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XXI - PERSPECTIVES DÉMOGRAPHIQUES LE CONSEIL WALLON ........ Le rapport SAUVY SUR LE PROBLèME DE L'ÉCONOMIE ET DE LA POPULATION EN WALLONIE .... PAGEDETITREDU RAPPORT RÉDIGÉ, EN 1962, PAR SAU- VY , ayant trait au pro- blème de l' économie et de la population en Wal- lonie. Les perspectives démographiques constituent un exercice arithmétique dont l'objet n'est pas de prédire le nombre d'habitants dans vingt ou trente ans, mais de dégager l'effet sur une population de l'action persistante de certaines caractéristiques démographiques, permettant ainsi aux hommes de mieux percevoir leur avenir et même de le modifier. Les projections démographiques se révèlent donc une base indispensable à tout choix politique enga- geant à plus ou moins long terme l'avenir d'une population. Or, les Wallons frappés par une double crise économique et démographi- que sentent l'obligation de se ressaisir et de se fixer des objectifs à atteindre avant la fin du siècle. Dès lors ils désirent savoir. .. TENDANCES DÉMOGRAPHIQUES DEPUIS 1961 La minorisation démographique de la Wallo- nie tend à s'accentuer au point que sa popula- tion représente aujourd'hui moins du tiers de celle du pays. Cette infériorité s'explique par la faiblesse de son accroissement naturel qui diminua si fortement que les taux annuels sont quasi nuls et même parfois négatifs depuis 1968. Vers 1961 , la natalité et la fécondité de la Wallonie restaient inférieures à celles de la Flandre, tandis qu'après 1970, on remarque la similitude des taux de natalité des deux ré- gions, et, fait renversant, la supériorité, malgré son fléchissement, de la fécondité wallonne. Il s'ensuit que si le taux d'accroissement naturel de la Wallonie reste encore aujourd'hui très au-dessous de celui de la Flandre, cela pro- vient d'un taux de mortalité wallon plus élevé, provoqué à la fois par un vieillissement·plus prononcé de la structure et par l'existence d'une surmortalité surtout masculine. On peut donc conclure que le dynamisme naturel plus faible de la Wallonie ne résulte plus comme auparavant d'une fécondité infé- rieure à celle des Flamands, mais provient surtout d'une structure plus vieillie et appa- raît donc comme un reliquat du passé. Il n'empêche que la chute récente de la fécondité intervenant dans une population au vieillisse- ment très marqué a permis qu'aujourd'hui la mortalité l'emporte à nouveau sur la natalité en Wallonie et que dès lors la population ne peut croître que grâce au soutien de la popula- tion étrangère. De plus, une analyse séparée 497

XXI -PERSPECTIVES DÉMOGRAPHIQUESconnaitrelawallonie.wallonie.be/sites/wallonie/files/...TENDANCES DÉMOGRAPHIQUES DEPUIS 1961 La minorisation démographique de la Wallo nie tend à

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  • XXI - PERSPECTIVES DÉMOGRAPHIQUES

    LE CONSEIL ~CONOMlOUE WALLON

    ........

    Le rapport SAUVY

    SUR LE PROBLèME DE L'ÉCONOMIE ET DE LA POPULATION EN WALLONIE

    ....

    PAGEDETITREDU RAPPORT RÉDIGÉ, EN 1962, PAR SAU-VY, ayant trait au pro-blème de l'économie et de la population en Wal-lonie.

    Les perspectives démographiques constituent un exercice arithmétique dont l'objet n'est pas de prédire le nombre d'habitants dans vingt ou trente ans, mais de dégager l'effet sur une population de l'action persistante de certaines caractéristiques démographiques, permettant ainsi aux hommes de mieux percevoir leur avenir et même de le modifier. Les projections démographiques se révèlent donc une base indispensable à tout choix politique enga-geant à plus ou moins long terme l'avenir d'une population. Or, les Wallons frappés par une double crise économique et démographi-que sentent l'obligation de se ressaisir et de se fixer des objectifs à atteindre avant la fin du siècle. Dès lors ils désirent savoir. ..

    TENDANCES DÉMOGRAPHIQUES DEPUIS 1961

    La minorisation démographique de la Wallo-nie tend à s'accentuer au point que sa popula-tion représente aujourd'hui moins du tiers de celle du pays. Cette infériorité s'explique par la faiblesse de son accroissement naturel qui diminua si fortement que les taux annuels sont quasi nuls et même parfois négatifs depuis 1968. Vers 1961 , la natalité et la fécondité de la Wallonie restaient inférieures à celles de la Flandre, tandis qu'après 1970, on remarque la similitude des taux de natalité des deux ré-gions, et, fait renversant, la supériorité, malgré son fléchissement, de la fécondité wallonne. Il s'ensuit que si le taux d'accroissement naturel de la Wallonie reste encore aujourd'hui très au-dessous de celui de la Flandre, cela pro-vient d'un taux de mortalité wallon plus élevé, provoqué à la fois par un vieillissement·plus prononcé de la structure et par l'existence d'une surmortalité surtout masculine. On peut donc conclure que le dynamisme naturel plus faible de la Wallonie ne résulte plus comme auparavant d'une fécondité infé-rieure à celle des Flamands, mais provient surtout d'une structure plus vieillie et appa-raît donc comme un reliquat du passé. Il n'empêche que la chute récente de la fécondité intervenant dans une population au vieillisse-ment très marqué a permis qu'aujourd'hui la mortalité l'emporte à nouveau sur la natalité en Wallonie et que dès lors la population ne peut croître que grâce au soutien de la popula-tion étrangère. De plus, une analyse séparée

    497

  • Tableau 4. -ESPÉRANCE DE VIE À LA NAISSANCE DES RÉGIONS LINGUISTIQUES 1868-1972 (EN ANNÉES ET CENTIÈMES) (D'APRÈS L'I.N.S.)

    RÉGION DE RÉGION DE LANGUE NÉERLANDAISE LANGUE FRANÇAISE BRUXELLES-CAPITALE

    ( + ALLEMANDE)

    Hommes 68,78 66,35 68,05

    Femmes 74,24 73,75 75,01

    Tableau 5.- STRUCTURES DES ÂGES DES RÉGIONS LINGUISTIQUES AU 31.12.1970 ( 100,0 = POPULATION TOTALE DE CHAQUE RÉGION) (D'APRÈS L'I.N.S.).

    Tx DE RÉGIONS SÉNILITÉ

    LINGUISTIQUES 0 À 14 ANS 15 À 64 ANS 65 ANS ET+ P 65 et + % % % ( p 0 à 14 x 100)

    Néerlandaise 24,9 62,9 12,2 49,1

    Française 22,6 62,7 14,7 64,8

    Allemande 26,9 61,0 12,1 45,0

    Bruxelles-Ca pi tale 19,3 64,6 16,1 83,8

    Tableau 6.- LE MOUVEMENT DES POPULATIONS DE LA RÉGION DE LANGUE FRANÇAISE, AU COURS DES ANNÉES 1971, 1972 ET 1973.

    Solde migratoire Solde migratoire Personnes parties Solde migratoire Changements de intérieur (1) extérieur (2) nouveau domicile total (4) nationalité ( 5)

    inconnu (3) (1)+(2)+(3)

    Belges + 18 539 - 3 441 - 2 254 + 12 844 + 8 070

    Etrangers + 1 157 + 22 906 - 4 793 + 19 270 - 8 070

    Total + 19 616 + 19 465 - 7047 + 32 114

    Bilan naturel Bilan total (7) Population

    (6) (4)+(5)+(6) 31.12.1970 31.12.1973

    Belges - 17 516 + 3 398 2 742 806 2 746 204

    Etrangers + 16 828 + 28 038 354 447 382 485

    Total - 678 +31 436 3 097 253 3 128 689

    498

  • des deux populations montre que si la popula-tion wallonne de nationalité belge augmente encore un peu, elle le doit au fait que quelques milliers d'étrangers de Wallonie adoptent cha-que année, la nationalité belge.

    CALCULS PERSPECTIFS

    Les perspectives calculées par l'Institut Natio-nal de Statistique accordent à la Wallonie à peine plus d'habitants en l'an 2000 que trente ans auparavant lors du recensement de 1970. À la fin du xxe siècle, la population wallonne aurait gagné 59 573 personnes représentant seulement une hausse de 1,9% en trente ans. Le détail du mouvement par période décen-nale dégage même l'apparition d'une décrois-sance dans les dix dernières années du siècle. Ces résultats constituent une projection selon les conditions observées vers 1970 et s'ap-puient sur l'hypothèse d'une poursuite de la baisse de la fécondité et sur celle du maintien des conditions de mortalité et du comporte-ment migratoire.

    b) Fécondité décroissante des femmes âgées de 20 à 49 ans selon la tendance 1966-1971; de 1970 à 1980, on a supposé une fécondité croissante des femmes âgées de 15 à 19 ans avec plafonnement de 1980 à l'an 2000;

    c) Migrations, années d'observation 1965-1967; le même comportement migratoire a été retenu tout au long de la période. Pour la structure des migrations intérieu-res, on s'est basé sur les migrations exté-rieures.

    La régression démographique qui frapperait la Wallonie à la fin du siècle dans l'hypothèse du maintien des tendances du moment ne doit pas étonner. En effet, des travaux récents ont montré que sans l'apport migratoire les populations des deux régions linguistiques connaîtraient dès 1976-1980, des taux nets de reproduction inférieurs à l'unité, ce qui signi-fierait que les générations d'enfants seraient moins nombreuses que celles des parents. A partir des calculs prévisionnels établis par Mlles H. Damas et Ch. Wattelar, basés sur une extrapolation des conditions du

    Tableau 7. - ÉVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE DE LA RÉGION DE LANGUE FRANÇAISE (Y COMPRIS LA RÉGION DE LANGUE ALLEMANDE) SELON LES PRÉVISIONS DE L'I.N.S.

    ANNÉES POPULATION INDICES

    1970 (a) 3 159 225 100,0

    1980 3 216 336 101,8

    1990 3 244 254 102,7

    2000 3 218 798 101,9

    (a) Recensement.

    Hypothèses retenues: a) Mortalité constante ou probabilités des

    tables provinciales 1968-1971;

    IMPORTANCE DANS TX D'ACCROIS-LA POP. DU PA YS PÉRIODES SEMENT ANNUEL

    (=100,0) %o

    32,8

    1971-1980 1,8

    32,5

    1981-1990 0,9

    32,6

    1991-2000 - 0,8

    32,9

    moment (pour la fécondité, poursuite de la tendance 1961-1970; pour la mortalité, main-tien de la situation 1970-1971 et enfin pour

    499

  • TERRIL DU PÊCHON, À MARCINELLE-HAIE (Photo Yves Auquier, Linkebeek) .

    500

  • les migrations, extrapolation de la tendance 1964-1972), on peut conclure que sans migra-tion, l'accroissement démographique observé de 1970 à 1980 correspondrait à un effet de la structure des âges qui masquerait l'absence de reconduction des générations, le phénomène de régression n'apparaissant qu'entre 1980 et 1985. Ainsi, la population wallonne s'achemine vers

    une diminution et, sauf changement de la fécondité, son espoir de croître réside dans le soutien migratoire. Il n'empêche que la mino-risation wallonne ne s'aggraverait guère et qu'avec l'apport des migrations, elle s'atté-nuerait même. Il n'en reste pas moins que dans les cas envisagés, l'importance relative de la population flamande ne cesserait d'aug-menter.

    Tableau 8.- PRÉVISIONS DÉMOGRAPHIQUES DE LA RÉGION WALLONNE POPULATION AU 31.12.1970 : 3 159 225.

    PRÉVISIONS DAMAS ET W ATTELAR

    SANS AVEC MIGRATIONS PRÉVISIONS MIGRATION INTERNES ET EXTERNES, I.N.S.

    BELGES ET ÉTRANGÈRES

    31.12.1980 3 165 692 3 267 403 3 216 336

    31.12.1985 3 158 148 3 345 139 3 235 569

    Tableau 9. -ÉVOLUTION DES RÉGIONS LINGUISTIQUES SELON LES PERSPECTIVES DE L'I.N.S.

    1970 2000

    Langues française

    et allemande 3 159 225 100,0 32,8 3 218 798 101,9 32,9

    Bruxelles-Capitale 1 075 136 100,0 1 1' 1 917 006 85,3 9,4

    Langue flamande 5 416 583 100,0 56,1 5 644 584 104,2 57,7

    BELGIQUE 9 650 944 100,0 100,0 9 780 388 101,3 100,0

    Tableau JO.- IMPORTANCE DES RÉGIONS LINGUISTIQUES AU 31.12.1985 SELON DEUX PERSPECTIVES DE H. DAMAS ET CH. WATTELAR.

    RÉGIONS 1 SANS MIGRATIONS AVEC MIGRATIONS INTERNES 31.12.1985 ET EXTERNES BELGES ET ÉTRANGÈRES 31.12.1985

    Wallonne 3 158 148 32,2 3 345 139 33,3

    Flamande 5 607 822 57,2 5 829 212 58,0

    Bruxelles-Capitale 1 040 988 10,6 871 368 8,7

    Belgique 9 806 958 100,0 10 045 719 100,0

    501

  • La poursuite de la baisse de la fécondité provo-querait inéluctablement une diminution sensi-ble de l'importance des jeunes dans la popula-tion wallonne. Ce vieillissement par la base s'accompagnerait d'un gonflement des effec-tifs adultes et, fait nouveau, d'un rajeunisse-ment au sommet, ce dernier trait mérite une attention particulière, car il rompt avec une tendance qui s'est manifestée tout au long du xxe siècle. En 1980, l'arrêt très net du vieillis-sement au sommet coïncidera avec l'arrivée aux âges de la soixantaine des classes creuses nées pendant la guerre 1914-1918. Après une reprise du vieillissement liée à l'arrivée aux âges élevés, des générations étof-fées par le rattrapage de 1 'immédiat après-guerre, le déficit des naissances provoqué par

    la crise économique des années 30 et qui se prolongea en s'accentuant jusqu'à la Seconde Guerre mondiale entraînera à nouveau aux approches de l'an 2000, une diminution du pourcentage des personnes âgées. Cet arrêt du vieillissement au sommet est donc un phénomène accidentel et non un ren-versement fondamental de l'évolution puis-que aujourd'hui, comme à la fin du XIXe siècle, après une période de hausse de la fécondité , un processus de baisse est en cours. La poursuite de ce comportement s'exprimerait d'abord par un effritement de la pyramide des âges compensé par un gonfle-ment du groupe adulte, et ensuite par une relance du vieillissement au sommet tel qu'en l'an 2000, le nombre de personnes âgées équi-

    Tableau 11. -ÉVOLUTION DES STRUCTURES (DEUX SEXES RÉUNIS) SELON LES PERSPECTIVES DE L'I. N.S. (31.12. DE CHAQUE ANNÉE) DANS LA RÉGION WALLONNE (Y COMPRIS LA RÉGION DE LANGUE

    ALLEMANDE).

    ÂGES EN ANNÉES 1970 (a) 1975 1980 1985 1990 1995 2000

    RÉVOLUES

    65 et + 14,6 14,7 14,2 12,8 13,3 13,6 13,4

    60 et+ 20,4 19,9 18,4 18,7 18,8 18,5 17,9

    15 à 64 62,7 63,3 64,6 66,1 66,3 67,2 68,8

    20 à 59 49,4 50,3 52,6 53,2 53,7 55,1 57,3

    Oà 14 22,7 22,0 21 ,2 21 ,1 20,4 19,2 17,8

    Oà 19 30,2 29,8 29,0 28,1 27,5 26,4 24,8

    Tous âges 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

    (a) Recensement

    P (65 et +) Tableau 12.- TAUX DE SÉNILITÉ EN % [ P (O à 14) l DE LA POPULATION WALLONNE

    S~LON LES PERSPECTIVES DE L'I.N.S. (Y COMPRIS LA POPULATION DE LANGUE ALLEMANDE) .

    1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000

    64,3 66,8 66,7 60,9 65,3 70,7 75,4

    502

  • vaudrait aux trois quarts des effectifs de jeu-nes, indice d'une sénilité démographique pro-noncée. Examinons l'évolution démographique des trente dernières années du xxe siècle selon d'autres hypothèses en supposant que les tendances actuelles s'étant poursuivies jus-qu'en 1985, un comportement différent in-tervienne de 1986 à l'an 2000. Ces nouveaux calculs (effectués au Centre de Démographie de l'Institut de Sociologie de l'Université Li-bre de Bruxelles avec le concours de Mme L. Mikkelsen dos Reis et de M. Pereira Roque J.) prennent comme base de départ la po-pulation wallonne de 1985, selon les pers-pectives de l'I.N.S. en la considérant comme une population fermée, ayant retrouvé sa fécondité de 1961 et ayant atteint la mortalité par âges observée aux Pays-Bas en 1961-1965. Les hypothèses retenues constituent donc un retour à la fécondité caractérisant la popula-tion wallonne avant la baisse persistante ob-servée aujourd'hui et un progrès médical et social permettant à la Wallonie d'atteindre les conditions de mortalité des Pays-Bas. (Le taux de fécondité générale [naissances pour 1000

    PERSPECTIVES AU 31 12 2 000

    REGIONS DE LANGUE FRANÇAI SE

    ET DE LANGUE ALLEMANDE

    Fig n·1

    m I . N. S. Il U.L. B.

    femmes âgées de 15 à 44 ans] valait 80,8%0 en 1962 et 74,1%0 en 1971 dans la région de langue française; la table de mortalité 1961-1965 des Pays-Bas accorde une espérance de vie à la naissance de 71 , 1 ans aux hommes et de 75,9 ans aux femmes; en 1959-1962 l'espérance de vie à la naissance valait, chez les hommes 66,7 ans dans les provinces de Namur et de Luxembourg, et 65,7 ans en Hainaut; chez les femmes, on notait respectivement 73,2 ans et 72,6 ans). Ces nouvelles hypothèses se traduiraient par un redressement de l'accroissement naturel, donc par une hausse démographique qui se-rait très sensible puisque de 11 % en 15 ans, ce qui contraste nettement avec la régression observée dans les perspectives de l'I.N.S. Se-lon le nouveau calcul, le vieillissement au sommet évoluerait comme dans la projection de l'I.N.S., mais vu le rajeunissement par la base, le taux de sénilité s'effondrerait. Enfin différence principale entre les deux, l'impor-tance relative du groupe adulte diminuerait fortement. Il faut se rendre compte que les deux perspec-tives aboutissent dans l'hypothèse d'un main-tien de l'activité par âges, observée en 1970, à une augmentation très sensible du nombre des actifs (on a retenu pour le calcul des actifs en l'an 2000, les taux d'activité par sexe et par âge de la région de langue française, en 1970, en supposant toutefois la disparition d'une activité à 14 ans). Dans la projection calculée par l'I.N.S. , le taux d'activité de la population totale wallonne serait de 40,6 %, très supérieur au 36,0 % de 1970, alors que dans la perspec-tive de l'U .L.B. , ce taux retrouverait avec 36,9 %, le niveau de 1970. Ainsi, le choix d'une politique de croissance démographique modérée de la Wallonie im-pliquerait une augmentation de la charge d'inactifs par actif, alors que le fléchisse-ment numérique de la population wallonne coïnciderait avec une diminution de ce poids. Il serait dès lors facile , et le risque est certain, de promouvoir une politique du laisser-faire et d'attendre dans l'euphorie d'une structure aux adultes nombreux, que s'installe à nou-

    503

  • veau, vers 2005, un double vieillissement. Au contraire il nous semble qu'il faut profiter de l'arrêt accidentel et momentané du vieillisse-ment au sommet, pour enrayer l'effritement par la base de la pyramide des âges en utilisant les ressources du gonflement des effectifs adultes. Face à cette alternative, il faut se souvenir que la Wallonie a subi au cœur du xxe siècle

    d'importants revers, car elle se situait au creux d'une dépression caractérisée par le double vieillissement de son industrie et de sa popula-tion. Les Wallons doivent donc choisir entre deux pyramides, celle démantelée à la base d'une population en régression et l'autre à l'assise plus large, amorce d'un élan nouveau.

    Robert ANDRÉ

    Tableau 13.- ÉVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE DE LA POPULATION WALLONNE 1986-2000 (Y COMPRIS CELLE DE LANGUE ALLEMANDE) SELON LES DEUX PERSPECTIVES.

    PERSPECTIVES I.N.S. PERSPECTIVES U.L.B.

    1985 3 235 569 100,0

    1990 3 244 254 100,2 3 358 250 103,8

    1995 3 237 982 100,0 3 483 670 107,6

    2000 3 218 798 99,5 3 594 613 111' 1

    Taux d'accroissement

    annuel moyen 1986-2000 - 0,4%0 + 7,0%0

    Tableau J4.- ÉVOLUTION DE LA STRUCTURE DES ÂGES DE LA POPULATION WALLONNE (Y COMPRIS CELLE DE LANGUE ALLEMANDE) SELON LA PERSPECTIVE DE L'U.L.B.

    ÂGES ET ANNÉES 1985 1990 1995 2000

    60 et + 18,7 19,0 18,6 17,6 20 à 59 53,2 51,6 50,6 50,4

    Oà 19 28,1 29,4 30,8 32,0

    Tous âges 100,0 100,0 100,0 100,0

    Tableau ]5. - COMPARAISON DES STRUCTURES DE LA POPULATION WALLONNE SELON LES DEUX PERSPECTIVES EN L'AN 2000.

    2000

    I.N .S. U.L.B.

    T d . T . P (6s et + l ( %) aux e sem 1te P(Oà 14) o 75,4 51 ,7

    Indice P(IS-39) 0 p (40-64) ( %) 116,9 111,6

    504

  • Tableau 16. -ÉVOLUTION DE LA POPULATION ACTIVE DANS LA RÉGION DE LANGUES FRANÇAISE ET ALLEMANDE.

    ÂGES EN POPULATION ACTIVE MASCULINE POPULATION ACTIVE FÉMININE ANNÉES RÉVOL

    2000 (a) 2000 (a) 1970 1970

    I.N.S. U.L.B. I.N.S. U.L.B.

    Moins de 30 236 037 258 270 252 034 139 363 155 620 148 605

    30 à 49 377 702 461 580 449 634 141 287 172 002 167 144

    50 et plus 189 474 200 724 211 996 53 754 58 774 59 403

    Tous âges 803 213 920 574 913 664 334 404 386 396 375 152

    100,0 114,6 113,8 100,0 115,5 112,2

    (a) Avec les taux d'activité de 1970

    Tableau 17. -LA POPULATION DE LA RÉGION DE LANGUES FRANÇAISE ET ALLEMANDE EN L'AN 2000.

    PERSPECTIVES l.N.S. PERSPECTIVES U.L.B.

    ÂGES HOMMES FEMMES HOMMES FEMMES

    0-4 88 050 84 876 157 795 151 096 5- 9 95 763 93 571 165 447 152 113

    10-14 105 839 104 034 155 512 149 276 15-19 113 699 112815 112 183 108 302 20-24 117 133 117 622 115 140 112 619 25-29 118 307 118 615 114 253 112 564 30-34 118 972 118 724 113 673 112 737 35-39 129 632 128 570 125 138 124 302 40-44 127 563 126 770 123 834 124 455 45-49 120 482 119 590 121 496 118 923 50-54 116 236 114 960 119 472 115 466 55-59 73 287 78 046 76 782 78 839 60-64 66 061 78 387 71 849 79 889 65-69 59 942 79 652 69 162 81 993 70-74 49 982 76 334 62 430 79 689 75-79 34 410 61 761 47 001 66 229 80-84 13 067 27 950 19 079 30 535 85-89 5 786 14 932 7 294 12 806 90-94 1 474 4 860 1 484 3 108 95-99 185 859 161 487

    Tous âges 1 555 870 1 662 928 1 779 185 1 815 428

    505

  • ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE

    G. WUNSCH, Situation régionale de la natalité et de la mortalité en Belgique, (Wallonie 74, n° 5); R. ANDRÉ, Évolution démographique régionale en Belgique d'un recensement à l'autre (1962-1970) (Revue Belge de Géographie, 1971, fasc. 3); J. MORSA, Une enquête nationale sur la fécondité , Il. Stérilité, Pratiques con-traceptives, (Population et Famille, 1970, no 20); R. ANDRÉ, Éléments d'une politique démographique wal-lonne, (Wallonie 74, no 5); A. DELPERÉE, Le problème démographique wallon (ibidem); H. GÉRARD, Pour une

    506

    politique démographique en Wallonie, (ibidem); H. DA-MAS et CH. WATTELAR, Prévisions de population par province pour la période 1971-1980, à partir des données provisoires du recensement de 1970, (Population et Famille, 1973, no 30); H. DAMAS et CH. WATTELAR, Perspectives de population par arrondissement, par sexe et par âge ( 1971-1985) . Extrapolations des tendances récentes, Centre d'Étude de la population et de la Famille, 1975.