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L ’Action Universitaire - page 1

l’Action

UNIversitaire Le journal de l’Union Nationale Interuniversitaire

n° 293 - septembre 2009 - 4 euros

Directeur de la publication : Jacques Rougeot

Rédacteur en chef : Olivier Vial

[email protected]

Rédactrice en chef adjointe : Inès Charles-Lavauzelle

[email protected]

CPPAP 0512 G79428 - imprimé par nos soins - dépôt légal

troisième trimestre 2009 - Mensuel

UNI - LA DROITE UNIVERSITAIRE - 34, rue Emile Landrin -

92100 Boulogne - tél : 01.78.16.40.30 - fax. : 01.78.16.40.31

Edito pp.1-2

Les victimes de la politique sociale étudiante

Trafic de diplômes p.3

La rentrée en chiffres p.3

Ramadan p.4

La pratique du ramadan se développe en

France, notamment chez les plus jeunes.

Entretien avec Corinne

Tapiero p.5

La vice-présidente de la PEEP Paris revientpour nous sur les dossiers de la rentrée.

En campagne p.6

L’UNI lance une consultation na-tionale sur le grand emprunt.

Dans l’Histoire de l’UNI p.7

Retour sur une affiche qui a marquée la Pré-sidentielle 2002.

Chroniques p.8

Un livre, un site, un chiffre à découvrir

Dans ce numéro

L’Action

UNIversitaire

La politique sociale étudiante, ce nesont pas ceux qui en parlent le plusqui la réalisent le mieux.

C’est en substance la leçon que l’onpeut tirer de l’analyse des dernièresstatistiques publiées par l’OCDE. Sil’on s’intéresse au pourcentage d’étu-diants aidés, deux groupes de pays sedistinguent. Parmi ceux qui aidentmoins de 30 % de leurs étudiants, onretrouve la France et son célèbre mo-dèle social et à contre-emploi les paysanglo-saxons (Royaume-Uni, Etats-Unis, Nouvelle-Zélande) se situentparmi ceux qui accompagnent 70 à 90% de leurs étudiants.

Cet apparent paradoxe a une explica-tion historique. En France, le systèmed’aides sociales étudiantes remontedans ses grandes lignes au front po-pulaire. C’est en effet Jean Zay qui, en1936, propose la création d’un Co-mité Supérieur des Oeuvres, véritableancêtre des CROUS.

L’objectif est de mener une politiquegénérale d’œuvres sociales afin d’aiderles quelques étudiants issus des mi-

lieux modestes que compte alorsl’université. La politique sociale miseen œuvre à l’époque leur était exclusi-vement destinée, leur permettant unmeilleur accès au logement, aux soins,à la culture et aux sports. Elle répon-dait à une situation précise. L’ensem-ble des universités accueillait alorsenviron 90 000 étudiants, majoritai-rement issus de familles très aisées.

Le problème est que les grands prin-cipes édictés en 1936 guident encorela politique de vie étudiante actuelle.

L’Université a pourtant considérable-ment évolué. En soixante-dix ans, lenombre d’inscrits dans l’enseigne-ment supérieur a été multiplié parvingt-cinq, pour atteindre en 2009, 2230 700 étudiants. Dans le mêmetemps, l’université s’est ouverte auxétudiants issus de familles modestes,mais aussi et plus massivement auxétudiants issus des classes moyennes.

Ces derniers, oubliés en 1936, le sonttoujours.

Les victimes de la

politique sociale

étudiante Par Olivier Vial

Délégué général de l’UNI

Classes moyennes

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a Morgane Daury-Fauveau, Maître de confé-rence à l’université de Picardiea Bernard Debré, Professeur de médecine, par-lementaire, ancien ministrea Fabrice Marchiol, Maire et conseiller régio-nal, administrateur de l’OVEa Damien Meslot, Parlementaire, membre dela commission de la défensea Charles Prats, Magistrata Philippe Stoffel-Munck, Professeur de droitprivé à l’université Paris 1a Cédric Vial, Maire, cadre associatif, ancienconseiller technique au cabinet de Gilles de Ro-bien et de Xavier Darcosa Henry Zattara, Professeur d’odontologie,membre de l’ordre des médecins

Créé en novembre 2008, le centred’études et de recherches de l’UNI estanimé par une équipe d’une cinquan-taine de personnes.

La richesse et la diversité des profils et des compétences de sesmembres (élus étudiants et lycéens, responsables associatifs,spécialistes de la formation et de l’insertion professionnelle,professeurs d’université, élus locaux, parlementaires, entrepre-neurs, avocats, médecins, collaborateurs d’élus …) permettrontd’éclairer d’un jour nouveau les problématique de l’éducation,de la jeunesse et de l’engagement politique et syndical.

Les travaux du CERU sont placés sous l’autorité d’un conseilscientifique présenté ci-contre.

Présentation du CERU CONSEIL

SCIENTIFIQUE

Les classes moyennes, les grandes ou-bliées.

En effet, depuis le plan ZAY, la mêmephilosophie a guidé l’ensemble des po-litiques en faveur des étudiants. L’ob-jectif étant de développer un systèmeexclusivement social avec, par exemple,la création des allocations d’études (surcritères sociaux), la mise sous condi-tion sociale des bourses de mobilité,ainsi que des bourses de mérite. Demême, en matière de logement, le planAnciaux (2004) s’est focalisé sur le lo-gement social étudiant. En 2008,même la création d’emplois étudiantsau sein des universités a été réservée enpriorité à des étudiants boursiers.

Cette politique a permis d’améliorer lasituation des étudiants les plus pauvres.Ainsi, l’OVE signale qu’il n’y a pas depaupérisation étudiante et que les étu-diants en situation de grande pauvretésont moins nombreux en 2006 qu’en2003. Mais cette politique a maintenules classes moyennes à l’écart de touteforme d’aide en faisant le choix idéolo-gique et exclusif du « tout social ».

Mais les étudiants dont les familles ga-gnent plus de 2600 euros brut parmois avec un enfant dans l’enseigne-ment supérieur ne disposent ni d’aidesfinancières, ni d’accès au parc de loge-ment étudiant, ni même de possibilitéde travailler dans le cadre des emploisétudiants créés au sein des campus.

Cela explique, en partie la baisse dutaux d’accession en première année delicence des enfants des « professions in-termédiaires », professions embléma-tiques des classes moyennes. La baisseest de trois points en dix ans, mais elletend à s’accélérer depuis 2007.

Sortir de la politique “100 % so-ciale” pour aider les classesmoyennes

Si nous voulons aider ces étudiants, ilconvient de changer de logique et deproposer un système d’aides étudiantesqui repose sur d’autres principes que le100 % social, à l’instar de ce qui sepratique dans de nombreux autrespays.

Si nous voulons aider les étudiantsissus des classes moyennes, cela signi-fie que nous devons viser un objectif deprès de 60 % des étudiants aidés (25 %d’étudiants actuellement aidés et aumoins 33 % d’étudiants issus desclasses moyennes exclus aujourd’hui dusystème.)

Cet objectif ne pourra pas être atteintpar un simple élargissement des sys-tèmes d’aides existants. C’est un véri-table changement d’échelle qu’il fautaccomplir.

En matière de ressources, cela signifie,par exemple, que l’on doit être en me-sure d’aider près 1 290 000 étudiants,

soit près d’un million d’étudiants sup-plémentaires.

En matière de logement étudiant, ilfaudra être en capacité d’aider autantd’étudiants à se loger, alors qu’au-jourd’hui le parc CROUS ne compteque 159 000 logements. Si l’on secontente de poursuivre la politique delogement mise en œuvre par lesCROUS, il faudra, au rythme actuel,plus de 180 ans pour atteindre cet ob-jectif.

Ce changement d’échelle des politiquesen faveur des étudiants ne sera possibleet financièrement soutenable que sil’on adopte une stratégie visant à com-pléter notre système d’aides socialespar un système reposant sur le déve-loppement de prêts étudiants et uneréelle diversification de l’offre et desacteurs du logement étudiant.

Le centre d’études et de recheches del’UNI a présenté début septembre unenote intitulée “ les étudiants des classesmoyennes sont-ils condamnés au sys-tème D pour étudier ?”. Cette étude esttéléchargeable gratuitement sur le sitede l’UNI.

Six propositions sont faites afin detourner le dos à la politique sociale ins-pirée par Jean Zay et permettre enfind’aider les étudiants issus des classesmoyennes.

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Education >21,6 % des jeunes ont de

graves difficultés de lec-

ture.

En 2008, à l’occasion de la journéed’appel à la préparation à la défense( JAPD), 800 000 jeunes de 17 ans etplus ont passé une épreuve de lectureet de compréhension de texte. Les ré-sultats de ce test, présentés dans unenote réalisée par la direction desétudes, de l’évaluation et de la prospec-tive du ministère de l’éducation natio-nale, confirment les mauvais résultatsdes années 2006 et 2007.

21,6 % des jeunes français rencontrentdes difficultés importantes pour lire etcomprendre un texte. Pour 12 % d’en-tre eux, le manque de connaissancelexicale et la mauvaise assimilation dela technique de lecture rend celle-ci to-talement inefficace. Certains (2,6 %)ne parviennent même pas à déchiffrerle texte. D’autres (7 %) s’en sortent unpeu mieux grâce à des « stratégies decompensation ». Disposant de plus deconnaissances lexicales, ces dernierstentent de deviner les mots afin decompenser leur mauvaise maîtrise de lalecture. Décidément, l’apprentissage dela lecture par la méthode globale ou as-similée continue à faire de nombreuxdégâts.

Les élus UMP se pronon-cent contre le “SMICJeunes”

L’extension du Revenu de SolidaritéActive (RSA) aux jeunes de 18 à 25 ansne fait pas l’unanimité dans les rangsde l’UMP. Plusieurs parlementaires ontémis des réserves, craignant commeChristian Jacob que “l’on revienne à unSMIC jeunes et à l’assistanat”.

Le secrétaire général de l’UMP, XavierBertrand a lui aussi déclaré “ les jeunesn’ont pas besoin d’un RSA jeunes,comme ils n’avaient pas besoin hierd’un RMI jeunes ou d’un SMICjeunes. Ils ont besoin d’un emploi” re-joignant ainsi la position que l’UNI adéfendue au sein de la commissionHirsch.

Le 15 avril 2009, Valérie Pécresse mi-nistre de l’Enseignement Supérieur etde la Recherche diligentait une missiond’inspection, confiée à l’Inspection Gé-nérale de l’Administration de l’Educa-tion Nationale et de la Recherche(IGAENR) pour conduire une enquêteadministrative et faire lumière sur lesconditions de délivrance des diplômesaux étudiants étrangers de l’universitéde Toulon. Cette enquête a été demandée à la suited’une dénonciation d’un professeur del’université, qui affirmait que plusieursdizaines d’étudiants chinois auraientobtenu leurs diplômes contre dessommes d’argent.

La clôture de l’enquête administrativede l’IGAENR, le 8 septembre dernier, arévélé « de graves irrégularités dans l’ap-plication des textes réglementaires ré-gissant la procédure d’admission desétudiants étrangers et de validation deleurs études à l’université Sud ToulonVar, dans lesquelles la responsabilité duprésident de l’université est engagée ».

La ministre a ainsi demandé au recteurde l’académie de Nice de saisir la sec-tion disciplinaire du conseil d’adminis-tration de l’université, et a transmis lerapport au procureur de la République.

Les regards se tournent désormais endirection de l’enquête judiciaire. La sec-tion disciplinaire n’est pas en mesure depunir à la hauteur des troubles occa-sionnés. Les fraudes et leurs responsa-bles doivent être lourdementsanctionnés, car il en va de la valeur etde la renommée des diplômes français.

Un étudiant chinois a d’ailleurs étéécroué pour tentative de corruptionaprès avoir proposé la somme de 100000 euros pour l’obtention d’un ou plu-sieurs diplômes. Dans une affaire decorruption, on est forcément deux, uncorrupteur et un corrompu.

Nous espérons que l’enquête détermi-nera aussi qui sont les corrompus.

Trafic de diplômes à Toulon

Cette année encore, les étudiants boudent le premier cycle universitaire. La chutedes inscriptions en Licence de 2.3% reste importante dans un contexte où les «très bons résultats » du bac 2009 ont amené de plus nombreux bacheliers à s’ins-crire dans l’enseignement supérieur. Ces derniers préfèrent, comme l’ont confirméles chiffres du système Postbac, les filières sélectives.

La rentrée en chiffres

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La pratique du ramadan est depuis le débutdes années 1990 en forte augmentationparmi les français de confession musulmane.«C'est la pratique collective par excellence.Même ceux qui se déclarent juste d'originemusulmane, assurent le suivre à 40 %», rap-pelle-t-on à l'Ifop où l'analyse de plusieursenquêtes situe plutôt à 70 % la proportionde jeûneurs parmi les 5 millions de musul-mans en 2007. »

« Tradition ancrée chez les immigrés, le ra-madan a d’abord décliné parmi la secondegénération. Mais la tendance s’inverse dansles années 1990 avec les réislamisations desjeunes notamment dans les banlieues », noteCécilia Gabizon. Au-jourd’hui, ce sont eneffet les plus jeunes quideviennent les avocatsles plus fervents de cettepratique. « Les petitsveulent imiter lesgrands» et c’est de cettefaçon que le ramadans’est invité dans les éta-blissements scolaires,primaire compris.

En juin 2004, un rap-port de l’inspection gé-nérale de l’Educationnationale s’inquié-tait de nombreusesdérives :

« Massivement suivie, pratiquée par des enfantsde plus en plus jeunes (depuis le cours prépara-toire), l’observance du jeûne est manifestementl’objet de surenchère entre organisations reli-gieuses, qui aboutissent à l’émergence puis à ladiffusion de prescriptions de plus en plus dra-conniennes et de pratiques de plus en pluséprouvantes pour les élèves : ainsi de l’interdic-tion d’avaler le moindre liquide, y compris sapropre salive, qui entraîne la pollution des solspar les crachats et les refus de la piscine ; ainsiencore de la nécessité en cas de faiblesse ou demaladie de « rattraper » les jours perdus enpoursuivant le jeûne après le mois de ramadan.les professeurs se plaignent évidemment de lagrande fatigue de beaucoup d’élèves et les infir-

mières sont massivement sollicitées pendantcette période.»

« Le mois de carême musulman est l’occasiond’un prosélytisme intense au sein des établisse-ments. Dans certains collèges par exemple, il estdevenu impossible pour les élèves dont les fa-milles sont originaires de pays dits musulmansde ne pas se conformer au rite y compris dansle cas où les parents demandent explicitement àl’administration que leur enfant continue demanger à la cantine. Sous ce type de pression,ou plus simplement pour se conformer auxnormes du groupe, certains élèves d’origine eu-ropéenne observent aussi le jeûne sans que leurfamille en soit forcément informée. »

Les personnels aussi, enparticulier s’ils sontd’origine maghrébine,sont de plus en plussouvent interpellés pardes élèves sur leur ob-servance du jeûne etparfois, pour les surveil-lants et assistants d’édu-cation, mis à l’écart encas contraire.

L’islam que ces jeunesdécouvrent et prati-quent dans les établisse-

ments scolaires estsouvent très diffé-rent de celui de leursparents. Dès 1994,

Hanifa Chérifi, dans un rapport qu’elle avaitrédigé pour le compte de l’académie de Ver-sailles, constate que « la religion telle que lesjeunes la vivent ne les rapproche pas de leursparents, mais les en éloigne ». Les famillessont souvent dépassées et angoissées par lecomportement religieux de leurs enfants.

Sources

Le ramadan séduit de plus en plus les jeunes, CéciliaGabizon, Le Figaro, 21/08/2009

Rapport Obin, juin 2004, Ministère de l’EducationNationale.

Le ramadan

et ses très jeunes prosélytes 35 % d’impôts enplus dans les régions

L’UMP vient de publier une nou-velle édition du livre noir des ré-gions socialistes. Ce livre ,coordonné par le président dugroupe UMP au conseil régionald’Ile-de-France, Roger Karout-chi, révèle que depuis 2004, lesprésidents des conseils régionauxdétenus par la gauche ont aug-menté en moyenne de 35 % lesimpôts locaux. Cela représente unprélèvement supplémentaire de 2millards d’Euros par an.

Les élus socialistes ne sont ce-pendant pas suicidaires, comme leremarque Roger Karoutchi “lestrois premières années ont étémarquées par une explosion de lafiscalité. A l’approche des élec-tions, c’est à présent la multipli-cation des dépenses clientélistesde saupoudrage” (cité dans Le Fi-garo, 25 septembre 2009).

48 000 adhérents so-cialistes radiés

Martine Aubry a décidé de pas-ser au peigne fin le fichier desadhérents socialistes. Tous lesadhérents qui n’avaient pas re-nouvelé leur cotisation depuisdeux ans ont ainsi été radiés. Cesadhérents faisaient souvent partiedes adhérents à 20 euros quiavaient cotisé au PS durant lacampagne présidentielle poursoutenir Ségolène Royal. En ra-diant 48 000 adhérents “inactifs”selon l’expression consacrée ruede Solférino, Martine fait d’unepierre, deux coups.

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Politique >

L’ Action Universitaire - page 4

Le rapport Obin dénonçait des 2004 les dérives liésà une certaine pratique du ramadan dans les écoles

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Quels sont les grands thèmes de la rentrée ?

C’est la violence scolaire, pas la violence spectaculaire donton parle beaucoup dans les journaux télévisés,mais plutôt laviolence du quotidien, que ce soit celle des enfants entreeux dans la cour de récréation, des élèves vis-à-vis des en-seignants ainsi qu’une certaine formede violence aussi des enseignantsvis-à-vis des élèves et de l’institutiondans des décisions mal comprisespar les élèves et leur famille.

Quelle est votre position sur laréforme du lycée ?

A la PEEP, nous sommes extrêmement déçus que cette ré-forme ait été abandonnée. Les pistes présentées depuis parMonsieur Descoings ressemblent plus à un fourre-tout de« faut qu’on », « y-a qu’à » sans que rien ne soit budgété ouqu’aucune modalité d’application n’ait été précisée. A la PEEP Paris nous étions très attachés à une réformecomplète du lycée pour repenser d’abord le baccalauréatafin de savoir ce qu’est le baccalauréat. Est-ce un diplômede fin d’année ? Est-ce un passeport pour le post-bac pro-fessionnel ou universitaire ? Il n’est plus acceptable que lesélèves passent trois ans dans une structure simplementpour apprendre à passer un examen. C’est un peu ridicule.On a espéré qu’à travers cette réforme du lycée, il y ait enfinune réforme de l’apprentissage deslangues vivantes. On a beau apprendreles langues vivantes dès le primaire, ons’aperçoit que les élèves français ne sontpas meilleurs. Sur le lycée, nous sou-haitions également que l’enseignement professionnel qui a,en partie, été réformé soit encore mieux suivi. La valorisa-tion de l’enseignement professionnel est aussi un vrai sujet.

L’année dernière la réforme du lycée a provoquéde nombreux blocages. Quelle était la position dela PEEP face à ces blocages ?

La position de la PEEP Paris est très claire. A Paris, noussommes solidaires des chefs d’établissements. Les élèvesn’ont pas à bloquer les établissements, c’est une atteinteaux libertés des autres. Nous exigeons que les parentssoient sanctionnés en cas de dégradadations parce qu’unlycéen est rarement majeur. Ils sont sous la responsabilitéde leurs parents, donc nous pensons que les dégradationsdoivent être mises à la charge de leurs familles qui sont sou-vent bienveillantes à l’égard de ces bloqueurs largementmanipulés par certains partis politiques et syndicats.

Beaucoup de municipalités de gauche, comme laville de Paris ont refusé de mettre en œuvre leservice minimum d’accueil en cas de grève.Qu’en pensez-vous ?

On estime à la PEEP Paris que le maire,quelle que soit sa couleur politique, est lepremier représentant de l’Etat. Il doit doncrespecter et faire respecter la loi et toutesles lois sans les choisir. Que se passerait-il si nous choisissions de ne respecterque les arrêtés municipaux pris par Mon-sieur Delanoé qui nous arrangent ?

Comment vous organisez vous pendant ces jour-nées de grèves ?

Cette loi, même si elle n’est pas respectée à Paris, a ce-pendant permis d’obtenir des avancées. Jusqu’à présent lesenseignants ne se déclaraient pas grévistes, on le décou-vrait en arrivant à l’école. Aujourd’hui, ils se déclarent48 heures à l’avance. Cela rend l’organisation un peu plusfacile, et l’école n’est fermée que lorsque il y a vraiment tropd’absents. Ces derniers mois, il y a eu de nombreux mou-vements de grève mais assez peu suivis. Au final, peud’écoles ont été fermées à Paris.

Au mois d’octobre vont se déroulerles élections des parents d’élèves.Quels sont les enjeux de ces élec-tions ?

Ces élections sont la seule possibilité pour les parents des’exprimer sur ce qui se passe à l’école en terme génériqueet dans leur école. Il est important de voter parce que l’ons’est battu pour avoir une place dans l’école et être consi-déré comme partenaire de l’Education nationale. Il faut voterpour les fédérations de parents d’élèves. Les associationsde parents indépendants sont sans doute très sympathiquesmais elles n’ont pas de portée, car elles ne sont pas repré-sentatives. Ils connaissent moins bien que nous les rouagesde l’Education Nationale et manquent d’analyses précisesdes textes qui peuvent arriver, puisqu’ils ne sont pas infor-més en amont. Au final, ils peuvent être simplement utiliséspar la structure école pour organiser les kermesses. Le rôleet la place des parents ne peut pas se limiter à cela.

Alors les 16 et 17 octobre, votez bien, votez PEEP.

Questions à

Fondée il y a un peu plus de cent ans, la PEEP est une association de parents d’élèvesayant pour objectif de “faire mieux vivre les enfants dans l’école”. Corinne Atlan-Tapierorevient pour nous sur les grands dossiers de la rentrée, à quelques jours des élections de pa-rents d’élèves.

Parents d’élèves, réforme du Lycée, blocages ....

Corinne Atlan Tapiero, Vice-présidente

de la PEEP Paris

< Alors les 16 et 17 octobre,

votez bien, votez PEEP. >

< Les élèves n’ont pas à bloquer les

établissements, c’est une atteinte

aux libertés des autres. Nous exi-

geons que les parents soient sanc-

tionnés en cas de dégradadations >

Retrouvez l’intégralité de cet entretien en vidéo sur le

site de l’UNI - rubrique podcast : www.uni.asso.fr

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En campagne Une carte “collector” pourcélébrer les 20 ans de lachute du mur.

La nouvelle carte d’adhérent del’UNI est illustrée d’une photo trèssymbolique. En effet, en novembre1989, des militants de l’UNI ontréussi à tagger le mur de Berlin, entémoignage de notre engagementpour la liberté.

N’oubliez pas de renouveler votrecotisation.

>http://www.uni.asso.fr/adhesion

L’UNI s’invite à la Juris’Cup

L’UNI a participé à cette granderencontre du droit et de la plai-sance (près de 130 voiliers), qui s’estdéroulée le 18 et 19 septembre àMarseille. Nos deux équipages demilitants-matelots ont terminé4ème et 6ème de leurs catégories.Belle performance !

L’UNI élue vice-présidentede l’EDS.

L’EDS est la première organisa-tion étudiante européenne. Ellerassemble des étudiants conserva-teurs, libéraux et chrétiens démo-crates de 33 nationalitésdifférentes.

Le 23 juillet dernier, à l’occasionde leur université d’été qui se te-nait à Chypre, Jean-Baptiste Da-bezies a été élu vice-président del’EDS. Ancien responsable del’UNI sciences-po, il représenteranotre mouvement auprès des ins-tances européennes.

A l’occasion du campus de l’UMP qui s’est déroulé du 4 au 6 septembre à Seignosse, les militantsde l’UNI, qui avaient pourtant tout fait pour se fondre dans les traditions locales, ont été particu-lièrement remarqués.

Militants, label rouge et blanc.

Le 22 juin dernier, le Président de la Républiquea annoncé sa volonté de lancer un grand empruntnational afin de financer des investissements degrande ampleur et de relancer l’économie fran-çaise autour de trois défis majeurs : l’économie dela connaissance, la compétitivité des entrepriseset les équipements innovants.

Face à la crise et à une dette qui augmente régu-lièrement (72.9% du PIB en 2009), le grand em-prunt risquerait, s’il n’est pas utilisé à bon escient,de creuser la dette de l’Etat que notre généra-tion devrait assumer. C’est pourquoi l’UNI asouhaité lancer une grande consultation auprèsdes étudiants afin qu’ils puissent réellementprendre part au débat de manière constructive.

Le lancement de cette consultation a reçu untrès bon accueil des étudiants. Un effort de pé-dagogie reste cependant nécessaire, de nombreux étudiants n’ayant jamais entendu parlerdu grand emprunt.

Les résultats de la consultation seront disponibles finoctobre sur notre site www.uni.asso.fr. Au vu de ces ré-sultats, l’UNI remettra ses propositions aux parlemen-taires et aux membres de la commission Juppé/Rocard.

Vous pouvez remplir cette consultation sur www.uni.asso.fr/emprunt

En brefs >

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L’ Action Universitaire - page 7

Janvier 2002, les présidentielles sont danstoutes les têtes mais aucun des principauxcandidats ne s’est encore déclaré. Cela n’apas empêché la gauche de lancer les hosti-lités. Le mouvementdes jeunes socialistes(MJS) mitraille, de-puis plusieurs se-maines déjà, lePrésident Chirac àcoup de sites saty-riques et de commu-niqués assassins. Lescoups pleuvent etl’image du Présidenten pâtit.

A droite, les gens rai-sonnables pensentqu’il est trop tôtpour répondre. Ducôté de l’UNI, ce n’est pourtant pasl’envie qui manque. La volonté d’en dé-coudre monte. Jospin parade à Matignonet dans les médias alors même que sonbilan est catastrophique. L’insécurité a ex-plosé, les délocalisations se sont multipliéeset l’université est au bord du naufrage. Cene sont pas les sujets qui manquent, maislequel retenir ? Quel angle choisir ? Quellecampagne lancer ?

Le choix est difficile. Une fois n’est pascoutume, la solution nous a été livrée surun plateau. Il faut rendre à César ce qui ap-partient à César et aux journalistes d’Eu-

rope 1 ce qui leur revient. En effet, c’estune journaliste d’Europe 1 qui, bien invo-lontairement, a mis fin à nos hésitations eta lancé officiellement notre campagne

contre Lionel Jospin.

Alors que le MJS sort unecampagne intitulée « Su-permenteur », cette jour-naliste interviewe unresponsable de l’UNI et luidemande comment nouscomptons réagir. Pris decourt, ce dernier lance troisou quatre slogans sur les-quels l’équipe nationaleétait en train de travailler.

Le lendemain, il ne resteplus qu’un slogan dans lestitres du journal d’Europe 1.

L’annonce est faite : l’UNI lance une cam-pagne d’affiches avec comme slogan « le fa-buleux déclin de Lionel Jospin », clin d’œilau film de Jean-Pierre Jeunet qui avaitréuni plus de 9 millions de spectateursquelques mois plus tôt.

Quelques jours plus tard, les premières af-fiches sont imprimées. Ce sera un énormesuccès, plus de 400 000 affiches furent col-lées ainsi qu’un million d’autocollants. Lefabuleux déclin de Lionel Jospin était unslogan prophétique puisque, dès le soir dupremier tour des élections, Lionel Jospin an-nonçait son retrait de la vie politique.

“Le fabuleux déclin de Lionel Jospin”Des propositions

pour aider les classes

moyennes. (16/09/09)

L’UNI a présenté six propositions enfaveur des étudiants issus des classesmoyennes rompant avec le sytème dutout social.

L'UNI-Lycée propose à

Luc Chatel de rendre

inéligibles les lycéens

bloqueurs (17/07/09)

Lors de sa rencontre avec le ministre del’Education nationale, Luc Chatel,l'UNI-Lycée a formulé trois proposi-tions « pour contrer les élèves qui blo-quent leur établissement ». « Il fautpunir ces élèves de trois jours d'exclu-sion immédiate », leur « faire signer uneconvention dans laquelle ils s'engagentà ne pas recommencer ou inciter les au-tres à bloquer le lycée » et enfin, « ren-dre ces élèves inéligibles au sein desinstances de la démocratie lycéenne ».

Logement étudiant :

l'Uni appelle à « sortir

de la logique 100 %

Crous » (26/08/09)

« Pour améliorer réellement la situationdes étudiants, les politiques publiquesdoivent désormais sortir de leur logique100 % Crous », a estimé l'UNI. Celles-ci « ont montré leur incapacité à propo-ser des solutions à la hauteur desbesoins, malgré des moyens en hausseces dernières années ». C'est pourquoil'UNI a demandé à Valérie Pécresse de« poursuivre la diversification de l'offre» en privilégiant les « solutions inno-vantes ».

Dans la presse Dans l’histoire de l’UNI

Cette rubrique permet un retour sur une campagne ou un événement qui a marquél’histoire de l’UNI.

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Lecture

Les insoumis

Séduisants, insupportables et imprévisibles, ilsfurent de grands vivants. A travers cinq portraits,Eric Neuhoff leur redonne vie et quelle vie !

L’acteur Maurice Ronnet, peut-être parce qu’ilavait pris l’habitude de mourir avant la fin detous ses films, avait inventé une façon bien à luide profiter de la vie. Le scénariste Paul Gué-gauff aimait pimenter le quotidien, il inventadonc les dîners de cons et mourut un soir de Réveillon. Pascal Jardin, au-teur et dialoguiste de talent, toute sa vie « aima une seule femme à travers unemultitude d’autres ». Le producteur Jean Pierre Rassam, lui, fit de la démesureune règle. Quant à Dominique de Roux, ses rêves l’ont porté aux quatre coinsdu monde avant de l’emporter d’une crise cardiaque.

Ces cinq personnages étaient classés à droite, mais ce sont avant tout des in-soumis. Ils refusaient la médiocrité, la banalité, la mollesse des bons sentimentset l’esclavage du quotidien. Leur art de vivre était « tellement français » selon l’ex-pression consacrée par les touristes américains de passage à Paris. Ils ont en-flammé leur époque, ils auraient détesté la nôtre. « Ils ne sont plus là.Heureusement pour eux, en un sens. Ils n’auraient pas supporté cette époque pous-sive, pompeuse, se gargarisant de principes, percluse de charité comme on l’est de rhu-matismes, ce monde où tous les gens sont formidables de bonté, confondantd’altruisme et prodigues de compassion. Désolé, eux préféraient la provocation et lagénérosité ». Comment aujourd’hui ne pas les regretter ?

Eric Neuhoff, les Insoumis, éditions Fayard, 2009, 16 euros.

Bourre les urnes, le jeu (presque officiel) du partisocialiste.

Bourre les urnes est un nouveau jeu sur Internet. Leprincipe est simple, vous devez tout d’abord choisir uneparticipante Martine ou Ségolène, puis bourrer lesurnes au maximum sans se faire repérer par la rivalesous peine d’être éliminé…

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