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tu d e s c o n o m iq u e s et fi n an c i r e s

Perspectives de lconomie mondiale

Croissance au ralenti, risques en hausseS EPTF O N D S M O N T A I R E I N T E R N A T I O

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tudes conomiques et financires

PERSPECTIVES DE LCONOMIE MONDIALESeptembre 2011

Croissance au ralenti, risques en hausse

Fonds montaire international

2011 Fonds montaire international

Production : FMI, Division des services multimdias Couverture et conception artistique : Luisa Menjivar et Jorge Salazar Composition : Maryland Composition dition franaise Services linguistiques du FMI, Section franaise Traduction : Marc Servais Correction : Monica Nepote-Cit et Van Tran PAO : Fernando Sole

Cataloging-in-Publication Data World economic outlook (International Monetary Fund). French Perspectives de lconomie mondiale. Washington, Fonds montaire international. v. ; 28 cm. (tudes conomiques et financires, 1020-1343) Semiannual. Some issues also have thematic titles. Has occasional updates, 1984 1. Economic development Periodicals. 2. Economic forecasting Periodicals. 3. Economic policy Periodicals. 4. International economic relations Periodicals. I. International Monetary Fund. II. Series: Occasional paper (International Monetary Fund). III. Series: World economic and financial surveys. HC10.80 ISBN 978-1-61635-121-2

Les commandes doivent tre adresses : International Monetary Fund, Publication Services P.O. Box 92780, Washington, DC 20090, (U.S.A.) Tlphone : (202) 623-7430 Tlcopie : (202) 623-7201 Messagerie lectronique : [email protected] www.imfbookstore.org

TABLE DES MATIRES

Hypothses et conventions Informations et donnes supplmentaires Prface Avant-propos Rsum analytique Chapitre 1. Perspectives et enjeux mondiaux Ralentissement de lactivit mondiale Regain dinstabilit financire Une expansion plus ingale Capacits inutilises et signes de surchauffe La situation risque manifestement de se dgrader Enjeux Perspectives nationales Perspectives multilatrales Appendice 1.1. volution et perspectives des marchs des matires premires Bibliographie Chapitre 2. Perspectives nationales et rgionales tats-Unis : nouveau ralentissement et immenses dfis lis la dette Europe : des turbulences conomiques et financires persistantes Communaut des tats indpendants : une croissance modre Asie : pour une expansion plus quilibre Amrique latine et Carabes : vers une croissance plus durable Afrique subsaharienne : poursuivre lexpansion Moyen-Orient et Afrique du Nord : la croissance marque le pas dans un climat dincertitude Bibliographie Chapitre 3. Viser des objectifs atteignables : fluctuations des cours des matires premires et politique montaire Fluctuations du cours des matires premires et inflation Politique montaire et hausse des prix alimentaires : lapport des simulations Consquences pour la riposte des hausses des cours des matires premires Appendice 3.1. Pays de lchantillon Appendice 3.2. Appendice technique Bibliographie

ix x xi xiii xv 1 1 1 3 10 13 18 19 28 34 69 73 74 78 83 87 92 96 100 103 105 109 116 123 127 127 137

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PERSPECTIVES DE LCONOMIE MONDIALE : CROISSANCE AU RALENTI, RISQUES EN HAUSSE

Chapitre 4. Soldes budgtaire et commercial, des jumeaux spars la naissance? valuer lintensit du lien entre les dficits jumeaux Observations tires des simulations de modles Rsum et implications pour les perspectives Appendice 4.1. tablissement et sources des donnes Appendice 4.2. Mthodologie statistique, tests de robustesse et autres rsultats relatifs aux ractions des exportations et des importations Appendice 4.3. Modle montaire et budgtaire mondial intgr (Global Integrated Monetary and Fiscal Model, GIMF) Bibliographie Annexe. Examen des perspectives par le Conseil dadministration du FMI, aot 2011 Appendice statistique Hypothses Modifications rcentes Donnes et conventions Classification des pays Tableau A. Classification par sous-groupes types et parts des divers sous-groupes dans le PIB global, le total des exportations de biens et de services et la population mondiale en 2010 Tableau B. Pays avancs classs par sous-groupes Tableau C. Union europenne Tableau D. Pays mergents et en dveloppement classs par rgion et par principale source de recettes dexportation Tableau E. Pays mergents et en dveloppement classs par rgion, par position extrieure nette et appartenance au groupe des pays pauvres trs endetts Encadr A1. Hypothses de politique conomique retenues pour les projections Liste des tableaux Production mondiale (tableaux A1A4) Inflation (tableaux A5A7) Politiques financires (tableau A8) Commerce extrieur (tableau A9) Transactions courantes (tableaux A10A12) Balance des paiements et financement extrieur (tableaux A13A15) Flux de ressources (tableau A16) Scnario de rfrence moyen terme (tableau A17) Perspectives de lconomie mondiale, questions dactualit Encadrs Encadr 1.1. Une lente reprise sans issue? une vision sectorielle des marchs du travail dans les conomies avances Encadr 1.2. Les cycles emballementeffondrement du crdit : causes et consquences pour les autorits Encadr 1.3. La baisse des cours boursiers est-elle un signe avant-coureur dune rcession? Encadr 1.4. Investissements financiers, spculation et prix des matires premires Encadr 1.5. Engagements extrieurs et points de basculement dans la crise

139 141 150 155 157 158 161 164 167 169 169 170 170 171 173 174 174 175 176 178 183 184 192 198 199 201 208 212 216 217

44 50 54 59 64

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TABLE DES MATIRES

Encadr 3.1. Linflation en Afrique subsaharienne pendant la flambe des cours des matires premires de 2008 Encadr 3.2. Fluctuations des prix des produits alimentaires et politique montaire dans les conomies ouvertes Encadr A1. Hypothses de politique conomique retenues pour les projections Tableaux Tableau 1.1. Perspectives de lconomie mondiale : aperu des projections Tableau 1.2. Demande et production mondiales de ptrole par rgion Tableau 1.2.1. Quest-ce qui dclenche un emballement du crdit? Tableau 1.3.1. Statistiques sommaires de lvolution trimestrielle des cours boursiers rels Tableau 1.3.2. Prdiction de nouvelles rcessions partir de variables relatives aux marchs financiers Tableau 1.5.1. Estimations probit des probabilits de crise Tableau 1.5.2. Pouvoir de prdiction du modle Tableau 2.1. Pays avancs (chantillon) : PIB rel, prix la consommation, solde extrieur courant et chmage Tableau 2.2. Pays europens (chantillon) : PIB rel, prix la consommation, solde extrieur courant et chmage Tableau 2.3. Communaut des tats indpendants : PIB rel, prix la consommation, solde extrieur courant et chmage Tableau 2.4. Pays dAsie (chantillon) : PIB rel, prix la consommation, solde extrieur courant et chmage Tableau 2.5. Pays de lHmisphre occidental (chantillon) : PIB rel, prix la consommation, solde extrieur courant et chmage Tableau 2.6. Pays dAfrique subsaharienne (chantillon) : PIB rel, prix la consommation, solde extrieur courant et chmage Tableau 2.7. Pays du Moyen-Orient et dAfrique du Nord (chantillon) : PIB rel, prix la consommation, solde extrieur courant et chmage Tableau 3.1. Rpercussion dans le cas de lessence Tableau 3.2. Rpercussion dans le cas de la farine et du pain Tableau 3.1.1. Variation de linflation : Afrique subsaharienne Tableau 3.1.2. Dynamique de linflation alimentaire Tableau 3.1.3. Dynamique inflationniste Tableau 3.1.4. Contexte macroconomique Tableau 4.1. Sources des donnes Tableau A1. Production mondiale : rcapitulation Tableau A2. Pays avancs : PIB rel et demande intrieure totale Tableau A3. Pays avancs : composantes du PIB rel Tableau A4. Pays mergents et en dveloppement : PIB rel Tableau A5. Inflation : rcapitulation Tableau A6. Pays avancs : prix la consommation Tableau A7. Pays mergents et en dveloppement : prix la consommation Tableau A8. Principaux pays avancs : solde budgtaire et dette des administrations publiques Tableau A9. tat rcapitulatif du commerce mondial : volume et prix Tableau A10. tat rcapitulatif des soldes des transactions courantes Tableau A11. Pays avancs : soldes des transactions courantes

130 135 188

2 38 53 54 57 66 67 77 80 86 89 95 99 103 111 111 132 133 134 134 157 184 185 186 188 192 193 194 198 199 201 203

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PERSPECTIVES DE LCONOMIE MONDIALE : CROISSANCE AU RALENTI, RISQUES EN HAUSSE

Tableau A12. Pays mergents et en dveloppement : soldes des transactions courantes Tableau A13. Pays mergents et en dveloppement : flux nets de capitaux Tableau A14. Pays mergents et en dveloppement : flux de capitaux privs Tableau A15. Pays mergents et en dveloppement : rserves Tableau A16. Origines et emplois de lpargne mondiale : rcapitulation Tableau A17. Ensemble du monde Scnario de rfrence moyen terme : rcapitulation Graphiques Graphique 1.1. Indicateurs mondiaux Graphique 1.2. Tensions financires en Europe et aux tats-Unis Graphique 1.3. volution rcente des marchs financiers Graphique 1.4. Prvisions court terme Graphique 1.5. Perspectives mondiales Graphique 1.6. Indicateurs courants et avancs de la croissance Graphique 1.7. Bilans et taux dpargne Graphique 1.8. Marchs financiers dans les pays mergents Graphique 1.9. Pays mergents enregistrant une forte expansion du crdit Graphique 1.10. Politique montaire et liquidit dans les pays avancs et les pays mergents Graphique 1.11. Soldes budgtaires et dette publique Graphique 1.12. Situation conjoncturelle Graphique 1.13. Estimations de lcart de production dans le modle de projection mondial Graphique 1.14. Inflation mondiale Graphique 1.15. Incertitude entourant les perspectives mondiales Graphique 1.16. Scnario de dgradation des PEM Graphique 1.17. Indicateurs de surchauffe pour les pays du G-20 Graphique 1.18. Impratifs dans les pays mergents Graphique 1.19. Secteur extrieur Graphique 1.20. Dsquilibres mondiaux Graphique 1.21. Emploi et chmage Graphique 1.22. Moteurs de la croissance mondiale et du rquilibrage Graphique 1.23. Cours des matires premires Graphique 1.24. volution du march mondial de lnergie Graphique 1.25. volution des marchs des mtaux non ferreux Graphique 1.26. volution rcente des marchs des principaux produits vivriers Graphique 1.1.1. Tendances de lemploi et de la productivit du travail Graphique 1.1.2. Les tendances sectorielles pourraient affecter la croissance potentielle de la production Graphique 1.1.3. Emploi, bnfices et commerce de biens intermdiaires aux tats-Unis Graphique 1.2.1. Emballement du crdit Graphique 1.3.1. Probabilit estime dune nouvelle rcession au cours dun trimestre Graphique 1.4.1. Financiarisation du march des matires premires Graphique 1.4.2. Volatilit des prix des matires premires, 19902011 Graphique 1.4.3. Primes de risque sur les contrats terme de matires premires Graphique 1.5.1. Indicateurs des avoirs extrieurs nets la veille de crises extrieures Graphique 1.5.2. Estimation des probabilits de crise dans le modle Graphique 2.1. Croissance mondiale actuelle compare la moyenne avant la crise Graphique 2.2. carts de production et inflation

204 208 209 210 212 216

3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 19 20 24 25 26 27 28 31 35 37 40 42 45 47 49 50 58 60 60 62 64 67 73 74

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TABLE DES MATIRES

Graphique 2.3. tats-Unis et Canada : croissance actuelle compare la moyenne avant la crise Graphique 2.4. tats-Unis : des difficults simposer Graphique 2.5. Europe : croissance actuelle compare la moyenne avant la crise Graphique 2.6. Europe : des rsultats ingaux et des risques accrus Graphique 2.7. Communaut des tats indpendants : croissance actuelle compare la moyenne avant la crise Graphique 2.8. Communaut des tats indpendants : une reprise progressive Graphique 2.9. Asie : croissance actuelle compare la moyenne avant la crise Graphique 2.10. Asie : un point positif dans lconomie mondiale Graphique 2.11. Amrique latine et Carabes : croissance actuelle compare la moyenne avant la crise Graphique 2.12. Amrique latine : maintenir la dynamique de croissance Graphique 2.13. Afrique subsaharienne : croissance actuelle compare la moyenne avant la crise Graphique 2.14. Afrique subsaharienne : une vigueur soutenue Graphique 2.15. Moyen-Orient et Afrique du Nord : croissance actuelle compare la moyenne avant la crise Graphique 2.16. Moyen-Orient et Afrique du Nord : un ralentissement de lactivit dans un climat dincertitude Graphique 3.1. Cours mondiaux des matires premires, 200011 Graphique 3.2. Cours mondiaux des matires premires, 19572011 Graphique 3.3. Prvisions des prix des produits alimentaires Graphique 3.4. Rpercussion de linflation mondiale sur linflation intrieure Graphique 3.5. Variabilit des prix intrieurs rels Graphique 3.6. Part de lalimentation dans le panier de consommation Graphique 3.7. Contribution des produits alimentaires et du transport linflation globale Graphique 3.8. Raction des anticipations inflationnistes aux volutions inattendues de linflation Graphique 3.9. Rpercussion de linflation internationale sur linflation des prix intrieurs des produits alimentaires Graphique 3.10. Raction une hausse des prix alimentaires dans un pays mergent et en dveloppement Graphique 3.11. Frontire de politique conomique entre inflation et production Graphique 3.12. Raction une hausse des prix alimentaires dans un pays mergent et en dveloppement forte crdibilit Graphique 3.13. Raction une hausse des prix alimentaires dans le cas dun pays avanc Graphique 3.14. Hausses ponctuelles des prix alimentaires et hausses persistantes Graphique 3.15. Raction une hausse des prix alimentaires dans la conjoncture actuelle Graphique 3.1.1. Revenus et part de lalimentation en Afrique subsaharienne Graphique 3.1.2. Variation de linflation en Afrique subsaharienne, 200708 Graphique 3.1.3. Prix du riz Madagascar Graphique 3.2.1. Exportateurs nets de matires premires, 200010 Graphique 3.2.2. Importateurs nets de matires premires, 200010 Graphique 4.1. Changements de politique budgtaire, par anne Graphique 4.2. Effet dun rquilibrage budgtaire de 1 % du PIB sur le solde courant Graphique 4.3. Effet dun rquilibrage budgtaire de 1 % du PIB sur lactivit conomique Graphique 4.4. Effet dun rquilibrage budgtaire de 1 % du PIB sur lpargne et linvestissement Graphique 4.5. Effet dun rquilibrage budgtaire de 1 % du PIB sur les composantes de lpargne et linvestissement

75 76 79 81 84 85 88 90 93 94 97 98 101 102 106 108 109 110 112 113 114 115 116 120 121 122 124 125 126 130 131 132 135 136 144 145 146 147 148

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PERSPECTIVES DE LCONOMIE MONDIALE : CROISSANCE AU RALENTI, RISQUES EN HAUSSE

Graphique 4.6. Effet dun rquilibrage budgtaire de 1 % du PIB sur le volume des exportations et des importations Graphique 4.7. Effet dun rquilibrage budgtaire de 1 % du PIB sur les taux de change, les prix et les taux dintrt Graphique 4.8. Effet dun rquilibrage budgtaire de 1 % du PIB en rgime de change fixe et non fixe Graphique 4.9. Effet dun rquilibrage budgtaire de 1 % du PIB avec une marge de manuvre montaire limite : simulations du GIMF Graphique 4.10. Effet dun rquilibrage budgtaire mondial synchronis de 1 % du PIB : simulations du GIMF Graphique 4.11. Ajustement budgtaire prvu et incidence sur le solde courant : simulations du GIMF Graphique 4.12. Tests de robustesse : effet dun rquilibrage budgtaire de 1 % du PIB sur le solde courant Graphique 4.13. Effet dun changement de politique budgtaire de 1 % du PIB sur le solde courant Graphique 4.14. Les instruments de politique budgtaire et leur effet sur le solde courant

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HYPOTHSES ET CONVENTIONS

Les projections de la prsente dition des Perspectives de lconomie mondiale reposent sur un certain nombre dhypothses. On suppose que les taux de change effectifs rels resteront constants aux niveaux moyens observs entre le 18 juillet et le 15 aot 2011, et que les taux bilatraux des monnaies faisant partie du mcanisme de change europen II (MCE II) resteront constants en valeur nominale par rapport leuro; que les politiques conomiques nationales actuelles seront maintenues (en ce qui concerne les hypothses relatives aux politiques budgtaires et montaires de certains pays, voir lencadr A1); que le cours moyen du baril de ptrole sera de 103,20dollars le baril en 2011 et de 100,00 dollars le baril en 2012, et quil restera constant en valeur relle moyen terme; que le LIBOR (taux offert Londres sur les dpts interbancaires six mois en dollars) stablira en moyenne 0,4% en2011 et 0,5 % en 2012; que le taux des dpts interbancaires trois mois en euros sera en moyenne de 1,3% en 2011 et de 1,2 % en 2012; que le taux des certificats de dpt six mois au Japon se chiffrera en moyenne 0,5% en 2011 et 0,3% en 2012. Il sagit videmment dhypothses de travail plutt que de prvisions, et lincertitude qui les entoure sajoute aux marges derreur inhrentes toute projection. Les estimations et projections sont fondes sur les statistiques disponibles pour la priode se terminant dbut septembre 2011. Les conventions suivantes sont utilises dans la prsente tude : ... indique que les donnes ne sont pas disponibles ou pas pertinentes; entre des annes ou des mois (par exemple 201011 ou janvierjuin) indique la priode couverte, de la premire la dernire anne ou du premier au dernier mois inclusivement; / entre deux annes (par exemple 2010/11) indique un exercice budgtaire (financier). Par billion, il faut entendre mille milliards. Sauf indication contraire, lorsquil est fait rfrence au dollar, il sagit du dollar des tats-Unis. Par points de base, on entend un centime de point (de pourcentage). Ainsi, 25 points de base quivalent de point (de pourcentage). Les donnes pour lEstonie figurent dsormais dans les agrgats de la zone euro et des pays avancs. De mme que dans ldition davril 2011 des Perspectives de lconomie mondiale, les donnes agrges des Perspectives excluent la Libye pour les annes de projection en raison de lincertitude entourant la situation politique. compter de la prsente dition des Perspectives de lconomie mondiale, le Guyana et le Surinam sont classs parmi les pays de lAmrique du Sud, le Belize parmi ceux des Carabes. Prcdemment, ils figuraient dans les pays des Carabes. Les projections de 2011 et au-del pour le Soudan excluent le Soudan du Sud. Dans les graphiques et les tableaux, les zones mises en relief dnotent les projections des services du FMI. Si aucune source nest indique dans les tableaux et graphiques, les donnes sont tires de la base de donnes des Perspectives de lconomie mondiale (PEM). Lorsque les pays ne sont pas classs par ordre alphabtique, ils le sont sur la base de la taille de leur conomie. Les chiffres ayant t arrondis, il se peut que les totaux ne correspondent pas exactement la somme de leurs composantes. Dans la prsente tude, le terme pays ne se rapporte pas ncessairement une entit territoriale constituant un tat au sens o lentendent le droit et les usages internationaux. Il sapplique galement un certain nombre dentits territoriales qui ne sont pas des tats, mais pour lesquelles des statistiques sont tablies de manire distincte et indpendante. Des donnes composites sont fournies par divers groupes de pays selon leurs caractristiques conomiques ou rgion. Sauf indication contraire, les donnes composites pour les groupes de pays reprsentent des calculs bass sur 90 % ou plus des donnes de groupe pondres. Les frontires, couleurs, dnominations et autres informations figurant sur les cartes nimpliquent, de la part du FMI, aucun avis sur le statut juridique dun territoire, ni aucun aval de ces frontires.

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PERSPECTIVES DE LCONOMIE MONDIALE : LES TENSIONS DUNE REPRISE DEUX VITESSES

INFORMATIONS ET DONNES SUPPLMENTAIRES

La prsente dition des Perspectives de lconomie mondiale peut tre consulte en version intgrale sur le site du FMI, www.imf.org. On trouvera la mme adresse un ensemble dinformations (extraites de la base de donnes) plus toff que celui contenu dans le rapport, sous forme de fichiers renfermant les sries le plus souvent demandes par les lecteurs. Ces fichiers peuvent tre tlchargs et sont utilisables avec divers logiciels. La srie des tableaux B1 B26 de lappendice statistique est galement disponible en ligne, en anglais, ladresse suivante : http://imf.org/external/pubs/ft/weo/2011/01/pdf/tblpartb.pdf. Les demandes de renseignements sur le contenu des Perspectives de lconomie mondiale et de la base de donnes y affrentes doivent tre adresses par courrier classique ou lectronique ou par tlcopie (le service ne peut rpondre aux demandes de renseignements par tlphone) : World Economic Studies Division Research Department International Monetary Fund 700 19th Street, N.W. Washington, DC 20431 (U.S.A.) Internet : www.imf.org/weoforum Tlcopie : (202) 623-6343

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PRFACE

Les projections et lanalyse prsentes dans les Perspectives de lconomie mondiale font partie intgrante de la surveillance que le FMI exerce sur lvolution et les politiques conomiques des pays membres, les marchs financiers internationaux et le systme conomique mondial. Le rapport sur les perspectives et politiques conomiques mondiales est laboutissement dune tude interdpartementale exhaustive, fonde pour lessentiel sur les renseignements recueillis par les services du FMI dans le cadre de leurs consultations avec les pays membres. Ces consultations sont menes en particulier par les dpartements gographiques (le Dpartement Afrique, le Dpartement Asie et Pacifique, le Dpartement Europe, le Dpartement Hmisphre occidental et le Dpartement Moyen-Orient et Asie centrale) et divers dpartements de soutien : le Dpartement de la stratgie, des politiques et de lvaluation, le Dpartement des marchs montaires et de capitaux et le Dpartement des finances publiques. Lanalyse que prsente le rapport sur les perspectives de lconomie mondiale est coordonne par le Dpartement des tudes sous la direction gnrale dOlivier Blanchard, Conseiller conomique et Directeur du Dpartement des tudes. Les travaux sont dirigs par Jrg Decressin, Conseiller principal au Dpartement des tudes, et Petya Koeva Brooks, Chef de division, Dpartement des tudes. Les principaux collaborateurs de la prsente dition sont Abdul Abiad, John Bluedorn, Jaime Guajardo, Thomas Helbling, Daniel Leigh, Andrea Pescatori, Shaun Roache, John Simon, Marco E. Terrones et Petia Topalova. Ont galement contribu ce rapport Ali Alichi, Luis Cato, Ondra Kamenik, Heejin Kim, Michael Kumhof, Douglas Laxton, Prakash Loungani, Gian Maria Milesi-Ferretti, Rafael Portillo et Felipe Zanna. Toh Kuan, Gavin Asdorian, Shan Chen, Angela Espiritu, Laura Feiveson, Joo Jalles, Murad Omoev, Katherine Pan, David Reichsfeld, Marina Rousset, Andy Salazar, Min Kyu Song, Ercument Tulun et Su Wang taient assistants la recherche. Kevin Clinton a fait des commentaires et suggestions. Tingyun Chen, Mahnaz Hemmati, Emory Oakes, Rajesh Nilawar et Steve Zhang ont gr la base de donnes et les systmes informatiques. Shanti Karunaratne, Skeeter Mathurin et Cristina Tumale se sont chargs du traitement de texte. Linda Griffin Kean (du Dpartement des relations extrieures) a corrig le manuscript anglais et coordonn la production de la publication. Anastasia Francis, Aleksandr Gerasimov, Wendy Mak, Shamiso Mapondera, Nhu Nguyen et Pavel Pimenov (tous consultants extrieurs) ont fourni une aide technique. Marc Servais (des Services linguistiques) a coordonn la production de ldition franaise. Le prsent rapport a bnfici des commentaires et suggestions dautres dpartements et des administrateurs, qui lont examin le 31 aot 2011. Cependant, les projections et les valuations sont celles des services du FMI et ne doivent tre attribues ni aux administrateurs, ni aux autorits nationales quils reprsentent.

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AVANT-PROPOS

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ar rapport ldition des Perspectives de lconomie mondiale davril dernier, la reprise conomique est devenue beaucoup plus incertaine. Lconomie mondiale souffre de la confluence de deux courants dvolution dfavorables. Premirement, une reprise beaucoup plus lente dans les pays avancs depuis le dbut de lanne, phnomne que nous avons pour une large part manqu de percevoir alors mme quil se produisait. Deuximement, une forte augmentation de lincertitude budgtaire et financire, particulirement prononce depuis le mois daot. Chacun de ces courants est proccupant en soi, mais leur conjonction et leur interaction le sont plus encore. Des mesures nergiques simposent durgence pour amliorer les perspectives et rduire les risques. La croissance, forte en 2010, sest alanguie en2011. Ce ralentissement na pas initialement suscit beaucoup dinquitude. Nous avions prvu un certain recul, en raison de la fin du cycle des stocks et du rquilibrage des finances publiques. Des vnements ponctuels, allant du sisme et du tsunami au Japon aux perturbations des approvisionnements ptroliers, offraient une explication plausible pour un nouveau ralentissement. Et les premires donnes aux tatsUnis sous-estimaient lampleur de ce ralentissement. Maintenant que nous avons les chiffres, il est clair quil y avait galement dautres facteurs luvre. Le double travail de rquilibrage avait en effet marqu le pas; travail qui, comme nous lavons dj affirm dans maintes ditions des Perspectives de lconomie mondiale, est indispensable pour assurer une croissance forte, quilibre et durable. Commenons par le rquilibrage intrieur : il est ncessaire que la demande prive prenne le relais de la relance budgtaire. Le rquilibrage des finances publiques est de fait en cours dans la plupart des pays avancs (mais pas au Japon), sans que la demande prive ne prenne le relais. Les raisons diffrent dun pays lautre. La pnurie de crdit bancaire, les squelles de la forte expansion de limmobilier et le haut niveau dendettement de nombreux mnages freinent

en dfinitive la reprise beaucoup plus que nous ne lavions prvu. Venons-en au rquilibrage extrieur : les pays avancs accusant des dficits extrieurs courants, tout particulirement les tats-Unis, ont besoin, pour compenser la faiblesse de la demande intrieure, dun accroissement de la demande extrieure. Cela implique un basculement symtrique de la demande extrieure vers la demande intrieure dans les pays mergents qui affichent des excdents courants, tout particulirement la Chine. Ce rquilibrage ne se fait pas. Si les dsquilibres ont diminu pendant la crise, cela tient plus la forte diminution de la production dans les pays avancs par rapport aux pays mergents qu un ajustement structurel de lconomie de ces pays. Pour lavenir, il faut sattendre une accentuation, et non une diminution, des dsquilibres. Passons maintenant au deuxime courant dvolution dfavorable : laccroissement de lincertitude budgtaire et financire. Les marchs sont de toute vidence plus sceptiques quant laptitude de nombreux pays stabiliser leur dette publique. Pendant quelque temps, leurs inquitudes se limitaient essentiellement un petit nombre de pays la priphrie de lEurope. Mais, au fil du temps et mesure que les perspectives de croissance sassombrissaient, elles se sont tendues un plus grand nombre de pays dEurope et hors dEurope du Japon aux tats-Unis. Les craintes suscites par les dettes souveraines ont fait natre linquitude quant la solvabilit des banques dtentrices de ces obligations souveraines, surtout en Europe. Cela a entran un gel partiel des flux financiers, les banques conservant de hauts niveaux de liquidits et restreignant le crdit. La peur de linconnu est au plus fort. Les cours boursiers ont chut, ce qui aura un impact dfavorable sur les dpenses dans les mois venir. De fait, les chiffres du mois daot indiquent que cest dj le cas. Il est fort possible que la faiblesse de la croissance tendancielle et les interconnexions budgtaires et financires sautoalimentent, et cest l quest le danger. La mollesse de la croissance fait quil est plus difficile

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PERSPECTIVES DE LCONOMIE MONDIALE : CROISSANCE AU RALENTI, RISQUES EN HAUSSE

de rtablir la viabilit de la dette, ce qui amne les marchs craindre encore plus pour la viabilit des finances publiques. La faiblesse de la croissance donne aussi lieu une augmentation des crances improductives et affaiblit les banques. Un rquilibrage budgtaire htif peut freiner encore la croissance. Laffaiblissement des banques et la contraction du crdit peuvent avoir les mmes effets. La fragilit des banques et le fait quelles pourraient avoir besoin de nouvelles injections de capital font monter linquitude quant la stabilit des finances publiques. Les risques de dgradation de la situation sont bien rels. Je men suis tenu jusquici aux pays avancs. Jusqu prsent, en effet, les pays mergents ont t pargns par ces fcheux courants dvolution. Ils ont eu faire des flux de capitaux volatils, mais ont en gnral continu crotre vive allure. Certains sont en fait au bord de la surchauffe, mais, pour beaucoup dautres, les perspectives sont l encore plus incertaines. Daprs les scnarios de risques, ils pourraient bien souffrir du ralentissement de leurs exportations et dune volatilit encore accrue des flux de capitaux. Le ralentissement des exportations et, peut-tre, la baisse des cours des matires premires pourraient aussi mettre en difficult les pays faible revenu. Compte tenu de la faiblesse de la situation fondamentale et des forts risques de dgradation, il est essentiel de prendre des mesures nergiques. Le plan daction doit comporter trois volets. Premirement, un volet budgtaire. Il ne faut pas que le rquilibrage des finances publiques soit trop htif, sinon il risque de miner la croissance. Il ne faut pas quil soit trop lent, sinon il risque de saper la crdibilit. Son rythme doit tre fonction de la situation propre de chaque pays, mais il reste indispensable que le rquilibrage soit crdible moyen terme. Certains pays auront besoin de beaucoup de concours extrieurs pour y parvenir. Au-del de la politique budg-

taire, il est aussi indispensable de prendre des mesures pour dynamiser la demande intrieure, en maintenant des taux dintrt bas, en accroissant le crdit bancaire et en tablissant des programmes daide au remboursement des crdits immobiliers. Deuximement, des mesures financires. Lincertitude budgtaire ne va pas se dissiper du jour au lendemain. Et mme dans lhypothse la plus optimiste, la croissance des pays avancs continuera marquer le pas pendant quelque temps. Dans lintervalle, il faut redonner de la force aux banques, non seulement pour que le crdit et la croissance tendancielle augmentent, mais aussi et cest primordial pour rduire les risques dinteractions pernicieuses. Pour un certain nombre de banques, en Europe surtout, cela ncessitera de nouvelles injections de capitaux, de sources prives ou publiques. Troisimement, le rquilibrage des comptes extrieurs. On voit mal comment, mme avec les mesures numres ci-dessus, la demande intrieure des tatsUnis et des autres pays touchs par la crise pourrait elle seule engendrer une croissance suffisante. Il faut donc que les exportations des tats-Unis et des pays touchs par la crise augmentent et, par consquent, que les exportations nettes du reste du monde diminuent. Un certain nombre de pays dAsie, notamment la Chine, ont dnormes excdents courants et ont fait part de leur intention de privilgier non plus la demande extrieure, mais la demande intrieure. Ces plans ne peuvent pas tre mis en uvre du jour au lendemain, mais il importe quils soient dploys aussi rapidement que possible. Ce nest quau prix de ce rquilibrage lchelle mondiale que nous pouvons esprer une croissance plus forte dans les pays avancs et, par extension, dans le reste du monde. Olivier Blanchard Conseiller conomique

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RSUM ANALYTIQUE

L

conomie mondiale se trouve dans une nouvelle phase prilleuse. Lactivit mondiale a flchi et est devenue plus ingale, la confiance sest effondre depuis peu et les risques de dgradation de la situation augmentent. Sur fond de fragilits structurelles non corriges, lconomie internationale a t secoue cette anne par une vole de chocs en srie. Le Japon a t frapp par le tremblement de terre et le tsunami qui ont dvast lEst du pays, et lagitation a enfl dans certains pays producteurs de ptrole. Dans le mme temps, les efforts de remplacement de la demande publique par la demande prive sont tombs au point mort aux tats-Unis, la zone euro a t prise dans une grave tourmente financire, les marchs mondiaux ont souffert dun bradage massif dactifs risques, et les signes de dbordement dans lconomie relle se multiplient. Les problmes structurels des pays avancs touchs par la crise se sont rvls encore plus pineux que prvu, et le processus de conception et de mise en uvre des rformes encore plus compliqu. Certes, ces pays vont continuer connatre une expansion, mais elle sera faible et heurte. Pour les pays mergents, les perspectives sont redevenues incertaines, bien que lon sattende une croissance relativement robuste, surtout dans les pays qui peuvent contrer les effets sur la production de laffaiblissement de la demande extrieure avec un moindre resserrement de la politique conomique. Daprs les projections des Perspectives de lconomie mondiale, la croissance mondiale va se modrer, tombant un rythme denviron 4% jusqu la fin de 2012, contre plus de 5% en 2010. Le PIB rel des pays avancs connatrait une expansion anmique denviron 1% en 2011 et 2% en 2012, grce au relchement des forces qui ont temporairement frein lactivit pendant la plus grande partie du deuxime trimestre de 2011. Cela suppose toutefois que les dirigeants europens endiguent la crise qui svit la priphrie de la zone euro, que les dcideurs amricains trouvent le bon quilibre entre le soutien de lconomie et le rquilibrage des finances publiques

moyen terme et que la volatilit des marchs financiers mondiaux ne sempire pas. Par ailleurs, le retrait de la politique montaire accommodante devrait maintenant marquer une pause dans les pays avancs. Selon ce scnario, lapparition de contraintes de capacits et ladoption de mesures daustrit ce qui est dj en grande partie chose faite feraient baisser les taux de croissance des pays mergents et en dveloppement, qui se maintiendraient encore un rythme solide denviron 6% en 2012. Il existe manifestement des risques de dgradation, et il y en a deux qui doivent retenir particulirement lattention des dcideurs : Le premier est que la crise de la zone euro chappe au contrle des gouvernants, malgr la riposte nergique dcide au sommet europen du 21 juillet 2011. Il faut que les instances responsables ratifient sans tarder les engagements pris en juillet et que, dans lintervalle, la Banque centrale europenne (BCE) continue intervenir avec fermet pour maintenir lordre sur les marchs de la dette souveraine. Les dirigeants doivent tenir leurs engagements de faire tout ce qui simpose pour prserver la confiance dans les politiques nationales et dans leuro. Par ailleurs, compte tenu de la diminution des pressions inflationnistes et de la monte des tensions financires et souveraines, la BCE devrait abaisser son taux directeur si les risques de dgradation de la croissance et de linflation persistent. Le second est que lactivit aux tats-Unis, qui mollit dj, subisse le contrecoup de nouveaux dveloppements par exemple un blocage politique pour ce qui est de lassainissement des finances publiques, un march du logement languissant, une augmentation rapide du taux dpargne des mnages ou une dgradation de la situation financire. cause des profondes divisions politiques, le cours de la politique des tats-Unis est incertain. Il y a un risque grave que de nouvelles coupes budgtaires htives affaiblissent encore les perspectives sans que les rformes long terme ncessaires pour ramener la dette un niveau plus viable soient mises en

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place. Les nouvelles du march du logement sont dcevantes, tant donn la persistance dune offre trs excdentaire et la diminution des prix, alors que les cours boursiers ont subi une forte correction. Ces dveloppements, entre autres, pourraient inciter les mnages acclrer leur dsendettement en augmentant encore leur taux dpargne. Compte tenu des risques croissants de dgradation de lactivit aux tats-Unis, la Rserve fdrale devrait tre prte dployer des moyens moins conventionnels, et le calendrier du rquilibrage des finances publiques pourrait tre dcal condition que des mesures moyen terme crdibles soient adoptes. Toutes ces ventualits auraient de graves consquences pour la croissance mondiale. Le regain de tension pourrait miner les marchs et tablissements financiers dans les pays avancs, qui restent inhabituellement vulnrables. Les cours des matires premires ainsi que les flux commerciaux et financiers mondiaux diminueraient sans doute nettement, ce qui grverait la croissance des pays mergents et en dveloppement. Un scnario illustre plus en dtail ces effets baissiers probables sur la croissance mondiale: la zone euro et les tats-Unis pourraient replonger dans la rcession, lactivit se situant en 2012 prs de 3 points au-dessous des projections des Perspectives de lconomie mondiale. Les autres pays subiraient aussi des dommages considrables. Les risques propres aux pays mergents et en dveloppement paraissent moins srieux. Les signes de surchauffe mritent cependant encore une attention minutieuse, en particulier de la part des autorits montaires et prudentielles. Les risques lis aux cours des matires premires et aux troubles politiques et sociaux dans certaines parties du monde restent trs proccupants. Lexpansion cahotante et les nombreux risques qui psent sur lactivit sont symptomatiques dune conomie mondiale qui peine encore accomplir les deux rquilibrages prns dans les prcdentes ditions des Perspectives de lconomie mondiale. Dune part, la demande prive doit prendre le relais de la demande publique. Beaucoup de pays ont considrablement progress sur ce front, mais les plus grands pays avancs sont encore la trane. Dautre part, les pays affichant de gros excdents extrieurs doivent sappuyer de plus en plus sur la demande intrieure,

linverse tant vrai pour les pays largement dficitaires. On nen est encore qu mi-chemin sur la voie de ce rquilibrage1. Il est ncessaire que les principaux pays avancs et mergents renforcent leurs politiques conomiques pour promouvoir le rquilibrage et se prmunir contre les nombreux alas dfavorables. Il importe de calibrer les mesures pour tenir compte de lvolution du contexte mondial, notamment de la baisse de la production potentielle dans beaucoup des pays avancs et des pays mergents touchs par la crise, de la vulnrabilit inhabituelle des secteurs financiers, du niveau lev des dficits publics et de la plus grande diffrenciation des risques de crdit souverain parmi les pays avancs, ainsi que de la plus forte rsilience conomique de nombreux pays mergents. Rquilibrage de la demande publique vers la demande prive : Les dcideurs des pays touchs par la crise doivent rsister la tentation de tabler principalement sur une politique montaire accommodante pour assainir les bilans et acclrer la remise sur pied et la rforme du secteur financier. La politique budgtaire doit louvoyer pour viter le double danger de perdre sa crdibilit et de miner la reprise. Lajustement des finances publiques a dj commenc et a considrablement progress dans de nombreux pays. Il est essentiel de renforcer les plans budgtaires moyen terme et de rformer les systmes de protection sociale pour assurer la crdibilit et la viabilit des finances publiques et crer la marge de manuvre requise pour soutenir lassainissement des bilans, la croissance et la cration demplois. Une amlioration des perspectives du secteur rel pourrait contribuer en retour donner une plus grande crdibilit aux plans dajustement moyen terme. Si le climat macroconomique venait se dtriorer sensiblement, les pays disposant dune plus grande marge de manuvre budgtaire devraient laisser jouer plein les stabilisateurs automatiques et dcaler le calendrier dajustement.

Blanchard, Oliver, et Gian Maria Milesi-Ferretti, 2011, (Why) Should Current Account Balances Be Reduced?, Note de rflexion des services du FMI no 11/03 (Washington, Fonds montaire international), et Lane, Philip, et Gian Maria MilesiFerretti, 2011, External Adjustment and the Global Crisis, Document de travail du FMI no 11/197 (Washington, Fonds montaire international), pour une analyse plus approfondie de cet enjeu.

1Voir

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RSUM ANALYTIQUE TABLE DES MATIRES

Dans la zone euro, il faut briser la boucle vicieuse des effets de retour entre les emprunteurs souverains et les tablissements financiers affaiblis. Il faut demander aux institutions financires fragilises de lever davantage de capitaux, de prfrence auprs de sources prives. dfaut, elles devront accepter soit de recevoir des injections de fonds publics ou un soutien du FESF, soit dtre restructures ou fermes. Les plans de rquilibrage budgtaire moyen terme sont ambitieux, comme il convient. Dans les pays priphriques, lenjeu majeur sera de trouver le bon quilibre entre le rquilibrage des finances publiques et les rformes structurelles, dune part, et le soutien extrieur, dautre part, afin que lajustement de leur conomie puisse tre durable. Aux tats-Unis, il importe en priorit dtablir un plan dassainissement des finances publiques moyen terme pour placer la dette publique sur une trajectoire viable et de prendre des mesures pour soutenir la reprise, notamment en facilitant lajustement des marchs du logement et de lemploi. LAmerican Job Act devrait assurer le soutien court terme ncessaire lconomie, mais doit saccompagner dun solide plan budgtaire moyen terme qui accroisse les recettes et contienne laugmentation des dpenses de protection sociale. Au Japon, le gouvernement doit prendre des mesures plus ambitieuses pour rduire le niveau trs lev de la dette publique tout en veillant aux besoins immdiats de reconstruction et de dveloppement dans les rgions dvastes par le tremblement de terre et le tsunami. Dans tous ces pays, des avances majeures sur le front des rformes de la protection sociale et de la fiscalit donneraient plus de marge pour adapter le rythme du rquilibrage court terme des finances publiques la vigueur de la demande intrieure et viter ainsi daffaiblir encore la reprise. Rquilibrage de la demande extrieure vers la demande intrieure : Il est devenu encore plus important de progresser sur ce front pour soutenir la croissance mondiale. Certains pays mergents (par exemple plusieurs pays dAmrique latine) mettent contribution la demande intrieure plus quil nest souhaitable; dautres (par exemple les principaux pays mergents dAsie), pas assez. Le premier groupe doit restreindre

la demande intrieure vigoureuse en rduisant considrablement les dficits budgtaires structurels et, dans certains cas, en mettant fin la politique montaire accommodante. Le second doit laisser la monnaie sapprcier nettement et mettre en uvre des rformes structurelles pour rduire lexcdent lev de lpargne par rapport linvestissement. Ces mesures aideraient renforcer leur rsilience face aux chocs manant des pays avancs, ainsi que leur potentiel de croissance moyen terme. La Grande Rcession a amplifi un certain nombre de problmes du secteur rel, surtout dans les pays avancs. Les tats-Unis pourraient tre confronts un redressement trs atone de lemploi. Bien que le chmage soit infrieur aux pics observs aprs la Seconde Guerre mondiale, les pertes demplois subies durant la crise ont t exceptionnellement leves et faisaient suite une priode de progression molle de lemploi au cours de la prcdente dcennie. Le mnages nont jamais t aussi inquiets pour leurs perspectives de revenus futurs depuis le dbut des annes 80. Il faut en priorit faciliter lajustement du march du logement et renforcer les politiques actives de promotion de lemploi. bien des gards, toutefois, le problme est dune telle ampleur quil appelle une transformation draconienne de la politique macroconomique une rforme radicale du systme de protection sociale et de la fiscalit visant donner plus de marge la politique budgtaire pour soutenir la reprise court terme. Dans la zone euro, mis part les gros problmes que pose la tourmente financire, la situation est plus mitige. Les mnages semblent en gnral moins anxieux quaux tats-Unis et les destructions demplois ont t beaucoup moins svres, sauf dans les pays priphriques. Lenjeu structurel cl pour ces derniers consiste se doter de meilleures capacits pour rtablir et prserver leur comptitivit. Ailleurs dans le monde, les enjeux structurels sont trs divers. Lampleur des afflux de capitaux dans certains pays mergents met laccent sur la ncessit damliorer leur capacit dabsorption en ouvrant davantage leurs marchs des produits et des services aux investisseurs trangers et en renforant leurs dispositifs de stabilit financire. En outre, le niveau lev des cours des produits alimentaires fait ressortir la ncessit de mettre en place des systmes de

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protection sociale bien cibls dans nombre de pays mergents et en dveloppement. Compte tenu de la lenteur du rquilibrage de la demande mondiale, du niveau lev des cours des matires premires et des perspectives de croissance modre des pays avancs, il est probable que les taux dintrt long terme des principaux metteurs souverains vont rester bas. Cela pourrait encourager la prise de risque dans dautres pays les prcdents pisodes de recyclage montaire vaste chelle ont rarement t exempts daccidents financiers. Des symptmes de prise de risque excessive sont en fait apparents dans quelques pays avancs et un certain nombre de pays mergents : croissance trs vive du crdit, boom des marchs immobiliers et afflux considrables de capitaux sur les marchs financiers. Plus gnralement, la crise financire a fait ressortir lextraordinaire vulnrabilit du systme financier mondial aux perturbations des marchs de financement de gros. Au niveau national, les banques centrales ont ragi en mettant en place des mcanismes temporaires pour injecter de la liquidit si le financement de gros menaait de se tarir. Il nexiste toutefois pas de mcanisme similaire au niveau international. En gnral, la dernire crise financire illustre lurgente ncessit daccrotre considrablement lampleur et la porte des mcanismes internationaux de partage des risques, qui sont tombs trs au-dessous de la taille des marchs financiers internationaux. Pour que les changes commerciaux continuent soutenir la reprise mondiale, les dirigeants doivent continuer rsister aux pressions protectionnistes. Il nest pas moins important, alors que le cycle de Doha de ngociations commerciales de lOMC qui dure depuis de longues annes est un tournant crucial, que les dirigeants politiques fassent preuve de volont et

de lattention voulues au plus haut niveau afin de mettre sur pied un plan crdible de manire faire avancer les ngociations, notamment par une campagne nergique de communication publique pour en dmontrer les avantages. Un chec de ces ngociations ferait voler en clats le systme commercial mondial et affaiblirait lOMC et le multilatralisme. moins que des politiques plus nergiques ne soient mises en uvre, surtout dans les pays avancs, il ne faut rien attendre de plus quune reprise molle et cahotante. Une riposte plus vigoureuse dans un esprit de collaboration peut tre extrmement bnfique. Comme expliqu dans un rapport distinct du FMI pour le Programme dvaluation mutuelle du G-20, ladoption de programmes de rquilibrage des finances publiques moyen terme gnrateurs de croissance dans les pays avancs, de mesures pour rquilibrer la demande dans les pays mergents excdentaires et de rformes structurelles pour doper le potentiel de croissance dans lensemble des pays pourrait donner un coup de fouet considrable au PIB mondial2. Il est peut-tre plus important encore de noter que, allies des mesures visant faciliter lassainissement des bilans des mnages et des banques, ces politiques pourraient viter une dcennie perdue de croissance dans les pays avancs, qui serait extrmement dommageable pour tous. Pour y parvenir, cependant, il faudra que les dcideurs sattaquent aux enjeux de politique conomique pineux dans leurs propres pays et fassent renatre le vigoureux esprit de collaboration qui a prvalu au plus fort de la crise.2Voir Groupe des Vingt, 2010,

G20 Mutual Assessment Process Alternative Policy Scenarios, rapport prpar par les services du FMI pour le Processus dvaluation mutuelle du G-20, Sommet du G-20 de Toronto, Canada, 2627 juin (Washington, Fonds montaire international); www.imf.org/external/np/g20/pdf/062710a.pdf.

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HAPTER CHAPITRE

PERSPECTIVES ET ENJEUX MONDIAUX

Ralentissement de lactivit mondialeLactivit a flchi considrablement (graphique1.1), aprs plusieurs trimestres o la croissance mondiale a t plus ou moins conforme aux projections des Perspectives de lconomie mondiale (PEM). Ce ralentissement sexplique par des facteurs anticips et non anticips. On ne sattendait pas ce que le rebond conjoncturel vigoureux de la production industrielle et du commerce mondiaux en 2010 persiste. Cependant, dans les pays avancs touchs par la crise, en particulier aux tats-Unis, le redploiement de la demande publique vers la demande prive prend plus de temps que prvu. En outre, les problmes relatifs la dette souveraine et au secteur bancaire dans la zone euro savrent plus tenaces que prvu. Par ailleurs, les perturbations rsultant du tremblement de terre et du tsunami au Japon, ainsi que les troubles qui se propagent dans la rgion du Moyen-Orient et de lAfrique du Nord et lenvole des cours du ptrole qui en rsulte ont constitu des surprises majeures. La catastrophe au Japon et les perturbations des approvisionnements ptroliers ont eu un effet temporaire sur la croissance mondiale qui commence prendre fin. Divers facteurs portent croire quelles ont peuttre abaiss la production des pays avancs de point de pourcentage, principalement au deuxime trimestre de 2011. Selon certaines estimations, le nombre dautomobiles fabriques dans le monde a peut-tre diminu de pas moins de 30% dans les deux mois qui ont suivi le tremblement de terre et le tsunami au Japon en raison des perturbations de la chane de loffre. Pour les tats-Unis, les pertes seraient, selon certaines estimations, de lordre de 1 point de pourcentage du PIB au deuxime trimestre de 20111, et, selon dautres, denviron point de pourcentage2.Macroeconomic Advisers (2011). Sur la base des plans annoncs par les fabricants, ils estiment que la progression des assemblages dautomobiles pourrait rehausser le PIB de 1 point de pourcentage au troisime trimestre. 2Voir FMI (2011).1Voir

Au deuxime trimestre de 2011, les cours du ptrole se sont tablis brivement plus de 25% au-dessus des niveaux observs en janvier 2011. Il est difficile de dterminer dans quelle mesure les cours ont t ports par une hausse de la demande ou une baisse de loffre (par exemple, de Libye). En supposant quune part importante de cette hausse sexplique par une baisse de loffre, elle a peut-tre rduit la production des pays avancs de point de pourcentage du PIB. Par ailleurs, les pays mergents et les pays en dveloppement ont obtenu des rsultats plus ou moins conformes aux prvisions, avec des variations considrables dune rgion lautre. Lactivit a commenc rebondir assez vigoureusement dans les pays dEurope centrale et orientale (PECO) et de la Communaut des tats indpendants (CEI) qui ont t touchs par la crise, du fait de la vigueur des cours des matires premires pour ces derniers. La monte des cours des matires premires a aussi permis lAmrique latine denregistrer une croissance leve. Dans les pays en dveloppement dAsie, lactivit a flchi modrment en raison des perturbations de la chane de loffre mondiale et du dstockage face lincertitude entourant la demande des pays avancs. LAfrique subsaharienne a continu denregistrer une croissance vigoureuse. Par contre, lactivit conomique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MOAN) a souffert des conflits politiques et sociaux, bien que la bonne tenue des recettes ait stimul lconomie des pays exportateurs de ptrole. Du fait de ces rsultats dans les pays avancs et les pays mergents, lactivit mondiale a t tonnamment faible au deuxime trimestre (graphique1.1, plage infrieure).

Regain dinstabilit financireRcemment, la volatilit a de nouveau augment fortement sur les marchs financiers, en raison des craintes concernant lvolution dans la zone euro et la vigueur de lactivit mondiale, surtout de lconomie amricaine. Lindcision au niveau de laction des pouvoirs publics a aggrav lincertitude et aviv les tensions financires, avec des retombes en retour sur lconomie

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PERSPECTIVES DE LCONOMIE MONDIALE : CROISSANCE AU RALENTI, RISQUES EN HAUSSE

Tableau 1.1. Perspectives de lconomie mondiale : aperu des projections(Variation en pourcentage, sauf indication contraire)

Sur un an Projections 2011 2012 4,0 1,6 1,5 1,6 2,7 1,7 0,6 0,8 0,5 1,1 2,1 3,6 4,7 6,4 4,3 4,6 4,3 5,3 8,2 9,5 7,8 5,3 4,5 3,8 3,8 4,0 5,2 1,7 3,0 7,5 5,9 11,1 6,2 9,4 30,6 21,2 2,6 7,5 0,4 1,3 0,5 4,0 1,9 1,8 1,1 1,3 1,4 0,3 1,1 2,3 1,6 1,9 3,7 4,5 6,1 2,7 4,4 4,1 5,1 8,0 9,0 7,5 5,6 4,0 3,6 3,6 3,6 5,8 1,4 3,2 5,8 4,0 8,1 5,2 7,8 3,1 4,7 1,4 5,9 0,5 1,2 0,3 4e trimestre 4e trimestre Diffrence par rapport aux projections de juin 2011 Estimations Projections 2011 2012 2010 2011 2012 0,3 0,6 1,0 0,4 0,5 0,4 0,4 0,0 0,2 0,4 0,8 0,4 0,4 0,2 1,0 0,5 0,5 0,3 0,2 0,1 0,4 0,1 0,1 0,3 0,9 0,2 0,3 0,3 0,4 0,7 0,1 1,0 0,6 1,8 3,9 0,4 0,0 0,6 0,2 0,4 0,0 0,5 0,7 0,9 0,6 0,7 0,5 1,0 0,5 0,6 0,7 0,7 0,1 0,0 0,3 0,5 0,3 0,4 0,0 0,4 0,5 0,3 0,1 0,1 0,0 0,4 0,8 0,1 0,7 0,5 0,9 1,1 0,9 0,9 0,5 2,1 1,4 0,3 0,3 0,3 1,4 0,1 4,8 2,9 3,1 2,0 3,8 1,4 1,5 0,6 2,5 1,5 3,3 4,8 6,0 7,4 5,3 4,6 4,4 ... 9,0 9,8 9,2 6,0 5,4 5,0 4,2 ... ... 2,1 ... ... ... ... ... ... ... ... 1,6 6,2 ... ... ... 3,6 1,4 1,1 1,1 1,6 1,4 0,4 0,7 0,5 1,5 1,4 3,8 5,2 6,4 2,9 3,8 4,0 ... 8,1 9,3 7,0 5,4 4,1 3,8 3,7 ... ... 1,3 ... ... ... ... ... ... ... ... 2,5 6,9 ... ... ... 4,1 2,2 2,0 1,6 2,0 1,7 0,4 1,7 2,0 1,7 2,5 3,9 4,7 6,4 2,7 3,9 3,6 ... 8,1 9,1 7,5 5,6 3,9 3,8 3,2 ... ... 1,9 ... ... ... ... ... ... ... ... 1,3 5,1 ... ... ...

2009 Production mondiale1 Pays avancs tats-Unis Zone euro Allemagne France Italie Espagne Japon Royaume-Uni Canada Autres pays avancs2 Nouvelles conomies industrielles dAsie Pays mergents et en dveloppement3 Europe centrale et orientale Communaut des tats indpendants Russie Russie non comprise Asie, pays en dveloppement d Chine Inde ASEAN-54 Amrique latine et Carabes Brsil Mexique Moyen-Orient et Afrique du Nord Afrique subsaharienne Pour mmoire Union europenne Croissance mondiale calcule sur la base des cours de change 0,7 3,7 3,5 4,3 5,1 2,6 5,2 3,7 6,3 4,9 2,8 1,1 0,7 2,8 3,6 6,4 7,8 3,0 7,2 9,2 6,8 1,7 1,7 0,6 6,2 2,6 2,8 4,2 2,3

2010 5,1 3,1 3,0 1,8 3,6 1,4 1,3 0,1 4,0 1,4 3,2 5,8 8,4 7,3 4,5 4,6 4,0 6,0 9,5 10,3 10,1 6,9 6,1 7,5 5,4 4,4 5,4 1,8 4,0 12,8 11,7 14,9 12,3 13,6 27,9 26,3 1,6 6,1 0,5 0,8 0,4

Volume du commerce mondial (biens et services) 10,7 Importations Pays avancs 12,4 Pays mergents et en dveloppement 8,0 Exportations Pays avancs 11,9 Pays mergents et en dveloppement 7,7 Cours des matires premires (en dollars) 36,3 Ptrole5 Hors combustibles (moyenne fonde sur la pondration des exportations mondiales de matires premires) 15,7 Prix la consommation Pays avancs 0,1 5,2 Pays mergents et en dveloppement3 Taux du LIBOR six mois (pourcentage)6 Dpts en dollars Dpts en euros Dpts en yen 1,1 1,2 0,7

Note : On suppose que les taux de change effectifs rels restent, en valeur relle, aux niveaux observs entre le 18 juillet et le 15 aot 2011. Lorsque les pays ne sont pas classs par ordre alphabtique, ils le sont sur la base de la taille de leur conomie. Les donnes trimestrielles agrges sont corriges des variations saisonnires. 1Les estimations et projections trimestrielles reprsentent 90 % des poids mondiaux en parit de pouvoir dachat. 2Hors pays du G-7 (Allemagne, Canada, tats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) et de la zone euro. 3Les estimations et projections trimestrielles reprsentent environ 80 % des pays mergents et en dveloppement. 4Indonsie, Malaisie, Philippines, Thalande et Vietnam. 5Moyenne simple des cours U.K. Brent, Duba et West Texas Intermediate. Le cours moyen du ptrole en 2010 tait de 79,03 dollars le baril; hypothses, sur la base des marchs terme, pour 2011 : 103,20 dollars le baril, et pour 2012 : 100,00 dollars le baril. 6Taux six mois pour le dollar et le yen. Taux trois mois pour leuro.

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CHAPITRE 1

PERSPECTIVES ET ENJEUX MONDIAUX

relle. Ldition de septembre 2011 du Rapport sur la stabilit financire dans le monde (Global Financial Stability Report, GFSR) note que lincertitude entourant lventuelle rsolution des problmes dans la zone euro a refait surface au printemps de 2011 et sest accentue depuis, en dpit des mesures vigoureuses qui ont t arrtes lors du sommet europen du 21 juillet 2011. Il est proccupant que les investisseurs aient relev fortement les primes de risque souverain pour la Belgique, lEspagne, lItalie, et, dans une bien moindre mesure, la France (graphique1.2, plage suprieure), et que Chypre soit mis fortement sous pression. Les marchs interbancaires sont de nouveau sous tension, et certaines banques semblent avoir du mal continuer dobtenir du crdit (graphique1.2, plage intermdiaire de droite). tant donn laccumulation de signes de faiblesse dans les principaux pays avancs, et notamment la publication de mauvais chiffres pour lconomie amricaine au cours des deux derniers mois, les marchs dactions ont baiss nettement et la volatilit des cours des actions est monte en flche (graphique1.3, plage suprieure); en outre, les prix des obligations souveraines solides et de lor ont augment. Tout cela indique que les investisseurs sont bien plus prudents en ce qui concerne les perspectives des principaux pays avancs.

Graphique 1.1. Indicateurs mondiaux1(Variation annualise en pourcentage de la moyenne mobile sur trois mois par rapport la moyenne prcdente, sauf indication contraire)Le commerce et la production industrielle mondiaux ont perdu de leur lan au deuxime trimestre de 2011, en partie parce quun tremblement de terre et un tsunami au Japon ont perturb la chane de loffre mondiale et que les prix levs du ptrole ont ralenti la consommation dans les pays avancs. En consquence, la croissance sest avre plus molle que prvu lchelle mondiale, et surtout dans les pays avancs. 50 Commerce mondial Commerce 2 en valeur 25 0 -25 -50 -75 2000 02 Indice CPB du commerce en volume Pays mergents3 Pays avancs4 Juin 11 2005 07 Pays avancs hors Japon 09 Production industrielle Monde 24 12 0 -12 -24 -36 Juil. 11

04

06

08

Production industrielle japonaise (janvier 2010 = 100) 110 105 100 95 90 85 80 Janv. 2010 Juil. 10 Janv. 11 Juil. 11 Japon

Une expansion plus ingaleIl est inquitant de constater que divers indicateurs de confiance des consommateurs et des chefs dentreprise dans les pays avancs ont recul fortement, plutt que progress comme on aurait pu sy attendre face des chocs gnralement temporaires dont les effets se dissipent. En consquence, lindicateur synthtique de croissance (Growth Tracker) du FMI (graphique1.4, plage suprieure) laisse entrevoir une croissance faible court terme. Les projections des PEM supposent que les pouvoirs publics tiennent leurs engagements et sont en mesure de matriser les turbulences financires, ce qui permettrait de rtablir la confiance mesure que la situation se stabilise. Le retour une activit plus vigoureuse dans les pays avancs serait ainsi retard et non avort par les turbulences. Les projections font tat dun redressement modr de lactivit dans les pays avancs et dune croissance vigoureuse dans les pays mergents et les pays en dveloppement en 201112 (graphique1.5; tableau1.1). Une croissance mondiale

Prix de lalimentation et du ptrole 120 140 Alimentation (indice; chelle de gauche) 130 110 PEM avril 2011 PEM juin 2011 120 100 Ptrole5 110 90 PEM janvier 2011 100 80 PEM octobre 2010 70 90 Janv. Juil. Janv. Aot 2010 10 11 11

Croissance du PIB rel 12 5 (pourcentage; trimestre sur trimestre, annualis) PEM avril 2011 Pays avancs (chelle de gauche) 10 Pays mergents et en dveloppement (chelle de droite) 4 PEM octobre 2010 8 3 6 2 4 1 0 2010 : T1 11 : T1 12 : T1 12 : T4 2 0

Sources : Bureau of Economic Analysis; Trsor amricain; Banque centrale europenne; Haver Analytics; Bureau nerlandais danalyse de la politique conomique pour lindice CPB du commerce en volume; calculs des services du FMI. 1Tous les pays ne sont pas inclus dans les totaux rgionaux. Pour certains pays, les donnes mensuelles sont interpoles partir des sries trimestrielles. 2 En DTS. 3 Afrique du Sud, Argentine, Brsil, Bulgarie, Chili, Chine, Colombie, Hongrie, Inde, Indonsie, Lettonie, Lituanie, Malaisie, Mexique, Pakistan, Prou, Philippines, Pologne, Roumanie, Russie, Thalande, Turquie, Ukraine et Venezuela. 4 Australie, Canada, Core, Danemark, tats-Unis, Hong Kong (RAS), Isral, Japon, Norvge, Nouvelle-Zlande, Rpublique tchque, Royaume-Uni, Singapour, Sude, Suisse, province chinoise de Taiwan et zone euro. 5 Dollars le baril; chelle de droite; moyenne simple des cours au comptant du ptrole brut U.K. Brent, Duba Fateh et West Texas Intermediate.

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PERSPECTIVES DE LCONOMIE MONDIALE : CROISSANCE AU RALENTI, RISQUES EN HAUSSE

Graphique 1.2. Tensions financires en Europe et aux tats-UnisLa crise dans la zone euro sest intensifie et tendue. Les carts sur les obligations souveraines des pays de la priphrie ont atteint de nouveaux sommets. Dans le mme temps, les carts de plusieurs autres pays se sont aussi creuss des degrs divers. Les cours des actions ont subi de fortes corrections, du fait des craintes concernant la faiblesse de lactivit et du secteur financier dans les pays avancs. Des tensions sont rapparues sur les marchs interbancaires. Les carts des couvertures de dfaillance (CDS) sur les obligations publiques amricaines ont augment. En revanche, les taux des obligations amricaines ont baiss. Leuro et le dollar amricain se sont dprcis vis--vis du franc suisse jusquil y a peu. carts des obligations dtat (carts des rendements sur deux ans par rapport aux obligations allemandes, points de base) Autriche 21 juillet Belgique 2011 Grce Espagne Irlande France Portugal Italie Pays-Bas 21 juillet 2011 10 mai 2010

8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 Janv. 10

500 400 300 200 100

denviron 4% est attendue. La croissance du PIB rel dans les principaux pays avancs (tats-Unis, zone euro et Japon) devrait augmenter modrment, denviron % au premier semestre de 2011 environ 1 % en 2012 : les effets des perturbations temporaires se dissipent et les moteurs fondamentaux de lexpansion se remettent en place lentement. Lactivit sera plus vigoureuse dans un certain nombre dautres pays avancs, en particulier les pays ayant des liens troits avec les pays mergents dAsie. Dans les pays mergents et les pays en dveloppement, les limites des capacits de production, le durcissement de la politique conomique et le ralentissement de la demande extrieure devraient peser sur la croissance des degrs divers. En consquence, la croissance dans ces pays tombera denviron 7% au premier semestre de 2011 environ 6% en 2012. court terme, la situation risque de se dgrader.

10 mai 2010 Juil. 10 Janv. 11 Sept. 11 Janv. 10 Juil. 10 Janv. 11

0 -100 Sept. 11 120 100 21 juillet 2011 80 60 Euro 40

Certains facteurs expansionnistes devraient rapparatreParmi les principaux facteurs dun redressement de lactivit court terme figurent le rebond de lactivit au Japon, la baisse des prix du ptrole et de lalimentation (appendice 1.1) et la croissance vigoureuse de la demande dans les principaux pays mergents. Les donnes du Japon confirment un redressement rapide de la production et des dpenses intrieures. La production industrielle augmente maintenant rapidement, la confiance des chefs dentreprise samliore nettement et les dpenses des mnages se redressent rapidement. Bien quil soit probable que les pnuries dlectricit psent sur la production pendant tout lt, et que le programme de reconstruction du gouvernement puisse encore tre retard, un rebond court terme en forme de V semble sannoncer. Les cours du ptrole se situent de nouveau au niveau observ au dbut des troubles dans la rgion du Moyen-Orient et dAfrique du Nord (appendice1.1). la fin du deuxime trimestre, ils avoisinaient 105dollars le baril, aprs avoir atteint un sommet proche de 120 dollars fin avril, grce en partie une hausse de loffre des autres membres de lOrganisation des pays exportateurs de ptrole (OPEP) et au dblocage des stocks de ptrole brut et de ptrole des rserves durgence stratgiques par les membres de lAgence internationale de lnergie (AIE). Lindice du

108 Variations journalires MSCI (1er janvier 2010 = 100) 104 Total euro 100 total monde 96 92 88 84 80 76 Janv. 10 21 juillet 2011 Financier euro financier monde Juil. 10 Janv. 11 Sept. 11

carts interbancaires1 (points de base)

Dollar Janv. 10 Juil. 10 Janv. 11

20 0 Sept. 11

1.6 Taux de change Euro/franc suisse 21 juillet 2011 1.4 1.2 1.0 0.8 Dollar/euro 0.6 Janv. 10 Juil. 10 Janv. 11 Sept. 11 Dollar/franc suisse

carts des couvertures de dfaillance souveraine (1 an; points de base)

140 120 100

tats-Unis France

80 60 40 20

Allemagne Janv. 10 Juil. 10 Janv. 11 0 Sept. 11

Sources : Bloomberg Financial Markets; calculs des services du FMI.1 LIBOR 3 mois moins taux des bons du Trsor 3 mois.

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CHAPITRE 1

PERSPECTIVES ET ENJEUX MONDIAUX

FMI pour les cours des mtaux non ferreux a recul denviron 9% par rapport son sommet du premier trimestre, en fvrier. Cependant, la baisse des prix des produits alimentaires a t bien plus limite, aux environs de 4%, principalement parce quil est maintenant prvu que les rcoltes seront infrieures aux estimations prcdentes. Lactivit va probablement tre soutenue par plusieurs facteurs. Le rythme de rduction des stocks devrait ralentir du fait de la rparation de la chane de loffre mondiale (graphique1.6, plage intermdiaire de droite). Linvestissement dans les machines et le matriel progresse assez vigoureusement dans les pays avancs et les pays mergents (graphique1.6, plage infrieure de droite) et devrait continuer sur cette lance, car la rentabilit des entreprises est leve et les bilans des entreprises sont en relativement bonne sant.

Graphique 1.3. volution rcente des marchs financiersLes marchs dactions ont recul et la volatilit a augment. Les investisseurs se sont rfugis dans les obligations publiques des pays jugs srs. Le crdit semblait jusquil y a peu avoir atteint son point le plus bas. Les indices de conditions financires font tat dun durcissement rcent, mais les projections tablent sur un relchement progressif. 120 110 100 90 80 70 60 50 40 30 2000 02 04 06 08 10 Sept. 11 Topix DJ Euro Stoxx S&P 500 CSFB Marchs dactions (2007 = 100; monnaie nationale) Volatilit implicite1 (pourcentage) 10 mai 2010 tats-Unis (VIX)

90 80 70 60 50 40 30 20

10 Pays mergents (VXY) 0 2000 02 04 06 08 10 Sept. 11 Croissance du crdit priv 3 tats-Unis Zone euro 30 20 10

Mais la consommation dans les principaux pays avancs devrait tre la traneLa consommation dans les pays mergents est vigoureuse depuis un certain temps, porte par lexpansion rapide de lemploi et des revenus. Toutefois, dans les pays avancs, la consommation restera probablement anmique pour les raisons suivantes : Le chmage va probablement rester lev pendant un certain temps. Lemploi pourrait bien saffaiblir davantage pendant une bonne partie de lt, mme si les indicateurs de lemploi tirs de lenqute auprs des directeurs dachat (PMI) rsistent mieux jusqu prsent que les indicateurs de la production (graphique1.6, plages suprieures). Ni une acclration notable ni une forte baisse de lemploi ne semble imminente. La mollesse des salaires et la faiblesse des cots de financement ont dop les bnfices des entreprises, mais cela ne profite pas directement aux mnages ayant une forte propension consommer. Les craintes concernant les revenus futurs sont particulirement vives aux tats-Unis, o une perte extraordinairement leve demplois a accentu une baisse tendancielle du rythme de cration demplois (voir ci-dessous). Par ailleurs, la part des bnfices des entreprises dans le revenu avoisine de nouveau 10%, soit un niveau proche du niveau lev davant la crise. Une analyse de la production et de

Rendements des obligations 6 publiques2 tats-Unis 5 4 3 2 1 0 2002 04 Japon Allemagne

0 Japon -10 -20 10 Juil. 11

06

08

10 Sept. 11

2000 02

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08

Indice de conditions financires 4 (positif = durcissement; carts-types par rapport la moyenne)5 tats-Unis 4 3 2 1 0 -1 -2 2000 02 04 06 08 10 12 : T4 2000 02 04 06 08 10 carts Prix Quantits Zone euro carts Prix Quantits 5 4 3 2 1 0 -1 -2 12 : T4

Sources : Bank of America/Merrill Lynch; Banque centrale europenne; Banque du Japon; Bloomberg Financial Markets; Haver Analytics; Rserve fdrale; Thomson Datastream; calculs des services du FMI. 1 VIX : indice de volatilit du march des options de Chicago; VXY : indice de volatilit des pays mergents de JPMorgan; CSFB : baromtre de crainte du Crdit Suisse. 2 Obligations publiques dix ans. 3 Variation annualise en pourcentage de la moyenne mobile sur trois mois par rapport la moyenne prcdente. Aprs janvier 2009, les prts corrigs des ventes et de la titrisation sont utiliss pour la zone euro. La forte variation aux tats-Unis fin 2010 est due aux actifs de carte de crdit titriss que les banques dtenaient et qui ont t inscrits leurs bilans en 2010. 4 Les donnes historiques sont mensuelles et les projections (lignes en traits) trimestrielles.

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PERSPECTIVES DE LCONOMIE MONDIALE : CROISSANCE AU RALENTI, RISQUES EN HAUSSE

Graphique 1.4. Prvisions court termeLindicateur synthtique de croissance (Growth Tracker) des services du FMI fait apparatre un ralentissement de la croissance trs court terme, tandis que lindicateur synthtique dinflation (Inflation Tracker) laisse entrevoir que les tensions sur les prix restent fortes dans plusieurs pays mergents. Cela sexplique par les cours levs des matires premires et la monte de linflation hors alimentation et nergie.

Indicateur synthtique de croissance1Au-dessus du potentiel et en hausse Au-dessus du potentiel mais en baisse Au-dessous du potentiel mais en hausseHmisphre occidentaltats-Unis Brsil Mexique Canada Argentine2 Colombie Venezuela Prou Chili

Au-dessous du potentiel et en baisse Contraction de moins en moins forte Contraction de plus en plus forte

AsiePacifique Chine Japon Inde Core Indonsie Australie Thalande Philippines Singapour Europe Zone euro Allemagne Russie Royaume-Uni France Italie Espagne Turquie Sude Grce Portugal Afrique Afrique du Sud Moyen-Orient Arabie Saoudite

lemploi sectoriels conduit une conclusion similaire en ce qui concerne les emplois et les revenus (encadr1.1). Les prix de limmobilier ne montrent aucun signe de stabilisation dans les principaux pays touchs par la crise, tels que les tats-Unis et lEspagne (graphique1.7, plage infrieure de gauche). Un stock lev de biens invendus avec des crdits hypothcaires dun montant suprieur la valeur du bien hypothqu continue de reprsenter un risque majeur de baisse de la consommation aux tats-Unis. Les prix de limmobilier augmentent de nouveau dans dautres pays avancs, par exemple en France et en Allemagne, et restent levs au Canada. Cependant, partout, les mnages ont subi rcemment des pertes importantes sur les marchs boursiers.

La volatilit financire pourrait freiner lactivitAot 2008 Janv. 09 Juil. 09 Janv. 10 Juil. 10 Janv. 11 Juil. 11

Indicateur synthtique dinflationHors AE en baisse et globale basse Hors AE en baisse et globale leveHmisphre occidental tats-Unis Brsil Mexique Canada Argentine2 Colombie Venezuela Prou Chili AsiePacifique Chine Japon3 Inde Core Indonsie Australie Malaisie Thalande Philippines Singapour Europe Zone euro Allemagne Russie Royaume-Uni France Italie Espagne Turquie Sude Grce Portugal Afrique Afrique du Sud

Hors AE en hausse et globale basse Hors AE en hausse et globale leve

Aot 2008

Janv. 09

Juil. 09

Janv. 10

Juil. 10

Janv. 11

Juil. 11

Sources : Haver Analytics et estimations des services du FMI.1Lindicateur synthtique de croissance (Growth Tracker) est dcrit dans Matheson (2011).

Au sein des rgions, les pays sont rpertoris selon la taille de leur conomie. 2Les chiffres reposent sur les donnes officielles relatives au PIB et lindice des prix la consommation (IPC). Les autorits se sont engages amliorer la qualit des donnes officielles sur le PIB et lIPC argentins, afin de sacquitter de leurs obligations au titre des Statuts du FMI. Jusqu ce que la qualit des donnes communiques se soit amliore, les services du FMI utiliseront aussi dautres mesures de la croissance du PIB et de linflation aux fins de la surveillance macroconomique, y compris des estimations danalystes privs qui sont en moyenne nettement infrieures aux donnes officielles sur la croissance du PIB compter de 2008, ainsi que doffices de statistiques et danalystes privs provinciaux, qui font tat dune inflation bien plus leve que les donnes officielles compter de 2007. 3La mthode value les tensions inflationnistes par rapport la tendance historique. Au Japon, linflation est plus leve que la tendance rcente, mais elle demeure trs faible.

Comme indiqu dans ldition de septembre 2011 du Rapport sur la stabilit financire dans le monde, les risques pesant sur la stabilit financire ont de nouveau augment fortement. Les indices des conditions financires des services du FMI, qui tiennent compte de lvolution des cours des actions et des obligations, des carts et du volume du crdit bancaire aux tatsUnis et dans la zone euro, se sont durcis considrablement ces derniers temps (voir graphique1.3, plage infrieure), du fait principalement de la baisse des cours des actions et du rtrcissement des carts. Il reste malais de dterminer comment les marchs financiers vont voluer et comment ils influeront sur le secteur rel dans les pays avancs. Selon les prvisions des PEM, le rcent accs de volatilit nentranera pas de fortes hausses des taux dpargne et retardera la normalisation des conditions doctroi de prts, plutt que de la faire avorter. Les carts sur les prts aux entreprises et sur la dette souveraine des pays mergents restent relativement faibles. Dans leurs projections, les services du FMI supposent que les banques peuvent se dbrouiller sans un durcissement brutal et soutenu des conditions doctroi de prts, dans certains cas grce une injection de liquidits des banques centrales. Cependant, la dgradation des perspectives de croissance menace les bilans privs et publics, et il est dautant plus difficile de faire face aux lourds endettements.

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CHAPITRE 1

PERSPECTIVES ET ENJEUX MONDIAUX

Les conditions financires restent propices la croissance dans les pays mergents et les pays en dveloppement, en dpit de leur volatilit accrue (graphique1.8). Dans la plupart de ces pays, le crdit bancaire reste dynamique (graphique1.9, plages suprieures). La recherche de rendement stimule les entres de capitaux et amplifie une liquidit intrieure dj abondante. Cependant, ces flux sont volatils (graphique1.8, plages infrieures). Selon les prvisions des PEM, les flux nets de capitaux privs vers la plupart des rgions devraient continuer daugmenter, si lon suppose que les dirigeants des pays avancs empchent un cycle de dtrioration des perspectives des dettes souveraines et des secteurs financiers. Leffet dune croissance vigoureuse et dun durcissement des conditions montaires dans les pays mergents serait alors suprieur leffet dune aversion plus forte pour le risque parmi les investisseurs. Cependant, comme not dans le Rapport sur la stabilit financire dans le monde, tant donn que les risques de dgradation augmentent lchelle mondiale, les pays mergents pourraient aussi tre confronts une forte rduction de la demande, une inversion des flux de capitaux et une hausse des cots de financement qui pourrait peser sur la solidit financire de leurs banques intrieures.

Graphique 1.5. Perspectives mondiales(PIB rel; variation trimestrielle en pourcentage par rapport lanne prcdente, sauf indication contraire)La croissance mondiale devrait retrouver de llan au second semestre de 2011. La croissance du PIB rel dans les principaux pays avancs devrait remonter progressivement aux alentours de 2 %. Dans les pays mergents et en dveloppement, la croissance devrait ralentir du fait des contraintes des capacits et du durcissement des politiques conomiques, pour stablir aux environs de 6 % en 2012, un taux qui reste lev. La croissance devrait rester trs leve dans les pays mergents dAsie, notamment en Chine et en Inde, suivis de lAfrique subsaharienne. 10 8 6 4 2 0 -2 -4 -6 16 12 8 4 0 -4 ASEAN-44 NEI 5 Brsil Amrique latine7 Inde Pays mergents dEurope 6 12 8 4 0 -4 08 10 12 -8 8 CEI 8 7 6 Russie Afrique subsaharienne 8 Moyen-Orient et Afrique du Nord (MOAN)8 2000 02 04 06 08 10 12 2000 02 04 06 08 10 12 5 4 3 2 1 0 2000 02 04 06 08 10 12 2000 02 04 06 08 10 12 Pays avancs2,3 Japon Zone euro Pays mergents1,2 Monde2 0 -3 -6 -9 -12 16 tats-Unis 6 3

Chine

La politique montaire continuera de soutenir lactivitLa politique montaire reste trs accommodante dans de nombreux pays avancs (graphique1.10, plages suprieures), bien que les tats-Unis aient mis fin leur deuxime vague dassouplissement quantitatif et que plusieurs conomies avances, notamment la zone euro, aient relev leurs taux. Les turbulences financires ont dj pes sur llaboration de la politique montaire. Les banques centrales du Japon et de la Suisse ont provoqu une nouvelle dtente sur le march montaire, sur fond des pressions croissantes de dflation rsultant de lapprciation des monnaies. Le Systme fdral de rserve amricain a indiqu quil sattend ce que la situation conomique justifie que les taux directeurs soient exceptionnellement faibles au moins jusquau milieu de 2013. La Banque centrale europenne (BCE) a accru ses oprations de liquidit et renforc son programme dachat de valeurs mobilires. De manire plus gnrale, les marchs ont remis beaucoup plus tard leurs attentes de relvements des

-8

2000 02

04

06

08

10

12

2000 02

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06

16 12 8 4 0 -4 -8 -12

Sources : Haver Analytics et base de donnes des Perspectives de lconomie mondiale. 1Afrique du Sud, Chine, Inde, Russie, Turquie et pays figurant dans les notes de bas de page 4, 6 et 7. 2Inclut seulement les pays qui communiquent des donnes trimestrielles. 3Australie, Canada, Core, Danemark, tats-Unis, Hong Kong (RAS), Isral, Japon, Norvge, Nouvelle-Zlande, Rpublique tchque, Royaume-Uni, Singapour, Sude, Suisse, province chinoise de Taiwan et zone euro. 4 Indonsie, Malaisie, Philippines et Thalande 5 Nouvelles conomies industrielles (NEI) : Core, Hong Kong (RAS), Singapour et province chinoise de Taiwan. 6Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie et Pologne. 7 Argentine, Brsil, Chili, Colombie, Mexique, Prou et Venezuela. 8CEI : Communaut des tats indpendants. Variation annuelle en pourcentage sur un an. Les donnes sur le MOAN excluent la Libye des prvisions en raison de lincertitude qui entoure sa situation politique.

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PERSPECTIVES DE LCONOMIE MONDIALE : CROISSANCE AU RALENTI, RISQUES EN HAUSSE

Graphique 1.6. Indicateurs courants et avancs de la croissance1(Variation annualise en pourcentage dune moyenne mobile sur trois mois par rapport la moyenne prcdente, sauf indication contraire)Les indices des directeurs dachat (PMI) dans lindustrie manufacturire et les services restent suprieurs 50 et laissent donc entrevoir une poursuite de lexpansion court terme, mais un rythme plus lent quen 2010. Ils donnent penser aussi que des rductions deffectifs ne sont pas prvues. Selon les donnes sur les ventes de dtail et la production industrielle, les stocks nont pas t reconstitus dans une large mesure jusqu prsent. Une fois que lincertitude planant sur les perspectives diminuera de nouveau, une acclration de la constitution des stocks pourrait soutenir la croissance. La consommation prive a t vigoureuse dans les pays mergents et anmique dans les pays avancs. Linvestissement a augment assez vivement, sauf dans le BTP dans les pays avancs. Indice des directeurs dachat (PMI) PMI emploi 4 65 (indice) 65 Services : (indice) pays Services : 60 60 mergents 2 pays mergents 2 55 55 50 45 40 35 30 Services : pays avancs 3 2007 08 Industrie manufacturire : pays mergents2 Industrie manufacturire : pays avancs 3 09 10 Aot 11 50 Services : 45 pays avancs 3 40 Industrie Industrie manufacturire : manufacturire : 35 pays avancs 3 pays mergents2 30 2007 08 09 10 Aot 11 6 Variation estime des stocks 5 mondiaux (indice) 4 2 0 Pays avancs 3 2005 06 07 08 09 Monde -2 2008 09 10 -4 Juin 11

taux. En dpit dun durcissement montaire de la part de nombreuses banques centrales de pays mergents et dautres mesures visant ralentir la croissance du crdit, les taux dintrt rels restent faibles et le crdit progresse vigoureusement dans plusieurs de ces pays (graphique1.10, plages infrieures).

Mais le rquilibrage budgtaire psera sur la croissance court termeLe rquilibrage des budgets psera de plus en plus sur lactivit (graphique1.11, plage intermdiaire de gauche). Dans les pays avancs, la politique budgtaire a t neutre en 2010, lassouplissement en Allemagne, au Canada, aux tats-Unis et au Japon compensant plus ou moins le durcissement ailleurs. Dans bon nombre de pays, lajustement budgtaire a bien avanc: la politique budgtaire a t encore durcie au premier semestre de 2011 et on pense que le rythme du rquilibrage est maintenant largement suprieur aux estimations prcdentes. En particulier, il est maintenant prvu que le solde budgtaire structurel des tats-Unis samliore denviron % du PIB en 2011, soit une compression budgtaire de 1 point de pourcentage du PIB par rapport aux projections davril 2011 des PEM. La politique budgtaire sera encore durcie en 2012, principalement cause dun resserrement aux tats-Unis, mais aussi en raison dun rquilibrage considrable dans plusieurs pays de la zone euro. Selon lanalyse des services du FMI, le passage dune relance budgtaire un rquilibrage psera sur lactivit court terme3.

6 Emploi 4 2 0 -2 -4 -6

Pays mergents 2

Consommation prive relle (variation annualise en pourcentage 12 par rapport au trimestre prcdent) 9 6 3 0 -3 -6 2007 08 Pays avancs 3 09 11 : T2 Pays mergents 2

10 Juin 11

Investissement fixe brut rel (variation annualise en pourcentage par rapport au trimestre prcdent) 20 10 0 Pays mergents 2

-10

Pays -20 avancs 3 -30 dont : machines et quipement6 -40 2007 08 09 11 : T2

Les facteurs dexpansion devraient compenser les facteurs de contractionGlobalement, les donnes font tat dune croissance continue et ingale. Par rapport la Mise jour des Perspectives de lconomie mondiale de juin 2011, le changement le plus notable est la rvision la baisse de la croissance du PIB rel des tats-Unis, de 1 point de pourcentage pour 2011 et 2012. Les rvisions pour les autres principaux pays avancs se situent gnralement entre et 1 point de pourcentage. Pour la plupart des pays mergents et en dveloppement, la rvi3Voir chapitre 3 de ldition doctobre 2010 des Perspectives de lconomie mondiale.

Sources : Haver Analytics; NTC Economics; calculs des services du FMI. 1Tous les pays ne sont pas inclus dans les totaux rgionaux. Pour certains pays, les donnes mensuelles sont interpoles partir des sries trimestrielles. 2Afrique du Sud, Argentine, Brsil, Bulgarie, Chili, Chine, Colombie, Hongrie, Inde, Indonsie, Lettonie, Lituanie, Malaisie, Mexique, Prou, Philippines, Pologne, Roumanie, Russie, Thalande, Turquie, Ukraine et Venezuela. 3Australie, Canada, Core, Danemark, tats-Unis, Hong Kong (RAS), Isral, Japon, Norvge, Nouvelle-Zlande, Rpublique tchque, Royaume-Uni, Singapour, Sude, Suisse, province chinoise de Taiwan et zone euro. 4Agrgation partir des donnes PMI disponibles sur lemploi dans lindustrie manufacturire et les services dans les pays avancs et les pays mergents. 5Sur la base des carts par rapport une relation estime (cointgration) entre la production industrielle et les ventes de dtail. 6Moyennes pondres par la parit de pouvoir dachat des produits mtalliques et des machines pour la zone euro, des usines et du matriel pour le Japon, des usines et des machines pour le Royaume-Uni, et du matriel et des logiciels pour les tats-Unis.

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CHAPITRE 1

PERSPECTIVES ET ENJEUX MONDIAUX

sion la baisse avoisine point de pourcentage. La croissance demeurera relativement vigoureuse dans ces pays parce quils peuvent compenser un affaiblissement de la demande extrieure en durcissant moins leur politique conomique. Les prvisions de croissance pour lEurope centrale et orientale en 2011 ont t abaisses, car la croissance en Turquie sera moins dynamique (tout en restant vigoureuse). En outre, les perspectives de la rgion du Moyen-Orient et de lAfrique du Nord ont encore t rvises la baisse, denviron point de pourcentage pour 2012. Parmi les pays avancs, la croissance du PIB rel aux tats-Unis devrait se redresser trs graduellement, pour passer denviron 1% au deuxime trimestre de 2011 environ 2% en 2012. Les facteurs particuliers qui ont stimul lactivit dans la zone euro (notamment en Allemagne) au premier trimestre se sont dj modrs. Par ailleurs, la baisse de la demande extrieure et les tensions rsultant des turbulences financires pseront sur linvestissement et la consommation, et maintiendront la croissance du PIB rel environ % pendant le reste de 2011; ensuite, la croissance sacclrera progressivement pour avoisiner 1% en 2012. Cela suppose que les politiques conomiques nationales et pour lensemble de la zone restent suffisamment solides pour matriser les turbulences financires. Aprs le tremblement de terre et le tsunami, lconomie japonaise devrait crotre vigoureusement au deuxime semestre de 2011 et, dans une moindre mesure, au premier semestre de 2012. Dans les pays mergents et les pays en dveloppement, la croissance du PIB rel au deuxime semestre de 2011 devrait avoisiner 6%, contre environ 7% au premier semestre de lanne. Les pays mergents dAsie devraient continuer dafficher une croissance vigoureuse, voisine de 8%, et porte par la Chine et lInde. En Amrique latine, la croissance devrait ralentir 4% en 2012, contre environ 6% en 2010 : la demande extrieure va ralentir et le durcissement des politiques macroconomiques va commencer freiner la solide demande intrieure. Comme le rebond en Europe centrale et orientale et dans la Communaut des tats indpendants perdra de sa vigueur en 2012, particulirement en Turquie, la croissance du PIB rel dans les pays mergents et les pays en dveloppement devrait stablir aux environs de 6%.

Graphique 1.7. Bilans et taux dpargne(Pourcentage, sauf indication contraire)Laccumulation de la dette des mnages a ralenti, mais il semble maintenant que cette tendance se stabilise. Bien que la dette des mnages se contracte encore au Japon et aux tats-Unis, le rythme se stabilise ou diminue. Les taux dpargne des mnages devraient stagner : la croissance du revenu disponible se traduira pleinement par une croissance de la consommation. Bien que le patrimoine des mnages ait t dop par le redressement des marchs financiers depuis 2009, les prix immobiliers continuent de baisser dans les pays touchs par la crise. Ratio dette/revenus des mnages Royaume-Uni Japon Taux de croissance de lencours de la dette des mnages (taux annuel) tats-Unis

180 160 140 120

20 15 10

tats-Unis Royaume-Uni

5 0

100 80

Zone euro

Zone euro Japon

60

2000 02

04

06

08

11 : T1

2000 02

04

06

08

-5 11 : T1

Taux dpargne des mnages 16 Japon (chelle de Zone euro gauche