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DÉPOT À BRUXELLES X BELGIQUE- BELGIE PP 1/2345 BXL X Ne paraît pas aux mois de juillet-août. 9, rue Berckmans 1060 Bruxelles Libertes! LE MENSUEL D’AMNESTY INTERNATIONAL - ÉDITION SPÉCIALE / DÉCEMBRE 2009 YAKYE AXA COMMUNAUTÉ EN DANGER VOUS AVEZ LE POUVOIR DE CHANGER LES CHOSES !

Yakye Axa — Communauté en danger

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« Depuis 20 ans, nous luttons pour récupérer notre terre ancestrale. Nous vivons au bord de la route et nos conditions de vie sont très précaires. Nous avons besoin de la solidarité d’Amnesty et de ses membres. » José Gonzalez, Sawhoyamaxa

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POT

À B

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S XBELGIQUE-

BELGIE

PP

1/2345

BXL X

Ne paraît pas auxmois de juillet-août.

9, rue Berckmans1060 BruxellesLibertes!

LE MENSUEL D’AMNESTY INTERNATIONAL - ÉDITION SPÉCIALE / DÉCEMBRE 2009

YAKYE AXACOMMUNAUTÉEN DANGER

VOUS AVEZ LE POUVOIR DE CHANGER LES CHOSES !

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Cette famille au bord d’une autoroute du Paraguay n’y est pas par hasard.

C’est bien son lieu de vie car elle n’a nulle part ailleurs où aller ! Voilà près

de dix ans qu’elle vit là. Comme 90 autres familles de la communauté

Yakye Axa, elle espère pouvoir récupérer les terres de ses ancêtres. Ces fa-

milles vivent ici dans des conditions de vie déplorables, sans eau courante,

sans terre à cultiver ni école, ni infrastructure médicale… Il y a juste un

an, 6 membres de cette communauté sont morts, faute de soins appro-

priés. Parmi eux, 4 enfants âgés de moins de deux ans.

LES YAKYE AXA ET LES

SAWHOYAMAXA INTERPELLENT

LA COMMUNAUTÉ

INTERNATIONALE

Comme pour les Yakye Axa, lesSawhoyamaxa sont victimes desmêmes violations. Pour faire en-

tendre leur voix, les Sawhoyamaxa etles Yakye Axa se sont unis et ont intro-duit tous les recours nationaux possi-bles. Les autorités paraguayennes neles ont pas entendus. En juillet 2005,la Cour interaméricaine des droits de

l’homme a ordonné à l’Etat paraguayende restituer dans un délai de trois ansles terres revendiquées par ces com-munautés. Elle a aussi ordonné qu’Illeur fournisse de l’eau, des soins médi-caux, de la nourriture, des sanitaires etdes matériaux éducatifs adéquats, tantque ces populations n’auraient pas ré-cupéré leurs terres.

À CE JOUR ET MALGRÉ UN

CHANGEMENT DE

GOUVERNEMENT EN 2008, LEUR

SITUATION RESTE INCHANGEE !

EXPROPRIATIONFORCÉE

…6 MORTSDONT 4 ENFANTS DE MOINS DE DEUX ANS !

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YAKYE AXA COMMUNAUTÉ EN DANGER

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En désespoir de cause, les Yakye Axaainsi que les Sawhoyamaxa sont coura-geusement revenus au bord des proprié-tés où ils vivaient auparavant. Ilscontinuent à revendiquer la reconnais-sance juridique de leurs droits sur unepartie de la terre de leurs ancêtres.

CECI EST

INTOLÉRABLE !

Aucune infrastructure n’existe pour vivredécemment le long de cette autoroute :ni eau courante, ni électricité, ni école,ni centre médical.

Pour trouver un point d’eau, il fautparcourir 13 kms. Marisa, 72 ans, nepeut plus le faire. C’est donc sa fille quis’en charge. Mais subvenir aux besoinsen eau d’une famille de 9 personnes estune tâche quotidienne éreintante.L’eau n’est d’ailleurs pastoujours potable, ce qui faitcroître les risquessanitaires.

Ne pas pouvoir produire soi-même sa nourri-ture, comme le faisaient ces familles avantd’être expropriées, c’est dépendre d’une aidealimentaire très irrégulière. Une alimenta-tion pauvre et non équilibrée engendre aussides problèmes de santé. Ceux-ci ne peuventêtre facilement résolus car bien évidemmentil n’y a pas de services de santé à proximité.L’absence d’infrastructures médicales a en-traîné plusieurs décès qui auraient pu être

évités.

Enfin, les enfants ne peuvent être scolarisés. Ils sontdonc condamnés dès l’enfance à une vie de misère.

DES CONDITIONS DE VIE INACCEPTABLES

EXPROPRIATIONJusqu’à il y a quelques dé-

cennies, les Yakye Axa selivraient à leurs activités

traditionnelles,chasse, pêche, api-culture, vitales poursauvegarder leurmode de vie auParaguay. Puisleurs terres ontété attribuées àdes propriétaires

terriens et ils enont été chassés.

EXPLOITATIONCertains d’entre eux ont

accepté de travailler commeagriculteurs ou serviteurs pour

le compte de ces nouveaux proprié-taires, plutôt que se laisser mourir de faim. Les sa-

laires sont très faibles, insuffisants pour faire vivre leursfamilles.

PERTE DE L’IDENTITE CULTURELLECes familles ont ensuite été déplacées en 1988 vers lenord du Paraguay, dans la région de Chaco, dans le cadred’un programme de réinstallation organisé par l’Eglise.Malgré ce programme, elles se sont trouvées dans l’impos-sibilité de conserver leur mode de vie traditionnel. Petit àpetit, leur culture spécifique s’est désagrégée.

« Depuis 20 ans,nous luttons

pour récupérernotre terre an-cestrale. Nousvivons au bordde la route et

nos conditionsde vie sont trèsprécaires. Nousavons besoin de

la solidaritéd’Amnesty et deses membres. »

José Gonzalez,Sawhoyamaxa.

Les droits humains sont indivisibles : l’absence del’un d’entre eux entraîne une privation de droits encascade. Droit à la propriété, droit à un travail dé-

cent, droit à l’alimentation, aux soins de santé, àl’éducation,… pouvant parfois entraîner la mort !

Amnesty ne peut accepter que des communautés en-tières soient tenues à l’écart des droits réservés à

l’ensemble des citoyens d’un pays.

Paraguay

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E N S E M B L E

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Depuis novembre 2008, les Saw-hoyamaxa et les Yakye Axa ont de-mandé à Amnesty International de

les soutenir dans leurs revendications.

Amnesty met toute son énergie en œuvrepour venir en aide à ces populationsindigènes dont de nombreux droits sontbafoués. Elle a mobilisé ses chercheurs,fait connaître la situation de cescommunautés dans le monde entierpour que s’insurgent tous ceux quirefusent les situations dramatiques oùles droits les plus importants sont

ignorés, quel que soit l’endroit de laplanète.

Des milliers de lettres de soutiencommencent à affluer des quatre coinsdu monde. Des lettres de protestationaussi, adressées aux autoritésparaguayennes.

Avec détermination et persévérance, lessympathisants d’Amnesty se battrontjusqu’à ce que ces communautésindigènes retrouvent leurs terres et cemême si le Congrès du Paraguay a rejeté

il y a quelques mois le projet de loi duPrésident visant à rendre ces à leurspropriétaires d’origine.

Tous ensemble, nous avons le pouvoir dechanger les choses.

ENSEMBLE, EXIGEONS LA

DIGNITÉ !

Amnesty International est un mouve-ment mondial réunissant des personnesqui défendent les droits humains uni-versellement reconnus de tous les indi-vidus. Révoltés par les atteintes aux

droits humains mais animés par l’espoird’un monde meilleur, nos sympathisantsse mobilisent pour améliorer la situationen matière de droits humains en me-nant campagne et en faisant appel à la

solidarité internationale.Prix Nobel de la Paix en 1977, AmnestyInternational réunit plus de 2,7 millionsde membres et cotisants dans plus de150 pays.

Édition spéciale de Libertés!, réalisée par le programme Collecte de Fonds • Rue Berckmans 9 – 1060 Bruxelles • Tél : 02 538 81 77 Fax : 02 537 37 29 • Éditrice responsable : Christine Bika • Supervision : Jean-Marie Pierlot • Rédaction : Jean-Marie Pierlot • Photos : Amnesty international • Graphisme : Vincent Rifflart

Amnesty InternationalBelgique francophone9, rue Berckmans - 1060 BruxellesTel: 02/538.81.77www.amnesty.be

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Libertés!

CE QUE VOUS POURREZ CHANGER AVEC AMNESTY INTERNATIONAL

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