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REVUE DE PRESSE « Primera carta de San Pablo a los Corintios. Cantata BWV 4, Christ lag in Todesbanden. Oh, Charles ! » et « Tandy » Angélica Liddell Presse écrite

• 21.02.2015 Sortir (Le Temps) « Primera carta de San Pablo a los Corintios » Alexandre Demidoff et « Tandy »

• Mars 2015 L’Auditoire Le corps dans tous ses états et entretien Kathleen Vitor et Rebecca Frey

• 15.03.2015 Le Matin Dimanche Angélica Liddel, une Espagnole bien intranquille Jean-Jacques Roth

• 18.03.2015 24 heures Angélica Liddel défend à Lausanne sa passion antique Boris Senff

• 20.03.2015 Le Temps La passion du Christ selon Angélica Liddell Alexandre Demidoff

• 20.03.2015 Les Inrocks Mobilisation générale en Suisse avec le nouveau Fabienne Arvers festival « Programme Commun »

• 26.03.2015 L’Hebdo Des corps, des vrais Anne Lietti

Vidyblog

• 21.03.2015 Vidyblog Primera carta de San Pablo a los Corintios Aluthier

Date: 21.02.2015

Le Temps

Le Temps1211 Genève 2022/ 888 58 58www.letemps.ch

Genre de média: Médias imprimésType de média: Presse journ./hebd.Tirage: 37'021Parution: 10x/année

N° de thème: 833.014N° d'abonnement: 1096125Page: 58Surface: 4'558 mm²

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ARGUS der Presse AGRüdigerstrasse 15, case postale, 8027 ZurichTél. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01www.argus.ch

Réf. Argus: 56953632Coupure Page: 1/1

Lausanne

«Primera Cartade San Pabloa los Corintios»et «Tandy»Dans le cadre du festivalProgramme commun,www.programme-commun.chThéâtre de Vidy, av. 5.-Jaques-Dal-croze 5. Sa-di à 17h30, ve à 18h30,

je à 21h du 19 au 22 mars.

(Loc. 021 619 45 45, www.vidy.ch).Angélica Liddell est un feu de joie.On brûle volontiers avec elle

A la ville, la Madrilène AngélicaLiddell est chaleureuse et mutine.A la scène, l'artiste se transformeen boule de braise. Elle fait remon-ter des passions perdues, révoltesrefoulées par la bienséance, ar-deurs mal vues, sentiments confis-qués. Elle se frotte à ses démons,aux nôtres aussi, dans des specta-cles qui tiennent de l'exorcisme oudu conte endiablé. Angélica Lid-dell est une pythie aux accents en-fantins. Elle présente à Vidy deuxpièces, Primera Carta de San Pablo alos Corintios, Beethoven,Sinfonia n° 7et Tandy. L'amour fuse d'un corps àl'autre, amour divin, amour pro-fane. Ce transport sera ora-geux. ADF

Date: 26.03.2015

L'Hebdo1002 Lausanne021/ 331 76 00www.hebdo.ch

Genre de média: Médias imprimésType de média: Magazines populairesTirage: 38'325Parution: hebdomadaire

N° de thème: 833.021N° d'abonnement: 1096399Page: 16Surface: 16'024 mm²

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STACCATOAnna Lietti

Des corps, des vraisDES IMAGES PROJETÉES ET DES

CORPS NUS. Si vous allez au théâtreen ce printemps 2015, il y a un maxi-mum de chances pour que voussoient donnés à voir les unes, lesautres ou les deux.

En amoureuse de la scène,j'observe avec intérêt la fortune de ces deux élémentsrécurrents du vocabulaire scénique contemporain. Maisquand je sors exaspérée d'un spectacle, j'ai juste ladésagréable conviction d'avoir affaire à un tic d'époque.

Vieille histoire. Il y a ceux qui ont des idées, ceuxqui s'en inspirent pour les réinventer et ceux qui, n'ayantrien à dire, se perdent dans les jeux de mots.

Parlons des corps nus. Ces dernières semaines, j'aivu, au Théâtre de Vidy, deux spectacles où des acteursimpeccablement à poil occupaient la scène durable-ment. C'est autre chose qu'une fugace apparition: lesorganes dodelinent, les peaux transpirent, c'est uneprésence forte, qui inspire une réaction forte.

Je l'ai eue, pour le meilleur et pour le pire. La pre-mière fois: détestation massive. Le danseur Foofwad'Imobilité (Au contraire) annonçait un hommage àGodard. Mais je n'ai vu qu'un artiste submergé parson hypermoderne narcissisme et n'exprimant qu'unechose: regardez-moi.

LA SECONDE FOIS: TROUBLE ET SENSATIONS FORTES

grâce à l'actrice et metteuse en scène espagnole Angé-lica Liddell, une fille de militaire franquiste lancée àcorps perdu dans sa quête de passion-rédemption (Pri-mera carta de San Pablo a los Corintios). Antonin Artaudflottait au ciel de la salle, puissance et provocation.

Angélica Liddell convoque sur scène des figurants,choisis dans les villes où elle se produit, et auxquelselle demande beaucoup. Crâne rasé, nudité intégrale.Elle prend de vraies gens de tous les formats, avec leurdos plus ou moins droit, leur cellulite et leur bedaine.En les regardant, je me suis dit: le nu a beau être par-tout dans la sphère publique, le corps n'est nulle part,dans son émouvante vérité.

En sortant de là, je tombe sur le numéro «spécialrondes» du magazine Marie Claire. Vous savez, une deces opérations saisonnières au cours desquelles on nousmontre de «vraies femmes». Je regarde le mannequinde couverture: un visage d'ange, des proportions hel-léniques, la perfection en taille 46. Et je me demandesi, pour toutes celles qui détestent leur corps, cettevraie-fausse femme-là n'est pas un modèle encore pluscruel.

Non, le corps n'est nulle part dans sa vérité. Saufau théâtre, parce que là, c'est pas du ciné[email protected]/M@AnnaLietti

« J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, (...) j’aurais beau avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. » La première lettre de Saint-Paul aux Corinthiens prend tout un autre sens après ce spectacle d’une beauté et violence extrême.

Que dire après cette magistrale pièce où l’on en sort complètement ébranlé ? Les applaudissements de la fin sont lourds de sens, le public reste sans voix. Sans voix face à la virtuosité et la force de jeu de Angélica Liddell. Sans voix face à l’esthétisme et la créativité de la mise en scène. Dans un monologue où le temps se suspend, l’amour charnel se transforme en amour divin. Viennent s’ajouter une juxtaposition de tableaux visuels qui nous emmènent dans les méandres de son esprit, proche du Divin.

L’actrice et metteuse en scène nous fait part de ses tourments dans un tourbillon d’énergie indomptable. Avec une force inépuisable, elle déclame son amour dévastateur qui la ronge. L’amour profane. Tout son corps est mis à l’épreuve et habité par la folie. Il se désarticule. Il tressaille. Il se déchaîne.

Entre la performance, le théâtre et les arts plastiques, son spectacle questionne les limites du théâtre. Le sang, le vrai, dégouline pour assécher la chaire divine. Le jeu est proche de la performance, tout nous parait vrai, sincère. D’ailleurs, aucun salut final n’est possible pour Angélica Liddell.

Primera carta de San Pablo a los CorintiosSamedi 21 mars 2015

Posté par Aluthier