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Les médias et le web en particulier fourmillent d’annonces chiffrées sur le coût probable de la transi- tion énergétique à venir. Spécula- tion ou technique d’enfumage ? « Jamais les prix de l’électricité n’ont été aussi bas en Europe ». En lisant cette déclaration 1 , vous vous précipiterez peut-être sur votre dernière facture pour conclure que, décidément, on se moque du monde. L’information n’en reflète pas moins l’exacte vérité des chiffres, puisque les prix de l’électricité sur les marchés de gros sont, en moyenne, parti- culièrement bas depuis quelque temps, du fait notamment, d’une part, de la baisse d’activité économique et de périodes de forte production verte rendant l’offre supérieure à la demande, et, d’autre part, de l’effondrement du mar- ché des quotas de CO 2 rendant les pro- ductions fossiles – le charbon surtout – particulièrement bon marché. De cette apparente contraction, les uns concluront que cela témoigne du prix exorbitant que nous supportons (via les différentes sur- charges imposées sur notre facture de ci- toyen) pour supporter les coûts directs et indirects du renouvelable. Les autres relè- vereront que cela témoigne du rôle cru- cial qu’est appelé à jouer, via le principe du pollueur payeur, le marché du CO 2 dans la transition vers un monde décar- boné. Et ils souligneront dans la foulée qu’une partie de la baisse des prix sur le marché Belpex Day-Ahead est bel et bien imputable à l’augmentation des produc- tions décentralisées générées par le so- leil et le vent. D’où l’ambiguité constante du signal prix. Et elle est partout. Ainsi, si vous avez suivi de près le récent yoyo du marché EPEX SPOT, vous aurez constaté que le prix de vente du mégawattheure négocié le samedi 15 juin (dernier pour livraison le lende- main) était tom- à... –40,99 €. Un prix négatif donc, alors qu’il se situait autour des 28 € les jours précédents et re- montait à +8,60 €/ MWh dès le len- demain. Simple décalage entre l’offre et la demande, dû probablement au fait qu’on avait anticipé un week-end et une météo plutôt fraiche pour la saison et que, finalement, le temps s’est révélé plutôt clément, ramenant la demande plus bas que prévu. Tant mieux pour les acheteurs de ce jour-là. Comme quoi, dans le contexte de l’éner- gie, les chiffres demandent à être exploités avec extrême prudence, en se défiant en particulier des photographies instanta- nées (cfr statistique p 12). .../... WWW.RENOUVELLE.ORG 01 sommaire FOCUS Avec le soutien de : Editeur responsable : Michel Huart - Rue Royale, 35 - 1000 Bruxelles ACTUALITÉ BELGIQUE Bruxelles : fin des primes 2013 03 Développement durable : une stratégie fédérale à long terme 03 ACTUALITÉ INTERNATIONALE Brèves internationales 03 Statistiques électriques allemandes 04 DÉBATS & OPINIONS L’éclairage public rajeunit 05 TECHNOLOGIES & APPLICATIONS Wallonie : retour à la géothermie 07 Mons : Earthsolution est pour la géothermie profonde 08 La technologie EGS 09 EDITION La transition, un enjeu wallon 09 Périodiques des mois de mai et juin 10 MÉTÉO RENOUVELABLE Bilan du mois de mai 11 STATISTIQUES Achat de l’énergie par les ménages 12 L’ACTUALITÉ DE L’ÉNERGIE DURABLE Mensuel - Ne paraît pas en juillet et août WEBMAG N° 55 | JUIN 2013 COÛTS DE L’ÉNERGIE UNE ACTUALITÉ EN TROMPE L’OEIL Evolution du prix Belpex – avril 2013 – Elia news mai 2013

WEBMAG N° 55 | JUIN 2013 - APEReapere.org/doc/Renouvelle55.pdf · vous avez suivi de près le récent yoyo du marché EPEX SPOT, vous aurez constaté que le prix de vente du mégawattheure

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Les médias et le web en particulier fourmillent d’annonces chiffrées sur le coût probable de la transi-tion énergétique à venir. Spécula-tion ou technique d’enfumage ?

« Jamais les prix de l’électricité n’ont été aussi bas en Europe ». En lisant cette déclaration 1, vous vous précipiterez peut-être sur votre dernière facture pour conclure que, décidément, on se moque du monde. L’information n’en reflète pas moins l’exacte vérité des chiffres, puisque les prix de l’électricité sur les marchés de gros sont, en moyenne, parti-culièrement bas depuis quelque temps, du fait n o t a m m e n t , d’une part, de la baisse d’activité économique et de périodes de forte production verte rendant l’offre supérieure à la demande, et, d’autre part, de l’effondrement du mar-ché des quotas de CO2 rendant les pro-ductions fossiles – le charbon surtout – particulièrement bon marché. De cette apparente contraction, les uns concluront que cela témoigne du prix exorbitant que nous supportons (via les différentes sur-charges imposées sur notre facture de ci-toyen) pour supporter les coûts directs et indirects du renouvelable. Les autres relè-vereront que cela témoigne du rôle cru-

cial qu’est appelé à jouer, via le principe du pollueur payeur, le marché du CO2 dans la transition vers un monde décar-boné. Et ils souligneront dans la foulée qu’une partie de la baisse des prix sur le marché Belpex Day-Ahead est bel et bien imputable à l’augmentation des produc-tions décentralisées générées par le so-leil et le vent. D’où l’ambiguité constante du signal prix. Et elle est partout. Ainsi, si vous avez suivi de près le récent yoyo du marché EPEX SPOT, vous aurez constaté que le prix de vente du mégawattheure négocié le samedi 15 juin (dernier pour

livraison le lende-main) était tom-bé à... –40,99 €. Un prix négatif donc, alors qu’il se situait autour des 28 € les jours précédents et re-montait à +8,60 €/MWh dès le len-demain. Simple décalage entre

l’offre et la demande, dû probablement au fait qu’on avait anticipé un week-end et une météo plutôt fraiche pour la saison et que, finalement, le temps s’est révélé plutôt clément, ramenant la demande plus bas que prévu. Tant mieux pour les acheteurs de ce jour-là.Comme quoi, dans le contexte de l’éner-gie, les chiffres demandent à être exploitésavec extrême prudence, en se défiant en particulier des photographies instanta-nées (cfr statistique p 12). .../...

WWW.RENOUVELLE.ORG 01

sommaire FOCUS

Avec le soutien de :

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ACTUALITÉ BELGIQUE

• Bruxelles : fin des primes 2013 03

• Développement durable :une stratégie fédérale à long terme 03

ACTUALITÉ INTERNATIONALE

• Brèves internationales 03

• Statistiques électriques allemandes 04

DÉBATS & OPINIONS

• L’éclairage public rajeunit 05

TECHNOLOGIES & APPLICATIONS

• Wallonie : retour à la géothermie 07

• Mons : Earthsolution est pour lagéothermie profonde 08

• La technologie EGS 09

EDITION

• La transition, un enjeu wallon 09

• Périodiques des mois de mai et juin 10

MÉTÉO RENOUVELABLE

• Bilan du mois de mai 11

STATISTIQUES

• Achat de l’énergie par les ménages 12

L’ACTUALITÉ DE L’ÉNERGIE DURABLE

Mensuel - Ne paraît pas en juillet et août

WEBMAG N° 55 | JUIN 2013

COÛTS DE L’ÉNERGIE

UNE ACTUALITÉ EN TROMPE L’OEIL

Evolution du prix Belpex – avril 2013 – Elia news mai 2013

Page 2: WEBMAG N° 55 | JUIN 2013 - APEReapere.org/doc/Renouvelle55.pdf · vous avez suivi de près le récent yoyo du marché EPEX SPOT, vous aurez constaté que le prix de vente du mégawattheure

.../...Surtout lorsqu’ils servent de base à des projections appelées à évaluer des évo-lutions à terme de vingt ou de cin-quante ans.

Or, dans ce contexte de choix énergétique sur le long terme, c’est tout le contraire de ce qui est en train de se passer. Depuis quelques mois, les médias et le web sont inondés d’évaluations financières qui donnent le vertige; à se demander si ce n’est pas leur premier objectif ! Les mon-tants mis en avant à propos des coûts de la transition énergétique 2 ne semblent avoir en commun que la volonté de démontrer qu’on a forcément raison de redouter les évolutions à venir. Les uns témoignent que ces coûts sont décidément insup-portables, les autres que c’est le prix àpayer : quoi qu’on fasse, on ne s’épar-gnera pas une hausse des prix de l’électri-cité, que l’on investisse dans des solutions

conventionnelle ou non. Mais, à terme, cette augmentation du prix serait mieux équilibrée avec les solutions qui nous affranchissent du fossile et du nucléaire 3.

Mais quelle utilité peuvent avoir ces chiffres pour les décideurs, quand ils oc-cultent pour une large part la complexité d’une situation inédite qui nous amène à modifier fondamentalement notre mode de fonctionnement ? Quand ils appellent à comparer des pommes – le coût d’une énergie produite par des équipements largement amortis – et des poires – celui d’une énergie à produire via des investis-sements encore à réaliser ? Quand ils « ou-blient » certains coûts indirects (énergie grise, démantèlement, gestion/traitement des déchets, emplois générés, savoir-faire industriel, ...) pour en minimiser d’autres comme la maintenance, la modernisation des réseaux, la gestion des risques ou la sécurité d’approvionnement ?

La réponse à ces questions se trouve peut-être dans ces décisions politiques en retrait par rapport au volontarisme énergétique affiché jusqu’ici par les décideurs poli-tiques européens, et qui se multiplient en ces temps de crise. Angela Merkel ne vient-elle pas de s’engager à réduire, si elle est réélue en septembre prochain, le soutien (24 milliards d’euros par an) de son gouver-nement aux énergies renouvelables ?1 Empruntée à Gérard Mestralet, patron de GDF Suez, dans le journal Le Soir, le WE du 8/9 juin 20132 Un blog spécialisé, Contrepoints, estimait en février dernier que la taxe allemande EEG destinée à financer le glissement vers le renouvelable pourrait à terme coûter 27 000 euros par ménage de 4 personnes : www.contrepoints.org3 « Towards 100 % renewable energy in Bel-gium by 2050 », ICEDD, Vito, Bureau du Plan - 13 déc. 2012 : www.plan.be

02 WWW.RENOUVELLE.ORG

WEBMAG N° 55- JUIN 2013

FOCUS

Recevez Renouvellechaque mois par courriel

www.renouvelle.org

Vous préférez recevoir 10 numéros en version imprimée par voie postale ? Versez 35 € (50 € pour envoi en UE hors Belgique) sur le compte Triodos 523-0800192-17 avec la mention : « sympathisant + adresse postale ».

Renouvelle est édité par APERe asbl, Association pour la Promotion des Énergies Renouvelables :

www.apere.org

Rédaction :Jean CECH, Christophe HAVEAUX, Michel HUART, Nathalie GILLY, Suzanne KEIGNAERT, Grégory NEUBOURG, Gérard RIETY

Nos partenaires rédactionnels :EDORA, ODE-Vlaanderen, ValBiom, Inter-Environnement Wallonie

Contact :renouvelle-at-apere.org

Eolien participatif : voyage d’étude au DanemarkVous souhaitez vous impliquer dans une coopérative éolienne citoyenne en Wallonie ? Vous êtes déjà coopérateur, et souhaitez contribuer à professionnaliser les activités de la coopérative, ou à élargir l’éventail de ses activités ?Bénéficiez de l’expérience danoise ! Depuis 30 ans, citoyens et collectivités locales s’investissent dans des projets éoliens au Danemark. L’APERe et Lucéole vous invitent à les rencontrer et à échanger avec eux sur les montages et modèles participatifs qui ont fait leurs preuves.Participez à notre voyage d’étude du 25 au 29 septembre 2013.

Itinéraire prévisionnel : • J 1 : Belgique – Danemark (Autocar) • J 2 : Visite du Nordic Folkecenter, centre pour la Recherche et le Développement

des technologies renouvelables, situé sur la péninsule de Hurup Thy.• J 3 : Visite de Tvindkraft, première éolienne construite à la main par des enseignants

en 1978, et rencontre de Vindenergi, coopérative offrant un service de trading aux petits et grands producteurs éoliens.

• J 4 : Visite de l’île de Samsø, autonome en électricité depuis 2007 et aspirant à at-teindre un bilan zéro carbone en 2030. Rencontre de la EnergiAkademiet, académie de recherche et de formation à l’implémentation locale de projets renouvelables

• J 5 : Danemark - Belgique (Autocar)

Infos pratiques :Participation aux frais : Coopérateurs : 350 € TVAC (membre d’une coopérative belge agréée active dans les énergies renouvelables) / Non-coopérateurs : 550 € TVAC / PME et institutionnels : prix sur demande.Ces tarifs comprennent le voyage en autocar, le logement ainsi que les repas, à l’excep-tion des lunchs pendant les trajets aller-retour, et du souper du 3ème jour.

Infos et inscription : www.eolien.be

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WEBMAG N° 55 - JUIN 2013

ACTUALITÉ BELGIQUE

Les primes énergie 2013 ont connu un succès retentissant à Bruxelles. Si bien que le budget de 19 millions d’euros, prévu pour cette année, est déjà presque épuisé. Bruxelles Environne-ment annonce dès lors l’arrêt exception-nel du programme 2013 dès ce 2 juillet.

Voici quelques précisions :

1) Vous avez déjà reçu une promesse de prime ou introduit une demande (avant le 17 juin) ? Votre demande sera traitée et honorée normalement.

2) Vous avez terminé vos travaux avant le 2 juillet ? Toute demande de prime complète et introduite entre le 17 juin et le 1er juillet 2013 sera traitée selon les conditions techniques et adminis-tratives en vigueur.

3) Vous n’avez pas terminé vos travaux avant le 2 juillet ? Vous pouvez intro-duire une demande de prime entre le 2 juillet et le 31 octobre 2013 au plus tard, si certaines conditions sont respectées.

Concrètement, les Bruxellois qui ont commandé des travaux doivent verser un acompte à leur entrepreneur d’ici le 2 juillet et introduire un dossier complet d’ici le 1er novembre. Dès 2014, les primes énergie seront à nouveau accessibles. Les conditions techniques et financières seront annoncées au cours de l’au-tomne 2013. Les primes énergie les plus demandées à Bruxelles concernent les double vitrages, l’électroménager basse consommation, les chaudières à conden-sation, l’isolation du toit et la régulation thermique. A noter que la réduction d’impôt reste d’application durant toute l’année 2013. Plus d’infos :

BRUXELLES

LES PRIMES SONT SUSPENDUES POUR 2013

www.bruxellesenvironnement.be

En 2007, la Belgique avait inscrit le déve-loppement durable dans l’article 7 bis de sa Constitution. Aujourd’hui, elle dispose d’une véritable stratégie à long terme. Le 17 mai dernier, le gouvernement fédéral a en effet adopté un arrêté royal 1 qui fixe quatre défis majeurs. Il s’agit d’assurer : (1) La cohésion sociale dans une société où chacun disposera d’un accès égal à tous les domaines de la vie;(2) Une société résiliente qui adapte son économie aux défis économiques, so-ciaux et environnementaux;3) La préservation de l’environnement;(4) Une autorité publique fédérale qui assume sa responsabilité sociétale.Cette vision à long terme comporte égale-ment des objectifs en phase avec les com-pétences fédérales tels que la lutte contre la pauvreté, la santé publique, la mobilité,

l’énergie, le changement climatique et la coopération au dévelop-

pement. Des indicateurs sont fixés pour suivre l’évolution de ces politiques.

Dans le domaine de l’énergie, le gouver-nement fédéral précise que : « Les formes d’énergie bas carbone seront prédomi-nantes dans le mix énergétique, et les énergies renouvelables constitueront une partie significative. »

Plus d’infos :

1 « Arrêté royal portant fixation de la vision stratégique à long terme de développement durable » (adopté par le Conseil des Ministres du 17 mai 2013).

LE GOUVERNEMENT FÉDÉRAL BELGE S’ENGAGE POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

www.poddo.be

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BRÈVES INTERNATIONALES

Une étude du géologue canadien David Hughes démontre que la production de gaz de schiste ne peut se maintenir qu’à condition de creuser sans arrêt de nou-veaux puits (43 000 puits creusés aux Etats-Unis en 2012). Le rendement d’un puits isolé décline en effet très rapide-ment dans le temps. Même constat pour la production de pétrole de schiste. Selon cette étude, publiée par le Post Carbon Institute, la production de gaz et de pé-trole de schiste aux Etats-Unis atteindra un pic dès 2017 puis déclinera.Par ailleurs, l’ASPO (section belge de l’Association for the Study of Peak Oil and gas) explique dans une carte blanche que ces productions non-conventionnelles devront se tourner progressivement vers des gisements à faible débit ou nécessi-tant de lourds investissements. Ce qui risque de miner la rentabilité de ces nou-velles filières énergétiques.

www.aspo.be

Selon les rapports conjoints de REN21 et de la Frankfurt School – PNUE, les investisse-ments mondiaux dans les énergies renou-velables ont atteint 244 milliards de dollars en 2012. Il s’agit d’un recul de 12 % par rapport à 2011, qui s’explique par la chute du prix des technologies solaires et par la faiblesse des marchés américains et euro-péens. L’année 2012 marque par ailleurs un record de nouvelles capacités renouve-lables (115 GW), soit quasi la moitié de la capacité totale ajoutée dans le monde .

http://ren21.net

Le projet industriel Desertec est au-jourd’hui abandonné. L’idée de produire de l’électricité solaire au Sahara et de l’ex-porter vers le réseau électrique européen n’a pas convaincu les investisseurs. Inter-viewé par Euractiv, le PDG de Desertec admet à présent que l’Europe peut couvrir 90 % de ses besoins en électricité par ses propres ressources renouvelables locales.

www.euractiv.com

La Commission européenne a publié un Livre vert qui définit sa politique Energie-Climat à l’horizon 2030. Ce nouveau cadre déterminera la stratégie européenne post-2020, notamment en termes d’inves-tissements, d’infrastructures, de recherche et de productions renouvelables. Ce Livre vert est soumis à la consultation publique jusqu’au 2 juillet. La Commission euro-péenne analysera ensuite les avis récoltés puis annoncera la stratégie retenue.

http://eur-lex.europa.eu

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L’Allemagne connaît une évolu-tion remarquable de sa production électrique marquée par une baisse du nucléaire et une augmentation des productions renouvelables. La contribution du lignite et du char-bon reste globalement stable et l’Allemagne est davantage expor-tatrice d’électricité (solde import-export négatif) 1.

La décision de soutenir la production électrique renouvelable et de sortir du nucléaire date de bien avant 2011, mais la catastrophe de Fukushima en mars 2011 a accéléré le processus d’arrêt des réacteurs nucléaires en Allemagne. L’analyse considère les années 2010, 2011 et 2012 et prend 2005 comme année de référence. Ainsi la part d’E-SER est passée de 10,2 % en 2005 à 22,1 % en 2012 pour une consommation finale d’électricité diminuant légèrement de 612 à 595 TWh.

Depuis 2005 par rapport à 2012, on observe une diminution de 39 % de la production nucléaire et une diminution de 12 % de celle du charbon. En paral-lèle, la production des énergies renou-velables a plus que doublé (+116 %) et celle du lignite a augmenté de 3 %.

Le graphique suivant présente l’évolu-tion des principales énergies renouve-lables pour la production électrique al-lemande depuis 2005. En faisant la part belle à l’éolien, avec une année 2011 exceptionnellement bien venteuse. Depuis 2011, la production solaire photovoltaïque dépasse la production hydroélectrique. La production d’élec-tricité à partir de biomasse montre aussi une croissance continue.

Pour expliquer le développement dy-namique des énergies renouvelables en Allemagne, il faut s’intéresser aux politiques qui impactent véritablement le secteur. En effet, la transition énergé-tique allemande ambitionne une sortie du nucléaire en 2022 et espère égale-ment mettre fin aux énergies fossiles en 2050, cette transition est d’ailleurs en cours depuis 2010. L’ensemble se fait conjointement à une diminution de CO₂ et une mise en place de tarifs d’achat adaptés à chaque technologie.

Cet essor s’accompagne d’un véritable développement économique (En 2011, 379 000 emplois et un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 37 milliards d’euros, selon le bilan de l’EurObserv’ER 2012).En ce qui concerne les échanges élec-triques internationaux, on observe une augmentation des quantités exportées.

Le solde atteint en 2012 une valeur de 23,1 TWh exporté, soit 3,7 % de la pro-duction électrique brute totale.

(TWh) 2005 2010 2011 2012

Import 53,4 42,2 49,7 44,2

Export 61,9 59,9 56 67,3

Soldeimport-export

-8,5 -17,7 -6,3 -23,1

1 Cet article reprend les données statistiques officielles du bilan énergétique allemand (AG Energiebilanzen, 14 février 2013) et fait suite au Renouvelle n° 44 de mai 2012

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ACTUALITÉ INTERNATIONALE

STATISTIQUES ÉLECTRIQUES ALLEMANDES

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Evolution de la production brute électrique allemande par vecteur.(Graphique APERe - Données sources : AG Energiebilanzen1990-2012)

Evolution de la production électrique allemande par vecteur renouvelable (Graphique APERe - Données sources : AG Energie-bilanzen1990-2012)

Tableau : Volume annuel d’échanges d’électricité de l’Allemagne avec l’étranger (Données sources : AG Energiebilanzen, 1990-2012)

www.ag-energiebilanzen.de

Plus d’énergie durableen Belgique ?

Tout don de 40 € minimum donne droit à une déduction fiscale. Il est à ver-ser sur le compte Triodos de l’APERe : 523-0800192-17. Communication :« Don APERe » + coordonnées com-plètes, adresse courriel compris.Un accusé de réception vous sera envoyé par courriel (Attestation fiscale envoyée au mois de février de l’année suivant le versement).

Contact : +32 (0)2 218 78 99

www.apere.org

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WEBMAG N° 55 - JUIN 2013

DÉBATS & OPINIONS

Equipements vieillissants, techno-logies bientôt proscrites, … L’éclai-rage public a un besoin pressant d’une sérieuse cure de jouvence. Economies d’énergie en vue ?

Plus de soixante mille luminaires publics wallons seraient encore équipés d’am-poules aux vapeurs de mercure haute pression HgHP. Des équipements qui, dans la foulée de l’évacuation des am-poules à incandescence, vont être inter-dits de commercialisation dès 2015, dans le cadre de la directive « éco-concep-tion ». Un gros chantier en vue pour cer-taines communes. Du côté du réseau routier structurant, l’éclairage public aussi va devoir être revu. Non pas cette fois pour cause de technologie énergi-vore et peu performante, mais parce que la limite d’âge est atteinte pour la plupart des systèmes d’éclairage qui équipent quelque 875 km d’autoroutes, 350 km d’échangeurs et 675 km de voiries régio-nales (les anciennes « nationales »). Pareil pour les 885 km de voiries régionales du réseau non structurant.

Isabelle Quoilin, présidente de l’Institut Belge de l’Eclairage (IBE) et par ailleurs di-rectrice a.i. à la Direction Générale Opé-rationnelle des Routes et des bâtiments (DGO1), qui a en charge ces dernières, nous fait un topo de la situation.

J. C. : Quelle est la situation de l’éclairage public en Wallonie ?

Isabelle Quoilin : pour le réseau structu-rant dont je m’occupe au SPW, la majo-rité des points d’éclairage est constituée de lampes au sodium basse pression – ces fameux éclairages orange que vous connaissez –. Si ce sont encore parmi les plus efficaces en termes de performance énergétique, le rendu des couleurs est plutôt médiocre. On peut considérer que ces systèmes, datant des années 70/80, sont en fin de vie. D’autres types de sources lumineuses ont été développés depuis, qui offrent un rendu des couleurs plus proche de la lumière du jour, et mieux adapté aux environnements urbains.

Au niveau de l’éclairage communal, la seule technologie qui existait à l’époque dont nous parlons, était la lampe au mer-cure, très énergivore et d’une durée de vie limitée à 10 000 heures. La directive européenne en interdit la commerciali-sation pour 2015.

J. C. : Il y a donc un gros travail d’adapta-tion à réaliser. Y sommes-nous préparés ?

I. Q. : Au niveau de la Belgique, nous ne sommes pas trop mal lotis par rapport aux pays voisins comme l’Allemagne où de nombreux éclairages au mercure sub-sistent. En Belgique, nous bénéficions depuis de longues années d’une politique d’éclairage qui vise la performance éner-gétique, bien avant l’arrivée de cette direc-tive, dont nous connaissons la probable mise en œuvre depuis une bonne dizaine d’années. La démarche est donc lancée de longue date et des solutions techniques ont été expérimentées. Les intercommu-nales ont réalisé un inventaire et des plans de relighting ont été lancés çà et là. Le remplacement de ces lampes au mercure – pratiquement inexistantes sur le réseau

structurant et largement entamé dans les communes – ne me semble pas être un problème particulièrement compliqué.

J. C. : Sinon qu’il ne s’agit pas seulement de remplacer des ampoules, mais de re-penser plus largement l’éclairage…

I. Q. : En effet. Il est clair que les lumi-naires concernés ont eux aussi pris de l’âge et qu’un simple remplacement de

l’ampoule ne suffit pas. La photomé-trie elle-même est à revoir. Elle repose sur trois éléments : le réflecteur, le pro-tecteur et l’ampoule. Ce sont ces trois éléments qui, ensemble, organisent la répartition lumineuse de manière à en-voyer la bonne lumière au bon endroit. Il faut donc presque nécessairement chan-ger les trois éléments en même temps. Sans parler du poteau qui lui aussi peut être devenu vétuste.

J. C. : C’est donc l’occasion ou jamais de revoir aussi ses ambitions en matière d’éclairage.

I. Q. : Absolument. Chaque fois qu’on touche à une installation, on se repose la question du bon éclairage en tenant compte des normes qui, elles aussi, ont évolué depuis les années 70’ et imposent désormais des niveaux à atteindre en fonction des endroits. On essaie aussi de garder les mêmes interdistances de poteaux pour ne pas avoir à modifier les câblages en sous-sol. Et on va sélection-ner en conséquence le meilleur luminaire existant dans une optique de performance

énergétique. En veillant dans le même temps à minimiser les coûts d’entretien et de rem-placement. Ces choix tiennent aussi compte de l’évolution des technologies. Je pense notam-ment aux LEDs qui progressi-vement atteignent des niveaux proches de l’ampoule sodium basse pression et dont les lumi-naires commencent à rivaliser avec les meilleurs luminaires traditionnels « à décharge ». On en arrive le plus souvent à des calculs au cas par cas, en fonc-

tion de la configuration de la voirie, de l’interdistance entre les points d’éclairage, de la hauteur des poteaux, etc.

C’est ce qui m’amène à demander de plus en plus systématiquement des études comparatives sur vingt ans. Avec, au bout du compte, des arbitrages finan-ciers difficiles qui, jusqu’ici, donnent sou-vent l’avantage à la lampe à décharge,

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ECLAIRAGE PUBLIC : RELIGHTING EN VUE

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DÉBATS & OPINIONS

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compte tenu du fait que nous sommes forcément sur des tarifs de nuit. Mais c’est en train d’évoluer rapidement. L’ex-périence de Marche (voir tableau) est à cet égard édifiante. Elle a été réalisée il y a trois ans déjà, et repose sur le rempla-cement des luminaires existants par des solutions sodium haute pression ou LED.

Dans les conditions actuelles de marché, le temps de retour du surcoût, qui était de neuf ans, est déjà ramené à six ans. Ce qui est déjà nettement plus intéressant.

J. C. : Et au niveau du réseau structurant, comment se présentent les choses ?

I. Q. : Un audit a été réalisé, dont les résultats ne sont pas encore validés, et qui a fait l’inventaire des équipements électromécaniques dont l’éclairage. Elle vise à tendre vers des « autoroutes intelligentes », à permettre une gestion performante et pérenne, à générer des économies d’énergie et à privilégier une maintenance préventive. L’audit propose et budgétise plusieurs scénarios parmi lesquels j’en retiens deux plus représen-tatifs : l’un sur base d’un plan lumière tenant compte de l’intensité du trafic et de la capacité de la voirie, et l’autre réduisant l’éclairage à minima : suppres-sion de l’éclairage de la berne centrale

des autoroutes, maintien des éclairages d’entrée et de sortie, etc. Mis à part les choix qui doivent encore être faits, il en ressort principalement une situation générale très vétuste attribuable à un sous-financement chronique, mais aussi de faibles écarts financiers entre les dif-férents scénarios.

J. C. : Ceux-ci mettent-ils cependant le doigt sur des économies significatives à réaliser ?

I. Q. : Depuis mon entrée au SPW en 2004, j’ai consacré l’essentiel de mon travail à étudier la question des écono-mies à réaliser en matière d’éclairage. Et je suis sans cesse confrontée à des gens qui font valoir de plantureuses écono-mies réalisées au niveau de l’éclairage public dans d’autres pays, en Italie ou ailleurs. Tout dépend bien entendu d’où l’on vient. Si l’on a déjà fait à la base des choix qui privilégient les économies d’énergie – ce qui, un peu par chance, est notre cas – on en est réduit à recher-cher de petites économies nouvelles qui pour la plupart exigent des mises de fonds importantes. La technologie LED ouvre de nouvelles perspectives, et des solutions novatrices émergent, mais leur coût est encore élevé. Le problème aus-si, c’est qu’il y a des normes à respecter. Arrivé à un certain niveau d’économie,

tout ce qu’on peut encore faire, c’est de supprimer des points d’éclairage et ça, c’est une décision politique. En outre cela suppose des aménagements adap-tés (marquage, balisage etc.), ce qui a aussi un impact budgétaire.

J. C. : Quelles perspectives d’économies pouvons-nous envisager via la téléges-tion ou les énergies renouvelables ?

I. Q. : Outre ce que nous faisons déjà en matière de gestion à distance, il existe beaucoup de nouvelles pistes intéres-santes, et nous les suivons de près. Mais nous restons globalement très prudents, parce que tout cela ne s’improvise pas et qu’il y a des contraintes à respecter impérativement. C’est vrai aussi pour les énergies renouvelables. Nous n’avons encore testé aucun système de lumi-naire photovoltaïque ou éolien et je ne pense pas que nous nous y hasarderons de sitôt. D’abord parce que les câblages préexistent la plupart du temps et que cela reste plus fiable; et puis parce que nous avons une obligation impérative d’avoir des systèmes qui fonctionnent toute la nuit et durant tout l’hiver, quelles que soient les conditions extérieures. Ce que nous commençons à utiliser, ce sont des signalisations LED alimentées par des panneaux solaires là où aucun raccorde-ment n’est possible.

Projet pilote - Marche (N63)

Situation existante Solution classique Solution LED

Installation 16 GZ / NaBP 131 W 16 luminaires / NaHP 150 W 16 luminaires / 62 LED

Puissance consommée (par luminaire et totale)

155 W avec pertesPtot = 2 480W

176 W avec pertes Ptot = 2 816 W

73 WPtot = 1 168 W

Coût annuel (coût moyen de l’énergie de 25  c€/kWh) 2 600 € / an 2 950 € / an 1 225 € / an

Investissement 0 € 12 000 € 20 000 €

Entretien par luminaireDDV lampe 10 000 heures, soit 2,5 ans 16 000 heures, soit 4 ans 50 000 heures, soit 12,5 ans

Coût moyen annuel de l’entretien environ 55 € environ 17 € environ 70 €

Coût annuel de l’installation (énergie + entretien) 2 600 € + (16 x 55 €) = 3 480 € 2 600 € + (16 x 55 €) = 3 480 € 2 600 € + (16 x 55 €) = 3 480 €

Retour sur investissement supplémentaire : 9,1 ans

Economie annuelle : 877 €

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WEBMAG N° 55 - JUIN 2013

TECHNOLOGIES & APPLICATIONS

La Wallonie explore ses aquifères calcaires profonds en vue d’une pro-duction de chaleur et d’électricité.

Voici 40 ans, des recherches géolo-giques dans la région de Mons avaient donné naissance à un réseau de chauf-fage urbain presqu’unique en Belgique et toujours en fonctionnement. Depuis lors, des forages ont eu lieu, l’un pour chauffer un hôpital, l’autre en cours de réhabilitation pour chauffer le zoning in-dustriel de Ghlin. Ces explorations sont menées par l’IDEA (Intercommunale de développement économique et d’amé-nagement du Territoire de la Région de Mons-Borinage-Centre) et par l’Univer-sité de Mons, qui soulignent l’intérêt géothermique de cette région pour une production de chaleur.

Initié en 2009, un nouveau projet envi-sage d’aller plus loin en visant une pro-duction d’électricité (lire Renouvelle n° 40). Il se propose de creuser plus pro-fond (+/- 5 000 mètres) pour aller cher-cher de l’eau plus chaude (de l’ordre de 150 °C). Avec ce niveau de température,

une production d’électricité est pos-sible avec des systèmes à cycle binaire qui, au niveau des turbines, utilisent un fluide intermédiaire pour fonctionner. Le réservoir géothermique serait exploité en prélevant de l’eau dans ces roches profondes perméables. Ce type d’exploi-tation porte le nom de EGS (Enhanced Geothermal System) pour « Systèmes Géothermiques Stimulés » - voir enca-dré en page 8). Il est déjà expérimenté avec succès dans différents pays dont la France et l’Allemagne.

Or les informations disponibles confir-ment que la région au sud de Mons est susceptible d’abriter un aquifère dans une roche calcaire perméable et dans une gamme de température suffisam-ment haute. Reste à confirmer cette hy-pothèse et à étudier celle d’une produc-tion d’électricité sur cette base. C’est la mission que la Wallonie a confié à Earth-solution dont c’est la vocation principale. Roland de Schaetzen, administrateur dé-légué, nous en explique les tenants et les aboutissants page suivante.

LA FILIÈRE GÉOTHERMIQUE REGAGNE DE L’INTÉRÊT EN WALLONIE

Installation géothermique de Landau (Allemagne) - Photo : Überlandwerk Groß-Gerau GmbH

Deux projets pilotes en Wallonie

Le 14 juillet 2011, le Gouvernement wallon a approuvé le lancement d’un plan stratégique pour le développement de la géothermie profonde. Actuellement, le Service Public de Wallonie (DGO4 - Energie) travaille à l’élaboration d’un cadre juridique spécifique à la géothermie profonde et un cadre incitatif pour l’accompagner. Par ailleurs, la Wallonie soutient deux projets concrets dans les aquifères calcaires profonds s’étendant entre Tournai et Charleroi et dont une partie se trouve sous le sillon houiller (cette zone est actuellement la mieux connue en Wallonie, grâce à une série de forages profonds et à l’activité mi-nière d’autrefois).

•Le premier projet pilote de géothermie profonde basse énergie (accordé à l’IDEA) vise à exploiter le potentiel montois en vue d’un usage pour le chauf-fage urbain collectif par réseau de chaleur.

•Ledeuxièmeprojetpiloteengéothermieprofondemoyenneénergie(accordé à la société EarthSolution) est destiné à une production d’électricité. La première phase du projet a été réalisée, à savoir : une étude géologique et une campagne de prospection géophysique dans la zone du Hainaut au Nord de Jeumont.

Rappelons que dans une vision européenne 100 % énergies renouvelables, la géothermie permet de boucler le mix énergétique au côté de l’éolien, le so-laire, l’hydroélectricité et les centrales électriques à la biomasse.Carte européenne de localisation des projets EGS

EGEC Market Report 2012: Geothermal Electricity

n Existing EGS Plants (Elec.)

n EGS planned Projects (Elec.)

n Existing EGS Plants (Heating)

n EGS Project Ideas (Elec.)

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TECHNOLOGIES & APPLICATIONS

ROLAND DE SCHAETZEN, EARTHSOLUTION

« LA GÉOTHERMIE PROFONDE POURRAIT PRODUIRE 2 000 GWHÉLEC TRIQUE PAR AN DANS LA ZONE DE MONS »Jean Cech : Certains disent que la technologie EGS n’est pas sans risques et que l’utilisation du terme « stimu-lé » n’est qu’un faux nez pour cette « fracturation hydraulique » tant dé-criée dans le cas des gaz de schiste... Qu’en pensez-vous ?

Roland de Schaetzen : S’il existe bel et bien des éléments communs entre les deux techno-logies, on est ici dans une démarche profon-dément différente dans la mesure où l’on utilise de l’eau prélevée et réin-jectée au sein d’une même configuration géologique via deux puits distants de quelques centaines de mètres. Dans les roches carbonatées, il n’y a pas de frac-turation hydraulique mais une améliora-tion de la perméabilité du réservoir aqui-fère par injection d’acide (chlorhydrique, sulfamique, fluorhydrique,…) pour amé-liorer la porosité du milieu et qui se ré-sorbent dans l’aquifère après avoir réagi avec la roche. Il n’y a donc pas non plus de pollution chimique à redouter.

J. C. : Qu’est-ce qui vous donne à penser que la configuration géologique dans la région visée est susceptible d’une exploi-tation géothermique efficiente et ren-table via cette technologie EGS ?

R. d. S. : D’abord le fait que d’autres sites de ce type sont déjà en fonction-nement à l’étranger (Allemagne, Au-triche, Islande, France,…), certains dans le même type de configuration géolo-gique, à savoir des roches calcaires et en présence d’un aquifère autour de 120/150 °C. De nouvelles installations sont encore en phase d’implantation, mais plusieurs fonctionnent déjà à l’échelle industrielle et produisent de l’électricité de manière récurrente. La deuxième raison qui nous pousse en avant, c’est le momentum. Nous

sommes au début d’un développe-ment qui s’est récemment accéléré sur base de deux technologies arrivées à maturité. D’une part, les forages pétro-liers à grandes profondeurs, réalisés par centaines chaque année dans le monde. Et d’autre part la technologie

ORC (Organic Rankine Cycle) qui permet la production d’électri-cité à partir de ressources géo-thermiques de basse enthalpie (température inférieure à 150 °C) via un doublet géothermique (c’est-à-dire via deux puits, à extraction et à réinjection – lire encadré en page 7, NDLR).

J. C. : Quels sont les obstacles à surmon-ter pour accélérer ce développement ?

R. d. S. : Ce sont toujours les mêmes, inhérents aux innovations technolo-giques: le financement et un cadre inci-tatif et juridique susceptible de rassurer les investisseurs. On voit bien, dans les pays voisins comme l’Allemagne ou la France où de nombreux projets sont en construction ou en développement, qu’une fois que ce cadre est en place, ce type d’installation peut se faire assez rapidement compte tenu de la taille des projets de cette ampleur.

En Allemagne, on compte 6 installations opérationnelles, une dizaine de projets en construction, et vingt-deux en phase de développement. En France, une ins-tallation est opérationnelle, six permis d’exploration ont été accordés et dix-huit demandes sont en cours d’instruction.

J. C. : Quelle est actuellement la situation chez nous ?

R. d. S. : La stratégie actuelle du Gou-vernement wallon se focalise dans un premier temps sur le financement de deux projets pilotes. Le premier pour la production de chaleur dans la ré-gion de Mons, sur base d’un aquifère à 2 500 mètres de profondeur et aux

alentours de 70 °C. Le second pour la production d’électricité à partir d’une ressource à une profondeur de 4 500 à 5 000 mètres environ, à une température située entre 120 et 150 °C (voir encadré). Pour ce dernier, nous en sommes à la fin de la phase d’investigation géophysique qui nous a permis de réaliser un modèle 3D de visualisation du sous-sol. Reste à identifier le meilleur endroit pour opérer un premier forage, avec comme objec-tif de confirmer la présence et la qua-lité de l’aquifère repéré. Puis, quand la ressource sera confirmée, de lancer le second forage pour réaliser le doublet géothermique envisagé.

J. C. : Quel en est le planning approxi-matif ?

R. d. S. : On peut raisonnablement consi-dérer que, d’ici deux ans, le doublet pourrait être en place. A partir de là, on pourra réaliser une simulation qui nous permettra de caractériser avec précision le système géothermique disponible. De quoi dimensionner le système ORC à ins-taller pour produire l’électricité selon le contexte réel.

J. C. : Sur quel potentiel pouvez-vous rai-sonnablement tabler ?

R. d. S. : Nous envisageons une capacité de 3 MWe, ce qui équivaut à une pro-duction de 25 GWh/an, soit l’équivalent de la consommation de plus de 7 000 ménages.

J. C. : Combien d’installations de ce type peut-on envisager à terme en Wallonie ?

R. d. S. : C’est encore difficile à préciser, mais il n’est pas déraisonnable d’ima-giner une production de 2 000 GWh/an, soit 80 unités de production, pour la zone de Mons. D’autres zones pourraient être envisagées, mais il est actuellement hasardeux de s’avancer. Cette évaluation demande bien sûr à être confirmée par des explorations précises.

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LA TRANSITION :UN ENJEU WALLONNotre modèle économique est en crise, s’accom-pagnant simul-tanément d’une crise environne-mentale et d’une crise sociale. Cette crise nous pousse à nous interroger sur ses fondements et sur les différents enjeux influant directement sur l’avenir de notre société et de toute notre planète.

Dans quelle société souhaitons-nous vivre ? Qu’est-ce que la richesse ? Au final, il est nécessaire de revoir les fondamen-taux. Nous devons effectuer une transi-tion vers un modèle repensé.

L’idée de « transition » est profondément liée au concept de développement du-rable, car elle constitue sa mise en action concrète, à l’échelle de la société. Depuis peu, un grand nombre d’acteurs ont choi-si de s’engager activement dans une tran-sition, économique avant tout, mais aussi sociale et environnementale. Un protago-niste semble particulièrement constituer un axe de succès considérable : l’écono-mie sociale. Cette étude transversale met en lumière les moteurs de changement vers une société en transition, et vise à démontrer que l’économie sociale peut jouer un rôle majeur dans la dynamique de la transition de la Wallonie.

La Transition : un enjeu économique & social pour la Wallonie - Une étude réa-lisée par le Think Tank européen Pour La Solidarité / Sanjin Plakalo, en collabora-tion avec Céline Brandeleer, Fanny Cools et Elise Dubetz, sous la direction de Denis Stokkink; 2013 - 236 pages - 15 €

www.pourlasolidarite.eu

EDITION

Renouvelle vous invite à lire

J. C. : Qu’est-ce qui s’oppose à ce qu’on s’y mette dès aujourd’hui ?

R. d. S. : Je vous l’ai dit, des explora-tions doivent être menées pour confir-mer la ressource en eau chaude là où on souhaite l’exploiter, ce qui nécessite une bonne dizaine de millions d’euros d’investissements. Après quoi, on peut estimer le débours à 25 millions d’eu-ros, soit au total 35 millions d’euros par unité de production. C’est surtout vrai en première phase de développement, puisqu’on peut pronostiquer que cette technologie se répendant, les coûts baisseront de 40 à 50 % au fil du temps.

Aujourd’hui, ce qui fait encore défaut, c’est un cadre incitatif et juridique qui

rassure les investisseurs et permette ce développement, et là, c’est le poli-tique qui a les rennes ! Par ailleurs, la connaissance du sous-sol à grande profondeur en Wallonie est encore très limitée. Compte tenu du poten-tiel important identifié, il est attendu que le Gouvernement wallon sou-tienne le premier forage de notre projet pour confirmer la ressource en eau chaude afin de permettre le développement de cette nouvelle filière industrielle en Wallonie.

Pour aller plus loin : Site de l’EGEC, fé-dération européenne de la géothermie

La technologie EGSLes nouvelles techniques EGS (En-hanced Geothermal Systems) sont bien adaptées aux sous-sols cal-caires tels ceux qui sont présents dans la région de Mons. Les sites les plus favorables contiennent déjà un aquifère, d’autres sites, dans des roches dures comme le granite, peuvent être stimulés par l’injection d’eau. Deux puits sont nécessaires : un puits d’extrac-tion et un puits de réinjection C’est ce qu’on appelle un doublet. Avec les températures qu’on peut atteindre dans nos régions (120 à 150 °C environ), l’eau chaude extraite est utilisée dans un cycle binaire par échangeur thermique qui réchauffe un fluide de nature différente selon la température : de 100 °C à 120 °C on utilise de l’eau-ammoniaque et, au-delà de 120 °C, de l’isobutane, de l’isopentane, etc. Ce fluide à l’état de vapeur sous pression actionne une turbine qui entraîne un générateur qui produit de l’électricité. L’eau géothermique refroidie par ce procédé (à environ 70 °C) est ensuite réinjectée par le second puits.

Elle peut également être utilisée pour une seconde application, par exemple de chauffage urbain, ce qui augmente d’autant la ren-tabilité énergétique de la res-source.

Figure : Schéma hydraulique EGS – Installation géothermique de Landau (Allemagne) - Source : geox-gmbh

www.egec.org

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SÉLECTION DES REVUES SPÉCIALISÉES EN ÉNERGIE DE MAI ET JUIN 2013Tableau synoptique des principaux dossiers et articles relevés dans les revues spécialisées en énergie, ainsi que des articles traitant de la thématique énergétique issus d’autres revues disponibles en Belgique. Abonnez-vous ou venez les consulter au centre de documentation de l’APERe.

EDITION

Périodique n° Dossiers et articles épinglés

Revu

es s

péci

alis

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en E

nerg

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Bioenergie International

25

Dossier : Stocker pour bien développer le bois-énergie - Atlas 2013 des producteurs de granulés & briquettes biocombustibles / La chaudière à granulés pour diviser sa facture de chauffage par trois / Un brûleur à granulés de 1 MW pour remplacer le fioul / L’homologation des digestats comme fertilisants / Biocarburants, le modèle CASI permettra-t-il d’aboutir aux objectifs ?

CLER infos 94

Dossier : Coopération et énergie : Décollage des filières locales / Stratégie AFD pour la transition énergétique / Coopération décentralisée en Rhône-Alpes / Mode de financement / Initiative « bot-tom up » au Mali / Finance Carbone éthique et responsables / Actions de terrain- « Libérons les initiatives locales ! » / Le vecteur gaz connaîtra sa transition énergétique / Collectivités et énergie

Energie Plus 505Dossier : Le solaire thermique à l’aube d’une nécessaire révolution - L’éolienne la plus puissante du monde aux Pays-Bas / Entretien avec Mickaël Chabot, responsable technique chez Yingli green energy France / L’effet net sur l’emploi du scénario négaWatt est positif / Bureaux à énergie positive

Energie Plus 506Dossier : Comment gérer les réseaux d’air comprimé ? - Entretien : Gaëtan Brisepierre, sociologue / La facture énergétique ne se limite pas au logement / L’électrification des pays en développement

Energie Plus 507Dossier : Energies renouvelables : prévoir le soleil et le vent, indispensable ! - Certificats d’écono-mies d’énergie : 3e période vue par la FNCCR / Un ballon pour mesurer les particules fines à 300 mètres / Les technologies de demain testées au Crigen / Entretien avec Alain Kergoat (Toshiba)

Energie Plus 508Dossier : Le chaud et le froid soufflés sur la cogénération - COP 2015 : les grandes questions / Coproprié-tés : défis d’une rénovation énergétique globale et efficace / Efficacité énergétique : au tour des fenêtres

New Energy3

2013

Focus : Cities in danger : climate change looms large - EREC : 2030 renewable target will kick-start slug-gish EU economies, small hydropower boosts rural electrification, interactive renewables / Germany is helping Greece to expand its use of renewables / Green projects : money from the masses / Asset-based offerings tempt wary investors - Wind power : profound progress - E-Mobility : Ford Focus goes electric / Solar power : Industry still in turnoil - Energy people : Miniature picture of the switch to renewables

Sun & WindEnergy

5

2013

Focus : SolarExpo 2013 : New business models - PV market : waiting for a turnaround / Solar maps : solar industry in Italy / Solar thermal : approaching a feed-in tariff - Solar Thermal : Solar stations : high efficiency pumps carry the day / Absorber tubes : a tube is not tube / Brussels pushes efficiency - Pho-tovoltaics : Trade triffs : hardly negative effects expected / Module logisticts / PV investments in Greece

Sun & WindEnergy

6

2013

Focus : PV in Europe : still going strong - Turkey : Gearing up for growth - Solar Thermal : Intersolar confe-rence / Pumps : ready for ErP / New tests / Certification : new standards / Heat from the continuous collector / 100 years of CSP - Photovoltaics : Project developers / PV megaplants smash past the 100 MW barrier / Module concepts - Wind Energy : Great Britain / Scotland : a showpiece / Interview with Andreas Reuter, IWES / Professional qualification / Towers : new direction - Bioenergy : Markets for biogas plants

Systèmes Solaires

215

Le journal des énergies renouvelables : Course au large à voile et autonome - Energies marines / photovoltaïque / Biomasse, biogaz et déchets / Solaire thermique, Héliothermodynamique / Eo-lien : En bref - Schémas régionaux : prémices d’une décentralisation de l’énergie - Chaleur renou-velable : Biogaz, une énergie clé dans les scénarios de transition - Chauffe-eau solaires optimisés : petits mais performants ! - Baromètre solaire thermique et héliothermodynamique

Autr

es

L’entreprise 899Dossier : Special climatisation - Questions posées aux installateurs / potentiel d’économie en chauffage - Pompes à chaleur : Les plans ambitieux de Daikin - Climatisation : Bien chauffer par tous les temps

L’entreprise 900Dossier : Special ventilation - Déterminer le diamètre d’une cheminée / Pompes à chaleur : Le potentiel des systèmes hybrides, technologies de pointe, un système innovant et d’installation aisée en technique de PAC

Imagine 97Dossier : Louer, rénover, construire écolo-abordable - Procès OGM / Cadre éolien : Aux mâts, citoyens ! / Quel juste soutien au photovoltaïque ? / Reportage : Mrinaleba, le village où coopérer est une réalité

La Maison écologique

75Dossier : Bardage et lambris bois : nos conseil de pose et recettes de protection saine - Ensemble autrement : Econum / Indispensable chauffe-eau solaire / Isoler sa maison pierre par l’extérieur

Ma ville...Notre planète

79Dossier : Bruxelles : capitale verte européenne en 2015 ? - Journée internationale de la biodiversité 2013 / be.environnement, be.brussels / Fête de l’environnement : pensons vert pour un avenir moins cher !

Ma ville...Notre planète

80Dossier : Espaces verts à Bruxelles : des espaces verts, des hommes et de la biodiversité - Un nouvel espace vert régional, progressif et participatif / Tous au vert ! / Biodiversité : le monde sauvage de Bruxelles

Tu bâtis,je rénove

289 Dossier : pourquoi ventiler : réponse en 10 questions - Construction et rénovation : actualité en bref / Ossature métallique chez le particulier / Bâtir une maison en verre et métal / Passive house

Tu bâtis,je rénove

290Dossier : Quels vitrages pour nos fenêtres - La cité moderne à Bruxelles / Maisons classées et normes actuelles / Citernes d’eau de pluie / Compatibilité hottes et ventilation / Optimiser son emprunt

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du 26 au 30 juin 2013Caravane cycliste internationale des indignés contre le nucléaire - www.amisdelaterre.be

du 8 au 13 juillet 2013Stage d’autoconstruction de panneaux solaires thermiques (6 jours) avec Jean Motllo - Bruxelles - www.voot .be

7 septembre 2013Technologie aan zee - Oostendewww.escala.be

du 6 au 8 septembre 2013Salon Valériane -Namur - www.valeriane.be

7 et 14 septembre 2013Formation à la maintenance et la réparation de chauffe-eau solaire - Bruxelles - www.voot.be

21 septembre 2013Salon international de la Technologie du feu de bois et de l’énergie biomasse - Gand - www.eldurtech-fair.be

22 septembre 2013Bruxelles Champêtre 2013 - Bruxelleswww.bruxelles-champetre.be

du 25 au 29 septembre 2013Voyage autour de l’éolien coopératif au Danemark - [email protected]

10 octobre 2013Journée transfrontalière de l’Energie du-rable - Mons - www.jted.eu

du 18 au 20 octobre 2013Salon Energie 2013 (salon de la rénovation, de l’habitat durable et des énergies alterna-tives) - Bruxelles - www.energie2013.be

du 24 au 27 octobre 2013Salon Energie & Habitat (efficacité énergé-tique et construction durable) - Namur - www.energie-habitat.be/

6 décembre 2013Séminaire : Développer les énergies renou-velables en Région bruxelloise - Bruxelleswww.bruxellesenvironnement.be

D’autres manifestations professionnelles :www.apere.org > agenda

Mai a fait tout sauf ce qu’il nous plai-sait ! Avec le double des précipita-tions qui le caractérisent habituelle-ment (132 au lieu de 66 mm), fait qui arrive tous les 100 ans, mai a dépité les amateurs d’après-midi alanguies en terrasse sous le soleil printanier. On penserait que le vent s’est levé en force pour compenser… même pas !

Voici donc un mois météorologique-ment et donc énergétiquement frus-trant, à commencer par les technolo-gies solaires qui font grise mine. Loin des 100 % de couverture des besoins qu’il devrait afficher partout sur le terri-toire, le solaire thermique oscille entre 71 et 84 % des besoins couverts pour les familles équipées (4,6 m², 300 l), à part à la mer où le microclimat a joué en faveur des thermiciens, contraire-ment au mois dernier.

Le photovoltaïque affiche une meil-leure couverture. Les Gantois équipés (3 kWc) ont pu couvrir tous leurs be-soins électriques (3 500 kWh/an) grâce à leur installation.

Dans le sud du pays, ce sont les électro-ménagers, l’éclairage et les multimédias qui ont pu être alimentés par le soleil.

Le vent, quant à lui, a soufflé norma-lement pour la saison, à 3,2 m/s de moyenne. Les éoliennes belges ont ainsi fourni 264 GWh, de quoi alimenter l’équivalent de 888 000 logements, ce qui représente la région bruxelloise et le Limbourg, ou 19 % de la Belgique. Avec des taux de charge de 26 et 39 % pour l’onshore et l’offshore respectivement, mai a incarné la moyenne annuelle communément admise. De là à dire que les éléments ont mis les moyens, il y a un grand pas… à franchir en juin ?

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AGENDAMÉTÉO RENOUVELABLE

www.meteo-renouvelable.be

MAI C’EST QUOI CE DÉLIRE ?

Envie d’afficher la météo renouvelable sur votre site web ?Utilisez nos embed !

Vous pouvez choisir la période du bilan météo (un jour ou une semaine), la ou les villes de référence, la ou les technologies souhaitées ainsi que la taille de la bannière pour votre site web.

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STATISTIQUES

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Indicateur RenouvellePour le bois, il s’agit des données moyennes calculées par la ValBiom. Il s’agit de prix incluant une livraison à proximité.Pour les produits pétroliers, les valeurs suivies chaque mois sont les prix maximaux calculés par le SPF écono-mie. Il s’agit de prix livraison incluse.Pour le gaz et l’électricité, l’indicateur est la moyenne de la fourchette de prix min et max calculés à partir des simulateurs régionaux (CWaPE, BRUGEL, VREG) sur l’ensemble des GRD de chacune des régions, pour les consommations annuelles d’un ménage de quatre personnes : Gaz naturel 23 300 kWh; Electricité (simple comptage – 13/18 kVA) 3 500 kWh; Electricité (bihoraire - 13/18 kVA) 3 200 kWh (jour) et 1 600 kWh (nuit).

Dernières évolutions à monnaie couranteUne tendance moyenne est calculée par la méthode des moindres carrés sur la dernière période d’un an et de 5 ans. Le taux de croissance annuel moyen (TCAM) est ex-primé par un pourcentage équivalent à un index annuel de type Xn = X0 (1 + index)n

Bois – Bûches, plaquettes, pellets : Prix le plus bas et généralement plus stable, mais cet hiver une augmenta-tion du prix de pellets et des bûches a été constatée. Elle est estimée à + 10 % par rapport à l’hiver de l’an passé. Sur une période de 5 ans, l’index annuel est de + 2,5 % pour les pellets et + 1,5 % pour les bûches.Produits pétroliers - Mazout : Les prix des produits pétro-liers évoluent par vagues au gré des effets des cotations internationales (pétrole brut et dollar). Actuellement, la tendance à un an est la baisse (- 5,8 %). Sur 5 ans, l’aug-mentation des prix du mazout reste marquée à près de +10 % par an.Index annuel de juin 2012 à juin 2013 : - 5,8 %Index annuel de juin 2008 à juin 2013 : + 9,9 %Gaz naturel : Les prix du gaz naturel évoluent « par va-gues ». Une baisse sensible est apparue début de l’année 2013 qui se traduit par une tendance de – 8,5 % sur les douze derniers mois. Sur 5 ans, l’augmentation des prix du mazout se situe à +5,4 % par an.Index annuel de juin 2012 à juin 2013 : - 8,5 %Index annuel de juin 2008 à juin 2013 : + 5,4 %Electricité - Tarif simple : Les prix de l’électricité évo-luent « par vagues ». Après une augmentation consta-tée fin 2012, les prix affichent une baisse sensible. Ces douze derniers mois, la tendance moyenne est une augmentation de + 3 %. Sur 5 ans, l’augmentation est de + 4 % par an.Index annuel de juin 2012 à juin 2013 : + 3,0 %Index annuel de juin 2008 à juin 2013 : + 4,0 %Inflation : L’indice des prix à la consommation (IPC) est mesuré par le SPF Economie. Il est l’indicateur de l’infla-tion en Belgique. Par rapport aux index du prix de l’éner-gie, il apparait que le coût de l’énergie augmente 2 à 4 fois plus que le coût de la vie.Index annuel de mai 2012 à mai 2013 : + 1,3 %Index annuel de mai 2008 à mai 2013 : + 2,3 %

PRIX D’ACHAT DE L’ÉNERGIE PAR LES MÉNAGES

7-juin-2013Prix achat

énergie TVAC

UnitéPrix achat

énergie/kWh

Autres frais

Forme d’énergieachetée c€ TVAC/kWh

Boi

s

Bûches séchées (sous abri 1 an) 83 €/stère

(PCI) 4,2Livraison incluse

(max 30 km)

Plaquettes(30 % HR) 25 €/map

(PCI) 3,1Livraison incluse

(max 30 km)

Granulés(vrac, min. 4 t) 275 €/t

(PCI) 5,5Livraison incluse

(max 30 km)

Granulés en sac(min. 1 palette) 305 €/t

(PCI) 6,1Livraison incluse

(max 30 km)

Maz

out Livraison

supérieureà 2 000 l

82 c€/l(PCI) 8,1

Livraisonincluse

Prop

ane Vrac 61 c€/l

(PCI) 9,1 Livraison incluse

Bouteille 196 c€/kg (PCI) 15,3 Livraison incluse

Gaz

natu

rel Marché RW

Marché RB Marché RF

7,1-8,8 7,4-8,2 6,5-8,9

c€/kWh (PCI)

7,1-8,8 7,4-8,2 6,5-8,9

Redevanceincluse

Elec

tric

ité

bi-h

orai

re Marché RW Marché RB Marché RF

17,5-35,9 18,9-22,0 17,9-38,4

c€/kWhc€/kWhc€/kWh

17,5-35,9 18,9-22,0 17,9-38,4

Redevanceincluse

Elec

tric

ité

sim

ple Marché RW

Marché RB Marché RF

17,9-37,1 20,0-23,8 17,7-41,0

c€/kWhc€/kWhc€/kWh

17,9-37,1 20,0-23,8 17,7-41,0

Redevanceincluse

3,14,25,5

8,19,1

23,624,7

7,9

0

5

10

15

20

25

30cEUR/kWh

(PCI)

Bois plaquettes (30% HR) Bois bûches (séchées 1 an)Bois pellets ou granulés (vrac) Mazout (2000 l)Propane vrac Electricité tarif bi-horaireElectricité tarif simple Gaz naturel tarif B

Tableau : Comparaison des prix des principales énergies achetées par les ménages – Juin 2013

Graphique : Evolution des prix ces 5 dernières années - Valeur à monnaie courante

Suivi des prix du marché par les régulateursCWaPE – Analyse des prix : www.cwape.beBrugel – Observatoire des prix : www.brusim.beVREG - Marktmonitor ’12 : www.vreg.beCREG - Aperçu et évolution des prix : www.creg.be