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10 16 Les relations tendues entre les groupes Carrefour et Sabanci en Turquie ont pris une nouvelle tournure avec la récente aff aire d’une employée voilée interdite de participation à un stand du Croissant- Rouge turc par le magasin français, près de l’un de ses supermar- chés. Une nouvelle polémique qui survient dans un contexte de crise après la démission du président du groupe Carrefour SA. Ankara qui a terminé la sélection de ses sportifs pour les Jeux olympiques de Londres mise beau- coup sur ses équipes féminines. Favorite dans les disciplines de la lutte et de l’haltérophilie, la Turquie espère également décrocher des titres en basket-ball et en athlétisme. TURQUIE SPORT Carrefour Turquie ne veut pas du voile JO 2012 : quels espoirs de médailles pour la Turquie ? 27 JUILLET - 2 AOÛT 2012 N° 223 WWW.ZAMANFRANCE.FR Silence ! On tue en Birmanie Comment la publicité nous traque r Le rapport de l’ONG IHH dresse un tableau noir de la situation des musulmans Rohingya de Birmanie. Vic- times de massacres, tortures ou viols de la part des populations bouddhistes, les Rohingya sont aussi privés de leurs droits sociaux comme le mariage ou la création d’entreprise. R INTERNATIONAL12 r Aujourd’hui, dire que la pu- blicité est omniprésente est un lieu commun. Mais elle l’est de plus en plus sur Internet où elle agit selon des règles inédites de surveillance des faits et gestes des internautes. Eclairage sur le plus grand système de collecte de données ayant jamais existé. R SOCIETE 06 Santé : les effets positifs du jeûne Les avantages médicaux liés à la pratique du jeûne sont nombreux comme le rappellent les médias consacrés à ce thème à l’image du site santeramadan.fr. Facteur de purification sanitaire du corps, moyen de prévenir entre autres les maladies cardio-vasculaires, le jeûne apparaît également comme un élément indéniable de stimulation cérébrale, précieux pour toutes les activités intellectuelles, professionnelles ou personnelles. R SOCIETE 04 13 Les Pays-Bas lèvent les visas pour les entrepreneurs turcs 02 Islamophobie : la France épinglée par le Conseil de l’Europe 10 Baisse de la pratique religieuse en Turquie Ethiopie : Ankara restaure les tombes des compagnons 13 Les sept merveilles du monde musulman Sur presque tous les continents, la civilisation islamique a laissé l’héritage d’un passé souvent resplendissant. Toutes ces villes riches d’un patrimoine historique valent indéniablement le détour car elles possèdent des mer- veilles architecturales reconnues mondialement. En cette période estivale, redécouvrir la diversité et l’originalité de cet héritage souvent méconnu, apparaît donc indispensable. qDECOUVERTE 08-09

Zaman France N° 223 - FR

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Zaman France N° 223 - FR

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Page 1: Zaman France N° 223 - FR

1016Les relations tendues entre les groupes Carrefour et Sabanci en Turquie ont pris une nouvelle tournure avec la récente aff aire d’une employée voilée interdite de participation à un stand du Croissant-Rouge turc par le magasin français, près de l’un de ses supermar-chés. Une nouvelle polémique qui survient dans un contexte de crise après la démission du président du groupe Carrefour SA.

Ankara qui a terminé la sélection de ses sportifs pour les Jeux olympiques de Londres mise beau-coup sur ses équipes féminines. Favorite dans les disciplines de la lutte et de l’haltérophilie, la Turquie espère également décrocher des titres en basket-ball et en athlétisme.

TURQ

UIE

SPOR

TCarrefour Turquie ne veut pas du voile

JO 2012 : quels espoirs de médailles pour la Turquie ?

27 JUILLET - 2 AOÛT 2012 N° 223WWW.ZAMANFRANCE.FR

Silence ! On tue en Birmanie

Comment la publicité nous traque

rLe rapport de l’ONG IHH dresse un tableau noir de

la situation des musulmans Rohingya de Birmanie. Vic-times de massacres, tortures ou viols de la part des populations bouddhistes, les Rohingya sont aussi privés de leurs droits sociaux comme le mariage ou la création d’entreprise. RINTERNATIONAL12

rAujourd’hui, dire que la pu-blicité est omniprésente est

un lieu commun. Mais elle l’est de plus en plus sur Internet où elle agit selon des règles inédites de surveillance des faits et gestes des internautes. Eclairage sur le plus grand système de collecte de données ayant jamais existé.RSOCIETE 06

Santé : les eff ets positifs du jeûne Les avantages médicaux liés à la pratique du jeûne sont nombreux comme le rappellent les médias consacrés à ce thème à l’image du site santeramadan.fr. Facteur de purifi cation sanitaire du corps, moyen de prévenir entre autres les maladies cardio-vasculaires, le jeûne apparaît également comme un élément indéniable de stimulation cérébrale, précieux pour toutes les activités intellectuelles, professionnelles ou personnelles. R SOCIETE 04

13Les Pays-Bas lèvent

les visas pour les

entrepreneurs turcs02

Islamophobie : la

France épinglée par

le Conseil de l’Europe10Baisse de la

pratique religieuse

en Turquie Ethiopie : Ankara

restaure les tombes

des compagnons13

Les sept merveilles du monde musulmanSur presque tous les continents, la civilisation islamique a laissé l’héritage d’un passé souvent resplendissant. Toutes ces villes riches d’un patrimoine historique valent indéniablement le détour car elles possèdent des mer-veilles architecturales reconnues mondialement. En cette période estivale, redécouvrir la diversité et l’originalité de cet héritage souvent méconnu, apparaît donc indispensable. qDECOUVERTE 08-09

médailles pour la Turquie ?

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SOCIETE02 27 JUILLET - 2 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE

SELAMIVARLIK

EDITO

Une étude publiée récemment sur le rap-port à la religion en Turquie fait un constat qui peut paraître paradoxal. Si le nombre de personnes qui se disent conservatrices a sensiblement augmenté, la pratique reli-gieuse, elle, aurait plutôt diminué. La di-minution est très faible mais elle témoigne de l’écart entre les pratiques religieuses et les discours. L’étude conclut sur le fait que les Turcs se défi nissent comme pra-tiquants et conservateurs lorsqu’ils sont interrogés mais qu’ils ne sont pas de plus en plus fi dèles aux rituels islamiques. Si une enquête approfondie similaire devrait être menée sur les musulmans de France – et elle devrait être menée – les résultats seraient certes peut-être différents. Mais il n’en demeure pas moins que l’étude pointe du doigt une ambivalence propre à toute société où vivent des musulmans : la différence entre le religieux et l’iden-titaire. La dimension identitaire touche l’image que l’on a de soi dans le monde dans lequel on vit. Elle touche la façon de se défi nir dans un monde globalisé où les frontières et limites traditionnelles cèdent une par une. Or, le fait de se reconnaître dans une catégorie n’implique pas néces-sairement une appartenance concrète à cette même catégorie. Il arrive même, au contraire, que moins une chose est vécue concrètement, plus elle est revendiquée dans le discours. Même quand elle touche le rapport à l’autre, avec l’aumône légale ou la prière en commun par exemple, la pratique religieuse se situe davantage dans une perspective personnelle, elle touche avant tout la question du salut individuel. Alors que le discours de défi nition de soi est plus dépendant d’un tissu social, poli-tique et historique. Ainsi, on constate par exemple que des musulmans en contexte minoritaire, comme c’est le cas en France, seront dans leurs discours particulièrement sensibles à certaines questions qui en Tur-quie passeront plus facilement inaperçues. Autrement dit, l’augmentation des réfé-rences religieuses, symboliques ou iden-titaires dans les discours n’est pas néces-sairement la marque d’une augmentation équivalente dans les [email protected]

La Turquie est le 12e pays du G20 pour les droits des femmes. C’est ce que révèle une étude de TrustLaw, une entité de la fondation Thomson Reuters. Celle-ci a tenté d’évaluer dans quel pays les femmes sont les mieux lo-ties en terme de santé, de formation, d’emploi, de politique, de sport ou encore de conduite de voiture. La France, pour sa part, occupe la cinquième place du classement. Globale-ment, le classement regroupe les seize pays les plus riches de la planète et des économies

émergentes. En tête on retrouve le Canada, l’Allemagne ainsi que la Grande-Bretagne. En revanche, l’Indonésie, l’Arabie saoudite et l’Inde sont en bas du classement. Le week-end dernier, la ministre de la Famille, Fatma Sahin, a annoncé un projet de loi pour encourager les femmes à continuer de travailler après leur grossesse. L’Etat, pour sa part, devrait aider les familles à payer les places en crèche tandis que des mesures pour aménager les horaires de travail pourraient être mises en place.

En Turquie, le nombre de touristes a baissé de 2 % en un an selon le minis-tère du Tourisme turc. Au premier trimestre 2012, les ressortissants étran-gers n’ont pas dépassé les 12,7 millions. Parmi ces derniers, 33,2 % se sont rendus à Istanbul tandis que 30,6 % sont allés plus au sud, à Antalya. Enfi n, le troisième site le plus attractif a été le Nord-Ouest d’Edirne avec 8,7 % des visi-teurs. Néanmoins, la tendance semble

être en train de s’inverser puisqu’au mois de juin la Turquie n’a accueilli que 3,9 millions de touristes. Selon l’Institut de statistique turc (TurkStat), plus de 36 millions de personnes ont visité la Turquie en 2011. Le tourisme est un secteur économique particulièrement important pour la Turquie puisqu’il rapporterait 23 milliards de dollars aux caisses de l’État.

La Turquie, 12e du G20 pour les droits des femmes...ET UNE MAUVAISEUNE BONNE...

NOUVELLE

La province d’Istanbul dirigée par l’AKP a organisé un iftar qui a rassemblé 10.000 personnes le 22 juillet au pied du mémorial des martyrs de Çanakkale.

Islamophobie : la France épinglée par le Conseil de l’Europe

Le Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Nils Muiznieks, a appelé mardi les gouvernements

européens à «renoncer aux lois et mesures visant spécialement les musulmans», comme la loi sur le voile intégral adoptée en 2010 en France. «Les gouvernements devraient renoncer aux lois et mesures visant spécialement les musulmans et interdire la discri-mination fondée sur la religion ou les convictions dans tous les domaines», écrit le commissaire dans une lettre publiée sur le site de l’instance paneuropéenne. «De grands partis ont exploité la défi ance à l’égard des musulmans en soutenant des mesures légis-latives restrictives dirigées contre cette population. En Belgique et en France, des lois prévoient [...] une amende ou un stage de ci-toyenneté pour les femmes portant un voile dans l’espace public», affi rme-t-il. Pour Nils Muiznieks, les musulmans d’Europe «se heurtent régulièrement à diverses formes de préjugés, de discri-minations et de violence, qui renforcent leur exclusion sociale». Ainsi, selon une étude récente de l’Agence des droits fondamen-taux de l’Union européenne citée par le commissaire, «un musul-man sur trois a été victime de discrimination au cours des douze derniers mois», et «un quart des musulmans interrogés ont été arrêtés par la police l’année précédente». M. Muiznieks condamne les contrôles d’identité au faciès qu’il juge «non seulement discri-minatoires, mais aussi contre-productifs». Il appelle en outre les Etats à mener des recherches sur la discrimination à l’encontre des musulmans et d’autres groupes religieux s’appuyant «sur la collecte de données ventilées par origine ethnique, religion et sexe». Une manifestation de musulmans réclamant le respect des libertés religieuses en France.

Jeunesse musulmane : revendications identitaires ou religieuses ?

Tendance à la baisse pour le tourisme turc

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EMMANUELLE GRIMAUD PARISComme ses homologues juifs, catholiques ou protestants, l’aumônier musulman apporte

réconfort, écoute et prière aux patients qui sont en souffrance ou en fi n de vie. Sa présence permet avant tout d’éviter les incompréhensions culturelles ou religieuses entre le corps médical et les patients. «Notre mission est de savoir écouter les malades qui manifestent un besoin religieux et spirituel» précise Saïd Ali Koussay, aumônier musulman à l’hôpital Avicenne. «On ne s’occupe pas seulement des malades, on s’occupe aussi de la famille car elle est souvent déboussolée et désorientée» ajoute-t-il. En cas de décès, les aumôniers répondent par exemple à des questions d’éthique (don d’organe, maintien en état végétatif).

De véritables professionnelsLa charte de la personne hospitalisée du ministère de la Santé préconise le respect des préceptes de la religion du patient et lui donne le droit de pra-tiquer son culte à l’hôpital. Les aumôniers ne sont donc pas de simples représentants religieux comme peuvent l’être les bénévoles d’associations. Ils sont avant tout des professionnels et plus précisément des fonctionnaires contractuels rémunérés par les hôpitaux. Leur travail est réglementé et reconnu par le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Santé. Les aumôniers musulmans qui exercent dans les hôpitaux sont formés à l’institut al-Gha-zâli de la Grande Mosquée de Paris. Ceux-ci ne reçoivent pas d’enseignement médical et travaillent uniquement en complémentarité des équipes soi-gnantes. «Nous n’avons pas accès au dossier médi-cal. Ce n’est pas notre travail» indique Mr Koussay.

Une tâche qui n’est pas sans diffi cultéLes difficultés viennent souvent des malades qui n’hésitent pas à mettre leur santé en danger pour suivre le Coran à la lettre. C’est le cas lors du ramadan lorsque certains patients refusent de s’alimenter et de prendre leur traitement. «Il faut faire comprendre aux malades que le seigneur Dieu est celui qui pardonne. Il est Miséricordieux, Il aime l’être humain» explique Mr Koussay. Il arrive aussi que le personnel n’explique pas bien la situation du malade et que la famille soit révoltée. Dès lors, l’aumônier doit favoriser le dialogue entre la famille et le personnel soignant. Par ailleurs, certaines femmes refusent d’être auscultées par un homme. «Nous sommes obligés d’intervenir car il en va de la vie du patient. Pour éviter le confl it, il faut expliquer posément la disposition législative et pénale française» précise à ce sujet l’aumônier.

À l’instar de l’hôpital Avicenne, à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, les hôpitaux français sont de plus en plus nombreux à off rir aux patients les services d’aumôniers musulmans.

L’hôpital Avicenne a Bobigny comporte son propre service d’aumônerie musulmane.

SOCIETE03 27 JUILLET - 2 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE

EMMANUELLE GRIMAUD PARISIslamicArtsMagazine.com est un magazine en ligne dévoué à l’art

islamique. En présentant cet art à des spécialistes mais aussi au grand public, la direction du magazine se donne pour objectif de contribuer à une meil-leure compréhension de la culture musulmane. Les sujets traités vont de l’art classique à l’art contemporain et couvrent l’ensemble de l’actualité isla-mique. L’évolution des aspects essen-tiels de cet art au cours de l’histoire apprend à tenir compte de son impor-tance et de sa beauté. C’est pourquoi le magazine informe le lectorat des dates des différentes actualités artis-tiques telles que les expositions et les ventes aux enchères. D’autre part, le journal publie des interviews et des articles illustrés par de magnifiques photographies, le tout avec un superbe

design et du contenu vidéo. L’objectif principal du magazine est de promou-voir la puissance créatrice de l’art isla-mique ainsi que ses artistes en leur offrant l’opportunité de créer des rela-tions solides avec des galeries, des musées et des collectionneurs.

Une reconnaissance de l’art islamique Actuellement, le magazine s’efforce de témoigner de la créativité de l’art islamique en pleine expansion dans le monde entier. Une tendance confi r-mée par la création de nombreux musées et galeries qui présente l’art contemporain musulman. Les ama-teurs d’art et les mécènes sont tous unanimes quant à la nécessité de reconnaître l’importance de cette dis-cipline artistique, en investissant dans divers projets. Pour les responsables de cette revue, encourager l’expression

créative est un effort bénéfi que pour le développement économique et social de l’univers culturel.

L’Islamic Arts Magazine : une vitrine de l’art musulman contemporain

Zoom

EN BREF

DISC

RIM

INAT

ION

DIPL

OMAT

IE La France se dote d’un envoyé spécial auprès de l’OCILa France a décidé de se doter d’un en-voyé spécial auprès de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Lors d’un dîner de rupture du jeûne du rama-dan, lundi soir au Quai d’Orsay, auquel ont été conviés les ambassadeurs des 57 Etats membres de l’OCI à l’exception de la Syrie, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a souligné que la France souhaitait suivre «assidûment» les travaux de cette instance. Le ministre a précisé avoir nommé un «envoyé spécial auprès de l’OCI» le diplomate Louis Blin, consul général à Djeddah (Arabie Saoudite) où l’OCI a son siège. La France a invité M. Ihsanoglu, secrétaire général de l’OCI, à effectuer une visite à Paris.

Une collaboratrice de Clinton attaquée par les républicainsHuma Abedin, une collaboratrice musul-mane de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton est accusée par l’aile droite du parti républicain d’être liée aux Frères musulmans égyptiens. Cinq membres du Congrès ont écrit au département d’Etat pour demander une enquête sur les liens entre Mme Abedin et les Frères musul-mans, le premier mouvement politique en Egypte depuis la chute du président Hosni Moubarak. Prenant la parole mercredi au Sénat, le républicain John McCain, ancien candidat à la présidentielle face à Barack Obama, a vigoureusement défendu Mme Abedin contre les attaques venues de son propre camp.

Propos du sénateur américain Ron Johnson du Parti républicain opposé à la limitation de la commer-cialisation des chargeurs d’armes à feu à grande capacité, après la tuerie d’Aurora aux Etats-Unis.

‘‘«Le simple fait d’essayer, c’est restreindre notre liberté»

Aumônerie musulmane : «Notre mission est de savoir écouter les malades»

Page 4: Zaman France N° 223 - FR

Santé : les effets positifs du jeûne Les avantages médicaux liés à la pratique du jeûne sont nombreux comme le rappellent les médias consacrés à ce thème à l’image du site santeramadan.fr. Facteur de purification sanitaire du corps, moyen de prévenir entre autres les maladies cardio-vasculaires, le jeûne apparaît également comme un élément indéniable de stimulation cérébrale, précieux pour toutes les activités intellectuelles, professionnelles ou personnelles.

FOUAD BAHRI PARISEn cette période estivale caractérisée par des journées chaudes et longues,

le jeûne du ramadan est souvent perçu dans l’imagerie populaire comme un acte éprou-vant physiquement. Or, on l’oublie parfois, les vertus physiques du jeûne sont recon-nues depuis longtemps par les milieux médicaux, quelle que soit la saison durant laquelle il se pratique. Dans une interview accordée à la revue Echo Bio magazine, la bio-nutrition-niste Valérie Vidal rap-pelle ces avantages sa-nitaires du jeûne. «Sur le plan physio-logique, le jeûne permet de désin-toxiquer en pro-fondeur l ’orga-nisme [ce qui a] une action préven-tive et curative sur de nombreuses ma-ladies en lien avec un état de surcharge de l’organisme» explique-t-elle. Parmi les maux que cette purification du jeûne peut contri-buer à guérir, la bio-nutritionniste cite «les maladies de peau, les maladies inflamma-toires dont l’arthrite rhumatoïde, les mala-dies cardio-vasculaires dont l’athérosclé-rose, l’angine de poitrine, l’hypertension, et aussi l’asthme, les allergies...».

Pas de risques particuliers en étéAutre élément intéressant introduit par le jeûne, la rupture des habitudes de consom-mation qui produit elle-même un retour aux sensations gustatives généralement perdues dans les pratiques de surconsommation. Une rupture pouvant même favoriser une perte de poids. «Jeûner peut aider à établir une autre relation à la nourriture, à deve-nir plus attentif aux saveurs, aux quantités, à manger plus lentement, ce qui est utile dans une démarche de perte de poids» confirme Valérie Vidal. Effectuer son jeûne en été ne comporterait pas, par ailleurs, de risques particuliers dès lors que des mesures adaptées à la chaleur seraient prises. Pour le docteur Alain Delabos, nutritionniste et co-auteur de l’ouvrage La chrono-nutrition Spécial Ramadan (Editions Albin Michel), «ça n’est pas tant la saison ou la période

qui peut être éprouvante, mais la durée des journées» dit-il dans un entretien au site linternaute.com. «Sous des latitudes sep-tentrionales comme en Suède par exemple, le jeûne peut devenir très difficile, voire in-faisable du fait de la longueur des journées. Mais même en été, à condition de bien se reposer et de s’abriter du soleil, les condi-tions ne sont pas plus difficiles que dans la période actuelle» précise le docteur Dela-

bos. Pour ce thérapeute, inventeur de la chrono-nutrition, une

méthode d’alimentation qu’il définit comme

«le bon aliment, en bonne quantité et au bon moment», un bon jeûne consiste à conserver, en les réadaptant, les rythmes ali-mentaires et les

exigences protéi-niques du corps.

En ce sens, les tra-ditions musulmanes

lui semblent, sur le plan médical, tout à fait adaptées

à ces besoins physiques. «Les principes du Coran s’accordent volontiers

avec ceux de la chrono-nutrition : il faut manger sucré pour sustenter l’organisme et le nourrir rapidement pour récupérer de la journée» ajoute-t-il.

Le jeûne stimule l’activité cérébraleSi le jeûne ne comporte pas de risque sur le plan sanitaire, peut-il provoquer un affaiblissement de l’activité intellec-tuelle ? Là-encore, rien n’est moins sûr pour les professionnels de la santé. D’après le docteur Delabos, c’est même plutôt le contraire. Le jeûne «donne une acuité céré-brale bien plus aiguë» affirme-t-il. La rai-son ? «Comme tous les autres organes, gros consommateurs de sucre en temps nor-mal, sont au repos, le précieux carburant est essentiellement utilisé par le cerveau. Le corps étant ‘‘en roue libre’’, on laisse plus facilement circuler l’esprit» poursuit-il. Un éclairage partagé par Valérie Vidal qui voit dans le jeûne le moyen d’acquérir «une grande clarté mentale, précieuse lorsqu’il y a d’importantes décisions à prendre ou pour faire un point sur sa vie».

La pratique du jeûne a des effets médicaux positifs sur le corps et permet de lutter efficacement contre les maladies inflamma-toires et cardio-vasculaires.

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SOCIETE04 27 JUILLET - 2 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE

Page 5: Zaman France N° 223 - FR

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Page 6: Zaman France N° 223 - FR

Comment la publicité nous traque

El Sajjadah, un tapis de prière nouvelle génération est la première version lu-

mineuse du tapis traditionnel. C’est au desi-gner britannique, Soner Özenç, que l’on doit l’innovation d’El Sajjadah. Le premier élé-ment, El, est constitué des initiales d’«élec-troluminescent», tandis que Sajjadah est le mot arabe qui désigne le tapis de prière. En clair, des diodes lumineuses intégrées au tapis informent de la direction de la Mecque. Il renferme une boussole numérique lumi-neuse qui repère la direction du lieu saint. Très fonctionnel, le tapis est également déco-ratif car conçu pour être accroché au mur. Son design est basé sur l’art vectoriel contemporain. La mosquée représentée

s’inspire de la Mosquée bleue d’Istanbul. Sa base est noire, en référence à la Kaaba, et le motif qui s’illumine est vert, la couleur de l’islam. El Sajjadah a été exposé en Turquie, au Koweit, en Australie, au Royaume-Uni, en Corée du Sud, au Japon et aux Etats-Unis. Actuellement, seulement deux prototypes existent, dont l’un a été acheté par le musée des Arts modernes à New York. Soutenu par le site de sponsoring Kickstarter, il est fi nan-cé par trente-cinq investisseurs et a récolté 6.000 dollars sur les 100.000 nécessaires. Jusqu’au 14 août, moyennant une participa-tion minimale de 500 dollars, on peut devenir propriétaire d’un des premiers exemplaires de ce tapis de prière high-tech.

Aujourd’hui, dire que la publicité est om-niprésente est un lieu commun. Mais elle l’est de plus en plus sur Internet où elle agit selon des règles inédites de surveillance des faits et gestes des internautes. Eclairage sur le plus grand système de collecte de don-nées ayant jamais existé.

MAUD DRUAIS PARISQui n’a pas déjà eu le sentiment d’être observé en naviguant sur Internet ? Après avoir visité

un site de vente de chaussures, on peut voir appa-raître par exemple dès le lendemain sur sa boîte mail, des publicités proposant des paires de baskets à des prix défi ant toute concurrence, provenant d’autres sites. Que s’est-il passé ? Une régie publicitaire a constaté votre présence sur le site de vente de chaus-sures et l’information a été monnayée à une entre-prise recherchant des acheteurs potentiels de sou-liers. Elle va donc pouvoir faire de la publicité sur des sites que vous fréquentez par ailleurs car elle connaît votre intérêt probable pour ce type d’achat. Ainsi, à partir du navigateur internet, des données sont en-voyées à plusieurs entreprises, à des sites qui conservent l’historique de votre visite afi n de renta-biliser pour quelques centimes vos clics sur la toile, ce qui fi nit par rapporter gros et pour cause. La publi-cité sur Internet a connu une croissance de 11 % en 2011, pour atteindre un chiffre d’affaires de 2,5 mil-liards d’euros en France, selon l’Observatoire de l’e-pub qui table sur une hausse du marché de 8 % en 2012. Afi n de prendre toute la mesure de l’am-pleur de la surveillance sur le net, il est édifi ant de télécharger Collusion, un module de Mozilla qui fait apparaître en temps réel, les entreprises qui suivent vos faits et gestes sur la toile et enregistrent des don-nées sur votre identité virtuelle. A chaque visite d’un nouveau site, à chaque donnée que l’internaute pro-

duit, à l’instar des fameux «j’aime» de Facebook, cette dernière évolue.

Un vide juridiqueCe matraquage publicitaire est inédit et il a pris des formes complètement nouvelles avec l’avènement d’Internet. Avant, le mécanisme était le suivant : les agences publicitaires touchaient des publics cibles qu’elles avaient identifi és comme tels en achetant des pages dans des publications qui correspondaient à ce profi l de personne. Aujourd’hui, l’e-publicité déjoue ce procédé grâce à la surveillance internet, en passant outre tout ce processus d’identifi cation.

Cela pose un certain nombre de problèmes éthiques, notamment sur le droit à l’anonymat et l’identité. Pourtant, aucune régulation n’existe concernant la collecte de données par ces entreprises sur Internet. S’il est possible de mettre fi n à une partie des publi-cités personnalisées qui assaillent notre écran quoti-diennement grâce à des sites d’autorégulation, il est par contre impossible de faire cesser la collecte de données sur notre identité virtuelle, même si le lien entre ces données et le nom réel de l’utilisateur n’est pas encore identifi able. Comme le souligne très bien une enquête du Wall Street Journal, «l’anonymat ne tient qu’à un fi l, la protection des noms».

Le 1er tapis de prière électroluminescent

Les sites des réseaux sociaux servent à recueillir des données sur l’identité vir-tuelle de leurs utilisateurs.

Le tapis de prière électroluminescent El Sajjadah a été conçu par le designer britannique Soner Özenç.

SOCIETE06 27 JUILLET - 2 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE

Page 7: Zaman France N° 223 - FR

La Grande Mosquée de Strasbourg bientôt inaugurée

Environ 2.500 fidèles musulmans se sont pressés vendredi à la prière du tarawih dans la nouvelle

Grande mosquée de Strasbourg, qui les a accueillis pour la seconde fois, l’ensemble de ses décorations intérieures étant maintenant achevé. «Cette mosquée, c’est la vôtre. Nous sommes tous différents, de couleurs différentes, mais ici nous n’avons pas d’origine, nous sommes tout simple-ment musulmans, nous appartenons à ce pays qui est la France», a déclaré aux croyants réunis Saïd Aalla, le prési-dent de l’association qui a été à l’origine du projet de construction. «Aujourd’hui, l’islam a sa place dans le pay-sage français, les musulmans peuvent être fiers d’être Français», a-t-il ajouté, dans un bref discours prononcé avant le prêche de l’imam, dans une mosquée comble. Cette mosquée «splendide» est «une fi erté pour Stras-bourg», et permettra aux musulmans de pratiquer leur culte «dans la dignité qu’ils méritent», a renchéri Olivier Bitz, adjoint au maire (PS) chargé des cultes. Implanté à moins de 2 km de la cathédrale, le nouveau lieu de culte

est surmonté d’un imposant dôme de cuivre de 16 mètres de diamètre, entouré d’éperons ornés de croissants. Il est dépourvu de minaret. A l’intérieur de la grande salle de prière, baignée d’une lumière bleutée, aucun pilier ne vient gêner la visibilité des fi dèles, grâce à un système de câbles porteurs. Les murs sont ornés jusqu’à mi-hauteur de zel-liges, un carrelage émaillé marocain aux motifs étoilés.

Hollande invité à l’inaugurationPlusieurs centaines de femmes étaient venues assister à la prière depuis la mezzanine réservée à leur intention. L’année dernière, la nouvelle mosquée, dont la décoration intérieure n’était pas encore achevée, avait déjà accueilli ses premiers fidèles pour le ramadan. Puis elle avait à nouveau fermé ses portes, le temps de fi nir les travaux. Avec ses locaux administratifs et techniques et ses salles d’ablution l’ensemble a coûté 10,5 millions d’euros, dont 26 % fi nancés par les collectivités locales (qui peuvent le faire grâce aux spécificités du droit d’Alsace-Moselle),

37 % par le gouvernement marocain, et 14 % par l’Arabie saoudite et le Koweit. La Grande mosquée de Strasbourg doit être officiellement inaugurée le 27 septembre. Le président François Hollande a été invité, a dit M. Aalla.

La Grande Mosquée de Strasbourg, dont le coût de construction a atteint la somme de 10,5 millions d’euros et qui sera inaugurée le 27 septembre prochain, a d’ores et déjà accueilli ses fi dèles pour ce ramadan 2012.

Les fi dèles de Strasbourg vont pouvoir prier pour la seconde année consécutive à la Grande Mosquée.

FRANCE07 27 JUILLET - 2 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE

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FèsIstanbul, «la Sublime porte» ottomane, porte bien

son surnom. Cette ville où règne une effervescence per-pétuelle, située à cheval sur le détroit du Bosphore, offre au

visiteur des splendeurs qu’elle accumule depuis des siècles, étant passée sous les infl uences consécutives des Byzantins (324-1453) et

des Ottomans (1453-1923), avant de perdre son statut de capitale sous la République que l’on connaît aujourd’hui. Les visiteurs s’émerveille-ront en découvrant les vestiges du passé, notamment ottomans : palais, comme celui de Topkapi (construit à partir de 1459), qui fut résidence des sultans, mosquées remarquables dont l’une des plus connues est la magnifi que Süleymaniye, construite par le célèbre architecte ottoman,

Mimar Sinan, entre 1550 et 1557. Les visiteurs pourront aussi se rendre dans le quartier d’Eyüp Sultan, haut lieu de pèlerinage particulièrement fréquenté pen-dant le ramadan, d’où ils pourront admirer sur les hauteurs de la ville l’immense Istanbul qui s’étend à leurs pieds.

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Sur presque tous les continents, la civilisation islamique a laissé l’hé-ritage d’un passé souvent resplendissant. Toutes ces villes riches d’un patrimoine historique valent indéniablement le détour car elles possèdent des merveilles architecturales reconnues mondiale-ment. En cette période estivale, redécouvrir la diversité et l’origina-lité de cet héritage souvent méconnu, apparaît donc indispensable.

De Grenade, en Es-pagne, où la citadelle

de l’Alhambra s’étend dans des tons rouges

à l’heure du coucher du soleil, en passant

par l’emblématique médina de Fès, par les

majestueux iwans de la Mosquée du Vendredi

à Ispahan, les dynasties musulmanes se sont dis-

tinguées par leur raffi ne-ment architectural. Plus à

l’est, la découverte de Sa-marcande, ville qui ins-

pira Amin Maalouf dans son ouvrage du même

nom, en époustoufl era plus d’un, tout comme la

majestueuse Istanbul ou Le Caire, l’un des plus

grands centres islamiques mondiaux, sans oublier

Jérusalem, ville sainte et envoûtante. Gros plan

sur sept des plus belle perles du monde musulman.

MERVEILLES

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Fès est la deuxième plus grande

ville du Maroc. Sa médina, la plus vieille et la plus grande du monde avec celle de Tunis,

est l’exemple modèle de la ville orientale. Celle-ci est d’ail-leurs placée sous la protection de l’UNESCO. La ville a été

fondée par Idris Ier en 789. Les sources d’eau aux alentours de la ville ont sans doute été un critère important lors du choix de l’édifi -

cation de la ville. Fès se trouve à un emplacement très avantageux au Maroc, au croisement des routes commerciales importantes, au cœur d’une région généreuse en matières premières (pierre, bois, argile). C’est ce qui lui a permis de se développer très rapidement. Son rayon-nement international passé en fait l’une des capitales principales de la civilisation arabo-musulmane. Le bleu des célèbres céramiques est l’un des symboles de Fès. La ville, qui fut pendant plusieurs siècles

une capitale politique et intellectuelle du Maroc, est aujourd’hui un centre de rencontres et d’échanges. Des Idrissides aux

Alaouites, des Andalous aux Juifs, toutes les dynasties et tous les peuples ont laissé leur empreinte sur

la ville.

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Alaouites, des Andalous aux Juifs, toutes les dynasties et tous les peuples ont laissé leur empreinte sur

la ville.

Mimar Sinan, entre 1550 et 1557. Les visiteurs pourront aussi se rendre dans le quartier d’Eyüp Sultan, haut lieu de pèlerinage particulièrement fréquenté pen-dant le ramadan, d’où ils pourront admirer sur les hauteurs de la ville l’immense Istanbul qui s’étend à leurs pieds.

LES

Fès, au Maroc, ville fondée par Idris Ier en 789, a été bâtie au croisement des principales routes commerciales du pays.

Le palais de Topkapi a été la résidence offi cielle des sultans ottomans.

EMMANUELLE GRIMAUD, MAUD DRUAIS

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Le célèbre palais de l’Alhambra a fait

la notoriété de Grenade.

La mosquée Ibn Tulun située dans le quartier

du vieux Caire.

Le site de Samarcande a été proclamé en 2001 par l’UNESCO carrefour

des cultures et site du patrimoine mondial.

Le Dôme du Rocher à Jérusalem.

Ispahan abrite de nombreux

monuments islamiques construits entre le XIe

et le XIXe siècles.

Samarcande est la capitale de la région administrative homonyme ouzbeke.

«Ispahan a des tons bleus, si puissants et si rares que l’on songe à des pierres fines,

27 JUILLET - 2 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE

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LECA

IRE

L’histoire islamique du Caire

débute aux prémices de l’islam, lorsque le calife Omar partit à la

conquête des régions voisines. Ainsi, en 640 est édifi ée la ville de Fustat, sur l’actuel vieux Caire, où est

construite la première mosquée située sur le sol africain. L’un des plus anciens et des plus vaste édifi ces de la

ville est la mosquée Ibn Tulun datant du IXe siècle, dont le minaret, en spirale, rappelle celui de la mosquée de Samarra en Irak. La visite de ce lieu au style dépouillé

devra bien sûr être complétée par celle d’al-Azhar (970-972), véritable havre de paix dans la bouillonnante

capitale égyptienne. Al-Azhar est l’une des principales et des plus anciennes universités de l’islam. Toujours au cœur du Caire islamique, s’étend le Khan al-Khalili,

un souk mondialement connu, qui vient lui aussi témoigner de la splendeur de l’ère fatimide (909-1171) et du rayonnement commercial,

culturel et stratégique que connut la ville jusqu’à la période

mamelouke.

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JJEERRUSALEM

Cette ville «trois fois sainte» rassemble le troisième lieu

saint de l’islam, ainsi que les lieux les plus sacrés des religions juive et chrétienne. Jérusalem, protégée par les

collines arides de Judée, tient une place particulière en islam puisqu’elle est considérée par les musulmans comme la ville d’où le Prophète fi t son voyage nocturne. Elle fut par ailleurs la première des deux qiblas (direction vers laquelle les musul-

mans se tournent pour prier). Cette ville cosmopolite – elle abrite aujourd’hui des populations très hétérogènes de confessions

chrétienne, musulmane, juive et d’origine arménienne – réunit un patrimoine fabuleux, notamment dans la vieille ville, qui paraît hors du temps. L’héritage des dynasties omeyyades et mameloukes est présent partout dans la ville, mais ce sont la

mosquée al-Aqsa (construite au VIIe siècle) et le Dôme du Rocher (achevé en 691) visible de tout Jérusalem grâce à son dôme recouvert d’or en 1965 par le roi Hussein de

Jordanie, situés sur l’esplanade des mosquées, qui sont les plus emblématiques.

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SAMARCANDEISPAHAN

5GRENADE

Située dans le sud de l’Espagne, au pied de la Sierra Nevada, Grenade est la véritable perle de l’Andalousie. Elle concentre un patrimoine exceptionnel classé par l’UNESCO, notamment pour son héritage de l’époque nasride (1238-1492), qui laissa les

traces somptueuses d’un passé faste. Les petites ruelles grenadines ; les Banuelos, magnifi ques bains arabes datant du XIe siècle restaurés ré-

cemment ; l’Albaicin, ancien quartier arabe labyrinthique aux mai-sons blanches de style mauresque font la beauté de cette ville.

Le moment le plus grandiose de la visite sera la découverte de l’Alhambra, énorme citadelle qui domine Grenade. L’extérieur de la forteresse, très sobre, contraste avec l’aspect intérieur à la décoration foisonnante. Ce palais, construit par la dynastie nas-ride à partir de 1238, compte de nombreuses salles rectangu-laires organisées autour de cours intérieures. L’Alhambra pren-

dra des allures fabuleuses au moment du coucher du soleil : elle tient d’ailleurs son nom Alhambra (la rouge), de la couleur que

prennent ses parois à la tombée de la nuit.

Son nom signifi erait «lieu de rencontre» ou «lieu de confl it», comme pour sa position, à la limite des mondes turc et persan. Samarcande a été pro-clamée en 2001 par l’UNESCO carrefour des cultures et site du patrimoine mondial. Celle qui s’est aussi appelée Afrasiab, à l’ère antique, fut conquise par les Arabes en 712 et brilla sous le règne des Samanides. Les monuments édifi és par les Timourides font la gloire de la cité. Oulough Beg, petit-fi ls de Tamerlan, prince et astronome,

y a fait d’ailleurs construire un observatoire. La structure timouride de ses mosquées, de ses medersas et de ses mausolées est fondamentale dans l’art et l’architecture de l’islam. A travers les âges, la ville fut traversée par nombre de civilisations : arabe, chinoise et persane. Samarcande conserve en héritage des monuments et œuvres d’art parmi les plus beaux d’Asie occidentale mais aussi des infrastructures scientifi ques de renom comme l’observatoire d’Oulough Beg.

à des palais en saphir, à d’irréalisables splendeurs de féeries…» écrivait l’acadé-micien Pierre Loti dans son livre Vers Ispahan (1904). Ville d’Iran, Ispahan se situe au sud de Téhéran. Elle est l’un des centres majeurs de l’industrie et de l’enseignement du pays. En 1598, le souverain safavide, le shah Abbas 1er le Grand, transfère sa capitale de Qazvin à Ispahan, où il entreprend de grands travaux. Il aménage même, au centre de la ville, un terrain de polo et fait ériger quatre ensembles monumen-taux, quatre portes conduisant à la mosquée de l’Imam, à la

mosquée du Cheykh Lotfollah, au bazar et au Palais Ali Qapu. Les nombreux monuments isla-miques construits entre le XIe et le XIXe siècles font d’Ispahan l’un des joyaux du Moyen-Orient. La place Naghsh-e Jahan est classée au patrimoine mondial de l’humanité. Parmi les lieux incontournables d’Ispahan, on retrouve la Mos-quée du Vendredi qui est l’une des architectures les plus complexes des arts de l’islam ainsi que le palais de Chechel Sotoun, monument majeur du shah Abbas II qui était utilisé pour les cérémonies de couronnement.

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MAUD DRUAIS PARISCes dernières semaines, Carrefour Turquie n’en fi nit plus de défrayer la chronique. La dernière affaire en date re-

monte à dimanche dernier, lorsqu’une employée voilée du Croissant-Rouge turc (Kizilay) se voit refuser l’accès à la tente disposée à coté d’un supermarché Carrefour SA, joint-venture des groupes Carrefour et Sabanci, situé à Kozyatagi, un quartier de Kadiköy à Istanbul. Depuis le début du ramadan, Carrefour SA mène en effet une campagne en coopération avec Kizilay : les clients de Carrefour SA achètent des paquets contenant de la nourriture préparés par le grand distributeur, puis les donnent au Croissant-Rouge turc, dont les tentes sont instal-lées à l’extérieur du magasin. Elif Demirci, qui porte le foulard, s’est donc dirigée à l’intérieur d’une tente pour prêter main forte à ses collègues. Selon le quotidien Yeni Safak, la réaction de Carrefour SA n’a pas été longue, puisque dans les minutes qui ont suivi, un salarié responsable de la sécurité s’est rendu auprès des employés du Croissant-Rouge turc pour leur signi-fi er l’impossibilité de laisser une femme voilée travailler à cet endroit. D’après un employé de Kizilay cité par Yeni Safak, «le

directeur général regardait la tente grâce aux caméras et a vu Demirci. «Nous ne pouvons pas laisser passer cela»», a-t-il dit. Le directeur adjoint de la branche Atasehir Croissant-Rouge turc, choqué par cette intervention, a assuré qu’il y aurait des poursuites.

Une aff aire qui intervient dans un contexte tenduCette affaire intervient alors que les signes du désen-gagement de Carrefour en Turquie s’intensifient. En effet, mi-juillet, Haluk Dinçer, président du groupe Carre-four SA, a démissionné de ses fonctions avec à sa suite trois autres administrateurs représentants du conglo-mérat Sabanci. De plus, lors de l’assemblée générale des actionnaires réunie le 18 juin, Georges Plassat, son PDG, n’a pas caché sa volonté de retirer Carrefour de cer-tains marchés. Parmi les pays cités, fi guraient l’Indonésie et la Turquie. Le groupe Carrefour a déclaré dans un communiqué respecter toutes les croyances, tous les codes vestimentaires, toutes les manières de vivre, que l’acte du directeur général de Carrefour SA Kozyatagi était isolé, et assurait également avoir présenté ses excuses à Elif Demirci.

Le groupe Carrefour implanté en Turquie a signifi é son possible retrait de ce marché.

Carrefour Turquie ne veut pas du voileLes relations tendues entre les groupes Carrefour et Sabanci en Turquie ont pris une nouvelle tournure avec la récente aff aire d’une employée voilée interdite de participation à un stand du Croissant-Rouge turc par le magasin français, près de l’un de ses supermarchés. Une nouvelle polémique qui survient dans un contexte de crise après la démission du président du groupe Carrefour SA.

ESRA KESKIN DEMIRDepuis des années, les discours et les débats sur «le conservatisme et la

piété» en Turquie n’ont cessé de se multi-plier. Les résultats de la nouvelle étude réalisée sur le sujet par la société BBDO, en collaboration avec l’institut de sondage Virtua et la revue MediaCat, sont assez surprenants. L’analyse commence par le pourcentage de personnes se défi nissant comme «pratiquant» en Turquie : 81 %. Ce pourcentage n’a pas changé depuis 2000. En ce qui concerne les pratiques reli-gieuses, on observe cependant un chan-gement à la baisse. Le taux de personnes priant régulièrement est passé de 31,6 à 29,3 %, celui des personnes jeûnant régu-lièrement diminue, quant à lui, passant de

65 à 50 %. Parallèlement, le taux des per-sonnes indiquant que leur croyance reli-gieuse infl uence leur vie a subi une baisse, passant de 72 à 69 %. Les personnes se défi nissant comme conservatrices repré-sentaient 21,5 % des personnes interro-gées jusqu’en 2007, date à laquelle ce ni-veau est passé à 24,8 %. Dans l’analyse, il est précisé que «les Turcs se défi nissent comme pratiquants et conservateurs mais qu’ils appliquent de moins en moins leurs obligations religieuses».

Des résultats contestés par les universitairesDes enseignants sollicités sur cette étude estiment qu’il existe des contradictions dans ces résultats. Le directeur de l’unité d’enseignement de sociologie de la reli-

gion de la faculté de Théologie de l’uni-versité de Marmara, le professeur Zeki Arslantürk, affi rme que les mémoires de master et les thèses de doctorat sur le conservatisme et la piété rédigés par les étudiants aboutissaient à des conclusions opposées. Zeki Arslantürk précise que «même monsieur-tout-le-monde se ren-drait compte que la population fréquen-tant les mosquées a rajeuni». «Le rajeu-nissement de la population fréquentant les mosquées montre que la piété est en hausse. Nous ne pouvons pas dire qu’il y a une baisse des pratiques religieuses en se basant sur le taux des personnes qui prient. Le véritable indicateur du taux des pratiques religieuses est le jeûne et le sacrifi ce» a-t-il ajouté.

Une étude sur les pratiques religieuses en Turquie a révélé qu’elles étaient en lé-ger recul malgré une faible augmen-tation des opinions conservatrices turques. Un constat discuté par cer-tains universitaires qui parlent de contradictions et affi rment qu’au contraire la religiosité des Turcs se-rait en progrès, notamment chez les plus jeunes.

Baisse de la pratique religieuse en Turquie

D’après des enseignants turcs, l’étude selon laquelle la pratique religieuse serait légèrement en baisse en Turquie ne correspondrait pas à la réalité de la fréquentation des mosquées par les fi dèles.

TURQUIE10 27 JUILLET - 2 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE

ELEC

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Hausse de 2% des prix Après le gaz c’est au tour de l’électricité. Les tarifs réglementés de l’électricité ont augmenté de 2 % lundi dernier, en vertu d’un arrêté publié la veille au Journal Offi-ciel, et conformément à la décision de limiter les hausses de prix de l’énergie. Cette augmentation s’applique aux tarifs réglementés – tarifs Bleu, Jaune et Vert – auxquels les particuliers ainsi que les entreprises souscrivent auprès d’EDF ou de certains fournisseurs locaux. Ce relè-vement se traduit par une augmentation «de 1,7 % TTC pour tous les clients rési-dentiels au tarif Bleu» selon le site internet d’EDF.

Un 4e avion livré à la marine turqueLe groupe d’électronique Thales a an-noncé avoir livré à la marine turque un quatrième avion patrouilleur. Une opéra-tion réalisée dans le cadre du programme Meltem II qui achève ainsi la première phase d’un contrat signé en 2002. Celui-ci consiste en la modification et la fourniture de six avions de patrouille maritime à la marine turque et de trois avions de sur-veillance aux gardes-côtes. Le programme comprend également la réalisation de dix systèmes supplémentaires de patrouille maritime destinés à être intégrés sur des ATR72 pour la marine, dont sept ont déjà été livrés, explique Thales dans un communiqué.

BREVES ECO

Ces 57 dernières années, 298.000 personnes ont trouvé la mort dans un accident de voiture en Turquie.298.000

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Silence ! On tue en BirmanieLe rapport de l’ONG IHH dresse un tableau noir de la situation des musulmans Rohingya de Birmanie. Victimes de massacres, tortures ou viols de la part des populations bouddhistes, les Rohingya sont aussi privés de leurs droits sociaux comme le mariage ou la création d’entreprise.

SINEM CENGIZ ISTANBULDes décennies de discrimination en-vers les musulmans Rohingya les ont

rendus apatrides par la Birmanie qui a ins-tauré des restrictions sur leur mobilité et confi squé leurs droits à la propriété, à l’édu-cation et aux services publics, d’après un récent rapport de l’organisation humanitaire turque (IHH). Le rapport, publié vendredi dernier, indique que les musulmans Rohin-gya, privés de leur nationalité par le gouver-nement qui les considère comme des colons clandestins proches du Bangladesh, n’ont pas la liberté de voyager. Pour se déplacer d’un village à l’autre, ils doivent payer des taxes au gouvernement. Le rapport souligne le nombre important de musulmans Rohin-gya détenus, torturés ou violés, tout en ajoutant qu’il a été diffi cile de déterminer précisément leur identité ou leur nombre. Le porte-parole de l’IHH Serkan Nergis a déclaré dans les colonnes de Zaman que son ONG a publié le rapport afi n d’attirer

l’attention de l’opinion publique internatio-nale sur le sort déplorable des musulmans en Birmanie. D’après Serkan Nergis, «les musulmans de Birmanie subissent la vio-lence depuis plusieurs années». «Grâce aux réseaux sociaux, le monde est désormais au courant de leur situation. Nous ne pouvons trouver une solution contre cette violence que grâce au soutien de l’opinion publique et des réseaux sociaux» ajoute le porte-pa-role de l’IHH. Les violences en Birmanie ont débuté en juin, avec la rumeur selon laquelle trois musulmans Rohingya auraient violé une bouddhiste.

Les musulmans doivent obtenir une autorisation pour se marier !Suite à ces allégations, des bouddhistes extrémistes ont commencé à tuer les musul-mans vivant dans l’Etat d’Arakan. Selon le rapport, plus de 1000 musulmans Rohingya vivant en Birmanie ont été tués et plus de 90.000 ont été privés de domicile. Le rapport

indique également que l’état d’urgence ac-tuel, déclaré suite à l’apparition des confl its entre bouddhistes et musulmans, a dété-rioré davantage les conditions de vie des musulmans. D’après lui, les musulmans doivent obtenir une autorisation pour se marier et doivent également payer pour cette autorisation. Par ailleurs, les musul-mans qui veulent ouvrir un magasin doivent

s’associer avec un bouddhiste qui n’a pas besoin d’apporter de capital mais qui pos-sède néanmoins une part dans l’affaire. Le rapport souligne enfi n qu’ils ne peuvent bénéfi cier des services sociaux fournis par l’Etat, y compris les services de santé et que les musulmans n’ont pas le droit de travailler dans les fonctions gouvernemen-tales.

Les Rohingya, musulmans de Birmanie, subissent de violentes répressions de la part des populations bouddhistes.

INTERNATIONAL12 27 JUILLET - 2 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE

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Les Pays-Bas lèvent les visas pour les entrepreneurs turcs

Ethiopie : Ankara restaure les tombes des compagnons

ERCAN BAYSAL ANKARAAlors que les pourparlers se poursuivent au sujet de l’obligation de visa pour les ressortissants turcs au

sein de l’UE, les Pays-Bas ont supprimé le visa pour les prestataires de services et les travailleurs indépendants turcs. Selon une lettre adressée au Parlement néerlandais par le ministère en charge de la Migration et de l’Intégra-tion le 20 juillet dernier, ces derniers pourront, à compter du 15 août, se rendre aux Pays-Bas sans visa à condition de pouvoir justifier de leur statut. Les hommes d’affaires turcs sont ainsi invités à demander auprès des consulats ou ambassades néerlandaises la délivrance d’un docu-ment indiquant leur statut, soit en tant qu’indépendant, soit en tant que prestataire de services. Cette évolution est censée avoir un impact positif sur les relations com-merciales turco-néerlandaises. Un responsable du minis-tère des Finances qui a souhaité conserver l’anonymat a confié à Zaman que la crise de la zone euro était la prin-cipale raison à l’origine de cette décision. Soulignant que de nombreux pays européens avaient souffert des pro-blèmes liés à la croissance économique, il a déclaré : «Ces pays ont besoin de croissance. Pour cela, leurs capacités commerciales doivent augmenter. La Turquie, parce qu’elle n’a pas été touchée par la crise financière mon-

diale, constitue un bon partenaire commercial pour l’ensemble des pays européens». Il y a quatre mois, le Conseil d’Etat des Pays-Bas a décrété que les hommes d’affaires turcs pouvaient bénéficier du droit d’entrée sans visa pour des périodes supérieures à trois mois sans titre de séjour.

L’Agence de coopération et de développement turque (TIKA) s’est attelée à la restauration des

tombes du roi chrétien d’Ethiopie Ashama Ibn Abjar et de douze compagnons du Prophète Muhammad, ainsi que d’un ancien bâtiment consulaire ottoman. Le 16 juillet dernier, le vice-Premier ministre Bekir Bozdag a visité le village de Najash, à Mekele, où se trouvent les tombes des compagnons du Prophète

Muhammad. En visite en Ethiopie, Bekir Bozdag a qualifié la restauration de ces tombes de signe de la «grandeur de la Turquie». Il a ajouté que c’est à la fois un grand honneur et une source de fierté pour la Turquie que de procéder à la restauration des tombes de ces compagnons du Prophète qui, les premiers, durent émigrer. Contemporain du Prophète Muham-mad, le roi Ashama Ibn Abjar, connu également sous

le nom d’al-Najashi d’Axoum, a accordé l’asile à plusieurs musulmans. «La Turquie va restaurer les tombes d’al-Najashi qui a reçu les musulmans à bras ouverts, ainsi que celles des compagnons du Pro-phète. La Turquie s’emploie à préserver non seule-ment les objets relevant de son histoire nationale, mais aussi ceux qui sont d’une grande importance pour l’ensemble de la communauté islamique» a déclaré le vice-Premier ministre.

Un havre de paix pour les musulmansL’Ethiopie a une importance particulière pour les musulmans. Aux premiers temps de l’islam, les mu-sulmans, qui étaient peu nombreux, subissaient la persécution des polythéistes de la Mecque. Certains ont dû ainsi émigrer en Abyssinie, pays sur lequel régnait un souverain chrétien, al-Najashi d’Axoum, réputé pour être un roi juste et bon. Les réfugiés musulmans ont été chaleureusement reçus par le roi, qui a par la suite refusé de les livrer aux polythéistes mecquois malgré leur insistance. L’Abyssinie, deve-nue aujourd’hui l’Ethiopie, a été ainsi un havre de paix pour les musulmans à une période critique de leur histoire. L’ambassadeur de Turquie en Ethiopie Ugur Kenan Ipek, le président de la TIKA Serdar Çam, le président du Croissant-Rouge turc Ahmet Lütfi Akar, le directeur des Relations extérieures au sein de la Direction des affaires religieuses Mehmet Paçaci, ainsi que le directeur adjoint de la Direc-tion de la gestion des catastrophes et des urgences (AFAD) Mehmet Sinan Yildiz ont accompagné Bekir Bozdag au cours de sa visite au village de Najash.

Les Frères musulmans de Syrie, influente composante de l’opposition au régime du président Bachar al-Assad, ont annoncé vendredi à Istanbul qu’ils allaient créer leur propre parti politique, défendant une vision «islamique» de la société syrienne. «La décision a été prise de créer un parti islamique», a déclaré le chef du bureau politique des Frères musulmans, Ali Beyanouni, lors d’une confé-rence de presse au terme de deux jours de réunion de l’assemblée générale de la confrérie puis deux jours de discussions au sein de son conseil d’administration. Cette nouvelle formation sera «ouverte à tous les Syriens», «travaillera en coopération avec les autres partis» de l’opposition syrienne et défendra une vision d’un Etat «civil, démocratique et pluraliste» où «tous les citoyens sont égaux», a indiqué M. Beyanouni, selon la traduction en turc de ses propos. «Nous sommes prêts pour l’après Assad, nous avons des plans pour l’économie, la justice, la politique», a souligné Melhem al-Droubi, porte-parole de la confrérie, précisant que les travaux techniques pour la création du parti étaient presque achevés. Interrogé sur la puissance actuelle des Frères musulmans en Syrie, alors que plusieurs de ses membres ont dû fuir le pays après une tentative de révolte violemment réprimée en 1982, le chef de la confrérie, Mohammad Riad al-Shakfa, a assuré qu’elle «est présente partout en Syrie», sans donner plus de détails.

Les Frères musulmans syriens vont créer leur parti politique

Le vice-Premier ministre turc Bekir Bozdag se recueille sur les tombes des compa-gnons du Prophète restaurées par la Turquie, en Ethiopie.

Les Pays-Bas ont décidé d’annuler l’exigence de visas pour les prestataires de services et les travailleurs indépendants turcs.

INTERNATIONAL13 27 JUILLET - 2 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE

Page 14: Zaman France N° 223 - FR

CULTURE14 27 JUILLET - 2 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE

Une analyse claire et objective du concept galvaudé de «diver-sité» était nécessaire. Ce petit livre extrêmement bien documenté y pourvoit. Et il n’est pas fortuit à cet égard que l’auteur, le sociologue Olivier Masclet, se concentre sur l’aspect «ethnique» de la problématique. Le premier chapitre, intitulé «l’invention de la discrimination», rappelle que la France a pris beaucoup

de retard sur ces thématiques par rapport à l’Angleterre. Le second montre que, sous certaines conditions, il est tout à fait possible de réaliser des statistiques ethniques en France. Le troi-sième rappelle que le monde économique est le premier à s’approprier cette question, tout en montrant qu’en entreprise la lutte contre les discrimina-tions relève davantage

de la communication que du véritable progrès social. Le quatrième retrace l’impor-tance prise par cette thématique dans le monde politique. Le cinquième chapitre enfi n cherche à comprendre les fractures de la société française : montée d’un racisme postco-lonial et stigmatisation de la «diversité», deux phénomènes liés dont l’auteur s’applique à analyser les ressorts.

Ce que le mot diversité veut réellement dire

AGENDA CULTUREL

CINÉ

MA

EXPO

SITI

ONEX

PO P

HOTO

CONF

ÉREN

CE-D

ÉBAT

Le terroriste Une comédie de Nader Galal (Egypte, 2002, 2h00), avec Adel Imam. Ali Abdel Razek fait partie d’une organisation ter-roriste intégriste. Blessé au cours d’une opération qu’il vient d’accomplir, il est secouru et hébergé dans une famille bourgeoise occidentalisée. Sa vision du monde se transforme grâce à ce contact.Le 28 juillet à 17:00

Cinémathèque française

51, rue de Bercy

75012 Paris

Le moineauUn drame de Youssef Chahine (Egypte, 1974, 1h45) avec Mahmoud al Meligui, Mohsena Tewfik, Habiba, Mariam Fakhr Eddine. Juin 1967 : la guerre des six jours éclate et la défaite des armées arabes contre l’Etat sioniste est retentissante. Nasser prononce le 9 juin un discours où il assume la responsabilité de la défaite et annonce son retrait de la vie politique. Baheya et sa famille vivent douloureuse-ment ces événements qui ont bouleversé le pays.Le 27 juillet à 17:00

Cinémathèque française

51, rue de Bercy

75012 Paris

Ramadan : une approche médicalePar Abdelaziz Akaadach, cardiologue. Une conférence prononcée dans le cadre du cycle consacré au mois de ramadan.Le 29 juillet, de 14:15 à 15:30

Mosquée Al Imane

59, rue de Marquillies

59000 Lille

La guerre d’Algérie par MagnumDes photographies de l’agence Magnum, couvrant trois temps décisifs de la guerre d’indépendance algérienne : 1957, 1960 et 1961-1962.Jusqu’au 8 septembre

Magnum Gallery

13, rue de l’Abbaye

75006 Paris

Algérie 1830-1962Peintures, documents (officiels et per-sonnels), uniformes, photos, films, cou-pures de presse, etc. : 250 œuvres et objets issus essentiellement des collec-tions du musée de l’Armée et réunis en un parcours chronologique consacré à plus de 130 années de présence militaire française en Algérie.Jusqu’au 29 juillet

Musée de l’Armée

129, rue de Grenelle

75007 Paris

A lire & à voir...

Sociologie de la diversité et des discriminations,

d’Olivier Masclet, Armand Colin,128 pages, 9 €.

SEYFEDDINE BEN MANSOUR TUNISLe dernier week-end du mois de juillet aura lieu, comme

chaque année à Vieux Marché dans les côtes d’Armor, le pèlerinage isla-mo-chrétien autour de la fi gure des Sept Dormants d’Ephèse, connus dans la tradition musulmane sous le nom de Ahl al-Kahf, «Ceux de la Caverne». Institué en 1954 par l’isla-mologue Louis Massignon, qui l’a greffé sur un antique pèlerinage bre-ton, il s’agissait dans l’esprit de son fondateur d’œuvrer «pour une paix sereine en Algérie». Le pèlerinage a lieu depuis chaque année, selon le même rite : à la psalmodie en arabe de la sourate XVIII (Ahl al-Kahf) devant la fontaine, succède une messe, elle-même suivie, dans la nuit, d’un feu de joie accompagné d’un cantique populaire en breton appelé gwerz. L’ensemble est ponc-tué par un colloque rassemblant les représentants des trois religions monothéistes, ainsi que des agnos-tiques, dans un esprit de dialogue et d’ouverture à l’autre. Le corps du récit est, dans le martyrologue chré-tien comme dans la sourate XVIII, à quelques détails près le même : fuyant des persécutions religieuses, de jeunes gens sont contraints de se réfugier dans une caverne ; ils sombrent alors dans un profond sommeil dont ils ne se réveilleront que plusieurs centaines d’années plus tard. Considérés comme des saints dans les deux religions, de nombreux sanctuaires leur ont été dédiés tant en Orient qu’en Occi-dent, du Yémen à la Scandinavie, et de la Bretagne à la Chine, comme la mosquée Kara-Khodja, à Tourfan, dans le Turkestan oriental. Le sanc-

tuaire originel est néanmoins en Tur-quie, non loin de la ville de Selçuk ; c’est, sur l’antique site d’Ephèse, celui du mont Peion (Panayir Dag), qui abrite également le Panaya Ka-pulu, la Maison de Marie, lieu de l’Assomption de la Vierge. Tous deux sont, aujourd’hui encore, fréquentés par des milliers de pèlerins tant mu-sulmans que chrétiens (zyâra, en is-lam, ou «visite au mausolée d’un saint», par opposition à hajj, «pèleri-nage à La Mecque»). Si dans les so-ciétés déchristianisées d’Occident les Sept Dormants sont de nos jours quasiment inconnus, y compris des croyants, ils demeurent en revanche unanimement connus en terre d’is-lam. La sourate des Compagnons de la Caverne est en effet lue chaque vendredi dans les mosquées, et ce, depuis les premiers temps, confor-mément à un hadith célèbre : «Celui qui récite la sourate al-Kahf le ven-dredi, une lueur sort de sous ses pieds jusqu’à l’horizon céleste, qui le fera resplendir au Jour du Jugement dernier, et ses péchés commis entre les deux vendredis lui seront pardon-nés.»

Des témoins de leur «propre» résurrectionDans la tradition chrétienne, les «Sept Saints dormants Maximien, Malchus, Marcien, Denis, Jean, Sérapion et Constantin» ont fait l’objet de cultes divers à partir du VIe siècle. Invoquer leur protecti-on a été durant tout le Moyen Age une pratique courante en Europe, reprise plus tard par le protestan-tisme des origines, avant de tom-ber progressivement en désuétude. Parce qu’au péril de leur vie, ils ont

refusé d’abjurer leur foi, les Sept Dormants comptent au nombre des nombreux martyrs chrétiens des premiers siècles. Témoins de leur propre «résurrection», ils fi gurent au plus haut rang des témoins de l’amour éternel divin pour s’être abandonnés à Dieu et avoir été l’objet de sa miséricorde. De même en islam, ils incarnent les croyants opprimés par une force politi-que qui les empêchent de vivre librement leur foi, et qui décident de s’exiler volontairement s’en re-mettant à la volonté divine. Leur loyauté inébranlable, justement récompensée, souligne la nécessité de se confi er à Dieu même dans les cas les plus désespérés.

Des martyrs chrétiens saints d’islam : les gens de la Caverne

Une illustration du XVIe siècle représentant le récit des sept Dormants d’Ephèse.

Page 15: Zaman France N° 223 - FR

CUMALI ÖNAL L’échec de la politique étrangère turque, amorcé

avec le printemps arabe, ne cesse de s’aggraver. Il n’y a plus trace aujourd’hui de cette Tur-

quie qui dévelop-pait de nouveaux o b j e c t i f s a v e c l ’ U n i o n e u r o -péenne, Israël et l’Iran d’un côté, et qui, de l ’autre,

concevait des projets à long terme avec la Syrie, la Russie et les États-Unis. Comme dans le cas de sa politique intérieure, le gouvernement présente des signes d’épuisement. Les déve-loppements en Syrie expliquent certainement, dans une large mesure, l’état actuel de la poli-tique étrangère. La Turquie, et en particulier le Premier mi-nistre Recep Tayyip Erdogan, n’a cessé de multiplier les décla-rations fermes sur la crise sy-rienne, lançant des menaces au régime de Bachar al-Assad. Cependant, force est de consta-ter que nous avons été laissés seuls face à la crise syrienne. Les pays occidentaux font profi l bas dans leur soutien à la Turquie face à la crise syrienne, et le pays est bien conscient que ce type de soutien, typiquement occidental, sera complètement abandonné si les pays occiden-taux estiment la chose néces-saire.

Les illusions égyptiennes de la TurquieQuatre pays arabes qui ont renversé leurs dictateurs par le biais d’une révolution – à savoir l’Egypte, la Libye, la Tunisie et le Yémen – ne voient pas dans la Turquie un modèle et ne la rangent pas davantage dans la catégorie des pays auxquels ils attachent une importance par-ticulière, et ce, malgré tous les efforts et les initiatives diplo-matiques déployés en ce sens par la Turquie. En particulier, il semble très peu probable que l’Egypte, où les Frères musul-mans ont aujourd’hui conquis

le palais présidentiel, établissent des liens plus étroits avec la Turquie, en dépit des efforts intensifs de l’administration de M. Erdogan. Dès lors, établir au Moyen-Orient une relation de coopération avec l’Egypte qui serait comparable à celle qui existe entre l’Allemagne et la France en Europe est à court terme un vœu pieux. La nouvelle prio-rité de l’Egypte a été clairement révélée par la visite en Arabie saoudite de son nouveau président Mohamed Morsi. Non seulement la poli-tique étrangère turque a échoué à s’adapter aux nouvelles condi-tions, mais encore ses organes diplomatiques – représentés par le Bureau de la diplomatie

publique, l’Agence turque de coopération et de développe-ment (TIKA) et les différents centres culturels Yunus Emre

– se sont également révélés inefficaces. Par ailleurs, le projet du gouvernement visant à développer les sections arabes de l’agence de presse Anatol ie et de la Radio et télévision turque (TRT) dans le but de développer l’image de la Turquie semble également s’être soldé par un

échec. L’élan qu’avait créé la politique de la Turquie vis-à-vis d’Israël semble avoir disparu. Ni Israël, ni les groupes pales-tiniens ne font plus mention de la Turquie. En particulier, nous voyons de près aujourd’hui comment les efforts de la Tur-quie vis-à-vis de la question

palestinienne se sont révélés improductifs.

Un retour à l’ancien régime diplomatiqueQuant à la politique de la Tur-quie vis-à-vis de l’Irak, c’est une énigme. Nous ne voyons pas aujourd’hui ce que la Tur-quie a gagné à offrir refuge à l’ancien vice-président de l’Irak Tariq al-Hashimi. Et le monde arabe n’apprécie pas, pour le moins, le fait que la Turquie lui ait offert l’asile. Au contraire, la campagne anti-turque diri-gée par le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, qu’on décrit comme étant un second de Saddam Hussein, s’accen-tue. On sait par ailleurs que les chiites irakiens ne se sentent plus proches de la Turquie. En raison de la politique turque vis-à-vis de la Syrie, les relations turco-iraniennes connaissent leur période la plus tendue ces dernières années. Les deux pays sont en concurrence implicite, et cherchent à s’affaiblir l’un l’autre. Les signaux d’alarme concernent également les relations de la Turquie avec un certain nombre d’organi-sations internationales et de puissances mondiales, y com-pris l’UE, l’Union africaine, la Russie et les États-Unis. Pour certains, la raison principale de ces problèmes est que la Tur-quie a abandonné sa stratégie de pouvoir doux (soft power) pour la remplacer par une stratégie de pouvoir intelligent (smart power). Quelle que soit la raison, la Turquie a besoin d’un nouveau dynamisme et d’un nouvel enthousiasme en matière de politique étrangère. Après avoir été menée avec suc-cès, la stratégie du «zéro pro-blèmes» a été complètement mise de côté. La Turquie est retournée à la politique étran-gère qu’elle poursuivait avant l’arrivée au pouvoir de l’AKP. Il n’existe aujourd’hui pratique-ment aucun pays limitrophe avec lequel la Turquie n’ait pas de problèmes.c.onal @ todayszaman.com

OPI

NIO

N15

27 JUILLET - 2 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE

La politique étrangère menée par Ankara depuis le printemps arabe s’est illustrée par un échec fl agrant. Comment expliquer ce constat ? Pour le chroniqueur Cumali Onal, le change-ment de paradigme stratégique turc du «soft power», plus en souplesse, à un «smart

power» plus off ensif explique cet échec et ce retour en arrière diplomatique.

La politique étrangère turque s’essouffl e

CUMALI ÖNAL

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Relations publiques :

‘‘«Il n’existe pratique-ment aucun pays

limitrophe avec lequel la Turquie n’ait pas

de problèmes»

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JO 2012 : quels espoirs de médailles pour la Turquie ?

EMMANUELLE GRIMAUD PARISLa Turquie a achevé la pré-paration et la sélection de

son équipe olympique le 12 juillet dernier. Ankara sera donc repré-senté par 114 athlètes, dont 66 femmes, aux Jeux d’été de Londres. C’est historique, la Tur-quie n’ayant jamais présenté au-tant de sportifs. Les espoirs et les chances de médailles n’ont jamais été aussi forts. Les athlètes auront 16 disciplines pour briller et mar-quer l’histoire. L’athlétisme constitue le plus gros contingent,

avec 33 athlètes. Il est suivi par la lutte, épreuve reine en Turquie, qui présente 13 sportifs. Il s’agit de la discipline pour laquelle la Tur-quie a remporté le plus de mé-dailles : 82, dont 37 en or, 23 en argent et 22 en bronze. C’est sans surprise que Ramazan Sahin, champion olympique en titre des moins de 66 kg, défendra les cou-leurs nationales en lutte. Mais il faudra garder un œil attentif à l’haltérophilie qui présentera neuf sportifs dont Ibrahim Arat, Hursit Atak, Erol Bilgin, Mete Binay,

Aylin Dasdelen, Nurdan Karagöz et Sibel Simsek.

Les équipes féminines turques très attenduesLa coureuse de fond Elvan Abeylegesse, qui a un très beau palmarès, avec notamment deux médailles d’argent remportées à Pékin ou encore une médaille d’or aux Championnats d’Eu-rope d’athlétisme à Barcelone, défendra aussi les couleurs de la Turquie. Mais encore, Nazli Çagla Dönertas, une planchiste

de niveau inter-national qui a terminé troisième aux Cham-pionnats d’Europe fait partie de l’équipe turque. D’autre part, la qualifi cation pour les Jeux olym-piques 2012 de l’équipe féminine de basket-ball, est une première historique. Les douze joueuses ont commencé leur entrainement pour les jeux d’été à Istanbul au début du mois de juillet. L’équipe nationale de volley-ball, qui va elle aussi concourir pour la pre-mière fois sera confrontée pour

sa part aux Etats-Unis, au Bré-sil (championne en titre), à la Chine, à la Corée du Sud et à la Serbie (championne d’Europe). Le chemin vers la médaille d’or ne sera donc pas sans difficulté pour ces joueuses. Actuellement, la principale préoc-cupation concernant les chances de médailles de cette équipe est son manque d’expérience dans des compétitions d’envergure internationale.

Ankara qui a terminé la sélection de ses sportifs pour les Jeux olympiques de Londres mise beaucoup sur ses équipes féminines. Favorite dans les disciplines de la lutte et de l’haltérophilie, la Turquie espère également décrocher des titres en basket-ball et en athlétisme.

L’équipe turque féminine de basket-ball, la première

de son histoire, nourrit l’ambition de remporter

de nouvelles médailles pour la Turquie.

de niveau inter-national qui a terminé troisième aux Cham- sa part aux Etats-Unis, au Bré-

pour les Jeux olympiques de Londres mise beaucoup sur ses équipes féminines. Favorite dans les disciplines de la lutte et de l’haltérophilie, la Turquie espère également décrocher des titres en basket-ball et

L’équipe turque féminine de basket-ball, la première

de son histoire, nourrit l’ambition de remporter

de nouvelles médailles pour la Turquie.