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Question 40 : Pline, Lettres, VI, 16 :

[1] Tu me demandes que je te raconte la mort de mon oncle, afin que tu puisses la transmettre d’autant mieux à la postérité. Je te remercie, car je vois que si cette mort était racontée/célébrée par toi, alors elle aurait une gloire immortelle (une gloire immortelle lui serait proposée).

[2] Bien qu’il soit mort du désastre qui a touché les plus belles terres, comme les populations et les villes (qui étaient là), par un malheur mémorable, il vivra toujours ; bien qu’il ait été lui-même constitué de très grandes œuvres qui vont rester, cependant l’éternité de tes écrits (Tacite) ajoutera beaucoup à sa gloire éternelle (= à sa perpétuité).

[3] Quant à moi, je pense heureux ceux (=les hommes) à qui, par un cadeau des dieux a été donné, soit de faire des choses à écrire (actes méritants d’être écrits), soit de d’écrire des choses à lire (actes méritants d’être lus), et que les gens à qui la faculté des deux a été donnée sont les plus heureux. Mon oncle sera au nombre de ceux-ci par ses propres livres et par les tiens. (Et afin d’entreprendre ce que tu m’as demandé, je sollicite/ Et pour cette raison, j’accepte plus volontiers, je réclame même l’ordre que tu me donnes) Je suis d’accord de faire ce que tu m’as demandé.

[4] Il était à Misène et dirigeait la flotte, présent pour le commandement. Le neuvième jour avant les calandes de septembre (environ 24 août), ma mère lui indique vers la 7ème

heure (environ 13 heures) qu’un nuage apparaissait/était en train d’apparaître, d’une taille et d’un aspect inhabituel.

[5] Celui-ci ayant pris un bain de soleil et après s’être bientôt rafraichi, il avait mangé et, allongé, il étudiait. Il réclame ses sandales, monte jusqu’au lieu d’où il pouvait observer au mieux cet extraordinaire phénomène. Un nuage montait/naissait dont pas un autre arbre mieux que le pin n’aurait exprimé sa similitude et sa beauté. (Pour les gens observant de loin, c’était incertain de quelle montagne venait le nuage ; on a su seulement plus tard qu’il venait du Vésuve).

Vocabulaire :

Avunculus, i, m : oncleDesposco, es, ere, depoposci : exiger, réclamerInjungo, is, ere : imposer, infligerAdpareo, es, ere : apparaîtreInusitatus, a, um : rare, extraordinaireGustos, as, are : goûter, mangerNubes, is, f : nuageIntuens, tis :

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Contexte :

Pline le Jeune, est né en 61 ou 62 à Côme en Gaule Cisalpine, adopté par son oncle maternel Pline l'Ancien, et mort entre fin 113 et 115 probablement dans la province de Pont-Bithynie. C'est un sénateur et célèbre avocat romain des règnes de Titus à Trajan, proche de ce dernier. À l'instar de son oncle, le naturaliste Pline l'Ancien, il est resté célèbre principalement en raison de son travail littéraire qui a partiellement survécu, notamment sa fameuse correspondance.Les Lettres de Pline sont un témoignage unique et important de la vie et de la pensée dans les cercles dirigeants de Rome sous les principats de Nerva et Trajan. S'ajoutent à cela certaines lettres décrivant des procès, donnant des informations sur certains personnages contemporains ou encore celles décrivant l'éruption du Vésuve. De plus, ses échanges avec l'empereur pendant sa légation en Pont-Bithynie sont une source historique de première main concernant les aspects de l'administration provinciale romaine.

La Correspondance de Pline marque l’avènement d’une prose épistolaire artistique, où l’utilitarisme civique de l’échange familier cède le pas à l’urbanité de la personne littéraire. À en croire l’épistolier, ce raffinement vise à compenser l’absence de matière. Il met en cause le déclin de la République, laquelle fournit naguère à Cicéron de nombreuses occasions pour écrire.Certes, ses lettres sont adressées pour la plupart à des proches et l’épistolier admet volontiers que « écrire pour un ami n’est pas écrire pour le public». Mais son œuvre est le théâtre d’une mise en scène rhétorique dans laquelle les destinataires ne font que figurer nominalement. Ils constituent autant de prétextes à l’exercice de style et à l’expression égotiste. Si les lettres écrites à cœur ouvert sont celles dont on garde le meilleur souvenir, le style « rapide et correct » du mode épistolaire n’exclut pas pour autant l’ornement. Selon certains auteurs, les lettres de Pline ne sont que de petits poèmes en prose, de pure facticité, dont le correspondant n'est qu'un dédicataire fictif : elles se suffisent à elles-mêmes. Il manque en effet une certaine spontanéité, en sorte que l'on peut y voir des œuvres artistiques ou savantes destinées à la lecture publique. Ils les ont classées ainsi : compliments, éloges, portraits, descriptions (villes, sites divers), récit documentaire ou historique, dissertation morale ou littéraire. Les éléments mis en avant pour parler de fiction littéraire sont qu'elles ne sont pas datées, qu'il y a presque autant de correspondants que de lettres, que presque chacune traite un seul sujet, que peu appellent de réponse et qu'il n'y a quasiment aucune trace de correspondance suivie.D'autres critiques considèrent qu'il n'y a pas lieu de remettre en question la réalité de la correspondance. En effet, la présence ou l'absence d'une date ne préjuge en rien de l'authenticité des lettres, seules les lettres adressées à Trajan n'ont pas été datées, Pline préfère ne traiter qu'un seul sujet à chaque fois, le fait que les réponses ne soient pas

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publiées ne veut pas dire qu'il n'y en ait pas eu, ce peut être un choix de l'éditeur de Pline, peu importe qu'il n'y a pas de correspondance suivie, Pline a choisi de ne publier qu'une anthologie, une partie de sa correspondance, et il peut en effet s'agir de morceaux choisis, Pline a pu sélectionner un extrait de lettres, digne de publication, au sein d'une même lettre de plusieurs feuillets.