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  • 1. LASAGESS ANGE QUE StR LE DIVIN AMOUR BT sua U DI VI NE SAGESSAH EMMANUEL SW1:0ENBOR"",.1ltADUIr DU LATIN PAR. J.-F.-E. LE BOYS DES GUAYSSlllEditionprinps (Amsterdam,1763).EUl:IME tiDrr.ON Revue par C. H.~. PARIS, I.IBRAIRIE DE LA N()UVELl~i. J8BfJ8A. 12, RUE THOOIN.S92

2. ~~..0~~~~~7: ::> 0" Celui qui, par quelque pense, peut concevoir eL saisir lEtre eL lExister en soi, concevra etsaisira pleinementque cest le Soi-Mme et lUnique; est appel le Soi-Mmece qui seul EsL, et lUnique cc dont plocde tout autre.Maintenant, comm~ le Soi-Mme et lUniquE esl, une Substance et une Forme, il sen suit que cest la Substance mme et unique et la FOIme mme et unique; et commeceLte SubsLanee mme et cette Forme mme est le Divin moUl et la Divine Sagesse, il sen suit que cest l Amourmme et unique e.lla ~agesse mme et unique, que parconsquent cest lEssence mme et unique, et aussi la Viemme et unique, car lAmour et la Sagesse, cest la Vie. i6. Daprs cela, on peut voir combien pensent sensuellement. cest--dire, daprs les sens du corps, et dapr~~sles tnbres de ces sens dans les choses spirituelles, ceux qui disent que la Nature est daprs elle-mme; ils pen sent daprs lil, et ne peuvent penser daprs len Lendp- ment; la pense daprs lil ferme lentendement, mais la pense daprs lentendement ouvre, lil : ceux-l Jl(~ peuvenL pas penser quelque chose sur lEtre eLlExisteren soi. ni penser que cest lternel, lIncr et lInfini; ils ne peuvent pas non plus penselquelque chose SUl la Vie, sinon comme SUI une chose volatile qui tombe dans le nant, ni autrement SUI lAmouI et la Sagesse; ils ne pensent nul lement que cest de lun etde lautre que procdent toules les choses do la nature. Que toutes les choses de la nature procdent de lamour et de la sagesse, on ne peut pas non plus le vol, moins que la natUle ne soit considre da prs les Usages dans leur srie et dans leur ordre, et non aaprs quelques-unes de ses formes, qui sont les objets de lil seul; car les usages ne proviennent que de la vie, 26. 26LA SAGESSE ANGLIQUEet leur srie et leur ordre ne proviennent que de la sagesseel de lamour. mais les formes sont les contenants des usages ; si donc on ne considre que les formes, on ne peutpas dans la nature voir quelque dlOse de la vie, ni plusforle raison quelque chose de lamour et de la sagesse, nipm consquent quelque chose de Dieu. Le Divin Amour et la Divine Sagesse ne peuvent qutre et exister dans dauttes, s pm eux.47. Le soi-mAme de lamour nest pas de saimer, maiscest Jaimer les autres etdtre conjoint eux pal amour;le soi-mme de lamour est aussi dtle aim des autles.car ainsi il est conjoint; lessence de lout amom consistedans la conjonction; de plus, dans la conjonction consistesa vie quon appelle plaisir" charme, dlice, douceul, batitude, bonheur et flicit, Lamoul consisle en cela, quele sien soit un autre, et quil sente le plaisil de lautrecomme un plaisir en soi, cest l aimer; mais senlir sonplaisil dans un autre, et non le plaisl de lautle en soi, cenest point aimer; car ceci est saimel soi-mme, mais celaest aimer le prochain: ces deux genres damoul sont diamtralemenl oppos::; : lln etlautle genres conjoignent, ilest vlHi, et il ne semble pas quaimer le sien, cest--dire,soi-mme dans un autre, disjoigne, lorsque cependant celadisjoint au point, quautant quelquun a ainsi aim unautre, aul.ant ensuite illaen haine; Cal cette conjonctionest dissoute par soi successivement, et alols lalllour devienl haille dans l~ mme degr. 48, Comment celui qui peut considler lessence de lamour, peul-il ne pas voir cela ~ quest-ce, en elIel, quaimer soi seul, et non hor::; de soi quelquun de qui on soit aim en letam ? nest-ce pas plut6t une dissolution quune conjonction? la conjonction. de lamour existe par le rci-. proque, et il ny a point de rciproque dans soi seul; silon cloi t que cela a lieu, cest pal un rciproque imagi natif dans les autres, Daprs ces explications; il est vi denl que le Divin Amour ne peut qulro el exister dansdaulles, quil aime el dont il soit aim; cal puisque cela est dans t.out amour, cela doit tre plillcipalement, cest -dire, infiniment, dans lAmour Mme. 27. SUR LE DIVIN AMOUR27 49, Quant ce qui concerne Dieu, aimer et tre rciproquement aim ne peut pas avoillien dans dautres, dansleS41018 il y aUlait (IUelque cho~e tlo lin/illi, ou quelquechose e lesslJ(e el Je lu vie de ltnuoul en soi, ou quelque chose du DiYin ; cal si quelquo lhuse de l;infini, oude lessence eL de la vie de l,UlOUI elt soi, cest-i1-diJe,quelque chose du Divin, l.ail OH PLIX, alors il ne serait pasaim pal dau Lees, mais il SaiLllelail lui-mme; cal linfini ou le Divin est unique; si ("t"lait claus dautres, ceserait le ::;oi-iJme, et ce serait la 111 our mme de soi, dontil ne peut y :woir la moindre (hase (lans Dieu j car cestabsolumonl. loppos de lEssol1l( 1>ivin(~; eesl pourquoicela doit avoir lieu (lans dautres dalls 1t~4.uels il ny aitrien du Didn en soi: que cela ail lieu dans des lres cltspal le Divin, on le verra plu:" l1H8. ~Iilis poli! que cela aillieu, il faul quil y ail. la Slgcs~e Infinie qui fasse un aveclAmoU! Infini, cesL-udile quil fllut quU y ait le DivinArnoUl de la Divine Sagesse pt la lJii/lll Sagesse du DivinAmour, dont il a l tlaiL ci-dtssus, Nos 3!~ a9, 50, De la perception el de la cOllTw,sance de cet Alcane dpendent la peeceplion ,eL la (OIIWIsSlUCl de toules l(~schoses de lExisLence ou de la Cration, puis de toutescelles de la Sltbsisl.ance ou de la t:ollselaliun par Dieu,cest--diJe, de loutes les uvres de Vieu d:ms lUniverscr, desquelles il sera Ilail. dam; (e qui suit,51. Mais, je leu plie, ne mle I.os idees ni avoc le TempSni avec lEspace; en effet, auLanl il ) a dulemps lL de lespace dans les iMes quand Lu lis cc qui ~uit., auLant tu nele comprends pas, Cal]o Divin nlsi lJi dans l temps nidans lespace; OllIe vena clairement dans la c.onLinualionde cet Ouvrage, sp~ialln1()nL au ~t1Jc~ ll lmelnil. elInfinit el. cie la loule-Prsence,Touteschose,~ dans lU?ve-rs ont t I"{,:e:s J1Il le Divin Amou? et pal la Divine Sagessf dl- Dieu-Homme.52, LUners dans les lls-glallds tl dans les Lrs-petits,dans les premiers eL dans les derniPls, est tellement pleindu Divin Alli our et de la Divino Sagesse, quon peut direquil est le Divin Amour lLIa Divino Sagesse en image:quil en soit ainsi, on ll~ voit manifestement daprs la cor 28. 28 LA SAGSSE A~GLIQUErespondance de toutes les choses de lUnivers avec totescelles de lHomme: Toutes et chacune des choses quiexistent. dans lUnivers cr ont une telle corlespondancea,ec toutes et chacune des choses de lhomme, quon peutdire que lhomme aussi est un univers; il Y a correspon-dance de ses affeclions et de ses penses avec toutes leschoses du Hgne animal, de sa volont et de son entende-ment avec toutes celles du Rgne vgtal, et de sa vieDernire avec toutes celles du Rgne minral. Quil y aitune telle correspondance, personne ne le voit dans leMonde natJ.rel, mais cela est visible dans le Monde spiri-tuel pour quiconque y fait attention; dans ce Monde il yatoutes les choses qui existent dans les trois Hgnes duMonde naturel, et elles sont les correspondances es affec-tions et des penses. def; affections daprs la volont etdes penses daprs lentendement, et aussi des dernireschoses de l~ vie de ceux qui y sont; et les unes et les au-tres apparaIssent eutoul deux dans un aspect tel questcelui de lUnivers cr, avec cette diffrence que cest dansune plus petite effigie. Par l il est bien vident pour les an-~es que lUnivers cr est lImage reprsentative de Dieu-Homme, et que cest son Amour et sa Sagesse qui se pr-sentent en image dans lUnivels, non pas que lUniverscle soit Dieu-Homme, mais parce quil vient de Lui; carrien dans lUnivers cr nest substance et forme en soi,ni vie en soi, ni amour et sagesse en soi; et mme lhommenon plus nest pas homme en soi; mais tout vient de Dieu,qui est lHomme, la Sagesse et lAmour. la Forme et laSubstance en soi; ce qui est en soi, est Incl et Infini:mais ce qui vient de Dieu, cela, ne tenant chez soi rienqui soit en soi, a t cr et fini, et ceta reprsente limagede Celui Mme par Qui cela est. et existe: 53, Ltre et lexister, puis la substance et la forme,comme aussi la vie, et mme lamour et la sagesse, pl:U-vent se dirQ des objets crs et finis, mais toutes ces cho-ses sont cres et finies; si elles peuvent se dire de cesobjets, ce nest pas que quelque DIvin soit elles, maiscest quelles sont dans le Divin et gue le Divin est anselles: en effet, tout ce gui t cre est en soi inanim etmOIt, mais il est anime et vivifi paree que le Divin estdans les choses cres et finies, et qURlles sont dans leDivin. 29. !:?J1~, ~~ DJV~ (MOUR ~ 54, Le Divin nest pas clans un sujet autrement. que dansun autre, mais un sujet cr est diffrent dun autle, calil nyen a pas deux qui soient le mme, et par suite chaque contenant diffre dun autre; de l rsulte que le Divin dans son image se prsente vari, Dans la suite, ilsera pall de la prsence du Divin dans les opposs.Toutes choses dans lUnivers c1sontdes rcipients du DivinAmour et de la Divine Sagesse de Dieu-llormne. 55. Il est connu que toutes et chacune des choses delUnivers ont t cres par Dieu; lUnivfrs, par consquent, avec toutes et chacune des choses quil conlient estappel, dans la Parole, luvre des mains deJhovah. Ondit que le Monde dans son complexe a t cr du nalll.,et lon conselve du nant lide dun nant absolu, lorsquecependaI:lt dun nant absolu rien nest fait, ni aU,cunechose ne peut tle faite; cela est une vri t constan te ;cest poUJquoi lUnivers, qui est limage de Dieu, et parsuite plein de Dieu, l}a pu tre cr qU!3 dan,; Dieu palDieu; car Dieu est lEtro mme, et de lEtle doit venil cequi est; du nant qui nest point, crer ce qui est. cela estabsolument contradictoire. Mais nanmoins co qui a tcr duns Dieu par Dieu nesl poinl une continui t de Dieu,car Dieu est ltre en soi, et dans les objets crs il ny apas quelque chose de ltre el). soi; si dans les objels crsIl y avait quelque chose de lEtre en soi, ce serait une continuit de Dieu, et une continuit de Dieu est Dieu. Lideanglique SUI ce sujet est, que ce q:li a t cr dans Dieupar Dieu, est. comme la chose cr dans lhomme, quelhomme a tiJe de sa vie, ruais de laquelle la vie a t extlai te, chose qui csl telle, quelle est convenable la vie delhomme, mais nanmoins nest point sa vie: les Angesconfirment cela dapIs plusieurs choses qui existent dansleur Ciel, o ils disent quils sont dans Dieu et que Dieuest dans eux, el que cependant ils nont dans leur trerien de Dieu qui soi t Dieu: dans la suite, il sera lapportplusieurs autres raisons, daprs lesquelles ils confirmentcela; que ce qui est ditici soit seulement pour la science. 56, Tout ce qui a t cr daprs celte origine est teldans sa nature, quil est un rcipient de Dieu, non pal COll 30. 30 LA SAGESSE ANGm..IQUE tinuit mais pal ,contigUt ; cest pal le contigu et non pal le continu quil est su:>cep lible dtre conj oin t, car il est convenable parce quil a t crlj dans Dieu par Dieu; et parce quil a t lr ainsi, il est un analogue, et par cette conjonction il est comme limage de Dieu clans un miroir.57, De l vient que les Anges ne sont point Anges par eux mmes, mais quils sont Anges pal celle conjonction avec Dieu-Homme, et celte conjonction est selon la l{~cep tion du Divin Bien,et du Divin Vrai, qui sont Dieu, et ap paraissent procder de Dieu, quoiquils soient dans Dieu; et la rception est selon quils appliquent les lois de lOldre, qui sont les Didnes Vlils, eux-mmes, daprs la libert de penser el cie vouloir selon la raison, facults quils tiennent du Selgneul comme si elles lour apparte naient; pal l il ya pOUl eux rception clu Divin Bien et du Divin Vrai eomme pal eux-mmes, el, pal l il Y fi le r ciproque de lamour; cal, ainsi quil a dj t dit, lamour nexiste pas sil nest pas rciproque, Hen est cie mme cles hommes SUl telre. DapIs ce qui vient cItre rlit, on peut daborrl voir que toutes les choses de lOnivers Cr sont des rcipients du Divin AmoU! et de la Divine Sagesse de Dieu-Homme..il8. Que touLes les choses de lUnivers, qui ne sont ni comme les anges, ni comme 10s hommes, soient aussi des rcipient.s du Divin AmoU! et de la Divine Sagesse do Dieu-Homme, ainsi celles qui sont nudessous cles hommes dans le Bgne ani~al, celles qui sont au-dessous des ani maux dans le Ilgne vgMal, eI;, colles ,qui sont au-dessous des vgtaux dans le Il(~gne, nll~lral, cesl ce qui ne peut pas encore tle expos dovantlentenclomenl, cal il y a... aupalavant.plusieurs explications donner slllIos degrs do la vie, et SUI les dHgIs des rcipients do la vie. La con jonction avec ces choses est selon leurs usages; cal lous les usages bons ne lirent leur origine que dune conjonc lion semblable avec Dieu, mais dissemblable selon les de grs, conjonction qui success"emenl. dans la descente de vient telle, quil ny a en ces choses lien de la libert, parce quil ny a rien de la raison, el. par suite rien de lap palene.e oe la vie, mais lIanm ,)ins elles sont des rcipients: comme elles sont des rcipienls, elles sont aussi ragissan tes, car pal ~ela quelles sont lagissantes, elles sont des 31. SUR LE DIVIN AMOUR 31 contenants. Quant : la conjonc Lion avec les usages qui ne sont pas bons, il el1 sera parl aprl~s que lorigine du mal aura t montre.59. Dapls (.es explicaLions on peut voir que le Divin est dans Loutes eL dans chacune des choses de lUnivers cr, eL que pal consquent lCnivels crest luvre des mains de Jhovah, comme il est dit jans la Parole, cesL il-dire, l:uvre du Divin Amour el de la Divine Sagesse, cal cet Arnoul eL cette Sag.lsse sont entendus pal les mains de Jhovah: eL quoique le Divin sail dans taules eL dans chacune des choses do lUni nl" CIN, lopendanL il ny a ri~)1l du Divin en soi dans lem lre, car lUnivers cr nesL pain l, Dieu, mais il es: pal Dieu; lt palce quil esL paI Dieu, il y a en lui limage de Dieu, connue il y a limage de l11Olll1Il8 dans un miloir, cla.n:; IClC]llI3l lhommeapplllat, il csL vrai, l1wis nanmoins dans celte image ilny a rien de lhomme.60. .lai enlondu dans le Monde spilitU/!l plusiellls esprit.s qui pmlaieuL apparat long; daprs cela il est vident que le Lemps nest absolument lque la qualit de lLat. Cest de l que, dans la Parole,par les heures, les j ours, les semaines, les mois et les annes, sont signifis les tals et les progIessions des tatsdans la srie eL dans le complexe; et que, quand les tempsse disent de l"Eglise, par le matin est ent.endu son premiel tat. par midi son plein, pal le soir son dclin, etpal. la nuit sa fin : de semblables choses sont enLendues pal 40. 40 LA SAGESSE ANGl1:LIQUEles quatre saisons de lanne, qui sont ]e printemps, lt, lautomne et lhiver.74. Daprs ces explications on peut voir que le Temps fait un avec la pense procdant de laffection, car la qualit de ltat de lhomme en provient. Que les distances dans les progressions pal les espaces dans le Monde spirituel fassent un avec les progressions des Lemps, cest cequi peut tre illustr par plusieurs observations, car l leschemins sont en actualite abrgs selon les dsirs qui appartiennent la pense procdant de laffection, et sontvice Versa prolongs: cest de l quon dit aussi espacesde temps. Dans de semblables circonstances, quand lapense ne se conjoint pas avec laffection propre de lhomme, le temps napparait point; par exemple, dans le sommeil.75. Maintenant, comme les temps, qui sont les propres de la nature dans son monde, sont de purs taLs dans leMonde spirituel, qui l apparaissent progressifs, parce queles Anges et les Esprits sont finis, on peut voir que dansDieu ils ne sont point progressifs, parce quil est Infini, etque les Infinis en Lui sont un, selon ce qui a t dmontrci-dessus NS 17 22 : de l rsulte que le Divin est danstout temps sans temps.76. Celui qui ne sait pas et ne peut p,as, daprs quelqueperception, penser de Dieu sans le temps, ne peut absolument percevoirlELelOit que comme une ternit de temps,et alors il ne peut quextravaguer dans sa pense sur Dieude toute ternit, car il pense daprs un commencement,et le commencement aPl?artient uniquement au temps:son dlire consiste alors a penser que Dieu a exist parsoi, doil il tombe facilement dans loriOine de la naturepar soi; il ne peut tre dLaclI de celle ide que par lidespirituelle ou nglique sur lternit, ide qui est sansle temps; et quand lide est sans le temps, lELernit etle Divin sont une mme cllose ; le Divin est le Divin ensoi, et non par soi; les Anges disent quils peuvent, il estvrai, percevoir un Dieu de tou,te ternit, mais daucunemanire une nature de toute ternit, encore moins unenature par soi, et nullement une pature qui serait natureen soi; car ce qui est e.n soi est lEtre mme. de qui touteschoses profldent, et lEtre en soi est la vie mme, qui estle Divin Amour de la Divine Sagesse et la Divine Sa 41. SUR LE DIVIN AMOUR 41gesse du Divin Amour. CesL l pour les Anges lternit,ainsi elle est abstlaite du temps, comme llncr est abstrait du cr, ou comme lInfini est abstrait du fini, entrelesquels il ny a pas mme de lapport.Le Divin est le mme dans les trs-gmnds et dans les trs-pelits. 77. Cela rslte des deux Articles qui prcdent, savoir:Le Divin est dans tout espace sans espace, et le Divin estdans tout temps sans temps, al il y a de plus grands eL detls-grands espaces, et de moindlcs I~t de tls-pctits espaces; et comme les espaces et les temps font un, ainsi quila t dit ci-dessus, il en est de mme des temps. Si en euxle Divin est le mme, cest palce que le Divin nest ni variable ni llluable, comine est tout ce qui appartient lespace et au temps, ou tout ce qui appaltient la nature,mais il est invariable et immuable, pal consquent il estpartout et toujours le mlne. 78. II semble que le Divin ne soit pas dans un hommele mme que dans un autre, ainsi il semble q~lil soi t aulredans le sage que dans le simple, eL aulre dans le vieillardque dans lenfant; mais cest une illusion provenant delappUlcnce, lhomme esL autrc, mais le Divin nest pointautre dans lui; lhommE;) est un rcipient, elle rcipient ourceptacle est diflJIcnt; lhomme sage est un lcipient duDivin Amour et de la Divine Sagesse dune manire plusadquate, ainsi plus pleinement que lhomme simp.le; et levieillard, qui aussi est sage, plus pleinement que le pelitenfant et lenfant ; mais nanmoins le Divin est le mmedans lun et dans laul.re. Pareillement, cest une illusiondaprs lapparence si lon ClOit que le Divin eSt diffrentchez les Ange;; du ciel et cher. les hommes de la te lle,parce que les Anges du ciel sont dans une sagesse ineffable, et non de mme les hommes: mais la diffI"Onee apparente est dans les sujets selon la qualit de la rceptiondu Divin eL non dans le Seigneur, 79. Que le Divin soit le mme dans les tIs-g)ands etdans les trs-petits, cela peut tle illustr dapriJs le CieleL lAnge dans le Ciel; le Divin dans le Giel entier et leDivin dans un Ange est le mme; cest aussi pour cela quele Ciel enlier peut apparatre comme un seul Ange. Il en 42. 42LA SAGESSE ANGLIQUE est de mme de lglise et dun homme de lglise: le trs-grand dans lequel est le Divin, cest le Ciel entier t en mme temps lEglise entire, le trs-petit; cest un ange du ciel et un homme de l"Eglise. QUelque fois il mest apparu une socit entire du ciel comme un homme ange; et il ma t dit quelle pouvait apparatle comme un homme grand, tel quun gant, et comme un homme petit, tel quun enfant; et cela parce que le Divin est le mme dans les trs-grands et dans les trs-petits.80. Le Divin est aussi le mme dans les trs-grands et dans les trs-petits de toutes les choses qui ont t cres et ne viven t pas; car il est dans tout bien de leur usage; si eUes lie vivent pas, cest parce quelles sont, non pas des fOlmes de la vie, mais des formes des usages; et la forme est ditTlente selon la bont de lusage. Mais com ment le Divin est en elles, cest ce qui sera dit dans la suite quand il sagira de la Clalion,81. Fais abstlacLion de lespace, et nie absolument le vide, et alors pense du Divin Amour et de la Divine Sa gesse, quils son t lEssenee mme abstraction fai Le de les pace elle vide ni; pense ensuite daprs lespace, eL lu percevras que le Divin est le mme dans les trs-grands et dans les trs-peLi ts de lespace; CUl dans lEssence, abstraite de lespace, il y a non le grand ni le petit, mais le mme,82, 11 sera dit ici quelque chose sur le Vide: Un jOUl, jai entendu des Anges sentletenil avec Newton SUl le Vide; ils disaient quils ne support1ienl pas lide du vide comme nant, parce que dans leur Monde, qui est spiri tuel, et en dedans ou au-dessus des espaces et des temps durMonde nalurel, ils ont galement la sensalion, la pense,1 laffection, lamour, la volont, la respitation et mme la parole et laction, toutes choses absolumenL impossibles). que quelque chose ne nant, parcedire du nant. Newton dans le vide comme peut pas se que lien nest rien, et leur dU quillavaiL que le Divin qui Es-r lemplit lout, et que lui-mme tait saisi dhorreur .ide du nant pro pos du vide, palce que celte ide est destlUctive de tout, exhortant ceux qui parlaient avec lui sur le Vide se garder de lide du nant, appelant cetle ide une dfaillance, patceque dans le nant il ny a aucune actualit du mental. 43. LA SAGESSE ANGLIQUE SUR LE DIVIN AMOURSECONDE PARTIE,Le Divin Amou? et la Divine Sagesse appa1aissent dans le Monde spirituel comme Soleil. 83. Il Y a deux Mondes, le Spiriluel eLle Nalurel; ct leMonde spililuel nt} lire rien du ~ronde nalurel, ni le Mone nalurel rien du Mone spililuol, ils sont entiJementdistincts; ils communiquent seulement par les Conespondances, dont la qualit a t mo~IlI"(e aillelUs dn plusicmscndlOits : l,our iIluslrer ce sujet, soit cet exemple: LaClJaleur dans le Monde naLUIPl correspond au hien de lachaIill) dans le Mone spiriluel, et la Llllnile clans le1Ionde nalUlel correspond au vrai de la foi clans le ~londespilituel; qui est-cc qui ne ,"oit pas que la clwlclU ellebien de la c1laril, et que la IUl1Iile eUe vI"ai de la fois ontabsolument distincts? la p)(~H~iiIe inspection ils apparuissent aussi distincts que cieux choses absolullwnl clitlrentes; ils appiuaissent ainsi quand on pense: Qucsl-ceque le bien cie la charit a de eomlllUll avec la rhaleUl, etquest-ce que le Hai de la foi a de c:ommun uyec la lumi~le?El cepcndaut la Chaleur spiriluclllique. Que la conjonction soitrciproque, le Seigneullenseigne Lui-Mme dans Jean. XIV,20 2~.XV, 4,5, 6; - et que la conjonction du Seigneuravec lhomme, et de lhomme avec le Seigneur, soit dansles ch9ses qui appartiennent au Seigneur, lesquelles sontappeles ses paroles, on le voit dans Jean, - XV. 7. 59. SUR LE DIVIN AMOUR 59 117. Il yen a qui croient quAdam a t dans une telleLibert ou un tel Libre Arbitre, quil a pu daprs luimme aimer Dieu et tre sage, et que ce Libre AIbitre at entirement. perdu dans ses descendants; mais cestl une erreur; cal lhomme nest point la vie, mais il estle rcipient de la vie, voir ci-dessus, Ns 4 i1 6. 55 W; etcelui qui est le rcipient de la vie ne peut ni aimer ni tresage daprs quelque chose du sien: aussi lui-mme quandil a VOtU aimer et tre ,sage daprs ce qui tait sien, estil dchu de la sagesse et de lamour, et a-t-il t chass duParadis. 118. Ce qui vient dtre dit de lAnge doit pareillementtre dit du Ciel qui se compose dAnges, puisque le Divinest le mme dans les trs-glands et dans les trs-potits,ainsi quil a t dmontr ci dessus, Nus 77 a 82. Ce qui at dit de lAnge .et du Ciel doit. pm-eillement tre dit delHomme et de JEglise, cal lange du Ciel el lhomme delEglise font un par la conjonction; cl aussi Lhomme delEglise, quant aux intlieUls qui appalliennen~ sonmental, ost un ange: mais pal 1I1Omme de lEglise ile st entendu lhomme dans lequel il ~T a lEglise./Jans le Monde spirit1llOrient est o appa1at le Seigneu1 comme Soleil, et de l dpendent les mres Plages, 119. Il a t traitp du Soleil du Monde spirituel et de sonessence, de sa Chalem et de sa Lumire, et de la Prsencedu Seignelr provenant de l ; maintenant il sera tyaitaussi des Plages de ce Monde. Sil est tlaiL de ee Soleil etde ce Monde, co,stance corticll.leet substance mdullaire; et que la substance c,orli,cale coqsiste ell dinnombrables quasi-glandes, et la substancemdullaire en dinnombrables quasi-fibres: maintenant,cdItiIi1 ces glandes son t les ttes des fibrilles, elles ensohtussi les principes; carles fibres ont en lles leur~commIIcements, puis elles stendent, et successivementse ~nissent en nerfs, et runies, ou devenues nerfs, descEmdeilt vers les organes des sens dans la face, et ver~ tesotganes d mouveinent dans le corps,et les forment:consulte une personne habile dans la scence anatomique,ehtu seras confirm. Cette substance corticale ou gUmdulaire,faitla sUperfice du cerveau, et aussi la superficiedS corps stries dont se compose la Moelle allonge, etelle fait te milieu du Cervelet, et aussi le milieu de laMoelle piniTe : quanl la substance mdullaire ou fibril~laire elle a ses commencements partout, puis elle stendet constitue les nerfs dont sont composl~S toutes lescho ses du corps: quil en soit ainsi, lautopsie renseigne.Ceux qui savent ces choses soit par la science anatomiq!J,e;soit par la confirmation de ceux qui possdent ceUescience, peuvent voir que les principes de la vie ne sontpas ailleurs que l o sont lescommencements des fibres,etqueles fibres ne pel1vent lias stendre delles~mmes;maisqu!ellesstendent daprs ces principes. Ces principesou commencements, qUI se presentent comm desglandes, sont presque innombrables; leU! multitude peuttre compare la multitude des toiles dans lunivers;et la multitude des fibrilles qui en sortent peut tr~compare la multitude desrayons qui sortent des toiles, et portent leur ctaleuret l~ur lumire dans les leiles. La multitude de ces glandes peut aussi tre cOmpare la multitude des socits angliques daQ.8 les ieu;... l 1 .. ,~1 1 ~. " r:l . . ; :.. 201. Hfo l?,JYIl:f. ~pURSV.~, lesquelles au~si sont innombrables, et dan!;! un ordre semblable, ainsi quil ma t di! ; et la mulUtude des * fibrilles qui sOltent de ces !!lnnlios peut lle compale aux vrais et aux biens spirltupls, qui paluillllTlent dcou lent de ces socits COntlDe d(~s ja. ons. Celil de l que lhomme est comme lunivel". et (~OLUllle le lil dans la forme la plus petite, ainsi quil a t dj dit et montr et l, Daprs ces explici.llions, on peul VOil que, telle est la vie dans les principes, telle elle est dans l(s princi pis; ou que, telle est la vie dan!. SES plemiers dans les Cerveaux, telle elle est dans les choses qui en dlivent dans l~orps.3m .Q.Y.l La vie paT ces p1inripps est CZ rtp,s chaque par tie dans le {out, et dapl::; le {OH.t duns 1:1I(/(/lle pratie. Cest parce que 10 tout, qui (silo ClIrl"lIl el. (Jl llltlUD t(ll1lpS le corps, ne consisle oliginailolllcnl qlll~1l lilJllS qui proc dent de leurs pIlrlCipes dans J.c:i ((lW;mx ; il n y a point dautre origine, comme on 10 voitluilLtllPIJ!. (/ap"l>s ce qui vient dtre munl.l ei-dp-:->"lls, N" ~:lib; dc lil, clapls chaque parUe est le lout : LIlle la ,j() PUI "PS prllldp0:, soit aussi daprs le tout dans chaque pnlIj(~, t,:.l.sl parce que le tout fOlllnit ehaque partie sa hlllJe et son nces::.aire,~ et fait par l,qu:.la palLe .e,st dans le ,Loul,; .~r~ l~n rr,t.~I" le tout eXiste ct aples les partIes, et. les pallIes subsl:;lent daprs le tout: quil y aiL Ulle telle (OlJllllUnlJfl leipro) que et pal elle conjonction, on le voit pal un .!21and nom bre de choses dans le corps. En clrel, (() qlll tiY passe est semblable ce qui se passe dans une rille, dalls lIne Jpu blique et dans un royaume, en ce que 11) eOllllllun existe daprs les hommes qui sont. les parties, el que lcs padies ou les hommes subsistent daprs le l:om /l1l1n. Il eu est. de mme de toute chose qui est dans une forJlJe quelconque; surtouk:{ans lhomme.30fl,~.1 Tel est lamour, telle est la SG!/Isse, et pm" suite tel est l homme. En etret, tels sont lamoul et la sagesse, tels sont la volont et lentendement, calla volont cst le rceptacle de lamour, et lentendement eslle rceptacle1de la sagesse, comme il a t monll ci-dessus, el. ces deux choses font lhomme el. la qualit de lhomme. Lamour est multiple, et tellement multiple, que ses valits sont indfinies, comme on peut le voir daprs le Genre Hu main sur terre et dans les cieu~; il ny a pas un seul hom 202. 202LA SAGESSE ANGm.IQUE me, ni un seul ange, tellement semblable un autre, quil ny ait aucune distinction; cest lamolli qui distingue, car chacun est son amour: on simagine que la sagesse distingue, mais la sagesse vient fie lamour, elle en est la forme; car lg.mour est rlre d~liL~ie, et l~age....~~ est rexister de la vie dapr cet tre. On croit dans le monde que rentendl)rrient fait lllOmm ; mais on le croit, parce( que lentendement peut lre lev dans la lumire du ciel,comme il a l montr cidessus, et parce quainsi rhom . me peut se monlrer comme sage; mais nanmoins cette chose de lentendement qui passe au-del, cest--dire, qui , nappartient pas ramour, il semble quelle appartienne lhomme, quainsi lhomme sail tel, mais cest une ap parence; en effet, cette chose de rentendement qui passe au-del appartient, il est vrai, lamour de savoir el dtre sage, mais nappartient pas en mme temps lamour dappliquer la vie ce quon sait et ce qui parat sage; cest pourquoi CAlte chose dans le Monde se retire avec le temps, ou reste comme caduque dans les extrmits hors des choses de la mmoire; aussi, aprs la mort, est-elle spare; et il ne re_stEJ_.qu_E!c~_q1!LcQn! a t amplement mise en vidence dans de~OUVrages, dont luri traite DU CIEL ET DE LENFER, et lautredu Sens spirituel de la Parole dans la Gense et danslExode, sous le titre dARCANES CLESTES, je vais indiqurici ce qui a t crit et montr sur la Correspondancdans ces deux Ouvrages. Dans lOuvrage DU CmL ET DELENFER: De la Correspondance de toutes les chDses d Cie,lavec toutes ce-lles de lhomme, NS 87 102. D la Corr88~pondance de toutes les choses dtt C~et avec toutes celles rilta 209. SUR LE DIVIN AMOUR209" i Jote11e, NS 103 111). Dans lOuvrage sur le Sens spirituelde la Parole dans la Gense et dans lExode, sous le titredARCANES CELESTES: Dela Correspondance de la face et deses physionomies avec le.: affections du mental, Ns 1568,2988,2989,8031,1.796,4797, 4800, G165, 5168, 5695, :)306.De la C01respondance du Corps quant ses gestes et sesactions, avec les intellectuels et les volontaires, NS 2988,36:32,4215. De la C01Tespondance des sens dans le commun,No. 43-18 4330. De la CO?1espondance des yeux et de leutvue, Ns 4-103 il 4420. De la Correspondance des narines etde l odett1, Nos 4624 /j,634. De la C011espondance des 01eilles et de louie, Nos /,652 il Mi60. De la C011espondance dela langue et dtl got, No /!791 il 480~. De la Cm1espondancedes mains, des bras, des c>pattles et des pieds, Nos 4931 -1953De la CO?Tespondance des lombes et des memb?es de lagnration, Nos 5050 5062. De la co?respondance des viscres int?ieu?s dtl CO?PS, spcialement de lestomac, duthymus, de la citerne et des conduits du chyle, du msent,e, Ns ~171 : 5180, 5181. De la CO?1espondance de la1ate, N 9698. De la COl1"esponLlance du pritoine, des 1einsetde la vessie, Nos 5377 ti396. De la Correspondance du {oie,et des conduits hpatique, cystique et panc1atique, N 5188 1)]85. De la COIIespondance des intestins, No 5392 5395}5:379. De la COITespondance des os, NS 5560 5564. De laCOl1espondance de la peau, Nes 5552 5573. De la Cmrespondance dtl Ciel avec lhomme, No 911,19: 10, J982, 2996,2998, 3ti2/~, il 8649, 3i!t1 3745,388,1,4051,1,279,4423, 41>24,4025, G013, G057, 9279.9632. Que toutes les choses qui sontdans le .Monde naturel ct dans ses trois rgnes, C011eSpondent toutes celles qui appa1aissent dans le Monde spi1ituel, Nos 1G3::l, 1881, 27iJ8, i9()O 2993, 2997 3003, 3213 3227, 3~80, 3624 364), /t04-lo, 4053, 4116, 4366,4939,5116,58i 7, 5patiennent lamoui introduisent dans le cur jeschangements quant ses ballements, comme cela est vident par le pouls des artres qui agissent dune maniresynchrone avec le cur; les changements et les battements du cur selon les affeclions de lamour sont innombrables; ceux qui sont sentis pal le doigt consistent seulement en ce que le cur bat lentement ou vivement,haut ou faiblement, mollement ou durement, galementou ingalement, etc. ; ainsi. dans la joie autrement quedans la tristesse, dans la tranquillit desprit autrement que dans la colre, dans lintrpidit autrement que dansla peur, dans les maladies chaudes autrement que dansles maladies froides, etc. Comme les mouvements ducur, qui sont appels systole et diastole, changent etvarient ainsi selon les affetions de chaque amour, cestpour cela que plusieurs des anciens, et. daprs eux quelques modernes, ont attribu les affeclions au cur, etontaussi fix l leur sige; de l sont venues dans le langageordinaire ces expressions: Cur magnanime et Cur limide, Cur joyeux et Cur triste, Cur mou et Cur dur,Cur grand et Cul pusillanime, Cur entier et Cur bris, Cur de chair et Cur de pierre; lourd, mou, douxde Cur; donner du Cur pour faire, donner un mmeCur. donner un Cur nouveau, remettre de Cur, rece voir de Cur, il ne vient pas sur le Cur, sobstiner deCur; ami de Cur; de l les termes de Concorde, Discorde, VEicorde, (lchet de Cur), et plusieurs autressemblables qui appartiennent lamour et aux affectionsde lamour. La Parole sexprime de la mArne manire; etcela, parce que la Parole a t crite par Correspondances.Soit que lon dise lamour ou la volon t, cest la mmechose, puisque le rceptacle de lamour est la volont,comme il a et dit (.-dessus 379. On sait que dans lhomme et dans chaque animalil y a une Chaleur vitale, mais quelle en est lorigine, onne le sait pas; chacun en parle par conjecture; ceux doncqui nont rien su de la COlres~ondan(,e des naturels avecles spirituels, en ont attribue lorigine la chaleur dusoleil, quelques-uns lactivit des parties, dautres la 211. SUR LE DIVIN AMOUR 211 vie elle-mme, mais comme ils ignoraient ce que cest que la vie, en disant cela ils ne pntraient pas plus avant. Au contraire, celui qui sail quil ya une correspondance de lamour et des affections de lamour avec le cur et les drivations du cur, peut savoir que lamour est lori gine de la chaleur vitale; en effel, lAmour procde, com me Chaleur, du Soleil spirituel olt est le Seigneur, et est aussi senli comme Chaleur par les a:lges ; celte Chaleur spirituelle, qui dans son essence est lamour, est celle qui intlue par correspondance dans le Cur et dans son sang, et y introduit la chaleur, et en mme lemps le vivifie: on sail que lhomme, selon son amom et le degr de lamour, schauffe et pOUl ainsi dire sembrase, et que selon le dcroissement de lamour il sengourdit el se refroidil; car on sent cela el on le voit, on le sent par la chaleur de tout le corps, et on le voil par la rougeur de la face; et si au oont!aire il y a extinction, on le sent par le froid du corps, et on le voit pal la pleUi de la face. Comme lA mour eslla vie de lhomme. le cur est par cela mme le premier et le delnier de la vie de lhomme; el puisquelAmour est la vie de 1homme. et que lme dirige sa viedans le corps par le sang, cest pour cela que le sang dansla Parole est appel me, .- Gen. IX. 4, Lvil. XV/I.14. Dans la suite il sera dit ce qui est enlendu par lme dans divers sens, 380, Si le sang est rouge, cest aussi daprs la corres pondance du cur et du sang avec lamour et les affectionsde lamoUl : en effet, dans le Monde spirituel, il y a des couleurs de loute espce; les couleurs rouge et blanchesont les couleurs fondamentales, el toutes les autres tirenlleurs varits de ces cleux couleurs et des couleursopposes, qui sont le roux et le noi!; la cou,leur louge ycorrespond a lamoul, et la couleur blanche a la sagesse.Si la couleur rouge correspond ,) lamour, cest pal~equelle lire son origine du feu du Soleil spirituel, et si lacouleur blanche correspond il. la sagesse, cest parce quelletire son origine cle la lumire de ce Soleil; et comme il ya correspondance de lamour avec le cur, il sensuit quele sang ne peut pas ne pas trn rouge, el, ne pas indiquerson origine. De la vien t que dans les Cieux o lamourenvers re Seigneur rgne, la lumire est enflamme, el lles anges sont vtus dhabillements de pourpre; et que 212. 212LA SAGESSE ANGLIQUEdans les Cieux o la sagesse rgne, la lumire est dunblanc clatant, et l les anges sont vtus dhabillementsde fin lin blanc. 381. Les Cieux sont distingus en deux Royaumes, dontlun est appel Cleste, et lautre Spirituel; dans le Royaume Cleste rgne lamour envers le Seigneur, et dansle Royaume Spirituel rgne la sagesse procdant de cetamour; le Hoyaume o rgnp lamour est appel le Cardiaque du Ciel, et le Royaume o rgne la sagesse estappel le Pulmonaire du Ciel. 11 faut quon sache que toutle Ciel anglique dans son complexe reprsente un seulHomme, et que devant le Seigneur il apparat comme unseul homme; cest pourquoi son Cur constitue un Royaume, et son Poumon constitue lautre ; cal il y a unMouvement caldiaque et un Mouvement pulmonaire encommun dans tout le ciel, et par suite en particulier danschaque ange; et les mouvements communs, cardiaque etpulmonaire, viennent du Seigneur Seul, parce que de LuiSeul viennent lamoUl et la sagesse: en effet, dans le Soleil o est le Seigneur, et qui procde du Seigneur, il y a ces deux mouvements, et par suite ils sont dans le Ciel anglique et dans lunivers: fais abstraction des espaces et pense la Toute-Prsence, et tu seras confirm que cela est ainsi. Que les Cieux aient t distingus en deuxRoyaumes, le Cleste et le Spirituel, on le voit dans leTrait DU CrEL ET DE LENFER, Nos 26, 27, 28; et que tout leCiel Anglique dans le complexe reprsente un seul Homme, on le voit dans le mme Trait, Nus 59 R7, 382.@ LEntendement correspond att Pottrnon, Cestune suite de ce qui a t dit de la correspondance de lavolont avec le cur; car il y a deux choses qui rgnent dans lhomme spirituel ou dans le Mental, cest la Volont et lEntendement, et deux qui rgnent dans lhomme natUlel ou dans le Corps, cest le Cur et le Poumon; etil y a une correspondance de toutes les choses du Mental avec toutes celles du Corps, comme il vient dtre dit; del ilrsulle que, puisque la Volont correspond au Cur,lEntendement correspond au Poumon. Chacun peuL aussi en soi-mme remarquer que lEntendement correspond au Poumon, non-seulement daprs sa pense, mais aussi daprs son langage; Daprs la pense: Qui que ce soit ne peut penser sans le concours et sans laccord du souffle 213. SUR LE DlVINt AMOUR 213pulmonaire; cest pourquoi si lon pense tacitement, onrespire t.acitement; si lon pense profondment, on respireI?r,ofondment ; on retire et on relche, on comprime et oneleve le poumon selon la pense, ainsi selon linflux delaffeclion daprs lamour, lentement, )apidement, vivement, doucement., attentivement; et mme si on contienttout--fait le souffle, on ne peut pas penser, sinon clansson esprit daprs la respiration de lesprit, ce qui nestpas aperu duue manire manifeste. Dap,s le langage:En effet, il ne sort pas de la bouche le plus petit mot sansle secours du poumon, car le son, qui est articul en mots,vien t tout enlier du poumon par la trache el pal lpiglotte;cest pourquoi, selon le oontlement de ce souftlet et louverture de son passage, le langage slve jusquau cri, elselon la conlraction il diminue; et si le passage est bouch, le langage cesse avec Ifl pense. 383, Puisque lEntendement correspond au Poumon, etque par suite la Pense correspond la respiration dupoumon, cest pour cela que dans la Parole par lAme et pallEsprit il est signifi lEntenclemen t ; ainsi, il est dit: Tuai1nmus le Seignew ton Diett de tout ton Cur et de touteton Ame. D - Matth. XXII. 37. - Dieu donnera un 1WUveau Ctw et un nouvel Esprit. ) - Ezch. XXXVI. 26. Ps.Li. 12,13; - que le Cur signifie lamour de la volont,cela vient dtre montr: ainsi, pa) lme et par lesprit ilest signifi la sagesse de lentendement. Que pal lEspritcie Dieu, qui est aussi appel lEsprit Saint, il soit entendula Divine Sagesse, et par suite la Divine Vrit, par laquelle lillustration se fait chez lhomme, on le voit dansLA DOCTRll DE L. NOUVELLE ,hiRUSALEM SUR LE SEIGNEUR, NS50,51. Cest pour cela que q le Seigneur souffla SW lesdisciples, et dit . Recevez un Esprit Saint. D - Jean, XX.22. - cest aussi pOUl cela quil est dit, que JhovahDieu souffla dans les narines dAdam une me de vies, etquil fut {ait en me vivante. - Gen. Il. 7; - et quil at dit au prophte: Prophtise SU1 lesp"it, et dis au vent,Des quat?e vents viens esprit, et souffle dans ces tus, afinquils 1)ivent. --- Ezch. XXXVlI, 9; - pareillement ailleurs: cest de l que le Seigneur est appel ESP1it desNa,1ines, et aussi Souffle de ?)ie, Comme la respirationpasse par les narines, cest pour cela quelles signifient laperception, et quon dit de lintelligent quil a le nez fin, 214. 214 LA SAGESSE ANG:LlQUEet. de linintelligent quil est obes naris (quil a le nezbouch). De la vient aussi que dans 11. Langue Hbraque,et dans quelques aulles langues, lesprit elle vent sont unmme mot: en effet, le mot esprit tire SJn origine delanimation; cest poUlquoi quand lhomme meurt, on ditaussi quil lend lme, De la vient enCOIe que lhommecroit que lesprit est un vent ou quelque chose darien,tel quest le souffle expir du poumon, et quil en est demme de lme. Dapls cela, on peut voir que, pal aimerDieu de tout cUl et de toute me, il est entendu laimerde tout amour et de tout entendement; et que par donnerun nouveau cur et un nouvel esprit, il est entendu don ner une nouvelle volont et un nouvel entendement. Lesprit signifiant lentendement. voila pourquoi il est dit de Bzalel, qu il {ut templi de lesplit de sagesse, dintelligen ce et de science, - Exod. XXX.I, 3 ; - et de Josu, quil {ut rempli de lesprit de sagesse, - Deut. XXXIV. 9; - et de Daniel par Nbuchadnzar, qu y avait en lui un esprit excellent de science, dintelligence et de sagesse, - Dan. V. 11, 12, 14; - et dans Esae : Que ceux dont lesprit est gm connaissent lintelligence! t - XXIX. 21, - Pareille ment dans beaucoup dautles endroits.384. Comme toutes les choses du Mental se lflent la Volont et il lEntendement, et toutes celles du COlPS au Cur et au Poumon, cest pour cela que dans la Tte il y a deux Cerveaux, et quils son t distincts en tm eux comme le sont enhe eux la volont et lentendement; le Cervelet est principalement pourla Volont, et le Cerveau principalement pour lEntendement: pareillement le Cur et le Poumon dans le Corps sont distincts des autres partiesqui sy trouvent; ils en sont distingus par le diaphragme,et sont environns dune enveloppe plopre, qui estnomme plvre, el ils constituent L:eLte partie du corpsquon nomme Poitrine. 1)3ns les autres parties du corpsqui sont nommes Membles, Organes, Viscres, ces deuxsont conjoints. cest pourquoi aussi ces palLies sont parpaires, par exemple, les bras et les mains, les lombes etles pieds, les yeux, les narines; dans le Corps les reins,les urtres, les testicules; et les viscles qui ne sont paspar paires ont t diviss en droite et gauche; en outre,le Cerveau lui-mme a t divis en deux hmisphres,le Cur lui-mme en deux ventricules. et le Poumon lui 215. SUR LB DIVIN AMOUR 215mme en deux lobes; leur droUe se rfre au bien du vrai,et leur gauche au vrai du bien; ou, ce qui est la mmechose, la droite se rfre au bien de lamour do procdele vrai de la sagesse, et la gauche au vrai de la sagesseplocdant du bien de lamour: et comme la conjonctiondu bien et du vrai est rciproque, et que celle conjonctionfail quils sont comme un seul, cest pour cela aussi quedans nomme ces paires agissent ensemble et conjointement dans les fonctions, dans les mouvements et dans lessens, 380@ Par cette Correspondance peuvent t1e dcouvertsbeaucoup dalcanes sur la volont et lentendement, parconsquent aussi SU" lamow et la sagesse. Dans le Mondeon sait peine ce que cest que la volont et ce que cestque lamour, parce que lhomme ne peut par lui-mmeaimer et dapls lamour vouloir, de mme qui! peutcomme par lui-mme comprendle et penser; pareillementil ne peut pas par lui-mme pousser son cur se mouvoir, de mme qui! peut pal lui-mmtl pousser son poumon respirer: maintenant, puisque dans le Monde onsait peine ce que cest que la volont et lam ouI. et quecependant on sait ce que cest que le cur et le poumon,cal ces deux-ci se prsentent devant les yeux et peuventtre examins, et ont aussi t examins et dcrits par lesanatomistes, landis que la volont et lentendement ne seprsentent pas devant les yeux et ne peuvent pas tre examins, voil pourquoi, lorsquon sait quils correspondent,et que pal la corTespondance ils agissent comme un, onpeut dcouvrir sU!" la volont et lentendement beaucoupdarcanes qui, autrement, ne peuvent pas tr dcouverts;par exemple, sur la conjonction de la volont avec lentendement, et sur la conjoncLion rciproque de lentendement avec la volont; ou sur la conjonction de lamouravec la sagesse, et SUI la conjonction rciproque rie la sagesse avec lamour; puis. sur la drivation de lamourdans les affections et sUIles consociations des affections,et sur leur influx dans les perceptions et les penses, etenfin selon la cOiTespondance dans les actes et dans lessens du corps. Ces arcanes et beaucoup dautres peuventtre non-seulement dcouverts, mais mme dmontrsdapls la conjonction du cur et du poumon, et daprslinflux du sang qui va du cur dans le poumon, et rci 216. 216LA SAGESSE ANGLIQUproquement du poumon dans le cUl, et de l par les al"tres dans tous les membres, dans tous les organes etdans to~ les viscres du corps,. 386 ,(y!. Le mental de lhomme est lesprit de lhomme, etlesprit est lhomme, et le COlpS est lexterne par lequel lemental Ott tesplit sent et agit dans le monde, Que le Men-tal de lhomme soillesprit de lhomme, et que lesplit soitlhomme, cest ce que ne peu vent pas recevoil facilementpar la foi ceux qui ont pens que lesplil est un vent, etque lme est comme quelque chose dthr, tel quest lesouffle exhal par le poumun, car ils disent: Commentlesprit peul-il tre lhomme, puisque cest lesprit 1 etcomment lme peut-elle tre lhomme, puisque cest lme?ils sexpriment de la mme manire lgard de Dieu,parce quil est appel Esprit? Cette ide sur lespriL et surlme, ils lont tire de ce que dansjquelques :angues les-prit et le vent sont un mme mot; puis aussi de ce que,quand lhomme meurt, on dit quil rend lesprit ou lme,et que la, vie revient quand lesprit ou lme (soU(fl!) dupoumon revient cbez ceux qui ont t suffoqus ou quisont tombs en dfaillance; et comme alors ils naperoi-vent que du vent et de lail, ils ont jug daprs lil et lesens du corps que lesprit etlme de lhomme, aprs lamort, ce nest point lhomme, De ce jugement corporelsur lesprit et sUllme sont rsultes diverses :lypothses,et de l est ne la foi que lhomme ne devient hommequau jour du Jugement dernier, et que jusqu ce mo-ment il demeule en quelque lieu, et attend la runion,selon ce qui a t dit dans la CONTINUATION SUR LE .JUGEMENTDER~R, NS 32 38, Comme le t,Iental de lhomme estlesprit de lhomme, ce:;t pour cela que les anges, quiaussi sont des esplits, sont appels MentaIs. 387. Que le Mental de lhomme soit lesprit de lhomme,etque lespri t soi tlhomme, cest parce que par le Mental sontentendues toutes les choses de la volont et de lentende-ment de lhomme, et que ces choses sont dans les princi-pes dans les Cerveaux, et dans les principis dans le Corps,pal consquent sont toutes les choses de lhomme, quanta leurs formes; et comme il en est ainsi. voil pourquoi leMental, cesl--dile, la Volont et lEnlendement, met enaction son gr le corps et toutes les parties du corps;est-ce que le corps ne fait pas tout ce que le mental pense 217. SUR LE DIVIN AMOUR 217et veut? le mental diri,ge loreille pour entendre et disposelil pOUl voir, le mental meut la langue et les lvres pourparlel, il Illet en mouvoment les mains et les doigts pourfaire ce quil lui plat, et les pieds pour marcher o il veut;est ce quainsi le corps est autre chose quune obissance son mental? est-ce que le corps peut tre tel. si le mental nest pas dans ses principis dans le corps? est-il conforme la raison de penser que le corps agit pal obissance parce que le mental veut ainsi? de cette manireils selaient deux, lun au-dessus et lautre au-dessous, lunordonnerailet lautle obirait? cela nltant nullementconforme la raison, il sensuit que la vie de lhomme estdans les principes dans les cerveaux, et dans les principis dans le corps, selon ce qui a t dit ci-dessus, N 3ti5;et aussi. que, telle est la vie dans les plincipes, telle elleest dans le tout et dans chaque partie, N 366; et que lavie pal ces principes est daprs chaque partie dans letout, et daprs le tout dans chaque partie, N 367, Quetoutes les choses du Mental se rfrent la Volont et lEntendement, ot que la Volont et lEntendementsoient les rceptacles de lamour et de la sagesse procdant du Seigneur, et que ces deux fassent la vie delhomme, cest ce qui a t montr dans les articles prcdents, 388. Daprs ce qui vient dtre dit, on peut encore voirque le Mental de lhomme est lhomme lui-mme; car lespremiers mdiments de la forme humaine, ou la formehumaine elle-mme avec toutes et chacune de ses parliesvient des principes continus du cerveau travers lesnerfs, selon ce qui a t aussi montr ci-dessus. Cette formeest celle dans laquelle lhomme vient aprs la mort, et luialoJs est appel esprit et ange, et il est homme en touteperfection, mais homme spirituel: la forme matrielln quia t ajoute et sUlvtue dans le Monde, nest pas uneforme humaine daprs elle-mme, mais elle lest daprscelle-l; elle a t ajoute et survtue, afin que lhommept faire des usages dans le monde naturel, et aussi emporter avec lui, pOUl contenant des spirituels, quelquechose de fixe tir des substances les plus purcls du monde,et ainsi continuel et perptuer la vie. C"est un point de lasagesse anglique. que le mental de lhomme, non-seulement dans le commun, mais encore dans tout particulier, 218. 218 LA SAGESSE ANGti:LIQUEest dans un perptuel effort pour la forme humaine, parceque Dieu est Homme, 389, Pour quun homme soit homme, il ne doit lui manquer, ni dans la Tte, ni dans le CoriJs, aucune des parties qui existent dans un homme parfait, cal il nest rienla qui nentre dans ceLLe forme et ne la constitue; en effet,cest la forme de lamour et de la sagesse, forme qui, considre en elle-mme, est Divine; il Y a en elle toutes lesdlerminatiolls de lAmour et de la Sagesse, qui sont infinies dans Dieu-Homme, mais finies dans son image. quiest lhomme. lange et lesprit: sil manquaiL quelquunedes parties qui existent dans lhomme, il manquerait, correspondant ceLLe partie, quelque chose dune dtermination provenant de lamour et de la sagesse, par quoi leSeigneur pt chez lhomme tre des premiels dans lesderniers, et daprs son Divin a/nom par sa Divine sagessepourvoAAux usages dans le Monde cr, 39:),~.J! Il y Ct conjonction de ldsp1it de lhomme avec lecorps pat la c01Tespondance de sa volont et de son entendement avec son cU1 et son poumon, et il y Ct disjonctionpat la non-cor?espondance, Puisque jusqu prsent on aignor que le Mental de lhomme, par lequel il est entendula volont et lentendement, est lesprit de lhomme, etque lesprit est lhomme, et quon a ignor que lesprit delhomme a un pouls et unp, respiration comme le corps,on na pas pu savoir que le pouls et la respiration de lesprit dans lhomme influent dans le pouls et dans la respiration de son corps, et les produisent. Puis donc que lesprit de lhomme jouit dun pouls et dune respiration comme le corps, il sensuit quil y a une semblable correspondance du pouls et de la respiration de lesprit de lhommeavec le pouls el. la respiration de son corps, car le menLal,comme il a t dit, est lespril de lhomme; cest pourquoilorsque la correspondance de ces deux mouvements cesse,il se fait une sparetion, qui est la morl. La sparation ou lamort arrive, quand le corps par quelque maladie ou quelque accident vient dans cet tat, quil ne peut pas agir comme un avec son esprit, car ainsi pri t la cOlIespondance, etavec la correspondance la conjonction; non pas quand cessela respiration seule, mais quand cesse le pouls du cur; cartant que le cur bat,lamour avec sa chaleur vitale reste etconserve la v.ie, comme cela estvident par les dfaillances 219. SUR LE DIVIN AMOUR219 etles suffocations, et aussi par llat de la vie de lembryon dans lutrus, En un mot, la vie du corps de lhomme dpend de la correspondance de son pouls etde sa lespilation avec le pouls et la respiralion de son esprit. et quand celle cor . respondance cesse, la vie du corps cesse, et son espIit sen va, et continue dans le Monde spirituel sa vie, qui est tel lement semblable sa vie dans le Monde naturel, quil ne sait pas quil a quitt ce monde, La plupart sont dans le Monde spirituel deux jours aprs avoir laiss le corps; car jai convers avec quelques-uns deux jours aprs. 391. Que lesprit jouisse du pouls et de la respiration comme lhomme du mondp dans le corps, cest ce qui ne peut tre confirm que pal les esprits eux-mmes et pal les anges, quand il est donn permission de convelseravec eux; celle permission ma t donne; cest pour-quoi. les ayant interrogs sur ce sujet, ils mont dit quils( sont hommes comme les hommes dans le monde; quils jouissent galement dun corps, mais spilituel, et quilssentent le pouls du cur dans la poitrine, et celui desaltres au poignet, comme ceux qui sont hommes dans le1 Monde naturel; jen ai interrog un gland nombre, et ilsmont dit la mme chose. Que lesprit de lhomme respiredans son corps, il ma t donn de le Ravoir paT ma pro-pre exprience: Un jour il fut donn permission aux An-ge" de dirigel ma respiration, et de la diminuer leurgr, et enfin de la retirer jusqu ce quil ne restt que laseule respiration de mon espIit, que je perus alors palle sens: gue la mme chose me soit arrive, quand il mefut donne de connailre ltat des mourants, on le voit dansle Trait nu CIEL ET DE LENFER, N) 4,49. Parfois aussi jait rduit la seule respiration de mon esprit, que jaialors perue par le sens lre concordanle avec la respira-tion commune du Ciel: plUSieurs fois encore jai t dansun semblable tat avec les anges, et lev aussi vers euxdans le Ciel, et alols dans lesprit hors du corps, et jaiparl avec eux en re~pirant comme dans le monde, Daprsces expriences et dautres instructions frappantes, jaivu clairement que lesprit de lhomme respire non-seule-ment dans le corps, mais aussi aprs quil a laiss le corps;et que la respiration de lesprit est si tacite, quelle nestpas perue par lhomme; et quelle influe dans la respira-lion manifeste du corps, peu prs comme la cause dans 220. 220LA SAGESSE ANGtLIQUEleffet, et comme la pense dans le poumon et par le poumon dans le langage. Daprs cela, il est encore videntquil y a conjonction Je lesprit et du corps chez lhommepal la correspondance du mouvement cardiaque et dumouvement pulmonaire de lun et de lautre. 392. Si ces deux mouvements, le cardiaque elle pulmonaire, existent et persistent, cest parce que tout le CielAnglique, tant dans l.~ co~mun que dans le particulier,esL dans ces deux mouvements de la vie; que tout le CielAnglique soit dans ces deux mouvements, cest parceque le Seigneur par le Soleil, o il est Lui-Mme et quiprocde de Lui, les v introduit; car ce Soleil opre daprsle Seigneur ces deux mouvements: et comme toutes les chose..; du Ciel et du Monde dpendent du Seigneur paIce Soleil, dans un pareil lien, daprs leur fOIme, demme quun ouvrage enchan dppuis le premier jusquaux derniers, et comme la vie de lamour et de la sagesse procde du Seigneur, et que toutes les forces elunivers viennent de la vie, il est vident que lorigine ne vient pas dailleurs. Il suit de l. que leur variation est selon la rception de lamoU et de la sagesse, 393. Dans la suite il en sela dit davantage sur la Corres pondance de ces mouvements; par exemple, quelle est cetLe corresp0ndan~e chez ceux qui respirent avec le ciel, et quelle elle esL chez ceux qui respirent avec lenfer; 8t aussi quelle elle est chez ceux qui parlent avecle cielet pen sent avec lenfer, ainsi chez les hypocrites, les flatteurs, les fourbes et autres. Daprs la C07respondance dtt Cant} avec la Volont etde lEntendement avec le Poumon, on pettt savo tou tes les choses qui peuvent tre sues sur la Volont et lEntendement, ou Stt7 lkllwur et la Sagesse, ainsi Stt7 lAme de lhomme.394. Dans le Monde savant, il en est beaucoup qui ontsu SlU la recherche de lAme; mais comme il~ ne savaien trien du monde spirituel, ni de ltat de lhomme aprs lamort, ils nont pu que btir des hypothses, non sur cequest lme, mais sur lopration de lme dans le corps:sur ce quest lme, ils nont pu avoir dautre ide que 221. SUR LE DIVIN AMOUR 221celle quils ont de quelque chose de trs-pur dans lther,et, sur le contenant de lme, que lide quils ont de lther; sur ce sujet cependant ils nont os publier que peude choses, de peur dattribuer lAme quelque naturcl.sachant que lAme est spirituelle. Or, comme ils ont ainsiconu UAme, et que cependant il leur tait connu quelAme opre dans le Corps, et y produit toutes les chosesqui se rapportent au sens et au mouvement, voihl pourquoi, ainsi quil a t dit, ils ont su sur la recherche delopration de lAme dans le corps, quils ont dite avoirlieu, Ip-s uns pal influx, les autres pal harmonie : maiscomme de cette manire il na t dcouvert rien il quoipuisse acquiescer un Men tal qui veut VOil si la chose estainsi, il ma en consquence t donn de converser avecles Anges, et dtre illustr sur ce sujet pal leU! sagesse;daprs cette sagesse, jai su que lAme de lhomme, laquelle vit aprs la mort, appartient lesprit de lhomme,que cet esprit est homme dans une fOlme parfaite, quelme de lesprit est la volont et lentendement, que lmede la volont et de lentendement est lAmour et la Sagesse qui procdent du Seigneur, que cest cet amoU! etcette sagesse qui font la vie de lhorpme, laquelle vient duSeigneur seul, et que le Seigneur, afin quil soi t re,u parlhomme, fait que la vie appalaisse comme appartenant lhomme; mais de peul que lhomme ne satlribue la viecomme sienne, et ainsi ne se prive de la rception du Seigneur, le Seigneur a aussi enseign que t.out ce qui appartient lamour, quon appelle bien, et tout ce qui appartient la sagesse, quon appelle vrai, procdent deLui, et que rien du bien ni du vrai ne vient de lhomme;et que, comme ces deux sont la vie, tout ce qui appartient la vie, qui est vie, procde de Lui. 395. Comme lAme, quant son tre mme, est lamouret la sagesse, et que ces deux qui plocdent du SeigneUlsont chz lhomme, cest pour cela quil a t cr chezlhomme deux rcep tacles, qui son t aussi les ltabi taclesdu Seigneur chez lhomme, lun pour lamour, et lautrepour la sagesse; celui qui est pour lamour est appelVolont, et celui qui est pOUl la sagesse est appel Entendement : maintenant, puisque lAmour et la Sagessedan,; le Seigneur sont distinctement un, Ns 17 :22; etque le Divin Amour du Seigneur appartient sa Divine 222. 222LA !!SAGESSE ANGLIQUESagesse, et sa Divine Sagesse son Divin Amour, 1 05 3439; et puisquls procdent pareillement de Dieu-Homme,cest--dire, du Sc~igneur, cest pour cela que dans lhomme ces deux rceptacles et habitacles, qui sont appelsVolont et Entendement, ont t crs pal le Seigneur,de manire quils soient distinctement deux, mais quenanmoins ils fassent comme un dans toute opration etdans toute sensation; en eftet, la volont eUentendementne peuvent tre spars ni dans lopratioll ni dans la sensation. Mais pour que lhomme pt devenir rceptacle ethabitacle, il fut tabli. daprs la ncessit de la fin, quelEntendement de lhomme pourrait tre lev au-dessusdu propre amour de lho:nme dans quelque lumire de lasagesse, dans lamour de laquelle il nest point, et par lvoir et apprendre comment il doit vivre, afin de veniraussi dans cet amour, et de jouir ainsi de la batitudepour lternit. Or, comme lhomme a abus de la facultdleyer lentendement au-dessus de son propre amour, ila ainsi dtruit chez lui ce qui pouvait tre rceptacle ethabitacle du Seigneur, cest--dire, de lamoul et de lasagesse procdant du Seigneur, en faisant la volont habitacle de lamour de soi et de lamoul du monde, et len tendement habitacle des confirmations de ces amours.Cest de l que ces deux habitacles, la volont et lentendement, sont devenus llS habitacles de lamour infernal,et par des confirmations pour cet amour, les habitacles dela pense infernale, qui est rpute sagesse dans lenfer. 396. Si lamoul de soi et lamour du monde sont desamours infernaux, et si lhomme a pu venir dans cesamours, et ainsi dtruire la volont et lentendement chezlui, cest parce que lamour de soi et lamour du mondesont clestes par cration, carce sontlesamoursde lhomme natureL qui servent aux amours spiril uels, comme lesfondements servent aux maisons; en effet, dapls lamourde soi et lamour du monde lhomme veut du bien soncorps, il veut tle nourri, tre vtu, tre log. pourvoir sa maison, rechercher des emplois en ue des usages, etmme tre honor selon la dignit de la fonction quilremplit, cause de lobissance; il veut aussi par lesplaisirs du monde se rjoui! et se rcrer; mais il veuttoutes ces choses pour une fin, qui doit tre lusage; carpar elles il est en etat de servir le Seigneur et de servir 223. SUR LE DIVIN AMOUR 223 le prochain; mais quand lamour de servir le Seigneur et de servir le prochain est nul, et quil ny a que lamour de se servir soi-mme daprs le monde, alors de cleste lamour devient infernal, car il fait que lhomme plonge son mental et son animus (mental inflieUl) dans son propre, qui en soi est tout mal.397. Or, afin que lhomme ne soit pas pal len tendemen t( dans le ciel, comme il le peut, et par la volont dans len, fer, et afin quil nait pas ainsi un mental divis, toutes les choses de son entendement, qui sont au-dessus de son propre amolli" sont en consquence loignes aprs la mort; de l rsulte que la volont et lentendement chez) tous agissent enfin comme un; cll.ez CellX quLsont dansle della volont aime le bien et lentendement pense levrai, mais cbez ceux qui sont dans lenfer la volont aime le mal etlenlendenierit pei1se le faux. Lhomme fait demme dans le Monde quand il pense daprs son esprit,ce qui arrive quand il est seul, quoiquil y en ait beaucoup qui pensent autrement lorsquils sont dans le CO[PS, ce qui alrive quand ils ne sont pas seuls; sils pensent alors autrement, cest parce quils lvent leur entendement au-dessus du propre de leur volont ou au-dessus l de lamour de leur esprit. Ces dtails ont t donns, afin ) quon sacbe que la Volont et lEntendement sont deuxchoses distinctes, et que cependant elles ont t cres ) pour agir comme un, et quelles sont amenes agir comme un, sinon avant, du moins aprs la mort.398. Maintenant, puisque lAmour et la Sagesse, et parsuite la Volont et lEntendement, sont ce qui est nomm lAme. et que dans ce qui suit il faut dire comment lAmeMli.Jkn~.k-Co_rp~~e~_ y 2pre tout, et puisque celn peut tre connu aapres la correspondance du Cur avec la Volont et du Poumon aVIJc lEntendement, voici par COli squent ce que cette correspondance a dvoil (l: LAmourou la Volont est la Vie mme de lhomme.(l1) l.Amourou la Volont est continuellement en effort pour la formeHumaine. et pour tout ce qui !lpparlient la forme Hu maine.ssus dese E:t lRction sont en ordre selonlamonr, 395. Abus des usages; illes dellrs disclels, 2U. Les alTec-nenlve pas lusage, 331.Lions qui apparli~nnellt lamour ACONITS Do ils ont tir leurapparaissellt dans une sorte deffi-orijline, 339. gie sur la face, et les petlses qui ACTE (l) Ure de lamour son tre,appartiennent la sal,esse appa-et de lintelligence sa qualit, 406,raissenl1;,ns uno sotte de lumireLES actes du corps contienn nt endans l~s yeux, ; 65, Les affectionseu~ tous les antrieurs dont ils sont des substances el des formesproviennent, 277, 278. relles et actuelles, et non des abs- AcnoN Er RhcnoN, A la vietraclions sanf; substance ni forme,seule est laction, 68. La raction 12, 221, 3.6; elles nexistent pointest excite pal laction de la vie, llOIS des sujets, mais elles sont les68, Dans les trs-ll;rands et dans les tats des sujets, 209, 224,291. Tou-trs-petils do lunivers. tal.t vivantstes les oDrations de lamour 011 deque morts, il y a action et raction,la volonl hors de lenlendement se263. Sans la lacion. laction ces-rferent, non pas a"x affections :Illserait. 260, De lallion et de la rac-vrai; mais au:, afiections du bien,tioll vient lquilibre e toutElS chotOl. Les alTeclions de lamour cor-ses, 68. ~63.l" sponent li:.! sang, 423, - Voir ADAM, 287, 325. Erreurs au sujetPENSflE,dAdam, 117, 269.AIEULS et AIEUX. Les maux hl- ADOEATlON (l) dcoule de lhumi- ditaires viennent des pres, aiusiliation, 3~ des aeuls et des aeux, 269, AFFJ::CTlo:o/ (l) est une dtermina AntEl1. Cest ~enlir le plaisit, duntian de lamour, HO. Elle appartient autre comme un plaisir en soi; la vol.int, parce quelle appar-mais sentir son plaisir dans Ulltiellt lamour, 372, EU" tire sonautre, et non le plaisir de lautre enorigine du Divin mOllr, 33, LaIT, c- soi, c:e nest point aimer, 47,tian nesl possible quau moyenAlI~. Cest la dernire des troisdatmosphres plus pures que lair,atm lsphres, 1i6, Sa pression et176. De lalTection de sa voir rsultESOLI action sur le corps, 176.lalTection du vrai; de lalTection de AME (l) quant son lre mme,comprendre rsulte la perception eatlamour et la sagesse l,rocdantdu vrai; et de lalTection de Toildu Sei~nellr, Ilt par suite la volontla chose rs,!lte la penile, 401. et lentenJemel.t, ~95, 398, 11 ny aLaffection est dans la pense com-point dme sans Soll corps, ni de,,>l1(;l.4L~Dj -) 260. 2c~rps sans son me, H, TOIIe me si lion lamour spirituel, est la dhomme est dans un COlpK spi ri- mour de soi et du monde, 4Zl, 416. tuel, aprs avoir rejet les dpouil-L>tmour naturel s~par de lamour 1iritu.el e5l l,"muur lgard lans le lieu () esl luur pellse, 285. du prochlill. ou laHloLlr du n,d, roul ce qui alparalL aul?"r deux.-42, 4n, Ceux qlll suut d,lUS ce:sl comme prodUit el cree par eux. amour ont Lnlel igunce inscril, ;22. L"ilI~e du ciel el lhomme de dans leur vie, t~7, 4~i, LallluLlr ~ Eglist funl un pal cOITe6po11>tll lga d du plochaill e~t lamuur spi e, Il; Quand les an;(es parlent lituel des US;lges, ~~7. Parce! amOllI ,veclholllme, cesl dans une lan:.(ue il esl enlundu lanbJur dus us ges, lalurelle, q,ll esl la bngue p.-opr" ~li. - L~muul" n .. turel, PlI oppo le lh:,mme, 257. Le plaisir de la 261. ;)sagesse des anges est. de communi- AIUTG:,tt:,. Leul ori~ine, 380,quer aux autres ce quils savent,AnBRES et AnnnISSI!:.UX, Com4:j2. - Voi? at1s8i TAULE gnrule, ment il, sont P"Odllils, 346, Il Y a2 partie. en eux les degrs de lun et de lalt- ANGLIQUE (l) cOI:siste dans latle genie, 223. lJes fhts defJluvc>Irception de lamoul et de la sa- manent sans cc~~e es arbres etgesse par gale quaTltil, IO~, Lan-,jes al-])I"iSSCUIlX, 213.gliqlle mme du ciol est le Divin ARnMS. ConcernantleSeigneur,Amour et la Divine Sagcs;;e, lB. 221, :?23; la Parol~. 221 ; 1., mental ANBI.L (fH~lle), (rOInlus dps usa- natur"l ("hez lhollilue, !.57 ; le soleilges de ce R"gtle, 316. R:lpport av~: du IJlond" spiritud. i91.lhon:me dans tout.es et dans cha- ABlp. }~s. Pouls des artrfs ch; - elltreles pen tes .t ehllcune des choses du ril~nl ses dtl! anges ct cJllus des homJTlinral snnt d~s d"naie,s, 6j. - rn~s, 291, 29j ; - enllu lalllour Voir Pnk:lIF.lls et ~IOYE:olS, c ileste et lamolli !pirilucl, 427; D~:slHs (los) sont des drivatons eulre le langage spilituel et lolan-do lallll)Ur 011 de lot volont 3G:1. ~agi! natulc!, 70, i95, D(,TeRYI~ATIO" A LAI:rE (la) esi DISCRET, Agir par le discret, cestune dl"ivatinn de 1lI1uul et de la agir P