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Page 1: 770 Mélanocytome papillaire et difficultés diagnostiques : à propos d’un cas

Vol. 31, Hors Série 1, 2008 114e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie

COMMUNICATIONS AFFICHÉESTUMEURS

1S229

Résultats : Une réponse favorable à la chimiothérapie néoadjuvante a été observéechez tous les enfants avec réduction clinique de la buphtalmie. L’énucléation a étéréalisée sans incident tout en respectant les règles carcinologiques : section du nerfoptique la plus postérieure possible et respect de l’intégrité du globe oculaire.Discussion : Les rétinoblastomes se présentant au stade de buphtalmie au momentdu diagnostic sont rares mais non exceptionnels. L’énucléation reste le seul traite-ment dans ces formes de rétinoblastomes étendus. Elle doit être réalisée dans desconditions optimales : section du nerf optique la plus postérieure possible etabsence d’effraction du globe oculaire. Ces deux conditions ne pouvaient être res-pectées chez nos patients sans l’administration de la chimiothérapie première. Lachimiothérapie néoadjuvante pourrait rendre l’étude anatomopathologique de lapièce d’exérèse difficile en raison de la nécrose tumorale. Mais son bénéfice sembleréel vu que ces patients n’auraient pu être opérés immédiatement sans risque élevéde rupture du globe oculaire.Conclusion : La chimiothérapie néoadjuvante peut être utile dans les rétinoblasto-mes extensifs, se présentant au stade de buphtalmie. Elle permet la réalisation d’uneénucléation sans effraction du globe.

768L’analyse de petites lésions pigmentaires de la choroïde en OCT.OCT analysis of small pigmented choroidal lesions.ROSPOND KUBIAK I*, WASILEWICZ R, CZAPLICKA E, KOCIECKI J (Poznan, Pologne)

Objectif : Le but de cette étude est un essai de l’analyse en OCT des petites lésionspigmentaires de la choroïde situées au pôle postérieur et d’une taille maximum de5,4 mm en ultrasonographie.Matériels et Méthodes : Trente-trois patients avec des lésions pigmentées de lachoroïde (nævus, nævus atypique, petit mélanome malin), 21 femmes et 12 hommesde l’âge moyen 56,3 ans ; période d’observation de 2 mois à 10 ans. L’examen OCT(Stratus OCT 3, Zeiss) comportait un scan d’une forme linéaire 5.0 effectué dans labordure entre la rétine normale et la lésion. Après, nous avons utilisé la fonction Reti-nal Thickness, avec la même valeur de l’intensité (1 326) et du contraste (926)d’image pour mesurer (caliper) l’épaisseur de la rétine avec une pénétration choroï-dienne (backscattering) dans la rétine normale et dans la lésion, et finalement lesdeux valeurs ont été comparées. Ce calcul a été dénommé coefficient x. L’épaisseurde la rétine normale a été mesurée automatiquement (A-scan) et également vérifiéemanuellement (calipers).Résultats : L’analyse de la structure rétinienne sous-jacente a révélé la présence dedrusen (11 cas), d’un soulèvement de la rétine (8 cas), de liquide sous- et intraréti-nien (5 cas) et de rupture de la ligne des photorécepteurs (5 cas). Le coefficient xétait ≥ 1.0 dans 24 cas, ≤ 1.0 dans 9. Pour ces 9 cas, l’observation clinique montraitl’existence de nævi atypiques (2 cas), de mélanome malin dans 5 cas (1 traité parTTT, 3 par brachythérapie, 2 par énucléation) et 2 lésions avec un potentiel évolutifqui restent sous surveillance étroite. Le reste des 23 lésions a été défini par l’obser-vation clinique comme des nævi.Discussion : La tomographie par cohérence optique (OCT) ne permet en principepas de visualiser la choroïde, mais l’analyse de la rétine et d’autres structures sous-jacentes et du degré de la pénétration du faisceau laser (backscattering) peut donnerdes informations utiles dans la pratique clinique.Conclusion : L’OCT peut être employé dans une analyse de petites lésions pigmen-taires de la choroïde. Le coefficient « x » que nous avons proposé peut agir commeun outil diagnostique, mais sa valeur pronostique doit être vérifiée dans une étudeplus complexe.Shields CL et al. Retina 2005 ; 25 : 243-52.

769Difficultés diagnostiques d’une tumeur papillaire pigmentée : à propos d’un cas.Diagnostic pitfalls of a pigmented tumor: about one case.MEGUERBA S*, TITAH O, BELARBI A, KHERROUBI R, HARTANI D (Alger, Algérie)

Introduction : Nous rapportons l’observation d’une patiente qui présente un méla-nocytome de la papille suivie dans notre service depuis 15 ans.Matériels et Méthodes : Patiente de 52 ans qui présente une tumeur de la papillede l’œil gauche de découverte fortuite et asymptomatique. L’angiographie fluores-céinique objective une hypofluorescence tumorale pendant tous les temps de l’exa-men. L’angiographie au vert d’indocyanine montre également une hypofluorescencede l’ensemble de la surface tumorale avec des limites nettes. La tomodensitométrieet l’OCT ont été pratiqués.

Résultats : L’examen du FO régulier depuis 15 ans n’objective aucun changementfonctionnel ou clinique. Après un suivi de 15 ans l’acuité visuelle est stable ainsi quela lésion.Discussion : Les mélanocytomes sont des tumeurs bénignes localisées à la surfacede la papille, elles sont rares. Cette observation illustre les difficultés diagnostiquesentre mélanocytome et mélanome malin de la papille sachant que le siège échappeà la biopsie. Le mélanocytome est à l’inverse du mélanome malin une lésion stable.Conclusion : Le mélanocytome de la papille est une tumeur bénigne, rare qui restestable pendant plusieurs années nécessitant une surveillance régulière basée sur desrétinographies couleurs. La transformation maligne est exceptionnelle.

770Mélanocytome papillaire et difficultés diagnostiques : à propos d’un cas.Optic disc melanocytoma, diagnosis difficulties: a case report.EL MOUSSAIF H*, EL OUAZZANI CHAHDI K, KERMANE A, LEZREK M, DAOUDI R (Rabat, Maroc)

Introduction : Le mélanocytome papillaire est une tumeur bénigne pigmentée de latête du nerf optique. Souvent asymptomatique, il peut engendrer une baisse del’acuité visuelle sans que celle-ci soit en rapport avec une transformation maligne.Objectifs et Méthodes : Nous rapportons l’observation d’un patient, âgé de 59 ans,qui a consulté pour baisse de l’acuité visuelle de l’œil gauche. L’examen du fondd’œil révélait une tumeur pigmentée papillaire avec une composante choroïdienneadjacente juxtapapillaire. L’angiographie fluoresceïnique objectivait une hypofluores-cence tumorale associée à un œdème de la partie papillaire indemne. Après un suivide 12 mois, la lésion est stable.Discussion : Cette observation illustre les difficultés diagnostiques entre mélanocy-tome et mélanome malin papillaire. La baisse de l’acuité visuelle peut s’expliquer parla neuropathie optique et/ou des phénomènes vasculaires obstructifs avec nécrosetumorale spontanée. Par ailleurs, le mélanocytome est, à l’inverse du mélanomemalin, une lésion stable ou qui augmente de taille très lentement sur plusieursannées.Conclusion : Une surveillance régulière est indispensable bien que la transformationmaligne d’un mélanocytome papillaire soit exceptionnelle.

771Adénocarcinome de la glande lacrymale dans un rétinoblastome bilatéral traité avec radiothérapie externe.Adenocarcinoma of the lacrimal gland in bilateral retinoblastoma treated with external radiotherapy.MORREALE BUBELLA D*, DI GIOVANNA F, CARITA S, MORREALE BUBELLA R, DI ROSA L, LODATO G (Palerme, Italie)

Introduction : Nous avons observé une femme de 23 ans avec une tuméfaction enregard de la paupière supérieure gauche depuis 6 mois, non douloureuse et nonassociée à une exophtalmie.Matériels et Méthodes : Acuité visuelle, examen bio-microscopique du segmentantérieur et du fond d’œil, scanner orbitaire, résonance magnétique, orbitotomielatérale et analyse histologique de la tumeur.Résultats : L’œil droit présentait une anophtalmie chirurgicale par énucléation thé-rapeutique de rétinoblastome à l’âge de 4 mois. L’œil gauche avait une acuitévisuelle de 0.4 Logmar non améliorable. La paupière supérieure gauche présentaitun aspect en S, caractéristique des syndromes tumoraux de la loge lacrymale. Iln’avait pas de limitation de l’abduction dans l’étude de l’oculomotricité. Le réflexephoto moteur était présent et symétrique. L’examen à la lampe à fente montrait unsegment antérieur normal. Au fond d’œil, on constatait la présence d’une cicatrice(zone d’atrophie choriorétinienne) secondaire à une cryothérapie et une photocoa-gulation au laser argon pour le traitement d’un rétinoblastome. La réalisation d’unscanner orbitaire et l’imagerie par résonance magnétique (IRM) montraient la pré-sence d’un processus tumoral orbitaire extra-conique hyperdense, de consistanceplutôt hétérogène, refoulant l’OG et situé en regard de la glande lacrymale gauche.Les parois osseuses en regard étaient normales. Une intervention chirurgicale en vuede procéder à l’exérèse complète de la tumeur de la glande lacrymale était réaliséesous anesthésie générale. L’abord chirurgical était antérieur, par le pli palpébralsupérieur, étendu à une ostéotomie de Kronlein. L’examen histologique retrouvait laprésence d’un adénocarcinome de la glande lacrymale. Le bilan carcinologiqueexhaustif, entrepris à la recherche de métastases, n’avait montré aucune localisationsecondaire tumorale.