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Université d’Antananarivo

Cours M1 - Economie

ECONOMIE INDUSTRIELLE Agassi Horien

© Elder Edition 2015

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Programme AU 2014 - 2015

I - Approches théoriques de l’industrialisation

Section I : Les différentes approches de l’industrialisation

A) Problème de terminologie 1. L’industrie 2. L’industrialisation 3. Les différents niveaux de développement industriel

B) Les facteurs déterminants de l’industrialisation 1. Industrialisation et progrès technique 2. Industrialisation et commerce 3. Industrialisation et crise

Section II : Le débat théorique sur l’industrialisation des pays du tiers monde

A) La problématique du développement dans les pays du tiers monde 1. Les débats soulevés à propos du développement du tiers monde 2. La question de la conception du développement de l’Afrique

B) Les schémas d’industrialisation et la stratégie de développement 1. L’approche libérale et les secteurs privilégiés 2. L’industrialisation et les stratégies de développement

II – L’industrialisation dans l’évolution des sociétés

Section I : L’industrialisation dans les pays développés (1900 - 1950)

A) Le processus d’industrialisation 1. Le passage de la manufacture à la grande industrie 2. L’émergence des pays nouvellement industrialisés (différents des NPI) 3. Les conséquences du progrès technique

B) Les tendances du développement industriel à partir des années 50 1. La période de croissance économique 2. La période de ralentissement de la croissance des années 70 (période

de déclin ou de crise) C) L’économie dans l’ère de la globalisation de l’année 80

1. Les politiques économiques de l’issue à la crise 2. Les tendances nouvelles des activités industrielles dans les pays

développés

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Section II : L’industrialisation dans les pays en développement

A) Les formes d’industrialisation 1. Industrialisation de première transformation des produits primaires 2. Industrialisation de substitution des informations 3. Industrialisation en termes d’option 4. industrialisation d’exportation

B) Les problèmes majeurs du développement industriel dans le tiers monde 1. Echec des tentatives d’industrialisation du tiers monde

• La remise en cause des théories du développement industriel

• Les réalités du développement industriel du tiers monde 2. Comment expliquer la situation actuelle de l’industrialisation ?

• La situation au niveau mondial

• La situation au niveau des pays du monde

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Chapitre I : Approches théoriques de l’industrialisation

Section I : Les différentes approches de l’industrialisation

A. Problèmes de terminologie 1. L’industrie

Elle fait appel à trois types de définition : définition classique, définition économique et définition sectoriel.

a) Définition classique L’industrie est définie comme « l’art, le métier d’extraire ou de produire et de transformer les matières premières plus directement utilisable et parfois en plusieurs séries d’opérations. »

L’intérêt de cette définition réside dans sa capacité de saisir l’idée qu’une industrie suppose deux phases :

• La phase d’extraction ou de production de matières premières ;

• La phase de transformation de matières premières, la transformation est un processus qui fait intervenir une série d’opération.

b) Définition économique « L’industrie désigne l’ensemble des unités économiques de production qui, par l’usage des facteurs (capital, travail) transforment des biens réels en produits. Elles dégagent une valeur ajoutée qui mesure la contribution productive de chacune d’entre elles.

c) Définition sectorielle Cette définition de l’industrie en termes de secteur est celle des économistes Colin Clark et Jean Fourastié, selon eux, les activités économiques doivent être réparties entre trois secteurs d’activité selon la nature de cette activité d’où :

• Les secteurs primaires qui regroupent les activités économiques productrices de matières premières (agriculture, exploitation forestières, pêches et mines)

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• Le secteur secondaire qui rassemble les activités industrielles, c'est-à-dire celles de transformation de matières premières en biens de production ou en biens de consommation (industrie, bâtiments et travaux publics)

• Le secteur tertiaire qui inclut les activités productrices de services appelés aussi les biens immatériels (commerce, banque, assurance, transport, administration, etc.)

2. L’industrialisation

a) L’industrialisation résulte de la création d'entreprise industriel

Il faut promouvoir l’industrie, c'est-à-dire promouvoir l’industrie tant dans son étendue que dans son contenu et où se développent simultanément : la production, l’investissement, et les emplois dans de l’industrie.

b) L’industrialisation est liée à la technique

L’industrialisation est l’organisation du travail, c’est-à-dire la spéculation. Cette définition de Fressinet est complétée par Cuisener par ces termes : « entendant par là non pas des secteurs de production mais une façon de produire caractérisée par l’utilisation rationnelle des machines opérant à des couts décroissants »

c) L’industrialisation est le processus de développement des activités

industrielles

Il s’agit là de la définition globale de l’industrialisation à laquelle il convient d’ajouter le fait que les activités économiques son organisées industriellement, c'est-à-dire qu’elles doivent être une organisation de travail rationnel et efficace et un souci d’amélioration de performance globale et sectorielle de l’industrie.

d) L’industrialisation est un processus à trois phases successives : primaire,

secondaire et tertiaire (définition de Mohamed Damali)

Il s’est exprimé en ces termes : « La première phase relative à l’extraction, à la production, aux opérations nécessaires à l’exportation, de loin la plus pauvre en valeur ajoutée, correspond à la phase primaire.

Ensuite vient la phase secondaire qui porte sur le raffinage. La première transformation industrielle, l’élaboration de produits semi-finis et prêts à la production finale des produits finis et manufacturés. Cette deuxième phase

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nécessite beaucoup de capital, de technologie, de mains-d’œuvre plus ou moins qualifiées et spécialisées.

Enfin, la phase tertiaire, celle qui consiste à élaborer des produits finis disponibles pour la consommation directe (produits industriels, bien d’équipement, etc.) cette troisième phase exige une technologie de pointe, une main-d’œuvre hautement qualifiée et spécialisée, un capital financier et autonome de même dimension que les ambitions économiques et politiques.

Certes, cette définition est très longue avec ses trois phases successives, son intérêt majeur réside toutefois dans le fait qu’elle permet de situer le niveau de développement industriel atteint par l’économie considérée ainsi que les moyens financiers, techniques et humaines qu’exige ce processus d’industrialisation à chaque stade.

e) L’industrialisation de type socialiste

En ce qui concerne cette industrialisation les idées suivantes peuvent être dégagées :

• L’industrialisation consiste en la fabrication des moyens de production d’où la priorité est accordée à l’industrie lourde. La dimension sociale de l’industrialisation est mise en relief :

• Elle constitue l’endroit par excellence où se situe le contact physique entre l’homme et la machine.

• C’est le lieu de concentration d’un nombre important d’ouvriers. Dans cette optique, l’industrie a engendré l’évolution de la conscience de classe entre travailleurs, ce qui a débouché sur la formation du mouvement syndical.

3. Le niveau de développement industriel

Vue l’importance accordée à l’industrialisation, elle est en effet un vecteur privilégié du développement mais son rythme varie en fonction des pays considérés. C’est pourquoi la distribution géographique des industries dans le monde fait apparaitre différents niveaux de développement industriel suivant les diverses catégories de pays d’où :

• Pays développés et riches ou pays industrialisés

• Pays en développement

• Les nouveaux pays industriels

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a) Les pays développés

Une approche diachronique s’impose ici compte tenu de l’Histoire des pays industrialisés d’où selon la logique de leurs systèmes respectifs, la distinction entre :

• Pays capitalistes

• Ex-pays socialistes

• L’industrie dans les pays capitalistes :

En suivant l’Histoire du développement des pays capitalistes (Europe de l’Ouest, Etats Unis, etc.) il est apparu que l’industrialisation ne s’est posée ni en terme de priorité, ni en terme de choix délibérée.

On peut dire que le début du développement de l’industrie a coïncidé avec la révolution industrielle, a démarré en Angleterre la seconde moitié du XVIIIe siècle. Elle fut le résultat d’un long processus mettant en jeux une série de facteurs :

• La révolution agricole qui est considéré comme un facteur essentielle de la révolution industrielle dans la mesure où elle a permis de dégager : o Une main-d’œuvre o Un surplus agricole destiné une population urbain sans cesse

croissante o Et des possibilités d’échanges entre les secteurs

• Les applications de la science et des techniques qui ont entrainé des innovations dans de nombreuses

• Les progrès dans les voies de communication

• Les progrès du machinisme

Par ailleurs, l’industrialisation capitaliste a commencé avec le développement de l’industrie légère.

• L’industrie dans les ex-pays socialistes

L’ex-union soviétique, quant à elle, après la révolution socialiste d’octobre 1917 a plutôt opté pour un choix délibéré en termes d’industrialisation en décidant :

• Adopter l’industrialisation en tant que stratégie de développement

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• De faire de la planification le processus central de la politique économique ayant pour fondement la proportion sociale des moyens de production.

• De donner la priorité à l’industrie lourde, c'est-à-dire en développant des activités industrielles : o Situé en amant (sidérurgie, métallurgie, produits énergétiques,

chimie de base, etc.) o Et susceptible d’avoir des effets d’entrainement sur le reste de

l’économie

A partir du premier plan quinquennal lancé en 1928 en URSS, la politique économique suivie va indiquer ce rôle joué par l’industrie lourde dans la transformation socialiste du pays.

Le système d’économie planifiée instaurée en URSS est étendu au pays de l’Est après la deuxième guerre mondiale.

b) Les pays en développement (PED)

Bien que l’industrialisation contribue en effet au développement économique d’un pays, il faut reconnaitre que les nombreuses contraintes auxquels sont soumis les PED limitent leur marge de manœuvre d’où la nécessité de visualiser au préalable quelques problèmes majeurs à surmonter au PED dans l’élaboration de leur stratégie de développement.

Historiquement, dans les PED, on a pratiqué l’économie de traite et ce système n’a pas favorisé le développement industriel, en effet, tout embryon de l’industrie serait uniquement dans l’accompagnement des exportations des produits primaires (Exemple : FITIM à Majunga avec sa production de sac de collecte des produits agricoles à exporter « gony »).

Les PED ont été pour la plupart des anciens pays colonisés ou tout au moins dominés. A partir des années 80 de lancement des programmes d’ajustement structurel dans les PED, en concertation avec les institutions financières internationales a débouché sur une industrialisation dictée par l’intégration dans l’économie mondiale.

Les différentes crises économiques par ailleurs qui ont secoué l’économie globalisée à la fin du XXe siècle ont beaucoup touché les structures industrielles encore vulnérables dans les PED.

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Ces différents types de problème évoqués parmi tant d’autres rendent l’industrialisation des PED difficiles à mettre en œuvre, certaines exceptions méritent cependant d’être mentionnées, d’où :

c) Les nouveaux pays industrialisés

Il existe des nuances dans l’intégration des pays du tiers monde par rapport au centre du système à tel enseigne qu’on a avancé le concept de ces NPI.

La liste de ces NPI peut varier selon les critères et les organismes qui s’y intéressent (banque mondiale, …). Néanmoins, certains pays figurent dans toutes les listes et il représente le « noyau dur selon l’expression de Pierre Judet d’où Mexique et Brésil, la Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong et Singapour.

Les critères déterminant la caractérisation de ces NPI sont entre autres :

• La croissance du PNB et la part de l’industrie dans le produit national.

• Le développement appréciable de l’exportation des produits manufacturés

• Le développement significatif de l’urbanisation et de la classe ouvrière

La distribution de ces NPI au niveau du tiers monde montre que l’Asie en est abondamment pourvue, l’Amérique Latine vient en deuxième position, tandis qu’en Afrique, le phénomène se trouve encore à l’état embryonnaire.

Parmi les NPI à moindre degré, on relève seulement l’Egypte, l’Algérie et l’Afrique du Sud, s’agissant des zones franches, ce phénomène est essentiellement asiatique (Hong Kong, Singapour, Taiwan) à son commencement et par la suite se sont ajoutés des cas tels que Gambie, l’île de Maurice, le Sénégal, Tinusie, voire Madagascar.

B. Les facteurs déterminant de l’industrialisation

Trois facteurs peuvent être misa en relief et qui ont catalysé le développement de l’industrialisation au cours de l’évolution des sociétés :

• Industrialisation et progrès technique

• Industrialisation et commerce

• Industrialisation et crise

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1. Industrialisation et progrès technique

Les progrès techniques résultent de l’application des découvertes scientifiques dans l’industrie, leurs manifestations sont les suivantes :

• Sous forme d’innovation technique

• Sous forme d’apparition de nouvelles industries jusque là inexistantes

Une définition du progrès technique est la suivante : une nouvelle manière de produire d’où l’accroissement de la production bien que les facteurs de production restent inchangés.

Dans ces conditions, l’expansion des industries modernes nouvellement créés peut être liée à l’introduction des méthodes scientifiques de production.

Depuis la fin du 19e siècle, il y a eu des grappes d’innovation d’où l’amélioration des performances d’industries existantes et apparition des produits nouveaux.

Ces innovations peuvent être à l’origine de la création d’industries nouvelles, toutefois, il ne faut pas confondre :

• Innovation technique

• Et révolution technique à lier avec la révolution industrielle

D’où l’intérêt que présente les deux points suivantes :

• Les tendances des progrès scientifique et progrès techniques

• Les innovations techniques au cours de la première moitié du 20e siècle

a) Les tendances des progrès scientifiques et techniques

• L’invention de la machine outil

• L’utilisation de la machine à vapeur et la fabrication du fer

• La révolution scientifique et technique

• L’invention de la machine outil

Elle se situe dans le milieu du 18e siècle en Grande Bretagne où une révolution technique fait naître la première révolution industrielle.

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• Utilisation de la machine à vapeur et la fabrication du fer

• Fin 18e siècle et début 19e : cela va susciter du progrès dans le domaine des industries métallurgiques

• Premier quart du 19e siècle : début de la construction de chemin de fer qui va apporter un changement sans précédent dans le domaine du transport

• A partir de 1870 va s’ouvrir une nouvelle période avec celle de la sidérurgie lorsque l’acier se substitue au fer, lequel va servir à la construction des railles.

C’est la généralisation des railles en acier qui va inaugurer le triomphe du chemin de fer qui, de par la densité de ces réseaux, va contribuer pleinement au progrès industriel.

• La révolution scientifique et technique

• Les dernières années du 19e siècle et le début du 20e siècle vont se succéder des innovations techniques décisives qui vont accélérer le progrès industriel.

• Notion de révolution scientifique et technique utilisée principalement par les auteurs marxistes pour désigner : « le passage d’une technologie de production industriel à une autre »

• Apparition de la deuxième révolution industrielle au milieu du 20e siècle liée elle-même à une production industrielle fondée sur l’automation.

• La révolution scientifique et technique (d’après les auteurs marxistes) comporte trois étapes : o Fin 18e siècle : la première révolution industrielle et ses

innovations techniques ; o Milieu du 20e siècle : le véritable essor de la révolution

scientifique et qui correspond à la révolution industrielle o Fin du 20e siècle et la première moitié du 21e : la fin de cette

révolution.

Il ressort de ces considérations et selon l’approche des auteurs marxistes que la RSD est un processus dont les effets se font sentir sur une très longue période.

Toutefois dans une perspective différente, on peut distinguer plusieurs révolutions industrielles (généralement le terme révolution industrielle

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désigne la période de transformation du système productif (1780-1880) qui a touché l’Europe).

Dans cette optique, on peut alors distinguer :

• La première commence à la fin du 18e siècle (coton, fonte, charbon, machine à vapeur) ;

• Le deuxième se déroule un siècle plus tard (acier, électrométallurgie, chimie organique, produits de consommation, pétrole et électricité) ;

• La troisième débuterait dans les années 70, 80 (électroniques, informatiques, télécommunication) qui conduisent aux nouvelles technologies de l’information.

b) L’accélération du progrès technique et nouvelle industrie

Trois points sont retenus à ce propos :

• L’essor industriel est lié au développement de la technique

• La découverte de nouvelle source d’énergie

• Industries nouvellement créées et les matières premières fondamentales

• L’essor industriel est lié au développement de la technologie

Depuis la fin du 19e siècle, on a une évolution considérable du progrès technique et scientifique qui va contribuer à accélérer le progrès industriel.

Contrairement aux époques antérieures, les recherches scientifiques tendent à s’orienter vers des objectifs par l’industrie.

D’où des changements qui affectent l’industrie. La technique a non seulement engendré des perfections au niveau des instruments mais cela a également rendu possible des créations nouvelles.

Les recherches scientifiques sont poursuivies :

• Pour déterminer les conditions optimales de fabrication de produits à des prix compétitifs ;

• Pour contribuer à la mise au point des diverses techniques industrielles.

=> Il s’agit d’inciter la recherche à s’orienter vers des applications possibles à l’industrie.

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• La découverte de nouvelles sources d’énergie

C’est un autre signe de progrès de la technique d’où :

• L’électricité

• Le pétrole

L’électricité et ses nouvelles technologies d’utilisation ont engendré des industries comme :

• L’électrométallurgie

• L’électrochimie

• Et surtout l’électroménager

S’agissant du pétrole, le début d’exploitation a eu lieu aux Etats Unis et en union soviétique dans la 2e moitié du 19e siècle mais comme la demande a fortement augmenté, cela a impliqué de nouveaux jugements : première décennie du 20e siècle, des découvertes nouvelles ont eu lieu avec les réserves de moyen orient.

Dans le domaine énergétiques et minier, force est de constater que le progrès technique a accéléré :

• L’inventaire des ressources su sous sol ;

• L’utilisation des régions antérieurement inaccessibles ;

• La valorisation des ressources existantes jusque là inutilisées (exemple : la production d’énergie hydroélectriques à partir de l’exploitation des chutes d’eau

• La création d’industrie extractive : pétrole

• Les industries nouvellement créées et les matières premières

fondamentales

• Les industries chimiques

• La fabrication des caoutchoucs de synthèse

• La notion d'intégration verticale

• L'évolution de la production mondiale d’acier

Les industries chimiques :

• Apparition de colorants artificiels dans les industries textiles

• Engrais chimiques dans l’agriculture

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• L’augmentation des produits de substitution : début du 20e siècle : fabrication industrielle de la rayonne d’où le Nylon : fibre textile artificielle et bien d’autres produits substituables

La fabrication du caoutchouc de synthèse (caoutchouc synthétique) : production localisée surtout en Asie du Sud-est et en Amérique du Nord.

Les industries utilisatrices du caoutchouc synthétique : industrie automobile et industrie aéronautiques qui font leur apparition.

La notion d’intégration verticale : on assiste à de nouvelle fabrication qui favorise la production de fer, d’acier, et de métaux non ferreux qui elle-même alimente une industrie mécanique liée quant à elle à l’industrie sidérurgique.

Ce sont ces liaisons qui existent entre les différentes entreprises industrielles, alors les industries minières aux industries de construction que l’on désigne par intégration verticale.

L’évolution mondiale de la production d’acier

L’acier est à l’origine des principaux changements dans le domaine des transports d’où l’intérêt que présente la connaissance de ces principaux pays producteurs d’acier considérés comme les pays détenteurs des fabrications industrielles de ce matériau : Etats Unis, Allemagne, Royaume Unie, France, URSS, Belgique, Luxembourg, Japon, Italie.

On y observe également les progrès des techniques industrielles développées avec une différenciation de production et un accroissement intensif. Parallèlement à cela, les progrès techniques ont suscité l’apparition de nouvelles industries, lesquelles sont conditionnées par l’existence de nouvelles sources d’énergie et de nouvelles matières premières.

La première moitié du 20e siècle est en effet caractérisé par un accroissement de la production d’acier ; la concurrence de l’aluminium, les possibilités de fabrication de matières synthétiques et avec elle s’ouvre également l’ère du pétrole avec la mise en exploitation de nouveaux gisements.

Par ailleurs, on a assisté à un développement des industries électriques, automobile, aéronautiques, chimiques.

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2. Industrie et commerce (à traiter)

3. Industrie et crise

A partir du 19e siècle et surtout au cours du 20e, les crises économiques malgré leurs impacts négatives ont favorisé les innovations techniques et même les économies de guerre et ces crises ont surtout catalysés la création de matériels et machines débouchant ainsi sur le développement industriel.

D’où à titre d’illustration, l’intérêt que présente la crise de 1929 et ses conséquences où le capitaliste des monopoles va se substituer au capitalisme concurrentiel et avec ses effets sur le secteur industriel.

On assiste là à une nouvelle phase du développement du capitalisme. Contrairement aux théoriciens libre fonctionnement du marché, une nouvelle approche libérale considère que promouvoir la liberté nécessite l’intervention de l’Etat, d’où ce nouveau courant appelé interventionnisme libéral qui fait de l’Etat un élément essentiel du libéralisme, c’est dans cette optique qu’il convient d’envisager les efforts de redressement que vont mettre en œuvre les principaux pays industriels d’où les points suivants :

• Les points de vue sur la crise de 1929

• Les tentatives de redressement industriel

a) Les points de vue sur la crise de 1929

Il existe des divergences à propos des causes de la crise de 1929 :

• La crise est le produit de la surproduction industrielle suite à l’évolution technologique selon les partisans à l’économie de marché

• La crise est un élément essentiel de la régulation du capitalisme : c’est la crise de 1929 qui va accélérer le mouvement de concentration et va favoriser l’avènement du capitalisme monopoliste d’Etat.

Il s’agit là du point de vue des auteurs marxistes. Soit une nouvelle phase du développement du capitalisme et cela a été de point de vue de Lénine dans son ouvrage « L’impérialisme stade suprême du capitalisme ». Selon lui, cette phase correspond à celle de la domination du capital financier.

Charles Albert Michalet peut être situé parmi les adeptes de cette conception du capitalisme avec son ouvrage : « le capitalisme mondial » et où il s’est exprimé comme suit : « l’extension à l’échelle mondiale du mode

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de production capitaliste signifie que la possibilité d’investir des capitaux à l’étranger est à l’origine des implantations accélérée des firmes multinationales (FMN).

La définition du FMN est la suivante : « la FMN est un monopole, un oligopole, une grande entreprise, une entreprise géante, elle symbolise un nouvel état industriel »

Selon cette définition, la FMN et ses filiales correspondent à un autre aspect essentiel du développement du capitalisme, c’est la domination des monopoles. Toutefois, cela n’élimine pas pour autant la concurrence qui va dépasser le cadre national pour se placer au niveau mondial. Cela va entrainer une nouvelle forme obligatoire de l’organisation de la production issue de la fusion du capital et du groupement monopolistique et de banques et d’industries.

Henri Guitton avance les termes d’ « entretien industriel international » destiné à résoudre la crise de 29. Il existe certes diverses approches de la crise : elle renvoie toutefois à une même idée : la crise de 29 marque un tournant décisif dans l’économie capitaliste ; « la crise qui a commencé quelques années au paravent et qui achève d’ébranler, à partir de 1929 le système capitaliste traditionnel fondé sur le libéralisme, c’est pourquoi des décisions majeures tant politiques que sociales vont être prises en ce qui concerne le domaine industriel d’où :

b) Les tentatives de redressement industriel

Les 3 opérations suivantes de cette crise et les tentatives de redressement industriel y afférentes :

• La crise de 1929 est une crise des industries traditionnelle On assiste en effet au vieillissement des structures industrielles qui touchent les textiles, l’acier et le charbon d’où un redressement industriel qui doit s’orienter vers de nouveaux secteur moteur à définir.

• La crise de 1929 est une crise du système productif Cela signifie que le système productif qui est en crise doit être redressé en s’orientant vers une organisation rationnelle de l’industrie. Cela consiste à transformer les méthodes de production industrielle par des recherches de nouvelles techniques destinées à améliorer la production, à identifier le rythme de travail par la

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généralisation du taylorisme. Toutefois, le rythme de travail exige des capitaux considérables d’où une accélération du processus de concentration capitaliste.

• La crise de 1929 est une crise résultant de l’insuffisance de la demande. Autrement dit, on assiste à la nécessité d’une production industrielle de masse à accompagner d’une consommation de masse. Cela signifie une politique de redressement industriel qui équivaut à une politique de relance de la consommation d’où l’expression de Henri Ford de « lier production et salaire ».

L’Histoire industrielle est en effet marquée par Ford qui est parvenu à rationaliser la production pour fabriquer en grande série un modèle de voiture à bon marché (le modèle T ou la Ford T).

Selon Ford, l’accélération des cadres de la construction à la Chine, qui a contribué à l’augmentation de la production, doit s’accompagner de celle du salaire des ouvriers.

Le point de vue est partagé par John Maynard Keynes qui pense que pour surmonter cette crise, il faut faire appel à une intervention poussée de l’Etat, on assiste à une nouvelle ère du capitalisme : l’Etat doit intervenir de manière active dans la régulation de l’économie.

Aussi dans les années 30 observe-t-on des formes d’intervention Etatiques destinées à assurer le redressement industriel et qui vont se traduire par :

• Des secteurs qui passent sous le contrôle de l’Etat ;

• La politique keynésienne qui présente des inventions publiques

• Les débuts d’une planification à caractère indicatif

A ce propos, notons la stratégie New Deal : mise en œuvre aux Etats Unis par Franklin Roosevelt et dans laquelle figure la NIRA (National Industrial Recovering Act) c'est-à-dire la loi pour le rétablissement industriel.

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Section II : Les débats théoriques sur

l’industrialisation du tiers monde

A. Les approches théoriques du développement

1. Approche libérale du développement économique

Conformément à la théorie des stades de Rostow, le développement des pays industrialisés serait la norme, aussi les pays du tiers monde doivent-ils suivre cette voie linéaire du développement.

Cette théorie appelé aussi théorie des stades, analyse les phases du développement qui sont au nombre de 5 stades à franchir successivement. (à rechercher)

Pour les adeptes de la théorie du développement, conçu dans le cadre d’un modèle, le sous développement qui caractérise le tiers monde sera résolu après le troisième stade « décollage ».

De leur point de vue, le sous développement est perçu comme un retard chronologique par rapport aux pays développés.

Ils assimilent le développement économique à la croissance économique qui se mesure à l’aide d’indicateurs classiques tels que le PNB.

2. Approche marxiste du développement économique

Les théoriciens d’orientation marxistes situent leur raisonnement à l’intérieur du système capitaliste mondial qui repose sur les rapports entre centre et périphéries. Ce dytique centre-périphérie a déjà été évoqué par François Pérou et repris par suite par S. Amin.

La thèse du développement retenu par les auteurs de tendance marxiste montre que la plupart des pays sous développés sont intégrés dans l’économie mondiale capitaliste dans une position périphérique par rapport aux pays du centre et par la voie du marché mondial. Cette insertion dans l’économie mondiale est à l’origine du sous développement des pays du tiers monde, par conséquent, il ne sera plus question que du sous développement défini comme un produit de l’expansion du capitalisme.

Cette problématique du développement économique du tiers monde a été posée par de nombreux auteurs parmi lesquels il a lieu de citer Samir Amin, P. Baran, A. G. Frank, Ch. A. Michallet, C. Furtado.

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C’est dans cette perspective que l’on a avancé certaines théories comme le développement autocentré, le développement endogène en vue d’une déconnection par rapport au capitalisme mondial.

B. Les schémas d’industrie et les stratégies de développement

1. L’approche libérale et le secteur privilégié

Dans la conception libérale, on peut distinguer 2 types d’approches :

• En termes de disponibilité des facteurs de production

• En termes de secteur en établissant un ordre de priorité

En combinant ces deux types d’approches, nous pouvons avoir des éléments quant aux méthodes de développement que nous indiquent les auteurs libéraux qui prônent les normes suivantes :

• Priorité à l’agriculture

• Priorité à l’industrie légère

• Industrialisation orientée vers l’exportation

Par rapport à ces normes de développement proposées par les auteurs libéraux et qui peuvent être formulés par les questions suivantes :

• Agriculture et/ou industrie

• Industrie lourde ou industrie légère

• Industrie par substitution d’importation ou industrie d’exportation

a) Agriculture et/ou industrie

Les partisans de ce développement basé sur l’agriculture sont partis de la doctrine des physiocrates qui exaltent la propriété foncière et l’agriculture « seule capable à cause de la fécondité de la terre, de créer un produit net ». En considérant les richesses naturelles dont les pays du tiers monde sont dotés, ils ne peuvent que plaider pour un profil agricole de ces pays.

Il y a également le problème de la pression démographique que connait le tiers monde et qui se traduit par un déséquilibre entre la croissance démographique et la production agricole, c'est-à-dire subvenir aux besoins d’une population en accroissement rapide.

En même temps, la majeure partie de la population est concentré dans le milieu rural, aussi ne reste-t-il que l’agriculture pour résoudre le

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développement d’autant plus qu’une main-d’œuvre nombreuse et disponible pour ce genre de travail.

Tels sont par conséquent les arguments en faveur du développement de l’agriculture.

b) Industrie lourde ou industrie légère

• Priorité à l’industrie lourde

En accordant la priorité à l’industrie lourde, on opte pour une stratégie du développement industriel orienté vers l’industrie de base qui élabore les matières brutes et qui débouche sur la création des biens et services.

Le choix entre les deux méthodes d’industrie (industrie lourde et industrie légère) dépendrait en premier lieu du choix politique du pays : voie capitaliste ou voie socialiste du développement.

En termes de production, l’industrie lourde fournit des biens tels que : la mécanisation lourde, l’armement, les véhicules lourdes, les matériaux de construction, les combustibles, médicaments, …

Il convient cependant de faire remarquer que l’industrie lourde nécessite la mise en contribution massive d’importantes ressources énergétiques et minérales ainsi que de grands complexes industriels permettant le traitement des matières premières d’où l’importance des lourds investissements qu’implique cette stratégie du développement.

• Priorisation des industries légères

Le développement prioritaire de l’industrie légère est conçu par les théoriciens conventionnels du développement qui envisagent le développement économique du pays du tiers monde dans le cadre d’un modèle qui est le modèle occidental et un système économique de type capitaliste. A ce propos, les idées suivantes peuvent être dégagées :

- il ne conteste pas pour autant l’importance de l’agriculture

- l’industrie légère fait appel à des industrialisations moins importantes et son expression peut déboucher sur l’industrie lourde

- au terme de l’industrie légère, on peut substituer celui des industries de transformation qui correspondent à la mise en valeur des matières premières.

Page 22: Economie Industrielle théorie

22

c) Industrialisation par substitution d’importation

• Industrialisation par substitution d’importation

L’industrialisation par substitution d’importation consiste à substituer par une fabrication locale des exportations dont les volumes justifient la création de l’industrie.

Cela signifie promouvoir les industries locales qui répondent à une demande solvable et de manière à réduire les importations.

• Apparition des industries de substitution

Cette notion de l’industrie de substitution a fait son apparition en Amérique Latine et ce seulement à la fin des années 50 au moment de la décolonisation qu’elle sera introduite dans le programme de développement économique des pays africains, J. B. Makarov a bien souligné ce fait industriel à travers les passages suivantes : « théorisation des objectifs a fait tout prête en Amérique latine, il s’agit au départ de palier des rôles du commerce international. En Afrique, l’intension politique se transforme en voie de développement consistant à promouvoir les industries locales de manière à réduire les importations imposés par les faits au départ, ces industries de substitution étaient émigrées en système »

L’intérêt de ce passage c’est qu’il montre les contextes historiques différents dans lesquelles sont apparues les industries de substitution en Amérique Latine et en Afrique.

De plus, la modalité de l’implantation de ces industries en Afrique différencierait beaucoup de celles rencontrées en Amérique latine. En Afrique en effet, cette implantation s’est effectuée à la demande du gouvernement, il fut promulgué un code d’investissement destiné à encourager la venue des investissements étrangers, plus exactement cela signifie qu’en Afrique, ce sont les gouvernements qui encouragent la venue d’entreprises étrangers différemment à ce qui s’est passé en Amérique Latine où cette importation industrielle résulte d’une décision interne aux FMN.

• Une industrialisation sous l’égide des FMN

Les FMN constituant le principal vecteur de l’investissement direct en provenance de l’étranger, soit une industrialisation sous l’égide des FMN et partant sous le contrôle du capital étranger.

Page 23: Economie Industrielle théorie

23

Ce type de financement industriel par le biais du FMN a pour corolaire la dépendance technologique. Pour mesurer le degré de dépendance technologique d’un pays, il s’avère intéressant de connaitre les différentes formules utilisées en matière de transfert de technologie. Ainsi allons-nous en tenir 4 qui sont les _____ :

• La formule des usines de montage à partir des pièces détachées importées

• La formule reposant sur l’achat d’usine « clé en main » c'est-à-dire que le paiement ne sera effectué qu’après la livraison de l’usine.

• La formule « produits en main » c'est-à-dire que le paiement effectif n’aura lieu que lorsque la production de l’usine aura atteint les objectifs définis dans le contrat.

• La fabrication sous licence de firmes étrangères

• L’industrie d’exportation

Elle est essentiellement tournée vers l’extérieur soit une stratégie de promotion des exportations de produits manufacturés fabriqués localement.

Comment expliquer cette méthode de développement industriel ?

• Orientation donnée à l’industrie d’exportation

Pour l’Afrique en particulier cette nouvelle stratégie industrielle, il s’inscrit dans une perspective de croissance économique. Cette nouvelle politique économique est préconisée par la Banque Mondiale dans le cadre du PAS. C’est une alternative libérale distinguée à faire face aux échecs de la tentative d’industrialisation dans les pays du tiers monde.

L’industrialisation qui encourage la promotion d’exportation s’inscrit dans le cadre de la théorie des avantages comparatifs.

Le capital étranger soucieux de rentabilité a pour objectif de réduire les couts de production industrielle d’où l’intérêt qui manifeste à l’égard du tiers monde qui dispose d’importantes ressources telles que les matières premières, moins d’œuvres…

Favoriser toutefois les exportations dans le contexte de l’économie de marché amène à la question suivante :

Page 24: Economie Industrielle théorie

24

Comment faire irruption sur le marché mondial ? Et quelles sont les contraintes auxquelles il faut se soumettre ?

• Irruption sur le marché mondial

Il est important de faire remarquer que l’industrialisation par la promotion de l’exportation implique qu’on raisonne à l’aspect mondial d’où le caractère mondial de cette industrialisation et cette stratégie industrielle avance même le concept du SIM (Système Industriel Mondial).

Il s’agit là d’une variante de stratégies industrielles définies dans une perspective de croissance économique et dans lequel il faut s’intégrer.

Nous sommes également ici en présence du nouveau redéploiement des FMN qui est à la recherche de la valorisation du capital.

• Les exigences de l’industrialisation d’exportation

Compte tenu des impératifs du marché mondial, l’industrie des exportations est soumise à diverses contraintes :

• Trouver sa compétitivité à la concurrence internationale en tenant compte des normes en vigueur sur le marché mondial.

• Avoir un appareil de production adéquat

• Maitriser les questions logistiques : l’infrastructure, les assurances, autrement dit, améliorer l’environnement économique et procéder à des reformes administratives toute en laissant des possibilités d’action des secteurs privés.

La sous-traitance et les zones franches industrielles sont des activités exportatrices qui répondent à cette voie de développement industriel.

2. L’approche marxiste de stratégie de développement

Il y a des variantes dans les diverses hypothèses dégagées par les différents auteurs d’orientation marxistes. _______ Il existe une plateforme théorique d’ensemble à savoir de la masse de l’Etat de dépendance subit par les PED.

Cette conception du développement du tiers monde a soulevé de nombreuses questions qui peuvent s’articuler autour des trois axes suivantes :

• Une stratégie de développement autocentré

• Le problème de l’intégration dans l’économie mondial

Page 25: Economie Industrielle théorie

25

• Le problème issu de la crise international

a) Une stratégie de développement autocentré

Le développement autocentré privilégie certes l’industrie nationale accès sur l’existence d’industries lourdes contrôlées par des sociétés nationales, c’est une importante option stratégique pour assurer le développement économique des pays qui ont pu se doter des complexes industriels relativement performants.

C’est le cas de l’Algérie sortie en 1962 d’une longue guerre… et qui a adopté dans les années 70 cette stratégie d’industrialisation connue sous le nom d’ « industrie industrialisante » suivant la thèse élaborée par Destanne de Berris.

Conformément à cette thèse, le développement de ce secteur prioritaire doit produire des effets_____ sur les autres secteurs de l’ensemble de cette économie nationale.

Cette industrialisation basée sur l’industrie lourde est appréhendée en termes d’option et de priorité :

• Option pour une voie socialiste du développement

• Option pour le développement par l’industrialisation

• Priorité accordée à l’industrie par rapport à l’agriculture

• Priorité accordée à l’industrie lourde sur l’industrie l »gère

Ce choix industriel de l’Algérie suppose la planification de l’économie et la

prise en charge par l’Etat des secteurs industriels stratégiques :

• Soit par la nationalisation

• Soit par les investissements publics

• Soit par le renforcement des sociétés nationales

Cette industrialisation qui relève de l’Etat va s’accompagner de la mise sur

pied d’un puissant secteur public, il s’agit là d’une politique de

développement industriel qui doit contribuer à renforcer l’indépendance

économique de l’Algérie.

Page 26: Economie Industrielle théorie

26

Cette voie de développement industriel qui consiste essentiellement à

valoriser les ressources énergétiques engendrant ainsi des effets

d’entrainement sur l’économie mondiale est surtout réservée aux pays du

tiers monde dotés de surplus pétrolier.

De plus, ces activités industrielles font appel à des crédits extérieurs

contractés :

• Soit sous forme de crédit financier

• Soit sous forme de crédit d’équipement auprès des organismes

internationaux ou dans le cadre d’accords commerciaux.

Il est à noter également que ce choix industriel impose des exigences

notamment :

• L’importation des biens intermédiaires, de biens d’équipement

• La mise en œuvre des cadres, techniciens et d’une main d’œuvre

qualifiée

b) Problème d’intégration dans l’économie mondiale

Si on se limite aux exemples des pays africain, à quelques exceptions près,

on peut dégager des problèmes pour montrer les difficultés auxquels les

pays africains sont confrontés dans leurs rapports avec l’économie

mondiale.

Sur le marché mondial, les PED se trouvent en position défavorable dans la

mesure où la structure de leur production continue d’être dominée par la

production des matières premières, c'est-à-dire que leur part dans le

volume global de la production industrielle mondiale est négligeable

(environ 7%), cela traduit le niveau peu élevé de l’industrialisation des PED.

C’est cette déficience en ressources financières intérieures due aux

recettes d’exportation basée sur les produits primaires qui a obligé ces pays

à se reposer de plus en plus sur l’aide internationale.

Les divers bailleurs de fond entendent cependant financer les projets qui

leur paraissent rentables, des capitaux investis signifient la mise en œuvre

________ qui tend à aggraver davantage la dépendance des PED.

Page 27: Economie Industrielle théorie

27

c) Des problèmes issus de la crise internationale

La série de crises à l’échelle mondiale au cours des années 70 et les années

80 ont causé des conséquences néfastes sur le tiers monde. Confrontés en

effet aux problèmes majeurs qui sont l’inflation et le chômage, certaines

économies industrialisées ont pratiqué des politiques économiques

monétaristes qui ont eu des répercutions directes sur les PED.

A la suite de la récession de 1980-1983, la demande des pays industrialisés

en produits de base a beaucoup diminué et à laquelle s’ajoute la chute des

cours des principaux produits d’exportation _____

Cela a entrainé des sérieuses difficultés économiques pour la plupart des

pays africains même ceux dont l’économie est richement dotée en

ressources minières (c’est le cas du Gabon et ses recettes d’exportation

basée sur le secteur pétrolier, sur l’exploitation de l’uranium, du

manganèse et du bois).

En plus de ces effets gaves de l’augmentation du prix du pétrole ; la

situation économique des pays du tiers monde se trouve aggravée par la

hausse du dollar : en effet, la majeure partie des transactions qu’effectue

ces pays sont libellés en particulier en dollar au niveau de leur relation

commerciale.

Page 28: Economie Industrielle théorie

28

Chapitre II : L’industrialisation dans

l’évolution des sociétés

Section I : L’industrialisation dans les pays développés

A. Le processus d’industrialisation

1. Le passage de la manufacture à la grande industrie

a) La manufacture et son rôle historique

Les traits caractéristiques dégagés de la définition de la manufacture sont

les suivantes :

• Le rassemblement dans un même lieu

• La séparation des artisans d’avec leurs moyens de production

• La transformation des artisans en ouvriers salariés

• L’apparition de la division du travail atteint dans la manufacture

C’est la combinaison de tous ces éléments qui a fait jouer à la manufacture

un rôle historique et c’est ce qui a même fait dire à certains que la

manufacture a préparé les conditions du passage très long des activités

manufacturières à la Grande Industrie qui montre que l’industrialisation en

Europe occidental résulte d’un long processus.

• En Angleterre du milieu du 16e siècle jusqu’au dernier tiers du 18e siècle

• En France créé à l’époque de Colbert en 17e s et qui a duré jusque dans

les premières décennies du 19 e s.

b) L’essor de la Grande Industrie mécanique en Angleterre

Toute une conjonction de facteur (la concentration des mains-d’œuvre, le

machinisme, l’accumulation du capital, l’augmentation de la production et

celle du profit) a en effet contribué à la naissance de la Grande Industrie et

à cela s’ajoute encore le processus d’application des machines à la

production et qui a commencé en Angleterre de la 2e moitié du 18e siècle

(Adam Smith)

Page 29: Economie Industrielle théorie

29

Le terme « Révolution Industrielle » désigne par conséquent cette longue

période de transformation qui s’est produite en Angleterre. Elle est liée

également à la transformation industrielle des principales sources d’énergie

(charbon, …) qui a conduit au développement de l’industrie charbonnière

et à la révolution des transports ferroviaires.

C’est l’introduction du machinisme dans le secteur textile qui a déclenché

une industrialisation plus générale d’où les bouleversements des structures

économiques et sociales en Grande Bretagne.

Il est vrai que l’industrialisation britannique a commencé avec le

développement de l’industrie légère mais le progrès du machinisme dans le

domaine du transport a marqué toutefois le développement de l’industrie

sidérurgique.

2. L’émergence des pays nouvellement industrialisés

La Grande Bretagne a certes eu une longueur d’avance dans le démarrage

du développement industriel mais des pays comme l’Allemagne, les Etats

Unis et le Japon ont connu par la suite une expansion rapide de leur

industrialisation.

Dans les années précédentes : 1870, il est difficile de parler

d’industrialisation à l’exception d’un pays comme la Grande Bretagne.

• La grande industrie allemande a démarré seulement après 1870 avec

la réalisation de l’unité nationale de l’Allemagne.

• Le processus d’industrialisation n’a commencé aux Etats Unis que

dans les années 1870 qui ont suivi la victoire du Nord sur le Sud, durant

la guerre de sécession qui a duré jusqu’en 1865.

• La naissance de l’industrie moderne au Japon se situe vers 1970

considérée comme l’année charnière correspondant à celle de la

restauration MEIJI.

a) L’industrialisation rapide de l’Allemagne

En comparaison avec la Grande Bretagne, l’industrialisation est intervenue

assez tardivement en Allemagne, le processus d’industrialisation a été

Page 30: Economie Industrielle théorie

30

déclenché par l’expansion des chemins de fer ouvrant l’ère de la

métallurgie, elle-même liée au développement de la production houillère de

l’armure qui a démarré au 19e siècle et à laquelle s’ajoute celle des minerais

de fer.

L’abondance de leur mise en exploitation que nécessite l’augmentation

croissante de la production ferroviaire ne peut qu’accélérer l’essor

industriel en Allemagne qui, à l’apposé de la Grande Bretagne repose

essentiellement sur l’industrie lourde.

Avec les découvertes sur les possibilités de fabrication de l’acier va s’ouvrir

l’ère de la sidérurgie allemande (vers 1870).

Cette accélération du développement industriel de l’Allemagne a été

soulignée dans l’ouvrage de Rostow où il dit : « l’Allemagne se mit à passer

d’une remarquable démarrage à la maturité économique. »

Cette période qui sépare les 2 phases relativement courtes, elle s’étend de

1870 à 1910. L’accroissement rapide de sa production houillère et celui de

ses exportations de biens de production, vont contribuer à l’évolution

rapide de l’industrie allemande (production houillère passant de 30 millions

de tonnes en 1875 à 110 millions 1990, pour atteindre 191 millions en 1913)

des biens d’équipement, x85 entre 1880 et 1913.

b) L’ascension industriel des Etats Unis

Pour mieux appréhender le parcours effectué par les Etats Unis dans le

domaine industriel, il y a lieu de se référer à l’ouvrage de Rostow où il traite

abondamment cette question.

Les étapes de la croissance de Rostow font apparaitre la rapidité avec

laquelle les Etats Unis sont passés successivement d’un stade à d’autre (5

stades). Ces étapes ne suffisent pas à elles seules à expliquer des progrès

réalisés dans ce domaine, aussi doivent-elles être complétées par quelques

éléments qui ont favorisé l’expansion de l’industrie aux Etats Unis d’où :

• L’abondance des ressources minières et énergétiques ;

• La globalisation de la concentration industrielle ;

Page 31: Economie Industrielle théorie

31

• La production rationnelle organisée ;

• Le progrès de la consommation et du bien être.

Plus exactement, la poussée de la concentration a impliqué un

accroissement de la dimension des entreprises industrielles qui, à son tour

exige une organisation rationnelle de la production industrielle de la

production (Taylorisme) et une amélioration de l’organisation du travail

(Fordisme).

La production industrielle aux Etats Unis a contribué non seulement à la

satisfaction des besoins élémentaires mais aussi à la plénitude du bien être

des hommes.

c) La naissance de l’industrie moderne au Japon

S’il est reconnu que cette industrialisation n’est apparue au Japon que dans

les années 1880, il importe de faire remarquer qu’elle a été rendue possible

grâce à la base que le pays s’est constitué avant cette période.

En d’autres termes, il s’agit là des facteurs suivants :

• Le développement accéléré de l’Agriculture

• Une large intervention de l’Etat

• L’importance des secteurs traditionnels

• La promotion des exportations

Ce sont là les fondements de la modernisation de l’industrie au Japon et ces

tendances peuvent être observées dans le cadre de l’industrialisation à

l’époque MEIJI 1868 où l’Etat continue à jouer son rôle important non

seulement dans la création des industries modernes au Japon à travers ces

investissements mais l’aide accordée par l’Etat se manifeste aussi sous

cette forme : aide financière, subvention, prêt d’équipement, etc.

Pour mieux comprendre, cette industrialisation qui s’inscrit dans l’objectif

national de modernisation de l’économie, il convient de mentionner les

secteurs qui se sont également développés d’où :

• Les banques

Page 32: Economie Industrielle théorie

32

• Les transports maritimes

• Les chemins de fer

• Les textiles (bobinage de la soie et filature du coton)

• Les extractions minières (le charbonnage)

Cet ordre d’apparition des secteurs modernes montre que ces

investissements ont d’abord eu lieu avant qu’il ait eu modernisation des

secteurs industriels modernes.

3. Les conséquences industrielles du progrès technique

Bien que la Grande Bretagne soit considérée comme ayant connu la

première révolution industrielle elle sera confrontée au déclin de ces

industries traditionnelles. Quant aux Etats Unis, en dépit de leur démarrage

industriel relativement tardif, ils sont parvenus à occuper une place

décroissante grâce aux innovations techniques, à la mise en œuvre des

techniques de rationalisation industrielle ainsi qu’au développement de

l’équipement industriel.

A partir du 20e siècle, les progrès industriels remarquables sont connus au

Japon. _______ Nous pouvons avancer que l’évolution technique

commande une impulsion nouvelle soit donnée aux industries.

a) Ralentissement de l’essor industriel à la Grande Bretagne

A partir des années 1870, la Grande Bretagne commence à prendre sa

suprématie ainsi que son monopole commercial et financier. La situation se

prolongera durant les premières décennies du premier siècle où l’industrie

anglaise traversait alors une période de ralentissement marqué par :

• Le recul des industries traditionnelles

• Le recul du charbon et de la machine à vapeur

• Le vieillissement de l’équipement industriel

• Le manque d’intégration interbranche liée à l’absence d’une

organisation rationnelle de la production ;

• L’affaiblissement du commerce extérieur.

Page 33: Economie Industrielle théorie

33

Il est à souligner que les industries cotonnières et sidérurgiques de la

Grande Bretagne au cours de la première décennie du 20e siècle ont connu

un recul suite à la création de nouvelles branches industrielles dans les pays

devenus industriels à la même période.

b) La suprématie industriel des Etats Unis

Après que Rostow appelle une phase de progrès (1901-1916), « l’industrie

américaine dans les années 20 entre dans une période de prospérité

caractérisé essentiellement par un développement de la production et de la

consommation de masse ainsi qu’une tendance à la fusion des sociétés. »

Plus exactement, la suprématie industrielle des Etats Unis s’est expliquée

par un développement de l’équipement industriel des applications du

taylorisme et du fordisme à l’industrie d’où une production est une

consommation de masse qui s’inscrivent dans la perspective d’un

accroissement de ka productivité et d’un élargissement de la capacité

industrielle (construction d’automobile, production d’appareil

électroménager par exemple).

La période de prospérité est marquée également par une accélération du

processus de concentration du capital et de la production d’où les

entreprises géantes (exemple : Ford et le Cartel de l’acier créé par les Etats

Unis et l’Allemagne).

c) Les progrès industriels au Japon

L’option du Japon pour une société industriel et moderne au

commencement de l’ère MEIJI en 1868, cette décision de promouvoir

également la modernisation de l’industrie va se renforcer davantage au 20e

siècle avec les progrès techniques qui se sont imposés, la

capacité industrielle du Japon va évoluer rapidement en particulier à partir

de 1930 où il s’agit d’axer les efforts sur :

• La rationalisation de l’industrie moderne (améliorer la productivité et

la compétitivité)

• La modernisation des industries métallurgiques et mécaniques grâce

aux innovations technologiques

Page 34: Economie Industrielle théorie

34

• La priorité accordée aux industries de base

• La création de nouveaux produits (aluminium, fibres synthétiques)

• L’apparition de nouvelles industries comme l’industrie automobile

Le Japon s’est engagé dans cette voie pour mieux soutenir la concurrence

qui, à son tour, va favoriser le mouvement de la concentration. La

concurrence va provoquer une forte croissance du monopole et des

oligopoles avec les Zaibatsu.

B. Les tendances du développement industriel à part

Deux périodes seront examinées ici :

• La période de croissance économique

• La période de la crise

1. La période de croissance économique

Cette période immédiate de l’après-guerre jusque dans les années 70 est

caractérisée principalement par :

• La suprématie des Etats Unis sur des économies européennes

• La croissance économique des pays occidentaux

• L’intégration dans l’économie mondiale

a) La suprématie des Etats Unis

Elle s’est traduite :

• Dans le financement des diverses organisations internationales d’où le

FMI, la BIRD ;

• La suprématie du Dollar : le Dollar s’est imposé comme instrument de

réserve du SMI

• Le plan Marshall (1948-1952) qui a bénéficié à la RFA, l’Italie, la France

et Grande Bretagne

• L’expansion économique des Etats Unis

Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, les Etats Unis ont occupé

une place dominante et en particulier, la première place dans l’industrie

mondiale.

Page 35: Economie Industrielle théorie

35

Les Etats Unis se sont distingués par leur recherche industrielle d’où leur

exceptionnel niveau technologique, l’expansion de l’économie américaine

s’est faite sur l’organisation scientifique du travail ou OST.

Au taylorisme succède ce fordisme, qui est deux méthodes de travail

reproduction respectives :

• Taylor a organisé le travail en distinguant le travail de conception et le

travail d’exécution tout en appliquant minutieusement le contrôle de

travail ouvrier

• Quant à Ford, il a surtout organisé la production en appliquant le

principe de l’OSD Ford va introduire la mise en place du travail à la

chaine et de la production standardisé.

Dans ses usines de fabrication d’automobile, Ford introduit l’OSD favorisant

ainsi l’automobile « la première industrie manufacturière du monde »

En outre, Ford fait partie des grands firmes qui dominent l’économie

mondiale d’où la « multinationale de Ford »pour désigner l’implantation

nationale de l’industrie automobile américaine.

Il sera même question du développement de l’industrie dite « Fordiste »

pour désigner la production en grande série de biens tels que les voitures,

les réfrigérateurs, etc.

A cela s’ajoute le phénomène d’internationalisation qui s’est développé

aux Etats Unis et qui s’est traduit par l’accroissement des exportations,

celui des chiffres d’affaires, des filiales, des entreprises américaines

implantées à l’étranger.

b) La croissance économique des pays occidentaux

La période qui a suivi la deuxième guerre mondiale est caractérisée par

l’expansion économique des pays occidentaux et cette tendance à la

croissance va se poursuivre jusqu’à la première crise du pétrole en 1973.

Cette phase d’essor est celle de l’apogée du capitalisme d’où les trente

glorieuses. Elle s’explique principalement par l’application du modèle

Page 36: Economie Industrielle théorie

36

fordiste, provoquant ainsi une extension des capacités de production

industrielle et l’élévation du niveau de vie.

Par ailleurs, la croissance des trente glorieuses repose sur une importante

intervention de l’Etat.

Dans le cas de la France, l’intervention industrielle de l’Etat s’est traduite de

la manière suivante :

• Création d’une demande avec des marchés publics et de grands

projets ;

• Orientation de l’industrie vers les secteurs de pointe par une politique

de subvention et d’aide à la recherche du développement.

• Une importante vague de nationalisation (1946-1950) dans le but de

créer des services publics susceptibles de conduire à une véritable

politique industrielle menée par l’Etat (chemin de fer, électricité,

sidérurgie) ;

• Différents plan destinés à la reconstruction économique.

La France a adopté 5 plans mais il convient de faire remarquer les deux

derniers plans (1960-65 et 1965-70) traduisant le fait que dans les années 60

et avec les années 70 envisager une politique industrielle non seulement à

l’échelle national mais il s’agit également d’établir des priorités en tenant

compte des objectifs qui répondent aux impératifs du marché mondial.

c) L’intégration dans l’économie mondiale

Dans le cadre de cette intégration dans l’économie mondiale, les deux

volets suivants sont à retenir :

• Le développement des firmes multinationales et de la concurrence

• L’extension considérable des échanges commerciaux

• Le développement des firmes multinationales et de la concurrence

La stratégie d’implantation de _____________ n’est pas un phénomène

nouveau dans la mesure où elle a commencé dès le 19e siècle pour les

entreprises américaines et européennes.

Page 37: Economie Industrielle théorie

37

Elle s’est toutefois accélérée après la deuxième guerre mondiale à tel point

qu’il est même question de « développement international de l’entreprise »

ou encore de « l’internationalisation inter entreprises en tant que nouvelle

stratégie industrielle ».

Cette stratégie d’expansion des firmes multinationales à l’étranger revêtit

deux formes :

• Sous forme d’opération commerciale accès sur le contrôle et

l’exploitation des matières premières et sur la recherche de

débouchés extérieures par les exportations, par l’implantation des

filiales commerciales à l’étranger ;

• Sous forme d’opération financière en terme d’investissement d’où :

o La délocalisation croissante des activités industrielles à l’étranger

o La prise de contrôle des sociétés étrangères

Dans ces deux cas d’investissement, les objectifs sont la fabrication sur

place et la pénétration des marchés.

Des rapports qui tendent de plus en plus à devenir étroits entre les

différents pays industrialisés capitalistes montrent que la délocalisation

croissante des activités industrielles à l’étranger, comprise comme une

organisation de la production manufacturière pour s’ouvrir au marché

mondial, va continuer essentiellement à l’expansion des échanges, tout en

accentuant la concurrence, faisant ainsi des FMN des actionnaires

stratégiques du commerce internationale.

• L’extension considérable des échanges commerciaux

Les échanges internationaux ont connu un essor sans prix durant les trente

glorieuses, à l’origine se trouvent les accords commerciaux signés dans le

cadre du GATT destinés à favoriser la libéralisation des échanges

internationaux et à faire respecter certains principes.

Compte tenu de l’importance des firmes multinationales dans le commerce

international, les échanges internationaux ne portent pas seulement sur les

Page 38: Economie Industrielle théorie

38

exportations, importations des pays en relation d’échange mais font

également partie des flux commerciaux qui existent :

• Entre une société mère et ses filiales

• Entre les filiales d’une même société mère

• Entre des sous-traitants et les filiales de la firme multinationale.

Le développement du commerce international durant les trente glorieuses

s’est traduit par un accroissement plus rapide des échanges par rapport à

celui de la production : entre 1948 et 1974, le volume des échanges s’est

accru de 7,5% par an contre 4% pour la production.

2. La période de ralentissement de la croissance des années 70

(Période de déclin ou de crise des années 70)

Cette longue période d’expansion après la 2é guerre mondiale qu’a connu

l’ensemble des pays de l’OCDE est confronté à partir de 1970 à des

perturbations économiques à tel point qu’on a avancé le terme de

récession mondialisée en 1974-75 pour désigner ce ralentissement de

l’activité économique.

De nombreuses explications sont données à la crise, de nouvelles politiques

économiques pour sortir de la crise sont définies et c’est en termes de

restructuration et d’effort d’adaptation à cette situation que s’exprimer

pour l’essentiel la compétition mondiale en matière de l’industrialisation.

Ces diverses questions seront examinées de la manière suivante :

• Les tentatives d’explication de la crise ;

• Les manifestations de la crise ;

• La crise du secteur industriel.

a) Les tentatives d’explication de la crise

Les 3 tentatives retenues parmi tant d’autres sont les suivantes :

• La crise d’après la théorie des cycles de Kondratiev

• La théorie marxiste des crises

• La crise est le produit de la hausse du prix de pétrole

Page 39: Economie Industrielle théorie

39

• La crise d’après la théorie des cycles de Kondratiev

Kondratiev est celui qui a établi l’existence des cycles d’une durée

approximative de 50 ans d’où les cycles de Kondratiev appelés cycle long.

Il attire l’attention sur une succession de phase dont chacune correspond

une phase ascendante (ou d’expansion longue d’une durée de 25 ans puis

une phase descendante (ou dépression longue) d’une durée à peu près

égale à 25 ans.

Selon cet auteur, qui a analysé l’évolution des politiques et celle du rythme

de production, ces 2 éléments (production industrielle et agricole, prix)

vont connaitre celle longue période d’expansion qui sera suivie d’une

longue période de dépression.

Conformément à cette théorie des cycles de Kondratiev et selon les tenants

de cette interprétation de la crise des années 70, analysées dans le cadre de

la théorie de Kondratiev, la période de récession qui s’ouvre en 1974

correspondant à la phase descendante du cycle de capital.

• La théorie des crises

Ernest MANDEL considère que la crise de 1974-75 est l’aboutissement du

mode de production capitaliste et ce pour qu’il rejette (refuse) l’explication

de la crise basée sur la hausse des prix du pétrole.

De ce point de vue, si la crise est interprétée comme une crise du

capitalisme, la sortie de crise correspondra à la remise en cause du système

keynésienne.

Selon Hayek, ce n’est pas le capitalisme qui est en cause mais l’intervention

de l’Etat qui l’a empêché de fonctionner. Le marché, selon lui, par la loi de

l’offre et de la demande est la meilleure réponse possible au problème de la

régulation de l’économie.

• La crise pétrolière des années 70

Face au ralentissement de la croissance au milieu des années 70, beaucoup

de milieux s’accordent à attribuer la responsabilité de cette rupture dans le

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40

processus de croissance à la hausse brutale des prix du pétrole brute (73-74

et dernier trimestre 1979 : deuxième choc).

Là apparait la crise de l’énergie ou encore la crise pétrolière.

La hausse du prix du pétrole intervenu brutalement en 73 va non seulement

porter atteinte à la croissance économique des pays Consommateurs et

importateurs de pétrole mais surtout à leur faire prendre conscience de

leur dépendance vis-à-vis de l’OPEP.

Dans la plupart des pays industrialisés va apparaitre ce déséquilibre entre la

consommation et la production.

b) Les manifestations diverses de la crise

La crise des années 70 s’est manifestée de diverses manières :

• Le ralentissement de l’activité économique

• Le phénomène de stagflation

• Le problème énergétique

• L’inflation généralisée

• La situation critique de certaines branches industrielles

• Le phénomène de stagflation

Les années 70 ont été marquées par une situation de stagflation qu’ont

connue les pays industrialisés. Cette tendance à la stagflation se caractérise

par la concomitance de la stagnation de la production industrielle et de

l’emploi ainsi que la poussée de l’inflation.

• Le problème énergétique

La hausse du prix du pétrole intervenue brutalement en 1973 va porter

atteinte à la croissance économique de ces pays importateur et

consommateur d’énergie. En effet, les 2 chocs pétroliers ont entrainé une

ponction considérable des revenus des pays industriels utilisateurs.

• L’inflation généralisée

Le fait marquant de la décennie 70 est la récession généralisée de 74 à 79

pour les grands pays industriels, stimuler la reprise signifie lutter contre

Page 41: Economie Industrielle théorie

41

l’inflation et ce pour que si des pays comme la France, la Grande Bretagne

et l’Italie ont opté pour une politique « monétaire déflationniste », d’autres

pays comme les Etats Unis ont réagi par une politique « de déficit

budgétaire ».

• La situation critique de certaines branches industrielles

Les branches les plus touchées par la récession 74-75 sont entre autres :

• L’industrie automobile

• L’industrie de la reconstruction

• L’industrie des appareils électroménagers

• L’industrie textile

• L’industrie sidérurgique

• L’industrie électronique

• L’industrie de construction mécanique

• L’industrie pétrochimique

Elles sont confrontées à des problèmes telles que :

• Une réduction des capacités de production

• Un recul des commandes

• Une crise de mévente

• Des chutes de production

• Une baisse d’investissement

c) La crise du secteur industriel

Dès la fin des années 70, les pays industrialisés se trouvent confrontés à des

problèmes tels que :

• Le déclin des secteurs traditionnels

• La crise du fordisme

• Le déclin du secteur traditionnel

Ces secteurs traditionnels des pays industriels frappés principalement par

cette crise sont :

• La sidérurgie

Page 42: Economie Industrielle théorie

42

• La métallurgie

Cette crise de l’industrie de base est liée :

• Au ralentissement de la demande

• A l’augmentation du coût des matières premières qui s’est fait

durablement sentir après la crise de l’énergie marquée par des

hausses brusques des prix du pétrole.

La baisse lente que connait la sidérurgie mondiale provient aussi de la

montée des matériaux de substitution : l’aluminium et le plastic remplace

l’acier. De plus, la concurrence entre les producteurs et le souci d’une

meilleure rentabilité débouche sur des améliorations techniques avec des

technologies de plus en plus sophistiquée.

Dans l’industrie automobile par exemple, la tendance est de consommer de

moins en moins d’acier d’où les pare-chocs en résines synthétiques et de

nouvelles technologies avec des moteurs en alliage léger.

Par ailleurs, la crise de l’industrie de base a été accentuée par le problème

des lieux de localisation. Cela signifie que les industries lourdes comme la

sidérurgie se sont vues imposées la littoralisation, suite à la concurrence

sur le marché mondial où l’impératif est de produire au moindre coût. C’est

pourquoi il est devenu plus intéressant pour la sidérurgie d’être localisée

dans les trois zones portuaires en traitant des matières premières de haute

qualité en provenance des pays géographiquement éloignés de manière à

réduire le coût de production. On utilise le terme de désindustrialisation

pour désigner ce phénomène où les entreprises manufacturières

abandonnent leurs localisations urbaines d’origine et où « l’industrie quitte

la ville » ou par conséquent ne domination des emplois industriels en milieu

urbain.

D’une manière générale, on assiste à un déclin de l’emploi industriel dans la

plupart des pays développés et en particulier dans les grandes régions

industrielles d’Europe ou des Etats Unis, devenu des régions sinistrées et

Page 43: Economie Industrielle théorie

43

marquées par l’importance du chômage, à titre d’exemple, notons en

particulier la Flandre, la Lorène, Liverpool, la région des Etats Unis.

Il apparait par conséquent que le déclin des secteurs traditionnels qui s’est

accompagné également d’une crise sociale est lié :

• Aux diverses mutations de l’industrie à la recherche d’une facilité aux

matières premières

• Mais aussi pour répondre à d’autres exigences de la compétitivité

industrielle qui entraine une remise en cause des processus industriels

devenus obsolète.

• La crise du fordisme

Comme le fordisme s’est caractérisé par une masse dans le cadre même de

la production standardisée, la crise du fordisme quant à elle, s’est manifesté

par la saturation des débouchés pour les biens durables qui ________ c’est

pourquoi les post-fordismes illustrent la nécessité impérieuse de l’issue à la

crise.

La demande axée sur le nouveau produit industriel avec un nouveau

processus de production nous amène aux post fordismes ou encore aux

technologies flexibles. Ce passage au pré-fordisme s’est révélé

nécessairement compte tenu des limites du fordisme tel que les cycles de

production lent et une organisation rigide du travail.

De telles méthodes de production et d’organisation du travail sont à

l’origine de l’effondrement d’une grande partie de l’industrie fordiste aux

Etats Unis et qui concerne des secteurs vitaux comme l’automobile, la

sidérurgie et le textile.

Ces difficultés auxquels se heurtent les pays développés ont amenés à

repenser à la politique économique pour relancer l’économie dans le cadre

de la globalisation.

C. L’économie dans l’ère de la globalisation

Page 44: Economie Industrielle théorie

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Table des matières

Programme AU 2014 – 2015 ............................................................... 2

Chapitre I : Approches théoriques de l’industrialisation ................. 5

Section I : Les différentes approches de l’industrialisation ........................ 5

A. Problèmes de terminologie ................................................................................... 5

B. Les facteurs déterminant de l’industrialisation ................................................. 10

Section II : Les débats théoriques sur l’industrialisation du tiers monde . 19

A. Les approches théoriques du développement ................................................. 19

B. Les schémas d’industrie et les stratégies de développement .......................... 20

Chapitre II : L’industrialisation dans l’évolution des sociétés ........ 28

Section I : L’industrialisation dans les pays développés ........................... 28

A. Le processus d’industrialisation ........................................................................ 28

B. Les tendances du développement industriel à part .......................................... 34

C. L’économie dans l’ère de la globalisation ......................................................... 43


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