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Zorba production et L’IRD présentent La tentation de POTOSI Un film de Philipp Crnogorac Avec la complicité de Pascal Absi

Zorba production et L’IRD présentent · Fasciné par l’idée de rencontrer un homme ayant approché le diable, le narrateur du film entreprend le voyage ... la chance possède

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RésuméQui est Manuel Morales ? Qu’est devenu ce mineur bolivien qui aurait pactisé avec le diable en échange de la richesse ?

Fasciné par l’idée de rencontrer un homme ayant approché le diable, le narrateur du film entreprend le voyage à Potosi, dans les Andes, pour retrouver la trace de cet homme et percer le mystère de son pacte. Il questionne, il enquête, au risque de se perdre dans les méandres de l’univers baroque de ses interlocuteurs. Ses rencontres l’entraînent d’églises en bordels, de beuveries en cimetières… jusqu’aux tréfonds d’une montagne sacrée où, à la lumière vacillante de leurs torches, des hommes traquent le bon filon. La frontière entre le réel et l’imaginaire devient de moins en moins visible. Racontée comme un voyage initiatique, la quête du narrateur se dérobe peu à peu pour prendre un tour inattendu.Mais qui tire vraiment les ficelles de l’histoire ?

Il cherchait un homme, il a trouvé le diable…

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Le contexteNous sommes en Bolivie, à plus de 4000 mètres d’altitude au cœur de la cordillère des Andes.

Au XVIème siècle, les conquistadores espagnols découvrent à Potosi le plus riche gisement d’argent du monde. Cet événement va organiser la conquête et la mise sous tutelle de l’Amérique. De l’Equateur à l’Argentine, des milliers d’Indiens sont envoyés de force travailler dans les mines pour soutenir, au prix de leur vie, l’hégémonie des Habsbourg. Avec ses 140.000 habitants, la ville qui surgit aux pieds de la montagne rivalise alors avec les métropoles européennes.

Aujourd’hui, Potosi est devenue une petite bourgade, capitale du département le plus pauvre et indigène du pays. La région est l’un des bastions du MAS, le parti du président Evo Morales. Malgré 500 ans d’exploitation ininterrompue, les mineurs sont toujours là. Généralement originaires des campagnes quechuaphones des environs, ils sont venus tenter leur chance à Potosi. Dans les coopératives minières où ils travaillent à leur compte dans des conditions extrêmement archaïques, la chance possède un nom et un visage : ceux du Tio, la divinité diabolique des galeries, propriétaire du minerai et de la vie des hommes. La nuit venue, il se présente parfois en personne au travailleur resté seul dans les galeries pour lui proposer de passer un pacte avec lui. Ce contrat diabolique consiste à s’assurer l’apparition de filons exceptionnels par des offrandes, elles-mêmes exceptionnelles : des sacrifices humains, dit-on, ainsi que l’âme du mineur dont tous les faits et gestes sont désormais dictés par le malin.

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Qu’est-ce qui vous a amené à choisir la Bolivie comme terrain d’étude ?

En 1990, je suis arrivée en Bolivie pour quelques semaines. Deux ans plus tard, j’y étais toujours ; Potosi m’avait littéralement captivée. Il faut dire que peu de villes possèdent une histoire et une aura aussi fascinantes. Aujourd’hui, l’architecture coloniale conserve la trace de son destin à la fois grandiose et effarant. Mais les véritables garants de l’âme de Potosi, ce sont ses habitants. Non seulement ils connaissent le passé de leur ville, mais ils le vivent au quotidien. Les curés espagnols avaient décidé que l’enfer se trouvait à Potosi : il y avait tant de richesses qu’elles ne pouvaient que créer le péché et la débauche ! Ce que montre le film, c’est que le diable n’est jamais reparti. Dans la rue, il suffit de parler de richesse, d’ambition ou tout simplement de mine, pour que quelqu’un ait une aventure, une rencontre diabolique à raconter.

De quelle façon avez-vous accompagné Philippe sur ce projet ?

Pour moi, l’enjeu était de trouver un compromis entre les désirs de fiction du cinéma de Philippe et ce que mon expérience d’anthropologue me laissait attendre des rencontres avec les personnages du film. La recherche de Morales permit véritablement d’unir les deux. Tout en créant le récit, elle place nos interlocuteurs dans une situation proche de celles qui, au quotidien, font surgir les imaginaires que j’ai observé comme anthropologue : “Untel m’a raconté que… Voilà ce que j’en pense…”. Notre quête permettait ainsi de les impliquer, de mettre en scène la manière dont vivent les croyances et les légendes.

Quel est votre point de vue d’ethnologue sur l’un des personnages principaux du film, le Tio ?

Les mineurs de Potosi considèrent cette divinité diabolique comme le véritable patron de la mine : c’est lui qui révèle aux hommes les filons souterrains en échange de leurs offrandes. Il s’agit alors de rites collectifs. Comme le personnage central du film, les mineurs peuvent aussi passer un pacte individuel avec le diable. Ils obtiendront des richesses extraordinaires, mais ils y perdront leur âme. Ce contrat secret est évidemment très mal vu.Le Tio est l’héritier de différentes traditions démoniaques. Les Espagnols qui arrivent en Amérique sont pétris de démonologie médiévale. Pour eux, tout ce qui n’est pas l’œuvre de Dieu est celle du diable. Les curés vont ainsi considérer que les cultes non chrétiens des Indiens sont des cultes diaboliques. Le Tio de la mine nait de cette confusion ; il témoigne de cultes indigènes diabolisés. Aujourd’hui, on reconnaît dans le Tio des traits du diable catholique : il est lié à l’argent, il sanctionne les transgressions morales comme le trop plein d’ambition, il peut s’approprier les âmes des mortels…

Le film aborde aussi le contexte économique de la Bolivie aujourd’hui. Comment percevez-vous la mutation qu’opère le pays ces dernières années ?

Le film ne traite pas directement du bouleversement qu’a représenté l’émergence politique des paysans et des indigènes si longtemps exclus de la vie politique. En même temps, il offre une plongée intime dans la tête de ces populations : leurs conceptions du destin, de ce qui est juste ou injuste, l’espoir d’un avenir meilleur ou les limites de leurs rêves.

Pascale Absi, ethnologue IRD.

Interview

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Philippe Crnogorac, réalisateur.

Quel est l’élément qui a déclenché votre désir de faire ce film ?

Potosi est un fantastique décor de cinéma. Je l’ai découvert, il y a plus de 10 ans. J’avais été fasciné par ce lieu, en pleine cordillère, à plus de 4000 mètres d’altitude. Un lieu qu’on croirait inventé par un romancier fou tant l’histoire de cette ville est sidérante. Richissime, violente, décadente… puis abandonnée, Potosi est un lieu de mémoire de notre civilisation, de notre passé de conquérants, de l’origine de notre argent. Elle est un peu l’arrière-cuisine de nos sociétés modernes et monétaires. Alors, quand Pascale m’a raconté l’histoire de cet homme, qui, pour devenir riche, aurait passé un pacte avec le diable avant de disparaître, j’ai immédiatement été assailli par des images, une intrigue universelle, archaïque, un pacte tabou, qui nous parle de nos peurs et de nos désirs, de notre histoire religieuse, dans l’obscurité inquiétante de la mine.

Considérez-vous davantage La tentation de Potosi comme un documentaire ou une fiction ?

La tentation de Potosi est clairement un documentaire, dans le sens où il a été tourné en prise directe avec la réalité du lieu. Il n’y a aucun dialogue pré-établi, aucun comédien qui aurait été payé pour tenir un rôle.Le cinéma s’est souvent emparé du diable en fiction, mais soudain, se trouver confronté à des récits de vraies gens qui disent avoir vu le diable, avoir passé un pacte avec lui… Ça je ne connaissais pas. C’est une tentative de s’approcher de la fable, du conte, de rendre universelle cette histoire, avec une certaine forme d’esprit baroque si présent en Bolivie.

Quel est votre rapport à la culture bolivienne ?

C’est un pays sans concession, qui ne connaît pas la tiédeur. Fatiguant sans doute, mais tellement vivant. En ce sens, les mineurs incarnent ces sentiments et le film est aussi un hommage à ces hommes qui travaillent dans des conditions inimaginables et qui malgré tout, sont fiers d’être mineur, fiers de mettre chaque jour leur vie en jeu, avec l’espoir de trouver un jour le bon filon qui viendra effacer tous leurs efforts et leurs souffrances. Et puis, nous avons tourné ce film dans le contexte politique et historique exceptionnel de l’arrivée au pouvoir d’Evo Moralès, avec toutes les passions que sa politique de réformes déclenche, jusque dans nos pays européens où celui qu’on appelle le premier Président indien d’Amérique Latine a suscité beaucoup d’attentes.

Le film comporte plusieurs séquences tournées au fond de la mine. Quelles ont été les conditions de tournage de ces séquences ?

La descente dans les mines de Potosi pour tous ceux qui l’ont connue est une expérience inoubliable. On se retrouve courbé dans les entrailles de la terre, à ramper dans des galeries qui permettent tout juste le passage d’un homme, pour atteindre des lieux d’exploitations ou la chaleur monte jusqu’à 40 degrés... Filmer permet de supporter beaucoup de choses et la caméra dans ces conditions est un allié remarquable. Nous étions sur un lieu de travail et nous travaillions nous aussi. Ça aide beaucoup. La différence est que pour nous la mine a été une expérience de deux ou trois jours. Pour eux, c’est une vie.

Avez-vous finalement pactisé avec le Tio…?

C’est lui qui choisit son personnel.

Retrouvez l’intégralité des interviews sur le site du film : www.latentationdepotosi-lefilm.fr

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Une production

Avec le soutien de L’Ambassade de France en Bolivie et du PIEB. Programme de recherche stratégique en Bolivie.

Avec, par ordre d’apparitionLionel PUCH (l’essayeur), Angel ARISMENDI et Epifania M. de ARISMENDI (les vendeurs de coca), Père OMAR (de la paroisse de San Martin), Dulfredo DURAN (l’homme au journal), Mr GARNICA (le forgeron), Gustavo FLORES et Almanzo RUIZ (les mineurs dans le bar), Walter RIVERA (le mineur qui a vu le diable), Yuli et Miguel FERNANDEZ Z. (les clients), Reyna VIA et Doña ELI (les médiums), Nicolasa COLQUECHAMBI, Eliana GARNICA et Leonor TINTO (les officiantes), Florencio ESTRADA (le guide du musée), Edwin GUACHALLA V. (ami de MORALES), Armando MORALES G, Edgar CAYO et Celsio LOPEZ (le diable est un ami), Victor ALCARAZ (le mot de la fin).

RemerciementsL’ Ambassade de France en Bolivie, René BOISSENIN conseiller de coopération et d’action culturelle, Anne SENEMAUD et Éric ROUSSEAU, attachés culturels. Le PIEB, Godofredo SANDOVAL, directeur. L’IRD audiovisuel, Bernard SURUGUE, directeur de recherche. L’IRD en Bolivie, M. Jean VACHER, représentant Patrick BLANCHON. Pierre-Alain DE GUARRIGUE. Bernard BLANCAN et Enrique FIESTAS Pour leur aimable participation. L’Ambassade de Bolivie en France. M. Lionel LISSOT. M. Thomas LAGARRIGUE. Les mineurs de la coopérative minière. UNIFICADA, Le musée de la Casa Nacional de la Moneda/Fundacion Cultural. Banco central de Bolivia. Koala TOURS, Yolanda AROSTEGUI, Waldo ARISMENDI, Dagner CRUZ, Marcos FARFAN F., Marta FUENTES, Jean-Pierre CASAS (Rexma), Gérard FERNANDEZ (Rexma), Didier PERREOL (Euronat), Cristina T. FERNANDEZ, Eduardo GARNICA F., Wilbert GARNICA F., Pedro MONTES, Pascale PHELINAS, Monique SÉLIM, Mlle NAÏR,Nicanor JOVÉ (le chef d’Edwin), Santiago QUISPE, Ricardo SILVETY, Fatima VARGAS, Karina SOCAVADO.

Enfin, nous remercions pour leur présence et leur soutienLuis ANSA, Marie-Luce DAVID, Barbara BASCOU, Oriol CANALS, Christophe SCHWAIGER, Mathilde MIGNON, Lila CRNOGORAC, Marion CRUZ, Matthis GOLDFAIN.

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CNC Visa d’exploitation n° 124 941 • Zorba Production / IRD - 2010

Voix du narrateur : Bernard BLANCAN - Voix du diable : Enrique FIESTAS - Réalisation & image : Philippe CRNOGORAC - Collaboration à l’écriture et au tournage : Pascale ABSI - Producteurs délégués : Olivier MARDI & Guillaume DE LA BOULAYE ZORBA PRODUCTION - Productrice IRD : Brigitte SURUGUE POHER IRD audiovisuel - Récit : Claudia MENDEZ et Philippe CRNOGORAC - Montage : Virginie VÉRICOURT - Collaboration au montage : Barbara BASCOU - Prise de son : Juan Carlos SANCHEZ MARTINEZ - Montage son : Fanny MARTIN - Mixage : Polérik ROUVIÈRE - Assistant travelling : Pablo CRUZ - Musique originale (composition et interprétation) : Jean-Marie LEAU et Raphaël TIDAS - Musiques additionnelles : « Fiesta Criolla - une fête pour la vierge de Guadalupe à sucre en 1718.» Interprétée par l’Ensemble Elyma. Label : Harmonia Mundi référence K617 (139). « More choice» Auteur : abstrackt keal agram, album : bad thriller. Label : Goom - Etalonnage : HECTIC - Administratrice de Production : Aurélie FERRY - Chargée de Post-Production : Marguerite MOREAU - Assistants de production : Gilles ROLLAND, Dominique JOUATEL - Relations presse et festivals : Catherine BOUTET - Auditorium de Mixage : GREEN STUDIO - Assurances : GRAS SAVOYE.