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Page 1: Fortal s'exporte au Pays de l'Or noir !

Page 3, trop contente du succès de son fils au bac...

Économie / Une délégation alsacienne au Moyen-Orient

Les 40 ans derègne du sultan

L’ambassadrice de France,Malika Berak.

A Oman, « la vie est assezdouce pour tout le monde », ditl’ambassadrice de France,Malika Berak. Six cents Fran-çais résidant à Oman sont re-censés au consulat. Le pays,dirigé par le sultan Qabous BinSaïd, éduqué en Angleterre, arattrapé depuis 1970 un sièclede retard. Presque analphabè-te à l’époque, le sultanat affi-che un taux d’alphabétisationde 85 %.Pour le 40e anniversaire du rè-gne du sultan – il a destituéson père, un despote – en no-vembre, l’ambassadrice a missur pied un projet culturel, uneexposition avec le musée Gal-liera à Paris (la mode depuis leXVIIIe siècle). André Reichardta proposé au maire de Masca-te, qui organise aussi tous lesans un grand festival, de lemettre en relation avec Aquati-que Show, spécialiste desexhibitions grandioses. Il aaussi annoncé à l’associationAlsace Project & Design que lasubvention régionale pourl’exercice 2009-2010 s’élève-ra à 79 000 , soit 30 % dubudget, selon Pascal Provot.

Au rayon descyclistesDans le bureau du maire, unsuperbe vélo de course et untableau comportant les signa-tures de tous les coureurs rap-pelle que vient de s’achever leTour d’Oman, parrainé par leTour de France, gagné par leSuisse Sebastian Cancellara.Du 14 au 19 février, 128 cou-reurs dont Tom Boonen et Sé-bastien Hinault ont parcouru700 kilomètres, applaudis parune population enthousiastequi ne connaît rien au vélo.« Le ministre des sports avaitacheté une centaine de vélos àDubaï, pour une course locale,de l’aéroport au stade. Les cy-clistes ont commencé à péda-ler pieds nus, sans enlever lesemballages », raconte, amusé,le banquier Michel Le Fur,lui-même grand cycliste.

Amende pourvoiture saleTous les ans, le sultan fait latournée du pays en choisissantdes thèmes forts de campa-gne : cette année, la conditiondes femmes, l’agriculture avecla plantation d’un million depalmiers, et la sécurité routiè-re. Le nombre d’accidents estcatastrophique. A Oman, la vi-tesse excessive est rarementsanctionnée. En revanche, sor-tir avec une voiture sale peutvaloir un amende de 10 à20 . C.K.

Prospection de marchésau pays de l’or noir

Le président du conseil régional, André Reichardt, a rejoint mardi à Mascate, dans le sultanat d’Oman, une mission de responsa-bles export de PME alsaciennes qui explorent en commun le Moyen-Orient à la recherche de nouveaux marchés, avec le soutienfinancier de la Région Alsace.

DE NOTRE ENVOYÉSPÉCIAL A MASCATE

■ Il fait bon en ce mois de fé-vrier à Mascate, la capitale laplus petite et la plus chaudeau monde. La températuredépasse allègrement les 30 o

l’après-midi, mais les cadres,trentenaires pour la plupart,des cinq entreprises alsacien-nes n’ont pas le temps deprofiter de la piscine de leurhôtel.

Leurs rendez-vous se suc-cèdent dans la capitale dusultanat encore épargnée parles embouteillages grâce àune voirie d’une exception-nelle qualité, bordée de ga-zons à l’anglaise et de parter-res fleuris. Merci aux revenusdu pétrole –600000 barilsproduits par jour– qui assu-rent 65% du PIB d’un paysgrand comme la moitié de laFrance et peuplé seulementde 2,8 millions d’habitants,dont 1 million à Mascate.

Nos directeurs à l’export,membres d’un groupementde sept entreprises né il y adeux ans sous le label Alsace

De gauche à droite, à l’hôtel de ville, André Reichardt, Sultan bin Hamdoom al Harthy, le maire de Masca-te, et Pascal Provot, président d’Alsace Project & Design. (Photos DNA - CK)

Project&Design (lire ci-des-sous) comptent bien profitereux aussi, à leur échelle, decette manne pétrolière duMoyen-Orient qui alimentedes investissements énormesdans l’urbanisme et laconstruction. Avant Oman,leur mission d’une semaineles a menés à Bahreïn. A mi-parcours, ils étaient tous sa-tisfaits des contacts noués,promesses de futurs contrats.

« Venez fabriquer cheznous... »

A Mascate, ils ont bénéficiédu coup de pouce d’AndréReichardt qui s’y est renduen compagnie du directeurde l’économie de la Région,Jean-François Jacquemin.

Reçu à la CCI par le prési-dent Khalil Alkhoongi et àl’hôtel de ville par le maire,Sultan bin Hamdoom al Har-thy, le président de la RégionAlsace a vanté la qualité dutravail des entreprises alsa-ciennes et demandé à ses in- terlocuteurs de faciliter aux

Alsaciens la pénétration dumarché omanais.

«Le rythme de notre déve-loppement économique n’a pasbaissé malgré la crise, il y a unchamp très favorable pour vosentreprises », a répondu leprésident de la CCI en lan-çant lui aussi un appel dupied pour qu’elles viennent...fabriquer leurs produits àOman. Ce n’est pas encore àl’ordre du jour des PMEconcernées.

Le sultanat est en quête departenariats pour le dévelop-pement d’un écotourisme de

qualité – «Tout est à faire »–et d’infrastructures respec-tueuses de l’environnement.L’accueil du maire fut encorebien plus chaleureux.

La médiation nécessairedu politique

«Si je devais m’installerdans un autre endroit qu’ici, jechoisirais l’Alsace que j’ai eul’occasion de visiter », dit lemaire en comparant le « char-me» de notre région à celuid’Oman: «Comparé à la cos-mopolite Dubaï qui fait dans la

techno avec ses grands pro-jets, nous ici, on préfère lamusique de jazz et le soul ».Un compliment purement di-plomatique?

Les entreprises pourront,dans les mois à venir, mesu-rer sa sincérité. Pour PascalPruvot, président d’AlsaceProject&Design, qui assistaità l’entretien, « ce rendez-vousn’aurait pas été possible sansla venue d’André Reichardt. Lefait d’avoir été reçus par lemaire en sa présence, va nouspermettre d’avancer plus vitedans nos négociations».

Claude Keiflin

Il faut couvrir le GolfeMichel Le Fur est depuis 15 ans banquier à Oman, après l’avoirété en Grande-Bretagne et aux États-Unis. « Il y a de la place icipour de petites entreprises, même si 80 % des marchésconcernent le pétrole, le gaz et les infrastructures, dit-il. 95 %des sociétés sont des PME et des TPE, mais elles ne réalisentque 5 % du chiffre d’affaires global. Il faut venir ici avec l’idéede couvrir le Golfe et de regarder vers l’Afrique, sinon le marchéest trop petit. » L’ambassade de France et son service économi-que dirigé par Marc Deballon s’est fortement investie dans lamission des entreprises alsaciennes. L’ambassadrice, MalikaBerak, qui parle parfaitement l’arabe, a accompagné André Rei-chardt lors de ses visites aux autorités locales.

«Nous chassons en meute»■ A l’initiative de la CCI deStrasbourg, sept entreprises sesont réunies en février 2008dans l’association Alsace Pro-ject & Design (APD) « pour pro-gresser ensemble à l’export »,sur deux zones ciblées, leMoyen-Orient et le Maghreb.

De gauche à droite : Jean-Matthieu Krieg (Fortal), Jean Birgel (Euro-podium), Liliana Dimitrova-Faure (Grande Forge), Pascal Provot (Si-neu Graff), André Reichardt et Jean-Paul Séné (Losberger Walter).

Cinq de ces sept entrepri-ses ont participé à la missionà Bahreïn et Oman: Europo-dium (structures scéniques),Fortal (équipements de miseen sécurité), Grande Forge(balustres et rampes d’esca-liers), Sineu Graff (mobilierurbain), Losberger-Walter(structures temporaires et bâ-timents). Mathis (structuresen bois lamellé collé) et Rohl(éclairage public) n’étaientpas du voyage, mais cela im-porte peu. «Nous ne sommespas en concurrence, plutôtcomplémentaires. On ne faitcertes pas d’offres communesmais on échange les cartes devisites de nos contacts et nosinformations. Tout le monde

joue le jeu de la synergie. Onchasse en meute», dit PascalProvot, directeur export deSineu Graff (Kogenheim) etprésident d’APD. Il a appris àMascate que sa société vientenfin de décrocher une com-mande de 150 à 200 bancspublics et de corbeilles de

propreté au Qatar, une ventequ’il négocie depuis cinq ans.

«Super comblé » à l’issue dela mission, Jean-MatthieuKrieg, 32 ans, responsableexport de Fortal, avoue que« le plus dur n’est pas de dé-crocher une affaire mais desuivre ses clients ». Il a bon es-

poir de placer ses échafauda-ges adaptés à la forme desavions à Oman Air et à sa so-ciété de maintenance.«Avant, ajoute-t-il, notre en-treprise –110 salariés, chiffred’affaires et effectifs doublésen 10 ans– avait une politiquede comptoir ; on attendait lescommandes, maintenant onchasse les marchés».

Interdite de salonsen Arabie Saoudite

Pour l’exportation des re-morques transformables enscènes fabriquées par Euro-podium à Gresswiller et ven-dues à des loueurs d’équipe-ments scéniques, «Oman estbeaucoup plus intéressant queBahreïn. Le marché n’est pasimmense mais naissant », ditJean Birgel, 27 ans, qui a eudes contacts avec les plusgrosses sociétés du pays. Iltravaille souvent en synergieavec Losberger (ex-Walter)lui aussi dans la branche del’événementiel avec ses cha-

piteaux, ses tentes mais aussises couvertures de piscines.Jean-Paul Séné, directeur ex-port, parcourt le Golfe depuislongtemps. Il est, dans cespays de tradition bédouine,l’un des principaux fournis-seurs de tentes-événements.«A Oman, nous démarronsaussi avec des structures fixesde stockage».

Liliana Dimitrova-Faure, 30ans, responsable export àGrande Forge, est la seulefemme du groupe. Interditede salons professionnels enArabie Saoudite, elle n’a «pasde soucis dans les autrespays». A l’international, la so-ciété a des distributeurs ex-clusifs dans une trentaine depays. Pour une première ap-proche, Bahreïn s’est révélé« très positif », Oman un peumoins : deux clients poten-tiels lui ont posé un lapinmardi. Mais Liliana n’est pasdu genre à se décourager.

C.K.

No 48 - Vendredi 26 février 2010 REF TE 01 Région 1

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