Arpenter la petite prairie aux bouleaux
Auschwitz II Birkenau,
75 ans après
Fin mai 1944 / 26 mars 2019
Arpenter fin mars 2019 la petite prairie aux bouleaux et, malgré le vent glacial, s’enfoncer toujours
plus loin, dans l’immensité du camp où furent assassinées plus d’1,1 million de personnes, dont
960.000 Juifs. Se taire, méditer et surmonter ainsi sa sidération. Ne pas chercher à comprendre
puisqu’il n’y a rien à comprendre. Simplement prendre conscience de l’ampleur du crime tout en
pensant à la phrase de l’historienne Annette Wieviorka, étudiée en classe : « Ici à Auschwitz –
Birkenau, il n’y a rien à voir si on ne sait pas ce qu’il y a à voir »*.
Or les 33 élèves de Première ES du Lycée Ribeaupierre de Ribeauvillé ont, durant l’année,
minutieusement étudié le site et préparé ainsi leur voyage. Sur place, leur objectif est notamment de
retrouver les lieux précis ou à défaut vraisemblables où ont été pris quelques-uns des 200 clichés tirés
de l’Album d’Auschwitz. Ces photographies ont 75 ans. Elles ont surtout une valeur historique et
pédagogique inestimable. Prises par des S.S., ce sont les seules qui existent montrant l’arrivée à
Birkenau, à la fin du mois de mai 1944, de convois de Juifs en provenance de Hongrie, la séparation
des familles, la sélection, les derniers moments avant l’assassinat. L’enjeu est ainsi de mesurer toute la
singularité de ce site mémoriel majeur, désormais parcouru par des touristes venus du monde entier.
Ce recueil est le fruit de leur travail collectif.
Nous tenons à exprimer notre gratitude pour la Fondation pour la Mémoire de la Shoah ainsi que la
Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives du Ministère de la Défense pour leur précieux
soutien. Toute notre reconnaissance également à Emmanuel KEMPF, Proviseur du Lycée Ribeaupierre
sans qui le projet n’aurait pas été possible, à Catherine LALLEMENT, Christophe MARCHAND et
Sylvain GLAND Inspecteurs Pédagogiques Régionaux d’Histoire-Géographie de l’Académie de
Strasbourg pour leur appui indéfectible et pour l’intérêt qu’ils ont porté à ce travail, à Agnès MEYER
gestionnaire du Lycée Ribeaupierre pour son aide logistique indispensable, à Henryk KOWALIK de
l’Agence BTE Travel de Cracovie, organisateur exceptionnel de notre voyage en Pologne ainsi qu’à
Katrin MISZKE qui nous a accompagnés lors de notre séjour sur place.
Pour l’équipe organisatrice, Nicolas MONOD
* Annette Wieviorka, Auschwitz, 60 ans après, Robert Laffont, 2005
Le vendredi 26 mai 1944 et les jours suivants sont arrivés à Birkenau plusieurs convois en provenance de Hongrie. Pour des raisons encore mal connues, deux SS étaient présents avec leurs appareils
photographiques. Ils ont pris près de 200 clichés.
Ces photographies, découvertes par hasard en 1945 et publiées dans l’Album d’Auschwitz, récemment réédité, ont une valeur historique inestimable.
En redonnant un visage aux victimes, elles constituent le seul linceul de tous ceux qui ont disparu dans la nuit et le brouillard sans rien laisser derrière eux, pas même un nom, ni un prénom.
Auschwitz II
Birkenau en
mai 1944
La « Rampe » est le quai de sélection
aménagé au printemps 1944.
A l’ouverture des wagons, les
déportés descendent
hébétés sur le quai. Les familles
sont séparées.
Ceux qui sont considérés comme inaptes au travail sont dirigés vers les installations homicides (les
Crématoires II et III, IV et V). Les
autres vers le Sauna pour leur immatriculation
dans le camp.
Nord
Photo référence n°3, prise tout au début de la Rampe (le photographe se tient au-dessus d’un wagon). A l’arrière-plan, les K II et K III sont
nettement visibles. A gauche, les SS se positionnent devant chaque wagon et s’apprêtent à ouvrir les portes.
« Comment ressentir le fait que nous allons fouler un lieu qui ne ressemble à aucun autre ? »
« Le temps a transformé ce lieu en site de tourisme mémoriel »
Photo référence n°7, prise à partir du marchepied d’un wagon, au milieu
de la Rampe, non loin de la baraque des médecins SS. A l’arrière-plan, à
gauche, le K II. Les familles sont rapidement séparées.
Photo référence n°7, prise à partir du marchepied d’un wagon, au milieu
de la Rampe, non loin de la baraque des médecins SS. A l’arrière-plan, à
gauche, le K II. Les familles sont rapidement séparées.
Photo référence n°8. Peu à peu des colonnes se
forment sous les ordres des SS. Des personnes
continuent de descendre des wagons. Cette
photographie concerne un autre convoi.
« Près de trois-quarts de siècle sépare les deux photos.
Aujourd’hui, des visiteurs du monde entier viennent à
Birkenau. »
Photo référence n°41. Cette photographie concerne un autre convoi. La sélection commence. On remarque la présence d’un homme sans
pantalon debout entre les colonnes. Il lui manque une chaussure.
Les détenus en tenue rayée font partie de la brigade du Canada et sont chargés de récupérer les effets des déportés et de nettoyer les wagons.
Photo référence n°39. A partir du toit d’un wagon, l’un des
photographes SS prend en plongée le lieu de la sélection. Trois
des quatre colonnes sont visibles sur cette photographie. On
remarque que les SS, armés de cannes, sont relativement peu
nombreux. .
« Difficile de réaliser que les visiteurs marchent sur le même quai où tant de familles ont été à jamais séparées. »
Photo référence n°44. Femmes et enfants attendant la sélection. Ils
seront déclarés inaptes au travail. Cette photographie a été prise au
centre de la Rampe, en regardant vers l’Ouest.
« Le train a disparu. Les victimes aussi. Il ne reste que ces visages de l’Album d’Auschwitz. »
Photo référence n°45. Vieille femme adossée au fourgon.
Si elle ne peut pas marcher, on la fera monter dans un camion en
direction des Krematoria.
« Un wagon a été placé au centre de la Rampe pour rappeler que
les victimes qui sont venues jusque là avaient été
transportées comme du bétail. »
« Pour chaque personne, la sélection ne durait que quelques secondes.
Les visiteurs qui aujourd’hui s’attardent en ces lieux sont-ils en mesure de le réaliser ? »
Photo référence n°46, prise à l’endroit des sélections, au milieu de la Rampe, en face de la baraque des médecins SS.
Deux jeunes femmes viennent de passer les sélections.
La borne au pied de l’une d’entre elle existe toujours.
« Les femmes et les enfants traversaient les voies et étaient dirigés vers les
installations homicides.Aujourd’hui, les visiteurs s’attardent et écoutent les
guides. »
Photo référence n°55, prise juste en face de l’entrée du
camp des femmes (B I a-b) et de la baraque des médecins.
Sous la conduite des SS, des femmes et des enfants jugés
« inaptes » au travail se dirigent vers les K II et K III.
Photo référence n°57, prise en face de la baraque des médecins. La
sélection est en cours. Un SS, d’un geste de sa canne, fait signe à la vieille
femme en noir qui tient à la main un enfant, de se joindre au groupe
destiné aux KII et KIII.
« Aujourd’hui, ce lieu est parcouru par des groupes de plus en plus nombreux de visiteurs, tous munis de leur smartphone. »
Photo référence n°59. La sélection se poursuit et concerne la colonne des
hommes du quai « a » avant que ne commence celle du quai « b » (plus à
l’ouest). Sur ce cliché, l’homme âgé s’apprête à rejoindre ceux qui se
dirigent vers les KII et KIII.
« Arpenter un lieu qui fut celui de la sélection et de la
séparation des familles est une expérience singulière. »
« Marcher le long du quai. Refaire presque le même
parcours. »
Photo référence n°147. Femmes et enfants se dirigeant vers les KII et
KIII. A l’arrière plan de la photographie, on remarque, par-dessus les
fourgons, la masse imposante et la haute cheminée du KIII.
Photo référence n°148. Femmes et enfants se dirigeant vers les KII et
KIII. Le photographe a opéré en longeant la colonne en remontant vers
les crématoires et en demandant aux personnes de se retourner.
On remarque la présence d’une bouteille vide dans la poche du jeune
garçon. Les arrivants étaient souvent assoiffés, ce qui servait la stratégie
des SS qui promettaient aux malheureux qu’ils pourraient étancher leur
soif s’ils restaient calmes.
Photo référence n°151 : ce groupe de femmes et d’enfants vient de tourner
au bout de la principale « rue » du camp et est sur le point de franchir
l’entrée du Krematorium II.
« A l’extrémité ouest de la Rampe, ils arrivaient au seuil de
l’innommable. »
« Aujourd’hui, il existe un mémorial entre les ruines des deux
principaux Crématoires. »
Photo référence n°153, prise entre les K II et K III. Ce groupe
de femmes et d’enfants s’apprête à entrer dans les installations
homicides. A l’arrière plan, le Krematorium III. A gauche est
nettement visible la base de la cheminée et à droite la partie du
bâtiment abritant la salle des fours.
« Certaines personnes préfèrent marcher seules en silence. »
« Le quai est désormais vide.
Or, c’est cette absence qui suggère l’ampleur du
crime. »
Photo référence n°116, prise à l’issue de la sélection,
sur la Rampe. Il n’y a plus personne sur la Rampe. Il
ne reste plus qu’un amoncellement de bagages que la
Brigade du Canada s’apprête à évacuer à l’aide de
camions.
A droite, le mirador, près de la Lagerstrasse A, est
visible.
La « Lagerstrasse A » est cette longue rue
perpendiculaire qui rejoint le nord du camp. Elle est empruntée par
tous ceux qui sont considérés comme
« inaptes » au travail, dirigés vers le
« Birkenwald », le petit bois de bouleaux où se
situent les crématoires IV et V.
Les personnes considérées comme « aptes » au travail
empruntent également cette voie pour se diriger
vers le Sauna, où elles seront enregistrées.
Des camions chargés des effets confisqués aux
victimes l’utilisent aussi pour se rendre aux dépôts
du Canada.
Nord
Photo référence n°68 : ce groupe d’hommes quitte la Rampe et
emprunte la Lagerstrasse A pour rejoindre le Sauna central, lieu
d’enregistrement et d’épouillage des détenus considérés comme aptes
au travail. On remarque à l’arrière plan les wagons et le portail d’entrée
de la Lagerstrasse A.
« Nous franchissons un portail et nous nous enfonçons toujours plus loin dans le camp. »
Photo référence n°88 : Il en est de même pour ce groupe de femmes
déclarées aptes au travail et qui vient de franchir la porte de la
Lagerstrasse A, direction le Sauna Central. A l’arrière plan, les latrines
du camp des hommes. On aperçoit des détenus qui regardent la scène.
Il leur est strictement interdit de communiquer aux Juifs du convoi. A
leur côté, l’ouvrage bétonné circulaire est toujours visible mais à
l’arrière la cabane en bois a disparu.
« Quelques-unes d’entre ces femmes
sont-elles parvenues à survivre ? »
« Marcher toujours plus loin sur un chemin interminable
et prendre la mesure de l’immensité du site. »
Photo référence n° 149, sur la Lagerstrasse A, un groupe de femmes se
dirigeant vers le Sauna Central, sont contraintes de se ranger près du fossé
et de la petite voie ferrée pour laisser deux camions se croiser. Ces derniers
font le va et vient entre la Rampe et le Canada, lieu de tri des effets et des
bagages.
Photo référence n°154, Au début de la Lagerstrasse A, une vieille femme
et ses petits-enfants en route pour la Birkenwald. L’unique photo de
l’Album d’Auschwitz où l’on ne voit aucun visage. Une photographie
bouleversante.
A l’arrière-plan, une petite voie ferrée pour pousser des wagonnets
(réseau intérieur du camp). Elle n’existe plus.
« Conserver le silence et réfléchir à chaque pas. »
Photo référence n° 163, groupe de femmes et
d’enfants se dirigeant vers le Birkenwald.
Photographie prise presque au même endroit que la
précédente, au début de la Lagerstrasse A. A l’arrière
plan, les latrines sud du camp B II c.
Le petit enfant juif aux pieds nus.
« Juste prendre le temps de méditer. »
Photo référence n° 164 : groupe de femmes et d’enfants se dirigeant
vers le Birkenwald. Photographie prise au début de la Lagerstrasse A
(train encore visible à l’arrière-plan), presque au même endroit que la
photographie n° 88 et que la photographie suivante. Le poteau blanc sur
la droite existe toujours.
« Mais ne pas chercher à comprendre… »
Photo référence n°165, un groupe de femmes et d’enfants marchant au début
de la Lagerstrasse A en direction du Birkenwald. Photographie prise
quasiment au même endroit que la précédente. A l’arrière-plan, le train est
encore visible.
« … Puisqu’il n’y a rien à comprendre. »
Photo référence n°167, un groupe de femmes et d’enfants marchant au
début de la Lagerstrasse A en direction du Birkenwald. L’angoisse est
perceptible sur les visages.
Photographie prise quasiment au même endroit que la précédente. A
l’arrière-plan, à gauche, le train est encore visible.
« Simplement prendre la mesure du vide et de l’absence. »
Photo référence n°168, un groupe
de femmes marchant vers le
Birkenwald. La vieille femme est
soutenue par ses filles. Elle semble
épuisée.
Photographie prise sans doute
légèrement plus loin sur la
Lagerstrasse A. A l’arrière-plan, on
remarque la présence d’un puissant
lampadaire.
« Un gigantesque cimetière mais sans aucune tombe »
Photo référence n°172, un groupe de femmes et d’enfants contraints de se retourner pour « poser ». Photographie prise à peu près au même
endroit que la précédente (présence du lampadaire).
« Marcher en retenant les leçons du passé mais en ayant les yeux tournés vers l’avenir. »
« Comprendre que notre présence en ces lieux n’est pas vaine. »
Le « Birkenwald », petit bois de
bouleaux, de pins et de chênes, situé au
Nord-Ouest du camp, apparaît comme
faussement paisible.
Les groupes de personnes
considérées comme « inaptes » au travail y patientent, obtenant un court répit avant d’être acheminées
vers les installations homicides.
Sur les clichés, toutes ces personnes
semblent encore dans l’ignorance du sort qui
les attend malgré l’absence, au mois de mai 1944, de haies de
camouflage.
Photo référence n°152, des femmes et des enfants près de l’entrée Est du
Birkenwald, à proximité immédiate des K IV et K V.
« Ici, ce qui frappe, c’est le silence. Depuis longtemps, les plaintes et les gémissements des enfants se sont tus. »
Photo référence n°174, groupe de personnes âgées, de femmes et d’enfants
patientant dans le Birkenwald, à proximité immédiate des K IV et K V. La
photographie est prise à côté du petit étang vers lequel un vieil homme se
dirige, sans doute pour étancher sa soif. A l’arrière plan, derrière la
sentinelle SS, les baraques du Canada. A noter que le garçonnet au chapeau
et au bermuda déchiré apparaît aussi sur la photographie n°181,
probablement en compagnie de sa mère.
Photo référence n°181, groupe de personnes âgées, de femmes
et d’enfants patientant dans le Birkenwald, à proximité
immédiate des K IV et K V. A l’arrière-plan, les baraques du
Canada. A noter que le garçonnet au chapeau et au bermuda
déchiré apparaît aussi sur la photographie n°174, probablement
en compagnie de sa mère.
« C’est là où il n’y a rien à voir qu’il y a des choses à méditer. »
Photo référence n°184, groupe de personnes âgées, de femmes et d’enfants
patientant dans le Birkenwald, à proximité immédiate des K IV et K V
Photo référence n°179, groupe de personnes âgées, de femmes et
d’enfants patientant dans le Birkenwald, à proximité immédiate des K
IV et K V. A l’arrière-plan, les baraques du Canada.
« Aujourd’hui, peu de visiteurs ne viennent jusqu’au Birkenwald même si la nature y a repris ses droits. »
Photo référence n°189, représentant une vieille femme en train de faire une crise de nerfs, retenue par trois hommes. A l’arrière plan, trois SS
s’approchent depuis la cour du K IV dont on aperçoit à l’extrême droite, dans la partie basse, la chambre à gaz. La photographie est prise à moins
de dix mètres du K V.
« Peut-être parce que la quiétude actuelle du petit bois de bouleaux et de pins rend mal à l’aise. »
Trois des quatre photographies clandestines prises par un membre du Sonderkommando en août 1944 à partir de l’intérieur même d’une
des chambres à gaz du KV puis à l’extérieur. Ces photos montrent à voir ce qui n’aurait jamais dû être dévoilé. La prise de risque du
photographe est maximale. Ces clichés ne font pas partie de l’Album d’Auschwitz.
« A l’arrière du Crématoire V, nous ne
pouvons nous empêcher de penser au destin
tragique des membres du Sonderkommando. »
Le « Canada » n’était autre que le vaste entrepôt de tri des biens extorqués aux
victimes.
C’est là aussi où des personnes sélectionnées pour le travail pouvaient être
équipées de leurs habits de détenus.
Photo référence n°101, Ces femmes détenues viennent d’être équipées. Ce cliché a été pris à l’Effektenlagerstrasse Nord, au niveau de la
troisième rangée transversale du Canada.
« Ici aussi, nous sommes tout seuls. Loin des groupes de visiteurs. »
« Nous avons en tête les visages hagards de ces femmes détenues. »
Photo référence n°102, probablement le même groupe. Ces femmes détenues viennent d’être équipées. Ce cliché a été pris à
l’Effektenlagerstrasse Nord, au niveau de la troisième rangée transversale du Canada. L’une des femmes semble être enceinte.
« Comment imaginer qu’ici, le travail des déportés ne s’arrêtait jamais ? »
Photo référence n°121, Détenus de la Brigade du Canada déchargeant un
camion. Cliché pris au fond de l’une des Effektenlagerstrasse, proche du
BII f (secteur hôpital), dont on aperçoit une baraque en arrière plan.
Photo référence n°124 Femmes travaillant à la brigade du
Canada en train de trier les biens extorqués aux victimes.
Photographie prise de l’Effektenlagerstrasse nord en direction
du Birkenwald, probablement vers la septième ou huitième
baraque.
Équipées de leur tenue de
déportés, hébétées,
privées de leur identité et de
leur apparence, les personnes sélectionnées pour le travail
étaient acheminées
vers le camp de Quarantaine ou
vers leurs blocks
d’affectation et subissaient les
premiers appels.
« Les visiteurs d’un jour pensent-ils à la
sidération et aux angoisses de ces
déportées ? »
Photo référence n°103 : Entrée dans le camp
des femmes (BI) d’un groupe de prisonnières
considérées comme « aptes » au travail, sous
l’œil vigilant d’un SS. Elles portent la robe en
grosse toile des femmes esclaves. L’entrée du
camp se situe au milieu de la rampe.
Ces femmes viennent d’être rasées, tatouées,
privées des êtres chers et dépouillées de leurs
biens. Beaucoup sont encore dans la sidération
et l’incrédulité.
« Nous avons croisé par hasard Ginette Kolinka qui arriva à Auschwitz à l’âge de 19 ans. Quel
courage de revenir aujourd’hui en ces lieux pour porter aux nouvelles générations un message de
paix et d’espoir. »
Photo référence n°103 : Entrée dans le camp des femmes (BI) d’un groupe de prisonnières considérées comme « aptes » au travail, sous l’œil
vigilant d’un SS. Elles portent la robe en grosse toile des femmes esclaves. L’entrée du camp se situe au milieu de la rampe.
Ces femmes viennent d’être rasées, tatouées, privées des êtres chers et dépouillées de leurs biens. Beaucoup sont encore dans la sidération et
l’incrédulité.
Photo référence n°113 : femmes revenant de la désinfection et venant
d’entrée dans le camp de transit BIIc.
La forêt de poteaux et de clôtures formait l’angle nord-ouest du camp
BIIc et l’angle nord-est du camp adjacent BIId, « le camp des
hommes ». Entre les deux de trouve la Lagerstrasse A.
« La foule des déportés a disparu. L’herbe a remplacé la boue. »
Photo référence n°104 : Premier appel d’un groupe de femmes devant
les cuisines du camp des Hongroises (secteur B II c). Sur ce cliché, la
4è personne à partir de la gauche qui se tient debout au premier rang
sur la colonne de droite est Lili Jacob qui en 1945 découvrira l’Album
d’Auschwitz (à la libération du camp de Dora-Mittelbau).
« Les détenues rasées et tatouées gagnaient leurs blocks
d’affectation ».
«Aujourd’hui, il est très rare qu’un touriste ne s’aventure jusqu’ici. »
Photo référence n°107 : Un groupe de femmes détenues en route vers leur block d’affectation dans le camp de transit dit des Hongroises
(secteur B II c). A l’arrière-plan, les cuisines du camp des Hongroises, devant lesquelles des détenus s’affairent pour des travaux de
terrassement.
Photo référence n°110 : Un groupe de femmes détenus en route vers leur block d’affectation dans le camp de transit dit des Hongroises
(secteur B II c). A l’arrière-plan, les cuisines du camp des Hongroises, devant lesquelles des détenus s’affairent pour des travaux de
terrassement.
La femme qui marche à gauche de la photographie est une kapo, détenue bien nourrie chargée de surveiller le groupe.
« L’attitude de certains visiteurs qui veulent à tout prix marquer leur présence nous paraît indécente. »
«De partout, les groupes de touristes viennent ici»
Photographies et textes: les élèves du Lycée Ribeaupierre et leurs professeurs qui ont participé au voyage.
BACHSCHMIDT Arthur, BARBOSA Hélène, BARTOLOME Inès, BAUER Nicolas, BENTO Victoria, BOUCHINDOMME Lili, CLAUDEPIERRE Noémie, COLLEUX Clémence, DE MAGISTRIS Léna, DIEUDONNE Ariane, GHIRINGHELLI
Lucien, GIERCZYNSKI Salomé, GUIDAT Marc, HAGENMULLER, Samy, HASSE Inès, HIRSCH Marianne, KUHN Sarah, LABE Maxime, MASSON Nathanaël, MERINO Monse, MEYER Odile, MICLO Guillaume, MONZEIN Léo, PARMENTIER
Vanessa, POYAULT Alexis, RABOLIN Edilène, SCHILLE, Vincent, SIMONOT Maelle, STAMILE Louisa, TEKIN Asya, VOIRIN, Juliette, VONAU Tamara, WENDLING Justine
Équipe encadrante: Catherine DUPLOUY, Nicolas MONOD, David VAGNERON
Lycée Ribeaupierre, Ribeauvillé, avril 2019
(Photographies Noir et Blanc libres de droit).
«Un rayon de soleil transperce les nuages. Pourtant, en ces lieux,
il n’y a aucune place pour la beauté !»