WIDE OPEN #3 | 1

THANKS FOR PURCHASEMORE SPACE LOREM

Numéro spécial : SERENDIPITE

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Chez Wide Open, on est un peu trop 2011La preuve avec ce numéro sur la sérendipité, qui n’est plus le mot de l’année depuis trois ans. On s’adapte à notre lectorat, qui n’avait jamais eu vent de ce terme avant de recevoir un e-mail de l’administration. D’ici un an ou deux, si on est un peu foufous, on sortira un numéro sur le rooftopping, le twerk ou les selfies, à voir.

Pour être un bon sérendipiteur, il faut savoir « tirer profit des circonstances imprévues », au risque d’être considéré comme un chercheur qui ne réussit que par hasard. Grossière erreur puisqu’il n’est pas donné à tout le monde de persévérer dans une maladresse en étant persuadée qu’elle aboutira à quelque chose d’intéressant. Trois profils de personnes sont susceptibles d’être intéressés par la sérendipité.

1// Vous êtes curieux. Soit. Les pages qui suivent feront votre bon-heur. Sinon, inutile de les lire. Pourtant nous avons des anecdotes sur l’invention du micro-onde, les corn flakes dans votre bol, le canon à neige, le Pacemaker de votre pépé, les drogues… Et elles valent toutes le coup.

2// Vous êtes créatif. Soit. Les pages qui suivent feront votre bonheur. Sinon, inutile de les lire. Pourtant sachez que la sérendipité se cultive, pas comme un poireau –on préfère les acheter en sachet- mais plutôt comme un art. Avec un peu d’entraînement, elle peut se révéler être une technique de création très efficiente.

3// Vous êtes altruiste. Soit. Les pages qui suivent ne feront peut-être pas votre bonheur mais vous aurez au moins reconnu que notre équipe s’est gratté les neurones au compas pour vous offrir un jour-nal alléchant. Sinon, ce serait mentir de vous dire qu’on ne vous en voudra pas.

Mathilde Roy

EDITO Wide Open : le retour

MAGAZINE PRESQUE BIMENSUEL // AVRIL-MAI 2015 // N°4

Wide Open c’est avant tout le travail des étudiants de Sup de Pub Bordeaux, sans lesquels ce magazine n’existerait pas.

SUP DE PUB

Fondée il y a 26 ans, notre école spécialisée en communication, publicité et création n’a de cesse d’aller de l’avant.

LES CRÉAS:Roman AlbouSteven DaoutManon TouchardAlice ScarbonchiJuliette Labadie

LES RÉDACS:Mathilde RoyOlivier FerrièrePaul AustinSarah HarmachBaptiste BouyratHugo BotelaMarlène Renard

ENSEIGNANTS:Olivier noyelleNicolas F. vargas

4 | WIDE OPEN #4

SOMMAIRE

LE LSDLA LOI DE GRAVITATION

12-15

22-23

Ce qu’il s’est passé à Sup de Pub 6

Pacemaker 18

Pompei 24

Glace à l’eau 16

La Dynamite 20

Toutes les illustrations ont été faites par les étudiants :Roman Albou // Steven Daout // Manon TouchardAlice Scarbonchi // Juliette Labadie

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SERENDIPITY CINECITA

26-27 28-29

LAPLAYMATE DU MOIS

HISTOIRE À SUIVRE

30-31

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CE QU’IL S’EST PASSÉ À SUP DE PUB :

LES PRINCIPAUX TEMPS FORTS DEPUIS JANVIER 2015

MANAAWorkshop Linogravure - SPIGEN JANVIER Semaine PhotoEN FÉVRIER Finalisation du projet individuel annuel sur le double avecprésentation devant juryEN AVRIL Atelier Street message système LE 10 AVRIL

DG1Workshop Linogravure SPIG avec expoEN JANVIER Workshop en pratique plastique pour exposition / vente à la galerie du Quai des livresSur le Thème de la série Viking création de boucliers Workshop projet de créationgraphique pour la salle de spectacle le KrakatoaEN MARS Workshop dessin Christophe CoronasEN AVRIL

SP1Projet Voltaire : s’améliorer enorthographe et grammaireJANVIER À AVRIL

SP3 CréationAtelier photoEN MARS

SP4Séminaire Vie pro et Liberté de pensée EN JANVIER

SP5Séminaire sur le managementBiologique avec Jacques GrizeaudCo-auteur du livre “le managementbiologique, l’entreprise face aux défis du vivant.”EN JANVIER Soutenance du Projet professionnel de fin d’études (création d’une entre-prise)EN MARS

SÉMINAIRES / WORKSHOPS /ATELIERS / MASTERCLASS

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MANAAChallenge CRÉASujet : la compagnie RévolutionEN AVRIL

DG1Séminaire transversalité professionnelle Sujet : la FabuloserieEN AVRIL

MANAA / DG1 Challenge création décors chariots de course Carmol (édition des meil-leurs projets)

SP1Mini-compétitionSujet : Ma P’tite Boutic ( magasin près de Bordeaux)EN MARS

SP2/DG1CompétitionSujet : application Tie Break d’HermèsEN FÉVRIER

SP2 Challenge IronWebSujet : MU’S (site de création et vente de sacs en cuir)EN MARS

SP3/DG2Compétition Sujet :nouvelle plateforme de communication pour CurlyEN MARS

SP3 Compétition Inter-sitesSujet : nouvelle plateforme de marque pour Benetton France et UKAVRIL- L’équipe BRAINSHAKER de Sup de PubBordeaux remporte cette compétition face à 19 équipes parisiennes et 8 équipeslyonnaises.

SP4Compétition FULL ENGLISH …Sujet : UNOEN JANVIER

Compétition intersites : Sujet : renouveler le jeu et lacommunication de VEGAS de la FDJ (Française Des Jeux)EN FÉVRIER

LES COMPÉTITIONSAVEC PRÉSENTATION DEVANT JURY

8 | WIDE OPEN #4

TOUTES PROMOSConférence de Ghislain Faribeault (Vice président média Marc Dorcel) COMMENT COMMUNIQUER SANS BUDGET, OU PRESQUELE 24 JANVIER

Colloque Futur Pub : 5 conférences autour du thème « L’artiste , nouvelle star de la Com’ » - Anne Magnien, journaliste productrice : ARTS X MARQUES TENDANCES 2015 - Christophe Rioux, écrivain, journaliste, consultant : L’ART, BOTOX DES MAISONS DE LUXE - Pascale Cayla, directrice de l’Art en direct, première agence de communication par l’art contemporain : ART ET MARQUES BONNES PRATIQUES - Stéphane Carricondo, artiste et co fondateur du collectif 9ème Concept : ET L’ARTISTE DANS TOUT ÇA ? - Alex Pasini, directeur associé en charge des stratégies de l’agence Sid Lee Global Paris : ABSOLUT VODKA, NÉE POUR L’ART

MANAA / DG1Conférence FRACLA CONQUÊTE DE L’ART LE 2 AVRIL

SP1Conférences À LA DÉCOUVERTE DES MÉTIERS – 11 métiers décryptésDU 26 AU 28 JANVIER

SP2Conférence DÉCRYPTAGE DE CAMPAGNE DE PUBLICITÉ CAMPAGNES DE Par Alexandre Lataste, fondateur de l’agence Le VestiaireLE 5 MARS

SP3ConférenceLES SIGNAUX NUMÉRIQUES - JANVIER/FEVRIERPar Antoine Chotard - Responsable Veille et Prospective

ConférenceLE MONDE DE LA PUBLICITÉPar Alexandre Lataste , fondateur de l’agence Le VestiaireEN FÉVRIER

Conférences DÉCRYPTAGE DE CAMPAGNE DE PUBLICITÉ Par Aurélie Féménias , Créative et Julien Pacull, Planneur Stratégique agence Buzzman

Par Alexandre Lataste , directeur artistique et EtienneFabaron , concepteur rédacteur agence Le VestiaireFEVRIER/AVRIL

LES EXPOSITIONS D’ARTISTESÀ L’ÉCOLE

LES CONFÉRENCES

Cyril JouisonphotographeLE 24 JANVIER

SPIG - LinogravureLE 24 JANVIER

Tous les travaux de l’annéedes MANAA, DG1 et DG2LE 11 AVRIL

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PEA Wide OpenParution du numéro 4, sur le thème de la sérendipité

BDECampagne et élection du nouveau BDE EN AVRIL

MANAARéalisation d’écocups pour le Krakatoa, sé-rie limitée pour l’étéEN MARS

SP3 Challenge IncivilitésRéflexion et réalisation d’une campagne de communication autour de la montée des incivilités dans les quartiers de la ville de BordeauxEN AVRIL Les SP3 Créations 1° lauréats de ce challenge organisé par la mairie de Bordeaux.Campagne à paraitre en juin.

Remise des diplômes BTS Communi-cation / BTS Design graphiqueRemise des diplômes SP4 / SP5Emotion et bonne humeur au rendez-vous !LE 28 MARS

MANAACAPC LE 8 JANVIERL’Institut Bernard Magrez LE 15 JANVIERL’Arthotèque de Pessac LE 5 FÉVRIER

DG1Cité Fruges le CorbusierLE 29 JANVIER

MANAA / DG1Musées des Augustins et desAbattoirs à Toulouse LE 12 MARS

SP3 créationMusée des Beaux-Arts de Bordeaux LE 21 JANVIER

SP4 Hors Médias & EvénementielCo-organisation de l’évènement « Parcours de vie » avec l’association les Bruits de la rue : 2 jours de sensibilisation aux difficultés des étudiants dans les domaines du logement, de la santé, de l’emploi et de l’alimentation via des installations sur 4 places bordelaises.7 ET 8 MARS

NOS ÉTUDIANTS ONT DU TALENT ET SE MOBILISENT

ET AUSSI ...

LES VISITES

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CE QU’IL S’EST PASSÉ À SUP DE PUB

TRAVAUX RÉALISÉS PAR LES ÉLÈVES

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Marie JUBAULT-BREGLER

Maryne GAUCHON Juliette LABADIE

Manon TOUCHARD

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LE LSD

Lsd, acronyme d’un nom scientifique allemand aussi barbare que ses effets psychiques, dont je vous épargne la syntaxe complète.

Cette langue est généralement associée au sérieux et à la qualité, je ne peux absolument pas me permettre de créer un lien entre une substance psychédélique et la fameuse deutsche qualität, bien que le LSD soit largement reconnu pour sa puissance. Lyserge saüre diäthylamid. Finalement, je préfère vous le dire avant que vous ne disparaissiez vers une encyclopédie participative numérique.

LSD, disais-je avant de perdre le fil à cause des allemands. Substance hallucinogène prohibée, aux effets psychédéliques, considérée comme la plus puissante au monde. Il n’y a jamais eu mort d’homme mais dans une autre mesure, on peut facilement passer du paradis à l’enfer en écoutant les couleurs bouger au rythme d’une réalité parallèle profonde et évidente. Certains ne sont jamais sortis de leur voyage et consomment la vie réelle comme un rêve à tendance cauchemardesque.

Ils passent alors du statut de « personne normale » à « complètement perchée »

ou « illuminée », à ne pas confondre avec les illuminatis qui contrôlent le monde, tandis que les premiers se contentent de le ressentir différemment.

Passons sur ses effets, il existe pléthore de reportages à ce sujet, qui vous en apprendront bien plus que mon piètre article.

LSD donc, utilisée à ses débuts par de nombreux scientifiques, psychiatres et autres chercheurs camés pour percer les mystères de tout ce dont nous n’avons pas conscience, pauvres d’esprits que nous sommes. L’armée américaine s’en est même emparée dans l’idée de contrôler les cerveaux de ses féroces soldats. Ces derniers se sont contentés de rouler dans l’herbe en rigolant comme la vache. Echec cuisant. Elle fut par la suite sévèrement prohibée malgré tous les efforts de Hoffman.

Le susnommé Hoffman est l’inventeur du LSD. Il n’a aucun mérite. Non pas parce qu’il a inventé une substance potentiellement très dangereuse. En réalité, il n’a aucun mérite car il a découvert l’une des substances du siècle par le plus pur des hasards.

Sérendipité en liberté

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L’histoire du LSD débute en Suisse, en 1943. C’est l’histoire d’une petite goutte tombée sur la main d’un scientifique, alors que celui-ci tente de synthétiser un analeptique respiratoire pour un laboratoire pharmaceutique. Se sentant toute chose, Hoffman rentre chez lui et perçoit le monde comme un hippie pendant quelques heures. Plus tard, il retente l’expérience en ingérant une dose de cheval, puis rentre à vélo. Sa conscience de soi est alors modifiée, il expérimente des hallucinations violentes, se dépersonnalise, perd le sens du temps et de l’espace, a le sentiment de mourir dans d’atroces souffrances. Des joyeusetés qu’il subit pendant 6 heures.

Suite à cette expérience, il a la bonne idée de faire tester sa trouvaille à ses collègues, qui l’exploitent dans tous les domaines possibles et inimaginables. Voilà pourquoi les gants sont obligatoires en cours de chimie.

Mathilde Roy

Illustration : roman albou

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GLACE À L’EAUDe saison...

La saison ne s’y prête pas encore. A la place, on aurait préféré une boisson chaude. Pourtant l’histoire de la glace à l’eau commence en hiver. (ndlr : le numéro que vous parcourez actuelle-ment devait sortir en février / mars à l’origine) Les enfants l’adorent. D’ailleurs, elle est décou-verte par l’un d’eux, alors âgé de 11 ans seule-ment. Nous sommes en 1905. Franck Epperson, qui n’est encore qu’un garçonnet, laisse dehors un bol contenant de l’eau mélangée avec du soda en poudre et une touillette en bois. Il vit à cette époque à San Francisco où les tempéra-tures restent d’ordinaire assez douces. Mais ce-tte nuit-là est excessivement glaciale. Alors le lendemain matin, un peu comme si le père noël venait de passer, il découvre que le mélange est collé à la touillette. Il vient d’inventer la glace à l’eau.

Dans un premier temps il nomme ce dessert glacé « Epsicle Ice Pop » puis dépose le brevet en 1924. Mais dans un second temps, suite à la demande de ses enfants, il renomme sa trou-vaille Popsicle avant de la vendre à la Joe Lowe Company de New-York, aujourd’hui détenue par Unilever. La marque est même rentrée dans le langage courant aux USA.

Marlène Renard

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EPSICLE ICE POP

Sérendipité en liberté

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PACEMAKERJe m’appelle Wilson Greatbach, je suis mort quelques jours avant Steve Jobs mais ça n’a pas eu l’air d’affoler un seul pedzouille. 92 ans. Plus de 325 brevets. Depuis tout va pour le mieux, je suis resté à Buffalo et suis globalement satisfait de ces quelques années de vie. J’aime à penser que mes contemporains ont su apprécier mon travail.

En 1998 je suis d’ailleurs entré au temple de la renommée des Inventeurs, le fameux National

Inventors Hall of Fame. Après moult hésitations, j’ai accepté de m’expliquer auprès de votre correspondante concernant cette histoire de stimulateur cardiaque.

Je vais vous dire, j’ai pas fait exprès. 1958. Université de Cornell. Je travaillais durement sur un nouvel oscillateur histoire d’enregistrer le rythme

cardiaque des animaux. J’aime bien les animaux et j’étais persuadé que mon travail avait une utilité. Le téléviseur de l’université diffusait la finale de la Coupe du Monde de football. J’avais besoin d’un programme léger qui ne monopolise pas trop de mon précieux encéphale afin de garder toute ma concentration. J’avais laissé trainer des transistors de la veille sur mon bureau. Une pagaille sans nom. À moins que ce ne soit mon coéquipier William Chardack. Il avait utilisé l’atelier un peu plus tôt dans la journée. Plus de 50 ans après, j’ai toujours un doute sur cette affaire. Toujours est-il qu’à la 90ème minute, une action de Pelé m’a fait lever les yeux. Les détails qui suivent vont certainement vous paraitre futiles mais vous auriez tort de vous en désintéresser. Ils ont une importance capitale dans la suite de l’Histoire.

Ecrivez-le bien avec une majuscule en début de mot, je parle de l’Histoire qui en porte une. Mon esprit était perdu dans ses pérégrinations footballistiques lorsque je saisis de la main droite un transistor aux bagues de couleurs marron, grise, verte et dorée. J’aurais dû utiliser celui aux bagues de couleurs marron, grise, orange et dorée. L’autre, aux bagues marron, grise, verte et dorée envoie une puissance de 1 megaohm, ce qui fait un nombre de zéro beaucoup plus élevé qu’avec celui aux bagues

marron, grise, orange et dorée. Ce dernier produit seulement 10 000 ohms. Je pensais avoir ruiné mes recherches jusqu’à ce moment tendrement nommé zadigacité, ou art de l’exploitation de l’inattendu. Une fois le transistor de 1 000 000 ohms installé dans mon oscillateur, celui-ci émit un signal de 1.8 millisecondes, suivi d’une courte pause. L’ensemble sonnait comme les battements d’un cœur humain. J’avais déjà connaissance des pouvoirs de l’électricité sur les muscles mais à cette époque les stimulateurs cardiaques étaient trop gros pour s’implanter dans l’Homme. Ecrivez-le bien avec une majuscule en début de mot, je parle de l’Homme qui en porte une. Il a fallu attendre 1960 pour que ça fonctionne sur l’Homme. J’ai donc inventé le PaceMaker sur une boulette.

Rectification : Trois ans après ma mort, difficile de se souvenir de ce qu’il s’est réellement passé en 1958. Alors certes le Brésil a gagné la Coupe du Monde, mais impossible de savoir si c’était réellement le même jour que mon anecdote.

Mathilde Roy

Illustration : roman albou

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Sérendipité en liberté

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DYNAMITE (SI PRÈS DE LA MORT)

Stop. Arrêt sur images. Nous sommes en 1867, je suis Alfred Nobel, un flacon avec de la nitroglycérine vient de tomber de mes mains ! Je vais mourir d’ici une fraction de seconde, je repense à mon cher frère et les cinq ouvriers qui sont morts lors de l’explosion de l’atelier familial le 3 septembre 1864. Mon cher frère j’arrive…

Tiens! Il ne se passe rien, j’aurais du partir en fumée depuis quelques secondes maintenant.

Je suis devant ce qu’il convient d’appeler un miracle, je reprends mes esprits je comprends que je tiens peut être la solution à mon problème.

Revenons aux sources.

Depuis l’explosion de l’atelier familial en 1864 j’ai redoublé d’efforts pour mettre au point un procédé de fabrication moins dangereux. Ma determination est d’autant plus grande que le marché de la nitroglycérine promet d’être florissant. La prospection minière est en plein essor.

Même les armées pourraient s’y intéresser pour peu que son usage soit plus sécurisé.

La nitroglycérine a malheureusement un très gros défaut, son instabilité qui rend sa manipulation et son transport fort dangereux. Au moindre petit choc, c’est l’explosion.

La chance me sourit une première fois quand à ma grande surprise, au lieu d’exploser et de causer ma mort, le liquide en tombant est absorbé par la sciure qui recouvre le sol de l’atelier flottant. Je ramasse la mixture et je teste son pouvoir explosif. Le résultat n’est pas celui que je souhaite mais la détonation même faible est possible.

La chance me sourit à nouveau. Dans les boîtes en fer où je rangeais mes échantillons, je découvre une fine poudre blanche qui se révèle être un bon isolant thermique et qui absorbe les chocs. Mais les boîtes en fer ne sont malheureusement pas toujours parfaitement

étanches… A l’intérieur d’une caisse je découvre une bouillie de nitroglycérine. Cette nouvelle mixture a tout de l’explosif idéal puisque la déflagration ne se produit qu’en faisant agir un détonateur.

Moi, Alfred Nobel, je viens d’inventer le procédé de stabilisation de la nitroglycérine. Quoi de mieux qu’un nom grec qui signifie “puissance” pour baptiser mon invention “ dynamite” ?

Le brevet est déposé en novembre 1867. Trente ans plus tard, je suis à la tête d’un empire industriel d’une centaine d’usines dans plus de vingt pays. 350 brevets et une fortune immense.

Alfred Nobel meurt en 1896. Son testament stipule que l’intégralité de ses biens devra servir à créer une fondation qui récompensera chaque année des personnes ayant oeuvré pour le bien de l’humanité dans cinq domaines : la physique, la chimie, la médecine, la littérature et la paix.

Mathilde Roy

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Sérendipité en liberté

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TOUT DROIT EN DESCENDANT

Âgé de 23 ans, Isaac Newton se repose après le souper sous un pommier de la maison familiale de Woolsthorpe. Il vient de s’assoupir. Il rêve de son université, de ses travaux, de la peste qui déferle en Europe, de l’univers, de soleil, de pommes et de pommes …

C’est vrai qu’il y en a beaucoup dans ce jardin. Peut être qu’il pourrait les utiliser pour gagner quelques sous. Avec un business de compotes, tartes aux pommes ou même avec les “ apple pies”. Sa grand mère possède une excellente recette. Il les r e v e n d r a i t partout dans le

village. Pour 1 achetée trois offertes. La place du marché se remplit de plus en plus, ses tartes ont un succès fous, il vend à la chaîne sa recette traditionnelle. Mais pourquoi ont-elles autant de succès, certainement cette pointe de cannelle qui fait toute la différence. A ce rythme aura-t-il assez de pommes ? Tout à coup il en pleut du ciel : 1,2,3,4,1000. Il est enterré sous leur poids. Il se réveille en sursaut. Une pomme vient de tomber sur sa tête !

La nuit était tombée. Isaac un peu confus se demande ce qu’il a bien pu faire aux cieux pour qu’elle lui tombe dessus à ce moment précis. Après tout…elle n’est pas tombée n’importe comment cette pomme. Il se met à réfléchir à pourquoi elle est tombée en ligne droite. Il lève les yeux vers le quart de lune et comprend brusquement : la raison qui attirait la pomme vers le sol était la même que celle pour laquelle

la Lune se déplaçait autour de du globe. Avant que Newton ne regarde tomber les pommes, ciel et terre étaient perçus comme deux univers distincts soumis à des règles différentes. Quelle que soit la hauteur de l’arbre, remarqua alors Newton, la pomme tombe toujours en direction de la Terre.

La loi de la gravitation universelle venait d’être découverte.

Et c’est en se retrouvant isolé, loin de sa vie intellectuelle animée de Cambridge, dans un village tranquille sans compagnie, qu’Isaac Newton trouva la clé de la gravité universelle.

Toute cette excitation lui a donné envie de se lever et de courir clamer sa trouvaille. Un peu engourdi, il écrase par mégarde une pomme, qui sous son poids forme une espèce de compote grossière. Ne remarquant rien, il poursuit son chemin et se dirige vers le succès de sa vie.

A ce moment précis Isaac Newton ignore qu’il s’en est fallu de peu pour que la pomme cuisine son destin.

A ce moment précis Isaac Newton ignore qu’il s’en est fallut de peu pour que la pomme s’empare culinairement de son destin.

Illustration : Alice Scarbonchi

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Sérendipité en liberté

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VENI, VIDI, POMPEI

Ciao lettore, (salut lecteur)

Je me présente : Domenico Fontana. D’origine suisse, architecte pour la ville de Rome au XVI e siècle. Je travaillais pour le pape sixte V et réalisais de nombreux travaux qui devinrent célèbres, tels que l’aménagement de la chapelle du Saint-Sacrement ou encore l’obélisque place Saint-Pierre de Rome. Une vie bien remplie me direz-vous, mais le destin me réservait encore des surprises.

C’était en l’an 1592. J’étais chargé de réaliser un canal pour dévier le fleuve Sarno et ainsi alimenter un village récemment édifié nommé Torre Annunziata. Mes acolytes et moi-même

creusions en région de Campanie, sur la côte Ouest. J’étais confiant sur l’avancée des travaux. Quand soudain je tombai sur plusieurs plaques de marbre, puis des pièces de monnaie, et des édifices antiques aux murs recouverts d’inscriptions et de peintures. Je venais de découvrir... une ville ensevelie.

Stupéfait par ce qui apparaissait sous mes yeux, je stoppai aussitôt mes travaux en cours pour me concentrer sur ma trouvaille. Mais déjà je passai de vie à trépas. Nous étions alors en l’an 1607.

Il faudra attendre 1748 pour que les premières fouilles soient mises en place, sous le règne de Charles de Bourbon.

Depuis, plus d’un millier de corps figés dans le temps ont été mis à jour, marquant les esprits et rendant célèbre la tragédie. On découvrit également des devantures de restaurants et d’établissements antiques.

Aujourd’hui les archéologues considèrent que la cité a encore des secrets à révéler et continuent les recherches. Le lieu devenu mythique de par son histoire, inspire certains réalisateurs cinématographiques, tel que Paul W.S Anderson qui réalisa un péplum mêlant réalité et fiction.

Le site est même classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997.

Marlène Renard.

Sérendipité en liberté

Illustration : Steven DAOUT

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SERENDIPITY, LIEN ENTRE ART ET NUMÉRIQUE

Un jeu-vidéo avec un nom pareil, ça intrigue. On ne sait pas vraiment ce que l’’on va y trouver. C’est d’ailleurs le principe de la sérendipité, on trouve ce que l’on ne cherchait pas.

Ce jeu est une représentation graphique de ce que nous faisons quotidiennement : passer d’un lien Internet à un autre, sans trop savoir sur quoi on va tomber finalement. Concrètement, ça se traduit par des formes géométriques et colorées en suspension dans l’espace et avec lesquelles on essaie de créer des liens via un curseur. C’est donc sur une musique électro que l’on se balade de formes en formes de façon ininterrompue, sans quoi, nous perdrions le niveau.

Cela plait certainement aux amateurs d’art car les graphismes font étrangement penser aux tableaux de Kandinsky ou Mondrian. En revanche, il n’est pas conseillé aux accoutumés des FPS tel que Homefront, pour faire un lien avec le numéro précédent de Wide Open.

JEUX VIDÉOS

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CINECITTAPenser au pain. 20h08. Coup de bol. Là ! Juste là. Yes. Se garer pile devant. Joli. Warning. J’en n’ai pas pour longtemps. Dreuling du carillon qu’on dirait sorti des années 50. Pas un chat à l’intérieur. Mon entrée n’a pas fait se retourner la boulangère. A peine se fend-elle d’un « bonsoir ». Service minimum pour ne pas paraitre franchement impolie. Pressée de fermer la petite dame. La journée a été longue n’est-ce pas ? Je m’avance néanmoins près du c o m p t o i r regardant d’un œil égal les

courbes de la boulangère de dos (généreuses) ainsi que la seule baguette restante, faisant malgré moi un rapprochement des plus régressifs et des plus douteux entre les deux… Bien. Elle veut la vendre sa dernière baguette ou pas ? Je me racle la gorge bien décidé à la faire enfin se retourner.

Le choc.

Des yeux d’un bleu pâle délavé surmontés d’une ligne de sourcils bruns, épais mais dessinés, semblables à ceux d’une actrice italienne du siècle dernier (Sophia Loren de préférence), l’ovale d’un visage comme tracé par un peintre du quattrocento (Fra Angelico plus précisément), une mèche de cheveux bruns collée en une arabesque des plus délicates sur la joue, elle essuie ses mains sur le devant

de son tablier, faisant gonfler en un

HISTOIRE À SUIVRE

Les pains d’Alfredo

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imperceptible soupir tout le haut de son corps. (Pensée immédiate pour cette définition d’Horace « sein, hémisphère d’amour, monde agrandi à la dimension du baiser »). Elle semble me jauger d’un regard que je qualifierais de tendre (Gina Lollobrigida dans Vénus impériale) et de redoutablement fier (Ornella Mutti dans La dernière femme). Campée devant moi, elle me demande ce que je veux. Lasciatemi cantare con la chitarra in mano. Lasciatemi cantare una canzone piano piano…

J’intensifie mon regard, façon Sergio Leone, et m’entends dire « Ce que je veux Angela ? Tu permets que je t’appelle Angela ? Mais toi toute entière. « Laisse- moi t’emmener vers un autre univers, quittons les fours de vulcain, ô ma boulangère ». Mama mia « Allez viens j’temmène au vent, je t’emmène au-dessus des gens et je voudrais que tu te rappelles notre amour est éternel et pas artificiel ».

20h10, Angela retourne l’écriteau ouvert-fermé et m’emmène dans l’arrière-boutique. Elle sort le Campari. Nous nous taquinons gentiment sur la véritable recette du Spritz : Prosecco ou vin blanc, eau de selz ou Perrier ? Grande discussion. Angela a du caractère. Elle préfère Antonioni à Fellini. C’est un point de vue. Elle dénoue son tablier. Je suis fièvreux. Je ne vois plus qu’une chose, le départ imminent pour la Toscane.

Paolo est venu nous chercher à la gare de Livorno et nous conduit dans une Méharie orange jusqu’à notre nid d’amour. Les lacets de la petite

route serpentent au travers d’un décor digne des frères Taviani. Le jeune blé de juin se dresse fièrement sous la brise méditerranéenne, chambre d’hôtes perchée tout en haut. Angela décide de cuisiner. Relevant ses cheveux de presque bohémienne, elle se penche pour me faire goûter à même la cuillère en bois. Delicioso…

Angela se déchausse alors et prend plaisir à allonger le pas sur la tomette rustique qui date du XVIème. Dans l’embrasure de la porte je regarde doucement vers la mer en contrebas, un brin de romarin aux lèvres. Paolo a eu la délicatesse de nous laisser un

magn i f ique Chianti au frais sur la terrasse à côté de laquelle, bougainvilliers et lauriers répandent leur douce haleine.

Je ne parle pas des nuits déjà tièdes de juin, des bains revigorants dans la petite crique du bas, ni de ce chapeau de paille acheté au marché d’à côté, en même temps que ce Parmeggiano divino, je ne parle pas non plus de l’autobus de 14h48 qu’il faut prendre au bout du chemin et qui

nous mène vers les beautés de Firenze, ce bus que nous manquons le premier jour tant nous avons fait l’amour…

La vibration le long de ma jambe me ramène rue Planterose, Bordeaux France 20h11. Texto de Clémence « 11 lettres pour découvrir de façon inattendue, accidentelle ? Commence par “T’as une idée ? As-tu trouvé le pain ? Fais- vite tout le monde a faim. Ciao mi amore ».

20h12. La dernière baguette des « pains d’Alfredo » sous le bras. Je remonte dans mon

Alpha. Faut que j’en parle à Clémence en rentrant.

Ce serait sympa à Pâques la Toscane.

Nicolas F. Vargas

ne manquez pas la suite dans le prochain numéro

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Est une police de caractère linéale héritière du «Bauhaus» créée entre 1927 par Paul Renner (photo à droite). Il s’agit d’une commande de la fonderie Bauer. Elle se caractérise par sa simplicité et sa modernité qui en font une police esthétique, pratique et simple d’utilisation.

Elle est aujourd’hui utilisée par de nombreuses marques connues nottament : Volkswagen, Ikéa, Absolut Vodka et Canal + dans une version retravaillée.

LA FUTURA

LA PLAYMATE DU MOIS

Merci Paul !

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32 | WIDE OPEN #4

Wide Open est une réalisation du groupe Graphik de Sup de Pub Bordeaux