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B@romètre France Info - Semiocast
des municipales sur les réseaux sociaux
avec l’Observatoire du webjournalisme
B@romètre 05, 20 février 2014
À RETENIR
Pour cette cinquième semaine du b@romètre France Info-Semiocast, le podium des plus
grandes villes se renouvelle un peu. Si Paris reste en tête (plus de 57.000 tweets), et Marseille
reste à la seconde place (presque 14.000 tweets dans la semaine), Nice se hisse pour la
première fois sur le podium (10 000 tweets environ), Lyon et Nantes fermant la marche, avec
plus de 5000 tweets chacune.
En revanche, pour les villes de moins de 150.000 habitants, le palmarès est totalement inédit :
Angers arrive pour la première fois en tête (4800 tweets) grâce à un débat entre candidats et
un sondage électoral ajoutant du suspense à la campagne. Derrière, on trouve Amiens qui est
pour la première fois sur le podium, suivie de Corbeil-Essonnes, en région parisienne, avec
une actualité politico-judiciaire intense. Mulhouse reste à la quatrième place, au coude-à-
coude avec Levallois-Perret, qui décidemment ne quitte jamais le top 5, grâce à l’art
consommé de son maire, P. Balkany, d’attirer les polémiques, ici sur la dette de la ville .
Notons aussi que Metz arrive en 9e position suite à une polémique déclenchée par les propos
pro-Dieudonné d’une candidate sur Twitter, ce qui a conduit la tête de liste UMP à suspendre
son propre compte et à interdire à tous ses colistiers de tweeter. Cas inédit à ce jour dans les
campagnes municipales suivies !
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LES POINTS SAILLANTS
Dans la capitale la tweet-campagne reste à un haut niveau, même si le nombre de tweets
se tasse. NKM devance moins nettement cette fois sa rivale socialiste : 46% du trafic
évoquant des candidats contre 31%. Tous les autres candidats restant encalminés dans des
flux à 3% ou moins. La candidate UMP a fait plus parler d’elle sur les réseaux notamment
pour ses propos tenus à la télévision dénonçant la journaliste du Monde qu’elle accuse
ouvertement d’être partisane et de faire la campagne de son adversaire. Plus de 250 mises en
circulation pour les liens URL vers ses propos, leurs analyses, la réponse ulcérée de la
rédaction du journal mis en cause. Nathalie Kosciusko-Morizet est à l’offensive face à des
sondages qui ne sont pas conformes à ses aspirations : elle met en avant l’idée d’un plan
Marshall pour le logement, elle avance des propositions pour utiliser le Métro afin
d’améliorer la couverture internet haut débit, mais se prend en retour les moqueries de ceux
qui pointent que le maire de Paris n’a pas autorité sur la RATP. Elle est aussi une des
premières candidates de notre B@romètre à organiser un tweet-live avec les électeurs :
Sinon, dans chaque camp, on va trouver un nombre significatif de messages consacrés aux
opérations porte-à-porte et aux visites de terrain, à la rencontre directe des électeurs.
Dans la préfecture des Bouches-du-Rhône, la campagne bat son plein, sur le terrain comme
sur les réseaux sociaux. Un des sujets qui se détache du lot, concerne la visite de soutien du
maire de Paris à son ami socialiste de Marseille, avec l’accusation générale portée (non sans
avoir une cible locale en tête) sur ceux qui « font la campagne de trop », lui qui a décidé
librement de ne pas briguer un troisième mandat. De plus, P. Mennucci lance un sujet qui lui
garantit une polémique : le refus du maire sortant Jean-Claude Gaudin, de participer à un
débat organisé par un média. Le candidat socialiste se pose ainsi facilement en démocrate
ouvert au débat. Moyennant quoi, sans surprise, il est en tête des candidats sur Twitter, et le
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dernier venu, Pape Diouf, sans rivaliser, se maintient néanmoins à une troisième place
méritoire.
Grâce à Christian Estrosi et à son habileté sur les réseaux sociaux, Nice arrive sur le podium.
Avec plus de 7000 tweets, Christian Estrosi, le maire sortant UMP, écrase la concurrence et
occupe l’essentiel de la conversation municipale sur Twitter (73%). Que ce soit par ses
propres tweets, dont certains ont connu un certain succès, que ce soit par des messages de
soutiens ou par des critiques de ses adversaires, il a réussi à être le centre de la conversation.
(On peut se reporter au focus sur Nice sur les sites de France Info et de Nice Matin).
À Lyon, le challenger UMP a réussi à bien occuper l’espace des réseaux sociaux, en étant à
l’origine d’un débat entre tous les principaux candidats sur l’extension possible du métro, et
des transports publics en général. Si au nombre de tweets évoquant leur nom, le maire sortant
PS et son rival UMP sont à égalité, c’est bien Michel Havard qui peut se targuer d’avoir lancé
la dynamique d’une surenchère des candidats autour de leurs propositions pour prolonger une
ligne de métro, pour mieux relier tel ou tel point de la capitale des Gaules à un autre. Le Point
en venant à parler de « guerre du métro ».
Nantes enfin, a connu une certaine activité sur les réseaux sociaux, en raison notamment,
c’est le sujet le plus commenté, d’une manifestation de 200 militants d’extrême-gauche contre
un meeting du FN dans la ville. Mais la manifestation n’a pas dégénéré en mini-émeute
urbaine comme à Rennes, la semaine précédente.
Pour les villes de moins de 150000 habitants.
Dans la ville d’Angers, les deux candidats principaux PS – UMPS se partagent assez
égalitairement le trafic des tweets, les autres ayant peu d’espace. Si beaucoup de messages ont
été enregistrés c’est en raison de deux faits de campagne suscités : la publication d’un
sondage d’intention de vote de la Sofres, qui conclue à un score très serré entre les deux
rivaux et ne vient donc pas confirmer les pronostics d’une bascule assez facile de la ville à
droite. Par ailleurs, le 19 février un débat a été organisé par les médias locaux, ce qui a généré
un certain trafic supplémentaire.
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Amiens progresse de la 9è à la 2è place. La candidate UDI-UMP, Brigite Fouré devance
nettement le socialiste Thierry Bonté : 58% contre 32%. Comme dans beaucoup d’autres
villes de France, la question des transports publics est omniprésente et cristallise les
oppositions. Ici la polémique sur le tramway génère 9% du trafic.
Dans la ville de Corbeil Essonne, le parfum de scandale qui entoure la levée de l’immunité
parlementaire de l’ancien maire, Serge Dassault, et sa mise en garde à vue pour achat présumé
de voix lors de la dernière municipale, alimente toutes les conversations. Et les noms des
actuels candidats sont quasiment inexistants, tant le mot Dassault efface tout le reste.
Arnaud Mercier