Transcript

614 MASTER « SPÉCIALITÉ SCIENCES CHIRURGICALES » : NEUROSCIENCES, 2003-2004 Neurochirurgie

lactate, pyruvate) chez l’homme, sur cerveau sain, aveccelle d’une autre molécule anesthésiante, le sévoflurane.La technique de microdialyse intra-cérébrale a été uti-lisée chez des patients subissant une intervention deneurochirurgie crânienne programmée. Les patientsétaient inclus de manière consécutive et randomiséedans le groupe I (propofol) ou dans le groupe II (sévo-flurane). La canule de microdialyse était placée en cer-veau sain au début de l’intervention chirurgicale et lesprélèvements débutaient pour une durée de 24 heures.Les résultats ont pu être exploités chez 19 patients. Desvaleurs élevées de glutamate étaient retrouvées dès laphase d’entretien de l’anesthésie. Ceci pouvait être ex-pliqué par des artéfacts liés à l’introduction de la canuleet par une souffrance cérébrale liée à l’acte chirurgical.On assistait ensuite à une décroissance régulière destaux. En ce qui concerne les taux des métabolites éner-gétiques, chacune de leurs variations suivait les varia-tions du métabolisme cérébral contemporaines desphases d’anesthésie et de réveil. Aucune différence si-gnificative n’a été trouvée entre les 2 groupes, que cesoit pour le glutamate ou les métabolites énergétiques.Ces résultats laissent à penser que le propofol n’a pasd’action glutamatergique significativement différentedu sévoflurane sur le cerveau sain de l’homme.

Les astrocytomes pilocytiques représentent 2 à 6 %des tumeurs cérébrales primitives. Ces tumeurs sontune entité particulière au sein des gliomes. Commepour l’ensemble des gliomes, l’origine cellulaire desastrocytomes pilocytiques demeure encore hypothéti-que. Contrairement aux gliomes de plus hauts grades,les altérations moléculaires présentes dans ces tumeurssont peu connues. Nous avons ainsi étudier l’expres-sion de différents marqueurs de lignage (PDGFR

α,Olig2 et GFAP), ainsi que de gènes impliqués dansl’oncogenèse gliale ou la prolifération tumorale (p53,TrkA et Ki67) sur 59 échantillons tumoraux. D’autrepart, nous avons débuté une analyse pan-génomique enCGH-array. Afin d’établir des corrélations, les caracté-ristiques cliniques et histologiques des patients ont étéanalysées.

Tous les patients exprimaient la protéine GFAPet le TrkA. Quarante-huit patients exprimaient Olig2.Trente-huit patients exprimaient le PDGFR

α. L’ex-pression Olig2 était corrélée à un jeune âge et à la pré-sence de zones oligo-like au sein de la tumeur. Olig2 etla GFAP étaient exprimés par des cellules distinctes.L’expression du PDGFR

α était liée à la topographietumorale. La p53 était exprimée par 28 patients.

L’étude génomique (6 tumeurs) n’a permis de re-trouver aucune altération génomique.

Par ailleurs, l’expression protéique de TrkA a étéanalysée dans des gliomes de plus haut grade. Elle étaitinversement corrélée au grade histologique tumoral.

Ces résultats n’ont été qu’en partie confirmée parl’étude de l’expression génique.

Sous une unité apparente, les astrocytomes pilocy-tiques constituent un groupe hétérogène de tumeurs.Ils expriment des marqueurs oligodendrocytaires, etsemblent être constitués d’une double population tu-morale. Par ailleurs, leur phénotype semble être diffé-rent en fonction de l’âge. Ils expriment fortement leTrkA. Afin de définir le rôle joué par ce dernier, desexplorations complémentaires sont nécessaires. Leurpronostic repose essentiellement sur l’étendue de l’exé-rèse chirurgicale.

Introduction : L’adrénomédulline (AM) est un pep-tide amidé dont l’expression a été documentée dans denombreux cancers et, notamment, dans les glioblasto-mes. Son rôle dans le processus tumoral glial a été ré-cemment établi dans un modèle hétérotopique, grâceau développement d’anticorps dirigés contre l’AM oucontre le récepteur associant le CRLR et deux protéi-nes, RAMP2 et RAMP3. L’AM exerce son action surle compartiment cellulaire tumoral et sur le comparti-ment vasculaire. L’élaboration d’un modèle orthotopi-que constituait l’objectif de ce travail, afin de confirmerl’impact de l’AM dans le processus tumoral glial, detester l’efficacité d’une administration systémique desanticorps anti-AM et anti-récepteur, d’objectiver invivo l’effet de ces anticorps sur la néovascularisationtumorale, et de déterminer lequel, de l’AM ou de sonrécepteur, constituait la cible la plus pertinente.

Matériel et méthodes : 2.106 cellules issues de la li-gnée U87 étaient injectées en intra-cérébral chez dessouris nude balb-c, âgées de 6 à 10 semaines. Un trai-tement par anticorps polyclonal dirigé contre l’AM ouCRLR/RAMP2/RAMP3, et développé dans notre la-boratoire, était administré par voie intra-péritonéale, àun rythme quotidien, 10 jours après inoculation des cel-lules U87. La survie constituait le critère principal d’ef-ficacité.

Résultats : Le modèle a été validé par la mise enévidence d’une greffe intra-cérébrale extensive des cel-lules U87. Cinquante-cinq souris ont été utilisées pourcette étude, dont 46 ont pu être analysées, incluant ungroupe contrôle (n = 9), un groupe traité par anticorpsanti-AM (n = 22), et un groupe traité par une combinai-son d’anticorps anti-CRLR, anti-RAMP2, anti-RAMP3(n = 15). La médiane de survie (MS) du groupe traitépar anticorps anti-AM (MS = 4 semaines) était signifi-cativement prolongée (+ 100 %) par rapport au groupecontrôle (MS = 2 semaines ; p = 0,002), et 18 % de sou-ris étaient en vie, sans maladie détectable, avec un reculde plus de 6 mois. L’efficacité du traitement par anti-corps anti-CRLR/RAMP2/RAMP3 était similaire àcelle de l’anticorps anti-AM (MS = 4 semaines ; 13 %de long survivants). Aucune toxicité n’a été observée,

Selma ELOUAHDANI Astrocytomes pilocytiquesde l’adulte : phénotypage et génotypageDirecteur de stage : M. Sanson (INSERM U495,Paris)

Stéphane FUENTES Effets de l’inhibition del’adrénomédulline après greffe intra-cérébralede cellules de glioblastome humain chez la sou-ris nude balb-cDirecteurs de stage : O. Chinot, L. Ouafik (EA2671, Marseille)

Vol. 51, n° 6, 2005 MASTER « SPÉCIALITÉ SCIENCES CHIRURGICALES » : NEUROSCIENCES, 2003-2004 615

notamment sur l’état général et comportemental desanimaux.

Conclusion : Notre étude confirme, dans un modèleorthotopique, l’impact de l’AM dans les glioblastomes.Les résultats observés suggèrent que l’AM et son ré-cepteur constituent, de manière similaire des ciblesthérapeutiques pertinentes.

La remyélinisation endogène, souvent inefficacedans la sclérose en plaques, a réveillé l’intérêt pour laréparation de la myéline centrale par la greffe des cel-lules myélinisantes exogènes. La cellule de Schwann,étant épargnée de l’attaque immunogène, sembleraitêtre l’une des meilleures candidates pour la thérapiecellulaire dans cette pathologie. La nécessité d’adapterles modèles animaux à l’Homme nous emmène à met-tre au point des techniques de traçage cellulaire in vivoafin de suivre l’évolution de la greffe. Nous avons uti-lisé des nanoparticules superparamagnétiques (Endo-rem) pour marquer les cellules de Schwann de singeexprimant la GFP, à greffer à distance d’une lésiondémyélinisante, dans la moelle épinière chez le rat. Cemodèle a été choisi pour promouvoir la migrationcellulaire à partir de la zone de greffe. Les résultatsmontrent qu’il est possible de localiser la zone grefféechez le rat in vivo à l’aide de l’imagerie par résonancemagnétique et le marquage par nanoparticules de fer,avec une bonne corrélation histopathologique. La mi-gration cellulaire, n’impliquant que quelques cellulesgreffées, n’a été observée que sous microscopie. Cesconstatations, ainsi que d’autres dans la littérature,marquent le chemin vers les méthodes non invasivesd’évaluation in vivo permettant de se rapprocher de laclinique.

Problématique : Les astrocytes participent active-ment au traitement des informations dans le cerveau.La voie de signalisation erbB participe à la communi-cation intercellulaire et au contrôle de fonctions telsque la croissance, la différentiation, l’apoptose…

Matériel et méthode : Pour la première fois, nousétudions cette voie de signalisation en condition phy-siologique, chez l’homme, dans des cultures d’astrocy-tes embryonnaires corticaux ou hypothalamiques. Les

récepteurs erbB ont été caractérisés par des techniquesde Western blot et de RT-PCR, leur voie d’activationa été étudiée par des méthodes d’immunoprécipitationet de Western-blot après réalisation de différents trai-tements activateurs ou inhibiteurs. Les résultats obte-nus en condition physiologique ont été comparés àceux obtenus à partir d’un échantillon de glioblastome.

Résultats : Le profil d’expression des récepteurserbB est différent dans les astrocytes corticaux (erbB-1, 2, 3) et hypothalamiques (erbB-1, 2, 4). Les astrocy-tes corticaux et hypothalamiques expriment tous lescomposants nécessaires à l’activation autocrine/para-crine de la voie de signalisation erbB. L’échantillonglioblastome est caractérisé par une surexpression durécepteur erbB-1, une activation spontanée des quatrerécepteurs erbB, la présence du récepteur erbB-4 nonretrouvé dans les astrocytes corticaux.

Conclusion : Il s’agit de la première caractérisationde la voie de signalisation erbB dans les astrocyteshumains en condition non pathologique. Cette étudeconfirme partiellement les connaissances déjà acqui-ses chez le rat et la souris.

Une cellule souche peut se caractériser par sescapacités d’auto-renouvellement et de différenciationen plusieurs lignages cellulaires. Il existe de tellescellules dans de nombreux organes. Dans le cerveauadulte, les cellules souches nerveuses sont présententdans deux zones neurogéniques. Leur faible nombre etla difficulté d’accessibilité les rendent difficilement uti-lisables en réparation tissulaire. C’est pourquoil’utilisation de cellules souches mésenchymateuses, ca-pables de « trans-différenciation » in vitro en cellulesneuronales, représente une alternative séduisante.

Dans ce travail, nous avons suivi l’évolution de cescellules souches après leur greffe dans les zones neu-rogéniques (zone sous-ventriculaire et hippocampe)chez le rat. Nous avons mis au point une méthode detraçage cellulaire par imagerie chez l’animal vivant,suite à l’incubation des cellules avec des nanoparti-cules de fer.

Nous avons pu observer, dans la zone sous-ventriculaire et l’hippocampe, que certaines cellulesexpriment des marqueurs neuronaux. De plus, nousavons mis en évidence une migration de quelquescellules de la zone sous-ventriculaire jusqu’au bulbeolfactif.

Ces cellules souches semblent capables in vivo deformer des cellules de type neuronal. Elles présen-tent, en plus, l’avantage d’être abondantes et facile-ment accessibles, ce qui les rendrait utilisables enthérapie cellulaire dans le cas de maladies neurodégé-nératives.

Maria-Soledad NAVARRO Effet de la thérapiecellulaire par greffe de cellules de Schwann dansla remyélinisation du système nerveuxDirecteur de stage : A. Baron-Van Evercooren(INSERM U546, Paris)

V. DUHEM-TONNELLE Caractérisation des ré-cepteurs erbB et de leur voie de d’activation dansdes cultures primaires d’astrocytes humains issusde différentes régions cérébralesDirecteur de stage : V. Prevot (INSERM U422,Lille)

Mathieu JACQUART Différenciation et migra-tion de cellules souches mésenchymateuses lorsde greffes intra-cérébralesDirecteur de stage : C.N. Menei-Montero (IN-SERM U646, Angers)


Recommended