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YANNIS MALLATGestionnaire de créativité
DOSSIERObjectif : leadership en développement durable
DIALOGUELaure WaridelL’urgence d’agir, ou la part des entreprises
SPECIAL REPORTFilling the Pending Void
LE rendez-vous annuel des
diplômés HECMontréal
Vendredi 24 octobre 2008,
de 7h à 17h
HECMontréal
Vous êtes de ceux qui regardent le train qui passe...ou de ceux qui embarquent ?
Vous avez besoin d’un électrochoc pour secouer les idées reçues ?Vous cherchez un antidote au sur place et voulez comparer vos opinions ?Vous êtes à l’affût ou vous souffrez de décalage ?
Inscrivez le 24 octobre 2008 dès aujourd’hui à votre agenda pour ne pas manquerPasseport pour le savoir, LE Rendez-vous annuel des diplômés HEC Montréal.Sortir des sentiers battus, raisonner, réfléchir et apprendre autrement pour demeurerà l’avant-garde, voilà ce que votre alma mater vous propose pour que vous soyezdans le peloton de tête. Au programme, professeurs et sommités du milieu des affaires,d’ici et d’ailleurs, animeront conférences et ateliers inspirés du modèle académiqueet des grandes tendances en affaires.
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Soyez-y !Informations : 514 340-6027 ou [email protected] de détails bientôt sur www.reseauhec.ca
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10 DIALOGUELaure Waridel
L’urgence d’agir, ou la part des entreprises
Laure Waridel est une pionnière dans le domaine du commerce
équitable et de la consommation responsable. Sa vision
du développement durable passe par une réconciliation
des performances environnementales, sociales et financières
des entreprises.
13 OFF THE BEATEN TRACKRobert Clark. Advice from a Two-Time Winner
14 À LA UNEYannis Mallat. Gestionnaire de créativité
Depuis deux ans, Yannis Mallat est à la tête du studio de
production de jeux vidéo le plus prolifique du géant français
et du deuxième studio en importance dans le monde.
Son objectif : faire d’Ubisoft Montréal le numéro un mondial.
19 EN ACTIONLe b-a ba du chinois des affaires
20 DOSSIERObjectif : leadership en développement durable
L’École a dévoilé récemment ses grandes orientations
en matière de développement durable. Dans la foulée,
le mouvement HEC Montréal – Campus durable a pris son
envol. L’enseignement, la recherche et le milieu de vie
en constituent les trois grands axes.
24 SPECIAL REPORTFilling the Pending Void. The Need to Succeed
in Recruting and Retaining Talented Leaders
On the surface, the labour market seems healthy. But according
to Statistics Canada, by 2011 there will be only 10 people
entering the job market for every 12 who leave.
30 100e ANNIVERSAIRETrois événements marquants pour la clôture
des célébrations du 100e anniversaire de l’École
32 IN THE SPOTLIGHTBernard Sinclair-Desgagné
Spinning a Common Thread
34 EN DÉVELOPPEMENTTrois nouveaux professorships en soutien
à la recherche
36 DU CÔTÉ DES DIPLÔMÉSDes diplômés au pays de Confucius
39 LE MOT DE LA FIN / THE LAST WORDDiplômés trilingues au B.A.A. : les langues, un must ! /
Trilingual BBA Graduates: Languages Are a Must!
40 À VOTRE AGENDA
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Dans toutes les sphères de la société,
le développement durable acquiert ses
lettres de noblesse, bouleverse les men-
talités, entraîne des changements de
comportement et fait appel tout autant à
la responsabilité individuelle et collective
qu’à l’innovation en matière de pratiques.
Face à cette vague de fond, HEC Montréal
entend bien miser sur son expertise
actuelle et sur ses ressources pour exercer
un leadership dans ce domaine.
Les grandes orientations de l’École en
ce qui concerne le développement durable
sont présentées dans notre Dossier. À sa lecture, vous constaterez à quel point le
mouvement HEC Montréal – Campus durable qui s’est amorcé mobilise l’ensemble des
forces vives de l’École : étudiants, professeurs et membres du personnel. Et comme le
disait peu après sa nomination le nouveau directeur du développement durable,
le professeur Paul Lanoie : « En formant les gestionnaires d’aujourd’hui et de demain,
l’École a une influence réelle sur les pratiques dans les organisations. Le développement
durable s’enseigne, bien entendu, mais c’est aussi une façon d’être, de penser et d’agir. En
d’autres mots, l’enseignement du développement durable porte en lui-même l’exigence
de l’exemplarité, que nous relevons. C’est de cette façon que l’on peut se positionner parmi
les leaders. »
Toujours sur la question du développement durable, la sociologue et conférencière
recherchée Laure Waridel a rencontré à quelques reprises ces derniers mois, à l’invitation
de l’École et du Réseau, des étudiants, des diplômés et des gens d’affaires. Dans la section
Dialogue, elle nous livre son message sur la responsabilité des entreprises et sur l’urgence
d’agir.
Le sujet est aussi abordé sous un autre angle dans In the Spotlight. Actuellement
en année sabbatique, Bernard Sinclair-Desgagné cherche à comprendre et à analyser
les éco-industries, composées d’entreprises offrant des technologies ou des services
de lutte contre la pollution ou d’utilisation durable des ressources environnementales.
De plus, le titulaire de la Chaire d’économie internationale et de gouvernance jette les
bases théoriques des politiques de précaution relatives à la gestion des risques associés
aux changements climatiques et à la dégradation de la biodiversité.
Il va de soi que plusieurs regards différents sont requis si l’on veut bien cerner un sujet.
C’est vrai pour le développement durable. Ce l’est aussi pour un autre défi auquel font face
les entreprises : celui d’attirer et de retenir les gestionnaires de talent de demain. Dans le
Special Report, quatre professeurs, parmi bien d’autres qui se penchent sur la question,
vous guident sur des pistes de solution intéressantes.
Un autre domaine dans lequel l’École est en train de se bâtir une expertise enviable est
celui de la créativité et des enjeux de gestion qui s’y rapportent. Le sujet vous est présenté
À la une sous la forme d’un portrait de l’un de nos diplômés, Yannis Mallat, PDG d’Ubisoft
Montréal, le deuxième studio de production de jeux vidéo dans le monde, qui vise, vous
l’aurez deviné, le premier rang.
Et si vous êtes à la recherche de jeunes diplômés brillants et multilingues, commencez
par Le mot de la fin ! Sous la signature du directeur Michel Patry, vous y apprendrez que
nos premiers diplômés de la cohorte trilingue – français, anglais et espagnol – au B.A.A.
viennent de recevoir leur diplôme. Un autre domaine où l’École a fait montre d’audace et
de leadership.
Sylvie Brisson
BIL
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EAN
MA
RTI
N
Volume 6, numéro 2. Printemps 2008
3000, chemin de la Côte-Sainte-CatherineMontréal (Québec) H3T 2A7Canada
[email protected]/hecmontrealmag
ÉDITRICE
Kathleen Grant
RÉDACTRICE EN CHEF
Sylvie Brisson
COMITÉ DE RÉDACTION
Sylvie Brisson, Alain d’Astous, Claude Desranleau, Jean Elsliger, Jocelyne Gonthier, Kathleen Grant, Françoise Lyon, Michel Lemay
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO
Stéphane Champagne, Kathlyn Horibe, Sylvie Lahaie, Michel Patry, Robin Philpot, David Pye, Jacinthe Tremblay, Karoline Truchon
TRADUCTION ET RÉVISION
Français : Jean-Pierre Leroux Anglais : Terry KnowlesEspagnol : Alvaro Echeverri
PAGE COUVERTURE
Photographie : Stéphane ChampagneMontage : Épicentre
C0NCEPTION ET PRODUCTION GRAPHIQUE
Épicentre
IMPRESSION
Les Imprimeries Transcontinental
HEC Montréal Mag est publié deux fois l’an par HEC Montréal. Ce numéro est tiré à 46 000 exemplaires. Le contenu du magazine peut être reproduit avec l’autorisation de la rédaction. Le générique masculin est utilisé sans aucune discrimination et uniquement pour alléger le texte.
Dépôt légal – Bibliothèque nationale du QuébecISSN 1703-9630
Envoi de Poste – publicationsEnregistrement no 40068980
Soucieuse de l’environnement, HEC Montréal privilégie l’utilisation de papier recyclé fabriqué au Québec dans le respect de normes environnementales reconnues.
HEC Montréal – Campus durable est un mouvement qui mobilise l’ensemble de la communauté universitaire autour de trois axes principaux : enseignement, recherche et milieu de vie.
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MBA : BRILLANTE VICTOIRE
Devançant quelque 450 équipes d’étudiants
en provenance des cinq continents, l’équipe
de HEC Montréal a remporté avec éclat la
finale du Global Business Challenge organisé
par l’Université nationale de Singapour (NUS),
soit la compétition internationale d’étude
de cas MBA réputée être la plus importante
du monde.
La compétition a commencé fin novembre
2007. Après avoir remporté trois séries
éliminatoires, l’équipe de HEC Montréal
a affronté l’équipe de l’Université de Hong Kong
lors des demi-finales disputées le 27 mars
2008. Elle a ensuite affronté la NUS Business
School (deuxième place), l’Université McGill
et la London Business School dans le cadre
de la finale du 28 mars.
L’équipe de HEC Montréal était formée
de Fabio Carriero, Montu Gupta, Mauricio
Idarraga et Rani Salman, qui se partagent
une bourse d’environ 7400 $ canadiens.
Ari Van Assche, professeur adjoint au Service
de l’enseignement des affaires internationales,
et Mouloud Khelif, chargé de cours et doctorant,
ont agi à titre d’entraîneurs. Rappelons que
l’École avait remporté la 3e place lors de
sa première participation à cette compétition,
en 2006.
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GOLF : PREMIER TOURNOI DE HEC MONTRÉAL
L’École est heureuse de lancer en 2008 un
événement qui deviendra certes rapidement
un classique, soit un tournoi de golf bénéfice
dont les profits seront versés à un fonds
de bourses d’études.
Sous la présidence d’honneur d’Hélène
Desmarais (HEC 1983), présidente du conseil
d’administration de l’École, le tournoi
réunira les membres de la communauté
de HEC Montréal et les amis de l’École.
Le rendez-vous : le 10 septembre 2008, au Club
de golf de la Vallée du Richelieu, à Sainte-Julie.
Pour information : www.hec.ca/bd.
FIRST HEC MONTRÉAL GOLF TOURNAMENT
The School is delighted to be launching an event
this year that is certain to quickly become
a true classic: a benefit golf tournament, with
the proceeds to go to a scholarship fund.
With Hélène Desmarais (HEC 1983), Chair
of the Board of Directors of the School, acting as
Honorary President, the tournament will be open
to members of the HEC community and friends
of the School. Join us on September 10, 2008,
at the Club de golf de la Vallée du Richelieu, in
Sainte-Julie. For information: www.hec.ca/bd.
GOLF: PRIMER TORNEO HEC MONTRÉAL
La Escuela lanzará en el 2008 un evento que
se convertirá sin lugar a dudas en un clásico.
Un torneo benéfico de golf cuyos fondos serán
depositados en un fondo para becas de estudio.
La presidenta de honor de este evento será
Hélène Desmarais (HEC 1983), presidenta
del consejo de administración de la Escuela.
El tornero reunirá a los miembros de la
comunidad HEC Montréal y a los amigos de
la Escuela. La cita será el 10 de septiembre
de 2008, en el club de golf de la Vallée
du Richelieu, en Sainte-Julie. Para mayor
información visitar: www.hec.ca/bd.
À l’avant-plan : Rani Salman, Mauricio Idarraga et Montu Gupta ; à l’arrière-plan : les entraîneurs Mouloud Khelif et Ari Van Assche ainsi que Fabio Carriero.
MBA: A BRILLIANT VICTORY
The HEC Montréal team pulled off a stunning
victory in the finals of the Global Business
Challenge, organized by the National University
of Singapore (NUS) and involving some 450 teams
from five continents. This is considered
the world’s leading international MBA case
study competition.
The competition began in November 2007.
After winning three elimination rounds, the
HEC Montréal students faced off against the
University of Hong Kong in the semifinals,
on March 27, 2008. Lastly it took on the NUS
Business School (second place), McGill University
and London Business School in the finals
on March 28.
The HEC Montréal team of Fabio Carriero,
Montu Gupta, Mauricio Idarraga and Rani Salman
will share a prize of about CAN$7,400. Ari Van
Assche, Assistant Professor in the Department
of International Business, and Mouloud Khelif,
Lecturer and PhD student, served as coaches.
The School took 3rd place in 2006, when it
entered the competition for the first time.
MBA: DESLUMBRANTE VICTORIA
El equipo de estudiantes de HEC Montréal
superó a unos 450 equipos de estudiantes
provenientes de los cinco continentes en la final
del Global Business Challenge organizado por
la Universidad Nacional de Singapur (NUS),
la competencia más importante de estudios
de caso MBA del mundo.
Después de ganar las rondas eliminatorias
de esta competencia que empezó a finales de
noviembre de 2007, el equipo de HEC Montréal
enfrentó al equipo de la Universidad de
Hong Kong en las semifinales disputadas
el 27 de marzo de 2008. Luego enfrentó en la
final, el 28 de marzo pasado, a la NUS Business
School (segundo lugar), la Universidad McGill
y la London Business School.
Los integrantes del equipo de HEC Montréal
fueron Fabio Carriero, Montu Gupta, Mauricio
Idarraga y Rani Salman, quienes compartirán
una beca de 7400 $CAN. Ari Van Assche, profesor
adjunto del Servicio de Enseñanza de Negocios
Internacionales y Mouloud Khelif, profesor de
tiempo parcial y estudiante de doctorado, fueron
los entrenadores. La Escuela ya había obtenido
el 3er lugar en su primera participación en esta
competencia en 2006.
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NOUVEAUTÉS À LA M. SC.
La rentrée d’automne 2008 réserve quelques
nouveautés aux étudiants à la maîtrise ès
sciences (M. Sc.) en gestion. La plus importante
consiste en un nouveau cheminement – le
projet supervisé – qui s’ajoute au cheminement
avec mémoire. La durée du programme a aussi
été réduite à 16 mois et une nouvelle option
en comptabilité publique a été créée.
« La réputation de notre M. Sc., créée
en 1976, est véritablement enviable. Que ce
programme attire près de 40 % d’étudiants
étrangers ou que le taux de placement de
ses diplômés frôle les 100 % année après
année en sont de bons indicateurs, soutient
son directeur, François Bellavance. Les
changements que nous apportons aujourd’hui
s’inscrivent dans l’évolution naturelle du
programme. Ils ne compromettent ni sa
rigueur ni sa profondeur, qui font sa renommée.
Ils lui donnent plutôt une nouvelle ampleur,
notamment avec le projet supervisé. »
Ce projet pourra prendre la forme d’un
mandat d’intervention ou d’un stage en entre-
prise ou dans un laboratoire de recherche.
Un coordonnateur assurera pour sa part
le lien entre les étudiants et les organisations,
lesquelles auront ainsi l’occasion de contribuer
à la formation des étudiants tout en profitant
de leur expertise et de leurs capacités
d’analyse supérieures.
Enfin, notons qu’il existe maintenant deux
options en comptabilité. La nouvelle option
comptabilité publique se présente dans
le prolongement du D.E.S.S. en comptabilité
publique. Quant à l’option contrôle de gestion,
il s’agit de l’ancienne option comptabilité, qui
a été profondément remodelée et à laquelle
plusieurs nouveaux cours ont été ajoutés.
« Quel que soit le cheminement qu’ils
auront emprunté, avec mémoire ou avec projet
supervisé, tous les diplômés de la M. Sc.,
assure François Bellavance, seront toujours
aussi bien préparés à intégrer le marché
du travail, à titre d’experts dans un domaine
de la gestion, qu’à poursuivre des études
de doctorat. »
NEW FEATURES IN THE MSC PROGRAM
Some new features will take effect in the fall
2008 term for Master of Science (MSc) in
Administration students. The key change
is a new track – the supervised project – as an
alternative to the thesis track. The program has
also been shortened to 16 months, and a new
Public Accountancy option has been added.
“Our MSc, founded in 1976, has a truly enviable
reputation, as shown by the fact that nearly 40%
of students in the program come from abroad,
and the placement rate for its graduates has
remained close to 100% year after year,” notes
Program Director François Bellavance. “The
changes we are making today are part of the
natural evolution of the program. They won’t
affect either its meticulous character or its
in-depth approach, which are the cornerstones
of its reputation. Rather they will give students
more possibilities, in particular with the
supervised project.”
The project may take the form of a consulting
mandate or an internship in a business or
a research laboratory. A co-ordinator will liaise
between students and hosting organizations,
which will have the opportunity to help train
students while benefiting from their sophisticated
expertise and analytical ability.
Finally, note that there are now two options
in accountancy. The new Public Accountancy
option complements the Graduate Diploma
in Public Accountancy. The Controllership option
is actually the former Accountancy option, which
has been thoroughly remodelled and includes
a number of new courses.
Whether students choose the thesis or
supervised project track, François Bellavance
promises, all MSc graduates will still be just
as well prepared to join the labour market,
as experts in a management field, or to pursue
postgraduate studies.
NOVEDADES DE LA MAESTRÍA EN GESTIÓN (M. SC.)
Los estudiantes de la Maestría en Gestión (M.Sc.)
se encontrarán con algunas novedades en
el otoño 2008. La novedad más importante es
la nueva modalidad – el proyecto supervisado –
que se agrega a la modalidad con memoria.
La duración del programa también ha sido
reducida a 16 meses y se ha creado una nueva
opción en contabilidad pública.
Según François Bellavance, director del
programa: «La reputación de nuestra Maestría
en Gestión, creada en 1976, es verdaderamente
envidiable. Los mejores indicadores son que
el 40% de los estudiantes son extranjeros y que
el índice de empleabilidad está cerca del 100%.
Los cambios que hemos realizado responden
a la evolución natural del programa y no afectan
ni su rigor ni su profundidad, que son la clave
de su reputación. Los nuevos cambios le dan
una nueva dimensión, especialmente el proyecto
supervisado.»
En esta modalidad el estudiante puede realizar
un proyecto de intervención o una pasantía en
una empresa o en un laboratorio de investigación.
Un coordinador garantiza el vínculo entre los
estudiantes y las organizaciones que tendrán,
de esta manera, la oportunidad de contribuir
a la formación de los estudiantes brindándoles
su experticia y sus capacidades de análisis
superiores.
Finalmente, debemos destacar que ahora
existen dos opciones en contabilidad. La nueva
opción en contabilidad pública es la prolongación
del D.E.S.S. en contabilidad pública. Por el lado
de la opción de control de gestión, se trata de
la antigua opción en contabilidad, que ha sufrido
cambios sustanciales y a la cual se han agregado
varios cursos nuevos.
«Sin importar la modalidad que hayan elegido,
con memoria o con proyecto supervisado, todos
los estudiantes graduados de la M. Sc. seguirán
contando con una excelente preparación tanto
para integrar el mercado laboral en calidad
de expertos en un campo de la gestión como
para seguir estudios de doctorado», sostiene
François Bellavance.
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RECHERCHE SUR LA MONDIALISATION ET LE TRAVAIL
Quatre professeurs-chercheurs de HEC Montréal
membres du Centre de recherche inter-
universitaire sur la mondialisation et le travail
(CRIMT) font partie des acteurs principaux
qui mèneront une vaste étude sur le travail
et l’emploi en contexte de mondialisation. Cette
recherche bénéficiera d’une subvention de
2,5 millions de dollars du Conseil de recherches
en sciences humaines du Canada (CRSH), qui
a annoncé récemment que l’une des quatre
subventions attribuées cette année dans le
cadre de son programme des Grands travaux
de recherche concertée (GTRC) ira au CRIMT.
Les professeurs de l’École engagés dans le projet
sont Urwana Coiquaud, Christian Lévesque,
codirecteur du CRIMT, et Lucie Morissette,
tous trois du Service de l’enseignement de
la gestion des ressources humaines, de même
que Linda Rouleau, du Service de l’enseignement
du management.
L’équipe du CRIMT cherchera à mieux
comprendre l’engagement des acteurs
institutionnels dans le dialogue à propos
du changement ainsi qu’à mieux saisir
les capacités requises pour se développer
dans ce nouvel environnement. Parmi les
thèmes à l’étude figurent :
l'organisation transfrontalière
de la production et des soins ;
la citoyenneté au travail et la mise
en place de politiques publiques impliquant
une nouvelle répartition des droits et
des risques au travail ;
l'émergence de nouvelles formes
de représentation collective ;
la dimension sociale de l'avantage
comparatif institutionnel.
Selon Christian Lévesque, « la mondialisation
accentue de manière incroyable les exigences
de compétitivité et oblige les décideurs
à revoir leurs façons de faire et à repenser
les institutions du travail. Notre défi consiste
à mieux comprendre les changements dans
le monde du travail et à trouver les arran-
gements et les mécanismes qui permettent
d’assurer aussi bien la compétitivité des
organisations que le bien-être des employés
et la citoyenneté au travail. »
Le CRIMT regroupe 75 chercheurs en
provenance de 16 universités canadiennes
et de 25 instituts et universités de 10 autres
pays. HEC Montréal en est l’un des trois
établissements fondateurs, avec l’Université
de Montréal et l’Université Laval.
RESEARCH INTO GLOBALIZATION AND WORK
Four HEC Montréal professors and researchers,
members of the Inter-University Research Centre
on Globalization and Work (CRIMT), are among
the main players in a vast study of work and
employment in today’s globalized environment.
The research will be supported by a $2.5 million
grant from the Social Sciences and Humanities
Research Council of Canada (SSHRC), which
recently announced that one of the four
grants awarded this year as part of its Major
Collaborative Research Initiatives (MCRI) will go
to CRIMT. The HEC Montréal professors involved
the project are Urwana Coiquaud, Christian
Lévesque, Co-Director of the CRIMT, and Lucie
Morissette, all from the Department of Human
Resources Management, and Linda Rouleau,
from the Department of Management.
The CRIMT team will be trying to gain a better
understanding of the involvement by institutional
players in dialogues concerning change and
to get a clearer picture of the abilities required to
flourish in this new environment. The topics to be
studied include:
transnational organization of production and
health care;
citizenship at work and the introduction
of public policies involving the redistribution
of workers’ rights and risks;
the emergence of new forms of collective
bargaining; and
the social dimensions of institutional
comparative advantages.
According to Christian Lévesque, “Globalization
is having an incredible impact on the importance
of remaining competitive and obliges decision-
makers to revisit their ways of doing things and
rethink work-related institutions. Our challenge
is to get a clearer view of changes in the world
of work and identify the arrangements and
mechanisms that will make it possible to keep
organizations competitive while guaranteeing
employees’ well-being and citizenship at work.”
The CRIMT brings together 75 researchers
from 16 Canadian universities and 25 institutes
and universities in 10 other countries.
HEC Montréal is one of the three founding
institutions of CRIMT, with the Université
de Montréal and Université Laval.
INVESTIGACIÓN SOBRE LA MUNDIALIZACIÓN Y EL TRABAJO
Cuatro profesores de HEC Montréal miembros
del Centro de Investigación Interuniversitario
sobre la Mundialización y el Trabajo (CRIMT)
están entre los actores principales que
realizarán un gran estudio sobre el trabajo
y el empleo en contexto de mundialización. Esta
investigación contará con una subvención del
Consejo de Investigación en Ciencias Humanas
y Sociales (CRSH) por 2,5 millones de dólares.
El CRSH anunció recientemente que una de las
grandes subvenciones atribuidas este año en el
marco de su programa de Grandes Trabajos de
Investigación Concertada (STRC) será destinada
al CRIMT. Los profesores de la Escuela impli-
cados en este proyecto son Urwana Coiquaud,
Christian Lévesque, codirector del CRIMT, y
Lucie Morissette, del Servicio de Enseñanza de
la Gestión de los Recursos Humanos, y Linda
Rouleau, del Servicio de Enseñanza de la Gestión.
La investigación del CRIMT busca una mejor
comprensión del compromiso de los actores
institucionales en los diálogos sobre el cambio
y una mejor definición de las capacidades reque-
ridas para desarrollarse en este nuevo contexto.
Entre los temas que serán estudiados están:
la organización transfronteriza de
la producción y de los cuidados;
la ciudadanía en el trabajo y la implantación
de políticas públicas para la relocalización
de los derechos y de los riesgos laborales;
el surgimiento de nuevas formas
de representación colectiva; y
las dimensiones sociales de la ventaja
comparativa institucional.
Como lo indica Christian Lévesque: «la mun-
dialización implica un fuerte aumento
de las exigencias de competitividad y obliga
a los tomadores de decisiones a revisar
sus prácticas y a repensar las instituciones del
trabajo. Nuestro reto es una mejor comprensión
de los cambios en el mundo laboral y en la
identificación de los acuerdos y mecanismos
que permiten asegurar tanto la competitividad
des las organizaciones como el bienestar de
los empleados y de la ciudadanía en el trabajo.»
El CRIMT reúne a 75 investigadores de
16 universidades canadienses y 25 institutos
y universidades de otros 10 países. HEC Montréal
es uno de los tres establecimientos fundadores
del CRIMT, con la Universidad de Montreal
y la Universidad Laval.
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CGA : NOUVEAU MICROPROGRAMME
Dès l’automne 2008, HEC Montréal offrira
un nouveau microprogramme en expertise
professionnelle – CGA. Cette formation de
2e cycle de courte durée (15 crédits) constitue
une nouvelle exigence du programme d’agré-
ment de l’Ordre des CGA du Québec pour les
candidats inscrits à l’Ordre depuis septembre
2007. Elle prépare les candidats aux examens
d’accréditation nationaux Exercice professionnel
(PA1) et Gestion financière stratégique (PA2).
La responsabilité pédagogique de ce micro-
programme a été confiée à Danièle Pérusse,
qui a occupé le poste de vice-présidente
au développement des compétences à l’Ordre
des CGA du Québec avant de joindre les rangs
de HEC Montréal et qui possède plusieurs
années d’expérience en enseignement, tout
particulièrement auprès des étudiants se
destinant à la profession CGA.
Au 2e cycle, en comptabilité, cette formation
s’ajoute au D.E.S.S. en comptabilité publique
(filière CA), offert depuis 1996, ainsi qu’à
la nouvelle option comptabilité publique
(filière CA) et à l’option contrôle de gestion
(filière CMA) à la M. Sc.
NEW CGA MICROPROGAM
Starting in fall 2008, HEC Montréal will be
offering a new microprogram in professional
practice – CGA. The short graduate program,
worth 15 credits, is a new requirement in
the certification program of the Ordre des CGA
du Québec for candidates enrolled in the Order
since September 2007. It prepares them for
the Issues in Professional Practice (PA1)
and Strategic Financial Management (PA2)
national exams.
Danièle Pérusse, who served as Vice-President,
Skills Development with the Ordre des CGA
du Québec before joining HEC Montréal, will be
the academic supervisor for the new program.
She has many years of teaching experience,
particularly for students planning on a career
in the CGA profession.
The graduate-level microprogram will
complement the Graduate Diploma in Public
Accountancy (CA stream), offered since 1996, and
the new Public Accountancy option (CA stream)
and the Controllership option (CMA stream) in
the MSc program.
CGA: NUEVO MICROPROGRAMA
Desde el otoño de 2008, HEC Montréal ofrecerá
un nuevo microprograma en experticia profesional
–CGA. Esta formación de segundo ciclo de corta
duración (15 créditos) constituye una nueva
exigencia del programa de acreditación de
la Orden de CGA de Quebec para los candidatos
inscritos en la Orden desde septiembre
de 2007. Esta formación prepara a los candidatos
para los exámenes de acreditación nacionales
Ejercicio profesional (PA1) y Gestión financiera
estratégica (PA2).
La responsable pedagógica del microprograma
es Danièle Pérusse, ex vicepresidenta para el
desarrollo de competencias de la Orden de CGA
de Quebec antes de vincularse a HEC Montréal.
Danièle Pérusse tiene una experiencia de varios
años en la formación de los futuros miembros
de la profesión de CGA.
En el 2o ciclo, en contabilidad, esta formación
se suma al D.E.S.S. en contabilidad pública
(programa CA), que se ofrece desde 1996 al igual
que la nueva opción en contabilidad pública
(programa CA) y la opción en control de gestión
(programa CMA) para la maestría (M. Sc.).
EFU 2007 : EXCELLENTS RÉSULTATS
L’École est fière du taux de réussite de ses
candidats à l’Examen final uniforme (EFU)
2007 des Comptables agréés (CA), qui s’élève
à 81,4 % à la première tentative, soit près de
1 point de plus que pour l’ensemble du Québec.
Au Québec, la médaille d’or décernée par les
Comptables agréés du Canada, assortie d’un
montant de 2500 $, a de plus été remportée
par un diplômé de l’École, Frédéric Jacques
(Ernst & Young), qui a obtenu le meilleur résultat.
Trois autres diplômés de l’École figurent
avec lui au tableau d’honneur canadien, soit
Marie-Ève Labelle (Ammar Cousineau Altman
Télio Hadid), Jean-Philippe Poissant
(PricewaterhouseCoopers) et Jean-Philippe
Simon (Behna, Cormier, Gougeon, Ouellette).
L’École a présenté cette année encore plus
du quart des candidats québécois à l’Examen,
soit 191 sur 614 (31 %), ce qui la distingue
non seulement au Québec, mais également
au Canada quant au nombre de diplômés
formés pour exercer la profession de
comptable agréé.
UFE 2007: EXCELLENT RESULTS
The School is proud of its candidates’ pass rates
on the 2007 Uniform Final Examination (UFE)
for chartered accountants (CAs): 81.4% on the
first attempt, almost 1 percentage point greater
than the results for Quebec as a whole. The gold
medal awarded by the Institute of Chartered
Accountants of Canada for the highest standing
on the exam in Quebec, along with a cash prize
of $2,500, also went to an HEC Montréal graduate,
Frédéric Jacques (Ernst & Young). Three other
HEC Montréal grads joined him on the Canadian
honour roll, i.e. Marie-Ève Labelle (Ammar
Cousineau Altman Télio Hadid), Jean-Philippe
Poissant (PricewaterhouseCoopers) and
Jean-Philippe Simon (Behna, Cormier, Gougeon,
Ouellette).
Once again this year, over one-quarter
of all Quebec candidates for the UFE were from
HEC Montréal (191 out of 614, or 31%). The School
truly stands out for its training of chartered
accountants both in Quebec and among all
Canadian schools.
EFU 2007: EXCELENTES RESULTADOS
La Escuela se enorgullece de los índices de
aprobación de sus candidatos en el Examen Final
Uniforme (EFU) 2007 de contables acreditados
(CA), el índice de aprobación fue de 81,4%
en la primera tentativa, lo que significa un punto
por encima del resto de Quebec. Además en
Quebec, el egresado de la Escuela, Frédéric
Jacques (Ernst & Young) ganó la medalla
de oro conferida por los contables acreditados.
Este reconocimiento incluye un premio
de 2500 $CAN. Otros tres estudiantes de
la Escuela lo acompañaron en el cuadro
de honor canadiense. Ellos son Marie-Ève Labelle
(Ammar Cousineau Altman Télio Hadid), Jean-
Philippe Poissant (PricewaterhouseCoopers)
y Jean-Philippe Simon (Behna, Cormier, Gougeon,
Ouellette).
Los candidatos de la Escuela representaron
más de un cuarto de los candidatos quebequeses
al examen, exactamente 191 sobre 614 (31%).
Estas cifras confieren un sitial especial a
la Escuela no solo en Quebec sino en Canadá
en cuanto al número de egresados formados para
ejercer la profesión de contables acreditados.
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Narjess Boubakri et Jean-Claude Cosset,
respectivement professeure agrégée au
Service de l’enseignement de la finance et
professeur titulaire au Service de l’enseigne-
ment des affaires internationales, ainsi
qu’Anis Samet, doctorant en administration,
ont reçu le Prix du meilleur article en finance
internationale lors du congrès annuel de
la Midwest Finance Association tenu fin février
à San Antonio, au Texas. L’article primé : « The
Choice of American Depositary Receipts (ADRs) ».
L’article intitulé « Exploring Cultural
Differences in Consumer Forgiveness
Behavior » a reçu le Prix du meilleur article,
catégorie Problématique multiculturelle, remis
lors du congrès de l’American Society of
Business and Behavioral Sciences tenu
à Las Vegas. Il est cosigné par Jean-Charles
Chebat, titulaire de la Chaire de gestion des
espaces commerciaux et du service à la clientèle.
Le titulaire de la Chaire de gouvernance et
juricomptabilité, Réal Labelle, et deux coauteurs
ont remporté le Prix du meilleur article 2008
remis au cours du symposium conjoint
du Journal of Contemporary Accounting and
Economics (JCAE) et d’Auditing : A Journal
of Practice & Theory (AJPT) tenu à Hong Kong.
L’article primé : « Incremental Voluntary
Disclosure on Corporate Web Sites,
Determinants and Consequences ».
Ann Langley, professeure au Service de
l’enseignement du management, a remporté
ex æquo la Médaille d’excellence pédagogique
remise pour la première fois en 2007 par
la Conférence internationale des dirigeants
des institutions d’enseignement supérieur
et de recherche de gestion d’expression
française (CIDEGEF).
Le lauréat de la médaille Innis-Gérin 2007
de la Société royale du Canada est le chercheur
de réputation internationale Gilbert Laporte,
titulaire de la Chaire de recherche du Canada
en distributique. Cette haute distinction
souligne son apport éminent et soutenu en
sciences sociales.
Iwan Meier, professeur au Service de
l’enseignement de la finance, a remporté le
Prix du meilleur article en finance corporative
JEAN-CLAUDE COSSET ANN LANGLEY GILBERT LAPORTE IWAN MEIER MARLEI POZZEBON
lors du congrès annuel de la Northern Finance
Association tenu à Toronto. Commandité par
McGraw-Hill Ryerson, ce prix revient à l’article
intitulé « What Can We Learn from Empirical
Tests of the Pecking Order Theory? »
Pendant son congrès annuel, le Family Firm
Institute a décerné à Danny Miller, directeur
du Centre de recherche sur les familles
en affaires, et à trois coauteurs le Best
Unpublished Paper in Family Business pour un
article intitulé « To Reap or to Sow? »
Le Prix de la meilleure communication de
la division technologie de l’information dans
les soins de la santé de la Hawaii International
Conference on System Sciences a été remis
à Guy Paré. L’étude primée s’intitule
« Prioritizing Clinical Information System
Project Risk Factors : A Delphi Study ». Fin
2007, le titulaire de la Chaire de recherche
du Canada en technologie de l’information
dans le secteur de la santé a aussi reçu l’un
des cinq Associate Editor Awards de l’année
2006 de la revue MIS Quarterly.
Un article signé avec deux coauteurs
par Marlei Pozzebon, professeure au Service
de l’enseignement des technologies de
l’information, a été primé à l’International
Conference on Information Systems tenue
à Montréal, en décembre, sous l’égide de
l’Association for Information Systems (AIS).
L’article primé, considéré comme étant
parmi les meilleurs publiés en 2006 en
technologies de l’information (TI), s’intitule
« Combining Social Shaping of Technology
and Communicative Action Theory for
Understanding Rhetorical Closure in IT ».
L’Emerson Center Award for Outstanding
Case in Business Ethics a couronné le cas
« The Solidarity Fund QFL and the Gildan File »
dont Emmanuel Raufflet, professeur au
Service de l’enseignement du management,
est l’un des deux coauteurs. Ce prix a été remis
lors de la conférence annuelle de la North
American Case Research Association tenue
au Colorado.
DISTINCTIONS
Narjess Boubakri, Associate Professor in the
Department of Finance, Jean-Claude Cosset,
Full Professor in the Department of International
Business, and Anis Samet, PhD student in
Administration, shared the award for the Best
Paper in International Finance at the Annual
Conference of the Midwest Finance Association,
held in San Antonio, Texas. The winning paper
was entitled The Choice of American Depositary
Receipts (ADRs).
The paper entitled Exploring Cultural
Differences in Consumer Forgiveness Behavior
received the Best Paper Award in the multicultural
issues category at the Annual Meeting of the
American Society of Business and Behavioral
Sciences, held in Las Vegas. The paper was
co-authored by Jean-Charles Chebat, holder
of the Chair of Commercial Space and Customer
Service Management.
Réal Labelle, holder of the Chair in Governance
and Forensic Accounting, and two co-authors
won the 2008 Best Paper Award at the Joint
Symposium of the Journal of Contemporary
Accounting and Economics (JCAE) and Auditing:
A Journal of Practice & Theory (AJPT), in
Hong Kong. The paper was entitled Incremental
Voluntary Disclosure on Corporate Web Sites,
Determinants and Consequences.
Ann Langley, Professor in the Department
of Management, was one of two winners
of the Medal for Teaching Excellence, awarded
for the first time in 2007 by the Conférence
internationale des dirigeants des institutions
d’enseignement supérieur et de recherche
de gestion d’expression française (CIDEGEF).
The Royal Society of Canada presented
the 2007 Innis-Gérin Medal to internationally
renowned researcher Gilbert Laporte, holder
of the Canada Research Chair in Distribution
Management. This great distinction is a tribute
to his eminent and sustained contribution to
the social sciences.
Iwan Meier, Assistant Professor in the
Department of Finance, won the Best Paper
Award in Corporate Finance at the Annual
Conference of the Northern Finance Association,
held in Toronto. He received the award,
sponsored by McGraw-Hill Ryerson, for his paper
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entitled What Can We Learn from Empirical Tests
of the Pecking Order Theory?
The Family Firm Institute presented Danny
Miller, Director of the Centre for Research in
Family Enterprise, and three co-authors with
the Best Unpublished Paper in Family Business
Award for their paper entitled To Reap or to Sow?
The Best Paper Award in the Information
Technology in Health Care division at the Hawaii
International Conference on System Sciences
went to Guy Paré. The winning paper was
entitled Prioritizing Clinical Information System
Project Risk Factors: A Delphi Study. In late
2007, the Holder of the Canada Research Chair
in Information Technology in Health Care also
received one of the five Associate Editor Awards
for 2006 from MIS Quarterly.
A paper co-written with two colleagues by
Marlei Pozzebon, Professor in the Department
of Information Technologies, received an award
at the International Conference on Information
Systems, held by the Association for Information
Systems (AIS) in Montreal in December.
The winning paper, considered one of the best
published in IT in 2006, was entitled Combining
Social Shaping of Technology and Communicative
Action Theory for Understanding Rhetorical
Closure in IT.
Emmanuel Raufflet, Assistant Professor
in the Department of Management, is one of
the two co-authors of The Solidarity Fund QFL
and the Gildan File, which received the Emerson
Center Award for Outstanding Case in Business
Ethics. The award was presented at the Annual
Meeting of the North American Case Research
Association (NACRA), held in Colorado.
Narjess Boubakri profesora agregada
del Servicio de Enseñanza de las Finanzas,
Jean-Claude Cosset, profesor titular del Servicio
de Enseñanza de Negocios Internacionales,
y la estudiante de doctorado en administración,
Anis Samet, recibieron el premio al mejor
artículo en finanzas internacionales en el marco
del congreso anual de la Midwest Finance
Association realizado a finales de febrero en
San Antonio, Texas. El artículo galardonado
se titula The Choice of American Depositary
Receipts (ADRs).
El artículo titulado Exploring Cultural Differences
in Consumer Forgiveness Behavior recibió
el premio al mejor artículo en la categoría
problemática multicultural entregado durante
el congreso de la American Society of Business
and Behavioral Sciences realizado en Las Vegas.
El artículo fue presentado por Jean-Charles
Chebat, titular de la Cátedra en Gestión de
los Espacios Comerciales y de Atención al Cliente.
El titular de la Cátedra de Gobernanza
y Contabilidad Forense, Réal Labelle, y dos
coautores recibieron en Hong Kong el premio
al mejor artículo de 2008 durante el simposio
conjunto del Journal of Contemporary
Accounting and Economics (JCAE) y del Auditing:
A Journal of Practice & Theory (AJPT). El título
del artículo premiado es Incremental Voluntary
Disclosure on Corporate Web Sites, Determinants
and Consequences.
Ann Langley, profesora del Servicio de
Enseñanza de la Gestión, obtuvo ex aequo
la Medalla de la Excelencia Pedagógica otorgada
por primera vez en 2007 por la Conférence
internationale des dirigeants des institutions
d’enseignement supérieur et de recherche
de gestion d’expression française (CIDEGEF).
La Sociedad Real de Canadá condecoró a
Gilbert Laporte, investigador internacionalmente
reconocido y titular de la Cátedra de Investigación
de Canadá en Administración de la Distribución,
con la medalla Innis-Gérin 2007 en reconocimiento
a su destacado y constante aporte a las ciencias
sociales.
Iwan Meier, profesor del Servicio de
la Enseñanza de las Finanzas, ganó el premio
al mejor artículo en finanzas corporativas
en el congreso anual de la Northern Finance
Association celebrado en Toronto. Este premio
es patrocinado por McGraw-Hill Ryerson.
El título del artículo galardonado es What Can
We Learn from Empirical Tests of the Pecking
Order Theory?
Durante su congreso anual, el Family Firm
Institute le entregó a Danny Miller, director
del Centro de Investigación sobre las Empresas
Familiares, y a otros tres coautores el premio
Best Unpublished Paper in Family Business por
el artículo titulado To Reap or to Sow?
Guy Paré obtuvo el premio a la mejor ponencia
en la división tecnología de la información en
los servicios de salud de la Hawaii International
Conference on System Sciences. El estudio
galardonado se titula Prioritizing Clinical
Information System Project Risk Factors: A Delphi
Study. A finales de 2007, el profesor Paré, titular
de la Cátedra de Investigación de Canadá en
Tecnología de la Información en el Sector
de la Salud, también recibió uno de los cinco
Premios Editor Asociado de 2006 entregados
por la revista MIS Quarterly.
Durante la Conferencia Internacional sobre
Sistemas de la Información, organizada por
la Association for Information Systems (AIS),
que se realizó en Montreal, el artículo Combining
Social Shaping of Technology and Communicative
Action Theory for Understanding Rhetorical
Closure in IT fue distinguido como uno de los
mejores artículos de 2006 en tecnología de
la información. El artículo fue escrito por Marlei
Pozzebon, profesora del Servicio de Enseñanza
de las Tecnologías de la Información, y dos
coautores.
El Emerson Center Award for Outstanding
Case in Business Ethics fue conferido al caso
The Solidarity Fund QFL and the Gildan File.
Emmanuel Raufflet, profesor del Servicio
de Enseñanza de la Gestión es uno de los
dos coautores. Este premio fue entregado
durante la conferencia anual de la North
American Case Research Association que
se desarrolló en Colorado.
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ÉTUDIANTS ET DIPLÔMÉS À L’HONNEUR
L’étudiante au doctorat Denitsa Stefanova a
remporté le Best European Finance Association
Doctoral Colloquium Paper remis lors du colloque
annuel de la European Finance Association
tenu en Slovénie. Son article, tiré de ses
travaux de recherche, s’intitule « Dependence
Modeling of Joint Extremes via Copulas:
A Dynamic Portfolio Allocation Perspective ».
Le Prix du meilleur mémoire 2007 du
programme de M. Sc. en gestion a été remis
à Jean-Charles Bouvrette, diplômé de l’option
finance. Ce prix assorti d’une bourse de 2000 $
a récompensé son mémoire intitulé Procédure
de simulation de crise pour la détermination
des fonds propres associés au portefeuille de
crédit d’une institution financière québécoise.
Notre équipe d’étudiants au MBA a remporté
la victoire au concours international d’études
de cas MBA de l’École de gestion John-Molson
de l’Université Concordia. La compétition a
réuni 150 étudiants en provenance de 36 univer-
sités de 9 pays. Les lauréats – Rebecca Fruchter,
Jeffrey Hall-Martin, Katalin Orosz, Ayman
Tatari et Laurence Vincent – ont reçu un prix
de 10 000 $ d’Exportation et Développement
Canada.
Étudiant en deuxième année au B.A.A.,
l’attaquant de l’équipe de volley-ball Les Carabins
Emmanuel André-Morin a été couronné joueur
par excellence par la Fédération québécoise de
sport étudiant (FQSE) et il s’est de plus classé
dans la première équipe d’étoiles au Québec.
La saison dernière, il avait été nommé recrue
de l’année au Québec et au Canada.
La délégation composée de quelque
70 étudiants du B.A.A, essentiellement,
a remporté la 3e place aux Jeux du commerce
TD Meloche Monnex 2008 qui ont réuni
1400 participants, accompagnateurs et
bénévoles de 12 universités. Il s’agissait d’un
17e podium pour HEC Montréal en 20 éditions
des Jeux, incluant 10 victoires.
STUDENTS AND ALUMNI HONOURED
PhD student Denitsa Stefanova won the Best
European Finance Association Doctoral Colloquium
Paper award at the Annual Meeting of the
European Finance Association, in Slovenia.
Her paper, based on her research work, was
entitled Dependence Modeling of Joint Extremes
via Copulas: A Dynamic Portfolio Allocation
Perspective.
Jean-Charles Bouvrette, a graduate in
the Finance option, won the 2007 award for the
best master’s thesis in the MSc in Management
program, for his thesis on a procedure for simu-
lating crisis scenarios for the credit portfolio of
a Quebec financial institution. The award comes
with $2,000 in prize money.
Our team of MBA students emerged triumphant
at the John Molson School of Business MBA
International Case Competition at Concordia
University. The competition brought together
150 students from 36 universities in 9 countries.
The winners – Rebecca Fruchter, Jeffrey
Hall-Martin, Katalin Orosz, Ayman Tatari and
Laurence Vincent – received a $10,000 prize
from Export Development Canada.
Emmanuel André-Morin, a second-year
BBA student and hitter with the Carabins volley-
ball team, was crowned “player par excellence”
by the Fédération québécoise du sport étudiant,
and also played on Quebec’s first all-star team.
Last season he was named Rookie of the Year
in Quebec and for all of Canada.
The HEC Montréal delegation of 70 competitors,
mostly BBA students, took third place at
the 2008 TD Meloche Monnex Commerce Games,
bringing together over 1,400 participants,
accompanying staff and volunteers from
12 participating universities. HEC Montréal
students have now stood on the podium 17 times
in the 20 years of the Games, including 10 first-
place finishes.
PALMAS DE HONOR PARA ESTUDIANTES Y EGRESADOS DESTACADOS
La estudiante de doctorado Denitsa Stefanova
ganó el Best European Finance Association
Doctoral Colloquium Paper que fue entregado
en el marco del coloquio anual de la European
Finance Association realizado en Eslovenia.
Su artículo, derivado de sus investigaciones,
se titula Dependence Modeling of Joint
Extremes via Copulas: A Dynamic Portfolio
Allocation Perspective.
El Premio a la mejor memoria de 2007
del programa de Maestría en Gestión (M. Sc.)
fue concedido a Jean-Charles Bouvrette,
graduado de la opción finanzas. Este premio
que va acompañado de una beca de 2000 $ es un
reconocimiento a su memoria titulada Procédure
de simulation de crise pour la détermination des
fonds propres associés au portefeuille de crédit
d’une institution financière québécoise.
Nuestro equipo de estudiantes del MBA
ganó el concurso internacional de estudios
de caso de MBA de la Escuela de Administración
John-Molson de la Universidad Concordia.
En este concurso participaron 150 estudiantes
de 36 universidades de 9 países. Los ganadores
– Rebecca Fruchter, Jeffrey Hall-Martin,
Katalin Orosz, Ayman Tatari y Laurence
Vincent – recibieron un premio de 10 000 $
de Exportación y Desarrollo Canadá.
Emmanuel André-Morin, estudiante de
segundo año del B.A.A. y atacante del equipo
de voleibol Les Carabins fue elegido como
el jugador del año por la Federación Quebequesa
de deporte estudiantil (FQSE). Emmanuel también
fue elegido en el primer equipo de las estrellas
de Quebec. La temporada pasada fue nombrado
novato del año en Quebec y en Canadá.
La delegación conformada, principalmente,
por unos 70 estudiantes del B.A.A, obtuvo
el 3er lugar en los juegos del comercio
TD Meloche Monnex 2008 en los que tomaron
parte 1400 participantes, acompañantes
y voluntarios de 12 universidades. Este logro
constituye el 17o podium para HEC Montréal
en las 20 ediciones de los juegos, en los que
se incluyen 10 primeros lugares.
Mouloud Khelif (coach), Katalin Orosz, Jeffrey Hall-Martin, Laurence Vincent, Ayman Tatari et Rebecca Fruchter.
DENITSA STEFANOVAEMMANUEL ANDRÉ-MORINL’équipe des Jeux du commerce
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LAURE WARIDEL
L’URGENCE D’AGIR, OU LA PART DES ENTREPRISESPAR KAROLINE TRUCHON
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HEC MONTRÉAL MAG : Vous dites dans vos conférences
et vos écrits : « Il n’y a pas d’économie sans écosystème. »
Pouvez-vous expliquer ce lien ?
LAURE WARIDEL : Aucun secteur de l’économie ne fonctionne
à l’extérieur des limites des écosystèmes. Tous les écosystèmes
ont besoin d’énergie, de matières premières ou transformées. Par
exemple, pour fabriquer votre téléphone cellulaire, il a fallu extraire
des métaux, produire du plastique. Il a fallu de l’eau et de l’énergie.
Il a fallu de la main-d’œuvre. Plusieurs étapes de transformation,
d’emballage et de transport ont été nécessaires avant que vous
ne puissiez placer un premier appel. Votre cellulaire possède donc
une empreinte à la fois écologique, sociale et économique, car sa
fabrication, sa vente et sa consommation vous rattachent aux
écosystèmes et à des milliers d’humains partout à travers le
monde. Tout est lié.
Même d’un point de vue strictement économique, il est urgent
d’agir. Rappelons-nous ce que Nicholas Stern, économiste, ancien
vice-président principal de la Banque mondiale et auteur du
rapport Stern sur l’économie du changement climatique (2006),
disait : « Ne rien faire pour lutter contre le changement climatique
risque d’entraîner une crise économique de l’ampleur de celle
de 1930. » Le hic, c’est que la crise environnementale est mondiale
et que nous devons agir rapidement.
Vous croyez que nous devons « moderniser l’économie »
ou encore « changer de paradigme économique ».
Qu’entendez-vous par ces expressions ? Et comment
pensez-vous qu’il serait possible de concrétiser cela ?
L’économie ne peut pas faire abstraction des réalités environne-
mentales et sociales. Elle doit être au service du bien commun,
et non l’inverse. Moderniser l’économie, c’est nécessairement
opter pour le développement durable. Dorénavant, il est en effet
irresponsable de prôner une croissance économique qui ne
tienne pas compte des limites des écosystèmes ainsi que des coûts
environnementaux et sociaux qu’elle génère.
Qu’arrivera-t-il si l’on ne tient pas compte des écosystèmes ?
Nous sommes en train d’accumuler une dette environnementale
et sociale sans précédent ; il faudra bien payer un jour ou l’autre.
Les secteurs de la forêt et des pêches en sont des exemples : nous
sommes en train de payer à cause de notre manque de vision non
seulement environnementale et sociale, mais également écono-
mique, car ces secteurs sont en déclin. Nous avons surexploité
des ressources sans les valoriser. Inutile de répéter nos erreurs en
agriculture et dans les autres secteurs de l’économie. Nous devons
mettre en place des mécanismes qui permettent d’inclure les coûts
environnementaux et sociaux dans le prix d’un produit. Avouons-
le : nous payons rarement le « vrai prix » de ce que nous achetons.
Pourquoi ne payons-nous pas le « vrai prix » ?
Les coûts environnementaux et sociaux – les « externalités » –
ne sont pas calculés dans le prix des articles et services achetés. Le
développement, pour être durable, est comme un tabouret à trois
pattes : l’économie, l’environnement et le social. Les trois pattes
sont également importantes. Si l’une d’elles est plus longue que
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Son engagement profond lui a valu d’être promue au Cercle des
Phénix de l’environnement du Québec et d’être décorée Chevalier
de l’Ordre de la Pléiade par l’Assemblée parlementaire de la
Francophonie. Vulgarisatrice hors pair, dotée d’un solide pouvoir
de persuasion, elle se consacre actuellement à la réalisation d’un
premier documentaire avec l’Office national du film du Canada
(ONF), en coproduction avec la Suisse.
En octobre 2007, lors du colloque sur les perspectives d’avenir
en 4D organisé dans le cadre du 100e anniversaire de l’École, Laure
Waridel faisait partie des invités qui se sont prononcés sur la
question du développement durable. Plus récemment, en janvier,
elle a fait salle comble lors d’un petit-déjeuner Entre-vues du
Réseau HEC Montréal. Elle y a présenté sa vision du développe-
ment durable, qui passe par une réconciliation des performances
environnementales, sociales et financières des entreprises. Cela
pourrait exiger une redéfinition de la richesse et de son calcul…
Sociologue, chroniqueuse
et auteure, Laure Waridel
est une pionnière, au
Québec, dans le domaine
du commerce équitable
et de la consommation
responsable. Cofondatrice
d’Équiterre, une
organisation vouée
à la promotion de choix
écologiques et socialement
équitables, elle a publié,
entre autres essais,
Acheter c’est voter, en 2005
(Prix du public du livre
d’affaires HEC Montréal
– La Presse et prix
Communication et société),
et L’envers de l’assiette
(1998, 2003). Le magazine
Maclean’s l’a incluse dans
son palmarès des
« 25 jeunes Canadiens en
train de changer le monde ».
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ce sens, les entreprises devraient être fières de payer de l’impôt,
de la même manière qu’elles sont fières de faire un don à un
organisme qui lutte contre la pauvreté ou qui défend l’environne-
ment. L’État, c’est nous.
Au quotidien, les entreprises peuvent prendre part à une série
d’initiatives. Par exemple, elles peuvent faire l’analyse du cycle
de vie des biens et services qu’elles produisent ou utilisent pour
mesurer avec précision la taille de leur empreinte écologique.
Même chose pour leur impact social, pour la qualité des emplois
créés, etc. À terme, chaque entreprise aurait son propre écobilan,
différent de celui des autres, et ses propres pistes d’action. Il faut au
moins en arriver à ce que toutes les entreprises intègrent un bilan
social et environnemental à leur rapport annuel et à ce qu’elles
se donnent comme objectif de l’améliorer, de la même manière
qu’elles cherchent à augmenter leur rendement économique.
À quelles pistes d’action pensez-vous plus spécifiquement ?
Ces pistes d’action vont de la réduction de la consommation
énergétique au passage à des énergies plus vertes. Elles peuvent
amener des entreprises à utiliser des matières récupérées ou recy-
clées plutôt que des matières neuves, à réduire leur consommation
d’eau ou l’emballage de leurs produits. Celles-ci pourront prioriser
l’achat local, les entreprises d’économie sociale, le commerce
équitable. Ce ne sont pas les solutions qui
manquent. C’est souvent une question de
priorités et de valeurs. Cela dit, un grand
nombre d’entrepreneurs et de gestionnai-
res ont déjà une bonne idée de ce qu’ils
sont en mesure de faire pour améliorer la
performance sociale et environnementale
de leur entreprise. Le passage à l’action est
difficile, mais de plus en plus d’entreprises le font. Je les salue et
je les encourage à aller encore plus loin. C’est d’ailleurs dans leur
intérêt de le faire. Regardez le secteur automobile. Les entreprises
qui ont manqué de vision environnementale perdent du terrain.
Si certaines entreprises adhèrent à des principes
de développement durable et de responsabilité sociale
principalement pour redorer leur image, est-ce convenable ?
Si c’est seulement l’image qui change et non les pratiques, cela
n’est bien sûr ni crédible ni acceptable. Par contre, si les entreprises
le font pour l’image et que des changements concrets et profonds
s’opèrent, c’est un début. Il faut cependant que ces changements
soient durables et pour cela, en règle générale, il faut être prêt
à défendre des valeurs.
L’éducation au développement durable est un des objectifs
principaux de l’Organisation des Nations unies pour
l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Comment
les entreprises peuvent-elle soutenir cet effort éducatif ?
L’éducation est un pilier fondamental du développement durable
et équitable. Les entreprises doivent voir à long terme et investir
massivement dans celle-ci, tout comme dans la santé et l’accès
à l’eau potable. Les entreprises seront gagnantes à long terme,
car l’éducation est source de prospérité et de créativité, mais
attention : pas nécessairement de surconsommation !
les autres, le tabouret perd son équilibre. Il est clair que si ces coûts
sont ajoutés au calcul du prix d’un produit, cela changera passablement
les règles du jeu en matière de commerce, mais nous n’avons
pas d’autres options si nous voulons que l’humanité survive.
Comme le dit l’astrophysicien Hubert Reeves : « Notre planète n’est
pas menacée. Elle continuera à tourner autour du Soleil. Ce sont ses
habitants qui sont en péril. »
Vous dites aussi qu’il est temps de freiner
« la fièvre acheteuse »…
La « fièvre acheteuse », c’est cette recherche avide de biens pour être
heureux. C’est notre culture de surconsommation qui se propage
comme une maladie, et pas seulement en Occident. La publicité et
la télévision contribuent à valoriser l’avoir au détriment de l’être.
Il est intéressant de remarquer qu’entre 1959 et 1970 l’indicateur
de santé social, associé au bonheur, progresse à peu près paral-
lèlement au PIB (produit intérieur brut), mais qu’à partir de 1970
il chute considérablement même si le PIB continue à augmenter.
D’autres études démontrent qu’une fois que les besoins de base
sont comblés, gagner 50 000 $ ou 250 000 $ par année ne fait
à peu près pas de différence dans la perception qu’ont les gens de
leur bonheur. L’endettement fait souvent monter le stress, ce qui
réduit le bonheur.
Quel leadership les entreprises peuvent-elles assumer ?
Quel est leur pouvoir d’influence ?
Leur influence sur les gouvernements est beaucoup plus impor tante
que ce qu’on serait porté à croire. Dans une société où l’économie
a autant de pouvoir sur le politique, les acteurs de ce secteur
sont souvent davantage écoutés que les simples citoyens. En
Europe, certaines grandes compagnies d’assurances ont poussé
leurs gouvernements à s’engager davantage pour réduire les
émissions de gaz à effet de serre afin d’éviter la multiplication des
catastrophes environnementales, qui coûtent cher à ce secteur
économique ! De plus en plus d’entreprises demandent aux gouver-
nements d’agir pour sauvegarder l’environnement parce qu’elles
ont compris que leur survie en dépend.
Comment les entreprises peuvent-elles contribuer
au développement d’un nouveau paradigme économique qui
tienne compte des dimensions environnementale et sociale ?
Pour les entreprises comme pour les individus, il s’agit de faire
passer le bien commun avant l’intérêt économique à court terme.
Et bien que nos démocraties ne soient pas parfaites, l’État demeure
le meilleur outil de défense de l’intérêt collectif puisqu’il dispose
d’un éventail de moyens d’action. En réclamant sans cesse des
baisses d’impôt et des mesures qui affaiblissent l’État, nous rédui-
sons notre pouvoir d’action collectif. Les mesures volontaires en
matière d’environnement et de justice sociale ne suffisent pas. En
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L’ÉCONOMIE NE PEUT PAS FAIRE ABSTRACTION DES RÉALITÉS ENVIRONNEMENTALES ET SOCIALES. ELLE DOIT ÊTRE AU SERVICE DU BIEN COMMUN, ET NON L’INVERSE.
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The thirty-four year old received the Award for Teaching Excellence
for an Assistant Professor, while the Young Researcher Award
acknowledged his research over the last three years – he tied for the
award with Marketing’s Assistant Professor Jean-François Ouellet.
The selection committee for the teaching award considers
student evaluations, Clark says, as well as teaching documents
or committee work. The microeconomist sits on the committee
establishing the new Executive MBA program and is the economics
representative on the PhD program committee.
Clark arrived at HEC Montréal in 2002. A year later, he
successfully defended his PhD in economics from London’s
University of Western Ontario, where he also earned his Master’s
degree. Currently he teaches Applied Microeconomics and
Industrial Organization in HEC Montréal’s MBA and PhD programs,
where his bilingualism is put to effective use. In his hometown
of London, he attended a French elementary school as well as a
bicultural high school, honing his French further in Europe during
family sabbaticals. “In grade one, I attended school in Belgium and,
in grade eight, we lived in France,” says Clark, whose father is also
a university professor. “Though grade one was a bit of a culture
shock, it was fun and a great opportunity.”
For Associate Professor Robert Clark
of the Institute of Applied Economics,
2007 was quite a year. Not only did
he win two prestigious HEC Montréal
awards, but the icing on the cake was
his promotion to Associate Professor,
making him one of the school’s
youngest tenured academics.
Understanding how people make decisions and how they behave
is what intrigues him about economics, Clark says. “I like knowing
what factors influence individual decision making.” His particular
field of research, industrial organization, studies the strategic
behaviour of companies and the structure of markets. His latest
project, which focuses on the Canadian retail banking industry,
was presented to the US Federal Trade Commission in February.
“The project is about the role of market structure in the diffusion
of technology,” Clark explains. “There are a lot of studies that
suggest there is faster innovation and faster adoption of new tech-
nologies in competitive markets. My paper comes to the opposite
conclusion. In some instances, a less competitive or monopolist
environment is more effective for the diffusion of a cost-reducing
technology, such as e-banking, because it is easier for firms in less
competitive markets to undermine the quality of offline banking in
order to encourage quicker adoption of e-banking by consumers.”
As for the research that won him the Young Researcher Award,
his best-known paper is entitled “Advertising Restrictions and
Competition in the Children’s Breakfast Cereal Industry,” to be pub-
lished shortly in the Journal of Law and Economics. With children’s
ads restricted only in Quebec in North America, he determined that
established brands, such as Frosted Flakes, have a bigger market
share in Quebec than in the rest of Canada because non-established
brands cannot break into the market due to the advertising ban.
What advice does he offer on achieving success at the university
level? Clark says he worked evenings and weekends during his
first three years. “Hard work is super important.” What about win-
ning the two awards? “There’s a strong link between research and
teaching,” he adds, “which isn’t appreciated at times by researchers
and those focused only on teaching. Especially because of
teaching in the MBA program, I have learned how to make research
relevant to the real world, which has helped me with my research.
As for my teaching, I can talk about cutting-edge research in the
classroom – either about my own papers or research I have been
studying. I think the combination of the two makes you a more
effective teacher.”
ADVICE FROM A TWO-TIME WINNERBY KATHLYN HORIBE
HIS LATEST PROJECT, WHICH FOCUSES ON THE CANADIAN RETAIL BANKING INDUSTRY, WAS PRESENTED TO THE US FEDERAL TRADE COMMISSION IN FEBRUARY.
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Il était voué à un bel avenir
en aide humanitaire.
Mais le destin en a décidé
autrement. Yannis Mallat
(MBA 1999) a troqué ses habits
de travailleur humanitaire
en Afrique contre ceux de
dirigeant d’Ubisoft Montréal.
Depuis deux ans, il est à la tête
du studio de production
de jeux vidéo le plus prolifique
du géant français et du
deuxième studio en importance
dans le monde. Son objectif :
faire d’Ubisoft Montréal
le numéro un mondial.
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Ubisoft est une société ouverte, cotée à la Bourse de Paris, dont
le chiffre d’affaires vient de dépasser les 800 millions d’euros
(1,2 milliard de dollars canadiens).
Quelle est donc la recette du succès du studio montréalais
d’Ubisoft, responsable à ce jour de la création d’une cinquantaine
de jeux ? Bref, comment s’y prend-on pour faire régner l’ordre dans
une ruche de jeunes talents dont l’âge moyen est de 29 ans ?
Pour Yannis Mallat, gérer la créativité exige un mode de direction
horizontal, un management agile, flexible et réactif qui repose sur
la confiance accordée à des équipes qui fonctionnent par projet et
qui, chacune, regroupent des professionnels de différents horizons
(création, graphisme, programmation, etc.).
Dans la vieille usine de textile du boulevard Saint-Laurent où
Ubisoft est venue s’établir en 1997, ces équipes sont vues, dit
le P.D.G., comme des « communautés qui vivent d’elles-mêmes ».
En d’autres mots, chaque projet est géré comme une entreprise
en soi. « On pousse les compétences de chacun et on laisse la
créativité s’exprimer tout en la guidant, rôle qui revient aux chefs
d’orchestre qui sont autant des meneurs de personnes que des
meneurs de contenus », explique Yannis Mallat.
Les chefs d’orchestre en question, ce sont les producteurs.
Ubisoft en compte une trentaine. Or, c’est justement comme
producteur que Yannis Mallat a commencé sa carrière sur le sol
Et tout laisse croire que le jeune trentenaire pourrait gagner son
pari. Pour la simple et bonne raison que Yannis Mallat est ce que
d’aucuns appellent un « athlète complet ». Autrement dit, il fait
partie de cette catégorie de gens rares capables d’amalgamer
gestion et créativité. En plus, il supporte la pression. Car pression
il y a. Tenir le rôle de grand manitou d’un studio où des centaines
d’artisans travaillent sur près de 25 projets à la fois n’est pas
une sinécure.
Surtout quand le studio en question est à l’origine de plusieurs
blockbusters dans l’industrie du jeu vidéo. C’est en effet à l’équipe
d’Ubisoft Montréal qu’on doit les mégasuccès commerciaux
Tom Clancy’s Splinter Cell (17 millions d’exemplaires vendus), Tom
Clancy’s Rainbow Six (15 millions) et Prince of Persia (9 millions).
L’automne dernier, sous la gouvernance de Yannis Mallat, Ubisoft
Montréal donnait naissance à Assassin’s Creed, dont le succès a
été instantané. Trois mois après son lancement, ce jeu s’était déjà
écoulé à près de 6 millions d’exemplaires.
Ubisoft Montréal est le plus important studio de production
d’Ubisoft, une multinationale française qui compte quelque
4000 employés. Avec leurs 1800 employés, les installations
montréalaises d’Ubisoft représentent près de la moitié de la force
créatrice du groupe, lequel compte une quinzaine de studios de
production disséminés dans autant de pays, sur quatre continents.
YANNIS MALLAT
GESTIONNAIRE DE CREATIVITEPAR STÉPHANE CHAMPAGNE
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québécois. Le métier, il le connaît donc. Et pour lui, les producteurs
sont à la fois des créateurs et des gestionnaires. « Ils sont un rare
mélange des deux », dit-il.
Une culture en soi
Le succès d’Ubisoft Montréal est l’aboutissement d’un long
processus. Laurent Simon, professeur au Service de l’enseigne-
ment du management à HEC Montréal, en sait quelque chose. Dès
1998, soit à peine un an après que le géant français du jeu vidéo est
venu s’établir dans la métropole québécoise, Laurent Simon, alors
étudiant au doctorat, a commencé à suivre le développement de
la nouvelle entité.
« Mon projet de recherche était presque naïf tellement il était
simple. Mon objectif était d’aller sur place pour observer afin de
comprendre ce nouvel univers du jeu vidéo. Aucune recherche
n’avait encore été faite sur les modes de gestion dans le secteur. Je
voulais comprendre quelle était l’identité de ce milieu-là et puis,
bien sûr, quels étaient ses modes d’organisation, ses pratiques de
gestion », explique Laurent Simon.
L’aspirant docteur en management se souvient d’y avoir décelé
un milieu en pleine genèse. « J’y ai découvert un milieu de création
collective où des groupes étaient en train de s’auto-organiser et
d’apprendre à se gérer. Je les ai vus inventer leur métier », dit-il.
Pour le professeur, gérer la créativité est une culture en soi. « En
termes de gestion, dit-il, c’est reconnaître que chaque employé se
doit d’être créatif. C’est probablement un avant-goût de ce dont la
gestion de demain sera faite, c’est-à-dire d’une culture qui essaie
de tirer le meilleur de chacun de ses employés. C’est une culture
plus horizontale que ce qu’on observe dans le management
traditionnel. Cependant, il y a un côté noir à la création, et c’est
la pression. »
Yannis Mallat aurait d’ailleurs cette faculté de prendre du recul,
de ne pas se laisser submerger malgré la pression qui pèse sur lui.
« Yannis a réussi à démontrer qu’Ubisoft Montréal est capable,
aujourd’hui encore, de créer des blockbusters. Mais au cours
des deux ou trois prochaines années, la pression sera forte. Les
attentes sont très élevées en matière de croissance. Il y a aussi le
recrutement. Le réservoir de travailleurs est pratiquement épuisé
à Montréal. Il faudra non seulement recruter, mais aussi former ces
gens et leur transmettre les connaissances. C’est tout un mandat »,
explique le professeur en management.
Le P.D.G. d’Ubisoft Montréal aurait aussi l’intelligence (la modestie,
diront certains) de consulter ceux et celles qui peuvent l’aider.
« On ne peut pas jouer en solo dans cet univers. Yannis a ce réflexe
d’aller chercher des gens très bien, à Montréal ou ailleurs, qui
ont de l’expérience, qui peuvent continuer de le faire grandir »,
constate Laurent Simon.
Un profil atypique
Pour Marc Petit, premier vice-président médias et divertissement
chez Autodesk, anciennement connue sous le nom de Discreet
Logic, Yannis Mallat reflète bien la tendance actuelle dans l’indus-
trie du jeu vidéo. « C’est un vrai professionnel de l’entertainment,
quelqu’un de crédible quand il parle de technologie ou d’émotions.
Il a son background en Afrique, a fait HEC Montréal et il gère un
studio de 1800 personnes au quotidien. Ce n’est pas tout le monde
qui est un athlète complet comme ça. Il n’incarne pas l’image du
gamer surexcité ou de l’homme d’affaires super occupé. Il sait
garder une distance, une approche qui est tout à fait remarquable »,
dit Marc Petit.
Celui qui, en 2006, a été reconnu parmi les 20 personnes les
plus influentes de l’industrie du jeu par le prestigieux Official
PlayStation Magazine n’avait aucune expérience dans le domaine
lorsqu’il a été embauché par Ubisoft Montréal en 2000, à l’âge
de 25 ans. Il avait dans son bagage des études universitaires
de 2e cycle en ingénierie du développement agroéconomique
international et une expérience de trois ans comme travailleur
humanitaire avec une organisation non gouvernementale (ONG)
en Côte-d’Ivoire et au Burkina Faso. Cette piqûre pour l’Afrique lui
vient d’un premier séjour en Côte-d’Ivoire, alors qu’il y faisait ses
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études collégiales tout en vivant auprès
de sa mère, une diplomate de carrière.
Mais après l’épisode du travail huma-
nitaire, il a eu besoin de renouveau.
Direction : le Québec. Et plus précisé-
ment HEC Montréal, où il a fait partie de la
première cohorte du MBA intensif, sur un
an. Son diplôme en poche, une occasion en
or se présente à lui : Ubisoft Montréal est
en mode recrutement. « J’avais un profil
atypique et je crois que c’est ce qui leur a
plu. Comme j’ai toujours été un fan de jeux
vidéo, mais que je n’avais pas du tout pensé
travailler dans le domaine, je me suis dit,
c’est maintenant ou jamais », relate celui
qui se passionne pour toutes les formes de
divertissement (cinéma, téléséries, jeux,
etc.) et qui ajoute : « J’aime voir jusqu’où
les esprits créatifs peuvent aller. »
Retourner sur les bancs d’école, d’accord,
mais pas trop longtemps. « Tout va très
vite dans ma tête. Pour moi, le moins longtemps on reste en
dehors du marché du travail, le mieux c’est », avoue-t-il. Un MBA d’un
an pouvait donc aller et, d’ailleurs, le P.D.G. d’Ubisoft Montréal garde
d’excellents souvenirs de son passage à HEC Montréal en 1998-
1999. « Ce que j’ai adoré à l’intérieur de ma formation, c’est de
comprendre et d’appliquer la pensée de gestion nord-américaine
à partir d’études de cas. Ça permet de constater que tout n’entre
pas toujours dans des cases préétablies, au contraire. Aborder
un cas dans son ensemble me sied bien, car cela laisse libre cours à
l’interprétation, à la créativité. Ma formation m’a permis de rebon-
dir, de me sentir bien dans la gestion », explique Yannis Mallat.
Montréal, lieu d’expression de la créativité
Des liens entre HEC Montréal et Ubisoft existent depuis l’ouverture
même du studio montréalais. Ainsi, des dizaines de diplômés de
l’École y ont fait ou y font toujours carrière, dont Émile Liang
(MBA 2004), qui a remporté le prix Relève d’excellence 2007,
dans la catégorie Grande entreprise, du Réseau HEC Montréal.
Le jeune producteur de talent a été l’un des premiers à profiter du
programme de soutien MBA offert aux cadres méritants d’Ubisoft.
Aujourd’hui, plusieurs employés du fabricant de jeux vidéo
sont inscrits à HEC Montréal, aux certificats, au baccalauréat ou
à la maîtrise. Laurent Simon supervise en ce moment les travaux
de deux étudiants à la M. Sc. qui portent sur les pratiques de
l’entreprise, notamment sur la transmission des connaissances.
Depuis 2003, plusieurs groupes d’étudiants du MBA ont exécuté,
en fin de programme, leur projet de consultation supervisé chez
Ubisoft. Des cas sont rédigés sur l’entreprise et des dirigeants sont
invités en classe. De même, des visites du studio montréalais sont
régulièrement proposées aux étudiants. Et ce n’est pas fini. « On
pense, soutient le professeur, qu’il y a là un type d’organisation
qu’il nous faut encore mieux comprendre, qui représente un des
axes importants de l’économie montréalaise. On a des choses à
s’apprendre mutuellement et on veut apporter notre contribution. »
For two years now, Yannis Mallat (MBA 1999) has been heading up
French giant Ubisoft’s most prolific video game production studio,
and the second-largest studio in the world. His goal: to make Ubisoft
Montréal number one.
With 1,800 employees, Ubisoft Montréal accounts for almost half of
the creative staff of the French multinational, which has some fifteen
production studios in as many countries, on four continents. The
company, listed on the Paris exchange, has just reached sales of over
800 million Euros (CAN$1.2 billion).
The Montréal studio, opened in 1997, has a number of video game
blockbusters to its credit. Last fall, Assassin’s Creed was an instant
hit, selling 6 million copies in the space of three months. For Yannis
Mallat, managing in this creative universe full of young talent, with
an average age of 29, calls for a horizontal style of management, an
agile, flexible and reactive approach. Each project – and there are
close to 25 at the moment – is managed like a business in itself. And
the different teams overseen by producers, who are both managers
and creators, are given plenty of freedom.
Yannis was recognized in 2006 as one of the 20 most influential
people in the video game industry by the prestigious Official PlayStation
Magazine. When he was hired by Ubisoft Montréal in 2000, at age 25,
just after finishing his MBA, he had a rather unusual profile: graduate
university studies in international agroeconomic development, and
three years‘ experience as a humanitarian worker with an NGO in
Ivory Coast and Burkina Faso.
Professor Laurent Simon has been studying Ubisoft since he was a
PhD student. He is currently supervising the work of two MSc students
studying the company’s practices, in particular the way it transmits
knowledge. “We feel that this type of organization is one of the pillars
of Montreal’s economy, and needs to be better understood,” he says.
Ubisoft Montréal’s success in reaching its objective of being number
one in the world will essentially depend on its volume of activities
and number of employees, which should exceed 3,000 by 2013. But
aside from these objective elements, Yannis Mallat feels that to be
number one, the studio’s employees have to be the top in their field.
The company has to attract them and make sure they always feel
that they are on the cutting edge. That’s why the company focuses
on professional development. “Our employees are curious, creative,
talented,” says the CEO. “It’s our duty to create the conditions, through
training programs for example, that will allow them to keep learning
and developing... to be the best.”
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CREATIVITY MANAGER
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Yannis Mallat (MBA 1999) dirige desde hace dos años Ubisoft Montréal,
el estudio de producción de videojuegos más prolífico de la multina-
cional francesa y el segundo estudio más importante del mundo. Su
objetivo: hacer de Ubisoft Montréal el número uno mundial.
Los 1800 empleados de Ubisoft Montréal representan casi la mitad
de la fuerza creadora de la multinacional francesa que tiene otros
quince estudios de producción en el mismo número de países en
cuatro continentes. La cifra de negocios de la multinacional fran-
cesa, cotizada en la Bolsa de París, alcanzó recientemente más de
800 millones de euros (1200 millones $CAN).
En el estudio de Montreal, fundado en 1997, se han creado algunos
de los grandes éxitos de la industria de los videojuegos. El éxito
de Assassin’s Creed, por ejemplo, fue inmediato el otoño del año
pasado. Solo tres meses después de su lanzamiento ya se habían ven-
dido 6 millones de ejemplares. Según Yannis Mallat, para administrar
en este universo de creatividad, donde el promedio de edad es de
29 años, se requiere un estilo de gestión horizontal, una adminis-
tración ágil, flexible y reactiva. Cada proyecto (25 aproximadamente
en este momento) se administra como si fuera una empresa.
Los productores, que son a la vez administradores y creadores,
dirigen sus propios equipos de trabajo y lo hacen con absoluta libertad.
Destacado entre las 20 personas más influyentes de la industria
del juego en 2006 por el prestigioso Official PlayStation Magazine,
Yannis tenía un perfil atípico cuando fue contratado por Ubisoft
Montréal en el 2000. A los 25 años y recién graduado del MBA, Yannis
había realizado estudios de maestría en desarrollo agroeconómico
internacional y tenía la experiencia de tres años como trabajador
humanitario para una ONG en Costa de Marfil y en Burkina Faso.
El profesor Laurent Simon, que estudia a Ubisoft desde que era
estudiante de doctorado, supervisa en este momento el trabajo que
dos estudiantes de Maestría (M. Sc.) realizan sobre las prácticas
empresariales de Ubisoft, especialmente la transmisión de conoci-
mientos. Según el profesor Simon: «Pensamos que se trata de una
organización que debemos conocer mejor ya que representa uno de
los ejes importantes de la economía de Montreal.»
Las aspiraciones de Ubisoft Montréal de convertirse en el número
uno mundial se apoyan principalmente en el volumen de activida-
des y en el número de empleados, que para 2013 debería alcanzar
los 3000. Pero más allá de estos elementos objetivos, Yannis Mallat
cree que para ser el número uno, los empleados tienen que ser los
mejores en su campo. Hay que atraerlos y hacer todo lo posible
para que ellos sientan en todo momento que están en el punto más
alto de su campo. Por esta razón, la empresa le apuesta a su desar-
rollo profesional. Como lo afirma el presidente y director general:
«Nuestros empleados son curiosos, creativos, talentosos. Nuestro
deber es crear las condiciones –con programas de formación, por
ejemplo– que les permitan seguir aprendiendo, perfeccionarse,
ser los mejores.»
Devenir le numéro un
Quant au titre de numéro un mondial auquel aspire le studio
d’Ubisoft Montréal, il repose essentiellement sur le volume d’ac-
tivité et sur le nombre d’employés, qui devrait passer à 3000
d’ici 2013. Mais au-delà de ces éléments objectifs, une chose est
claire pour Yannis Mallat : pour être le numéro un, il faut que les
employés soient les meilleurs dans leur domaine. Il faut attirer
les meilleurs, certes, mais aussi faire en sorte que tous aient le
sentiment constant d’être à la fine pointe dans leur domaine et de
donner leur plein potentiel.
L’exercice de réflexion continu sur les conditions requises pour
être un employeur de premier choix a amené Ubisoft Montréal à
prendre de véritables engagements à l’endroit de ses employés.
L’un de ceux-ci a trait à la qualité de vie au travail, ce qui se traduit,
entre autres avantages intéressants, par des horaires flexibles, un
service de conciergerie, la distribution de fruits, un gymnase, et
ainsi de suite. Mais si le studio de Montréal peut se permettre de
convoiter le premier rang mondial, c’est probablement plus encore
parce qu’on y mise réellement sur le développement professionnel
de chacun. « Nos employés sont curieux, créatifs, talentueux, dit
le P.D.G. Ils veulent repousser leurs limites. Nous avons donc le
devoir de créer les conditions – par des programmes de formation,
par exemple – qui leur permettent de toujours apprendre, de se
perfectionner, d’être les meilleurs. C’est ce qui permet de cimenter
les liens professionnels et de viser haut. »
Laurent Simon croit que le studio montréalais atteindra sa
cible. « Ubisoft a beaucoup évolué en peu de temps. Sans le studio
montréalais, dit-il, elle serait certainement restée une entre-
prise reconnue, mais moyenne, dans l’industrie du jeu. Je ne suis
d’ailleurs pas sûr qu’Ubisoft aurait pu faire la même chose ailleurs.
Il y avait des talents à Montréal qui attendaient Ubisoft pour
s’exprimer. C’est une belle histoire qui est loin d’être terminée. »
Marc Petit, d’Autodesk, souhaite bonne chance à Ubisoft
Montréal. Car, dit-il, le studio montréalais se frotte à des conglo-
mérats comme Electronic Arts et Activision Blizzard dont les
revenus sont plus importants. « Ubisoft a adopté une attitude
de non-compromis par rapport à la qualité de ses jeux. Beaucoup
d’autres entreprises ont privilégié le budget marketing. D’ailleurs,
le nouveau patron d’Electronic Arts a récemment dit en entrevue
qu’il devait hausser la qualité de ses jeux. La stratégie des gens
d’Ubisoft s’en trouve validée indirectement. De plus, il y a bel et
bien quelque chose d’unique à Montréal, une culture qui permet
une très grande expression de la créativité », conclut Marc Petit.
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YANNIS MALLAT
ADMINISTRAR LA CREATIVIDAD
NOS EMPLOYÉS SONT CURIEUX, CRÉATIFS, TALENTUEUX. ILS VEULENT REPOUSSER LEURS LIMITES.
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19(commerce international) de l’Université
McGill et est sur le point de terminer un
programme de MBA à l’UQAM. Sur le plan
professionnel, elle a agi comme traductrice
et interprète lors de missions commerciales
et de visites de délégations gouvernemen-
tales en Chine. Soulignons qu’elle a été
l’interprète de Lucien Bouchard, alors qu’il
était premier ministre du Québec, lors de la
mission Québec-Chine, en 1996. Christine
a également travaillé chez Cascades, de
1998 à 2002, pour la commercialisation
de produits et le développement de nouveaux marchés en Chine.
Ce cours d’Introduction au chinois des affaires vient enrichir
la palette déjà riche des services offerts par HEC Montréal dans le
cadre de sa politique de la qualité de la communication qui vise
la pleine maîtrise de la langue française, la bonne connaissance
de la langue anglaise et le soutien à l’apprentissage de la langue
espagnole. Avec le concours de la Direction de la qualité de la
communication, l’École a, de plus, mis en place des services
spécifiques qui favorisent la maîtrise des langues, notamment
pour les étudiants du baccalauréat trilingue et du MBA intensif
offert en anglais. Ces services comprennent :
les tests d’évaluation de la compétence linguistique en français,
en anglais et en espagnol des affaires ;
les différents cours de français, d’anglais des affaires et
d’espagnol des affaires destinés aux étudiants de tous les
programmes d’études ;
l’école d’été proposant des cours intensifs d’espagnol
des affaires et de français langue étrangère
(niveaux débutant et avancé) ;
le Centre d’aide en français – langue et rédaction scientifique
(ateliers pratiques en groupe ou rencontres individuelles
pour les étudiants en rédaction de mémoire ou de thèse,
soutien aux étudiants non francophones et cours d’appoint
de français écrit).
Comme l’explique Marie-Éva de Villers, directrice de la qualité de
la communication et instigatrice du projet, « il est essentiel
de sensibiliser les futurs gestionnaires aux aspects culturels de
l’environnement des affaires en Chine étant donné leur importance
sur la conduite des affaires dans ce pays. Nos étudiants auront
ainsi l’occasion d’acquérir les rudiments de la langue chinoise,
le mandarin, et une capacité langagière de base en chinois des
affaires, ainsi qu’une connaissance de la culture de ce pays. »
Chaque séance de cours comportera un volet linguistique de
deux heures et un volet culturel d’une heure, une formule qui a plu
au groupe-pilote formé à l’automne 2007 et composé d’une quin-
zaine de cadres et de professeurs de l’École. Selon Louise Séguin
Dulude, professeure honoraire, qui compte une solide expertise
en affaires internationales, « bien que je séjourne régulièrement
en Chine depuis 25 ans, j’ai appris énormément dans ce cours,
notamment sur les subtilités de l’art de la négociation ». Pour elle,
ce cours s’avérera un atout majeur pour les étudiants dans le cadre
des activités Campus internationaux et du programme d’échanges
internationaux, qui propose plusieurs destinations en Asie.
De l’avis de Marie-Éva de Villers, les étudiants n’auraient pu rêver
d’une initiatrice plus compétente en matière linguistique et plus
rompue aux pratiques d’affaires que la chargée de cours Christine
Xiting Zhang, dont le parcours est impressionnant. Titulaire d’une
maîtrise en linguistique de l’Institut de diplomatie de Beijing
(langues chinoise et française), elle a obtenu une maîtrise en
science politique de l’Université Laval, un D.E.S.S. en management
MARIE-ÉVA DE VILLERS ET CHRISTINE XITING ZHANG
LE B-A BA DU CHINOIS DES AFFAIRESPAR SYLVIE LAHAIE
En proposant le nouveau cours d’Introduction au
chinois des affaires dès l’automne 2008 aux étudiants
de tous les programmes, HEC Montréal fait preuve
d’innovation, comme elle l’avait fait en instaurant
les cours d’anglais et d’espagnol des affaires
il y a quelques années. Ce nouveau cours se démarque
par la place que l’on fait à la dimension culturelle.
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OBJECTIF : LEADERSHIP EN DEVELOPPEMENT DURABLEPAR JACINTHE TREMBLAY
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Cette question du développement durable intéresse Paul Lanoie
depuis fort longtemps. Depuis le début des années 1990, il consacre
une grande partie de ses recherches et de son enseignement à
des enjeux économiques liés à l’environnement ainsi qu’aux
expériences pratiques et aux avenues théoriques visant à concilier
développement durable et rentabilité économique.
En novembre 2007, il signait, à titre de vice-président,
dévelop pement durable, du CIRANO – le Centre interuniversitaire
de recherche en analyse des organisations –, une synthèse de ses
observations. Le rapport Des billets verts pour des entreprises vertes,
préparé avec Stefan Ambec, de l’INRA, de Toulouse, et Iain Scott, du
CIRANO, présente un éventail d’avenues que peuvent emprunter
les entreprises pour maintenir et même augmenter leurs revenus
grâce à une meilleure performance environnementale.
Selon Paul Lanoie, le développement durable est un mouvement
incontournable dont les principes et les façons de faire vont
devenir dominants. Que l’École en fasse l’une de ses grandes
priorités était devenu, à ses yeux, tout aussi incontournable, pour
de multiples raisons. « Plusieurs étudiants nous arrivent, par
exemple, des écoles Brundtland ou de cégeps verts. Ils s’attendent,
tout comme bon nombre de nouveaux professeurs, à retrouver
cette préoccupation dans les contenus d’enseignement et de
recherche », soutient-il.
Des attentes similaires sont aussi exprimées par des
organisations. « Un nombre grandissant d’entreprises recherchent
des gestionnaires capables d’orchestrer leurs démarches d’intégration
du développement durable ainsi que des chercheurs capables de
les accompagner en partageant leur savoir. Au-delà du resserrement
des lois et des règlements, les organisations sont poussées
à prendre ce virage par les consommateurs qui exigent de plus
en plus des produits, services et véhicules financiers verts ou
responsables », ajoute-t-il.
Une plus grande intégration à la formation
L’École faisait déjà écho à ces préoccupations depuis une dizaine
d’années à travers une offre de cours liés directement ou
indirectement au développement durable. Depuis septembre 2006,
un D.E.S.S. en gestion et développement durable y est de plus offert.
Emmanuel Raufflet, professeur adjoint au Service de l’enseignement
du management, est coresponsable pédagogique de ce programme
de 2e cycle qui attire principalement des professionnels ayant une
expérience importante en entreprise. « Ce programme, précise-t-il,
vise à former des intégrateurs du développement durable à
l’ensemble des fonctions des organisations et capables de travailler
aussi bien avec des cadres généralistes qu’avec des spécialistes
des questions techniques. »
Ce jour-là, le mouvement HEC Montréal – Campus durable prend
forme officiellement. L’enseignement, la recherche et le milieu de
vie en constituent les trois grands axes. État des lieux d’un projet
hissé par le directeur de l’École, Michel Patry, au rang des priorités
institutionnelles.
Le professeur Paul Lanoie est le premier directeur du dévelop-
pement durable de HEC Montréal. Lors de sa nomination il y a
quelques mois, Michel Patry déclarait : « La création de cette direction
vise à faciliter l’émergence, la cohérence et le bon fonctionnement
de nombreux projets liés au développement durable à l’École. Elle
découle de la volonté de l’École de s’affirmer comme un leader en
cette matière. »
Cette annonce a donné lieu à la naissance d’un important
mouvement. L’expression HEC Montréal – Campus durable – du
nom d’un groupe formé il y a deux ans par des étudiants et auquel
se sont joints des professeurs et des membres du personnel – a été
conservée et consacrée sous forme de logo. Un site Web (www.hec.
ca/campus_durable) a été créé. Un projet rassembleur s’est mis en
branle, duquel émanent des actions pilotées par des étudiants, des
professeurs et des membres du personnel.
Un mouvement incontournable
Comme l’enseignement et la recherche sont au cœur des activités de
l’École, il en va de même pour ces axes appliqués au développement
durable. Et c’est particulièrement à cause de l’importance accordée
à ces deux volets du projet que Michel Patry a choisi d’en confier la
maîtrise d’œuvre à un professeur.
« Une université n’émet pas beaucoup de gaz à effet de serre,
admet Michel Patry. Mais ce serait une erreur, ajoute-t-il, de
penser qu’elle a peu d’impact sur le développement durable. Nous
formons, à HEC Montréal, des personnes qui ont ou qui auront à
prendre des décisions dans des centaines d’organisations. Nous
menons des recherches susceptibles de trouver, par exemple, de
nouvelles avenues qui permettront de concilier rentabilité et
développement durable. Ces impacts sont peut-être indirects,
mais ils sont énormes. »
21 février 2008, midi. L’amphithéâtre IBM
est bondé d’étudiants, de professeurs
et de membres du personnel rassemblés
pour assister au dévoilement des
orientations de l’École en matière de
développement durable. L’enthousiasme
est palpable, et pour cause. Les personnes
présentes se sentent interpellées.
Plusieurs ont déjà lancé des initiatives
ou intégré cette préoccupation à leurs
activités respectives.
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consommation, le profit et leurs conséquences sur l’environnement.
Avec ce type de contenus, l’École contribue à ce que les futurs
gestionnaires soient également des citoyens responsables dans
leur communauté. »
Depuis sa nomination, Paul Lanoie explore diverses pistes
d’intégration du développement durable à l’ensemble de la
formation. « Cette vague de fond interpelle tous les services
d’enseignement de l’École, qu’ils soient orientés vers la gestion
de la production, le marketing de biens ou de services, la gestion
des personnes ou la gestion financière », note-t-il. À cet effet, il
a soumis en avril à ses collègues un document de réflexion sur
l’importance qui doit être accordée au développement durable
dans l’enseignement. Le document comporte des recommandations
ayant trait aux contenus (de la création de cours à l’intégration
aux contenus existants), à la livraison des cours (de la formation
à distance à la réduction de l’impression de documents) et à l’offre
d’activités de perfectionnement pour cadres. Des nouveautés
sont donc à prévoir d’ici peu, et cela jusque dans les pratiques,
par exemple à travers la promotion de la tenue d’événements
éco responsables (colloques, congrès ou conférences).
Vers un centre d’excellence
La recherche sur le développement durable faisait aussi partie
du paysage de l’École depuis une quinzaine d’années. Elle était
menée par des chercheurs individuels et par d’autres, regroupés
au sein du Groupe d’études et de recherche sur le management et
l’environnement (GERME), créé en 1992.
En janvier 2008, des membres de ce noyau de pionniers et des
nouveaux venus ont opté pour la création d’un nouvel espace de
recherche et d’échanges : le Groupe de recherche interdisciplinaire
en développement durable (GRIDD). Ses principaux axes de recherche
sont l’énergie, le rôle des technologies de l’information dans
le développement durable et la relation entre la performance
organisationnelle et le développement durable. Les sept fondateurs
de ce groupe interdisciplinaire sont issus de cinq services
d’enseignement. Plusieurs d’entre eux sont également membres
du CIRANO et du CIRAIG, le Centre interuniversitaire de référence
sur l’analyse, l’interprétation et la gestion du cycle de vie des produits,
procédés et services, fondé en 2001 à l’École Polytechnique, en
collaboration avec l’Université de Montréal et HEC Montréal.
« La création du GRIDD est un événement en soi. Il nous donne
une fenêtre commune pour échanger des idées de façon organisée
et il rend possible le partage de nos savoirs ainsi que de nos
réseaux dans les entreprises, dans le monde universitaire et dans
d’autres forums de recherche. Le GRIDD est un embryon qui a le
potentiel de devenir un centre d’excellence en développement
durable », se réjouit le directeur du groupe, Stéphane Vachon.
Pour être bien au fait des besoins du marché, ce programme
bénéficie des conseils des membres d’un comité consultatif externe.
Centrée sur les enjeux de développement durable, la formation
comporte des cours sur les fonctions de l’entreprise, le leadership
et la gestion de projet. Trait original, elle comporte aussi une très
vaste gamme de cours au choix grâce à une collaboration avec
l’Université de Montréal et l’École Polytechnique. Et les étudiants
qui le désirent peuvent faire un stage supervisé en entreprise, une
expérience mutuellement enrichissante. Les stages de la première
cohorte se sont déroulés, entre autres exemples, dans des entreprises
des secteurs minier et éolien et dans des organismes non
gouvernementaux, dont un écocentre.
« Il y a plus de bonnes intentions et de bonnes pratiques que ce
que nous pourrions soupçonner dans les entreprises, à tous les
niveaux hiérarchiques, soutient Emmanuel Raufflet. Le dévelop-
pement durable n’est pas une mode en gestion, notamment parce
qu’il n’est pas une pratique de gestion, mais plutôt une façon
d’aborder les défis et d’apporter des solutions à des problèmes
qui deviennent plus aigus, tels les changements climatiques, la
dégradation des écosystèmes et l’augmentation des inégalités et
des tensions sociopolitiques et environnementales. C’est l’indice
d’une vague de fond. »
Emmanuel Raufflet enseigne aussi au
MBA, dont la dernière étape porte sur la
responsabilité sociale et environnemen-
tale des entreprises. Parmi les exercices
proposés, il demande aux étudiants de
calculer leur empreinte écologique. « Cet
exercice, dit-il, est un choc pour plusieurs
d’entre eux. Ils découvrent le lien entre la
UN NOMBRE GRANDISSANT D’ENTREPRISES RECHERCHENT DES GESTIONNAIRES CAPABLES D’ORCHESTRER LEURS DÉMARCHES D’INTÉGRATION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE.
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Michel Patry et Paul Lanoie ont reçu de Ginette Bureau, présidente de RECYC-QUÉBEC, la déclaration d’engagement de la démarche ICI on recycle.
STÉPHANE VACHON EMMANUEL RAUFFLET PIERRE-OLIVIER PINEAU JOËL CHAMPAGNEPH
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Lors d’une rencontre, en février, les membres du GRIDD ont
invité des étudiants à la maîtrise et au doctorat. Deux d’entre eux
ont alors demandé à Stéphane Vachon de diriger leurs travaux,
en économie et en affaires internationales. « Le développement
durable transcende les fonctions. Plusieurs étudiants cherchaient
des moyens d’intégrer le développement durable à leur sujet
de recherche. Des entreprises ont les mêmes attentes. Le GRIDD
répond à leurs besoins », note son directeur.
Le Groupe tiendra son premier événement public en octobre
2008. Pierre-Olivier Pineau, professeur et chercheur réputé en
politiques énergétiques, en est le responsable. « Ce colloque abor-
dera les défis et les implications liés aux problèmes énergétiques
et environnementaux pour l’entreprise. Il est conçu à l’intention
des gestionnaires, des consultants et des représentants de groupes
intéressés et actifs dans ce domaine », dit-il.
Malgré sa jeunesse, le GRIDD s’est déjà vu confier un mandat
important par la Fondation Esso Impériale. Grâce à un don de
100 000 $, le professeur Pineau rédigera, avec l’apport d’une
équipe d’étudiants, un cas sur les prévisions énergétiques, leurs
enjeux mondiaux et leurs implications pour le management des
entreprises. Il vient par ailleurs de terminer, cette fois à titre de
directeur adjoint du CIRAIG, la rédaction d’un cas en trois volets
sur le cycle de vie de la production et de la distribution d’hydro-
électricité, une recherche financée par l’Association canadienne
de l’hydroélectricité.
Pour un meilleur milieu de vie
« L’axe portant sur le milieu de vie concerne nos pratiques,
au jour le jour, et la façon de les améliorer dans un esprit de
dévelop pement durable », précise Paul Lanoie. Un établissement
universitaire est bien sûr constitué d’édifices consommateurs
d’énergie, fréquentés par des milliers de personnes, elles-mêmes
consommatrices de biens et productrices de matières résiduelles,
qui utilisent, pour leurs déplacements, des moyens de transport
In February, more than 200 students, faculty and staff members
attended the School’s presentation on its aims in sustainable develop-
ment. The plan, which is now considered one of HEC Montréal’s
institutional priorities, focuses on three main spheres of activity:
teaching, research and the School’s own environment. The goal is to
become a leader in this area.
Professor Paul Lanoie, who has been interested for over 15 years
in practical and theoretical approaches to conciliating sustainable
development and economic viability, will be overseeing the plan’s
implementation. In his opinion, while today’s generation of students
and professors expects to see these concerns reflected in teaching
and research content, the same is true of organizations, which he says
are looking for managers who can orchestrate efforts to integrate
sustainable development into the firm’s operations and researchers
who can help lead the way by sharing their knowledge.
For about ten years now, HEC Montréal has been offering a number
of courses linked directly or indirectly to sustainable development.
And since September 2006, there has been a Graduate Diploma In
Management and Sustainable Development, with Emmanuel Raufflet
acting as Academic Director. According to Professor Lanoie, this topic
is a concern for all the School’s teaching departments, whether they
are involved with the marketing of goods or services or production,
personnel or financial management. He has produced a paper for his
colleagues on the importance of including sustainable development
in teaching, with recommendations on content (from course design
to integrating existing content) to course delivery (distance educa-
tion and reducing the amount of printed materials) and executive
development sessions. He has also looked at certain practices such
as holding environmentally responsible events (symposia, conventions
and lectures).
Things are also happening on the research front, for instance
with the recent creation of the Interdisciplinary research group
into sustainable development (GRIDD, in French), focusing on energy,
the impact of ITs on local development and corporate social
responsibility, environmental policies and sustainable development
and environmental management overall. The group, directed by
Stéphane Vachon, brings together seven professors from five teaching
departments. A first public event is planned for October 2008, to be
organized by Professor Pierre-Olivier Pineau, on the challenges and
ramifications of energy and environmental issues for business.
The School environment component, focusing on how to improve
everyone’s ways of doing things on a day-to-day basis, includes
seven target areas so far: transportation, paper consumption,
waste manag ement, energy efficiency, purchasing, environmentally
responsible events and community services.
Paul Lanoie will be submitting an official sustainable development
policy shortly, accompanied by quantifiable objectives and short-
and medium-term action plans. The movement is underway, and all
members of the HEC Montréal community are clearly ready to do
everything they can to support it.
OBJECTIVE: LEADERSHIP IN SUSTAINABLE DEVELOPMENT
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FILLING THE PENDING VOIDTHE NEED TO SUCCEED IN RECRUITING AND RETAINING TALENTED LEADERSBY DAVID PYE
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On the surface, the labour market seems healthy and is
bolstered by the remnants of the Baby Boomer generation and a
healthy Generation X that has been following in their footsteps.
Nevertheless, long-range forecasts call for cloudy skies that could
leave many business owners troubled. According to Statistics
Canada, by 2011 there will be only 10 people entering the job
market for every 12 who leave, with an even gloomier outlook for
the years to follow.
“The next 10 to 15 years will be hard for businesses trying to
recruit people,” warns Anne Bourhis, Associate Professor and
Director of HEC Montréal’s Department of Human Resources
Management. “Essentially, companies will have to compete for
talent from a much smaller labour pool in the years ahead.”
During the peak Baby Boomer years, there were approximately
140,000 annual births in Quebec, compared with an average of
75,000 more recently. Those numbers alone present a problem,
but there is more. Statistics indicate that 84 percent of small and
medium-sized business owners in Quebec are already experiencing
difficulties in attracting competent and available workers to fill
open positions. In 2007, that number translated into 30,000
positions left unfilled.
While there is no easy solution, HEC Montréal is playing a vital
role in the search for answers, not only by training tomorrow’s
business leaders, but also through the valuable research of its
faculty members and their interactions in the sector itself. HEC
professors are actively involved in trying to paint an accurate pic-
ture of the situation, using a multi-faceted approach to examine
all aspects of the problems associated with recruiting, developing
and retaining talent.
One increasingly interesting topic is the emergence of
Generation Y, whose arrival in the labour market coincides with
the departure of the Baby Boomer generation. That changing
of the guard has become an important focus for Anne Bourhis.
While Generation Y is just beginning to have an impact in the
labour market, certain assumptions can be made about the unique
expectations of this young generation.
“They’re open-minded individuals who have seen a lot at an
early age, and they expect a great deal from an increasingly global
market where they are free to move wherever opportunities arise,”
explains Bourhis. “They tend to be very hard to impress and can
It is said that every picture tells a story. That may be true, but it usually
takes many different stories to paint an accurate picture. This seems
to be the case when looking at the uncertain future of Quebec’s skilled
labour market, despite a Statistics Canada report indicating that
Quebec’s unemployment rate fell to a 33-year low in January 2008.
thus be very demanding on their employers.” Bourhis and others
are making their assumptions based on the fact that ‘Les Enfants
Roi,’ as Gen Y youths are occasionally known, tend to come from
smaller families where personal attention and fostering high
self-esteem were priorities. They were also raised with respect
for the value of education, speak multiple languages and are well
travelled. To Bourhis, these characteristics can potentially lead to
disagreements in a business world that tries to treat them in the
same way as preceding generations.
“Employers who want to retain Generation Y employees
have to understand that they need a reason to stay with one
company, as opposed to Baby Boomers who needed a reason to
leave,” she explains. “Employers must offer very attractive growth
opportunities, rapid changes and new challenges that will keep
them focused.”
Bourhis notes that monetary issues are not necessarily as
central to Generation Y as they were to previous generations,
while more current issues like corporate responsibility may play
an increasingly important role in their career choices. Generation Y
also places a larger emphasis on family life and on achieving
a comfortable balance between work and play. “If employers
hope to keep their ranks filled with competent talent, they will
need to understand the changing values of the employees they
wish to retain,” she warns. “The alternatives being looked at are
productivity gains and immigration, but both are proving to have
their limitations.”
Those limitations have been the focus of Sébastien Arcand,
a sociologist and Assistant Professor in the Department of
Management. His work on cross-cultural management and
problems with the economic integration of immigrants into
the labour market has been an essential part of understanding
why government programs that target highly skilled immigrant
workers have not achieved their intended results. Arcand is the
EMPLOYERS WILL NEED TO UNDERSTAND THE CHANGING VALUES OF THE EMPLOYEES THEY WISH TO RETAIN.
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ANNE BOURHIS
Selon Statistique Canada, en 2011, pour 10 personnes qui intégreront
le marché du travail, 12 le quitteront. Dans ce contexte, comment
peut-on attirer et fidéliser les leaders de demain ? Comment mainte-
nir leur intérêt et les faire progresser ? Quelles sont les pratiques de
gestion les plus susceptibles de réduire les contrecoups de la pénurie
de main-d’œuvre dans certains secteurs ? Quelles sont les nouvelles
exigences ou valeurs des employés dont il faut tenir compte ?
Plusieurs professeurs de HEC Montréal se penchent sur ces
questions importantes. Les regards multiples qu’ils portent sur ces
problématiques contribuent bien sûr à la formation des gestionnaires
de demain. De plus, grâce à une recherche de pointe et à l’organi-
sation de séminaires pour cadres, par exemple, ils fournissent aux
organisations un portrait de la situation ainsi que des pistes de
réflexion et d’action pertinentes.
Ainsi, selon Anne Bourhis, les employés de la génération Y ont
besoin de raisons pour rester fidèles à une entreprise, contrairement
aux baby-boomers, qui avaient besoin d’une raison pour donner leur
démission. « Les employeurs doivent donc leur fournir des occasions
attrayantes de se développer, leur permettre de bouger rapidement
et leur confier régulièrement de nouveaux défis. » Sans oublier que
les jeunes semblent accorder de plus en plus d’importance à la
responsabilité sociale des entreprises dans leur choix de carrière
et qu’ils recherchent un équilibre entre le travail, la famille et
le plaisir.
Sébastien Arcand, pour sa part, s’intéresse au métissage culturel,
à l’intégration des immigrants au marché du travail et aux raisons
pour lesquelles les programmes gouvernementaux n’atteignent
pas toujours les résultats escomptés. Il s’est donné comme défi de
démontrer au secteur privé qu’une véritable gestion interculturelle
peut contribuer à augmenter la productivité, dans la mesure où elle
fait partie d’une vision intégrée des pratiques gestionnaires, à tous
les niveaux.
Si la mondialisation ouvre de nouveaux marchés, elle situe aussi
la compétition pour la recherche de talents à l’échelle internationale.
Dans ce contexte, Christian Lévesque se demande comment les multi-
nationales peuvent favoriser et développer une capacité de transfert
des innovations et des « meilleures pratiques », ce qui va bien
au-delà des transferts technologiques. Par la bande, on comprend
qu’il s’intéresse aussi aux qualités requises chez les personnes qui
doivent relever ces nouveaux défis. Il soutient à ce propos que les
jeunes doivent acquérir une très large compréhension de la manière
dont se déroulent les choses partout à travers le monde, ce qui se
traduit en termes d’habiletés, d’apprentissages et de formation.
Alain Gosselin croit aussi que la nouvelle génération de leaders
doit avoir une pensée intégrative, plutôt que par fonction, ou silo.
D’où le besoin de sortir les jeunes gestionnaires prometteurs de leur
zone de confort, pour élargir leur compréhension. Mais aussi d’où le
besoin, pour les organisations, de mettre davantage l’accent sur les
meilleures correspondances possible entre la personne et l’emploi
afin d’amener chacun à avoir le sentiment que ses compétences sont
pleinement mises à profit.
EN QUÊTE DE GESTIONNAIRES DE TALENT
coordinator of Domain 2 of Montreal’s Metropolis Centre, one of
five Metropolis Centres of excellence for immigrant studies in
Canada where research is being conducted into their economic
integration. He also continues to study the unique set of problems
that bedevil Quebec immigration – namely the fact that too many
immigrants still leave the province.
“In the private sector, profit is the bottom line, so the chal-
lenge is to prove to top management that a diverse workforce will
increase productivity and efficiency,” says Arcand. “The hiring of
immigrant workers has traditionally been looked at as a social
issue, with very little understanding of the business benefits.”
Arcand feels that the first step in retaining a multicultural
workforce is cultivating communication skills, providing top
managers with the tools to develop an unprecedented openness.
That starts with an understanding of multiple cultures in order to
avoid falling into the potentially devastating trap of prejudices.
“We see businesses trying to open new markets by putting forth a
multicultural face, but without understanding the efficiencies of
their own diverse workforce,” he notes. “The challenge is not only
to convince businesses to adopt an inter-cultural approach, but
to apply that approach to all areas of management skills. In other
words, it’s not enough to just hire people from different countries
and then say, ok, we did our job.”
While businesses themselves play a big role, Arcand points out
that government bodies must step up efforts to remove additional
barriers that interfere with the hiring of skilled immigrants. New
arrivals are often disheartened to learn that their diplomas are not
equally recognized, or that their professional skills are devalued
and require further accreditation in Canada. Arcand feels that
eliminating such barriers is crucial to the success of programs
aimed at filling the labour market void, as are efforts aimed at
retaining foreign students who study at Quebec’s universities.
Arcand will be presenting a conference on diversity at
HEC Montréal from June 17 to 20, in collaboration with an American
organization called Common Ground. They are expecting 350 to
500 participants, who will engage in discussions ranging from
cross-cultural management to public policy. He is also on the front
lines of those same issues as part of a joint research project being
conducted in association with the Université de Sherbrooke and
INRS. The research team has been following the progress of North
CHRISTIAN LÉVESQUE
IT’S NOT ENOUGH TO JUST HIRE PEOPLE FROM DIFFERENT COUNTRIES AND THEN SAY, OK, WE DID OUR JOB.
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Según Estadísticas Canadá, para 2011, por cada 10 personas que se
integrarán al mercado laboral, 12 lo dejarán. Ante tal perspectiva,
¿Cómo se puede atraer y fidelizar a los líderes del mañana? ¿Cuáles
serán las prácticas que más contribuirán a reducir los efectos de
la escasez de mano de obra en algunos sectores? ¿Cuáles son los
nuevos valores y exigencias de los empleados que deben tenerse
en cuenta?
Los trabajos de varios profesores de HEC Montréal tratan de
responder a estas importantes preguntas. Sus contribuciones
favorecen la formación de los futuros administradores y brindan
a las organizaciones una idea más clara de la situación. Además,
ofrecen pistas de reflexión y de acción pertinentes gracias a sus
investigaciones de alta calidad y a la organización de seminarios
para ejecutivos.
Así, Anne Bourhis considera que a diferencia de los baby-boomers,
que lo último que deseaban era dejar sus empleos, los empleados
de la generación Y lo que necesitan son razones para no cambiar
de empresa. Según la profesora Bourhis: «Los empleadores deben
brindar a sus empleados posibilidades atractivas de desarrollo
personal, permitirles progresar rápidamente y confiarles nuevos
retos con cierta regularidad.» Todo esto sin olvidar que los jóvenes
parecen dar cada vez más importancia a la responsabilidad social
de las empresas en su elección de carrera y que buscan el equilibrio
entre el trabajo, la familia y el ocio.
Sébastien Arcand, por su parte, se interesa por el mestizaje
cultural, por la integración de los inmigrantes al mercado laboral y
por las razones que nos ayudan a comprender porque los programas
gubernamentales no logran siempre los resultados esperados.
El desafío del profesor Arcand es demostrarle al sector privado que
una verdadera gestión intercultural puede contribuir al aumento
de la productividad cuando esta hace parte de una visión integrada
de las prácticas administrativas a todos los niveles.
La mundialización, además de abrir nuevos mercados, inter-
nacionaliza la competencia por la búsqueda de talento. Ante esta
situación, Christian Lévesque se pregunta cómo podrán las multina-
cionales promover y desarrollar la capacidad de transferencia de
las innovaciones y de las mejores prácticas, algo que no se limita
a la transferencia de tecnología. El profesor Lévesque se interesa
igualmente en las competencias exigidas a las personas que deben
enfrentar estos desafíos y considera, a este respecto, que los jóvenes
deben adquirir una comprensión muy amplia del rumbo que toman
las cosas en todas partes del mundo en términos de habilidades,
de aprendizaje y de formación.
Alain Gosselin, por su parte, cree que la nueva generación de
líderes debe tener un pensamiento integrador y no por función
o silo. Esto se logra permitiendo que los jóvenes administradores
tengan una visión más amplia y para eso hay que sacarlos de su zona
de confort. Igualmente, las organizaciones deberán hacer mayor
énfasis en las correspondencias entre personas y empleos para
que todos los empleados estén seguros de que sus competencias
se aprovechan al máximo.
A LA CAZA DE LOS MEJORES ADMINISTRADORES
African immigrants who were targeted by
the Quebec government, but whose econo-
mic integration into the labour market has
not met expectations.
“There seems to be a huge contradiction
between the reality of the labour market
in Quebec and the information candidates
receive in their country of origin in North
Africa. We should not forget that these
people were selected as ‘ideal immigrants’
who could supposedly integrate easily into Quebec society,”
he explains. “What we have found is that they are facing the
same barriers, sometimes more barriers, as other immigrants
– including diploma recognition.”
Another important issue surrounding the depletion of the
labour market is the arrival of true globalization, which has
raised the competition for talent to international levels. While
local businesses must now compete with foreign employers to
attract and retain talent, it’s a two-way street that businesses
must learn to navigate. That is an issue that interests Christian
Lévesque, Professor in the Department of Human Resources
Management and Co-Director of the Inter-University Research
Centre on Globalization and Work, a Canadian research centre
focused on the theoretical and practical challenges of the global
era. He also spends one month every year teaching in China and
strongly believes that future Quebec business leaders, both at
the academic level and in the labour market, should know how
things are done in other parts of the world. His research looks at
how firms can compete on an increasingly global playing field,
by adapting institutions to be able to sustain innovation and
transfer experiences from one part of an organization to another.
“It’s not just about technology transfer anymore, but rather
knowledge and capabilities that can also be transferred,” he
explains. “Understanding what other countries are doing is the
start to transferring innovation. We need to better understand
best practices abroad to see if they can be adapted here, in whole
or in part.”
Some of the interesting findings include the way certain foreign
companies collaborate, not only within an organization, but
between competing organizations. Cooperation can help to sustain
the competencies that exist in a particular sector, in a particular
region, and this kind of synergy can be the key to attracting new
investment. In one particular region of northern Italy, competing
companies have built networks based on trust and are benefiting
from standardized working conditions and the shared services of
a single human resources manager who manages talent for three
competing companies.
“It’s what we call ‘pools of expertise,’ which absolutely requires
the building of networks,” explains Lévesque. “It’s a question of
companies pooling their resources in order to take advantage
of the global market. That’s how the game is being played and
we need to bring students and managers into this mindset.”
Lévesque stresses the importance of looking at a variety
of models, from the free market concept where unions and
governments are brushed aside, to new models that breed
social networks working together to help sustain development.
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“There are lots of people in the market today who have strong
leadership skills but are not working in leadership positions,”
he says. “Rather than trying to fit the square-peg individual into
the round-hole job, more emphasis should be placed on adapting
the job to fit the strengths of the individual.”
The issues surrounding the future recruitment, development
and retention of talent are numerous. Through the work of people
like Anne Bourhis, Sébastien Arcand, Christian Lévesque and
Alain Gosselin, HEC Montréal is not only training the leaders of
tomorrow, but providing direct insight into the issues at hand
by conducting extensive research, organizing seminars and
training managers already in the labour market. The work of these
individuals is just the tip of an iceberg that includes the highly
acclaimed work on employee loyalty of Christian Vandenberghe,
Professor in the Department of Management and Holder of the
Canada Research Chair in Management of Employee Commitment
and Performance. Professor Michel Tremblay, Holder of the Omer
DeSerres Chair of Commerce, is making a similar contribution
to the debate through his work on organizational commitment,
while Jean Boivin, Associate Professor in HEC Montréal’s Institute
of Applied Economics and a CIRANO Fellow, was recently selected
by the Quebec Finance Minister to answer the question of how to
avoid economic decline in a Quebec facing the massive retirement
of the Baby Boomer generation.
Managers who study ope rations abroad
can become good global managers and
Lévesque points out that it’s time to start
paying attention. “Our students are the
future managers and they need to know
what’s going on in China, Europe, South
America and Africa,” he says. “We need
to stop thinking in purely tech nical
terms and start teaching more analytical
skills that will give them tools they need
in order to manage in a variety of contexts.”
A globalized mindset can also refer to
the broadened horizons of a manager within
the confines of his or her organization.
Alain Gosselin, Professor in the Department
of Human Resources Management and
recipient of the 2007 Grand Prize for
Teaching Excellence, has some interesting
perspectives on that topic.
“One of the main problems we have
in many businesses is that people are
deve loped in silos, perhaps spending
their careers in marketing before being
promoted to an executive level position,”
he says. “Then they are forced to look at the
organization globally, despite the fact that
their development has been limited to one
side of the business.”
On January 30, 2008, Gosselin, who is
also HEC Montréal’s Associate Director of the Commercialization,
Technology Transfer and Executive Training Department, presen-
ted a detailed report on the strategic management of talent at the
CIRANO Forum on Future Leadership. As part of his presentation,
Gosselin touched on numerous areas where change is required
in order to successfully develop strong leadership for the future.
Gosselin states that a typical manager is made up of 70 percent
experience, 20 percent imitation and 10 percent knowledge acqui-
sition, and notes that escaping the aforementioned silo approach
is one of the keys to developing more well-rounded managers.
“The 70 percent experience is often overlooked as a valuable
asset for taking managers outside of their comfort zone to broaden
their horizons,” he explains. “Having them interact with people
who are very different from themselves, perhaps in a training
environment, can foster far greater understanding.”
When it comes to retention, Gosselin feels that one of the best
ways to retain talent is to make people feel that their competencies
are being fully utilized and notes that there is a need for greater
emphasis on the job/person fit.
MORE EMPHASIS SHOULD BE PLACED ON ADAPTING THE JOB TO FIT THE STRENGTHS OF THE INDIVIDUAL.
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En febrero, más de 200 estudiantes, profesores y trabajadores
asistieron a la revelación del plan de la Escuela para el desarrollo
sostenible. La enseñanza, la investigación y el medio de vida consti-
tuyen los tres grandes ejes de este proyecto considerado una de las
prioridades institucionales de HEC Montréal para convertirse en líder
en esta materia.
El responsable de este proyecto es el profesor Paul Lanoie, quien
desde hace más de 15 años se ha interesado por las experiencias
prácticas y por la vías teóricas que permiten conciliar el desarrollo
sostenible y la rentabilidad económica. Según Paul Lanoie, así como
la nueva generación de estudiantes y de profesores espera que
esta preocupación se refleje en la enseñanza y en la investigación,
de la misma manera las organizaciones, según él, «están buscando
administradores capaces de dirigir sus procedimientos de integración
del desarrollo sostenible e investigadores capaces de acompañarlos
compartiendo su conocimiento.»
Desde hace diez años, la Escuela ofrece cursos relacionados
directa o indirectamente con el desarrollo sostenible. Desde septiembre
de 2006, bajo la responsabilidad pedagógica de Emmanuel Raufflet,
la Escuela ofrece un D.E.S.S. en gestión y desarrollo sostenible. Paul
Lanoie sostiene que este tema «incumbe a todos los servicios de
enseñanza de la Escuela, sin importar que estén dirigidos a la gestión
de la producción, a la mercadotecnia de bienes o de servicios,
a la gestión de personal o a la gestión financiera.» En este sentido,
presentó a sus colegas un documento de reflexión sobre la
importancia que debe darse al desarrollo sostenible en la enseñanza.
El documento hace recomendaciones en lo referente a los contenidos
OBJETIVO: LIDERAZGO EN DESARROLLO SOSTENIBLE (desde la creación de cursos hasta la integración a los contenidos
actuales), en lo referente a la realización de los cursos (de la forma-
ción a distancia hasta la reducción de la impresión de documentos)
y en lo referente a la oferta de perfeccionamiento para los ejecutivos.
También incluye ciertas prácticas, como la realización de actividades
eco-responsables (coloquios, congresos o conferencias).
En cuanto a la investigación, también se trabaja, por ejemplo, en la
reciente creación del Grupo de Investigación Interdisciplinaria sobre
Desarrollo Sostenible (GRIDD). Los principales ejes de investigación
de este grupo son la energía, el impacto de las TI sobre el desarrollo
local, la responsabilidad social de las empresas, las políticas
medioambientales, el desarrollo sostenible y la gestión medioambiental
en general. Este grupo, dirigido por Stéphane Vachon, cuenta desde
ya con siete profesores de cinco servicios de enseñanza. El primer
evento público se realizará en octubre 2008, bajo la responsabilidad
del profesor Pierre-Olivier Pineau, y el tema será los desafíos y
las implicaciones de los problemas energéticos y ambientales para
las empresas.
En lo referente al medio de vida, que se relaciona con iniciativas
para mejorar las prácticas cotidianas de todas las personas, se
identificaron siete áreas de intervención: transporte, consumo de
papel, gestión de materias residuales, eficiencia energética, aprovi-
sionamiento, realización de eventos eco-responsables y servicios a
la comunidad.
Paul Lanoie entregará dentro de poco una política formal de
desarrollo sostenible junto con los objetivos cuantificables y un plan
de acción a corto y mediano plazo. Ya se ha dado el impulso y se
percibe que los miembros de la comunidad de HEC Montréal están
listos para desplegar toda su capacidad de acción.
souvent générateurs de gaz à effet de serre. L’objectif, ici, est
d’apporter des transformations au milieu de vie lui-même
tout en provoquant l’introduction de nouveaux comportements
et habitudes qui se prolongeront dans le quotidien de chacun et,
éventuellement, dans les organisations. Une façon de donner
le bon exemple.
Sept volets d’intervention rattachés à cet axe ont été relevés :
le transport, la consommation de papier, la gestion des matières
résiduelles, l’efficacité énergétique, les approvisionnements, la
tenue d’événements écoresponsables et les services à la communauté.
Ici aussi, on ne part pas de zéro, même si beaucoup reste à faire.
En ce qui a trait à la gestion des édifices, plusieurs réalisations
reviennent à Joël Champagne, directeur des immeubles et ingénieur
en mécanique. Par exemple, les travaux de rénovation des
infrastructures de l’édifice Decelles ont permis des économies
d’énergie de 43,6 % – l’équivalent de 3342 tonnes d’émission
de gaz carbonique (CO2) – et ont valu à l’École un prix décerné
par l’American Society of Heating, Refrigerating and Air
Conditioning Engineers.
Joël Champagne fait aussi partie du comité sur les transports,
qui s’est engagé en début d’année dans la démarche Allégo qui
vise la réduction des déplacements en automobile. Il a prêté main-
forte au groupe d’étudiants qui mène une étude de caractérisation
des matières résiduelles produites à l’École. Et il fait partie du
comité consultatif interne, mis sur pied par Paul Lanoie, qui
réunit des étudiants, des professeurs et des représentants de
plusieurs unités administratives.
Lors de l’événement du 21 février, RECYC-QUÉBEC a décerné à
l’École la déclaration d’engagement de la démarche ICI on recycle,
premier des trois niveaux de reconnaissance de l’organisme.
Objectif ultime : valoriser 80 % du potentiel valorisable des matières
résiduelles d’ici quatre ans. Pour Joël Champagne, il s’agit d’un
des grands défis – réalisable – de la communauté de HEC Montréal
relatif à l’axe du milieu de vie. « Auparavant, dit-il, les changements
de comportement ou apportés aux lieux physiques reposaient
sur des motivations personnelles, d’individus ou de groupes.
Maintenant, le mouvement HEC Montréal – Campus durable
fait que ces motivations sont doublées d’un partage collectif
d’expertises professionnelles, ce qui fait une différence énorme. »
Paul Lanoie déposera sous peu une politique formelle de dévelop-
pement durable accompagnée d’objectifs mesurables et d’un plan
d’action à court et à moyen terme. L’impulsion est donnée et
l’on sent que l’ensemble des membres de la communauté de
HEC Montréal sont prêts à y mettre toute leur capacité d’action.
SUITE DE LA PAGE 23
OBJECTIF : LEADERSHIP EN DÉVELOPPEMENT DURABLE
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À l’invitation du maire de Montréal, Gérald Tremblay, une centaine
de personnes se sont rassemblées à l’hôtel de ville de Montréal
pour célébrer la clôture des Fêtes, fin janvier, ce qui a été l’occasion
pour les dignitaires présents de signer le livre d’or de la ville.
À cette occasion, le maire Tremblay a exprimé sa profonde amitié
à l’endroit de l’École et fait écho à la destinée de HEC Montréal,
étroitement liée à l’histoire de la ville. Il a de plus affirmé que
l’ouverture sur le monde de l’École a toujours très bien servi
Montréal et le Québec.
L’engagement profond des quelque 300 personnes qui ont
travaillé de près ou de loin, dans un effort collectif important, au
succès de ce 100e anniversaire a alors été souligné chaudement
tant par la présidente du conseil d’administration de l’École,
Hélène Desmarais, que par le directeur, Michel Patry, et le président
du comité d’honneur des Fêtes, Pierre Brunet, président du conseil
d’administration de la Caisse de dépôt et placement du Québec.
À la Bourse de New York et à celle de Toronto
Fin 2007, dans un geste exceptionnel à l’endroit d’une école de
gestion, les bourses de New York et de Toronto ont tour à tour
invité l’École dans leurs murs pour souligner son 100e anniversaire.
Ces deux événements ont fourni à l’École une incroyable vitrine
nationale et internationale et donné lieu à une couverture
médiatique remarquable.
Tout d’abord à New York, l’École était invitée à clore les marchés,
le 8 novembre. Jamais pareil honneur, habituellement réservé à
une société inscrite à la Bourse de New York, n’avait été accordé
à un établissement universitaire, même américain. Pour saisir
la magnitude de l’événement au sein des milieux financiers
internationaux, il suffit de mentionner que plus de 120 millions
de personnes à travers le monde prennent quotidiennement
connaissance – en direct – de la séance de fermeture des marchés à
New York, par le biais de CNN ou de BBC par exemple, ou encore par
le biais de Bloomberg et autres agences spécialisées en finance.
La fermeture de la NYSE-Euronext est caractérisée par deux
gestes usuels, soit «sonner la cloche» et frapper le lutrin d’un
coup de marteau, gestes faits le 8 novembre par Michel Patry et
par Glenn J. Chamandy, président, Les Vêtements de Sport Gildan,
et membre associé du Réseau HEC Montréal. Plus de 225 diplômés
et gens d’affaires ont ensuite participé à un cocktail sur le parquet
de cette bourse, lieu hautement symbolique pour les spécialistes
de la finance et les dirigeants d’entreprise.
Moins de deux semaines plus tard, soit le 20 novembre, le
directeur Michel Patry était invité à ouvrir les marchés à la Bourse
de Toronto (TSX), en déclenchant la sirène en début de journée.
Cette fois encore, il s’agissait d’une première pour HEC Montréal,
seule école de gestion québécoise à avoir participé à ce jour à ce
rituel. Plusieurs diplômés se sont déplacés pour l’occasion.
Montréal, Toronto et New York ont été le théâtre d’événements
marquants qui ont clos avec éclat les Fêtes du 100e anniversaire
de HEC Montréal et une année de célébrations qui restera longtemps
dans la mémoire de tous ceux et celles qui y ont pris part.
TROIS EVENEMENTS MARQUANTS POUR LA CLÔTURE DES CÉLÉBRATIONS DU 100e ANNIVERSAIRE DE L’ÉCOLE
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À l’hôtel de ville de Montréal
De gauche à droite : Hélène Desmarais, présidente du conseil
d’administration, HEC Montréal, et chef de la direction, Centre
d’entreprises et d’innovation de Montréal, Francine Senécal, vice-
présidente du comité exécutif, Ville de Montréal, Pierre Brunet,
président du comité d’honneur des Fêtes du 100e anniversaire
et président du conseil d’administration, Caisse de dépôt et
placement du Québec, Michel Patry, directeur de l’École,
et Gérald Tremblay, maire de Montréal.
À la Bourse de New York
1re rangée, de gauche à droite : Lyne Rowley, directrice du Bureau
des Fêtes du 100e anniversaire, HEC Montréal, Kathleen Grant,
directrice des communications et du recrutement, HEC Montréal,
Larry Leibowitz, Chief Operating Officer, U.S. Products, NYSE,
Michel Patry, directeur, HEC Montréal, Glenn J. Chamandy,
président et chef de la direction, Les Vêtements de Sport Gildan,
Hélène Desmarais, présidente du conseil d’administration,
HEC Montréal, François Leroux, directeur des activités internatio-
nales, HEC Montréal, Katleen Félix, directrice de projet, Fonkose.
2e rangée, de gauche à droite : Jacques Nantel, secrétaire
général, HEC Montréal, Claude Séguin, vice-président principal
– Investissements stratégiques, CGI, Pierre Robitaille, membre
du conseil d’administration, Les Vêtements de Sport Gildan,
Paul Desmarais III, analyste financier, Goldman Sachs,
Dominic Bécotte, vice-président, Investment Banking M & A,
Messier Partners, Marie-Ève Piché, directrice, Telemundo Pricing,
NBC Universal, et Guy Fréchette, vice-président et membre du
comité de direction, Ernst & Young.
À la Bourse de Toronto
1re rangée, de gauche à droite : Richard Nadeau, premier vice-
président, Bourse de Toronto, Alexandre Guertin, Senior
Vice-President and Chief Financial Officer – Europe, Canada Life
Financial Corporation, Richard Belley, vice-président et stratège,
titres à revenu fixe, BMO Marchés des capitaux, Carlos Andres
Escamilla Jacome, Senior Manager, International Mergers &
Acquisitions, Scotia Bank, Michel Patry, directeur, HEC Montréal,
Kathleen Grant, directrice des communications et du recrutement,
HEC Montréal, Jacynthe Alain, directrice des relations publiques,
HEC Montréal, Teodora Miloradovic, chef de produit, Bourse
de Toronto.
2e rangée, de gauche à droite : Ariel Lasry, TD MBA Associate,
TD Bank, Jean Reeves, conseiller en placement, Blackmont Capital,
Martin Boyer, directeur, Service de l’enseignement de la finance,
HEC Montréal, Richard Nesbitt, chef de la direction, Groupe TSX.
À l’hôtel de ville de Montréal
À la Bourse de New York
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“A sabbatical like this provides you with a unique perspective on
what you do, allowing you to look back and see a common thread,”
says Sinclair-Desgagné, currently on sabbatical at both the Judge
Business School and the London School of Economics. “It occurred
to me recently that everything I have been doing for the past
20 years has to do with the economics of compliance.”
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While compliance is the common thread, the pattern woven
by Sinclair-Desgagné has been both fresh and unique. Since
earning a PhD from Yale University, he has spent most of his time
research ing the complexities of environmental topics. While
teaching at INSEAD in Fontainebleau, France in the early 1990s,
he became involved with a research project sponsored by Sandoz,
a pharmaceutical company that would later merge with Novartis.
The company wanted innovative research from a corporate
perspective, seeking new insights into how to deal with the
increasing complexities of environmental matters.
“I received very theoretical training at Yale University, but when
you are in a business school it is always good to have an applied
topic too,” recalls Sinclair-Desgagné. “The Sandoz project looked
like an interesting applied subject topic that would also allow me
to make use of my theoretical background.”
His experience at INSEAD served him well when he accepted
a position at the École Polytechnique de Montréal and began
SPINNING A COMMON THREADBERNARD SINCLAIR-DESGAGNÉ’S SABBATICAL IS A NATURAL EXTENSION OF TWO DECADES OF WORKBY DAVID PYE
When the Dean of Cambridge
University’s Judge Business School
asked Bernard Sinclair-Desgagné
to deliver a seminar on the economics
of compliance in February, it was
a validation of two decades of work
for the HEC Montréal professor.
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working with engineers who were also interested in environ-
mental topics. Firms were concerned with increasingly stringent
regulations, as well as the ever-present risk of accidental leaks,
environmental cleanups and site remediation.
“Those issues require a lot of scientific research and engineer ing,
but they also have an economic component,” explains Sinclair-
Desgagné. “There are significant economic impacts associated with
such projects, and that is the expertise I brought to the table.”
In 2001, Sinclair-Desgagné returned to his first love when he
joined the faculty of HEC Montréal. As an economist trained in
management science, he naturally felt more at home in a business
school like HEC. Since then, he has continued to weave his way
through the complexities of environmental economics, from
preventing and responding to accidental pollution, to a renewed
focus on global issues including climate change, biodiversity and
systemic pollution.
“There are still tremendous uncertainties about the magnitude
of climate change, which prompted me to look at public policies
in the context where there is no accurate figure to define the best
course of action,” explains Sinclair-Desgagné. “Some people call it
the ‘Precautionary Principle or Approach,’ where decisions have to
be made despite the fact that scientists cannot provide definitive
answers to a growing problem.”
His work put him in the right place at the right time as the
environmental industry entered a boom. His current sabbatical
allows him to devote himself completely to research and writing,
meeting like-minded colleagues along the way at both the Judge
Business School and at the London School of Economics, where
he spends two days a week. “In terms of intellectual atmosphere,
Cambridge is a dedicated business school, while the LSE deals with
more mainstream economics and social policy,” he notes. “But my
colleagues are becoming increasingly aware of environmental
problems, since they also affect social problems.”
Much of Sinclair-Desgagné’s work during his sabbatical has
been focused on issues surrounding “robust decision making,” a
process in which decisions need to be made in a context where you
don’t have a perfectly accurate picture of the situation.
“It’s better to be roughly right than precisely wrong, so what
you need is a decision that is not necessarily optimal, but which
will be robust or regret-free,” explains Sinclair-Desgagné. “That
is one of my big topics this year and it’s an issue that is gaining a
lot of momentum.”
What Sinclair-Desgagné has found in his research is that robust
decision making is a concept that transcends the boundaries
of numerous sectors, with significant ramifications as well for
monetary and macroeconomic policies. As an example, he points
to the work of the current FED in the United States, which is forced
to make decisions although no economist can provide it with an
accurate picture of the economy.
“From an environmental perspective, management of any eco-
system presents a similar situation. The rainforest, the Great
Lakes, the North Sea, etc. – these are very complex entities that
nobody really understands completely,” says Sinclair-Desgagné.
“However, something has to be done to protect them, which
involves robust decision making.”
Another area of research that Sinclair-Desgagné is focusing on
is the developing structure of the global eco-industry, consisting
of firms that specialize in delivering environmental goods and
services. The OECD (Organization for Economic Co-operation and
Development) did not formally define the global environmental
goods and services industry until 1999 and the young industry
now faces a multitude of varying regulations from one nation
to another.
“The industry is currently about half the size of the aerospace
industry, and is growing very rapidly,” notes Sinclair-Desgagné.
“Many people are challenging the set definitions, particularly in
trade negotiations where there are discussions about liberalizing
the sector.”
International consensus seems to be the key to decreasing
the cost of dealing with pollution, but varying definitions of
what environmental services comprise remain a barrier. Sinclair-
Desgagné points out that there is an explicit industrial policy
currently emerging in Europe, targeting industries traditionally
ignored by economics in the past, but that there is still a great deal
of work to be done.
“One big assumption in the economic analysis of environmental
policy has been that polluters seem to do all the abatement
themselves. This is obviously not the case, since they hire firms
to clean up pollution and to provide specific technologies to capture
their CO2 emissions,” he explains. “What I am trying to do is
to understand the dynamics of the industry. If I can contribute
to improving discussions in that respect, I will be very happy.”
So, it seems, will his colleagues in the global economics realm,
who have carefully monitored the work of the holder of HEC
Montréal’s Chair in International Economics and Governance
in recent years. Bernard Sinclair-Desgagné’s work has earned
him numerous distinctions, including election as a Fellow of
the European Economic Association in 2004 for his significant
contribution to the advancement of economics research. Two
years later, he was presented with the prestigious “Finance and
Sustainability” European Research Award in recognition of his
article entitled “On Precautionary Policies,” co-authored by Pauline
Barrieu of the London School of Economics. A recent accolade
comes in the form of an appointment to the Quebec Science
and Technology Ethics Committee (CEST), a distinction that both
honours his innovative work and validates him as a respected
leader in the research community. The 2007 Pierre Laurin award
from HEC Montréal he recently shared further confirms the impor-
tance of the research he has been doing over the past three years.
At the end of his current sabbatical, Sinclair-Desgagné hopes
to continue weaving the natural progression of his adult life’s
work, drawing upon his experiences to advance his research into
the common issues of compliance costs. He plans to write a book
on the topic and looks forward to pursuing that goal once back at
HEC Montréal.
“That is precisely what I have been working on, with a stronger
emphasis on environmental compliance,” he explains. “But the
whole question is generic and could very easily be applied to other
governance and financial compliance issues.”
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Qui dit professorship dit soutien à un professeur de carrière dans
ses activités de recherche, de sorte qu’il puisse s’y consacrer
de façon intensive. Ce geste philanthropique accompli par des
entreprises permet non seulement l’avancement de la recherche,
mais, comme le dit le directeur de l’École Michel Patry, « contribue
concrètement à la qualité de l’enseignement, notamment par
l’association d’étudiants de maîtrise et de doctorat à des activités
de recherche et à la rédaction de cas, ainsi qu’au rayonnement
de l’École dans le milieu des affaires québécois et sur la scène
internationale ».
Lallemand : pour la comptabilité, la fiscalité et la vérification
Début janvier, l’École annonçait un don de un million de dollars
de Lallemand pour la création de deux professorships à la mémoire
de Roland Chagnon, qui a été président-directeur général de
l’entreprise de 1952 à 1975 et qui est demeuré actif au sein de son
conseil d’administration jusqu’à l’âge de 93 ans. Son fils, l’actuel
président de l’entreprise familiale, Jean F. Chagnon, décrit ainsi
le geste de son entreprise : « Le sens de l’engagement était une
valeur fondamentale pour mon père, qui s’est toujours impliqué
dans la vie économique et sociale de Montréal. La prospérité de la
société dans son ensemble constituait une préoccupation majeure
pour lui. Y contribuer en soutenant la future élite des affaires a été,
tout au long de sa vie, l’une de ses priorités. »
Comptabilité et fiscalité
des entreprises,
réorganisations
d’entreprises
– vérification des
comptes publics –
et analyse du milieu de
travail et des employés,
ces trois grands domaines
de recherche seront
approfondis grâce
à la création de trois
nouveaux professorships
depuis le début de l’année
2008. Pour le bénéfice
de l’enseignement et
de la pratique.
Michel Patry, directeur de l’École, les professeures Suzanne Landry et Danielle Morin, et Jean F. Chagnon, président de Lallemand.
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Ce don majeur de Lallemand, versé
dans un fonds capitalisé qui en assure la
pérennité, soutient les activités de recher-
che de deux professeures du Service de
l’enseignement des sciences comptables.
Nommée professeure de comptabilité et
fiscalité Roland-Chagnon, Suzanne Landry
s’intéresse particulièrement à la comptabi-
lité et à la fiscalité des sociétés ainsi qu’aux
réorganisations d’entreprises. Pour sa part,
Danielle Morin, l’une des rares universi-
taires à s’intéresser au domaine complexe
de la vérification des comptes publics, a
été nommée professeure de vérification
Roland-Chagnon.
Licencié en sciences commerciales de
HEC Montréal en 1930 avec grande distinc-
tion, Roland Chagnon a exercé pendant
plusieurs années la profession de compta-
ble agréé avant de devenir trésorier, puis directeur général du
grand magasin Syndicat de Québec, puis de Dupuis Frères. En 1952,
il s’est porté acquéreur de Lallemand, une entreprise fondée à la
fin du XIXe siècle aujourd’hui considérée comme l’un des chefs de
file mondiaux dans le secteur des levures et des bactéries dites
de spécialité.
Roland Chagnon a toujours entretenu des liens étroits avec son
alma mater. Président de la Chambre de commerce de Montréal
en 1956, il a alors fait pression sur le gouvernement du Québec,
avec succès, pour que le statut universitaire soit accordé à l’École.
Membre du conseil d’administration de l’École de 1957 à 1963, il
a aussi présidé le Réseau HEC Montréal en 1961. En 1990, il a reçu
le prix Gala du Commerce, accompagné d’une bourse de 5000 $,
dont il a fait don à la Fondation des diplômés de l’École. L’année
suivante, HEC Montréal lui décernait un doctorat honoris causa
puis, en 1992, le prix Diplômé HEC Montréal émérite.
L.M. Sauvé : pour l’analyse du milieu de la construction et de sa productivitéLa firme nationale de maçonnerie L.M.
Sauvé a aussi choisi d’appuyer les efforts
de recherche de l’École. En janvier, elle
accordait à l’École un don de 150 000 $ pour
la création d’un professorship en analyse du
milieu de la construction et de sa produc-
tivité, attribué à Benoit Dostie, professeur
à l’Institut d’économie appliquée.
D’une durée de trois ans, ce profes-
sorship permettra d’abord au professeur
de comparer la performance du secteur
de la construction québécois avec celle
du secteur de la construction des autres
provinces canadiennes et d’explorer les
facteurs déterminants de la performance.
Une comparaison des normes du travail,
de la réglementation et de la gouvernance
dans ce secteur permettra ensuite la réalisation d’une étude
statistique des liens entre ces aspects et la productivité du secteur.
La recherche se traduira enfin par une étude de cas sur l’expérience
de L.M. Sauvé dans différentes provinces canadiennes.
« Nous sommes fort heureux de nous associer, par l’entremise de
ce professorship, à un établissement de renom comme HEC Montréal.
Il ne fait pas de doute que l’excellence des chercheurs de l’École
contribuera à définir les enjeux actuels relatifs au milieu de la
construction, et ce, tant au Québec qu’au Canada », a déclaré Paul
Sauvé, président de L.M. Sauvé.
Pour plus d’information sur les professorships, vous pouvez
consulter le site du Bureau de développement de HEC Montréal
à l’adresse www.hec.ca/bdd.
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TROIS NOUVEAUX PROFESSORSHIPS EN SOUTIEN A LA RECHERCHE
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culture. » D’où aussi l’intérêt de lire Confucius et L’art de la guerre,
d’ajouter Yannick avec un sourire. « Ça nous permet de commencer
à comprendre comment les gestionnaires chinois pensent, car
ceux-ci sont nombreux à lire ces textes classiques. »
Spécialisée dans les projets d’infrastructures, qui foisonnent en
Chine, Nadine Ganesan, avocate dans un grand cabinet d’avocats
français, abonde dans le même sens. Heureuse d’apprendre que
l’École offre maintenant un cours d’Introduction au chinois
des affaires (voir En action, page 19), elle irait encore plus loin,
avec des cours d’histoire, par exemple. « Aujourd’hui, les appels
d’offres sont en chinois, les contrats se négocient et se signent en
chinois. On suit le modèle européen des PPP, mais pour comprendre
ce qui se passe, même si on travaille en duo avec un juriste chinois,
comme c’est mon cas, il est important de posséder des connaissan-
ces dans cette langue. Ça nous aide à être acceptés. » Nadine fait de
plus remarquer que les grands projets d’infrastructures touchent
Apprendre à se débrouiller
en mandarin, lire Confucius
et L’art de la guerre, célèbre
traité de stratégie militaire
de Sun Tzu écrit au Ve siècle
avant J.-C. : voilà quelques
conseils que Nadine
Ganesan (B.A.A. 1995) et
Yannick Maher (B.A.A. 1995,
M. Sc. 1997) prodiguent à
ceux et celles qui voudraient
tenter leur chance en Chine.
Défi démesuré, diront certains. Mais pour Nadine et Yannick,
qui se sont rencontrés à HEC Montréal en 1992 et qui résident
et travaillent à Beijing depuis août 2004, une connaissance de la
langue et de la culture chinoises s’impose dorénavant pour faire
des affaires dans ce pays où se trouve le plus important réservoir
de population du monde.
Ambassadeur du Réseau HEC Montréal à Beijing, Yannick
Maher est directeur associé chez Ipsos, troisième groupe mondial
d’études par enquête, qui compte 700 employés en Chine seule-
ment. Yannick se spécialise en études et conseil marketing pour
le compte de marques de grande consommation américaines et
européennes. « Au début, dit-il, quand la Chine s’est ouverte aux
entreprises étrangères, une connaissance de la langue était moins
importante. Mais ça change très rapidement, tous les six mois
même. Le plus grand défi en Chine, c’est de surmonter la diffé-
rence culturelle, et la langue est un élément très important de la
BELGACEM RAHMANI, NADINE GANESAN ET YANNICK MAHER
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tous les domaines et sont très souvent réalisés pour le compte
des gouvernements municipaux ou provinciaux où tout se passe
en chinois.
Pendant leurs premières années en Chine, Nadine et Yannick
y ont passé leurs vacances, question de surmonter les barrières
linguistique et culturelle. Cette année, ils étaient de passage à
Montréal, au début du mois de février, à l’occasion du Nouvel An
chinois, et ils en ont profité pour faire le point avec Belgacem
Rahmani (B. Sc. 1985), président du comité international du Réseau
HEC Montréal et chargé de formation au Service de l’enseignement
des affaires internationales. Belgacem Rahmani est persuadé que
le Réseau – qui compte une trentaine d’ambassadeurs à travers le
monde – a un grand potentiel de croissance en Chine. « Environ
275 diplômés de l’École sont actuellement en Chine, qui ont réussi
un programme d’études soit à Montréal, soit en Chine. Nous ne
voulons pas les perdre de vue ni qu’ils perdent l’École de vue.
Loin des yeux, loin du cœur, dit l’adage ! Nous voulons tisser des
liens étroits et durables grâce à une approche gagnant-gagnant
pour toutes les parties : pour les diplômés sur place, pour ceux
qui souhaitent y faire carrière, pour ceux qui sont à la recherche
d’occasions d’affaires et, finalement, pour l’École. C’est le propre
d’un réseau. »
Force est de constater que l’engouement pour la Chine ne se
dément pas. Et que nombreux sont ceux qui y succombent, comme
Nadine et Yannick. Lorsqu’ils travaillaient à Paris au début des
années 2000, ils ont en effet senti son pouvoir d’attraction, « un
pouvoir indomptable et irrésistible ! », avouent-ils. Tous deux
possédaient déjà une expérience internationale, notamment en
Amérique latine. Tous deux parlaient déjà l’espagnol et le portu-
gais, en plus, bien sûr, du français et de l’anglais. « Mais la Chine
était omniprésente, se souvient Yannick. On en parlait beaucoup
à Paris. Cela nous a donné envie de la connaître. »
Il y a l’intérêt des gens, et celui des entreprises. « Bien qu’elles
représentent des acteurs souvent plus petits que les entreprises
françaises, britanniques et américaines, les entreprises québé-
coises et canadiennes essaient aussi de se tailler une place en
Chine, poursuit Yannick. Le Québec y est très présent, surtout par
le biais de ses PME, dans un grand nombre de domaines. Les PME
font bien leurs affaires, mais discrètement. Le réseautage entre
Québécois établis là-bas commence à peine à s’organiser, mais il
est très important. Même chose pour l’École, qui y compte toujours
plus de diplômés chaque année. »
Jusqu’à récemment, le Réseau attendait d’avoir une masse
critique de diplômés dans un pays avant de former une section
étrangère du Réseau. Cependant, à la vitesse où vont maintenant
les choses, une section étrangère est dorénavant mise en place dès
qu’un diplômé se montre intéressé à jouer le rôle d’ambassadeur
du Réseau. Mais dans un pays aussi immense que la Chine sur les
plans géographique et démographique, est-il réaliste de penser
qu’un unique ambassadeur du Réseau puisse à lui seul tenir le fort,
ajoutant cette tâche bénévole à son agenda bien rempli ?
Belgacem Rahmani nuance sa réponse : « L’ambassadeur
représente d’abord un point de chute pour les diplômés et pour
l’École. Compte tenu des grandes distances en Chine, de l’énorme
réservoir de population et de l’engouement pour ce pays, la tâche
peut paraître assez lourde à porter pour une seule personne. Par
chance, Yannick est bien épaulé par Nadine. De plus, nous allons
essayer d’avoir des antennes à l’extérieur de Beijing, là où des
diplômés ont élu domicile. D’ailleurs, avant de rentrer à Chengdu,
en mars dernier, Lin Sun (D.E.S.S., gestion de la chaîne logistique,
2007) est venu m’offrir sa collaboration comme bénévole. » Avis,
donc, aux autres diplômés en terre chinoise.
Ayant eu la piqûre pour la Chine, Nadine et Yannick reviendront-
ils un jour dans leur pays natal ? « Oui, car nos racines, nos
familles et nos amis sont ici, mais pas dans l’immédiat, disent-ils.
Nous nous sommes fait une vie pékinoise. Et, par ailleurs, c’est
finalement l’année olympique. Tous les yeux seront tournés vers
Beijing. C’est un moment unique. » D’ailleurs, Nadine a réalisé
des mandats liés aux infrastructures olympiques, dont le grand
stade. Et il restera encore bien des défis après les Jeux olympiques.
Éventuellement viendra le temps de penser au retour.
NOUS VOULONS TISSER DES LIENS ÉTROITS ET DURABLES GRÂCE À UNE APPROCHE GAGNANT-GAGNANT POUR TOUTES LES PARTIES.
DES DIPLÔMES AU PAYS DE CONFUCIUS ET DES GRANDS PROJETS D’INFRASTRUCTURESPAR ROBIN PHILPOT
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TRILINGUAL BBA GRADUATES LANGUAGES ARE A MUST!
During the first two years of their program, they took five courses
in French, five in English and five in Spanish. Most of them then
took part in the international exchange program, while others did
a work internship abroad. In June, some of them will be joining the
Campus Abroad group at the Monterrey and Mexico City campuses
of the Tecnológico de Monterrey, a partner in our exchange
program. All of them are fluent in three languages, some in four or
even five or more.
When we launched this trilingual BBA in fall 2005, some people
thought we were taking a risk. To the contrary, in our first year
enrolment was nearly double what we had expected: 111 students,
about 40% of them international students and permanent
residents. And the trend is continuing, with just over 150 new
students enrolled in fall 2007.
At HEC Montréal, we are convinced that it is important, and
urgent, to immerse our students in a learning environment that
prepares them for the realities of international and globalized
business. Teaching them that globalization is a crucial phenomenon
DIPLÔMÉS TRILINGUES AU B.A.A. LES LANGUES, UN MUST !Dans le contexte actuel de la
mondialisation, nos premiers
diplômés de la cohorte trilingue
au B.A.A., qui viennent tout juste de
célébrer l’obtention de leur diplôme,
sont certainement promis à un bel
avenir. Leur baccalauréat a été pour
eux une occasion exceptionnelle
d’immersion linguistique et culturelle
ainsi qu’une occasion de dépassement
sur les plans scolaire et personnel.
The members of our first trilingual
cohort in the BBA program, who just
received their degrees, definitely
have a bright future awaiting them
in our increasingly globalized world.
Their bachelor’s studies proved to
be an exceptional opportunity for
them to immerse themselves in other
languages and cultures and to excel
in both academic and personal terms.
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Notre programme d’échanges internationaux – le plus important
du Canada – permet à des centaines de nos étudiants d’étudier
pendant un trimestre dans l’un des quelque 90 établissements de
grande réputation avec lesquels nous avons conclu des ententes.
Et nous accueillons, grâce au même programme, un nombre
équivalent d’étudiants étrangers chaque année.
Les cours Campus internationaux au MBA et au B.A.A. procurent
aussi aux étudiants des expériences culturelles très formatrices.
Cet autre mécanisme d’immersion à l’étranger, de courte durée,
entremêle cours, conférences et visites d’entreprises. Enfin, les
moyens mis en place pour appuyer notre politique de la qualité de
la communication, adoptée en 1990, nous permettent d’aborder
une quatrième langue, en plus du français, de l’anglais et de
l’espagnol, et de proposer dès l’automne prochain un cours d’intro-
duction au chinois des affaires (voir en page 19). Notre MBA est
offert en français ou en anglais, et notre B.A.A. en trois langues.
Au total, pour l’ensemble de nos programmes, environ 30 % de nos
étudiants viennent de l’étranger.
Il y a quelques mois, le journaliste de The Gazette Anthony
Giddens écrivait : « Globalization is not just a subject for study – it’s
part of reality at HEC. » Les grandes entreprises multinationales
tout comme les PME qui veulent développer de nouveaux marchés
ont besoin de gestionnaires formés à pareille école.
Permettez-moi, en terminant, de me joindre aux professeurs
de l’École pour féliciter l’ensemble de nos diplômés de l’année,
dans tous nos programmes d’études, et tout particulièrement ceux
de la première cohorte trilingue au B.A.A.
Michel Patry
Directeur, HEC Montréal
is one thing, but being surrounded by classmates from different
countries, speaking a variety of languages, is another. That is why
we launched the trilingual BBA three years ago.
Needless to say, it took some daring to commit ourselves to this
experiment. Remember that we were the first business school in
North America to do so. And this is just one of the innovative steps
we are proud to have taken in our different programs.
Our international exchange program, Canada’s largest, allows
hundreds of our students to spend a term at one of our roughly
90 renowned partner institutions. HEC Montréal welcomes the
same number of international students here every year as part
of the program.
The Campus Abroad courses in the MBA and BBA programs also
give students very valuable cultural experiences. It is another
kind of short-term international immersion, combining courses,
lectures and company tours. Lastly, with the help of the resources
provided to support our quality of communication policy, adopted
in 1990, we are now introducing a fourth language, in addition
to French, English and Spanish, as we will be offering students
an introductory course in business Chinese starting this fall (see
page 19). Our MBA is offered in French or English, and our BBA in
three languages. All in all, for our programs as a whole, about 30%
of our students come from abroad.
A few months back, Montreal Gazette reporter Anthony Giddens
wrote that “Globalization is not just a subject for study – it’s part of
reality at HEC.” Major multinationals and small businesses alike,
if they want to develop new markets, need managers trained at
this kind of school.
In closing, allow me to join the entire HEC Montréal faculty
in congratulating all our graduates this year, in all our programs,
and particularly those in the first BBA trilingual cohort.
Michel Patry
Director, HEC Montréal
Pendant les deux premières années de leur programme, ils ont
suivi cinq cours en français, cinq en anglais et cinq en espagnol.
La majorité d’entre eux ont ensuite participé au programme
d’échanges internationaux. D’autres ont fait un stage de travail
à l’étranger. Certains se joindront en juin au groupe qui suivra
le cours Campus international sur les campus de Monterrey
et de México de Tecnológico de Monterrey, un partenaire de
notre programme d’échanges. Si tous parlent couramment
trois langues, quelques-uns en maîtrisent quatre, voire cinq
et plus.
Lorsque nous avons lancé ce projet de cohorte trilingue au B.A.A.
à l’automne 2005, certains ont pu penser que nous faisions un
pari. Pourtant, nous avons accueilli dès la première année 111 étu-
diants – dont environ 40 % d’étudiants étrangers et de résidents
permanents –, soit près du double de ce que nous avions prévu.
Et la tendance se maintient, avec un peu plus de 150 nouveaux
étudiants accueillis à l’automne 2007.
À HEC Montréal, nous sommes convaincus de l’importance et
de l’urgence de plonger nos étudiants dans un environnement
d’apprentissage qui les prépare à la réalité internationale et
mondialisée des échanges. Enseigner que la mondialisation est
un phénomène d’envergure est une chose. Avoir à ses côtés des
camarades de classe qui viennent de nombreux pays et qui parlent
plusieurs langues est une autre chose. C’est pourquoi nous avons
mis sur pied le B.A.A. trilingue il y a trois ans.
Bien entendu, cela a pris une certaine dose d’audace pour se
lancer dans cette nouvelle expérience. Car il s’agissait, il est bon
de le rappeler, d’une première en Amérique pour une école de
gestion. Et il ne s’agit que de l’une des innovations apportées
à nos différents programmes d’études, dont nous sommes fiers.
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TOURNOI DE GOLF DE HEC MONTRÉALRéservation requise : www.hec.ca/bdd
10 septembre Club de golf de la vallée du Richelieu, Sainte-Julie.
JOURNÉE PORTES OUVERTESPour information : www.hec.ca/portesouvertes
16 novembre De 11 h à 16 h, à HEC Montréal.
GALA DU COMMERCEPour information ou réservation : www.reseauhec.ca
20 novembre Salle des pas perdus, Gare Windsor.
COLLOQUES Du 17 au 20 juin 8e Colloque international sur la diversité dans
les organisations, les communautés et les nations, organisé
par Common Ground.
Lieu : HEC Montréal.
Pour information : http://d08.cgpublisher.com ou Sébastien
Arcand, professeur et coresponsable de l’organisation du
colloque, à [email protected].
Automne (à préciser) Colloque HEC Montréal – Desjardins
sur le thème « Comment acheter une PME ».
Lieu : à préciser.
Pour information ou inscription : [email protected]
ou 514 340-6010.
Octobre (à préciser) Colloque HEC Montréal – BNC sur le thème
« La relève familiale et d’entreprise ».
Lieu : HEC Montréal.
Pour information ou inscription : [email protected]
ou 514 340-6010.
20 octobre Colloque sur le thème « Énergie et développement
durable : pour une gestion durable de l’énergie », organisé
par le Groupe de recherche interdisciplinaire en développement
durable.
Lieu : HEC Montréal.
Pour information : www.hec.ca/campus_durable
ou Pierre-Olivier Pineau, professeur et responsable
de l’organisation du colloque, au numéro 514 340-6922.
23 octobre Colloque HEC Montréal – Jeune Chambre de commerce
de Montréal sur le thème « Les leaders de demain ».
Lieu : HEC Montréal.
Pour information ou inscription : [email protected]
ou 514 340-6010.
29 octobre Colloque HEC Montréal – Fonds de solidarité FTQ sur
le thème « PME et croissance : rebondir avec le capital humain,
le capital financier et la compétitivité ».
Lieu : HEC Montréal.
Pour information ou inscription : [email protected]
ou 514 340-6010.
2 décembre Colloque HEC Montréal – Desjardins – SECOR
sur le thème « Spectre 2009 : faites la lumière sur les grandes
tendances stratégiques de l’an prochain » .
Lieu : HEC Montréal.
Pour information ou inscription : [email protected]
ou 514 340-6010.
LES ACTIVITÉS DU RÉSEAU HEC MONTRÉALPour information : www.reseauhec.ca
Les Entre-vues
22 mai Petit-déjeuner – conférence avec Galen G. Weston,
président exécutif du conseil, Les Compagnies Loblaw limitée,
sur le thème « Making Loblaw the Best Again. Rebuilding the
Culture of Canada’s Largest Retailer », au Centre Mont-Royal,
salle Mont-Royal II, à 7 h 15.
PASSEPORT POUR LE SAVOIRLe rendez-vous annuel des diplômés
24 octobre De 7 h à 17 h, à HEC Montréal.
SALONS NATIONAUX ET INTERNATIONAUXL’automne prochain, HEC Montréal sera présente à plusieurs
salons d’études, dans différents pays. Au moment d’aller
sous presse, le calendrier n’était cependant pas encore établi.
Pour savoir si l’École sera présente dans votre pays, et à quelle
date, veuillez, à compter de la mi-août, consulter le site
www.hec.ca/futurs/salons.html.
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Établi par :Recommandé par :
La Compagnie d’Assurance-Vie Manufacturers
Ayez l’esprit tranquille en sachant que, quoi qu’il arrive à l’avenir, vos frais médicauxseront pris en charge. Faites le meilleur usage de l’assurance maladie et soins dentairesdont vous bénéficiez par l’entremise de votre association de diplômés.
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