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16 07 Pour les prochains Jeux olympiques de Londres, la Turquie présentera une délégation de 114 sportifs avec pour la première fois de son histoire, la participation des équipes féminines de basket-ball et de relais 4x400 mètres. Depuis un mois et demi, la chaîne de télévision Samanyolu (STV) n’est plus accessible par la Freebox, au grand mécontentement de la communauté turque de France. En lieu et place de STV, il apparaît constamment un message stipulant que la chaîne est momentanément indisponible. SPORT TURQUIE JO : les atouts sportifs de la délégation turque STV indisponible sur Free : le mécontentement des Turcs 20 - 26 JUILLET 2012 N° 222 WWW.ZAMANFRANCE.FR Bariza Khiari : «je ne voterai pas de nouveau texte» sur les génocides Bagis : sans visa, les Turcs ne vont pas se ruer en Europe r Bariza Khiari est sénatrice de Paris depuis 2004 et vice-présidente du groupe socialiste au Sénat. Dans un entretien accordé à Zaman France, cette Française d’origine algérienne confie être résolument opposée à un nouveau texte de loi sur les génocides que le gouver- nement a déclaré vouloir présen- ter au cours de cette mandature. R INTERVIEW 06 r Le ministre des Affaires européennes et négociateur en chef turc, Egemen Bagis, a déclaré que l’idée selon laquelle l’intégration de la Turquie dans l’espace Schengen entraînerait la ruée de tous les Turcs en Europe pour des raisons économiques était ab- surde et insultante pour son pays. R TURQUIE 07 Pratique très suivie dans la communauté musulmane, le jeûne du ramadan l’est tout particulière- ment chez les plus jeunes dont les motivations diffèrent souvent des raisons strictement religieuses. Pour l’anthropologue Dounia Bouzar, le ramadan constitue pour ces jeunes un «rite de passage à l’âge adulte» alternatif, à la fois plus noble et plus accessible que le fait de gagner de l’argent. R INTERVIEW 04 Ramadan : la volonté plus forte que le corps r14 Ramadan : un marketing plus ciblé de la grande distribution r05 02 Bac 2012 : mention «très bien» pour Etude Plus 03 Le CFCM dénonce l’amalgame entre jeunes musulmans et antisémitisme 09 Ankara investit dans les nanotechnologies Juifs et musulmans d’Allemagne pour le droit à la circoncision 12 Dounia Bouzar : les jeunes se sont «réapproprié» le sens du ramadan

Zaman France N° 222 - FR

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Zaman France N° 222 - FR

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1607Pour les prochains Jeux olympiques de Londres, la Turquie présentera une délégation de 114 sportifs avec pour la première fois de son histoire, la participation des équipes féminines de basket-ball et de relais 4x400 mètres.

Depuis un mois et demi, la chaîne de télévision Samanyolu (STV) n’est plus accessible par la Freebox, au grand mécontentement de la communauté turque de France. En lieu et place de STV, il apparaît constamment un message stipulant que la chaîne est momentanément indisponible.

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JO : les atouts sportifs de la délégation turque

STV indisponible sur Free : le mécontentement des Turcs

20 - 26 JUiLLET 2012 N° 222WWW.ZAMANFRANCE.FR

Bariza Khiari : «je ne voterai pas de nouveau texte» sur les génocides

Bagis : sans visa, les Turcs ne vont pas se ruer en Europe

rBariza Khiari est sénatrice de Paris depuis 2004

et vice-présidente du groupe socialiste au Sénat. Dans un entretien accordé à Zaman France, cette Française d’origine algérienne confi e être résolument opposée à un nouveau texte de loi sur les génocides que le gouver-nement a déclaré vouloir présen-ter au cours de cette mandature. RiNTErViEW 06

rLe ministre des Affaires européennes et négociateur

en chef turc, Egemen Bagis, a déclaré que l’idée selon laquelle l’intégration de la Turquie dans l’espace Schengen entraînerait la ruée de tous les Turcs en Europe pour des raisons économiques était ab-surde et insultante pour son pays.

RTUrQUiE 07

Pratique très suivie dans la communauté musulmane, le jeûne du ramadan l’est tout particulière-ment chez les plus jeunes dont les motivations diff èrent souvent des raisons strictement religieuses. Pour l’anthropologue Dounia Bouzar, le ramadan constitue pour ces jeunes un «rite de passage à l’âge adulte» alternatif, à la fois plus noble et plus accessible que le fait de gagner de l’argent. R iNTErViEW 04

Ramadan : la volonté plus forte que le corps r14

Ramadan : un marketing plus ciblé de la grande distribution r05

02Bac 2012 : mention

«très bien» pour

Etude Plus 03Le CFCM dénonce l’amalgame

entre jeunes musulmans

et antisémitisme 09ankara investit

dans les

nanotechnologies Juifs et musulmans

d’allemagne pour le droit

à la circoncision12

Dounia Bouzar : les jeunes se sont «réapproprié» le sens du ramadan

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SOCIETE02 20 - 26 JUiLLET 2012 ZAMAN FRANCE

LA REDACTION

La remise en question, autre vertu du jeûne

EDITO

On a l’habitude d’entendre dire et répé-ter que le jeûne ne doit pas se limiter à une privation de nourriture. On rappelle ainsi, tout à fait légitimement, que l’es-sence du mois de ramadan est spirituelle, notamment à travers l’apprentissage de la maîtrise des passions humaines. Jeûner comme il se doit ne se limite donc pas à une abstinence alimentaire mais repré-sente une occasion de faire l’effort de résis-ter aux pulsions d’orgueil, de luxure ou de colère. Cet aspect spirituel est très loin de la dimension de surconsommation que le ramadan a aujourd’hui et dont témoigne le nombre toujours croissant de pros-pectus de la grande distribution destinés aux musulmans durant ce mois. En effet, s’il est un mois durant lequel les grandes enseignes devraient se dire qu’il est totale-ment inutile de s’adresser aux musulmans parce que de toute façon ils consomment moins que d’habitude, c’est bien celui-ci. L’oubli de la dimension spirituelle ne doit pas occulter la dimension intellec-tuelle du jeûne. Aussi importante que soit la dimension spirituelle de la privation, le ramadan est peut-être aussi l’occasion de procéder à une ascèse intellectuelle. Car si l’ego se nourrit d’aliments ou de désirs, il se nourrit aussi d’opinions, de jugements et de convictions en tout genre. Ces der-nières sont certes légitimes et nécessaires mais elles deviennent parfois avec le temps des protections derrière lesquelles l’ego se réfugie. Dès lors, le ramadan peut égale-ment être l’occasion d’avoir l’humilité de se questionner sur les certitudes en tout genre, l’occasion de se dire qu’il est peut-être un angle, totalement insoupçonné, sous lequel l’autre aussi peut avoir un peu raison, et cela quel que soit le sujet. Mais cette remise en question n’a de sens que si elle est partagée. Autrement dit, il ne s’agit pas d’attendre cette auto-critique de l’autre mais de faire l’effort de le faire sur soi en se disant qu’il y a toujours au moins un aspect sous lequel l’autre voit les choses et qui peut partiellement lui donner raison. Quand on identifi e le ramadan au partage et à la solidarité, ces derniers peuvent avoir alors une nouvelle dimension en permet-tant, via le jeûne, de s’ouvrir davantage aux autres.

La baronne Meral Hussein-Ece a été élue à la tête du groupe d’amitié parlementaire entre le Royaume-Uni et la Turquie. Elle est la seule femme d’origine turque à être membre de la Chambre des Lords du Parlement britan-nique. Jusque-là, le groupe d’amitié était présidé par Fabian Hamilton du Parti travailliste. De son côté, le Groupe d’amitié parlementaire turco-britannique en Turquie

est mené par la députée Nursuna Memecan du parti de la Justice et du Développement. La baronne, qui vit au Royaume-Uni depuis le début de sa carrière politique, a toujours œuvré en faveur du dialogue entre les deux pays. Membre du parti des Démocrates libé-raux depuis 2002, Mme Ece fait également partie de la Commission pour l’Égalité et les Droits de l’Homme du Parlement britannique.

97 personnes se sont noyées depuis le début de l’année 2012 en Turquie. Avec l’arrivée de l’été et la hausse des températures, il faut s’attendre à ce que ce nombre augmente brusquement dans les mois à venir. De plus en plus de personnes sont amenées à se baigner pour se rafraîchir et selon les experts, la hausse du nombre de morts par noyade est liée à la courbe des températures.

En Turquie, plus de 900 personnes se noient chaque année et c’est même la cinquième cause de décès. Pour faire chuter le nombre de morts par noyade, des municipalités ont pris des mesures de prévention. Il y aura désormais plus de personnes chargées de surveiller les côtes et des jet-skis ainsi que des bateaux seront à leur disposition. De plus, des cours de natation gratuits seront dispensés et les zones dangereuses seront délimitées par des bouées.

La baronne Meral Hussein-Ece reçoit une promotion

La noyade : cinquième cause de décès en Turquie

...ET UNE MaUVaiSEUNE BONNE...

NOUVELLE

ce nombre augmente brusquement dans les mois à venir. De plus en plus de personnes sont amenées à

nombre de morts par noyade est liée à la courbe des températures.

des municipalités ont pris des mesures de prévention. Il y aura désormais plus de personnes chargées de surveiller les côtes et des jet-skis ainsi que des bateaux seront à leur disposition. De plus, des cours de natation gratuits seront dispensés et les zones dangereuses seront délimitées par des bouées.

Sur les plages du Gabon, le président abdullah Gül avait promis l’an dernier à ce pêcheur de lui offrir un bateau motorisé. L’ambassade de Turquie à Libreville vient de remplir sa promesse.

Bac 2012 : mention «très bien» pour Etude Plus

Le centre de soutien sco-la i re E tude P lus de

Montargis a de quoi se réjouir. L’ensemble de ses candidats au baccalauréat 2012 a passé l’exa-men national avec succès. Le centre qui n’existe que depuis trois ans avait déployé de grands moyens pour accompa-gner ses élèves qui se prépa-raient pour obtenir le précieux sésame. Pour ce faire, des cours collectifs, des leçons indivi-duelles ainsi que des sessions de bac blanc ont été organisés. Le tout assuré par un corps enseignant à la hauteur de l’enjeu : une agrégée de lettres classiques, un docteur en phy-sique-chimie, un professeur de sciences économiques et so-ciales, une licenciée en anglais et un licencié en mathéma-tiques. La motivation et l’inves-tissement des lycéens ont fait le reste. Et cette année encore les résultats sont au rendez-vous :

«nous sommes heureux de constater un sans faute» a dé-claré le directeur du Centre, M. Celal Erdem.

Etudes plus : un suivi continuParmi les heureux bacheliers, Julie Rocher, bac Economique et social (ES), a obtenu 17 en mathématiques : «je suis entièrement satisfaite des ser-vices d’Etude Plus et je tiens à les remercier», confi e-t-elle. Matthias Dyminat, bac scienti-fi que (S), reconnaît qu’il n’était pas très confiant quant à ses chances de réussite «mais les professeurs d’Etude Plus, eux, y ont toujours cru». Un autre bachelier scientifi que, Atakan Sarioglu, fort de sa mention assez bien avec 15 en SVT et 14 en physique-chimie, s’apprête à intégrer la faculté de médecine de l’université de Tours. Au-delà de l’examen, le centre avait également organisé des tables-

rondes avec des intervenants et des parents d’élèves afi n de les informer sur les cursus uni-versitaires et les démarches à suivre pour obtenir une bourse et/ou un logement. «Notre suivi ne s’arrête pas là», précise M. Erdem, «nous sommes

toujours à leur écoute en cas de relâchement à l’universi-té». «Nous n’envisageons pas notre collaboration sous forme de prestation contractuelle qui s’arrêterait avec l’obtention du bac (…) Nous continuons à veiller» a-t-il également ajouté.

Le centre de soutien scolaire Etude Plus de Montargis a obtenu d’excellents résultats pour ses étudiants qui ont passé les épreuves du baccalauréat.

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Les conséquences de l’aff aire Merah et la récente aff aire d’agression dans le TGV Toulouse-Lyon ont vu se multiplier les accusations d’antisémitisme portées contre les jeunes musulmans de France. Une dérive qui a suscité l’inquiétude du CFCM qui parle désormais d’un climat de «suspicion» et de «défi ance».

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a exprimé mercredi sa «vive inquié-

tude» devant les accusations liées à «l’antisémitisme supposé des jeunes de confession musulmane». Le CFCM «tient à exprimer sa vive inquiétude face aux accusations autour de l’antisémitisme supposé des jeunes de confession musulmane, notamment après la diffusion d’extraits d’enregistrement en lien avec la tuerie abjecte de Toulouse et de Montauban», selon un communiqué. «Les musulmans de France ne comprennent pas et n’acceptent pas que certains, ouvertement ou insidieusement, mettent en doute leur adhésion pleine et entière aux valeurs de la paix et de la justice qui fondent notre pays, et jettent la suspicion et la défi ance sur leur religion», poursuit le CFCM. Il «demande à ce que les actes de vio-lences commis par des citoyens français ne soient pas imputés à leur origine religieuse sans prendre les précautions qui s’imposent dans de pareilles situations». Sur son site, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier, a fustigé dans des accusations graves l’antisémitisme, ce «fl éau dont nous savons qu’il est devenu de plus en plus important chez certains jeunes appartenant à la communauté ara-bo-musulmane en France».

Des accusations rapides et douteusesDimanche, sur Radio J, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, avait lui aussi évoqué un antisémi-tisme «né dans nos quartiers, dans nos banlieues». A la question de savoir si cet antisémitisme serait le fait notamment de jeunes se revendiquant de l’islam, M. Valls a répondu : «je le crains», tout en appelant à être «prudent dans les termes» et à ne pas jeter «l’opprobre [sur] nos concitoyens notam-ment de confession musulmane». Ces accusations d’antisémitisme ont été renouvelées lors d’une af-faire d’agression dans le TGV sur la ligne Toulouse-Lyon, mais ont été abandonnées par la justice. Une bagarre opposant un jeune homme et un adolescent avait été présentée initialement comme une affaire d’antisémitisme mais les premiers témoignages ont jeté le doute sur cette version. Dans un entretien au quotidien Le Midi, le jeune homme incriminé qui se rendait dans une caserne de l’armée pour y effectuer des tests d’admission pour être maître-chien dans l’infanterie a raconté avoir été agressé par un ado-lescent d’origine juive à qui il demandait de parler moins fort au téléphone. Une rixe s’en était suivie et une garde à vue avait été décidée contre le jeune, qui a été relâché.

Le ministre de l’intérieur Manuel Valls (à droite) a parlé d’un antisémitisme «né dans nos quartiers, dans nos banlieues».

SOCIETE03 20 - 26 JUiLLET 2012 ZAMAN FRANCE

MaUD DrUaiS PARIS«La vie est un cycle» : tel est le slogan et la vision de l’existence

de l’association turque Bugday (blé), ONG d’abord constituée en mouve-ment en 1990, qui s’est ensuite trans-formée en association en 2002. Bug-day, qui promeut un rapport harmonieux entre l’humain et la na-ture, a pour but la conscientisation des individus et plus largement des sociétés sur les problèmes causés par la destruction de l’environnement. Mine Eroglu, membre actif de l’asso-ciation, explique l’importance d’ap-porter des solutions aux problèmes environnementaux qui surviennent actuellement, avec des conséquences irrévocables, en raison de la vitesse et de la manière dont l’équilibre de la balance écologique se fragilise. Elle soutient ainsi les méthodes d’agricul-ture traditionnelles pour une produc-tion agricole saine et durable. Pour ce faire, l’association a déjà mis sur pied de nombreux projets.

La clé : rapprochement entre petits producteurs et consommateursLe premier consiste en la naissance de cinq bazars 100 % écologiques, incitant les consommateurs à acheter

des produits écologiques. Ces bazars ont permis à de petits agriculteurs de vendre directement leurs produits écologiques à des consommateurs en zone urbaine, chose impossible auparavant. Les clients sont en retour satisfaits car ils ont désormais accès à des fruits, légumes, textiles, produits d’entretien ou encore cosmétiques certifi és respectueux de l’environne-ment. L’un des autres chantiers de

Bugday est le suivant : sur le modèle du wwoofi ng, ils ont instauré un pro-gramme «eco-agro», nommé TaTu-Ta. Producteurs et consommateurs travaillent ainsi ensemble dans plus de soixante fermes : des volontaires non rémunérés sont employés en échange du logement et de la nour-riture, ainsi que d’une vie saine éloi-gnée de la pollution et de l’agitation urbaine.

Bugday : les bons plans d’une ONG pour sauver la planète

Zoom

EN BREF

ETaT

S-UN

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LaM

OPhO

BiE

reconstruction d’un centre islamique à New York Les responsables musulmans de la ville de New York ont assisté mercredi 11 juillet au début de la reconstruction d’un centre islamique dans le Bronx à New York. Celui-ci avait été détruit par un incendie en 2009. La pose de la première pierre du nouveau centre a eu lieu en fin de matinée. La construction du Islamic Cultural Cen-ter, qui devrait coûter 3 millions de dollars, devrait être terminée mi-2013. Seulement un tiers de la somme nécessaire a pour l’instant été rassemblé. Le centre précé-dent avait été détruit après dix ans d’exis-tence par un incendie apparemment dû à un court-circuit le 17 septembre 2009.

Les actes anti-musulmans en baisse Les actes anti-musulmans ont baissé après la campagne présidentielle marquée par une forte présence de thématiques liées à l’islam, selon un bilan du Conseil français du culte musulman (CFCM). En juin, les actes islamophobes ont baissé de sept points par rapport à juin 2011. Ils ont connu une hausse de 14 points en mai et de 9 points en avril. Selon une étude du Cevipof réalisée auprès de 9.000 per-sonnes après le second tour de la prési-dentielle, «93 % des Français de religion musulmane ont voté François Hollande». Les actes répertoriés sont classés en deux catégories: actions et menaces.

Le politologue Ziad Majed suppose dans une interview au Monde que le ramadan aura des conséquences sur le confl it syrien.

‘‘«Une opportunité pour les insurgés et un cauchemar pour le régime»

Le CFCM dénonce l’amalgame entre jeunes musulmans et antisémitisme

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s’avère problématique pour ceux qui sont au chômage ou qui font de très longues études. Avec le ramadan jus-tement, beaucoup de jeunes veulent se confronter à eux-mêmes pour savoir ce dont ils sont capables, aller au-delà de leurs limites et apprendre la frustation, celle-ci ayant deux sens : celle qui est liée effectivement au rite initiatique mais aussi celle qui est un pied de nez à la société de consommation.

Vous voulez dire que les jeunes musul-mans adoptent volontairement une at-titude de défi face à la société ou à eux-même à travers le ramadan ? Ce n’est pas forcément le résultat d’une prise de conscience, mais cela tient beaucoup de l’inconscient. Au niveau anthropologique et sociolo-gique, on sent que pour le jeune, le ramadan est une manière d’être maître de lui-même et de devenir un homme sans posséder de l’argent. Plus qu’un interdit normatif, ils se sont réapproprié un sens plus philosophique du ramadan qui n’est pas «je vais en Enfer si je mange» mais plutôt «je me mets à la place d’un pauvre et je me rappelle qu’il y a des gens qui n’ont rien». Ce sens de la soli-darité et de la fraternité est important et compte à une époque caractérisée par l’effondrement des syndicats et le manque de confi ance en la politique. Ils se prouvent à eux-mêmes qu’ils peuvent se maîtriser dans des condi-tions parfois très diffi ciles comme en été et loin du stigmate d’êtres violents qui ne se contrôlent pas véhiculée par la société.

Le ramadan devient donc le moyen pour eux de retrouver une certaine estime de soi ?Oui, c’est une situation de renarcis-sisation dans un contexte où ils sont diabolisés. Cette renarcissisation est d’ailleurs reconnue lorsque les gens expriment leur admiration en se disant : «ils arrivent à ne pas boire et manger». Il faut souligner que les musulmans de France le pratiquent en France car ils ont besoin d’être chez eux. Ils ont du mal à le faire au bled où règne parfois une culture clanique et où le clan se mêle de la relation de l’individu à Dieu,

ce que les jeunes socialisés en France qui ont appris à dire «je» ont du mal à supporter.

Le jeûne est-il vécu comme une pratique communautaire ou individuelle ?Pour les jeunes qui vont bien, c’est un ressourcement individuel. Mais certains groupuscules essaient de construire des solidarités basées sur le vrai et le faux qui amènent dans cer-tains quartiers des pressions norma-tives obligatoires pour tout le monde. Ils essaient d’amener les jeunes à s’auto-exclure des autres. Alors que le mot religion veut dire relier, ils vont construire des barrières infran-chissables entre les jeunes et le reste du monde. Le ramadan devient pour eux l’un des outils de création d’une

exaltation de groupe et d’une ambiance com-munautaire quasi obses-sionnelle. Un ramadan extrêmement rigidifi é et caractérisé par sa visibi-lité alors qu’il s’agit d’une pratique par nature invi-sible.

Est-ce qu’il y a plus de gens qui font le ramadan ou est-ce devenu plus visible ? La différence est qu’à présent les mu-sulmans veulent le mettre en avant car ils en ont marre d’être diabolisés et veulent casser ces préjugés néga-tifs qui ne les défi nissent pas. De plus en plus d’individus veulent montrer qu’ils peuvent à la fois raisonner et jeûner.

DOUNia BOUzar :IN

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Pratique très suivie dans la communauté musulmane, le jeûne du ramadan l’est tout particulièrement chez les plus jeunes dont les motivations diff èrent souvent des raisons strictement religieuses. Pour l’anthropologue Dou-nia Bouzar, le ramadan constitue pour ces jeunes un «rite de passage à l’âge adulte» alternatif, à la fois plus noble et plus accessible que le fait de gagner de l’argent.

les jeunes se sont «réapproprié» le sens du ramadan

‘‘«ils se sont réappro-priés un sens plus

philosophique du ramadan»

Dounia Bouzar est anthropologue du fait religieux et voit dans le rapport des jeunes au ramadan une forme de rite initiatique et de passage à l’âge adulte.

FOUaD Bahri PARIS

Quelles sont les motivations qui défi nissent le rapport des musul-

mans de France à la pratique du jeûne du ramadan ?La pratique du ramadan en France touche aussi des jeunes qui ne sont pas pratiquants et n’ont pas une rela-tion à la religion très forte. On observe même des jeunes qui ne sont pas du tout musulmans et qui vont avoir envie de faire le ramadan, y compris des non croyants. Cela soulève une interroga-tion : pourquoi le ramadan fait sens auprès de cette jeunesse ? Ce sens semble avoir dépassé la transmission des valeurs de l’islam et les questions purement spirituelles. Pendant très

longtemps, pour passer de l’enfance à l’âge adulte on avait recours à des rites initiatiques. Le jeune homme devait faire la preuve qu’il n’était plus un enfant et montrer de quoi il était capable. Cela demandait de l’effort sur soi-même. Chaque société organisait selon ses croyances ce rite de passage à l’âge adulte.

Cette dimension de rite initiatique est-elle présente avec le ramadan ?En fait, ce qu’on remarque dans les sociétés modernes c’est que l’indivi-dualisme a du bon mais que l’envers est l’absence de ce rite initiatique. Dans la symbolique moderne, ce rite est beaucoup plus difficile. Être un homme, c’est avoir de l’argent, ce qui

Ils se prouvent à eux-mêmes qu’ils peuvent se maîtriser dans des condi-tions parfois très diffi ciles comme en été et loin du stigmate d’êtres violents qui ne se contrôlent pas véhiculée par

Le ramadan devient donc le moyen pour eux de retrouver une certaine

Oui, c’est une situation de renarcis-sisation dans un contexte où ils sont diabolisés. Cette renarcissisation est d’ailleurs reconnue lorsque les gens expriment leur admiration en se disant : «ils arrivent à ne pas boire et manger». Il faut souligner que les musulmans de France le pratiquent en France car ils ont besoin d’être chez eux. Ils ont du mal à le faire au bled où règne parfois une culture clanique et où le clan se mêle de la relation de l’individu à Dieu,

en plus d’individus veulent montrer qu’ils peuvent à la fois raisonner et jeûner.

repères :Dounia Bouzar : une anthropologueen milieu professionnelDounia Bouzar est anthropologue du fait religieux. En janvier 2009, elle crée son propre cabinet de recherche et de conseils sur l’application de la laïcité et la lutte contre les discrimina-tions (www.cultesetcultures-consulting.com). Elle y développe sa propre métho-dologie de résolution de conflits profes-sionnels qu’elle intitule PPDC (Plus Petit Dénominateur Commun). Elle est l’auteur de nombreux ouvrages dont Laïcité mode d’emploi ; 42 études de cas (Eyrolles, 2010), Monsieur Islam n’existe pas (Hachette Littératures, 2004) ou encore L’islam des banlieues (Syros, 2001).

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FRANCE05 20 - 26 JUiLLET 2012 ZAMAN FRANCE

Ramadan : un marketing plus ciblé de la grande distribution

Le ramadan est une aubaine en cet été de crise pour les enseignes de

grande distribution, la plupart n’hésitant plus à s’adresser directement aux prati-quants pour qu’ils viennent faire leurs courses chez elles. Pour capter un mar-ché évalué à 350 millions d’euros par la société d’études spécialisée Solis, super-marchés et hypermarchés ont aménagé des îlots pour les dattes, feuilles de brick et lait fermenté, produits phares en cette période. Chez Carrefour, fi nies les varia-tions sur les «saveurs de l’Orient». Cette année, le numéro un français de la dis-tribution «a voulu une communication plus simple et plus directe», avec un catalogue «spécial ramadan». Ce pros-pectus de 25 pages doit «répondre à la diversité» des clients, valable dans de nombreux magasins, notamment autour de Paris, Lyon et Marseille. Il propose des produits frais (poulets, boulettes de viande), des pâtisseries orientales, des fruits secs, de l’épicerie (semoule, épices) et aussi des services à thé, couscoussiers, robots ou tagines électriques. Le groupe Casino (Géant/Casino, Leader Price, Franprix...) n’est pas en reste avec la dif-fusion à 6 millions d’exemplaires d’un catalogue spécifi que et de la publicité en magasin. «Nos prospectus s’appellent ramadan depuis longtemps, contraire-ment à nos concurrents. Beaucoup s’y sont mis cette année», observe le groupe stéphanois, pionnier dans le halal en France avec la marque Wassila.

Système U, groupement d’indépendants plus présent en milieu rural que dans les très grandes villes, ne prévoit quant à lui aucune opération de communication ou mise en exergue de produits, sauf initiatives isolées. «Il n’y a plus de mauvais chiffre [d’affaires], il n’y a plus de mauvais client», résume Saber Bouzaza, qui a lancé une cen-trale d’achat et un magasin halal à Metz.

récupérer la clientèle des épiceries «L’appât du gain et le manque à gagner» ont poussé les enseignes à revoir leur com-munication, notamment dans les zones où la population musulmane est concentrée, analyse Florence Bergeaud-Blackler, anthro-pologue spécialiste du sujet à l’université d’Aix-Marseille. «Ce qui est en jeu [...], c’est la récupération des millions de personnes qui vont s’approvisionner prioritairement dans les épiceries [...]. Le ramadan est une période particulièrement propice pour tester de nou-velles gammes halal en communiquant sur-tout son caractère festif et en minorant sa dimension religieuse», ajoute-t-elle. Reste une inquiétude que partagent grande distri-bution et enseignes spécialisées : le ramadan tombe cette année entièrement pendant les congés d’été, ce qui pourrait freiner les affaires. «Il y a une grande incertitude en ce moment parmi les chefs de rayons qui se demandent si les clients seront là», confi rme Rachid Gacem, fabricant du Night Orient, une boisson pétillante ressemblant au cham-pagne, mais sans alcool et halal, vendue en grandes surfaces.

Le ramadan représente chaque année un gros enjeu fi nancier pour les enseignes de la grande distribution. Cette année, de nombreux groupes n’hésitent plus à interpeller directement le consommateur musulman dans des campagnes marketing plus ciblées. L’objectif est notamment de rafl er la clientèle des épiceries musulmanes traditionnelles.

L’objectif des grandes enseignes de la distribution est de tenter de récupé-rer la clientèle des petits commer-çants spécialisés, pour un marché du ramadanglobalement estimé à 350 millions d’euros.

R.T. ISTANBUL11èmeCOUR DE JUSTICE DES AFFAIRES FAMILIALES

DECLARATION AUPRES DU BUREAU GESTIONNAIRE DEL'ORGANISME DE DECLARATION

MEDIATIQUE D'ISTANBUL MAGISTRATURE DE LA 11ème COUR DE JUSTICE DES

AFFAIRES FAMILIALES D'ISTANBULNuméro : 2008 / 792 Principal 05 / 07 / 2012Compte rendu du jugement de divorce entre Monsieur LOKMAN YAYLACI (le demandeur)

et Madame KARINE CHRISTINE YAYLACI :En vertu de l'article 166/1 du Code civil turc :(T.M.K.)LOKMAN YAYLACI (le demandeur) dont le numéro d'identité de la République de

Turquie est le 24547740946 né le 02/03/1963 à Hinis, fils de ÝBRAHÝM et HALÝME, enregistréà l'état civildans le registre n°85sous le numéro BSN 33 à l'adresse : Ville de ERZURUM,Arrondissement de HÝNÝS, Quartier de GÜRÇAYIR KÖYÜ, Porte n°26 et KARINE CHRISTINEYAYLACI (BODEZ) d'origine française, née le 31/05/1975 à REMIREMONT, fille de ETIENNELAVRENT MARC et ANNIE MADELEINE, rendu par notre cour et par la décision de numéro2012/197 du dossier 2008/792 Principal de notre magistrature prise le 15/03/2012, sontdéclarés divorcés.

Monsieur LOKMAN YAYLACI a dépensé 71 TL de frais de procédures auxquels s'ajoutentles frais d'honoraires de son avocat d'un montant de 1200 TL . Ces sommes seront dans leurtotalité à la charge de Madame KARINE CHRISTINE YAYLACI.

Madame KARINE CHRISTINE YAYLACI est chargée de payer le montant (7,15 TL) des fraisadministratifs engendrés par la présente action qui seront versés au bénéfice du trésor pub-lic.Les deux parties ont la possibilité de faire appel de cette décision auprès de notre coursous un délai de 15 jours pour renvoyer ce jugement devant la haute cour de justice.Cettedécision a été prise en présence de l'avocat du demandeur, en l'absence de MadameKARINE CHRISTINE YAYLACI. Cette décision a été prise, lueet clairementcomprise.L'adresse de Madame KARINE CHRISTINE YAYLACI n'ayant pas pu être constatée,cette décision est publiée dans le journalafin de l'en avertir. B: 45170

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Bariza Khiari : IN

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0620 - 26 JUiLLET 2012 ZAMAN FRANCE

Bariza Khiari est sénatrice de Paris depuis 2004 et vice-présidente du groupe socialiste au Sénat. Dans un entretien accordé à Zaman France, cette Française d’origine algérienne confie être résolument opposée à un nouveau texte de loi sur les génocides que le gouvernement a déclaré vouloir présenter au cours de cette mandature.

«je ne voterai pas de nouveau texte» sur les génocides

EMrE DEMir, NihaT SariEr PARIS

Le PS n’a pas la majorité suffi-sante pour faire passer la loi sur

le droit de vote des étrangers. Cette promesse de François hollande est-elle déjà enterrée ?Je crois qu’il ne faut pas enter-rer une promesse de 1981. S’il y a une volonté politique, cela se fera. Pour les élections présidentielles, les gens issus des quartiers ont voté pour sanctionner Sarkozy parce qu’il y a eu une séquence islamo-phobe qui a duré dix ans. Pendant la campagne électorale, c’était comme si le sort des élections prési-dentielles se jouait sur la viande halal. C’était inacceptable. Ils ont voté pour faire partir Sarkozy mais ils n’ont pas voté pour Hollande. Si avant les élections municipales de 2014, nous ne faisons pas de gestes, ils vont retourner vers l’abs-tentionnisme.

Le PS n’a pas assez de parlementaires pour faire passer cette loi. avec quels partis pourrez-vous faire alliance ?Le patron des centristes Jean-Louis Borloo a déjà dit qu’ils sont prêts à voter cette loi. Au sein de l’UMP, les humanistes et les chrétiens soutiennent cette réforme. Sinon, il faudra aller au référendum et les

Français se prononceront.

Etes-vous satisfaite de la politique sur la diversité mise en place par le gou-vernement ?Pendant des années, on nous disait que quelqu’un issu de l’im-migration ne pourrait jamais être élu. Aujourd’hui, dix d’entre eux rentrent à l’Assemblée nationale. Parfois, le peuple est plus moderne et en avance sur son temps que les politiques. Nos concitoyens ont une vision métissée de la France.

Le PS envisage de faire une nouvelle proposition de texte pénalisant la né-gation du génocide armé-nien. après la décision de la Cour constitutionnelle, est-ce possible ?Je suis sur une ligne très claire. Les parle-ments ne doivent pas faire l’histoire. En tant que Française d’origine

algérienne, j’ai vu les dégâts provo-qués par le texte de loi sur les effets positifs de la colonisation en 2005. C’est la raison pour laquelle j’ai saisi le Conseil constitutionnel qui nous avait donné raison à propos de la loi sur les génocides. Ce texte sur le «génocide arménien» était pure-ment électoraliste et scandaleux. La décision du Conseil constitutionnel s’impose à tous. Peut-être qu’un nouveau texte ne visant plus la

Turquie et l’Arménie et pénalisant tous les négationnismes sera pré-senté. Je trouve cela de toute façon scandaleux et je ne voterai pas de nouveau texte. En tant que membre du groupe de l’amitié France-Tur-quie, nous ferons tout pour éviter les dégâts irréparables entre nos deux pays.

Vous assumez vos origines et votre pra-tique de l’islam soufi. Pour ces raisons, avez-vous rencontré des obstacles au cours de votre carrière politique ?Au contraire, vous êtes plus respec-tée quand vous êtes vous-même. Les gens vous respectent et essayent de vous comprendre. Un musulman doit s’assumer dans la modernité

et tous les outils pour y parvenir se trouvent dans les textes de l’islam. La preuve de cette compatibi-lité entre modernité et islam est la Turquie.

Sur le plan international, nous assistons en ce moment à la destruction par des mouvements extrémistes tels que ansar Din et al Qaïda du vaste héritage cultu-rel du Mali, à Tombouctou...C’est une guerre ouverte entre ceux qui sont tenants d’un islam spirituel et ceux qui sont tenants d’un islam limité à la loi. Le Coran est devenu un code pénal pour ces gens-là. Ce sont des obscurantistes. Les Occidentaux utilisent le terme de salafistes pour les désigner. Ils ne veulent pas utiliser celui de wahha-bites parce qu’il y a des intérêts en jeu. En tant que musulmans, c’est à nous de dire que ce wahhabisme n’est pas notre islam. Ce sont des gens qui ne connaissent même pas les textes parce que la sainteté en islam est reconnue.

Que pensez-vous du rôle de l’algérie dans la région ? Est-ce qu’une interven-tion militaire est nécessaire ?La région du Sahel est en train de s’afghaniser. Il y a trois éléments de l’afghanisation de la zone. Le trafic de drogue, le trafic des armes et la présence de tribus comme en Afghanistan. Finalement, il y a des obscurantistes qui veulent déstabiliser la zone. Si l’Algérie et le Maroc ne s’entendent pas au moins pour la question sécuritaire, cela peut être dangereux pour l’Europe.

‘‘Droit de vote des étrangers : «je crois

qu’il ne faut pas enter-rer une promesse

de 1981»

Bariza Khiari est vice-présidente du groupe socialiste au Sénat.

La loi sur les génocides votée par la droite avait provoqué une forte mobilisation des Turcs de France.

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Depuis un mois et demi, la chaîne de télévision Samanyolu

(STV) n’est plus accessible par la Freebox, au grand mécontentement de la communauté turque de France. En lieu et place de la chaîne, il appa-raît constamment un message stipu-lant que STV est momentanément indisponible. Contacté par Zaman France, Free n’a pas donné suite. Il y a un mois, l’entreprise avait indiqué qu’il s’agissait d’un problème tech-nique lié à STV ; problème qui devait, selon Free, être réglé rapidement grâce à un équipement qui devait arri-ver dans un délai de deux semaines. Or, depuis, la chaîne est toujours ab-sente des écrans.

STV, une chaîne très regardée en Turquie Hanifi Senlik, directeur général de la FEDIF (Fédération d’entrepreneurs et de dirigeants de France), qui re-présente neuf associations d’entre-preneurs, regroupant plus de 900 entreprises sur le territoire français, a lui aussi pointé du doigt ce dys-fonctionnement. Dans une lettre où il interpelle Free sur cette question, en son nom et au nom de la fédération, il souligne que STV est «très regar-

dée par la communauté turque, et est d’ailleurs une des chaînes de télé-vision les plus regardées en Turquie». Il insiste notamment sur le fait que, si la plupart des abonnés d’origine turque le sont à Free, c’est bel et bien parce que cet opérateur diffuse h a b i t u e l l e m e n t S T V . « S u i t e à un mai l ing de nos associa-tions auprès de nos membres, il

est apparu que [ceux-ci] sont en grande partie très dérangés par ce problème», expliquait M. Senlik il y a plusieurs semaines déjà. Il deman-dait également une explication sur les raisons pour lesquelles STV n’était plus diffusée, et souhaitait savoir quand cette dernière reprendrait. M. Senlik regrette que Free ne lui ait toujours pas répondu.

Le ministre des Affaires euro-péennes et négociateur en chef turc,

Egemen Bagis, a déclaré que l’idée selon laquelle l’intégration de la Turquie dans l’espace Schengen entraînerait la ruée de

tous les Turcs vers l’Europe pour des rai-sons économiques était absurde et insul-tante pour son pays. «Il est absurde de dire que les Turcs vont se ruer en Europe en cas de levée des visas» a-t-il déclaré au

journal britannique The Guardian. Le ministre turc a ajouté que les voix qui s’élèvent en Europe sur le fait que «la Tur-quie est trop grande, trop pauvre et trop musulmane» étaient très décourageantes concernant son intégration dans l’Union européenne. Il s’est interrogé sur le fait que les habitants des pays balkaniques, les 200 millions de Brésiliens ou les 120 mil-lions de Mexicains soient exemptés de visas pour l’UE, alors que les Turcs doivent en fournir un. Egemen Bagis a également indiqué que le visa Schengen représente un obstacle important dans les relations entre l’UE et la Turquie et a ajouté que «les touristes, étudiants, artistes, commer-çants, hommes d’affaires turcs n’ayant pas l’intention d’émigrer en Europe font l’ob-jet d’un visa discriminatoire, plus onéreux qu’utile». Le ministre a précisé que la Turquie était le seul candidat à l’Union européenne exclu de l’espace Schengen. Il a par ailleurs rappelé que la Cour de justice de l’Union européenne et les tribu-naux nationaux de certains Etats membres tels que l’Allemagne ou les Pays-Bas avaient rendu des décisions accordant aux citoyens turcs le droit de voyager sans visa, soulevant fi nalement la question sui-vante : «pourquoi sommes-nous encore discriminés ?».

STV indisponible sur Free : le mécontentement des Turcs

Les studios de la chaîne de télévision turque STV à Istanbul.

Le ministre turc des Aff aires européennes Egemen Bagis.

TURQUIE07 20 - 26 JUiLLET 2012 ZAMAN FRANCE

Canan Özenici

Une bataille a été gagnée pour la cause des sans-papiers, mais certainement pas la guerre… En effet, le 5 juillet der-nier (n° de pourvoi 11-30371), la Cour de cassation a été saisie de la question d’apprécier la validité d’une mesure de garde à vue prise à l’encontre d’un res-sortissant turc, en situation irrégulière en France. Celui-ci avait été interpellé et placé en garde à vue pour le seul motif du séjour irrégulier en France. La haute juridiction a décidé que la mesure de garde à vue dont il avait fait l’objet était irrégulière. En France, le placement en garde à vue signifi e qu’une personne peut être retenue dans les locaux d’un commissariat ou d’une gendarmerie durant vingt-quatre heures si elle est soupçonnée d’avoir commis une infrac-tion punie d’une peine d’emprisonne-ment. Le procureur de la République doit être informé de cette mesure et peut autoriser la prolongation de la garde à vue jusqu’à quarante-huit heures, sauf exception particulière. Désormais, le sé-jour irrégulier d’un étranger en France ne peut suffi re à lui-seul pour justifi er un placement en garde à vue car le séjour irrégulier ne peut en tant que tel justifi er une mesure d’emprisonnement : c’est ce que la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) avait décidé en décembre 2011. Cependant on estimait à 60.000 le nombre d’étrangers sans-papiers placés en garde à vue chaque année pour séjour irrégulier. Ces clan-destins étaient ainsi gardés à disposition en attendant la procédure d’expulsion. En dépit de la décision de la CJUE, le précédent gouvernement français, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, avait estimé que cette décision était compa-tible avec la pratique de la garde à vue. La compréhension des tribunaux fran-çais était mitigée et les décisions ren-dues contradictoires, tantôt favorables à la remise en liberté des étrangers, tantôt non. Les onze décisions de la Cour de Cassation du 5 juillet dernier ont donc permis d’éclaircir la situation et devraient naturellement induire un important changement des pratiques policières en France. Est-ce que cette nouvelle série de décisions ouvrira une nouvelle ère pour les étrangers en situa-tion irrégulière ? A notre avis, non… Notre nouveau ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, avait fait savoir, dans un entretien au quotidien Le Monde du 28 juin, qu’il entendait «proposer un outil législatif qui permette de s’assurer que les étrangers en situation irrégu-lière regagnent leur pays d’origine»… A voir !Pour vos questions : [email protected]

Fin de la garde à vue pour les sans-papiers : pas de triomphalisme précoce

MON AVOCAT

Bagis : sans visa, les Turcs ne vont pas se ruer en Europe

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Ankara investit dans les nanotechnologiesLe ministre de la Science et de la Technologie Nihat Ergün s’est prononcé en faveur d’une augmentation des investissements turcs dans les nanotechnologies. Avec un marché annuel mondial qui pourrait s’élever à 2,4 milliards de dollars en 2015, les nanotech-nologies pourraient changer la conception de nombreux produits comme les DVD ou améliorer la prévention environnementale.

Le ministre de la Science et de la Technologie Nihat Ergün a appelé à poursuivre les investissements dans

le domaine de l’industrie de la nanotechnologie, secteur en croissance en Turquie. Le ministre, qui prononçait le dis-cours inaugurant l’Atelier de la nanotechnologie Gebze 2012, a notamment souligné que «le secteur de la nano-technologie est porteur d’une grande valeur ajoutée, ses domaines d’application allant de la médecine à l’électro-nique et de l’énergie à l’agriculture». «La nanotechnologie […] permet de modifi er les fondements mêmes des subs-tances que nous utilisons au quotidien», a-t-il déclaré pour décrire ce secteur qui a connu une croissance très impor-tante depuis l’octroi d’une première subvention publique de 120 millions de dollars et la création d’un Centre natio-nal de la recherche en nanotechnologie en 2005. Au cours des sept dernières années, des départements de recherche dédiés à la nanotechnologie bénéficiant de larges dons privés ont ouvert dans plusieurs universités à travers la

Turquie, y compris au sein des institutions scientifi ques les plus prestigieuses telles que les universités de Bilkent, d’Ankara et de Sabanci, ou encore l’université technique du Moyen-Orient (METU). En avril 2011, les scientifi ques turcs de l’université d’Ankara ont retenu l’attention inter-nationale en fabriquant les nanofi ls les plus longs et les plus fi ns jamais réalisés, grâce à des méthodes spécialement conçues pour rétrécir la matière par un facteur de 10 mil-lions.

Un secteur technologique d’avenir Les chercheurs, en collaboration avec leurs collègues de l’université de Bilkent, ont publié par la suite les résul-tats de leurs travaux dans la revue scientifique Nature Materials, mettant en exergue le fait que leur méthode pourrait un jour aider à concevoir une technologie solaire plus effi cace, ou des DVD et des disques durs dotés de capacités considérablement plus élevées. La sophistica-

tion croissante des programmes de recherche turcs relatifs aux nanotechnologies est à mettre en lien, a affirmé le ministre, avec un nombre croissant de produits à travers le monde qui dans leur conception comme dans leur fabrica-tion intègrent la nanotechnologie. Nihat Ergün a cité une étude 2011 réalisée par Global Industry Analysts Inc sur 175 «nanoproduits» et selon laquelle le marché annuel mondial pour les produits utilisant les nanotechnologies s’élèvera à 2,4 milliards de dollars en 2015, soit une aug-mentation de 11 % par rapport à 2011.

Les applications de la nanotechnologie sont nombreuses de la médecine à l’environ-nement, sans oublier les produits électroniques à forte valeur ajoutée.

TURQUIE09 20 - 26 JUiLLET 2012 ZAMAN FRANCE

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Le cœur du ramadan bat dans les mosquéesalors que les festivités organisées pour le mois de ramadan investissent les rues des villes turques dans un élan joyeux de convivialité, les mosquées deviennent lieux de quiétude par excellence et invitations à un éveil spi-rituel.

MaUD DrUaiS PARISLorsque l’heure de l’iftar (rup-ture du jeûne) approche, il y a

dans les mosquées de Turquie comme un moment de fl ottement, comme un arrêt du temps. Dans la cour des édi-fi ces religieux, des fi dèles installent des draps autour du patio, puis dis-posent les mets qui constitueront un repas frugal à base de pide (pain rond), d’olives, de dattes et de fruits. Malgré cet empressement silencieux marquant l’approche de l’iftar, la mosquée reste bel et bien l’endroit le plus calme du mois saint. Surtout à l’heure de la rupture du jeûne où les fi les d’attentes s’allongent à la porte des boulangeries en quête de pide encore fumants ; à l’entrée des iftar çadiri (tentes municipales installées pour la distribution des repas pendant le mois de ramadan), qui nourrissent des milliers de personnes, 20.000 par exemple chaque soir dans le quartier d’Üsküdar. Dans d’autres quartiers, comme celui d’Eyüp Sultan à Istanbul, c’est la grande esplanade qui se trouve submergée de familles toutes généra-tions confondues ayant préparé leur repas pour l’occasion. Après dîner, elles s’éloigneront un peu plus loin pour rejoindre la masse joyeuse des foires organisées pour les festivités du mois saint, où s’alignent dans des couleurs chatoyantes stands de vente de glaces, de bijoux fantaisie, de fou-lards, scènes où s’enchaînent les re-présentations de sema et autres ka-ragöz.

Les mosquées, refuges de la spiritualitéTout cela contraste étrangement avec le silence religieux qui règne dans les mosquées, où, depuis le petit matin, les fidèles se rendent pour prier et pour effectuer leur hatim

(lecture complète du Coran) du mois saint, appelé mukabele où ils écoutent la lecture que leur fait à voix haute l’imam. Lorsque l’ezan retentit pour la dernière prière, celle qui sera suivie de teravih (prières surérogatoires), il sonne l’arrêt de toutes les festivités, et ce, pendant la durée de la prière : la foire se vide et la mosquée se remplit, reprenant ses droits. Les femmes, généralement absentes de la mosquée le reste de l’année, se présentent par dizaines pour prier, alors que d’autres fidèles assistent au vaaz (prêche) qui a commencé depuis un moment déjà et touche à sa fi n. Les moments les plus forts du ramadan dans les mosquées, seront ceux de la Kadir Gecesi (la Nuit du Destin), moment de pré-dilection pour les invocations et la lecture du Coran. Nuit où les discrets fidèles convergeront silencieuse-ment vers les somptueuses mosquées ouvertes toute la nuit à cette occasion, et où, assis sur les tapis aux couleurs fortes ils penseront au sens de leur jeûne. La mosquée sera aussi le lieu de l’itikâf, dix derniers jours du ramadan pen-dant lesquels les fidèles hommes, s’ils le désirent, resteront au sein de la mosquée et consacreront leurs journées et leurs nuits à l’adoration, soumis à un régime alimentaire spartiate. Ce temps religieux est pour les pratiquants l’occasion de se rendre dans les mosquées qui prennent des allures féeriques, parées d’inscrip-tions illuminées incitant au jeûne comme oruç tut sihhat bul (fais le jeûne et tu trouveras la santé), hos-geldin ya sehri ramazan (bienvenue ramadan) ; et dont les enluminures colorées font écho au mukabele, berçant les visiteurs dans une ambiance les invitant à la spiritualité.

La mosquée Eyüp Sultan à istanbul, un soir de ramadan.

TURQUIE10 20 - 26 JUiLLET 2012 ZAMAN FRANCE

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Juifs et musulmans d’Allemagne pour le droit à la circoncisionLes associations juives et musulmanes d’allemagne ont condamné, dans un appel commun, la décision rendue par un tribunal interdisant la circoncision reli-gieuse. Une position désormais soutenue par Berlin qui entend préserver les libertés religieuses en Allemagne.

Des organisations juives et musulmanes d’Allemagne

ont appelé ensemble mercredi 11 juillet les députés allemands à protéger leur droit à circoncir les jeunes garçons, après le jugement d’un tribunal qui a choqué les deux communautés, selon un texte commun. Plusieurs organi-sations juives et islamiques ont indiqué dans un communiqué rendu public mercredi avoir ren-contré cette semaine des experts juridiques et de la santé ainsi que des députés européens à Bruxelles pour discuter de la décision de justice allemande. «Nous consi-dérons cela comme un affront à nos droits de l’Homme élémen-taires et en matière de religion»,

peut-on lire dans l’appel. «La circoncision est un rituel ancien qui est fondamental [à l’exercice] de nos fois individuelles et nous protestons dans les termes les plus forts contre cette décision de justice», poursuivent-ils.

Berlin entend protéger la liberté religieuseBerlin de son côté s’est dit «préoccupé» par le jugement condamnant la circoncision reli-gieuse et veut protéger cette pra-tique au nom de la «liberté des activités religieuses», a déclaré vendredi le porte-parole de la chancelière Angela Merkel. «Au nom de ce gouvernement, de tous les membres de ce gou-

vernement, disons les choses clairement : nous tenons à ce qu’une vie religieuse juive, à ce qu’une vie religieuse musulmane soient possibles en Allemagne», a déclaré ce porte-parole, Steffen Seibert, lors d’un point de presse gouvernemental régulier. «La liberté des activités religieuses est un droit auquel nous sommes très attachés», a-t-il affirmé, assurant que son gouvernement voulait trouver une solution. «Il est urgent de rétablir un cli-mat juridique pacifié» autour de cette question, a affirmé M. Sei-bert. Les signataires du texte de l’appel interreligieux ont pré-venu pour leur part qu’ils défen-dront «vigoureusement [leur]

droit à perpétuer [leur] tradi-tion commune» et appellent «le Parlement allemand et tous les partis politiques à intervenir en raison de l’urgence à légiférer sur cette décision». Cet appel, rare dans sa forme commune, est signé des leaders de plusieurs

organisations parmi lesquelles le Centre rabbinique d’Europe, l’Association juive d’Europe (EJA), le forum «Parlement juif européen», le syndicat turco-islamique d’Allemagne pour les affaires religieuses et le Centre islamique de Bruxelles.

Les autorités religieuses juives d’allemagne ont cosigné avec les musulmans un texte d’appel contre l’arrêt d’un tribunal interdisant la circoncision.

EUROPE12 20 - 26 JUiLLET 2012 ZAMAN FRANCE

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Tunisie : pas de menace islamiste selon MarzoukiMalgré les nombreux débordements provoqués par les mouvements salafi stes tunisiens, le président Moncef Marzouki ne considère pas qu’il existe une menace extrémiste dans son pays. «Les salafi stes ont reculé car ils ont compris que l’ensemble des forces sécuritaires sont absolu-ment déterminées à frapper un grand coup» a-t-il déclaré.

Le président tunisien Moncef Marzouki a assuré dans un entretien

à l’AFP que son pays n’était pas menacé par un islamisme extrémiste, soulignant par ailleurs que le pouvoir n’était pas tenu seulement par Ennahda mais partagé avec des partis de centre-gauche. M. Marzouki, qui s’est rendu en France du 17 au 19 juil-let, a souligné que cette visite visait à «effacer» des tensions, la France ayant eu une attitude équivoque lors de la révolu-tion de 2011 qui a renversé le régime de Ben Ali. Avec l’arrivée à la présidence de François Hollande, «l’atmosphère psycho-logique est nettement meilleure», a-t-il dit. Concernant le danger d’un extrémisme en Tunisie, il a jugé que le salafi sme était «une nuisance, mais ce n’est pas une force de nuisance capable de mettre en danger la République». «Quand les salafi stes ont voulu mettre un peu le feu aux poudres en prétextant une insulte à la religion, en fi n de compte ils ont reculé car ils ont compris que l’ensemble des forces sécuritaires sont absolument déterminées à frapper un grand coup», a-t-il dit. M. Marzouki, op-posant historique à Ben Ali ayant vécu en France, faisait référence à l’attaque d’une exposition d’art en juin provoquant des débordements et un couvre-feu. Selon lui, il s’agit avant tout de jeunes de «la frange la plus pauvre» de la société et «c’est la misère sordide qui crée de tels comportements».

Un compromis sur la future ConstitutionIl a aussi tenu à marteler que la Tunisie n’était pas dirigée par les islamistes d’En-nahda, parti majoritaire allié à deux mou-vements de centre-gauche, le Congrès pour la République (CPR) du chef de l’Etat et le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL ou «Ettakatol») du président de l’Assemblée, Mustapha Ben Jaafar. «L’affi rmation que la Tunisie est gouvernée par des islamistes est une aberration. La Tunisie est gouvernée par une coalition [...] où les partenaires laïcs ont autant de poids que le partenaire isla-miste», a-t-il assuré. «Ennahda, ce sont des gens que nous avons d’une certaine façon converti, entre guillemets, à la dé-mocratie dans les années 1980 et 1990», a-t-il expliqué, y voyant un équivalent d’un

«parti chrétien-démocrate en Europe». Le président a par ailleurs salué une «expérience unique dans le monde arabe» pour «éviter la confrontation idéologique». «J’ai reçu toutes sortes de garanties de la part d’Ennahda et du Premier ministre», a encore assuré M. Marzouki. Enfi n, sur le plan institutionnel, le président s’est dit sûr qu’un compromis sur la future Constitution serait trouvé pour que des élections aient lieu au printemps 2013, alors qu’Ennahda insiste sur un parle-mentarisme pur et que ses alliés veulent un régime mixte. «Ennahda fonctionne dans le consensus [...]. J’imagine que la sagesse politique leur commandera de négoc ier un rég ime qui sera semi-parlementaire, semi-présidentiel», a-t-il dit.

Le président tunisien Moncef Marzouki en compagnie de Mustapha Ben Jaafar (à gauche) du FDTL/Ettakatol et de rached Ghan-nouchi (à droite) du parti Ennahda.

BREVES ECO

PETr

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EUrO

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Israël détenait 234 enfants palestiniens dans ses prisons en mai 2012, d’après un rapport du ministère des Aff aires étrangères britanniques. 234

ankara, 3e consommateur d’électricitéD’ici 10 ans, la Turquie devrait prendre la place de la Grande-Bretagne, actuelle-ment troisième plus gros consommateur d’électricité en Europe après l’Allemagne et la France. Le pays pourrait également devenir une plaque tournante pour le commerce de l’énergie. En plus de sa po-sition stratégique, la Turquie peut comp-ter sur l’essor de sa population et de son économie pour se faire une place sur le marché de l’énergie. La libéralisation du secteur, souhaitée par le gouvernement, rend la Turquie attractive et permet d’attirer de plus en plus d’investisseurs étrangers.

Tensions turco-irakiennes La Turquie doit cesser de recevoir les exportations «illégales» de pétrole de la région autonome du Kurdistan irakien selon Ali Dabbagh, porte-parole du gou-vernement irakien. «La Turquie se met dans une position qui ne sied pas à un voisin avec lequel nous avons de bonnes relations», a expliqué M. Dabbagh. «Ce pétrole appartient à tous les Irakiens. Il doit être exporté par le gouvernement fédéral, qui représente tous les Irakiens, et les revenus qu’il génère doivent éga-lement aller à ce gouvernement», a enfin noté M. Dabbagh. La semaine dernière, le Kurdistan irakien avait annoncé avoir commencé à exporter du pétrole brut vers la Turquie, provoquant la fureur du gouvernement irakien.

INTERNATIONAL13 20 - 26 JUiLLET 2012 ZAMAN FRANCE

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CULTURE14 20 - 26 JUiLLET 2012 ZAMAN FRANCE

Asghar Farhadi est aujourd’hui le réalisateur iranien le plus populaire en France. Une séparation, le fi lm qui l’a fait connaître, a totalisé près d’un million d’entrées rien que dans l’hexagone, et rafl é nombre de prix prestigieux (Ours d’or et deux Ours d’argent à la Berlinade 2011 ; César, Oscar et Golden Globe

en 2012). Memento Films, le distributeur parisien des fi lms de Farhadi, fait aujourd’hui découvrir au public français un autre opus de l’auteur, sorti en Iran en 2004, et égale-ment primé. Amour, justice et réparation. Akbar, 18 ans, est en prison pour l’assassinat de sa bien-aimée. Un crime passionnel qui

était pour lui une sorte de double suicide, dont néanmoins il sortira indemne. Une disposition de la justice iranienne permet en effet de racheter le sang de la victime. Ala, son meilleur ami, et Firouzeh, sa sœur, vont s’employer à convaincre le père de la jeune fi lle de retirer sa plainte…

Peut-on racheter un crime passionnel ?

AGENDA CULTUREL

CONC

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acoustic SessionOud, violon, rababa, arghûl et dof, mais aussi la voix de Sayed Emam : à l’occasion du début du mois sacré de Ramadan, la troupe Egyptian Project animera une soirée musicale intitulée Acoustic Session.Le 20 juillet à 19:00

Centre culturel d’Egypte à Paris

111, boulevard Saint-Michel

75005 Paris

D’ambre et de lumière, soirée ramadanComme chaque année, l’Hôtel de Ville invite les Parisiens à fêter le début du Ramadan à travers une soirée musicale ouverte à tous. Au programme cette année : Titi Robin «Alezane», Samira Brahmia et Fanfaraï.Le 21 juillet de 20:30 à 23:30

Hôtel de Ville

9, place de l’Hôtel de Ville

75004 Paris

and so ! (Et alors !)Interprétée par la jeune compagnie de danseurs tunisiens Brotha from another Motha, la pièce chorégraphique And so ! (Et alors !) parle des espoirs et des décep-tions de la jeunesse tunisienne, actrice majeure de la révolution.Jusqu’au 20 juillet à 20:30

Institut des cultures d’Islam

19-23, rue Léon

75018 Paris

EgaleUn solo de danse de et avec Hamdi Dri-di, à mi-chemin entre hip hop et danse contemporaine (Tunis capitale de la danse, mai 2012). L’artiste présente un travail plein d’émotion, drôle, bizarre, inspiré du thème de la révolution de soi.Jusqu’au 20 juillet à 21:30

Institut des cultures d’Islam

19-23, rue Léon

75018 Paris

Souci de soi, conscience du mondeD’un côté, nous sommes individualistes : obsession de l’apparence physique, du développement personnel, quête d’un bonheur égocentré. De l’autre, nous sommes préoccupés du monde : conscience écologique, développement durable, dialogue des cultures, action humanitaire. Ce mélange paradoxal, Ra-phaël Liogier l’appelle «individuo-globa-lisme», titre d’un essai qu’il se propose de décrire et d’expliquer.Le 21 juillet à 12:00

Institut des cultures d’Islam

19-23, rue Léon

75018 Paris

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Les enfants de Belle Ville [Shah-re ziba],

réalisé par Asghar Farhadi (drame, Iran, 2004, 1h41). Avec Taraneh Alidoosti, Babak Ansari,

Faramarz Gharibian. Golden Peacock au Festival inter-national du � lm d’Inde, Grand Prix au Festival

du � lm de Varsovie. Sortie en salles le 11 juillet 2012.

SEYFEDDiNE BEN MaNSOUr TUNISCe vendredi 20 juillet, qui scru-tera le ciel devrait apercevoir le

fin croissant de lune annonçant le mois nouveau, et par là même le pre-mier jour de ramadan 1433. Neu-vième mois de l’année hégirienne, «le mois de ramadan [est celui] au cours duquel fut révélé le Coran» (II : 185). C’est le mois spirituel par excel-lence, et dont le jeûne constitue le quatrième des cinq piliers de l’islam. Il n’est pas anodin à cet égard que le mot qui signifie «jeûne», sawm, puisse dans certains contextes avoir l’acception plus large d’«abstinence». C’est notamment le cas dans le Coran même, dans la sourate de Marie, où la Vierge après avoir en-fanté, fait vœu de silence : «J’ai fait vœu de sawm au Tout-Miséricor-dieux : je ne parlerai donc aujourd’hui à aucun être humain» (XIX : 26). Le ramadan, en tant qu’exercice spiri-tuel, a été codifi é par les juristes. Il existe certes des divergences entre les différentes écoles juridiques, mais elles sont relativement mineures. Le jeûne est ainsi entendu comme abs-tinence de tout ce qui peut le rompre, abstinence à laquelle préside une intention spécifi que (niyya). Le jeû-neur doit être musulman, en pleine possession de ses facultés mentales, et, dans le cas d’une femme, ne pas être en période de pertes sanguines (cycliques ou consécutives à un accouchement). Le jeûne est réputé valide (sahîh) si ces conditions sont remplies. L’obligation de jeûner in-combe à tout adulte pour autant qu’il en est physiquement capable. Il est par ailleurs recommandé de s’abste-nir de dire du mal d’autrui et a for-tiori de calomnier ; d’éviter toute action susceptible de susciter le dé-sir ; de réciter le Coran pour soi et

pour les autres ; et d’observer une retraite spirituelle à la mosquée (i‘tikâf). A ces recommandations, le philosophe juriste et théologien al-Ghazâlî (1058-1111) ajoute le devoir de charité envers les nécessi-teux.

Les trois niveaux du jeûne de ramadanDans un des chapitres de son monu-mental Ihyâ’ ‘ulûm ad-dîn (Revivi-fi cation des sciences de la religion), intitulé Kitâb asrâr as-sawm (Des se-crets du jeûne), al-Ghazâlî souligne à quel point Dieu tient le jeûne en haute estime. A l’appui de cette affi r-mation, il cite de nombreux hadîths, auxquels il ajoute les arguments sui-vants : jeûner est un acte passif que Dieu seul voit ; un acte qui consacre la défaite du Malin, les désirs de l’homme étant le moyen qu’utilise Satan pour arriver à ses fins. Jeû-ner est dès lors «la voie du service de Dieu». A l’issue d’une longue énumération de l’ensemble des règles liées à l’observance du jeûne, faite à la manière du juriste qu’il

est par ailleurs, al-Ghazâlî déclare que… l’essentiel est ailleurs. Il distingue ainsi trois niveaux. Le premier est celui, plat, des pres-criptions juridiques du fiqh. Le dernier, le plus élevé, est celui des Prophètes, des siddîqûn (les «saints véridiques», à l’instar de Abû Bakr as-Siddîq, compagnon de Muham-mad) et des muqarrabûn, ceux à qui il a été permis d’être dans la proxi-mité de Dieu : pour ces trois caté-gories représentant une humanité moralement supérieure, le jeûne est un acte absolument détaché des désirs de ce bas monde. Le second niveau suffit à ceux qui, apparte-nant au commun des mortels, n’en sont pas moins animés d’un sincère sentiment de piété : il consiste à faire prévaloir la volonté sur les sollicita-tions du corps, et notamment celles transmises par les organes senso-riels. Ses passions par lui assujetties, le musulman se tient loin de tout péché, n’ayant laissé nulle chose de ce monde le distraire de l’adora-tion de Dieu l’Unique.

Ramadan : la volonté plus forte que le corps

Moments de prières dans la mosquée Sultanahmet d’istanbul.

islam des m

ondes

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20 - 26 JUiLLET 2012 ZAMAN FRANCE

En novembre prochain, le Parti de la justice et du développement (aKP) célébrera ses 10 ans au pouvoir. Une période durant laquelle le parti d’Erdogan a montré deux visages politiques, l’un réformiste, l’autre plus autoritaire. Pour le chroniqueur Sahin Alpay, ce

paradoxe turc est la marque d’un compromis entre le gouvernement et l’armée.

Les paradoxes politiques de la Turquie

A chaque élection géné-rale depuis 2002, il a accru

son pourcentage en voix et d’après de récents sondages, il devrait continuer à bénéfi cier du

soutien d’au moins la moitié de l’élec-torat. Au cours de ces dix années au pouvoir, le gouver-nement AKP a affi -ché au moins deux

visages différents. Il y a d’une part le gouvernement AKP qui a conduit les réformes qui ont dans une large mesure permis de mettre fi n au régime de tu-telle militaro-bureaucratique établi avec l’introduction du multipartisme politique à la fi n de la Seconde guerre mondiale. D’autre part, il y a le gouverne-ment de l’AKP qui a de plus en plus tendance à se débarrasser de son caractère réformiste, et semble n’avoir actuellement d’autre intention que de s’ap-proprier les privilèges que l’an-cien régime accordait autrefois aux élites de l’État, menaçant ainsi de remplacer l’autorita-risme de la bureaucratie par celui de la majorité.Dans un article récemment pu-blié dans le magazine Foreign Affairs intitulé «The Turkish Paradox : How the AKP simul-taneously embraces and abuses democracy» (Le paradoxe turc : comment l’AKP à la fois défend et viole la démocratie), les au-teurs, Michael J. Koplow et Ste-ven A. Cook ont bien souligné le caractère bipolaire du gou-vernement AKP. Le paradoxe est là et aucun observateur de la politique turque ne manque de le constater, mais la question du pourquoi de ce paradoxe reste sans réponse. Il faut souligner ici le fait que le gouvernement AKP est passé par trois phases qui ne correspondent pas exac-tement à celles évoquées par le Premier ministre Erdogan («ap-prenti, contre-maître, maître»).

Les trois facteurs du paradoxe turcLa première phase, qui s’est achevée vers la fin de l’année 2005, est la période des réformes

politiques et économiques qui a conduit le Conseil européen à se prononcer pour l’ouverture des négociations d’adhésion avec Ankara. La deuxième phase, qui a duré à peu près jusqu’en 2009, est la période où les partisans d u r é g i m e d e tutelle militaro-bureaucra t ique ont essayé de renverser le gou-vernement par le biais de tentatives de putsch ou en engageant contre l’AKP une pro-cédure de ferme-ture par le biais de la Cour constitutionnelle. La troisième phase du gouvernement AKP a débuté autour de 2009, après qu’il ait réussi à limiter effi cace-ment l’infl uence des maîtres du régime de tutelle et de consoli-der son emprise sur le pouvoir. C’est durant cette période que la face conservatrice de l’AKP a commencé à prendre le pas sur la face démocratique, tandis que les règles et les institutions kémalistes demeuraient large-ment intactes. Il y a sûrement plusieurs facteurs qui expliquent le «paradoxe turc», cette évolu-

tion du gouvernement de l’AKP d’une attitude réformiste à une autre résolument conservatrice. Tout d’abord, on peut dire que l’AKP adhère dans une certaine mesure au kémalisme, c’est-à-

dire qu’il possède un caractère «kémaliste islamique». L’endoc-trinement étatiste, nationaliste et laïque mis en œuvre par les kémalistes a certai-nement laissé des traces profondes non seulement chez les démocrates musul-mans, mais aussi sur chez les socialistes et

les libéraux du pays, et même chez les nationalistes kurdes. Deuxièmement, le gouver-nement de l’AKP, convaincu d’avoir suffi samment mis sous son contrôle la bureaucratie kémaliste, semble avoir évo-lué vers un accord tacite avec elle, destiné à pérenniser et à consolider sa mainmise sur le pouvoir.

Le compromis entre l’armée et l’aKPAyant purgé les forces armées des putschistes, et assuré la pré-éminence des généraux opposés à un rôle politique des mili-

taires, l’AKP semble chercher une coexistence pacifi que avec l’institution militaire. On peut dire que les généraux tentent de rester à l’écart de la politique, et que le gouvernement de l’AKP essaie de son côté de ne pas s’immiscer dans les rouages internes de l’armée. Certains indices montrent que le bom-bardement effectué à Uludere à la fi n de l’année dernière, et que l’opération qui a conduit à la destruction en vol d’un avion militaire turc par la Syrie le mois dernier peuvent avoir été initiées par l’armée sans autorisation du gouvernement. Et enfi n, le comportement ac-tuel du gouvernement de l’AKP peut également s’expliquer en partie par la détermination du Premier ministre Erdogan et par la stratégie qu’il a choisie pour se faire élire aux pré-sidentielles de 2014 avec ou sans pouvoirs dans un système semi-présidentiel qui devrait être adopté avec la nouvelle constitution. Sans doute est-ce là la raison pour laquelle le gouvernement de l’AKP est si prudent dans le maintien de la coexistence pacifique avec les militaires.s.alpay @ todayszaman.com

SAHIN ALPAY

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Relations publiques :

‘‘«Le gouvernement essaie de ne pas s’immiscer dans

les rouages internes de l’armée»

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JO : les atouts sportifs de la délégation turquePour les prochains Jeux olympiques de Londres, la Turquie présentera une délégation de 114 sportifs avec pour la première fois de son histoire, la participation des équipes féminines de basket-ball et de relais 4x400 mètres.

raChEL MOLLMaN ISTANBULA l’approche des Jeux olym-piques de Londres , la

Turquie se félicite du nombre re-cord d’athlètes qu’elle envoie cette année à la plus importante compé-tition sportive du monde et espère qu’ils rapporteront plus de mé-dailles que jamais et inspireront toute une nouvelle génération.Pas moins de 114 Turcs seront en lice pour les Jeux olympiques de Londres qui se dérouleront du 27 juillet au 12 août prochains. Ils étaient seulement 67 lors des pré-cédents JO de Pékin. Une des ca-

ractéristiques les plus marquantes de la délégation turque cette année est le fait qu’il y ait plus de femmes que d’hommes : 66 contre 48. C’est là un des nombreux signes qui montrent à quel point l’athlétisme féminin a progressé en Turquie. «Aux Jeux olympiques de Londres de 2012, nous allons participer au plus grand nombre de compéti-tions et avec le plus grand nombre d’athlètes de nos 88 ans d’histoire de participation aux Jeux», a décla-ré la ministre de la Jeunesse et des Sports Suat Kiliç. «Nous avons participé à Pékin [2008] avec

20 athlètes féminines. Nous avons triplé ce chiffre».

La première équipe turque de relais 4x400 mètres !«Pendant un demi-siècle, nous avions été incapables de prendre part à des sports d’équipe», a-t-elle ajouté. Mehmet Terzi, pré-sident de la Fédération turque d’athlétisme, confirme. Il cite d’ailleurs une autre première his-torique du sport turc. «Nous avons l’honneur de participer aux Jeux olympiques avec, pour la première fois, une équipe féminine de relais

400 mètres, ce dont nous nous félicitons» a-t-il déclaré. C’est la première fois dans l’histoire que la Turquie participe à des compé-titions de relais olympiques. Pinar Saka, Meliz Redif, Merve Aydin, Birsen Engin et Nagihan Karadere sont les cinq athlètes pionnières qui composent la première équipe olympique turque de relais 4x400 mètres féminin. L’équipe fémi-nine de basket est également en compétition pour la première fois dans l’histoire du sport turc. La Turquie a également des athlètes comme Nazli Çagla Dönertas, une

planchiste de niveau international qui a récemment pris la troisième place au Championnat d’Europe en France. Au sujet de ce récent succès et des espoirs qu’elle nour-rit pour la compétition à venir, l’athlète a déclaré : «prendre la troisième place dans une com-pétition d’une semaine avec 79 athlètes provenant de 22 pays m’a donné beaucoup de motiva-tion». Ce sera en effet sa première participation aux Jeux olympiques, même si elle dispose par ailleurs d’une longue liste de succès au niveau international.

la Turquie présentera une délégation de 114 sportifs avec pour la première fois de son histoire, la participation des

Nazli Çagla Dönertas, planchiste turque, a

décroché la troisième place au Championnat

d’Europe en France.

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