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n ° 4 - 600 F © UNC

Zones protégées N°4

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Zones protégées de Nouvelle-Calédonie inscrites au Patrimoine mondial de l'humanité à l'Unesco. Le magazine du comité de gestion de la zone côtière ouest ZCO.

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  • n 4 - 600F

    UNC

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  • e rapport dvaluation du dispositif de gestion de la Zone ctire Ouest, prsent fin juin Farino, met en lumire l'norme travail effectu depuis 2008. Bien sr, nous n'avons pas pu mener bout tout ce que nous aurions souhait faire, mais avec 90 % des actions planifies ralises, ou en passe

    de ltre, le bilan est trs satisfaisant. Merci tous les bnvoles du comit qui se sont engags dans la prservation du bien inscrit.Nous avons beaucoup travaill sur la zone tampon terrestre, les montagnes, les valles, qui impactent le lagon. J'espre quen 2016 nous pourrons davantage mettre laccent sur les herbiers, et surtout sur les dugongs qu'on rencontre de moins en moins. Les gens ne se rendent pas compte quel point il est important de les protger. L'autre bonne nouvelle est la mise disposition par la Province Sud d'un coordinateur. Depuis le temps que nous l'attendions ! Il devrait prendre ses fonctions d'ici la fin de l'anne. Il va nous aider simplifier larchitecture de notre plan de gestion, prioriser nos actions, les rendre plus lisibles. Par ailleurs, la subvention de la province a t rajuste. Cela va nous permettre d'tre plus efficaces et d'en tre moins souvent de notre poche ! Merci la collectivit qui nous accompagne depuis les dbuts et grce laquelle nous avons pu accomplir tout ce travail en sept ans, mme si le manque de personnels et de moyens demeure un vrai problme, commun toutes les zones inscrites au Patrimoine mondial, comme on en a eu la confirmation lors du 2e Forum des comits de gestion Ouva.Maintenant, il nous faut continuer sensibiliser, afin que les habitants deviennent davantage responsables, si nous voulons que nos enfants puissent eux aussi vivre dans un petit paradis. Nous devons changer nos pratiques, ne plus jeter les dchets nimporte o, nimporte comment. Parfois je me dis qu'on devrait diter une sorte de

    dictionnaire, un Petit Larousse des bonnes manires et des comportements citoyens, parce qu'on a beau prendre notre bton de plerin et rabcher Certaines habitudes sont vraiment lourdes faire bouger.Notre travail s'inscrit dans la dure, il n'est pas forcment valorisant dans l'immdiat. Mais il ne faut pas se dcourager. J'espre qu'au terme de mon mandat, nous aurons russi remplir la mission que nous nous sommes fixe. Pour que d'autres puissent poursuivre ce noble combat en faveur de l'environnement.

    Mylne Afa, prsidentedu comit de gestion de la ZCO

    EditoEdito | P5

    ISSN Dpt lgal : en cours

    Direction de la publication Mylne Afa | Comit de gestion ZCO www.zco-nc.com et Claude Dahan | ACP (Agence caldonienne de publications) 24 35 20 www.acp.nc Rdacteur en chef Jean-Marc Estourns Rdaction Anthony Chitty Coralie Cochin Jean-Marc Estourns Frdric Huillet Nelly Jutteau Vincent Nebois Annabelle Noir Claudine Qur Marie-Lise Rousselot Fany Torre Photographie de couverture UNC Photographies intrieures Patrick Chalas Niko Vincent Mise en page ACP Thomas Brunel Rgie publicitaire ACP - 16, rue dAusterlitz BP 4763 98 847 Nouma Cedex [email protected] Attach commercial et coordination ZCO Patrice Laurenceau - 82 66 01 Impression Artypo Imprim 5 500 exemplaires et distribu sur toute la Nouvelle-Caldonie, y compris les les Loyaut.

    EditoZones protges

    LUn Petit Larousse des comportements citoyens

    Christian Tavergeux, Yoan Cronsteadt, Ricardo Poiwi, Marie Diainon et David Kranitz reprsentaient la ZCO au 2e Forum des comits de gestion dbut juillet Gossanah.

  • P.8

    P.16

    P.78

    P.82

    P.84

    P.88

    P.58

    P.42

    P.64

    P.30

    P.50

    P.74P.24

    P.63

    SommaireSommaire | P7

    SommaireZones protges

    Sommaire | Zones protges 2015 | n4 Consul tez le s i te in ternet de la ZCO : h t tp : / / zco-nc .com

    Actualits- Protection des tortues et des dugongs ; nettoyage de la

    mangrove ; visite de Nicolas Hulot ; une rserve XXL

    Pitcairn ; sensibilisation dans les collges

    - Rapport d'valuation de la ZCO

    - Roussettes : un braconnier condamn !

    Patrimoine mondial- Le 2e forum des comits de gestion Gossanah

    - Fte du patrimoine La Foa

    Ils s'engagent- Chasse au gaspillage avec Alain Pasqualini

    - Eliane Hoveureux, un modle Table-Unio

    - Ricardo Poiwi, l'homme qui fait danser la nature

    Dossier- Les nergies renouvelables ont le vent en poupe

    Prserver- Le centre de promotion de l'apiculture de Boghen

    - L'OEIL largit sa zone de surveillance

    - Farino et Sarrama soignent leur eau potable

    Capital nature- Le biseau sal s'enfonce dans la cte Ouest

    - Moindou, la plage de Tanghy fait peau neuve

    - Des rivires sur-engraves

    Ides d'association- Male'va, pour un monde plus solidaire

    - Retour sur le festival de l'image sous-marine

    Fiche cogestes- Matriser sa consommation nergtique

    Il faut liminer !- Le tri gagne du terrain sur le Grand Nouma

    - Une plate-forme de transit pour les dchets amiants

    - Solutions d'limination pour les huiles usages

    Rencontre- Tyffen Read, une thse sur les tortues vertes

    - Joseph Amol, adjoint au maire de La Foa

    Biodiversit- La chasse sous-marine respectueuse de l'environnement

    - Succs croissant pour le Parc des Grandes Fougres

    Recherche- Valoriser les dchets de poissons

    Escale dans le Nord et aux Iles- Le laboratoire technologique des micro-algues, Fou

    - Bomene Tapu, le comit de gestion d'Ouva

    Dmarche qualit- L'usine de BlueScope Acier Kon

    Merci : Bio Brousse - Docteur Faufingue - Tl : 44 16 17

    SRCBG - Morgan Bocquet - BP 372 - 98809 Boulari Laurent Berger Eve Giet - La Foa Tourisme Hugues Lemonier - Subl'image

    Universit de la Nouvelle-Caldonie

  • La ferme pilote biologique du lyce agricole Do Neva, Houalou, a t inaugure le

    26 aot. Men par ltablissement scolaire, en

    partenariat avec Bio Caledonia, la mairie de Houalou et la

    Chambre dagriculture,

    ce programme vise innover

    et amliorer les pratiques en

    agriculture biologique. Il sintresse la fertilit des

    sols travers les techniques

    de compostage, aux solutions

    faciles mettre en uvre

    (comme les purins) dans la

    lutte contre les maladies et les

    ravageurs, et la production

    et lchange de semences bio

    produites localement.

    La ferme pilote sinscrit dans

    le cadre du projet Integre , mis en uvre par la CPS avec

    le soutien financier de lUnion

    europenne, et qui vise

    promouvoir la gestion intgre

    des zones ctires et renforcer

    la coopration rgionale dans

    le domaine du dveloppement durable, notamment par le

    soutien une agriculture

    biologique respectueuse de

    l'environnement fragile des les

    du Pacifique.

    Actualits

    Actualits | P8

    Des pandaspour les tortuesAprs six ditions en Mtropole, le WWF Nouvelle-Caldonie a lanc cette anne son propre Pandathlon. Cette course co-sportive a eu lieu le dimanche 7 juin dans le parc provincial de la Dumba. 488 coureurs, pour la plupart dguiss en panda, ont particip cet vnement qui a permis de rcolter un peu plus d'1,5 million de francs, somme destine financer un chantier de restauration forestire durant lequel 1 500 arbres ont t plants dans la valle de la Dumba, fin juin.De la fort la plage, il ny a quun pas

    pour le WWF qui a publi en juillet, en collaboration avec lassociation Bwr tortues marines, le premier rapport de suivi des tortues grosse tte de la Roche perce. Ce document, qui compile les donnes rcoltes par Bwr durant les huit dernires annes, apporte des clairages sur lvolution de la population nidifiant, propose des recommandations protocolaires et souligne des points de vigilance quant la conservation de ce site dimportance. On y apprend par exemple quune tortue pond environ 112 ufs par nid et quelle revient pondre sur le site en moyenne quatre fois au cours dune mme saison.

    Un emblme protger

    Class espce vulnrable sur la liste rouge de lUICN et fortement menac dans lensemble de son aire de rpartition Indopacifique, le dugong est un symbole de la Caldonie qui en accueille lune des plus importantes populations du globe. Anim par lAgence des aires marines protges avec la collaboration des trois provinces, du gouvernement, du Snat coutumier, de ltat, du WWF et dOpration Ctacs, le plan dactions dugong 2010-2015 se dcline en trois volets : connaissance, sensibilisation, ducation, communication, et gouvernance. En septembre, des actions de sensibilisation la vulnrabilit des dugongs ont t engages vers les usagers du lagon, avec distribution de porte-cls et

    dpliants dinformation sur les mises leau du Grand Nouma et de la province Nord.

    Plus dinformations surwww.plan-actions-dugong.nc

    Ferme bio Houalou

    WWF/Nicolas Petit

    textes Marie-Lise Rousselot

  • Actualits | P9

    ActualitsZones protges

    Les oprations de nettoyage du littoral se sont multiplies ces derniers mois. Ini-ties par des associations, elles visent en particulier les sites touristiques ou mena-cs, comme les mangroves et les plages. Les chiffres fournis par Caldoclean sont consternants : environ 3,6 tonnes de dchets ramasses dans lestuaire de la Dum-ba avec les bnvoles de Sea Shepherd, de la FFESSM et les habitants de la Pointe la Luzerne, 1 t la baie Toro avec le groupe Jeandot en dcembre 2014 ; 12 m3

    dans la mangrove de Kamr avec le centre d'actions ducatives et l'association Active, en avril 2015 ; 8 m3 sur la plage de Oumo avec la Ville de Nouma et les enfants des maisons de quartier de Rivire-Sale, Ducos et Saint-Quentin, en mai ; 3 t dans la mangrove de Ducos Industriel avec l'Aquarium des Lagons, 2 t dans celle de la rue de Papeete, avec SOS Mangrove et l'association humaine de l'anse Ouar, en juin ; et environ 60 m3 la baie Toro, avec Sea Shepherd le 15 aot dernier. En trois ans d'existence, Caldoclean a ainsi organis, seule ou en partenariat avec dautres structures, plus d'une soixantaine d'oprations pour une rcolte totale avoisinant les 60 tonnes, dont 50 envoyes vers les filires de recyclage du territoire.

    Le 18 novembre dernier, Table-Unio a reu un invit de marque : Nicolas Hulot, conseiller spcial du prsident de la Rpublique pour la protection de la plante. Venu en Caldonie la de-mande de Franois Hollande, il a enchan de nombreuses visites de terrain pendant son bref sjour, dont une rencontre au cur de cette petite tribu isole. Les reprsentants de la mairie de Moindou, une dlgation de la Province Sud, les membres de la ZCO et lassociation Bwr tortues marines ont partag un djeuner avec cette figure mdiatique, bien connue pour son engagement en faveur de lenvironnement.

    lcoute de ses interlocuteurs, il sest engag transmettre (leurs attentes) aux bonnes personnes, que ce soit au niveau territorial ou tatique . Optimiste, il a conclu son discours en affirmant vouloir garder espoir en lHomme, et en remerciant chaleureusement les habitants de Table-Unio pour leur sens de laccueil et de la rception .

    Le Conseil gnral de Mayotte a pour projet de proposer lUnesco linscription dune partie de ses lagons au Patrimoine mondial. Afin de comprendre comment le dossier de la Caldonie avait t mont, deux agents mahorais sont venus sur le territoire du 26 au 31 janvier dernier. Rama Fadul et Dahabia Chanfi, respectivement responsable

    du service du patrimoine naturel et charge de mission de la biodiversit de Mayotte, ont rencontr les comits de gestion de la Zone ctire Ouest, de Touho et de Hienghne, ainsi que des lus et agents provinciaux impliqus

    dans le dossier Patrimoine mondial. Ces rencontres, organises par le Conservatoire despaces naturels, leur ont offert un panorama le plus complet et reprsentatif possible des acteurs de la gestion.

    Caldonie plus clean

    Mayotte comme la Caldonie ?

    Nicolas Hulot Table-Unio

    ZCO

    CEN

  • Actualits | P10

    Trois serres permettant des exprimentations de l'IRD et de l'UNC en atmosphre contrle avec diffrentes concentrations

    en gaz carbonique ont t assembles sur la commune du MontDore. Inaugures le 3 juin

    dernier, elles permettront aux scientifiques d'valuer les impacts du changement climatique sur les

    mangroves. Nous avons initi les exprimentations en janvier ,

    explique Adrien Jacotot, doctorant qui mne ses travaux de recherche autour de l'impact

    des concentrations de CO2 et des temps d'immersion par leau de mer sur la croissance des deux espces de paltuviers les plus reprsentatives des mangroves

    caldoniennes, Avicennia marina et Rhizophora stylosa. La

    construction de ces serres sinscrit galement dans les recherches menes par l'observatoire des mangroves cr en 2014. Cet

    observatoire a t mis en place dans trois pays suivant un

    gradient latitudinal climatique et de biodiversit dans la zone

    Indopacifique : Nouvelle-Zlande, NouvelleCaldonie et Vietnam.

    Actualits

    830 000 km2 de rserve PitcairnLe gouvernement britannique a annonc, en mars, la cration de la plus grande rserve marine hautement protge au monde, dans les eaux pristines entourant les les Pitcairn. Ce territoire doutre-mer, le plus isol au monde, se situe dans locan Pacifique Sud 4 500 km de la Nouvelle-Zlande. Ses quelques dizaines dhabitants descendent des mutins du Bounty. Avec une superficie de plus de 830 000 km2, la rserve stendra sur un espace environ 3,5 fois plus vaste que le Royaume-Uni et protgera plus de 1 200 espces de mammifres marins, de poissons et doiseaux. Cette dcision a t largement salue par les organisations scientifiques et non gouvernementales, dont Pew, partenaire de la dmarche. Base aux tats-Unis, Pew sest implante en Caldonie o elle relaie notamment le projet Global Ocean Legacy, un programme qui a pour objectif didentifier les cosystmes marins encore prservs au sein de notre plante, et dassister les gouvernements la cration de rserves marines particulirement vastes et hautement protges.

    Le centre culturel Tjibaou a accueilli, du 28 fvrier au 28 juin 2015, lexposition Kermadec : 9 artistes dans le Pacifique Sud, parraine par The Pew Charitable Trusts dans le cadre du projet Global Ocean Legacy.

    Des mangroves sous serre

    Tony Probst

    IRD / Mina Vilayleck

  • Actualits | P11

    ActualitsZones protges

    La Fdration des pcheurs hauturiers de Nouvelle-Caldonie a pr-sent, mi-juillet, son signe didentification de la qualit environnemen-tale : la Pche responsable . Initie par lensemble de la profes-sion, cette dmarche globale de gestion a pour objectifs de dfendre la haute qualit des produits de la pche hauturire, dassurer une gestion durable et respectueuse de la ressource, de lenvironnement et des produits pchs, de garantir la scurit et les conditions de travail bord, et de prenniser la filire. Elle rpond un cahier des charges de vingt-huit exigences dont certaines se positionnent au-del de la rglementation locale. ce jour, trois armateurs sont cer-tifis Pche responsable . Les deux autres devraient ltre dici la fin de lanne.

    Une pche hauturire de qualit

    Aprs avoir teint son convoyeur de Npoui lanne dernire, la SLN a teint depuis mi-mars toutes les lumires du convoyeur en mer de Tibaghi, dune longueur de 1 500 mtres. Cette d-cision, prise en parallle de la neuvime dition dEarth Hour (Une heure pour la plante, opration du WWF), le samedi

    28 mars, permet de rduire limpact de la pollution lumineuse sur les oiseaux, dont les ptrels de Tahiti et les puffins du Paci-fique, espces endmiques et protges nichant sur le massif de Tibaghi ; mais aussi de diminuer la consommation dner-gie, et donc la trace carbone, du centre minier.

    Dans le cadre du volet sensibilisation en milieu scolaire, la ZCO multiplie ses actions : participation la journe ci-toyenne sur le thme de lenvironnement du collge de Rivire Sale en novembre 2014, prsentation du travail du comit aux lves de 5e du collge Mariotti en juillet 2014, et participation, tout au long de lanne scolaire, au projet dex-position sur les dugongs des lves de 5e du collge Louis-

    Lopold Djiet de Bourail. Consacre aux herbiers marins, cette exposition est en cours de cration avec le concours de la ZCO, du Sheraton Deva, de la SEM Mw Ara, de lAgence des aires marines protges et dun pcheur de la rgion, Carol Cazres. Elle sera prsente en fin danne au collge de Bourail, puis la maison de Deva.

    loccasion de la troisime dition de la semaine de lenvironnement de la Ville du Mont-Dore, EEC proposait au public de visiter sa maison des bons gestes . Installe sur la place des Accords, au cur du march nocturne qui clturait lvnement le vendredi 5 juin, cette mini-maison, anime par une quipe de EEC, offrait aux visiteurs des conseils pour mieux matriser leur consommation dnergie et des rponses leurs questions les plus frquentes : Comment choisir ses appareils lectriques ? Comment dcryp-ter ltiquette nergie sur les appareils ? Une initiative de sensibilisation lco-citoyennet qui nous rappelle aussi que llectricit la moins chre est celle quon ne consomme pas

    Tibaghi teint la lumire

    a bouge dans les collges !

    La maisondes bons gestes

    EEC

  • Actualits | P12

    Bien sous tout rapport

    Actualits

    Le 23 juin dernier, une

    cinquantaine de personnes ont

    assist la mairie de Farino

    la prsentation du rapport

    dvaluation du dispositif de

    gestion de la Zone ctire Ouest

    (ZCO). Le bilan dress est trs

    positif. Dtails.

    eprsentants de la Province Sud et du CEN, lus, maires des communes de la zone, coutumiers, associations

    environnementales Ils taient nombreux couter Valrie Aubert, consultante en dveloppement, gestion et valuation de projets, faire le bilan de la gouvernance du dispositif et des actions menes de 2008 2014. Le plan de gestion de la ZCO prvoyait sept axes prioritaires : amlioration des connaissances pour la protection, le suivi et lvaluation du patrimoine environnemental ; matrise des causes de pollutions dans la zone tampon pouvant impacter le bien ; prservation des paysages du littoral et des lots ; prservation des espces emblmatiques et des cosystmes ; promotion de comportements responsables ; mise en uvre dune rglementation adapte ; valorisation du bien au niveau local et international. Vaste programmeLes rsultats du rapport sont trs encourageants, puisque 90 % des 144 actions planifies ont t ralises ou sont en passe de ltre. Les mesures suivies deffets positifs ont notamment concern la protection des espces emblmatiques (dugongs, tortues, oiseaux marins), la lutte contre les feux de brousses et les espces envahissantes, et la matrise des causes de pollutions industrielles et agricoles.

    Un coordinateur en renfortPoints forts mis au crdit de la ZCO, la mobilisation et limplication de ses membres, la sensibilisation du grand public , ou encore lancrage du comit dans la zone et sa bonne image auprs de la population . Ct points faibles, outre le manque de moyens, le rapport cite notamment des incomprhensions avec les services provinciaux et linsuffisance dindicateurs, de procdures et de supports adapts pour le suivi et lvaluation du dispositif. La consultante recommande ainsi, entre autres, de structurer la gouvernance pour quelle soit plus lisible, plus efficace et avec une lgitimit reconnue , de simplifier larchitecture du plan de gestion , de rduire le nombre dactions en les priorisant et de renforcer les capacits daction de la ZCO . Pour cela, la cration dun poste de coordinateur, rclame depuis longtemps, simposait. Si le

    bilan de ces cinq premires annes est trs positif, les bnvoles nous ont nanmoins fait part de leur besoin dtre davantage accompagns et conseills, souligne Nina Juli, membre de la commission provinciale de lEnvironnement. Un souhait auquel nous avons rpondu en proposant le recrutement dun coordinateur et la mise en place dun comit de pilotage* qui permettra de dcider ensemble, ZCO et Province Sud*, des actions mettre en uvre dans le futur plan de gestion .Premire des missions du futur coordinateur, qui pourrait tre oprationnel dici la fin de lanne, procder des ajustements de lactuel plan de gestion de la ZCO pour en rdiger un nouveau.

    * Il runit Province Sud, comit de gestion, mairies de la zone et aires coutumires ; depuis 2008, la subvention annuelle moyenne verse par la

    Province la ZCO slve un peu plus de 2 millions de francs.

    Mylne Afa, prsidente de la ZCO, sadressant aux nombreuses personnalits prsentes la mairie de Farino pour la prsentation du rapport dvaluation.

    R

    Provinc

    e Su

    d

    texte Jean-Marc Estourns

  • Patrimoine mondial | P13

    Patrimoine mondialZones protges

    Amaury Pachurka, vice-prsident dAcotred, en pleine ducation des collgiens au dveloppement durable.

  • Actualits | P14

    PORTautonome

    Nouvelle-Caldonie

    doutre-mer

    34, avenue James Cook - BP14 - 98845 Nouma Cedex - Nouvelle-CaldonieTl : (687) 25 50 00 - Fax : (687) 27 54 90 - Email : [email protected] so

    laris

    PREMIER PORT FRANAIS

    Trafic maritime 2014 :5.142.855 Tonnes

    xport autonome_nord infos 19/02/15 14:56 Page2

  • Actualits | P15

    ActualitsZones protges

    es faits remontent au 25 octobre 2014 lorsque la gendarmerie de Poya interpelle un homme ayant chass dix roussettes adultes

    et captur trois bbs. Cet acte commis de nuit, en priode prohibe, a conduit une procdure judiciaire. La Province Sud et le comit de gestion de la Zone ctire Ouest linfraction stant droule dans sa zone de responsabilit se sont constitus partie civile. Si nous portons plainte, cest aussi parce que lune de nos missions est de sensibiliser la popu-lation au respect de la biodiversit. Depuis 2013, la loi mtropolitaine rend applicable la rglementation provinciale. Nous sou-haitons ainsi envoyer un message fort aux braconniers , insiste Patrice Laurenceau, membre de lassociation. chaude par une requte identique qui na pu aboutir en 2014 pour des questions de procdure, la ZCO a fait appel aux ser-vices dune avocate dont la plaidoirie a fait

    mouche. Le braconnier a t condamn trois mois de prison avec sursis, ver-ser deux amendes de 650 000 francs chacune aux parties civiles, auxquelles il faut ajouter 100 000 francs de frais, et son matriel de chasse a t saisi.

    Actions de sensibilisation Tout le monde a t trs satisfait du verdict. Le prvenu doit rgler 1 400 000 francs. Cest une somme qui fait rflchir, mme si cela aurait pu tre encore un peu plus lev , glisse Patrice Laurenceau. En effet, le Code de lenvironnement de la Province Sud prvoit une amende pou-vant monter jusqu 7 159 000 francs et quatre ans demprisonnement. De lourdes sanctions qui sont mettre en rapport avec limportance du rle des roussettes pour la biodiversit caldonienne et leur extrme vulnrabilit. Les roussettes nont quun seul petit par an. Ces trente dernires annes, environ 30 % de leurs colonies ont disparu. Sans la protection, il existe un risque consquent de voir ces jardinires de nos forts disparatre. Avec lamende inflige au braconnier, la ZCO souhaite soutenir deux actions en faveur de la protection des chauves-souris gantes : la construction dun poste dob-servation la tribu de Table-Unio (Moin-dou) et la rdition dun livret dinformation conu par le Centre dinitiation lenviron-nement (CIE). Ainsi, le comit joue par-faitement son rle de sensibilisation.

    Braconner nest pas jouer

    Photos Fabrice Brescia / IAC

    En province Nord et Sud,

    la chasse aux roussettes est strictement rglemente.

    Le dernier acte de braconnage

    jug en fvrier par le tribunal

    correctionnel de Nouma a abouti

    une condamnation exemplaire. Une premire !

    Rappel de la rglementationLa chasse est limite cinq roussettes par chasseur pendant les seuls week-ends du mois davril, du lever au coucher du soleil (de 7 h 18 h). Il est interdit en tout temps de tirer sur les regroupements danimaux (appels nids ou campements). En province Sud, la chasse est interdite au parc des Grandes Fougres, mme pendant cette priode. Tout chasseur doit tre muni dun permis de chasse dlivr par les provinces. En province des les, il nexiste pas de rglementation particulire.

    Actualits

    La Province Sud et le comit de gestion de la Zone ctire Ouest staient constitus partie civile.

    texte Annabelle Noir

    L

  • Patrimoine mondial | P16

    ls sont venus, ils sont tous l. Mme ceux du nord du pays et de Blep. Onze des treize comits de gestion ont rpondu lappel du

    Conservatoire despaces naturels (CEN) et du GDPL Bomene Tapu, comit de gestion d'Ouva. Environ 120 personnes se sont donn rendez-vous Gossanah, des techniciens, associations (WWF, Conservation International), lus, agents provinciaux, pcheurs locaux. Et mme le sociologue John Passa, convi pour prter l'oreille aux dbats et rdiger une synthse des deux journes. L'objectif gnral du forum est de permettre aux comits de gestion de se rencontrer au moins une fois tous les deux ans et de pouvoir changer entre eux. Ils ont tous plus ou moins les mmes problmatiques, mais se voient trs rarement du fait de lisolement gographique , explique Myriam Macron, coordinatrice du Ple Patrimoine

    mondial au CEN. L'objectif spcifique de cette deuxime dition tait de les faire travailler sur des thmatiques proccupantes, correspondant de grands enjeux mondiaux, de rflchir ensemble et non chacun de son ct, de mutualiser les expriences et les connaissances , poursuit l'organisatrice en chef d'une manifestation qui a reu le soutien financier de lUnion europenne au travers du programme Integre*.

    Huit ateliersAutre ambition du CEN, rendre les comits de gestion davantage acteurs de leur destin. La dmarche participative est chronophage, prcise Myriam. Jusqu prsent ils ont t beaucoup accompagns par les collectivits. l'exception de la ZCO, particulirement active, les autres ont un peu de retard. Notre volont est de les aider devenir plus autonomes .

    Le vendredi, huit ateliers de rflexion sont proposs : espces envahissantes, suivis, usages, amnagements littoraux, eau et assainissement, dchets, tourisme et surveillance. Anims par des spcialistes du CEN, de la CPS, des Affaires maritimes, des trois provinces Chacun participe chaque atelier, quatre le matin, quatre en aprs-midi. Et deux volontaires par groupe s'engagent en assurer la restitution le soir-mme. Ambiance studieuse, consigne par certains dans le livre d'or de la tribu.Chef de mine durant une vingtaine dannes et membre de la Zone ctire Ouest, Christian Tavergeux apporte sa contribution. Dans les discussions relatives l'missaire de Vale NC Goro, ou la protection du dugong car cest le totem de mon clan . Certains comits de gestion sont confronts aujourd'hui des problmes qu'on connat depuis longtemps la ZCO : le manque de

    Photos Jean-Marc Estourns

    Le premier Forum des comits de gestion du Patrimoine mondial avait eu lieu Ouano en 2013. Co-organise par le Conservatoire despaces naturels et le GDPL Bomene Tapu, la 2e dition s'est droule les 3 et 4 juillet Gossanah (Ouva). Ce rassemblement favorise une gestion globale et cohrente du bien inscrit lUnesco en 2008.

    texte Jean-Marc Estourns Tout au long des huit ateliers proposs, les acteurs de la protection de nos lagons se sont montrs particulirement impliqus et motivs.

    I

    Union sacre Gossanah

  • Patrimoine mondial | P17

    Patrimoine mondialZones protges

    CEN/Frdric CancePhoto de famille pour un forum plac sous le signe du partage dexpriences et de la recherche de solutions.

    Union sacre Gossanah gardes nature, dinformations , affirme-t-il. Yoan Cronsteadt, lui, se contente de prise de notes. Jvite de mavancer, je n'ai pas encore assez de recul pour proposer des mesures concrtes. la ZCO depuis quelques jours peine, il est venu Ouva rencontrer des gens pouvant tre des leviers importants pour impliquer les jeunes dans la protection de l'environnement , son credo, et par ce travail de fond auprs de la jeunesse, faire bouger les choses de manire durable .

    Une vraie mulationResponsable du WWF Nouvelle-Caldonie, Hubert Graux fait partie des invits du forum. Pour une fois, son expertise n'est pas sollicite. Il coute donc. La parole circule facilement. Quels que soient leur origine ou leur rle, les gens se sentent libres de sexprimer, on sent une vraie mulation. C'est agrable. Ils ont plaisir partager sur ce quils font ou vont faire, ils sont un peu dans la trousse outils. Majoritairement logs chez l'habitant, la tribu de Gossanah, tous se retrouvent le lendemain, autour d'activits pratiques : protection du dugong, compostage, suivi des perruches avec l'Association de sauvegarde de la biodiversit d'Ouva (ASBO). Ou volution de lrosion ctire en compagnie de Matthieu Le Duff, auteur

    d'une thse en partie consacre au sujet. Avant, racontent les anciens, des courses de chevaux taient organises mare basse ici, sur la plage au nord de Saint-Joseph, et opposaient quatre ou cinq cavaliers lancs de front. Mais en une quarantaine d'annes, le trait de cte a recul d'autant de mtres. Les arbres se dchaussent un un. Et l'on envisage trs srieusement de dplacer la chefferie de Takedji, dsormais les pieds dans l'eau.

    Comprendre l'rosionD'o vient l'rosion ? Quand opre-t-elle ? Et quelle vitesse ? Que faire pour la limiter ? Si on ne comprend pas le phnomne, si on ne connat pas le fonctionnement de la plage et l'historique des enrochements et amnagements, les actions entreprises risquent d'avoir l'effet inverse de celui escompt et d'aggraver la situation , rsume l'universitaire qui prsente ce matin un instrument destiner mesurer le trait de cte, simple fabriquer. La science, c'est trs bien, s'agace un visiteur originaire de Hienghne. Mais nous on veut des solutions ! . Un homologue de l'le des Pins le crie haut et fort c'est nous qui avons dtruit la nature, aujourd'hui elle reprend ses droits puis s'loigne du groupe. Quant Odette, de Ougoa, o l aussi les

    L'exemple aborigneLe CEN avait invit Ouva John Tapim, responsable du programme de partenariat des communauts aborignes avec le Parc de la grande barrire de corail australienne, et Brian Singleton, responsable de la mission de respect des droits autochtones. Ils ont expliqu leur faon d'intgrer les droits et responsabilits traditionnels des quelque 70 clans du dtroit de Torres dans la gestion et la prservation des ressources naturelles. Ces interventions, riches d'enseignements, ont t tout particulirement coutes et apprcies, pour les similitudes videntes avec la dmarche participative engage en Caldonie.

    Quelques chiffres 1 bien en srie 6 zones marines 15 000 km de surfaces inscrites 4 collectivits gestionnaires (le gouvernement et les 3 provinces)

    13 comits de gestion Plus de 200 bnvoles

  • Patrimoine mondial | P18

    Prparation de la restitution d'un atelier pour Julie-Anne Kerandel (Affaires maritimes) et Yolaine Bouteiller (CPS).

    Sur la plage de Saint-Joseph, Matthieu Le Duff explique comment mesurer simplement l'volution du trait de cte.

    plages et les lots (Balabio, Pam) rtrcissent comme peau de chagrin, elle aimerait bien que quelqu'un vienne sur place pour raliser des mesures . Philosophe, Dydine, de Belep, conclut : C'est un phnomne irrversible, maintenant il nous faut rflchir et essayer de le ralentir .

    Vers des actions concrtesLe forum touche sa fin. Sur un banc, Raymond Tidjine parle de catastrophe . Il a quitt Poum en 1975 et y est retourn vivre en 2009. Je n'ai pas reconnu ce que j'avais laiss. Selon lui, les habitants ont pch par dficit de communication intergnrationnelle. Rsultat, l'en croire, les cours d'eau disparaissent chaque construction d'un nouveau pont, les mineurs dvastent le lagon en toute impunit et la population puise dans le garde-manger marin sans trop rflchir. Le nombre d'habitants et de pcheurs a explos, on a dot les gosses de Poum de bateaux propulseur, mais en oubliant de leur dire que s'il faut trente secondes pour prlever un poisson, il faut des annes pour reconstituer les stocks. Alors, Raymond continuera de

    se battre pour prserver ce que les vieux nous ont lgu , lutte que les jeunes ne comprennent pas trop . l'heure du premier bilan, Richard Farman, directeur de lAquarium des lagons, se flicite du chemin parcouru depuis deux ans . Les ides s'organisent, on sent les gens impliqus. Ils commencent rflchir en termes de plan de gestion et d'actions. C'est un plaisir de les avoir vus changer tout au long des deux jours. Le premier forum, en juillet 2013 Ouano, constituait une prise de contact, confirme Nathalie Baillon, directrice du CEN. Nous n'avions pas plac la barre trs haut. Pour cette nouvelle dition, nous avons identifi des problmatiques communes rencontres au quotidien, et tenu compte de la volont des collectivits que de ce genre dvnement mergent des pistes de solutions pouvant dboucher sur des actions concrtes et faciles mettre en uvre . Sur un tableau, prs de la maison commune de Gossanah, certains comits de gestion ont dj propos noir sur blanc d'accueillir la troisime

    Le rle du CENDans chacune des six zones du bien en srie inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de lUnesco en juillet 2008, des comits locaux de gestion participative ont t crs. Ils sont composs de coutumiers, pcheurs, oprateurs touristiques, associations tous bnvoles ou presque, qui s'engagent, avec lappui de leur collectivit de tutelle, laborer un plan de gestion et mettre en uvre des actions concertes. La coordination des comits est assure par le Conservatoire d'espaces naturels, form de trois ples : Espces envahissantes, Fort sche et Patrimoine mondial.

    Myriam Marcon, coordinatrice du ple Patrimoine mondial du CEN.

  • Patrimoine mondial | P19

    Patrimoine mondialZones protges

    Sur la plage de Saint-Joseph, Matthieu Le Duff explique comment mesurer simplement l'volution du trait de cte. Principales actions 2015

    Province des les : dratisation de l'lot Beautemps-Beaupr et inventaire espces envahissantes ; changement climatique et volution du trait de cte, thse UNC ; tude sur lhydrodynamique des processus ctiers - Ifremer ; mise en place dun centre de tri et transit Province Nord : mise en uvre des plans de gestion AMP de Poubo et Hienghne ; laboration des plans de gestion de Touho et Poindimi ; phase prliminaire pour llaboration de ceux de Poum, Blep et Ougoa ; formation/suivi tortues et biologique, plantation de paltuviers Province Sud : ZCO sensibilisation (22 actions), ramassage dchets (10), plantations (2), radication despces envahissantes (1) ; Grand Lagon Sud sensibilisation (3) Gouvernement : deuxime session de formation pour les skippers, mission annuelle de suivi des tortues vertes et oiseaux, test de suivi des pontes de tortues par camra.

    dition du forum en 2017. D'autres envisagent des changes l'chelle rgionale, ou suggrent des expositions itinrantes pour 2016. Les ides fusent. Sur le bien inscrit au Patrimoine mondial de l'humanit en 2008, veillent des bnvoles gnreux et motivs

    * Initiative des territoires pour la gestion rgionale de l'environnement, programme mis en uvre par la CPS

    Comit de gestion Prsident ou membre Email Tlphone

    Province des lesLuen IOPUE

    [email protected] Bomene Tapu Cyril OUAIEGNEPEPaoulo ADJOUGNIOPE

    [email protected]@gmail.com

    95 14 9142 52 53

    Province NordDolors BODMER

    [email protected]

    Asso Popwadene - Poindimi Jhudit PWIJA 47 28 28 / 81 82 98

    Asso H-t - Touho Maurice WIMIAN [email protected] 82 36 57

    Asso Kapoarou - Hienghne Serge BOUARAT [email protected] 81 37 91

    Asso Hyab-Le Jao - Poubo [email protected] 73 77 63

    Poum Alphonse DAYE 83 49 31

    Ougoa [email protected] 47 64 05

    Asso PweeMolep - Belep Grard WAHOULO Mairie de Belep : [email protected] 84 90 26

    Province Sud Manina TEHEI et Laurence BACHET manina.tehei@

    province-sud.nc [email protected]

    le des Pins Marcellin DOUEPERE [email protected] 46 12 65 / 90 06 48

    le Ouen Pascal WADECLA [email protected] 80 45 92

    Goro Andr VAMA [email protected] 78 91 03

    Zone ctire Ouest Mylne AFA [email protected] 44 58 45 / 74 20 24

    Gouvernement NC Julie-Anne KERANDEL

    Atolls d'Entrecasteaux Grard WAHOULOJulie-Anne KERANDELMairie de Belep : [email protected]

    [email protected] 69 1624 24 92

  • Patrimoine mondial | P20

    La Foa Tourisme

    Anthony Chitty

    Culturel ou matriel, le patrimoine lie les hommes la terre. Avec pour leitmotiv Ensemble, protgeons notre destin humain , le comit de gestion de la ZCO organisait la Fte du patrimoine, les 25 et 26 juillet au parc Soury-Lavergne de La Foa, loccasion du septime anniversaire de linscription des lagons caldoniens lUnesco. Rtrospective en images.

    texte Anthony Chitty

    La ZCO fait la fte

    Deux rotations de navettes taient prvues le samedi pour une immersion dans la tribu de Koind, avec la visite de la ppinire ddouard Monfara, une initiation la mycologie par Philippe Bourdeau et un petit tour la cascade. Le sourire aux lvres, les visiteurs sont rentrs chargs de souvenirs et de plantes.

    Koind, douard Monfara, spcialis dans la diversit endmique, a cr une ppinire verdoyante en bord de creek, o chacun peut venir admirer ses plants. Tamanous, cerisiers bleus, kaoris

  • Patrimoine mondial | P21

    Patrimoine mondialZones protges

    Patrimoine mondialZones protges

    Initiation la mycologie pour les enfants, par le biais des espces de champignons trouves sur place, sous l'il de Mylne Afa, prsidente de la ZCO (2e gauche). La diversit fongique en Caldonie est telle quil faut redoubler de vigilance et ne pas consommer sans connatre.

    Pdagogie environnementale. C'est par le truchement du jeu que lon favorise chez chacun les bons comportements. Bnvoles et membres du bureau ont anim le stand de la Zone ctire Ouest, limage de David Kranitz, qui est galement mont sur le podium, guitare en main, pour partager lharmonie de ses compositions musicales.

    La Foa Tourisme

    La Foa Tourisme

    La Foa Tourisme

    Anthony Chitty

    Tout le ncessaire pour recrer chez soi un jardin typiquement caldonien

    une encablure de la ppinire de Koind, se niche une cascade, avec plusieurs trous deau, do lon jouit dune vue magnifique sur la valle.

  • Patrimoine mondial | P22

    Au programme des gastronomes, un cerf entier en broche et un bougna gant au four traditionnel ont clbr lesprit de partage durant ces deux jours. Les visiteurs se sont joints dun lan spontan louverture du four.

    Lassociation Reimarara a offert au public quelques danses de tradition ni-vanuataise, menes par Tony Seremele. Victorieuse du concours NRJ en 2014 et de celui des jeunes artistes de la province Sud en 2015, Veima, lune des danseuses, tout juste ge de 13 ans, sest galement produite en solo au rythme du slam ou de ses belles compositions musicales.

    La Ptite Troupe de La Foa avait ouvert

    le bal le samedi matin en proposant au

    public une prestation de qualit. Les jeunes

    y mnent la danse au tempo dun rpertoire

    clectique, selon les sections. Mme si les

    visages changent au fil des annes, voil

    dj huit ans que cette troupe cume les

    scnes de la rgion. La Foa Tourisme

    Anthony Chitty

    Anthony Chitty

    La ZCO fait la fte

  • Patrimoine mondial | P23

    Patrimoine mondialZones protges

    Un march de produits vivriers et artisanaux, mais aussi de la mer, a permis chacun de remplir son panier. Brochettes, plantes et confitures taient aussi lhonneur. Une occasion ne pas manquer pour les femmes de Katricoin et Sarrama qui avaient fait le dplacement.

    Le patrimoine culturel, a se partage ! Paniers et assiettes, tresss par les femmes et touristes nophytes, serviront pour le bougna. Un mode de consommation cologique avec des dchets qui rejoindront le compost.

    Les jeunes danseuses du collectif Terre brle ont trac le chemin au fil de l'eau, depuis la source de Koind jusquau lagon, sur fond sonore musical quune voix off accompagnait pour dcrire les embches rencontres par l'esprit de la fort, parti s'enqurir des raisons qui font pleurer tant d'hommes.

    Autour du poteau central dress pour loccasion, de nombreuses personnes se sont leves pour accompagner Ricardo Poiwi et sa troupe. Ce pilou participatif a cltur dans la joie ce week-end festif. La preuve en images, avec Charline, de Farino.

    La Foa Tourisme

    La Foa Tourisme

    Anthony Chitty

    Anthony Chitty

  • Ils sengagent | P24

    s que lon pntre dans latelier dAlain Pasqualini, situ au Mont-Dore, lexpression rien ne se

    perd, tout se transforme prend tout son sens. Chez lui, le bac dun lave-vaisselle deux tiroirs devient tout naturellement un meuble de rangement pour pices dtaches ! Mais cet exemple de recyclage est usage personnel. Avec sa socit co Recycle cre en 2009, lartisan a dvelopp trois types dactivit portant sur le gros lectromnager : la rparation, le reconditionnement et la principale, le dmantlement du matriel. Celui-ci consiste trier les lments d'un appareil qui ne fonctionne plus afin d'en extraire les matires premires pouvant tre utilises pour la fabrication de nouveaux objets. Environ 80 % des composants peuvent tre valoriss. Le restant est surtout du plastique. Son tri est trs difficile et, ma connaissance,

    il n'existe pas encore de filire sur le territoire. C'est la socit EMC qui le conditionne pour l'expdier l'tranger. Mais le plus important, cest qu'il ne soit pas enfoui , explique Alain.

    Verre, gaz et mme bton !Ainsi, chaque lment a un parcours bien dtermin lorsqu'il sort d'co Recycle. Les moteurs lectriques, les parties mtalliques et les fils sont envoys EMC qui rcupre tout ce qui peut tre valoris (fer, cuivre, aluminium...), tandis que le verre est destin la toute premire socit caldonienne spcialise dans son traitement : Recy'verre. Certains appareils dlectromnager, comme les lave-linge, contiennent galement du bton que les particuliers peuvent venir chercher chez nous pour leurs travaux de construction , prcise Alain. Enfin, pas question de laisser le gaz des rfrigrateurs hors circuit

    s'chapper dans la nature. L'artisan le rcupre et le conditionne en bouteille, en attendant davoir un stock suffisant pour lexpdier dans une usine o il sera trait. La socit co Recycle est habilite recevoir des appareils en fin de vie collects par les grands magasins. De plus en plus, les distributeurs font l'effort d'enlever l'ancien matriel lorsqu'ils livrent le nouveau chez leurs clients.

    Par le bouche oreilleEn province Sud, depuis l'adoption, en dcembre 2013, de la rglementation qui impose le recyclage des dchets d'quipements lectriques et lectroniques (DEEE), ce systme de 1 pour 1 est cens se gnraliser. Il y a tellement de gaspillage. Quand on voit tout ce que l'on jette, alors que certaines personnes ne peuvent pas se payer d'lectromnager ! Fort

    Photos Patrick Chalas

    Le mot dordre dAlain Pasqualini, cest la chasse au gaspillage. Avec sa socit co Recycle, ce passionn sest attaqu au traitement et au recyclage des appareils de gros lectromnager usags.

    texte Annabelle Noir Rien ne se perd, tout se transforme, avec Alain Pasqualini.

    D

    Cest pour pas gcher !

  • Ils sengagentZones protges

    Ils sengagent | P25

    Cest pour pas gcher !de ce constat, Alain fait galement du reconditionnement ou remploi des quipements usags. Cela concerne seulement une petite partie du matriel trait. L'appareil remis en tat de fonctionnement est revendu au prix de la rparation avec une courte garantie. Lartisan n'a pas eu besoin de faire beaucoup de publicit pour cette activit, le bouche oreille a vite fonctionn !

    Obsolescence programmeLa dernire marotte dAlain, ce sont videmment les fameuses pannes programmes. Celles-ci consistent, pour le fabricant, mettre des composants moins rsistants afin que la machine lche de prfrence juste aprs la fin de la garantie. Le grant dco Recyle sest lanc dans la traque de ces pices dfectueuses qui se situent gnralement dans la carte lectronique de lappareil. Ainsi, au lieu de changer la carte, ce qui revient plus cher que lappareil, il est possible de la rparer. Lartisan photographie tous les modles de carte quil a analyss afin de constituer un vritable manuel de rparation pour former les jeunes entrepreneurs . Car une des qualits d'Alain est sa facult partager son savoir-faire. La chasse au gaspillage passe avant tout !

    Ppinire de rparateurs 60 ans, Alain Pasqualini prpare la relve. Son fils, Engurrand, 30 ans, travaille dj ses cts, mais l'artisan souhaite aussi former des jeunes originaires de province Nord et des les, o les filires de recyclage ont besoin de se dvelopper. Il accueille donc de jeunes entrepreneurs au sein dco Recycle, la manire d'une ppinire d'entreprises. Jean-Renaud Ouassoua, 23 ans (photo), a commenc il y a quelques mois. Je viens dOuva o il ny a pas datelier de rparation dlectromnager. Les gens jettent leurs quipements en panne, sans savoir. co Recycle, je travaille pour mon compte et en mme temps je me forme, avant de pouvoir retourner chez moi.

    Du Nautilus au nautileAlain Pasqualini a gr pendant une quinzaine dannes, avec sa femme, un lieu daccueil pour mineurs dlinquants placs par la justice, Ste, dans le sud de la France. Il sappelait le Nautilus. Pour redonner le got du travail ces jeunes, nous organisions des ateliers de rparation mcanique. En 1995, Alain monte un ultime atelier de dmantlement dappareils mnagers avant la fermeture de lendroit. En 2007, les Pasqualini tentent une premire exprience en Caldonie et crent leur entreprise de dpannage dlectromnager. Mais pas de recyclage, ctait encore le dsert !, lance Alain. Comme tout tait faire ici, nous sommes retourns en Mtropole afin de creuser les diffrentes filires de recyclage . Pour mieux revenir sur le Caillou et mettre profit leur exprience. Engurrand travaille aux cts de son pre, prt prendre la relve.

    L'atelier d'Alain, au Mont-Dore, un sacr bric--brac !

  • Ils sengagent | P26

    es femmes de Table-Unio savent se mettre en avant. Chaque troisime samedi du mois est organis la tribu un

    march autour duquel repas traditionnels, tressage et randonnes pdestres attirent de plus en plus de monde. Faire soi-mme son compost ou des purins pour loigner les nuisibles, les femmes suivent des formations et se diversifient. Il faut protger les roussettes et les notous, beaucoup trop chasss , selon liane qui dialogue et cherche convaincre. Une fois par an, la nuit de la chauve-souris met laccent sur la connaissance de lanimal et permet la rencontre de diffrents acteurs cologiques. Les femmes de Katricoin participent aussi aux journes Slow Food de lADCK et se font connatre au Salon du tourisme. Formation la cration de la monnaie kanak, valorisation du curcuma, comme elles lont fait pour la baie rose, alias la star de Moindou , les ides fusent et lambition demeure intacte.Avec son mari, liane donne lexemple et ramasse les dchets aux abords de la rivire et de la route. Avec lassociation une dizaine de femmes

    la premire fois une soixantaine de poches de 120 litres ont t collectes, maintenant cest beaucoup moins.

    La gestion des dchetsau cur de son actionDepuis 2010, le nettoyage est effectu trois quatre fois par an. La tribu dispose dsormais de conteneurs pour les ordures mnagres. liane souhaite mettre en place avec Trecodec une mini-dchterie pour favoriser le tri. En attendant, cest chez elle que sentassent les sacs contenant les dchets valorisables. Comme ces mauvaises habitudes quelle regrette, les derniers vhicules hors dusage devraient aussi disparatre.Fin avril 2015, elle runit des lus de diffrentes institutions et leur soumet les dolances de lassociation : raliser un ouvrage pour franchir la Ftiv (creek proche de Table-Unio et qui constitue un passage oblig pour s'y rendre) par tout temps et permettre aux vieux qui se dplacent en navette daller faire leurs courses . Lappel, le quatrime, a enfin t entendu et le budget vot. Paralllement, une aide est apporte aux jeunes scolariss

    et les chantiers jeunes se multiplient : construction dun observatoire des roussettes, reconstruction de la maison commune Katricoin, la tribu sembellit et les jeunes restent !

    Prsidente de lassociation des femmes de la tribu de Table-Unio, appele aussi Katricoin, liane Hoveureux multiplie les initiatives pour la prservation de lenvironnement. Une manire de mettre en valeur le cadre enchanteur de la tribu et ses habitants.

    texte Anthony Chitty

    L

    liane, fer de lance de Table-Unio

    Secrtaire adjointe de la ZCOOriginaire de Kouaoua et mre de quatre enfants, liane a intgr Table-Unio par alliance en 1982. Elle plante de nombreux arbres fruitiers et lgumes marachers pour assurer labondance et le partage . Son agriculture est soucieuse du respect de la terre et aucun produit chimique ny a droit dentre. Aprs une formation au Bafa, elle dbute en 2008 avec les autres femmes de Katricoin les marchs et laccueil en tribu. Pour une meilleure synergie dans laction, elles crent en 2010 lassociation dont liane est prsidente. Afin de mieux apprhender le fonctionnement des institutions et savoir quelle porte frapper , elle intgre ensuite le conseil dadministration de la ZCO en tant que secrtaire adjointe.

    liane partage ses valeurs et ses produits avec tous, femmes de la tribu, jeunes comme anciens. Anthony Chitty

  • Ils sengagentZones protges

    Ils sengagent | P27

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    Ils sengagent | P29

    i Ricardo Poiwi, 43 ans, est devenu membre de la ZCO en 2013, c'est d au hasard qui l'a amen remplacer

    au pied lev son oncle, chef de district, lors d'une runion. Pour moi, la ZCO, ctait juste des pancartes, mais l, je me suis rendu compte que la dmarche tait intressante et que les gens taient engags. Les actions du comit rejoignent les valeurs que Ricardo dfend avec le collectif Terre Brle. L'homme, originaire de la tribu de Ouatom, l'a cr en 2010 et l'anime avec sa compagne Marie-Michelle Diainon. Terre Brle sest lance dans la sauvegarde et la transmission de la culture mlansienne en travaillant avec les enfants autour des danses, une tradition que nous navons plus, contrairement aux les, cause de lhistoire qua connue le pays Cr .

    Culture et natureEntre rappropriation d'une culture et dfense de la nature, il ny a quun pas. Aprs avoir fait des recherches sur nos traditions, on ne voit plus lenvironnement de la mme manire. Nos Vieux racontent que c'est en frottant une racine de houp avec celle dun tamanou que le premier homme est n. Et comme Terre Brle

    s'intresse aux danses et aux musiques traditionnelles, dans un arbre, on imagine un instrument de musique . Ainsi, les fltes taient fabriques avec un certain type de roseau de rivire, seulement celui-ci a disparu en raison de la prolifration des cerfs. Pour cette raison et bien dautres, Ricardo et sa troupe ont dcid de porter un message de protection de ce patrimoine naturel travers leurs danses.

    paul par la ZCOAprs avoir adhr la ZCO, Ricardo et sa femme ont essay de mieux faire connatre le comit autour deux. D'autres membres de la famille, mais aussi des habitants du village et des tribus ont alors suivi le couple. Au dbut, nous tions tout feu tout flamme. Mais la prsidente, Mylne Afa, nous a un peu temprs ! Travailler avec le comit nous a permis de connatre nos droits et de savoir ce que nous pouvions faire ou pas. Sur le terrain, la ZCO paule les actions de Terre Brle. Comme le font aussi maintenant la mairie de La Foa et laire coutumire Xrc, prcise Ricardo. Ainsi, nous pouvons faire entendre notre message au plus

    grand nombre . Une parole danse dont lurgence semble tre de mieux en mieux comprise par le public.

    JME

    Avec le collectif de jeunes danseurs de la rgion de La Foa, Terre Brle, Ricardo Poiwi travaille sur la culture mlansienne et sensibilise la protection de la nature. Sa rencontre avec la ZCO lui a permis de prolonger cet engagement.

    texte Annabelle Noir La dmarche de la ZCO est intressante,les gens sont engags.

    S

    Ricardo, la danse nature

    Hommage l'eau Les enfants de Terre Brle viennent de familles modestes qui se nourrissent grce la rivire, alors quand on voit tous les dchets qui sont jets dedans, a nous rvolte ! , regrette Ricardo Poiwi. Pour tenter de venir au secours de cette prcieuse ressource naturelle, lassociation a publi un ouvrage en 2012 avec lAcadmie des langues kanak : Foha (nom de la rivire La Foa en langue hamea, ndlr), la valeur de leau. Le livre, crit sous forme de lgende, dnonce les multiples abus qui font pleurer lesprit de la source : dtournement de la rivire, prolifration dalgues vertes, dpotoirs

    La Foa Tourisme

  • Dossier | P30

    Llectricit produite par le nouveau Cur de Voh peut alimenter lquivalent de 750 foyers. Par ailleurs, 700 tonnes dmissions de CO2 seront conomises par an.

  • Dossier ralis par Annabelle Noir

    Renouvelable, l'nergie du cur

    Du soleil, de leau, du vent, des dchets organiques, la Nouvelle-Caldonie a du potentiel en sources dnergies renouvelables (EnR). Aprs plusieurs annes

    de calme plat, les nergies vertes semblent avoir le vent en poupe et des projets voient enfin le jour. Tour dhorizon.

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    DossierZones protges

    Ambi Ene

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  • u dbut de lanne 2015, le Port autonome de Nouma tait au cur dun chantier un peu particulier. Prs dun

    hectare de panneaux photovoltaques fleurissaient sur ses toitures. Ds juin, la centrale solaire dune puissance d1 mgawatt (MW) tait prte tre raccorde au rseau de distribution publique EEC. Cest un bel exemple de ce qui peut tre fait en matire dnergies renouvelables, indique Stefan Sontheimer, directeur de Qua-dran Pacific qui a port le projet Hlio-panc. Cet outil de production a toute

    sa place en milieu urbain, car il est au plus proche de ce quil alimente. Sitt produit, sitt consomm ! . Lquipe-ment devrait couvrir environ un tiers de la consommation lectrique de la zone portuaire de commerce. L'lectricit fournie sera rachete 24,90 francs du kilowatt-heure (kWh) par EEC, selon le tarif fix en accord avec le gouverne-ment, et qui diffre d'une installation l'autre. peine plus cher que le cot moyen de llectricit caldonienne, 22 F/kWh, pour une infrastructure qui na reu aucune aide des institutions , prcise Stefan Sontheimer.

    De nombreux projets solairesLa Nouvelle-Caldonie navait pas inaugur de projets en renouvelable dune telle envergure depuis 2009. En six ans, le cot du photovoltaque a t divis par trois. Les tarifs pour les filires matures dnergies renouvelables (hydrolectrique, solaire, olien, certaines filires de biomasse, ndlr) sont devenus trs comptitifs , lance le directeur de Quadran Pacific. Dans ses tiroirs, on trouve d'autres projets de dveloppement : une ferme de 20 oliennes Yat (20 MW) avec un tarif de rachat fix 23,50 F/kWh, une

    A

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    Prs dun hectare de panneaux photovoltaques ont fleuri sur les toitures du port autonome. Cet quipement devrait couvrir un tiers de la consommation lectrique de la zone portuaire de commerce. Quadran Pacific

  • Stefan Sontheimer, directeur de Quadran Pacific, au milieu d'onduleurs pour panneaux photovoltaques.

    DossierZones protges

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    centrale solaire Voh (3,2 MW) pour un prix de 19,50 F/kWh et une autre Boulouparis (12 MW) au tarif record de 16,50 F/kWh ! Nous sommes entrs dans une nouvelle re. Les outils sont moins chers, la volont politique est l, maintenant il faut passer la phase de ralisation. Justement, en province Nord, un autre quipement attendu de longue date va enfin entrer en service : la centrale solaire construite prs de Pouembout, mais baptise Cur de Voh en raison de son design original qui a reprsent un vritable dfi technologique. Dans les tuyaux depuis 2012, ce projet port par la socit Tia nergie (matre douvrage), en partenariat avec Conergy et Ambi Energy, a t financ sur fonds propres et emprunt bancaire sans faire appel la dfiscalisation, par la socit Le Froid. Les 8 000 panneaux dploys sur un site de 4 hectares fourniront une puissance de 2 MW dont lnergie sera injecte dans le rseau public. Llectricit produite pourrait alimenter lquivalent de 750 foyers, mais cest aussi 700 tonnes dmissions de CO2 qui seront conomises par an. Une bouffe dair frais pour la Nouvelle-Caldonie.

    NikO VinCen

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    Lanc dans les annes 1960, le projet d'un barrage la Ouinn, sur la Cte Oublie, a t remis l'ordre du jour par l'actuel gouvernement. Avec une centrale hydrolectrique qui produirait la moiti de celle de Yat.

    Ene

    rcal

    Bref historiqueLhistoire du renouvelable en Caldonie commence dans les annes 1950 avec la construction du barrage de Yat. Ce grand projet hydrolectrique a conduit la cration de la socit caldonienne dnergie, Enercal. 90 % de lnergie produite par la centrale de Yat sert alimenter lusine SLN de Doniambo. En 1996, une premire ferme de douze oliennes est rige au Mont-Dore sur le mont Ngandi. En 2009, le photovoltaque fait son entre, sur la presqule de Montagns (baie de Saint-Vincent), avec une centrale de 10 000 panneaux dune puissance de 2,1 MW, exploite par la socit Helios Bay.

  • Dossier | P34

    Au fil de leauSi des projets sortent de terre, dautres sont extirps des cartons o ils dormaient. Il en est ainsi du barrage de la Ouinn, sur la Cte Oublie. Connu depuis les annes 1960, ce dossier a t remis l'ordre du jour par l'actuel gouvernement. Les tudes pour la ralisation de cette centrale hydrolectrique, dune production annuelle quivalente la moiti de celle de Yat, sont actuellement menes par les quipes dEnercal. Jean-Michel Dvza, le

    directeur gnral, souligne : Autant avant, ce projet estim 40 milliards de francs a t mis de ct car les cours du ptrole et du charbon taient largement plus favorables, autant maintenant la Nouvelle-Caldonie est prte en accepter le cot car il sagit de lavenir des gnrations futures .La construction du barrage de la Ouinn pose toutefois deux difficults : lisolement du site et la prsence damiante dans la montagne. Le feu vert pour son lancement officiel doit tre donn en fin danne, mais lintrt des investisseurs, ainsi que sa rentabilit, vont peser dans la balance de la dcision. En attendant, lnergie hydraulique nest pas en reste. De nombreux oprateurs caldoniens du

    renouvelable portent des dossiers de valorisation de cette ressource, tandis quEnercal nergies Nouvelles (EEN), filiale de la socit, cre en 2014, en a fait sa priorit.

    Amliorerl'indpendance nergtique En tant que bras oprationnel de la politique nergtique du pays, notre rle est daider la distribution publique amliorer son indpendance nergtique, explique Jean-Michel Dvza. De montrer la voie, sans nous substituer aux acteurs privs. Lhydrolectricit est une nergie rgulire, prvisible, capable de produire toute lanne. Lide est de travailler sur ce potentiel en privilgiant

    Du vert pour les lesLes les Loyaut et lle des Pins sont trs dpendantes des nergies fossiles pour leur production dlectricit. Victimes dune double insularit, elles ne sont jamais labri dune crise nergtique. En septembre 2014, Lifou sest vu quiper dune ferme solaire au sol de 250 kW, exploite par Alizs nergie, pouvant couvrir environ 5 % de la consommation lectrique de lle. Six autres petits projets du mme genre sont actuellement ltude, pour une distribution dlectricit au plus prs des besoins. De son ct, Enercal nergies Nouvelles (EEN) envisage de faire de lle des Pins un vritable laboratoire en implantant une centrale solaire intelligente . Ce systme hybride permet de matriser la consommation de combustible de remplacement, en utilisant en priorit lnergie solaire qui pourra tre stocke dans des batteries. Les Kunis disposeraient ainsi rapidement de 30 % dnergies renouvelables.

    EnercalPort par Enercal et la Province Nord, un projet au fil de leau

    est actuellement ltude Poubo, sur la rivire We Paalo.

    Aliz

    s Ene

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    DossierZones protges

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    rgie

    des projets au fil de leau, sans gros ouvrage, avec peu dimpacts sur lenvironnement, afin quils soient accepts le mieux possible par les populations . Une premire installation est ltude actuellement Poubo, sur la We Paalo, pour un lancement des travaux en 2016. Cette construction, porte financirement par Enercal et la Province Nord, a reu laval des coutumiers. Une autre tude est en cours, Thio, pour la cration dune infrastructure hydraulique au lieu-dit Neumni. L'ensemble de ces projets mis bout bout, le barrage de la Ouinn en tte, amnerait la Nouvelle-Caldonie renverser compltement son bilan nergtique actuel. Et si on commenait y croire ?

    Ds que le vent tourneraEntre la fin des annes 1990 et 2009, plusieurs parcs oliens ont t rigs en Caldonie. L'nergie fonctionnant grce au vent est essentiellement utilise au Mont-Dore. D'aprs la municipalit, les douze premires oliennes plantes sur le mont Ngandi Plum (photo) permettent de couvrir certains jours les besoins en nergie de la ville. Des records de production d'lectricit sont rgulirement battus. Ainsi, Alizs nergie, qui exploite le parc de Ngandi, affichait en avril 2015 une production d'un peu plus de 800 000 kWh. Pourtant, l'exception de la ferme de Yat, aucun projet d'envergure nest aujourd'hui en cours. Il est vrai que l'amnagement des sites est assez complexe. En effet, les crtes venteuses sont difficiles d'accs, limitant la hauteur, et donc la puissance, des oliennes installes. De plus, leur emplacement, notamment dans le Sud minier, peut les faire entrer en concurrence directe avec des exploitations de nickel. Entre nergie et mtal vert, le choix est souvent vite fait.

    Ferme agri-solaireEEN travaille sur un concept de ferme agri-solaire rpondant la fois aux problmatiques dindpendance nergtique et alimentaire. Les serres destines la culture de produits marachers sont recouvertes de panneaux photovoltaques. Ce systme permet de scuriser, en quantit et en prix, les cultures vivrires, et aussi de produire de llectricit. La premire ferme de ce genre est en gestation Farino, avec un exploitant au label agriculture responsable. Mise en service prvue en 2016.

    Rien ne se perdLa biomasse est une nergie qui permet de fabriquer de llectricit grce la chaleur dgage par la combustion de matires organiques (bois, vgtaux, dchets organiques) ou au biogaz issu de la fermentation de ces matires. Cette EnR est quasiment absente du bilan nergtique caldonien. Pourtant l'archipel a de quoi faire, notamment dans le secteur agricole avec les djections animales par exemple. Tandis que le gouvernement envisage dtudier un programme de valorisation de ces ressources, un premier projet dexploitation des ordures mnagres est en phase de test lISD de Gadji, Pata.

  • Dossier | P36

    Enercal Les nergies renouvelables nmettent pas, ou trs peu, de gaz effet de serre. Leur promotion doit tre encourage.

    Le dveloppement croissant des nergies renouvelables semble incontournable l'heure o le rchauffement climatique et l'nergie chre constituent deux menaces bien relles. Mais l'impulsion politique est indispensable pour obtenir une conjoncture vraiment favorable.

    Un schmapour la transition nergtique

    n dcembre 2015, la confrence sur le climat qui se tiendra Paris la COP21 rassemblera les

    reprsentants des 195 pays qui ont sign la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) au Brsil, en 1992. Lobjectif de cette grand-messe internationale est aussi simple quambitieux : trouver un accord pour lutter efficacement contre le drglement climatique et impulser la transition vers des socits et des conomies rsilientes et sobres en carbone . Les missions de la Caldonie sont prises en compte dans linventaire national soumis la CCNUCC de Rio

    de Janeiro. Dans cette perspective, la promotion des nergies renouvelables doit tre plus que jamais encourage. Elles nmettent pas, ou trs peu, de gaz effet de serre, compar llectricit dorigine fossile (charbon, ptrole, gaz). Sur le Caillou, le mix actuel des moyens de production lectrique est fortement metteur de carbone : chaque kWh gnre en moyenne 916 g de CO2 selon lobservatoire de lnergie de la Dimenc (donnes 2010), soit dix fois plus qu'en Mtropole.Sajoute cette problmatique une forte dpendance nergtique. Nos besoins pour la production dlectricit, lindustrie mtallurgique et les transports sont couverts 97 %

    par des importations de charbon et de produits ptroliers. En misant sur les nergies vertes, lle gagnerait aussi, en partie, son indpendance nergtique.

    Rattraper le retardPourtant, le renouvelable caldonien sort peine d'une priode trs difficile. En 2009, les oprateurs ont dcid de se regrouper afin de tirer la sonnette dalarme. Synergie a t cre dans un contexte durgence. Il y avait un rel souci financier pour les entreprises qui produisaient perte en raison de tarifs de rachat de llectricit trop bas , explique Christophe Lapous, le prsident de Synergie.

    E

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    DossierZones protges

    Enercal

    Avec Eve, Enercal exprimente une voiture lectrique rechargeable l'nergie solaire, via un carport quip de panneaux photovoltaques. Ce transport propre pourrait tre propos aux clients des htels de l'le des Pins, ou utilis comme vhicule de service par les communes et certains organismes.

    Les revendications du cluster ont t en partie satisfaites avec une revalorisation des tarifs pour les installations existantes, puis avec l'appel projets lanc par le gouvernement en 2012 en faveur du solaire et de lolien. Depuis, les tarifs de rachat sont dtermins au cas par cas pour tous les nouveaux projets. Mme si cette mesure prsente l'intrt de pouvoir ngocier, certains oprateurs regrettent de ne pas avoir obtenu de prix fixes par filire. Christophe Lapous ajoute : Les ralisations ont mis normment de temps se concrtiser. Il a fallu plus dun an et demi avant dobtenir les premires autorisations dexploiter. Du coup, les premires constructions ont t lances en 2014 seulement . Ainsi, parmi les projets retenus, la centrale solaire de Pouembout nentre en production que cette anne, tandis que la ferme olienne de Yat nen est qu sa phase de financement. Selon Synergie, l'ingrdient manquant

    pour acclrer le dveloppement des EnR est le cadre global qui doit fixer les objectifs et qui permettrait aux investisseurs, aux promoteurs et aux entreprises davoir une vision long terme . Cet outil, il sagit du Schma pour la transition nergtique en Nouvelle-Caldonie (STENC). Au gouvernement, qui porte le dossier, on indique qu' il est dans sa phase finale de rdaction, aprs une srie de concertations menes avec des experts de la socit civile, mais galement avec le grand public, qui ont permis d'amliorer le document tant dans sa lisibilit que dans les actions qu'il prconise .

    Doubler la production de renouvelable ds 2030Les professionnels du secteur ont apport leur contribution linstitution en prsentant en septembre 2014 le Livre blanc des nergies renouvelables et de la matrise de lnergie.

    - 37 %- 37 % dmissions de CO2 en 2030, cest lobjectif de rduction

    affich dans le Schma pour la transition nergtique en Nouvelle-Caldonie. Le secteur de la mine et de la

    mtallurgie doit sengager, dans la mme priode, rduire ses missions de 10 %.

    Associer les industriels ?Les deux tiers de llectricit produite en Caldonie servent alimenter les industries minires et mtallurgiques. Le gouvernement compte bien les associer leffort nergtique et les faire contribuer l'essor du renouvelable. En charge notamment de lnergie, Thierry Cornaille indique : L'ide est que les industriels puissent utiliser les nergies renouvelables dans leur mix nergtique, notamment en nocturne. Pourquoi ne pas imaginer que lnergie produite la nuit par des oliennes, plutt que dtre perdue, puisse tre utilise par les fours des mtallurgistes ? Cela permettrait damoindrir le recours aux nergies fossiles, sans surcot important. Ainsi l'industrie caldonienne deviendrait un dbouch pour les filires du renouvelable ! Il y a aussi le projet dune taxe carbone qui devra tre mise en place dans les meilleurs dlais .

    Koniambo Nickel

  • Dossier | P38

    Christophe Lapous, prsident de Synergie, association devenue grappe dentreprises en 2011. NikO VinCent

    Efficacit et matriseLa sensibilisation la matrise de lnergie parat elle aussi incontournable. Depuis 1983, le gouvernement sy attache, en partenariat avec lAdeme, en finanant des actions via le Comit territorial de la matrise de lnergie, organisme qui aide aussi les projets en EnR. Actuellement, Synergie oriente ses actions vers la promotion de lefficacit nergtique. La grappe dentreprises compte une vingtaine de membres pour beaucoup spcialiss dans ce domaine : systmes de suivi de consommation, kits solaires pour les particuliers, chauffe-eau solaires Les actions prconises dans le Livre blanc, accompagnes dun programme defficacit nergtique, viteraient lmission de 15 millions de tonnes de CO2 sur la priode 2014-2030 .

    Il fixe des objectifs chiffrs comme le doublement de la production de renouvelable ds 2030, afin datteindre 30 % de la consommation lectrique totale du pays, ce qui correspond 100 % de la consommation de la distribution publique. Aux les, lobjectif pour Synergie est de produire, la mme date, 80 % dlectricit issue dnergies vertes,

    tandis que le gouvernement vise carrment l'autonomie nergtique des Loyaut. Le Schma pour la transition nergtique doit tre dpos au Congrs avant la fin de lanne. Sa mise en uvre sera dfinie par la programmation pluriannuelle des investissements de production lectrique, filire par filire, pour la priode 2015-2030.

    Quelques chiffres En Caldonie, les nergies renouvelables reprsentent un peu plus de 20 % de la production lectrique : Hydraulique : 18,2 % - olien : 2,1 % Photovoltaque : 0,2 % - Biomasse : 0,02 % La Caldonie compte : 3 centrales hydrolectriques (Yat, Naoua et Thu) ; prs de 150 oliennes (parcs de Ngandi, Prony, Mont Mau, Touongo, tous au Mont-Dore, et Kafeate Voh) ; 3 centrales photovoltaques produisant 1 MW et plus.

  • Dossier | P39

    DossierZones protges

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    Les toitures des maisons caldoniennes couvertes de kits solaires Bertrand Neuville en rve. Seulement, les particuliers tardent s'quiper, faute de mesures incitatives.

    La carte de l'autoconsommation

    Thierry Cornaille, membre du gouvernement en charge de l'nergie

    Visibilit, simplification, incitation

    a Caldonie affiche en moyenne plus de 2 000 heures de soleil par an. Idal, pour imaginer couvrir une partie

    de sa consommation lectrique grce lnergie solaire. Avec sa socit de travaux acrobatiques et d'nergies renouvelables, Acro'bat Sol'air, Bertrand Neuville s'est lanc dans la pose de kits solaires. Une quinzaine sont aujourd'hui installs. La dmarche est d'abord de faire un diagnostic nergtique afin d'aider le client baisser sa consommation. Ensuite, en fonction des besoins rels, nous mettons en place la

    solution ncessaire , explique l'artisan.Ces dernires annes, la capacit de production d'un panneau solaire a doubl. Ainsi, avec 6 m2 sur une toiture, soit une puissance d'1 kW, il est possible de produire 1 500 kWh par an. La facture d'lectricit est en partie annule. Au dpart, ces conomies sont reverses dans un crdit jusqu' ce que l'investissement soit rentable, au bout de six ans environ.

    Prix de rachat Au Salon du dveloppement durable en 2013, Bertrand a promu

    l'autoconsommation auprs d'un public trs rceptif. Mais sur la centaine de devis raliss, trs peu ont t suivis de commandes, car sans tarif de rachat de l'lectricit, les particuliers hsitent franchir le pas . Au sein de Synergie, on prne la valorisation du surplus de la production, avec un tarif au moins quivalent celui que le consommateur paye pour le rseau lectrique public. cologiquement parlant, le plus efficace est de faire de l'autoconsommation plutt que de chercher faire du profit , prcise de son ct Bertrand.

    Quelle est la position du gouvernement sur la question du tarif de rachat ? Nous souhaitons proposer un tarif pour les particuliers qui, s'tant quips en panneaux photovoltaques pour leur propre consommation nergtique, auraient un surplus de production rinject dans le systme lectrique. Un groupe de travail rflchit au sujet, afin de proposer un prix acceptable par tous, et planche sur les modalits de mise en uvre. L'ambition est bien d'inciter l'autoconsommation, en faisant aussi preuve de pdagogie en matire de matrise de l'nergie. L'un ne va pas sans l'autre.

    Quelles autres mesures sont envisages pour inciter les particuliers s'quiper ?Il faut des procdures simplifies. Cest l'une des trois rgles prconises par les experts : visibilit, simplification, incitation.Diffrentes pistes sont tudies, comme la rglementation sur la qualit nergtique des btiments, rsidentiels ou non. La production de froid, notre fameuse climatisation, est l'origine des pics de la demande publique en lectricit, tandis que lquipement des appartements en ballon lectrique est une aberration dans un pays aussi ensoleill !

    LBertrand Neuville a dot sa maison d'une olienne et de panneaux solaires.

  • Publireportage | P40

    La manire de penser les solutions nergtiques connat un grand bouleversement. Face des enjeux plantaires, les acteurs du march doivent repenser leurs politiques et s'inscrire comme des promoteurs de la transition nergtique. Une nouvelle donne

    laquelle Cofely Socometra souscrit pleinement.

    uand Socometra (SOcit COMmerciale d'tudes et de TRAvaux) nat en 1949, l'heure est aux grands chantiers. La

    priorit est l'lectrification du territoire caldonien et l'installation de stations de pompage permettant la distribution d'eau courante auprs du plus grand nombre. La production d'nergie est alors moins coteuse et on se soucie peu de faire des conomies d'nergie. Puissance et consommation sont alors les mamelles auxquelles le monde s'abreuve.Ce temps est dsormais rvolu. Crises ptrolires et bouleversement climatique ont conduit les socits voluant dans le secteur faire face de nouveaux dfis. L'efficacit nergtique et la production d'nergies locales renouvelables sont dsormais les piliers sur lesquels il convient de s'appuyer

    pour favoriser la transition nergtique. l'instar de sa maison-mre, ENGIE (est le nouveau nom du groupe GDF-Suez qui regroupe l'ensemble de ses filiales), Cofely Socometra* est rsolument engage dans cette voie-l, ce que confirme David Verduger, responsable du Ple Environnement : Notre rle d'industriel est de concevoir, raliser et grer des solutions qui minimisent notre impact environnemental tout en garantissant nos clients le niveau d'nergie que requirent leurs activits . Autrement dit, la socit s'efforce de faire consommer mieux tout en respectant les besoins nergtiques de ses clients. Plus qu'une rvolution technologique, il s'agit l d'une rvolution des mentalits, ce que ne dment pas David Verduger : Pour mener bien cette politique volontariste, nous n'avons pas

    ncessairement besoin de comptences nouvelles. Nous devons plutt adapter nos savoir-faire aux nouvelles exigences.

    Des partenariats solidesSi Cofely Socometra bnficie de l'appui technique du groupe dont la comptence est mondialement reconnue dans ce domaine , elle peut galement compter sur la transversalit de ses mtiers tant en termes d'installation que de maintenance : lectricit, clairage, eau, froid, ascenseurs, l'enseigne a la capacit d'oprer comme un centre multi-technique offrant toute la gamme de services requis. Elle s'appuie par ailleurs sur des partenariats fournisseurs solides (KONE, SDMO, XYLEM) qui garantissent une capacit technique leve, tant en termes de production

    Un seul credo : l'efficacit nergtique !

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    Photos NikO VinCentLes variateurs de vitesse coupls un surpresseur permettent

    dviter les multiples redmarrages du moteur, et de rguler son fonctionnement.texte Vincent Nebois

  • Publireportage | P41

    PublireportageZones protges

    David Verduger, responsable du Ple Environnement de Cofely Socometra, au rglage du groupe lectrogne du futur

    hpital, qui sera activ en cas de coupure de courant.Les climatiseurs du Mdiple

    que de support maintenance. Qu'il s'agisse d'un shopping center, d'un complexe htelier, d'un site industriel, d'une collectivit ou du futur Mdiple, l'objectif reste le mme : l'efficacit nergtique ! Il n'existe en effet pas de solution miracle. Chaque client, chaque situation, demande d'imaginer des mix intelligents et fiables, de proposer des solutions techniques novatrices.L'informatique est ainsi devenue un lment incontournable de toute stratgie nergtique, en permettant d' ajouter de l'intelligence dans les diffrents types d'installation . Un variateur de vitesse coupl un surpresseur permet ainsi de rguler son fonctionnement plutt que d'oprer en mode on/off. On peut ainsi viter les multiples redmarrages du moteur qui requirent sept fois sa puissance nominale. Des capteurs intelligents vont galement permettre de rguler la climatisation ou de graduer l'intensit de l'clairage. Il est aussi devenu possible de rcuprer et d'utiliser l'nergie produite par un ascenseur lorsqu'il descend.

    Consommer mieuxCes innovations techniques et d'autres, auxquelles s'adjoignent des projets d'installation d'nergie renouvelable, sont les moteurs de la transition nergtique. Et Cofely Socometra fait

    aujourd'hui acte de volontarisme auprs de ses clients pour mettre en uvre ce panel de solutions. David Verduger sait pertinemment que l'avenir de la socit passe par l : Tous les indicateurs en attestent : nous avons atteint un pic de consommation nergtique. Il convient maintenant d'accompagner nos clients dans des projets visant consommer mieux, rendement quivalent, voire suprieur . Performance, matrise, pilotage, optimisation, durabilit : tels sont les nouveaux mots d'ordre !

    * Socometra a intgr Cofely en 2001. Cofely est la marque des services l'nergie B to B du groupe ENGIE

    COFELY SOCOMETRA 3, rue Auer - Ducos

    Tl. : 26 65 72 - www.cofelysocometra.nc

    Deux projets exemplaires ma gauche, la mutation technologique ; ma droite, l'nergie renouvelable. Dans un cas, Cofely Socometra a ralis, la demande de la SLN, un audit de l'clairage du site de Doniambo et tabli une cartographie exhaustive de l'ensemble des zones. Objectif : amliorer l'clairage tout en ralisant des conomies. Avec les nouvelles solutions techniques (LED par exemple), l'industriel devrait raliser une conomie de 20 % sur ce poste important et nvralgique, tout en amliorant le niveau dclairement. Mar, des panneaux photovoltaques prennent le relais en journe du groupe lectrogne qui fournissait jusqu' prsent lui seul l'nergie ncessaire pour produire l'eau potable. Dsormais, il ne fonctionne plus que 4 heures/jour, contre 20 heures prcdemment. Ce mix nergtique permet d'allonger la dure de vie du matriel groupe (de 5 10 ans) et le bon rendement des panneaux solaires (garantis 20 ans) autorise un amortissement de l'investissement en 5 ans.

    En quelques chiffresCOFELY SOCOMETRA NC286 collaborateurs (140 en 2001)CA 2014 : 3,8 milliards de francs

    COFELY100 000 collaborateursPrsence dans prs de 40 paysCA 2014 : 1 870 milliards de francs20 % : l'conomie moyenne d'nergie ralise grce aux contrats de performance nergtique140 millions de m2 grs dans le secteur tertiaire230 rseaux urbains de chaleur et de froid grs dans le monde

  • Prserver | P42

    ritable institut technique au service de la filire apicole, le CPA sert dinterface entre la recherche, les services

    de dveloppement des collectivits et les apiculteurs. Cr en juin 1985, suite une grave pidmie de loque amricaine (maladie mortelle pour les ruches), il a permis la modernisation de la pratique apicole avec, notamment, la promotion de ruches cadres mobiles. Le CPA, qui regroupe une dizaine d'agents, est lune des trois structures qui ont intgr l'Adecal-Technopole pour former son ple terrestre en 2013. Il a comme missions principales l'exprimentation, la formation des apiculteurs, l'appui technique aux professionnels et la sensibilisation du grand public.

    Aaron Magnin, vtrinaire de formation, est responsable depuis cinq ans du CPA. Il a succd Daniel Dedier, la tte du centre de nombreuses annes. L'exprimentation est principalement axe sur la valorisation du potentiel gntique des abeilles caldoniennes, indique-t-il. Nous cherchons tablir des lignes productives et tolrantes aux maladies . Cette slection gntique est ralise grce aux 150 colonies dont dispose le centre, avec le concours d'apiculteurs partenaires motivs.

    Surveillance pidmiologiqueLe CPA propose galement plusieurs niveaux de formation permettant aussi bien l'apiculteur dbutant qu'au

    professionnel d'acqurir le savoir-faire ncessaire son activit. Au travers d'une quinzaine de sessions, il accueille en moyenne 130 stagiaires par an, issus de l'ensemble du territoire. Lors de visites sur le terrain, les agents du CPA apportent aux apiculteurs leur appui technique. Ce mode d'accompagnement personnalis permet une rponse prcise et adapte aux problmatiques rencontres. Une centaine d'apiculteurs en activit ou en cours d'installation bnficient ainsi de ce service.En plus de ses missions techniques, le CPA s'est vu confier la coordination du Rseau d'pidmio-surveillance apicole (Resa). Les forces vives de ce rseau sont les agents sanitaires apicoles (Asa), de vritables

    V

    Lapiculture est lart, autant que la science, de llevage et des soins donner aux abeilles en vue dobtenir, de leur travail dirig, miel, cire,

    pollen et autre gele royale, principaux produits de la ruche. Visite au Centre de promotion de lapiculture de Boghen (CPA),

    pilier technique de la filire.

    Boghen, reine des abeilles

    En 2014, il y aurait environ 500 apiculteurs en Caldonie, pour 7 500 colonies rparties sur 700 ruchers. Une vingtaine de gros producteurs dtiennent eux seuls plus de la moiti des ruches.

    texte Stphane Camilleen collaboration avec le CPA Photos CPA

  • Prserver | P43

    PrserverZones protges

    Importe en 1848 par les Pres maristes, l'abeille productrice de miel, Apis mellifera, n'est pas endmique la Caldonie.

    Technicien rudit, Cdric Belpadrone, en charge du rucher du CPA.

    L'apiculture mobile s'effectue sur cadres. Leur minutieuse observation permet d'tudier

    les abeilles et de rechercher la prsence ventuelle de maladie.

    sentinelles recrutes et formes parmi les professionnels de la filire. Il s'agit d'un outil en plein dveloppement qui opre sous la tutelle de la Davar/Sivap. Ses missions : Prvenir et contrler la survenue d'pidmies, et diffuser les bonnes pratiques apicoles , comme le prcise Aaron Magnin. De plus, les produits de la ruche tant des vecteurs potentiels d'agents pathognes et les pays importateurs exigeant des garanties sanitaires, le Resa contribue la reconnaissance internationale d'un statut sanitaire favorable pour la filire caldonienne, et ainsi la valorisation des exportations.

    Pour bienttun laboratoire des miels ?Le syndrome deffondrement des colonies, rpandu dans les pays industrialiss, est li au varroa, petit acarien parasite externe hmatophage des abeilles, et la sur-utilisation des pesticides nonicotinodes (graines enrobes) qui restent rmanents et bio-disponibles dans les sols pour les cultures suivantes. L'absence de varroa en Caldonie, ainsi que le faible dveloppement des monocultures intensives, permettent donc un environnement sanitaire propice

    l'apiculture. Le nombre de ruches a fortement progress ces dix dernires annes , se rjouit le responsable du CPA. Actuellement, 90 % des apiculteurs ne produisent que du miel. Afin de valoriser la palette des saveurs et la qualit, un laboratoire des miels devrait voir le jour. Avec la

    dfinition de rfrentiels et de signes-qualits distinctifs, consommateurs et producteurs pourront mieux s'y retrouver, anticipe Aaron Magnin. Ce laboratoire permettra aussi une meilleure caractrisation du miel caldonien, notamment en vue de promouvoir son exportation .

    La pollinisation au service de l'agriculture

    L'archtype de lapiculteur caldonien est un homme de 51 ans pluriactif, qui conduit en moyenne 28 ruches, rcolte 500 kg de miel, consacre 50 jours par an cette activit et en