Dossier Pédagogique des formateurs
Projet départemental artistique
« points de vue et parti pris »
Danse et musiquearts visuels, littérature...
« Le rythme dans les langages artistiques »
2012-2013
Table des matièresQuelques références artistiques arts visuels et musique, (Irène Mieussens)........................................2Le rythme dans les différents langages artistiques .............................................................................6danse et rituel (Sandrine Thomas)........................................................................................................6Fiche Danse, (Béatrice Petitpierre).......................................................................................................9Temps : rythme et ostinato (Pascal Jodar)..........................................................................................12Paul KLEE, (par Marc Delhomme)....................................................................................................26Rythme / photographie et cinéma, Brigitte Chaix..............................................................................28Bibliographie, Béatrice Petitpierre et Brigitte Hermon Duc (Des albums avec Onomatopées).........30
Quelques références artistiques arts visuels et musique, (Irène Mieussens)
La musique et l'art par Robert Markow
« Une relation intime entre la musique et les arts visuels existe depuis que le premier homme des cavernes a gratté sur la paroi rocheuse de sa grotte l'image d'un tambour. Au fil de l'histoire, d'innombrables oeuvres d'art ont traité ou représenté des instruments de musique. Les bas-reliefs assyriens montraient des harpistes. Les peintures sur les urnes de la Grèce antique reproduisaient souvent la kithera et l'aulos. Fra Angelico peint des choeurs d'anges, Vermeer favorisait quant à lui le virginal, Chagall le violon, Picasso la guitare et Dufy le grand orchestre. [...]
Dans les discussions sur l'art ou la musique, des mots comme style, tension, équilibre, forme et texture font à coup sûr partie du vocabulaire. Mais de tous les éléments communs à l'art et à la musique, nul n'a exercé autant de fascination sur les compositeurs et les artistes que la couleur, particulièrement au cours des deux derniers siècles. »
Chagall (violon ou violoniste)
Picasso (guitare et autres instruments)
Dufy, le grand orchestre 1936, encre de Chine
Wassily Kandinsky était convaincu qu'il pouvait entendre les couleurs et les associait à des instruments précis: jaune pour la trompette, orange pour l'alto, rouge pour le tuba, etc. Ce phénomène est appelé synesthésie. En 1909, Kandinsky créa un «opéra couleur-lumière» en un acte en collaboration avec Thomas de Hartmann, un compositeur mineur. Der gelbe Klang (Le son jaune) ne comporte que quatorze lignes de texte, mais des centaines de jeux de lumières.
I. Thema der V. SymphonieTitre attribué : Thème II de la Cinquième Symphonie, 1925Crayon et encre de Chine sur papier, 23 x 37 cm
Tableaux pour une exposition
"Les tableaux d'une exposition". Probablement, l'une des œuvres les plus originales et les plus intéressantes du compositeur russe Modeste Moussorgski. Une suite pour piano qu'il écrivit en 1874 et qui fut par la suite orchestré par divers musiciens dont Maurice Ravel en 1922. Ce cycle de pièces fut inspiré par une série de dix tableaux peints par Victor Hartmann, un ami du compositeur. De ces peintures, six sont encore visibles aujourd'hui. L'oeuvre se présente comme une déambulation entre les tableaux. Tout est fait pour accompagner le visiteur-mélomane. Une promenade de 40 minutes pour pouvoir tous les apprécier. En 1928, Vassily Kandinsky, en perpétuelle recherche, intègre ce concept à ses travaux artistique. Il met donc en scène (décors et costumes) " Tableaux d'une exposition de Moussorgsky "
Plusieurs musiciens proposèrent leurs versions instrumentales de ces "tableaux ". Des pianistes classiques mais également des groupes de rock progressif, de jazz et de folk. Mickael Jackson lui-même utilisera le début du dixième tableau " La Grande Porte de Kiev " en introduction de sa chanson "History".
Rythme et arts visuels, l'art concret
http://www.espacedelartconcret.fr/index.php?page=regard05-rythme
Commissariat : Jean-Marc Avrilla et Claire Spada
« La naissance du tableau se fait en fonction du rythme, c’est-à-dire de l’abstrait » (Sonia Delaunay)
L’exposition « Rythmes » montre comment les artistes de la collection ont utilisé le rythme dans leurs compositions et l’impact visuel et intellectuel qu’ils en ont retiré. Induit par la répétition d'un phénomène ou « signal », quelle que soit sa nature, le rythme n'est pas le signal lui-même, ni même sa répétition, mais bien l'effet que produit cette répétition sur l'entendement, à savoir l'idée de « mouvement » qui s'en dégage. En arts plastiques, le rythme désigne certains éléments d'une composition qui semblent marquer une répétition, une succession ou un enchaînement. Depuis les recherches de Robert et Sonia Delaunay sur les couleurs et la sensation de rythme qu’elles provoquent par leur seul agencement, de nombreux artistes ont utilisé le rythme dans leurs compositions afin de rechercher des effets optiques (couleur et mouvement), mathématiques (logique et aléatoire) ou plus conceptuels (signification de la peinture et méditation).
le rythme optiqueLe rythme optique peut être obtenu soit par le jeu des couleurs soit par l’introduction du mouvement dans la composition, ces deux procédés permettant de créer des effets dynamiques. La relation entre spectateur et œuvre se trouve alors considérablement modifiée.
Pour le couple Delaunay, la couleur doit assumer à elle seule la composition de l’image, provoquant la sensation de rythme par le seul effet de la confrontation de ses teintes. Les plans colorés se succèdent, posés en aplat, donnant un effet cadencé. La couleur a donc un pouvoir dynamique : juxtaposées, les couleurs créent des vibrations plus ou moins rapides selon leur voisinage, leur intensité, leur superficie.
Dossier pédagogique art concret téléchargeable
http://www.crdp-strasbourg.fr/experience/doc/ar_concret.pdf
Le rythme dans les différents langages artistiques
danse et rituel1 (Sandrine Thomas)
Aloïse
Dans l'enseignement spécialisé, le rituel joue un rôle important dans le repérage temporel et spatial. Nos élèves ont besoin plus que d'autres de ces moments qui les aident à stabiliser des acquis difficiles. La régularité, la répétition sont les éléments prépondérants d'une pédagogie efficace. Les activités répétitives sont prévisibles ; la sécurité intellectuelle et affective favorise considérablement les apprentissages et permet d'aller plus loin dans les compétences. Une répétition bien comprise aide les élèves les plus fragiles à comprendre ce qu'ils doivent faire et à le répéter à l'envi et souvent avec beaucoup de plaisir. Elle met en confiance pour un jour donné réussir « à se produire » (restitution sur scène). La ritualisation optimise les apprentissages, permet de mieux entrer dans le métier d'élève et de se mettre en condition... (interrogeons les rythmes scolaires). Cependant pour répondre au désir d'apprendre de tous les élèves, ces moments le plus souvent fortement institutionnalisés, ont besoin d'évoluer, d'aller au delà d'une simple régularité, de façon à sortir d'un conditionnement opérant utile certes mais guère motivant.
Le projet PVPP axé sur le Rythme, peut être une manière d’emmener les élèves vers la création artistique à travers un travail mené sur les rituels qui rythment les classes maternelles et qui sont souvent malheureusement délaissés aux cycles suivants.
Le rituel comme la danse s’appuient sur le rythme.
La définition du rituel selon Jean Maisonneuve, QSJ, PUF, 1988 :
« Le rituel est un système codifié de pratiques, sous certaines conditions de lieux et de temps, ayant un sens vécu et une valeur symbolique pour ses acteurs et ses témoins, en impliquant la mise en jeu du corps et un certain rapport au sacré. »
Ses caractéristiques seraient :
la très grande régularité d'un fonctionnement ;
la répétitivité des gestes, des paroles, des codes mis en place ;
l'identité formelle des situations, qui constituent des repères sûrs, même si les contenus évoluent ;
des contraintes claires, des règles bien posées et respectées par tous (favorisant
1Bulletin rédigé par Sandrine Thomas, CP-ash pôle adaptation.
un meilleur contrôle des troubles du comportement)
On voit donc que pratiquer les rituels en classe, c'est pratiquer une pédagogie « rythmique »
Les fonctions du rituel (à penser en parallèle avec la danse chorégraphiée) :
les rituels marquent un passage, ce sont alors souvent des activités de démarrage, un moment de rupture, une sorte de sas entre l'école et la famille
ils sont un espace d'autonomie, les enfants étant réglés par des contraintes très fortes
les rituels marquent aussi des places car ils permettent de définir sa place et de s'y tenir (élèves à troubles du comportement) ; ils instaurent des rôles qui peuvent changer et évoluer. En ce sens le rituel est inclusif ; il réaffirme que l'élève a une place marquée et remarquée dans le groupe, pouvant se confronter aux autres dans un espace où il prend peu de risques
ils sont fortement liés à la socialisation ; se met en place une acceptation collective des rythmes de vie de la classe, permettant d'aboutir à l'autonomie maximale.
Justine Python Rythme cardiaque
Pour que ces rituels ne se transforment pas en routine , conduisant ainsi bien plus à la dépendance, à l'automatisme et à l'inhibition de toute initiative et autonomie, ils doivent cesser de tourner à vide. Ils doivent être un souffle dans les emplois du temps et non les scléroser par leur accumulation dénuée de sens.
La Danse, comme le rituel ne doit pas être une activité donnant des habitudes, une manière d'agir identique, une sorte d’esclavage au groupe. Au contraire, l'enseignant doit être attentif à
répondre aux intérêts des élèves (par le type de musique, de thématique de la chorégraphie, les décors, les costumes, la gestuelle (ex le shaking-hands pour une rencontre entre ados sera acceptée et travaillée)
privilégier la différenciation pédagogique, un geste, une phrase propre à chaque élève (selon ses capacités physiques, intellectuelles), penser aux solos, aux duos pour développer au maximum les potentialités des élèves (l'altérité est un moteur). En effet pourquoi toujours penser la danse comme un corps unique, un corps de ballet avec en son centre le danseur étoile. On ne peut faire partie d'un corps social qu'en étant soi-même un membre de ce corps c'est à dire une personne reconnue, la danse contemporaine exalte les singularités au sein du groupe.
introduire la Danse, comme les rituels selon 3 modes d'organisation pédagogique (et cela aussi aux cycles 2 et 3 pour une meilleure inclusion des élèves de clis) : en regroupement (classique alternant danseurs/spectateurs), en atelier (de recherche, d'expérimentation des possibles), à l'accueil (activités d'échauffement), en clôture d'une journée de classe (relaxation, écoute musicale pour imaginer des gestuelles, investir mentalement une thématique).
réfléchir aussi à la fréquence et à la durée de ces séances, la répétition est nécessaire à l'apprentissage à condition d'éviter la saturation.
établir une progression du projet danse en référence constante au livret de compétences et aux apprentissages en liaison avec les autres disciplines autant que possible pour donner du sens justement !
Les contenus des activités doivent être renouvelés grâce notamment à la nouvelle thématique proposée chaque année par PVPP, obligeant une nouvelle réflexion chez l'enseignant comme chez l'élève, à l'inverse d'un dressage opérationnel : danser pour... danser
La danse intégrant des élèves handicapés permet de développer à l'instar des rituels un savoir collectif, celui partagé par la communauté scolaire dans son ensemble (équipe éducative, classes ordinaires, clis, avs et intervenants ) et par la suite les parents (que l'on doit aussi accompagner dans leur métier de spectateur). La restitution a alors toute son importance car elle est le moment d'échange collectif sur la diversité des approches de chaque classe, de chaque élève ; on se confronte au regard de l'autre, dans un lieu sécurisé et bienveillant...
Ce nouveau regard est définitivement engrangé pour être appelé encore, souhaitons-le, à se modifier toujours vers une plus grande reconnaissance des différences et donc des richesses de chacun. La restitution est ce moment phare où la singularité s'expose offrant d'autres manières, d'autres façons de faire, de penser et d'agir.
L'idée serait alors de danser un rituel à travers une ritournelle, une comptine numérique, les verbes d'action dégagés lors de ces moments, une thématique d'un rituel (les saisons, les fêtes, se mettre en rang, la distribution des cahiers, le lever de doigt, l'emploi du temps de la classe, l'appel...)
Pour ce faire, veuillez vous référer à l 'ouvrage au titre évocateur : « La danse pour tous les enfants à l'école », de Marie-France Bonnard, cycles 1,2 et 3, éditions Retz.
Chapitre 2, Créer - Le rythme et le temps, p76
Rythmes et contrastes
dialoguer avec la musique
danser avec des percussions
Mise en place :- Vous êtes par groupes de 5Chacun a un numéro de 1 à 5-Chacun, indépendamment du groupe, part des coulisses et se déplace sur des lignes parallèles au public- Après un arrêt à l’écoute, les n°1 s’échappent, prennent une posture face public. Les autres, dans l’ordre, forment la colonne en reprenant la même posture.-Une fois constituée, la colonne s’immobilise, jusqu’à ce que toutes les colonnes soient formées.
POUR FAIRE FONCTIONNER LA SITUATION POUR FAIRE EVOLUER LES REPONSES A
PARTIR DE CE QUE LES ELEVES PRODUISENT
Objectifs spécifiques liés au prétexte :Architecturer l’espace
CONSIGNES (BUT pour l’élève)Vous devez construire une colonne, en respectant l’ordre de vos numéros. Vous devez reproduire la forme proposée par le numéro 1, à chaque fois que le n°1 s’échappe.
L’élève verbalise le CRITERE DE REUSSITE :J’ai trouvé ma place dans la colonne et j’ai pris la forme du n°1, trois fois.
CRITERES D’OBSERVATION (pour le maître) :-L’arrêt à l’écoute est-il respecté ?- Comment les n°1se sont-ils échappés ?- Où vont les n°1 ? Comment s’orientent-ils ?- Est-ce que la construction des colonnes se fait dans l’ordre ?- La colonne marque-t-elle un temps d’immobilité ?- Tous les n°1 ont-ils pris une posture ?( une forme qui puisse s’inscrire dans une colonne))- Les postures sont-elles variées ? (forme, hauteur)- Les reproductions des postures sont-elles à l’identique ?
Variables :- Devenir meneur de la colonne (défini par le maître)- Faire varier la construction de la colonne ( ma relation au meneur) : être en opposition haut/bas, être en appui (trouver des contacts insolites), s’accrocher, se poser, glisser sur…regarder dans une même direction.- Faire varier ma sortie de la colonne : jaillir, glisser, m’effondrer, dégouliner ; seul, à deux, à plusieurs (avec une action sur l’autre : pousser, tirer, porter)- Respecter une orientation de la colonne définie par le chorégraphe (profil, dos). - Décaler les départs des n°1, les formations et les déformations des colonnes puis les formations des nouvelles.- Modifier la colonne, sur place, lorsqu’elle est installée (« enlève toi que je prenne ta place »).
Cycles
2 - 3
ACCUMULATIONS - ALIGNEMENTSEn liaison avec : un corpus de photosChine 3, Bonshommes, Grimper, Rails et cailloux
41 2 3 5
143
5
2
Mise en place :
-
POUR FAIRE FONCTIONNER LA SITUATION POUR FAIRE EVOLUER LES REPONSES A
PARTIR DE CE QUE LES ELEVES PRODUISENT
Objectifs spécifiques liés au prétexte :
CONSIGNES (BUT pour l’élève)
L’élève verbalise le CRITERE DE REUSSITE :
CRITERES D’OBSERVATION (pour le maître) :
Variables :
Cycles
Temps : rythme et ostinato (Pascal Jodar)
Il est question de temps ? Un peu de sémantique :
Le rythme est, en musique, ce qui détermine la durée des notes les unes par rapport aux
autres. Il est quantifié par une horloge interne qui détermine des temps : la pulsation, l'accent
intervenant de manière cyclique au début de chaque temps, par exemple, 1 - 2.3. pour la valse
ou 1.2.3.4. pour le rock.
Le rythme, la mélodie (les hauteurs émises par une source), le tempo (la vitesse ou encore le
mouvement) d'exécution d'une œuvre musicale) et la nuance (l'intensité relative -fort/doux –
crescendo/decrescendo- d'une note) sont les quatre principaux éléments de la partition écrite.
Dans les procédés de composition, l'ostinato est une constante qui se retrouve dans toutes les
cultures et toutes les époques musicales.
« L'ostinato est un procédé de composition musicale consistant à répéter
obstinément une formule rythmique, mélodique ou harmonique accompa-
gnant de manière immuable les différents éléments thématiques durant
tout le morceau. »
Rappelons qu'il en existe trois types :
Ostinato mélodique : une mélodie qui se répète (on peut la chanter)
Ostinato rythmique : une phrase rythmique qui se répète
Ostinato harmonique : des accords qui se répètent (riff (angl.) « rythmic figure »)
Pour la classe, l'expérimentation du rythme par des jeux, explorations et recherches, avec le
corps, la voix, le geste et l'écoute, constitue la base de toute activité en éducation musicale et
contribuent à nourrir les compositions à venir.
Des activités pour la classeLES ECOUTES :
1 – écoute offerte : chaque jour, offrir entre une et trois minutes d'un corpus d’œuvres choisies
permettra d'éveiller la curiosité, le plaisir et construite une (première) culture de l'oreille.
2 – écoute sensible : pour évoquer les émotions, les ressentis ou les sentiments produits par
l'audition d'une œuvre.3 – écoute analytique : chercher dans l'extrait un élément caractéristique du sonore (temps, espace, forme, couleur) en vue de le nommer, le différencier et le reproduire par le geste, le mouvement ou la voix.
LES JEUX MUSICAUX
(Sans progression, indépendamment les uns des autres, visant tous, des objectifs d'écoute du
son vocal ou instrumental, émanant de soi et aussi des autres, mettant en place l'écoute du
groupe.)
Le jeu des prénoms (de présentation), (les enfants sont en rond) : chacun se présente « Bon-
jour, je m'appelle XXX » puis reprend en frappant dans ses mains puis uniquement dans ses
mains. Dans le second tour seule la formule de présentation est frappée le prénom est donnée
par l'élève. Ce jeu peut évoluer au vouloir de l'enseignant : le tour suivant l'ensemble du
groupe classe frappe la formule et chaque enfant donne son prénom puis tout le groupe
frappe la formule et le prénom de chacun.
Le jeu de boucles, (les enfants sont en rond) : un groupe d'élèves invente une cellule intéres-
sante (un ostinato), c'est-à-dire qui ait suffisamment de dynamisme interne pour pouvoir tour-
ner sur elle-même. Ils choisiront soit un mot soit une formule rythmique et la répéteront un cer-
tain nombre de fois sans changer la vitesse (le tempo), l'intensité (fort ou plus ou moins faible)
et la façon de le dire ou de le frapper (le timbre).
Au sein de chaque boucle, chaque joueur peut s'il le désire "passer son tour", la difficulté étant
de le reprendre. Après plusieurs essais, les enfants gèrent par leur écoute interne, la régularité
de la boucle. L'écoute de l'enregistrement au magnétophone permet ensuite d'évaluer le tra-
vail (évaluation formative). Il permet de développer le sens de l'écoute et la maîtrise du temps
musical. C'est le plus difficile des jeux expérimentés avec des élèves.
Le jeu de crescendo - decrescendo, les enfants sont en demi-cercle. Ce travail permet les
"piano et les forte" et vise à utiliser les intensités ; les enfants devront augmenter ou réduire
leur volume sonore en fonction du geste signalé par le chef. Les mains indiquent par un es-
pace plus ou moins grand, si le son est faible ou fort, s'il varie en puissance ou non.
Le jeu de trame, les enfants sont en rond (petit groupe). Il permet aux enfants de dire une syl-
labe ou un mot à son propre rythme mais en étirant le son. On doit entendre comme une
trame constituée de sons longs. Tout à coup un enfant resserre la syllabe ou le mot en un son
très court, signal pour que tous s'arrêtent. De nouveau la trame repart et ainsi de suite. Cette
séquence reproduite plusieurs fois, exige des enfants une écoute attentive du temps musical,
c'est-à-dire qu'ils doivent sentir le moment où la trame a assez duré pour pouvoir l'interrompre
et le temps de silence nécessaire avant de recommencer. Ce jeu se fait sans chef d'orchestre.
Le jeu d'accumulation est un dispositif d'improvisation où les enfants les uns après les autres
s'ajoutent à la masse sonore qui va croître puis décroître, jouant sur la densité du son. Le vo-
lume sonore va varier mais les acteurs eux, doivent garder la même intensité.
Les enfants sont en demi-cercle. D'abord un enfant lance un son, puis le deuxième, puis le
troisième et ainsi de suite, chacun continuant dès qu'il a commencé. On va ainsi jusqu'au bout
du rang, puis on revient en arrière, c'est-à-dire que chacun se tait progressivement ce qui crée
un phénomène de désaccumulation.
Application pédagogique : "pour que l'enfant acquière le sens musical, il est important qu'il ait
pu expérimenter avec sa voix et son propre geste toutes sortes de dynamiques sonores liées
à ses émotions. Petit à petit il jouera des sons de qualité toujours plus musicale. Par son geste
il acquiert le sens de la durée, de la dynamique, du timbre, de l'attaque, c'est-à-dire de l'évolu-
tion de la sonorité dans le temps. Ce travail gestuel prépare à l'apprentissage du jeu instru-
mental en général."
Pour aller plus loin : écoute en référence « clapping music » Steve Reich
Le jeu des bouchons : il s'agit, à partir d'une collection de bouchons de couleurs différentes,
de commencer à expérimenter des inclusions, seul ou en petit groupe, dans une cellule ryth-
mique. (on peut utiliser également des « post-it » au tableau).
L'étape initiale consiste à placer une série (10) de bouchons marquant la pulsation de la
boucle, de la jouer une fois en insistant sur la régularité, puis deux fois de suite en veillant à
l'arrêt. Placer ensuite au dessous une autre série de bouchons. Par ex :
o o o o o o o o o o
o o o o o o o o
Jouer la série bleue, les silences sont une composante de la boucle !
Deux groupes peuvent être mis en place avec les percussions de timbres bien distincts.
L'étape suivante propose de jouer sur le déplacement et/ou la disparition de bouchons.
o o o o o o o o o o
o o o o o
Les moments réservés à l'écoute (par un groupe auditeur ou à l'aide d'un enregistrement) per-
mettra de recenser les passages reconnus collectivement « intéressants » ou à modifier (à
dire pourquoi). Il s'agit d'un moment privilégié qui constitue les premiers pas vers la composi-
tion.En effet le groupe pourra décider du nombre de fois à jouer tel dispositif puis d’enchaîner
un second.Ce moment reste un vrai travail sur la forme musicale.
De plus en plus fort :
sur la base d'un ostinato (« Main Title-CROCODILE DUNDEE » BEST Peter) appris collective-
ment (en noir) :
O O O O O O O O O O O
O O O O O O O O
O O O O O O O
Inviter les élèves à trouver la pulsation (ligne deux) puis insérer d'autres percussions sur cette
base rythmique, voire des effets de voix.
L'ensemble de cette progression peut s'envisager avec l'usage de la voix uniquement, dans
une monodie dans un premier temps, à deux notes voire davantage (ostinato mélodique :
« j't'aine toi coco » ZAP MAMA) lorsque le groupe est plus aguerrit.
Références bibliographiques :
50 Activités d'éducation musicales à l'école élémentaire – SCEREN – CRDP Midi-Pyrénées
A l’école du rythme – Marcel LEY – éditions Lugdivine
TOUMBACK 1 & 2 Percussions corporelles- Stephane GROSJEAN - éditions Lugdivine
Une année au concert – 3 vol. (cycle 1, 2 & 3) – SCEREN – CRDP Pays de la Loire
Sélection d’œuvres
Quelques références dans lesquelles vous trouverez des ostinatos dans la majeure partie de
cette sélection (Liste non exhaustive et à compléter).
Volontairement éclectiques, ces extraits parcourent différentes illustrations de rythmes- en par-
ticulier de la présence d'ostinato- quels que soit notre point de vue ou plutôt d'écoute : pé-
riodes musicales (c.f. frise), origine géographique, genre (vocale ou instrumentale qu'elle soit
sacrée ou profane :opéra, concerto), style (Jazz, rock,...), formes musicales (suites, arias, pas-
sacailles, rondos, fugues...) ou courant musical (musique minimaliste, musique fonctionnelle,
répétitive, de film,...). A l'évidence, bon nombre de ces extraits sont particulièrement propices
à la danse puisque beaucoup ont été composées à cette intention.
AMAR Armand - Diamonds
AMAR Armand – Electric
AMAR Armand – Waterfall
AUBRY René - Joséphine rêve
BACH Jean-Sébastien, suite pour violoncelle n°1
BACH Jean-Sébastien, Passacaille et Fugue en Ut mineur BWV 582 pour orgue
BARTOK Bela, Rythmes bulgares
BEETHOVEN (Von) Ludwig, symphonie n° 7, 2ème mouvement
BERLIOZ - FAUST
BERNSTEIN Charles - White Lightning (Main Title) 1973
BEST Peter - Main Title - CROCODILE DUNDEE
BIZET Georges, Carmen
BOWIE David - Cat People (Putting Out The Fire) 1981
BRITTEN Benjamin, Passacaille du 4ème interlude de Peter Grimes
BRUBECK Dave, Take five
BRUBECK Dave, Unsquare Dance
BRUBECK Dave - Blue Rondo a la Turk
BRUCKNER Anton, 4ème symphonie (4eme mouvement)
CHARPENTIER Marc-Antoine, Magnificat
CHANTS DE FEMME DU BURUNDI - 03 -
CHERUBINI Luigi, requiem en ut mineur (agnus dei)
CHOSTAKOVITCH Dimitri, Symphonie n° 4 (moderato con moto)
CLAUDE Michèle, Jardin de Myrtes
DAVIS Miles, So what
DELERUE Georges, Police Python 257
EVASION - Canta quello che ti passa
GLASS Philipp, Quatuor n°5
GLASS Philipp, North star
GLASS Philip - Uakti - Negro River
GLASS Philipp, Music in twelve parts
GOLDSMITH Jerry, Poltergeist
HANCOCK Herbie - Watermelon Man
HELST Gustave - 01 -Mars
HENRY Pierre, Psyché rock, 2ème mouvement de la messe pour le temps présent
HESPERION XXI, dir. Jordi Savall - Quand je bois du vin clairet, Ostinato
JANEQUIN Clément - LE CHANT DES OISEAUX
Le Mystère Des Voix Bulgares – Horo
Le Mystere Des Voix Bulgares - Radke, Mama Radke
Le Mystere Des Voix Bulgares - Vocalisa I Horo
LOUSSIER Jacques, Dark of the sun (le dernier train du Katanga)
McFERRIN - circlesong1
MARAIS Marin, Sonnerie Sts Geneviève du Mont
Master-Drummers of Burundi – Appel
MERTENS Wim - Often a bird
Musiques traditionnelles de BALI - Gamelan De La Ville
Musiques traditionnelles de BALI - Solo De Guimbarde
ORFF carl, Carmina Burana (O fortuna)
PACHELBEL Johann - Canon en Ré majeur
PACHELBEL Johann- Gigue en Ré majeur
PROKOFIEV - Romeo et Juliette
PYGMEES BABINGA – iboka
PYGMEES BABINGA - sifflets & voix
RAVEL Maurice, Boléro
REICH Steve, Clapping Music-1972
REICH Steve - Different Trains (Part I) – 27 -
RILEY Terry, Salome dances for peace
SATIE Erik, Tango perpetual
SATIE Erik, Musique d'ameublement
SCHIFRIN Lalo - Tiger Tank (Kelly's Heroes) 1970
SCHUBERT Franz, Symphonie n°8 inachevée (Allegro moderato)
STRAVINSKY Igor, Le sacre du printemps, danse sacrale
The Kinks - You Really Got Me – 1964
WARING Steve - HA POUM HA
WILLIAMS John - Theme - La liste de Schindler
ZAP MAMA, J't'aime toi coco
Paul KLEE, (par Marc Delhomme)Source : cité de la musique et culturebox
PAUL KLEE (1879/1940)L’artiste a grandi dans une famille de musiciens, musicien (violoniste), a fait des études de peinture à Munich où il a connu Kandinsky.Fortement influencé par la démarche décorative du monde islamique son art est à la fois une recherche d’harmonie des couleurs, une abstraction dont le fondement se situe dans des structures très architecturales. Au Bahaus de Weimar, il poursuivra ses recherches de transposition des écritures musicales en peinture.L’artiste rêvait d’une synthèse de la musique et de la peinture : l’exposition à la Cité de la musique « Paul Klee Polyphonies » en a été l’illustration. Klee imagine une peinture polyphonique qui « surpasse la musique dans la mesure où le temporel est spatial » (1801). Essais de transpositions du monde sonore au monde visuel certains de ses tableaux sont constitués d’aplats colorés recouverts par la modulation de touches séparées qui ne sont pas sans rappeler les notions de nuance et de rythme (au sens de répétitions de la définition globale du mot rythme). Sur le plan lexical, la terminologie est commune à première vue : composition, ton, gamme, harmonie, rythme, accord,…. Ce qui serait intéressant serait de travailler avec les élèves sur leurs perceptions premières ( intelligence du sensible) Notamment avec l’œuvre intitulé « en rythme » sans en dévoiler le titre dans un premier temps.En lien : Neile Toroni fondateur du groupe BMPT (avec Buren, Mosset et Parmentier), l’essentiel de l’œuvre de Toroni se définit peu ou prou par un alignement de touches monochromes ou polychromes sur une surface blanche – empreintes de pinceau N° 50 espacées régulièrement.Claude Viallat du groupe supports/ surfaces créé en 1969 (Cane, Dezeuze, Pagès, Saytour,….) ce groupe fonde ses recherches sur l’acte artistique même au niveau premier c’est-à-dire en expérimentant les matières et les supports et le geste.L’idée de répétitions du geste fait lien avec la notion de rythme. Mais pas seulement , les liens se font aussi dans les notions de gradation, de tonalité et de densité…. Pour les élèves, cette démarche est tout à fait envisageable en considérant, par exemple, un support où à partir de traces régulières préexistantes, ils pourront jouer plastiquement dans les espaces intermédiaires…. En opérant sur des supports divers, des médiums et des outils divers, l’exploration et l’expérimentation seront simples à mettre en œuvre.D’autre part ayant eu la possibilité de travailler sur un tableau de Toroni à Saint Donat, l’aspect évocation se rapporte souvent à la thématique « tous pareils/ tous différents » ( aspect des empreintes vues de très près étant très diversifié) !Les élèves donc partaient dans les évocations sans difficulté ce qui je dois le dire n’étaient pas le cas de nombreux adultes !
Définitions de rythme dans les arts plastiques et l’architecture : 1/ ordre, équilibre d’une œuvre plastique ou architecturale résultant de la proportion et de l’agencement de ses parties .Procédés : juxtaposer, alterner, superposer, succéder,….2/ succession de lignes, répartition des masses et des couleurs, des ornements et des motifs qui composent un dessin, une sculpture, un édifice.
Rythme / photographie et cinéma, Brigitte Chaix
Peter Hutchinson F for Fire, 2001, 15" x 20" - Color photo collage.
« Inutile de refaire ici tout le chemin qui nous mène à cette définition possible, qu’il suffit de rappeler au passage : tout phénomène, perçu ou agi, auquel un sujet peut attribuer au moins deux des critères suivants : structure, périodicité, mouvement. C’est ainsi, par exemple, qu’un rythme ternaire se comprend en termes de structure, un rythme biologique en termes de périodicité, un rythme syncopé en termes de mouvement. Au moins deux critères, c’est-à-dire : structure et périodicité sans mouvement, structure et mouvement sans périodicité, périodicité et mouvement sans structure. Ou bien trois, dans un ordre chaque fois différent et en employant volontairement des synonymes : structure périodique en mouvement, retour d’une forme en devenir, dynamique d’un cycle ordonné. « Pierre SauvanetSi tout le monde considère le rythme comme le retour régulier d’un élément
dans le temps, pourquoi ne pas en faire autant ? Tout simplement, parce que la richesse du rythme c’est le foisonnement, l’inattendu, l’irrégulier : « tant qu’il y a symétrie, il n’y a pas de rythme […] le rythme naît de la rupture, des inégalités perçues sur la ligne de la durée » (De Souza, 1991, p. 109).Maie Gérardot, "Penser en rythmes.", EspacesTemps.net, Textuel, 08.12.2007
http://espacestemps.net/document3803.html
La notion de rythme s’applique à tous les arts organisés dans le temps : la poésie, la musique, le cinéma et la danse, et par extension à toutes les autres formes artistiques non temporelles comme la peinture, l’architecture, la photographie.
Quelques références pour questionner et défricher la notion de rythme au cinéma et en photographie (car la question est vaste) :Le constructivisme: Alexandre Rodtchenko
http://paris.blog.lemonde.fr/2007/09/11/rodchenko-linventeur-de-la-structure-la-periode-1924-1954/http://photoclub-montreuil-slv11.blogspot.fr/2012/03/alexandre-rodtchenko.htmlL’école de dusseldorf : Andreas Gursky
http://phototrend.fr/2011/07/zoom-photographe-1-andreas-gursky/
L’école de dusseldorf : Bernd et Hilla Becher http://www.laboiteverte.fr/bernd-et-hilla-becher/
L’école de dusseldorf : Candida Höferhttp://www.laboiteverte.fr/les-bibliotheques-de-candida-hofer/
Voir encore Cartier Bresson, Giacomelli, Kudelka, Le Bahaus et Moholy nagy .
Cinéma : la question est vaste dans ce domaine également : rythme du montage, rythme du récit, rythmes visuels, sonores….On s’intéressera peut-être dans un premier temps à des films expérimentaux, pour qui le lien avec la notion de rythme est peut-être plus évident, surtout dans la perspective d’un lien cinéma/danse.Norman mc Laren, Canon 1964Fernand Léger, Le ballet mécanique 1924Len Lye, Color box 1935Walter Ruttmann Opus 4 (1925)
Bibliographie, Béatrice Petitpierre et Brigitte Hermon Duc (Des albums avec Onomatopées)
Titre Auteur Edition Structure du texte Mise en relation avec les composantes de la danse : espace et temps
La notion de durée en relation avec les onomatopées
Les formations illustrées: la colonne, le défilé, la prome-nade,…
Plic, plac, ploc
Cycle 1
Etsuko Bushika
Kaori Moro
Didier Jeunesse Structure narrative Plic, plac, ploc, flic, flac, floc : court
Floutchhhhhh: long
Tralalalalère: ritournelle
La petite oie qui ne voulait pas marcher au pas
Cycle 2
JF Dumont Père Castor Structure narrative avec formule répétitive accumulative
Splach, resplach, snif, toc, cot, cot,cot : court
Hiiiiihaaaaaaaan: long
Bruits
Cycle 3
Marion Bataille Thierry Ma-gnier
Structure narrative
(illustrations d’univers sonores)
Berk, tchak, pouah : court
Aaaaaaallo, tatoumtatoumtatoum : long
Un éléphant qui … Charlotte Mollet Pirouette Didier Structure répétitive Ritournelle chantée
Brooklyn Baby Marylin Singer, Carll Cneut
La joie de lire Structure répétitive avec formule accumula-tive
Le fermier dans son pré Charlotte Mollet Pirouette Didier Structure narrative à formule répétitive Ronde à choix
La batterie de Théophile Claverie Gallimard Structure narrative avec formule accumula-tive sonore
Accumulation de bruits d’instruments
Y’ a une pie dans l’ poirier Martine Bourre Pirouette Didier Structure répétitive