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METHODOLOGIE : DISSERTATION
HISTOIRE-GEOGRAPHIE-EDUCATION A LA CITOYENNETE
SANGO MATHIAS, août 2013
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L’EXERCICE DE DISSERTATION EN HISTOIRE-GEOGRAPHIE-éducation
A LA CITOYENNETE
A la fin de cette leçon, l’élève sera capable :
- D’analyser un sujet de dissertation d’Histoire, de Géographie ou d’Education à la
Citoyenneté;
- D’exposer un sujet de dissertation.
La dissertation est un exercice qui fait appel aux qualités de réflexion, d’exposition et
d’explication des apprenants. Elle n’est pas un résumé de la ou des parties du cours portant
sur un sujet proposé. Elle n’est pas une question de cours qu’il faille seulement réciter.
CONSEILS Préliminaires
Il ne suffit pas de bien connaitre son cours pour réussir l’épreuve d’histoire-
géographie (même si cela est indispensable) : on attend de vous un devoir réfléchi et
structuré, qui réponde clairement à la question posée ou à la problématique que vous
avez trouvée.
L’histoire et la géographie sont deux disciplines scientifiques différentes, qui
utilisent des démarches différentes : montrez à votre correcteur que l’avez compris.
Dans tous les cas, soignez la présentation de votre copie : ayez une écriture lisible,
aérez votre copie (sautez des lignes, faites des alinéas…) ; soignez particulièrement la
présentation du croquis s’il y en a un.
Evitez les fautes d’orthographe (notamment pour les noms propres) et de
grammaire ; écrivez sans abréviation et faites des phrases complètes.
L’exercice de dissertation se développe en deux étapes successives : l’analyse du sujet et son
exposition.
I- LA METHODE D’ANALYSE DU SUJET
L’analyse1 du sujet se décline en plusieurs étapes. Elle consiste à explorer
2 le sujet pour le
comprendre, pour saisir ce qui est demandé, pour mobiliser et ordonner les connaissances.
I.1. La définition des termes du sujet
Tous les mots constituant le libellé du sujet et ayant une signification propre doivent faire
l’objet d’une réflexion du candidat. Il s’agit d’en apprécier le sens et la portée du sujet. La
1 Décomposition d'un ensemble visant à mettre en évidence les éléments qui le constituent
2 Examiner attentivement du regard Synonyme: scruter
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détermination de la portée ou des limites3 du sujet passe notamment par la fixation de ses
« bornes chronologiques » (de quelle date à quelle date ?), la précision du cadre géographique
(lieu), du contexte4 historique, le thème abordé.
I.2. Dégager une problématique5
L’étape précédente vise à permettre au candidat à saisir la difficulté que pose le sujet. Pour
véritablement y parvenir, le candidat doit passer par un questionnement : qui (le sujet) ? Quoi
(l’objet) ? Quand (le cadre chronologique) ? Pourquoi (la cause, les raisons) ? Comment (les
manifestations) ? Où (le lieu, cadre spatial) ? Avec quels effets ?
Lorsqu’on a apporté des réponses à ces questions (par rapport au sujet proposé), on reformule
ledit sujet en des termes beaucoup plus simplifiés (pour prouver que l’on a compris).
La compréhension seule du sujet ne suffit pas. Qu’est-ce qu’on demande de faire ?
S’agit-il de discuter ? Alors, on apporte la part de vérité et on ressort les insuffisances (les
erreurs, les faussetés).
S’agit-il d’apprécier6 ? Alors, on donne une valeur, une importance ou pas.
S’agit-il d’expliquer ? Alors, on éclaircit ; on apporte à l’aide de preuves et d’exemples un
éclairage ; on développe en détail ; on justifie…)
Dans ce moment, le candidat doit transformer l’ensemble des questions notées en une seule
interrogation qui constituera « l’idée directrice » du devoir ou « problématique ». Cette
interrogation peut sous-tendre plusieurs autres.
N.B. Toutefois, il faut souligner que certains libellés du sujet peuvent être source
d’ambiguïtés pour le candidat. C’est ce qui arrive lorsque la conjonction « et » relie deux
termes dans l’énoncé du sujet et dont il faut préciser le sens. Il est certain qu’il ne s’agit pas
de poser deux questions différentes. La conjonction « et » exprime une relation. Il s’agit
d’exposer, de dégager certains rapports entre les deux termes du sujet. Mais de quel type sont
ces rapports ? L’intuition permet de les appréhender, mais aussi certains indices y contribuent.
a) Lorsque les deux termes reliés par « et » désignent des notions ou mécanismes ou
institutions d’un même degré de précision technique, ce qui est demandé au candidat c’est une
comparaison. C’est par exemple le cas des sujets ci-après :
3 Notées ou sous-entendues
4 Environnement structurel et événementiel qui sert de cadre (à quelque chose)
5 Construction conceptuelle thématique mettant en relation un certain nombre de problèmes et de questions qui
dépendent les uns des autres (soutenu)
6 Évaluer de façon critique (quelque chose)
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Le régime parlementaire et le régime présidentiel. La comparaison peut porter d’une
part sur les mécanismes de fonctionnement et d’autre part sur les insuffisances ou les
dangers de l’un et l’autre (instabilité gouvernementale chez le premier ; risque
d’autoritarisme chez le deuxième…)
L’agriculture tropicale et l’agriculture tempérée. La comparaison peut porter d’une
part sur les techniques de culture et d’autre part sur les rendements et la productivité
L’Europe et l’Afrique à la veille de la poussée impérialiste. La comparaison peut
porter premièrement sur l’environnement politique ; deuxième sur l’environnement
économique et troisièmement sur la situation sociodémographique.
b) Lorsque les deux termes visent l’un un phénomène historique ou géographique ou un
mécanisme juridique précis et l’autre un vaste ensemble de matières, un espace ou un secteur,
ce qui est demandé c’est d’étudier le rôle que joue le phénomène ou le mécanisme visé par le
premier terme dans le secteur que délimite le second. Exemples :
Le volcanisme et le développement de l’économie camerounaise
La démocratie et l’épanouissement des citoyens
Les PST et l’impérialisme européen en Afrique au XIXe siècle. Il s’agit de répondre à
la question suivante : quel rôle ont joué les PST dans l’avènement de l’impérialisme
européen en Afrique au XIX ? D’une part les PST ont permis le développement
industriel de l’Europe lequel a conduit à la recherche des matières et des débouchés
économiques en Afrique notamment ainsi qu’au placement des capitaux (exemple les
prêts consentis par l’Europe aux africains du Nord : Tunisie, Egypte…) ; d’autre part
les PST ont permis une forte croissance démographique en Europe au XIXe siècle, ce
qui a poussé les européens à rechercher de nouvelles terres d’accueil en Afrique
notamment (exemple : les visées italiennes sur la Tunisie).
Ainsi, on a compris le sujet ; on sait ce qu’on doit faire. Rédiger la problématique sous la
forme d’une question : cela vous aidera à rendre votre devoir démonstratif, à trouver quelle
réponse essentielle on attend de vous.
I.3. Le recensement des connaissances
Le candidat doit recenser dans l’ordre où ils se présentent à son esprit tous les éléments
concernés par le sujet. A ce niveau, le candidat doit écrire sur son brouillon, sans opérer un tri,
tout ce qui est relaté dans le sujet et qui lui vient à l’esprit (y compris les dates, les noms
propres, les citations...). Puis cherchez, de manière plus méthodique dans ce que vous avez
appris au cours de l’année (pensez à « croiser les chapitre »). Il ne doit pas se soucier de
l’ordre et de la pertinence des idées ainsi reçues ; ce n’est qu’après qu’il procédera à une mise
en ordre.
I.4. La mise en ordre des connaissances
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Le candidat doit procéder à un regroupement de tous les éléments recensés en les confrontant
systématiquement avec l’énoncé précis du sujet et en se demandant à chaque fois si tel
élément rentre dans le thème du sujet. A la fin de cette opération, il peut déjà distinguer les
connaissances qui se rapportent directement au sujet proposé et celles qui ne s’y rapportent
pas. Après l’opération d’élimination, il doit procéder au même regroupement que précédent.
A ce niveau, les différents points qui constitueront la substance d la dissertation se dégagent
d’eux-mêmes. Il faut alors élaborer un plan.
I.5. L’éLAbORATION DU pLAN
Le plan s’élabore à partir des idées dominantes qui se sont dégagées lors de la mise en ordre
des connaissances. Le plan a pour fonction de distinguer les différents aspects de la question.
On ne doit pas retrouver la même chose sous des rubriques distinctes. Le contenu de chaque
partie doit correspondre à son intitulé (qui se trouve au brouillon). Le plan comporte deux ou
trois parties. Chaque partie est un aspect de la problématique. Après avoir trouvé deux ou trois
idées majeures, déclinez-les en sous-parties. Ou bien, au contraire, trouvez un ensemble
d’idées (les sous-parties) et regroupez-les en deux ou trois idées majeures (les parties). Si
vous hésitez entre plusieurs plans possibles, notez-les brièvement pour être réellement en
mesure de les comparer.
Il existe deux familles principales de plan :
- La construction dans laquelle les deux parties se prolongent, chacune présentant un
aspect complémentaire du problème soulevé par le sujet. Exemples : voir les plans
dessus proposés.
- L’autre formule est celle du plan dont les deux parties s’opposent. C’est la méthode
énonçant la thèse et l’antithèse.
N.B. Eviter, lorsque le plan porte sur une comparaison, de construire un plan dont la première
partie est annoncée « similitudes » et la deuxième intitulée « différences » à l’introduction.
Les similitudes et différences doivent porter sur des idées précises. Pour exemple, voir plus
haut.
Aussi, le plan peut être :
- Chronologique7. Dans ce cas, chacune des parties du plan porte sur une période (bien
délimitée par une année) de l’évènement concerné. Exemple : Le système de parti
politique au Cameroun : quelle évolution ? A noter que le cadre chronologique n’est
pas explicitement précisé. Dans ce cas, il faut le déterminer. Pour cela, savoir que la
naissance des partis politiques au Cameroun remonte à la période de l’après seconde
guerre mondiale. Donc 1945 constitue la première borne. Le Cameroun connaissant
7 Qui présente une succession ordonnée dans le temps
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toujours l’existence des partis politiques, il faut étendre le sujet jusqu’à la période
actuelle. Donc deuxième borne après 1990.
I- 1945-1966 : l’ère du multipartisme
II- 1966-1990 : l’ère du parti unique
III- depuis 1990 : retour du multipartisme
- Le plan peut être thématique. Ici, on s’appuie sur les centres d’intérêts trouvés dans la
mise en ordre des connaissances. Exemple : voir le sujet « les PST et l’impérialisme
européen en Afrique au XIXe siècle.
- Le plan peut combiner les précédentes formes.
Synthèse des différentes typologies de plan
Type de plan Intérêt Commentaire Exemple de
sujet
Histoire
Plan
chronologique
Montrer des évolutions, des
nuances, des ruptures dans une
période donnée.
Type de plan
classique en histoire.
Le système de
partis
politiques au
Cameroun :
quelle
évolution ?
Plan
thématique
Aborder différents aspects à
l’intérieur d’une période sans y
distinguer vraiment de sous-
période, de rupture fondamentale
Certains sujets qui
peuvent être traités
chronologiquement,
acceptent aussi des
plans thématiques.
Les sujets qui
couvrent une courte
période
correspondent bien à
ce type de plan.
L’Europe et
l’Afrique à la
veille de la
poussée
impérialiste.
Plan mixte On combine les deux possibilités
en montrant une dynamique, une
évolution donc en rétablissant un
peu de chronologie, avant ou
après le phénomène historique
dont on a étudié des aspects
différents.
Géographie
Plan logique Il s’agit de décrire le phénomène
expliqué, de l’expliquer puis
d’en voir les limites ou
C‘est le plan
classique de
Géographie.
L’économie
des Etats-Unis
d’Amérique.
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conséquences :
constat/causes/conséquences
Le sujet est
ainsi traité : la
première
économie du
monde, les
facteurs de
cette primauté,
les problèmes
auxquels elle
fait face et la
contestation de
la primauté.
Plan par
échelles
Il permet d’examiner un même
phénomène à différentes
échelles : mondiale,
« régionale »-c’est-à-dire
continentale-locale,…
C’est aussi un plan
très géographique,
le jeu des échelles
permettant de
nuancer.
La puissance
du Cameroun
en Afrique
centrale
(CEMAC) et
dans l’Afrique
toute entière
(UA).
Plan
thématique
Ce plan convient en particulier
quand l’intitulé du sujet
propose plusieurs thèmes
possibles ou quand la notion
étudiée peut se décomposer.
Ce plan dépend
nettement du sujet
proposé.
L’agriculture
tropicale et
l’agriculture
tempérée.
Rédigez le titre de chaque partie, idéalement sous la forme d’une phrase : cela vous
aidera à cerner c que vous comptez dire.
Ne rédigez pas le devoir : vous n’en avez pas le temps.
Avant de vous lancer dans la rédaction définitive, vérifiez que votre plan répond à la
problématique posée, que vous ne partez pas sur un hors-sujet et que les idées sont
ordonnées de manière logique.
N.B. Au sujet de la dissertation suivie de chronologie.
Ici, s’inspirer du titre pour dégager la problématique. Les dates serviront à orienter, guider en
rappelant les évènements. Le plan du devoir se fait aussi à partir de la chronologie indicative :
on regroupe autour de chaque date ou évènements les renseignements nécessaires pour étayer
ce qu’on a à dire.
Exemple : Le Cameroun fédéral
Chronologie indicative :
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1960 : Accession du Cameroun oriental à l’indépendance
1961 : accession du Cameroun occidental à l’indépendance
1er
oct. 1961 : conférence de Foumban
1972 : le référendum
Disons tout de suite que le sujet est mal libellé car imprécis ; il y a donc risque de
généralisation. De plus, l’indication de la chronologie comporte des lacunes car d’une part le
Cameroun n’a pas en tant que entité séparée accédé à l’indépendance et d’autre part il n’est
fait aucune précision sur le référendum mentionné. De plus, la conférence de Foumban ne
date pas du 1er
octobre 1961. Cela étant, les connaissances de l’Histoire du Cameroun ne
permettent de surmonter ces lacunes.
A l’introduction, il faut partir certes du but de la tutelle, mais surtout du programme politique
de l’UPC qui prévoyait la réunification des deux « Cameroun », puis l’indépendance.
Récupération et détournement du programme par la France qui prévoit plutôt l’indépendance
du Cameroun oriental. Ahidjo prévoit la réunification dans son agenda, mais ce n’est qu’une
étape pour lui afin de réaliser l’unité de l’Etat qu’il va contrôler.
En regroupant les évènements indiqués dans la chronologie, on se rend compte que le sujet
tourne autour du processus de création et disparition (cessation d’existence) de l’Etat fédéral
du Cameroun. D’où le problème formulé comme suit : Quelles sont les étapes qui ont jalonné
la création et la disparition de la République fédérale du Cameroun ?
I- La naissance de l’Etat fédéral du Cameroun (avec pour première sous-partie l’indépendance
du Cameroun comme étape préliminaire ; pour seconde sous-partie la détermination des
modalités de la fédération : la conférence de Foumban ; et pour troisième sous-partie la
consécration de l’Etat fédéral du Cameroun et de l’indépendance du Cameroun occidental :
l’adoption de la constitution le 1er
septembre 1961 entrée en vigueur le 1er
octobre 1961)
II- La disparition de l’Etat fédéral du Cameroun [a- les raisons officielles (lourdeurs
administratives et financières) et officieuses (le désir d’Ahidjo d’avoir la mainmise8 sur les
richesses du Cameroun et d’éviter tout contrepouvoir) ; b- la démarche ou le processus (le
référendum du 20 mai 1972 qui consacre la constitution entrée en vigueur le 2 juin 1972).
II. LA METHODE D’EXpOSITION DU SUJET
L’exposition du sujet comporte trois principaux temps : l’introduction, le développement et la
conclusion.
8Action de s'emparer ou de prendre le contrôle (d'une chose, d'un pays)
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A- Rédigez L’INTRODUCTION
Les travaux d’analyse précédents ont permis de donner la quintessence9 du problème, du
devoir à faire. On élabore l’introduction maintenant.
Préparez-la au brouillon avant de la recopier. L’introduction doit faire une quinzaine
de lignes (pas plus) et ne doit pas empiéter sur le contenu de la copie (ne dites pas déjà
ce que vous allez écrire dans le corps du devoir). Elle comporte :
Une présentation du sujet (quelques lignes dans lesquelles vous définissez le sujet et
ses limites chronologiques ou géographiques) ; On amène d’abord le sujet en partant
d’une idée générale. Eviter d’expliquer, d’affirmer ou de démontrer.
La problématique, de préférence sous la forme d’une question ;
L’annonce du plan : reprenez les titres rédigés des deux ou trois parties du plan, mais
n’annoncez pas les sous-parties. Elle peut aussi se faire sous forme de questionnaire.
B- Rédigez le corps du devoir
Suivez scrupuleusement le plan que vous avez élaboré ; vérifiez à tout instant que
vous ne faites pas de hors-sujet : référez-vous régulièrement à la problématique et à
votre plan pour bien garder le fil de votre argumentation.
Construisez votre argumentation en relevant des faits (en histoire), en prenant des
exemples (en géographie).
Appuyez vos propos par des graphiques ou des schémas.
Entre deux parties, faites une transition qui rappelle brièvement le contenu de la
partie précédente et annonce le thème de la partie suivante.
Annoncez le contenu de chaque sous-partie par une phrase introductive.
Aidez le correcteur à suivre votre raisonnement en présentant bien le devoir : revenez
à la ligne pour chaque idée nouvelle, sautez une ligne entre les sous-parties, trois
lignes entre les parties.
C- Soignez la conclusion
Préparez-la avant de rédiger le devoir : juste après avoir préparé l’introduction.
Commencez par un bilan rapide du devoir, de manière à montrer que vous avez
répondu à la problématique posée.
« Elargissez le débat » ensuite sur la période qui suit (en histoire) ou sur une autre
échelle d’étude (en géographie).
9 Ce qui constitue le meilleur ou l'essentiel (de quelque chose)
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SUJET D’AppLICATION 1
L’impérialisme européen en Chine au XIXe siècle : formes.
Définir le sujet
Le terme « impérialisme » désigne la politique d'un pays qui cherche à conserver ou à
étendre sa domination sur d'autres peuples ou d'autres territoires. De nos jours ce
terme est employé de façon large pour désigner tout rapport de domination établi par
une nation ou pays sur un ou plusieurs autres pays. En fonction donc du rapport de
domination, on aura un type précis d’impérialisme, d’où le terme « forme(s) » qui
signifie modalité déterminée (de quelque chose). L’impérialisme recouvre donc une
vaste diversité de réalités économiques, politiques et juridiques.
Le sujet est clairement limité dans le temps : le XIXe siècle (c’est l’ère de
l’impérialisme européen en Afrique et en Asie). Mais, certains traités établissant les
zones d’influence sont signés jusqu’en 1902.
Le sujet comporte aussi quelques limites dans l’espace : il s’agit de toutes les
puissances impérialistes européennes (à l’exclusion de toute autre. Mais, on peut ne
pas évoquer l’intervention nippone en 1895 qui a été le point de départ de
l’établissement des « zones d’influence ») et de la seule Chine (il ne s‘agit donc de
tous les pays colonisés).
Choisir une problématique
Le sujet porte sur les modalités de la domination européenne en Chine. Il s’agit donc
plus d’une description de l’impérialisme européen en Chine.
La problématique est donc : quelles sont les modalités de la domination européenne en
Chine au XIXe siècle ?
Mobiliser les connaissances
Pensez aux différents aspects de l’impérialisme européen étudiés dans le chapitre qu’est : la
Chine : des traités inégaux à 1911 (les guerres de l’opium, la guerre sino-japonaise et ses
conséquences le « break-up of China »).
Faire un plan
Un plan chronologique peut être adopté avec une première période qui va de 1829 à 1860 et
qui correspond à une ambition limitée : pour l’essentiel contraindre la Chine à ouvrir son
marché aux produits occidentaux.et une deuxième période qui s’étale de 1894 à 1902 et où
les puissances européennes songent à se repartir de vastes parties du territoire chinois afin d’y
investir leurs capitaux et « mettre en valeur » les richesses chinoises; ce qu’on a appelé le
break-up of China.
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RédigeR l’intRoduction
Commencez par évoquer rapidement l’avancée technologique et économique de l’Europe dès
le XVIIIe siècle qui la pousse au XIXe siècle à établir certaines relations avec d’autres pays.
Corrigé
Plan détaillé
Introduction
Sujet amené et posé : A partir de la fin du XVIIIe siècle, l’Europe connait une forte avancée
technologique et économique. Elle décide donc de se lancer dans une seconde vague de
domination du monde sous différentes formes. L’une de ses cibles est la Chine, pays avec
lequel elle veut nouer des relations commerciales. Mais celle-ci vit depuis quelques années
dans une sorte d’autarcie économique et même diplomatique. L’Europe prit donc l’option
d’établir des rapports de domination sur la Chine.
Problématique : quelles sont les modalités de la domination européenne en Chine au XIXe
siècle ?
Annonce du plan : Dans un premier temps, l’Europe s’est essentiellement évertuée à
contraindre la Chine à ouvrir son marché aux produits occidentaux ; c’était le but des guerres
de l’opium qui ont débouché sur les « traités inégaux » entre 1839 et 1860. Plus tard,
insatisfaites, elles se sont activées à se repartir de vastes parties du territoire chinois afin d’y
investir leurs capitaux et « mettre en valeur » les richesses chinoises; ce qu’on a appelé le
break-up of China (1894-1902).
I- L’ouverture forcée de la Chine essentiellement aux produits occidentaux : but des guerres
de l’opium ayant débouché sur les « traités inégaux » entre 1839 et 1860
Le plan ne doit en aucun cas figurer sur votre copie. A vous de guider le correcteur par
l’énoncé du plan dans l’introduction, les phrases d’attaque des paragraphes et des transitions
comme ci-dessous.
Face à l’autarcie économique chinoise, le choix fut fait de contraindre la Chine à ouvrir son
marché aux produits occidentaux. Cela avait nécessité les « guerres de l’opium » (1839-1842,
1856-1860), à l’issue desquelles des traités dits « inégaux » avaient été signés. A titre de
rappel les guerres de l'Opium débutèrent lorsque le gouvernement chinois essaya de stopper
les importations illégales d'opium faites par les négociants britanniques.
A- Une première ouverture forcée de la Chine à l’occasion de la première « guerre de
l’opium » : 1839-1842
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1. Les circonstances exactes de la guerre
- Restrictions commerciales imposées depuis le XVIIIe siècle par le gouvernement mandchou
mal supportées par les firmes étrangères acheteuses de thé, soie.
- Pratique sur une grande échelle par les Occidentaux dans les provinces du Sud de la Chine
de la contrebande de l’opium.
- Volonté des autorités chinoises de mettre fin aux importations illégales d’opium par les
négociants britanniques, qui ruinent les bases fiscales et morales de l’Empire et creusent le
déficit extérieur du pays.
- Saisie en 1839 à Canton, par Lin Zexu, envoyé extraordinaire de l’empereur, de toutes les
caisses d’opium se trouvant dans la ville.
- Refus de la Grande-Bretagne de mettre un terme à ce négoce lucratif et déclenchement des
hostilités à la fin de 1839 avec l’envoi d’un corps expéditionnaire.
2. Le règlement du conflit par le traité de Nankin qui accorde des privilèges commerciaux aux
Occidentaux (29 août 1842)
-Suppression du système Co-hong ;
- Ouverture de cinq ports au commerce et à l'occupation britannique ;
- Limitation à 5% des tarifs douaniers chinois.
- Octroi des mêmes avantages à d’autres puissances occidentales telles que la France au cours
des deux années qui suivirent.
Transition : Ce règlement était avantageux pour l’Occident, mais ne satisfaisait qu’à demi ses
ambitions. Le commerce dans les ports ouverts ne progressa pas aussi vite qu’on l’espérât,
tandis que les mandarins locaux se retranchèrent derrière les ordres impériaux pour laisser
trainer en longueur les affaires qui surgissaient dans les ports su Sud. Une seconde « guerre de
l’opium » vint donc renforcer l’ouverture du marché chinois.
B- Une deuxième ouverture forcée de la Chine à une plus grande pénétration du commerce
occidental et à l’intégration dans le système diplomatique international : objectif de la seconde
« guerre de l’opium » (1856-1860)
Phrase introductive : Ici, encore la Grande-Bretagne prit le prétexte d’un incident pour
contraindre la Chine à une plus grande ouverture.
1- Les circonstances exactes de la guerre
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-En octobre 1856, arraisonnement par la police de Guangzhou du navire chinois sous licence
britannique Arrow et accusation de son équipage de contrebande.
- Utilisation de l’incident par la Grande-Bretagne pour provoquer la seconde guerre de
l'Opium.
- Offensive de la Grande-Bretagne en 1856, appuyée cette fois par la France.
2. Règlement du conflit par les traités de T’ien-tsin (Tianjin) de 1858 et conventions de Pékin
de 1860
- Signature des traités au profit des puissances européennes (le Royaume-Uni, la France, la
Russie) et les États-Unis.
- Ouverture de onze nouveaux ports, dont Tianjin, en tant que ports francs ;
- Obtention par les puissances européennes de la liberté de navigation sur le Yang-tseu-kiang
pour les navires marchands étrangers ;
- Des réductions drastiques des droits de douane internes ;
- La légalisation des importations d’opium ;
- Le libre exercice de la religion pour les missionnaires chrétiens ;
- Le droit de résidence pour les ambassadeurs étrangers à Pékin.
Transition : Ainsi, en forçant la Chine à lui octroyer des avantages commerciaux, l’Europe
exerçait sa domination sur ce pays, ce qui se traduisit par une diminution considérable de la
souveraineté chinoise dans des domaines aussi essentiels que l’administration, la justice ou les
finances. Cette domination devait cependant prendre une autre forme à partir de 1894. Il ne
s’agit plus seulement d’obtenir des débouchés pour les produits commerciaux, mais de trouver
des débouchés pour les capitaux européens en Chine et « mettre en valeur » les richesses de ce
pays : ce sont les « zones d’influence ».
II- Le partage du territoire chinois entre puissances européennes afin d’y investir leurs
capitaux et « mettre en valeur » les richesses chinoises; ce qu’on a appelé le break-up of
China (1894-1902).
Phrase introductive : Vers la fin du XIXe siècle, l’Europe ne se contenta plus d’imposer ses
productions commerciales à la Chine. Elle voulut obtenir des « zones d’influence » afin
d’obtenir des débouchés avantageux pour ses capitaux et « mettre en valeur » les richesses de
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la Chine. Elle dut donc se saisir de l’opportunité que lui offrît la guerre sino-japonaise de
1894 pour obtenir de nouvelles concessions.
A- Les circonstances de l’établissement des « zones d’influence » européennes en Chine
- En 1894, guerre sino-japonaise suite à la tentative du Japon de soustraire la Corée à la
suzeraineté chinoise. Défaite chinoise, rapide, brutale et décisive en 1895.
- Signature du traité de Shimonoseki en 1895 qui cède notamment au Japon l’île de Taïwan et
la péninsule du Liaodong, au sud de la Mandchourie.
- Invocation par La Russie, la France et l’Allemagne de la « clause de la nation la plus
favorisée » inscrite depuis 1842 dans tous les traités de la Chine avec l’Occident.
B- Mainmise des européens sur des parties du territoire chinois : les « zones d’influence »
- Entre 1896 et 1902, imposition à la Chine les puissances européennes des prêts financiers
importants à des taux élevés.
- Obtention du droit d’exploiter des mines et d’ouvrir des lignes de chemin de fer, de fonder
aussi des usines dans une région particulière d’où leurs concurrents sont exclus : « zones
d’influence ».
- Obtention par la Russie d’une concession pour la construction d’une ligne de chemin de fer
transsibérienne reliant Moscou à Vladivostok, en passant par la Mandchourie, ainsi qu’un
chemin de fer sud-mandchou jusqu’à l’extrémité de la péninsule du Liaodong. Elle possédait
également des droits économiques exclusifs sur toute la Mandchourie.
- Octroi à l’Allemagne de droits exclusifs sur le développement des chemins de fer et des
mines à Shandong.
- à la France (provinces frontalières du Sud), à la Grande-Bretagne (provinces riveraines du
Yang-tseu-kiang) et au Japon (côte sud-orientale).
- Présence des bases militaires européennes permanentes établies sur le sol chinois, les «
territoires à bail » pour protéger les investissements financiers : Port-Arthur pour la Russie,
Weihai Wei pour l’Allemagne, Guangzhou Wan pour la France.
Conclusion
Comme dans les autres parties du monde, l’Europe a fini par imposer sa domination à la
Chine au XIXe siècle. Cela est d’abord passé par une ouverture forcée de la Chine au
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commerce avec l’Europe, puis le partage du territoire chinois entre européens avec des
avantages économiques exclusifs protégés par des bases militaires européennes.
Dans tous les cas, il s’est agi surtout d’une domination économique qui n’a pas laissé les
Chinois indifférents.
SUJET D’AppLICATION 2
Le risque premier du libéralisme économique est l’internationalisation des crises. Montrez-le
en vous appuyant sur la crise économique de 1929.
Définir le sujet
La formulation du sujet peut prêter à confusion s’il n’est pas suffisamment réfléchi.
En effet, ce sujet concerne le libéralisme économique, mais il doit être abordé dans sa
dimension internationalisation et non dans sa dimension interne. La crise de 1929 doit
plutôt servir d’illustration à la conséquence d’internationalisation du libéralisme
économique.
Le terme « libéralisme » désigne l’ensemble des doctrines politiques et économiques
qui font de la liberté individuelle, définie comme un droit naturel, la valeur suprême
que toute collectivité humaine doit garantir et promouvoir. Dans sa variante
économique, libéralisme s’applique à la défense de la liberté individuelle sur le
marché, celui-ci étant régi par les principes de la concurrence pure et parfaite, lesquels
se résument dans cette formulation de Vincent de Gournay : « laissez-faire, laissez-
passer ». La deuxième partie de la formule « laissez-passer » implique que les
échanges économiques doivent répondre librement aux lois de l’offre et de la
demande, sans être contraints directement par les frontières et la législation des Etats.
Théoriquement donc, le libéralisme favorise l’ « internationalisation » des économies ;
en d’autres mots, confère une dimension internationale aux économies.
Le terme « crise » renvoie à un événement social ou personnel qui se caractérise par
un paroxysme des souffrances, des contradictions ou des incertitudes, pouvant
produire des explosions de violence ou de révolte. La crise est une rupture d'équilibre.
Une crise économique est une dégradation brutale de la situation économique d'un
pays ou d'une zone économique, conséquence d'un décalage entre la production et la
consommation. Elle se traduit par une forte augmentation du chômage, par une baisse
du PIB (Produit Intérieur Brut), un accroissement du nombre de faillites, une baisse du
pouvoir d'achat…
Le risque s’entend d’un danger plus ou moins prévisible. L’expression « risque
premier » doit s’entendre de « conséquence automatique »
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Choisir une problématique
Il est demandé de procéder à une démonstration.
La problématique est donc celle-ci : par quels mécanismes une crise économique
survenue dans un pays donné peut se transmettre automatiquement à un ou à d’autres
pays ?
Mobiliser les connaissances
Les connaissances sur la crise économique de 1929 sont indispensables, précisément
son début et son extension au reste du monde.
Il est aussi nécessaire de maitriser les mécanismes de l’internationalisation d’une
économie.
Faire un plan
Le plan thématique sied le plus à ce sujet. Dans une première partie, il est indispensable
d’exposer les mécanismes d’internationalisation des économies dans le système libéral. Dans
un second volet, il sera question de démontrer à travers la crise de 1929 comment une crise
peut se transmettre d’un pays à un autre.
RédigeR l’intRoduction
Dans l’introduction, il s’agit de définir le libéralisme économique et d’aborder son implication
en termes d’internationalisation des économies. Il est aussi question de préciser la notion de
crise économique.
Corrigé
Le plan ne doit en aucun cas figurer sur votre copie. A vous de guider le correcteur par
l’énoncé du plan dans l’introduction, les phrases d’attaque des paragraphes et des transitions
comme ci-dessous.
Introduction
[Définition du sujet] : Au XVIIe siècle, John Locke formule la théorie des droits naturels. A
partir de cette théorie et de celles qui suivront, va apparaître le libéralisme économique. Ce
dernier s’applique à la défense de la liberté individuelle sur le marché, celui-ci étant régi par
les principes de la concurrence pure et parfaite, lesquels se résument dans cette formulation de
Vincent de Gournay : « laissez-faire, laissez-passer ». La deuxième partie de la formule «
laissez-passer » implique que les échanges économiques doivent répondre librement aux lois
de l’offre et de la demande, sans être contraints directement par les frontières et la législation
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des Etats. Théoriquement donc, le libéralisme favorise l’ « internationalisation » des
économies ; en d’autres mots, confère une dimension internationale aux économies. Cette
internationalisation des économies a pour corollaire10
l’extension des crises économiques,
entendue comme la dégradation brutale de la situation économique d'un pays ou d'une zone
économique, se traduisant par une forte augmentation du chômage, par une baisse du PIB
(Produit Intérieur Brut), un accroissement du nombre de faillites, une baisse du pouvoir
d'achat…
[Problématique] : par quels mécanismes du libéralisme une crise économique survenue dans
un pays donné peut se transmettre automatiquement à un ou à d’autres pays ?
[Annonce du plan] : Dans une première partie, il est indispensable d’exposer les mécanismes
d’internationalisation des économies dans le système libéral. Dans un second volet, il sera
question de démontrer à travers la crise de 1929 comment une crise peut se transmettre d’un
pays à un autre.
[I- Les mécanismes d’internationalisation des économies dans le cadre du libéralisme
économique]
Dans une économie libérale les échanges économiques doivent répondre librement aux lois de
l’offre et de la demande, sans être contraints directement par les frontières et la législation des
Etats. Ce principe se résume dans la formule « (…) laissez-passer ». Dans le système libéral,
l’économie peut prendre une dimension internationale. Cela peut se faire par le biais
d’échanges commerciaux, de la multinationalisation des entreprises, du placement
international des capitaux…
[A- L’internationalisation des économies par les échanges commerciaux transfrontaliers : le
commerce international]
Les échanges commerciaux internationaux donnent lieu au commerce international. Il s’agit
de l’ensemble des échanges de biens et services pratiqués entre les nations. Le commerce
international permet à un pays de consommer plus que ce qu’il produit avec ses ressources
propres et / ou d’élargir ses débouchés afin d’écouler sa production.
Le commerce international commence à prendre sa forme actuelle à partir du XVIIe siècle
avec l’émergence des États-nations et la prise de conscience que le commerce extérieur
contribue à accroître la puissance des États.
En 1776, l’économiste écossais Adam Smith, dans la Richesse des nations, formalise la
première théorie économique d’ensemble favorable à l’échange. En s’interrogeant sur les
fondements du commerce, sur le pourquoi des échanges, et sur l’intérêt pour les nations de
commercer, Smith élabore la théorie dite de l’avantage absolu. Tout pays a intérêt à participer
à l’échange s’il produit un bien ou un service à un moindre coût que ses concurrents. Dans
10
Conséquence qui découle automatiquement.
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son modèle de raisonnement, si chacune des nations dispose de ce type d’avantage dans la
production d’au moins un bien, il trouve un intérêt à participer à l’échange. En cela, il
applique à sa théorie du commerce celle de la division internationale du travail.
Ce corpus théorique va être enrichi par un autre économiste du courant classique, David
Ricardo. En dépassant la loi de Smith, il établit la théorie de l’avantage comparatif. Dans le
système décrit par Smith, la logique se heurte rapidement à une objection : si un pays ne
dispose pas d’un avantage tel qu’il le définit, il ne peut participer à l’échange mondial. C’est à
cette contradiction que Ricardo entend répondre. Pour lui, tout pays peut participer à
l’échange dès lors qu’il dispose dans un secteur productif donné du plus grand avantage
absolu, ou du plus petit désavantage absolu. Cette théorie repose sur une comparaison des
coûts de production entre deux pays. Ainsi cela permet à un pays d’importer un produit
relativement moins cher qu’il ne coûterait à fabriquer, et d’exporter un autre produit qu’il
produit à moindre coût, et donc qu’il peut vendre plus cher à l’étranger que sur son territoire
national. De cette comparaison naît le gain de l’échange.
Outre cet avantage fondamental, les échanges commerciaux ont d’autres répercussions. Sur le
bien-être d’abord, puisque l’augmentation de la production permet aux individus de
consommer davantage et de bénéficier d’un choix plus étendu quant à la nature des biens
consommables. Sur le niveau d’emploi ensuite, car l’accroissement de la demande nécessite
une hausse de la quantité de travail nécessaire à la production. Sur le tissu économique, enfin,
en obligeant les entreprises nationales à se moderniser et à innover pour faire face à la
compétition accrue suscitée par les échanges internationaux.
Après la Seconde Guerre mondiale, des organisations internationales sont créées pour aider à
la reconstruction des États dévastés par la guerre et rétablir la liberté du commerce
international. Le GATT, signé en 1947 par vingt-trois pays non communistes, constitue le
premier des accords multilatéraux destinés à limiter les entraves au commerce international ;
il regroupe aujourd’hui près de cent vingt-huit signataires et représente près de 90 p. 100 du
commerce mondial. Depuis 1948, le GATT a organisé un certain nombre de négociations
commerciales internationales, la dernière en date étant l’Uruguay Round (1986-1994). Il a été
remplacé par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) afin de permettre l’accroissement
du volume du commerce mondial d’au moins 25 p. 100 avant la fin de ce siècle.
En 1995, le commerce mondial (exportations et importations) était estimé à 5 000 milliards de
dollars. Il a presque doublé entre 1976 et 1985. Les pays en développement exportateurs de
pétrole ont connu une croissance des échanges considérable entre 1976 et 1982. Les échanges
internationaux ont continué à augmenter dans les années quatre-vingt, stimulés par une légère
reprise économique dans les principaux pays industrialisés.
En dehors du commerce international, l’internationalisation des économies peut se faire par le
biais de la multinationalisation
[B- L’internationalisation des économies par la multinationalisation : les firmes
multinationales et les placements internationaux de capitaux]
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Selon la définition formelle qu’en donne l’Organisation des Nations unies, est multinationale
la société qui détient une participation significative en capital dans des filiales ou des sociétés
apparentées situées à l’étranger. Dans le cas d’une filiale stricto sensu, la société mère
possède une participation majoritaire dans le capital.
Pourtant, il n’est pas nécessaire de détenir cette majorité du capital pour devenir l’actionnaire
de référence d’une entreprise. Bien souvent, notamment lorsque le montant du capital est
dilué auprès du public, ce qui est le cas de nombreuses sociétés cotées à une bourse de
valeurs, la fraction du capital qui permet de s’assurer le contrôle effectif de l’entreprise (et
donc de la « filialiser ») est bien inférieure à ce seuil symbolique de 50 p. 100 plus une voix.
Au-delà de cette conception normative, il existe des formes originales de participation entre
sociétés. C’est le cas notamment des joint-ventures qui associent à parité résidents et étrangers
au sein d’une entreprise. La formule est par exemple fréquemment usitée dans les pays dits
émergents regroupant les pays asiatiques ainsi qu’à un degré moindre dans certains pays
d’Europe centrale qui souffrent d’une carence en infrastructures. La formule permet pour le
non-résident de s’implanter sur un nouveau marché en échange d’un apport technologique qui
permet d’accélérer le développement du pays d’accueil. Bien souvent, ce type d’association
permet à la société multinationale de bénéficier « d’avantages politiques » qui le plus souvent
consistent en exemptions fiscales afin d’attirer capitaux et entreprises étrangères. La joint-
venture peut également constituer l’occasion d’associer capitaux privés et capitaux publics
dans des projets de coopération.
Les investissements directs effectués à l’étranger par une firme multinationale peuvent
prendre la forme d’acquisitions d’entreprises déjà existantes, ou passer par une implantation
créée ex nihilo.
Cette internationalisation est d’abord conçue comme le moyen de s’assurer un
approvisionnement continu, principalement en matières premières. Ce qui était vrai il y a trois
siècles l’est resté aujourd’hui, comme en témoigne par exemple la présence de Michelin en
Malaisie qui contrôle une partie de la production d’hévéas nécessaire à la production de ses
pneumatiques. Cette première motivation explique en partie les logiques d’intégration
verticale menées par ces multinationales qui ont pour objet de contrôler l’ensemble des étapes
qui vont de la production à la commercialisation des produits.
La seconde motivation à cette stratégie de délocalisation obéit à des impératifs de coûts, et
résulte d’une comparaison des coûts de production existant entre son marché d’origine et le
marché de destination. Outre l’accès à une matière première bon marché, la délocalisation
permet à ces firmes d’employer une main-d’œuvre à un coût salarial moindre.
Nombreuses sont les délocalisations qui obéissent désormais à ce seul objectif. Beaucoup
dénoncent aujourd’hui cet effet de la mondialisation des économies et y voient un facteur
aggravant du chômage que connaît l’ensemble des pays industrialisés. Enfin, l’argument tiré
de la nécessité pour certaines industries de fabriquer leur production à proximité du lieu de
commercialisation, ce qui est le cas de l’industrie automobile, obéit à des nécessités
identiques liées à une maîtrise des coûts de transport.
L’évolution de la multinationalisation des firmes qui s’est fortement accélérée depuis 1945
leur confère une place de premier ordre dans le commerce mondial. Elles réalisent
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aujourd’hui près des deux tiers des échanges, une part sous forme d’exportations, une autre
part sous forme d’échanges interentreprises entre société mère et filiales. La très forte
croissance des flux d’investissements directs est révélatrice du poids qu’elles représentent. La
masse de ces investissements représente aujourd’hui plus de 2 800 milliards de dollars contre
un peu moins de 70 milliards il y a trente ans. L’ONU recense actuellement plus de 40 000
entreprises qui répondent à ce critère de multinationalité qui fédèrent un réseau de plus de 300
000 filiales.
[II- Le corollaire de l’internationalisation des économies dans le cadre du libéralisme
économique : l’internationalisation des crises. Le cas de la crise de 1929]
L’économie libérale entraîne donc l’internationalisation et par conséquent l’interdépendance
des économies. La conséquence directe et immédiate de cette interdépendance est la
contagion des crises économiques. Une illustration patente11
est la crise économique de 1929.
Partie, des Etats-Unis, elle a fini par toucher le monde entier.
[A- La crise de 1929 : une crise d’origine américaine…]
En 1929 « Wall Street », la Bourse12
de New York, aspirait les capitaux du monde entier.
Pour acheter les actions dont le cours montait sans cesse, les spéculateurs n’hésitaient pas à
avoir recours au crédit. Le grand « krach » déclencha comme un orage dans un ciel
apparemment serein. A l’annonce de la baisse des prix et des bénéfices industriels, à la mi-
octobre 1929, certains spéculateurs décident de vendre leurs actions pour empocher une plus-
value au moment où les cotations boursières de Wall Street sont encore à un niveau élevé. Le
cours des actions diminue rapidement, entraînant une panique qui culmine le 24 octobre,
le « jeudi noir » où 13 millions de titres sont proposés à bas prix sur le marché sans trouver de
preneurs. Après un temps d’arrêt, l’effondrement des cours s’étend à toutes les valeurs et
touche même les symboles de l’industrie américaine. Des centaines de milliers de petits
actionnaires se trouvent ruinés.
Il semble bien avoir été provoqué par le remords tardif des autorités monétaires américaines
qui se sont décidées, en août 1929, à renchérir un crédit jusque-là distribué très
généreusement. Le décalage entre le « boom » boursier et la réalité économique rendait
inévitable un tel retournement.
Le krach bloque tout le système de crédit à la consommation mis en place dans les années 20.
De plus, les Américains restreignent leurs achats par prudence. Il y a donc chute brutale de la
11
Qui apparaît comme évident Synonyme: flagrant Synonyme: incontestable 12
1. édifice public et institution chargée de la cotation des valeurs financières Exemple : être courtier en Bourse
• un opérateur de société de Bourse
2. marché des valeurs mobilières Exemple : jouer en Bourse
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demande intérieure et par conséquent effondrement des prix des biens. Cet effondrement des
prix a jeté sur les routes des fermiers couverts de dettes et désormais incapables de
rembourser les banques. Les pays pauvres exportateurs de matières premières sont touchés.
Les banques qui ont multiplié les crédits depuis plusieurs années, ne peuvent récupérer leurs
fonds auprès des personnes endettées, alors que, dans le même temps, ceux qui avaient
l’argent en dépôt se mettent à le retirer. Ne disposant pas de sommes nécessaires pour les
rembourser, beaucoup de banques font faillite. En trois ans la plupart des banques américaines
ferment leurs portes.
Ce manque de liquidité, consécutif à l’arrêt de la consommation et à la paralysie du crédit,
entraîne un arrêt brutal de l’investissement aux Etats-Unis et dans le monde à l’exception de
l’URSS.
La chute de l’activité industrielle provoque une désastreuse augmentation du chômage à
laquelle peu de pays échappent. En 1932, on compte 3O millions de chômeurs dans le monde.
On voit bien que la crise a fini par s’étendre au reste du monde. Mais par quels mécanismes ?
[B- L’extension de la crise américaine au reste du monde]
La crise s’est étendue au monde à la suite de deux ensembles de mécanismes : la contraction
du commerce international et la paralysie des circuits financiers.
a) En freinant leurs importations de matières premières, les Etats-Unis ont exporté la crise
dans les pays du monde dominé. La plupart des pays dominés ne devaient leur prospérité qu’à
la vente aux pays dominants d’un ou deux produits : le riz et le caoutchouc pour l’Indochine,
l’arachide pour le Sénégal, le caoutchouc et l’étain pour la Malaisie, le café pour le Brésil, les
phosphates pour le Maroc, le cuivre pour le Chili. Dans ces conditions, un ralentissement de
la demande des pays dominants suffit à plonger dans la crise les pays dominés. Gros
importateurs de matières premières, les Etats-Unis, par exemple, peuvent reporter tout ou
partie de leurs difficultés sur les pays étrangers. Dès 1926-1927, les prix des matières
premières coloniales commencent à baisser sous l’effet d’un ralentissement de la demande
mondiale. A partir de 1929, cette baisse devient catastrophique. Entre 1928 et 1935, la valeur
des exportateurs des pays dominés s’effondre de plus de 60%. Cet effondrement des cours
affecte le revenu des producteurs locaux. Pour se procurer les sommes nécessaires au
paiement de l’impôt, des paysans en sont réduits à vendre leurs réserves, leurs bijoux, voire
leurs enfants. En Chine, la pratique de l’esclavage s’étend. Dans la province de Shensi, des
fillettes de moins de 10 ans sont offertes pour deux ou trois dollars par tête. En Afrique noire,
le paysan trompe sa faim en consommant, des plantes sauvages. La ration alimentaire peut
alors tomber en dessous de 750 calories par jour. Cet appauvrissement de la paysannerie est
aggravé par le poids de l’endettement. En Asie, les marchands et les usuriers locaux prélèvent
une grande partie des revenus paysans. Pendant la crise, l’usure prend des proportions
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effrayantes. En Cochinchine, on note en 1932 des prêts à un taux de 36% et même à Ceylan
de 200% ! Incapables de rembourser leurs dettes, les paysans doivent céder leurs terres. Au
Maroc, 500 000 notables, soit 10% de la population agricole, détiennent 60M des terres. En
élargissant le fossé entre victimes et profiteurs, la crise aggrave les tensions sociales.
b) Les Etats-Unis, au cours des années 20, avaient placé d’importants capitaux à l’étranger,
plus particulièrement en Autriche et en Allemagne. Le retrait de ces capitaux, amorcé dès
1928, puis accéléré à partir de 1930, entraîne des faillites bancaires en Europe dont la plus
célèbre est celle du Kredit Anstalt, une banque viennoise. En Allemagne, la faillite de la
Danat Bank, en 1931, provoque l’effondrement du système bancaire. Au mois de juillet 1931,
toutes les banques allemandes sont fermées pour trois jours. Chaque pays se met à rapatrier
les fonds qu’il avait prêtés aux autres. C’est la paralysie des circuits financiers.
Cette course au retrait des fonds finit de détériorer la situation britannique. En effet, le retrait
des capitaux étrangers et l’importance des sorties d’or lui portent le coup de grâce. Le 21
septembre 19131, Londres se décide à suspendre la convertibilité de la livre sterling.
Décrochée de l’or, celle-ci perd 25% de sa valeur. Cette dévaluation est imitée dans la
semaine par une quarantaine d’états, fournisseurs du Royaume-Uni.
Conclusion
En somme, le libéralisme économique conduit à une internationalisation des économies par le
biais du commerce international, de la multinationalisation, des circuits financiers
internationaux et bien d’autres mécanismes. La conséquence immédiate et inévitable est qu’en
cas de déclenchement d’une crise économique dans un pays donné, celle-ci se répercute sur
beaucoup d’autres Etats. C’est ainsi que la crise de 1929 est partie des Etats-Unis pour gagner
le reste du monde. Cette extension de la crise entraîne alors l’uniformisation des mesures
anticrises ?
BIBLIOGRAPHIE
- Julie Noesser et al. Histoire-Géographie L. ES.S. Annales 2010. Sujets corrigés, Ed.
Nathan, pages 15-19.
- Goualeu Kameni Germain, Réussir son épreuve d’histoire-Géo-Ec au Baccalauréat,
fascicule, Ed. Do just.
- Jean Tietcheu, L’histoire, la Géographie, l’éducation à la citoyenneté et à la morale
au Probatoire, 175 pages.
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- Miendjem Isidore, « Méthodologie : dissertation juridique », Université de Dschang,
FSJP, janvier 1999.