Rupture de la chaîne alimentaire• Perte de la biodiversité

Santé humaine • Intoxication : Altération :o du développement embryonnaireo de la croissance des individuso de la reproduction

• Empoisonnement• Décès• Baisse du taux de cholinestérase

5.6 Appréciation des connaissances et pratiques dans la gestion des pesticides

Les connaissances et les bonnes pratiques en matière de gestion des pesticides semblent être bien maîtrisées par les services techniques (SNPV-DS, DA, Ministère de la Santé, Ministère de l’Environnement, etc.). Cependant, au niveau des usagers, notamment les o p é r a t e u r s privés « informels » et les populations, les besoins sont importants en matière d’information, de formation et de sensibilisation sur les procédures réglementaires, les caractéristiques des produits et les bonnes pratiques d’exécution.

La plupart des producteurs ignorent l’usage adéquat et pertinent des pesticides et les différentes méthodes alternatives notamment dans le cadre de la gestion intégrée des pestes. Le renforcement des capacités concerne notamment la formation sur l’utilisation des pesticides et les méthodes alternatives pour un meilleur conseil dans la lutte anti-vectorielle. Par ailleurs, les mesures de sécurité sont généralement précaires, c’est pourquoi le contrôle e t l a mise en norme des lieux de stockage et de vente des pesticides devient une nécessité afin d’éviter ou tout au moins de réduire l’exposition de la population à ces produits.

VI- APPRECIATION DE LA MISE EN ŒUVRE DES PGPP EXISTANTS

En Guinée, seul le Programme WAAPP dispose d’un Plan de Gestion des Pestes et Pesticides. Ce PGPP vient d’être élaboré et n’est pas mis en œuvre car le WAAPP n’a pas commencé ses activités.

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VII- PLAN d’ACTION POUR LA GESTION DES PESTES ET DES PESTICIDES DANS LE CADRE DU PUAPA

7.1 Les problèmes et contraintes prioritaires identifiés

A l’issue des analyses menées dans les chapitres précédents, il se dégage les principaux problèmes et contraintes ci-après en matière de gestion des pestes et des pesticides en Guinée.

7.1.1 Au niveau des projets et programmes II n’existe pratiquement pas de programmes ou de plans d’action spécifiques et chiffrés relatives à la gestion des Pestes et des Pesticides. Le seul Plan de Gestion des Pestes et Pesticides élaboré dans le cadre du WAAPP n’est pas mis en œuvre car le WAAPP n’a pas commencé ses activités.

7.1.2 Au plan juridique et institutionnel Insuffisance d’application et de vulgarisation de la règlementation sur la gestion des pestes

et pesticides ;

Insuffisance et/ou inadaptation de la réglementation relative à la gestion des pestes et pesticides ;

Insuffisance d’agents du SNPV/DS au niveau déconcentré (régional et préfectoral)

Insuffisance de coordination dans les interventions des acteurs ;

Faible organisation des importateurs et distributeurs des produits phytosanitaires ;

Faible organisation des producteurs pour l’acquisition des pesticides pour la production du riz.

7.1.3 Au plan des capacités   des acteurs et de la conscientisation des populations Insuffisance de la sensibilisation et la formation des producteurs et techniciens agricoles sur

l’usage des pesticides et les méthodes alternatives ;

Insuffisance de l’information et la sensibilisation des revendeurs des produits phytosanitaires et des populations en général sur les risques environnementaux et sanitaires des pesticides ;

Insuffisance de formation du personnel de santé en prévention et prise en charge des cas d’intoxication liés aux pesticides

7.1.4 Au plan de la gestion technique des pesticides Inexistence de données fiables sur les pesticides ;

Inexistence/inadéquation d’infrastructures de stockage des pesticides à tous les niveaux ;

Expérimentation limitée des méthodes alternatives aux pesticides et de lutte intégrée;

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Inexistence de systèmes performants de traitement et d’élimination des déchets.

7.1.5 Au niveau du contrôle et du suivi Insuffisance du contrôle de l’utilisation des produits (personnel et matériel) ;

Inexistence du contrôle et du suivi des effets négatifs liés aux pesticides (pollution, intoxication, etc.).

7.2 Stratégie d’intervention et plan d’action de gestion des pesticides

Afin de juguler/atténuer les principaux problèmes et contraintes ci-dessus relatifs à la gestion rationnelle des pestes et des pesticides dans le cadre du PUAPA, le plan d’action ci-après a proposé. Il portera sur des mesures préventives (renforcement de capacités institutionnelles et techniques; information, sensibilisation et formation ; mise en place d’équipement d’élimination des emballages, équipements de protection, etc.) et des mesures curatives pouvant contribuer à l’amélioration du système actuel de gestion des pesticides (Formation du personnel à la prévention et à la prise en charge des intoxications liées aux pesticides, le renforcement des capacités des laboratoires etc.).

La stratégie d’intervention est déclinée à travers les actions qui sont déclinées ci-dessous.

7.2.1 Actions d’ordre stratégique du PGPP Clarifier les attentes et les responsabilités institutionnelles de manière à disposer d’un PGPP

dans le quel tous les acteurs s’y trouvent.

Veiller à l’effectivité de la participation de tous les acteurs concernés (Fournisseurs ; Producteurs ; Services techniques de la Santé, Agriculture, Elevage, Environnement etc.).

7.2.2 Actions d’ordre technique du PGPP   Le présent PGPP devra prendre en compte deux préoccupations majeures : (i) les besoins de gestion des pesticides au niveau des techniciens agricoles et fournisseurs et (ii) les besoins des utilisateurs notamment les producteurs rizicoles.

7.2.3 Principes stratégiques L’intervention du PUAPA dans le domaine de la gestion des pestes et des pesticides obéira aux principes suivants:

Principe de précaution et d’attention  Renforcement des capacités des acteurs de la gestion des pesticides Transparence et traçabilité des produits utilisés Gestion viable des produits et approche de Santé Publique Coordination et coopération intersectorielle Information et gestion des données relatives à la gestion des pesticides Rationalisation et renforcement des structures de surveillance et prévention des risques Suivi et évaluation - Contrôle de l’impact sanitaire et environnemental

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Promotion de la lutte intégrée dans les activités de vulgarisation et d’information des producteurs

7.2.4 Plan d’Action   Le plan d’action proposé sera articulé au tour des axes suivants :

Renforcement institutionnel et légal:

Organiser un atelier de partage et de vulgarisation du PGPP

Renforcer les capacités opérationnelles des agents des services de la Protection des Végétaux et Denrées Stockées.

Redynamiser le Comité National des Pesticides qui constitue un cadre approprié de concertation pour la coordination des interventions des différents acteurs

Redynamiser l’Association des Producteurs, Importateurs et Distributeurs d’Intrants Agricoles (APIDIA)

Mesures techniques :

Contribuer à la mise en place d’une stratégie et des méthodes de lutte contre les principaux nuisibles en complémentarité avec le WAPP et le GEF/GIPD ;

Contribution à la mise en place d’une gestion appropriée des emballages des produits phytosanitaires.

Formation/sensibilisation – Renforcement des capacités (dans les zones d’intervention et en collaboration avec les autres projets) :

Renforcer les capacités opérationnelles des cadres et agents des services de la Protection des Végétaux et Denrées Stockées ;

Former des Auxiliaires de Défense des Cultures (ADC) et des techniciens sur les bonnes pratiques en matière d’application des pesticides ;

Renforcer les capacités du personnel à l’utilisation efficace et sans risque des pesticides et à l’élimination écologique des produits non utilisés et des emballages vides ;

Renforcer les capacités pour la collecte d’informations et l’établissement de banques de données relatives à la gestion des pesticides ;

Assurer des formations appropriées aux gestionnaires, aux revendeurs et aux inspecteurs de pesticides ;

Renforcer les capacités des agents et des producteurs en lutte intégrée et gestion des déprédateurs. 

Former le personnel médical et paramédical au diagnostic et au traitement des empoisonnements par les pesticides.

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Organiser des séances d’information des populations sur les dangers liés aux pesticides

Contrôle, suivi et supervision :

Contribuer à la mise en place d’un réseau de surveillance phytosanitaire et d’alerte rapide (en synergie avec le WAAPP) ;

Contribuer à établir une banque de données relatives à la gestion des pesticides (en synergie avec le WAAPP) ;

Appui au Système de monitoring des intoxications aux pesticides

Mettre en place des inspecteurs phytosanitaires au niveau des régions couvertes par le PUAPA

 Suivi/Evaluation (périodique ; Evaluation à mi-parcours et finale) du PGPP

7.3 Plan Monitoring - Suivi – Evaluation

Pour s’assurer de l’application effective des mesures proposées dans le cadre du PGPP, ainsi que de leu efficacité, un plan de suivi environnemental et social a été élaboré, faisant partie intégrante du PGPP. Il décrit : (i) les paramètres de suivi ; (ii) les actions à réaliser ; (iii) les indicateurs de suivi  (iv) les responsabilités de mise en œuvre et de suivi ; et enfin (v) les coûts y afférents. Il concernera principalement les sols, les ressources en eau, la faune et les animaux domestiques, la santé humaine.

Le plan de suivi est intégré aux activités de Suivi évaluation du PUAPA. Le Suivi est soutenu par la collecte et l’analyse de données pour vérifier si la mise en œuvre des activités se déroule comme prévu et pour procéder à des adaptations immédiates, si nécessaires. Il s'agit donc d'une activité d'évaluation axée sur le court terme, afin de permettre d'agir à temps réel. La fréquence du suivi dépendra du type d'information nécessaire, cependant il sera continu tout le long de la mise en œuvre du plan d’action.

Il sera organisé par le biais de visites périodiques sur le terrain. Un plan de suivi complet sera élaboré et mis à la disposition des acteurs impliqués dans la mise en œuvre et qui sont interpellés, chacun en ce qui le concerne, dans le suivi.

7.3.1 Indicateurs de suivi Les indicateurs à être suivis lors de la mise en œuvre aussi bien des activités par les services chargés de la protection des végétaux et des denrées stockées, des services environnementaux et des services sanitaires sont les suivants :

Santé et Environnement

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Degré de toxicité des produits utilisés

Quantité disponible des équipements de protection

Niveau de connaissance des bonnes pratiques de gestion (pesticides, emballages vides, etc.)

Niveau d’impact sur les animaux domestiques, les organismes aquatiques et la faune

Niveau de toxicité des substances décomposées

Niveau de contamination des ressources en eau

Nombre de cas d’intoxication liés aux pesticides

Conditions de stockage / gestion des pesticides et des emballages vides 

% des installations d’entreposage disponibles et adéquates

Niveau des risques associés au transport et à l’entreposage

Niveau de maîtrise des procédés de pulvérisation et d’imprégnation

Nombre d’équipement d’élimination d’emballage fonctionnel,

Quantité d’emballage éliminé

Formation du personnel - Information/sensibilisation des populations

Nombre de sessions de formation effectuées;

Nombre d’agents formés par catégorie ;

Nombre de producteurs adoptant la lutte intégrée, les bonnes pratiques de gestion des pesticides

% de la population touchée par les campagnes de sensibilisation ;

Niveau de connaissance des utilisateurs sur les produits et les risques associés ;

Niveau de connaissance des commerçants/distributeurs sur les produits vendus.

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7.3.2 Responsabilités du suivi du PGPP Le suivi de proximité sera assuré par le Service national de la Protection des Végétaux et Denrées Stockées en collaboration avec les services sanitaires. . Il sera périodique en fonction des niveaux et des données, notamment l’évolution des indicateurs seront intégrées aux rapports à fournir pour le projet.

Un accent particulier devra être porté sur le suivi et l’évaluation des points suivants :

le contrôle des groupes non ciblés pour savoir si les opérations de traitement contre les pestes et nuisibles ne nuisent pas à d’autres êtres vivants non ciblés dans cette lutte ;

les enquêtes entomologiques pour contrôler la population vectorielle et l’efficacité des programmes de traitement ;

le suivi sanitaire des manipulateurs et le choix des pesticides sur la base des risques sur l’environnement.

Les services de protection des végétaux auront la responsabilité du suivi environnemental interne du PGPP dans les sites d’intervention du PUAPA ;

Les Services environnementaux auront la responsabilité du suivi environnemental externe du PGPP dans les sites d’intervention du PUAPA;

Les Services du Ministère de la Santé auront la responsabilité du Suivi sanitaire externe dans les sites d’intervention du PUAPA.

7.3.3 Evaluation Deux évaluations seront effectuées:

une évaluation interne tout le long de la mise en œuvre du projet par le Service National de la Protection des Végétaux et Denrées Stockées, et

une évaluation externe à mi parcours et à la fin du projet.

Ces évaluations permettront de déterminer l'évolution du plan de gestion, les résultats atteints ainsi que les leçons apprises.

L’évaluation externe sera réalisée sur la base des TDR élaborés par les services concernés et approuvés par la Coordination du projet.

Cette évaluation sera intégrée à l’évaluation du PUAPA.

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Tableau 1 : Récapitulatif du Plan de suivi

Composante Eléments de suivi Indicateurs et éléments à collecter Périodicité Responsables du suivi

Sols Etat de pollution des sites de stockage des pesticides

Résidus de pesticidesUne fois par année

Protection végétaux et Denrées Stockées

Eaux Etat de pollution/contamination des eaux de surfaces et des ressources souterraines (puits)

1 Paramètre physico-chimiques des plans d’eau (résidus de pesticides, etc.)

Une fois par année Environnement

Végétation et

faune Évolution de la faune et de la microfaune ; et l'état de la flore de la biodiversité animale et végétale

Niveaux de destruction des non cibles (1 avifaune indicatrice biologique)

Une fois par année

Environnement

Environnement humain

Hygiène et santé

Pollution et nuisances

Protection et Sécurité lors des opérations

Nombre de producteurs sensibilisés sur l’utilisation des pesticides Une fois

par année

Protection végétaux et Denrées Stockées

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7.4 Formation des acteurs impliqués dans la gestion des pestes et pesticides

Pour garantir l’intégration effective des préoccupations environnementales et sociales dans la mise en œuvre du PUAPA, il est suggéré de mettre en œuvre un programme de renforcement de capacités (formation et sensibilisation) de l’ensemble des acteurs.

Ce programme sera articulé autour des axes suivants :

rendre opérationnelle la stratégie de gestion des pesticides;

favoriser l’émergence d’une expertise et des professionnels en gestion des pesticides;

élever le niveau de responsabilité des employés dans la gestion des pesticides;

protéger la santé et la sécurité des populations et du personnel utilisateur des pesticides.

La formation sera adaptée aux groupes cibles : Agents du Service de Protection des Végétaux, Agents des Services de Production Agricole et Denrées Stockées, techniciens agricoles, ADC, personnel de santé, organisations de producteurs agricoles et autres ONG actives dans la lutte phytosanitaire et anti-vectorielle.

En règle générale, les meilleurs formateurs se trouvent au sein du personnel des ministères chargés de la Santé, de l’Environnement et de l’Agriculture. La formation devra principalement concerner le personnel de gestion des pesticides, les agents de santé et d’environnement, pour leur permettre d’acquérir les connaissances nécessaires sur le contenu et les méthodes de prévention, d’être en mesure d’évaluer leur milieu de travail afin de l’améliorer en diminuant les facteurs de risques, d’adopter les mesures de précautions susceptibles de diminuer le risque d’intoxication, de promouvoir l’utilisation des équipements de protection et d’appliquer correctement les procédures à suivre en cas d’accidents ou d’intoxication. La formation doit aussi concerner les relais villageois et d’autres personnes locales actives dans la lutte phytosanitaire et anti-vectorielles.

Les modules de formation porteront sur les risques liés à la manipulation des pesticides, les méthodes écologiques de gestion (collecte, élimination, entreposage, transport, traitement), les comportements adéquats et les bonnes pratiques environnementales, la maintenance des installations et équipements, les mesures de protection et les mesures à adopter en cas d’intoxication, la gestion intégrée des pestes et des déprédateurs, le diagnostic des pestes, etc. Un accent particulier sera mis sur les exigences d’un stockage sécurisé, pour éviter le mélange avec les autres produits d’usage domestiques courantes, mais aussi sur la réutilisation des emballages vides. Les formateurs seront formés à produire eux-mêmes un guide de bonne pratique/gestion des pesticides, plutôt qu’être instruits de manière passive.

Une indication des contenus des modules de formation est décrite ci-dessous.

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Quelques modules de formation

Information sur les risques ainsi que les conseils de santé et de sécurité

Connaissances de base sur les procédures de manipulation et de gestion des risques

Port des équipements de protection et de sécurité

Risques liés au transport des pesticides

Procédures de manipulation, chargement et déchargement

Principaux ravageurs des cultures maraîchères et leur gestion

Alternatives aux pesticides chimiques de synthèse

Ennemis naturels des nuisibles des cultures 

Equipements des véhicules

Equipements de protection

Grandes lignes du processus de traitement et d’opération

Santé et la sécurité en rapport avec les opérations

Procédures d’urgence et de secours

Procédures techniques

Maintenance des équipements

Contrôle des émissions

Surveillance du processus et des résidus

Surveillance biologique de l’exposition aux pesticides

7.5 Information et sensibilisation des usagers et de la population

Dans le domaine de l’agriculture, les dangers les plus imminents proviennent de l’utilisation sans contrôle de pesticides habituellement destinés à la protection des végétaux. Mais, ces produits sont utilisés malencontreusement pour la conservation de céréales et pour la culture maraîchère. D’où la nécessité de la sensibilisation aux bons usages des pesticides et engrais chimiques. Aussi, l’action de sensibilisation doit s’adresser d’abord aux utilisateurs des produits chimiques, notamment les producteurs et les commerçants détaillants sur les risques d’utilisation de certains conservateurs chimiques dangereux pour la santé. Cette sensibilisation doit tendre à chercher et à vulgariser les méthodes modernes de conservation et même des méthodes

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traditionnelles de greniers très efficaces ainsi que des méthodes biologiques et naturelles de lutte contre les insectes parasites.

Les importateurs et commerçants seront sensibilisés et formés pour que les produits soient accompagnés de prospectus détaillés et simples, informant sur la meilleure utilisation et les risques. De même les consommateurs seront informés et avertis sur la qualité des produits et sur les formes de conditionnement.

Des émissions médiatiques de vulgarisation seront régulièrement organisées à l’endroit du public sur les risques d’intoxication par les produits chimiques qui constituent un grave problème de santé publique et le comportement à adopter en cas d’intoxication.

En effet il y a lieu de distinguer  : (i) les problèmes de santé consécutifs à l’alimentation, c’est à dire, à la consommation de produits alimentaires (surtout légumes ou céréales) contaminés par des produits chimiques dangereux ; (ii) les problèmes de santé dus à la consommation des produits avariés (du fait de la date de péremption) ayant fait l’objet de décomposition chimique ou bien contenant des édulcorants chimiques ; (iii) les problèmes de santé dus à l’usage de produits phytosanitaire périmés dont les composantes chimiques sont corrompues ou désintégrées en raison du non-respect des règles de conservation ou de la durée normale ; (iv)et les problèmes de santé dus au surdosage.

L’information et la sensibilisation sur les risques environnementaux et sanitaires seront développées à l’attention de toutes les parties prenantes (vendeurs étalagistes, grossistes, usagers agricoles, populations rurales, etc.), en s’orientant vers les axes d’intervention suivants :

élaborer et diffuser des documents vidéos et affiches sur les différents risques ;

sensibiliser des acteurs à travers des émissions débats radiodiffusées et télévisées ;

Collaborer avec les associations de consommateurs pour la sensibilisation du grand public ;

renforcer la formation des encadreurs ruraux et étendre leur action à travers les radios rurales ;

Collaborer avec la commission nationale sur les normes aussi bien en matière de production agricole que industrielle ;

Les programmes d’information et de sensibilisation surtout en direction du public en général et des décideurs en particulier, sont essentiels pour réduire les risques d’affection et d’intoxication par les pesticides, et à terme, induire un véritable changement de comportement. Ces programmes auront un caractère multiforme et s’appuieront sur plusieurs supports. Les média publics joueront un rôle important dans la sensibilisation de la population et des usagers. Les structures fédératives agricoles, les ONG et les Associations/Groupements de producteurs agricoles, mais aussi les structures communautaires de santé, seront aussi mises à contribution dans la sensibilisation des populations.

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7.6 Coordination du PGPP

La mise en œuvre de la stratégie de gestion des pestes et des pesticides nécessite la participation d'une large gamme d’organisations nationales et internationales, et une bonne collaboration intersectorielle. Sa réussite dépendra donc du montage des arrangements institutionnels.

Dans le cadre de la mise en œuvre du PUAPA, l’exécution du PGPP sera assurée par le Service National de la Protection des Végétaux et des Denrées Stockées sur la base des TDR approuvés par la coordination du projet.

Les taches seront entre autres d’élaborer le plan d’action opérationnel, de définir la charte de responsabilités et de coordonner le suivi de sa mise en œuvre.

De façon spécifique :

Le Service National de la Protection des Végétaux et des Denrées Stockées assurera le suivi interne de la mise en œuvre du volet « environnement et santé » du PGPP dans les sites d’intervention du PUAPA  et fournira régulièrement des rapports à la Coordination du PUAPA ;

Les Services de l’Environnement auront la responsabilité du suivi environnemental externe du PGPP dans les sites d’intervention du PUAPA et fourniront régulièrement des rapports à la Coordination du PUAPA ;

Les Services Sanitaires assureront le suivi externe de la mise en œuvre du volet « santé   » du PGPP et fourniront régulièrement des rapports à la Coordination du PUAPA ;

Les Institutions et Laboratoires de recherche et d’analyse, notamment le CERE,  à la demande du Service National de la Protection des Végétaux et des Denrées Stockées aideront à l’analyse des composantes environnementales (Analyses des résidus de pesticides dans les eaux, sols, végétaux, culture, poisson, les denrées alimentaires, etc.) pour déterminer les différents paramètres de pollution, de contamination et de toxicité liés aux pesticides ;

Les Organisation de Producteurs Agricoles participeront à l’information, à la sensibilisation et au suivi de l’application des procédures et bonnes pratiques environnementales en matière d’utilisation et de gestion écologique et sécurisée des pesticides. Elles seront aussi responsables de l'identification des bénéficiaires, de la distribution des paquets technologiques et du recouvrement de la valeur des intrants (y compris les pesticides) suivant les procédures utilisées avec le PUAPA-1 en collaboration avec l’ANPROCA.

Les collectivités locales participeront à la sensibilisation des populations, aux activités de mobilisation sociale. Elles participeront aussi à la supervision et au suivi externe de la mise en œuvre des mesures préconisées dans le cadre du PGPP ;

Les ONG et la Société civile : Les ONG, OCB et autres organisations environnementales de société civile pourront aussi participer à informer, éduquer et conscientiser les

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producteurs agricoles et les populations sur les aspects environnementaux et sociaux liés à la mise en œuvre du PGPP, mais aussi au suivi de la mise en œuvre et à la surveillance de l’environnement.

7.7 Coût des activités proposées dans le PGPP du PUAPA

La mise en œuvre du PGPP nécessite la mobilisation des moyens financiers conséquents qui seront intégrés dans les coûts globaux du Projet. Les coûts des principales mesures proposées dans le cadre du PGPP du PUAPA sont résumés dans le tableau 5 suivant :

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Technique/logistique

Tableau 5 : Coût prévisionnel du PGPP

N°Mesures proposées

MONTANT

GNF USD

Technique/Logistique

1 Acquisition de deux (2) presse à fûts pour la destruction des emballages de pesticides 190,000,000 27,143

Formation/sensibilisation

2Renforcement des capacités des agents du MA et des organisations des producteurs sur la gestion des produits phytosanitaires et la lutte contre les nuisibles des cultures et des stocks  100,000,000 14,286

3Sensibilisation des usagers agricoles et des commerçants risques et dangers liés aux pesticides et à la réutilisation des emballages, ainsi que l’adoption des méthodes alternatives 100,000,000 14,286

4 Formation des agents de la santé en prévention et prise en charge des intoxications aux pesticides 100,000,000 14,286

Promotion/vulgarisation de la GIPD

5 Formation des formateurs (facilitateurs) en GIPD 100,000,000 14,286

6 Formation des producteurs en GIPD dans le cadre des Champs Ecoles Producteurs 94,000,000 13,429

Suivi-Evaluation

7 Suivi de proximité (y compris la provision pour prélèvement et analyses des échantillons) 727,500,000 103,929

8 Supervision 80,000,000 11,429

9 Evaluation mi-parcours et finale 140,000,000 20,000

TOTAL 1,631,500,000 233,071

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CONCLUSION

Le Projet d’Urgence d’Appui à la Productivité Agricole permettra sans nul doute de contribuer à la réduction de la pauvreté dans les 17 préfectures d’intervention, à travers notamment l’amélioration des conditions de vie et des revenus des 160.000 ménages concernés.

Toutefois, l’utilisation des pesticides dans le cadre du contrôle des insectes vecteurs et/ou ravageurs peut causer dépendamment de leur nature et leur mode d’utilisation, des dommages sociaux, sanitaires et environnementaux, impactant ainsi négativement les avantages du projet.

Afin de prévenir et/ou de limiter les risques environnementaux et sanitaires, le présent plan de gestion des pestes et pesticides a été élaboré. Le coût de mise en œuvre et de suivi de ce PGPP a été estimé à 3 642 626 500 de GNF, soit environ 527 917 USD.

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ANNEXES

Annexe 1 : Mesures requises pour la réduction des risques liés aux pesticides

Sécurité d’emploi des pesticidesLes pesticides sont toxiques pour les vermines mais aussi pour l’Homme. Cependant, si l’on prend des précautions suffisantes, ils ne devraient constituer une menace ni pour la population, ni pour les espèces animales non visées. La plupart d’entre eux peuvent avoir des effets nocifs si on les avale ou s’ils restent en contact prolongé avec la peau. Lorsqu’on pulvérise un pesticide sous forme de fines particules, on risque d’en absorber avec l’air que l’on respire. Il existe en outre un risque de contamination de l’eau, de la nourriture et du sol. Des précautions particulières doivent être prisespendant le transport, le stockage et la manipulation des pesticides. Il faut nettoyer régulièrement lematériel d’épandage et bien l’entretenir pour éviter les fuites. Les personnes qui se servent de pesticides doivent apprendre à les utiliser en toute sécurité.

Homologation des insecticidesRenforcer la procédure d’homologation des insecticides en veillant sur :

• l’harmonisation, entre le système national d’homologation des pesticides et autres produits utilisés en santé publique ;

• l’adoption des spécifications de l’OMS applicables aux pesticides aux fins de la procédure nationale d’homologation ;

• le renforcement de l’organisme pilote en matière de réglementation ;• la collecte et la publication des données relatives aux produits importés et manufacturés ;• la revue périodique de l’homologation.

Il est également recommandé, lorsque des achats de pesticides sont envisagés pour combattre des vecteurs, de s’inspirer des principes directeurs énoncés par l’OMS. Pour l’acquisition des insecticides destinés à la santé publique les lignes de conduite suivantes sont préconisées :

• élaborer des directives nationales applicables aux achats de produits destinés à la lutte anti- vectorielle et veiller à ce que tous les organismes acheteurs les respectent scrupuleusement ;

• Utiliser les Pyréthrinoïdes de synthèse : Deltaméthrine SC, Perméthrine EC, vectron, Icon, Cyfluthrine comme préconisé par la politique nationale ;

• se référer aux principes directeurs énoncés par l’OMS ou la FAO au sujet des appels d’offres, aux recommandations de la FAO pour l’étiquetage et aux recommandations de l’OMS concernant les produits (pour les pulvérisations intra domiciliaires);

• faire figurer dans les appels d’offres les détails de l’appui technique, de la maintenance, de la formation et du recyclage des produits qui feront partie du service après-vente engageant les fabricants; appliquer le principe du retour à l’envoyeur ;

• contrôler la qualité et la quantité de chaque lot d’insecticides et supports imprégnés avant la réception des commandes ;

• veiller à ce que les produits soient clairement étiquetés en français et si possible en langue locale et dans le respect scrupuleux des exigences nationales ;

• préciser quel type d’emballage permettra de garantir l’efficacité, la durée de conservation ainsi que la sécurité humaine et environnementale lors de la manipulation des produits conditionnés, dans le respect rigoureux des exigences nationales ;

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• veiller à ce que les dons de pesticides destinés à la santé publique respectent les prescriptions de la procédure d’homologation du Mali (CSP) et puissent être utilisés avant leur date de péremption ;

• instaurer une consultation, avant la réception d’un don, entre les ministères, structures concernées et les donateurs pour une utilisation rationnelle du produit ;

• exiger des utilisateurs le port de vêtements et équipements de protection recommandés afin de réduire au minimum leur exposition aux insecticides ;

• obtenir du fabricant un rapport d’analyse physico-chimique et la certification de l’acceptabilité du produit ;

• exiger du fabricant un rapport d’analyse du produit et de sa formulation avec indication de conduite à tenir en cas d’intoxication ;

• faire procéder à une analyse physico-chimique du produit par l’organisme acheteur avant expédition et à l’arrivée sur les lieux.

Précautions

EtiquetageLes pesticides doivent être emballés et étiquetés conformément aux normes de l’OMS. L’étiquette doit être rédigée en anglais et dans la langue du lieu; elle doit indiquer le contenu, les consignes de sécurité (mise en garde) et toutes dispositions à prendre en cas d’ingestion ou de contamination accidentelle. Toujours laisser le produit dans son récipient d’origine. Prendre les mesures de précaution voulues et porter les vêtements de protection conformément aux recommandations.

Stockage et transport Conserver les pesticides dans un endroit dont on puisse verrouiller l’entrée et qui ne soit pas accessible aux personnes non autorisées ou aux enfants. En aucun cas les pesticides ne doivent être conservés en un lieu où l’on risquerait de les prendre pour de la nourriture ou de la boisson. Il faut les tenir au sec et à l’abri du soleil. On évitera de les transporter dans un véhicule servant aussi au transport de denrées alimentaires.

Afin d’assurer la sécurité dans le stockage et le transport, la structure publique ou privée en charge de la gestion des insecticides et supports imprégnés d’insecticides qui auront été acquis devra respecter la réglementation en vigueur au Mali ainsi que les conditions de conservation recommandée par le fabricant en relation avec :

• la conservation de l’étiquetage d’origine,• la prévention des déversements ou débordements accidentels,• l’utilisation de récipients appropriés,• le marquage convenable des produits stockés,• les spécifications relatives aux locaux,• la séparation des produits,• la protection contre l’humidité et la contamination par d’autres produits,• la restriction de l’accès aux locaux de stockage,• le magasin de stockage sous clé afin de garantir l’intégrité et la sécurité des produits.

Les entrepôts de pesticides doivent être situés à distance des habitations humaines ou abris pour animaux, des sources d’eau, des puits et des canaux. Ils doivent être situés sur une hauteur et sécurisés par des clôtures, leur accès étant réservé aux personnes autorisées.

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Il ne faut pas entreposer de pesticides dans des lieux où ils risquent d’être exposés à la lumière solaire, à l’eau ou à l’humidité, ce qui aurait pour effet de nuire à leur stabilité. Les entrepôts doivent être sécurisés et bien ventilés.

Il faut éviter de transporter dans un même véhicule des pesticides et des produits agricoles, des denrées alimentaires, des vêtements, des jouets ou des cosmétiques car ces produits pourraient devenir dangereux en cas de contamination.

Les récipients de pesticides doivent être chargés dans les véhicules de manière à ce qu’ils ne subissent pas de dommages pendant le transport, que leurs étiquettes ne soient pas arrachées et qu’ils ne viennent pas à glisser et à tomber sur une route dont le revêtement peut être irrégulier. Les véhicules qui transportent des pesticides doivent porter un panneau de mise en garde placé bien en évidence et indiquant la nature du chargement.

DistributionLa distribution doit s’inspirer des lignes directrices suivantes :

• L’emballage (emballage original ou nouvel emballage) doit garantir la sécurité pendant la distribution et éviter la vente ou la distribution non autorisées de produits destinés à la lutte anti-vectorielle ;

• le distributeur doit être informé et conscientiser de la dangerosité de son chargement ;• le distributeur doit effectuer ses livraisons dans les délais convenus ;• le système de distribution des insecticides et supports imprégnés doit permettre de réduire les

risques liés à la multiplicité des manipulations et des transports ;• si le département acquéreur n’est pas en mesure d’assurer le transport des produits et

matériels, il doit être stipulé dans les appels d’offres que le fournisseur est tenu d’assurer le transport des insecticides et supports imprégnés jusqu’à l’entrepôt ;

• tous les distributeurs d’insecticides et matériels d’épandage doivent être en possession d’une licence d’exploitation conformément à la réglementation en vigueur au Mali.

Eli m ination ( se conformer à la procédure de PASP/MALI)Après les opérations, la suspension d’insecticide qui reste peut être éliminée sans risque en la déversant dans un trou creusé tout spécialement ou dans une latrine à fosse. Il ne faut pas se débarrasser d’un pesticide en le jetant dans un endroit où il risque de contaminer de l’eau utilisée pour la boisson ou le lavage ou encore parvenir jusqu’à un étang ou un cours d’eau. Certains insecticides, comme les pyréthrinoïdes, sont très toxiques pour les poissons. Creuser un trou à au moins 100 mètres de tout cours d’eau, puits ou habitations. Si on se trouve dans une région de collines, il faut creuser le trou en contrebas. Verser toutes les eaux qui ont servi au lavage des mains après le traitement. Enterrer tous les récipients, boîtes, bouteilles etc. qui ont contenu des pesticides. Reboucher le trou le plus rapidement possible. Les emballages ou récipients en carton, papier ou plastique — ces derniers, nettoyés — peuvent être brûlés, si cela est autorisé, à bonne distance des maisons et des sources d’eau potable. En ce qui concerne la réutilisation de récipients après nettoyage, voir l’encadré ci-dessous.

Les suspensions de pyréthrinoïdes peuvent être déversées sur un sol sec où elles seront rapidement absorbées et subiront ensuite une décomposition qui les rendra inoffensives pour l’environnement.S’il reste une certaine quantité de solution insecticide, on peut l’utiliser pour détruire les fourmis et les blattes. Il suffit pour cela de verser un peu de solution sur les endroits infestés (sous l’évier de la cuisine, dans les coins) ou de passer une éponge imbibée. Pour faire temporairement obstacle à la prolifération des insectes, on peut verser une certaine quantité de solution à l’intérieur et autour des latrines ou sur d’autres gîtes larvaires. Les solutions de pyréthrinoïdes destinées au traitement des moustiquaires et autres tissus peuvent être utilisées quelques jours après leur préparation. On peut également s’en servir pour traiter les nattes et les matelas de corde afin d’empêcher les moustiques de venir piquer par en bas. On peut aussi traiter les matelas pour combattre les punaises.

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Nettoyage des emballages et récipients vides de pesticides

Réutiliser des récipients de pesticides vides présente des risques et il est déconseillé de le faire. Toutefois, on peut estimer que certains récipients de pesticides sont trop utiles pour qu’on les jette purement et simplement après usage. Peut-on donc nettoyer et réutiliser de tels récipients ? Cela dépend à la fois du matériau et du contenu. En principe, l’étiquette devrait indiquer quelles sont les possibilités de réemploi des récipients et comment s’y prendre pour les nettoyer.

Il ne faut en aucun cas réutiliser des récipients qui ont contenu des pesticides classés comme très dangereux ou extrêmement dangereux. Dans certaines conditions, les récipients de pesticides classés comme peu dangereux ou ne devant pas en principe présenter de danger en utilisation normale, peuvent être réutilisés à condition que ce ne soit pas pour contenir des aliments, des boissons ou de la nourriture pour animaux. Les récipients faits de matériaux comme le polyéthylène, qui absorbent préférentiellement les pesticides, ne doivent pas être réutilisés s’ils ont contenu des pesticides dont la matière active est classée comme modérément, très ou extrêmement dangereuse, quelle que soit la formulation. Dès qu’un récipient est vide, il faut le rincer, puis le remplir complètement avec de l’eau et le laisser reposer pendant 24 heures. Ensuite, on le vide et on recommence deux fois l’opération.

Hygiène généraleIl ne faut ni manger, ni boire, ni fumer lorsqu’on manipule des insecticides. La nourriture doit être rangée dans des boîtes hermétiquement fermées. La mesure, la dilution et le transvasement des insecticides doivent s’effectuer avec le matériel adéquat. Ne pas agiter ni prélever des liquides les mains nues. Si la buse s’est bouchée, agir sur la vanne de la pompe ou dégager l’orifice avec une tige souple. Après chaque remplissage, se laver les mains et le visage à l’eau et au savon. Ne boire et nemanger qu’après s’être lavé les mains et le visage. Prendre une douche ou un bain à la fin de lajournée.

Protection Individuelle• Combinaison adaptée couvrant toute la main et tout le pied.• Masques anti-poussière anti-vapeur ou respiratoire selon le type de traitement et de produit

utilisé.• Gants.• Lunettes.• Cagoules (écran facial).

Protection des populations• Réduire au maximum l’exposition des populations locales et du bétail.• Couvrir les puits et autres réserves d’eau.• Sensibiliser les populations sur les risques.

Vêtements de protection

Traitements à l’ i n térieur des habitations Les opérateurs doivent porter une combinaison de travail ou une chemise à manches longues par dessus un pantalon, un chapeau à large bord, un turban ou autre type de couvre-chef ainsi que des bottes ou de grosses chaussures. Les sandales ne conviennent pas. Il faut se protéger la bouche et le nez avec un moyen simple, par exemple un masque jetable en papier, un masque chirurgical jetable ou lavable ou un chiffon de coton propre. Dès que le tissu est humide, il faut le changer. Les vêtements doivent également être en coton pour faciliter le lavage et le séchage. Ils doivent couvrir le corps et ne comporter aucune ouverture. Sous les climats chauds et humides, il peut être inconfortable de porter un vêtement protecteur supplémentaire, aussi s’efforcera-t-on d’épandre les pesticides pendant les heures où la chaleur est la moins forte.

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Préparation des suspensions Les personnes qui sont chargées d’ensacher les insecticides et de préparer les suspensions, notamment au niveau des unités d’imprégnation des moustiquaires, doivent prendre des précautions spéciales. Outre les vêtements de protection mentionnés ci-dessus, elles doivent porter des gants, un tablier et une protection oculaire, par exemple un écran facial ou des lunettes. Les écrans faciaux protègent la totalité du visage et tiennent moins chaud. Il faut se couvrir la bouche et le nez comme indiquer pour les traitements à l’intérieur des habitations. On veillera en outre à ne pas toucher une quelconque partie de son corps avec les gants pendant la manipulation des pesticides.

I m prégnation des tissus Pour traiter les moustiquaires, les vêtements, les grillages ou les pièges à glossines avec des insecticides, il est impératif de porter de longs gants de caoutchouc. Dans certains cas, une protection supplémentaire est nécessaire, par exemple contre les vapeurs, les poussières ou les aspersions d’insecticides qui peuvent être dangereux. Ces accessoires de protection supplémentaires doivent être mentionnés sur l’étiquette du produit et peuvent consister en tabliers, bottes, masques faciaux, combinaisons et chapeaux.

EntretienLes vêtements de protection doivent toujours être impeccablement tenus et il faut procéder à des contrôles périodiques pour vérifier qu’il n’y a ni déchirures ni usures du tissu qui pourraient entraîner une contamination de l’épiderme. Les vêtements et les équipements de protection doivent être lavés tous les jours à l’eau et au savon, séparément des autres vêtements. Les gants doivent faire l’objet d’une attention particulière et il faut les remplacer dès qu’ils sont déchirés ou s’ils présentent des signes d’usure. Après usage, on devra les rincer à grande eau avant de les ôter. A la fin de chaque journée de travail, il faudra les laver à l’extérieur et à l’intérieur.

Mesures de sécurité

Lors des pul v érisations Le jet qui sort du pulvérisateur ne doit pas être dirigé vers une partie du corps. Un pulvérisateur qui fuit doit être réparé et il faut se laver la peau si elle a été accidentellement contaminée. Les occupants de la maison et les animaux doivent rester dehors pendant toute la durée des opérations. On évitera de traiter une pièce dans laquelle se trouve une personne — un malade par exemple — que l’on ne peut pas transporter à l’extérieur. Avant que ne débutent les pulvérisations, il faut également sortir tous les ustensiles de cuisine, la vaisselle et tout ce qui contient des boissons ou des aliments. On peut aussi lesréunir au centre d’une pièce et les recouvrir d’une feuille de plastique. Les hamacs et les tableaux outentures ne doivent pas être traités. S’il faut traiter le bas des meubles et le côté situé vers le mur, on veillera à ce que les autres surfaces soient effectivementtraitées. Il faut balayer le sol ou le laver après les pulvérisations. Les occupants doivent éviter tout contact avec les murs. Les vêtements et l’équipement doivent être lavés tous les jours. Il faut éviter de pulvériser des organophosphorés ou des carbamates plus de 5 à 6 heures par jour et se laver les mains après chaque remplissage. Si l’on utilise du Fénitrothion ou de vieux stocks de Malathion, il faut que tous les opérateurs fassent contrôler chaque semaine leur cholinestérase sanguin.

Surveillance de l’exposition aux o r ganophosphorés Il existe dans le commerce des trousses de campagne pour contrôler l’activité du cholinestérase sanguine. Si cette activité est basse, on peut en déduire qu’il y a eu exposition excessive à un insecticide organophosphoré. Ces dosages doivent être pratiqués toutes les semaines chez toutes les personnes qui manipulent de tels produits. Toute personne dont l’activité cholinestérasique est trop basse doit être mise en arrêt de travail jusqu’à retour à la normale.

I m prégnation des tissus Lorsqu’on manipule des concentrés d’insecticides ou qu’on prépare des suspensions, il faut porter des gants. Il faut faire attention surtout aux projections dans les yeux. Il faut utiliser une grande bassine pas trop haute et il faut que la pièce soit bien aérée pour que l’on ne risque pas d’inhaler les fumées.

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Mesures pour réduire les risques liés au transport, stockage, manutention et utilisation

Etape Déterminant Risques Mesures d’atténuationSanté publique

environnement personnel

Transport Manque deformation

Déversementaccidentel, pollution de la nappe par lixiviation

Inhalation deproduit : vapeur, poussière, risque de contact avec la peau

- formation-sensibilisation approfondie dupersonnel de gestion des pesticides sur tous les aspects de la filière des pesticides ainsi que sur les réponses d’urgence- doter le personneld’équipement de protection et inciter à son port au complet- doter en équipement de stockage adéquat, réhabiliter les sites existants- procéder à la sensibilisation du public sur l’utilisation des pesticides et de leur contenant- formation sur la gestion des contenants vides pour une élimination sécuritaire- proscrire les contenants à grand volume afin d’éviter les transvasements- diminuer la quantité de pesticides utilisée par l’utilisation effective d’alternatives

Stockage Manque demoyen Déficit de formation sur la gestion des pesticides

Contaminationaccidentelle Gêne nuisance despopulations à proximité

Contaminationdu sol

Contact avecla peau par renversement occasionné par l’exiguïté des lieux

Manutentionmanipulation

Déficit deformation et de sensibilisation

Contaminationdes sources d’eau par le lavage des contenants

contaminationdu sol par déversement accidentel ou intentionnel, pollution de la nappe

Inhalationvapeur, contact dermique par éclaboussure lors de préparation ou transvasement

Elimination desemballages

déficit deformation d’information de sensibilisation

Ingestion desproduits par le biais de la réutilisation des contenants

Contactdermique et appareil respiratoire

Lavage descontenants

déficit deformation d’information de sensibilisation

Contactdermique, contamination des puits

Intoxicationaigue des poissons et autres crustacées, pollution des puits et mares, nappe

Contactdermique

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Annexe 2 : Signes d’intoxication et soins appropriés aux victimes

Signes d’intoxication Soins appropriésContamination des yeux (douleurs ou irritations)

• Rincer abondamment à l’eau du robinet• Si cela aggrave, consulter un médecin

Irritation de la peau (sensations de picotement et brûlure)

• Laver la partie contaminée avec de l’eau, jamaisavec de l’huile

• Mettre une crème calmante dessus• Si cela ne calme pas, consulter un médecin

Sensation de fatigue, maux de tête ou vertiges

• Se reposer• Ne pas recommencer avant de se sentir totalement

reposé• Si cela ne calme pas, consulter un médecin

Contamination des poumons • Rester à l’ombre• Mettre sous surveillance médicale

Annexe 3 : Modes de traitement des contenants vides

Le traitement des contenants vides s’articule autour de deux opérations fondamentales : la décontamination et l’élimination à proprement parler avec son préalable de conditionnement.

a) La décontamination

Elle comprend trois étapes et concerne tous les récipients de pesticides :• s’assurer de la vidange maximale du produit et égouttage pendant 30 secondes (le contenu est vidé

dans un récipient à mélange, dans un verre pour le dernier dosage s’agissant de l’imprégnation) ;• rincer le récipient au moins trois fois avec un volume d’eau qui ne doit pas être inférieur à

10% du volume total du récipient ;• verser les eaux de rinçage dans un pulvérisateur, dans une fosse (imprégnation).

Un contenant décontaminé n’est cependant pas éligible pour le stockage de produits d’alimentation humaine ou animale ou d’eau pour la consommation domestique.

b) L’élimination

Sauf s’il est envisagé que les cont e nants soient récupé r és , la première opération d’élimination consiste à les rendre inutilisables à d’autres fins : « conditionnement ». Aussi il faut veiller à faire des trous avec un outil pointu et aplanir le récipient lorsqu’il s’agit de bidons en métal et pour les fûts ; les bouteilles en verre doivent être cassées dans un sac pour éviter les esquilles ; les plastiques sont déchiquetés et broyés. Les bondes ou capsules sont auparavant retirés.

Les récipients combustibles sont éliminés par voie de brûlage surveillé (emballages en papier et en plastique [les bidons en PVC ne devront pas être brûlés], carton) ou déposés dans une décharge publique acceptant les déchets toxiques de cette nature (mettre en pièces les bidons en plastique, en verre et en métal) ; les cendres résultant du brûlage à nu sont enfouies. Cependant l’étiquette collée sur le récipient peut porter une mention déconseillant le brûlage. En effet le brûlage par exemple de certains récipients d’herbicides (à base d’acide phénoxy) peut entraîner le dégagement de vapeurs toxiques pour l’homme ou la flore environnante.Précautions : la combustion ne doit avoir lieu que dans des conditions où le vent ne risque pas de

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pousser la fumée toxique en direction des maisons d’habitation, de personnes, de bétail ou de cultures se trouvant à proximité, ni vers ceux qui réalisent l’opération.

Les grands récipients non combustibles 50 à 200l peuvent suivre les filières suivantes :- renvoi au fournisseur,- vente/récupération à/par une entreprise spécialisée dans le commerce des fûts et barils usagés

possédant la technologie de neutralisation de la toxicité des matières adhérentes qui peut aussi procéder à leur récupération,

- évacuation vers une décharge contrôlée dont l’exploitant est informé du contenu des fûts et est prévenu du potentiel dégagement de vapeurs toxiques si on applique une combustion,

- évacuation vers un site privé, clôturé, gardienné, respectant les normes environnementales et utilisé spécifiquement pour les pesticides.

Les petits récipients non combustibles jusqu’à 20 l sont soient :- acheminés vers la décharge publique,- enfouis sur site privé après retrait des capsules ou couvercles, perforations des récipients,

brisure des récipients en verre. La fosse de 1 à 1,5 m de profondeur utilisée à des fins d’enfouissement sera rempli jusqu’à 50 cm de la surface du sol et recouvert ensuite de terre.

Le site sera éloigné des habitations et des points d’eau ( puits, mares, cours d’eau), doit être non cultivé et ne sera pas en zone inondable ; la nappe aquifère doit se trouver à au moins 3 m de la surface du sol, la terre doit y être imperméable ( argileuse ou franche). Le site sera clôturé et identifié.

Le tableau ci-après résume ces aspects en rapport avec le type de contenant.

Modes de traitement des contenants vides

Traitement Typepapier carton fibre plastique verre Fût

50 à 200l ≤20lDécontamination X X X XEliminationIncinération (feu nu) X X X X (1) X (2) X (2) X (2)Renvoi au fournisseur XVente entreprisespécialisée/réutilisation

X X X

Décharge contrôlée X X X X X X XSite d’enfouissement privé X X X X X X XX (1) : vérifier qu’il soit éligible à l’élimination ( PVC par exemple non conseillé à l’incinération)

X (2) : ils peuvent se trouver dans un ensemble à incinérer

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Annexe 4   : Liste des produits interdits en Guinée

N° Dénomination Usage Famille1 2 ,4,5 – T HER Dérivés phénoxy2 Aldicarbe INS / ACA Acide carbamique3 Aldrine INS Organochloré4 Aminotriazole HER Triazole5 Binapacryl FON / ACA Dérivés benzéniques 6 Cadusafos INS / NEM Organophosphoré7 Camphéchlore INS Organochloré8 Captachlore INS Organochloré9 Captafol FON Phtalimide10 Chlordane INS / ACA Organochloré11 Chlordecone INS / ACA Organochloré12 Chlordimeforme INS / ACA Formamidine13 Chlorfenvinphos INS Organophosphoré 14 Chlormephos INS Organophosphoré15 Chlorobenzilate ACA Organochloré16 Chloropicrine FON / TRS Organophosphoré17 Crimidine ROD / MOL Pirimidine18 Cyhéxatine INS / ACA Organotin 19 DDT INS Organochloré20 Déméton INS / ACA Organophosphoré21 Dialiphos INS / ACA Organophosphoré22 Dicofol INS / ACA Organochloré23 Dieldrine INS Organochloré24 Dienochlore INS Organochloré25 Dimefox INS Organophosphoré26 Dinosèbe HER Composé nitré27 Disulfoton INS / ACA Organophosphoré28 DNOC INS / HER Phénols29 Endrine INS / ACA Organochloré30 Ethoprophos INS / ACA Organophosphoré31 Fenamiphos NEM Organophosphoré32 Flocoumafen ROD Coumarine33 Fonofos INS Organophosphoré34 HCH INS / ACA Organochloré35 Heptachlore INS / ACA Organochloré36 Hexachlorobenzene FON Dérivé aromatique37 Lindane INS / ACA Organochloré38 Mercuriques (composés) FON Inorganique 39 Methamidophos INS / ACA Organophosphoré

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40 Methidathion INS Organophosphoré41 Methomyl INS Carbamate 42 Methoxychlore INS Organochloré 43 Mirex INS Organochloré44 Monocrotophos INS / ACA Organophosphoré45 Nitrofene HER Diphényl46 Paraquat HER Ammonium quaternaire47 Parathion-éthyl INS / ACA Organophosphoré48 Parathion-methyl INS / ACA Organophosphoré49 Pentachlorophenol INS / FON / HER Organochloré50 Phentoate INS Organophosphoré51 Phorate INS / ACA / NEM Organophosphoré52 Phosphamidon INS / ACA Organophosphoré53 Piclorame HER Dérivé de l’acide Piclolinique 54 Prothoate INS / ACA Organophosphoré55 Quintozène FON Dérivé nitré 56 Strobane INS Organochloré 57 TCA HER Acides organiques halogénés58 Télodrine INS Organochloré59 Terbufos NEM Organophosphoré60 Trichloronat INS Organophosphoré

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Annexe 5 : Zones de production de paddy en Guinée

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