16
Les 25 ans de Zaman célébrés au Parlement européen Constitution : l’AKP vante la stabilité du régime présidentiel r Le Parlement européen a accueilli l’exposition photographique organi- sée à l’occasion des 25 ans de Zaman. Les interventions du ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu et de Daniel Cohn-Bendit ont constitué les temps forts de cet événement. R EUROPE 10 r La semaine dernière, l’AKP a pré- senté sa vision de la future constitu- tion turque axée notamment autour de la mise en place d’un système présidentiel. L’occasion pour Zaman France de revenir sur les caractéristiques d’un tel régime avec le politologue Jean Marcou. R TURQUIE 08 L’AKP en eaux troubles rOPINION 15 Silence ! On tourne en Turquie rTURQUIE 07 16 12 Kanki est la mascotte officielle de la 19 e édi- tion de la coupe du monde de football des moins de 20 ans qui se déroulera du 21 juin au 13 juillet 2013 en Turquie. C’est le premier tournoi international sportif majeur organisé sur le sol turc. Dans l’éducation religieuse des enfants, les expressions utilisées sont aussi importantes que la façon de les exprimer. La formule Allah yakar (Dieu va te brûler !) contribue par exem- ple à inculquer aux jeunes la conception d’un Créateur punisseur, éloignée de l’idée de miséricorde et traumatisante pour l’enfant. SPORT FAMILLE La coupe de football des moins de 20 ans se jouera en Turquie Ne pas menacer les enfants avec un châtiment divin 16 - 22 NOVEMBRE 2012 N° 239 WWW.ZAMANFRANCE.FR Copé/Fillon : deux styles pour une même ligne Dimanche 18 novembre, les adhérents de l’UMP voteront pour l’élection du futur président de leur parti en choisissant Jean- François Copé ou François Fillon. Alors que la campagne a été marquée par les sorties fracassantes du premier, Zaman France a voulu connaître les propositions concrètes des deux candidats. R FRANCE 04 La France devient-elle un pays de pauvres ? La pauvreté augmente chaque jour en France. Tel est le constat des profession- nels de terrain étayé par le dernier rapport du Secours Catholique qui révèle que 14 % des Français vivent sous le seuil de pauvreté. Chômage des jeunes, flam- bée de l’immobilier, les rai- sons expliquant cette paupé- risation confirment toutes l’image d’une France en crise, doutant de son modèle social à l’heure de la mon- dialisation. 1SOCIETE 06 Les musulmans sont des assistés FOUAD BAHRI r02 EDITO

Zaman France N° 239 - FR

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Zaman France N° 239

Citation preview

Page 1: Zaman France N° 239 - FR

Les 25 ans de Zaman célébrés au Parlement européen

Constitution : l’AKP vante la stabilité du régime présidentiel

rLe Parlement européen a accueilli l’exposition photographique organi-

sée à l’occasion des 25 ans de Zaman. Les interventions du ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu et de Daniel Cohn-Bendit ont constitué les temps forts de cet événement. REUROPE 10

rLa semaine dernière, l’AKP a pré-senté sa vision de la future constitu-

tion turque axée notamment autour de la mise en place d’un système présidentiel. L’occasion pour Zaman France de revenir sur les caractéristiques d’un tel régime avec le politologue Jean Marcou. RTURQUIE 08

L’AKP en eaux troubles rOPINION 15

Silence ! On tourne en Turquie rTURQUIE 07

1612Kanki est la mascotte offi cielle de la 19e édi-

tion de la coupe du monde de football des moins de 20 ans qui se déroulera

du 21 juin au 13 juillet 2013 en Turquie. C’est le premier tournoi international sportif majeur organisé sur le sol turc.

Dans l’éducation religieuse des enfants, les expressions utilisées sont aussi importantes que la façon de les exprimer. La formule Allah yakar (Dieu va te brûler !) contribue par exem-ple à inculquer aux jeunes la conception d’un Créateur punisseur, éloignée de l’idée de miséricorde et traumatisante pour l’enfant.

SPOR

T

FAMI

LLE

La coupe de football des moins de 20 ans se jouera en Turquie

Ne pas menacer les enfants avec un châtiment divin

16 - 22 NOVEMBRE 2012 N° 239WWW.ZAMANFRANCE.FR

Copé/Fillon : deux styles pour une même ligneDimanche 18 novembre, les adhérents de l’UMP voteront pour l’élection du futur président de leur parti en choisissant Jean-François Copé ou François Fillon. Alors que la campagne a été marquée par les sorties fracassantes du premier, Zaman France a voulu connaître les propositions concrètes des deux candidats. R FRANCE 04

La France devient-elle un pays de pauvres ? La pauvreté augmente chaque jour en France. Tel est le constat des profession-nels de terrain étayé par le dernier rapport du Secours Catholique qui révèle que 14 % des Français vivent sous le seuil de pauvreté. Chômage des jeunes, flam-bée de l’immobilier, les rai-sons expliquant cette paupé-risation confirment toutes l’image d’une France en crise, doutant de son modèle social à l’heure de la mon-dialisation. 1SOCIETE 06

SPOR

T

Les musulmans sont des assistés FOUAD BAHRI r02EDITO

Page 2: Zaman France N° 239 - FR

Éthique et citoyenneté au menu de la SERIC

La 12e édition de la Semaine de Rencontres Islamo Chrétiennes –

SERIC – démarre le 15 novembre et pré-sente pour la France, une soixantaine d’événements dans une quarantaine de communes, de villes et d’arrondissements. Comme le souligne le communiqué de la SERIC, «cette année, les dimensions de l’éthique et de la citoyenneté revêtent un relief particulier» car l’événement «se situe dans un contexte de crise et d’incertitudes, où s’expriment aussi les aspirations à vivre dans une société plus juste et plus frater-nelle». Un constat que Myriam Bouregba, vice-présidente du GAIC (Groupe d’Ami-tié Islamo-Chrétienne) et coordinatrice de la SERIC France, tire elle-aussi : «C’est vrai qu’il y a une montée de la peur (…) mais en même temps on voit aussi en parallèle de plus en plus de chrétiens qui s’en-gagent pour contrer cela». «Ils viennent vers les musulmans, leurs associations et leurs mosquées pour les rencontrer, les connaître, et pour réfl échir ensemble au bien de la société», témoigne-t-elle. «Le même mouvement est perceptible du côté des musulmans, qui viennent aussi de

plus en plus nombreux vers les chrétiens, leurs communautés, leurs associations, comme la SERIC le montre», poursuit-elle.

Quelle parole pour les croyants aujourd’hui ?Craint-elle un raidissement de la part de certains chrétiens ? Oui, répond-elle. C’est même «tout à fait perceptible. Plusieurs facteurs y contribuent, il y à ce que l’on entend constamment dans les médias, les confl its du monde, des injustices qui font qu’il y a des gens qui réagissent par la violence». Elle souligne qu’il y a aussi un raidissement chez certains musulmans : «nous aussi on a nos extrémistes qui ne veulent pas dialoguer». D’où l’impor-tance capitale des événements tels que ceux que la SERIC propose. Le colloque du 24 novembre, organisé en partena-riat entre l’Institut Catholique, le GAIC et le CSCP - Mosquée Adda’wa, sur le thème : «Liberté et morale : quelle parole des croyants aujourd’hui ?» en sera une des belles illustrations.Pour plus d’information : www.semaineseric.eu

La 12e édition de la Semaine de Rencontres Islamo Chré-tiennes se déroulera dans un contexte de montée des ten-sions sociales et religieuses en France.

L’association d’idée à de quoi faire frémir. Huit Français sur dix jugent qu’il y a «trop d’assistanat» et trois sur quatre que «l’is-lam progresse trop en France», d’après un sondage Ifop réalisé pour le Journal du Di-manche et relayé par l’AFP. Cette enquête réalisée auprès des électeurs de droite avec un comparatif établi sur l’ensemble du spectre des opinions nationales abordait différentes questions (insécurité, chômage, mariage homosexuel…). Pourtant, ce sont ces deux idées de l’assistanat et de la présence de l’islam en France qui restent fortement ancrées dans l’imaginaire d’un certain nombre de Français, peu aidés en ce sens par certaines unes médiatiques sensationnalistes qui nourrissent souvent cet amalgame. C’est ainsi que se dévoilent les processus pernicieux qui déterminent ce qu’on appelle couramment la fabrique de l’information avec une place de plus en plus importante accordée aux sondages d’opinions, ce qui pose certains problèmes. On se souvient de l’analyse du sociologue Pierre Bourdieu qui dénonçait les trois pos-tulats implicites du sondage : toute enquête d’opinion suppose que tout le monde peut avoir une opinion ; que toutes les opinions se valent et qu’un consensus sur les pro-blèmes posés existerait, écrivait-il dans la revue Les Temps Modernes. Au-delà de cette critique désormais classique, on peut regretter que les sondages qui peuvent assurément conserver une certaine utilité dans la détermination de tendances rela-tives, avec tout le fl ou que ce terme im-plique, deviennent subitement des vérités assénées et extrapolées à l’ensemble des Français. On le sait, la révolution des tech-nologies de l’information a accéléré le rap-port au temps et à l’espace. L’information est devenue un produit de consommation comme un autre et le très court terme a imposé sa nouvelle logique de prêt-à-pen-ser caractérisée par l’usage des raccourcis, des amalgames et de l’essentialisation ra-pide, pour ne pas dire calomnieuse, dans cette affaire. C’est ce processus vicié et vicieux qui entretient aujourd’hui les pré-jugés racistes les plus grossiers à l’encontre des musulmans, comme il le fut hier pour d’autres composantes de la population française. A vouloir informer trop vite, on a tôt fait de désinformer le public. [email protected]

Les chiff res de l’Organisation turque pour l’emploi (ISKUR) montrent que le nombre de personnes ayant trouvé un emploi entre janvier et septembre 2012 a augmenté de 35 % par rapport à la même période de l’année précédente, a rapporté l’agence Anatolie. Selon elle, 1.637.458 personnes ont déposé un dos-sier à l’ISKUR entre janvier et septembre

2012 soit une augmentation de 57 % par rapport à 2011 (1.041.994). Entre janvier et septembre 2012, 363.995 candidats ont trouvé un travail sur les 1.637.458 dossiers contre 269.839 entre janvier et septembre 2011. Cette année, le nombre de dossiers déposés par des hommes a augmenté de 66 % contre 43 % pour les femmes par rapport à 2011.

La régie publicitaire de la RATP a refusé une campagne d’affi chage contre l’islamopho-bie, arguant de son caractère religieux et politique. «Médiatransport nous a imposé un refus au motif que l’identité de l’annonceur et les trois visuels revêtaient un caractère confessionnel et politique», a expliqué Lila Charef, responsable du service juridique du CCIF. Par ailleurs, «le slogan "Nous sommes

la Nation" et l’utilisation d’un emblème de la nation française qu’est le drapeau français, relèvent du politique et d’une revendica-tion politique», estime M. Unger, président et directeur général de Metrobus. «Cette campagne vise à dénoncer les préjugés, les attitudes islamophobes qui divisent les citoyens plutôt que de les rassembler», explique l’association.

Le taux d’emploi en Turquie augmente de 35 % La RATP refuse une campagne contre l’islamophobie

...ET UNE MAUVAISEUNE BONNE...

NOUVELLE

Le président de la République française François Hollande au cours de la première grande conférence de presse organisée avec les médias français et étrangers à l’Elysée, mardi 13 novembre.

FRANCE02 16 - 22 NOVEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

FOUAD BAHRI

EDITO

Les musulmans sont des assistés

Page 3: Zaman France N° 239 - FR

La saison 2013 de l’association Réseau ProActif a été lancée le 9 novembre de-

vant une centaine de personnes. Des anciens membres étaient là pour accueillir les invités qui se sont déplacés spécialement pour cette occa-sion. Ils ont pu alors découvrir tous les projets de l’association et connaître la question que se posent ses membres chaque matin : «Que pou-vons-nous faire pour être utiles pour la France ?» Réseau ProActif souhaite être «utile» et «structurant» aux jeunes des quartiers comme aux nouveaux diplômés en général, mais pour cela, elle doit être «structurée» rappelle son pré-sident Tuna Bas. Pour 2013, le mot d’ordre sera la continuité, notamment avec les clubs Ener-gie/Environnement, Finance, Art Culture, Mé-dias qui ont été l’une des plus grandes réussites de cette année 2012. L’association a en effet organisé une rencontre des jeunes de banlieue avec les grands frères, qui, issus eux aussi de l’immigration, ont réussi professionnellement à force de persévérance.

Le souci d’être utile pour la FranceParmi les points à améliorer pour 2013, et qui fi gurent comme l’une des priorités, se trouve le mentorat, qui consiste à favoriser l’inser-tion professionnelle des jeunes diplômés. Le concept consiste à s’appuyer sur des membres expérimentés (3 ans minimum) qui prennent eux-mêmes sous leur aile quatre étudiants en fi n de cycle afi n qu’ils évitent les écueils liés au monde du travail. Ce projet qui n’a pas pu fonc-tionner cette année en raison d’un «manque de temps» tient à cœur à tous ses membres. Un nouveau thème va voir le jour et sera expé-rimenté courant 2013, le Career Centre. Cela consiste à syndiquer les offres de stages des membres afi n de les proposer aux étudiants. Un coach suivra les jeunes en les aidant avec leur CV, lettre de motivation, entretien, pour qu’ils répondent au maximum aux attentes de leur futur employeur. Les membres dirigeants de Réseau ProActif veulent faire évoluer l’image de l’association, «pas seulement visuellement mais également dans [leur] état d’esprit» souligne-t-il ; l’objectif étant de véhiculer le souci d’être utile à la France.

Une centaine de personnes s’est rendue à la présentation des activités de l’association Réseau ProActif le 9 novembre dernier.

Des média-thèques

de Plaine Commune

ont présenté des livres

bilingues en turc et en français.

FLORIAN GAMBIN PARISDepuis maintenant deux ans, les médiathèques de Plaine

Commune qui réunissent les villes de Saint-Denis, Epinay-sur-Seine, Pierrefitte-sur-Seine et bien d’autres, sont à l’origine d’une ini-tiative originale. Elles proposent à tous de découvrir les cultures de différents pays à travers un annuaire qui recense ses ouvrages cultes. Ce

ne sont pas moins de 200 brochures qui sont mises à la disposition du public. La première culture a avoir été présentée au public fut la Tur-quie, en 2010 à l’occasion de la sai-son de la Turquie en France dans Lire, écouter, voir la langue turque. A l’intérieur de cet ouvrage, on peut y retrouver différentes présenta-tions d’auteurs turcs, ainsi que cer-taines traductions de best-sellers

internationaux. Ce n’est pas tout : afi n d’être le plus hétéroclite pos-sible et pour attirer un vaste public, des contes, des livres sur l’art, la civilisation turque et ottomane, des disques, des fi lms sont présentés. Le livre est bilingue, en turc et en français, afi n que tout le monde y trouve son compte. Pour se familia-riser davantage avec les différents auteurs, de courtes biographies sur les écrivains viennent compléter l’introduction du recueil. A tous les curieux qui se posent d’innom-brables questions sur ce pays, des entretiens, des portraits, des points de vue sur la Turquie contempo-raine et sur les Turcs de France ve-nant des rives du Bosphore, pour-ront satisfaire leur curiosité. Tous les trois ans, soit au printemps 2013, un nouvel exemplaire paraîtra pour découvrir un nouveau pays et de nouveaux artistes. L’objectif de cette initiative, est fi nalement de faire la connaissance d’une autre civilisa-tion, au travers de la rencontre avec sa culture.

Des médiathèques françaises mettent la Turquie à l’honneur

Zoom

‘‘«Bien sûr, la droite n’est pas responsable» du terrorisme

Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, est revenu sur ses propos à l’Assemblée nationale où il accusait la droite d’être responsable du retour du terrorisme en France.

FRANCE03 16 - 22 NOVEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Réseau ProActif : priorité à l’insertion professionnelle des étudiantsL’association Réseau ProActif qui présentait le 9 novembre dernier son programme et ses projets pour l’année 2013 s’est fi xé comme objectif de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes et des étudiants en misant entre autres sur un nouveau concept : le mentorat.

Page 4: Zaman France N° 239 - FR

Copé/Fillon : deux styles pour une même ligne

MAUD DRUAIS PARISLa campagne pour la présidence de l’UMP tire à sa fin. François

Fillon et Jean-François Copé seront ainsi soumis au vote des adhérents di-manche 18 novembre. Cette campagne a été très marquée par les «sorties» médiatiques de M. Copé, qui ont fait le buzz et qui ont valu à leur auteur l’accu-sation de plagier l’extrême droite. Pour Thomas Guénolé, maître de conférences à Sciences Po Paris, cette tactique a eu pour objectif de «mettre son concurrent en difficulté». «Par des provocations

ciblées, il a emmené François Fillon sur les terrains où il savait être moins mal à l’aise […], pour essayer de le dégommer là-dessus», ajoute le politologue. Dans les documents de campagne de François Fillon, Ensemble soyons les militants de la France, ainsi que de Jean-François Copé, Ensemble, nous allons faire de grandes et belles choses pour l’UMP et pour la France, les premières lignes marquent une différence de style et sur-tout d’héritage. Tandis que François Fillon fait référence au Général de Gaulle, Jean-François Copé renouvelle

son soutien indéfectible à Nicolas Sarkozy : «ceux qui voudraient remettre en cause [l’]action et [la] personnalité [de Nicolas Sarkozy] me trouveront sur leur route pour le défendre», menace-t-il.

Pas de droitisationM. Fillon par ailleurs oppose des pistes clairement ancrées à droite dans un triple «pacte». Il souhaite ouvertement remettre en cause le droit du sol en met-tant fi n à «l’automaticité de l’acquisition de la nationalité pour les enfants nés en

France de parents étrangers», «réser-ver l’accès aux prestations sociales aux étrangers ayant séjourné régulièrement sur le territoire pendant plus d’un an», propose de «nouvelles règles» concer-nant l’immigration, comme des quotas. Toutefois, il serait impropre de parler de droitisation en ce qui concerne les deux candidats : «ça ne veut rien dire, parce qu’il y a plusieurs droites qui sont très différentes l’une de l’autre», explique M. Guénolé. La tendance droite sécu-ritaire a eu la part belle pendant cette campagne, mais elle n’est pas nouvelle. Face au Ensemble soyons les militants de la France de François Fillon, qui res-semble plus à un programme pour les élections présidentielles, l’absence de véritables mesures politiques de la part de Jean-François Copé, comme l’illustre son site internet de campagne, a de quoi surprendre.

La proposition de Jean-François CopéUn constat que tempère néanmoins M. Guénolé : «il a évoqué explicitement les façons d’apaiser ces tensions : c’était une politique d’urbanisme qui casse les barres HLM […] comme il a fait à Meaux». Pourtant, reconnaît M. Guéno-lé, «la tendance de fond, sur cette thé-matique de la droite sécuritaire, [c’est] la stigmatisation, on n’apporte pas de préconisation précise». Surtout dans sa section «une droite libérée du politi-quement correct», mise en avant durant toute sa campagne lors des affaires du pain au chocolat et du racisme anti-Blanc désormais érigées en symboles de cette droite «décomplexée». Finalement, l’un a misé sur la forme, l’autre sur le fond, mais aucun n’en fait mystère : ils sont à droite, et ils le revendiquent.

Dimanche 18 novembre, les adhérents de l’UMP voteront pour l’élection du futur président de leur parti en choisissant Jean-François Copé ou François Fillon. Alors que la cam-pagne a été marquée par les sorties fracassantes du premier, Zaman France a voulu connaître les propositions concrètes des deux candidats.

Huit Français sur dix jugent qu’il y a «trop d’assistanat» et trois

sur quatre que «l’islam progresse trop en France», soit autant qu’il y a un an, selon un sondage Ifop réalisé pour le Journal du Dimanche et publié sur le site internet du journal. L’opinion se-lon laquelle «il y a trop d’assistanat et [que] beaucoup de gens abusent des aides sociales» rencontre l’assentiment de 80 % des personnes interrogées, contre 79 % en novembre 2011 (éga-lement dans un sondage Ifop). 75 % (76 % il y a un an) pensent que «l’islam progresse trop en France», 70 % (contre 69 %) qu’il faut que «l’Etat donne plus de libertés aux entre-prises», 66 % (comme en 2011) qu’il y a «trop d’immigrés en France» et 66 % (contre 68 %) que «seules les familles

les plus aisées peuvent choisir l’établis-sement scolaire de leurs enfants». La majorité est nettement moins forte sur deux autres opinions : 56 % (comme en 2011) jugent qu’on «ne se sent en sécurité nulle part», 51% (contre 53 % il y a un an) que «les chômeurs pour-raient trouver du travail s’ils le vou-laient vraiment». Les évolutions sont plus fortes, comme d’autres sondages l’ont montré, sur deux sujets d’actua-lité. 52 % sont opposés à l’opinion selon laquelle «les couples homo-sexuels devraient pouvoir adopter des enfants», alors que 53 % y étaient fa-vorables il y a un an. Et 57 % sont hostiles à ce que «tous les étrangers résidant en France depuis plusieurs années» aient «le droit de vote aux élections municipales», alors que la

moitié des sondés (49 %) approuvaient cette idée en novembre 2011. Enfi n, 41 % (contre 46 % en novembre 2011) estiment qu’«il faut généraliser l’impôt sur le revenu à tous les foyers car ac-tuellement les plus modestes, soit un ménage sur deux, n’en payent pas». Par ailleurs, 72 % des sondés pensent qu’«avec tous les traités que la France a signés, le gouvernement n’a plus aujourd’hui vraiment de marges de manœuvres», soit presque autant que lors d’un précédent sondage Ifop réa-lisé le 22 avril dernier (74 %). Le son-dage publié ce dimanche a été réalisé par internet du 6 au 8 novembre au-près d’un échantillon de 2.023 per-sonnes, représentatif de la population française adulte et sélectionné selon la méthode des quotas.

«L’islam progresse trop» pour 3 Français sur 4

François Fillon et Jean-Fran-çois Copé lors de leur débat

télévisé sur France 2 le 25 octobre

dernier.

Un sondage Ifop affi rme que trois Français sur quatre considèrent que «l’islam progresse trop en France».

FRANCE04 16 - 22 NOVEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Page 5: Zaman France N° 239 - FR
Page 6: Zaman France N° 239 - FR

La France devient-elle un pays de pauvres ?

Le Conseil représentatif des institutions juives de France

(Crif) appelle à ne pas mettre sur un même pied antisémitisme et islamophobie, estimant que les juifs couraient «des risques» de violences quand les musulmans souffrent de «discriminations». «Je hais l’antisémitisme et je hais l’islamophobie. Mais j’essaie de ne pas tout mélanger», écrit le président du Crif, Richard Pras-quier, dans un éditorial publié vendredi sur le site internet de l’institution. Le Conseil français

du Culte musulman (CFCM) a demandé jeudi au président Fran-çois Hollande une «déclaration solennelle» sur l’islamophobie, telle que celle prononcée sur l’antisémitisme. «La facilité mi-métique est tentante, mais trom-peuse, car l’islamophobie n’est pas un doublon de l’antisémi-tisme», rétorque Richard Pras-quier. Les juifs font l’objet de brimades et de violences dans certains «territoires perdus de la République», écrit-il. Mais «je n’ai pas entendu parler de brimades

exercées contre des musulmans à l’école (...) ni de réseau de bran-quignols haineux effectuant des attentats contre des lieux liés à l’islam». A l’inverse, poursuit M. Prasquier, «les discriminations contre les musulmans sont une sombre réalité de notre société, les discriminations contre les juifs ont à peu près disparu». De même, «l’islam a droit au même respect que les autres religions. Je ne crois pas que cela soit le cas et nous devons lutter pour que cela le devienne».

FOUAD BAHRI PARISDes antivols collés dans des bar-quettes de viande. C’est la nou-

veauté que les clients d’un supermarché lillois ont découvert dans leurs rayons la semaine dernière. Selon la direction de l’établissement Match, il s’agit d’un moyen pour lutter contre le vol fré-quent de certains produits. «C’était fa-cile d’arracher le sachet et de fi ler avec la viande» a expliqué le boucher de l’enseigne, d’après les informations du quotidien en ligne La Dépêche.fr. Cette anecdote, aussi saugrenue soit-elle, est révélatrice d’un changement d’époque. A l’instar de nombreux autres signaux percep-tibles en France, elle traduit la montée en puissance d’une préca-rité économique et so-ciale qui n’a pas épargné l’Hexagone. Ainsi, alors que 56 % des Français affi rmaient avoir renon-cé à se soigner d’après un récent son-dage CSA, 46 % ne partent plus en vacances, reconnaissait en juillet der-nier la ministre du tourisme Sylvia Pinel lors d’une conférence de presse. Com-ment en est-on arrivé là ? D’après Ber-nard Schricke, directeur Action et Plai-doyer au Secours Catholique, c’est du jamais vu depuis 40 ans. «La pauvreté

se durcit en France. On a un taux à 14,1 %, ce qui représente 8,6 millions de personnes. Il faut remonter aux an-nées 1970 pour connaître une telle pau-vreté» dit-il.

Les jeunes et les femmes en ligne de mireDans son dernier rapport sur la préca-rité en France, le Secours Catholique a identifié une série de causes expli-quant cette tendance à la hausse ces dix dernières années. Celle-ci frap-perait principalement les catégories les plus pauvres percevant 40 % du

revenu médian, passées de 1,5 million de personnes en 2001 à 2,3 millions en 2010. La dégradation de l’emploi arrive en tête des raisons, notamment chez les jeunes (16/25 ans) et les femmes. «Les jeunes ont du mal à avoir accès à la vie active et au logement.

Un jeune sur cinq est pauvre», confi rme Bernard Schricke. Quant aux femmes, elles «ont des carrières plus courtes que les hommes pour élever leurs enfants», ont «du mal à accéder à l’emploi car leurs revenus ne suffi sent pas à fi nancer la garde de leurs enfants», ce qui les éloignent «durablement du marché de l’emploi», explique le responsable du

Secours Catholique. Pour Florent Gue-guen, directeur de la Fédération natio-nale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS), d’autres éléments entrent également en ligne de compte. «L’augmentation des loyers dans les grandes villes est le facteur n°1 de paupérisation. Le loyer pèse de plus en plus dans les budgets» assure-t-il. Par ailleurs, même si «une partie des classes moyennes inférieures» se sont précarisées, selon lui, «il n’y a pas massifi cation» mais «intensité de la pauvreté», chez les prestataires des minimas sociaux notamment.

Un modèle social en crisePrécarité exponentielle, chômage des plus jeunes : les symptômes d’une crise profonde de la société française semblent bien présents. Aussi psy-chologiques qu’économiques d’ail-leurs. «On est dans un pays où c’est stigmatisant d’être pauvre» et où les aides sociales sont présentées comme relevant de «l’assistanat». «Il est plus

facile de penser que la pauvreté serait la faute des pauvres que le fruit d’un système qui génère de la pauvreté», confi e Bernard Schricke, qui reconnaît que la mondialisation et le rééquili-brage Nord-Sud y sont sans doute pour quelque chose. Mais pour le directeur du FNARS, il n’y a pas de corrélation directe entre nouvelle pauvreté du Nord et nouvelle richesse du Sud. «Des pays du Nord s’en sortent mieux que la France et sont pourtant victimes des [mêmes] phénomènes de concurrence» dit-il. En cause, pour Florent Gueguen, «le système de protection sociale f rançais moins performant en s i t u a t i o n d e concurrence que [celui] des pays scandinaves».

La pauvreté augmente chaque jour en France. Tel est le constat des professionnels de terrain étayé par le dernier rapport du Secours Catholique qui révèle que 14 % des Français vivent sous le seuil de pauvreté. Chômage des jeunes, fl ambée de l’immobilier, les raisons expliquant cette paupérisation confi rment toutes l’image d’une France en crise, doutant de son modèle social à l’heure de la mondialisation.

Le Crif ne veut pas «mélanger» islamophobie et antisémitisme

8,6 millions de personnes souff rent de la pauvreté en France, selon le dernier rapport du Secours Catholique.

Bernard Schricke est directeur Action et Plaidoyer au Secours Catholique.

SOCIETE06 16 - 22 NOVEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

‘‘«On est dans un pays où c’est stigmatisant

d’être pauvre»

Richard Prasquier (à droite), président du Conseil représentatif des institutions juives de France à côté de Dalil Boubakeur, recteur de la Grande mosquée de Paris.

Page 7: Zaman France N° 239 - FR

Silence ! On tourne en Turquie

MAUD DRUAIS PARISQuand ce n’est pas des spots pu-blicitaires, ce sont des tournages

de fi lms que la Turquie accueille désor-mais de plus en plus souvent sur ses terres. Et pour cause : son patrimoine historique et naturel attire les plus grands producteurs de ce monde. Cette année ont ainsi défi lé les équipes de tournage de deux affi ches internationales, Taken 2 et Skyfall, toutes deux se déroulant en grande partie à Istanbul. Au mois d’oc-tobre, c’est Redbull qui a fait de la citerne basilique ses quartiers d’automne pour un spot publicitaire où deux champions de wakeboarding effectuaient une per-formance entre les colonnes centenaires de la Yerebatan Sarnici. Pourquoi un tel attrait ? Le Location Guide apporte quelques éléments de réponse. Cet an-nuaire fondé en 1997 vise à offrir à la communauté cinématographique inter-nationale tous les renseignements pour préparer la production d’un film à l’étranger. La Turquie combinerait selon le guide à la fois les avantages d’un pays du sud au niveau des coûts et ceux d’un pays du nord au niveau de la qualité de ses services. En 2010, Antalya Studios prétendait posséder ainsi la plus grande salle de tournage d’Europe. Serdar Dik-men de la société Gölge Film à Istanbul

assure pour sa part que la Turquie pré-sente une multitude «d’endroits, d’in-frastructures de produc-tion très bon marché, et d’équipes que l’on peut contracter pour 12 heures de travail par jour, des transports très peu chers et faciles à emprunter». Une main d’œuvre bon marché combinée à un «Istanbul (ayant) de grands studios, du maté-riel d’éclairage dont vous n’avez jamais eu idée», ajoute-t-il. Les autorités turques sont également réputées pour aider et faciliter les tournages.

Les paysages variés, un véritable atout pour les tournagesLa Turquie ravit également la mise pour de nombreux tournages, où elle double les paysages de certains pays. Les Monts Taurus peuvent «jouer le rôle» des

Alpes ; les côtes de la Mer Egée et du sud de la Turquie possèdent des plages

identiques à celles que l’on trouve sous les tropiques, et cela sans parler de la Cap-padoce, aux paysages… lunaires ! Un bémol cepen-dant : lorsque la Turquie joue son propre rôle, il est souvent empreint de clichés imposés de l’étranger. Si aujourd’hui aucun fi lm ne ressemble plus à Midnight express, il est

regrettable que Taken 2, par exemple, soit rempli d’incohérences et de fausses représentations. Les musulmans sont toujours les «méchants», les véhicules, ceux d’un autre temps, les villes, celles de la Turquie d’hier voire celles d’une Turquie imaginaire. Prendre la Turquie telle qu’elle est du point de vue de ses infrastructures techniques : tel semble être le défi cinématographique turc de demain.

Les studios turcs deviennent les lieux privilégiés de tour-nages de fi lms et de spots publicitaires. Mais l’image que les producteurs renvoient de la Turquie, lorsque celle-ci n’est plus seulement scène mais sujet, ne correspond pas toujours à la réalité.

Le parti au pouvoir en Turquie a déposé au Parlement dans la

nuit du 12 au 13 novembre, un projet de loi autorisant les détenus kurdes à utiliser leur langue maternelle devant un tribunal, une des revendications des centaines de militants kurdes en grève de la faim dans les prisons du

pays. La proposition de l’AKP prévoit notamment qu’«un détenu peut faire usage, s’il le souhaite, d’une autre langue [que le turc] pour se défendre d’accusations portées à son encontre dans les tribunaux», selon son texte. Il comprend d’autres améliorations pour les prisonniers, comme la pos-

sibilité de recevoir des visites conju-gales, jusqu’à présent interdites. De nombreux détenus kurdes incarcérés pour leur proximité avec le mouve-ment terroriste du PKK refusent de-puis des mois de se défendre devant leurs juges au motif qu’ils ne peuvent le faire en langue kurde.

Le tournage de Skyfall sur les toits du Grand Bazard à Istanbul.

L’AKP propose le kurde dans les tribunaux

BREVES ECO

FINA

NCE

ARAB

IE S

AOUD

ITE

La première dame de France Valérie Trierweiler a une mauvaise image auprès de 67 % des Français selon un sondage publié par le magazineVSD.67

‘‘«La Turquie combine-rait les avantages d’un

pays du sud et ceux d’un pays du nord»

Le tourisme religieux a rapporté 13 milliards d’eurosLe pèlerinage à La Mecque et à Médine, deux lieux saints de l’islam, a rapporté 62 milliards de riyals (13 milliards d’euros) à l’Arabie saoudite cette année, a indi-qué le quotidien saoudien Al-Hayat. Au total, ce sont 12 millions de fidèles qui ont visité cette année le royaume pour le pèlerinage annuel de La Mecque, célébré fin octobre, et la Omra ou petit pèlerinage que les musulmans peuvent effectuer tout au long de l’année. Selon Al-Hayat, les revenus du secteur ont progressé de 10 % par rapport à l’année précédente en raison d’une hausse des dépenses des pèlerins. D’après les auto-rités plus de 3,1 millions de musulmans dont 1,7 million venus de l’étranger, ont pris part fin octobre au pèlerinage annuel à La Mecque.

La BEI soutient la recherche turqueLa Banque européenne d’investisse-ment (BEI) a décidé de renouveler sa confiance à l’agence scientifique et technologique turque (Tübitak) en lui débloquant 175 millions d’euros. Cet investissement servira à soutenir la re-cherche universitaire et industrielle du pays qui se trouve actuellement en plein essor. Ce nouvel investissement porte à 1,4 milliard d’euros les sommes dépen-sées depuis 2008 par la BEI pour stimu-ler l’innovation et favoriser le dévelop-pement de la recherche en Turquie.

%

TURQUIE07 16 - 22 NOVEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Page 8: Zaman France N° 239 - FR

Constitution : l’AKP vante la stabilité du régime présidentiel

MAUD DRUAIS PARISS’il y a des affaires qui durent, le projet constitutionnel turc en est

une. Alors que les débats se poursuivent depuis plusieurs mois, le vice-Premier ministre Bekir Bozdag a annoncé mardi 6 novembre que l’AKP venait de sou-mettre une proposition devant la com-mission chargée de l’ébauche du projet. Le parti gouvernemental soutient ainsi l’établissement d’un système présiden-tiel. Autant de jargon juridique impor-tant à comprendre car il s’agit là d’une question cruciale sur la nature du futur régime turc ; le but étant de remplacer la Constitution de 1982 rédigée par la junte militaire qui gouverna entre 1980 et 1983, depuis révisée quelques 17 fois. Cette question est «un serpent de mer», qui a «culminé à nouveau lors des élec-tions présidentielles et législatives de 2007», explique Jean Marcou, professeur à Sciences Po Grenoble et spécialiste des mutations politiques de la Turquie. Mais pondre une nouvelle constitution est un

processus long et complexe. En Turquie, une commission de conciliation a été mise en place à cet effet. Elle rassemble les quatre partis représentés au Parle-ment turc, c’est-à-dire l’AKP, le CHP, le MHP et le BDP. «Le travail de cette com-mission c’est à la fois d’auditionner, d’enquêter, mais aussi de rédiger le texte (…) Elle n’aurait réalisé que le quart du travail», explique le chercheur.

Qu’est-ce qu’un système présidentiel ?Ces derniers temps, l’AKP et en particu-lier son leader Recep Tayyip Erdogan ont assuré vouloir un système présidentiel, c’est-à-dire un système de stricte sépara-tion des pouvoirs comme aux Etats-Unis, où «les secrétaires d’Etat (…) sont des collaborateurs du président, nommés et démis par lui comme il l’entend (et) pas responsables devant le Parlement ou devant le congrès». Le président est lui élu au suffrage universel, ce qui suppose une sorte de cohabitation pour qu’il puisse travailler avec un congrès qui

n’est pas de son bord politique. C’est la situation d’Obama. Pour l’AKP, ce sys-tème présidentiel est le gage d’une stabilité du pouvoir : «le Parlement en quelque sorte ne gênera plus l’action du gouvernement, de l’exé-cutif». D’autres parlent d’une volonté de prési-dentialisation du pouvoir autour de Recep Tayyip Erdogan. Pour Jean Marcou, «l’agenda constitutionnel est toujours bousculé par l’agenda politique immédiat», notam-ment les rivalités entre Abdullah Gül et

le Premier ministre, et éclipse en partie la question fondamentale des droits

et libertés, pourtant bases du régime constitutionnel. L’AKP se défend en mettant en avant la stabilité du pou-voir, mais aussi ses autres propositions : possibilité d’être éligible à partir de 18 ans, interdiction du cumul des positions de député et de ministre, élection du pré-

sident au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable, élections parlementaires et présiden-tielles séparées.

La semaine dernière, l’AKP a présenté sa vision de la future constitution turque axée notamment autour de la mise en place d’un système présidentiel. L’occasion pour Zaman France de revenir sur les caractéristiques d’un tel régime avec le politologue Jean Marcou.

Le marathon d’Istanbul a eu lieu dimanche dernier. Plus de 100.000 participants ont foulé tous ces chemins qui mènent à la mosquée bleue, le cœur du quartier historique. Stephan Chebogut et Koren Jelela Yal ont été sacrés vainqueurs de cette course mythique qui attire des coureurs venus des quatre coins du monde.

MAUD DRUAIS PARISDimanche, Istanbul a accueilli son 34e marathon, quelques 2.502 ans après la

légendaire course du messager grec Philipidès, qui aurait relié la ville de Marathon jusqu’à Athènes afi n d’annoncer la victoire contre les Perses lors de la bataille de Marathon. Cette année, c’est un certain Stephan Chebogut qui a passé la ligne d’arrivée le premier, en 2 heures 11 minutes 05 secondes, tandis que dans la caté-gorie femme Koren Jelela Yal remportait la course en 2 heures 28 minutes 05 secondes. La participation au marathon d’Istanbul a été expo-nentielle depuis sa création, en 1979. Au-jourd’hui, ils sont chaque année plus de 100.000 à traverser le désormais mythique pont du Bos-phore reliant les rives asiatique et européenne. Ce marathon très particulier, présenté comme «la seule course entre deux continents» démarre en effet à Üsküdar, à 300 mètres du pont, puis redescend vers le quartier de Besiktas via le bou-levard Barbaros, continue vers Karaköy, passe par le pont de Galata, avant de rejoindre Eyüp,

la route d’Unkapani, Yenikapi, puis Bakirköy et, enfin, le quartier de Sultan Ahmet, la ligne d’arrivée étant située entre la mosquée bleue et l’obélisque égyptien. Les coureurs traversent donc tous les quartiers historiques, profi tant de la vue magnifi que à partir du pont de Galata.

Les Africains dominentNon moins de 85 nations sont représentées à la course. Les trois premiers pays participants sont la Turquie (plus de 5.000 coureurs), l’Allemagne et la France (avec quelques centaines). Malgré cette écrasante majorité de marathoniens turcs, les records de course sont africains : 2 heures 10 minutes 39 secondes pour le Kényan Vincent Kiplagat, et 2 heures 27 minutes 25 secondes pour l’Ethiopienne Ashu Kasim. Cette domi-nation africaine est pourtant assez récente. Pendant longtemps, ce sont les Russes et les marathoniens des anciennes républiques sovié-tiques qui avaient la main mise sur la course. En sport, comme ailleurs, les temps et les vain-queurs changent.

Le marathon d’Istanbul a fait trembler le pont du Bosphore

Bekir Bozdag participant à une réunion de réfl exion sur la future constitution, en 2010.

Une marée humaine prend d’assaut le pont du Bosphore lors du marathon annuel d’Istanbul.

TURQUIE08 16 - 22 NOVEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

‘‘«Le Parlement ne gênera plus l’action du

gouvernement»

Page 9: Zaman France N° 239 - FR

Le mouvement Gülen vu par le Frankfurter Allgemeine Zeitung

Rainer Hermann, journaliste du quotidien allemand Frankfurter

Allgemeine Zeitung, a publié le 9 novembre un article sur le mouvement Gülen (ou Hizmet, «service» en turc) intitulé «Tue Gutes, und lasse es wir-ken» («Fais le bien et laisse le agir»). L’article comprend une interview ex-clusive accordée à Hermann par

Fethullah Gülen, qui réside actuelle-ment aux Etats-Unis et ne donne que rarement des interviews, ainsi que plusieurs entretiens menés avec d’autres membres du mouvement.

Les idées reçues sur le mouvement GülenDans l’article, Gülen affirme que le mouvement est attaqué de deux cô-tés. Le savant qualifi e d’«ignorants»

ceux qui assimilent les activités du mouvement à l’islamisme.

«Quand il s’est agi des autres critiques, venues de Turquie,

il se contentait de secouer la tête. Ils l’accusent d’être un "traître à l’is-lam", d’être l’esclave des Etats-Unis et d’Israël et de faire de la propagande pour le christianisme et le judaïsme», écrit Hermann, qui rappelle qu’une fois en Turquie un procureur de la Répu-blique l’avait même qua-

lifi é de «cardinal secret au service du pape». L’article

indique que la plus

grande accusation portée contre le mouvement est qu’il veut mener une révolution en Turquie, en culti-vant en secret une élite islamiste. On affi rme également que le mouvement n’est pas transparent et qu’il fonctionne comme une société secrète. «Ce genre de critiques du mouvement pose une structure hiérarchique qui n’existe pas. Ils attribuent cette pseu-do-hiérarchie à une lignée soufi e sup-posée. Durant les dernières décennies, lorsque la Turquie était gouvernée par les militaires, une telle structure pou-vait être dangereuse» confi e Fethullah Gülen. «Ma vie et mon travail sont ouverts à tous», poursuit-il en ajoutant que «rien n’est secret. […] Je voudrais savoir ce qui ne serait pas transpa-rent».

Education et esprit d’entreprise : les deux piliers du HizmetGülen rappelle également l’impor-tance qu’il attache à l’éducation, car selon lui c’est au travers d’elle que l’être humain apporte de manière constructive sa contribution à sa famille, à la société et à l’humanité entière. «D’ailleurs, je suis convaincu que les créatures de Dieu que nous sommes ne peuvent atteindre leur pleine maturité en tant qu’individu que par le biais de l’éducation maté-

rielle et spirituelle», affirme le pen-seur. D’après l’article, Gülen demande également à ses disciples de devenir des entrepreneurs prospères. «J’ai

toujours appelé à un esprit d’entreprise sincère», ex-plique-t-il. Il conseille aux entrepreneurs d’évaluer soigneusement les risques, les encourage à investir et à s’implanter à l’étranger. Il leur rappelle également le respect de certains prin-cipes éthiques : éviter la

fraude, la spéculation ou le marché noir ; être un modèle de confiance et de fiabilité ; ne pas gaspiller, en en usant, la richesse accordée par Dieu ; respecter les droits des sala-riés et ne pas oublier que la société dans laquelle ils vivent doit également recevoir sa part de leurs bénéfi ces. En ce qui concerne les écoles turques d’inspiration gülénienne ouvertes à travers le monde, l’article indique que l’accent est mis sur l’enseignement des sciences, citant à l’appui le témoignage du directeur d’un de ces établisse-ments. Cengiz Karabekmez, directeur de l’école Amity de Brooklyn, affi rme en effet que les écoles Gülen ne sont pas des écoles religieuses. L’article se termine par des remarques de Tevfi k Emre Aksoy, un homme d’affaires qui applique le concept de Gülen selon lequel il faut plaire à Dieu. «Dieu aime en particulier les bonnes actions», déclare Tevfi k Emre Aksoy.

Un article publié dans les colonnes du quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) a mis sous le feu des projecteurs le mouvement Gülen en présentant ses objectifs, loin des caricatures, et en rappelant sa vocation à la fois éducative et entrepreneuriale.

Europe de l’est : la traite d’humains en hausseLa traite des êtres humains connaît une évolution

«inquiétante» en Europe du sud-est avec une hausse de toutes les formes d’exploitation et notam-ment celle des mineurs, ont es-timé des experts réunis jeudi et vendredi à Bucarest. «Il y a une augmentation de la traite et pas uniquement pour l’exploitation sexuelle», a déclaré la représen-tante spéciale de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) chargée de ce dossier, Maria-Grazia Giamma-rinaro. De plus en plus de femmes, d’hommes mais surtout d’adolescents et d’enfants origi-

naires des pays des Balkans, de Moldavie ou d’Ukraine sont vic-times de réseaux qui les forcent à se prostituer, à travailler comme des esclaves, à mendier ou commettre des délits. Leur destination : la «vieille Europe», à l’ouest mais également la Rus-sie, la Turquie, Chypre ainsi que les zones touristiques autour de la mer Noire – Roumanie, Bul-garie – et sur l’Adriatique, en Croatie et au Montenegro. En Roumanie, la majorité des femmes identifi ées comme vic-times de traite en 2011 avaient 16 ans, selon des chiffres offi-ciels.

EUROPE09 16 - 22 NOVEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

‘‘«J’ai toujours appelé à un esprit d’entreprise

sincère»

Le quotidien allemand Fran-

kfurter Allge-meine Zeitung

a publié une vaste enquête

sur le Hizmet avec une interview

exclusive de Fethullah

Gülen.

Le trafi c d’êtres humains est en hausse dans les pays d’Europe de l’est.

Page 10: Zaman France N° 239 - FR

Les 25 ans de Zaman célébrés au Parlement européen

Après avoir voyagé à travers la Tur-quie, l’exposition photographique

«Le Temps en Turquie» (Türkiye’de Za-man), une série de photographies repré-sentant la Turquie d’aujourd’hui due à des photojournalistes de renom, a déménagé à Bruxelles à l’occasion du 25e anniversaire du quotidien Zaman. Une réception a été organisée au Parlement européen afi n de célébrer la 25e année du quotidien. La ré-ception a eu lieu le 7 novembre en pré-sence de plusieurs dirigeants politiques turcs et européens, dont le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, le co-président du groupe des Verts/ALE au Parlement européen Daniel Cohn-Ben-dit et Hannes Swoboda, le chef de fi le des socialistes et démocrates au Parlement européen. Lors du discours d’ouverture, M. Davutoglu a déclaré que l’exposition pho-tographique de Zaman à Bruxelles consti-tue un événement très signifi catif et qu’elle

refl ète très bien la diversité culturelle de la Turquie. «La Turquie est le berceau de nombreuses civilisations. Tout comme l’Union européenne, la Turquie représente la diversité dans l’unité et l’unité dans la diversité. Il ne saurait y avoir de meilleure institution pour la promotion de la Tur-quie», a ajouté le ministre des Affaires étrangères.

«Tout est débattu dans ce journal»Le rédacteur en chef de Zaman, Ekrem Dumanli, a pour sa part adressé ses remer-ciements à Daniel Cohn-Bendit pour avoir accueilli l’événement. Il a déclaré que 25 photographes éminents avaient pris des images de la Turquie à l’occasion des 25 ans de Zaman, ajoutant que les photos sont exposées non seulement en Turquie, mais également dans les grandes villes du monde. Avec la participation de 25 photo-journalistes de renommée internationale,

dont l’artiste américain Steve McCurry, célèbre pour son portrait d’une jeune fi lle afghane, le projet visait à refléter la vie quotidienne en Turquie. Hannes Swoboda a également prononcé un discours à cette occasion, au cours duquel il a remercié le quotidien Zaman pour l’organisation de cette exposition et évoqué sa relation avec

le journal. «Mes relations avec le quoti-dien Zaman sont aussi anciennes que mes relations avec la Turquie. Je ne suis pas toujours d’accord avec Zaman, mais tout est débattu dans ce journal. La Turquie et l’Europe se rapprocheront l’une de l’autre à mesure qu’elles seront ouvertes au débat», a-t-il déclaré.

Le Parlement européen a accueilli l’exposition photographique organi-sée à l’occasion des 25 ans de Zaman. Les interventions du ministre turc des Aff aires étrangères Ahmet Davutoglu et de Daniel Cohn-Bendit ont constitué les temps forts de cet événement.

EUROPE10 16 - 22 NOVEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Le co-président du groupe des Verts/ALE au Parlement européen Daniel Cohn-Bendit (à gauche), le ministre turc des Aff aires étrangères Ahmet Davutoglu (au centre) et le rédacteur en chef de Zaman Ekrem Dumanli prennent la parole à l’occasion de l’exposition photographique «Le temps en Turquie» qui s’est tenue à Bruxelles.

Page 11: Zaman France N° 239 - FR

Le difficile retour aux sources des exilés somaliens

Styliste prisée à Londres, Ayan Hussein est revenue depuis deux

ans en Somalie, où elle promeut une mode compatible avec les traditions musulmanes. Comme elle, des milliers d’exilés reviennent au pays, par nostal-gie, solidarité ou sens des affaires, avec souvent un choc des cultures à la clé. Ayan Hussein avait une vingtaine d’an-nées quand elle a quitté Mogadiscio en 1997. A l’approche de la quarantaine, elle a choisi de revenir au pays en 2010, mais à Hargeisa, la capitale du Somali-land, pour s’occuper de sa mère âgée. Elle évoque «un choc culturel» à son arrivée, pour elle et ses enfants. «Vrai-ment rien à voir avec Londres», lâche son fils Guled, 18 ans. «Il n’y a que de la poussière ici, impossible de faire du skate», ajoute dans un anglais impec-cable ce longiligne jeune homme, qui ne parle pas somali. Collaboratrice d’une marque réputée à Londres et acheteuse

de vêtements pour des princesses du Golfe de passage, Ayan Hussein, mon-daine et sophistiquée, a choisi de trans-porter sa passion de la mode à Hargeisa, moyennant quelques compromis. Sa boutique de vêtements propose des robes longues, pour respecter le code musulman, mais aux couleurs éclatantes. «Il faut expliquer aux clientes qu’elles ne sont pas obligées de s’habiller tout en noir», explique celle qui cache ses che-veux dans un turban rouge flamboyant.

Un nouveau choc des cultures En face du magasin, dans la rue prin-cipale bruyante et poussiéreuse, Ayan vient d’ouvrir un salon de thé. Il est sitôt devenu le rendez-vous des élégantes de Hargeisa, le plus souvent issues de la diaspora, qui posent leur smartphone et leurs lunettes noires pour siroter leur cappuccino et échanger des potins en anglais. Entre la société somalienne

d’origine et la diaspora rapatriée, «c’est comme s’il y avait deux sociétés totalement différentes», lâche l’une d’elle, revenue de Grande-Bretagne pour travailler comme cadre à l’usine Coca-Cola qui vient d’ouvrir aux portes de Hargeisa. «Parce que nous sommes Somaliens, ils [les locaux] s’attendent à ce que nous soyons comme eux», ajoute la jeune femme sous couvert d’anonymat, affirmant que cela «pose des difficultés et même plus». Vingt médecins et membres du personnel de santé d’origine somali ont quitté la Fin-lande, leur pays d’exil, pour travailler

pendant six mois ou un an à l’hôpital public d’Hargeisa et former leurs collè-gues, un programme mis en œuvre par l’Office international des migrations (OIM). «C’était pour moi une façon de donner en retour à mon pays, et aussi de montrer ma reconnaissance à la Fin-lande», explique Ahmed Abukar, un infirmier. «Bien sûr il y a toujours des conflits, les gens d’ici craignent que les autres ne prennent leur place [...], mais ils sont tous Somaliens, et au bout d’un moment tout cela disparaît», assure Ayan Rabi, chargée de ce programme à l’OIM.

De nombreux Somaliens exilés en Europe ont fait le choix de ren-trer dans leur pays d’origine pour le reconstruire. Pour ces femmes et ces hommes souvent qualifiés et porteurs d’un projet professionnel, le décalage culturel entre leur société d’origine et leur pays d’accueil n’est pas toujours facile à vivre.

Fuyant leurs maisons bombardées, les rues où gisent les corps ensanglantés, les

Kurdes de la petite ville syrienne de Rass al-Aïn se précipitent par milliers du coté turc tout proche. Avec pour seuls bagages les vêtements qu’ils portent, femmes, hommes, enfants et vieillards se sont rués de l’autre côté de la fron-tière. Leur nombre atteignant des milliers, les soldats turcs ont ouvert le passage pour leur porter secours. Rass al-Aïn est l’un des deux

postes-frontières vers la Turquie contrôlés par l’armée syrienne, les opposants au président Bachar al-Assad ayant pris le contrôle de quatre autres. Un autre est sous contrôle de la milice kurde. Sur plus de 11.000 Syriens qui ont fui leur pays vers les pays voisins en 24 heures la semaine dernière, 9.000 se sont tournés vers la Turquie pour échapper aux combats entre re-belles et soldats dans la province de Hassaké (nord-est de la Syrie). Les Nations unies esti-

ment que le nombre de réfugiés syriens dans la région atteindra 700.000. Selon le responsable de l’aide humanitaire de l’ONU, les besoins en aide d’urgence en Syrie devraient dépasser quatre millions de dollars au début de 2013. La Turquie a pris en charge un incroyable fardeau. Le dernier exode y a porté à plus de 120.000 le nombre des réfugiés syriens enregistrés. Des réfugiés kurdes qui ont parlé à l’AFP à Cey-lanpinar se sont dits touchés de la manière dont

les soldats turcs leur ont offert leur protection. «Les soldats ont ouvert les portes, nous ont souhaité la bienvenue et nous ont beaucoup aidés», déclare Amira Taboush, une mère de cinq enfants. «Les gens d’ici nous ont aussi beaucoup aidés». «Ce sont des Kurdes». «Mer-ci Erdogan pour ton aide», interrompt une autre femme, debout dans la cuisine à côté de cageots d’aubergines, d’oignons et de poivrons, cadeaux des voisins kurdes de Turquie.

Des femmes somaliennes émigrées aux états-Unis. Nombreuses sont celles qui font aujourd’hui le choix du retour dans leur pays d’origine, au risque du déphasage avec la culture locale.

Les Kurdes de Syrie se ruent en Turquie

INTERNATIONAL11 16 - 22 NOVEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Page 12: Zaman France N° 239 - FR

Ne pas menacer les enfants avec un châtiment divin

Il est particulièrement im-portant de faire preuve de

pédagogie et de délicatesse en ce qui concerne l’éducation reli-gieuse des enfants. La psycho-logue Belkis Ertürk affi rme ainsi qu’employer l’expression Allah yakar (Dieu va te brûler !) inspire un sentiment de peur et de crainte divine perturbante pour l’enfant. Même si l’intention éducative de la famille est fondée, elle pro-voque très tôt, et sans le vouloir, un sentiment de culpabilité chez l’enfant. «Si le père transmet les valeurs religieuses de façon trop sévère et associe l’apprentissage de la religion à la discipline, l’en-fant peut assimiler le concept de Dieu comme une autorité sévère, punitive et trop répressive» ex-plique-t-elle. Le docteur Mehmet Atalay, qui enseigne la théologie à l’Université d’Istanbul, souligne qu’il est important que les parents tiennent compte des étapes du développement de l’enfant et de son évolution cognitive dans son éducation et précise qu’un enfant qui agit sous la menace ne peut intérioriser ses actes. «Si l’enfant entend de telles expressions, dans une période où il réfl échit littéra-lement, il peut penser que Dieu

va punir tous ses actes, qu’Il ne pardonnera pas même ses plus petites bêtises», ajoute-t-il.

La vie des prophètes expliquée aux enfantsD’après Mehmet Atalay, il faut donner dans l’éducation la prio-rité aux valeurs de base en favo-risant la transmission par «le biais d’histoires». Le théologien turc souligne qu’un conte religieux attirera l’attention des enfants et assure que leur concentration ne diminuera pas jusqu’à la fin de l’histoire. Mehmet Atalay indique qu’utiliser la vie des prophètes peut être un moyen adapté à ce projet pédagogique. Une idée partagée par Belkis Ertürk qui rappelle que le meilleur exemple à ce sujet est la relation douce et attentive que le Prophète entrete-nait avec les enfants, les laissant par exemple courir dans la mos-quée et n’utilisant aucun propos pouvant les blesser. «Avec cette approche qui comprend l’enfant et qui lui permet d’aimer son environnement, celui-ci apprend à connaître Dieu et se rapproche des pratiques religieuses en jouant», poursuit la psychologue Belkis Ertürk.

Dans l’éducation religieuse des enfants, les expres-sions utilisées sont aussi importantes que la fa-çon de les exprimer. La formule Allah yakar (Dieu va te brûler !) contribue par exemple à inculquer aux jeunes la conception d’un Créateur punis-seur, éloignée de l’idée de miséricorde et trau-matisante pour l’enfant.

Selon une étude menée par des chercheurs au Danemark

et publiée aux États-Unis dans la revue Pediatrics, avoir la grippe pen-dant la grossesse doublerait le risque d’avoir un enfant autiste. L’enquête se base sur les résultats d’une re-cherche menée sur des souris et amène à penser que l’activation du système immunitaire des mères enceintes peut provoquer des défi -ciences dans le développement du fœtus. L’étude s’est portée sur les cas de 97.000 enfants danois, âgés de 8 à 14 ans, où seulement 1 %

(976) a été diagnostiqué autistes. Les chercheurs ont demandé aux mères si elles avaient été victimes d’infec-tions pendant leurs grossesses et ont mis en évidence le lien entre grippe et risque d’autisme. Le fait de prendre des antibiotiques accroîtrait également le risque d’avoir des en-fants qui souffrent d’autisme. Les chercheurs insistent sur le fait qu’ils «ne savent pas si un traitement anti-biotique est à l’origine du lien obser-vé avec l’autisme. Cette révélation est quelque chose de nouveau qui doit être confi rmé».

La grippe pendant la grossesse doublerait le risque d’autisme

SEVILOG 6 rue Hannong F-67380 LINGOLSHEIMTél : +33 (0)3 88 44 18 76

www.akead.com

Sousse: +216 2 4 27 81 29Den Haag: +31 6 29 93 71 80

Istanbul: +90 216 632 7066

Stuttgart: +49 15787014798

München: +49 89 54 3 8688Mannheim: +49 178 7625833Antwerpen: +324 86 70 76 19Montpellier: +336 05 12 41 24

Besançon: +333 81 53 19 25

Lyon: +336 11 22 74 35Paris: +336 79 40 78 78

Strasbourg: +336 22 94 51 55

Systèmecomplet

de caisse

Solution devidéosurveillance

Terminalde ventemobile

Solutionstablettes

Caisseinformatique

Terminald’entrepôt

et de magasin

Des experts à votre service

Vous cherchez une solution ?

FAMILLE & SANTE12 16 - 22 NOVEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

L’utilisation de récits dans l’éducation reli-gieuse dispensée aux enfants est un moyen approprié d’après les psychologues pour construire une relation équilibrée entre norme et liberté.

Page 13: Zaman France N° 239 - FR

End of Watch : David Ayer renouvelle le genre policierConnu comme le scénariste de Training Day, un thriller qui a valu à l’acteur Denzel Washington un Oscar pour son inter-prétation d’un offi cier de police cor-rompu à Los Angeles, David Ayer vient de récidiver. A l’occasion de la sortie de son dernier opus, End of Watch, le 14 novembre, il dévoile à Zaman les motivations qui l’ont mené à réaliser ce fi lm.

Après avoir fait des fi lms sur des policiers

ripoux, vous décidez de nous montrer des types bien : pourquoi ?Pour l a p lupar t des gens, malheureusement, lorsque la police intervient dans notre vie, c’est dans un contexte négatif – on a reçu une contraven-tion, ou il nous est arrivé quelque chose de fâcheux et on a besoin d’aide. On a tendance à ne voir les flics que dans les pires moments et jamais dans les meilleurs. J’ai beau-coup d’amis qui sont fl ics et je voulais montrer leur côté positif. Ce film raconte l’histoire de deux meilleurs amis. Il montre ce que c’est, travailler dans la rue, d’une manière que peu de fi lms avaient em-ployée auparavant.

Apparemment, pour les histoires de policiers, vous êtes un puits sans fond. D’où vous est venue l’inspiration pour ce thème particulier ?J’ai toujours été frappé par le fait que les flics pouvaient assister à des choses atroces dans la rue et rentrer ensuite chez eux, et vivre leur vie de père et de mari, sans ra-mener la rue à la maison.

J’ai toujours été fasciné par cette aptitude et je me disais qu’il y avait là une grande noblesse.

Des fl ics antipathiques com-me Denzel Washington dans Training Day ou Kurt Russell dans votre adaptation de Dark Blue de James Ellroy en 2002 étaient passion-nants parce qu’ils avaient un côté extravagant. Mais avec un personnage de gen-til, comment faites-vous pour passionner le specta-teur ?Vous vous concentrez sur le personnage. Le fi lm tout entier dépend de la relation entre les per-sonnages de Jake et Mike. T o u t e u n e première par-tie du travail est consacrée à ça : faire que l e s a c t e u r s d e v i e n n e n t les meilleurs amis, pour créer cette alchimie, pour que cette histoire se joue, pour qu’on soit tellement pris par elle qu’on boive chacune de leurs paroles.

Le fi lm est tourné dans un style documentaire, avec

diff érents points de vue issus des camescopes et cameras de téléphones portables utilisés par les policiers et les gangsters dans le fi lm. C’était diffi cile à tourner ?Un des plus grands défi s a été de concevoir un camescope pour pouvoir filmer quelques images, parce que les caméras ordinaires [celles qu’on

uti l ise dans la vie de tous l e s j o u r s ] n’offrent pas une résolu-tion suffi sante pour le ciné-ma. J’ai donc dû travailler avec un four-nisseur pour pouvoir dis-

poser de caméras miniatu-risées susceptibles d’être placées sur les acteurs.

Le jeu des acteurs en a été aff ecté ?Sur un plateau tradi-tionnel, la manière dont l’équipement est disposé

vous indique très exac-tement ce qui va être fi lmé : les acteurs jouent alors devant la caméra. Sur ce genre de plateau, personne ne sait jamais à quel moment il est fi lmé. Un acteur n’avait aucun moyen de savoir s’il était filmé en gros plan. Ça a contribué à créer ces per-formances extraordinaire-ment naturelles.

Vous qui connaissez les policiers pour en avoir fait votre source d’inspiration pendant des années, vous n’avez pas envie d’en deve-nir un pour de bon ?J’en sais probablement plus sur la police que ce dont j’aurais jamais be-soin, mais je m’en tiendrai quand même à l’écriture. Je vais vous dire franche-ment : voir les flics en-semble, voir les rapports qu’ils entretiennent entre eux, voire cette espèce de communauté et comment ils sont cools les uns avec les autres, ça m’a vraiment rendu jaloux.

End of Watch de David Ayer décrit le quotidien de deux policiers américains de Los Angeles.

CULTURE13 16 - 22 NOVEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

EN BREF

SANS

-PAP

IERS

éTAT

S-UN

IS L’auteur du fi lm anti-islam condamné à un an de prison L’auteur du film anti-islam qui avait déclenché une vague de violences meurtrières dans les pays musulmans a été condamné à un an de prison suivi de quatre ans de contrôle judiciaire pour violation de sa liberté conditionnelle dans une affaire de fraude bancaire, a annoncé un tribunal de Los Angeles. Mark Basseley Yous-sef, 55 ans, connu auparavant sous le nom de Nakoula Basseley Nakoula, a reconnu avoir utilisé plusieurs pseudonymes, en violation de sa liberté conditionnelle. Mark Basseley Youssef avait été condamné en 2010 à 21 mois de prison pour avoir ouvert plusieurs comptes bancaires et cartes de crédit au moyen de fausses identités.

Le Sénat approuve une «retenue» de 16 heuresLe Sénat a approuvé la création d’une «rete-nue» pouvant aller jusqu’à seize heures pour remplacer la garde à vue des sans-papiers, deve-nue illégale. Cette mesure a été souhaitée par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls pour gérer avec «efficacité» les expulsions. Le texte a été voté par le PS et le RDSE (majorité PRG), avec le soutien de l’UMP. Les sénateurs ont rejeté plusieurs amendements du groupe communiste républicain et citoyen dont l’un demandait la suppression de l’article créant la retenue judi-ciaire, qualifiant cette procédure de «très floue et hybride, ayant une connotation judiciaire mais avec une finalité administrative ; l’éloignement».

Zekeriya Altug, l’un des responsables de l’une des organisations islamiques les plus importantes d’Allemagne se félicite de l’accord qui sera soumis au vote à l’Assemblée nationale allemande pour accorder des jours fériés aux musulmans.‘‘

C’est «un jour historique pour Hambourg mais aussi pour toute l’Allemagne»

‘‘«Voir les fl ics en-semble et comment ils sont cools les uns

avec les autres, ça m’a rendu jaloux»

Page 14: Zaman France N° 239 - FR

CULTURE14 16 - 22 NOVEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Les Bédouins d’Israël. Une population semi-nomade que l’Etat hébreu a spoliée de son territoire et contrainte à la sédentarisation dans des cités-dortoirs. Plus de la moitié de ces citoyens israéliens de seconde zone résistent en refu-sant de quitter leurs villages. Ce refus d’intégrer ces réserves qui n’osent dire leur nom est considéré comme illégal par

Israël, qui détruit les mai-sons et poursuit en justice les insoumis. Car, sorte d’Indien local, le Bédouin palestinien est sommé de se soumettre, ou de se démettre. C’est ce dilemme que met en scène ce premier long-métrage d’Ami Livne. Une fi ction très documentée, admirablement interprétée par des acteurs amateurs, eux-mêmes Bédouins du Néguev.

Kamal est un peu différent des autres. D’abord, il travaille chez les Israéliens, dans une gare routière où personne ne passe. Ensuite, il ne fait rien pour empêcher les autorités de démolir leur petit village. Ridiculisé au travail, méprisé par les siens, Kamal conçoit un projet aussi fou qu’ingénieux : poser une bombe dans la gare, pour ensuite la «découvrir»…

AGENDA CULTUREL

BAL

CONF

éREN

CE-D

éBAT

EXPO

SITI

ONRE

NCON

TRE-

DéDI

CACE

THéÂ

TRE D

’OM

BRES

DéBA

T

Bal folk aux saveurs ottomanesAvec le groupe Hayfem (8 danseurs accompagnés au davul et au zuma), le duo Leemans-Driessens (accor-déon et oud) et le trio Arasta Bazar (saz, dombra, guitare, violon et per-cussions).Le 17 novembre à 20:30Maison de Quartier Pierre GuédouRue du Pont72000 Le Mans

A quoi sert le dialogue interreligieux ?Avec Hubert de Chergé, adminis-trateur du Groupe d’amitié isla-mo-chrétien et Sulliman Banian, journaliste à RFI. Conférence suivie d’un repas, de contes, ainsi que de chants chrétiens et soufis.Le 17 novembre à 16:30Eglise de la Sainte Famille 36, rue Danton 94270 Le Kremlin-Bicêtre

L’Iran va-t-il vraiment se doter de l’arme nucléaire ?Avec Bruno Tertrais, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique et Bernard Ravenel, historien et président d’honneur de l’association France Palestine solidarités.Le 19 novembre à 18:00iReMMO5-7, rue Basse des Carmes75005 Paris

L’art du fil au fil du tempsUn aperçu de la richesse du patri-moine vestimentaire turc à travers une vingtaine de tenues réalisées par Tahir Bakal. Une série d’aqua-relles dues à Jean-Louis Bonhom-met sur le thème du costume tra-ditionnel et ottoman. Des œuvres d’ebru enfin, dues à Martine Lo-geay.Jusqu’au 23 novembre, de 10:30 à 17:30Maison de Quartier Pierre GuédouRue du Pont72000 Le Mans

Nedim GürselL’enseignant-chercheur, écrivain et essayiste Nedim Gürsel présentera son nouveau roman, L’ange rouge (Seytan, Melek ve Komünist).Le 20 novembre à 17:00Librairie Doucet66, avenue du Général de Gaulle72000 Le Mans

La Fonten d’OrientTrois fables de La Fontaine dans une version Karagöz interactive, musicale et éducative. Tout public à partir de 3 ans.Le 18 novembre, 15:00 et 17:00Maison de Quartier Pierre GuédouRue du Pont72000 Le Mans

A lire & à voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir...àààààààààààààààààààààààà&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&A lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lire &&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&des autres. D’abord, il travaille

Sharqiya, réalisé par Ami Livne (drame, Israël / France / Allemagne, 2012, 1h22). Avec Adnan Abu Wadi, Maysa Abed Alhadi,

Adnan Abu Muhareb.Sortie en salles le 7 novembre.

SEYFEDDINE BEN MANSOUR TUNISA l’unisson de son petit village de Kigelo, comme de l’en-

semble du Kenya, la musulmane Sarra Obama, 90 ans, a fêté le 7 no-vembre la victoire de son petit-fils Barack Hussein Obama aux élections présidentielles américaines. La hajja, qui a effectué son pèlerinage en 2010 en compagnie de son fi ls Saïd Hus-sein Obama, l’oncle du président américain, et de quatre de ses petits-fi ls, avait alors «imploré Dieu, le Tout Puissant, pour qu’Il guide [s]on petit-fi ls [Barack Hussein] vers l’islam». La nonagénaire, qui est à l’origine de la conversion à l’islam d’un cousin de Barack, Fayçal Oumbouya, continue aujourd’hui de prêcher l’islam dans son village. A plus d’un titre, l’islam kenyan peut être considéré comme représentatif de la moitié sud de l’Is-lam est africain : une arrivée précoce (dès le VIIIe siècle) ; une présence essentiellement concentrée sur les côtes, qui est le fait, à l’origine, de communautés exogènes, d’origine arabe ou arabo-persane, par ailleurs source, des siècles durant, d’une grande prospérité ; une progression à l’intérieur des terres longtemps très lente, voire nulle avant le XIXe (entre 1880 et 1930 dans le cas du Kenya) ; l’appropriation culturelle de l’islam à travers la culture et la langue swahi-lies, produits spécifiques du génie indigène. Ces caractéristiques dis-tinguent assez fortement l’islam sub-saharien de l’Est de son pendant occi-dental, où la pénétration de l’islam débuta plus tardivement, mais consti-tua d’emblée un phénomène à la fois plus étendu et plus autochtone (igno-rant donc la distinction est africaine entre un islam côtier et insulaire de culture arabo-persane et un islam de

l’intérieur, de culture plus spécifi que-ment africaine).

Bilal, le premier musulman africainLe lien entre l’islam et l’Afrique de l’Est est des plus anciens : un Ethio-pien, Bilal ibn Rabah, fut l’un des premiers musulmans de l’histoire, et le premier muezzin. C’est en outre en Ethiopie qu’avant l’Hégire déjà un petit groupe de fidèles est allé trouver refuge. Si les comptoirs commerciaux arabes commencent à être établis sur la côte est africaine dès le VIIIe siècle, leur importance ne deviendra prépondérante qu’à partir du XIIe siècle, la mer Rouge et l’Océan indien étant devenus entretemps un vaste lac arabo-musulman. C’est de cette époque que date l’islamisation véritable de la côte, où un chapelet de villes marchandes s’enrichiront grâce au commerce de l’ivoire, de l’or et des esclaves. Intégrées à la route maritime de la soie, dont elles consti-tuaient la partie afro-islamique, elles entretenaient des rapports avec tout le Moyen-Orient, l’Inde et la Chine.

Ces centres de peuplement recevaient périodiquement de nouveaux immi-grants venant d’Oman, de Mascate, d’Arabie du Sud et de la région ara-bo-persane du Golfe. Les infl uences réciproques entre ces immigrants, les premiers colons arabes, et les peuples indigènes de la côte, les Bantous, ont été à l’origine d’une nouvelle ethnie pantribale, les Waswahili, de religion musulmane, ainsi que d’une nou-velle langue, de structure africaine bantoue, mais dont le vocabulaire est très largement d’origine arabe et persane, le swahili. Communauté détribalisée et entièrement tournée vers le commerce maritime, la com-munauté swahilie de la côte est restée essentiellement une société fermée, qui ne s’est pas propagée à l’intérieur des terres. C’est le colonialisme qui, à partir du XIXe siècle, déstructurant les sociétés animistes de l’intérieur, créera un vide socioreligieux ; ce vide sera comblé par le christianisme euro-péen, mais aussi par l’islam swahili, conçu dès lors comme une religion proprement africaine.

En Afrique de l’Est, l’islam se comprend en swahili

L’islam de l’est africain est né de l’infl uence réciproque entre colons arabes et populations bantous.

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondesIslam

des mondes

Islam des m

ondes

Pour une liberté sans réserves : Arabes bédouins contre Israël

Page 15: Zaman France N° 239 - FR

OPI

NIO

N15

16 - 22 NOVEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Les critiques sur une régression démocratique de l’AKP après plusieurs années de ré-formes politiques ne tiennent pas compte du processus historique global de sé-paration des pouvoirs en Turquie. Pour le chroniqueur Etyen Mahçupyan, l’AKP

n’a pas renoncé à cette démocratisation et «tient sincèrement à se normaliser par le biais de ces réformes».

L’AKP en eaux troubles

Lorsqu’il s’agit de trai-ter en un seul bloc les

dix années au pouvoir de l ’ A K P , d e u x a n a l y s e s

semblent logiques. La première consi-dère que les ré-formes ne sont qu’un moyen pour arriver à ses fi ns et

que le gouvernement montre à présent son vrai visage. Un certain nombre de commen-tateurs précisent que ce chan-gement est un «retour aux sources». L’autre analyse avance que la nature para-doxale de l’AKP a toujours existé, que le «changement» actuel est lié aux efforts d’adaptation du parti à son environnement. La première approche est une nouvelle version du thème de la «dis-simulation». Ce changement se justifierait par la volonté plutôt que par la politique découlant des conditions ac-tuelles. Quant aux jugements considérant que l’AKP re-tourne «aux sources» ou qu’il était déjà pour la fusion entre la Turquie et l’islam, ils rendent inutiles l’analyse politique des mesures du gouvernement. Car s’il est aussi simple de déterminer l’identité du gouvernement et les raisons qui le poussent à agir de façon aussi caricatu-rale, il n’est pas nécessaire de réfléchir davantage sur le sujet. Cependant, le pire est que cette approche fait l’im-passe sur la diversité sociale qui a donné corps à l’AKP, qui l’a alimenté et qui l’a sans cesse redéfi ni et s’y est infi l-trée. Elle oublie également qu’une des préoccupations principales du gouvernement, et en particulier du Premier ministre, est de rassembler cette diversité, d’assurer l’équilibre entre les diffé-rences et de les consolider face à ses opposants.

Ne pas se tromper d’analyseUn incident dont il est question dans le nou-veau livre de Cengiz Candar est suffi-samment expli-cite : suite à son fameux discours

de Diyarbakir – où il parle de la question kurde – il a été rapporté à quel point Erdo-gan avait été gêné et qu’il a exprimé le besoin de trouver un autre terme. Nous pou-vons également voir l’hésita-tion du Premier ministre lors de la «période de réforme» et sa grande préoccupation sur la façon dont cet événement sera perçu. Alors que les me-sures prises lors des cinq pre-mières années sont qualifi ées de «réformes», il convient de ne pas oublier que ces avan-cées sont étroi-tement liées à la menace qui pesait alors sur le pouvoir civil. D’autre part, il est nécessaire de garder en mémoire que les réformes ne suggèrent pas seulement une straté-gie «d’autoprotection», que l’AKP tient sincèrement à se normaliser par le biais de ces réformes et que la classe bourgeoise du parti soutient fermement ces dernières. Analyser superfi ciellement la première période du mandat de l’AKP conduirait à expliquer de ma-nière superficielle le ralentissement des réformes durant la période suivante. Or, le véritable monde de l’AKP et de sa base est bien plus complexe que ce que supposent

ces critiques. C’est pourquoi nous pouvons affi rmer que la deuxième analyse de l’action de l’AKP est plus réaliste.

Les nouvelles bases de la république AKPL’objectif principal de l’AKP peut être défi ni comme étant de construire une répu-blique sur une nouvelle base culturelle et idéologique, en préservant l’Etat et en le modifiant. Cet objectif

implique, à court terme, d ’év i ter l’abandon éven-tuel des réformes et, à long terme, d ’ e n i n s t a u r e r progressivement de «nouvelles», étalées dans le temps. Ainsi, nous nous trouvons en

face de deux stratégies imbri-quées l’une dans l’autre : tout d’abord, il faut mener des avancées destinées à contrer la tutelle militaire, ce qui implique une bonne entente avec l’armée, à laquelle il s’agit de faire accepter l’auto-rité civile. Le but recherché est de rester ferme dans l’affaire Ergenekon, tout en se gar-dant d’offenser l’armée. Or, le

changement des conditions, et principalement la tournure que prend la question kurde, peuvent nécessiter la modifi -cation de la composition de cette coalition. C’est pour-quoi le discours de l’AKP se situe entre le réformisme et le nationalisme, et peut chan-ger de couleur en fonction de la conjoncture. La condition pour garantir cette continuité serait d’assurer la consolida-tion de la base et de désigner le nationalisme comme obs-tacle à ce but. Mais d’autre part, compte-tenu du fait que le nationalisme ne peut être présenté comme un véritable obstacle, les relations avec la bureaucratie sont conso-lidées.

La démocratie : un processus permanentLe gouvernement actuel a deux objectifs essentiels en matière de realpolitik : pous-ser l’opposition laïque dans les bras du nationalisme pour se retrouver seul dans le processus démocratique et reprendre à son compte la tendance à la démocrati-sation chez les musulmans pratiquants. C’est pourquoi les relations actuelles entre la direction de l’AKP et les intellectuels démocrates ainsi que ceux de la gauche libé-rale ne sont pas bonnes mais pour des raisons différentes. Même si les hypothèses selon lesquelles l’AKP aurait abandonné ses idées démo-cratiques satisfont les laïcs, la réalité est bien plus simple : la démocratie existait mais nous ne nous en éloignons pas pour autant… Nous la cherchons à tâtons et, en ce sens, que nous l’apprécions ou pas, l’AKP représente une «avancée» d’un point de vue historique et sociologique.

[email protected]

Adresse : 2 Boulevard Saint-Martin Paris 75010Tel : 01 42 00 19 36 Faks : 01 42 00 19 58, [email protected] manfrance.fr - www.zamanfransa.com no CPPAP 112U90032

Imprimerie : ROTOCENTRE348, rue Marcel Paul 45770 SARAN

ISSN 1869-5795

Directeur de la publication : HÜSEYİN KARAKUŞ

Rédacteur en chef : EMRE DEMİ[email protected]

Gestionnaire administratif : FAHRETTIN TEKİ[email protected]

Responsable publicité : MEHMET SELVİ[email protected]

Secrétaires de rédaction :BAYRAM Ş[email protected] [email protected]

Directeur artistique :EVREN [email protected]

Edité par : Zukunft Medien GmbHSprendlinger Land Str. 107-10963069 Offenbach / Allemagne

SIDDIK İLHAN PARİ[email protected]

MEHMET DİNÇ Strasbourgm.dinç@zamanfrance.fr

OSMAN USTA [email protected]

Relations publiques :

l ’ A K P , d e u x a n a l y s e s l ’ A K P , d e u x a n a l y s e s l ’ A K P , d e u x a n a l y s e s

ETYEN MAHÇUPYAN

‘‘«Le discours de l’AKP se situe entre le réformisme et le

nationalisme»

Page 16: Zaman France N° 239 - FR

La coupe de football des moins de 20 ans se jouera en Turquie

FLORIAN GAMBIN PARISLa présentation de Kanki (kanka en turc), la mascotte offi cielle de la 19e

coupe du monde des moins de 20 ans s’est tenue au Palais ottoman d’Esma sultan à Istanbul le 12 novembre. Abdullah Avci, le sélectionneur de l’équipe nationale, le prési-dent de la Fédération de football turque, des internationaux et bien d’autres étaient pré-sents pour l’événement. Kanki est utilisé en Turquie pour décrire des amis très proches. La mascotte représente un chien de race Kangal, «obéissant, joyeux, un chiot qui aime jouer à des jeux et s’entend très bien avec les enfants et personnes âgées» déclarent les organisateurs. Sepp Blatter, le président de la FIFA a rappelé que cette compétition a vu éclore des grands joueurs : «Messi, Henry, Maradona, Ronaldinho, et tellement d’autres ont participé à cette compétition» a-t-il rap-pelé. Pour lui cette coupe du monde est «une

fantastique plate-forme pour découvrir de nouveaux talents». 24 équipes, réparties en quatre groupes de quatre poseront leurs valises sur les rives du Bosphore du 21 juin au 13 juillet 2013, afi n de succéder au Brésil vainqueur de l’édition colombienne en 2011.

La nouvelle garde turque à l’attaqueLa Turquie, pour sa troisième participation, aura à cœur de bien fi gurer dans sa coupe du monde. Pour cela, elle pourra compter sur sa jeune garde talentueuse comme Hasan Türk, 19 ans, le très prometteur milieu de terrain du Besiktas d’Istanbul, ou encore Kenan Karaman, l’attaquant d’Hoffenheim (Allemagne) et le défenseur de Galatasaray Sadik Ciftpinar. Ces trois jeunes qui sont les étoiles montantes du football turc auront à cœur de briller dans une compétition où la Turquie peine à exister. Lors de ses deux pré-cédentes phases fi nales en 1993 en Australie

et en 2005 au Pays-Bas, elle ne s’est impo-sée qu’une seule fois, en 2005. Un succès 1-0 contre le Panama. 13 stades dispatchés dans les villes d’Antalya, Bursa, Gaziantep, Istanbul, Kayseri, Rize et Trabzon accueilleront les rencontres du

tournoi. En se basant sur les derniers béné-fi ces de la coupe du monde colombienne, le tournoi pourrait rapporter à la Turquie environ 236 millions d’euros.

Kanki est la mascotte offi cielle de la 19e édition de la coupe du monde de football des moins de 20 ans qui se déroulera du 21 juin au 13 juillet 2013 en Turquie. C’est le premier tournoi international sportif majeur organisé sur le sol turc.

Kanki est la mascotte offi cielle de la 19e édition de la coupe du monde de football des moins de 20 ans qui se déroulera du 21 juin au 13 juillet 2013 en Turquie.