Transcript
Page 1: Exposition V.R.A.C. Catalogue des créateurs invités

exposition collective

V.R.A.C.10 jeunes créateurs

27/28/29 avril 2012

L’ Écurie présente

Page 2: Exposition V.R.A.C. Catalogue des créateurs invités
Page 3: Exposition V.R.A.C. Catalogue des créateurs invités

AVANT-PROPOS3 jours, 10 jeunes créateurs.

L’exposition V.R.A.C. inaugure avec une certaine vivacité un premier cycle d’évènements courts organisés du printemps à l’automne au sein des locaux de la verte et fraîche association L’Écurie, à Saint-Jean Brévelay, en centre Morbihan. 10 créateurs : designers; photographes; vidéastes; plasticiens; artistes multimédias... Autant d’approches qui, allant des arts plastiques aux arts appliqués, donnent à voir et à saisir des visions diverses, des travaux qui s’emparent de problématiques variées, questionnent, depuis des positions parfois éloignées, le rapport qu’entretiennent face au monde et à leur propre pratique artistique ces jeunes créateurs. V.R.A.C. propose aussi de jeter un œil dans les coulisses de la création, en dévoilant un peu du processus à l’œuvre derrière la production des travaux montrés.

V.R.A.C. c’est l’occasion d’affi rmer l’attachement de L’Écurie pour la promotion de la création sous toutes ses formes, au-delà des clivages, comme sa volonté de faire dialoguer les disciplines entre elles en favorisant les rencontres, entre artistes mais également avec le public.

La présente édition a pour objet de présenter les différentes forces en présence lors de cette première exposition collective...

-3-

Page 4: Exposition V.R.A.C. Catalogue des créateurs invités

Carine Bigot

.Wav(e), typographie générative, installation interactive, 2011-2012.

Si le travail de Carine Bigot se caractérise par l’omniprésence des technologies numériques, il serait vain de n’y percevoir qu’un obscur attrait pour la machine et ses interfaces, qui constituent aujourd’hui la sources de sentiments ambivalents et se placent plus que jamais au coeur des débats. De fait, chez Carine Bigot, plus la référence à l’ordinateur et à ses répliques se fait prégnante, et plus c’est l’homme qui se cache au centre de sa réflexion. Ainsi, et puisque l’erreur est humaine, l’intérêt que l’artiste porte aux nombreux « bugs » générés par la machine n’est pas dénué d’un certain charme anthropomorphique, ni d’un certain humour.On est ici bien loin de la figure chimérique de l’ordinateur tout puissant, infaillible, fantasme né de l’imagination fertile... de l’homme.

Pour V.R.A.C., Carine Bigot choisit de mettre les capacités de calcul de la machine au service de la réminiscence d’une expérience simple : les ronds dans l’eau.

> www.c4rin3.virtuelles.frwww.c4rin3.virtuelles.fr

Bugs, extrait, 2008-2011.

.Wav(e), aperçu, 2011-2012.

-4-

Page 5: Exposition V.R.A.C. Catalogue des créateurs invités

Laure Cottin Stefanelli

Éclipse, 7 Tirages numériques noir et blanc et couleur, dimensions variables, 2012.

Laure Cottin Stefanelli, photographe et vidéaste, explore les possibilités d’un récit photographique ténu, entre vision et intuition. Elle n’envisage pas le sujet photographique comme un but à atteindre, ni le sens comme un objet figé. Dès lors, il s’agit moins pour la photographe de dire sur, que d’activer par l’association libre et l’élaboration de récits fragmentaires une mémoire haptique et sensitive. Le détail d’une façade mordue par un soleil d’été, le tracé des fils électriques sur un ciel nuageux, un visage inquiet, saisi entre le doute et l’angoisse… Autant d’images étranges, de paysages génériques, curieusement familiers, ne faisant pourtant référence à aucune région précise.

Pour V.R.A.C., Laure Cottin Stefanelli présente plusieurs photographies de sa série « Éclipse ». Les images riment étrangement entre elles, saisissant tour à tour la fragilité ou la demi-présence d’un visage, d’un paysage, d’un objet. Chaque image remet en question la prochaine et met ainsi en péril la continuité du récit. Le monde nous est présenté comme un rébus obscur, qu’il nous appartient de déchiffrer.

> www.laurestefanellicottin.fr

Éclipse, extrait, 2012.

-5-

Page 6: Exposition V.R.A.C. Catalogue des créateurs invités

Chifumi

Une histoire du tatouage… , projection vidéo sur surface peinte, 5 min, 2011-2012.

Comme son pseudonyme peut le laisser deviner, le travail de Chifumi s’apparente volontiers à un vaste terrain de jeu, mais un jeu dont il est le seul à écrire les règles. C’est non sans une certaine désinvolture, doublée d’une aversion pour l’autorité, qu’il a commencé, voici quelques années, à investir les murs des villes de l’Est de la france de ses collages de bras et de mains traversés de motifs typographiques, qui crient à longueur d’interventions une rage tout à fait équivoque. « Émeute », « révolte », « traître », « meurtre »... constituent ainsi un lexique qui ne fait, en réalité, que paraphraser le discours ultra-violent des gangs et autres caïds de la rue, constitué en véritable protocole d’une aristocratie en creux, celle des trafiquants de drogue et du marché parallèle. Chifumi n’appartient pas pour autant à ce milieu, il dresse un constat, se faisant l’artisan d’une mythologie urbaine, tout en multipliant par ailleurs des projets moins empreints de gravité, pronant un réinvestissement de l’espace public par le citoyen.

V.R.A.C. représente pour Chifumi l’opportunité de passer à l’Ouest, afin de nous dévoiler une installation vidéo, fruit de sa collaboration avec Julien Croyal.

> www.chifumi.fr

Traître, 2011.

Échec, 2011.

-6-

Page 7: Exposition V.R.A.C. Catalogue des créateurs invités

Julien Croyal

Une histoire du tatouage… , projection vidéo sur surface peinte, 5 min, 2011-2012.

Créateur protéiforme, Julien Croyal milite pour un décloisonnement des disciplines. Formé au graphisme en école d’art, son propos oscille entre des influences multiples et son approche des arts appliqués se rapproche de celle d’un artiste à part entière. Avide d’expérimentations, inconditionnel de la création graphique en volume, émancipée de l’interface que constitue l’écran d’ordinateur, il poursuit le fantasme d’une appropriation effective du réel, pourtant inssaisissable par nature.

Également illustrateur, Julien Croyal témoigne de son attrait pour le dessin au prétexte de la projection d’un film d’animation, réalisé à l’occasion d’une collaboration avec le street artist Chifumi, où il est question de tatouages chez les bandits et les forçats de la belle époque jusqu’à ceux des américains au crépuscule des années 1940.

> www.juliencroyal.com

Dessin extrait du film d’animation Une histoire du tatouage... , 2011-2012.

-7-

Page 8: Exposition V.R.A.C. Catalogue des créateurs invités

Jonas Delhaye

Nymphéas, installation éphémère, paraffine, cire d’abeille, bougies,

plaque métallique, env. 1,50x1,50m, 2009.

Si les conclusions auxquelles peuvent entraîner certaines des œuvres de Jonas Delhaye peuvent sembler fatalistes, c’est bien l’idée de vitalité qui le meut au quotidien dans son travail. Utilisant à plein les caractéristiques physiques et chimiques des matériaux qu’il emploie, il donne à voir durant d’éphémères installations, la vie apparaître sous les yeux du spectateur. Las, les mouvements qui simulaient à l’instant l’existence d’une forme de vie ont conduit à une fin irrémédiable. Vanités sensibles qui préfigurent le travail actuel de l’artiste, qui fait de la corrélation entre les choses - il convient de rester vague, à dessein - son domaine de réflexion privilégié. Ainsi lorsqu’il fabrique un sténopé, appareil photographique rudimentaire, à partir de débris d’obus et d’objets divers récupérés sur un champs de tir pour ensuite photographier ce même champs de tir, il opère une forme de mise en abyme comme pour démontrer dans une joyeuse candeur, le lien étroit qui unit toute existence à son écosystème. Cet attachement pour le processus ainsi que l’échafaudage d’une logique résultant de la rencontre d’un matériau et d’une situation donnés n’est pas sans rappeler le mode de fonctionnement des œuvres de l’artiste anglais Simon Starling.

Pour V.R.A.C., Jonas Delhaye nous présente Nymphéas, une installation éphémère qui propose à l’observateur de vivre l’éclosion lente de nénuphars sur une plaque d’acier.

> www.jonasdelhaye.fr

Sainte-Barbe, Champ de tir de l ’aviation militaire, appareil photographique, 2011.

Nymphéas, 2009.

-8-

Page 9: Exposition V.R.A.C. Catalogue des créateurs invités

Manuel Haible

Fantasma, installation vidéo, 2012.

Le travail de Manuel Haible se construit autour d’objets de la vie quotidienne, il se décline sous forme de sculptures, de performances et d’installations, à première vue, d’une grande simplicité. Dans Negative hole, il met à l’honneur le contenu de la poubelle d’une perforatrice à papier en disposant son contenu dans l’espace avec un soin particulier. Dans Peckers, tandis que le soleil se lève sur la ville, de petits oiseaux électroniques cognent contre les tiges métalliques de panneaux de signalisation et d’éclairage publics. Enfin dans untitled (unfolded), des feuilles de papier blanc de plus en plus froissées sont disposées les unes sur les autres, suggérant une forme de mouvement.

Manuel Haible investit le grenier de L’ Écurie avec une installation vidéo in situ, baptisée Fantasma. Recouvert d’un drap blanc, l’artiste joue au fantôme. En gesticulant à l’intérieur du drap, il change constamment la forme de son costume, jusqu’au moment où il s’immobilise et crée une sculpture de lumière, évoquant l’univers des rêves, des jeux d’enfants, en exploitant à plein les particularités de la projection.

Fantasma, 2012.

-9-

Page 10: Exposition V.R.A.C. Catalogue des créateurs invités

Nick Jackson

L’homme sur le canapé, encre de chine et gouache sur papier, 22 x 30cm,

quatre pages, 2011.

Le trait expressif qui parcourt à l’encre de chine les planches de Nick Jackson, sa maladresse feinte, les destructurations sophistiquées à l’œuvre dans ses histoires, les récits doux-amers qu’il nous fait partager, rien dans le travail de cet américain exilé en france ne témoigne d’un quelconque héritage des grandes sagas de super-héros étasuniens. C’est bien au contraire le caractère expérimental de son travail, un brin torturé, qui n’est pas sans rappeler les croquis fantasques de Saul Steinberg (1914-1999) ou la dynamique saccadée de l’indomptable Bill Plympton (réalisateur de films d’animation déjantés), qui en fait tout l’intérêt.

À l’occasion de V.R.A.C., Nick Jackson présente une histoire crée pour le fanzine parisien Grumo, où il est justement question d’un super héros aux antipodes de ceux qui parcourent les pages griffées DC Comics ou Marvel.

> http://nickmerlockjackson.blogspot.fr

Manual, extrait, 2011.

-10-

Page 11: Exposition V.R.A.C. Catalogue des créateurs invités

Pierre Le Saint

Terristoires , dimensions variables, techniques mixtes, 2012.

Pierre Le Saint travaille, depuis son passage à l’ École Supérieure d’Art de Quimper, à l’élaboration de ce qu’il définit comme un « monde travail ». Un univers qui emprunte un chemin parallèle au nôtre et qui s’enrichit régulièrement, pièce après pièce, de nouveaux lieux, de nouveaux sujets. La place de l’homme dans l’histoire, ses modes d’appropriation du territoire constituent des sources d’inspiration inépuisables pour Pierre Le Saint, qui s’appuie sur les objets du quotidien pour essaimer son petit monde de maquettes, de figurines, de mises en scène. C’est ainsi à l’édification de véritables destins qu’il semble s’atteler, la posture de démiurge dont il se pare étant cependant vite tempérée par la proximité des motifs, la nature éminemment ordinaire des objets détournés qui disent toute l’absurdité de ce monde (au) travail.

Pierre Le Saint s’inspire de la nature du territoire dans lequel s’inscrit L’Écurie pour ajouter un nouvel élément, un nouveau « morceau » à ce monde, à l’occasion de l’exposition.

> http://pierre.le.saint.mulot.over-blog.com

Forbidden zone, vue de l’installation, 2011.

-11-

Page 12: Exposition V.R.A.C. Catalogue des créateurs invités

Vivien Simon

⌘Y , installation, 2012.

Issu de l’ École Supérieure d’Art de Lorient, Vivien Simon s’attache aux systèmes à l’œuvre dans les objets et les espaces sur lesquels il intervient. C’est cette nécessité d’analyse, de compréhension, qui trouve un écho dans son travail. Ses créations ne doivent ainsi leur existence qu’à l’intérêt intrinsèque du support, à la curiosité qu’ils sont à même de susciter dans l’esprit de l’artiste. L’histoire d’un lieu, d’un objet, ses formes, son architecture, constituent les éléments essentiels d’un art contextuel. Démonter pour remonter, déconstruire pour reconstruire, voilà qui compose le lexique de la démarche de Vivien Simon.

Pour V.R.A.C. il s’inspire de l’usage passé du lieu qui abrite L’Écurie (une ancienne étable dévolue au stockage de matériel agricole) dans une installation multimédia qui joue avec l’histoire.

> www.viviensimon.com

Composition typographique, couverture du numéro 4 de la revue Ink, 2009.

⌘Y, 2012.

-12-

Page 13: Exposition V.R.A.C. Catalogue des créateurs invités

Lucie Van Der Elst

Cosmonaute, tirage en grès et moule à pièces, 35x45cm, 2007.

Titulaire d’un diplôme en design produit obtenu au terme d’une formation au sein de l’ École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, Lucie Van Der Elst (qui s’affirme aussi bien par le dessin, le collage, le travail du verre comme de matériaux variés) est de celles et ceux qui s’accommodent mal d’une dénomination univoque de designer, puisqu’à la multiplicité des médias abordés répond une exigence toute particulière quant au choix des thématiques abordées dans son travail. À une maîtrise technique viennent ainsi se greffer de forts partis-pris qui situent son travail à la lisière poreuse qui distingue le design de l’art. Aussi, lorsqu’il s’agît de développer un objet, les nécessaires contraintes d’usages offrent un terrain de réflexion idéal. L’occasion de repenser les modes d’appréhension de certains objets pour, à travers eux, repenser nos modes de pensée, nos codes, nos rites, sans négliger la part de sentiments qu’ils dissimulent.

V.R.A.C. donnera ainsi à voir Cosmonaute : un objet qui invite à poser un nouveau regard sur le deuil, en réfléchissant à l’invention de nouvelles approches, de nouvelles coutumes pour aborder des notions parfois négligées par nos modes de vie.

> www.lucievanderelst.carbonmade.com

Beeeers, 2007.

Cosmonaute, esquisse, 2007.

-13-

Page 14: Exposition V.R.A.C. Catalogue des créateurs invités

L’ Écurie est un espace de création, d’initiation, d’exposition et d’échanges situé au coeur de la campagne morbihannaise.L’Écurie est un atelier d’artiste doublé d’une galerie accueillant des expositions et des événements (projections, débats) de manière ponctuelle. L’atelier et ses outils peuvent être mis à disposition à titre gracieux sur dossier, L’Écurie se donnant ainsi pour mission de favoriser la création et les échanges entre artistes. Pour sa première année, L’Écurie consacre une partie de sa programmation à la thématique du monde rural : expositions et projections de documentaires se tiendront dans ses locaux pour aborder les questions soulevées par ce sujet.

Programmation disponible à cette adresse : http://lecurie.tumblr.com

Adresse du localLa Grée 56 660 St Jean Brévelay

ContactLe Quillio56 660 St Jean Brévelay

Tél : 09 53 23 65 96Mail : [email protected]

-14-

Page 15: Exposition V.R.A.C. Catalogue des créateurs invités

L’Écurie tient à remercier chaleureusement toutes celles et ceux qui ont permis de rendre cette exposition possible parmi lesquels : les artistes exposés, les adhérents de l’association, la communauté de communes de Saint-Jean, les bénévoles, l’ École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne de Lorient, L’Atelier de la gare à Locminé ainsi que toutes les bonnes volontés et tous les soutiens moraux. MERCI !

• Commissariat d’exposition : Karine Aboudarham, Julien Croyal, Cédric Guillermo & Vivien Simon• Scénographie : Karine Aboudarham avec l’intervention de Vivien Simon• Graphisme : Julien Croyal• Régie : Cédric Guillermo

Page 16: Exposition V.R.A.C. Catalogue des créateurs invités

Carine BigotChifumi

Laure Cottin StefanelliJulien Croyal

Jonas DelhayeManuel HaibleNick Jackson

Pierre Le SaintVivien Simon

Lucie Van Der ElstG

rap

hism

e &

Illu

stra

tions

: Ju

lien

Cro

yal