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Bien que la sclérose en plaques (SEP) ait été décrite pour la première fois au XIXe siècle, la physiopathologie de cette maladie reste encore obscure. Il s’agit d’une maladie chronique inflammatoire démyélinisante et dégénerative du système nerveux central (SNC) entraînant un handicap parfois sévère. Les symptômes de la maladie sont très variables, et se traduisent généralement par des atteintes motrices, sensorielles, visuelles ou même cognitives .

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Sur le plan physiopathologique, la maladie se caractérise par l’apparition de plaques de démyélinisation au sein de la substance blanche, responsables d’une altération de la conduction nerveuse. Une dégénérescence axonale peut aussi survenir de manière secondaire. Ces plaques sont caractérisées par la présence d’un infiltrat de cellules immunitaires essentiellement composé de macrophages et dans une moindre mesure de lymphocytes T (LT).

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À ce jour, l’étiologie de la maladie reste indéterminée, mais la SEP est considérée comme une maladie multifactorielle, résultant de la conjonction de facteurs génétiques et environnementaux. Il est important de décrire ces facteurs en prenant soin de donner quelques clés pour répondre aux questions que se posent fréquemment les patients.

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Enfin la description des bases immunitaires de cette maladie est capitale afin de mieux comprendre les mécanismes d’actions des différentes thérapeutiques ayant une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM).

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La SEP est une maladie complexe dont l’origine reste mysterieuse malgré le travail important réalisé et l’exposition des techniques d’immunologie, de biologie cellulaire et de génétique. L’étude anatomo-pathologique des lésion de SEP est essentielle pour mieux comprendre la physiopathologie de la maladie, meme si les premieres descriptions de Charcot au XIXe siecle sont toujours valides.

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La définition classique d’une maladie démyélinisante est la présence d’une atteinte de la myéline avec une préservation relative des axones, au contraire de la dégénérescence wallérienne où l’atteinte primitive est axonale avec une démyélinisation secondaire.

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Les catégories habituelles de lésions observées dans le parenchyme cérébral des patients sont les suivante:

- Lésions aigues - actives - Lésions chroniques - actives - Lésions chroniques - inactives

Cette classification n’a pas de rapport avec la clinique, on peut donc observer des lésions aigues chez des patients ayant une forme progressive et vice versa.

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A. IRM en coupe axiale, pondération T2, montrant une lésion étendue en hyper signal de la protubérance et du pédoncule cérébelleux moyen gauche. B. Aspect neuropathologique de la même lésion après coloration au Bodian Luxol. Photographie: J.M. Vallat

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C. Au centre de la lésion, on ne distingue que quelques gaines de myéline marquées en bleu D. A distance de la lésion, les internoeuds myélinisés sont présents en abondance. Photographie: J.M. Vallat

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Les infiltrats cellulaires autours des vaisseaux de petit calibre de la substance blanche profonde sont polymorphes mais dominées par les lymphocytes T. En A et B, on visualise des infiltrats de lymphocytes T CD4 et CD8 respectivement. Photographie: J.M. Vallat

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C. Quelques lymphocytes B sont visibles au sein de cet infiltrat périvasculaire. D. De nombreux macrophages sont présents autour de ce vaisseau. Les immunomarquages ont été réalisés sur un fragement biopsique d’une patiente ayant présenté une SEP de forme pseudo- tumorale. Photographie: J.M. Vallat

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Assez récemment, Lucchinetti et al 2000, on décrit une importante collection de cas de lésions aigues de SEP. En fonction de leurs observations, à l’aide de marquages immuno-histochimiques spécifiques, ils ont pu classer les lésions observées en quatre profils, permettant de réinterpréter la pathogénie de la démyélinisation.

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Cette étude a permis de proposer une tentative de corrélation anatomo clinique, en différenciant globalement quatre sous groupes de lésions (Tableau ), en fonction du type d’inflammation, par exemple de la prédominance de lymphocytes T et de macrophages (type I), de lymphocytes B et de complément (type II) ou d’anomalies démyélinisantes prédominantes et caractéristiques (types III et IV).

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Le type I serait associé aux formes typiquement rémittentes. Le type II a été rapporté dans la neuromyélite optique de Devic, qui s’accompagne fréquemment de stigmates d’autoimmunité systémique et de l’absence de synthèse intrathécale d’immunoglobuline. Le type III a été décrit dans la sclérose concentrique de Balo. Enfin, le type IV serait associé à certaines formes progressives. Les corrélations anatomocliniques de cette classification ne sont qu’hypothétiques pour l’instant.

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Devic, Marburg

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Les premiers arguments impliquant le système immunitaire dans le développement de la SEP proviennent des modèles animaux d’encéphalite auto-immune expérimentale (EAE).

1- l’injection d’extraits de cerveaux de lapin chez

le singe est suivie, chez certains sujets, par une infiltration de cellules immunitaires et par une démyélinisation périvasculaire dans le SNC ressemblant à ce qui est observé dans la maladie humaine.

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2- Cette EAE peut être induite activement, par

injection d’épitopes de la myéline ou passivement, par injection de LT réactifs contre ces mêmes épitopes.

3- D’autres arguments forts étayant le rôle de

l’auto-immunité dans le développement de la SEP proviennent des études neuropathologiques, génétiques et immunologiques, mais aussi de l’utilisation de molécules immunomodulatrices comme traitement de la maladie.

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Sur les dix dernières années, la physiopathologie de la SEP a connu des progrès qui n’avaient jamais été réalisés auparavant. Il faut retenir que la plupart des cellules de la cascade immunitaire peuvent être impliquées dans cette maladie. Il n’en reste pas moins qu’il existe des acteurs majeurs, tels les lymphocytes T CD4, T régulateurs, les lymphocytes B, les lymphocytes T CD8 ou les macrophages.

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L’implication des LT dans la SEP est depuis longtemps suggérée par les données scientifiques obtenues aussi bien chez l’homme que dans le modèle animal de la maladie. En effet, ces cellules sont présentes au sein des lésions de SEP avec une répartition oligoclonale évoquant une sélection antigène-dépendante.

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- La SEP est classiquement considérée comme une maladie médiée principalement par les LT CD4+, notamment grâce aux études sur l’EAE - La découverte de gènes de susceptibilité pour la SEP a aussi conforté le rôle de ces cellules. En effet, certains variant du CMH-II ont été fortement associés à la maladie, en particulier

HLADRB1*1501

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- Dans l’EAE, l’immunisation active par des épitopes de la myéline entraîne la mise en place d’une réponse immune médiée par les LT CD4+ Th1, comme en témoigne notamment la présence d’interféron-γ (IFNγ) dans les lésions. - Chez l’homme, il a été montré que l’augmentation de l’activité de la maladie était corrélée à une augmentation d’expression d’IFNγ et d’interleukine 12 (IL-12) dans le SNC et le liquide céphalorachidien (LCR) de patients

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- De plus, l’administration d’IFNγ exacerbe la maladie . Cette cytokine est probablement directement impliquée dans la pathologie en induisant l’apoptose des oligodendrocytes humains.

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- Dans les années 1990, certaines observations ont suggéré que les LT Th1 n’étaient peut-être pas la seule sous-population de LT CD4+ impliquée dans la maladie; - Chez l’homme, le nombre de cellules exprimant l’ARN messager de l’IL-17 est augmenté dans le sang des patients par rapport aux témoins. - Il existe aussi une corrélation positive entre le nombre de ces cellules et l’activité clinique de la maladie

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- Au niveau anatomopathologique, la quantité de LT producteurs d’IL-17 est augmentée dans le cerveau des patients par rapport aux témoins, et plus particulièrement dans les lésions actives ou en bordure des lésions chroniques actives (80 % des LT produisent de IL-17, contre 20 % dans les lésions inactives)

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- Un autre argument pour l’implication des Th17 vient des traitements utilisés couramment dans la SEP. Ainsi, le fingolimod entraînerait une baisse des Th17 circulants et l’IFNβ augmenterait l’apoptose des Th17

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Fig. 1. Différenciation des LT CD4+ naïfs en lymphocytes T (LT) helper. Les LT CD4+ naïfs se différencient en différentes sous-populations helper sous l’action de cytokines et de facteurs de transcription particuliers. Ils sécrètent ensuite des cytokines effectrices propres à chaque sous-population. Dans la sclérose en plaques, les LT CD4+ Th1 et Th17 sont les acteurs les plus décrits. Les facteurs de transcription sont en italique.

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La complexité des interactions entre LT Th1 et Th17, ainsi que leur implication respective dans la physiopathologie de la maladie reste encore peu claire et nécessite de poursuivre les investigations. Néanmoins, les traitements déplétants les LT CD4+ n’ont pas amélioré la maladie, suggérant l’implication d’autres populations cellulaires dans le développement de la SEP

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- Les LT CD8+, par leurs effets cytotoxiques, semblent mieux armés que les LT CD4+ pour induire directement des lésions au sein du SNC. - Chez l’homme, les LT CD8+ sont retrouvés au sein des lésions de SEP en plus grande proportion que les CD4+ . Ces LT CD8+ infiltrants ont une répartition oligoclonale, et les mêmes clones peuvent être retrouvés dans différents endroits du cerveau

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- Ces informations évoquent une sélection dépendante de l’antigène (Ag) et suggèrent fortement que ces clones CD8+ sont impliqués dans la maladie. Des CD8+ oligoclonaux sont aussi retrouvés dans le LCR de patients SEP - Il semble que l’activité cytotoxique des LT CD8+ contre la MBP soit augmentée chez les patients SEP.

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- Les dernières études pangénomiques ont permis de montrer que certains variants du CMH-I conféraient un effet protecteur indépendant. Au sein du SNC, les astrocytes et les oligodendrocytes expriment le CMH-I, ainsi que les neurones, au moins en conditions d’inflammation, ce qui en fait des cibles potentielles pour la lyse par les LT CD8+

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Bien que longtemps sous-estimé, le rôle des lymphocytes B (LB) et des anticorps dans la physiopathologie de la SEP est de plus en plus reconnu. 1- L’un des premiers arguments est la présence de bandes oligoclonales d’immuno-globulines (Ig) dans le LCR de plus de 95 % des patients.

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2- présents dans les lésions actives et aux marges des chroniques actives, mais très peu dans les inactives 3- Présence de follicules ectopiques B dans les méninges de 41% des patients atteints de SEP de forme secondairement progressive, corrélée avec des dommages tissulaires plus sévères du SNC.

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5- Ces follicules se sont avérés tout comme les lésions actives; des sites de réactivation du virus de l’EBV, suggérant donc leur implication dans la physiopathologie de la maladie. 6- Le traitement par rituximab (anticorps monoclonal anti-CD20), qui déplète les LB, permet de réduire les lésions inflammatoires décelées par l’IRM ainsi que les poussées chez les patients atteints de SEP de forme rémittente.

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En dehors de la production d’anticorps via leur différenciation en plasmocytes, les LB remplissent en effet des fonctions qui entrent certainement en jeu dans la physiopathologie de la SEP : 1- Ils peuvent par exemple présenter des antigènes aux LT. des LB mémoires de patients pouvaient entraîner une prolifération et une production d’IFNγ par les LT CD4+ en réponse a une stimulation par antigènes de la myéline.

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2- Ils peuvent aussi produire des cytokines et chémokines, modulant ainsi la réponse et le recrutement des LT . 3- L’effet thérapeutique du rituximab passe certainement par un effet sur les fonctions des LB. En effet, les taux d’anticorps sont inchangés sous ce traitement alors qu’une baisse de l’activité pro-inflammatoire des LT Th1 et Th17 est observée.

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La présence de LT autoréactifs chez les témoins sains suggère l’existence de mécanismes contrôlant leur possible action délétère. Ainsi, l’action de cellules suppressives, telles que les LT ou LB régulateurs, peut être centrale dans le développement ou non de la maladie.

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- Les lymphocytes T régulateurs (Treg), naturels (nTregs) sont des LT CD4+ issus du thymus, et caractérisés par l’expression du marqueur extracellulaire CD25 et du facteur de transcription FoxP3. - Dans le modèle EAE, des études ont montré que ces cellules pouvaient contrôler le développement et la sévérité de l’EAE . De plus, il a été montré in vivo et in vitro que l’action suppressive des Tregs était en partie médiée par l’IL-10.

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- Les LB régulateurs (Bregs) : l’action est médiée par la production d’IL-10. Depuis la découverte que les souris EAE déficientes en LB n’entraient pas en rémission, différentes études ont impliqué les Bregs dans l’EAE par des mécanismes dépendants de l’IL-10. En effet, les souris déficientes pour l’IL-10 seulement dans le compartiment des LB ont une maladie aggravée. Le transfert adoptif de LB IL-10+/+ restaure la rémission, ce qui n’est pas le cas après transfert de LB IL-10−/− .

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Bien que la littérature soit abondante concernant l’implication de l’immunité adaptative dans la SEP, quelques grandes questions restent encore en suspend. Répondre à ces questions permettra de faire de grandes avancées dans la compréhension de la physiopathologie de la maladie.

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* Quels sont les autoantigènes impliqués ? * Comment et pourquoi les lymphocytes T autoréactifs en périphérie s’activent-ils et deviennent-ils pathogènes ? * Comment les cellules immunitaires migrent-elles à travers la barrière hématoencéphalique ? * Quelles sont les cellules qui migrent en premier ?

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Les nombreuses données concernant l’implication des différents acteurs de l’immunité dans la physiopathologie de la SEP ont permis de mettre en place (04) Quatre différentes hypothèses mécanistiques pour expliquer le déclenchement de la maladie. Ces différentes hypothèses ont l’avantage d’essayer de relier les données neuropathologiques, génétiques, épidémio-logiques et immunologiques collectées chez l’homme et chez l’animal.

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La théorie qui a dominé la connaissance sur la SEP durant les dernières décennies est celle impliquant des LT Th1 autoréactifs qui seraient activés en périphérie par mimétisme moléculaire suite à la présentation d’épitopes de l’EBV proches de ceux de la myéline.

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Cette activation leur permettrait ensuite de migrer à travers la BHE, par des mécanismes de migration spécifique encore mal décrits, et de rejoindre le SNC au sein duquel ils exerceraient une action délétère avec création d’un environnement inflammatoire et recrutement d’autres cellules du système immunitaire.

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La deuxième hypothèse se base sur un défaut de régulation existant chez les patients SEP. l’activation en périphérie des LT par mimétisme moléculaire avec l’EBV n’est pas contenue par la régulation . Une première vague de migration dans le SNC mettrait alors en jeu des LT Th17 qui entreraient par les plexus choroïdes de fac¸ on dépendante de CCR6, et qui, après activation des cellules endothéliales, permettraient l’entrée d’autres LT Th17 et Th1 au sein du SNC.

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La troisième hypothèse proposée récemment implique les LT CD8+, et a l’avantage de lier la génétique, l’environnement, et le système immunitaire. Dans cette hypothèse, l’infection à EBV serait mal contrôlée par les LT CD8+ des patients à cause d’un déficit fonctionnel d’origine génétique. Le virus pourrait alors infecter les cellules endothéliales de la BHE, entraînant une perméabilisation de la barrière.

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Des LB autoréactifs et infectés par l’EBV pourraient alors gagner le parenchyme cérébral et y survivre. Ils seraient alors responsables de la survie de LT autoréactifs en apportant des signaux de costimulation et présenteraient des autoantigènes à ces LT autoréactifs médiant ainsi les dommages et entretenant la réaction inflammatoire locale. Cela entraînerait aussi la génération de follicules lymphoïdes ectopiques au sein du SNC

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La dernière hypothèse ne fait intervenir le système immunitaire qu’en second, la physiopathologie de la maladie s’expliquant alors par une dégénérescence primaire des oligodendrocytes par des mécanismes inconnus, menant à un relargage de peptides de la myéline en périphérie puis à une activation du système immunitaire entretenant ensuite les dommages.

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Un des arguments probablement majeur du rôle de l’immunité dans la physiopathologie de la SEP est l’efficacité des thérapeutiques a visée immunologique, que ce soit dans le cadre du traitement de la poussée avec les corticoïdes a forte dose, ou dans le cadre de l’utilisation de traitements de fond a visée anti inflammatoire comme les agents immuno-modulateurs, immunosuppresseurs ou les anticorps monoclonaux.

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Cependant, force est de constater que tous ces traitements, quels qu’ils soient, ont une éfficacité essentiellement sur la phase inflammatoire de la maladie, mais peu sur la phase de progression.

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méthylprednisolone IV a forte dose, permet de réduire la réponse inflammatoire du système immunitaire par différents effets:

- Inhibition de la prolifération lymphocytaire - Baisse du taux de Lymph T helper circulants - Baisse du taux de monocytes et des eosinophiles - Inhibe la synthèse de prostaglandine et de

leucotriènes - Inhibe l’expression du CMH II a la surface des

macrophages

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Mode d’action de l’interféron béta, du copolymère (acetate de glatiramere) et du natalizumab sur l’immunologie de la SEP (de gauche à droite).

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Modes d’action des nouvelles thérapeutiques utilisées ou évaluées dans la SEP, d’apres Barten et al

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Savoir si la SEP est ou non une maladie génétique dépend du sens donné au terme « maladie génétique ». Il est clair que la SEP n’est pas génétiquement déterminée à la naissance (ni par la mutation d’un gène, ni même par une combinaison donnée de facteurs génétiques ) comme en atteste un taux de concordance modeste chez les jumeaux monozygotes.

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Par ailleurs, et malgré l’observation de quelques familles comportant de nombreux cas, il ne semble pas non plus qu’un sous groupe de malades puisse être totalement déterminé génétiquement.

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Il existe au contraire un faisceau d’arguments pour dire que le(s) processus pathogénique(s) implique(nt) à la fois des facteurs génétiques et des facteurs d’environnement. la hiérarchie de leurs rôles respectifs dans ce(s) processus est, à ce jours, inconnue et leur importance relative n’est pas mesurable, sauf à faire de simples hypothèses simplificatrices.

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Il est très important de préciser, ici, la différence entre la susceptibilité génétique et les mutations génétiques responsables des maladies mendéliennes héréditaires. Il est fréquent, en effet, de considérer comme synonyme: génétique et hérédité. Le mot génétique correspond à l’influence des gènes dans une maladie. Le mot héréditaire correspond au fait qu’une maladie se transmette dans une famille de génération en génération.

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Il est intéressant de noter l’existence de familles comportant un très grand nombre de malades, ces familles laissent a penser que certains cas sont dus a la simple mutation d’un gêne (déterminisme mendélien). Ces sous-entités mendéliennes existent en effets dans d’autres maladies neurologiques (épilepsie, Parkinson, maladie d’Alzheimer). Cependant, les analyses de liaison menées sur ces familles n’ont pas conforté une telle hypothèse.

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Une famille multi générationnelle avec SEP observée sur les iles Féroé

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L’implication de facteurs génétique dans la physiopathologie de la SEP est suggérée par l’augmentation du risque observé chez les apparentés des malades comparé au risque en population générale. Elle est confortée par l’observation d’un taux de concordance plus élevé chez les jumeaux monozygotes (MZ) que chez les jumeaux dyszygotes (DZ) de même sexe.

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Le premier facteur génétique identifié a été le complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) et ceci en 1973, les patients porteurs de

l’haplotype HLA DW2 avaient plus fréquemment la SEP que les patients contrôles. Depuis 40 ans, les techniques on changé,

et l’on parle maintenant du locus HLA DR2 ou,

plus précisément, DRB1*1502, DQB1*0602

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Ce locus n’est pas le seul impliqué (il y a aussi, par exemple, DR4 dans le pourtour méditerranéen). Par ailleurs, il est probable qu’il existe également des gênes de protection, notamment dans la région de classe 1 (HLA-A*02, HLA-B*44 et HLA-C05) Il est certain que c’est la région HLA qui porte la plus forte charge génétique, qui atteindrait jusqu’à 40% selon certaines études.

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l’implication de cette région dans la susceptibilité génétique est importante pour comprendre les mécanismes physiopatho-logiques de la maladie. le système HLA présente les particules antigéniques aux cellules de la réponse immunitaire, notamment les lymphocytes.

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Ce n’est qu’a partir de 2005 que des gènes non liés au locus HLA ont pu être formellement impliqués dans la SEP. C’est grâce aux études d’association pangénomique à l’échelle du Genome-Wide Association Studies (GWAS) que des gènes ayant une faible implication dans la susceptibilité ont pu être identifiés.

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Gene nucleotide Location Protein function

CD58 rs2300747 1p13 Cell adhesion; Immunological co-stimulation

EVI5 rs10735781 1p22.1 Rab GTPase activator; cell cycle

RGS1 rs2760524 1q31 GTPase activator

IL7R rs6897932 5p13 Cytokine receptor

IL2RA rs2104286 10p15-p14 Cytokine receptor

CD6 rs17824933 11q13 Cell adhesion

TNFRSF1A rs1800693 12p13.2 Cytokine receptor

CLEC16a rs12708716 16p13.3 Not determinated

IRF8 rs17445836 16q24.1 Transcription

CD226 rs763361 18q22.3 Cell adhesion

TYK2 rs34536443 19p13.2 Intracellular signaling

CD40 rs6074022 20q12 Immunological co-stimulatory receptor

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Depuis une trentaine d’années, de nombreuses études se sont penché sur la présence de virus dans le système nerveux de personnes atteintes de sclérose en plaques sur la base de la présence plus fréquente chez les malades que chez les sujets contrôles de virus ou d’anticorps dirigés contre ces virus, ces études on incriminé plusieurs espèces virales (rougeole, herpes, maladie de carré du chien ...)

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Plus récrément, les études se sont portée sur l’association de la SEP avec des séquences rétrovirales endogènes ainsi qu’avec deux virus herpès particuliers, le virus HHV-6 et le virus Epstein-Barr.

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Plusieurs études on proposé une association entre l’activité d’un retrovirus endogène humain (HERV-W) et la SEP. Les rétrovirus sont des virus à ARN qui ont la particularité de copier leur génome sous forme d’ADN double brin, puis d’intégrer cet ADN dans le matériel génétique de la cellule infectée.

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il en sera ainsi le cas pour les cellules germinales une fois infectées; de sorte que la descendance de cet organisme possède aussi la séquence virale dans son génome. (environ 8% du génome humain)

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Une hypothèse intéressante incriminant le rôle des rétrovirus endogènes dans la SEP est que l’activité de ces rétrovirus serait la conséquence d’une anomalie épigénétique par défaut de régulation d’expression de régions chromosomiques.

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la séroprévalence de HHV-6 est très élevée à l’échelle mondiale et dépasse 95% en Europe. l’association de HHV-6 avec la SEP a été suggérée par Challoner et al 1995 L’activation du virus HHV-6 dans le SNC peut être une cause, une conséquence, ou simplement un cofacteur de la SEP.

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Cependant un mécanisme invoqué pour expliquer l’influence du HHV-6 sur la SEP est le mimétisme moléculaire (voir plus loin) En effet il existe une séquence de 7 acides aminés (PRTPPPS) partagés entre la protéine U24 du HHV-6 et la protéine basique de la myéline (MBP) Des lymph T CD4+ cross-réactifs pour ces deux antigènes ont été détectés à plus haute fréquence chez les patient SEP et seraient responsable d’une activation anticorps .

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le EBV infecte plus de 90% de la population mondiale, l’infection primaire est le plus souvent asymptomatique, mais peut aussi se manifester sous forme de mononucléose infectieuse. Ce virus a un tropisme particulier pour les Lym B.

MNI: L’angine se traduit par une inflammation du pharynx et parfois par un gonflement des amygdales.© BSIP © Larousse 2006

MNI: Le frottis sanguin montre les lymphocytes anormalement volumineux. © BSIP © Larousse 2006

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Après une primo infection, qui est généralement rapidement résolue par la réponse immunitaire, le virus reste à l’état latent dans les lymphocytes B, et ce, pour la vie entière. La présence du virus dans les LB peut provoquer l’expansion et l’immortalisation de ces cellules.

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le EBV est incriminé dans la SEP devant plusieurs arguments: - Prévalance plus importante de l’infection et

des titres d’AC anti capside accrus dans le serum de patients SEP

- Confirmé par des études de détéction d’Ac anti-EBNA1 surtout chez les jeunes patients

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- Les faits les plus marquants sont sans doute l’extreme rareté des cas de SEP chez les personnes séronégatives pour l’EBV

- L’acroissement net (> 2x) du risque de développer une SEP chez les individus qui ont eu une MNI.

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- Enfin, une étude a décrit la présence dans le cerveaux de SEP de nodules lymphoides intrathécaux, dans lesquels des Lym B exprimeraient des gènes associés à la latence mais aussi à la réactivation de l’EBV.

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Page 96: Etiopathogénie de la sclérose en plaques

A: une protéine virale est reconnue par le récepteur des lymph B. Ceux-ci se différentient en plasmocytes qui produisent des AC dirigés contre un épitope de la protéine virale.De par la ressemblance locale des structures, ces Ac peuvent aussi reconnaitre un antigène de la myéline.

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B: une cellule présentatrice d’antigène (APC) présente un peptide virale et active des Lym T munis d’un TCR capable de reconnaitre l’antigène viral, mais également un peptide de la myéline.

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Absence d’exclusion allélique dans un Lym T, celui-ci peut exprimer deux chaines alfa ou deux chaines beta du récepteur T, de spécificité différentes

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Suite à la destruction d’une cellule infectée (virus / LT cytolytique) Les epitopes de myéline pourraient être présentés en quantité anormale par les APC et rompre la tolérance immunitaire. La réponse immunitaire humorale ou cellulaire qui s’en suit augmente la disponibilité d’epitopes de myéline pour les APC et peut ainsi induire une réponse contre d’autres epitopes de la myéline.

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La reconnaissance de cellules infectées par les cellules immunitaires (lymphocytes T, macrophages...) induit la libération de cytokines qui peuvent etre toxiques pour les cellules gliales et notamment les oligodendrocytes.

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Le rôle de la vitamine D sur l’immunité, en ce qui concerne la SEP, certains points spécifiques méritent d’être soulignés, en particulier parmi les facteurs de risque de développer la maladie. À ce jour, quatre grands facteurs de risque de SEP sont connus et font consensus : la carence en vitamine D durant l’adolescence, la mononucléose infectieuse (MNI), surtout si elle survient après 16 ans, le port de l’allèle *1501 du gène HLA DRB1 et le tabagisme (actif mais aussi passif).

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Il existe des interactions entre ces facteurs de risque et le métabolisme de la vitamine D. Ainsi, il a pu être mis en évidence que VDR, le récepteur de la vitamine D, présente un site de liaison très conservé sur le promoteur du gène HLA DRB1 *1501, ce qui n’est pas le cas des autres allèles de ce gène.

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Concernant la MNI, non seulement la vitamine D est capable de permettre la synthèse de cathélicidine, un peptide inhibiteur de l’infection virale, mais les taux de vitamine D sont corrélés à la capacité des lymphocytes T régulateurs à inhiber l’infection par le virus de la MNI, l’EBV. Enfin, une protéine de ce virus, dénommée EBNA-3, bloque l’expression des gènes habituellement activés par la vitamine D.

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La vitamine D contribue, via son action sur les T régulateurs, à rétablir une balance en faveur des Th2 et cet aspect pourrait expliquer son action protectrice vis-à-vis d’un processus physiopathologique essentiel de la SEP. Avec ainsi, le renforcement de l’effets des traitement immunomodulateurs dans la SEP

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si la vitamine D ne peut à l’heure actuelle être considérée comme une thérapie de la maladie, son rôle potentiel en prévention primaire est souligné par de nombreux auteurs:

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1- La SEP est plus fréquente dans les régions septentrionales du fait d’une exposition solaire moindre.

2- Le déficit en vitamine D est un facteur de risque important d’avoir une SEP surtout quand les taux sont bas durant l’adolescence.

3- Les sujets déficients en vitamine D ont une maladie plus active (davantage de plaques actives en IRM et de poussées), même si le déficit existait avant la maladie.

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4- La supplémentation en vitamine D semble augmenter l’efficacité du traitement par interféron beta.

5- L’action de la vitamine D sur le système immunitaire est associée à une agressivité accrue des lymphocytes impliqués dans la pathogenèse de la SEP en cas de déficit en vitamine D.

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Ainsi, les éléments accumulés sur le rôle de la vitamine D en tant que facteur de risque de la SEP ont amené l’épidémiologiste Alberto Ascherio, directeur du département d’épidémiologie à Harvard (Boston, États-Unis), à dire que si l’on faisait en sorte que les individus ne manquent pas de vitamine D durant leur adolescence, on pourrait réduire de plus de 50 % l’incidence de la SEP (communication, American Academy of Neurology, 2010).

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parmi les facteurs environnementaux suspectés d’etre en lien avec la SEP, le tabagisme apparait comme un agent susceptible: - De déclencher de manière plus précoce la

conversion du syndrome cliniquement isolé (SCI) en SEP cliniquement avérée

- De favoriser la progression et l’aggravation de la maladie.

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les mécanismes par lesquels le tabac présiderait à l’apparition, la conversion ou à la progression de la SEP sont encore mal élucidés, cependant diverses acteurs ont été évoqués: 1) La nicotine: - modifierait la perméabilité de la BHE - Stimulerait la production de NO endogene

susceptible d(etre impliqué dans la pathogenese de la SEP

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2) Les composés cyanidiques: Libérés lors de la combustion de la cigarette sont suspectés de participer à la dégénerescence de la gaine de myéline 3) La plus forte teneur en NO dans le sang du fumeur pourrait etre à l’origine d’une plus grande sensibilisation de la gaine de myéline endommagée accélerant ainsi le processus neurodégéneratif et, par là meme, une entrée plus rapide en phase SP.

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4) enfin, fumer peut augmenter le risque d’infection des voies respiratoires supérieures comme par exp celle provoquée par Chlamydia pneumoniae, agent infectieux également impliqué dans la pathogénie de la SEP

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La plupart des études convergent toutes vers une même conclusion: le tabac augmente le risque de survenue de SEP et apparait également comme un facteur péjoratif pour son évolution. Outre l’impact sur la qualité de vie et la réduction des comorbidités (IDM, AVC, Cancers) , le sevrage tabagique doit être recommandé et encouragé dans le cadre de la prise en charge de la SEP afin d’en réduire le risque évolutif.

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Au début de la décennie, le professeur J.-F. Bach [16] a remarqué l’inversion des probabilités de développer une maladie infectieuse et auto-immune dans nos sociétés occidentales. Il existe une chute vertigineuse des parasitoses, tuberculose, etc., mais il y a aussi augmentation du risque de diabète de type I, SEP, etc.

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Incidence des maladies infectieuses et auto-immunes au cours du temps Bach JF. The effect of infections on susceptibility to autoimmune and allergic diseases. N Engl J Med 2002;347:911-20.

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La théorie de l’hygiène consiste à dire que bien que permettant une augmentation de l’espérance de vie, une meilleure hygiène, voire une hygiène trop importante dès le plus jeune âge, pourrait favoriser les maladies auto-immunes.

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Des données immunologiques soutiennent cette hypothèse : notamment, une équipe argentine a clairement démontré que les Argentins atteints de parasitoses intestinales produisaient plus de lymphocytes T régulateurs (voir ci-dessous), c’est-à-dire les lymphocytes qui contrôlent leurs « collègues agressifs » (autoréactifs) pour le SNC.

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Type de vaccin

Patients exposés (%) Risque relatif

(IC95) Période à risque

Période de contrôle

Tous vaccin 2,3 3,2 0,71 (0,40-1,26)

Tétanos seul 0,6 0,8 0,75 (0,23-2,46)

Hépatite B 0,6 0,9 0,67 (0,20-2,17)

Grippe 0,8 0,7 1,08 (0,37-3,10)

Vaccins combinés

0,3 1,1 0,26 (0,06-1,12)

Risque de poussée associée à une vaccination effectuée durant la période de deux mois précédant la poussée de réfèrence Confavreux et al, 2001

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Selon le professeur Confavreux* : « En conclusion, il faut noter qu’en fonction des connaissances actuelles, étayées par de nombreuses études, le résultat principal à retenir est qu’il n’y a pas, à l’échelle des populations et d’un point de vue statistique, d’augmentation de risque de développer une SEP ou une maladie apparentée à la suite d’une vaccination contre l’hépatite B, cela dans la population générale, mais aussi chez les nourrissons et dans les familles de malades atteints de SEP ».

* http://www.arsep.org/?mod=actualite&ID=100&lang=fr.

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Il est très probable, qu’il faille conseiller de vacciner plutôt à un âge précoce, avant l’âge de cinq ans. À l’âge adulte, il est bon de rappeler le rapport bénéfice/risque et de privilégier la vaccination pour les populations à risques.

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Enfin, il ne semble pas qu’il faille appliquer le principe de précaution chez les apparentés de patients atteints de SEP surtout dans le cas d’un risque d’hépatite B augmenté (exemple type de la fille d’une patiente atteinte de SEP qui souhaite intégrer des études d’infirmières).

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- LE SEXE RATIO (femme)

- L’ALIMENTATION

- LE STRESS

- L’URBANISATION

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La démyélinisation segmentaire au sein des plaques de SEP induit des perturbations axonales majeurs: - Disparition de la conduction rapide

saltatoire - soufrance des axones démyélinisés Cette axonopathie induite par la perte de la gaine de myéline sous-tend l’aggravation du handicap neurologique irréversible.

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A- modification de l’influx nerveux - Présence de bloc de conduction au niveau des zones démyélinisées; à l’origine de symptomes cliniques si siegeant au niveau des zones dites « cliniquement éloquante » - les axones démyélinisés peuvent en outre devenir plus excitable ( symptomes sensitifs paroxystique) - les axones démyélinisées peuvent etre hyper excitable en préponse à une stimulation mécanique ( signe de Lhermitte)

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B- modification de la structure axonale 1) Modification du calibre axonal; le plus

souvent augmentée (perméabilité membranaire accrue; compaction moindre des neurofilaments)

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2) Modification des molécules de la surface

axonales avec réexpréssion membranaire de PSA-NCAM (neural cell adhesion molecule) qui est une molécule d’adhérence inhibitrice de la myélinisation. Ainsi que la Proteine LINGO-1. ces molécules pouraient participé à l’echec thérapeutique.

3) Modification de l’organisation nodale (nœud de Ranvier) et périnodale

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Cependant, la démyélinisation observée dans la Sep est généralement suivie d’un processus de remyélinisation, au cours duquel la gaine de myéline des axones endommagés est restaurée, même si, malheureusement très incomplète.

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Mécanisme de remyélinisation endogenes Implique la genèse de nouveaux oligodendrocytes matures; dont la grande majorité est dérivée des OPC ( cellules precursseurs d’oligodendrocytes) 6 à 8% des cellules du SNC On distingue trois phases:

-Activation/ prolifération -Recrutement -Différentiation ***

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Pistes thérapeutique: Stimulation de la remyélinisation endogène AC monoclonaux anti LINGO-1 et autres Transplantation de cellules exogènes:

-Cellules de la souche neurale - cellules des capsules frontieres

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cette remyélinisation permet de sauver l’axone de la neuro dégénérescence, cependant il est important de précisé que la chronologie de ce processus par rapport à l’agression démyélinisant est cruciale. Il existe en effet une fenêtre de temps au cours de laquelle les lésions axonales sont encore réversibles.

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si cette fenêtre de temps est dépassée, des lésions irréversibles apparaissent, comme celles qui sont liées à la modification de la perméabilité membranaire ou au entrées intra axonales de calcium.

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En outre, l’expression de la molécule inhibitrice PSA-NCAM par exemple, qui est probablement tardive, contribue à cette cascade délétère, en empêchant le processus de réparation myélinique (défaut de différentiation des OPC: précurseurs oligodendrocytaires).

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la stratégie de remyélinisation de la SEP , avec des perspectives envisageables de transfert chez l’homme, ont pour objectif de permettre une remyélinisation précoce, condition de son efficacité, en stimulant le recrutement et la différentiation d’OPC endogènes ou en mettant à profit les capacités immuno modulatrices ou de différentiation en oligodendrocytes de cellules exogènes transplantées.

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Les progrès dans les connaissances physiopathologiques ont été extrêmement importants ces dix dernières années, toutefois, il reste difficile de répondre aux questions que se posent les patients, notamment quelle est la cause de la maladie, puisqu’il est difficile de pouvoir identifier un quelconque facteur d’environnement.

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Cependant, il ne faut pas se priver d’un certain optimisme, car les progrès thérapeutiques ont été importants dans le cadre des traitements ayant une action sur le système immunitaire. Il faut espérer qu’en bloquant l’attaque immunitaire précocement, on puisse éviter la phase secondairement progressive qui reste fréquente.

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