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LE MUSEE D’ORSAY Sur les ruines du Palais d’Orsay, siège de la Cour des comptes incendiée lors de la Commune en 1871, une gare dessinée par Victor Laloux est inaugurée le 14 juillet 1900. Le bâtiment répond au gout éclectique de l’époque, mélange d’influences classiques et de triomphalisme. Il est doté d’une immense structure métallique que Laloux dissimule habilement derrière une façade en pierre pour bien intégrer l’édifice à son environnement. La nouvelle gare connaît une fréquentation importante, mais ses équipements se révèlent rapidement obsolètes : les quais ne peuvent recevoir des trains électriques de plus en plus longs. Le trafic cesse en 1939. « L’ancienne gare » gare d’Orsay connaît alors des destinations variées : à la Libération, elle est utilisée comme centre accueil pour les prisonniers rentrés de captivité ; en 1962, elle sert de décor à un film d’Orson Welles (le procès) ; en 1973, elle abrite le théâtre Renaud-Barrault. C’est cette même année qu’elle est sauvée de la démolition, un temps envisagée, par son classement à l’inventaire des monuments historiques. La décision d’y aménager un musée nait en 1977. Le projet retenu ( Pierre Colboc, Renaud Bardon, et Jean Paul Philippon), choisit de respecter l’architecture originelle, et de mettre en valeur la grande nef. En 1986, le musée ouvre ses portes. Les collections du musée d’Orsay proviennent pour la plupart du Louvre (pour les artistes nés avant 1820), du jeu de Paume (pour les collections impressionnistes) du musée d’art moderne enfin pour les collections postimpressionnistes qui étaient restées au musée du Palais de Tokyo après le transfert au musée du centre George Pompidou. 1. Par quel architecte a été construite la gare ? Le musée ? 2. De quelles époques datent les œuvres exposées ? 3. Quand a été inauguré le musée d’Orsay ? 4. En quelle année la gare cesse de fonctionner ? La visite du musée Orsay Vous avez dans le tableau des œuvres représentatives de grands mouvements de peinture du XIXème siècle. Pour chaque œuvre indiquée dans le tableau vous devez indiquez les informations correspondantes à son auteur, le support, la taille de l’œuvre… Ensuite vous devez décrire cette œuvre et donner les caractéristiques propres à chaque mouvement de peinture que vous pourrez observer sur les œuvres. Sont à votre disposition des audio-guides et des commentaires d’œuvres. Enfin, soyez curieux et n’hésitez pas à flâner dans ce très beau musée… Consacrer du temps à une œuvre de votre choix et dites pourquoi vous l’avez choisi après l’avoir décrit et présenté son auteur.

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LE MUSEE D’ORSAY

Sur les ruines du Palais d’Orsay, siège de la Cour des comptes incendiée lors de la Commune en 1871, une gare dessinée par Victor Laloux est inaugurée le 14 juillet 1900. Le bâtiment répond au gout éclectique de l’époque, mélange d’influences classiques et de triomphalisme. Il est doté d’une immense structure métallique que Laloux dissimule habilement derrière une façade en pierre pour bien intégrer l’édifice à son environnement. La nouvelle gare connaît une fréquentation importante, mais ses équipements se révèlent rapidement obsolètes : les quais ne peuvent recevoir des trains électriques de plus en plus longs. Le trafic cesse en 1939.

« L’ancienne gare » gare d’Orsay connaît alors des destinations variées : à la Libération, elle est utilisée comme centre accueil pour les prisonniers rentrés de captivité ; en 1962, elle sert de décor à un film d’Orson Welles (le procès) ; en 1973, elle abrite le théâtre Renaud-Barrault. C’est cette même année qu’elle est sauvée de la démolition, un temps envisagée, par son classement à l’inventaire des monuments historiques. La décision d’y aménager un musée nait en 1977. Le projet retenu ( Pierre Colboc, Renaud Bardon, et Jean Paul Philippon), choisit de respecter l’architecture originelle, et de mettre en valeur la grande nef. En 1986, le musée ouvre ses portes.

Les collections du musée d’Orsay proviennent pour la plupart du Louvre (pour les artistes nés avant 1820), du jeu de Paume (pour les collections impressionnistes) du musée d’art moderne enfin pour les collections postimpressionnistes qui étaient restées au musée du Palais de Tokyo après le transfert au musée du centre George Pompidou.

1. Par quel architecte a été construite la gare ? Le musée ?

2. De quelles époques datent les œuvres exposées ?

3. Quand a été inauguré le musée d’Orsay ?

4. En quelle année la gare cesse de fonctionner ?

La visite du musée Orsay

Vous avez dans le tableau des œuvres représentatives de grands mouvements de peinture du XIXème siècle.

Pour chaque œuvre indiquée dans le tableau vous devez indiquez les informations correspondantes à son auteur, le support, la taille de l’œuvre…

Ensuite vous devez décrire cette œuvre et donner les caractéristiques propres à chaque mouvement de peinture que vous pourrez observer sur les œuvres.

Sont à votre disposition des audio-guides et des commentaires d’œuvres.

Enfin, soyez curieux et n’hésitez pas à flâner dans ce très beau musée…

Consacrer du temps à une œuvre de votre choix et dites pourquoi vous l’avez choisi après l’avoir décrit et présenté son auteur.

Courants artistiques/Date

Auteur/Nom de L’œuvre/dimension

Caractéristiques/Description /Influences

Le réalisme Enterrement à Ornans/ Gustave Courbet (rdc pavillon Amont)

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Le naturalisme L’AngélusJean FrançoisMillet (rdc,salle 4)

L’impressionnisme Claude Monet Londres, le Parlement, trouée de soleil dans le brouillard(Niveau 5, salle 34)

Edgar Degas / les danseuses (niveau 5 salle 36)

Cézanne/ les baigneurs (niveau 2 salle 53)

Le déjeuner sur l’herbe/ Manet : niveau 5 salle 29

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Le Postimpressionnisme

Toulouse Lautrec (rdc salle 10 + rdc symboliste)Seurat (pointillisme) (niveau 2 salle 69

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L’angélus de MilletUn homme et une femme récitent l'angélus, prière qui rappelle la salutation de l'ange à Marie lors de l'Annonciation. Ils ont interrompu leur récolte de pommes de terre et tous les outils, la fourche, le panier, les sacs et la brouette, sont représentés. En 1865, Millet raconte : "L'Angélus est un tableau que j'ai fait en pensant comment, en travaillant autrefois dans les champs, ma grand-mère ne manquait pas, en entendant sonner la cloche, de nous faire arrêter notre besogne pour dire l'angélus pour ces pauvres morts". C'est donc un souvenir d'enfance qui est à l'origine du tableau et non la volonté d'exalter un quelconque sentiment religieux, Millet n'est d'ailleurs pas pratiquant. Dans une scène simple, il souhaite fixer les rythmes immuables des paysans. Ici, l'intérêt du peintre se porte sur le temps de la pause, du repos.

Isolé au premier plan, au milieu d'une plaine immense et déserte, le couple de paysans prend des allures monumentales, malgré les dimensions réduites de la toile. Leurs visages sont laissés dans l'ombre, tandis que la lumière souligne les gestes et les attitudes. La toile exprime ainsi un profond sentiment de recueillement et Millet dépasse l'anecdote pour tendre vers l'archétype.

C'est sans doute ce qui explique le destin extraordinaire de L'Angélus : objet d'un incroyable engouement patriotique lors de sa tentative d'achat par le Louvre en 1889, vénérée par Salvador Dali, lacérée par un déséquilibré en 1932 et devenue au cours du XXe siècle une icône mondialement célèbre.

Caillebotte, Les raboteurs de parquetCe tableau constitue une des premières représentations du prolétariat urbain. Si les paysans (Des glaneuses de Millet) ou les ouvriers des campagnes (Casseurs de pierres de Courbet) ont souvent été montrés, les ouvriers de la ville ont très rarement fait l'objet de tableaux. Contrairement à Courbet ou Millet, Caillebotte, bourgeois aisé, n'introduit aucun discours social, moralisateur ou politique dans son oeuvre. L'étude documentaire (gestes, outils, accessoires) le place parmi les réalistes les plus chevronnés.

Caillebotte a suivi une formation académique auprès de Bonnat, et la perspective accentuée par l'effet de plongée et l'alignement des lames de parquet est conforme à la tradition. L'artiste a dessiné une à une toutes les parties de son tableau, avant de les reporter au carreau sur la toile. Le torse nu des raboteurs est celui de héros antiques. Mais loin de s'enfermer dans ces exercices académiques, Caillebotte en exploite la rigueur afin d'explorer l'univers contemporain de manière inédite.

Présenté au Salon de 1875, le tableau est refusé par le Jury, sans doute choqué par ce réalisme cru (certains critiques ont parlé de "sujet vulgaire"). Le jeune peintre décide alors de se joindre aux impressionnistes et présente son tableau à la seconde exposition du groupe en 1876 où Degas expose ses premières Repasseuses. Les critiques sont impressionnés par cette grande page moderne, Zola notamment qui condamne cependant cette "peinture bourgeoise à force d'exactitude".

Gustave courbet, Un enterrement à OrnansA la fin de l'été 1849, Courbet s'attaque à son premier tableau monumental. Il souhaite en faire son "exposé de principe" et exprime son ambition en intitulant l'oeuvre Tableau de figures humaines, historique d'un enterrement à Ornans. Il s'inspire des portraits collectifs des gardes civiques hollandais du XVIIe, tandis que la somptuosité des noirs rappelle l'art espagnol. Les variations des valeurs, dans les verts sombres et les gris sourds, sert une certaine austérité des tons, la facture épaisse et robuste donne densité et pesanteur aux êtres et aux éléments naturels. La rigueur de la composition en frise, la béance du trou au bord duquel se trouvent des ossements, invite à une méditation sur la condition humaine.

La démarche de Courbet est alors radicalement novatrice : il use de dimensions ordinairement réservées à la peinture d'histoire, genre "noble", pour représenter un sujet banal, sans idéalisation, qui n'est pas non plus une scène de genre.

Au Salon de 1850-1851, beaucoup dénoncent "la laideur" des personnages, la trivialité de l'ensemble. Parmi les rares admirateurs de la toile, un critique prophétise cependant qu'elle restera "dans l'histoire moderne les colonnes d'Hercule du Réalisme". Le sujet même du tableau a été réinterprété. D'abord considéré comme anticlérical on retient finalement que, dans une composition dominée par le Christ en croix, où se côtoient le clergé, un maire et un juge franc-maçon, entourés d'hommes et de femmes

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de toutes les conditions sociales, c'est l'idée d'une "entente universelle" qui domine, préoccupation constante du XIXe siècle et de la génération de 1848 en particulier.

Manet, Le déjeuner sur l'herbeRejetée par le jury du Salon de 1863, cette œuvre est exposée par Manet sous le titre Le Bain au "Salon des Refusés" accordé cette année là par Napoléon III. Elle en constitua la principale attraction, objet de moqueries et source de scandale.

Pourtant, Manet revendique dans Le déjeuner sur l'herbe l'héritage des maîtres anciens et s'inspire de deux oeuvres du Louvre. Le Concert champêtre du Titien, alors attribué à Giorgione, fournit le sujet, tandis que la disposition du groupe central s'inspire d'une gravure d'après Raphaël : Le jugement de Pâris. Mais dans Le déjeuner sur l'herbe, la présence d'une femme nue au milieu d'hommes habillés n'est justifiée par aucun prétexte mythologique ou allégorique. La modernité des personnages rend obscène, aux yeux de ses contemporains, cette scène presque irréelle. Manet s'en amusait d'ailleurs, surnommant son tableau "La partie carrée".

Le style et la facture choquèrent presque autant que le sujet. Manet abandonne les habituels dégradés pour livrer des contrastes brutaux entre ombre et lumière. Aussi, lui est-il reprochée sa "manie de voir par taches". Les personnages ne semblent pas parfaitement intégrés dans ce décor de sous-bois davantage esquissé que peint, où la perspective est ignorée et la profondeur absente. Avec Le déjeuner sur l'herbe, Manet ne respecte aucune des conventions admises, mais impose une liberté nouvelle par rapport au sujet et aux modes traditionnels de représentation.

Auguste Renoir, Bal du moulin de la GaletteCette oeuvre est sans doute la plus importante de Renoir au milieu des années 1870 et fut exposée à l'exposition du groupe impressionniste de 1877. Si le peintre choisit de représenter quelques uns de ses amis, il s'attache avant tout à rendre l'atmosphère véhémente et joyeuse de cet établissement populaire de la Butte Montmartre. L'étude de la foule en mouvement dans une lumière à la fois naturelle et artificielle est traitée par des touches vibrantes et colorées. Le sentiment d'une certaine dissolution des formes fut l'une des causes des réactions négatives des critiques de l'époque.

Ce tableau, par son sujet ancré dans la vie parisienne contemporaine, son style novateur mais aussi son format imposant, signe de l'ambition de la démarche de Renoir, est un des chefs-d'oeuvre des débuts de l'impressionnisme.

Monet, La cathédrale de Rouen et La gare Saint-LazareLorsqu'il peint ce tableau, Monet vient de quitter Argenteuil pour s'installer à Paris. Après plusieurs années passées à peindre la campagne, il s'intéresse aux paysages urbains. Au moment où les critiques Duranty et Zola encouragent les artistes à peindre leur temps, Monet cherche à diversifier son inspiration et veut être considéré, à l'instar de Manet, Degas et Caillebotte comme un peintre de la vie moderne.

En 1877, emménageant dans le quartier de la Nouvelle Athènes, Claude Monet demande l'autorisation de travailler dans la gare Saint-Lazare, qui en marque l'une des limites. C'était, en effet, le lieu idéal pour qui recherchait les effets changeant de la luminosité, la mobilité du sujet, les nuages de vapeur et un motif radicalement moderne. S'ensuit une série de peintures avec des points de vue différents dont des vues du vaste hall. Malgré l'apparente géométrie de l'architecture métallique, ce sont bien les effets colorés et lumineux qui prévalent ici plutôt que l'attachement à la description détaillée des machines ou des voyageurs. Certaines zones, véritables morceaux de peinture pure, aboutissent à une vision quasi abstraite. Cette toile fut appréciée par un autre peintre de la vie moderne, Gustave Caillebotte, dont la facture se trouve être le plus souvent à l'opposé de celle de Monet.