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POUR LIRE CARLOS CASTANEDA Guillermo Marin Traduction française : Archangette SOLITO DE SOLIS 2006

“Lire Carlos Castaneda” est une synthèse critique de l'oeuvre de cet anthropologue singulier située sur l’étroite relation existant entre les enseignements de Don Juan et l'ancienne culture toltèque. Ce texte présente les éléments fondamentaux pour comprendre Carlos Castaneda et la

« Toltèquité », en les assemblant en un ensemble cohérent, afin de rendre cette connaissance fonctionnelle et accessible à notre conscience quotidienne.

L'oeuvre de Guillermo Marin a comme référence implicite de mettre, d'une part en relation étroite

les enseignements de Don Juan avec son essence profonde et vraie et d’ autre part de clarifier beaucoup de ces termes et ces concepts fondamentaux nécessaires pour comprendre les oeuvres de Carlos Castaneda.

Guillermo Marin dévoile une nouvelle perspective sur une des cultures plus anciennes et puissantes

du monde, la culture Toltèque. La compréhension de l'oeuvre de Carlos Castaneda s'avère difficile pour deux motifs fondamentaux

: -le premier est que Castaneda n'a jamais défini explicitement la relation qui existe entre la connaissance obtenue des enseignements de Don Juan et l'ancienne culture toltèque délaissant continuité et profondeur à son oeuvre -deuxièmement beaucoup des termes utilisés dans les transcriptions n'ont pas été traduits adéquatement, avec la conséquence évidente d’augmenter la confusion du lecteur Cette oeuvre donne une nouvelle vie à des idées que l'homme avait rejetées et dont il a besoin aujourd'hui ; des idées sur ce qu'ils devinent mais qu’ils ne connaissent pas, sur la mort personnelle sur l'impecabilité, sur les secrets « du mouvement du point d’assemblage " et, de manière très particulière, sur la « connaissance silencieuse ", qui représente une nouvelle manière de s'approcher à la connaissance, au moins pour l'homme moderne. La théorie sur « l’inconscient collectif», dont nous parle le psychanalyste Carl Gustav Jung, et « la

perception corporelle » utilisée dans la GestaltThérapie par le Dr. Fritz Perls, représentent certaines des théories formulées en Occident qui d'une certaine manière ressemblent au concept « de connaissance silencieuse » exprimée par les anciens toltèques.

La seule différence qui sépare l’antique concept toltèque de de ce qui est moderne est que les toltèques vivaient simplement avec cette connaissance, en la pratiquant et en l'enseignant, tandis que, pour nous c'est aujourd'hui seulement une théorie de plus.

Aujourd'hui plus que jamais l'homme ne demande qu’à découvrir ses possibilités oubliées, posibilites qui lui permettent de percevoir et d'agir dans le monde que nous connaissons d'une manière différente en trouvant l'Harmonie, la Conscience Totale, la Troisième Attention ou « le Don de l'Aigle »

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GIULIO LOZZIA

INTRODUCTION

Chacune des cultures d’origine autonome (Egypte, Mésopotamie, lChine, Inde, Amérique du Nord,

Culture Andine) ont compté avec des hommes de connaissance qui forgèrent l'infrastructure philosophique de base sur laquelle s’est développée une multiplicité d'activités qui lui donnèrent personnalité et visage typique.

Dans la profondeur du temps,des milliers d’année auparavant apparut, dans ce qu'aujourd'hui

constitue le Mexique, une culture surprenante et prolifique, dont la pluralité en dans le temps et l’espace a conservé sa matrice philosophique.

Depuis l’ère olmèque, en passant par l’ère Toltèque en arrivant à la période préalable à la

Conquête, avec les ères mexicaines a existé un fil conducteur coordonnant chaque processus, chaque « nouvelle facette culturelle » de cette même matrice, dont la force atteint encore, de façon occulte, l'époque actuelle.

Nous pouvons apprécier cette matrice culturelle dans les vestiges archéologiques et dans

l'iconographie des Olmèques, et comment se sont maintenues à travers le temps et l'espace les cultures qui les suivirent. Chacune de d'elles régénère la matrice et l’ l'enrichit ; c'est pourquoi, l'ancien Mexique se présente face à nous comme une mosaïque pluri-culturelle, dont l'essence ou la matrice est cette dernière.

Cette matrice, élément fondamental qui a donné suite au processus culturel mésoaméricain, se

développa pendant des milliers d'années pour se perfectionner petit à petit jusqu'à arriver à toute sa splendeur dans l’Age Supérieur Classique.

Cette essence culturelle profonde n'a pas été reconnue par Occident dans les temps de la

Conquête, parce que les Espagnols ne pouvaient pas valider le développement culturel avancé d'un peuple qu’ils avaient brutalement effacé, et, actuellement, parce que la suprématie occidentale est asservissante dans les terrains de la philosophie de la science et de la culture.

Les vestiges de la grandeur culturelle de l'ancien Mexique ont presque succombé dans l'obscurité

du temps et dans les esprits de ceux-là qui furent dominés par la force. Aujourd’hui, loin de reconnaître l'existence d'une philosophie mésoaméricainé profonde, on parle

d'une religion polithéíste transfigurée, dans laquelle pèsent encore des jugements eurocentriques.

Le passé prehispanique du Mexique représente, pour la grande majorité de ceux qui détiennent le

pouvoir politique et culturel, une source de nationalisme démagogique ; un patrimoine culturel de pierres et objets de grande valeur esthétique à l’attrayant pouvoir « touristique » et finalement n’a qu’une seule importance économique.

Mais où donc est la base sur laquelle peut se soutenir la richesse authentique de notre patrimoine

culturel ? Seule, l'existence d'une philosophie mesoaméricaine peut donner sens et explication à des milliers d'années évolution et de développement.

Comment pourrions-nous comprendre le patrimoine culturel gréco-latin sans l'étude de la

connaissance léguée par leurs philosophes et penseurs ? Sans cette base fondamentale, tous les vestiges de leur passé n'auraient pas une explication claire.

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De la même manière, sans la connaissance de la philosophie mesoaméricaine il est plus que difficile de comprendre les processus culturels de l'ancien Mexique.

Cinq cents années ont passé sans que les cultures dominantes aient pu ou aient voulu reconnaître, et encore moins comprendre, la philosophie mesoaméricaine. Au XVI° siècle les éminents théologiques occidentaux débattaient sur la question de savoir si les Indiens avaient ou n'avaient pas esprit.

Aujourd'hui, plusieurs siècles après, il est encore de ceux qui pensent qu'il n'a pas existé une philosophie mesoaméricaine, simplement parce qu'il n'existe pas de bases « scientifiques » pour le vérifier.

Le Dr. Rubén Bonifaz Nuño, dans son livre Image de Tláloc, interroge l'attitude dénigrante qu'ont

maintenue les chercheurs sur les cultures du Mexique ancien. ... Peut-être qu’ainsi on arrive à admettre que ces hommes n'étaient pas « les adorateurs

primitifs de la pluie, préoccupés par l'abondance ou la perte de leurs récoltes, par la possible fertilité de la terre”, mais qu’ils possédaient une connaissance métaphysique de de ce qui existe.

Un concept du monde qui rendrait explicables la qualité des grands mathématiciens, d'astronomes, ingénieurs, architectes, sculpteurs qui paradoxalement sont reconnus de manière universelle. Parce que tous sont d'accord de l'affirmer : les anciens habitants de la Mesoamérique étaient

des ingénieurs et des architectes insignes; sont là , pour le démontrer, les oeuvres difficilement égalables des temples et les places construites, comme par miracle, entre des forêts ou sur les sommets applanis , dans des marais transformés en terre ferme ; là l'utilisation étonnante des espaces et des masses, comme dans une musique cosmique dans laquelle on alterne sans défaut les blocs de son avec les ouvertures harmonieuses du silence.

Ils étaient, de même, des mathématiciens incomparables ; ainsi le prouvent leurs calculs, capables de comprendre la notion de du zéro, la mesurabilité du mouvement, selon les positions de l’'avant et de l’après.

Ils étaient, et c’est aussi admis comme indiscutable, des astronomes puissants ; la marche des corps célestes, les lois qui déterminent les avances et les reculs des planètes, la progression cyclique des étoiles, les morts et les résurrections de la lune, tout cela leur était connu par la raison et par l'expérience ; de sorte que leurs mesures du temps leur donnaient la faculté de calculer, dans un calendrier précis et méticuleux, des dates situées dans des espaces on ne peut plus illimités.

Personne ne leur refuse ni le pouvoir de créer, dans des oeuvres qui plus tard ont été considérées

comme art des images symboliques ou réalistes de qualités suprêmes ; la boue, le bois, le métal la pierre, les couleurs maniées par eux, sont arrivées jusqu'à nous sous la forme d’une multitude d'objets dont les valeurs plastiques transmettent avec grande efficacité le témoignage de leur volonté d'être ; on reconnaît ainsi universellement qu’ils étaient, de grands artisans, maîtres de techniques qui à date ne peuvent pas encore être expliqués exactement. On suppose à raisont qu'ils ont compté une organisation sociale sage et bien hiérarchisée,

soutenue par des principes moraux solides, en accord avec lesquels la vie en commun se développait ordonnée et sûre.

On sait qu’ils parlaient des langues riches avec lesquelles on pouvait exprimer des concepts de

très grande'abstraction ; des langues suffisantes pour contenir, directement et métaphoriquement les finesses et la solidité du langage de la science, de la philosophie ou des manifestations poétiques. Tout cela et plus encore, qu'il ne serait pas utile d’énumérer est admis plus par tous comme chose

évidente et probable. ET tout cela peut être synthétisé en disant qu’on admet sans aucun doute que les anciens

habitants de Mesoamérique étaient des hommes sages, moralement et intellectuellement capables

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intellectuellement, des connaisseurs de soi-même et du monde qui les mettait en valeur. Toutefois, quand il s'agit de considérer la vision qu'ils avaient de ce monde et d’eux-mêmes, les

auteurs qui le font, , les jugent presqu'unanimement comedse sauvages rudimentaires, occupés seulement en penser la possibilité que la terre fécondée par les pluies leur rendrait les fruits dont ils se nourrissaient principalement Sous le prétexte qu'ils constituaient des Communautés agricoles,on leur réduisit toutes forces

spirituelles et la totalité de leurs conceptions religieuses et métaphysiques, à un primitif souci d'alimentation matérielle qui serait pour eux noyau et périphérie de leur existence. Sauf en quelques exceptions, on trouve chez tous les auteurs cet inexplicable jugement obscurantiste.

Octavio Paz écrit que c’est révélateur le fait qu'entre les chercheurs de la face occulte du Mexique il

n'existe pas de noms mexicains. Paz attribue cette indifférence à la déformation professionnelle des anthropologues de notre pays

étant donné des préjugés scientistes. À ce sujet, il dit que les anthropologues mexicains sont les héritiers des missionnaires et des sorciers et des prêtres préhispaniques. Paz dit encore que, comme les missionnaires du XVI siècle, les anthropologues, s'approchent des Communautés indigènes pour essayer de les transformer et de les intégrer à la société mexicaine plus que pour les connaître.

Et il affirme que contrairement aux missionnaires qui voyaient les croyances et les pratiques

religieuses des Indiens comme quelque chose réellement sérieux, les anthropologues mexicains modernes voient cela comme des aberrations et des erreurs, qu'ils classent et cataloguent « dans ce musée de curiosités et de monstruosités que l'on appelle ethnographie ".

Le problème fondamental pour s'approcher à la compréhension intégrale de la philosophie

mesoaméricaine consiste ce qu'on doit prendre des sentiers différents des sentiers traditionnels.

Avec l'utilisation exclusive de la raison on n'atteint pas la connaissance profonde des cultures de Mesoamérique. L'essence de cette connaissance doit être acquise en évitant volontairement l'utilisation de la raison ou en nous détachant de la vision « moderne » du monde.

En première instance, le chemin, peut paraître inaccessible à tous ceux-là qui soumettent tout ce qu’ils sont et tout ce qu’ils font aux ordres de leur raison de manière « occidentalisée ».

Mais ce qui est sûr c’est que les cultures mesoaméricaines possédaient une connaissance

profonde et différente, et que ceci ne fut pas fondé sur la réalité que nous pouvons percevoir et accepter, en accord avec des raisonnements logiques qui ont comme cadre de référence notre conception traditionnelle du monde occidental.

Le but de ce travail n'est pas de démontrer que cette philosophie a qu’il ait existé une profonde

culture mésoamericaine, ce qui est de toute évidence évident. Notre but est de démontrer que cette philosophie ou connaissance profonde du monde a survécu à la soumission et au poids des siècles, se transmettant de génération en génération d'une manière secrète, et que, « par une intention du pouvoir ", elle se révèle être lumière, dans ce monde occidentalisé, au travers d’une série de livres qui nous permettent de faire face aux principes d'une connaissance brutale et ferme, laquelle agite maintes et maintes fois notre raison pour nous montrer la splendeur d'une réalité distincte. C’est sur cette réalité se fonde cette « philosophie » mesoaméricaine millénaire.

Nous prenons comme référence l'oeuvre de Carlos Castaneda, où se résument les enseignements

d'un homme de connaissance que Castaneda appelle « Don Juan Matus », un Indien yaqui, possesseur de connaissance millénaire Toltèque.

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Pourrions-nous à travers le connaissance de Don Juan trouver les fondements des cultures de l'ancien Mexique ? Nous pensons que jamais auparavant nous n'eûmes eu tant de clarté sur nos origines culturelles. Notre proposition est d'inviter au lecteur à changer toute perspective fantastique à propos des histoires de Castaneda, en une perspective philosophique profonde, par laquelle nous trouverons les « raisons » des cultures grandioses pré-hispaniques

La Toltecayotl, comme dit Miguel Leon Portilla, ou la Toltequité, comme la nomme Don Juan, est la

somme des connaissances, des pratiques et des usages, que les peuples mesoamericanos ont élaborés à partir de l'expérimentation de diverses voies pour élaborer la connaissance. Don Juan, qui se dit lui-même Toltèque, raconte que la connaissance qu'il possède il ne l'a pas inventée, mais qu’elle a été produite par beaucoup d'hommes qui au fil de milliers d'années l’ont formée en la polissant et en la préservant de dangers tant internes qu’étrangers.

José Luis Martínez, dans son oeuvre Nezahualcóyotl-vie et oeuvre, page 80 écrit :

« Il n'est pas étrange, alors, que dans ses idées religieuses Nezahualcóyotl est aussi retourné aux anciennes doctrines des toltèques. Ce que nous savons de ce peuple est généralement légendaire et incertain. Pour les anciens peuples indigènes de la moitié du XV siècle, Tolteca - ou la Toltequidad ou Toltecayotl- était un synonyme de perfection, d’art et de sagesse, et le peuple ou la période Toltèque étaient considérés comme un passé éloigné et un âge d’or de l'ensemble des peuples nahuas ". Selon ce qu’en dit Don Juan cette connaissance a deux grandes époques. La première s’initia beaucoup de siècles avant qu'ait lieu la Conquête. À cette époque les hommes qui développaient et exploraient cette connaissance faillirent. Ils furent obsédés par les déviations et par les mondes complexes dont ils étaient témoins et, quand arrivèrent sur leur terre les envahisseurs, tout fut détruit et ne furent autorisées que certaines connaissances « superficielles ». Beaucoup des sorciers du Mexique (les sorciers et ceux appelés diableros, sont des personnes qui manient empiriquement des connaissances limitées de la Toltequidad et qui généralement oeuvrent dans le champ des maux et des passions des gens) sont des descendants de ces conquérants, c'est pourquoi leur connaissance est incomplète. Les hommes de connaissance qui survécurent à cette crise firent le bilan de leurs pratiques millénaires et analysèrent leurs erreurs Ainsi débuta un nouveau « cycle ». Peu de temps après vinrent les Espagnols et beaucoup des hommes de connaissance qui développaient celle « nouvelle » Toltequité furent été exterminés ; d'autres se réfugièrent dans une discrétion impeccable qui fut maintenue depuis lors jusqu'à nos jours.

Lorsque Castaneda rencontrera Don Juan, celui-ci avait un groupe d'apprentis avec lesquels il

travaillait les « pratiques » de la Toltèquité, puisque en tant que partie de ces traditions, d'utilisations et de coutumes de le hommes de connaissance appelés « toltecas » ou « naguales », ils devaient préparer avant « finaliser » leur oeuvre un autre groupe afin de déposer en ces derniers la connaissance dans le but de perpétrer cette tradition millénaire.

La sélection des candidats à se transformer apprentis est une affaire « de Pouvoir ». Et c'est « le

Pouvoir » qui choisit à Carlos Castaneda, un étudiant d'Anthropologie de l'Université de Californie aux Etats-Unis, d'origine sud-américaine, qui travaillait une thèse sur les plantes médicinales et halucinogènes qu'utilisent les indigènes. Une connaissance de Castaneda le présenta à Don Juan, qui put « voir » en Castaneda ces caractéristiques spéciales qui lui indiquaient l’apprenti et, à partir de ce moment, il le transforma en son apprenti.

La Toltèquité n'accepte pas de volontaires. Ceux qui sont choisis possèdent une certaine

configuration énergétique qui est nécessaire pour acquérir cette connaissance. Entrer dans la Toltèquité ou à la sorcellerie implique changer le concept que nous avons de de nous-mêmes et du monde. Pour les Toltèques le monde, en plus d'être comme nous le percevons, est aussi un monde de charges énergétiques. Le monde « quotidien » est perçu à travers la raison, tandis que le monde de la Toltequidad peut seulement être perçu, comme nous avons déjà dit, en évitant l'utilisation de la raison ; c'est-à-dire, à travers la perception directe de l'énergie. Les toltecas soutiennent que l'homme possède d'autres atouts avec lesquels il peut percevoir la connaissance qui se trouve dans le une « autre réalité », aussi certaine que celle que nous avons appris à percevoir depuis l’enfance par l'utilisation de la raison.

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Comprendre que le monde et la réalité, en plus d'être comme ce que nous en percevons, sont, en même temps, différent, exige un grand effort de flexibilité. Et pour arriver à obtenir cette « flexibilité » il est nécessaire d'accumuler de l'énergie suffisante ou du « pouvoir personnel ", comme dirait Don Juan, à travers une procédure complexe que les toltecas ont appelée « le chemin du guerrier ».

Quand un homme commun acceptera la possibilité que puissent exister d'autres réalités indépendamment de laquelle il perçoit, il peut se transformer en apprenti. Quand l'apprenti réussira à économiser de l'énergie sur base de techniques spécifiques qui requièrent un grand effort, alors il se transformera en guerrier. Un guerrier est un individu capable de mener à bien la discipline maximale et un contrôle absolu de lui-même. Le guerrier cherche, au travers de l'impecabilité de tous ses actes, d’arriver à la totalité de soi-même.

Comme tout courant de connaissance, la Toltequité, le nagualisme ou la sorcellerie, a des principes et des techniques, et perçoit un objectif final.

Cette connaissance propose un chemin différent de ceux qui furent proposés à l'humanité en devenir. Quel est donc le chemin le plus valable? Ce n'est pas ici la matière première de ce travail. Ce qui rend réellement important et différent le chemin proposé par la Toltéquité pour nous les mexicains, c’est qu’il est nôtre. La Toltequité constitue notre héritage culturel et philosophique qui donne essence et sens à tout ce qui est que nous avons été et que nous sommes encore : les fils de d'une des plus anciennes et importantes cultures sur la Terre.

Le défi d'accepter l'existence de ce chemin vers la connaissance, et plus encore, essayer de le

suivre, peut être considéré presqu'impossible. Non seulement parce que nous devons vaincre la résistance naturelle à à ce qui est inconnu, mais nous devons en outre combattre un colonialisme culturel et idéologique de 500 années, lequel, heureusement, n'a pas pu effacer l'essence de notre origine culturelle autonome.

Comme nous ne sommes pas des hommes de connaissance ni des guerriers, nous devrons commencer à essayer de comprendre ce que notre raison ne peut pas comprendre, mais comme nous ne disposons pas d'autres ressources différentes à la raison pour entrer dans le monde de la Toltequité, nous nous contenterons de la raison elle pour nous alléguer à cette connaissance millénaire, à la fois, tellement étrangère à nous, mais aussi tellement particulière à nous.

Après avoir lu avec avidité toute son oeuvre et nous éter mis en contact direct avec le monde qui a servi de cadre à l'apprentissage de Castaneda, nous tenterons, avec l'esprit ouvert, de faire une analyse du contenu précieux de ses livres en essayant de clarifier ses confusions honnêtes et, évidemment, nos grandes limitations. Nous espérons que notre raison ne nous empêche pas la compréhension de la connaissance silencieuse de nos grands-pères toltèques pour lesquels la raison passait à un plan secondaire.

A cet effet, l'oeuvre de Castaneda peut être divisée en « ce que dit Don Juan », « ce qui pense Castaneda " et « ce que fait Castaneda ». Nous croyons que les dernières deux sont seulement des références circonstancielles « des histoires de pouvoir " ou « des noyaux abstraits des histoires de la sorcellerie " S’il vous prend la patience de souligner dans les oeuvres de Castaneda tout ce que dit Don Juan, vous trouverez un intéressant texte splendide, cohérent de « philosophie » toltèque.

Comment se fair-il qu'une connaissance, occultée durant des milliers d’années, subitement se

dévoile pour offrir ces secrets jalousement et impeccablement gardés par de véritables hommes de sagesse à la discrétion monumentales ? Nous pensons que Carlos Castaneda écrit ces livres par le biais de l’Intention « du Pouvoir » et qu’il le fait, dès son livre “ Le Don de l'aigle”, avec les techniques de la Toltequité, à travers le “rêve”, c’est à dire, de l'énergie pour pouvoir « revivre » littéralement les faits.

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Il conviene de signaler qu'une partie de la confusion de Castaneda lui-même et de nous qui nous qui avons lu ses livres au fur et à mesure qu’ils apparaissaient dans les librairies, est que la connaissance qu'il a acquise était développée en même temps dans deux réalités ou domaines celui du tonal et celui de le nagual

Dans les deux premières oeuvres de Castaneda, la focalisation fantastique sur ses états de conscience « non ordinaire " ne lui a pas permis de se rendre compte de la sagesse colossale et admirable qui était mise face à ses yeux. Plongés dans les détails de ses expériences avec les plantes de de pouvoir y apparaissent mélangés et sans vrai rapport explicatif les enseignements et les débuts de la Toltequité, ce qui provoque beaucoup de confusion pour le lecteur. Il est évident que Castaneda lui-même souffrait aussi de cette confusion, qui disparut peu à peu dans la mesure où s’« organisait » au travers de la connaissance rappelée, les techniques et les procédures de la Toltequidad. Plus on avance dans l'oeuvre de Castaneda, et plus la clarté et la simplicité des procédures s'avère manifeste.

Avançons, donc, ensemble, au travers de l'oeuvre qui donna lieu au présent travail.

L'oeuvre du nagual Carlos Castaneda est actuellement composée de neuf livres qui, en ordre chronologique, sont : L’Herbe du diable et la petite fumée, Voir Les enseignements d’un sorcier Yaqui, Une réalité distincte, Voyage à Ixtlán, Histoires de Pouvoir, le Second Anneau de Pouvoir, le Don de l'Aigle, le Feu du Dedans, la Force du Silence et l'Art de Rêver. Ces livres décrivent, d'une manière réaliste et honnête, les succès et les échecs, les angoisses et les joies, les doutes et les certitudes de l'apprenti devant le maître et le monde incommensurable, admirable et terrible de la connaissance de l'autre réalité.

GUILLERMO MARÍN Oaxaca, janvier 1991.

Commentaire pour la seconde édition Comment se présentaient la sagesse et la connaissance de l'ancien Mexique ? Disparurent-elles

complètement avec la Conquête et la Colonisation ? Le Mexique contemporain comporte-t-il encore Nous, les mexicains, nous sommes héritiers de l'une des six cultures les plus anciennes au monde qui possèdent une origine autonome. Loin des cultures qui sont naquirent en Mesopotamié, en Egypte, en Chine,en Inde, Mesoamérique et dans la Zone Andine, il n'a pas existé une autre culture dans le monde qu'elle n'ait pas reçu ou emprunté dans sa formation des éléments d'autres cultures. Ces six cultures « mères » ont produit au long de milliers d'années un incommensurable et

admirable monde de connaissances qui cherchent dans leur ensemble élever la qualité de vie (développement de l'esprit) et élever le niveau de vie (développement matériel). Pour cela la créativité la sensibilité et l'intelligence de ces peuples ont produi aliments habillement, médecine, architecture, ingénierie, science, religion,philosophie, l'art, sagesse et expérience humaine qui de manière millénaire furent enrichi pour réveiller à l'homme de son état animal et l'élever à des niveaux de conscience qui permettraient de répondre au problème ontologique que toute culture a essayé de résoudre.-

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“QUE SUIS-JE, D'OÙ JE VIENS ET OÙ JE VAIS. Le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui a ses fondations dans la connaissance millénaire

qu'ont apportée ces vieilles et sages cultures. Quelle a été la philosophie qui a suscité et qui a guidé le développement culturel de l'ancien

Mexique tou du long de ces milliers d'années ? Pourquoi les cultures de l'Inde, celle de la Chine, celle de l'Egypte, etc., qui sont aussi anciennes que le nôtre sont elles restées vivantes dans le domaine philosophique, alors que la mesoaméricaine est présumée éteinte ? Dans l’ancien Mexique existait la Toltecáyotl qui était l'ensemble de connaissances les plus

importantes qui à travers des générations et durant milliers d'années a produisit la splendeur de l’âge dénommé « Supérieur Classique » en toute la Mesoamérique. Ces connaissances étaient transmises par le biais d'institutions comme le « Calmecatl » ou cette autre appelée “Fraternité Blanche " Quand vinrent les Espagnols, ceux-ci détruisirent « tout ce qu'ils virent et touchèrent " de cette culture, mais « certaines choses » qu'ils ne purent jamais voir ni toucher furent gardées jalousement par ceux que l’on appela « hommes de connaissance " Certaines choses furent donc maintenues intactes ; de plus et plus paradoxalement, ces connaissances se développèrent et se perfectionnèrent. Ces connaissances Profondes de la vie et du monde sont encore vivantes et présentes dans la vie quotidienne des mexicains. Certaines de ces connaissances restent vives de manière souterraine et sélective ; d'autres sont « à

fleur de peau " dans ce qui fait dans ce qui est “mexicains », d'autres dans ce qui est conscience, mais tous sont vifs et nous conforment de manière individuelle ou communautaire.

La connaissance contenue dans l'oeuvre de l'anthropologue Carlos Castaneda est une expression

minimale de cette connaissance vaste et incommensurable. Au fil de ses neuf livres nous découvrons un monde de connaissances caché pendant des siècles à la compréhension occidentale. Cette oeuvre nous introduit parmi les chemins complexes et passionnants de l'ancienne connaissance qu'il y a milliers d'années ont développée nos grands-pères Toltèques. À travers la lecture, nous prenons connaissance des techniques pour recevoir le DON de l'AIGLE ou comme il se disait poétiquement, « faire fleurir le coeur ».

Don Juan Matus (le maître chamán) se sert de Carlos Castaneda comme véhicule pour diffuser massivement ces connaissances de la Toltéquité. La lecture des ENSEIGNEMENTS de DON JUAN nous rapproche de manière extraordinaire et révélatrice de nos origines philosophiques et donne un sens exact à tout notre héritage prehispanique (résolvant le labyrinthe de notre solitude). Nous osons dire que l'oeuvre de Castaneda est un code qui nous permet de reinterprêter notre passé et notre héritage culturel (tangible et intangible). En synthèse, il nous fournit un langage qui nous permet de comprendre l'essence et la profondeur de notre culture ; c'est un pont entre le passé et notre présent. Comprendre l'oeuvre dans son ensemble nous permet, à travers ce code ou langage de cesser de

voir notre passé comme quelque chose d’étranger, incompréhensible, sans rapport, mort ! Il cesse d'être uniquement « esthétique, archéologuique, muséistique ». « pour devenir quelque chose de VIVANT, vigoureux, vibrant complémentaire du vital.., transcendente ! Castaneda nous présente dans son oeuvre une biographie impressionnante du comment « il fut

accroché » dans la Toltequité. Il rapporte de manière brillante et avec une grande qualité littéraire son chemin à la connaissance, son VOYAGE A IXTLÁN. Il présente pour la première fois un Indien comme un homme débordant de connaissances à propos d’une réalité totalement inconnue, une RÉALITÉ A PART ; à travers ses HISTOIRES de POUVOIR nous pouvons finement apercevoir le SECOND ANNEAU DE de POUVOIR, et essayer « de voir » une autre conception de l'homme et de la vie. Il décrit Don Juan comme un enseignant sage (nahaul), généreux mais exigeant, impeccable et

responsable de sa connaissance. Don Juan Matus nous révèle dans l'oeuvre de Castaneda comme ont dû être ces hommes qui « apprenaient à être dieux » en Teotihuacán, ceux qui parvenaient au FEU DU DEDANS.

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Et, à « comprendre » sa philosophie, on découvre magiquement un voile obvie et évident évident de ce qu' a été tout notre processus culturel et que, tout en le vivant, nous n'avons pas pu encore rendre encore tout à fait conscient.

En lisant les enseignements de Don Juan, dans toute l'oeuvre de Castaneda,il nous reste le

sentiment dont tous nous avons conscience, que d'une certaine manière rien n’est neuf de cette connaissance admirable et prodigieuse, et qu’elle a toujours existé dans nos profondeurs ou qui a coexisté à fleur de peau mais de manière fragmentée et sans rapport avec notre quotidienneté comme une CONNAISSANCE SILENCIEUSE. Les enseignements de Don Juan nous aident d'une certaine manière à apporter ordre et cohérence

à à tout ce que nous sommes, ce que nous sentons et savons du monde et de la vie. Ils nous révèlent ce qui est que nous avons été, que nous sommes et nous serons. Les enseignements du vieil Indien yaqui, le chaman Juan Matus, sont une rencontre avec notre face millénaire inconnue, sont un rapprochement à notre passé. C'est une réconciliation avec cette « autre partie de de nous mêmes”' celle que nous avons apprise à nier depuis 500 années ; elle représente l’avenue pour que s’installe une nécessaire fusion culturelle La Toltéquité propose un chemin vers « la conscience totale » semblable au bouddhisme, à

l'islamisme ou au christianisme, mais différente tant elle est singulière, née et développée dans notre terre, avec nos gens. La Toltéquité, le nagualisme ou la sorcellerie (selon la définition de Don Juan), requiert -que les hommes changent les idées qu’ils ont d’eux-mêmes et du monde -qu’ils deviennent des « guerriers », -qu’ils soient capables d’une discipline maximale et d’un contrôle sur eux-mêmes, pour mener une vie d'impecabilité, de force interne, d'impartialité, de détachement. En agissant pour chaque acte de façon responsable; avec conscience, sobriété et sérieux,en maintenant le sens de l’« intention inflexible » dans leur objectif, sans presse, sans angoisse de gagner ou perdre, sans attendre des récompenses... pour parvenir à la CONNAISSANCE SILENCIEUSE. Don. Juan et ses enseignements nous proposent une vieille formule qu'ont créée nos sages aïeux il

y a milliers d'années et qu’aujourd'hui, gace à l'échec du projet civilisateur Occidental, s’annonce vital dans ces débuts du troisième millénaire.

GUILLERMO MARIN Oaxaca, printemps de de 1996.

COMMENTAIRES À LA RÉIMPRESSION La dominition de la culture Occidentale a débuté au XVI siècle à partir de l'invasion qu'ont subie

l'Amérique, l'Afrique, l'Asie et Océanie. À travers leur machines guerrières brutales, les Européens ont dominé tous les peuples du monde, y compris ceux qui surgirent de celles appelées « cultures mères ». De cette manière la Mésopotamie, l'Egypte, la Chine, l'Inde, le Mexique et la région andine furent avassalisées, non seulement dans une exploitation déshumanisée de leurs peuples et la déprédation féroce de leurs ressources naturelles, mais peut-être et c’est le le plus important, dans le but de détruire leurs pensées philosophiques millénaires, leurs religions, leurs modes de vie, et sur leurs ruines ériger une omnipotente culture occidentale. Ainsi, après le pas des armées des envahisseurs vinrent les institutions, les lois et les autorités européennes et avec elles, fut imposée une nouvelle conception du monde et de la vie, du bien-être et du progrès, de ce qui est sacré et de ce qui est divin. Les sociétés coloniales partout dans le monde, déniaient toute valeur aux cultures envahies et exaltaient exagérément une supposée supériorité européenne. Durant ces cinq cents années d'hégémonie occidentale, la sagesse et la connaissance de beaucoup

de peuples ne put être que balbutiée et survivre clandestinement, d'autres se virent plus diluées jusqu’à paraître presqu’éteintes. La vision occidentale du monde au départ de la prédominance des valeurs matérielles sur les spirituelles, la déshumanisation par le culte à la science et la technologie, la déprédation de la planète

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et l'aliénation de l'être humain aux sociétés industrielles, commerciales et de consomméristes, ont mené à la faillite la culture occidentale et mis en danger à la vie sur la planète. Toutefois, l'esprit humain n’est pas mort et sa sagesse vit occultement protégée dans beaucoup

d'anciens peuples du monde. Celui-ci est le cas de la Toltecayotl, la connaissance qui a engendré le miracle de la civilisation de l'ancien Mexique, qui a eu son momentle plus lumineux entre 200 avant J. C. et 850 aprèsJ C. En effet, les cultures Nagual, Maya, Zapotèque et Mixitèque parmi beaucoup d'autres, font partie

d'une seule civilisation, qui depuis les temps éloignés des Olmèques de la période préclassique, passant à la période classique et postclasico, sont arrivées jusqu' à nos jours dans une ligne évolutive et ont survécu à leur décès historique. Cependant, toutes dans leur diversité, maintiennent une structure philosophique qui les unit et qui leur a permis de survivre aux avatars et à la négation à à laquelle on les a soumises ces dernières cinq cents années par le colonialisme.

La Toltecayotl ou la Toltéquité, comme la dénomme Don Juan Matus, représente un

incommensurable patrimoine connaissances et pratiques, qui non seulement sont en rapport avec l'alimentation, la médecine, les sciences et les normes morales et éthiques des groupes humains qui les pratiquent et consciemment ou inconsciemment ; mais encore de connaissances très sophistiquées et complexes qui doivent voir avec l'énergie et la force spirituelle des êtres humains et les organismes qui les entourent. « Les enseignements de Don Juan ", aujourd'hui plus que jamais viennent nous révéler un monde

inconnu jusqu' maintenant pour la société non indienne du Mexique. À partir du soulèvement des indigènes mayas du Chiapas en 1944, la société dominante a commencé à découvrir l'existence, non seulement du Mexique Profond, duquel nous parle le Dr. Guillermo Bonfil, mais a commencé à reconnaître qu'une partie de son visage est indigène. Une face niée et dénigrée par la colonisation. Une face inconnue, une face propre et singulière, la nôtre. . Les peuples Indiens du Mexique ne sont pas tellement étranges et étrangers, tant nous sommes

encore « étrangers incultes dans notre terre propre ". Un indigène zapotèque, Javier Castellanos dit qu’« être indigène n'est pas une vein, c’est un malheur » et nous ajoutons « mais être non indien, est une véritable tragédie ». La société mexicaine de fin du siècle se situe à un carrefour, nous nous débattons dans un conflit d'identité de cinq cent ans. Qu'est-ce que nous sommes en vérité nous les mexicains ? Indigènes pour ce qui est ontologique et spirituel, avec des caractéristiques Occidentales ou Occidentales avec des caractéristiques indigènes, que tous nous voulons faire disparaître.

Dans ce débat individuel et social, « les enseignements de Don Juan » nous présentent une « autre réalité ". Ils nous révèlent une pensée philosophique complexe et difficile à comprendre. Ils nous parlent d'une ancienne conception de la vie et du monde qui d'une certaine manière vit dans la quotidienneté de nos âmes et qui dans la vision Occidentale est interprétée comme « magique ou surréaliste » et de manière péjorative comme folklorique.

Cet essai a été écrit en 1991 et depuis cette date notre pays a beaucoup changé. La question indigène est à présent actualité dans le débat national et il apparaît aujourd'hui plus que jamais que nous avons besoin de connaître comment pensent et perçoivent le monde et la vie les ainsi nommésIndiens du Mexique. Les enseignements de Don Juan apparurent aux Etats-Unis à la fin des années soixante. Une immense quantité de des jeunes américains se sont servis det ces textes comme d’un visa pour le monde des drogues. Les oeuvres de Castaneda, traduites en plusieurs langues ont été tirées à plus de 30 millions d'exemplaires. Au Mexique, grâce à ce succès mondial ces ouvrages commencèrent à être lus pendant les années septantes par les intellectuels avec beaucoup de scepticisme et malgré ses grands tirages, l'oeuvre de Castaneda est réellement méconnue. Les enseignements de Don Juan peuvent nous ouvrir notre capacité de perception pour comprendre non seulement le « autre réalité », mais fondamentalement aussi « ce autres », ces indigènes ignorés.

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Jusqu'à présent, les enseignements de Don Juan sont réputés être « ésotériques » ou Chamaniques. Leur public en général se compose de jeunes à la recherche de nouveaux chemins au milieu du chaos et de l'échec qui offrent la modernité et le néo-libéralisme.

Quantité de personnes se jouent des fantaisies individuelles pour « se transformer en guerriers ou imaginer entrer dans ce monde affreux et mystérieux dut anual ” en devenant des « fans » inconditionnés des guerrières de Castaneda et assistent à des séminaires coûteux pour connaître la Tensigrité, toutefois, peu ont abordé la Toltéquité d'un point de vue philosophique et culturel. Les enseignements de Don Juan contiennent aussi un patrimoine riche et monumental de

connaissances philosophiques qui sont vivantes et présents. non seulement dans la culture populaire, mais encore qui trouvent des significations surprenantes dans les témoignages physiques des anciennes cultures du Mexique. L'oeuvre de Castaneda peut aussi être un précieux point de référence pour comprendre « l'autre »,

l'indigène, cette autre partie de de nous-mêmes que nous avons fâcheusement niée ces dernières cinq cents années. La sagesse des enseignements que Don Juan a légués à Castaneda, peut nous servir à connaître et interpréter d'autres manières de, comprendre la vie et le monde, manières très proches qui se vivent au sein des Communautés indigènes et campagnardes. Très peu peuvent accéder à la connaissance de la Toltéquité, et de ceux-là encore moins peuvent

scrupuleusement suivre leurs pratiques disciplinées et un plus petit nombre encore de ceux-là seulement seront choisis pour entrer en contact avec le pouvoir Toutefois, tous les lecteurs des enseignements de Don Juan, pourront trouver une philosophie qui est restée vive dans les cultures du Mexique et qui leur appartient. Dans mon expérience avec les Communautés indigènes et campagnardes, j'ai trouvé beaucoup de

parallélismes entre les enseignements de Don Juan et les pratiques communautaires. Je considère que pour survivre cinq cents années comme indigène dans un pays colonisé, il est nécessairement requis d’ être un guerrier. Les indigènes et les paysans du Mexique sont des pratiquants culturels de la Toltequidad, parce

que c’est seulement de cette manière qu’ils ont pu survivre à l'injustice, à l'exploitation et à l’anihilation. La société physique et démocratique que tous nous souhaitons construire pour le prochain

millénaire devra mettre un terme qu colonialismo. Il ne pourra pas continuer d’ exister des vainqueurs et des vaincus, ni dans lutte permanente le Mexique profond et le Mexique imaginaire, ni mexicains Indiens et mexicains non Indiens. Nous, les mexicains nous construirons ce pays en cherchant des réponses dans la profondeur de

nos âmes, sur la base de notre sagesse propre et philosophie, nous cesserons enfin d'importer des solutions. Nous sommes possesseurs d'un patrimoine culturel incommensurable et nous sommes héritiers directs de l'une des civilisations les plus anciennes de la planète. La Toltecayolt est la pensée philosophique de nos « Vieux Grands-pères », et dans l'oeuvre de Carlos Castaneda nous pouvons trouver quelques points référentiels sur cette millénaire sagesse, parce que le futur du Mexique réside dans ce passé. Ceci pourrait être autre façon de s'approcher de l'oeuvre de Carlos Castaneda. GUILLERMO MARIN Oaxaca, printemps de de 1998 Oh intelligence, solitude en flammes, qui peut concevoir le tout sans le créer ! … oh intelligence, désert de miroirs !" Mort sans fin

José Gorostiza

I. L’Herbe du Diable et la petite fumée. LES ENSEIGNEMENTS DE DON JUAN (UNE VOIE YAQUI DE CONNAISSANCE) Première édition en Anglais, 1968 Première édition en Espagnol, 1974

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Titre original : The Teachings of Cadeau Juan (A Yaqui Way of Knowledge) 1968 The Regents of the University of Californie, U.S.A. D.R. 1974 Fonds de Culture Populaire 126. 302 p. Traduction Juan Tovar. Dans ce livre Carlos Castaneda fait un compte-rendu de ses premières expériences avec Don Juan

et avec les plantes de de pouvoir. L'auteur connaît Don Juan fin 1960 et entame son apprentissage en juin 1961, pour le conclure, dans ce que nous pourrions appeler une première étape, en octobre 1965. Le livre est publié jusqu'à 1968. Durant ces quatre premières années l'auteur confronte sa « réalité » comme homme formé dans la culture occidentale, anthropologue et le chercheur, avec celle d'un vieux sorcier yaqui, lequel est réputé connaître le secret des plantes hallucinogènes.

Pendant ce temps l'auteur est soumis à un processus de « sensibilisation » par le biais de l'ingestion de plantes de pouvoir et nous il rapporte ces états, qui par ailleurs s'avèrent fascinants, mais qui ont peu de valeur en termes d’apports de connaissance. Dans son second texte Castaneda rapporte qu'il montre fièrement son premier livre à Don Juan, ce à quoi Don Juan ne donne pas une grande importance. Nous déduisons que Don Juan savait que la véritable connaissance était déposée dans le côté gauche de Castaneda et que celui-ci seulement la “rappellerait” s'il arrivait à être un guerrier impeccable.

Cette oeuvre a peu de profondeur puisque, comme Castaneda lui-même le reconnaît dans VOIR, Une réalité distincte, et en réexaminant les notes de domaine qu'il n'avait pas utilisées dans la réalisation de Les enseignements de Don Juan, il s'était rendu compte qu'il avait écarté une grande quantité de données précieuses étant donné cette emphase dans les « états de réalité non ordinaire "

Par les plantes de de pouvoir Don Juan cherchait à « agiter » Castaneda pour découvrir ses

niveaux de perception. Don Juan disait déjà à Castaneda que fumer était pour lui superflu étant donné que la “petite fumée” était son allié et qu’il pouvait l'appeler où et quand il le voulait. Dans son quatrième livre, Histoires de pouvoir, l'auteur mentionne qu'après avoir fait une révision détaillée de de ce qui était appris, il commença à questionner sur le rôle des plantes de pouvoir au sein de son apprentissage. À la question de Castaneda concernant la nécessité de l'ingestion de plantes pouvoir de pour être porté à la connaissance Don Juan lui répond que le cas échéant cela abatí été nécessaire parce qu'il manquait de sensibilité, mais que pour d’autres personnes cela n’était pas pareil et il donne l'exemple d'« Eligio », un autre de ses apprentis, avait seulement eu une seule rencontre avec « Mescalito » dans tout son apprentissage et qui avait progressé, apparemment, plus que Castaneda sur le chemin vers la connaissance.

Ce premier livre a suscité beaucoup d'attention aux Etats-Unis parce qu'en ces temps-là beaucoup de jeunes américains avaient pris le chemin des drogues. Encouragés par les histoires de Castaneda, beaucoup pensaient en effet que la drogue était l'unique intermédiaire pour appréhender la connaissance d'une autre réalité fantastique au sein de notre monde ; mais ce même Don Juan indiquait que le coût d'ingérer ces drogues est très dur pour le corps ; et qu’on peut transiter par le chemin de la connaissance sans payer un coût tellement fort et si dangereux.

Dans les débuts de son apprentissage, connexes relatés dans Les enseignements de Don Juan, le jeune Castaneda brisait son rationalisme, sa culture occidentale et son anthropologie sur le mur de connaissance incompréhensible et terrible d'un Indien, vieux et énigmatique.

Le « pouvoir » avait choisi Castaneda et Don Juan a préparé toute une astuce pour « l'accrocher »

en tant qu’apprenti.

Cette tâche requérait du sorcier un effort d’imagination et d’impeccabilité. Selon la tradition, on doit attirer l'apprenti par des moyens radicaux ou drastiques afin d‘éveillerêt sa curiosité et son intérêt. En ce qui le concernait, Castaneda devait réaliser une thèse de recherche anthropologique et Don Juan apparaissait à ses yeux comme un excellent informateur. Ainsi, dans des visites isolées ou pendant les étés, au cours d’un peu plus de quatre années, il fut conduit de manière impeccable de chercheur à l’apprenti, malgré sa résistance rationnelle, en apparence inébranlable, vers les chemins complexes de l'autre réalité.

La richesse littéraire de cette oeuvre, qui réussit à réveiller la fantaisie et l'intérêt de beaucoup, contraste avec le peu de quantité de connaissance profonde que Castaneda a pu concrétiser dans le

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livre. Mais ce n’est pas pour cela nous dédaignons sa valeur intrinsèque ni l'effort extraordinaire de Castaneda pour essayer de comprendre la nouvelle réalité qui se présentait devant sa raison ébranlée.

Pendant ce temps Don Juan lui parla et lui montra beaucoup de choses et Castaneda commença son chemin vers la connaissance ; mais, comme nous avons déjà dit, l'apprenti reçoit l'instruction dans deux secteurs, le tonal (droite) et le nagual (gauche).

Par le peu d'énergie qui possédait Castaneda à cette époque, les enseignements du côté gauche furent simplement stockés et, pour comprendre les enseignements du côté droit, Castaneda ne disposait encore pas de la flexibilité suffisante.

De cette oeuvre nous pourrions dire que Castaneda met en pages l'inquiétude de Don Juan pour essayer que l'auteur devienne responsable du chemin qu'il commence à emprunter pour se transformer en homme de connaissance. À la question de Castaneda au sujet de ce qu'il devra faire pour devenir homme de connaissance, Don Juan lui répond qu'il devra défier et mettre en échec « ses quatre ennemis naturels ». Don Juan lui annonce que la connaissance n'est jamais ce que l’on attend. Dans chaque pas l'apprenti se trouve dans un bourbier, et sa peur croît sans miséricorde... Il trébuche ainsi par le fait son premier ennemi naturel : la peur ... (le quatrième pilier de la forme humaine) qu’il doit défier pour effectuer le pas suivant, et le suivant, et tous les suivants. Il sera plein de peur et, toutefois, rien ne l'arrêtera. Arrivera alors le moment où se retirera son premier ennemi. L'homme commencera à sentir une certaine sécurité en lui-même. Son intention est renforcée tandis que la tâche d'apprendre cesse d'être terrible. A ce moment l'homme a mis en échec son premier ennemi naturel... il a acquis la clarté d'esprit qui élimine à la peur... là est son second ennemi naturel : ¡la clarté ! La clarté d'esprit peut l'aveugler parce qu' elle le force à ne pas douter de lui-même. Cette sécurité le propulse à faire tout ce qu’il pense, parce qu’il voit totu cela avec clarté. Mais la clarté. c'est une illusion de « pouvoir » à à laquelle on peut être pendu ; si c’est le cas, il aura succombé à son second ennemi naturel et déjà ne pourra plus apprendre, étant donné sa maladresse... Pour l'éviter il devra défier à sa clarté et attendre patiemment et être prudent avant que d’aller plus avant ; il doit penser que sa clarté peut être une erreur. Viendra alors le moment où il pourra comprendre que sa clarté est seulement « un point devant son nez ». Il aura ainsi mis en échec son second ennemi. Il sera arrivé à un point plus rien ne pourra le submerger... Il aura son propre anneau de pouvoir. Il pourra faire ce qu’il pense avec son pouvoir. Il pourra dominer à son allié et son désir sera la règle... Alors il aura trébuché sur son troisième ennemi naturel : le pouvoir ... A cette étape l'homme peut à peine se rendre compte que son troisième ennemi le guette. Bientôt, sans même le savoir, il aura succombé dans la bataille. Le pouvoir le rendra homme cruel et capricieux... Un homme pourvu de telles caractéristiques parvient au décès sans réellement manier son pouvoir... L'homme doit défier intentionnellement son pouvoir. Il doit se rendre compte de ce que le pouvoir conquis n'est pas le sien en vérité... s'il parvient à comprendre que sans contrôle de de ce dernier la clarté et le pouvoir sont des ennemis terribles, il arrivera au point où il dominera tout. Il saura alors le moment et la manière selon lesquelles utiliser son pouvoir. Il aura ainsi mis en échec à son troisième ennemi naturel. Pour alors l'homme il sera au bout de son chemin de la connaissance et, presque sans s’en être rendu compte, il fera face à son dernier ennemi naturel : la vieillesse !... Il aura perdu la peur, sa clarté ne sera déjà pas impatiente, tout son pouvoir sera contrôlé, mais surviendra un désir constant de reposer. S’il se livre à son désir de se reposer et d'oublier, tenaillé par la fatigue, son ennemi le retournera comme une créature vieille et faible. Sa clarté, son pouvoir et sa connaissance seront vaincus.

Si l'homme réussit à secouer la fatigue et accomplit son destin jusqu'à ce qu'au bout, il pourra alors

se considérer comme homme de connaissance, même si ce n’est seulement que pour de brefs moments où il se sent dépouillé de son dernier ennemi que cependant, il ne pourra jamais vaincre.

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Don Juan mentionne à Castaneda que dans la vie il existe beaucoup de chemins à parcourir, mais qu’un homme, avant de s'embarquer sur un chemin, doit être libre de peur et d’ambition ; alors seulement, il devra se demander si le chemin a ou n'a pas de coeur. Une fois posée la question, l'homme connaîtra la réponse. Sur un chemin sans coeur il n'est jamais de jouissance ; bien au contraire, il se retourne contre nous et il nous détruit. Un chemin avec du coeur, par contre, ne nous fait pas lutter pour lui trouver saveur. Le chemin sans coeur, dans tout son parcours, nous donne douleur et angoisse. Par contre le chemin avec coeur nous garnit d’harmonie et de bien-être.

Lorsque Castaneda aura sa première rencontre avec le monde de la sorcellerie, prisonnier d’une

peur terrible il décide d'abandonner l'apprentissage. Il se devait d’ordonner ses idées. Sa conception occidentale du Monde défaillait déjà de sa certitude absolue. Il pensa que sur le chemin de la connaissance il avait succombé à son premier ennemi naturel.

Avec une grand maîtrise, Don Juan convaincra Castaneda qu’il s’est embourbé dans une bataille avec une sorcier appelée Catalina, qui s'est hypothétiquement engagée à le tuer. Castaneda se dispose à prêter aide à Don Juan, qui lui demande alors de faire face à Catalina. Les détails de cette confrontation sont décrits par Castaneda dans une Réalité A Part. Nous dirons seulement que l'impression de cette confrontation et les « évidences » que la sorcière Catalina s'était bien retournée contre lui, furent décisives pour que, comme Castaneda lui-même le reconnaît dans un texte suivant concernant Une Réalité a Part, il abandonne l'apprentissage envahi par la panique la plus irrationnelle.

II. UNE RÉALITÉ A PART. VOIR (NOUVELLES LECONS de DON JUAN)

Première édition en Anglais 1971 Première édition en Espagnol, 1974 Titre Original : À Separate Rality (Further Conversation With M. Juan) 1971 Carlos Castaneda D.R. 1974 Fonds de Culture Économique le Mexique. Collection Populaire 135.302 p. Traduction Juan Tovar.

Ce livre rassemble, d'une part, la récapitulation de de ce que l'apprenti Castaneda a vécu aux côtés de son maître Don Juan dans sa première étape d'apprentissage (1961-1965) et, d’autre part la reprise de son apprentissage, à partir d'avril 1968 , deux ans et demi après l’avoir « définitivement » abandonnée. Castaneda rapporte qu’à peine après avoir reçu le premier exemplaire de son livre L’herbe du diable et la petite fumée (Les enseignements de Don Juan) il se sent un grand désir de le lui montrer. Ce fait le met à nouveau sur le chemin de la connaissance de la Toltequité, et le fair pénétrer dans un second cycle d'apprentissage qui selon les mots de Castaneda lui-même fut « très différent de ce qu’il était auparavant ». Castaneda ne voulait pas reprendre l'apprentissage, ou du moins n'avait pas un désir conscient de le faire. Moins encore il souhaitait répéter ses expériences redoutables avec les plantes de de pouvoir. Toutefois, de manière “ mystérieuse " il convient de la nécessité de redevenir apprenti.

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La persistance principale de Don Juan lors de cette étape se concentre sur l’enseignement du « Voir » à Castaneda. La différence entre « regarder » et « voir » consiste principalement en ce que « regarder » c’est de pouvoir confirmer à travers le nôtre vision que le monde est comme notre raison nous dit qu' elle est, tandis que « voir » c'est la capacité de l'homme de connaissance pour percevoir, mais pas rien qu’avec la vue, l'autre réalité du monde. Don Juan insiste auprès de Castaneda pour qu’il recommence ses rencontres avec le “ La petite fumée ", parce que de cette manière il aura « la vitesse requise pour apercevoir le monde fugace ". Don Juan lui dit ensuite que la seule manière que possède un homme de connaissance pour savoir c’ est « en voyant » au-delà de la surface des choses. La « petite fumée », dit Don Juan, l'aidera « à voir » comment les hommes sont en réalité un conglomérat de fibres de lumière qui circulent depuis la tête au nombril, lesquelles font apparaître tout homme (roi ou mendiant) tel un oeuf lumineux. Les fibres lumineuses unissent l'homme avec ce qu'il l'entoure, en lui donnant équilibre et stabilité. Le simple fait de penser vivre à nouveau les expériences précédentes avec le « La petite fumée » aterrent Castaneda et il tentera de l'éviter à tout prix. Parmi les caractéristiques de « voir » il en est une qui est celle de pouvoir distinguer les hommes de « ceux qui ne sont pas des gens ", c'est-à-dire, les « alliés » des sorciers. Le mélange à fumer, lui explique Don Juan, l’emmènera là où se trouve déjà son “allié ” et, lorsqu’ « il fera un avec son allié », il ne devra plus fumer pour pouvoir le convoquer chaque fois qu’il le veut, afin d'effectuer ce qu'il lui demande. Don Juan soutient que lorsqu’un homme réussit à « voir » que tous sont des oeufs formés de fibres lumineuses, il se rend compte que rien ne peut être changé, et il se rend compte que tout dans le Monde est égal et que par conséquent rien n’est plus important qu'autre chose, et il en conclut que ce n'est pas non plus important ce qu'il fait, mais son impeccabilité de guerrier le propulsera à agir comme si ce qu'il fait était réellement important. Ce sera là alors la “folie contrôlée” Castaneda fait de grands efforts pour essayer de comprendre l'étrange connaissance de Don Juan, lequel casse tous ses schémas culturels et défie sa méthode intransigeante de chercher une explication rationnelle tout à e qu’il voit, sent et entend. Don Juan lui dit qu'à sa hauteurs il devrait déjà savoir qu'un homme de connaissance vit d' agir et non de penser agir puis ensuite d’analyser son activité. Il lui dit que par cela un homme de connaissance choisit un chemin avec coeur et il le suit ; il observe et se réjouit, et ensuite « il voit » et il se rend compte que sa vie sera finie dans un moment ; il sait que lui et tous les autres ne vont nulle part, et que parce qu’« il voit », il sait qu'il n'y a rien de plus important que le reste. C'est pourquoi un homme de connaissance n'a rien, sauf une vie à vivre, et sa seule relation avec les autres est sa folie contrôlée. Comme rien ne lui importe plus qu'une autre chose, un homme de connaissance effectue tout acte et l'exécute comme s' il lui importait, mais il sait qu'en réalité que peu importe et donc quand il l’accomplit il peut se retirer en paix, sans avoir le moins du monde une crainte pour le résultat de son acte, parce que, au bout du compte, pour lui la victoire et la défaite lui sont égales.

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Don Juan dit à Castaneda qu'on va vers la connaissance avec peur et respect, mais aussi avec confiance en soi-même. Pour être homme de connaissance il faut agir comme un guerrier et entamer la lutte sans se plaindre, sans plaintes ni hésitation, jusqu'à réussir à « voir » et se rendre compte de de que rien n’importe. Don Juan expliquera que la partie la plus étonnante des créatures ovoides est un groupe de fibres lumineuses qui apparaissent autour du nombril. Il dit que les fibres des personnes faibles sont courtes et presqu'invisibles et que, au contraire, les fibres des personnes fortes sont longues et lumineuses. Grâce à ces fibres un homme qui peut « voir » se rend compte de l'état et de la nature d'une certaine personne ; il peut, même, savoir si cette personne peut aussi « voir ». Peu à peu l'idée de pouvoir « voir » se transforme en une obsession pour Castaneda qui décide de recommencer ses rencontres avec le « La petite fumée ». Les actes de Don Juan pour le porter à cette décision furent délibérés, parce que, comme il dit à Castaneda, il lui restait peu de temps pour lui transmettre sa connaissance et seulement le « La petite fumée » afin de lui donner la vitesse nécessaire pour capter « le mouvement fugace du monde ". À chaque rencontre avec la « Petite fumée » Castaneda avance dans la compréhension ou, mieux dit, dans la découverte de l'autre réalité, habilement conduit par Don Juan celui qui une fois encore, se heurte maintes et maintes fois à la barrière rationnelle de Castaneda. Don Juan dit à Castaneda qu’il lui avait transmis tout ce que son benefactor lui avait enseigné dans sa première étape d'apprentissage ; et que, en ce qui concernait Castaneda, il abatí accompli tout ce qui devait d’être fait pour « voir » et, toutefois, ne l'obtenait pas, bien que pour ceux qui « voient » tel Don Genaro, il leur semblait que Castaneda pouvait le faire. Nous ouvrirons ici une parenthèse pour essayer d'expliquer le fait que dans les oeuvres Castaneda sont manipulés différents niveaux de connaissance ce qui provoque beaucoup de confusions. Don Juan lui-même dit que le chemin de la connaissance offre beaucoup de dangers « de compréhension », principalement parce que la connaissance n'a pas à « être comprise ». Dès le début Don Juan a initié Castaneda aux deux volets de connaissance. Pour le tonal ( la droite) Castaneda restait très perplexe en essayant de trouver une explication à ses expériences psychotropiques, se cramponnant à sa raison et à ses cadres culturels comme moyens pour essayer de soutenir de manière cohérente les enseignements incompréhensibles d'un vieil Indien. Pour le côté nagual ( la gauche), Castaneda ne pouvait se rappeler très peu ou pas du tout de ce qui y était appris. D'autre part , dans le monde de la Toltequité, il n'existe pas la continuité du temps et de l'espace ; cornme l’explique Don Juan, il n'existe pas de « gomme » qui colle les faits et les lieux selon une ligne continue dans le temps. Ce problème se présente donc presque tout au long de l'oeuvre. Pour essayer de le dire d'une manière irrationnelle ", Castaneda mélange dans la chronologie de l'oeuvre les mémoires du passé, les expériences du présent ainsi que “ souvenirs du futur ”. La technique d’enseignement destinée aux apprentis qui aspiren à la connaissance Toltèque pourrait être expliquée selon les étapes suivantes 1.Le pouvoir signale un apprenti 2. Le nagual “accroche” l’apprenti 3. Le nagual “travaille avec son apprenti la partie droite de la connaissance pour nettoyer tout

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ce que l’apprenti a dilapidé totu au long de sa vie, mais en même temps il travaille la partie gauche appelée nagual au travers de ce que Castaneda appelle “les niveaux de conscience accrue”. Ces connaissances ne seront amenées au souvenir de l’apprenti que lorsqu’il aura reuni suffisamment d’énergie sur son chemin de connaissance pour finalement “rassembler” tout son acquis, tant du côyé du tonal que du côté du nagual. Le présent travail a pu avoir été effectué par étapes de connaissance, sans pour autant devoir suivre la chronologie des livres de Castaneda ; toutefois, nous préférons ne pas courir, dès le départ, ce premier risque et décidons de prendre le second, à chaque fois que notre prétention est d'avancer, avec le lecteur, à travers l'oeuvre de Castaneda, en évitant, dans la mesure du possible, de tomber dans les mêmes confusions de Castaneda, afin d' essayer de dégager l'essence et l'origine de nos anciennes cultures mesoaméricaines. « Nettoyer l'île du tonal ", comme le dit Don Juan, requiert et la décision de l'apprenti et que celui-ci assume et rende responsable de cette décision jusqu'aux plus ultimes conséquences. Il requiert aussi une volonté intransigeante et une discipline féroce. Cette partie de l'enseignement - qui est vitale et irremplaçable n’a rien à voir avec les plantes de de pouvoir ou un quelconque ésoterisme ; au contraire, le champ de bataille est dans la vie au coeur de notre monde quotidien. L'objectif est de vaincre les vices et les faiblesses, l’inconscience et l’irresponsabilité. Un apprenti doit apprendre à polir son esprit et à fortifier son corps. Le chemin de la connaissance est un héritage culturel de nos ancêtres toltèques, qui le perfectionnèrent à base de sacrifices et de beaucoup d’efforts. Ce n'est pas « un petit week-end bucolique ". C’est pareil à tout autre chemin que l'homme a entrepris vers la liberté totale. En Inde, en Chine, en Mésopotamie ou en Egypte, d'autres cultures ont combattu pour arriver aux niveaux supérieurs. Si une grande culture a existé au Mexique elle a été le produit d'une connaissance capable de susciter l'esprit divin qui vit dans l'homme et elle nous a légué des témoignages impressionnants (le patrimoine culturel tangible) ainsi que des traces profondes dans l'esprit des peuples qui font partie aujourd'hui du Mexique contemporain (patrimoine cultures intangible) et qui se situe, de façon incompréhensible, dans le subconscient collectif. Le chemin du guerrier est un chemin difficile pour lequel l'annihilation, le challenge et le défi sont présents ; mais c'est un chemin avec du coeur et, sur ce chemin, comme dit Don Juan, il est inutile se plaindre mais toutefois sur lequel il est vraiment difficile de ne pas se plaindre. Pour reconstruire « le profil " d'un guerrier nous devrons rassembler le long de l'oeuvre de Castaneda certains traits et certaines caractéristiques « poétiquement » décrits par Don Juan. Retournons maintenant au texte Une réalité à part. Voir. juste au moment où Don Juan décrit certaines des qualités d'un guerrier : Un guerrier sait qu' il attend l’irruption de sa volonté et pendant ce temps il ne veut rien ; de cette manière, s'il reçoit quelque chose, ce sera toujours plus que ce qu'il peut prendre. La volonté, dit Don Juan, c’est quelque chose qu'un homme utilise, par exemple, pour triompher dans une bataille dans laquelle, selon tous les calculs, il devrait échouer ; c'est un pouvoir que nous avons en nous et qui nous pousse à effectuer des exploits étonnants qui défient le sens commun et, en même temps, ce qui le ligue avec le monde extérieur ; c'est une force qui surgit à l'intérieur du corps et qui se met à l'inonder. Par sa volonté, un sorcier perçoit le monde et il se rend compte alors que le monde n'est pas aussi réel qu’il le pensait. Tout en progressant sur le chemin de la connaissance, un guerrier se rend compte qu'il est capable de ressentir toute chose avec une sensation issue d'une zone proche du nombril.

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Lorsqu’il sera capable par elle de se lier avec tout ce qui est à son alentour, on peut dire qu'il aura déjà acquis la volonté. L'esprit du guerrier n'est pas dessiné pour l’abandon ou pour la plainte, ni pour gagner ou perdre, mais pour combattre, et chaque acte se transforme en sa dernière bataille sur la Terre. Il s'ensuit que le résultat ne lui importe pas ; il laisse seulement couler son esprit avec liberté et clarté. Dans ce texte Voir, Une réalité à part, s'est concrétisée ce qui pourrait être la clé expliquant la raison pour laquelle l'homme occidentalisé accède très difficlement à l'autre réalité du monde. Don Juan dit à Castaneda que le problème de ce type d’humain est de trop penser et de trop parler, et qu'il devrait cesser de se parler à lui-même. De fait, le monde de la raison est maintenu avec notre monologue intérieur. Par cette conversation avec nous-mêmes nous renouvelons encore et encore notre idée du monde jusqu'au jour de notre mort. Un guerrier cède à l’évidence qu’il doit combattre pour arrêter son « blablabla” intérieur , et c’est en ce point que le monde changera et pour résister à ce choc tellement monumental, le guerrier devra être préparé. Si nous cessons de nous dire que le monde est comme « il est », le monde cessera d'être comme nous disons qu' il est. Toutefois, il nous sera nécessaire d'être prêt à supporter un coup tellement grand, pour lequel il nous faudra commencer « à défaire peu à peu le monde ». Don Juan dit du monde, qu'il est un mystère absolu et qu'il n'y a aucun moyen de démêler tous ses secrets. Les rencontres de Castaneda avec « la petite fumée » se font plus fréquentes vers la fin de sa seconde étape d'apprentissage. Chaque nouvelle expérience le rapproche de plus du phénomène de « Voir ». Ses expériences mirent sérieusement en danger se conception de la réalité du monde. Il doit maintenant retourner à la maison ; les événements vécus avec les forces du monde ont élargi son trou de part en part, il doit guérir et être refermé avant de pouvoir décider s'il retournera ou non au chemin du guerrier.

III. VOYAGE A IXTLAN

(Nouvelles Leçons DE DON JUAN ) Comme quelqu’un qui visionne un nouveau film cinématographique plein de symbolismes et codes

compréhensibles seulement pour son directeur, Castaneda fera une troisième fois une récapitulation de de ce qui s'est produit pendant ses dix premières années d'apprentissage avec Don Juan, en remontant au moment même de sa première rencontre, promue par un fait prodigieux qui l'amena vers la fin de sa seconde étape d'apprentissage à apprendre à “Stopper le monde “. il se rendit compte alors que son obstination pour accomplir son objectif initial --connaître les mystères des plantes hallucinógènes- ne lui avait pas permis de comprendre que « Stopper le monde » n'était pas seulement une métaphore, mais un des principaux énoncés de Don Juan relatifs à la connaissance que tout ce qui lui avait été enseigné jusqu'à ce moment étaient juste des techniques pour parvenir à « Stopper le monde » ce premier et fameux pas pour pouvoir « voir ».

Castaneda comprend alors que les plantes de pouvoir ne sont pas la clé pour entrer dans le système de connaissances de Don Juan, mais qu’elles sont seulement une aide pour l'enseignant quand l'apprenti manque de la sensibilité ou de la flexibilité nécessaires pour percevoir une « autre réalité " du monde. Par cette découverte Castaneda révise toutes ses notes de terrain et estime finalement qu'il avait rejeté des enseignements de Don Juan « les techniques pour arrêter le monde » simplement parce que celles-cii semblaient ne pas avoir de rapport avec son étude des plantes psichotropiques.

Les histoires contenues dans le texte Voyage à Ixtlán comprennent, jusqu'au chapitre 17, les deux

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premières années de l'apprentissage de Castaneda, hormis le fait que son analyse lui a fair amorcer un virement de 180 degrés. Les tríos derniers chapitres racontent les événements qui conduirent Castaneda jusqu’à l’exploit de « Stopper le monde » (mai 1971), ce qui l’extrait de l'obscurité pour le mettre sur chemin de connaissance de la Toltequité.

Castaneda termine d'écrire ce livre en 1972, la même année de sa première édition en anglais et, à différence de des deux premiers, celui-ci montre plus de cohérence et de congruence avec le système de connaissance de la Toltequité.

Dans le Voyage à Ixtlán l'auteur nous présente 15 techniques spécifiques pour travailler la partie droite de la connaissance ou tonal (nettoyer l'île

du tonal), quatre points référentiels de la connaissance et une belle et poétique allégorie du voyage que parcourent les guerriers pour arriver à la fin suprême de l'enseignement, qui est « la totalité de soi-même ".

Nous essayerons de dégager l'essence de chacune des techniques pour “Stopper le monde”, des histoires et des dialogues que Don Juan met en place afin que son apprenti sente et « comprenne » la leçon.

EFFACER L'HISTOIRE PERSONNELLE Pour maintenir l'image de soi-même, l'homme commun est à la moindre provocation, désireux de

dire à qui veut bien l’écouter « qui il est » ou, plutôt, qui il est supposé être. Raconter maintes et maintes fois notre vie à qui de droit, en plus de nourrir notre importance personnelle nous permet de nous autoaffirmer dans ce monde de pensées. Maintenir l'image de de nous-mêmes requiert d'extraordinaires frais d'énergie, et c’est pourquoi un apprenti de la Toltequité devra peu à peu « effacer » son histoire personnelle ; ceci n'étant pas cesser de parler du passé, mais, simplement, de « l'utiliser » comme références et selon un mode impersonnel. Don Juan dit que l'« importance personnelle » nous invite à entretenir notre histoire personnelle. Don Juan soutient qu'à travers l'histoire personnelle nous nourrissons notre importance personnelle et celle-ci nous empêche d'apprécier le monde dans lequel nous vivons. Don Juan dit qu'il préfère la liberté illimitée que nous donne le fair d’être un inconnu : si personne ne nous connaît en vérité, nous ne devons pas donner des explications et ainsi personne ne se blesse o une se désillusionne de nos actes. Cette liberté est celle dont l'apprenti a besoin pour transiter sur le chemin de la connaissance.

LA MORT COMME CONSEILLERE

Pour les cultures mesoaméricaines la dualité MUERTE-VIDA, VIDA-MUERTE forme une unité nous ne pouvons pas arriver à avoir conscience de la vie si nous n'avons pas conscience de la mort. Don Juan essaye d'enseigner à Castaneda que l’unique et sage « compagnon » que nous avons dans la vie est, précisément, la mort, celle qui ne nous laissera pas « nous accrocher » à quoi que ce soit, personnes, objets ou sentiments. Lorsqu’un apprenti a pris la décision de suivre le chemin du guerrier, il doit se rendre responsable de cette décision en comprenant qu’il ne lui reste pas de temps pour fanfaronner, ni pour regretter, ni pour se tromper. L'apprenti sait qu'il est un « chasseur » de pouvoir ou de connaissances, mais que le chasseur aussi est traqué par la mort Don Juan lui dit que quand il se sent mal, quand le pire lui survient, quand tout lui tombe dessus, le guerrier devra demander à la mort si tout cela est vrai. La mort lui dira alors que rien de de cela n’est certain et la mort lui dira « je ne t'ai pas encore touché ».

CHASSEUR DE POUVOIR

L'apprenti est un chasseur qui marche à la recherche du pouvoir et en même temps peut être chassé par la mort. Un chasseur est un homme qui sait beaucoup, et notamment qui peut percevoir le monde de diverses manières. Un chasseur est léger, flexible et fluide, il est dans équilibre parfait avec le

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monde qui l'entoure. Un chasseur n'est pas un bon chasseur parce qu' il connaît les routines de ses proies, mais parce qu'il il n'a pas de routines !

ÊTRE INACCESSIBLE Les hommes communs passent leer temps au milieu du chemin en se falgellant réciproquement

chacun se confortant d’être un “ partenaire volontaire ” ; ils sont « au milieu » dans leurs aller et venir ; ils sont évidents et inattendus. Être inaccessible signifie qu'un guerrier « est et n'est pas " être inaccessible ne signifie pas qu'il doive être dissimulé, parce que de la sorte, tout le monde saura qu'il est dissimulé. Être inaccessible est une condition du guerrier pour ne pas « s’embarrassé » dans le monde des sentiments et des personnes. Être inaccessible signifie toucher et étre touché le moins possible par le monde et d’y s'agir, à bon escient, de se mettre hors de la portée des gens ; de ne pas être accroché ni épuisé à à ce que l’on considère comme normal. Être inaccessible signifie qu' un guerrier ne maltraite ni déforme au monde, n'exploite ni ne presse moins les gens, et moins encore ceux qu’il aime. L'inaccessibilité d'un guerrier lui permet d'être dans le monde et ne pas le déformer ; il l’utilise seulement impeccablement et ensuite il part sans que personne ne se rende compte de son arrivée, ni de son départ.

BRISER LES ROUTINES DE LA VIE Le défi de l'apprenti est de transformer la vie quotidienne courante en un splendide champ de

bataille, et de parvenir à se soustraire au tourbillon des pensées et des actes quotidiens par l'application des techniques pour balayer l'île du tonal. Travailler le côté droit de la connaissance requiert un effort extraordinaire qui a pour but de réduire au maximum notre importance personnelle, en libérant toute l'énergie que nous utilisons pour maintenir notre image de nous mêmes et l'idée que nous avons du monde.

L'homme commun trouve dans ses routines le bouclier par lequel il se protège du monde admirable et terrible qui nous entoure. Maintenir vive la conscience s’obtient en cassant nos routines. L'apprenti de la Toltequité est un chasseur qui marche à la recherche de la connaissance qu’il saisit et traque en quantité dans sa quotidienneté. Casser les routines de la vie c’est transformer le monde éventé et ennuyeux du quotidien en un monde admirable, mystérieux et terrible. L'apprenti comme chasseur non seulement doit chasser, mais ce dernier ne doit pas agir comme s'il était une proie. L'apprenti doit, pour le dire d'une certaine manière, « marcher à tout petit pas» et d’une marche « alerte » de par le monde, afin d’extraire le plus grand bénéfice de sa vie.

LA DERNIERE BATAILLE SUR LA TERRE Un apprenti qui s’est introduit sur les chemins complexes de la connaissance est conscient qu' il

peut mourir à tout moment. Il met toute sa capacité dans chaque acte qu'il effectue.En son mental il n’y a ni gagner ni perdre ; il met en pratique toutes ses connaissances ; il evalue et prend une décision puis agit ; « il se laisse aller » sans peur ni ambition. Le guerrier essaye de polir son esprit, et l'impecabilité de ses actes, de ses pensées et de ses sentiments est manifeste. Chaque acte est, pour ainsi le dire, « sa dernière par bataille " sur Terre, c’est pourquoi le résultat lui importe si peu; ce qui l’intéresse c’est de perfectionner son impecabdité pour polir son esprit. Un guerrier vit chaque acte extrêmement conscient du fait que cela pourrait être l’ultime action. Le guerrier met en pratique toutes ses connaissances et laisse le pouvoir couler.

Le guerrier fair confiance dans le pouvoir de ses décisions, il les assume et il agit avec la pleine connaissance qu'il n'a pas de temps ni de l'espace pour des doutes, des remords ou de l’ambition. Contrairement au guerrier, l'homme commun croit qu'il a tout le temps et cette supposée continuité le rend timide, parce qu’il peut douter et se repentir ou penser quil'aura du temps pour essayer de nouveau, de recommencer.

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Les gens ordinaires vont d'acte en acte sans penser ni combattre. Au contraire, un guerrier sait qu'il n'a pas le temps et, par conséquent, il ne s’attache à rien et effectue chacun de ses actes comme s'ils était dernier qu'il accomplira sur cette Terre.

SE RENDRE ACCESSIBLE AU POUVOIR Un guerrier est un chasseur impeccable qui chemine à la recherche du pouvoir. Par cela il n’est ni

exhibitionniste ni fanfarron, il n’a pas de temps qui perdre, ni pour tromper, ni pour douter ou se tromper. Ce qu'il met en jeu, parce que c’est la mort qui le fair avancer, c’est tout le travail et tout l’effort que lui a demandé de perfectionner sa vie pour la rendre ordonnée, disciplinée et sobre.

Un guerrier s’offre systématiquement à la portée du pouvoir, mais avec beaucoup de prudence et de précautions. Le style du guerrier est une mainfestation contrôlée et une quiétude contrôlée.

L'ESPRIT D'UN GUERRIER

Sur le chemin de la connaissance le guerrier doit moduler son mental dans un esprit correct. Don

Juan dit que chercher la perfection de l'esprit est la seule activité vraie de notre malignité. Un guerrier est intransigeant dans cette recherche et pour cela maintient une attitude face à la vie et les choses de la vie qu'il lui permet de libérer de la peur, de l'ambition, des plaintes ou de la tristesse. Un guerrier sait que personne ne fait rien à personne ; que c’est soi-même qui crée ces dommages avec les gens et avec les sentiments.

Un guerrier n'est “ accroché ” à rien ni à personne. Pour cela, le guerrier a besoin d’un esprit correct pour livrer chaque bataille sur la Terre, sachant que sans cet esprit il s’idiotise et s’enlaidit. Il n'y a aucun pouvoir vivant qui manque de cet esprit. Personne ne peut blesser un guerrier personne ne lui fait de « dommages », l’impressionne, ne le meut, ni ne l'oblige à faire des choses qu'il ne veut pas. Un guerrier ne peut pas être une feuille au vent ou une boîte de conserve vide que les gens repoussent à coups de pieds vers n’importe où et n’importe quand. Un guerrier, quand il prend une décision, se laisse aller, et laisse couler ses actes. Son esprit lui donne de la tempérance et de la force parce qu'il fut formé pour survivre, et il survit toujours de la meilleure manière. Pour un apprenti guerrier il n'existe rien d’offensif dans les actes et les pensées de ses semblables, à condition qu'il soit dans l'état d’esprit adéquat.

UNE BATAILLE DE DE POUVOIR À travers des enseignements, Castaneda est porté jusqu’au point où il doit prendre une décision

fondamentale ; l'effort requis pour traverser un « pont » déterminera d’entrer ou non pleinement dans le monde du nagual ; il s’agit de laisser le « confort » et la “sécurité” pour pouvoir, en traversant le pont, pénétrer dans le monde admirable et terrible de l’inconnu.

Don Juan suggère à plusieurs reprises à l'apprenti Castaneda qu'il doit vivre comme un guerrier, avec l'esprit correct rechercher le pouvoir dont la somme définira la totalité de ses actes. Un apprenti qui acquiert du « pouvoir personnel suffisant » est un être qui – par le biais de la discipline, du contrôle et l'inflexibilité dans ses objectifs et dans la pratique impeccable des techniques pour perdre de l'importance acquierra de l'énergie suffisante qu’il canalisera pour « voir » et interpréter le monde et sa vie propre de manière différente.

Quand le guerrier perd le pouvoir, il devient vieux et gras de la nuit au matin, et comme la mort toujours le guette, au moment où le pouvoir d'un guerrier décline, sa mort simplement le touche.

Don Juan enseigne à Castaneda qu’on a besoin de toute sa vie et d'un effort incommensurable pour vivre proche du pouvoir et, parfois, d'être « seul à seul avec lui ». Le guerrier devra avoir en conséquence un esprit impassible et, de de tout ce qu’il fait, il be révélera jamais ce qu'en réalité il sent et il pense.

(LE DERNIER ARRÊT D'UN GUERRIER) LA DERNIERE DANSE DU GUERRIER Un guerrier, d’abord et avant toutes choses, est un homme.

Un homme humble et conscient de ses limitations, mais aussi de ses potentialités ; il sait qu'il doit

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profiter de l'occasion admirable d'être vivant et sait que sa vie peut finir à tout moment. Un guerrier sait ce qu'il veut de la vie et utilise le monde pour y parvenir. Il sait que c’est un chemin difficile et presqu'impossible. Mais il n'y a déjà rien dans le monde quotidien qui satisfasse son esprit. Le guerrier essaye donc d’« utiliser » ce monde quotidien avec tendresse et subtilité ; il ne se lie ni ne s’accroche ni aux personnes, ni aux sentiments ni aux objets. Il est très ambitieux, ambitionne ce qui est presqu'impossible et n'est pas disposée a se conformer ou à être trompé par toute autre chose. Il sait qu'il aura très peu d'occasions et, surtout, qu’il aura très peu de temps. Il se prépare infatigablement à travers une discipline rigoureuse ; il fortifie son corps et perfectionne son esprit ; son champ de bataille est le monde et la vie quotidienne. Le tourbillon des forces centrifuges qui nous entraînent vers l'image de nous-mêmes et l'idée que nous avons du monde et de la vie requièrt d'immenses coûts de notre énergie.

Don Juan dit à Castaneda que chaque guerrier choisit un emplacement dans le monde où il

effectuera « sa dernière danse de de pouvoir ". Cet emplacement est le lieu de sa prédilection. Là, sa mort sera consignée à l'observer, et dans cette danse le guerrier exprimera toute sa vie de lutte et ses sentiments sur toutes les batailles de sa vie. Il parlera de ses joies et de ses déconvenues dans la recherche du pouvoir.

LA MARCHE DE POUVOIR Don Juan dit à Castaneda qu'il pense que tout ce qu’il va comprendre il le fera en posant des

questions (et nous ajouterions que nous ne ferons pas plus en lisant Castaneda). Le pouvoir n’appartient à personne, ni ce chemin qui n’est pas l’unique ou l’exclusivement vrai. Don Juan dit à Castaneda qu' il y a beaucoup de chemins différents vers la connaissance, même au sein de sa lignée ; il est par exemple des sorciers qui sont portés à la connaissance par différentes voies, quelques uns en dansant, d'autres en soignant, d’autres sans rien faire.

Le « pouvoir » est la connaissance et le « pouvoir personnel » est la somme de la connaissance que l'apprenti a réussi à obtenir. Dans cette partie des enseignements qu'acquiert Castaneda, Don Juan va l’amener peu à peu à « comprendre » ce qui ne peut être compris. Les enseignements de Don Juan sont beaucoup plus de caractère expérienciel et spirituel que rationnel. Don Juan soutient que l'homme, outre la raison, a d'autres éléments pour percevoir la connaissance. Ces « éléments » sont activés à travers l'énergie elle-même, mais comme nous sommes toujours occupés nous soutenons rationnellement l'idée de nous-mêmes et du monde à travers l'importance personnelle. Par conséquent cela nous coûte énormément de cette énergie pour que nous puissions « avoir » cette énergie et nous percevons ainsi comme des générateurs de énergie. Ce monde est cependant un monde d'énergie et non de concepts et d'objets.

Don Juan, au tours de son enseignement, doit utiliser une série d’astuces et de pièges pour maintenir l'attention et l'intérêt de son apprenti. Nous croyons que beaucoup de choses que Don Juan enseigne à Castaneda sont dans ce but : élargir la voie. La connaissance pure est simple et directe et étrangement, plus elle est évidente et plus l'homme lui oppose une plus grande résistance.

Bien que l'enseignement de la Toltequité soit presque dépourvue de rites et de rituels, il reste cependant ce petit quelque chose à même de pouvoir “ tromper ” la raison des apprentis. Nous devons rappeler qu’étant donné l'arrivée des Espagnols, la Toltequité a dû être maintenue dans la clandestinité. Les Espagnols jamais ne virent ni n’abordèrent cette tradition ; les prêtres sont tombés en leurs mains mais non les hommes de connaissance ; et avec les prêtres sont tombés les sorciers, les diableros et probablement vuelque autre guerrier négligent.

Au XVIII siècle l’un des personnages les plus importants de la lignée de Don Juan vivait bien au

coeur de la religion catholique et, plus encore, parmi la Sainte Inquisition.

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C'était le Sacristain de la Cathédrale Métropolitaine de la Ville du Mexique. Son déguisement et son lieu ne pouvaient pas être meilleurs pour le protéger de la persécution qui règnait en ces temps. Un guerrier est un être impeccable, inaccessible et souple. Don Juan parle de la possibilité admirable d'être un inconnu.

En tant que technique que Don Juan enseigne à Castaneda pour économiser de l’énergie et tromper sa raison, il y a la marche de de pouvoir.

Le problème avec les techniques que Don Juan transmet à Castaneda réside dasn le fair que ses exécutants peuvent perdre l'ojectivité des enseignements. Les techniques sont seulement des MOYENS et non une fin. Un homme commun peut arriver par certains moyens fortuits « au monde du nagual », ou peut être porté à la connaissance à travers la discipline et l'effort pour vaincre son importance personnelle, et même s'il ne sait rien de de cela, l'économie de son énergie le fera entrer à la connaissance sans l’aide de personne.

Le lecteur de Castaneda devra beaucoup veiller pour ne pas tomber dans les confusions castanediennes du chemin de la connaissance sans oublier le moins du monde celles qui lui sont propres. Nous devons penser que pour chacun des lecteurs la rencontre avec un nagual comme Don Juan pourra être différente, et que l'oeuvre devra être prise avec beaucoup de réserve, non pour la valeur des connaissances de Toltequité, mais par les limitations et les confusions de Castaneda lui-même, le mode selon lequel il a décidé de nous présenter dans ses livres la connaissance acquise.

NON FAIRE “Ne-pas-faire” est autre technique qui a pour but que l'apprenti économise de l’énergie. Comme il a

été dit, le confort de l'idée que nous avons de de nous-mêmes (qui beaucoup trop souvent est toujours superlative) est réalimenté maintes et maintes fois, de manière constante, avec la conséquenté fuite d'énergie. NE-PAS-FAIRE est précisément ne pas répondre « consciemment » aux actes qui conforment l'image de nous-mêmes. Ne-pas-faire est simplement un subterfuge pour ne pas continuer à nourrir l'image de nous-mêmes. Ce changement d'attitude dans la vie et dans le monde, le fait de conditionner notre attention et notre conscience pour cesser de penser, sentir et agir comme toujours nous le faisons, produit une économie de notre énergie. C’est comme éteindre le « pilote automatique » par lequel nous manions notre vie et focalisons toute notre attention dans chaque acte, peu importe qu'il soit « grand » ou « petit ».

STOPPER LE MONDE La manière par laquelle nous soutenons l'idée de nous-mêmes et du monde est conduite par la

raison. Le dialogue interne n'est pas autre chose que le continu monologue rationnel qui raconte que le monde est ainsi et ainsi et que nous sommes de la même façon aussi particuliers que nous le sommes.

Le dialogue interne n'est rien plus que le torrent de pensées qui forcent « la réalité » pour que celle-

ci soit adaptée à notre façon de penser. C'est pourquoi les hommes communs sont en permanence ennuyés ou dérangés ou excédés par

« le monde », parce que le monde pour eux n'est pas plus qu'un tas d'idées. Au contraire, pour un guerrier tout est beaucoup plus que ce que nous avons appris à comprendre.

Le monde, pour lui, est un tout énigmatique, mystérieux, terrible et admirable, qui ne « s'adapte » pas aux idées de l'homme commun. Pour le guerrier le monde est simplement incommensurable et indéchiffrable... magique !

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La technique de STOPPER-LE-MONDE est l'effort que doit faire l'apprenti pour « faire taire » sa raison et percevoir ainsi le monde à travers d'autres éléments. Dans une analyse rétrospective de l'oeuvre de Castaneda nous pourrions supposer que ceci pourrait être ce qu’il y a de plus important que nous ayions à effectuer pour suivre Don Juan lorsqu’il use de diverses techniques et explications pour que l'apprenti accepte, s’essaye et s’applique. L'être humain ne connaît rien des ressources et des possibilités dont il dispose ; la porte d'entrée du monde de la Toltequiyé, du nagualisme ou de la sorcellerie, est précisément l'économie d'énergie. Don Juan demande à Castaneda qu'il cesse d'agir comme un être d'importance suprême tout en lui donnant des preuves systématiques que le monde n'est pas uniquement comme sa « raison » lui dit qu'il est. Le monde est comme un pense qu'il est, parce que depuis petits nous avons appris à le voir de cette manière ; mais le monde est une énigme, un mystère absolu.

L'ANNEAU DE DE POUVOIR L’anneau de pouvoir est précisément la façon de percevoir le monde, à travers la raison. Don Juan

l’appelle le premier anneau de pouvoir. L'homme commun, sans même s’en rendre compte, effectue un acte de « sorcellerie » qui consiste à élaborer, avec la raison, un admirable et complexe monde d'idées qu’il va interprèter comme étant la seule réalité. Ce sortilège de la raison est le premier anneau de pouvoir ; ainsi, pour chaque enfant qui naît on commence immédiatement “ à lr former " pour qu'il développe sa raison avec l'aide d’excellents enseignants, cette tâche se poursuivant de nombreuses années. Transformer le monde énergétique qui nous entoure en un monde d’« objets solides » et d’« idées vraies » est une tâche extraordinaire de « sorcellerie ». L'homme commun et l'apprenti de la Toltequidad ont besoin de “ de ce monde -là ” comme soutien du tonal. Il y a cependant une différence qui est que l'homme commun en reste là et n'explore pas toutes ses possibilités ; l'homme n'est pas seulement un percepteur d'énergie..., il est aussi un créateur d'énergie !

Le premier anneau de de pouvoir est en relation avec le tonal (le côté droit), ce que nous avons été amenés à appeler cela « réalité vraie » par la raison et envers ce qui est connu. Castaneda intitulera son cinquième livre “le second anneau de pouvoir”, il est relié au nagual, le côté gauche, avec une « autre réalité », avec la volonté et avec l’inconnu.

UN ADVERSAIRE A LA HAUTEUR Ce que fait en réalité un maître avec son apprenti c’est de l'accrocher, de lui poser des pièges et de

tenter de réduire son importance personnelle afin qu'il économise de l'énergie. La tâche d'un maîtrre est d’amener l'apprenti jusqu'« à la porte » du nagual ou “connaissance” ; en examinant cela de plus près on pourrait dire là que maître et apprenti sont égaux ; la seule différence pour l'enseignant, s’il en était une résiderait dans son impeccabilité ou autrement dit dans une plus grande économie d'énergie.

Dans le monde du tonal le maître pose des pièges à l'apprenti. De tous les stimulants un adversaire peut se montrer être une excellente affaire par laquelle l'apprenti travaille et apprend avec un plus grand bénéfice. Sur le chemin de la connaissance Don Juan met Castaneda face à divers adversaires, depuis un puma jusqu'à une sorcière appeléee La Catalina.

Don Juan nuance la différence entre un adversaire et un ennemi. Les adversaires, tout comme les ennemis, peuvent nous détruire ; ce qui transforme un ennemi en un adversaire c’est que celui-ci n'a pas de sentiments personnels quand on combat avec lui. Un adversaire nous aide à purifier notre esprit, à fortifier notre corps, à être plus humbles et avoir toujours une stratégie dans la vie. Un apprenti n'est à la merci ni des gens ni des ennemis ; un apprenti choisit avec beaucoup se soin son adversaire et le champ de bataille. Il ne cherche pas gagner ou perdre, il cherche perfectionner son esprit au travers de son impeccabilité.

LE VOYAGE À IXTLÁN

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C’est là est une des métaphores les plus belles et des plus poétiques de l'oeuvre castanedienne

Don Juan enseigne à Castaneda que lorsqu’un apprenti de la Toltequité entame le chemin vers la connaissance (Le voyage à Ixtlán), celui-ci se doit de laisser tout ce qu'il connaissait avant et qu’il aimait ; le voyage à Ixtlán est difficile et solitaire, mais non désolant. Lors de ce voyage il n'existe pas pour l’apprenti de lieux familiers ou des gens connus ; il est guetté par des fantômes, des êtres humains avec des angoisses et anxiétés ordinaires ; des « fantômes » qui appellent et cherchent à ce que l'apprenti perde le chemin à lxtlán.

Don Juan dit que seuls des guerriers peuvent survivre à ce voyage à Ixtlán. La technique du chemin du guerrier fut élaborée par les vieux toltèques pour pouvoir accomplir tout le parcours du chemin vers Ixtlán. Don Juan dit que l'art du guerrier est d'équilibrer le prodige d'être un homme avec la crainte d'être homme. Pour survivre au tours de ce voyage à Ixtlán il doit être clair et être mortellement certain de son impeccabilité.

L’ouvrage du “Voyage à Ixtlán” est celui que nous recommandons à ceux qui désirent entamer la lecture de l'oeuvre de Carlos Castaneda. L'auteur y fait d’abord un premier compte-rendu de ses expériences. Il nous transmet les techniques de base pour économiser l'énergie et à la fin nous il donne une idée du chemin vers la connaissance. Avec “Histoires de de pouvoir” ce texte constitue la base de la première partie (celle où l'auteur écrit à côté de la présence “ physique ” de Don Juan).

D'une certaine manière le “Voyage à Ixtlán” consigne les bases de de ce que deviendront les enseignements de Don Juan, en énonçant les objectifs points de base du “comment transiter vers la connaissance”. Les techniques que Don Juan enseigne à Castaneda pour économiser de l’énergie n’ont rien à voir avec les drogues ou l'utilisation d'arts fantastiques ; tout au contraire, ils parlent d’attitudes et de façons d'agir dans le monde « réel » et quotidien. C’est dans ce monde que l'apprenti entamera sa bataille. Beaucoup de lecteurs de Castaneda; citadins des villes, ont cherché la connaissance dans les montagnes, avec des chamanes et, selon les cas, au moyen de drogues. Mais Don Juan est très clair en ce fait : il dit que c’est dans le “faire” de notre monde lui-même, là, nous trouverons le chemin. En fin de compte ce sur quoi en principe nous devrions travailler c’est de sortir toutes les ordures que nous portons à l'intérieur et éliminer la montagne d'idées fixes et préconçues avec lesquelles nous nous déplaçons.

Nous dirons finalement que toutes les techniques que Don Juan a enseignées à Castaneda au sujet du côté droit avaient pour but unique de lui apprendre à économiser de l'énergie. Il est très facile de « s’égarer » dans la forêt des techniques, c'est-à-dire, de les prendre comme fins, quand elles sont seulement des moyens. Il faut en outre rappeler que Castaneda fut un apprenti « résistant » dans le domaine de la raison et que Don Juan a dû tenter par différents moyens de “ le sensibiliser ” et que Castaneda a choisi d’écrire dans son oeuvre uniquement ce qu'il a pensé qu'il était nécessaire de raconter.

Mais il n’a pas toujours au début reconnu l’enseignement, ne l’a pas compris ni même ne le devinait

en étre. Au début, Castaneda pensait que Don Juan était un vieil Indien étrange qui lui disait des choses bizzares ou encore qui lui faisait faire des tâches qui ne lui semblaient pas beaucoup comporter beaucoup de sens, mais qui par la suite, quand il eut l'économie d'énergie suffisante, il put « comprendre ».

HISTOIRES DE DE POUVOIR

Première édition en Anglais 1974 Première édition en Espagnol, 1976 Titre original: Tels of Power 1974 Carlos Castaneda 1976 Fonds de Culture Économique. Traducteur : Juan Tovar.

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Celui-ci est, peut-être, l’un des livres de l’oeuvre des plus importants, parce qu'il contient une beauté au-delà de la littérature dans ce qu'on y trouve consigné, très nettement, la philosophie de nos anciens maître toltèques, avec de profondes propositions de valeur universelle en ce qui concerne l'essence même de de ce qui est humain.

La beauté littéraire et la force dramatique que l’on trouve dans “Histoires de de pouvoir” font que le lecteur prend part avec l'apprenti, presque de manière expériencielle, d’un sentiment croissant d'exaltation jusqu'à ce que sa rationalité explose au moment Castaneda saute dans le vide du haut du ravin.

Comme nous avons déjà dit, l'oeuvre de Castaneda peut être divisée en deux parties : celle qu’il

écrit lorsqu’il reçoit physiquement les enseignements de Don Juan et celle qu’il écrit en son absence, et qu'il effectue à partir des « mémoires » et expériences avec les compagnons de son « clan » de sorciers, où Castaneda y occupe alors la place de nagual.

À la fin de ce livre Don Juan et Don Genaro (Don Genaro est un homme de connaissance, compagnon de Don Juan, et il est le « benefactor » de Castaneda sur son chemin vers la connaissance)

disent adieu à Castaneda. Ils ont accompli leur mission et leur cycle ; ils laissent ce monde et lui disent qu’il devra continuer avec la tradition ou la lignée. Don Juan dit à Castaneda qu’il va nouveau se convertir en poussière du chemin et que peut-être dans le il futur entrera à nouveau dans ses yeux.

Ce livre est peut être le sommet vers lequel converge tout l'enseignement. Dans la première partie, depuis “les leçons de Don Juan” jusqu'à “Histoires de de pouvoir”, l'oeuvre a une unité structurelle qui incrémente progressivement la Connaissance jusqu'à parvenir au “grand saut” de Castaneda. Tous ces enseignements gravitent en majorité dans la « partie droite », « tonale », « raison » ou le monde quotidien.

La seconde partie, depuis “Le second anneau de pouvoir” jusqu'à La Force du Silence” se fonde sur les enseignements que Castaneda a reçus dans cette même période, mais dans la partie gauche, nagual, volonté, autre réalité ou conscience accrue.

Ces oeuvres postérieures : “Le second anneau de pouvoir”, ”Le Don de l'aigle”, “Le feu du dedans”, ”La Force du Silence” ainsi que ’L'art de rêveré, furent écrits en un temps où Don Juan n”était déjà plus “physiquement” dans ce monde. Castaneda doit se « rappeler », par le biais du rêve et de la récapitulation, tous les enseignements qu’il a reçu concernant le côté gauche, avec son “ clan ” de sorciers. Ces actions étaient composées principalement des expériences de Castaneda avec son groupe et « des souvenirs de la partie gauche " pour, finalement si on veut l'appeler d'une certaine manière, « rassembler harmonieusement tous les enseignements dans une seule unité.

C’est ainsi que dans “Histoires de de pouvoir “ on peut voir qu’y convergent les enseignements du côté droit et du côté gauche. Le lecteur de l'oeuvre castanedienne aura à « souffrir » les confusions de l'auteur lors de ce processus ; il sentira que dans ce livre, qui « ne touche pas le fond ", beaucoup de choses restent sans explication, et c’est au travers de la lecture des textes suivants, spécialement les textes 7° et 8° qu’il y trouvera une clarification de ses doutes.

Nous allons tenter de commenter ce livre par chapitres et, bien que nous pourrions nous étendre,

nous chercherons à toucher ce que nous y considérons étre fondamental, tout en insistant sur le fait que ce travail ne pourra jamais en aucune manière remplacer ce livre lui-même, mais pourra seulement en être une bonne introduction avant de lire l'oeuvre étendue et complexe de l'auteur.

“Histoires de de pouvoir” est divisé en trois parties et 14 chapitres. La première partie est appelée «

Le témoin d’actes de pouvoir ", la seconde « Le tonal et le nagual » et la troisième « L’explication des sorciers ».

RENDEZ-VOUS AVEC LA CONNAISSANCE

Son Juan établit que ce qui importe pour les apprentis c’est qu'ils soient impeccables, tout en reconnaissant que la discipline et la sensibilité aident beaucoup.

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La confiance d'un guerrier n'est pas la même que celle de l'homme commun. L'homme ordinaire qui, lui est « saisi » par le monde et « accroché » à ses semblables, cherche la certitude dans les yeux de ceux qui le regardent agir et il croit que cela est confiance en lui-même. Le guerrier, qui par contre est un homme discipliné et qui possède un objectif très clair, cherche l'impeccabilité dans ses actes et ses sentiments les plus intimes, et il appelle cela l'humilité. Tandis que l'homme ordinaire est accroché aux gens et « manipulé » par le monde, le guerrier dépend seulement de de lui-même. La confiance implique de connaître les choses avec une certitude totale ; l'humilité implique d’être impeccable dans les actes, les pensées et les sentiments les plus intimes parce que tout ce que nous sommes et nous faisons dépend de notre pouvoir personnel.

Don Juan dit à Castaneda que nous les êtres humains nous sommes plutôt un sentiment, un “se-rendre-compte”, une “prise de conscience” et tout cela contenus dans le corps. Dans ce livre Castaneda parle d'ENSOÑAR- REVER, et pour essayer de l'expliquer nous devrons faire une parenthèse. Parmi les pratiques étranges que Don Juan enseigne à Castaneda il y a celle de contrôler et de diriger ses rêves. Pour arriver à à ceci on requiert d'avoir une certaine maîtrise sur le monde quotidien ; le chemin du guerrier permet - à base d'une discipline scrupuleuse- ”briser les routines de la vie”, ”ne pas faire”, la “marche de de pouvoir” de parvenir à obtenir cette maîtrise. La technique consiste à essayer de rêver d’un sujet préétabli ; quand il est obtenu, il faut pendant ce rêve y chercher les mains et rêver qu’on les soulève au niveau des yeux. Non seulement cela permet d’obtenir la maîtrise de ce qui est rêvé mais aussi d’intervenir volontairement dans ce qui est rêvé.

Les anciens toltèques lors de leur premiers échecs, en faisant le bilan de leurs pratiques, ont pu ensuite observer que l'effet que subissait leur énergie quand ils REVAIENT était très semblable, bien que de plus petite ampleur, à celui qu’ils éprouvaient lorsqu’ils ingéraient des plantes de de pouvoir. À cet effet ils ont appelé cela le « déplacement du point d'assemblage ». Par conséquent, un guerrier, sur base d'un grand effort implicite dans le changement de ses conduites dans le monde quotidien parvient à convertir un rêve commun et courant en RÊVE ; l'objectif est donc d'obtenir un changement dans la « fréquence » de son énergie, mais sans les hauts coûts ni les risques que représente l'ingestion de plantes de pouvoir.

Don Juan dit que tous les êtres humains, même s'ils ne les développent pas, ont deux tendances

naturelles : soit ils sont TRAQUEURS (guetteurs) soit ils sont RÊVEURS, suivant leur configuration énergétique ou leur tempérament.

Les vieux toltèques, en développant ces tendances au sein de la Toltèquité, parlent des guerriers-tigres (guetteurs) et les guerriers-aigles (rêveurs).

Don Juan a enseigné beaucoup de techniques dont presque toutes ont pour objectif prinicipal de changer les idées que nous avons du monde et de nous-mêmes, ce qui permet d’économiser de l'énergie ; le guerrier doit se laisser aller peu à peu à cet effort avec beaucoup de discipline mais sans tensions ni obsessions, sans peur de perdre et sans l'ambition de gagner.

Un guerrier, selon Don Juan, prend en main son destin, quel qu’il soit, avec une humilité maximale. Non comme d’une base pour se plaindre, mais comme d’une base pour livrer ses batailles et accepter ses défis. L'humilité du guerrier n'est pas comme l'humilité du mendiant. Le guerrier ne s’abaisse aux pieds de de personne, mais de la même façon, il ne permet que personne se prosterne à ses pieds. Au plus petit prétexte, le mendiant se jette aux pieds de qui il croit être supérieur à à lui, mais en même temps il exige que d'autres, qu'il croit lui être inférieurs, soient jetés à ses pieds. L'humilité du guerrier dépend de son impeccabilité, qui déjà lui demande de ne pas être accroché à ses semblables.

LE RÊVEUR ET LE RÊVÉ Un des objectifs du guerrier est de combattre sa raison, mais en même temps de calmer son esprit.

Les guerriers n'obtiennent pas leurs victoires en se cassant la tête sur les murs; un guerrier, simplement, les contourne ces murs et évite d'être usé et d’être accessible au monde.

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Un guerrier doit développer le sentiment qu’il n'a besoin de rien ; un guerrier n'a pas besoin que qui que ce soit l'aide ou le comprenne parce qu'il sait que la véritable expérience est d'être un homme et être vivant, et arriver à avoir de la conscience des possibilités incommensurables et admirables dont il peut disposer. Un des exercices quotidiens du guerrier est de cultiver et de maintenir le sens de « se rendre compte », et c’est pourquoi jamais il ne « baisse la garde ».

LE SECRET DES ÊTRES LUMINEUX Selon Don Juan, suspendre le dialogue intérieur (arrêter nos idées au sujet du monde et ce que

nous sommes) est la clé de la « sorcellerie ». Depuis que nous sommes nés on nous a dit que le monde était un ensemble d'idées et nous, à son

tour, par cet effort extraordinaire de notre raison, nous avons développé une idée de nous-mêmes, que nous nous nourrissons à chaque moment, en dépensant la plus grande partie de notre énergie. Nous, les êtres humains nous ne sommes pas « réellement » matériels (solides), nous sommes constitués par des atomes et les atomes ils sont des charges énergétiques ! En parlant scientifiquement, nous, les hommes et le monde, sommes constitués par des charges énergétiques. La première « sorcellerie » de l'homme ordinaire est de faire de ce monde de charges énergétiques, un monde d'objets solides et de ceci est obtenu au moyen de ce terrible effort qu’effectue la raison au prix d'immenses frais énergétiques.

Lorsque nous naîssons nous n'avons pas la maîtrise de ce monde de la raison et, au cours du

temps, avec l'aide de nos maîtres, nous l'obtenons. Cette « première sorcellerie ", les toltèques l’ont appelée “Premier Anneau de Pouvoir ". Toutefois, nous, les êtres humains, en plus d'être des charges d'énergie nous sommes à la fois des

percepteurs et, en même temps, des générateurs d'énergie. De la même façon, nous sommes encore des êtres lumineux, parcelles du soleil qui possédent un autre « Anneau de Pouvoir " que nous n'utilisons jamais. Cet autre anneau que Don Juan appelle aussi “volonté " est le second anneau utilisé par la Toltèquité pour parvenir à la « liberté totale ».

Don Juan a toujours trompé Castaneda en faisant lui croire que le côté le plus important était le côté gauche (le nagual, l’« autre réalité »), mais le côté droit (tonal)est aussi important le côté gauche de la connaissance. Les deux sont complémentaires et irremplaçables. Le nagual le plus impeccable nagual a besoin de la base du tonal pour pouvoir agir.

Un des risques les plus faciles dans lesquels il peut tomber, dans cet apprentissage de la connaissance de la Toltèquité, est de supposer que le défi se trouve dans « les mondes inconnus », dans des conceptions messianiques ou dans les mondes de l’ésotérisme.

Rien de plus erroné que cela!!! La Toltèquité ou « sorcellerie » pose l'impeccabilité de nos actes et de nos sentiments dans le

monde réel et quotidien. Il ne peut pas exister d’avance réelle sur le chemin de la connaissance si on n'a pas la maîtrise de soi-même et du monde quotidien.

LE TONAL ET LE NAGUAL Avant d'entamer le sujet du chapitre de ce livre nous aimerions commenter quelques questions sur

les termes tonal et nagual. Il a été dans notre intention de trouver des connexions entre les concepts que Castaneda décrit sur la connaissance que Don Juan appelle « Toltèquité » en disant qu’elles sont des pratiques très éloignées des « toltèques ». C’est aussi ce que disent quelques textes académiques d’Histoire et d’Anthropologie.

Cette forme de connaissance - qui ne pourrait pas être dénommée « philosophie » car la

connaissance n'est pas apprise par la raison - est, nous le croyons, le fil conducteur ou la matrice « philosophique » culturelle de la Mesoamérique (pour rappel La Mésoamérique ou Méso-Amérique

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est un terme employé en archéologie précolombienne pour désigner la partie du continent américain que connaissaient les Aztèques au moment de l'arrivée des Espagnols en 1519.)

Il est cependant prudent de signaler que les coïncidences entre cette connaissance et certaines

études académiques sont plus évidentes dans les traditions, coutumes, pratiques et l’oralité des peuples indigènes qui, sans aucun processus rationnel, suivent beaucoup des techniques de la Toltequidad de manière naturelle, par « les coutume », comme ils le firent pendant des centaines d'années.

Actuellement, il est bien plus difficile de vivre comme un indigène que de vivre comme un mendiant ou encore sous-employé dans les faubourgs miséreux des villes. Nous considérons que cette force interne qu'ont démontrée les indigènes tout au long des 500 dernières années d'oppression a été possible, en grande partie, parce qu'elle a été nourrie de la connaissance non « rationalisée » sous-jacente à ces traditions et coutumes, dans leur culture. Cette même connaissance se manifeste aussi, de l'une ou l'autre manière, dans la variété des cultures populaires qui conforment le visage actuel de notre pays. Les concepts de tonal et de nagual ne sont étranges pour aucun mexicain. Il existe beaucoup de mots náhuatl que nous utilisons quotidiennement dans notre langue espagnole urbaine.

Par exemple, Tonatiuh est le soleil ; Tonatzin est notre Chère Mère ou la Vierge de Guadalupe., Dans son livre “Corps humain et idéologie, les conceptions des anciens nahuas”, Alfredo López Austin écrit à la page 223: " ... Le substantif TONALLI, dérivé du verbe TONA, « irradier » (« il fait chaud ou il fait soleil », selon Moulin ) a les significations principales suivantes :

1.radiation ; 2. chaleur solaire ; 3. été ; 4. jour ; 5. signe de jour ; 6. destin de la personne pour le jour où on naît; 7. « l'âme et l'esprit » (Molina : Tétónal) ; 8. chose qui est destinée ou qui est propriété d'une certaine personne (Molina : tetónal)." Et à la page 418, López Austin, en parlant des descriptions du nagualisme, rapporte un texte de

Fray Bernardino de Sahagún : « Ce qui est nahual est ce qui est sage, possesseur de discours, maître du savoir, surhumain, respecté, grave, sérieux, non trompé, non dépassé. Le bon nahualli est un intermédiaire, il y a quelque chose dans son intérieur, il est attentif, observateur. Il observe, conserve, aide ; à à personne il ne nuit."

En revenant au livre de Castaneda, Don Juan utilise le terme “tonal” pour parler du monde connu - partie droite ou la raison, et le terme nagual avec deux acceptions, une qui se réfère à la partie gauche - une « autre réalité », de la perception, la contrepartie de de ce qui est tonal et une autre qui se réfère au nom qui est donné à l'homme de connaissance, le chef d'un groupe de guerriers que l’on nomme « nagual ", comme le fut Don Juan pour son groupe, ou encore Elías ou Castaneda lui-même pour leurs clans respectifs.

Pour Don Juan le tonal naît avec l'homme et meurt avec lui ; le nagual est cette autre partie de l'homme qui est toujours là, avant, pendant et ensuite. Le tonal est ce monde qui surgit avec la raison ; le nagual est le monde du pouvoir, où la seule chose que peut y faire un homme, c’est d’en être le témoin.

Castaneda reçoit des connaissances par le biais de techniques pratiques pour « balayer » ou “nettoyer” l'île du tonal, parce que le chemin du guerrier n'est rien de plus que la potetialisation activée d’économiser l'énergie et du pouvoir pour entrer dans le monde du nagual. Don Juan dit à Castaneda qu' un guerrier ne peut pas avancer à force de lamentations et de plaintes, parce que sa vie est un défi interminable, et ils n'existent pas des détours pour que les défis soient jolis ou laids, bons ou mauvais. Les défis sont simplement cela : des défis. Là est située la différence entre les hommes ordinaires et les guerriers. Tandis que pour les premiers, le monde est plein de bénédictions ou de malédictions, pour les seconds c'est un défi interminable où sont mises à l’épreuve interminablement leur impeccabilité et leur « folie » contrôlée.

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L'ÎLE DU TONAL Don Juan nous apprend que nousn les êtres humains nous avons deux organismes différents qui

forment une unité, le tonal et le nagual. Ce qui est tonal est ce qui « construit » le monde des objets et des idées qui forment celui que nous vivons ; il existe un tonal pour chacun d’entre nous et un tonal pour le temps, un tonal pour chaque époque. Le tonal est tout ce que nous sommes et que nous pouvons imaginer et il se conforme par une ou des descriptions de ce monde. Le tonal crée « les règles » par lesquelles se perçoit ou se« construit » le monde y correspondant dans un sens figuré.

Le nagual est la partie de nous-mêmes et des mondes que nous ne connaîtrons jamais et encore

moins au moyen de la raison. Le nagual est la partie où est située le “ pouvoir ”, et tout ce qui est innommable. La Toltèquité divise ce monde en trois parties : ce qui est connu, ce qui n'est pas connu (l’inconnu), et ce qui n'est pas connu mais peut être connu et enfin ce que nous connaîtrons jamais (l’inconnaissable: ce qui est nagual, le pouvoir lui-même ).

Pour sa part, « López Austin, à la page 176 de son texte “Corps humain et idéologie” écrit : « Ce qui précède suggère que, ainsi que l'utilisation de la main droite était attachée aux activités quotidiennes, par dessus tout celles qui exigeaient habileté et adresse tandis que la gauche était liée surtout et de manière plus étroite au monde surnaturel."

LE JOUR DU TONAL Don Juan expliquera à Castaneda que l'homme utilise une petite portion de sa totalité ; toutefois,

quand il meurt, c’est avec toute sa totalité ; alors existe une question : Pourquoi ne pas vivre pleinement avec toute notre totalité si devons-nous succomber avec elle ?

Beaucoup de lecteurs de Castaneda ont cherché la fausse porte du nagual au travers du confort

des drogues ou dans la frivolité snobinarde de « chercher le chemin » dans ce qui est inconnu. Don Juan est clair et n’aura de cesse que de répéter qu’en ce qui concerne l’apprenti, son permier et plus rigoureux travail doit être de « balayer l’île du tonal ». On ne peut entrer dans le nagual si on n'a pas un certaine maîtrise sur le monde quotidien et sa propre personne.

Le tonal est très délicat et les hommes communs utilisent toute leur capacité à blesser et à déformer leur tonal. Le tonal se détériore très facilement ; les vices, le confort et les abus sont des éléments avec lesquels nous nous appliquons à cette tâche.

Il existe des tonals forts et faibles.

Chaque personne a un tonal et celui-ci peut être dans une condition superbe ou inversément être déplorable. L'apprenti, à travers le chemin du guerrier, fortifiera et rendra son tonal résistant, ce qu’il obtiendra au moyen de l'accomplissement scrupuleux des techniques qui permettent d'économiser de l'énergie (tonal il vient de Tonafli, qui signifie de l'énergie).

En parlant des Indiens, Don Juan dit qu'ils sont « les infortunés de notre époque » et que leur déclin

a débuté à l'arrivée des occidentaux, qui se dédièrent à détruire non seulement leur tonal mais aussi celui de leur temps. Pour eux, la vie s'est transformée en enfer, mais paradoxalement la rigueur de la Conquête et de la Colonisation « a profité » aux Indiens qui étaient des hommes de connaissance, parce que ceux-ci, en voyant détruit leur tonal, se réfugièrent dans le nagual, là où les occidentaux ne purent jamais entrer ; de plus, ceux-ci ne furent jamais informés de pareille existence

Aussi dans ce chapitre à un moment où Castaneda se trouve en danger lors de sa rencontre avec le

pouvoir, Don Juan lui conseille d’écrire parce que le fait de « prendre des notes de terrain " est la seule « sorcellerie » qui possède pour ce niveau de connaissance.

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Don Juan dit que ce le tonal doit être protégé ; qu'une lutte interne au sein même du tonal est l’imbécillité la plus grande qui puisse survenir à un homme et par malheur c’est ce que nous vivons le plus souvent.

Le chemin du guerrier est harmonie et équilibre ; entre le nagual et le tonal, les deux sont étayés l’un à l’autre et aucun des deux n’est ni plus ni moins important que l'autre.

Un tonal fort est libren flexible et fluide, il peut laisser « oeuvrer » le nagual ; dans la mesure où un

tonal se fortifie et moins il est accroché à ses idées et faits et plus facilement aussi peut agir le nagual. Ce qui concerne le nagual peut seulement être témoigné avec le corps tandis que ce qui concerne le tonal peut seulement être conforté par la raison.

Don Juan dit qu’il faut convaincre le tonal avec des raisonnements et le nagual avec des actions. DASN LE TEMPS DU NAGUAL L'obsession des hommes consiste à adapter ke monde avec les règles du tonal. Le tonal est la base

de de ce qui fait que comme hommes nous sommes « solides ». dans ce monde d’ idées et d’objets Le tonal, par le « premier anneau de de pouvoir », crée le “ monde ” avec la raison.

Le tonal qui devrait être un « gardien » que protégerait cette partie indispensable de nous se convertit toutefois en « geolier » jaloux et imbu de sa tâche en bloquant cette autre partie de nous si complémentaire : le nagual.

Notre tonal dépense toute l'énergie que nous possédons ; sur cettte « île de du tonal » nous accumulons beaucoup de vanités et d’objets inutiles. L'effort pour soutenir les « idées » de comment est le monde, ou encore comment nous sommes et comment devraient être les autres en plus de cette obligatoire nécessité « de posséder », épuise toute l'énergie dont nous disposons. Pour « être témoin » du nagual on a besoin d'avoir de l'énergie suffisante disponible, et cette énergie est obtenue en « nettoyant” notre île du tonal .

Le monde du nagual et du tonal conforment le cadre humain ; que nous ne puissions palper le nagual ou le reconnaître ne signifie pas qu'il n'existe pas.

Il est beaucoup d'anciennes religions dans le monde qui nous parlent, avec d'autres mots et d'autres signes, du monde du nagual car c’est une connaissance millénaire et universelle de l’homme mais qui dans les dernières 500 années a été niée par le monde occidental étant donné sa pensée scientifique limitée et plénipotente.

Le tonal et le nagual sont une paire d’opposés complémentaires et cette façon de comprendre le

monde a ses racines profondes dans les cultures mésoaméricaines. Ce qui est rationnel et ce qui est irrationnel sont les deux facettes qui intègrent la totalité de l'homme ; aucune n’est plus ou moins importante que l'autre ; au contraire, elles sont complémentaires. Pour ceci, peut-être, l'homme moderne, produit de la culture occidentale, a un léger sentiment de mécontentement qui surgit par le fait de ne pas se sentir complet. Pour l’Occident l’irrationnel est quelque chose qui doit être dépassé et exterminé, parce qu'elle conçoit la supériorité comme fruit de la raison (l'homme est un animal rationnel). Cependant d'autres cultures dans le monde ont développé des voies de connaissance « irrationnelles » qui ne s’élaborent pas au départ de la raison. La Toltèquité est l’une d’entre d'elles.

Comme point intéressant nous dirons que dans ce chapitre Don Juan dit à Castaneda que lorsqu’ un homme a appris à économiser l'énergie, le pouvoir lui envoie un « enseignant » pour le transformer en apprenti, et quand l'apprenti a économisé encore davantage d'énergie, le pouvoir lui envoie un « benefactor » pour le rendre Toltèque, nagual ou « sorcier ». C’est pourquoi nous considérons qu'un « lecteur » de la Toltèquité a suffisamment de travail en essayant déjà de commencer par les techniques que Castaneda rapporte dans le Voyage à Ixtlán.

Le Chuchotement du Nagual

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Comme nouos le savons tous maintenant, le tonal est la base de de tout ce que nous sommes et percevons comme hommes. L'homme commun doit posséder une « unité » dans l'île du tonal. Sans cette cohérence que lui confère l'unité, l'homme peut perdre le « jugement ». La rationalité de l'homme lui donne un équilibre dans son monde ; il est, dirons nous, l'instrument du tonal. Pour l'homme ordinaire il lui est suffisant de vivre avec la « moitié » de ses possibilités ; il s’y conforme parce que ce monde est, plus ou moins, sûr et confortable. Mais l'homme qui veut vivre avec la totalité de de lui-même doit entrer sur le chemin dangereux et exhaustif de la Toltèquité ou de la « sorcellerie ».

Casser l'unité du tonal, de sa cohérence ou rompre la rationalité, et cela ne se fait d’une manière soigneuse, peut mettre l’être humain en sérieux danger.

Le tonal est très fragile et n'admet pas que lui sois ôté le « contrôle » de la réalité. Et pourtant , la Toltèquité propose, comme chemin, d’ouvrir et de réduire l'île du tonal, mais sans blessure ou destruction. Pour pouvoir rendre ce tonal « flexible et tolérant » nous devons le libérer de tous les « aliments sans valeur nutritive » que nous avons gobé de la vie et que nous avons déposé sur notre île jusqu'à en saturer les magasins et, pour lesquels par conséquent, nous dépensons toute l'énergie que nous possédons.

Un guerrier comprend qu'il a très peu de temps sur la Terre et qu’à tout moment il peut mourir ; pour cela il sait qu'il doit nettoyer son île à travers une économie d'énergie pour pouvoir accéder à l'autre partie de de lui-même, qui est le nagual.

Le guerrier tente par-dessus tout d’accéder à sa totalité ; il sait qu'il a seulement du temps pour l'impeccabilidté ; le reste épuise son pouvoir, tandis que l'impeccabilité le renouvelle de façon permanente.

L'impeccabilité consiste à faire le mieux posible avec les moyens qu’on a manière pour quoi que ce soit ; dit autrement l'économie constante et systématique de l'énergie, est la racine montante du « pouvoir personnel ».

LES AILES DE LA PERCEPTION

Don Juan dit que, indépendamment de la discipline, ce qui pourrait être favorable sur le chemin de la connaissance il est d'avoir de la sensibilité. Pour tout le monde, dans le monde du tonal et de la raison apparaissent de temps en temps des « chispazos » des éclairs d'un autre type de perception de la réalité ; comme dirait Don Juan : « les chuchotements du nagual ». Pour se laisser guider par le chuchotement du nagual nous devons arrêter notre dialogue interne et ouvrir les ailes de la perception.

L'EXPLICATION DE LES SORCIERS Pour le mexicain occidentalisé rien que d’accepter la validité de ce chemin de la connaissance, que

propose Don Juan, et de surcroît accepter l'existence d'une certaine valeur des cultures indigènes, reste un défi imprudent. Nous, les « mexicains », pendant les 500 dernières années nous avons appris, d'abord par les étrangers et ensuite par les « créoles », à mépriser et nier nos racines et notre culture.

Pour nous, « mexicains » les indigènes représentent le dernier plan de l'échelle sociale. Les Indiens ont toujours été une gêne pour le « progrès » et une tache dans la modemité contemporaine ". Le seul patrimoine culturel que reconnaissent les « créoles » et les « mexicains » est la valeur « ESTHÉTIQUE » des vestiges matériels des cultures indigènes d’un lointain passé. Malgré tout, la valeur spirituelle et la possession d'une forme de connaissance qui ne se base pas la raison a souterrainement vécu, non seulement dans des groupes d'hommes de connaissance mais dans le subconscient collectif des peuples qui composent nos cultures éthniques et populaires. L'oeuvre de Castaneda a eu un plus grand écho dans d'autres pays qui, plus libres quant à ces préjugés, ont pu prendre les enseignements de Don Juan avec plus de respect et un plus grand intérêt.

L'anthropologie est par contre ce qui a nié fondamentalement toute valeur à l'oeuvre de Castaneda, parce qu'elle est une science du colonisateur qui essaye de connaître et d’expliquer « à d'autres " depuis un point de vue implicite de supériorité.

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L'oeuvre de Castaneda n'est ni anthropologique ni littéraire, mais elle nous révèle une autre forme de connaissance que développèrent les peuples mésoaméricains.

Il y a des gens qui pensent que tout ceci est charlataneríe ou encore que ce n’est qu’un produit de l'esprit d'un auteur talentueux et créatif, ou d’autres encore l’assument comme si c’était une question messianique et d’autres encore en profitent comme justification pour entrer en contact avec les hallucinogènes. Nous, nous croyons que c'est la survie d'une connaissance millénaire qui faisait partie de la structure de la connaissance de l'ancien Mexique et qui fut maintenue vive mais de manière secrète à travers la culture orale. Evidemment, beaucoup de modifications ont dû être apportées pour pouvoir outrepasser ces dernières 500 années de persécution. L'oeuvre de Castaneda est un acte « de sorcellerie toltèque ». Don Juan, par les intentions du pouvoir, utilise Castaneda pour donner à la lumière de la raison la connaissance de nos ancêtres, où la « sorcellerie » transforme la tradition orale en culture écrite : la « sorcellerie » est confrontée à la raison par le biais des livres. Par conséquent, les hommes vraiement « raisonnables » voient cette oeuvre avec un plus grand sérieux et ne peuvent que la respecter.

Don Juan dit qu'un maître de connaissance toltèque ne se met jamais en marche pour chercher des apprentis et personne ne peut solliciter les enseignements, puisque il en est très peu de ceux qui sont disposés à prendre cette connaissance avec sérieux ; et de ce vuelques uns qui la prennent avec sérieux, moins encore sont disposés à s'efforcer d’être disciplinés ; et encore moins réussissent à économiser de l'énergie en suffisance pour tirer profit de leurs actes de guerriers.

Par conséquent, l'explication des « sorciers » est un des points importants sur le chemin de l'apprenti. L'explication n'est pas quelque chose qui se peut ou qui se doit étre comprise ; elle est, nous dirons, quelque chose qu’il se faut vivre, intimement et profondément, avec tout le corps.

Pour entrer dans cette explication nous dirons que pour les toltèques le monde est constitué de charges énergétiques ; chaque être humain est, par conséquent, une charge énergétique, un oeuf lumineux composé d'une multiplicité de fibres lumineuses ; cet « oeuf » a deux parties : tonal et nagual, et toute l' énergie dont dispose l'homme est mobilisée pour soutenir le monde - tant dans les objets que dans les concepts au travers de sa raison. Le tonal maintient une relation permanente avec les charges énergétiques qui l'entourent ; dit autrement, il les transforme en objets et pour cela occupe l'énergie dont il dispose ; c’est cela que Don Juan appelle « le premier anneau de de pouvoir ». L'apprenti doit regrouper les éléments de l'île du tonal, afin de changer la vision du monde qu’il a entretenue depuis sa naissance et pour obtenir cela il lui est nécessaire « d'arrêter le dialogue interne », c'est-à-dire de cesser de dépenser de l'énergie dans le soutien au monde des « objets et concepts » qui sont adaptés à notre raison.

Pour y parvenir, Don Juan enseigne à Castaneda deux techniques ou activités : effacer l'histoire personnelle et « ensoñar »… “REVER” Toutefois, il insiste sur le fair que ces deux techniques ne sont qu' un appui, parce que ce dont un apprenti a besoin est de sobriété et de force interne qui sont plus qu’implicites au chemin du guerrier.

Pour aider à effacer l'histoire personnelle on enseigne à l'apprenti trois autres techniques, qui sont : perdre l'importance personnelle, assumer la responsabilité et utiliser la mort comme consultant De même pour « RÊVER » on dispose de trois autres techniques d'appui qui sont : casser les routines de la vie, la marche de pouvoir et le « ne pas faire ».

En appliquant ces techniques avec impeccabilité dans la vie quotidienne, ce qui se trouve sur l'île du tonal est regroupé, l'apprenti apprend à économiser de l'énergie et celle-ci lui amène un pouvoir inconnu que Don Juan dénomme la « volonté » et qui est localisée dans la partie supérieure de l'estomac.

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La volonté est la force ou le moyen par lequel le guerrier peut agir dans le nagual. Don Juan dit que les sorciers, en utilisant la volonté, étendent leur vision du monde, en utilisant une ressource qui a toujours été là, mais que nous apprenons jamais à utiliser.

L'explication des sorciers dit que nous, les hommes, nous vivons dans une bulle, que nous avons été mis là depuis le même moment de notre naissance, et qu’à ce moment-là elle était alors ouverte, mais peu à peu elle s’est refermée. Cette bulle est celle de la perception et nous vivons en elle toute la vie sans trouver sur ses parois autre chose que le reflet de de nous-mêmes ; ce reflet est « notre vision du monde ".

Ce reflet, cette vision, ce paysage, lorsque nous étions enfants fut une description que nous fournirent nos parents et les êtres humains qui nous ont entourés, et toute notre attention fut recueillie et rassemblée en elle. A partir de l'adolescence, nous l’avons transformée en « notre propre vision du monde ". La tâche d'un maître est de préparer l'apprenti pour réajuster cette vision, notre île du tonal.

Quand l'apprenti a réussi à parvenir à ce point, intervient alors le benefactor – un autre sorcier

“bienfaiteur” qui aidera à l'apprenti depuis l’extérieur de la bulle de perception ou de l'île du tonal.

Le maître travaille avec le tonal et le benefactor avec le nagual. Cette manoeuvre sensible d'ouvrir la bulle de la perception permet à l'être lumineux d’avoir une vision de sa totalité. Quand on ouvre la bulle et que l'homme perçoit sa totalité, jamais plus il ne sera celui qu’il était et tout sera différent.

Quand le guerrier prendra conscience qu'il est un être lumineux est quand il se rendra compte qu'il

est une charge énergétique, et qu’en outre, il n’ y avait qu’une “ faible membrane ” qui le séparait de toutes les autres énergies, une membrane composée de l'île du tonal et de sa vision du monde. Il saura aussi qu'on peut ouvrir cette membrane pour, intégrer toutes autres énergies avec sa conscience propre et ensuite, il pourra affirmer qu’il a « compris » l'explication des sorciers.

LA BULLE DE LA PERCEPTION La bulle de perception est dans notre tonal et est là où se structure tous nos sentiments ; là où

réside notre « organisation unifiée » de ces milliards d'atomes qui ont la volonté de conformer notre unité. Quand nous naîssons cette « grappe » se conforme et elle se désagrège en se dispersant aux lieux d'origine lorsque nous mourrons. Ce que font les sorciers en entrant dans le nagual est très semblable à à ce qu' est la mort, sauf que la « grappe » ne se désagrège pas mais qu’elle se développe sans perdre l'unité.

Les sorciers, à travers la Toltèquité, peuvent entrer dans le nagual depuis un point qu’ils appellent « la volonté ». qui leur permet de développer le puzzle complexe et de le laisser s’organiser et se réorganiser de toutes les manières possibles, et finalement de retourner du nagual à l'île du tonal (c'est ce que parvient à faire Castaneda dans son saut dans l’abime, depuis une montagne, concluant par là l'enseignement du côté droit).

Le guerrier qui s’est alors transformé en homme de connaissance, a obtenu l'impeccabilité dans l'île

du tonal, et avec humilité cherche dans le nagual de parvenir à la liberté totale. LA PRÉDILECTION DE DEUX GUERRIERS Celui-ci est l’un des moments les plus intenses et émotifs, et c’est ici que la première partie de

l'enseignement se termine. Carlos Castaneda devra entrer dans le nagual et, pour y parvenir ses compagnons et lui-même résident dans un emplacement imposant et admirable, abondant de force et de pouvoir. C'est une colline que les toltèques ont travaillée en lui donnant le forme d’une pyramide ; ce lieu est

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placé à l'Est des peuplades dans lesquelles vivaient les autres apprentis et desquelles il est séparé par un vallon profond ; tenter d'arriver au sommet de la colline est presque comme monter une paroi. La colline porte un nom qui dans la langue zapotèque a une relation avec le feu du dedans et se trouve dans la Sierra Juárez d'Oaxaca.

C’est un des moments décisifs sur le chemin de la connaissance toltèque. L'apprenti passe seul et

pour la première fois, dans le monde du nagual et il est ici écarté de son maître et de son benefactor ; l'apprenti pourra suivre ce chemin, et dans le cas il l’assurera sans cette précieuse compagnie ; il devra recourir uniquement à la connaissance qui est « conservée » dans sa partie gauche et que par conséquent il aura à se « rappeler » tout ce qui fut appris dans cette partie de la conscience “ accrue ” et “ rassembler ” toute cette connaissance en une seule unité.

Don Juan avertit Castaneda qu’il devra entrer dans le nagual avec la force de son pouvoir personnel et qui de cette rencontre peuvent survenir deux choses : sois qu’il n’en revienne jamais, soit qu’il recienne pour accomplir une tâche que le pouvoir lui désignera. Une fois sa tâche accomplie, peu importe que ce soit réussite ou échec, il obtiendra la maîtrise sur la totalité de de lui-même.

Don Juan lui raconte en ecemple une histoire qui lui dit comment il doit vivre dans l'attente de l'accomplissement de sa tâche et que pour cette tâche le guerrier a uniquement besoin de son humilité, de son impeccabilité et de sa sobriété. Il devra diriger tout son pouvoir personnel à accomplir efficacement la tâche que le pouvoir lui aura désignée.

Au cours de cette tâche le guerrier ne peut pas éviter la douleur parce qu'il est un être humain, mais

cependant il peut éviter de s’y laisser aller.

Dans cette tâche on est seul, c’est notre condition vraie. Et mourir seul c’est mourir désolé dit Don Juan. Un guerrier qui entre dans l’inconnu entretient un sentiment d’humilité, d’impeccabilité et d’efficacité qui le fortifient et préparent son esprit.

Don Juan recommande à Castaneda que lorsqu’il retournera accomplir sa tâche, il “aime” la Terre

parce que c'est un être vivant qui sent et qui comprend, et qu’elle lui enseignera ce qu'est la liberté. Don Juan dit que sans un tel amour pour la Terre qui nous donne logement, repas et tout ce que nous avons besoin, la solitude du chemin du guerrier se transforme en désolation. En aimant cet être splendide et admirable qu’est la Terre, le guerrier il peut offrir liberté, joie et abandon à son esprit face à tout obstacle dans l'accomplissement de sa tâche.

Don Juan fait ses adieux à Castaneda avant qu'il saute depuis une plate-forme de la « grande

pyramide ". Il y a en bas un vide immense et profond; au loin, les montagnes d'Ixtlán. Castaneda testera son apprentissage et devra avoir la force et la qualité nécessaires pour sauter

dans l’abîme en sachant qu'au lieu de se casser et de mourir, il pourra développer ses ailes et entrer dans le monde du nagual.

Avant que Castaneda coure et saute au vide, Don Juan lui annonce que lui, deviendra à nouveau poussière sur le chemin et que peut-être un autre jour il pourra à nouveau entrer dans ses yeux. V. LE SECOND ANNEAU DE DE POUVOIR Première édition en Anglais, 1977 Première édition en Espagnol, 1979 Titre original : The Second ring of power Pomaires éditorial, S.A., Espagne. Traduction : Horacio Vázquez Rial.

Après avoir sauté vers le vide, Castaneda a vécu seul et pour la première fois, la rencontre avec le

nagual et elle rapporte que sa “grappe”, son “faisceau” a été regroupé 17 fois.

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Après un certain temps il retourne au Mexique chercher à aux autres des apprentis pour échanger les expériences. Il sait qu'il ne pourra déjà plus voir son maître Don Juan, ni son benefactor Don Genaro ; il devra d'abord remplir la tâche que le pouvoir lui a désignée et pour cela il devra se « rappeler » les enseignements de la « conscience accrue " : il aura à travailler avec son groupe et devenir nagual.

Don Juan en le laissant, lui a permis de se voir confier une tâche laborieuse et dangereuse dans laquelle la mort est présente à chaque instant. « Les apprentis sont de la même façon ou plus encore que Castaneda tous confus et tous devront remplir les tâches que Don Juan leur a assignées avant son départ. Ces tâches emmènent comme objectif la finition d'une partie du processus d'apprentissage de chacun et, l'« organisation fonctionnelle » du nouveau groupe et de son nagual.

Dans ce livre, dont la pauvreté littéraire est sensible, on sent très fort l'absence physique de Don Juan, bien que beaucoup des souvenirs des apprentis ravivent leur présence et leurs enseignements. Ce livre et Les Leçons de Don Juan ils sont peut-être les plus troubles, bien que le contenu en richesse de connaissances « du second anneau de pouvoir » soit plus grande.

Après “ l'explication des sorciers” Castaneda possède une plus grande clarté, et ce livre est intitulé

Le Second anneau de Pouvoir parce qu'il comprend qu'il doit maintenant récupérer, à partir de « se souvenir », tous les enseignements que, de manière parallèle, Don Juan lui a enseignés dans les états induits de conscience accrue. Si, d'une part, dans les états de conscience normale Castaneda a appris les techniques pour « balayer l'île de de tonal » selon une « continuité » qui ressemble à une séquence chronologique, il n'en fut pas de même dans les enseignements en état de conscience accrue, qu'ils ont pour but de faire en sorte que l'apprenti développe « sa volonté » pour pouvoir entrer dans le monde du nagual. De ces enseignements il n'y a ni souvenir ni chronologie dans la conscience normale ou quotidienne.

Castaneda devine qu'il sait, mais doit fournir un effort extraordinaire pour se rappeler pouvoir « réunir » tout l'enseignement. Il est intéressant de souligner que c’est dans ce livre que commence à se manifester avec une plus grande clarté la présence du monde prehispanique dans les enseignements. La Toltèquité, au travers ce livre et des suivants, occupera une place plus visible et ne restera pas, comme dans les autres une insinuation vague. D'autre part, Castaneda trouvera son groupe ; bien que déjà il le connaissait. DON JUAN avait été très prudent pour que ne s’établissent pas de profondes relations d'amitié entre les autres apprentis et Castaneda ; pour y trouver succès, il les a toujours entourés d’un halo de mystère. Castaneda supposait que certains étaient des apprentis et que d’autres étaient des parents. Dans ce livre il nous démontrera comment il se confronta à eux face en tant que partie pratique de l'instruction de Don Juan et comment il parvint à devenir le nagual du groupe tout en allant se « rappeler » des expériences et des enseignements des guerriers du clan de Don Juan, dans les enseignements du côté du monde de la conscience accrue, Don Juan s’appuya sur ses compagnons de ” chambrées ”, ceux qui furent aussi été ses maîtres, (même s'il ne s’en souvient pas), avec laquelle il avait vécu du côté de la conscience accrue. Le premier défi, Castaneda le reçoit avec Doña Soledad (Madame Solitude), une femme vieille et grasse qui nourrissait Don Juan et son groupe, et que maintenant, il affronte comme étant une splendide guerrière à laquelle il devra faire face pour mourir ou aller plus avant. Castaneda reconnaît, d’abord incrédule, non seulement la transformation physique de Doña Soledad mais aussi la force et le pouvoir que cette sorcière a acquis. Puisque les guerriers conçoivent le monde et les êtres vivants comme des charges énergétiques, et qu’ils économisent de l'énergie, ils peuvent maintenant réussir des transformations incroyables dans leur corps ou dans le tonal.

Toutefois, malgré ces grands changements jamais on ne peut penser cela comme un succès total, puisque la bataille menée contre l’« être ancien » se poursuivra toute la vie.

Castaneda fait face aussi au “petites soeurs », si féroces qui obligent Castaneda à être impeccables avec elles. Les petites soeurs sont de brillantes exécutrices du RÊVE et spécialement Josefina qui, bien qu’étant très jolie, a appris à confondre les gens pour pouvoir se faire passer pour une fille négligente (elle entretiene la liberté illimitée que l’on peut connaître lorsqu’on est inconnu).

Les petites soeurs lui apprennent que, ce n’est seulement que lorsqu’on n’a plus rien à perdre que l’on on acquiert le courage suffisant pour être impeccable ; tant que nous avons quelque chose perdre, nous nous y accrochons.

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Un autre des rencontres importantes fut celle avec La GORDA « la grasse », autre apprentie de Don Juan qui, d'une certaine manière, fut celle sur laquelle Castaneda s'est le plus appuyé. Une de ses particularités avances était qu'elle avait perdu la manière humaine et par cela, elle n’avait plus de sentiments « humains » envers les gens. En d'autres termes, elle n'était plus du tout accrochée au monde quotidien .

Don Juan disait que les guerriers se devaient de perdre la manière humaine. Les guerriers savent

qu'ils ne peuvent pas changer d’un iota, qui ne leur est pas permis en principe de changer quoi que ce sois du monde, et là réside l'avantage qu'ils ont sur l'homme ordinaire, qui pense qu’il peut tout faire. Le guerrier, comme il sait qu'il ne peut rien changer, jamais ne se déceptionnera dans ses tentatives permanentes de changement. C’est dans ce livre que très clairement, Don Juan dira aux apprentis qu'ils sont des « toltèques » réceptionnaires et conservateurs de ces mystères. Miguel Leon Portilla, dans le vocabulaire philosophique de sa Philosophie Nahuatl, écrit au mot : « Toltecayotl” Toltèquité, ensemble des traditions et découvertes propres aux toltecas. Il me convient ici de souligner le fait que les nahuas de la période précédant immédiatement la Conquête attribuaient à l’essence de leur culture une origine toltèque. Ainsi, ils mentionnent l'artiste comme étant un “toltécatl” et l'orateur comme un ten-toltécatl (toltèque du parler ou du mot). Ceci peut illustrer que ce qui fut appelé “ conscience historique ” des nahuas réside dans leur souci de dépassement permanent et dans leur culture qui équivalait leurs sages et artistes avec les représentants symboliques du savoir. C'est pourquoi ils donnèrent à leurs prêtres suprêmes et aux directeurs suprêmes des Calmécac, le titre de Quetzalcóatl, évoquant ainsi le génie toltèque par excellence." D'autre part, le même auteur, dans l'introduction du livre Toltecayotl - aspects de la culture Nahuatl dit : « Toltecayot, traduit littéralement, signifie toltèquité : ensemble de l’essence et des création toltèques. Mais il conviendrait de pénétrer encore mieux la richesse de ces connotations. Dans un sens abstrait et plus général ce mot dérive aussi de toltécatl. Les anciens mexicains l'utilisaient pour comprendre et interpréter ce qu’ils considéraient comme étant leur héritage, source d'inspiration conditionnant toutes réalisations ultérieures..."

Don Juan savait, au travers la tradition orale, qu'il était un Toltèque et que ses pratiques et connaissances étaient de la Toltèquité. Un des apprentis prétendit que probablement Don Juan ne savait pas que les “toltèques” conformaient une culture ; cependant Don Juan était simplement fidèle à la tradition et dans ses enseignements il annonçait plutôt qu'un apprenti se transforme en TOLTEQUE lorsqu’ il apprend les mystères de la TRAQUE et de RÊVER, et que c’est de cette façon que l'apprenti retient ces mystères dans son corps.

Don Juan disait que le noyau de notre être était l'acte de percevoir, et que c’est à partir de la perception qu’on pouvait parvenir à la prise de conscience ; ces états (la perception et la conscience) fonctionnent comme une seule unité et cette unité est composée de deux sphères : l’une étant « la première attention ou tonal » ou « le premier anneau de pouvoir », le monde de la raison et des pensées. L'autre sphère est « lea seconde attention ou nagual " ou « le second anneau de pouvoir », le monde de la volonté et des actes. Don Juan nous avertit que la seule liberté qu'a le guerrier dans le monde quotidien consiste à se comporter selon une conduite impeccable. Et dans ce monde quotidien ce qui semble le plus difficile pour un guerrier c’est de laisser être les autres ce qu’ils sont, et si les autres « ne peuvent pas », le guerrier doit être impeccable et ne pas dire un seul mot. À la fin de l'ouvrage les apprentis et Castaneda effectuent un étrange exercice toltèque de pouvoir : ils assument une position dont la description coïncide précisement avec les Atlantes de Tula, les figures en pierre qui représentent des guerriers toltèques et qui sont situées à Tula au Mexique.

Ce livre est la transition du travail de l'auteur entre les enseignements du côté droit ou l'île du tonal et des enseignements pour le côté gauche ou le monde du nagual.

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Castaneda devra se « souvenir », et c’est de cette façon que les connaissances acquises retrouveront leur place. Si on constate dans ce livre une baisse de la qualité littéraire et des informations sur la connaissance c’est sans doute parce que l'auteur personnellement « confus » et qu’il entamait à peine sa tâche de se « rappeler ».

Dans les livres qui suivront cette tâche est portée en avant avec un efficience croissante ; d'une « certaine manière », nous les lecteurs de Castaneda nous pouvons pareillement « comprendre » ou « réassembler » l'oeuvre complète.

LE DON DE L'AIGLE

L'histoire officielle du Mexique prehispanique est élaborée sur la base des études et des recherches « scientifiques » dont la base est, fondamentalement, la Culture Mexicaine, en prenant comme données dignes de confiance ce qu'écrivirent bien que produit par leurs interprétations personnelles, les conquistadors les chroniqueurs, les escalves et quelques autres indigènes qui s’occidentalisèrent immédiatement après la Conquête. Néanmoins, les racines de l'ancien Mexique sont perdues dans le temps. Francisco Javier Clavijero, dans son “Histoire Ancienne du Mexique” indique qu'il est presqu'impossible de connaître les origines des peuples de l'Anáhuac : « L'histoire de la population primitive d'Anáhuac est tellement obscure et elle est tellement altérée par tant de fables (tout comme celles d’ailleurs des autres peuples du monde) qu'il est impossible de toucher la vérité [...) Plusieurs de nos historiens qui voulurent pénétrer ce chaos, guidés par la lumière faible des conjectures, des combinaisons futiles et de peintures suspectes, se perdirent dans les méandres obscurs de l'antiquité et ils eurent finalement besoin d'adopter des narrations puériles et sans substances.« (Vol. 1, PP. 173). La tradition orale décrit les Toltèques non comme hommes d’une culture mais comme hommes de connaissance, comme des sages et des générateurs de connaissance. Le grand maître fut Quetzalcóatl et le lieu le plus común de l'ancien Mexique, le centre où naquit la Toltecáyotl (Toltèquité) a été la ville de Teotihuacan.

Laurette Séjourné, dans son splendide livre “Pensée et religion dans l'Ancien Mexique”, nous dit : « Teotihuacan plonge ses racines dans l'univers fragmenté des temps archaïques. C’est par une vision unique de l'immensité de l'esprit de l'étincelle divine qu'il lègue et harmonise qu’il a pu engendrer la puissance active présidant à la fondation de cette ville construite à la gloire de ce serpent emplumé qui est l'homme conscient. [...) Ainsi, loin d'impliquer des croyances polithéístes grossières, le terme Teotihuacan évoque le concept de la divinité humaine et indique que la Ville des Dieux n'était pas autre chose que l'emplacement où le serpent apprenait miraculeusement à veiller, c'est-à-dire, où l'individu atteignait la catégorie d'être céleste par l'élévation intérieure."

Don Juan qui se disait héritier culturel des toltèques est hypothétiquement né en Arizona, d'ascendance Yaqui et Yuma.

Don Juan divisait la conscience trois parties. La première portion et la plus petite du trio il l’ appelle “ première attention " ; cette conscience est celle qui nous est « commune », celle que tous nous avons et par laquelle nous faisons face au monde quotidien, et qui est en rapport direct avec la conscience du corps physique. La seconde portion de la conscience, beaucoup plus grande en taille, porte le nom de « seconde attention », et c'est par elle que l'homme se perçoit comme un cocon lumineux et le monde comme énergie, et qui nous permet d'agir comme « êtres lumineux ». La seconde attention est toujours maintenue dans l'« arrière-boutique » de notre conscience et n’apparaît qu’à la suite d’un travail dirigé et discipliné, ou par le biais d'un traumatisme accidentel qui peut la susciter. La troisième attention, qui est la dernière partie et la plus grande en dimension, est une conscience des corps physique et lumineux. La première attention force à percevoir le monde d'énergie comme un monde d’idées et d’objets mais, en réalité, nous sommes des êtres capables de nous rendre conscients de notre luminosité (seconde attention) et par la Toltèquité nous pouvons de même esssayer de pénétrer dans la troisième attention.

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En fait, tous les hommes et ce juste avant d'être morts « sont remplis immédiatement » de leur totalité, et entrent ainsi dans la troisième attention pour y « être dévorés par l'Aigle ».

La Toltèquité propose par le jeu de ses enseignements, de parvenir à la totalité de soi-même et, avant que de mourir, de passer à « volonté » dans la troisième attention, mais sans perdre la conscience de soi-même (sans être dévorés par l'Aigle, en recevant ce fameux Don de l’Aigle).

Il est important d'indiquer que Don Juan dit à Castaneda que l'origine et la fin de toute la Toltèquité ou de toute sorcellerie sont situées dans le corps humain. Ce corps est donc divisé en deux parties : la droite ou tonal, qui contient tout ce que la raison ou l’intellect est capable de créer ou de concevoir. Le côté gauche, ou nagual, est ce qui est indescriptible, ce quelque chose d’inexplicable avec des mots ; la « compréhension » implique à ce sujet la capacité que possède le corps tout entier de ce savoir.

M. Juan dit que les translations qu'effectue un apprenti entre le côté droit et le gauche lui permettent de comprendre que le côté droit est lent et dépense beaucoup d'énergie dans la continuité de la vie ; tandis que pour le côté gauche existe l'économie d'énergie et la vitesse.

Précisément, Don Juan appelle INTENSITE cette l'habilité de tout percevoir en un moment instantanné et en une seule fois.

Dans ce livre on clarifie ce qui était déjà annoncé depuis le second anneau de de pouvoir : Carlos

Castaneda n'était pas parfaitement adéquat avec son groupe d’apprentis. Don Juan ne s'était pas rendu compte de ce fait que Castaneda avait seulement trois compartiments d’énergie au lieu des quatre qu'il devait avoir dans son corps lumineux. C’est pourquoi il en devenait un « nagual à trois pointes » pour lequel la règle normale n'était pas appliquée. En outre on peut voir qu’il existait deux rêveuses du Nord dans son groupe ( La Gorda et Rosa).

Chaque groupe ou cycle qui connaît la règle est composé d’au minimum 17 personnes

huit guerrières (4 traqueuses et 4 rêveuses), quatre guerriers et quatre courriers, ainsi que la femme nagual.

Le groupe de Don Juan était constitué par Cecilia, Della, Teresa et Emilito ; Vicente Medrano, Hermelinda, Carmela, Juan Tuna, Zuleica, Zoila, Silvio Manuel, Martha, Nélida, Florinda et Genaro.

Le groupe de Carlos Castaneda jusqu'à présent (au moins dans ce livre) est composé de : Soledad, María Elena (« La Gorda »), Lidia, Rosa, Josefina, Eligio, Bénin, Néstor, Pablito et la femme nagual (Carol).

Dans ce livre Castaneda décrit les 7 principes et 3 règles des traqueurs, lesquels sont les suivants : 1. Choisir le domaine de bataille. 2. Éliminer tout ce qui est inutile. 3. Le guerrier doit être disposé à tout moment à entrer en bataille (mais pas n’importe comment). 4. Le guerrier doit se reposer, s'oublier lui-même et ne pas avoir peur. S. Le guerrier ne peut pas se laisser aller avec le courant ; quand il ne peut pas avancer, le guerrier

se retire momentanément du courant et occupe son esprit à autre chose. 6. Le guerrier doit savoir comprimer le temps (il ne peut pas gaspiller un moment). 7. Le guerrier ne laisse jamais voir son jeu et ne se place jamais à l'avant de quoi que de soit. Les trois règles que nous décrit Don Juan sont :

1.Tout ce qui nous entoure est un mystère insondable. 2.Nous devons essayer de déchiffrer le mystère sans avoir le plus petit espoir d’y parvenir. 3. Conscient du mystère insondable qui l'entoure, le guerrier prend son lieu légitime comme un mystère supplémentaire ; par conséquent, le mystère d'être n'a aucune limite.

Don Juan dit que de l'application des 7 principes et des 3 règles du guet (de la traque) en résulte ce

qui suit pour le guerrier :

1. Il ne se prend jamais au sérieux, il se rit de lui-même et comme il peut coger aisément le rôle d'idiot, il peut rendre idiot n’importe qui.

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2. Il n'a jamais de presse, il n'est jamais irrité et possède une patience sans fin. 3. Il apprend à avoir une capacité infinie pour l’improvisation. La RÈGLE dit : L’Aigle (mais ce n’est pas un aigle) est le Pouvoir qui régit le destin de tous les êtres vivants des mondes. L’“ Aigle est nourri des consciences de tous les êtres vivants qui après leurs morts s'élèvent comme lucioles pour « être dévorés par l'Aigle ». L’“ Aigle ”, pour perpétuer la conscience des êtres vivants, leur a accordé, si ils le souhaitent, l'occasion de chercher, par le biais de la conscience, une ouverture qui peut la conduire à la liberté ; c’est cela que Don Juan appelle le « Don de l'Aigle ». Pour cette intention, l'Aigle a créé la femme et l'homme nagual, ces êtres vivants qui au lieu d'avoir uniquement deux compartiment d'énergie (nagual et tonal) en ont quatre (deux et deux) et l’Aigle les a mis dans le monde pour qu’ils « voient », tout en leur offrant un groupe minimal pour effectuer leur tâche. Ce premier groupe est composé de quatre guerrières traqueuses, de trois guerriers et d'un courrier. Ce groupe devait être formé et s’épanouir afin de remplir l'objectif. Le premier commandement de l'Aigle est que le nagual doit trouver quatre guerrières rêveuses. Il lui est ensuite demandé de trouver tríos autres courriers.

Pour éviter que « l'équipage ne perde le chemin, L'Aigle, emmene la femme nagual dans l'autre monde ", c'est-à-dire, là où elle doit croiser le groupe. La femme nagual sert au groupe de guide ou de lumière pour la traversée. Finalement, le nagual et son groupe reçoivent l'ordre d’ « Oublier » afin d’entamer une nouvelle tâche : celle de se souvenir de soi-même et de l'Aigle. On peut supposer que s'ils réussissent ce rappel d’eux-mêmes, c’est qu’ils peuvent parvenir à la totalité d’eux-mêmes.

Leur dernière tâche en tant que groupe sur la Terre, et après avoir récupéré la totalité d’eux-mêmes, est de “trouver” une nouvelle paire d'êtres « doubles » pour entamer un autre nouveau cycle avec une femme nagual et un homme nagual, en leur fournissant le groupe minimal pour qu'ils entament le nouveau cycle.

L'Aigle leur ordonne alors à ce nouveau groupe d’être emmené à la femme nagual afin qu’elle serve

de guide à ses compagnons de clan. Relations et caractéristiques des guerriers du groupe du Nagual Juan Matus

Nom, type, direction ,attributs

1.Vicente Medrano, Guerrier érudit, Est, Ordre. 2. Carmela, Traqueuse, Est, Coeur 3.Hermelinda, Rêveuse, Est, Optimisme doux 4.Juan Tuna, Courrier, Est, brise constante 5. Genaro Flores, Guerrier d’action, Nord, Force 6. Florinda, Traqueuse, Nord, Effervescence 7.Nelida, Traqueuse, Nord, Ténacité 8. Silvio Manuel, Guerrier organisateur, Ouest, Sentiment. 9. Zoila, Traqueuse, Ouest, Introspection 10.Zuleica, Rêveuse, Ouest, Remords 11.Martha, Assistante, Ouest, Artisane intelligente 12. Juan Matus, Nagual, Sud, Croissance 13. Cecilia, Rêveuse, Sud, Nourrisseuse Turbulente 14.Delia, Traqueuse, Sud, Timidité 15.Emilito, Courrier, Sud, Vivacité 16.Teresa, Assistante, Sud, Vent chaud 17. La Mort Nagual

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LE SERPENT A PLUMES A ce dernier chapitre du livre, Castaneda lui donne le titre « Le serpent à plumes » et nous ne

croyons pas qu'il l'ait mis comme élément décoratif ; nous pouvons supposer donc que dans de futurs livres on parlera avec une plus grande précision de la relation entre la la Toltèquité et les « Enseignements de Don Juan ». Comme nous l’avons déjà dit, en approfondissant l'oeuvre de l'auteur il est surprenant de trouver un parallélisme existant entre la « tradition orale » du « Mexique profond » et d’autre manière avec une officielle Académie ; nous nous permettons de citer à nouveau l’écrivain Séjourné qui dans son livre “Pensée et religión”à la p. 95: « ... en tant que conscience d'un ordre Supérieur, son effigie ne peut pas être autre que le symbole de cette vérité et les plumes du serpent qui le représentent doivent illustrer l'esprit qui permet à l'homme - homme dont le corps, comme celui du reptile, est entraîné dans la poussière—de connaître la joie surhumaine de la création, constituant ainsi un hymne à la liberté intérieure souveraine. Cette hypothèse est confirmée, en outre, par le symbolisme nahuatl, pour lequel le serpent représente la matière - son association avec les divinités terrestres est constante- et l'oiseau représente le ciel. Le Quetzalcóatl est alors le signe qui illustre la révélation de l'origine céleste de l'être humain." VII. LE FEU DU DEDANS

Première édition en Anglais, 1984 Première édition en Espagnol, 1984 Titre original : The FIRE from Within Cuedición : Éditorial OMGSA, Diana éditorial, S.A. - Edivisión, Campaíla Éditorial Mexico Dans ce livre l'auteur réussit à avoir une plus grande clarté dans les questions posées dans le

Second Anneau de Pouvoir. Il a passé plus de 10 ans à « Se souvenir » des enseignements du côté gauche avec les guerriers de son groupe. Castaneda peut offrir à ses lecteurs un texte moins obscur à propos de ses expériences en état de conscience accrue. Nous pourrions comparer “Le Feu du Dedans” avec “Voyage à Ixtán”, dans lequel on commence à pénétrer dans un chaos provoqué par les enseignements pour le côté droit, mais qui deviennent claires à partir de l'exposé cohérent des techniques pour nettoyer l'île du tonal. De manière identique, Le Feu Du Dedans clarifie la connaissance de la conscience accrue « rappelée » par Castaneda, à partir de laquelle son nagual Don Juan et son benefactor Don Genaro « quitteront », ce monde, départ que décrit le livre Histoires de de pouvoir.

À partir du Second Anneau de Pouvoir et Le Don de l'Aigle, Castaneda explique et rend cohérents les enseignements pour le côté gauche, mais il parfait cela est dans ce dernier texte: Le Feu du Dedans (en espagnol: le feu intérieur)

Le titre de ce livre n'est pas une création poétique de l'auteur ; il est en rapport impératif avec la Toltèquité. Don Juan utilise le terme, ainsi que d'autres qui par leur exactitude et leur précision produisent à la fois un effet démolisseur ou encore révélateur. Toutefois, les termes que manie Don Juan et que Castaneda décrit: Toltèquité, Toltèque, guerrier, nagual, tonal, l'Aigle, entre autres, appartiennent aux peuples et aux cultures du « ancien Mexique » et ont survécu dans ce que Bonfil Batalla appelle le « Mexique profond ».

Le maître López Austin, dans son livre déjà cité, p. 378 nous dit :

« Les sources historiques accordent beaucoup d'importance à quatre mondes de morts : le Mictlan, le Tonatiuh Ilhuícac, le Tlalocan et le Chichihualcuauhco. Toutefois, il faut prendre en considération que l’on croyait alors que, tant les hommes possesseurs du feu divin dans leur coeur que ceux qui étaient décédés sous l'influence d'un certain dieu, étaient conduits en la demeure de leurs protecteurs.” A la p 370 il écrit encore : « Il est préférable de reprendre l'idée du feu comme élément transformateur de de tout ce qui existe, celui qui peut casser la barrière entre le monde habité par l'homme et les emplacements où demeurent les dieux.« López Austin cite aussi Molina dans son dictionnaire (page 181) :

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”Tonemmiqui” signifie “brûler de chaleur intérieure”, » 'llemiqui " et “Tonalmiqui” veulent dire « brûler par le soleil ».

M. Angel María Garihay, dans son Histoire de la Littérature Nahuatl, volume 1, nous dit : « Je ne parviens pas à voir, dans quelle complète littérature j'ai pu prospecter, une étude complète sur la nature, les origines et les finalités de l' Ordre des Chevaliers du Soleil (Caballeros del Sol) ou encore d'autres noms, tels des Aigles et des Tigres. Il est plus probable qu'au départ était l’Ordre des Guerriers du Soleil parce que, comme on le sait, en ces temps-là et en cette région de l’Amérique il n'y avait pas de chevaux et, par conséquent, il n'y avait pas non plus de chevaliers.

J’apporte ici encore plus de précisions en citant Duran: “Le soleil était, pour les anciens, l'incarnation du monde créateur. Ils le tenaient pour créateur des

choses et pour en étre leur origine.Le Symbole du Soleil était l'Aigle, en plus que ses noms mystiques incluent toujours celui de cet oiseau. Cuahuahtlehuaniti est « l'Aigle qui remonte en vol ", Cuauhtérnoc est « l'Aigle qui descend ", ou nom du Soleil qui du zénith tombe vers l'ouest. Cuauhcalil ou Cuauhnochtii est « la Maison de l'Aigle et de ses employés spéciaux »,. Tandis que ceux qui se rendaient à la maison du Soleil dans leur demeure réelle sont appelés les “99 habitants de la terre de l'Aigle ", Cuauhtecati, Cuauhteca.

Qui sait si nous saurons jamais exactement l'origine de ces conceptions, mais elles doivent être extrêmement anciennes. Tous les documents qui rassemblent des informations archaïques contiennent ces références en un même complexe d'idées.

Dans la page 210 la même oeuvre nous pouvons lire : « En résumant les lignes précédentes, et en extrayant ce qui est le plus nécessaire afin d'apprécier les « Chansons de l'Aigle », nous allons étudier plusieurs des sujets qui s’y développent. Plus qu’ailleurs est rapporté ici le complexe des idées religieuses. Une étude complète de tous ces poèmes que nous avons, entreprise nous donne les informations au sujet de “ la coopérative des amis du Soleil pour la conservation de la vie universelle “. C'est-à-dire, l'essence même des doctrines religieuses du Mexique...”

Laurette Séjourné, dans son livre Pensée et Religion dans le Mexique Ancien, page 121, écrit : « Mais est-il nécessaire d’après ce qu'ont enseigné les mythes, que ce serait uniquement en brûlant la matière que sera libérée la particule divine ? Le message de Quetzalcóatl ne dit pas une autre chose. Nous avons vu que l'âme individuelle se détache du corps incinéré du roi du Tollan et que c’est des cendres de l’ancien ulcéreux qu’émerge l'âme cosmique. Ces narrations, d'autre part , ont suffisamment indiqué que le feu libérateur est celui du sacrifice et de la pénitence ; et on sait que l'institution du sacerdoce n'avait pas d’autre fin que l'enseignement des pratiques qui conduisaient au détachement de la condition terrestre. Il est alors probable que le trophée que poursuivait le guerrier de “la bataille fleurie” n'était pas autre chose que sa propre âme."

Le Feu Du Dedans fut l'oeuvre qui permit à beaucoup de lecteurs, ceux qui - après Histoires de de pouvoir, publiée en 1974 et jusqu'à l'apparition de texte, publié en 1984-- étaient tombés dans de plus grandes confusions que Castaneda lui-même.

Suivre l'oeuvre à chaque parution, fut évidemment un défi pour le lecteur ; il est maintenant beaucoup plus facile d'avoir les neuf livres à la main et de pouvoir les lire les uns à la suite des autres et, inclusivement, choisir l'ordre que l’on peut y trouver comme nécessaire. Entamons maintenant ici notre analyse du texte.

INTRODUCTION

L'auteur rapporte que durant les dernières quinze années il a écrit ce qu’était l’expérience d'être un apprenti de la Toltèquité, cette connaissance archaïque qui se divisait trois parties : être conscient d'être, le guet (la traque) et l’intention. Il clarifie le fair que lui et ses compagnons ne sont pas des sorciers mais des « voyants » et que le sujet de l'oeuvre traite de la maîtrise de l’état conscient. Il mentionne, qu’à leur tour, ils appartiennent à un nouveau cycle de la Toltèquité et qu'ils sont « des

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guerriers de la liberté totale " et qu'ils cherchent à accomplir, de façon scrupuleuse et impeccable, toutes les pratiques complexes qui requièrent une discipline et un effort énorme qui conduisent, s' ils parviennent à terminer la tâche, à se consummer par un feu interne qui les fera disparaître de ce monde, libres et sans laisser aucune trace.

LES NOUVEAUX VOYANTS Pour Don Juan ces connaissances formaient une partie minime d'un savoir millénaire qui avait fleuri

des centaines (ou peut-être des milliers) d'années avant la Conquête. Don Juan se disait toltèque et sa connaissance la Toltèquité. Celle-ci –racontait-il- avait été initiée avec l'utilisation de plantes de pouvoir pendant des siècles d'expérimentation qui permit aux utilisateurs d’apprendre « à voir ». En développant les enseignements de comment voir, ils construisirent aussi le début de leur perte, puisqu'ils furent obsédés par les mondes qu'ils voyaient, et qui minaient leurs forces. Quand sur leurs terres arrivèrent les envahisseurs, ceux-ci furent intereses par les connaissances superficielles de ce savoir (c'est pourquoi, dit Don Juan, qu'il y a tant de sorciers et de diableros qui manient seulement des arts fantastiques, mais sans aucune réelle connaissance profonde).

Les hommes de connaissance qui survécurent à cet « échec » firent un compte de ces pratiques et décidèrent de mettre en oeuvre une nouvelle série de de techniques qu’ils appelèrent « chemin du guerrier ». Depuis l'arrivée des Espagnols les hommes de connaissance ne purent que se replier et qu’agir avec une immense discrétion. Pendant les trois siècles de la Colonisation ils furent poursuivis et presque tous exterminés ; et durant les deux cent années suivantes,c’est seulement par une pratique impeccable qu’ils purent obtenir une continuité et assurer leur présence encore jusqu'à nos jours.

Le monde « magique et mystérieux " vit au présent non seulement dans les Communautés indigènes et campagnardes mais aussi bien dans les groupes urbains qui recourent de façon permanente à leurs pratiques, que ce sois pour des nécessités curatives ou encore pour résoudre des conflits émanant d'aspects personnels et/ou économiques. C’est pour cela que dans des cercles plus importants de l'économie et de la politique il est très fréquent de voir des gens “ puissants " visiter ceux qui manipulent un certain type de connaissances magiques.

Tout mexicain de quelque niveau économique ou culturel conserve en lui un espace, parfois réduit, parfois plus grand, pour le surnaturel. Le caractère spirituel et magique du subconscient collectif au Mexique se manifeste selon divers modes d'expression dans les croyances, les traditions et les coutumes contemporaines.

Paradoxalement, l'oeuvre de Castaneda a reçu le silence de l'intellectualité mexicaine, hormis le prologue d'Octavio Paz pour le premier livre qui arriva au Mexique comme « un best seller ". Le silence a été, en général, la réponse à l'oeuvre. Le Mexique est un pays culturellement colonisé et parmi ses grands défis il y a celui de dépasser ce problème. Mais si d'une part a existé ce silence des intellectuels, d’autre part ils existe des lecteurs assidus qui ont suivi un à un les livres de l'auteur.

LES PETITS TYRANS (Les misérables tyrans) L'importance personnelle est ce pour quoi nous dépensons le plus d'énergie:

Soutenir et entretenir l'image de nous même dans ce monde de champs d'énergie, requiert des coûts extraordinaires.

Par conséquent, se défaire de l'importance personnelle est indispensable pour entrer dans la Toltèquité et pour cela on a besoin d'une stratégie magistrale et à cette fin les nouveaux voyants ont développé une technique complexe.

D'abord, il faut faire un « inventaire stratégique » de toutes les activités qui nous coûtent les plus

grands frais d'énergie et, parmi elles, nous savons que l'importance personnelle occupe la première place. Le véhicule pour l'économie de l'énergie est l'impecabilité dans nos actes et nos sentiments ; la recanalisation de l'énergie est ce qui en permet l'économie et, grâce à cela, l'utilisation de cette énergie dans le monde du nagual.

La technique du guet (de la traque) consiste en six éléments unis entre eux.

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Cinq d'entre eux sont ceux que Don Juan appelle « les attributs du guerrier " et qui appartiennent à leur monde ; le sixième est la culmination des cinq et appartient au monde quotidien. Ces éléments sont : contrôle discipline, endurance, l'habilité de choisir le moment opportun (le sens du minutage) et l’intention. Le petit tyran est le sixième, mais il appartient au monde extérieur.

La tyran est une personne impossible à supporter par ses actes et sa position de pouvoir, grâce auxquels elle nous permet de mettre en jeu les autres attributs du guerrier. L'importance personnelle provient de la très haute estime avec laquelle nous considérons les qualités de notre personne ; un tyran peut détruire quelqu'un qui entretient un minimum d'estime pour sa personne.

Toutefois, pour l'apprenti guerrier trouver un tyran est quelque chose qui doit avoir lieu, puisqu' il

l'obligera à réduire son importance personnelle et que cela lui permettra de développer les quatre premières techniques de la maîtrise de la traque.

Ce qui rend aussi un humain tyranique est l'obsession de la connaissance, et quand un apprenti est mis en échec par un tyran le danger qu'il court est que lui aussi se transforme en un autre tyran.

Rien ne peut autant tempérer l'esprit d'un apprenti que d’affronter un tyran, et pour cela il est requis à la fois une stratégie et à la fois d’être défait de l'importance personnelle ; le danger de cette confrontation est de se prendre très dans sérieux ses propres sentiments propres de la même façon que les actions des tyrans.

Par cette technique, mélange de stratégie et de perte d'importance personnelle, l’apprenti peut faire face aux tyrans pour tempérer son esprit et obtenir sobriété et la sérénité. Le contrôle sera d'affiner l'esprit quand on le maltraite. La discipline est de réunir toutes les informations pendant que les tyrans frappent. L’endurance est d'attendre patientement, sans angoisse ni ressentiments, ce à quoi devra se résoudre le tyran. L'habilité de choisir le moment opportun (le sens du minutage) est la vanne qui contient et retiene patiemment les autres.

L’intention est la capacité du guerrier qui, par l'impecabilité, obtient la force de la volonté qui de façon « naturelle », fixe le point d’assemblage en un emplacement particulier de l'oeuf lumineux et, ainsi de pouvoir le déplacer par une conviction propre. L’intention est la capacité de manier le volonté par un désir personnel. Déplacer le point d'assemblage est la réalisation suprême d'un guerrier.

Les nouveaux voyants utilisèrent les Espagnols comme tyrans et bien que pour la majorité des indigènes l'arrivée des occidentaux ait été un malheur, pour les nouveaux voyants il en résulta éter un élément qui les propulsa à développer leurs connaissances.

De nos jours, lorsqu’un guerrier sera mis en échec par un tyran, il aura l'occasion de se replier, de

se réorganiser et de retourner au défi. Si au temps de la Colonisationn être mis en échec par un tyran pouvait conduire à la mort,

aujourd’hui cette défaite peut encore se montrer dévastatrice. LES ÉMANATIONS DE L'AIGLE La relation avec le Soleil en tant que force créative ou suprême avec les oiseaux, est commune

dans quelques cultures d'origines diverses et non seulement en Mésoamérique ; l'aigle, le condor, le faucon, sont des représentations du Soleil. Les Aztèques été désignés comme le peuple du Soleil, furent peuple barbare, fruit de la dernière immigration du nord vers l’état sauvage de la Vallée de l'Anáhuac pour fonder Tenochtitlan vers l'année 1325 après JC . Le monde culturel des habitants de l'Anáhuac se trouvait en décadence et ce à partir des vestiges culturels des toltèques, qui avaient approximativement disparu en l'année 800; les Aztèques et pls précisément tlacaelel, « remirent en marche » la pensée toltèque, qui était éminemment spirituelle, afin de créer une idéologie mystico-guerrière qui pondérait à la matière relativement à l'esprit (Pensée et religion à l'ancien Mexique, p.- 25) -

Dans l'ancienne pensée toltèque, le Soleil était le créateur de de tout mais, en même temps, il avait besoin de l'énergie spirituelle que les hommes produisaient à travers leur conscience d'être.

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Le Calmecatl formait ces hommes qui suivraient la doctrine de la Toltèquité et qui après initiation devenaient des Guerriers Tigres ou Aigles ; c'est-à-dire, des guerriers qui entreprenaient la guerre plus importante qu'un homme peut effectuer : la Guerre Fleurie, qui avait comme point culminant faire fleurir le coeur. Les Aztèques ont pris la forme de cette connaissance très ancienne mais en ont changé le fonds. La figure la plus importante n'était déjà plus Quetzalcóatl mais Huitzilopochtli. Les Aztèques s’assumèrent comme les sustentateurs de ce cinquième Soleil moribond et ils injectèrent une vitalité à ce nouveau processus dans lequel la matière avait suprématie sur l'esprit. Ainsi, ils versaient seuls les fils des nobles entraient au Calmecatl, où on leer enseignait l'art de la guerre ; il cessa, par conséquent, d'avoir un sens symbolique et spirituel. L'empire faisait des guerres qui durent appelées “Fleuries”, mais le principal objectif était la domination politique, économique et militaire des peuples vaincus. Dans ces guerres il agissait de saisir vivants ses ennemis et les porter à Tenochtitlan afin de les sacrifier au Soleil, en leer extrayant le coeur et en l'offrant à l'Aigle comme aliment.

Les sacrifices humains qu' effectuaient les Aztèques visaient en principe à nourrir le soleil-l'Aigle. Les représentations abondent sur les monolithes connus aujourd'hui pour avoir été utilisés à de telles intentions, Il est ici important d'indiquer une grande erreur historique : il n’y a rien à voir entre les sacrifices humains des Aztèques au tours de leurs « Guerres Fleuries » et les Guerres Fleuries de la Toltèquité, où le sacrifice représentait la purification de l'être pour arriver l'illumination ou la conscience totale.

(Au sujet de l'Aigle chez les Aztèques; le récipient où on plaçait le coeur du sacrifié était appelé” le récipient de l’Aigle.)

Selon Don Juan ce qui constitue “ le monde " ce sont les émanations de l'Aigle ; les anciens

voyants, à travers les plantes de pouvoir et de centaines d'années expériences et d’échecs sont parvenus à voir la force qui est l'origine de tout. Ils appelèrent cette force l'Aigle parce que, lorsqu’on pouvait l’apercevoir brièvement, on pouvait la trouver semblable à un aigle blanc et noir de taille infinie. Mais cependant elle n’est ni un aigle ni ne ressemble à cela ; c'est seulement une façon d'humaniser ou de conceptualiser quelque chose qu'il est impossible de décrire.

Les anciens voyants ont aussi découvert que, étant donné notre conscience d'être, nous croyons que nous entoure un monde d'objets, alors qu’en réalité de sont les émanations de l'Aigle, fluides, en mouvement, inaltérables, et éternelles. L'Aigle accorde la conscience de d'être pour que nous la développions et que nous l’augmentions en rendant notre vie plus consciente mais, à la fin de celle-ci, notre conscience est soit dévorée soit absorbée par l'Aigle (la force, l'infini, ce qui est total). Pour les anciens voyants la raison de l'existence des êtres humains au milieu d'autres êtres vivants est de développer et d'augmenter la conscience d'être, et cette énergie que produit la conscience d'être est requise par l'Aigle.

Mais finalement, comme le répètera Don Juan, ils n'existe ni Aigle ni émanations, mais quelque chose qu'aucun être vivant ne peut comprendre. Toutefois, l'Aigle et les émanations sont quelque chose d’aussi réel pour les toltèques et la Toltequité que pour nous le temps ou la force de la gravité.

Recevoir le Don de l'Aigle est l'objectif final des voyants ; la liberté totale ou la conscience totale. LA SPLENDEUR DE L'OEUF LUMINEUX

(La lueur de la conscience) Pour la Toltèquité le monde est composé des émanations de l'Aigle et l'homme est un cocon qui

contient les mêmes émanations à l’intérieur que celles qui sont à l’extérieur. La luminosité extérieure attire la luminosité intérieure ; cette attraction se produit en un point du cocon où là se fixe la « conscient d'être » ; c'est là que se situe la fixation du point d’assemblage.

Le degré de conscience d'être de chaque individu est déterminé par la pression qu'exercent les émanations du dehors sur celles de l'intérieur, et cette pression est déterminée par la petite portion des émanations de dehors, qui correspond à une petite portion identiques de celles de l'intérieur du cocon et cette pression produit une luminosité plus intense qui irradie dans tout le cocon. C’est

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l’alignement.

Par conséquent, « voir » sera le résultat d'un alignement différent de ce qui est normal (mais qui est uhn autre voir) et “Voir” n'est donc pas autre chose que le mouvement du point d'assemblage ; l'acte de « voir » n'est pas réalisé avec les yeux et implique la merveille de connaître l'essence des choses.

L'homme développe peu à peu sa consciente d’être; quand il naît, la luminosité intérieure n'est pas fixée avec l'extérieure, cette fixation se développe par le tours de la vie. Cette pratique est ce que Don Juan appelle « le premier anneau de de pouvoir ». Le commandement de l'Aigle fait qu'on fixe la luminosité de dehors avec celle de l'intérieur que cela se produit de manière « naturelle » au travers la volonté. Quand le guerrier, de manière personnelle, déplacera son point d'assemblage cette volonté « dirigée » deviendra l’« intention ».

Dans cette partie du livre Castaneda parle de la sexualité comme d’un processus énergétique et que le Julian nagual disait qu'il était une affaire d'énergie, car à chaque fois c’est le commandement de l'Aigle qui rend fulgurante la conscience d'être qui est transmise par l'acte sexuel.

Dans le processus de l'acte sexuel les émanations de l'Aigle, qui sont contenues dans les deux

cocons conscients (homme et femme), subissent une agitation profonde et les deux cocons font le meilleur qu’il peuvent pour faire don lui de la conscience au nouvel être qu'elles vont créer ; chaque acte sexuel entraîne une donation de notre conscience et de notre énergie, bien que cela ne crée pas inévitablement un autre être.

Don Juan recommande à Castaneda d’être avare avec sa sexualité, non par moralisation mais par

économie d'énergie, qui est une des tâches primordiales du guerrier. Cette connaissance oblige l'apprenti à être responsable de son énergie.

LA PREMIÈRE ATTENTION La consciente d'être est une maturation ou un développement qui s’initie depuis ce qui est animal et

instinctif jusqu'à des manières plus élaborées ; celle-ci se réalise au travers de la croissance existencielle de chaque individu. Le développement de la conscience d'être produit ce que Don Juan appelle « l'attention », qui est la réalisation individuelle la plus importante et qui permet de comprendre et d’inclure un éventail très grand de possibilités humaines.

Don Juan dit que les voyants répartirent l’attention en trois types attention ou trois niveaux de réalisation, ce qui représente le résultat de trois niveaux de purification de l'énergie. La première est la conscience animale brute qui, par les processus existentiels de l'expérience humaine, se transforme une faculté complexe, délicate et extrêmement fragile, qui est celle qui crée le monde quotidien, celui des concepts et objets, et tout ce que nous sommes et faisons comme hommes communs et ordinaires.

La seconde attention est en rapport avec ce qui est inconnu et c'est pour le cocon une brillante plus large, énormément plus intense, qui comprend un secteur du cocon plus grand, qu’ils reconnurent comme « la conscience du côté gauche ”.

La troisième attention est la réalisation suprême des voyants et apparaît quand la lueur de la conscience est convertie en feu interne ; ce feu du dedans est produit de l'allumage de toutes les émanations de l'Aigle qui sont dans le cocon de l'homme. Tous les hommes, à la fin de leur vie, parviennent à la tierce attention, parce que la mort embrase toutes les émanations de l'Aigle et qu’elle les libère du cocon pour les restituer à la totalité. Mais ce sont les voyants, qui par le biais de l'antiquíssime et complexe sagesse de la Toltèquité, obtinrent d’allumer toutes ces émanations avant que de mourir. Cependant ils maintiennent la force de vie et sa conscience et, plutôt que la conscience ne soit dévorée par l'Aigle, ils reçoivent le « Don » et obtiennent la liberté totale.

LES ETRES INORGANIQUES La première attention requiert tout la lueur de la conscience de l'homme et consomme toute son

énergie ; les voyants ont découvert qu'en supprimant es habitudes cette attention absorbe en elle-même se détache et permet à la lueur brillante de se focaliser sur d'autres choses.

La recanalisatión de cette énergie est la clé de la sorcellerie.

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Pour la Toltèquité, être vivant signifie avoir de la conscience tandis que pour l'homme commun avoir de la conscience signifie être un organisme. Tous les êtres organiques vivants sont constitués des émanations de l'Aigle contenues dans un cocon. Toutefois, les voyants détectèrent, à travers le « voir », qu’il existe des êtres inorganiques dont les « membranes » ou les « réceptacles » (des émanations) n'ont pas la forme de cocons, mais contiennent bien les émanations de la conscience et montrent des caractéristiques de vie qui ne sont pas de l’ordre du métabolisme ou de la reproduction.

LE POINT D’ASSEMBLAGE Castaneda rappelle encore ce qui est ailleurs développé, indiquant que le monde qui nous entoure

est constitué par des champs d'énergie que la Toltèquité appelle « les émanations de l'Aigle » tout comme le monde d'objets qui n’est seulement qu’un « ajustement » dans lequel nous nous déplaçons. Par conséquent, chaque être humain est constitué d’une petite portion « des émanations de l'Aigle » qui est entourée par une membrane fine ou un cocon et la conscience d'être est le résultat de la pression qu' exercent les émanations extérieures appelées grandes émanations sur celles de l'intérieur du cocon. Cette consciente d'être est ce qui nous permet de “percevoir”. Nous, les hommes, nous sommes des percepteurs, c'est-à-dire, que nous pouvons aligner certaines des émanations de dehors avec celles du dedans. Le lieu où s’ alignent les émanations internes et externes sur l'oeuf lumineux ou cocon est le fameux « point d’assemblage ».

L'homme, pour percevoir le monde comme tous nous le faisons, met en évidence quelques émanations qui proviennent de la bande étroite dans laquelle se localise la conscience ; c’est la « première attention ». Les toltèques, sorciers, voyants ou guerriers la nomment : le côté droit, la conscience normale, tonal, le premier anneau de de pouvoir, le connu, ce monde, la première attention. L'homme occidental appelle cela réalité, rationalité ou sens commun.

Le nagual, ou la partie gauche, correspond au reste des émanations qui ne sont pas mises ordinairement en évidence et qui sont jamais alignées, qui forment la conscience du côté gauche, l’inconnu ou la seconde attention.

La vision du monde est produit de la sélection des émanations et leur fixation en un point déterminé

du cocon ; l'homme en débute l’apprentissage depuis sa naissance au fur et à mesure que le point d’assemblage se fixera à travers les habitudes et les attitudes de la vie quotidienne ; l'apprenti, en prenant conscience de cela, devra déplacer son point d’assemblage à volonté, suite à la pratique de nouvelles habitudes à travers la technique du guet ou traque. Il devra réussir à ce que le commandement de l'Aigle, qui fixe le point d’assemblage, devienne son commandement progre, ceci par la “tentative” ou “intention” qui consiste en fin de compte à utiliser la « volonté » de manière personnelle et déterminée.

La Toltèquité pourrait être synthétisée comme étant la réussite du mouvement du point d’assemblage. Sans cette “simplicité” possible, la sorcellerie n'existe pas ; c'est là toute la sorcellerie= un moyen par lequel on obtient que l'absorption en soi-même s’ouvre: c'est cette même absorption qui fera que le point d’assemblage pourra être maintenu fixé en un tout autre point.

LA POSITION DU POINT D’ASSEMBLAGE

Dans le Calmecatl, la connaissance Toltèque préparait les Guerriers Tigres et Aigles à livrer la véritable Guerre Fleurie (à ne pas confondre, comme on l’a déjà dit, avec la « guerre fleurie " des Aztèques) qui avait pour but faire fleurir le coeur. Les Toltèques de notre temps se préparent pour avoir plus de conscience et la conscience totale leur parvient lorsqu’ils ont réussi à polir leur esprit et à fortifier leur corps ; quand ils ont sorti toutes les ordures qu'ils avaient accumulées tout au long de leur vie ; quand il ne leer restera plus du tout finalement le moindre soupçon d'importance personnelle. C’est seulement quand ils ne seront plus rien qu’ils pourront se transformer en tout.

Le dialogue intérieur est ce qui fait de nous des « hommes » et fait le « monde » tel qu’il est ; le dialogue intérieur est c qui fait que l'on maintienne fixe notre point d’assemblage. Mais heureusement, ce dialogue interne peut se terminer de la même manière qu’il a commencé. Par le moyen d'un acte de volonté, peu à peu, avec beaucoup de temps et d’effort et de difficultés, tout comme a tâche qu’ont les enfants de pouvoir peu à peu en créer un. Le point d’assemblage n'est pas un point aléatoire, il fut inconsciemment choisi par nos prédécesseurs, c’est un phénomène « culturel ».

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Le point d’assemblage peut se déplacer avec une certaine facilité, cela ne demande seulement que connaissance, discipline, détermination et l’utilisation de certaines techniques. Mais quand nous réussissons à le déplacer, il crée de nouveaux alignement d'émanations qui résultent en de nouvelles perceptions.

Stopper ou arrêter le dialogue interne c’est commencer à déplacer le point d’assemblage ; en conséquence les « enseignements de Cadeau Juan » n’ont rien à voir avec la magie, la sorcellerie, les arts fantastiques ou les hallucinogènes. Au contraire, cela concerne la conception de l'homme et du monde comme énergies avec un objectif spécifique et final : obtenir la conscience totale ou la liberté totale.

Les techniques et pratiques seront dans le monde quotidien, utilisation, économie et recanalisation

de l'énergie. Ces techniques et pratiques requièrent de la flexibilité, valeur, responsabilité, discipline, su courage de la sobriété et de la constance. C’est là le legs naturel de d'une des plus importantes cultures qui se développèrent sur cette terre. Comme le dit Don Juan : « les techniques pour déplacer le point d’assemblage peuvent étre aussi différentes qu’imaginables mais le résultat sera toujours identique ". Ainsi, dans différents temps et lieux, d'autres cultures dans le monde ont créé leurs chemins propres, mais l'objectif est toujours le même= percevoir plus ou percevoir d’autres choses.

LE DEPLACEMENT VERS LE BAS L'homme est un percepteur des émanations de l'Aigle " la conscience d'être est le résultat de

l'alignement de quelques émanations de dehors avec quelques une de l’intérieur du cocon, en un point déterminé appelé point d’assemblage ; ceci apparaît au travers des habitudes ou encore du « dialogue intérieur ». L'apprenti peut, en arrêtant (ou en tenant d’arrêter) ce dialogue, déplacer légèrement ce point d’assemblage. Si ce point d’assemblage se déplace au-delà d'une certaine limite, l'homme peut aligner d'autres émanations ou d'autres mondes, aussi réels que le monde “habituel”, mais totalement différents que celui que nous croyons connaître. C’est aussi pour cela que le chemin du guerrier peut s'avérer extrêmement dangereux et plus encore pour ces personnes qui déplacent le point d’assemblage par des moyens extrêmes tels que les drogues.

LES GRANDES BANDES D'ÉMANATIONS Les émanations de l'Aigle sont ordonnées en faisceaux que les Toltèques nomment : « grandes

bandes d'émanations ", et il en existe un nombre de bandes infini. Cependant, les toltèques ont découvert que pour la Terre il y a seulement 48 bandes.

La vie organique est seulement l’une de ces bandes, de ces structures ou de ces faisceaux. De toutes ces bandes, 40 ne produisent pas de la conscience, mais seulement de l’organisation ; des huit restantes, sept produisent un consciente 'limitée" et la huitième uniquement produirait une grande quantité de conscience ; c’est dans celle-ci que se trouve l'homme. Les toltèques, de manière symbolique, disaient que l'Aigle se nourrissait de la conscience d'être des humains ; de là provient la tradition du Cinquième Soleil qui était nourri des coeurs, comme on peut voir dans le monolithe appelé Calendrier Aztèque. Dans la partie centrale le Soleil y est symbolisé et à ses côtés il y a deux griffes où sont accrochés deux coeurs.

Le monde que notre point d’assemblage aligne pour notre perception « normale » est l’intégration

de deux bandes, une organique et une autre qui contient seulement de la structure. Comme il a été dit, le monde est composé de 48 bandes et nous pouvons en percevoir seulement

deux ; les 46 restantes ne sont pas notre monde quotidien. GUET ou TRAQUE,

TENTATIVE ou INTENTION et POSITION DE RÊVE

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Dans l'histoire de la Toltèquité les premiers toltèques ou voyants se perdirent dans les complexités des mondes ou des réalités qu'ils exploraient. Les nouveaux Toltèques ou les nouveaux voyants ont fait un bilan de leurs pratiques et de leurs connaissances et ont tout réajusté. Ils ont trouvé que le mouvement de point d’assemblage était fondamental, c’est pourquoi ils ont pris des mesures pratiques pour le déplacer. Ils ont mis au point trois techniques : la première est la maîtrise du guet ou de la traque ; la deuxième est la maîtrise de l’intention et la troisième est la maîtrise du rêve.

Les Toltèques se rendirent cilote que lorsque les guerriers s’étaient comportés de façon différente de ce qu’ils s’était habitués et ce de manière systématique et continue, leur point d’assemblage se déplaçait subtilement. C’est pourquoi ils entamèrent la pratique du contrôle de leur conduite et ce fut « l'art du guet " ou “la traque”, qui n'est pas autre chose que le comportement quotidien avec les gens ; Ils ont aussi découvert que les tyrans sont des éléments extérieurs qui les soutiennent afin d’obtenir un changement dans leur comportement et, en développant cette technique, ils purent plus aisément déplacer leur point d’assemblage. Mais ils se sont rendus compte qu’il y avait un peu plus que le simple alignement dans le mouvement de ce point d’assemblage: ils y ont découvert une énergie qui apparaît lors de l'alignement, laquelle ils ont appelées « volonté ». Cette volonté qui opère, de manière impersonnelle et ininterrompue, comme une manifestation aveugle d'énergie fait que nous nous comportons comme nous le faisons. Par elle nous percevons le monde quotidien, et indirectement, à travers la perception, elle est reliée avec la localisation du point d’assemblage.

Les toltèque ont découvert que par la volonté ils pouvaient « guider » le point d’assemblage pour

établir intentionnellement un autre alignement ; cette technique est « la maîtríse de l’intention » ; avec cette maîtrise, on peut entrer à volonté dans la conscience du côté gauche, dans le nagual ou autre réalité.

La découverte de ces vérités prit des siècles d'expérimentation et les toltèques ont observé que

quand l'homme s’endort son point d’assemblage se déplace légèrement, parce que précisément ce qui produit les rêves est un mouvement léger du point d’assemblage vers la partie gauche ; pour une telle raison, interférer dans le rêve c’est interférer avec le mouvement naturel du point d’assemblage. Mais ils ont aussi découvert qu'en interférant ses rêves, qu’en les modifiant, le guerrier devenait par force capricieux, et pour corriger cet effet les Toltèques envisagèrent le chemin du guerrier. Le chemin du guerrier lui permet de développer une force interne capable de le doter d'un sens d'impartialité, presque d'indifférence ; un sentiment de plaisir et de calme afin qu’il obtienne une inclination naturelle et profonde à de l'analyse, à la compréhension et à la tolérance. En bref : le sens de la sobriété.

Le chemin du guerrier débute par une forte détermination et une conscience de changement nécessaire ; ensuite est posé un acte qui doit être prémédité, précis et continu, un petit acte qui n'offre pas une grande résistance. Par ce petit acte, constamment mené à bien, on acquiert un sens d’INTENTION INTRANSIGEANTE ou INFLEXIBLE et le chemin s’ouvre : un acte portera au suivant, et ainsi de suite jusqu'à ce que le guerrier utilise tout son potentiel. L’INTENTION INLFEXIBLE conduit au silence intérieur et celui-ci apporte la force interne nécessaire pour déplacer le point d’assemblage.

LE NAGUAL JULIAN Don Juan explique à Castaneda que le nagual Julian - qui était un maître dans l'art de la traque-

était indifférent aux gens et que c’est pour cela qu'il pouvait les aider. Le nagual Julian pouvait donner tout ce qu’il avait et encore plus parce que les gens lui importaient moins encore que quoi que ce soit. En ce qui concerne Don Juan, pour lui,les gens étaient importants et à cause de cela même jamais il ne les aidait ; agir autrement lui produisait la sensation de leur imposer sa volonté.

Don Juan enseigne à Castaneda que le guerrier doit se distinguer par son effort soutenu et son intention inflexible à essayer de déplacer son point d’assemblage et que, en l'obtenant, il passe ainsi dans la catégorie des voyant ou toltèques et, de là, il peut poursuivre à la recherche de la liberté totale.

Don Juan disait que fut un temps un temps où il vivait à travers l'importance personnelle, puisque tous, de manière naturelle, c’est en ce point que nous avons fixé le point d’assemblage. Quand il

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apprit à déplacer le point d’assemblage, par la mise en place de nouvelles habitudes soutenues par toutes les techniques de la Toltèquité, il découvrit devant lui un monde admirable et terrible.

Don Juan raconte que la vie de ses parents ne fut pas mauvaise, comme celle de tout le monde et l'unique chose importante qu' ils purent vivre fut de s’y accrocher. Quand il a déplaça son point d’assemblage, il se rendit alors compte que la vie de ses parents n'avait eu aucune signification ni pour eux ni pour d'autres, mais seulement pour lui, par le fait lui-même qu’ils lui donnèrent la possibilité admirable d’être en vie. Le guerrier, lorsqu’il déplace son point d’assemblage et qu’« il voit » il se rend compte du prix énorme que les gens payent par leur vie inertie et aliénée alors que pourtant ils sont lumière et énergie, négligeant ainsi cette opportunité d’être vivants.

L’IMPULSION DE LA TERRE En accord avec la tradition millénaire toltèque en Mésoamérique, la Terre est un être vivant. Encore

aujourd”hui dans leer quotidien, les indigènes et les paysans continuent à avoir des pratiques et des cérémonials d’offrandes et de remerciements à la Terre. C’est là une marque de grande différence avec le concept occidental que la Terre est un objet qui doit être possédé, dominé, modifié, transformé et exploité.

Les peuples héritiers du Mexique profond, dont nous parle Bonfü Batalla, gardent de manière

syncrétique, parfois très claire, le souvenir vif que la Terre est un être vivant qu’ils aiment, que l’on protège et que l’on remercie.

Depuis l'antiquité, les toltèques, par le fair de « voir », ont compris que la Terre était un être vivant, constituí à l’égal de l'homme, des émanations de l'Aigle. La Terre a aussi un cocon lumineux. Elle est un immense être conscient soumis aux mêmes forces que les humains. Dans le livre du Voyage à Ixtlán Don Juan dit que sur le chemin du guerrier il ne peut pas y avoir de solitude ni de tristesse, parce que celles-ci n'existent pas lorsque le guerrier apprend à aimer la Terre. La Façon d'entrer en relation avec les émanations de la Terre est le silence intérieur et la Terre peut nous donner alors ce que Don Juan appelle « une impulsion » pour aligner d'autres bandes d'émanations.

LA FORCE ROULANTE Quand Castaneda fit sa première et brève rencontre avec les émanations de l’Aigle il cit des

« boules » qui le frappaient ; il s'agissait « de la force roulante » ou “culbuteur ". Ces boules sont produites par les émanations de l'Aigle et ont un double but : d'une part ce sont elles qui maintiennent la vie, la conscience, la réalisation et le but, et d’autre part elles sont en rapport avec la destruction et la mort. La force roulante ou culbuteur est le moyen par lequel l'Aigle distribue la vie et la conscience et de la même manière, produit la mort. La force a ces deux aspects complémentaires.

Le cocon a une « membrane » très fragile. Quand le cocon sera rompu par un mouvement du point d’assemblage, il se produira un traumatisme ou une maladie mortelle, et le culbuteur, qui de façon permanente nous frappe pour nous donner la vie, s’introduira par la rupture et inondera le cocon, en le cassant complètement et en provoquant la mort.

Les anciens toltèques et les voyants, en découvrant cette force et ses résultats, essayant de pénétrer leurs secrets, n'ont pas réussi à être invulnérables et immortels. Le cocon de l'homme n’est seulement qu’un réceptacle des émanations, lequel s’use et, par là, ne peut pas éternellement être entretenu ; croire le contraire comme les anciens Toltèques qui essayèrent de maintenir la vie à tout prix est une erreur, même si d'une certaine manière ils purent la maintenir, mais non pas comme des hommes.

Les nouveaux voyants ont réavisé cet échec, et par de nouvelles expériences et connaissances, et au travers de la maîtrise de l‘intention (à un moment culminant des enseignements de Don Juan), le guerrier ouvre son cocon par sa volonté et la force l'inonde. En produisant la désintégration totale et instantanée le guerrier cependant, tout en étant consommé par le feu du dedans, reçoit « le Don de l'Aigle » ainsi que la liberté totale.

LES PROVOCATEURS DE LA MORT Don Juan parle de la recherche de l'immortalité qui mena les premiers toltèques voyants à des

situations d'aberration. Si d'une part ils ne pouvaient pas faire en sorte que leur cocon soit

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impérissable, ils ont cherché à se maintenir « vivants » à tout prix. Don Juan considèrait que ce prix fut énorme ; ils ne sont pas morts, mais ils cessèrent d'être humains. C’est pour cela qu’il estimait être dangereux le domaine les zones archéologiques, par le fait que les anciens toltèques voyants maintiennent là une présence maligne qui de plus peut ressusciter.

Les anciens voyants ont découvert qu'une possibilité d'obtenir de l'énergie de la Terre était de se faire enterrer, et plus d'énergie ils avaient besoin et plus grand devaient étre le temps pendant lequel ils étaient maintenus enterrés.

Don Juan a insisté pour que le guerrier vive en permanence avec la conscience de la mort et le détachement correspondant ; c’est de cela que le guerrier extrait le courage pour faire face à tout. Un guerrier sait que le pire qui pourrait lui survenir est de mourir, et puisque c’est là notre destin inexorable et sachant qu'il n'existe pas de « survivants » sur la Terre, il est alors libre de craintes. Quand il a perdu tout, l'homme ne peut plus avoir rien à craindre ni à perdre ; quand c’est en fin le casn les liens et les chaînes se détachent et l'homme est libre.

Don Juan dit que, pendant toute sa vie, dans son alignement d'humain, celui-ci utilise seulement dix pour cent des émanations, et que ce qui reste est endormi. Si l'homme profitait de tout son potentiel, sa vie aurait une autre dimension. Au moment du décès il se fait que, en s’effondrannt le cocon, libère toutes les émanations internes qui s’alignent alors avec les émanations externes. Là se pose alors la question des guerriers à ce sujet : “Si quand nous mourrons nous alignons toutes les émanations, pourquoi ne pas chercher à les alignér toutes en étant encore vivants ?

LE MOULE DE L'HOMME

Le moule de l'homme est la grappe, le faisceau d'émanations dans la grande bande de la vie

organique qui remplit l'intérieur de son cocon. C’est, pour ainsi dire, d'une certaine manière, le patron, le modèle ou le schéma d'énergie qui trace les caractéristiques des qualités que peut avoir un être humain. Pour Don, en fin de compte, nous les hommes, nous sommes une charge énergétique et ce qui nous détermine est le point d’assemblage, où on aligne les émanations extérieures avec les émanations intérieures.

Ce qui aide à déplacer le point d’assemblage sont l’impulsion de la Terre et la force roulante, et pour les obtenir par le guerrier s'appuie trois vieux toltecas techniques qui sont. La traque, l’Intention et le Rêve.

Don Juan recommande à Castaneda que lorsque l'impatience, le désespoir, la colère ou la tristesse le croisent sur son chemin, qu’il s’applique à tourner les yeux dans le sens des aiguilles de l'horloge ; ce mouvement fait se déplacer ou s'arrêter, légèrement, le point d’assemblage.

Manier la technique de l’intention exige beaucoup d'années d’effort et de pratique. La maîtrise de l’intention n'est pas plus que le commandement de l'Aigle qui se transforme en commandement du guerrier.

LE VOYAGE DU CORPS DU RÊVE Le corps du rêve et la barrière de la perception sont des produits du Point d’assemblage ; ces

connaissances, dit Don Juan, sont aussi importantes pour les toltèques voyants que pour l'homme “occidental” de pouvoir lire et écrire, et tout cela constitue une réalisation qui coûte

beaucoup d’années d’étude et de pratiques. Quand le guerrier se perçoit comme énergie il peut éprouver à un certain moment une dualité perceptuelle. Don Juan l’explique en montrant à Castaneda que le mystère d'être n’a pas de fin, ni même celui de l'homme, ni encore moins celui du mystère incommensurable du monde. La rationalité est une condition de l'alignement des émanations des grandes émanations avec les émanations intérieures qui sont fixées dans un point du cocon qui est le point d’assemblage. Si le point d’assemblage se déplace, il change le monde ; ce monde et les autres dont nous pouvons témoigner ne sont pas des mirages, sont des « réalités concrètes » ; le mirage, de toute façon, est un mouvement du point d’assemblage.

Selon Don Juan, les anciens toltèques partaient en groupes vers l’inconnu à partir du corps du rêve. Nous citerons ici deux textes qui pourraient donner une réponse au mystère des toltèques : le premier appartient à Ignacio Bernal, Notes préliminaires sur le Possible Empire de Teotihuacan. Études de la Culture Nahual du Mexique, Institut de Recherches Historiques, 1965

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« D'autre part, si Teotihuacan avait été maintenue pendant au moins 800 années comme ville prédominante, sans aucun pouvoir militaire, cette Pax Augusta serait un cas tellement unique dans l'histoire, qu’il est bien difficile de croire que ce soit arrivé.

« Nous ne connaissons pas, dans toute l' histoire universelle, un seul empire qui a pu se former sans recourir, même indirectement, aux armes, et en vérité, dans presque tous les cas, l’empire se base principalement sur ces dernières, même s'il est évident qu'il existe superficiellement une idéologie qui les dirige.

« Il y aurait aussi la possibilité que l'expansion d’un empire se base sur une religion prépondérante ou plus prestigieuse que les autres et qui pour cela n'aurait pas besoin de recourir à la force. Le christianisme et le bouddhisme, par exemple, s’étendirent immensément sans que les armes aient joué un rôle important dans cette diffusion."

La deuxième citation est de Miguel Leon Portilla, Les Anciens Mexicains par leurs chroniques et chansons, F.C.E., Le Mexique :

« Malgré l'organisation sociale et politique extraordinaire que suppose la splendeur de Teotihuacan, vers le milieu du siècle IX après JC. est survenue une ruine mystérieuse et jusqu' à maintenant non expliquée. Celle-ci ne fut pas un fait isolé et exceptionnel. Dans le monde Maya il se produisit des faits légèrement semblables. La ruine et l'abandon des grands centres rituels Uaxactúm, Tikal, Yax-chilan, Bonampak et de Palenque a eu lieu à une époque très proche de l'effondrement de Teotihuacan. Et il faut admettre qu’on n'a pas pu jusqu'à ce jour encore apporter et ce de manière convaincante la cause de ce qui pourrait être appelé la mort de la splendeur classique de l'ancien Mexique."

BRISER LES BARRIÈRES DE LA PERCEPTION Dans le septième livre Castaneda nous rapporte quel est l’objectif ultime de la Toltèquité. Don Juan

dit à Castaneda que la fin du chemin, est pour les guerriers toltèques, lorsqu’ils réussissent à briser la barrière de la perception sans aide, et ce depuis un état normal de conscience.

Briser la barrière de la perception c’est obtenir que le commandement de l'Aigle soit notre progre commandement, et de cette façon déplacer le point d’assemblage et utiliser les émanations de l'Aigle que jamais, en tant qu’êtres humains ordinaires, nous ne pouvions utiliser. Déplacer le point d’assemblage et le maintenir fixé en un autre point nous permet « d'échapper » à ce monde, mais tout en conservant la conscience de soi-même ; et, bien que le feu interne le consumme, le guerrier retiendra la sensation de rester lui-même.

Les guerriers toltèques par le chmein de la Toltèquité, cherchent - comme toutes les cultures millénaires d'origine autonome- l'éternité.

EPILOGUE Devant la réalité inévitable de la mort, les anciens voyants on a proposé l'alternative de mourir dans

des mondes inconnus. Les anciens voyants, par leur esprit aventureux, ont choisi la seconde option ; toutefois, ils n’obtinrent seulement que changer le lieu de leur mort. Les nouveaux toltèques voyants ont analysé les erreurs de leurs prédécesseurs qui se lustrèrent de leur importance personnelle, du contrôle de leurs semblables et, surtout, de l'obsession d'aligner d'autres mondes. Les nouveaux voyants ont donc décidé de rassembler les connaissances des anciens voyants, en mettant en oeuvre les arts du guet, de l’intention et du rêve par une discipline stricte qui les a conduits à une impeccabilité dans la vie quotidienne. Les nouveaux voyants au lieu de s'enfuir vers d'autres mondes - comme les anciens voyants quand ils brisaient la barrière de la perception se consumment dans la force de l'alignement : le feu intérieur, la conscience totale, la liberté totale. Cette liberté est le Don de l'Aigle à l'homme. Tout ce qui concerne la Toltequité est une question d'énergie et c'est pourquoi dit Don Juan nous devons être avares et parcimonieux avec notre énergie.

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VIII. LA CONNAISSANCE SILENCIEUSE LA FORCE DU SILENCE Première édition en Anglais, 1987 Première édition en Espagnol, 1988 Titre original : The Power of Silence Emecé Éditeurs, S.A., L'Argentine INTRODUCTION Nous en arrivons à l'avant-dernier livre de Castaneda ; la connaissance que Don Juan lui a enseignée dans ses deux parties semble avoir été enfin rassemblée. Dans l'introduction de ce livre Don Juan lui dit que jamais il ne lui a appris la sorcellerie, mais simplement à économiser de l'énergie. Et c'est précisément cette énergie économisée qui a permis à Castaneda de manier certains champs d'énergie que l'homme commun n'utilise pas pour percevoir le monde quotidien. La Toltèquité est l'art de percevoir ce à quoi la perception commune ne peut accéder . Don Juan dit à Castaneda qu'en réalité il n'y a rien enseigner qui soit de la sorcellerie. L'enseignement de la Toltèquité porte à l'apprenti, à travers son empreinte brûlante, qu'il se rende compte que le monde est beaucoup plus de ce que nous percevons et qu’il est formé par un nombre incommensurable de domaines énergétiques et que l'homme, en plus d'être une charge énergétique, est un producteur d'énergie au milieu d'énergie. Le guerrier apprend, sur ce chemin, qu’il existe un pouvoir inconnu à l’intérieur de lui et que s’il le développe il peut accéder à son maniement. LES MANIFESTATIONS DE L'ESPRIT Pour Don Juan l'esprit est l’abstrait, puisque pour le connaître on ne requiert ni de mots ni de pensées ; c'est quelque chose qui peut seulement être senti et être exprimé dans actes. Don Juan, pendant tout l' enseignement, lui conte maintes et maintes fois des histoires de « sorcellerie ». Ce sont des histoires qui ont un rapport avec les voyants, les guerriers, les apprentis jusqu'avec leur propre expérience personnelle . Mais toutes ces histoires ont un centre, un noyau abstrait, au coeur desquelles s'exprime l'esprit ; ce sont, on peut le dire, des histoires où est toujours présente l’intention. Ces histoires il nous faut nous les rappeler maintes et maintes fois jusqu'à ce que, peu à peu, l’abstrait arrive à à nous, l’abstrait nous parvienne. Et il se pourrait que l'histoire est découverte ou elle qu’elle est recréée ; chaque fois que nous les passons en revue apparaissent des choses que nous n'avions pas précédemment perçues ; nous arrivons à leurs noyaux abstraits. Il se peut que l'oeuvre de Castaneda, surtout dans la première partie, soit un ensemble d'histoires des manifestations d'esprit qui, parfois, pourraient nous sembler confuses ; dans la seconde partie – à partir du Second Anneau de Pouvoir Castaneda commence à rassembler la connaissance de manière la plus fonctionnelle ; tout ce qui précède est un vrai défi pour le lecteur. Castaneda est peut-être le premier nagual qui reproduit la connaissance au travers des livres ; il est, comme le dit Don Juan, un nagual moderne. Ces histoires il faut les relire, les revivre, se les repasser, ensuite les analyser et ensuite retourner à elles et les penser, jusqu'à arriver à les revivre presque littéralement. Pour cette raison, les guerriers doivent avoir des points de référence dans le passé pour pouvoir utiliser les histoires des noyaux abstraits et en faire surgir la connaissance. L'homme ordinaire aussi utilise le passé, mais toujours pour des raisons personnelles qui louent et exaltent son importance personnelle. L'IMPECCABILITE DU NAGUAL ELIAS Cette histoire nous raconte de l'impeccabiliré du nagual Elías qui, attentif à une manifestation de l'esprit, réussit à partir d'une histoire grotesque, à accrocher - de manière impeccable - deux apprentis : Talía et Julian. Il libère Talia d’un énorme flux d'énergie superflue, et il dégage Julian de la mort.

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Il leur enseigne que dans la vie il n'y a pas une seconde occasion lorsque “ se présente l'oiseau de la liberté ”, et que cet oiseau soit emmene les gens avec lui soit il les délaisse pour toujours. LE TOUCHER DE L'ESPRIT Le COGNEMENT DE L’ESPRIT Les naguals anciens s'inclinaient plus à des actions qu’à des raisonnements. Par contre les naguals modernes, dont Castaneda, se promènent plus particulièrement dans les déviations de la raison, même si tous cherchent la liberté. La conscience accrue est quelque chose de bien mystérieux pour notre raison ; dans les faits, elle est simple. Le problème est que nous, les hommes nous compliquons toujours les choses en essayant de réduire l'immensité qui nous entoure à à quelque chose de raisonnable et de maniable par les paramètres de notre raison. Les guerriers Toltèques, au moment de réussir à cesser la compasión sur eux-mêmes (qui n'est pas autre chose que de l'importance personnelle déguisée), cessent d'avoir une compassion pour les autres. Pour le guerrier tout commence et tout se termine en cet instant ; le reste un détachement, une folie contrôlée permanente et le contact avec ce qui est abstrait l'aide à dépasser les sentiments d'importance personnelle, jusqu'à transformer cela en quelque chose d'abstrait. Don Juan disait qu'il y de cela longtemps, l'humanité vivait dans l’abstrait et que c’était là sa force de soutien. Dieu sait pourquoi, l'homme s'est éloigné de l’abstrait et maintenant et il lui est très difficile de retourner à à lui. Et c’est bien là est un des défis du guerrier. Redevenir sensible, perceptif, capable de sentir l'esprit et de se déplacer dans l’abstrait, c’est se permettre un revirement de 180 degrés par rapport à ce que nous avons appris, obsessionnellement et de façon obligée, pendant toute notre vie. La Toltèquité et le chemin du guerrier sont une de nombreuses possibilités que l'humanité a créées à partir de la sagesse. LA DERNIERE SEDUCTION DU NAGUAL JULIAN Pouvoir revivre et nettoyer le lien avec l'esprit est ce qui distingue l'apprenti de l'homme ordinaire ; lorsque ce lien sera reconstitué, l’apprenti cessera d'être un apprenti; à cette fin, un but indomptable lui est nécessaire ainsi qu’une intention intransigeante, que l'homme ordinaire ne possède pas et c’est pour cela que les toltèques ont inventé le chemin du guerrier. Il y a ici quelque chose intéressant pour les lecteurs et les suiveurs de Castaneda. Don Juan dit que dans la Toltèquité on ne reçoit pas de volontaires parce qu’entre autres, en apportant des buts personnels, il est très difficile de renoncer à son individualité. Si les volontaires ne trouvent pas les choses comme ils pensent qu'elles doivent être, ils sont contrariés et s’en vont. Don Juan dit quil est important de prendre sa décision et de déployer de la force pour le changement, des tonnes d'humilité et de discipline pour tenter « de nettoyer l'île du tonal ». Cesser d'être, de penser, de sentir et d’ agir dans la vie quotidienne, comme nous l'avons toujours fait. Si quelqu'un s’ose à essayer seulement ce qui précède, et laisse de côté pour un moment les idées sur le monde du nagual, la connaissance du côté gauche, la conscience accrue, les émanations de l'Aigle, etc., il n'aura pas besoin d'enseignants, de maîtres ou de benefactores. Quand celui-là réussira à économiser de l'énergie et a déplacé son point d'assemblage, le pouvoir les mettra sûrement sur son chemin. Pour en revenir au livre, Don Juan dit que notre lien avec l'esprit est ce qui produit chez l'homme, de manière ancestrale et permanente une préoccupation pour son destin. L'homme ordinaire n’est pas préoccupé le moins du monde par cela puisqu'il est toujours occupé dans le tourbillon de la vie quotidienne et plus encore préoccupé par l’« avoir » que pour l’ « être ».

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Et à la fin de la vie (lorsqu’il a perdu presque toute son énergie et qu’il est près de mourir) il se rend compte qu’il aura eu l'occasion la plus grande que la vie : être totalement libre et conscient, et que cela, il l'aura gaspillé. LES TOURS DE L'ESPRIT-LES RUSES DE L’ESPRIT Don Juan dit que les histoires des noyaux abstraits (qui sont légion dans toute l'oeuvre de Castaneda) ont toujours la même structure et que ce qui varie ce ne sont que les personnages. Chaque histoire contient : une tragicomédie abstraite, un acteur abstrait (qui est l’intention), deux acteurs humains (le nagual ou le maître et leur apprenti) et le script, qui est le noyau abstrait de ces histoires. Castaneda comprend que l'art du guet ou de la traque est d'apprendre, à la perfection, tous les détails du déguisement, à un tel point que personne se rend compte que l'on est déguisé. Cela requiert d’être impitoyable, ce qui ne signifie pas être grossier ; au contraire, on doit être charmant, astucieux, qui ne signifie pas être cruel, mais plutôt même décent ; avoir de la patience, qui ne signifie pas être négligent et oui, bien au contraire, être très actif ; il faut être aussi sympathique, ce qui ne signifie pas être stupide, mais en même temps, être anihilateur LES QUATRE DISPOSITIONS DU TRAQUEUR L'axe central et fondamental dans les enseignements de Don Juan est, sans aucun doute, l'art de la traque, qui invite à être impitoyable, astucieux, patient et sympathique. L’apprenti doit mettre ces quatre fondements de base en pratique dans tout et avec tous. Le principe fondamental de la traque est que l'apprenti doit se traquer lui-même, en s’y mettant le premier à choisir des attitudes plus réduites dans son comportement pour ensuite les analyser et postérieurement les traquer, pour que, comme prisonniers de se chasse, ces attitudes tombent l’une derrière l'autre, jusqu'à ce qu'il puisse traquer des « proies plus grandes " dans son comportement. Lorsqu’un apprenti développe avec plénitude la traque, il pourra prétendre à l’intention et, de cette manière, pourra déplacer de lui-même son point d'assemblage. Un guerrier est un homme avec une volonté inflexible et pourvu d’une discipline impeccable ; le guerrier traque pour tempérer son esprit. Ne cherche pas dans tes actes quotidiens plus qu'un véhicule pour arriver, après un immense travail et beaucoup d’effort, à la liberté et à la conscience. Un guerrier ne pense pas à un quelconque bénéfice personnel dans ses actes quotidiens, comme il arrive avec l'homme commun qui ne déplace pas un doigt si son attente ne trouve ensuite un certain type de récompense. Castaneda arrive à comprendre que la Toltèquité ne peut se traduire en mots mais seulement dans des actes existentiels qu’éprouve tout son corps. Il comprend que cette connaissance a toujours été à la disposition de qui que ce soit pour être ressentie, pour être utilisée, mais que d'aucune manière elle ne peut être expliquée. La clé pour ouvrir la porte de cette connaissance est le changement de niveaux de conscience ; la conscience accrue, en conséquence, ne peut pas non plus être expliquée, elle peut seulement être utilisée. LA DESCENTE DE L'ESPRIT Il y a des millénaires, à travers leur « voir », les anciens Toltèques ont découvert que la Terre est un être vivant et conscient dont la conscience, d'une certaine manière, peut affecter les

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hommes modernes qui ne vivent que dans le reflet d’eux-mêmes. L'homme a perdu la capacité de se « relier » avec le tout qui l'entoure. Le tourbillon de la vie quotidienne – l’angoisse, les préoccupations, l’ avoir, posséder, les frustrations, les peurs, etc. - occupent toute notre attention et ne nous permet pas que nous nous rendions compte que nous sommes unis avec tout le reste. LE SAUT MORTEL DE LA PENSÉE Le SAUT PERILLEUX DELA PENSEE Un guerrier est essentiellement un homme impeccable dans ses actes et ses sentiments, d'une grande flexibilité, aux ressources fluides, aux goûts et à la conduite raffinés ; en synthèse, un guerrier est un homme dont le travail est de polir toutes ses arêtes tranchantes et l’une des plus importantes parmi elles est sa conduite. Un guerrier est toujours gentil en opposition avec la brusquerie naturelle de la conduite humaine. La traque est un outil excellent qui nous permet de polir notre conduite ; le guet est une conduite spéciale qui est déterminée par certains principes ; c'est une conduite discrète, furtive et trompeuse, qui a pour objectif de donner un choc mental à l'apprenti. Certains hallucinogènes pourraient avoir le même effet, sauf que, d’une part cela aurait un prix très haut pour le corps et, d’autre part qu’ils peuvent nous perdre sur le chemin. Guetter-Traquer est la méthode qu'ont inventée les Toltèques Nouveaux Voyants pour déplacer le point d'assemblage, en utilisant leer progre conduite de manière astucieuse et sans compassion. Le guerrier doit avoir conscience de la mort, mais avec détachement ; de cette façon sueviennent la sobriété et la beauté. C’est la seule chose certaine pour le guerrier à savoir qu'il devra mourir et pour cela, par conséquent, il agit : avec de la patience sans cesser d'agir, avec acceptation sans être stupide, avec astuce sans être présomptueux ou fantoche. En fin il peut, par-dessus tout arriver à ne pas avoir de compassion puisqu’il est délivré de l'importance personnelle. DÉPLACER LE POINT D'ASSEMBLAGE La récapitulation est l’une des voies pour déplacer le point d'assemblage. La récapitulation, en apparence, consiste à se rappeler ce qui a été vécu, mais en réalité c’est une technique très raffinée et complexe qu' ont développée les nouveaux voyants pour déplacer le point d'assemblage. La récapitulation commence par l'effort de se rappeler les événements les plus importants de la vie, pour ensuite rappeler tous ces événements en détail et dans une continuité. On doit ensuite faire un effort pour REVIVRE à nouveau chacun de ces événements que le corps se rappellera et revivra ce qu'il a senti à ces moments. Et donc, le point d'assemblage se déplacera au lieu précis où il était quand se sont produits les événements qui auront été ramenés à l’attention Les toltèques appellent cela RECAPITULER Une des techniques probables par lesquelles Don Juan a transmis une partie de la connaissance à Castaneda fut de déplacer ensemble leurs deux points d'assemblage: Don Juan appelle cela « rêver » ensemble, et c’est probablement aussi, par cette manière, que Castaneda a écrit une partie de son oeuvre : par le biais du mouvement du point d'assemblage. Don Juan nous décrira Castaneda comme un homme commun et courant, description qui nous concerne et à laquelle nous ne pouvons échapper comme pour la majorité des gens, non parce que nous soyons “ mauvais ”, mais parce que c’est là où presque tous en majorité nous avons fixé le point d'assemblage. Il n'est pas question de moralité mais, simplement, de l'utilisation de notre énergie.

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Don Juan dit à Castaneda qu'il a une image très exaltée de sa personne, qu’il est dominant, vaniteux, mesquin, de mauvaise disposition, malheureux, hyperconfiant et avec en sus une grand propension aux vices et aux faiblesses. L'EMPLACEMENT OÙ IL N'Y A PAS DE COMPASSION . LE LIEU SANS PITIE Le contraire de ne pas avoir pitié de soi-même est de ne pas avoir de compassion. Avoir une idée très exaltée de notre personne crée par conséquent, une grande importance personnelle. Celle-ci nous gêne, nous rend rudes, vaniteux et prétentieux ; mais, en outre, l'importance personnelle est accompagnée d’une certaine compassion pour nous-mêmes. Quand notre importance personnelle sera brisée par une tyran ou par le monde qui insiste de façon permanente à ne pas s'adapter à nos pensées, l'importance personnelle se transformera en apitoiement nous-mêmes. Lorsqu’un un guerrier démonte son importance personnelle, dans sa vie quotidienne cessent alors d'exister les haines, les colères, les ressentiments et il acquiert ce une folie contrôlée qui fair tout couler sans heurts. La marque du guerrier est son indifférence, son détachement et sa patience. Don Juan raconte que dans l'homme il existe deux parties bien caractérisées : la première est vieille, tranquille, indifférente ; la deuxième est jeune, nerveuse, et agitée, et elle se donne elle-même une importance parce qu'elle se ressent incertaine. La première subsiste au fonds de nous-même. La deuxième se trouve à la surface et est vulnérable ; c’est avec elle que nous observons le monde. La première est la connaissance silencieuse, l’intention, l'esprit, l’abstrait, et personne ne peut la décrire mais l’éprouver seulement. Le travail du guerrier est de combattre contre cette seconde partie, celle-là qui, « individuelle » a empêché que l'homme développe tout son pouvoir. Don Juan dit que la lourdeur et la fixité du point d'assemblage maintiennent l'homme moderne dans un état égocentrique homicide qui a été forgé et consolidé par la contemplation de l'image de lui-même. En se déconnectant du monde qui l'entoure, il est capable de détruire l'environnement, les autres êtres vivants et encore plus d’attenter à sa survie propre. En changeant de la position habituelle du point d'assemblage, , le guerrier peut atteindre entre autres, un état qui pourrait être appelé « ne pas avoir une compassion ». C’est le lieu sans pitié. Ne pas avoir de compassion ne signifie pas être cruel et impitoyable avec les autres. LES EXIGENCES DE L’INTENTION Don Juan dit que la seule chose qu’il se permit avec Castaneda fut que celui-ci détruise son image lui-même ; c’est bien là la seule aide réelle que Castaneda a reçue de Don Juan ; et c’était bien plus que lui enseigner que le monde est un peu plus que ce qui est là en FACE ou encore que l'homme possède des pouvoirs incommensurables qu'il ne développe pas. La sorcellerie n'est pas ue question de mots et d’idées, mais c’est une question d’actes et de perceptions d'énergie. Ce que demande un apprenti c’est uniquement une occasion minimale d'arriver à avoir la conscience de l'esprit ; de prendre conscience enfin que le monde est un tout d'énergie et que l'homme est un « oeuf lumineux » avec un cocon délicat qui contient une partie minimale de l'énergie qu'il y a au dehors ; et encore que l'homme perçoit « le monde » à partir de l’alignement de l'énergie du dehors avec celle de l'intérieur et que c’est « le point d'assemblage » ; que l'importance personnelle requiert un prix extrême en énergie pour fixer le point d'assemblage en un lieu déterminé du cocon et que s'il réduit cette importance personnelle il peut libérer de l'énergie, qui peut déplacer le point d'assemblage et devenir « intention », et encore que l’intention est de faire en sorte que les commandements de l'Aigle puissent devenir son intention propre ; et que tout cela crée un lien avec l'esprit qui peut projeter le guerrier dans la tierce attention, le consumer dans le feu du dedans, qu’il peut enfin recevoir le « Don de l'Aigle », la liberté totale, la conscience totale ;

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savoir encore que pour chacun de ces niveaux les totlèques nouveaux voyants ont élaboré, à partir des connaissances millénaires des anciens voyants toltèques, une stratégie qu’ils ont appelée « le chemin du guerrier » qui, à son tour, comporte diverses techniques, mais qui pour la pupart tentent par dievrs moyens de libérer l'image qu'a l'apprenti possède de lui-même: ce qui n'est pas autre chose que de déplacer le point d'assemblage. La Toltèquité c'est un voyage de retour à l'esprit, à l’abstrait, à la connaissance silencieuse. L'humanité de jadis était centrée sur l’abstrait et le guerrier doit combattre pour retourner intransigeamment à elle. Les guerriers et les hommes ordinairess n'ont pas besoin d'enseignants, de maîtres, de guides ou d'aides. Tout commence en eux, est en eux et se termine en eux-mêmes. L’important consiste à ce que l'individu soit conscient de ses possibilités, qu’il possède une discipline de fer, qu’il maintient un effort soutenu et une intention inflexible. Son champ de bataille est dans le monde quotidien et l'ennemi à vaincre est lui-même. (Nos grands-pères toltèques le disaient poétiquement au travers de la lutte que devaient entamer les guerriers tigres et les aigles dans la guerre fleurie, pour faire « fleurir leur coeur ". Ces hommes de ces époques se dénommaient appelés « la fraternité du Soleil » ou « la fraternité blanche ». C'étaient les sustentateurs spirituels du cinquième Soleil, les nourrices de l’Aigle-Soleil par leur sacrifice spirituel.) L'image qu'a l'homme de lui-même, cette autocontemplation l'a éloigné de l’abstrait, de l'esprit. Le monde de l'autocontemplation est le monde du mental, certainement très fragile. Le monde du mental est soutenu par quelques idées clef qui lui servent de fondations et sont des idées admises tant pour la connaissance silencieuse que pour la raison. Quand ces idées manquet, l'ordre basique et la fondation s’effondrent, cessant de servir. Une de ces idées clef est que nous sommes un bloc solide, que nous sommes immuables. Notre mental peut accepter que notre conduite puisse changer ou que pareillement peuvent se modifier notre façon de penser et d’agir aussi; mais l'idée que nous pourrions changer notre aspect physique jusqu'à arriver à paraître une autre personne ne fait pas partie de l'ordre de base de notre autocontemplation. Quand le guerrier toltèque altérere ou interrompt cette autocontemplation, le monde de la raison s’effondre. Nous, les êtres humains nous sommes infiniment plus complexes et mystérieux - tout comme le monde qui nous entoure-que la fantaisie la plus exagérée puisse concevoir. Le problème d'être rationnel fait face à beaucoup d'inconvénients ; d’abord, parce que ce même homme moderne n’utilise pas sa rationalité dans toute sa dimension. Il nous suffit de regarder le monde contemporain chaotique où nous vivons, qui est très loin d'être conduit de façon rationnelle. D'autre part, notre raison est très limitée face au mystère incommensurable de la vie et du monde. L'homme devrait être plus humble avec sa raison et l'utiliser plus efficacement. La raison est très fragile et très limitée. Don Juan soutient que la raison est un vernis, un bain d'or très ténu sur l'homme qui, s’il se décolle légèrement, pourra devenir un sorcier. LE TROISIÈME POINT A l'homme rationnel il est impossible d'accepter que le corps soit une charge énergétique et non un solide ; imposible aussi qu’il puisse exister un point invisible où s’installe la perception. Même si pour certaines raisons il venait à l'accepter, il ne pourrait pas imaginer qu'il ne soit pas dans le cerveau. L'homme rationnel perçoit le monde à travers les idées et c'est pourquoi ses pensées agissent mais qu’il ne vit pas ses actes. L'homme est enfermé dans ses idées et dans l'image qu'il entretient de lui-même et du monde ; de cette manière il s’enserre et se garantit un état d'ignorance en étant privé du développement de toutes ses potentialités. L'homme croit que la sorcellerie est question enchantements et de malféices et non la liberté de percevoir, outre le monde de la raison, un incommensurable domaine de perceptions qui entrent dans l'éventail des possibilités humaines.

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L’intention inflexible est une détermination, une fermeté de but clairement défini qui ne peut être annulée par des désirs ou des intérêts conflictuels. Cette force engendre l’ «intention » lorsqu’elle maintient le point d'assemblage dans un lieu non habituel. L’intention inflexible produit de nouvelles positions du point d'assemblage qui, ensuite produisent davantage d’intention inflexible. Les guerriers toltèques perçoivent leurs actions avec une plus grande profondeur, de manière tridimensionnelle, puisque leurs points référentiels proviennent de la perception sensorielle. Ce qui est immédiat pour nous et qui au fond ne l'est pas, est ici détaché tout le reste. Le troisième point référentiel du guerrier est la liberté de perception. C'est le saut mortel de la raison dans l’incommensurable, dans le miraculeux, dans le fantastique. C'est l'action de renier plus avant nos limites normales pour pouvoir percevoir ce qui est inconcevable ; témoigner et retourner, sans blesser notre rationalité sensible et indispensable, jusqu’à la base et aux fondations de ce que nous sommes en tant qu’hommes, mais, en même temps, c’est notre grand lest pour aller au-delà de ce qui est habituel et commun. LE MANIEMENT DE L’INTENTION Il y a Quatre Les étapes pour un guerrier sur le chemin de la connaissance et celles-ci se réfèrent à son lien avec l'esprit. La première est celle d’un lien rouillé et, par conséquent, sans confiance. La deuxième est la réussite du nettoyage du lien. La troisième quand on apprend à le manier. La quatrième lorsqu’on apprend à accepter les intentions de de l’abstrait. Pour Don Juan entre la connaissance silencieuse et la raison il n’y a qu’un pont à une voie appelé « intérêt ». Les hommes de la connaissance silencieuse n’entretiennent pas un intérêt véritable pour connaître la source de leur savoir. Un autre pont à sens unique est la ”pure compréhension ” ; c'est-à-dire, que la raison n’est tout au plus qu' un grain de sable dans un désert. AVOIR L’INTENTION DES APPARENCES L'homme est une charge énergétique contenue dans son cocon ; la conscience provient de la pression qu' exercent les émanations de l'Aigle - tant externes qu’internes en un emplacement déterminé du cocon appelé « point d'assemblage ». Dans la vie quotidienne le guerrier perçoit ses actes à travers le point d'assemblage. Quand l'homme commun se perçoit avec la raison, il est une accumulation idées, mémoires et aspirations. Le guerrier, lui, se perçoit comme une charge d'énergie à travers son point d'assemblage. L'homme rationnel expérimente au travers de ses idées, et le guerrier au travers du point d'assemblage et de ses différentes positions. Pour un guerrier l'information est stockée dans l'expérience elle-même, à savoir, dans le lieu qui était le point d'assemblage quand il a vécu l'événement ; c'est pourquoi, quand il déplacera son point d'assemblage au lieu où il était quand est arrivé l'événement, le guerrier revivra à nouveau l'expérience, et à à cela il l'appellera « RECAPITULER ». Les guerriers toltèques stockent l’information à travers l'intensité du mouvement du point d'assemblage ; nous croyons que c’est de cette manière que Castaneda écrit son oeuvre, comme nous avons précédemment écrit , c’est à dire comme un acte de sorcellerie. Afin d'être protégés de l'effet débordant de la perception, les guerriers utilisent la traque, puisque celle-ci déplace le point d'assemblage de manière légère, mais constante, et permet au guerrier de se renforcer. La « follie contrôlée », produit de la traque, est le moyen par lequel le guerrier peut s'agir avec la connaissance silencieuse dans le monde quotidien sans la crainte d’être embarrassé ou de lui succomber. Don Juan dit que l'homme est pourvu d’un « puissant côté obscur et sinistre », mais qui n'est pas autre chose que notre « stupidité ». La Toltèquité cpnnut beaucoup d'étapes, de grandes découvertes, mais aussi de grands échecs. La connaissance est maintenue désormais au niveau de l'impeccabidité. Nous ne savons personnellement pas pourquoi elle s’est ouverte désormais au monde quotidien, mais nous sommes sûrs que ce doit être pour une raison puissante que Castaneda ne l'a pas expliqué dans ses livres ou que probablement lui non plus ne le sait qu’il accomplit uniquement les « intentions du pouvoir ».

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Ce qui est certain c’est que la Toltèquité maintenant ne compte plus avec les rites, les religions ou bâtiments construits en l’honneur de la morbidité et de l'obsession, ni ne compte avec des enseignants pour développer le culte de l'importance personnelle. Don Juan dit qu'il n'est le maître de personne et que rien ne peut être enseigné de la sorcellerie et encore que personne n'a besoin d'enseignants, de gurus ou de guides ; que la connaissance est là, et que pour l’atteindre il faut de l'énergie suffisante et apprendre comment l'économiser. En tout cas la tâche d'un nagual est de diriger et développer à la conscience pour pénètrer dans l’abstrait, libre de charges et d’hypothèques. Don Juan donne un exemple très clair et très simple de ce qu'est la Toltèquité quand il dit que la conscience d'être pourrait être une immense maison et que la conscience de la vie quotidienne de l'homme ordinaire est d’être hermétiquement enfermé dans une seule pièce de cette grande maison pendant toute sa vie. Don Juan dit que l'homme entre et sort de cette pièce par deux ouvertures magiques qui sont : la naissance et la mort. Les anciens Toltèques voyants ont découvert la manière de sortir de cette place sans devoir mourir, mais seulement pour passer à une autre chambre de la grande maison. Les nouveaux Toltèques voyants sont parvenus à une réalisation plus importante: ils ont obtenu de connaître le secret de non seulement comment sortir de la chambre et de se perdre dans l'immensité de la maison, comme cela fut le cas pour les anciens voyants, mais d’arriver à la conscience totale, à la liberté totale ; c'est-à-dire : sortir de cette même maison. LE TICKET POUR L’IMPECCABILITE Finalement, Don Juan insiste sur le fait que tout se base sur le mouvement du point d'assemblage et que pour cela l'énergie économisée est nécessaire et qu’ensuite elle est recanalisée dans l'impeccabilité. C’est là un problème unique autant pour l'homme commun que pour le guerrier est ; mais le problème se réduit par la bonne utilisation et l'économie de l'énergie. Don Juan dit que l'homme moderne devine et intuitionne ses ressources internes, mais il n'ose pas les utiliser ; son mal vient du contrepoint entre sa stupidité et son ignorance. Don Juan dit que maintenant, plus que jamais, l'homme a besoin d'apprendre de nouvelles idées relatives à son monde intérieur, des idées relatives pour l'homme face à ce qui est inconnu, face à sa mort personnelle. Don Juan dit que plus que jamais, l'homme a besoin maintenant de connaître ce qu'est l'impeccabilité et les secrets du point d'assemblage. IX. L'ART DE RÊVER

Première édition en Anglais, 1993 Première édition en Espagnol, 1993 Titre original : The ArT of Dreaming Publié avec accord de “Harper Colins Publishers, Inc.” D.R. Cl 1993 Diana Éditorial, S.A. de C.V. Jusqu'au printemps 1996 Carlos Castaneda publia neuf livres. Entre le laps de temps passé entre la

publication du huitième (La Force du SIlence, 1987) et ce dernier (L’art de rêver, 1993) Castaneda a probablement vécu les conséquences qu’implique le fait d’être un nagual à trois pointes (et non quatre), comme son maître Don Juan le supposait.

Les naguals sont des organismes qui ont quatre compartiments d'énergie au lieu de deux, qui est le progre de l’ordinaire. Castaneda trouve beaucoup de difficultés pour s’affilier au groupe que Don Juan lui a préparé et apparemment entame l’assemblage d’un autre groupe qui intègrent Florinda Donner, Taisha Abelar et Carol Tiggs.

Ces années qui s’écoulèrent entre la publication des huitième et neuvième textes, sont

probablement l'activation d'une nouvelle stratégie de pouvoir ou la création d'une nouvelle lignée pour

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ces naguals et guerrerières modernes qui ont effectué leur saut mortel, en sortant de la clandestinité et en passant de la culture orale à la culture écrite.

En effet, comme DON Juan l'indique, durant ces dix mille années d'existence de la « connaissance », depuis les anciens sorciers, en passant par la lignée à à laquelle a appartenu Don Juan lui-même pour en terminer avec Castaneda le nagual moderne, la connaissance a subi beaucoup de changements.

Dans ce que mentionne Don Juan nous signalerons d’abord que les sorciers de l'antiquité faillirent parce qu'ils furent obsessionnés par le monde de la seconde attention et qu’ils négligèrent celui de la réalité immédiate, celui du premier anneau de de pouvoir.

Ensuite, vient une autre étape que mentionne Don Juan qui fut celle qu'entamèrent les sorciers

survivants à la première étape et qui, après avoir fair un bilan de leurs pratiques et en analysant leurs erreurs, ils entamèrent à nouveau l'étude de la connaissance, mais cependant au travers d’une discipline rigoureuse qu’ils appelèrent « le chemin du guerrier », « l'art du rêve " et « l'art du traqueur ». Lorsqu’ils en étaient au début de leur cycle, arrivèrent les envahisseurs européens et, avec la Conquête et la Colonisation, cette nouvelle étape dut prendre refuge dans la seconde attention et ils durent affiner encore plus leurs discipline pour pouvoir survivre dans l'enfer de la Colonie et de ses petits tyrans.

Ce fut à cette époque, dans les débuts du XVIII siècle, que débuta un autre cycle avec l'apparition

du Nagual Sebastián-qui était traquant comme sacristain dans une église de la montagne du Nord d'Oaxaca- et celle d'un sorcier survivant de la première époque et qui avait réussi à rester vivant, passant mystérieusement tous ces millénaires, mais qui perdait justement toute son énergie. Et c’est pourquoi celui-ci obligea le Nagual Sebastián à faire un échange magique, par lequel les naguals lui céderaient une partie de leur énergie pour qu' il continue à vivre en échange de quoi il leur donnerait un “cadeau” de pouvoir. Cet accord le lia à six naguals qui succédèrent à Sébastian et il marqua une autre ère dans les lignées, parce que l'information qu'elles reçurent de cet ancien sorcier, « le locataire », changea le cours de la connaissance.

Il semble que Carlos Castaneda entama un nouveau cycle, non seulement parce qu’il était un

nagual à trois pointes, mais bien encore parce que la connaissance qui au fil des siècles fut maintenue secrète au moyen de la transmission orale, se trouva de nos jours à la portée de tout le monde au travers des livres. En outre la tâche qu’ assigna le pouvoir au nagual Castaneda n'apparaît pas très clairement encore.

D'autre part, le 17 octobre 1993, dans le nombre 3271 de La Jornada, un périodique de la ville de la ville de Mexico, apparaît une insertion dûment payée avec le texte suivant:

AUX LECTEURS DE CARLOS CASTANEDA, AU PUBLIC EN GÉNÉRAL : Carlos Castaneda clarifie que, sans aucune distinction, il ne peut éter tenu

Responsable des actes, des événements et des publications realices par des personnes ou des groupes qui avec des fins lucratives ou altruístes s’autoproclament être ses disciples.

De même, Carlos Castaneda n'a jamais donné l’autorisation pour que sois utilisé son nom ou encore les termes et les concepts contenus dans ses livres.

De cette insertion payée on peut retenir trois choses :

la première c’est qu'elle n'émane pas de Carlos Castaneda lui-même qui aurait été le commanditaire de l’annonce

La deuxième, c’est que certaines personnes se sont consacrées à tromper des personnes plus que « innocentes » qui pensent que dans cette société de consommation elles peuvent acheter la connaissance par le biais de « gourous de plastique » qui, par des mensualités coûteuses, les feront être des guerriers. La troisième est que, si c’était réellement Castaneda qui l'aurait publiée (chose en laquelle personnellement je ne peux pas croire car un nagual n'est pas accroché ou préoccupé par les faits et les méfaits de ses semblables), se détachent deux posible considérations :

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Premièrement le Nagual Castaneda ne peut pas « s'approprier » de ces connaissances millénaires, que Don Juan lui a transmises généreusement et qu’il reconnaît ne pas les avoir inventées, mais qu’elles ont été et sont un précieux legs, un patrimoine culturel du Mexice et du monde, qui jaillit de ces milliers d'années antérieures et transmises de la sorte d'une génération à une autre jusqu’à ce jour Secondement, l'autre considération serait : Comment pourrions-nous expliquer les publications faites autant par Florinda Donner que Taisha Abelar et qui furent supportées et même commentées par le Nagual Castaneda – et chose encore plus insolite que ces « cours » et ces conférences qui sous le couvert de la « Tenségrité », purent par un haut coût d'admission et par le biais d’annonces dans les médias être “distribuyes” par « les guerrières gardiennes suivant à la trace Carlos Castaneda ?.

À ce sujet, dans le périodique Excélsior de la ville de Mexico et à la date du 17 janvier 1996, dans la section « B », apparaît une note avec l’encart suivant : « SÉMINAIRE DE L'ANTHROPOLOGUE CASTANEDA AU BÉNÉFICE DES ENFANTS DE LA RUE " Le texte débute de cette manière : « Au pur bénéfice des enfants de la rue, et ce au travers des fondations du Dr. José Álvarez, IAP, Ville des Enfants ; Carlos Miramón Brun, IAP et des Maisons Providence du Père Chinchachoma, l'anthropologue mythique Carlos Castaneda viendra au Mexique pour la première fois.” Signé par Lucero Arce, coordinatrice d'un séminaire sur les théories castanediennes..."

Et dans “La Jornada” périodique de Mexico du lundi 29 janvier 1996 apparaît une entrevue qu'a réalisée Arturo García Hernández, dont nous reproduisons ici les quelques lignes :

“ - Vous avez écrit que le chemin du guerrier est un chemin solitaire. N’y-a-t-il pas une contradiction

en organisant des tours collectifs comme ceux de la Tenségrité ?

« - Non Je parle ici de choses sérieuses. Peut-être que la Tenségrité leur donnera l'énergie pour parler de choses vraiment importantes. Il faut bien commencer par quelque chose.

“Qu'attendez-vous donc de l'ouverture qu' ils sont en train d’entamer maintenant ?.

“ - Je ne sais pas ce qui va en résulter. Don Juan ne m'a jamais dit ce qui se passerait en faisant face aux masses. { ... } Avant je m’efforçais par dessus tout à tout continuer en accord avec les mandats de Don Juan, mais je veux maintenant enseigner ainsi parce que c'est à son égard une dette énorme que je ne peux pas honores autrement.

“ -N'avez-vous pas peur de vous transformer en gourou ?”. “ - Non parce que je n'ai pas ego.

Il n'y aurait pas comment ”.

Tous ces événements et entrevues qui furent données à partir de la dernière publication nous font penser que le Nagual Carlos Castaneda nagual entame ici un chemin nouveau, sans son ancienne équipe et sans l'assessorat de son maître, le nagual Juan Matus.

Sur ce chemin, les concepts de la « Tenségrité » et ceux des « Passes magiques » viennent

partager le lieu avec les « vieux » concepts de nagual, tonal, importance personnelle, traque, rêve, point d'assemblage, etcetera.

Une autre importante contribution aux « Enseignements de Don Juan » sont manifestés par les livres splendides des guerrières : Être en Rêve, de Florinda Donner Grau, publié en Anglais en 1991 et en Espagnol en 1993 par Emecé Éditeurs et Le Passage des sorciers, de Taisha Abelar, publié en Anglais en 1992 et en Espagnol en 1993, par Diana Éditorial. Ces deux travaux soulignent quelque chose de basique et de très important dans la Toltèquité en ce qui concerne la « vision féminine » de la connaissance. Dans les neuf livres de Castaneda nous trouvons une approche très « masculine » de cet admirable, incroyable et terrible monde de la Connaissance du Mexique ancien appelé Toltecayotl ou Toltèquité.

Pour un esprit colonisé, produit de la culture judéo-chrétienne, pour laquelle l'Indien et la femme ont toujours été dévalorisé ; il était traditionnellement impossible à un Indien ou une femme sont rendus

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d’accéder et, moins encore, de manier la connaissance ". C’est pour cela que ces contributions enrichissent la vision de la Toltèquité, parce que pour les cultures de l'ancien Mexique la femme occupait une place complémentaire à celle de l'homme.

Dans le monde de nos aïeux on vénérait au « dieu suprême », lequel n'avait de pas nom parce qu' il

était innommable, et qui ne souffrait pas d’une représentation physique parce qu'il était invisible, et que l’on connaissait seulement comme Tloque-Nahuaque (propriétaire du proche et du distant), ou encore comme Ipal-Nemohuani (celui-là pour qui on vit), ou YohuaHi-Ellécatl (nuit et vent), et qui dans l'ensemble se rapprochent poétiquement d’un concept totalement abstrait de dieu.

Mais suivant immédiatement cette abstraction apparaît Ometeotl (dieu double), de qui se détache une paire d' opposés complémentaires : Ometecuhtli (des deux, le Monsieur) et Ometecihuatl (des deux, la Dame).

Pour les anciens mexicains la femme et l'homme formaient une paire d'opposés complémentaires. Nous dirons finalement que dans la période postclassique et décadente des Aztèques, le pouvoir de México-Tenochtitlan était partagé par deux personnages qui dépendaient du Conseil suprême appelé Tlatocan. Le Tlatoani (celui qui parle) et la Ziuhacóatl (la femme serpent) étaient les représentants chargés respectivement de régir et d’administrer l'empire.

Ces exemples nous démontrent comment la femme partage avec l'homme dans le monde religieux, politique et administratif des aïeux la même responsabilité, ce qui nous fait supposer que dans le domaine de la Toltecayotl ceci ne devait pas éter différent.

Les travaux de Donner et d'Abelar nous font découvrir un monde féminin dans les enseignements de Don Juan ; ils nous apportent une vision différente non seulement des enseignements mais aussi de Don Juan lui-même.

Florinda Donner nous offre sa contribution par "la carte du rêve”, et Taisha Abelar nous livre sa vision experte « de l'art de la Traque ». La Toltèquité indique qu'en accord avec leur « tempérament de base » les praticantes se divisent deux groupes complémentaires : celui des rêveuses et celui des traqueuses.

Les premières sont celles qui possèdent une facilité intrinsèque à obtenir des états de conscience accrue- par le contrôle de leurs rêves. Elles développent cette habilité au point de la transformer en un « art ».

Pour ce qui est des secondes, et de façon identique au départ de leur tempérament de base, ce

sont celles qui possèdent une facilité-en principe innée- pour traiter avec les choses et les gens. Les traqueuses réussissent par le maniement et le contrôle de leurs actes à entrer dans des états de consciencie accrue ; elles parviennent à la par la mise au point d’ une stratégie sophistiquée qui s’appelle « l'art de la traque » ou “l’art du guet” . Dans ces deux textes transparaît de manière impeccable la supériorité de la femme à entrer dans les domaines de l'ancienne connaissance appelée Toltèquité, puisque leur connexion avec la connaissance est « expansive », tandis que celle de l'homme est “restrictive”.

Les hommes mâles sont connectés avec ce qui est concret et ils se dirigent vers l’abstrait ; les

femmes, par contre, sont reliées avec ce qui est abstrait et il s'agit pour elles de se livrer au concret. Ces livres nous enseignent la connexion féminine avec l'esprit ; ils nous démontrent fermement le côté féminin du raisonnement ; autrement dit, ils nous font comprendre le concept d'Ometecihuatl.

Les deux livres ont été prorogés par le Nagual Carlos Castaneda qui, dans celui de Florinda Donner, indique qu'en demandant à l'auteur la raison qu’elle avait d’écrire ce livre, elle lui répondit qu'il lui était indispensable de rapporter ses expériences personnelles dans « l'art de rêver » pour « inciter » intellectuellement ceux qui ont la prétention de prendre au sérieux les connaissances de la Toltèquité que manipulait Don Juan, et qui voudraient envisager les possibilités illimitées de la perception humaine.

En entrant dans le texte de “L'art de RÊVER” nous dirons qu' il représente un défi.

A la quatrième page de couverture Carlos Castaneda indique que cela fut un travail difficile et que quand il l’eut terminé il avait pensé qu'il ne devrait pas le publier. Toutefois, les guerrières « le transportèrent » dans la seconde attention et des années plus tard le texte fut ensuite transformé, par une “ force abominable ” qui ne put étre décrite.

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Ce livre contient 13 chapitres pour 280 pages, et prétend pénétrer dans “l'Art du Rêve” et, comme

l’indique Castaneda lui-même, les guerrières et lui-même savent et se rendent ocmpte que de parler ou d’écrire sur le rêve est insensé, puisque faire des affirmations rationnelles sur quelque chose de tellement abstrait est plus qu'absurde parce que cela s'avère impossible.

L'oeuvre complète de Castaneda prétend décrire les multiples possibilités dont nous disposons par

la perception humaine pour face à l'univers qui nous entoure. La Toltecayotl ou les enseignements de Don Juan, sont la tentative « de corporéifier » quelques prémisses spécifiques, théoriques et pratiques, à partir de la possibilité de percevoir sans obsession ce monde, ou d'autres encore, comme des charges d'énergie, aussi réelles et plausibles que celui que tous nous percevons.

La Toltèquité a développé une série de techniques pour pénétrer dans ces divers mondes énergétiques. Pour cela on doit reconditionner la capacité énergétique de perception, et c’est cela qu’ils ont appelé « l'Art de Rêver », qui sera l'entrée dans l’« infini » des possibilités humaines et dans l’incommensurabilité de l'univers.

Castaneda rapporte ici quelque chose qui s'avère important pour comprendre les efforts que fait cette nouvelle lignée de naguals modernes, représenté par Castaneda et les trois guerrières, parce qu'il affirme que Don Juan lui a dit qu'il était convaincu que l'humanité avait besoin - pour survivre à cette étape chaotique de changer la base sociale de sa perception. Ce qui d’une certaine façon pourrait se comprendre le pourquoi de la diffusion de cette connaissance millénaire de l'ancien Mexique.

La perception que nous tous nous avons actuellement du monde est une perception sociale, parce que, en fin de compte, tout ce qui nous entoure est composé de molécules et celles-ci, à son tour, sont composées d'atomes ; et les atomes sont des charges énergétiques. De sorte que l'« essence » de de tout ce qui nous entoure soit énergie.

Toutefois, depuis que nous sommes nés on nous a enseigné à percevoir l'énergie comme en tant qu’objets ; ce que Don Juan appelle la Première Attention (ou Premier Anneau de Pouvoir) ; pour ce qui nous concerne, nous la majorité des êtres humains nous vivons et mourons avec cette seule façon de percevoir.

Mais la Toltèquité - ou les ainsi appelés “enseignements de Cadeau Juan”-, qui est une pratique millénaire et une partie minimale de l'héritage d'un patrimoine culturel ignoré, nous invite à percevoir l'essence des choses ; ou encore nous permet, à travers une technique disciplinée rigoureuse, « de voir » l'essence de l'univers.

Ce qui signifie de percevoir l'énergie directement. Les anciens pratiquants de ces connaissances décrivent l'essence de l'univers comme étant composée de fils incandescents qui se développent vers toutes les directions possibles : des petits filaments lumineux qui possèdent la conscience d’eux-mêmes.

Immédiatement après que ces anciens pratiquants « virent » l'essence de l'univers, ils virent aussi que l’être humain et estimèrent qu'il était conformé par une charge énergétique blanchâtre et brillante, en forme d'oeuf lumineux. « Ils virent » aussi que l'oeuf lumineux était plus grand que le corps physique et qu’il contenait les mêmes filaments qui constituaient l'univers, mais qu’il y avait une partie plus brillante à la hauteur de l'omoplate droite, dans le corps énergétique. Ey ils virent que c’est en ce lieu que s’alignaient les filaments situés à l'intérieur avec ceux de l’extérieur du cocon, et que c’est cela qui produisait la perception. Ce lieu dut aussi appelé « point d’assemblage » et ils « virent » que le point d'assemblage, en se déplaçant, permettait d'autres perceptions. Les anciens pratiquants de ces techniques ont développé une technique très sophistiquée pour déplacer à volonté le point d'assemblage et cette technique fut appeléé « Art du Rêve », parce que par elle ils peuvent se développer en augmenter leurs possibilités de percevoir et ils ont identifié ainsi les cinq conditions qui dessinent le flux énergétique des êtres humains. La première est qu’il n’y a que les filaments qui passent précisement par le point d'assemblage qui seront transformés en des perceptions cohérentes.

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La deuxième est que lorsque le point d'assemblage se déplace dans n’importe quelle direction, même légèrement, des filaments distincts commencent à passer par le point d'assemblage, ce qui rend propice une autre et différente perception.

La troisième est qu'ils virent que dans le rêve le point d'assemblage se déplace légèrement par lui-même à la surface de l'oeuf lumineux ou vers son intérieur.

La quatrième est qu'ils virent qu'à travers la technique disciplinée de « l'Art du Rêve », on pouvait déplacer le point d'assemblage dans les rêves et ce, à volonté.

Cinquièmement, ils virent que le point d'assemblage peut se déplacer vers l’extérieur de l'oeuf lumineux et entrer en contact avec l'univers énergétique, au-delà de ce qui est humain.

Le texte de Castaneda aborde l'impossible d'une manière absurde. À travers une méthodologie qui est un peu fantasque, appellée « les sept portess du rêve », il prétend que le rêve commun peut devenir le mécanisme par lequel le pratiquant réussit à tempérer le corps énergétique, pour le rendre cohérent et flexible comme peut l’être le corps physique, et ce en l'exerçant peu à peu, à travers une discipline rigoureuse qu’on peut imaginer impossible à soutenir très longtemps (de longues et complètes années de travail) dans un effort soutenu, sans ambition et sans obsession. Cela serait la réalisation fondamentale de la Toltèquité et le seul moyen pour obtenir la liberté.

En condensant le corps énergétique il est possible de le transformer en une unité capable de

percevoir de manière indépendante de la perception du corps physique. On réussit cela non seulement par la pratique du RÊVE, mais, pour obtenir de l'énergie, on est tenu de modifier le comportement que l’on a en veille, pour recanaliser l'énergie qui est nécessaire et impérative pour maintenir l'attention dans le rêve. Comme on il a été dit tant de fois et tant de fois répété tout au long des oeuvres de Castaneda, la fuite par laquelle nous dépensons la plus grande partie de l'énergie est tributaire de notre nécessité à maintenir et à augmenter l'importance personnelle, base de notre être et, en même temps, notre plus grand obstacle.

L'être humain, ne pouvant “ créer ” aucun supplément d'énergie que celle qu' il possède se doit économiser et recanaliser celle que qu'il possède.

Don Juan enseigne à Castaneda que l'« Art de Rêver " traite du déplacement du point d'assemblage tandis que « l'art du guet " ou “ l’art de la traque ” implique la fixation du point d'assemblage en tout endroit où il s'est déplacé. Ces deux techniques sont complémentaires et mutuellement irremplaçables.

Le texte, comme l'annoncera Castaneda, deviendra, peu à peu, fantastique et incroyable. Apparaissent dans les rêves de Castaneda « les êtres inorganiques, les explorateurs et les

émissaires ». Le monde des êtres inorganiques que commencera à percevoir l'auteur à travers ses pratiques de Rêve s'avèrera, logiquement et rationnellement, impossible à accepter, et fondamentalement parce qu'on manque de l'énergie suffisante pour « le comprendre ».

Je me permets d'indiquer une idée que Castaneda introduit dans les pages 162 et 163 de son livre. Là il rapporte qu'un jour, étant dans le Musée d’Anthropologie et d’Histoire de la ville de Mexico avec Don Juan, que celui-ci lui dit que toutes les sculptures qui étaient dans une salle étaient des « archives » qu'avaient laissées les anciens sorciers, et que chaque pierre pouvait se lire en se servant du mouvement du point d'emboîtement, de la même manière que l’on peut lire la page d'un livre.

Don Juan propose à Castaneda qu'il fixe son regard sur l’une d’entre elles, qu’il fasse taire son mental et qu’il essaye de déplacer son point d'assemblage. Castaneda dit à ce sujet qu'il a commencé à voir et à entendre des choses qu'il ne pourrait pas expliquer. Il mentionne que par le passé il était passé dans cette salle en qualité d' anthropologue, en manipulant l'information des « savants » en la matière, descriptions basées la mentalité de l'homme moderne (et nous ajouterions qu'aussi dans un esprit colonisé) et Castaneda reconnaît que la première fois elles lui avaient paru éter « des stupidités » totalement arbitraires. Mais cette fois, en vertu de ce qu'il put percevoir grâce au mouvement de son point d’assemblage en sus de ce que Don Juan lui en abatí parlé et ce qu'il « a vu et a entendu », il n’y avair désormais plus rien à voir avec ce qu' il avait lu et entendu auparavant. Ceci est un autre exemple du lien qui existe entre l'histoire de l'ancien Mexique, sa pensée

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philosophique et ce que Castaneda a laissé comme étant les « enseignements de Don Juan », Toltèquité ou Toltecayotl.

L'oeuvre de Castaneda peut être un point de référence pour que nous, les mexicains nous abordions notre passé d’un point de vue décolonisé et selon une perspective philosophique.

Des études comme celle que vient de nous présenter le Dr. Rubén Bonifaz Nuflo dans son livre “Ancienne cosmogoníe mexicaine Hypothèse iconographique et textuelleé, UNAM, 1995, viennent remplir le grand vide qui existe dans la vision et la compréhension de notre patrimoine culturel, au départ d’un point de vue décolonisé. En effet, depuis 1521 notre patrimoine culturel, ce qui nous est propre, est devenu : d'abord diabolique, ensuite primitif et maintenant folklorique et touristique. L'Art de RÊVER représente un défi pour celui qui a suivi l'« autobiographue » que Castaneda nous

offre dans toute son oeuvre. Le monde du rêve, avec les explorateurs, les émissaires, les forces puissantes les êtres inorganiques et, finalement, la rencontre avec cet inquiétant, mystérieux et terrible personnage impossible à concevoir ou à imaginer appelé « le locataire », le “défieur de la mort” demeuré vivant depuis des millénaires entiers et qui possède les connaissances des sorciers de l'antiquité et qui, selon le texte, trouva la porte à sa liberté en pompant l'énergie de Carol Tiggs et Carlos Castaneda, nous laissent dans un véritable état d'incertitude.

Si à à tout cela nous ajoutions les actions qui contredisent grossièrement les enseignements de Don Juan, tel que donner des cours ou des conférences à des personnes qui peuvent les payer ; et si nous acceptions que la connaissance millénaire, patrimoine culturel du peuple du Mexique, « appartient » maintenant à un groupe de disciples choisi par le Nagual Castaneda nous devrions penser que Castaneda est à la recherche d'un destin personnel, dans lequel n'entrent pas les milliers de partisans et suiveurs qu'il a partout dans le monde et qui, contradictoirement, aujourd'hui plus que jamais, exposent devant les masses, alors qu'elles pensent que Castaneda leur transmet la connaissance de Don Juan en tentant de correspondre adéquatement à ce qu’il lui avait donné.

Castaneda écrira que Don Juan lui avait dit : « Si tu crois que tu me dois vuelque chose et qie tu ne peux pas me payer, rend cela à l'esprit de l'homme " (La Jornada, 29-1-96). Sera-ce cela que rendent ces modernes naguals et guerrières ?.

Quoi qu’il en soit ils sont là les neuf textes de Castaneda et les deux textes de Donner et d'Abelar. Ce sont là les connaissances millénaires - qui ont été maintenues long temps secrètes et qui maintenant sont exposées à la lumière publique pour ceux-là qui ont un peu d'énergie disponible, pour ceux qui essayent de percevoir la réalité, sous d'autres prémisses, pour ceux qui ont l'esprit flexible et descolonisé, pour les voyageurs qui sont disposés à payer un billet très cher pour l'oiseau de la liberté.

Ces textes ne sont ni anthropologie, ni littérature, ni science fiction. En tout cas ils sont une réalité à part. Le début d'une nouvelle lignée de connaissance, maintenant transmise de manière écrite, mais qui a beaucoup à voir avec le passé de la civilisation millénaire des peuples originaires, que dans ces cinq derniers siècles de négation, de génocides et d’injustices, ont su garder, en tant que guerriers impeccables, leurs connaissances et qui maintenant nous sont révélées comme « la richesse spirituelll du Mexique ".

Don Juan a recommandé à Castaneda de ne pas écrire ses livres en tant qu’auteur mais comme sorcier, à travers l'art complexe et sophistiqué du RÊVE.

De la même façon, les livres de Castaneda doivent être lus comme des objets de pouvoir et les lecteurs se doivent de s’assumer humblement assumé comme de modernes apprentis de cette “sorcellerie”.

X. PASSES MAGIQUES La sagesse pratique des chamanes de l'ancien Mexique : la TENSEGRITE. Première édition en Anglais, 1998 Première édition en Espagnol, 1998 Titre original : Magical Passes 271 pages. Atlántida éditorial. S.A.

Traducteur : Dorotea Pláciáng de Salcedo Imprimé en Espagne. Au début de 1998 apparaîtra le tout dernier livre de Carlos Castaneda, Les passes Magiques. La

sagesse pratique des chamanes de l'ancien Mexique : La Tenségrité, dû au fait qu’il mourra en

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Californie en Avril 1998 Selon son fondé de pouvoir légal, c’est un cancer au foie qui l’a terrassé et la nouvelle ne fut donnée aux médias qu’au mois de juillet, puisque comme a déclaré devant la presse son avocat, comme Castaneda avait vécu en marge des médias, la première de son décès ne devait pas être la pitance des journaux et les journalistes. Quoi qu’il en soit, nous sommes apparemment face au dernier livre qu’il écrira, au moins sous ce nom, lui ce nagual reconnu. Trente années se sont précisément passées depuis la publication du premier livre (Les enseignements de cadeau Juan, une voie yaqui de la connaissance). Castaneda a été pendant ce temps, littérature « underground », jusqu'à “Best Seller » - en passant par lecture obligée par les intellectuels, les anthropologues, « azotericos » (ésotériques), des initiés et des personnes à la recherche d'une autre réalité. Ce qui est certain c’est que l'oeuvre de Castaneda au lieu de passer de mode, est restée une lecture inquiétante et menaçante. Pour se maintenir 30 ans sur le marché, avec des tirages incroyables , pour plusieurs générations et ce avec des détracteurs les plus acides, nous supposons que l'oeuvre a un certain mérite.

On a établi beaucoup de jugements sur son oeuvre et beaucoup plus encore sur sa personne qui ne trouveront pas ici citation. Toutefois aucun autre essai que je connaisse ayant passé de la sorte par ces difficultés mondaines, n'a réussi comme il l’a fait à « toucher » l'essentiel de la « connaissance silencieuse ». En partie parce que cela concerne une perception différente du monde et de la vie, bien que jusqu'à présent cela lui a été difficile de s’intégrer à la culture occidentale.

Dans les « Passe Magiques » Castaneda donne à comprendre que dans les neuf livres précédents il a très peu traité de l'essence pratique de la connaissance des charnanes de l'ancien Mexique. Pendant tout l'enseignement Castaneda tout comme Don Juan pratiqueront des mouvements étranges qu'en outre il lui demandait de pratiquer insidieusement et intensément. Castaneda mentionne qu’au tout début, il était persuadé que Don Juan était fou et qu’il était très « excentrique », et que c’est pour cette raison qu’il prêta relativement peu d’attention à ces mouvements étranges que Don Juan lui avait enseignés.

Dans ce dixième livre, Castaneda confesse que la partie plus importante de la connaissance des Toltèques, est confinée dans ces exercices étranges. De cela il résulte que comme l’avait maintes et maintes fois répété Don Juan, et Castaneda l’avait bien annoté dans ses livres plusieurs fois : « La connaissance silencieuse " n'est pas apprise par le travers de la raison, ni par les livres mais grâce au corps.

On table donc sur le fait que les êtres humains sont des charges énergétiques, des oeufs lumineux comme nous l’affirme Don Juan. Ces oeufs lumineux possèdent une certaine charge énergétique qui ne peut pas être augmentée d'une part. D'autre part, l'« oeuf lumineux » dans l'exercice de sa vie, cesse d'utiliser de grandes quantités d'énergie qui s’en vont se « déposer » dans des lieux non accessibles aisément dans l'oeuf. Ces « réservoirs » d'énergie peuvent être activés et réintégrés au torrent énergétique d'utilisation quotidienne, aui ainsi fournira de l'énergie « fraîche » au guerrier, pour avoir la capacité d'entrer en contact avec cette « autre réalité ", avec ce qui est incommensurable. (note de la traductrice: Mais qui s’il ne connaît le chemin dela sobriété servira encore pus à alimenter les huit piliers de la forme humaine)

Rappelons que Don Juan a invité Castaneda à économiser de façon urgente l'énergie utilisée dans

sa vie quotidienne. C'est-à-dire, « vivre comme un guerrier ", cette économie d'énergie, avec la réintégration et refonctionnallisation de l'énergie accumulée et non utilisée, sont la porte de la connaissance silencieuse... et de l'éternité.

Ces exercices que DonJuan enseigne sans grandes simagrées et ce pendant de nombreuses années à Castaneda, sont reconnus comme étant « Les passes Magiques » et selon l'auteur il les attribue aux toltèques de l'Ancien Mexique. Toutefois, dans la dédicace de ce livre, Castaneda nous laisse une pensée cryptée :

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« À chacun des pratiquants qui, en unissant leurs forces , m'ont mis en contact avec des formulations énergétiques auxquelles ni Don Juan ni les chamanes de sa lignée n’eurent jamais accès ". Voiloà donc ce que Don Juan appelle “ les passes magiques ” ou « tenségrité », selpon Castaneda

qui serait une « variante » plus avancée que celle qu'ont pratiquée pendant des milliers d'années les toltèques du Mexique. C’est du moins ce qui nous est poposé.

Rationnellement, cela semble cohérent. Nous sommes des charges énergétiques et la connaissance n'est pas plus qu'énergie dans l'oeuf lumineux, elle ne peut pas être crééé ou transformée et elle ne peut être seulement que « recanalisée ». Ensuite « les enseignements de Don Juan », ne sont pas autre chose de plus que la réalisation de l'énergie de l'oeuf lumineux qui pénétre en le domaine de l’incommensurable et du transcendant.

Cette recanalisation peut être effectuée grâce à la tenségrité, qui consiste en une série de passes magiques ou d’exercices selon des séries déterminées, qui prétendent stimuler une certaine énergie accumulée dans des endroits spécifiques de l'oeuf lumineux, ces « accumulations » étant dues à la manière irresponsable par laquelle nous vivons ou dit autrement, à la manière irresponsable avec laquelle nous utilisons et gaspillons notre énergie. Comme l'« oeuf lumineux » ne peut obtenir une autre énergie que celle qui contient, il nous est nécessaire d'utiliser celle-là qui fut accumulée par une façon incorrecte de vivre. Cette nouvelle « stimulation » de son énergie non utilisée, produit après un certain temps et une pratique rigoureuse, des effets surprenants l'oeuf lumineux qui se traduisent directement par des changements d'esprit et de conscience pour les pratiquants.

Le texte en question contient une Introduction, une explication des passes magiques, une autre de la tenségrité et finalement ce qui est appelle « les six séries de la Yenségrité ».

Le livre est divisé selon chacune des six séries avec les titres suivants et les sous-titre : PREMIÈRE SÉRIE - Série pour la préparation de l’Intention Premier groupe : Écraser l'énergie pour l’ intention. Second groupe : Agiter l'énergie pour l’ intention. Troisième groupe : Accumuler l'énergie pour l’ intention. Quatrième groupe : Respirer l'énergie de l’ intention. SECONDE SÉRIE - Série pour la matrice Premier groupe : Passes magiques appartenant à Taisha Abelar. Second groupe : Le passes magiques en rapport avec Florinda Donner-Grau. Troisième groupe : Passes magiques qui sont en relation avec Carol Tiggs. Quatrième Groupe : Passes magiques qui appartiennent au Scout Bleu. TROISIÈME SÉRIE - Série des cinq intérêts : La série de Westwood.- Premier groupe : Le centre de décisions. Second Groupe : La récapitulation. Troisième groupe : Rêver. Quatrième groupe : Le silence intérieur. QUATRIÈME SÉRIE - La séparation du corps droit et du corps Gauche : série de la chaleur.- Premier groupe : Décaler l'énergie du corps gauche et du corps droit. Second groupe : Mélanger l'énergie du corps gauche et du corps droit. Troisième groupe : Déplacer l'énergie du corps gauche et du corps droit par la respiration. Quatrième groupe : La prédilection du corps gauche et du corps droit. CINQUIÈME SÉRIE - Série de la masculinité- Premier groupe : Passes magiques dans lesquelles les mains se déplacent conjointement mais sont

maintenues séparées. Second groupe : Passes magiques pour localiser l'énergie des tendons.

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Troisième groupe : Passes magiques pour renforcer la résistance. SIXIÈME SÉRIE - Dispositifs utilisés en combinaison avec kes passes magiques spécifiques Première catégorie. Seconde catégorie. Le livre est construit de façonn à se présenter comme un guide pratique pour initier ce que nous

appellerons, des exercices de conscience. Avec des explications plus ou moins pratiques et soutenues par des photographies, le lecteur peut pénétrer dans la pratique quotidienne de ces passe magiques.

Il est possible que le plus important soit la réponse qu’auront par eux-mêmes le corps ou l'oeuf lumineux. En effet, comme ces enseignements ne sont pas rationnels mais énergétiques, le corps par l'exercice et la pratique, « enseignera au mental » à faire mieux les exercices, en vertu du stimulant qu'il reçoit ou en d'autres termes, du bien-être qu' il éprouve, en effectuant de telle ou telle manière tel ou tel exercice.

Ici donc se trouve la proposition finale que nous livre le nagual Carlos Castaneda avant que de se retirer de ce monde. Son oeuvre contient d'importantes contributions au monde des idées de nos temps telle que la conception du monde et de la vie selon Don Juan et les Toltèques de l'ancien Mexique ou encore celle de Carlos Castaneda, en supposant que toute l'oeuvre n’aurait été créée qu’à partir de l'imagination de cet « auteur talentueux ». L'oeuvre est là et indéniablement depuis 30 ans.

Parmi les contributions plus importantes que nous trouvons dans l'oeuvre de Castaneda, il y aura cette incorporation de la figure du Chaman ou de l'« Homme de connaissance indigène », dans le monde de la science, des intellectuels et des chercheurs occidentaux. Comme l'indique Octavio Paz, dans le prologue du tout premier livre que publia le Fonds de Culture Économique en 1974. « Si les livres de Castaneda sont une oeuvre de fiction littéraire, ils les sont d'une manière très

étrange : son sujet est la défaite de l'anthropologie et la victoire de la magie, s'ils sont des oeuvres d'anthropologie, son sujet ne peut pas l'être moins, la vengeance de l'« objet » anthropologique (un sorcier) sur l'anthropologue jusqu'à le transformer en un sorcier. C’est de l’antianthropologie. « (Les enseignements de Don Juan Page 1l).

Les anthropologues sont ceux qui le plus, dénient une certaine valeur à l'oeuvre de Carlos Castaneda. Lorsque je demandai à l’un d’entre eux, l’ami Guillermo Bonfil Batalla, l’un de ces anthropologues les plus brillants que connut le Mexique, d’écrire le prologue de la première édition de cet essai Pour lire Carlos Castaneda, a complètement refusé et il m'a littéralement dit ; « Tu peux me demander n’importe quoi d’autre mais pas cela".

La seconde contribution aura été d'exposer un corps d'idées très décantées et complexes sur le monde et la vie, qu'un Indien yaqui appelé Don Juan nomme Toltèquité et que les experts comme Miguel Leon Hublot reconnaissent comme étant la Toltecayotl. En effet, Castaneda nous présente un système de connaissances qui comme le lui a enseigné son maître Don Juan est l'héritage millénaire de l'ancien Mexique. Système qui Parle de et qui accepte que dans l’Ancien Mexique il existait un système très pointu et très complexe de connaissances, qui non seulement expliquaient le monde et la vie (philosophie), mais qui put offrir à ses pratiquants le « pouvoir » pour interagir efficacement dans ce monde concret où ils ont vécu. Ainsi peut aussi s’effondrer ce mythe qui prétend subjuguer de façon permanente les peuples Indiens par les colonisateurs européens, soi disant que les indigènes étaient des sauvages et qu’ils étaient incapables de créer une philosophie trancendante et définie ou encore qu’ils ne possédaient seulement qu’une religion polithéíste diabolique. Ce qui nous semble aussi important est de détruire le mythe qui énonce que « tout ce qui est ancien est nécessairement primitif ". Les propositions énergétiques du monde et de l'être humain que Don Juan et sa lignée manient selon Castaneda, s'avèrent très avancées pour notre temps.

La Toltèquité, la Toltecayotl ou comme maintenant la nomme Castaneda, « la Tenségrité », nous est présentée comme une connaissance très avancée de l'énergie, qu’en Occident on ne réussit pas encore à déchiffrer exactement. Elle nous permet de dépasser l'idée que les vestiges archéologiques de ces audacieux chercheurs,

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n’étaient que des « centres cérémoniaux » des lieux de cultes pour des « dieux » uniquement associés avec les phénomènes naturels comme le vent, la lumière, l'eau et que ces oeuvres matérielles impressionnantes n’auraient été construites que pour, “ faire des villes, fortifications, panthéons ou des palais pour une supposée noblesse semblable à l'Européenne ”, où s’effectuaient des cérémonies rituelles sanglantes en l’honneur de leurs dieux tutélaires.

La troisième contribution existe dans ce que Castaneda en 1968, bien avant Guillermo Bonfil (1987) et la rébellion indigène de Chiapas (1994), met en scène des indigènes. En effet, les indigènes au Mexique étant donné

la colonisation cinq fois centenaire ne représentaient que la dernière étape de l'échelle sociale, était considérée comme Ignorante, incapable puisque primitice. Un jour, l'écrivain José Agustín celui traduisit en 1982 le livre Le Don de l'Aigle, qu'en 1968 il avait infructueusement essayé que le Fonds de Culture Économique publie le premier livre de Castaneda. Les enseignements de Don Juan, une forme yaqui de connaissance. Il est logique de comprendre, qui en effet pourrait se réclamer être d’un jugement sain en 1968 au Mexique, et supposer qu'un Indien yaqui pourrait avoir un certain enseignement à divulguer à la culture dominante. Le temps a donné raison à José Agustín et en 1974 le Fonds a dû publier avec 7 années de retard, le premier livre de Castaneda, car il était devenu Bestseller, non seulement aux Etats-Unis mais dans le monde entier. Pour produire tout son effet effet, le Fonds a dû lui incorporer un prologue écrit par l'un des intellectuels mexicains les plus en vogue comme Octavio Paz. Avec cette « approbation » de Paz, l'oeuvre put enfin être vendue comme des petits pains au Mexique, mais plus, comme une mode que comme un produit de réveil des consciences. Jusqu'à présent, et bien que les livres de Castaneda aient des ventes supérieures aux grands de la littérature, il est encore relativement un inconnu au Mexique.

Ainsi donc, nous en sommes apparemment au dernier livre de Carlos Castaneda, et on nous informe « officiellement » qu'il est mort d'un cancer. Nous croyons que le temps humain du nagual Castaneda est probablement fini. La tâche qu’il a dû accomplir dans ce monde, après avoir sauté d'un précipice, là-bas au plus haut de la Montagne Nord d'Oaxaca, est vraisemblablement terminée.

Il laisse une nouvelle lignée avec ses guerrières étrangères et une nouvelle pratique avec la Tenségrité. Il y eut un temps où Carlos Castaneda reconnaissait que Don Juan jamais ne lui avait appris à traiter avec le monde profane auquel maintenant (étrangement) tous essayent de transmettre l'ancienne connaissance des toltèquess légendaires.

La Tenségrité ou « passe magiques », sont une nouvelle proposition archaique de connaissances toltèques, que nous laisse le nagual Castaneda pour ce nouveau millénaire.

Dans un Mexique pluri-culturel, pluriethnique et plurilinguistique, ce vieil héritage de connaissance se voit exprimé sous de multiples aspects. Don Juan reconnaît lui-même qu’au cours des derniers siècles les hommes de connaissance ont cherché de nouveaux chemins et qu'à partir de la Conquête Espagnole ils ont dus s’abriter dans le monde du nagual pour que survive cette connaissance complexe.

Par conséquent, une des formes de cette connaissance ancestrale, par une certaine intention inexplicable renaît à la lumière à travers la « sorcellerie ». De manière impeccable toute cette culturelle orale se transforme en culture écrite. Elle se doit de revenir, de l'extérieur à ce pays colonisé, avec le label de « bestseller » et doit être prorogée par un des intellectuels les plus reconnus, Octavio Paz, pour qu'il puisse être lu par un public qui maintient une dévaluation permanente de ce qui lui est propre. Sous ce costume, Castaneda n'est pas un anthropologue ou un écrivain ; Castaneda est un nagual qui de manière impeccable remplit la mission qu’a désigné le pouvoir, après avoir sauté dans le vide du haut de la falaise de cette montagne de la Sierra Juárez à Oaxaca.

La connaissance sera enfin exposé à la lumière publique, sans maîtres, sans « gurús », sans rite ni temples. Une des faces de la Toltèquité restera à la portée de qui détient en suffisance de pouvoir personnel pour extraire de l'oeuvre la connaissance qui lui revient.

Dans la Toltèquité il existe deux grands secteurs de base : tonal et nagual. Le premier correspond au monde connu, celui de la raison, celui des techniques pour « nettoyer l'île »

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avec discipline et, avec le concours d’une intention intransigeante, sortir toutes les ordures que nous avons accumulées tout au long de la vie, en fortifiant le corps, en décantant l'esprit et en rendant notre raison plus flexible; en synthèse, une technologie pour « être humain » dans notre réalité immédiate. Le deuxième est le monde mystérieux, inconnu et terrible du nagual, auquel on ne peut pas arriver tant qu’on n’aura pas efficacement travaillé le monde du tonal. Il n'existe aucune avance dans le monde du nagual qui n'est soutenu par le tonal. Prendre, l'oeuvre de Castaneda par son côté magique, mystérieux et inconnu est, de notre point de vue, prendre la fausse porte, le chemin trop confortable.

Don Juan stipule que l'homme moderne devine ses ressources occultes, mais il n'ose pas les utiliser et il transite entre sa stupidité et son ignorance. Le tonal des temps change. Notre « réalité » et notre « monde » sont un empoignement d’“ idées ”. Les changements qui ont été opérés dans le monde durant les dernières cinq années s'avéraient impossibles à concevoir il y a seulement dix ans ; et les changements que nous subirons dans la fin du présent siècle, s'avèrent inimaginables aujourd’hui.

Toutefois, rien en vérité n’a changé ; ne change que la façon d'apprécier les choses, ne changent les idées et seulement les idées que nous avons sur le monde.

Don Juan dit que c’est précisément maintenant que l'homme a besoin de renouveler ses idées, mais non ses idées sur l'homme commun, ses idées sociales avec des concepts et objets. L'homme a besoin de nouvelles idées face à ce qui est inconnu, face à sa mort personnelle, au sujet de l'impeccabilité et des secrets du point d’assemblage. Les temps nouveaux qui s'approchent requièrent cette connaissance incompréhensible (qui fut toujours là , depuis des milliers d'années et dans plusieurs parties du monde) pour la rendre compréhensible et fonctionnelle aux niveaux de la conscience quotidienne. L'homme requiert de l'habilité pour percevoir et agir dans le monde que nous connaissons. L'homme demande à percevoir le monde non seulement comme une accumulation de concepts et d’objets « matériels », mais aussi comme un monde de charges énergétiques et demande de le percevoir non seulement comme un conglomérat d'énergie, mais comme étant aussi un créateur d'énergie.

Nous, mexicains sommes les enfants d'une des cultures mères de la Terre et, par conséquent, nous sommes un peuple avec identité ; ce qui nous arriva durant ces 500 dernières années est que nous avons souffert d'« amnésie culturelle " et que nous avons transité par un labyrinthe de solitudes chargés d’un patrimoine culturel richissime.

Le présent travail prétend être une recherche et une rencontre à travers cette nouvelle interprétation de ce qui fut et est encore et toujours la connaissance des anciens mexicains, sans peur et sans ambition, comme le dit Don Juan.

Sans peur d’être attaqués et censurés par les possesseurs intolérants de la vérité « scientifique » et sans l'ambition de trouver une lumière que nous aveuglerait sur le chemin et nous conduirait à des attitudes messianiques.

Beaucoup de connaissances de la Toltèquité sont déposées - d'une manière inconsciente dans le quotidien des peuples Mexicains ; toutefois.prétendre que tous nous nous transformerons en « hommes de connaissance » serait un véritable manque de bon sens. Dans les meilleurs jours de la TOLTECAYOTL, il n’y aura jamais que seulement quelques-uns qui développeront les éléments nécessaires pour faire face à ce défi tellement impressionnant et extraordinaire ; mais si nous considérons important que nous cherchions dans notre passé, dans notre sagesse propre et expérience, les éléments qui nous le permettent nous nous sentirons sûrs et fiers de ce que nous fûmes et plein d’assurance de ce que nous sommes, nous pourrons imaginer et créer notre futur propre avec pour base nos propres rêves et aspirations.

Si nous cessions d'importer des idées pour résoudre nos problèmes et essayions de chercher dans les préceptes philosophiques de la TOLTECAYOTL, notre patrimoine culturel, nous aurions une nouvelle attitude pour faire face « au monde de l'ici et du maintenant » qui nous fait face au XXI° siècle.

La Toltecayotl ou Toltèquité ou encore « Enseignements de Don Juan » sont seulement une branche de cet arbre touffu et majestueux de la connaissance humaine, non seulement du Mexique, mais du monde. LA MORT DU NAGUAL CASTANEDA ou la poussière sur le chemin.

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Il a été récemment publié partout dans le monde que le 27 avril passé est mort en Californie E.U., l'anthropologue Carlos Castaneda d'un cancer du foie. Comme l'anthropologue et l'auteur fut très discret dans sa vie et ne se laissa jamais photographier ou enregistrer et bien qu'on ait tiré plus de 30 millions d'exemplaires de ses 10 livres en plusieurs langues, en maintenant sa vie dans le mystère le plus absolu, on peut comprendre que de cette même manière il est mort. « La liberté illimitée d'être un inconnu ».

Nous qui connaissons l'oeuvre de Castaneda nous croyons que cette « version officielle » de son décès, est la plus astucieuse qu' a su utiliser ce Nagual pour passer enfin inaperçu au sein d'une multitude. Ce qui est certain probablement, est que Castaneda a cessé d'exister comme « BestSeller" point à la ligne

Le Nagual Castaneda est mort pour le monde profane celle après-midi dans où il sauta depuis une immense falaise dans la Sierra au Nord d'Oaxaca. Castaneda relate ce saut à la fin de ses Histoires de Pouvoir (1974).

« Nous traversons la vallée étroite et montons aux montagnes du côté est. A la fin de l'après-midi

nous nous sommes arrêtés sur un plateau plat et stérile qui surplombait une haute vallée vers le sud. La végétation avait radicalement changé.Dans tout l’alentour il n’y avait que des montagnes rondes et érodées. La terre de la vallée et les pentes était parcellée et cultivée, mais toute cette scène me suggérait la stérilité. Le soleil déjà declinait sur l'horizon au sud-ouest. Don Juan et Don Genaro nous ont appelés au

bord nord du plateau. Depuis ce point, le panorama était sublime. Il y avait des vallées interminables et des montagnes vers le nord, et une cordillère de hautes montagnes vers l'ouest. Le soleil reflété dans les montagnes qui s’étendaient vers le nord le vers paraissaient orange, de la couleur des bancs de nuages vers l’Ouest. Malgré sa beauté, le paysage était triste et solitaire ". « - Le crépuscule est la fente entre les deux mondes - il a dit Don Juan-. C'est la pore de l’inconnu. Celle-ci est la plaine face à la porte.

Il nous a alors indiqué le bord au nord du plateau. - Là est la porte. Plus loin il y a un abîme, et plus au delà de cet abîme il y a l’inconnu. « Maintenant nous serons à nouveau poussière sur le chemin - nous dit Don Genaro-. Peut-être qu’un autre jour, une autre fois elle entrera à nouveau dans tes

yeux. Don Juan et Don Genaro reculèrent et parurent se perdre dans l'obscurité. Pablito m'a pris par

l’avant-bras et nous dîmes adieu. Ensuite d’ un élan étrange, une force me fit courir avec lui vers le bord nord du plateau. J'ai senti que son bras me soutenait quand nous sautâmes, ensuite je suis resté seul ".

De cette manière, c’est en disparaissant depuis une falaise que Castaneda prit congé de ce monde

pour entamer son Voyage à Ixtlán, son voyage sans retour à la connaissance. Ce fut un voyage très long, dans lequel il fut presque toujours seul, entouré d'un petit groupe et face

à une immense responsabilité. En effet, le pouvoir lui avait donné la tâche de divulguer les connaissances de l'Ancien Mexique et peut-être encore de créér une nouvelle lignée de connaissances.

Après cet acte extraordinaire et illogique, rien n’est plus égal dans la vie, parce que “ personne ” en sautant dans abîme n’aura avec la certitude qu' il se désagrégera et qu’il se transformera en énergie, qui moontera et il descendra comme une boule de feu dans la montagne. Après ce fait incroyable, Castaneda reviendra à Los Angeles en Californie d’où il retournera ensuite dans la Sierra Nord d'Oaxaca afin de demander à Pablito, ce qui fut exactement ce qui se passa cette nuit-là dans la Colline des Cendres. À partir de là, Castaneda entame son Voyage long et soliaire à Ixtlán, son voyage vers l’incommensurable. “ Ce que Genearo t'a raconté est son histoire et est precisément cela.

Genaro s’est laissé aller à sa passion pour Ixtlán il a délaisse sa maison, ses gens, toutes les choses qui lui importaient. Et maintenant il erre à l'occasion par ici et là chargé de ses sentimientis ; et parfois, comme il dit, il est sur le point d'arriver à Ixtlán. Tous nous avons cela en commun ”. (Voyage à Ixtlán. 1972).

Castaneda a été le disciple d'un Homme de Connaissance, d’un Toltèque héritier de la sagesse, des

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connaissances, et d’une Philosophie (Toltecayotl) qui forgèrent le miracle éblouissant de la civilisation du Mexique Ancien il y a plus de 7 mille 500 ans, bien que Don Juan Matus soutienne que sa connaissance soit plus ancienne que 10 mille années dans l'Anahuac.

La connaissance qui a engendré toute cette évolution humaine, aussi importante qu'admirable que fut la Chine ou l’Inde, a été fermement niée par les envahisseurs, depuis 1521 jusqu'à nos jours. Pour « les spécialistes ” et le public en général, les Anciens mexicains, ne sont seulement parvenus qu’à imaginer une religion sanguinaire polithéíste et à rendre monumentaux « des centres de cérémonie » pour adorer “ le soleil, l'eau et le vent " et non comme nous le savons pour développer un ensemble décanté et sophistiqué de savoirs mystérieux sur l'essence lumineuse de l'être humain, connaissances peut-être encore plus avancées que celles que possède aujourd'hui la culture Occidentale.

Les Toltèques d’hier et d'aujourd'hui, cherchent la transcendance de l'existence à partir d'un corps énergétique, et cherchent en synthèse, ce qu'ont cherché tous les peuples sages du monde... la lumière !

Les enseignements de Don Juan ont été une étincelle ou un moyen, pour arriver a l’essence de la connaissance. En effet, les 9 livres que Castaneda a écrits sur les enseignements de son maître Don Juan Matus sont une tromperie !

Ils n'enseignent pas vraiment l'essentiel. Cela paraît comique mais il en est ainsi.

Nous qui avons étudié chacun de ses livres pendant de nombreuses années, nous n’avons jamais su que les “ étirements constants " qui était pratiqués par Don Juan, étaient les célèbres « Passes magiques », et comme Castaneda qui n'avait pas le pouvoir personnel suffisant pour les comprendre, encore moins en avions nous, nous ses lecteurs. De sorte que ce n’est que quand apparaît la « Tenségrité », que nous comprenons que l'être humain est un oeuf lumineux et qu'il possède dans cet oeuf toute notre énergie et qui etst nécesaire requiert de la redistribuer des espaces où elle s’est accumuléé et neutralisée, pour pouvoir enfin l’utiliser pour tenter la réalisation suprême de la Toltèquité.

Castaneda a été un Nagual à trois pointes et non de quatre, ce qui a obligé Don Juan à changer au dernier moment l'« ajustement » avec son groupe et le destin de Castaneda lui-même. Castaneda termine bien un cycle et entame un autre plus nouveau, dans l’éternité de la sagesse. La Toltéquité quitte le monde souterrain et clandestin où elle s'était confinée et évoluait pendant des siècles et apparaît enfin à travers les livres et se met à la portée de toute personne qui a un petit peu de pouvoir personnel. Beaucoup d’entre nous se perdirent et nous avons vieilli dans « la vague de Don Juan ", peu ont compris avec leur corps que la « connaissance » n'est pas dans les drogues, ni dans les livres ni dans la raison, ni dans les techniques, mais dans l'énergie qui est en nous-mêmes. Peu ont compris que la raison et le corps physique et son environnement, sont seulement des moyens (très précieux) pour développer le corps énergétique et parvenir à la lumière.

Il est difficile de parler de tout cela, surtout quand on ne peut nommer l’innommable et encore plus comme je suis dans le cas, pour celui qui ne dispose pas assez d'énergie en suffisance. Autour de Castaneda il y a les « azotericos » ( ceux qui sont tapés et fous d’ésotérisme) et les « drogués », mais le défi est à la porte. Bientôt nous vivrons des changements dramatiques qui requièreront des guerriers de l'esprit pour transcender des défis immenses.

Castaneda a accompli son temps humain parmi nous. « À mort l'écrivain »... ¡

Vive l'écrivain ! Maintenant son nom brille en cette époque de fin de siècle et les connaissances qu' il a transmises

et le nouveau cycle qu'il a entamé sont “in”. Que feront ses disciples de la Tenségrité, lorsqu’apparaîtront d’autres formes de l'ancienne connaissance de l'Ancien Mexique, que retournera le Serpent A Plumes et ou tout n’aura été une fière prise de cheveux d'un imposteur impeccable ?. Si c’est ainsi, nous serons face à l’un des auteurs les plus créatifs de ce siècle qui se termine, non seulement par l’invention du « personnage » de Don Juan, mais relater d’une façon très soigneuse et presque parfaite la vie et le monde de l'ancien Mexique.

Don Juan a enseigné à Castaneda qu’il « doit croire " et vivre comme un guerrier. Ce qui est certain finalement c’est que Castaneda tout comme Don Juan et Don Genaro sont maintenant redevenus pour nous poussière sur le chemin.

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GUILLERMO MARIN