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Yom Kipour - AhareiMot En introduction à l’étude de la Parashah je rappelle un des grands principes qui nous a servi de fil conducteur depuis le début de la semaine sur la Teshouvah. Le thème de la Parashah est celui de la liturgie de la Kaparah, de l’expiation, du jour de Kipour. Le terme de Kaparah a d’abord deux sens fondamentaux en hébreu. C’est d’abord l’expiation et c’est ensuite le pardon. Ces deux sens sont intimement liés dans la racine hébraïque. Etymologiquement la racine hébraïque Lekhaper signifie « recouvrir ». La notion qui apparait là est qu’il y a une liturgie qui permet de recouvrir la faute, de la cacher. Et c’est le début de cette liturgie, et ensuite comme nous le verrons dans le texte, de s’en purifier, et d’évacuer toute trace de ce qu’a pu être l’atteinte de quelque faute que ce soit qui aurait été faite dans le courant de l’année avant le jour de Kipour. Un des principes de cette étude c’est le fait que cette liturgie de l’expiation du jour de Kipour est collective. Cela veut dire qu’au-delà de la notion de responsabilité individuelle apparait la notion d’une conduite, d’un comportement, par rapport à la faute et au repentir qui est d’ordre collectif. Au début du séminaire j’avais insisté sur ce point : Il y a dans l’identité de chaque membre du peuple d’Israël par rapport à notre sujet, deux niveaux qui sont étroitement liés et qui s’identifie dans la personne de chacun, mais que pour l’étude de ce problème je vais essayer de distinguer : D’une part, il y a le niveau de l’identité strictement individuelle que chacun est seul à être, et à vivre et à pouvoir effectuer. Et d’autre part, il y a le niveau de notre insertion individuelle à l’identité collective d’Israël. Nous l’avons étudié dans différentes dimensions, je n’y reviendrais pas en détail mais j’en rappelle le principe. 1

Yom Kipour Rav Manitou

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Enseignements sur la fête de Yom Kippour du Rav Léon Askénazhi dit Manitou.

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Yom Kipour -AhareiMot En introduction ltude de la Parashah je rappelle un des grands principes qui nous a servi de fil conducteur depuis le dbut de la semaine sur la Teshouvah. Le thme de la Parashah est celui de la liturgie de la Kaparah, de lexpiation, du jour de Kipour. Le terme de Kaparah a dabord deux sens fondamentaux en hbreu. Cest dabord lexpiation et cest ensuite le pardon. Ces deux sens sont intimement lis dans la racine hbraque. Etymologiquement la racine hbraque Lekhaper signifie recouvrir. La notion qui apparait l est quil y a une liturgie qui permet de recouvrir la faute, de la cacher. Et cest le dbut de cette liturgie, et ensuite comme nous le verrons dans le texte, de sen purifier, et dvacuer toute trace de ce qua pu tre latteinte de quelque faute que ce soit qui aurait t faite dans le courant de lanne avant le jour de Kipour. Un des principes de cette tude cest le fait que cette liturgie de lexpiation du jour de Kipour est collective. Cela veut dire quau-del de la notion de responsabilit individuelle apparait la notion dune conduite, dun comportement, par rapport la faute et au repentir qui est dordre collectif. Au dbut du sminaire javais insist sur ce point: Il y a dans lidentit de chaque membre du peuple dIsral par rapport notre sujet, deux niveaux qui sont troitement lis et qui sidentifie dans la personne de chacun, mais que pour ltude de ce problme je vais essayer de distinguer: Dune part, il y a le niveau de lidentit strictement individuelle que chacun est seul tre, et vivre et pouvoir effectuer. Et dautre part, il y a le niveau de notre insertion individuelle lidentit collective dIsral. Nous lavons tudi dans diffrentes dimensions, je ny reviendrais pas en dtail mais jen rappelle le principe. Or, ce qui est frappant cest que les textes de la liturgie que nous allons tudier mettent laccent sur le fait que cette liturgie de lexpiation est essentiellement dordre collective. Le point qui nous avait le plus frapp, cest que tout ceci dpend et est reli la conduite du repentir. Cest la notion de la Teshouvah: on se situe essentiellement dans Asseret Yemei Teshouvah - - qui sont entre Rosh Hashanan et Kipour. A loccasion de la soire de Hoshanah Raba jaurais loccasion de faire une rcapitulation de la liturgie de tout le mois de Tishri, mais pour le moment la notion principale est celle de la Teshouvah. La Teshouvah que lon traduit donc par le repentir qui est une condition sine qua non de la possibilit de lexpiation et donc du pardon. Il y a donc un lien trs troit que nous allons dailleurs tudier avec un verset trs prcis de notre Parashah. Et le fait qui nous tait apparu: par rapport cette possibilit de cette Teshouvah et donc de lexpiation, et donc du pardon, et cet ensemble permet le fait que la Torah puisse tre reue, la tradition de la Torah, cest que le salut de lhomme dpend de la conduite par rapport la loi morale. Ceci ne peut fonctionner, tre bas, avoir une effectivit, que si lexpiation des fautes est possible. Nous avons vu que le Hidoush de la Torah ce sujet cest que la Teshouvah soit possible. Je rsume ce point: Nous avons vu que pour la pense naturelle, pour la conscience naturelle et cest le cas fondamentalement pour toutes les traditions en dehors de la la tradition de la Torah et de la rvlation prophtique hbraque la notion de Teshouvah est invraisemblable et impensable et ne peut tre vcue, effectue. Depuis que la Torah a t rvle, depuis que lenseignement de la Bible en gnral et pas seulement travers le judasme mais travers tout ce que lhistoire de la rvlation elle-mme depuis le temps des hbreux, a eu une influence sur la culture universelle, alors on trouve en dehors dIsral les catgories du repentir, mais cest par le fait quon la reu de la rvlation biblique. Il y a un Hidoush de lenseignement de la Torah que la Teshouvah est possible. Et la pense naturelle, pour des raisons que nous avons tudi en dtail ne connait pas cette notion. Cest la raison pour laquelle le judasme est la seule tradition pour qui le salut religieux et le problme moral sont troitement lis. Le Hidoush de la Torah par rapport au problme de lexpiation et du pardon cest que le repentir soit possible. La caractristique du judasme comme religion et comme liturgie par rapport toutes les autres religions, y compris celles qui se rclament de la Torah elle-mme - je pense au christianisme dun ct dans toutes ses nuances et lislam de lautre dans toutes les siennes - ne comportent pas cette dfinition que le salut religieux de la crature dpende de la conduite morale. Il y a une tout autre stratgie religieuse et spirituelle qui vise ce que lon appelle le salut. Cela ne signifie pas que dans ces religions les hommes de pit soient immoraux, en dehors du souci moral. Mais le souci moral pour eux ne sidentifie pas du tout avec le problme du salut religieux. Cest reli je dirais en parlant essentiellement de la tradition chrtienne, je pourrais vous citer de grands ecclsiastiques qui le disent en clair et en cela ils sont chrtiens essentiels, la thologie dans la tradition chrtienne ne se base pas du tout dans la dfinition du salut sur le problme moral. Cela ne signifie pas que le chrtien soit immoral, mais que sa proccupation du salut est amorale, en dehors du souci de la moralit. Cest un sujet pour lui-mme. Nous allons tudier un premier texte sur un des versets de notre Parashah qui va montrer quel point la tradition talmudique a tenu mettre en vidence cette notion que je rsume maintenant. => Dune part, lexpiation ne peut pas se borner tre individuelle, mais il y a une ncessit de liturgie de lexpiation lchelle collective. => Et dautre part, il y a un Hidoush, quelque chose de nouveau qui apparait dans lexprience religieuse dont les grands initis des gnrations passes, auxquelles la Torah fait allusion dans son rcit des gnalogies depuis le premier homme, avaient intuition et pressentiment, mais cest une rvlation de la loi de Mose que la Teshouvah est possible. Aharei Mot Chapitre 16 verset 21: A un certain moment du dtail de la liturgie de lexpiation du jour de Kipour, et il sagit de la crmonie du sacrifice du bouc missaire Sar laAzazel (dont la traduction de bouc missaire est pleine dimplication dantismitisme dans la littrature des nations lorsquelle parle dIsral, considre comme le bouc missaire de lhumanit). Le grand prtre ici va imposer ses deux mains sur la tte du bouc vivant. Il y avait deux boucs, lun est envoy au dsert, et lautre qui reste vivant et est sacrifi dans le camp. Cest la crmonie de la Smikhah. Le grand-prtre au nom de la collectivit dIsral va imposer ses mains sur le Sar, le bouc. 16:21 - , , -- , -- -; - , - Vesamach Aharon et-shtey yadav al-rosh hasa'ir hachay vehitvadah alav et-kol-avonot beney Yisra'el ve'et-kol-pish'eyhem lechol-chatotam venatan otam al-rosh hasa'ir veshilach beyad-ish iti hamidbarah. Et Aharon imposera ses deux mains sur la tte du bouc vivant Et il confessera sur lui Jemploie intentionnellement le terme de confession - Lehitvadot cela veut dire se confesser, avouer ses fautes cest la liturgie de la confession. Je suppose que vous tes un peu choqus dentendre ce terme classique du vocabulaire chrtien, mais jy reviendrais tout lheure pour rappeller quil y a dans la liturgie chrtienne normment de choses imites du judasme. Et ce nest pas une raison parce que les Goyim nous ont emprunt un certain nombre de valeurs quil faut sen mutiler. Et le terme de Vidou qui se traduit littralement par laveu renvoie au verbe Lehitvadot qui signifie non seulement avouer de faon prcise le contenu de la faute qui a t faite, mais le comportement de laveu cest effectivement la confession. Cest--dire avoir le courage dexprimer et de confesser ce qua t la faute commise et pour laquelle on demande rparation et expiation. Cest ce mot de Vhitvadah Alav. -- , -- -; - , - et-kol-avonot beney Yisra'el pour toutes les fautes des enfants disral ve'et-kol-pish'eyhem pour tous leurs pchs lechol-chatotam pour tous leurs pchs-fautes venatan otam al-rosh hasa'ir veshilach beyad-ish iti hamidbarah. Et ils les projettera sur la tte de ce bouc Et lenverra dans les mains dun homme en direction du dsert. A propos de lexpression vehitvadah: Notez dj que cela signifie dj quaucune liturgie de lexpiation ne peut tre effective, efficace, dans le pardon corollaire, sil ny a aveu Vidou. Un des exposs de la semaine a tudi cette question travers lenseignement de Mamonide. Il met bien en vidence que lessentiel de la Teshouvah cest le Vidou. Au point que Mamonide ne considre pas que le comportement de Teshouvah soit en lui-mme une Mitsvah, cest--dire que la Torah ne donne pas obligation de de se repentir, mais que la Torah onblige et institue que lorsquil y a repentir il y a obligation Mitsvah - davouer la faute, sinon le repentir nest pas autentifi. Mamonide considre que le comportement du repentir est conaturel lhomme de bonne volont. Et le comportement de repentir est conaturel lhomme que la Torah appelle Tsadik. Or, on considre que seul le Tsadik a en fait une faute. Que signifie ce terme de Tsadik dans cette expression? Il ny a vritablement faute dans le signe strict de Heth (qui est dabord le sens fondamental, les termes de Psha et Avon sont plus spcifis) que pour celui qui a reconnu lautorit de la loi comme telle. Cest cela la dfinition du Tsadik. Le Tsadik est celui dont lattitude systmatique de la volont est de prfrer se conduire daprs la loi plutt que contre elle. Cest celui dont la volont prfre systmatiquement le bien au mal. Et le Tsadik clair par la rvlation connait la table des valeurs, pour nous cest la Torah, et par consquent le Tsadik est celui qui est sensible lautorit de la Torah. De lui on dit quil y a une faute quand il y a une faute. Quelquun qui nest pas Tsadik dans ce sens fondamental est hors-la-loi, dans une conduite de perversion, ce qui est autre chose, cest pire dun certain point de vue. Il ny a pas faute dans le sens strict. Il ny a de faute que par rapport une conscience qui a t sensible lautorit de la loi. Et par consquent selon Mamonide sil en est ainsi et sil sagit dun Tsadik, alors la Torah na pas plaider comme obligation de se repentir sil y a faute parce que cest la conduite naturelle du Tsadik. On peut faire confiance au Tsadik que sil y a eu faute sa conscience ne le laissera pas en paix tant que lui-mme ne se repentira pas. Le grand principe de Mamonide par rapport ces catgories et sujets, cest que tout ce qui est comportement naturel nest pas objet dobligation de la loi. Un exemple: on ne trouve pas de commandement de se marier. Mais on trouve le commandement de comment se marier quand on se marie. Se marier, au niveau existentiel, le fait de faire couple est un comportement naturel, et la Torah ne va pas lgifrer l-dessus. Mamonide choisit cet exemple parce que de son temps il avait se mesurer avec des tas dattitude de tendances la superstition qui se rattachaient une espce de type de conscience superstitieuse selon laquelle tout ce qui arrive lhomme est fatalement prvu, impos, par la volont de Dieu. Cest une ambiance de lislam contre laquelle Mamonide devait se mesurer. Il donne pour exemple: si un homme contracte un mariage interdit cela voudrait dire que cela lui a t impospar Dieu lui-mme? Alors comment la Torah peut-elle interdire un mariage impos par Dieu lui-mme ? Cest un problme important remettre au point en mentalit juive: cette notion selon laquelle tout ce qui se passe dans notre existence est voulue par Dieu na pas du tout le mme sens quon lui donne habituellement: une fatalit impose priori. Je ne rentre pas dans ce sujet qui mrite dtre tudi et je vous en donne la source: cest au chapitre 8 des Shmonei Prakim du Rambam qui traite du problme de la libert o il donne prcisment cet exemple. Apparait le principe suivant: Tout ce qui est conduite naturelle ne peut pas tre lobjet dobligation de la loi, parce quon nest pas libre dans une conduite naturelle. On est libre dans la forme du comportement mais pas dans laccomplissement de la tendance. Pas dans le comportement lui-mme. Autre exemple: aucun commandement de manger mais de comment manger! Dans la thse de Mamonide, la Torah ne lgifre pas l o il ny a pas de libert. Sans libert, pas de responsabilit. Sans responsabilit, pas de place pour lobligation, de quelque niveaux que ce soit, moral juridique, lgal.... Mamonide considre que la Torah na pas imposer une Mitsvah de Teshouvah au niveau du comportement de la Teshouvah. Ce quelle impose cest le Vidou. Cest--dire que pour que la Teshouvah soit autenthique, il faut quil y ait aveu. La Mitsvah de la Teshouvah selon Mamonide est laveu. Ce que jai appell propos de ce verset, la confession. Je continue sur ce verset. Je voudrais vous citer un texte du Talmud Yeroushalmi Massekhet Shavouot chapitre 1 Halakhah 5 qui appuie ce que jai dit prcdemment en rsumant lintroduction gnrale que la Teshouvah est un Hidoush de la Torah. Mais retenez que la Teshouvah consiste essentiellement en la confession au moment du repentir. Q: Quid de la Mitsvah le commandement Perou ourbou? R: Oui il y a une Mitsvah de Perou Ourbou, cest une quesiton sa place, mais elle est dans la forme beaucoup plus que dans le... On rattache habituellement la Mitsvah davoir des enfants un autre verset qui nest pas un verset de la Torah: lo tohou beraa lashevet et Sarah. Et ce verset va aussi pour la femmme et pas seulement pour lhomme. Et le commandemnt de Prou ourbou qui va pour le couple (Vayomer lahem au pluriel) cest quil faut quil y ait Prou et Rbou et dans lordre: Prou avant Rebou. Prou pour le Zakhar et Ourbou pour la Neqevah. La Gmarah demande si cette formule Perou Ourbou - croissez et multipliez est la bndiction donne lhomme? ou bien est-ce quIl les a bni cest--dire les rendus fcond et que puisquils sont dans le cas naturel dtre fcondsVayibarekh otam cela veut dire quils ont des enfants? Puisquils sont dans le cas naturel dtre fconds ils reoivent le commandement de Prou ourbou?La Gumara conclut comme vous lavez dit que cest une Mitsvah et non pas une Brakhah. Rappelez vous le verset: Et Dieu les bni et leur dit Croissez et multipliez! Est-ce que le Croissez et multipliez!cest la bndiction que Dieu leur a donn? En hbreu cela ne marche pas: cela voudrait dire: Et Dieu leur a dit: Que Dieu vous bnisse!. Il les a bni en hbreu cela veut dire Il les a rendu bnis, fconds. Et donc leur situation naturelle, leur nature, est dtre fcond et alors il y a Mitsvah Prou Ourbou. La Gumara tabli quil faut que ce soit un garon et une fille pour que la Mitsvah soit accomplie. Cela va dans normment de dtail de Halakhah. Il y a Mahloquet entre Beit Hillel et Beit Shama. Beit Hillel demande un garon et une filles et Beit Shama deux garons et une fille. Je reviens au sujet: Dans tous les cas, cest dans la forme de la Mitsvah que la Torah lgifre toujours. Si vous voulez, il y a dans chaque Mitsvah llan et la forme que llan doit prendre. Or, cet lan nous est donn par la sanctification du fait que nous sommes cet Isral qui a reu les Torah et les commandements. asher kideshanou bemitsvotav vetsivanou qui nous a sanctifi par Ses commandements et nous a ordonn Et la Mitsvah vient aprs la Qdoushah. Cela se rattache la thse de Mamonide. Je reprends la formule asher kideshanou bemitsvotav , cest une chose, et puisque nous sommes Qdoshim par ces Mitsvot, alors Tsivanou. Je rsumerais de la manire suivante: Au fond que veut nous dire la Torahen nous donnant Sa loi ? Elle veut nous dire: Fait le bien, ne fait pas le mal. Mais si la pulsion faire le bien ne vient pas de moi la Torah na rien me dire. La Torah ne parle qu un homme qui veut faire le bien et ne pas faire le mal, et elle indique quel est le bien faire et le mal ne pas faire. Llan est premier et la Torah lgifre dans la forme de cet lan. Et comme nous ne sommes pas capable dtre la hauteur de cette identit dIsral au niveau Mose qui a reu la Torah, alors la Torah nous explique aussi quel est le bien quil faut faire en nous expliquant la manire de le faire. Mais son objectif et de nous dire comment faire ce quelle demande beaucoup plus que de nous imposer tre ce quil faut tre dans cette formulede lhomme qui veut faire le bien et ne pas faire le mal. Il y a un nombre plus grand de commandements ngatifs que de commandements positifs. Un enseignement qui ressemble la Hassidout dit que la Torah considre quelle doit plus nous aider nous expliquer le mal quil ne faut pas faire plutt que de nous expliquer le bien quil faut faire. Parce quIsral est cens connatre par lui-mme plus le bien quil faut faire. Le mal quil ne peut pas faire, comment pourrait-il le savoir? Vous voyez comment la Torah est optimiste! Alors la Torah le lui explique Jai insist sur le fait de dire que cest la doctrine de Mamonide. Celle de Nahmanide par exemple est tout fait diffrente. Nahmanide pense quil y a une Mitsvah de la Torah qui oblige celui qui a fait une faute faire Teshouvah et oblige de faire le Vidou pendant quil y a Teshouvah. Il y a une pdagogie diffrente. Expliqu dans les termes suivants: Lenseignement de Mamonide est trs aristocratique. Il parle de celui qui est au niveau le plus lev didal. Un homme normal est comme Mamonide. Mais Nahmanide soccupe des hommes tels quils sont par lobligation. Pour Nahmanide il faut aider lhomme tel quil est par lobligation. Cest de la pdagogie beaucoup plus que de la loi. Si on naide pas la consience par la consigne, elle nest pas aide. On peut dire de la thse de Nahmanide est un Hidoush alors que le Pshat de la Torah cest plutt la thse de Mamonide. Si nous tions comme il faudrait tre, on na pas nous dire ds quil y a faute: Repens-toi!. Seulement Nahmanide prend les juifs comme ils sont et estime ncessaire lobligation de laTeshouvah sinon peut tre ne feront-ils pas Tshouvah.... Q: quand les Juifs ne sont pas mrs mentalement, quelle est leur obligation vis--vis des commandements? R: Pas mrs mentalement la formule est trop vague: il y a une formule trs prcise pour la Halakhah: le Shoteh nest soumis aucune obligation. Pas mr mentalement cest vague il y a tous les niveaux. Il y a des critres dans la Gumara, alors il faut faire un diagnostic pour savoir sil sagit vraiment dune dficience mentale telle quil est ou non hors-la-loi. Cest un pricinpe important: chaque fois que vous rencontrerez la position de Mamonide dans ce genre de problmes: Mamonide est trs aristocratique, il a une morale aristocratique, il parle pour des hommes idaux notre sens mais qui pour lui sont les hommes normaux. Parce quil parle au niveau o la Torah a parl Mose. En particulier sur le problme de la libert, le postulat de Mamonide cest que lhomme est libre. Or, nous savons trs bien que nous ne sommes que quasi-libres. Et chacun son niveau est conditionn de faon infinie. Mais Mamonide parle de lhomme tranquillement comme si cela allait de soi que lhomme soit libre, parce quil parle de lhomme normal. Se rappeler que Mamonide tait mdecin et savait de quoi il parlait lorsquil parlait de la nature humaine, la psychologie y compris. A ma connaissance en tout cas, le premier grand livre de psychologie qui a t connu dans lhistoire de lhumanit, de manire aussi systmatis, cest les Shmonah Prakim du Rambam. La tradition dit quil la crit lge de 22 ans! Je reviens notre verset. Voici le texte du Yeroushalmi qui va mettre en vidence un fait que nous allons relier cette notionque cest un Hidoush de la Torah que la Teshouvah soit possible: Rabi Tanhoumah a enseign au nom de Reish Laqish: Au moment o Dieu a dit Mose vehitvadah alav et il fera confession Mose a chant un Psaume (un Psaume de reconnaissance le Psaume 110) Mizmor Ltodah, le Psaume lu dailleurs Rosh Hashanah. Todah Tvadah Ce nest pas la mme racine bien que trs proche Todah racine lodot - signifie une conduite daction de grce (cela veut dire merci comme en Espagnol gracias) Hitvadah- racine lhitvadot - reconnatre ce que lon a fait - cest laveu. Cette Gumara dans le Yeroushalmi met en relation le fait que lorsque Mose a entendu que le Vidou tait possible, cest--dire que la Teshouvah tait possible, alors il a entonn laction de grce de Mizmor Ltodah. Ce texte de manire trs directe met en vidence que cest dans la loi de Mose quil y a ce Hidoush dans lhistoire de lhumanit o lon a rendu la Teshouvah possible. Dans les conclusions du sminaire je reprendrais en hbreu ce point que jai commenc tudier en introduction du sminaire. Cest--dire que la pense naturelle ne connait pas la conduite du repentir et que cest une rvlation de la prophtie hbraque que le repentir soit possible. Quelques explications trs brivement ce sujet: il y a une raison dordre morale que lon retrouve dans les mentalit juridiques et lgales chez toutes les nations, et une raison dordre logique. 1- La raison dordre morale, cest que la pense naturelle qui ne prend comme critre de loi pour la socit que la lgalit considre comme injuste le fait quune faute ayant t faite, elle puisse tre expie et pardonne. Si la socit au niveau du problme moral ne devait fonctionner quau travers des catgories de la lgalit, ces notions qui ont mis des sicles la suite de limprgnation de la bible dans luniversel humain comme la prescription, les circonstances attnuantes... ont fini par imprgner la mentalit des codes que nous connaissons, cest impensable pour une intelligence qui considre la morale uniquement daprs des critres intellectuels et logiques. Parce que si une faute a t faite la logique demande quelle soit pay et quon soit puni. Lide quon puisse tre pardonn vient dailleurs. Ce nest plus du droit. En particulier cette mentalit qui est un problme pour la socit isralienne: le droit qui se fait prendre pour le moral. On cherche savoir ce qui est lgal avant de savoir ce qui est moral. Et le droit pour la tradition talmudique protge le moral. Alors que dans beaucoup de constitutions le droit soppose au moral. Vous avez en tte ce qui sest pass ces jours-ci avec le Gabats: on se proccupe de savoit ce qui est Houki ou pas Houki... Le vrai problme est de savoir o est le Tsedek! Voil cest trs important que ce soit Hok sinon il y a un dsordre intellectuel et de sensibilit absolu: chaque individu aurait une sensibilit diffrente du point de vue de sa perception de la valeur morale. Il faut quil y ait un droit collectif. Mais le postulat de la Torah cest que le droit doit sidentifier avec le moral. Et il ne peut pas y avoir de valeur de lgalit en soi: une lgalit qui nest pas la lgalit de la moralit devient nfaste. Cest la dfinition mme du droit romain: la lgalit qui est la valeur morale. Alors que pour la conception juive de ce problme, cest la moralit qui doit tre lgale. Et vous voyez que lorsque cette mentalit lgaliste envahie la socit juive cela veut dire que cest une mentalit trangre qui envahit la tradition juive. Le grand paradoxe cest que les chrtiens qui sont prcisment les hommes du droit romain accusent les pharisiens dtre des lgalistes. Alors que ce sont les jsuites qui sont des lgalistes. Sans rvlation, si nous tions livrs la force de notre intelligence, la plus sophistique soit-elle, livre elle-mme sans clairage de la rvlation prophtique, alors la notion du repentir nous apparatrait comme injuste et immorale. Si la morale ne se basait que sur la logique la notion de Teshouvah serait immorale. Des grands hommes ont des mentalits de ce type dans la culture occidentale: on peut arriver ce paradoxe que ce qui nest pas lgal mais moral est dsign comme immoral parce que illgal... Et linverse: ce qui est immoral est jug comme moral parce que lgal... 2- La 2me difficult est dordre intellectuelet logique : cest que la pense naturelle se heurte une difficult avec la Teshouvah: pour que la notion soit pensable il faudrait que le temps soit rversible. Il faudrait revenir au pass pour faire rparation de ce qui a eu lieu dans le pass. Or, nous vivons dans un monde o apparemment le temps est irrversible. En tout cas le temps rel. Le temps de la vie intrieur peut paratre comme tant rversible. Cest en tout cas la sensibilit hbraque et la seule langue qui possde cette catgorie de la rversibilit du temps est lhbreu. Il y a une rgle grammaticale, qui est plus quune rgle grammaticale, qui fait quun pass peut sinverser en futur et un futur peut sinverser en pass. Il y a normment dexempe, trs important, denseignement du Talmud ce sujet. Des expressions comme Vayhi- indique un futur transform en pass, ou Vhayah - un pass transform en futur nexistent quen hbreu. Il y a dans lidentit et la conscience hbraque la capacit dinverser les contraires au niveau des catgories du temps. Alors on comprend pourquoi cest lhbreu qui a pu recevoir la Torah parce que lhbreu est sensible la possibilit de la Teshouvah. Pour la pense naturelle au niveau des autres nations on ne peut pas avoir le courage de recevoir la Torah. Cf. ce Midrash indiquant que Dieu a propos la Torah toutes les nations qui ont toutes refus tour tour, chaque fois cause dun argument spcifique dincompatibilit avec une interdiction prcise de la Torah. La question qui se pose immdiatement: quid de la Teshouvah? Le Midrash met bien en vidence que lidentit des nations auxquelles il fait allusion est telle que la lventualit de Teshouvah ne peut pas leur venir lesprit, sinon elles auraient accept de suite la Torah. Ce Midrash est difficile: est-ce qua priori Dieu ne connaissait pas leur identit et leur raction prvisible? Pourquoi leur proposer? La rponse du Talmud (Avodah Zara 3) est gniale: pour viter quau jugement dernier ils argumentent que la Torah ne leur a pas t propose... Q: Quid du Midrash qui dit que la Torah fut impose aux Bnei isral? R: Ce Midrash se base sur le verset: Et ils se rassemblent au pied de-sous (Tahat) la montagne Le Midrash dans le trait Shabat dit que cela apprend que Dieu a soulev la montagne sur eux en leur disant: soit vous acceptez la Torah, soit cest ici votre tombeau. Mais dans le texte juste avant un verset prcise que le peuple a accept. Alors la vraie question cest de savoir pourquoi Dieu la leur impose puisquils lont accepte? Puisque le peuple est prt accepter pourquoi la lui imposer? Dieu a voulu que ce soit impos! Le Maharal rsoud le paradoxe en donnant lexemple du mariage: on ne marie que des fiancs. Les fiancs se fiancent librement mais on les marie par contrat quon impose qu ceux qui sont prt accepter. Mais une fois quils y sont prts on leur impose, pour que ce ne soit plus soumis au caprice, tout simplement. Le mariage est impos aux fiancs, mais on ne limpose qu des fiancs. Q. Il ny a pas vraiment de libre arbitre alorsdans ce mariage ? R: Le libre arbitre est au temps des fianailles. Et une fois que Dieu est sr que les fianailles sont de vraies finaailles, Il impose le mariage. Lexpression en hbreu Messirah LaHoupah: cest trs dur. Pris au pige. Comme Il a retourn le Sina. Je relie cela un verset de Jrmie: Cest la difficult de la Teshouvah: il faut revenir en arrire et on sait trs bien que mme si le temps intrieur est rversible, il y a la mmoire. Et une fois que la faute a eu lieu la mmoire fait que le remords est ternel. Je ne pourrais jamais oublier. Le verset de Jrmie dit ceci: -- , Zakharti lakh hessed neourayikh ahavat keloulotayikh lekhtekh Dieu dit Isral: Je me souviens pour toi de ta fidlit de ta jeunesse De lamour de tes fianailles... Au temps o tu tais fianc, et au temps o tu tait libre, le jour o tu tais sincre, tu as mrit. Dieu se souviens de ces jours-l.Pour ceux qui ont eu lexprience du mariage il est bien vident que les rapports dun poux et dune pouse aprs le mariage sont tout fait autre aprs le mariage. Au temps des fianailles, il y a videmment libert absolue. Cest librement quon sengage. On se donne sa foi. Cest ce qui est arriv au Sina. Il y a eu le temps des fianailles. Alors Dieu a impos le mariage. Le Midrash que jai cit avant sur le fait que Dieu propose la Torah aux nations nest pas du tout contradictoire avec celui-ci. Mais le Midrash explique quavant de sadresser finalement Isral pour la Torah au Sina, Dieu a fait le tour des nations. Le Midrash met en vidence les familles de la terre proches dIsral parce que ce sont les anciennes familles de la famille dAbraham. Devarim-haazinou 33:2 , -- Vayomar Adonay miSinay ba vezarach miSe'ir lamo hofia mehar Paran Il (Mose )dit: "L'ternel est apparu du haut du Sina, a brill sur le Sir, pour eux! S'est rvl sur le mont Pharan Et la question pose partir de la Guemara de Avoda Zara 3: Dieu savait trs bien que les Goyim ne sont pas Isral et quils nont pas la catgorie de la Teshouvah et donc quils ne peuvent pas recevoir la Torah! Ils ne peuvent pas confier leur sort ce risque qu la premire faute ils seraient damns, puisquils ne matrisent pas la catgorie de la Teshouvah. Ils ont donc peur de la loi. Vous voyez pourquoi la loi chez les Goyim a un tout autre sens que celui quelle a en Isral. La loi en Isral, la Torah, est la clause du salut. Alors que pour les Goyim la clause du salut repose sur des stratgies religieuses, en gnral magiques par rapport notre conscience hbraque. Il ny a qu voir le christianisme et par quelle stratgie magique les chrtiens sont sauvs. Une stratgie dailleurs pouvantable. Il faut communier avec le plus grand crime quil puisse y avoir au monde: le pre qui tue son fils! Et quel pre et quel fils? Dieu le pre et Isral! Tout cela par impossibilit dadmettre la tradition juive normale que cest par la Torah quon est sauv. Pourquoi? Parce quil manque la catgorie de la Tshouvah! La notion de la loi chez les Goyim existe et est importante, mais cest le Derekh Erets en hbreu. La politesse dans son sens grec. La conduite dans la polis, la vie dans la cit. La civilit, la politesse, la convivialit. Cest cela la loi chez les Goyim cit. Les normes (norma en latin, nomos en grec) ce sont les coutumes. Les coutumes riges en lgalit. Alors que pour Isral, la Torah est la loi rvle par le Crateur pour le salut de la crature. Ce qui diffrencie Isral des autres dans ce problme cest la catgorie de la Teshouvah. Cest pourquoi jai voulu mettre en vidence ce verset et la citation du Yroushalmi: Lorsque Mose entend que le Vidou est possible alors il chante Mizmor Ltodah. Cela veut dire quil y a un Hidoush qui se passe dans le monde ce niveau. Je vais vous citer maintenant un psaume:; Le Psaume 51 est trs important dans la liturgie de la Teshouvah. Et dans ce Psaume, il y a en particulier le verset (51:17) de , ; , Seigneur, puisses-tu mouvrir les lvres, pour que ma bouche proclame tes louanges! Cest un Psaume qui se relie notre problme, et on y trouve le verset suivant, le verset 15. ; , Je voudrais enseigner tes voies aux pcheurs, afin que les coupables reviennent toi Je commence par le verset 13 pour que ce soit bien clair: Dans ce Psaume voil ce que dit David: - ; , - . Ne me renvoie pas de devant ta face... Par postulat du contexte, David avait fait une faute. Et il dit : Verset 18: , - ; , . Car tu nagrerais pas un sacrifice, quand bien mme je le ferais, un holocauste tu ne lagrerais pas. David est dans un cas o le sacrifice est impossible. Alors il demande le pardon par la Teshouvah. Ici il y a un problme trs prcis. Sil sagit dune faut volontaire, le sacrifice nest pas efficace. Il faut dabord quil y ait Teshouvah et ensuite, il y a lexpiation. Mais le sacrifice lchelle collectif, celui que le prtre ou le grand-prtre fait pour lensemble de la collectivit expie les fautes involontaires. Tehilim 51:13-15: ; , - Ne me renvoie pas de devant toi ne me retire pas ton esprit de saintet. (le rouah haqodesh lavait quitt) , ; . Rend-moi la joie de ton salut Et gratifie-moi de linspiration gnreuse. ; , Jenseignerais aux fauteurs tes voies et les pcheurs feront Teshouvah vers toi. Tous les commentateurs sur ce verset 15 lexplique de cette manire: Le pch de David est rendu public afin que lhumanit sache que la faute de lindividu peut tre pardonne. Cela veut dire quil y a l un enseignement qui met en vidence que le monde entier a besoin de savoir que la faute de lindividu peut tre pardonne. Cela se rattache ce quon vient dapprendre: Il y a un Hidoush dans lhistoire de la rvlation de la Torah: il faut que lhumanit apprennne que la faute peut tre pardonne, que la Teshouvah puisse tre efficace. Et cest ce que dit David: Pardonne-moi pour que jen tmoigne vis--vis des pcheurs, alors ceux qui font des fautes feront repentir... Pourquoi ne faisaient-ils pas repentir? Parce que cela leur tait impensable, impossible, invraisemblable. Dans cette mme Guemara Shabat de la mme manire, la faute de la gnration du dsert a t dvoile pour que le monde entier sache que la faute dune collectivit peut tre pardonne. Et la faute de David a t dvoile pour que le monde entier sache que la faute de lindividu peut tre pardonne. Nous y sommes telllement habitus en raisons des 4000 ans dducation biblique (Kipouretc.) que lon ne peroit plus ce Hidoush que la Talmud de Jrusalem avait enseign: quand Mose a entendu quon pouvait se confesser, alors il a chant des actions de grces: enfin la reception de la Torah est possible! Le Talmud dit: la gnration du dsert ntait pas apte cette faute! Pourquoi la-telle faite? Et cest l quest ltude: pourquoi la-telle faite ou bien pourquoi la Torah a-telle rvl quelle la faite? Cest pour quon apprenne que mme si une collectivit faute elle peut tre pardonne! De la mme manire ntait pas voue une telle faute invraisemblable. De nouveau cest la mme tude: Pourquoi David, le grand Tsadik, fait une telle faute? Pourquoi la Torah la dvoile telle? Cest pour quon apprenne que lorsquun individu fait une faute, il peut tre pardonn! Il y a vraiment l un Hidoush de lenseignement de la Torah, qui est accroche sur ce verset o il y a le mot Vehitvadah. Q: idem pour la faute de Mose? R: personne ne sait quelle faute il a faite. Tout le monde croient connaitre la faute lorsquils disent quil a frapp le rocher au lieu de lui parler La Torah dit: parce que vous ne mavez pas sanctifi aux yeux des Bnei Isral au moment de cet pisode o la Torah raconte que Mosheh a frapp le rocher au lieu de... Jouvre une parenthse l: Dieu ne lui reproche pas davoir frapp au lieu de parler, dautant plus que la premire fois il lui a demand de frapper le rocher. Dautant plus quen hbreu cest la mme racine qui veut dire frapper et parler. Mdaber Mamonide dit que cest dans le fait que Mose se soit mis en colre que consiste sa faute. Cette thse de Mamonide est une thse classique. Opn la retrouve dans les Shmonei Prakim. Beaucoup de citations dans la Guemarah expliquent que la colre fait vanouir la rvlation, la lucidit, le Rouah HaQodesh, linspiration...etc. Et Mamonide cite cela de faon extrmement circonstancie. Je me souviens dun enseignement du professeur Baruch qui citait cela en disant quil y a parfois de saintes colres qui sont tout le contraire dune faute. Le professeur Baruch expliquait que cette explication de Mamonide narrivait pas lucider compltement la question quil avait lui-mme pose. Quelle est cette faute de Mose qui lempche dentrer en Erets Isral? La rponse est ainsi: Chaque fois que le peuple avait fait une faute, Mose intercdait et obtenait le pardon divin. Cette fois-ci, il nintercde pas et qualifie le peuple de rebelles. Cela signifie que Mose ne peut plus tre le dirigeant du peuple, il est trop haut pour eux et na plus la patience quil faut pour les supporter. Et donc il doit donner le relai un Mose plus bas qui sappelle Josu. Ce nest pas du tout une faute de Mose mais cest que son niveau est trop haut pour le peuple. Or, cela se passe au moment o Isral va entrer en Erets isral. Le peuple au niveau du Sina est trs haut aussi haut que Mose et il faut quil descende et descende pour entrer dans lhistoire. Josu prend le relai car Mose nest pas fait pour cela. Les commentateurs de la Kabbalah soulignent le fait que cette fois-l Mose na pas pri! Dieu dit alors: ce nest pas toi qui les fera entrer si tu ne peux plus prier pour eux... Il faut se mettre la place de Mose: un moment il a dit Da!. Mose plus tard dans Devarim, a cru lannulation de la Gzeirah parce que Dieu lui a demand de diriger la conqute de la transjordanie en dea du Jourdain. Et comme la transjordanie un certain niveau fait partie dIsral il a pens que la Gzeira avait t leve. Pourquoi pas aussi la Cisjordanie... Midrash de Bezot HaBrakah: Au moment de rendre son me lme de Mose refusa de quitter Mose. Le Midrash raconte le dialogue entre lange de la mort et lme de Mose, et elle lui dmontre quil na fait aucune faute. Elle se compare aux mrites de tous les grands qui ont chacun leur dfaut, et lange de la mort ne sait quoi faire. Cest Dieu lui mme qui sadresse Mose: - Tu as faut en tuant lgyptien! - Moi, jen ai tu un, et Toi Tu les a tu tous! - Oui, mais Moi Je peux les ressuciter, pas toi... Alors Mose a dit ah! et son me est partie, cest la version sfarade. Dans la version ashknaze il a dit oh!... Si on rflchit ce Midrash on saperoit quun thme inattendu apparait: cest la condition du salut dIsral.Mais voil quil y a une clause encore beaucoup plus profonde: tant donn que la condition du salut dIsral cest la disqualification de ce qui tait la civilisation antrieure, alors ce nest pas Mose qui a t celui qui fait sortir Isral dEgypte qui peut les faire rentrer en Isral. Il faut un Mose de lhistoire qui sappelle Josu et non pas un Mose du dsert qui sappelle Mose. En ralit il ny a pas eu de faute de Mose. Ce nest pas un Drash. Il est Ki Tov. Il y a une situation o ce nest pas une faute au niveau de lacte mais une faute au niveau de ltre. Ce nest pas sa faute que Mose soit Mose quand Isral est trop bas. On aborde un 2me sujet. *** Chapitre 16 verset 30. Verset qui va renforcer encore ce que nous avons vu et cest un verset important de la liturgie du jour de Kipour. 16:30 - , : , , , Ki-vayom hazeh yechaper aleychem letaher etchem mikol chatoteychem lifney Adonay titharu. Ki-vayom hazeh yechaper aleychem letaher etchem mikol chatoteychem lifney Adonay titharu. Car en ce jour-l (le 10 Tishri Yom Kipour) Sera expi-pardonn sur-pour vous (cest l que le principe du comportement collectif cette liturgie conduit ce que le jour expie pour vous...) Pour vous purifier (il y a plus que recouvrir la faute Kaparah il y a Taharah de la faute) De toute vos fautes Devant Hashem vous serez purifis. Il y a un vnement historique qui est le 10 Tishri au niveau de la gnration du dsert. Cest le jour o les 2mestables ont t rendues Isral. Les premires tant dtruites le 17 Tamouz. Ensuite il y a 40 jours o Mose prie pour que le Erev Rav soit pardonn et intgr Isral. On arrive au 1er Eloul. Et ensuite il y a 40 jours du 1er Eloul au 10 Tishri o ils reoivent les 2me tables. Et cest donc le 10 Tishri qua lieu lexprience dun vnement qui a fait comrpendre que bien quon reoive la Torah on nest pas perdu si la Torah est viole. La Kaparah reste possible. Do limportance du jour de Kipour pour la collectivit dIsral. A lchelle individuelle il est bien vident que la Teshouvah et la Kaparah peuvent se faire nimporte quel jour, mais la participation la liturgie collective le jour de Kipour fait que on est dans ce cas historique que le jour fait jouer le mrite de lvnement de ce jour-l. Lvnement du 10 Tishri cest que les 2me tables ont t rendues. Quelle est la diffrence entre les 1res tables et les 2mes tables? => Les 1res tables cest: Voici la Loi! Et celui qui viole cette loi a viol sa charte didentit et nest plus Isral! => Les 2mes cest: Voici la loi! Et celui qui aurait viol la loi par la faute peut tre rintgr dans lidentit dIsral. Les 2mes tables ont t rendues aprs la faute du veau dor. Grce au fait que le mrite de la Teshouvah tait rcapitul au niveau de Mose. Cest le grand prtre qui prend le relai chaque anne. Le rite collectif fait que cest le jour mme qui a ce pouvoir. Et je crois que instinctivement les Juifs ont compris cela. Mme ceux qui ne font plus rien ils sont les juifs de Kipour. Ils ressentent cela de manire plus profonde que jamais aucun enseignement ne peut enseigner avec des mots. Ils ressentent cela que l on est protg dans la mesure o lon est reli la collectivit le jour de Kipour. Quelques mots sur lensemble du texte: Il y a deux boucs et les deux sont sacrifis mais les deux de manire trs diffrente. Un dans lopprobre et le dshonneur, jett dans le dsert, et lautre avec lhonneur dtre le bouc de lexpiation dans le temple le Seder haAvodah qui est la liturgie la plus extraodinaire de toutes les liturgie de la Torah. On rcite un Moussaf de Kipour qui est le moment le plus exceptionnel de la Avodah de Kipour. Or, jai t tr impressionn par un article du docteur Isral Eldad, personnage important dans la pense juive traditionnelle. Il nest pas rabbin mais cest un grand penseur de la tradition juive isralienne. Il commence par mettre laccent sur une des ides que je vais analyser: le fait que le Vidou est dordre collectif et puis il dit quil manque dans ce Vidou au fond laveu essentiel que nous devrions faire aprs le bilan de 2000 ans dexil et cela continue. On na jamais demand pardon ni fait Teshouvah, on na jamais avou cette faute collective que pendant 2000 ans on tait en exil. Cela ma frapp parce que cest un enseignement du Talmud propos dun verset dIsae. Alors il a explique trs bien qu un certain moment lexil devient une faute. Et lexil devient alors la punition de lexil lui-mme. Comme il nest pas Dayan il peut se permettre de faire des sujets sur les Dayanim et il suggre quon ajoute dans le Vidou une phrase pour avouer quon a t en faute pendant 2000 ans pour ne pas vraiment revenir en Isral. Pendant tout le temps o ce ntait pas possible on tait cens tre sincre mais ds que cela est redevenu possible cela a dvoil qupon ntait pas tellement sincre que cela. Il explique avec des mots terrible quel point cest le plus grand crime que notre peuple a pu commettre sur lui-mme et cela a t pay de catastrophes pouvantables et cela continue... Il demande quon institue Kipour une liturgie pour avouer cela. Et il demande cela aux Talmidei Hakhamim dont cest le devoir de cet aveu. Cela ma frapp car javais un peu fait allusion cela sous une autre forme lors dune confrence prcdente. Cela ma donn lide de vous parler maintenant de ce que reprsente dans lenseignement dun Midrash cette dualit quil y a des 2 Srim, les deux boucs, les plus identiques possibles. Ce qui a t indiqu dans la confrence dhier par Marc Kujavski et que lun est envoy dans une histoire catastrophique alors que lautre vit la mme histoire mais dans lhonneur. Et cette histoire assume, lucide est dans lhonneur et l je commence dj interprter est expiatrice. Cest propos de lanalogie que le Talmud fait entre Pourim et Kipourim. Cest un problme que lon a surtout lhabitude dtudier Pourim. Je vous en signale simplement les dimensions du problme. Il y a selon le Talmud 2 ftes qui resteront la fin des temps: Pourim et Kipourim. Voyez le jeu de mot apparent: Kipour est comme Pourim. Cela studie. Surtout que Kipourim est un mot hbreu alors que Pourim nest pas un mot hbreu. Le mot hbreu est Goral. Pour est un mot persan. Au pluriel hbreu cela donne Pourim. Seulement on trouve le mot de Goral et dans la Maguilat Ester et propos de Kipour dans notre liturgie de ces deux boucs. On tire au sort celui des deux qui va tre envoy dans le dsert et celui qui va rester dans le temple pour le sacrifice dans lhonneur. A Pourim, la fte des sorts, Haman avait tir au sort le jour de la destruction dIsral. Ce terme de Goral est commun. Enseignement important: Depuis que le temple est dtruit, cest lexil qui assure la Kaparah quassurait le temple. Or, il y a deux manires dtre en exil pour Isral: => A la manire du bouc envoy dans le dsert: on ne sait plus o il est et il ne sait pas qui il est. Disons lexil des dix tribus perdus par exemple. => A la manire du bouc sacrifi dans le temple. Pendant la guerre et le temps du nazisme jai compris cela assez existentiellement. Quand le nazisme sest dclench, tous les Juifs ont t touchs. Tant les Juifs conscients que les Juifs assimils. Les Juifs assimils ont ressentis cela de manire beaucoup plus grave que les Juifs conscients. Pour les Juifs conscients ctait le paroxysme de choses familires qui font partie de lidentit dexil. Cest lexil que lon peut matriser parce que lon est conscient du sens de sa propre histoire. Mais pour un Juif assimil, cest le tragique au 13me degr. Pourquoi lui qui prcisment a tout fait pour lviter et en est atteint? Les Juifs assimils ont vcu cela plus tragiquement que les Juifs pieux. Et en particulier je me rappelle des pisodes en Autriche avec le nombre dintellectuels juifs qui se sont suicids. La communaut juive autrichienne a t trs assimile et a reu cela comme une espce de tragdie pouvantable. Finalement le Midrash dit que Haman narrivait pas trouver en jettant le sort un jour nfaste pour Isral pour latteindre car chaque mois de lanne avait le mrite dun grand Tsadik dIsral. Quand il est tomb au 14 Adar qui est le jour de la pleine lune du mois de Adar et cest le mois du dpart de Mose et cela lui a sembl le jour nfaste pour Isral. Mais il ne savait pas que cest le mme mois que Mose tait n et quil y a une permanence ternelle de la Torah de Mose en Isral. Il a pens lhistoire dIsral la manire de lhistoire des nations: naissance - apoge fin. Et il a cherch la fin et a cru la trouver en Adar, fin de lanne avant Nissan, et il a cru que l il allait atteindre Isral sans Mose. Un Midrash corollaire dit que Mardoche chef de la communaut tait dsespr, il marchait dans le ghetto, et ds quil passait devant un petit Talmud Torah il entendit deux petits tudiants en discussion alors que la ville tait dans le desespoir, pour savoir quelle tait la longueur de la gerbe du Omer que lon offrait... alors Mardoche a t rassur. Avec une telle Torah on est invicible! Cest ce qui arrive Haman qui ne sest pas rendu compte que il ny a pas de fin en Isral. A partir du moment o le cycle de 120 ans de Mose sachve jour pour jour il devient ternel. Quel est le Goral qui va choisir entre ces deux manires dtre en exil? => La partie dIsral qui sest perdu: les 10 tribus perdues. => La partie dIsral qui sest conserv et qui vit le Seder HaAvodah dans le temple, alors que lautre le vit aussi mais comme le Ser laAzazel. Cest finalement savoir qui reste fidle la Torah et qui ne reste pas fidle la Torah. Le royaume de Jude qui est rest fidle la Torah a vcu la mme hitoire que le royaume dIsral qui ntait pas rest fidle la Torah, mais dans le temple. Alors que lautre la vcu en dehors la manire du bouc envoy dans le dsert. Je voulais vous montrer la diffrence: quel est ce Goral qui peut sembler apparemment mystrieux dans la destine? Ce nest pas du tout mystrieux dans la destine de lexil qui remplace les sacrifices. Le Goral cest loption de la Torah. Nous sommes maintenant dans un temps de rassemblement de ces deux manires dtre juif. Et ceux qui le sont sans ltre et ceux qui le sont en ltant. L aussi il y a un paradoxe. Peut-tre que le mrite des Juifs qui taient assimils est plus grand que le mrite de la Teshouvah des Juifs non assimils. Nous sommes maintenant dans un temps de rassemblement de ces deux manires dtre Isral. Celle qui ltait la manire de lancien royaume dIsral perdu comme cest arriv au bouc envoy Azazel. Et celle qui ltait la manire du royaume de Judah, se connaissant, se sachant vivre lhistoire de la Kaparah, mais la vivant dans le Seder haAvodah. Alors que les autres la vivaient aussi mais dans le non-sens absolu. Notre gnration a connu cela: ceux qui sont revenus sans savoir do ils venaient et o ils allaient ni pourquoi ils revenaient. Cest dire que lexpression de Baalei Teshouvah aujourdhui est mal employe. Un Baal Tshouvah du point de vue de la Halakhah est un Tsadik qui avait fait une faute et qui sest repenti, alors que les Baalei Teshouvha aujourdhui ne le sont pas selon la Halakhah. On les appellait dailleurs les Hozrim Bitshouvah. Ctait un barbarisme. En ralit, ils sont des revenants et non des partis Cest cela qui est jou dans la scne de la Kaparah et ce que je voulais indiquer par la comparaison qui nous est donne avec lexil, cest que ce Goral nest pas ce que nous croyons, un tirage au sort, un hasard. Ce qui fait que le Goral la destination de chacun est tellement diffrente et a un sens dans la mesure o elle est relie ou non la Torah. Cest ce qui est jou par le Kohen Gadol au moment du Goral. Trs peu de rabbins savent donner un Goral mais cela existe encore. On pose une Sheelah un Rav qui rpond par le Goral. On croit que cest un sort, mais cest daprs ce que la Torah dit. Dans des civilisations dAmrique du Sud et chinoises, il y a des techniques dinterrogation du calendrier quon appelerait le hasard, le Goral, mais qui sont des techniques dune certaine sagesse qui rpond en posant dune certaine manire des questions au calendrier. Par exemple, dans le Hassidisme on pose une question un Rav qui prend de suite son Tanakh et louvre. Il regarde un mot et il donne la rponse... Personne na compris comment il a fait, mais cest la rponse...

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