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« Participer à notre échelle

à l'évolution de notre société

en contribuant à l'évolution de l'Humanité,

et ainsi tout faire pour aider

un monde meilleur à se développer,

de plus en plus pour

vivre Heureux,

sur une Terre Heureuse

au sein d'une Humanité Heureuse.

Aider une utopie à se réaliser.

Le papillon arrive à maturité dans son cocon,

et il a déjà commencé à se libérer.

Nous nous réjouissons de le voir s'envoler. »

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Happy HOurs

ou

Plaidoyer pour notre droit d'accès au Bonheur

Lenny & Norbert Bear – Happy HOurs © – 2014

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Par Amour...Pour la Vie...

Pour l'Humanité...Pour Vous...Pour Nous...

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Remerciements

Je tiens à remercier du fond du cœur mon compagnon d’expériences et de réflexions : Norbert Bear le Bienheureux.

Merci à toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont partagé avec moiet/ou sont entrées en opposition avec moi,

et ont ainsi alimenté mes réflexions.

Merci particulièrement à mes parents, D.W., Lu, Jean A., Laurence M.,Jérém, Miél, Te, Méli, Alpi, Rem et Ol pour l'inspiration déterminante

et décisive qu'ils et elles ont apportée à l'expiration de ces écrits.

Je remercie également et spécialement Thibaut pour sa relectureprofondément affinée qui a permis à cet ouvrage d'atteindre

le plus de clarté et de justesse possible.

Je tiens enfin à vous remercier, vous qui avez ouvert ce livre.

Merci.

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Introduction

Au travers de ces écrits que vous vous apprêtez à découvrir, noussoutenons et encourageons toute initiative, aussi modeste soit-elle, allantdéjà vers le monde de demain, le mettant en place dès aujourd’hui, créantdes alternatives aux multiples visages, petites bulles de liberté et decréativité, d'oxygène, petites oasis, petites gouttes d'eau de toutes tailles etde toutes formes.

Par ailleurs, nous invitons les personnes étant montées passivement dansle train sans trop encore remettre en question la direction que prenaientles rails à reconsidérer la trajectoire suivie.

Penchons-nous sur les possibilités de vivre autrement, et surtout mieux,en nous regardant en parallèle au plus profond de nous-mêmes, sanshypocrisie envers nous-mêmes, courageusement, pour un meilleur-vivre.

Mieux vivre est possible.

Nous proposons de mettre notre vie en pause, et de plonger dans ces pagesavec un esprit ouvert, en essayant de ne pas fermer de portes.

Gardons à l'esprit qu'un changement radical n'est pas forcémentsouhaitable. L'essentiel étant que le changement soit stable, compris,intégré et profond.

Par ailleurs, ce livre ne prétend pas détenir tous les éléments de réponseset de compréhension du monde et de la Vie.

Heureusement.

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La quête de la compréhension de la Vie et du Bonheur va évidemmentbien au-delà de ces écrits qui ne sont qu'une marche que vos pieds vontfouler.De plus, les personnes ayant déjà apporté de très nombreux éléments deréflexion, de réponses et de compréhension, sous de multiples formes(livres, documentaires, chansons, etc.) sont nombreuses.

Multiplions recherches et découvertes. Faisons les liens pour mieuxcomprendre en nous ouvrant et en nous enrichissant de plus en plus.Cela dépend essentiellement de chacun et chacune d'entre nous,individuellement.

Tout est à portée de main pour nous fournir les outils et élémentsnécessaires pour alimenter notre quête sur la Voie du Bonheur, et pourcontribuer au mieux au monde meilleur que nous souhaitons toutes ettous au fond de nous.

Je nous souhaite une bonne lecture.

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Il était une fois, en des temps tout proches, dans le petit royaumemorcelé de Belgique, un jeune homme âgé à cette époque d’à peu prèsdix-huit ans.Depuis quelques années déjà, il était perpétuellement d’humeurtorturée et grise, littéralement perdu face à l’immensité de la Vie etdes choix possibles qui détermineraient de quoi son futur secomposerait.

Son esprit était devenu constamment fade, quelque peu bouché,incapable de s’aimer et d'aimer la Vie, le regard perdu et le cœuremplit d’un seul sentiment : la frustration de se sentir profondémentinadapté au système dans lequel il était apparu, aux gens, à la société,au monde, à lui-même... Incapable de trouver quel pourrait être sonrôle au milieu de cette scène : la grande scène de la Vie.

Puis un jour, alors qu’il s’était vu contraint par la roue du temps àfaire certains choix qu’il jugeait les moins mauvais pour son avenir etson devenir, son chemin lui fit rencontrer un compagnon de voyage,tout à fait inattendu… mais bien entendu bienvenu.

Ce genre de compagnon qui, comme ça, n’a l’air de rien, mais quil’est tout à fait... Cet être est quelqu’un de profondément gentil, doux,calme, velu, rêveur et réfléchi. Quelle meilleure combinaison de qualités pour apporter ne serait-cequ’un petit peu de paix dans un esprit si mouvementé ?

Leurs esprits cohabitèrent directement… et c’est peu de le lire.En effet, ce petit être (un petit ourson en peluche, pour tout vous dire)n’a pas été doté de la capacité du langage, mais il pense tant et si fortque tout ce qui lui passe par la tête résonne dans l’esprit du jeunehomme comme une pluie de cris qui font écho sur le flanc d’unemontagne.C’est ainsi que, dès cet instant, tous deux comprirent qu’ils auraientbesoin l’un de l’autre :

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Le jeune homme serait aidé pour tenter de mettre de l’ordre dans sonesprit tout en essayant de comprendre la Vie et son sens.Quant au petit compagnon de voyage, il avait trouvé l’écho qu’ilcherchait depuis sa naissance, et sans lequel il se trouvaitprofondément frustré, car incapable d’exprimer ce flux de pensées etde réflexions qui l’envahissaient sans relâche.

Ce compagnon de voyage s’appelle Norbert. Norbert Bear.

L’autre, c’est lui.

Depuis, des années ont passé, et les aventures et réflexions se sontmultipliées...

Les raisons qui nous ont amenés face à vous aujourd'hui sont aussi simplesque démesurées.

Nous sommes révoltés par bien des aspects de ce monde qui nous entoure,et nous refusons d'y plonger sans tenter quoi que ce soit pour l'améliorer.

Le ras-le-bol général est plus que perceptible, et les actions qui se formentsont nombreuses et aux multiples visages, dans l'espoir d'un goutte àgoutte toujours plus important pour réellement modifier la directionauto-destructrice dans laquelle nous nous dirigeons. Ces multiplesgouttes allant dans le même sens, sur de multiples voies, différentes etcomplémentaires à la fois.Prenons garde toutefois, car c'est précisément dans ces périodes detroubles que de pseudo-révolutionnaires émergent, démagogues etpopulistes, guidés par la « peur et le rejet de l'autre », pouvant ainsientraîner l'Humanité sur un terrain dangereusement glissant.

Soyons vigilants, et avec l’aide d’autant d’autres que possible, nous touteset tous, petites gouttes de l’immense océan, apportons nos réflexions et

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actions les plus sensées possible et, quoi qu’il en coûte, allons au bout dece fabuleux projet.

Au-delà de ces frustrations qui nous habitent, ne surtout pas nous direque ceci ou cela est bien triste sans que nous ne puissions rien y changer.Il est évident qu'en essayant rien et en continuant d'avancerconfortablement les yeux fermés comme si de rien n'était, rien ne pourrachanger, et le pire adviendra.

Pour nous améliorer, nous devons trouver des solutions, et non desexcuses.

La convergence de tous les individus aspirant au changement vers unmieux-vivre, les révolutionnaires de tous les niveaux, réunis par le bien-être humain, trait d'union entre toutes et tous, par-delà la politique, lafortune, les religions, les classes et les races.

Par-delà tous ces tiroirs restrictifs que l'esprit humain s'est infligés,croyant de cette manière y voir plus clair, en parcellant la prairie. Mais iln'a fait ainsi que se compliquer la vie et se couper de son essenceintérieure... et commune.

Tellement profondément commune.

Humains. Simplement humains.

Une ambition et une volonté solides, loin de beaux discours que nouspouvons parfois avoir pour apaiser notre culpabilité ainsi que notresentiment erroné d'impuissance.Confortable sentiment qui nous permet de ne pas nous détacher de notreconfort.Confort dont nous sommes d’ailleurs bien souvent incapables de savourerla richesse, tout en nous plaignant à répétition de bêtises et de

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minusculeries, si nous n'avons par exemple pas le produit ou le serviceque nous souhaitons, au moment où nous le souhaitons.

L'ordre de priorité des exigences est décidément vraiment à revoir.

Sans compter les effets dévastateurs de ce plongeon général dansl'acquisition du « toujours plus » pour occuper l'esprit et tenter de comblerle vide laissé par un malaise ambiant, faute d'un environnement social etsociétal suffisamment épanouissants, et nourri par la culpabilité ignorée etla silencieuse frustration liée à une manière intrinsèquementinsatisfaisante de vivre... ou plutôt... de ne plus vivre.

Et c’est bien là tout le problème.

Nous ne voulons pas être de ces personnes qui portent leurs espoirs dechanger le monde sur les générations futures, par facilité, par dépit, parmanque de courage,... par perte de rêve.

Le système ne pourra évoluer que si les esprits qui s’ytrouvent s’élèvent.

Rien de mystique ou de sectaire là-dedans, juste de la logique et du bonsens.

Ah oui ! Une dernière chose : N'espérons pas devenir Heureux-se juste enlisant un livre, ce serait trop facile.

La suite, ce sera à nous de l'écrire.

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Rencontre avec un ourson

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taté xuetip ne ednom nu : xueil sed tatÉ

L : Bonjour Norbert. Nous voici donc enfin réunis au milieu de cesétendues de pages blanches, paysage désertique que nous nousapprêtons à cultiver en plantant des mots et en semant des pensées. Mais avant toute chose, je pense qu’il serait bien que tu te présentes ànos potentiels lecteurs et lectrices… Qui es-tu ?

N : Bonjour, mon nom est Bear… Norbert Bear. Je suis un petit oursonen peluche de 18 cm, et j'aimerais exprimer une tonne de choses àl’Humanité.J'en ressens le besoin profond, vital même.Cela fait neuf années déjà que je m'évertue à donner forme à cesplantations. Mais rien ne poussait comme je l'espérais, car je n'avaispersonne avec qui les partager.

Maintenant, je vous ai vous, face à moi. Et cela me redonne la force deréessayer.

L : Et c’est précisément la raison de ce livre. Quelle en est l'utilité ?

N : L'intention qui habite ces pages est d'apporter de petites aides à laréflexion, à la compréhension du monde, au développement de l'espritcritique, à l'ouverture de la sensibilité humaine et au réveil de la part derêve en nous.

L : Rien que ça... Et peux-tu nous expliquer cette « tonne de choses àexprimer » ? Cela semble très important, dis donc.

N : Je ne sais pas exactement quelle peut être la meilleure façon dedébuter…Pour commencer, je dirais que j’estime que le monde, l’Humanité engénéral en fait, a un gros problème avec elle-même, et ce, car les

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individus ont, pour la plupart, des problèmes irrésolus à leur échelle, fautede réflexion, de temps, de courage, voire de possibilités.

L : Mais des problèmes, des malaises et des tracas, tout le monde en a.Et chacun fait avec, poursuit et construit sa vie malgré tout.

N : Tout le monde en a, oui. Mais beaucoup les intègrent, les cachent, lesintériorisent, et ainsi les renforcent et les multiplient.Un problème irrésolu est souvent le début d'une longue chaîne qui nousemprisonne progressivement, étouffe notre coeur et dès lors obscurcitnotre esprit. Et les maillons s'accumulent.Les sources de toutes les dérives de l'Humanité découlent forcément dedérives de l'esprit humain lui-même. Le monde va mal, tourne mal etpeut tourner beaucoup mieux. C’est pour moi une évidence.Je veux nous aider afin que nous cessions de nous voiler la face, et quenous osions prendre nos problèmes en main.

Que chacun(e), individuellement, ose prendre ses responsabilités en tantqu'être humain ayant reçu l'immense privilège de fouler le sol de cetteplanète, plutôt que de vivre avec des œillères, à demi-vivant(e),déconnecté(e) de la Vie et du Bonheur.

Je refuse de vivre dans un monde de mal-être consenti et supporté sansrien essayer pour améliorer la situation.

Couper les vannes de l'usine en amont qui rejette tous ses déchets dansl'eau du fleuve avant d'y plonger. L'idée est simple et me paraîtraisonnable, non ?

L : Hmmm, oui… mais je ne te cache pas que tout cela me semblequelque peu… confus. En gros, euh… tu penses que pour faire évoluerle système, il faut toucher chaque individu. C’est bien cela ?

N : En résumant en deux lignes, oui, on pourrait dire cela.

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Chacun(e), au travers de sa manière de vivre, de penser, de se comporteret de ses exigences, donne au système le pouvoir, la justification et lapossibilité de fonctionner de telle ou telle manière.Chacun(e) le nourrit et lui donne ainsi sa raison d'être tel qu'il est.

Aussi longtemps que le niveau d'exigence des individus ne sera pas plusélevé en matière de bien-être, de respect d'autres êtres humains (voisinsou de l'autre côté du globe), de respect des animaux, de la nature et de laVie en général, rien ne pourra vraiment changer.Chacun(e) a donc le pouvoir d'améliorer les choses.

Cependant, plusieurs obstacles viennent bien évidemment compliquerl'éclosion du cocon du papillon :

le manque d'aides au développement de l'esprit critique et del'ouverture d'esprit ;

le manque de diffusion des informations essentielles de qualité,noyées dans un amas d'artifices, de désinformation et d'illusionsanesthésiantes ;

le manque de temps et d'énergie pour pouvoir se pencher demanière efficace sur notre vie, sur la Vie et sur la compréhensiondu monde dans lequel nous sommes apparus ;

Le manque d'indépendance ; Le manque d'auto-discipline ; L'entêtement dans nos illusions lorsque leur temps est révolu et

que le son de leur écho dans la réalité s'est estompé ; La peur du changement.

Le nœud central étant les quantités de temps et d'énergie auxquellesl'organisation actuelle du système ne nous permet pas d'avoir accès, et quisont indispensables pour se déconditionner, pour réapprendre à vivre,pour se réapproprier sa vie, et ainsi la vivre pleinement.

L : Avant que nous n'allions plus loin, peux-tu me dire ce que tu entendspar « le système » ?

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N : Par « système », j'entends tout le contexte structurel mis en place parl'être humain pour organiser sa vie en société et dans lequel nousévoluons, qui nous influence et que nous influençons.Il s'agit d'après moi de l'ensemble des outils et mécanismes mis en placepar l'être humain pour organiser sa vie en société. Tout système agitselon des règles, explicites et tacites.La manière dont il est organisé et les règles qu'il implique sont à l'imagede la hiérarchie des pouvoirs imposée à la majorité sous la contrainte ouacceptée, consciemment ou passivement, par la majorité de sescomposants.

Sa qualité est proportionnelle aux exigences de ses composants.

Lorsque dans ces pages, j'écris « système », je parle bien évidemment dusystème actuel, tel qu'il est organisé à l'heure de l'écriture de ses maux.

L : D’accord. J’ai une première question. Pourquoi vouloir changerquelque chose qui fonctionne ? Regarde ce que l’être humain estparvenu à mettre en place : toute cette structure, tous ces progrès, toutesces technologies, tout ce système que tu dis devoir changer… N’est-il pasefficace ?

N : Efficace, ça oui ! Efficace pour favoriser et récompenser les humainsqui ont le moins de scrupule à en écraser d'autres.

Efficace pour justifier l'exploitation d'êtres humains par des êtres humainset la destruction de nos écosystèmes, beauté pure et essentielle à la vie surterre, au nom de la consommation et de la création de profits.

Efficace pour rester inefficace envers les vrais criminels, ceux qui sontresponsables de ces crimes contre la Nature, la Vie et l'Humanité.

Efficace pour pousser sous le tapis la réalité qui pique aux yeux.

Efficace pour créer de faux ennemis et détourner les regards de l'essentiel.

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Efficace pour donner des occupations abrutissantes, dévoreuses de tempset d'énergie à un tas de personnes soit effrayées par les risques que celaimplique de Vivre, soit cherchant à se payer la liberté de pouvoir Vivreun peu pour une période d'une durée proportionnelle à la somme d'argenten leur possession.

Efficace pour créer des bulles d'auto-satisfaction faciles, rapides et vides,maintenant ainsi une certaine médiocrité à tous niveaux, parmi dirigeantset dirigés.

Efficace pour rendre le sentiment de sécurité dépendant de la richessematérielle.

Efficace pour créer artificiellement un sentiment de malaise chez celles etceux qui manquent d'argent, et un sentiment de sécurité tout aussiartificiel chez celles et ceux qui en ont suffisamment pour vivre au moinsdécemment.

Efficace pour offrir l'immense privilège de perdre sa vie à la gagner.

Efficace pour créer un contexte propice au développement d'uneschizophrénie organisée à tous niveaux.

Efficace pour créer des gagnants et des perdants.

Efficace pour enchaîner la Liberté.

Efficace pour continuer de laisser croire que l'accumulation de biensmatériels et de l'argent va résoudre les malaises personnels auxquels toutêtre humain doit faire face à différents moments de son existence.

Efficace pour favoriser une prétendue élite qui se considère naïvementsupérieure.

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Efficace pour détourner et désintéresser les populations de leursresponsabilités en tant que citoyen-nes du Monde.

Efficace pour laisser croire à l'illusion que la consommation est unegarantie de réussite et de satisfaction.

Efficace pour déconnecter le consommateur final de la source deproduction dont il profite, tant elle est honteuse, choquante etinacceptable.

Efficace pour rendre tous ses composants complices indirects des crimesque son organisation permet, de telle sorte que tout le monde ait quelquechose à se reprocher.

Efficace pour isoler et faire culpabiliser les victimes des malaises que samauvaise organisation crée, alimente et renforce (chômage, abus dedrogues, précarité, etc.).

Efficace pour faire en sorte de ne surtout rien changer à sesdysfonctionnements.

Efficace pour détruire et uniformiser la diversité, composante de la Vieelle-même.

Efficace pour appauvrir la biodiversité, les sols, les liens entre êtreshumains à toutes les échelles, les cultures, l'esprit des individus, leur joiede vivre, leur ouverture et leur vitalité.

Efficace pour nous oppresser, désolidariser, diviser, esclavagiser, stresser,épuiser, désorienter, déconnecter, déresponsabiliser, désinformer,manipuler, déprimer, isoler, cadenasser, briser, déshumaniser,insensibiliser.

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Efficace pour maintenir les consommateurs dans des états de malaise,d'épuisement et d'ignorance suffisants pour qu'ils continuent d'alimenterpassivement cette mécanique qui les oppresse.

Efficace pour maintenir endormi(e)s, épuisé(e)s et passif(-ve)s celles etceux-là même qui ont le pouvoir de changer les choses.

Efficace pour multiplier les illusions déstructuratrices.

Efficace pour nous détourner de l'essentiel et des bonnes questions à nousposer.

Efficace pour nous détacher de nous-mêmes et des autres.

Efficace pour ne pas nous permettre d'être Heureux-se.

Regarde l’état du monde… En es-tu satisfait ?

L : Mais là, tu vois tout avec un regard négatif : le verre à moitié vide.Bien sûr, il y a des conflits, des gens vivant dans la précarité, des gensqui meurent, des maladies, etc.… mais la perfection n’est jamaisatteinte.On ne peut pas non plus tout résoudre… ce n’est pas si mal que celacomme ça tourne, non ?

N : Bien entendu, ça tourne… et l'organisation actuelle du systèmepossède un certain nombre de qualités, mais qu'il importe de nuancer.Tout n'est jamais tout noir, ou tout blanc. C'est évident.

Mais lorsque je compare le « pour » et le « contre », il s'avère que leplateau du négatif pèse trop lourd.Il est par exemple agréable dans de nombreux pays d'avoir une sécuritésociale qui permette de limiter les impacts des coups durs, accidents etmaladies. Je te l'accorde.

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Toutefois, que penser d'un système qui pousse de la main gauche à unrythme et un mode de vie qui provoquent et favorisent le développementde maladies physiques et psychologiques tout en multipliant les risquesd'accidents et qui, de la main droite, permet un accès à ses soins, pourautant que nous suivions les règles que nous dictent la main gauche ?

Une réorganisation du système ne signifie pas une annulation des pointspositifs de l'organisation actuelle, mais bien une profonde améliorationqui remette au premier plan les priorités essentielles, indispensables à lapossibilité de construction et du maintien de l'épanouissement de l'êtrehumain : accès à un logement décent, à une nourriture saine, aux soins desanté si nécessaire et sans conditions, à l'éducation et à la liberté de vivresa vie de la manière dont nous le souhaitons.

A quoi bon cadenasser, réprimer, soumettre, isoler et rendredépendant(e) ?

Seul importe de conscientiser, informer, diffuser, partager et rendreindépendant(e).

Actuellement, le système ne contribue pas à l'épanouissement profond etréel auquel nous aspirons toutes et tous.

Mais il tourne, oui. Ne crois-tu pas que cela peut être bien mieux, que l’Humanité peut viserbien plus haut, être beaucoup plus heureuse ?

Ne vois-tu pas toute cette tristesse qui nous entoure et que tu cautionnesaussi longtemps que tu adopteras une attitude passive à son égard, lesyeux confortablement fermés ?

Famines, inégalités, violences physiques et psychologiques, guerres, viols,déforestation, pollution, exploitation des humains, des animaux et de lanature en général, et j'en passe...

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L : Mais on ne peut pas tout résoudre ! Et surtout pas à notre petiteéchelle personnelle. Je ne suis qu'un tout petit poisson dans un immenseocéan, dépassé par tous ces événements.

Que veux-tu que j'y fasse ?

N : Nous avons plus de pouvoir que nous le croyons. La pensée estcréatrice et influence la façon dont tourne le monde.Il est vrai que le rythme de nos vies parfois nous fait manquer de temps etd'énergie pour remplir ne serait-ce que le minimum de notre devoir decontribuer au mieux à améliorer l'état du monde.

Le minimum étant déjà de ne pas détourner le regard de la réalité, aussidouloureuse soit-elle.

Beaucoup ne ressentent ni le besoin, ni l'envie de prendre leursresponsabilités en main... jusqu'au jour où ils comprennent que le bien-être de tous les autres et leur propre bien-être sont intrinsèquement liés,et ne forment en fait qu'un seul et même bloc.

Une seule collectivité composée de 7.000.000.000 d'individualités.

Le point d'équilibre parfait se trouvant toujours précisément à la réuniondes extrêmes.

Ici : unité et diversité infinies.

L'Humanité s'élève au rythme de la progression et de la généralisation dela prise de conscience de cette connexion qui nous unit profondément, àla Terre, aux autres, à la Vie, à nous-mêmes. Tout ne forme qu'un grandTout.

La médiocrité ne s'est malheureusement pas encore fait botter le cul etexpulser par le Bonheur.

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Les conflits aveugles et guidés par l'égo, aussi bien à l'échelleinterpersonnelle qu'internationale, sont un bon exemple de cette tristeréalité.Tout ce mal-être et ces nœuds émotionnels qui nourrissent et renforcentces conflits.

Et ce n'est malheureusement pas le seul exemple... famines, pauvreté...Tuer et laisser crever des gens, directement ou indirectement, estprofondément dégueulasse.

L : Et passivement accepté.

N : Ce qui rend cela encore plus profondément dégueulasse. Cesgénocides qui protègent des intérêts économiques déguisés en bellecolombe blanche brandissant un bien beau discours joliment titré « Droitsde l'Homme ».Le néo-colonialisme au nom d'idéaux hypocrites de stabilisation et depaix. La colombe a une indigestion depuis bien longtemps, déféquant desbombes tout en brandissant sa branche d'olivier dans le bec.

Des leaders...

Quels malaises personnels, manques et frustrations profonds peuventdonc expliquer que des êtres humains puissent souhaiter se trouver à uneplace supérieure aux autres, à quelque niveau de la hiérarchie que ce soit ?

L'attrait de l'argent et du pouvoir pour tenter d'anesthésier leur problèmede ne pas parvenir à se sentir Heureux, peut-être... ?

Sont-ils à ce point soumis à leur égo, à leurs peurs et à leur petitessed'esprit que pour se croire autorisés à soumettre d'autres êtres humains ?Sont-ils à ce point naïfs et hypocrites pour croire agir pour le biencommun et ainsi continuer de dormir la conscience tranquille lorsqu'ilsprennent des décisions déstructuratrices de vies ?

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Que sont-ils pour se croire supérieurs ?

Des imposteurs, moutons qui se prétendent bergers.

Plus un esprit inconscient des priorités d'une vie et déconnecté duchemin du Bonheur se voit donner du pouvoir, plus les effets sontdésastreux.

De l'argent, du pouvoir... Mais que cherchent-ils/elles donc à se prouver ?

Tout cela ne serait pas possible si les êtres humains, à tous les niveauxd'organisation, étaient connectés à eux-mêmes et conscients de lagrandeur de la Vie.

Il est indispensable d'au moins ouvrir les yeux sur la réalité du monde quinous entoure, par tous les moyens possibles, et d'y réfléchir.

L : Mais je n'ai pas le temps de m'occuper de tout cela, moi. J'ai unevie. Il faut vivre pour soi aussi !

N : En suivant les directions mises en avant par le système actuel, tu nevis déjà plus qu'à moitié.À partir de là, soit tu peux te renfermer dans ton petit monde et fuir dansdes illusions pour essayer de ne pas perdre l'autre moitié de ta vie, soit tupeux t'ouvrir sur le monde et te battre pour t'en réapproprier la totalité.

Ta vie, parlons-en, justement : en es-tu satisfait ?

L : Eh bien, j'ai un travail, un toit au-dessus de ma tête, quelqueséconomies. Des gens m'entourent. Bien sûr, tout n'est pas toujours rose,et je n'ai pas le temps libre que je souhaiterais.Mais c'est ainsi, je ne suis pas bien différent des autres. Ma vie estnormale, je pense. Je sais qu'il y a pire ailleurs. Puis, voilà, le systèmeest ce qu'il est, et j'essaie de m'en sortir du mieux que je peux avec ceque j'ai.

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N : Nous ne formons qu'un. Et le système dépend de nous.

La qualité du système est proportionnelle à nos exigences.

Si tu te sens bien, d'accord, ne change rien.Mais dans ces phases où les questions nous assaillent, parviendrons-nousindéfiniment à taire notre conscience et à vivre notre petite vie sans noussoucier de notre propre bien-être et de celui de nos semblables, sans voirplus haut que le petit espace que nous occupons ?

Nous ne pouvons avoir aucun espoir d'évoluer si une majorité d’entrenous n'ont pas une ambition supérieure à leur « réussite » selon les règlesdu système malade actuellement en place.

Apprenons à nous écouter en profondeur.Apprenons à lire entre nos lignes.

L : Okay. Dans ce cas, disons que j’ai une conscience défectueuse, queje pense trop à ma « petite vie » et que je ne parviens en fait pas à avoircette même conscience que toi. Peux-tu, s’il te plaît, m’éclairer et medire ce que te dit la tienne ?

N : Regarde la manière dont tu réagis : sur la défensive et« agressivement » à mon égard.Mon objectif n’est pas de me trouver au-dessus de toi et d’avoir cette place« supérieure »… place que tu crées toi-même d’ailleurs, et à laquelle tu memets. Je te rappelle que je suis plus proche de toi que tu ne le crois.

Mon souhait le plus cher est précisément qu'un maximum de personnesatteignent ce niveau de conscience élevé, pour la simple raison qu’il mepermet de vivre en ayant le projet d’améliorer le monde et de me battrepour le Bonheur... Je ne trouve aucun moteur de vie qui fasse plus écho enmoi que celui-là.

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Il est évident que tout le monde ne part pas avec les mêmes bases, mais cen’est pas un problème : ce n'est pas une course.

Il faut simplement comprendre que le seul gagnant qu'il peut y avoir, c'estnous-même.

En effet, au plus vite nous nous réveillons, au plus vite nous amélioronsnotre vie, et au plus vite nous nous la réapproprions.

Il n'y a pas de concurrents. Il ne peut y avoir que des gagnants quirejoindront plus ou moins rapidement la Voie du Bonheur.

Au plus tôt nous cheminons, au plus nous gagnons de temps de vieHeureuse.À chacun(e) de voir sur quelle vie il/elle souhaite se retourner quandil/elle l'aura parcourue.

J'aimerais simplement que nous réfléchissions, chacune et chacun d'entrenous, à la Vie et au Bonheur.Individuellement et tous ensemble à la fois, la seule manière possible etréaliste d’évoluer.

Ce n'est pas moi contre vous. Ce n'est pas nous contre eux. Ce n'est pasvous contre nous. C'est nous, chacune et chacun individuellement,contre nous-même.

Sois le changement que tu veux voir dans le monde.

L : Et pour ce que te dit ta conscience ?

N : Voici ce qu’elle me chuchote à chaque instant :

« Je veux rester en paix avec la Vie, et je suis en guerre pacifique avecl'Humanité. Cette guerre pacifique durera aussi longtemps que

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l'Humanité ne sera pas en paix avec la Vie. Aussi longtemps que cela nesera pas le cas, je ne pourrai pas être totalement en paix avec moi-même. »

Cet appel de ma conscience est un combat de tous les instants, aussilongtemps que la médiocrité donnera la direction du monde.

L : Mais l'être humain est ainsi fait. Il en a été ainsi de tous temps. Cequ'il se passe à travers le monde est simplement normal.

N : La médiocrité n’est pas une fatalité.En effet, je pense que mettre la médiocrité humaine sur le compte de lanature humaine serait la pire des erreurs, car cela la positionnerait au rangd'immuable et de fatalité. Ce qui bloquerait toute possibilité d'évolutionréelle.

Non, l’être humain a cette caractéristique bipolaire d’être capable du pirecomme du meilleur, selon son niveau de réflexion. Pour l’instant, jetrouve qu’il a fait le pire... place au meilleur.

L : On ne peut pas vraiment dire que tu y ailles avec le dos de lacuillère...

N : Je ne vais pas masquer ce que je pense pour préserver les autres.Moins une personne est « éveillée », plus ses actes seront en désaccordavec la Vie et auront ainsi des conséquences négatives à toutes leséchelles, que ce soit sur la nature ou sur ses semblables.Mais beaucoup parmi nous n'aiment pas être mis face à leur réalité. Il est évident que cela fait mal parfois. Mais on ne peut pas évoluer sansdifficultés.

On n'atteint pas les cimes paresseusement assisdans ses pantoufles au coin du feu.

L : Mais le système est là, puissant. Je ne peux que m'y soumettre.

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N : Que le manque d'évolution soit dû à un manque de volonté et deréflexion de l'individu, ou qu'il soit dû à l'emprise du système actuel, celan'a que peu d'importance au fond.J'imagine que la proportion de responsabilité est de 50/50.

Quoi qu'il en soit, nous sommes les acteurs et actrices, et je trouve stupide de jouer de façon médiocre

sous prétexte que le théâtre est pourri.

Il est beaucoup trop facile de se trouver des excuses pour sedéresponsabiliser, et ainsi se convaincre de ne rien pouvoir changer.Mais il n'est pas non plus question de se perdre dans la culpabilisation quin'aurait pour effet que de nous mettre un boulet au pied.Je pars du principe que ce n’est pas en caressant les gens dans le sens dupoil qu’on les aide à évoluer. Alors, je ne vais pas mentir en ne disant pasce que je pense.

De plus, qu'est-ce qui me pousserait à ne pas dire tout ce que je pense ?

Par peur de blesser l'égo et la fierté de certain(e)s ?

Je vais faire tout mon possible pour briser ces murs ridicules.

Il est évident que ravaler sa fierté et parvenir à se regarder en face pourtenter de s'améliorer fait sans doute partie des épreuves les plus difficilesen tant que petits humains que nous sommes.

L : Et si cela est trop difficile de passer par-delà ces murs et que je n'yarrive pas ?

N : Je t'y aiderai. Et d'autres personnes t'y aideront. Tu te perdras, c'estévident. De nombreuses fois peut-être. Mais tu rebondiras, j'en suisconvaincu.

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L : Mais ne crois-tu pas que tu mets la barre un peu haut ? Ne tetrouves-tu pas trop exigeant ?

N : Je ne suis pas exigeant. J'exprime mes pensées librement, etchacun(e) est tout aussi libre de ne pas les prendre en compte.C'est à chacun(e) d'entre nous de considérer si cela vaut la peine de sebattre pour son bien-être ou non, sous toutes les formes possibles (lutte ensoi et lutte en société).Il s'agit d'un niveau d'exigence de chacun(e) envers soi-même.

Chacun(e) est libre de ne pas être libre.

L : Et qu’ai-je à y gagner ?

N : Ce que tu as à y gagner ? Un esprit plus souvent léger, vif, drôle,ouvert, confiant, efficace, beau, agréable, présent, audacieux, humain, etainsi tous les actes et la construction de vie qui en découlent.

Une meilleure gestion du Bonheur permettant à une vieplus colorée de fleurir, tout simplement.

Et la fierté d’être le jardinier de cette plantation.

Voilà ce que nous avons à gagner à oser nous surpasser. De plus, demultiples souffrances psychologiques pourraient être évitées en osants'affronter le plus tôt possible… souffrances sur soi-même, maiségalement sur les autres.

Un très bon exemple est celui d’une personne frustrée et malheureuse àcause d'une configuration de vie qui ne lui convient plus, générant ainside durables et profondes ondes négatives sur son entourage (stress,irritabilité, désintérêt, absence, etc.).Le malaise de cette personne et les conséquences négatives qu’il impliquese maintiendront aussi longtemps que la personne refusera de se penchersur elle-même et sur son parcours.

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Aussi longtemps qu’elle continuera de vivre dans l’illusion qu’elle se sentbien ainsi et qu'elle ne peut rien y changer, le schéma se répétera et lerayonnement négatif subsistera.

L : Et ce livre, à qui s’adresse-t-il ?

N : À tout le monde, si possible. Personne n’est dispensé de réflexion.

L : Tu annonces être en opposition avec le système, mais tu y plongesmalgré tout d’une certaine manière…

N : En effet, j'y suis apparu et j'y évolue. Je pense que ne pas m’y inclureun minimum risquerait de me fermer la porte de l’écoute des autres, car jeme retrouverais déconnecté d'une part de la réalité, isolé sur une îleiodée.J'y resterai de toutes manières lié d'une façon ou d'une autre. Je ne veuxpas m'isoler, bien que la fuite soit tentante.

Je suis convaincu que ce n'est qu'à partir de l'intérieur que leschangements peuvent s'opérer.

Je me bats contre la suffisance de l'esprit de chacun(e), satisfait(e) de savie sans plus rien remettre en question, satisfait(e) de soi et de la manièredont les choses sont.

Plus l'esprit est passif, plus il est dangereux, car chaque esprit est la sourceet l'entretien de tout ce qui ne va pas dans le monde... et à l'inverse lasource et l'entretien de tout le positif dans le monde.

Chaque esprit est une goutte de la source de tout changement.

Il ne s'agit pas d'une destruction du système, mais bien d'uneréorganisation, avec à la base de ce processus, la question qui nous animetoutes et tous :

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« C’est quoi le Bonheur ? »

L : Tu n’es tout de même pas sans savoir que cette question a étémaintes fois soulevée, et que de nombreuses réponses y ont étéapportées. Les livres traitant le sujet sont multiples. Et puis, comment un jeune ours peut-il prétendre apporter des réponsesà une question que des personnes, sur l’étendue d’une vie entière,n’arrivent peut-être même pas à résoudre ?

N : En effet, il y a de nombreux éléments de réponses qui ont déjà étéapportés. Mais as-tu vraiment la sensation que la question a été résoluede manière satisfaisante ?

Personnellement, je n'arrive pas à m'en satisfaire.

Apporter ainsi notre contribution à la tentative de résolution de l'énigme,qui est en elle-même une partie de notre propre cheminement sur la Voiedu Bonheur.

Si la question avait été résolue, j'imagine que le monde tourneraitdifféremment, et que nous nous sentirions positifs sur des périodes detemps bien plus longues.

Il n’y aurait plus besoin d’antidépresseurs. La violence et l’agressivitéseraient presque inexistants. Nous serions plus détendus, sereins et neporterions pas de masques souriants. Nous ne nous sentirions plus autantl’esprit mou et fatigué comme c’est si souvent le cas. Nous n'aurions pas àdissimuler notre manque d’intérêt et nos idées noires par peur de blesseret de faire fuir. Nous n'aurions pas besoin d'abuser de drogues pouratteindre un état d’esprit léger. Les femmes, dans l'esprit des hommes, neseraient plus jamais réduites ni à des objets sexuels composés d'unensemble de courbes et de zones d'excitation soumises aumégalomachisme, ni à de jolis objets sécurisants soumis au manque deconfiance en soi et aux lâches comportements liberticides de ces

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messieurs irrespectueux. La télévision et le virtuel n’auraient qu’uneplace toute secondaire voire inexistante dans nos esprits. Les échanges etcommunications seraient beaucoup plus nombreux, sincères et profonds.Les désaccords ne dégénéreraient pas en conflits stériles, car ils seraientgérés de manière éveillée. Le bien-être animal serait au centre despréoccupations. Et j’en passe…

Non, d’après moi, la question et les multiples éléments de réponses déjàapportés ne sont pas suffisamment diffusés et intégrés.Mais l'étendue de cette diffusion est un processus proportionnel àl'étendue de l'éveil, de la réflexion et de nos exigences.Tout s'influence mutuellement et constamment. Un gros mic-mac tout àfait sensé.

En ce qui concerne mon jeune âge, sache que la maturité n’est pas unequestion d’âge.

Des tas de personnes officiellement adultes et tout à fait compétentes ausein du système n’ont pas passé le stade de l’adolescence officielle, et nesont ainsi pas des personnes matures. Pire : en devenant ces adultes troppeu éveillés, ils ont fait taire l’enfant qui est en eux. Ils se sont perdus enroute.

Alors oui, tu as raison, je suis jeune, mais cela ne m’empêche pas departager mes réflexions.Une fois de plus, le tri se fera de manière libre et naturelle, selon ce quechacun(e) pensera de mes réflexions.Ce sont les lecteurs et lectrices qui vont déterminer la suite à donner à celivre.

Et puis, tu sais, si j’ai voulu qu’on l'écrive ensemble, c’est également car leflou entourant la question primordiale et centrale du Bonheur me gêneprofondément, car c'est ce flou qui est à la base de tout ce qui dégrade la

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condition humaine et le sentiment de bien-être de chacun(e) d'entrenous.

J'ai donc voulu que nous y apportions notre modeste contribution.

Des tonnes d’éléments de réponses sont bien entendu déjà présents dansde nombreux autres ouvrages, mais il était bien sûr inutile que je fasse unerépétition de ce que l’on peut trouver dans des tas d’autres livres.

Par cet écrit, selon notre propre configuration de vie, j'estime que noussommes en train de faire l'une des actions les plus sensées de notre tempsde vie.

L : Si je comprends bien, « réfléchir » se trouve au centre de taphilosophie.Mais tu sais bien que beaucoup de gens n’aiment pas trop réfléchir. « Seprendre la tête » est plutôt considéré comme… une perte de temps casse-tête et inutile.

N : De nombreuses personnes n'aiment pas trop réfléchir, ellesconsidèrent que c'est une perte de temps... car elles manquent de temps,d'énergie et ne se rendent peut-être pas compte du rôle capital de cetteactivité dont l'intensité et la profondeur vont déterminer leur niveau deliberté.

Notre niveau de réflexion détermine également la qualité de nos valeurs.

L : Mais des tas de gens très réfléchis ont été et sont privés de leurliberté...

N : Je ne te parle pas de la liberté physique que l'on peut restreindre ouanéantir en enfermant ou en tuant un individu.La liberté dont je parle est une question d'idées se trouvant dans l'espritde chacun(e) d'entre nous.

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Cette dernière ne peut dès lors tout simplement pas être interdite.Personne n'a en réalité la possibilité d'anéantir la Liberté.

Se satisfaire d'une faible réflexion, c'est se satisfaire d'un faible niveau deliberté, et ainsi se satisfaire d'un faible niveau de bonheur. Tout estproportionnel.

Si tout faire pour vivre Heureux-se et Libre est considéré comme inutile...soit, c'est la liberté de chacun(e) de le penser.

Sache toutefois que « réfléchir » est une activité tout aussi essentielle que« manger, boire et dormir ».Libre à chacun(e) de préférer la rassurante linéarité de sa cellule plutôtque les grands espaces verts où tous les possibles sont possibles.Il est si confortable d'y être logé et nourri dans cette cellule...

Mais à quel prix ?

Je trouve que perdre sa vie, c'est cher payé pour tenter vainement de serassurer et se croire en sécurité.

Quelle raison peut donc pousser un individu à se laisser enfermer de sonplein gré ?

La peur.

La peur de la Liberté. La peur de son indépendance et de celle des autres.La peur de la dépossession et du dénuement de son être. La peur de lasolitude. La peur de se retrouver face à soi-même. La peur de la vérité.La peur de Vivre.

L'intensité, la profondeur et la stabilité de notre Bonheur dépendent dutemps passé dans cette cellule.

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Car en effet, ce dont trop peu d'entre nous se rendent compte, c'est quetoutes les cellules ne sont pas fermées (!).Ces détenu(e)s-là sont les premier(e)s acteurs/actrices de la victoire de laLiberté.

Premiers bâtisseurs du monde de demain dans les grands espaces verts, etresponsables de la libération d'un maximum de personnes dont laconfiguration de vie a fermé la porte de la cellule à double tour, rendantl'ouverture uniquement accessible de l'extérieur.

Avez-vous vérifié la porte de votre cellule ?

Ne cherchez pas de directeur. De gardiens non plus. Il n'y en a pas.Foncez. Vivez. Libérez.

De nombreuses personnes n'aiment pas réfléchir, car elles tournent enrond dans leur cellule carrée, convaincues que la porte est fermée. Leurréflexion ne les mène nulle part et elles dépriment.

Elles se résignent donc à rester dans leur trou, et à y trouver du sensmalgré tout.Tournant par la même occasion le dos aux possibilités qu'elles ontd'améliorer leur niveau de bien-être en se maintenant dans l'illusion de setrouver en sécurité.

Mais la sécurité n'existe tout simplement pas.C'est une illusion de plus.

Nous pouvons passer au-delà des murs entourant notre esprit, au-delà detout ce conditionnement et cloisonnement mental culturel et structurelancré dans nos cerveaux depuis notre naissance, volontairement ou non.

Par-delà ces murs, la Vie. Par-delà ces murs, le vide.

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Mais comme toute libération, comme tout décloisonnement, comme toutdéconditionnement : c'est très difficile. En effet, il ne suffit pas d'êtrehors de la cellule.

Encore faudra-t-il trouver son chemin pour sortir de ce labyrinthe, etfinalement atteindre les grands espaces verts au-dehors.En route dans ce dédale, les connexions se font de plus en plusrapidement. L’esprit est de plus en plus vif, éveillé, conscient, enrichi. Et finalement, même si cela peut paraître contradictoire de prime abord :plus léger.

Mais toujours instable.Rien n'est figé.

Tout vibre.Tourne.

Vit.

Et nous n'allons pas construire le monde de demain à quelques-un(e)s.Nous ne ferons pas évoluer les choses tout seuls. C’est évident.

Pourvu que nous ayions la force d'oser être conscient(e)s et puissionsvivre l'équilibre entre maîtrise de la partie réfléchie et éveil de la partierêveuse de nos esprits. Car c’est dans ces deux éléments que se trouventde nombreuses solutions à notre bien-être réel, durable et profond :

Réflexion et Rêve.

L : Que veut dire « ne pas être conscient(e) » ?

N : Profiter du privilège de vivre sans permettre d'évolution en retour, enentretenant et en renforçant le système défectueux tel qu’il est, sansréfléchir beaucoup plus loin et sans tenter de l’améliorer.Ne pas être conscient(e), c'est vivre à sens unique. C'est prendre sansdonner.

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C'est déséquilibrer le mouvement perpétuel de la Vie. C'est vivre defaçon passive et déresponsabilisée, sans prendre en considération lesconséquences de ses actes.Et accentuer ainsi encore plus les malaises et ceux des autres, sans enavoir la moindre conscience souvent, en s’enfermant à double tour dans lefaux confort de la sécurité et des illusions matérielles, financières ousentimentales.

Double gâchis donc : non seulement, c’est vivre sans ressentir la Vie, maisen plus, c’est contribuer à entretenir un système qui anéantit de plus enplus les espaces possibles de Bonheur pur tout en éloignant l’être humaindans de tristement insatisfaisantes illusions.

Ne pas être conscient(e), c'est vivre partiellement.

L : Et comment savoir à quel niveau d'éveil nous nous trouvons ?

N : Notre esprit et les malaises qu'il nous fait ressentir ainsi que tous lesévénements de notre vie sont autant de baromètres naturels qui nousaident à évaluer où nous nous situons. Ils sont autant d'indicateurs quinous montrent lorsqu'il est conseillé de redresser la barre. Comment etdans quelle direction ? À chacun(e) de le découvrir et de le redécouvrir...

C'est pour cette raison que l'écoute sincère de soi est un outil essentiel durant notre quête

sur les sentiers du Bonheur, toute notre vie durant.

Osons nous regarder en face, l’âme à nu, et osons nous remettre enquestion, totalement et à n'importe quel moment.Osons plonger au cœur de la Vie, incertaine et sans point d'arrivée fixe etrigide.Osons libérer notre évolution d'un stade faussement sécurisant qui ainsinous dévitalise.

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Osons intégrer la Vie à nos vies : tout peut toujours changer. Rien n'estjamais figé. Rien n'est jamais acquis. Tout est constamment en possibledéplacement.Osons nous adapter à la Vie plutôt que d'essayer de l'adapter à nos peursde changement : la Vie est mouvement.

C'est ainsi, c'est difficile et c'est peut-être précisément pour cela que c'estsi bon lorsque nous y parvenons.

Osons vivre.

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Phase 1 : Ouvrir les yeux

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L : Eh bien, je te laisse commencer, car je t’avoue que je ne saisabsolument pas comment je pourrais débuter.Ouvrir les yeux, d’accord… mais sur quoi ?

N : Sur le monde et sur notre propre vie, tels qu’ils sont et non pas telsque nous aimerions qu’ils soient.Voir la réalité, et surtout notre réalité en face.

Il s’agit de la toute première étape, mais également de l'une des plusdifficiles.Cela fait d’autant plus mal d’ouvrir les yeux si nous nous sommes voilé laface pendant de nombreuses années. Logique, les yeux ne sont pashabitués à une lumière si vive. Mais rassurons-nous, ils s'adapteront.

L : Peux-tu être un peu plus précis, car cette première phase esttoujours très floue pour moi. Qu’est-ce qui, d’après toi, pose problèmeà ce point ?

N : Le manque de réflexion ainsi que le malaise ambiant acceptés enmasse, la tristesse régnant un peu partout et notre tendance à fuir dans lecontentement facile de nous-mêmes, dans le voilage de face, l'hypocrisieenvers nous-mêmes et les autres, la perte de repères ou l'illusion de cesderniers, nos esprits plats, en manque de motivation, perdus, sans rêve,fonctionnant au ralenti et enfermés dans toutes sortes d'occupations, dedrogues... de fuites.

Voila une partie de ce que je vois qui me pose problème, et me fait penserque les choses ne vont pas bien du tout.A côté de cela, je vois aussi ce manque de temps dont beaucoup seplaignent, ce manque d'énergie et de motivation ambiants, ce manqued'envie et l’exécution de tâches uniquement par obligation et sans aucunplaisir.

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Et puis, il y a ce cercle vicieux de la fatigue, toutes ces contraintes, cesoppressions, ces belles apparences et ce monde qui se meurt sur le seuil denotre porte, et que tout le monde regarde passivement mourir par lafenêtre.

L : Ne crois-tu pas qu’il en sera toujours ainsi, qu’il s’agit de la Vie, niplus, ni moins, et que cela ne changera jamais ; que c’est ainsi, un pointc’est tout ?

N : Depuis l'époque où ma réflexion sur la Vie, le Bonheur etl'épanouissement humain a débuté, j'en arrive à un élément tout à faitcentral de cette écrasante mécanique tristement acceptée :Un système tout à fait faillible, en désaccord avec ce qu'est l'être humain.En désaccord avec son essence profonde.

Un système créé par l'être humain, donc modifiable par l'être humain.

L : Un système qui est bel et bien implanté.Que tu le veuilles ou non, et que tu n’es pas près de changer...

N : C’est exactement cette perte d’espoir que je m’efforce de combattre.Je pense profondément que nous pouvons modifier le mouvement etaméliorer le système en affrontant les problèmes réels, en ouvrant lesportes des cellules dans lesquelles se trouvent nos esprits.Mais cela se fait au goutte à goutte, et n'aura un impact que lorsque cesgouttes formeront une masse suffisamment importante.

L : Le système est très puissant, c’est évident. Comment comptes-tu t’yprendre ?

N : Le processus est déjà en cours. Mais tu as raison, il est puissant.Toutefois, il faut arriver à se détacher de l’idée selon laquelle il y a despersonnes derrière ce système. Personne ne tire les ficelles. Il n’y apersonne derrière tout cela… et tout le monde à la fois.

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En effet, tout qui vit dans le système a une part de responsabilité dans lemaintien et dans l'évolution du système, car y vivre en se laisssantpassivement porter est une contribution directe à toutes les dérives queson organisation implique.

C’est chaque être humain qui tire les ficelles, en proportion de sonpouvoir et de sa place dans la société.

La réalité est que le système est implanté, tourne. Et donc, beaucoup, parpeur du changement, ne veulent pas se pencher sur une éventuellenouvelle manière de faire, considérant que ce n’est déjà pas si mal ainsi…

Pourtant, les alternatives existent bel et bien, mais elles sont mises decôté, car les personnes riches et puissantes non encore éveillées, toujourssoumises à leurs peurs, n'y trouveraient pas d'intérêts, croient-ils à tort.

Mais ce système, il pourrait être tellement mieux… pour absolument toutle monde. Pour autant que nous réfléchissions à la question essentielle duBonheur, sans hypocrisie envers nous-mêmes.

L : Et quelle serait ta proposition ?

N : Ce à quoi je pense est une organisation du système où tout le mondeserait gagnant.

En cours de réflexion avancée, l’accumulation de richesses devientdérisoire. Ainsi, le système ne serait plus basé sur l’accumulation derichesses, mais bien sur le Bonheur et la construction d'une vieharmonieuse.Cela est possible uniquement si nous nous détachons de cette recherchede sécurité à tout prix tout en cherchant à nous rassurer avec de lamatière, croyant que cette dernière va pouvoir combler le vide laissé ennous par de quelconques frustrations passées et irrésolues.

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Mais nous reviendrons plus tard sur la manière dont fonctionne lesystème et en quoi il est basé sur nos malaises pour continuer defonctionner.Retenons jusqu’à présent que si nous devenons des personnes éveillées etacteurs/actrices de notre Bonheur (nous verrons au fil des pages de quoi ils’agit), le système tel qu’il est aujourd’hui s’écroulerait comme un châteaude cartes, car il serait en désaccord total avec ce que nous rechercherionssur notre temps de vie... et il ne pourrait dès lors qu’évoluer en accordavec nous.

L : Dans ce cas, comment s’y prend-on pour modifier pacifiquement unsystème établi… puisque j’imagine que tu rejettes toute forme derébellion violente ?

N : En effet, ouvrir la porte à la violence, c’est déjà construire un futursur une base plus qu’instable.Il est souhaitable de s'efforcer d'être plus subtil que cela, et provoquer unerévolution de la pensée en parallèle à de potentielles violences.

La vraie révolution se fait en chacun(e) de nous :c'est de là que tout découle,

et c'est là la seule prise que nous ayons réellement.

L : Et la violence peut-elle se justifier dans certains cas ?

N : Dans l'idéal, non. Dans la réalité, sans doute. Et de toutes façons,inutile de déterminer cela, car dans ces cas où cette question pourrait seposer, le débat n'aurait aucun poids, car la violence s'impose d'elle-même,hors de contrôle, quel que soit l'idéal théorique. Malheureusement, maisc'est ainsi.

A quoi bon cadenasser ?Seul importe de conscientiser et de désamorcer.

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La tentation d'avoir recours à la violence est grande dans bien des cas,c'est évident. Mais les solutions de désamorçage sont plus subtiles etconstructives. Il faut trouver ces moyens de ne plus alimenter le conflit. Arrêter leping-pong, être plus subtil et ainsi plus fort.

Si tu rentres dans le ping-pong, tu as perdu.Tout conflit entretenu est un échec perpétuel.

L : Mais nous sommes dans un conflit : la vie est rapport de pouvoirs !

N : Dans ce cas, il s'agit d'une erreur de lecture de la Vie elle-même,conséquence d'un manque de profondeur de la réflexion sur soi, sur lemonde et sur la Vie.

L : Dès lors, quelles sont les propositions ?

N : Je n'invente rien. Je rêve d'actions non-violentes réunissant tant depersonnes liées par l'intérêt commun de revendiquer leur droit à laliberté, à la vie et aux possibilités de construire le Bonheur, qu'ellesauront l'effet d'un tsunami positif.Je rêve de mouvements organisés d'une telle ampleur et rassemblant tantde personnes éveillées que leur poids seul ne pourra que remettre lesautorités et les pouvoirs en place en question.

L : Comment réunir tant de personnes ?

N : Le processus est déjà en cours à mesure que nous prenons de lahauteur et développons une vision globale sur ce que nous expérimentonstous individuellement, tout en écoutant notre cœur.

Chacun et chacune étant finalement victime et bourreau de soi-même,augmentant la pression que tout le monde se met l’un l’autre via un

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fonctionnement similaire, et que trop peu remettent à ce jour vraiment enquestion.Il est vrai que certains en dominent d'autres. Mais ces personnes « du-dessus » n'en sont pas moins victimes, d'eux/elles-mêmes et de ce système.Système dont la direction est donnée par l'argent et par lequel sontégalement englouties ces personnes dans une spirale infernale de stress etde pressions, écrasées par ce système-même qu'elles s'acharnent àmaintenir en place... éloignées de la Voie du Bonheur, sans plus rêver, aunom de la stabilité.

Alors moi, je suis apparu là, au milieu de tout cela et je me dis plusieurschoses :

Tout d'abord, le changement ne peut s'opérer que sur plusieurs fronts enparallèle.

Un tsunami intégral de multiples gouttes d'eau menant chacune la lutte àson échelle, soit luttant pour leur survie afin de ne pas se laisser écraserpar la gigantesque pieuvre des profits à tout prix, soit se libérant peu à peudes chaînes de ce système qui les oppresse.

Libération par une conscience toujours plus grande et la recherched'autres voies plus en accord avec l'essence humaine, tentant de trouverles petits espaces de liberté et de les multiplier.

Toutes et tous marchant dans la même direction, à la recherche de notremieux-être individuel qui est en fait commun.

Combat à l'échelle locale qui, multiplié,devient finalement global.

La dynamique s'harmonise et nous libère de ce « rush » au travers duquelune majorité s'attire mutuellement dans le gouffre du non-sens, réduisantainsi les possibilités des uns et des autres de vivre Heureux.

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« La croissance et le toujours plus », c’est précisément via la remise enquestion de ce non-sens que nous pouvons actionner un levier duchangement.

Remettre en question en comprenant ce qui, dans notre vie, nous apoussés un jour à trouver du sens dans cette poursuite insensée du « plus,plus, plus ». Comportement individuel qui alimente la mécaniqueglobale.

L : Changer pacifiquement le système, tu y crois réellement ?

N : C'est en tous les cas ce qui me permet d'avancer. Le scénario est peut-être fondamentalement tout simplement impossible, mais je ne pourraispas me satisfaire d'autre chose. Du moins, pas tant que je n'aurai pasessayé tout ce qui est en mon pouvoir pour y contribuer.

L : Mais qu’est-ce qui te met à ce point hors de toi ?

N : Je pense notamment aux bébés et aux enfants, ainsi qu'au monde quenous leur laissons sans nous préoccuper des vrais problèmes, et en nouscontentant de quelques changements de surface, mais sans rien risquer dechanger en profondeur.

L’un des problèmes est que nous sommes épuisé(e)s par le rythme de vietel qu’il est organisé et par un système qui nous oppresse de toutes parts :coût du logement, pressions et stress au travail, manque de temps, taxes,quasi obligation d’avoir une voiture et les coûts qu’elle implique,... troppeu de temps disponible pour se consacrer à l'essentiel.

Plus le temps pour vivre au présent. Plus le temps pour s'arrêter, sentir,parler, écouter, contempler. Plus le temps pour vivre.Ce ne sont pas des êtres humains qu’il faut éliminer, mais bien unecertaine manière de fonctionner : la manière déconnectée de vivre sa vie.

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L : Que veux-tu dire par « déconnecté » ?

N : En désaccord avec la flamme d'humanité au plus profond de nous, cenoyau commun à toutes et à tous.

Il n'existe pas de plan pour arriver là. Juste des pistes.

La seule manière d'y parvenir est par soi-même.En soi-même, mais grâce aux autres.

Le chemin doit être parcouru individuellement.

Aucun principe ne peut être donné.Aucun dogme n'aurait de sens.

Ça se sait, ça se sent, et la Vie y fait simplement écho et nous le rendquand nous dansons en rythme avec sa mélodie. Elle nous le faitcomprendre au travers de multiples indices et ressentis si nous luimarchons sur les pieds.

L'irréflexion se combat par le développement de l'ouverture d'esprit autravers de discussions, ouvrages, rencontres, vidéos, partages, etc. quinous permettent de développer notre réflexion et notre esprit critique surle monde dans lequel nous vivons, quitte à prendre de grosses claquesparfois.

C'est la première étape : ouvrir les yeux sur ce qu'il se passe réellement etainsi sortir de sa bulle.

Petit à petit, l'esprit peut de moins en moins accepter tel ou tel non-sens.À partir de là : chercher, cheminer, réfléchir, découvrir des alternatives.Ensuite, agir, avec l'aide de la Vie.En effet, si nous agissons dans son intérêt, elle n'est jamais bien loin pournous donner un coup de pouce toujours bienvenu.

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Vouloir changer, c'est déjà changer. Notre pensée est créatrice.

Le manque de réflexion entraîne la déconnexion. C'est précisément cemanque de profondeur sur tous les aspects de la Vie qui est à la base detout le non-sens, de toute la désharmonie du monde.

Et de cette irréflexion/irresponsabilité/fermeture découlent tous lestravers de l'Humanité.

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L : Mais ce système, il n'y a pas d'autre choix que d'y prendre part !

N : Je te le répète : je n’arrive pas à accepter cette idée.Comment pouvons-nous accepter cette manière que nous avons devivre... ou plutôt de ne vivre que partiellement ?

Nous jetons nos bébés et les générations qui suivront dans un bassinnauséeux, alors que la logique la plus basique voudrait que nouschangions l'eau avant.Mais nous, non, nous lançons l'innocence-même dans l'acide.

Alors oui, c'est mieux qu'auparavant sur certains plans (manque d'hygiènedu Moyen-Âge, esclavage dans les champs de coton, etc.).Bien entendu, je ne dis pas le contraire, mais ce n'est pas pour cela qu’ilne faut pas chercher à nous élever pour améliorer les choses.Et puis, tout le monde se trouvant dans un schéma de vie similaire se ditque ce n'est pas un chemin si mauvais que cela...

Considérons la possibilité vertigineuse que la majorité se soit trompée.

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Ce serait loin d'être la première fois.

Le premier constat à faire est de reconnaître que nous sommes peut-êtreheureux, mais pas Heureux. Et que nous pouvons être mieux que ce quenous sommes. Que nos vies peuvent être mieux, beaucoup mieux.

L : Et donc, toi qui es si malin, pour ne pas y entrer dans ce système,comment comptes-tu t’y prendre ?

N : Je vais rentrer dans ce système. Je n'ai pas le choix. D'un ancragedont la profondeur ne peut être définie que par l'individu lui-même. Jeme trouve moi-même en recherche. Le poids de la majorité est importantet je ne veux pas m'isoler.

J’y rentrerai en m'efforçant de trouver la voie qui a pour moi le plus desens possible, à contre-courant de ce torrent de non-sens.

L : En bref, tu es en train de dire qu'énormément de gens font deschoses dénuées de sens ... et donc inutiles ?

N : En effet, il y a une tonne d’activités de production et de serviceinutiles et insensées d’un point de vue humaniste, et auxquelles on trouveun sens officiel, mais qui ne sont dans le fond là que pour occuper lesesprits et faire tourner les choses dans un certain sens. Un sens qui n’en aen fait aucun.

De bons exemples sont les productions en masse de nombreux objets deconsommation ou encore de nombreux travaux de bureau, noyés sous lespaperasses et les procédures administratives.Les unes emprisonnant des personnes face à d'interminables,assourdissantes et abrutissantes chaînes de montage, et les autres lesenfermant face à d'interminables, épuisantes et tout aussi abrutissanteschaînes de caractères numériques durant des heures et des heures.

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Dans un monde connecté, les gens n’auraient pas besoin de tant dematières et d'autorités structurantes.

En ralentissant ce rythme effréné, le temps de vie pourrait être mieuxéquilibré et une plus grande partie pourrait être consacrée à des activitésplus épanouissantes.Notamment pour la famille, les rencontres, le sommeil, la réflexion sur soiet sur la Vie, l'enrichissement des connaissances et la recherched'informations, l'expression de soi, l'apprentissage et la multiplication desexpériences et compétences, la culture d’un potager permacole, la cuisinede qualité, l'accompagnement des enfants, le partage sous toutes sesformes, etc.

En résumé, cela libérerait plus de temps aux aspects les plus agréables dela Vie. Tout en gardant à l'esprit que ces aspects ne garderont leur saveurque s'ils ne représentent qu'une partie de l'ensemble.

Tant d'activités, de buts, de projets commerciaux pour nous faireavancer... et tourner en rond, sans nous élever... juste pour nous occuper,pour passer le temps, pour tuer le temps... cette expression trouve ici toutson sens... quelle horreur... quelle erreur.

Pour se sentir utile, mais de manière tellement inutile... illusion suprême.

L : Mais pour qui te prends-tu à juger tout le monde ainsi ?!Parle pour toi ! Ces personnes y trouvent peut-être un intérêt que tu nepeux pas comprendre. Ne serait-ce qu'une structure, le développementde compétences, l'apprentissage, une vie sociale, un cadre stable quipermet d'envisager la construction de projets ! Non, non, non, letableau n'est pas si noir que tel que tu le décris !

N : Je te l'accorde, un cadre défini et organisé peut en effet aider àstabiliser les remous de l'esprit. Mais qu'en est-il lorsque ce même cadre,plutôt que d'apaiser le bocal, le secoue dans tous les sens ? Qu'en est-illorsque « stabiliser » se confond avec « emprisonner » et qu'un couvercle

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est mis sur ce bocal ? Qu'en est-il lorsque le cadre n'est pas extensible etqu'il tend à uniformiser la diversité et à stigmatiser les différences ?Qu'en est-il lorsque la concrétisation de projets au sein de ce cadreimplique la destruction de la Vie sous différentes formes ?

L : Attends, je connais de nombreuses personnes qui travaillent poursurvivre au sein de ce système, qui gagnent leur croûte, tout simplement.Et elles ne pensent pas pouvoir changer le monde, mais y apportent leurcontribution, notamment via des activités bénévoles dans diversesassociations, la participation à différentes initiatives, ou en faisant desdons pour des populations vivant dans des pays où la misère fait rage ouà des personnes en situation précaire. Elles contribuent ainsi, tels desgouttes d'eau, à améliorer les choses, à leur échelle.

N : Participer à des associations et initiatives solidaires est déjàextraordinaire, il est vrai.

Concernant les dons, c'est bien beau : chaque don de x € versés permet,par exemple, de venir en aide à une femme en Afrique, ou à un enfantquelque part dans le monde. C’est bien, la conscience est apaisée enapportant une contribution à un monde meilleur.

Mais trouves-tu cela vraiment satisfaisant ?

A côté de cela, pense à ceci :

En consommant tel ou tel produit acheté ici en Europe mais confectionnéou cultivé à bas prix, tu contribues à exploiter, voire à tuer des gens,adultes et enfants, à l'autre bout du monde de manière tout à faitindirecte.

Mais cela, ça ne pose pas de problème, n'est-ce pas ?

Ce fruit provenant d'Amérique latine, penses-tu sincèrement que lespersonnes qui l'ont cultivé ont été traitées dignement ? Penses-tu que les

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palmeraies d'où provient l'huile de palme présente dans de nombreuxproduits qui ont inondé silencieusement les rayons des magasins sous lamention « huile végétale » n'ont pas été implantées dans ces lointains paysau prix du sacrifice de nombreux hectares de forêts et l'expropriation deleurs terres de nombreuses populations indigènes ? Penses-tu que cettebonne affaire dont tu es fier, ce t-shirt portant la mention « made inBangladesh » ou « made in Thailand », qui t'aura coûté quelques euros, aitété fabriqué dans le respect de personnes ayant travaillé dans desconditions de travail épanouissantes ?

N'oublie surtout pas de rester cohérent, c'est essentiel.

L : Mais c'est le système qui est comme cela ! Que veux-tu que j'yfasse ?

N : Et voilà. Nous touchons un autre point crucial :la déresponsabilisation dont nous faisons preuve pour tenter à tout prix demaintenir notre conscience tranquille. Nous savons, mais nous acceptons.

En effet, le système est ainsi fait, paraît-il, on ne le changera pas, n’est-cepas ?

En plus, c'est tellement bon tout ce confort en ne se souciant de rien, eten toute hypocrisie, pas vrai ?

Il faut arrêter d’être hypocrite à ce point ! Je ne comprends même pascomment il est possible de se supporter ainsi.

Si tu souhaites réellement et profondément changer, améliorer les choses,pourquoi ne pas repenser ta manière de vivre, en profondeur, et non plusen surface insatisfaisante uniquement.

Modifier ton mode de fonctionnement et de pensée, sans quoi touteaction altruiste est finalement faite en vain.

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Mais peut-être est-ce plus confortable de ne pas prendre consciencede cette réalité afin de n’avoir rien à modifier dans ta vie ?

À moins que pour faire taire ta conscience, tu parviennes à te contenterde petits changements sans envergure qui ne remettent finalement pasgrand-chose en question et te permettent de préserver la stabilité de ta vietout en ressentant la satisfaction de faire quelque chose de bien ?

Peut-être es-tu tout à fait satisfait de ton inconscience ; cela te permettantde ne pas avoir à réfléchir trop loin ?

Ce fonctionnement n'est pas cohérent.

Essayons de commencer par croire que notre vie peut être plusépanouissante qu'elle ne l'est actuellement ; avec toujours bien entendudes hauts et des bas, composantes intrinsèques de la Vie elle-même, maisavec un maximum d'éléments en faveur des hauts. Ne serait-ce que grâce à plus de temps libre. Qui serait contre ?Et cela passera bien entendu par une réorganisation complète de lamanière de vivre. Allons-y étape par étape.

L : Bien sûr, plus de temps, j'adorerais avoir plus de temps libre.Toujours est-il que ton truc, ça semble faire un peu « secte », voire« dictature » (une seule bonne manière de penser). Beaucoup vont fairebarrage, je pense. Tu crois vraiment que tout le monde sera d'accord ?

N : La question d'être « d'accord » ou « pas d'accord » ne se pose mêmepas. La question à se poser est de savoir si nous voulons continuer à vivrenotre vie à moitié ou si nous voulons nous la réapproprier pleinement.Une dictature ? Une secte ? Non, il faut arrêter d’essayer de fairecorrespondre ces idées à des concepts connus, mais en envisager unnouveau.

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Personne ne perd son originalité au sein de la pensée universelle : elle estultime, c'est cela qui est génial. Elle permet de vivre collectivement dansle respect et la tolérance des individualités. Différents et égaux.

Puisque cette pensée est en harmonie avec ce qu'est la Vie, elle ne peutqu'être ultime. Elle englobe absolument tout. Elle est dans l'intérêt detoutes et tous puisque commune à toutes et tous.

Une question est : « Notre esprit peut-il la concevoir ? »

rum el snad sulp ed euqirb enu etsuJ

L : Tu m'apportes donc toutes les réponses ?

N : Non, absolument pas. Rappelle-toi que ce livre n'est qu'un élémentdu tableau. Ouvrage qui, une fois mis en relation avec ton propre bonsens profond intérieur, et recoupé avec la vie de tous les jours, avecd’autres ouvrages, des chansons, des films, des discussions, des émissionstraitant de sujets divers, similaires ou non, le tout mis l'un dans l'autre,devrait montrer les portes à ouvrir pour trouver des solutions auxproblèmes de fond.

Il y a en effet d'innombrables éléments de réponses dans toutes cescréations.Lire, regarder, intégrer, réfléchir, parler, écouter, analyser, écrire,partager, encore et encore, jusqu'à rassembler et comprendre unmaximum de pièces de la mécanique de la Vie.

Jusqu'à ce que les connexions entre tous ces éléments de compréhensionaccumulés se fassent de plus en plus facilement et à chaque instant dansl'esprit.

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L : Découvrons ce que tu as à nous dire. Par quel bout s’y prend-on ?

N : Je ne pense pas qu’il y ait une bonne chose par laquelle commencer,tant il y en a. Sans compter celles que je n'aurai pas mentionnées. Unordre n’aurait pas beaucoup d’importance.

Malgré les nombreux changements et évolutions qui ont eu lieu au traversdes siècles, l’être humain a une tendance aiguë à retomber dans les piègesde son mental :L’égoïsme de beaucoup, le surplus de confiance en soi de tout autant, lemanque d’amour pour soi, de travail sur soi, de connaissance de soid’énormément d’entre nous, et le trop peu de réflexions et d'exigences detoujours trop parmi nous.

Toute cette organisation du système et ses excès (administratifs,financiers, organisationnels).Toutes ces idéologies et bonheurs erronés qui voilent les esprits des êtreshumains vivant au sein de ce système qui les détournent du seul but d’unevie : être réellement et profondément Heureux.

Quoi de plus naturel pour un être humain que de réfléchir auBonheur, à son épanouissement personnel et collectif ?

L'un et l'autre étant indubitablement liés.

Il y a tant de choses indispensables auxquelles réfléchir pour construire leBonheur.Cela, en dehors des obligations, normes, contraintes imposées à chacun(e)d’entre nous par ce système par lequel l’être humain s’est lui-mêmeasservi, perverti, et par lequel il se détruit.

Or, tout ce système est faillible, car il est fondé sur de mauvaises bases, surde mauvais choix, sur une mauvaise compréhension de la Vie elle-même.

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Le manque de réflexion de l'être humain et l'égarement de sa sensibilitéont provoqué au fil des siècles des conséquences de plus en plusdramatiques à mesure que les progrès techniques se sont développés.

Mais quoi qu’il en ait été, peu importe.C’est là que nous sommes aujourd’hui et il n’y auraitpas le moindre sens à regretter le chemin parcouru

jusqu’à ce jour.

Seul importe de réorienter le futur.

Tout est logique.

Chaque action/inaction implique des conséquences qui sont autant deraisons à d’autres actions de se faire en réponse.En ne réfléchissant pas assez, on se laisse très vite dépasser par lesconséquences de ses propres actions/inactions.

L : Quelles sont des choses qui posent problème, par exemple ?

N : Je suis par exemple dégoûté que des gens n’ayant aucune valeurhumaine particulière n'aient aucun problème de survie, possèdent del'argent et le dépensent à outrance et sans réfléchir dans des habits, dessoirées, des logements, des voitures, etc. inutilement nombreux etluxueux. Tous ces gens qui se rassurent dans l’illusion de réussir leur viedu haut de leurs connaissances, de leurs acquis, de leur notoriété, de leurposition au sein de la société.

Le respect n’est pas une question de puissance etd’aspect hiérarchisés, mais bien de comportements et

d’idées collectivement partagés.

Et je ne fais pas uniquement ici référence aux personnes de pouvoir, auxstars et aux individus connus. Je parle à tous les niveaux de la société.

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Dégoûté par cette réalité profondément injuste et inacceptable, maistristement acceptée que d'autres, juste à côté des personnes aisées, n'aientmême pas de quoi manger, alors qu’ils ne demandent rien de plus que depouvoir vivre, mais subissent inlassablement la force de l’irréflexion des« gens d'en haut ».

Cela me rend tout simplement fou.Qu'avons-nous fait de plus ou de mieux que ces personnes survivant

au jour le jour pour mériter d'être des citoyens du monde plusprivilégiés qu'eux ?

Bien entendu, tous les pauvres ou mal-aisés ne sont pas non plus àplaindre, et nombreux sont ceux coupables d'autant d'hypocrisie enverssoi-même et de manque de remise en question de soi-même et du mondequi les entoure que ces gens plus aisés qu'eux.

Nous avons toutes et tous une part de responsabilité de l'état du monde enproportion de notre capacité d'impact sur lui.

Vivre se mérite, car la vie est le cadeau suprême qui nous a été donné. Etaméliorer le monde et notre vie est une responsabilité que la Vie (« enpersonne (et tout le monde à la fois) ») nous donne au moment où Ellenous fait don du privilège d'occuper l'une de ses parcelles.

L : Un cadeau... pas toujours... vivre peut être un poids. Un calvaire,même. Tout n'est pas toujours rose et ce, par la faute-même de notreesprit parfois, hors influence extérieure... Dans quelle bulle vis-tu ?N'as-tu jamais souffert ?

N : C'est toi qui souffres, pas moi. Je te rappelle que je ne suis qu'un oursen peluche.Plus sérieusement, je veux dire qu'il ne s'agit pas de la prendre comme unacquis. Il faut mériter sa vie tout au long de son existence en la respectantsous toutes ses formes : les autres, la nature, la planète, soi-même.

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Et pour bien comprendre et apprendre comment la respecter au mieuxdans tous les domaines, cela demande de se poser des questions, deréfléchir, de s'ouvrir.

Il est évident que le système ne nous y aide pas forcément, mais je ne suispas partisan de la victimisation.Il est important de ne pas perdre de vue que nous avons toutes et tous uneplus ou moins grande part de responsabilité de nos actions, où que l’onsoit et qui que l’on soit... sinon, ce serait beaucoup trop facile.Sinon, toute agression de la bulle de liberté et de vie d'autrui pourrait êtrejustifiée par telle ou telle raison.

Il est évident qu'il y a des situations qui favorisent les dérives, et que c'estprécisément sur ces éléments qu'il faut agir.

Mais le libre arbitre est toujours présent, et donc la part de responsabilitéde nos actes également.

Seuls nos actes nous jugent.Et nous en avons le libre arbitre et la responsabilité.

Sans cela, ce serait beaucoup trop facile et la porte à toutes les dérivesserait ouverte. Rendant ces dernières justifiables par l'alcool, une enfancemalheureuse, etc. Autant d'explications aidant à la compréhension qui setransformeraient alors en excuses pour ne pas avoir à assumer.

Si l'individu n'assume pas ses actes, qui d'autre ?

Toutefois, il est important de ne pas perdre de vue que la société porteune part de responsabilité aussi. Pour que quelqu'un ait une chance, ilfaut avant tout lui en donner une.Notre développement physique et psychologique dépendent de notreentourage et de notre environnement, particulièrement durant la petiteenfance.

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Il y a donc les deux polarités :le système doit être amélioré en même temps que les individus

qui le composent s'améliorent également.Tous deux en parallèle,

l’un influençant inévitablement l’autre.Sans cela, rien n’évoluera jamais au fond.

Par ailleurs, je suis profondément dégoûté que la richesse n'ait aucunrapport avec le niveau de réflexion, d’altruisme, de respect de l’êtrehumain et du monde.

Dégoûté que ce ne soit en rien proportionnel au rayonnement positif de lapersonne sur son entourage et sur la nature.

...sulp tiafsitas en emètsys el dnauQ

N : Le ras-le-bol est général, mais reste encore trop silencieux.

Tentez-vous quoi que ce soit pour que la situation s'améliore ?

Des exemples pour démontrer la tristesse ambiante dans laquelle nousbaignons, il en pleut.

On en parle dans la presse un jour, les personnes qui lisent et écoutent sedisent que tel ou tel événement est horrible. Ça alimente peut-êtrequelques minutes d'une conversation ou l’autre dans la journée et c'estoublié le lendemain. Tout le monde poursuit sa vie comme si de rienn'était... et rien ne change. C'est un événement isolé, donc ça va.

Si ça ne nous touche pas directement, ça ne nous concerne pas, n'est-cepas ?

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Alors que tous ces exemples sont autant de preuves de la faillibilité dusystème.

Je ne veux pas perdre ma dignité en restant passif, caché derrière laconfortable croyance de notre impuissance.Non, je ne veux pas perdre mon humanité.

Nous avons tort de nous écraser face à la réalité du monde,tort de nous y intégrer,

et de nous laisser désintégrer,alors que nous devrions tout faire pour l’améliorer.

Penchons-nous à présent sur sept freins à notre évolution.

Sept sources qui se déclinent en divers mécanismes tels que la poursuitestupide de la croissance, la destruction des écosystèmes, le non-respect dubien-être animal, l'expansion de la pollution, l'exploitation des êtreshumains, etc.La base de tout mécanisme humain étant l'esprit humain.

En effet, ce qu'il se passe à l'échelle individuelle détermine ce qu'il sepasse à l'échelle globale. La théorie des gouttes d'eau fonctionne

dans les deux sens : négatif et positif.

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1/ La médiocrité de tant d'actions et de comportements

N : Cette illusion « d’être mieux que », « d’avoir plus que », « d’avoirmieux fait que », et jouer la comparaison en se vantant.

Autant de moyens pour tenter de se rassurer en se sentant supérieur(e)aux autres, par surplus d'égocentrisme, par peur de ne plus attirer lesregards et par profond sentiment d’insécurité solidement caché derrièretous ces masques.

Mais redescendons de notre planète.Nous sommes malheureux derrière ces masques.

Nous nous voilons la face et nous nous cachons derrière des tonnes dechoses pour tenter de ne pas voir nos faiblesses.

L : (Mais bien sûr ! Que croit-il ? Facile d'être un ourson lisse etparfait, de théoriser la perfection et de juger tout le monde. Il parle àdes humains, là ! Personne ou si peu parmi nous ont une confiance eneux suffisamment solide et stable que pour ne jamais se réfugier derrièreces masques, ne serait-ce que de temps en temps. D'accord : inutile d'enfaire des tonnes et de rabaisser les autres. Dans tous les cas, les autres etla Vie sont là pour arbitrer ce « jeu ». Je ne suis pas parfait et je ne veuxpas le devenir. Si je pouvais juste m'améliorer... ce serait parfait.)

N : Toutes ces heures de vie passées devant des écrans à scruter la vied'autrui par ennui de sa propre vie, pour ainsi un peu l'oublier dans celledes autres.Toutes ces heures de vie réelle perdues dans le virtuel.

Tout cela pour se rassurer dans l’illusion de croire ne pas être seul(e).

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L : (Oui, je me sens seul, inutile de me le rappeler ! Et si ces fuitesvirtuelles me font du bien après tout, pourquoi m'en priverais-je ? Je nefais de tort à personne. Et si j'ai envie d'y consacrer des heures, qu'est-ce que ça peut lui faire à cet ourson? Il n'aime pas cela, tant pis pourlui. Je ne vais pas me l'interdire pour ses beaux yeux de coton. Non,mais... !)

N : Je pense également à tous les objectifs de faible envergure à atteindreque tant de personnes poursuivent, et qui remplissent égoïstement leurtemps de vie : carrières, jeux vidéos, hobbys quelconques, sports, etc.

Poursuivre ce genre d'objectifs secondaires en omettant de les incluredans la poursuite de l'objectif principal d'une vie (la culture du Bonheuret la lutte permettant sa plantation), m'apparaît être profondémentirresponsable et irrespectueux envers soi-même et ce/ceux qui nousentoure(nt).

L : (Eh, oh, l'ourson ! Je ne peux pas réfléchir à tout, tout le temps. J'aibesoin de P-A-U-S-E-S. Et c'est précisément dans ces moments que jepoursuis des objectifs de faible envergure, comme tu le dis si bien. Etalors ?)

N : Les jeux vidéo : des mondes incroyables, il est vrai.

Mais également toute une réalité virtuelle créée par certains êtreshumains et dans laquelle d'autres s'évadent, fuyant la réalité concrète quiles étouffe. Cette fuite est d'autant plus profonde si le décalage avec leBonheur est grand.L'ancrage dans le virtuel est d'autant plus fort si le mal de vivre et le malde soi sont grands.

C'est précisément pour cela que la bulle virtuelle est si puissante : lebesoin de fuite hors de ce système étouffant est omniprésent.

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Les jeux vidéo sont un hobby amusant et agréable, je n’en disconviens pas.Mais trop de temps dans ces mondes peut être le signe de malaisespersonnels et sociétaux à résoudre.

L : (Oui, j'avoue, ça m'arrive aussi. J'en ai parfois tellement marre detout que je veux juste parvenir à déconnecter et à m'évader. Et cesécrans et mondes virtuels m'y aident. Décompresser, car dans cesmoments, je parviens à mettre mon esprit sur « off », et j'ai un peu derépit. Qui croit-il que je suis ? Un être infaillible ?!)

N : Plus généralement, tous ces mondes imaginaires créés de toutes piècesqui rapportent un succès important ou non : livres, spectacles, films,bandes dessinées, chansons, musiques, etc.

Merveilleusement bien réalisés dans beaucoup de cas, et étant le résultatd’un travail incroyable devant lequel, souvent, je m'incline.

De plus, l'art est souvent, voire de plus en plus souvent, utilisé commearme dans le but de faire réagir, réfléchir, sensibiliser. L'art a ce pouvoirde nous toucher au plus profond de nous-mêmes. .

Là n'est évidemment pas le problème.

Le problème réside selon moi dans le fait :

Premièrement, que des personnes en recherche de succès, d’évasion de lamasse, de reconnaissance égocentrique, se retrouvent projetées ausommet de l’échelle sociale et ce, qu'ils/elles contribuent ou non à larésolution des problèmes du monde.Fort heureusement, nombreuses et nombreux sont les artistes qui utilisentl'art comme une arme de construction massive.Ainsi, il s'agira tantôt d'une évasion pure et simple, tantôt de l'expressionde thèmes, sujets et idées qui devraient idéalement faire écho dans lesesprits.

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Mais si un panier de basket est bouché, on a beau être le meilleurtireur, le ballon ne rentrera pas.

Deuxièmement, que des personnes en face (celles qui réceptionnent cescréations) y fuient et en idéalisent les créateurs, parfois même sans êtreréellement touchées par les messages véhiculés.Autant de messages de la part des créateur-trices de ces œuvres diffusésdans l’espoir, sans doute, que quelque chose change.

Mais c’est comme si tellement d’esprits réceptacles ne parvenaient pas àvoir plus que l’aspect « loisir » et « découverte » de l'art. Ou bien sonttouchés, mais ne savent pas quelle suite y donner.

Trop souvent, il s'agit d'une fuite tout éphémère de l’existence qui tantôtemprisonne, tantôt rassure de ne pas être plus mal... mais au final,empêche de toucher le Bonheur, car étant inclue dans un système dont lesparamètres ne sont pas réglés pour y donner accès.

Je n'enlève pas la moindre valeur à toutes ces expressions artistiques.

Je dis juste que les fuites ne deviennent des voyages

que lorsque les vrais problèmes sont résolus ou en train de l'être.

L : (Toucher le Bonheur... hmmm, peut-être pas, mais ce qui est sûr,c'est que toutes ces œuvres peuvent nous permettre de toucher dubonheur. Même s'il s'agit d'une fuite, c'est agréable. De plus, quoi qu'ildise, j'imagine que cela doit contribuer à ce fameux Bonheur dont ilparle.)

N : Toutes ces « choses » qui n'ont fondamentalement pas de sens : lapresse « people » pauvre en qualité de contenu, se casser la tête pourtrouver un slogan publicitaire vendeur, le design aguicheur de laprochaine voiture, la création d'un nouveau gadget ou une application

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informatique quelconque que les inconsciommateurs vont s’arracher à lasortie comme des moutons. Et une majorité semble accepter etcautionner ce non-sens complet.

Vivre de manière désinvolte, irresponsable et inconsciente, alors que lesproblèmes autour de nous s’amoncellent à une vitesse folle est loin d'êtreune preuve de bonne santé mentale.Combien de personnes achètent des magazines, regardent la télévision ousurfent sur le net pour s'occuper l'esprit, par ennui ?

Aaaah, l'ennui, parlons-en.

Comment pouvons-nous nous lasser, nous ennuyer de la vie, et chercher àtout prix à combler ces « espaces-temps creux » par du superflu à tout-va ?

L : (Mais parce que je n'ai pas atteint ton niveau de sagesse si élevé et siexceptionnel, petit ourson... pffffff, j'aimerais l'y voir avec un espritd'humain ! Je crois qu'il ferait moins le fier.)

N : Tant de choses sont à faire et peuvent être faites, aussi bien concrètesqu'intellectuelles, méditatives ou ressourçantes.

Pensons-nous ne serait-ce qu'à prendre des nouvelles de nos proches et àleur montrer que nous tenons à eux en leur consacrant du temps, toutsimplement ?Avons-nous appris tout ce que nous voulions apprendre ?Lu tout ce que nous voulions lire ?Il fait peut-être beau dehors, pourquoi ne pas rechercher un petit coin denature pour s'y ressourcer ?Peut-être nous plaignons-nous de ne pas avoir le temps... mais quandnous en avons, il n'est en fait pas constructif ?Et pour croire résoudre cet ennui : toutes ces occupations, ces hobbys, cesvégétations et atomisations de l’esprit, ces écrans, ces fuites virtuelles,alors que nous sommes entourés de la richesse pure et inépuisable à

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chaque seconde, où que nous soyons, sans que nous n'ayons en réalité rienà faire d’autre pour l’apprécier que de regarder, écouter, toucher, sentir,goûter et partager tout ce que la Vie peut nous offrir.

Mais peut-être notre esprit est-il trop embrumé par des illusions, desmalaises, par un système oppressif et le stress qui en résulte, par lemanque de temps, par les frustrations et le manque d’expression de notreressenti, par la course aux petits sous-sous, etc.?

A ce point embrumé que nous passons à côtéde ce trésor inestimable sans même l'apercevoir.

Comment pouvons-nous nous satisfaire de cela ?

L : (Okay. Il marque un point le petit velu. Mais je ne pense pas qu'ilme soit possible de me trouver dans cet état d'ouverture et de légèretéqu'il décrit, de manière constante et continue. Il y a parfois cesbarrières dans l'esprit que je ne peux franchir, quoi que je veuille etquoi que je fasse. Je fais de mon mieux, à n'en pas douter. Maishumainement, je ne crois pas que cela soit possible. Oursement, peut-être... va savoir...)

N : Toutes les dérives de l’irréflexion et leurs conséquences, mêmeinfimes qui, mises bout à bout et multipliées par le nombre d’êtreshumains qui agissent de la sorte, deviennent immenses, tous les jours.

C'est un travail de tous les jours (comme pour tout) que d’arriver às’extirper de cette tristesse en apprenant à rêver, en apprenant à vivre.

Nous pouvons nous permettre d'être plus ambitieux, plus exigeants.L’essentiel est de ne pas nous tromper de chemin et de ne pas laisser leschoses telles qu’elles sont.

Sinon, elles ne peuvent qu’empirer.

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Nous avons toutes et tous notre petit univers avec nospetites activités, quelles qu'elles soient,

et qui ont un sens pour nous. Là n’est pas le problème.

Le problème est de se consacrer à tout cela sans se soucier de son réel bien-être

et de celui d’autrui en parallèle.

L : (Aaah, là, j'apprécie.)

N : Tellement de conforts dans lesquels nous nous emprisonnons etétouffons alors que toute une partie de l'Humanité doit faire face à laprécarité et au manque d'hygiène élémentaire. Une survie au jour le jour.

Un déséquilibre similaire à celui de la nourriture : un trop plein à vomir,des quantités de nourriture à tomber malade, jetées à la poubelle si ellesne sont pas consommées, des gros ventres, alors que toute une partie del'Humanité doit faire face aux famines et à la malnutrition avec toutes lesconséquences que cela peut avoir.

La survie au jour le jour des uns qui permet aux autres de vivre une viedégoûtante d'opulence et de médiocrité jour après jour.

Les uns et les autres ayant perdu leur dignité à cause d'une même source,le système actuel, mais pas pour les mêmes raisons.

Loisirs, plaisirs, sorties, électricité, isolation, chauffage, voitures, sanschercher à rien résoudre, sans chercher à rien améliorer. Et tout cela,sans réfléchir en profondeur à la question du Bonheur, bien entendu.

Cette façon irresponsable, irraisonnée, égoïste et aveuglée que nous avonsde vivre est tout simplement intolérable et insupportable pour quiconquen'a pas éteint la flamme d'humanité dans son cœur.

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L : (Je me sens parfois tellement forcé de vivre d'une manière qui ne meconvient pas. Mais le poids des autres et la vitesse du bolide dans lequelje suis attaché ne me donnent que la force de me courber, de suivre, etde mettre la tête dans le guidon. J'aimerais changer cela, vraiment.)

N : Toute la bureaucratie, les formulaires indénombrables, les démarchesadministratives, etc.Toutes ces procédures et lois nécessaires à l’être humain aussi longtempsqu’il n’aura pas compris ce que sont la Vie et le Bonheur.Toutes ces tâches qui sont finalement intrinsèquement inutiles, mais quipermettent à tant de personnes de s’occuper et d’avoir une raison d’êtrepayées.Argent qui sera utilisé pour faire tourner le système en l’y réinjectantpour se loger, se nourrir, se divertir, etc.

Ainsi, chacun(e) est obligé(e) de rester bloqué(e) dans le système poursurvivre, tout simplement. Parfois pris(e) à la gorge pour de trèsnombreuses années par des prêts contractés auprès d'organismesfinanciers.

Prison dorée.

Tout cela dans un silencieux climat ambiant de peur et d’insécurité derevenus mêlé à une certaine compétition.

Il est en effet communément répandu de nos jours que sans argent, pasd’avenir.Ainsi, beaucoup poursuivent cette course à l’acquisition de richessesmatérielles dans l’espoir de résoudre ce sentiment d’insécurité, d'ennui etpouvoir se sentir sereins… mais c’est inatteignable de cette manière, carle problème se trouve à l’autre bout… à la racine.Tant d’activités ont été créées pour occuper de plus en plus de gens, carétant incapables d'être, tout simplement.

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L : (J'entends bien ce qu'il me raconte, mais travailler ne se résume pasà « s'occuper et gagner de l'argent ». Enfin, j'ose espérer que lespersonnes qui m'écoutent penser ne vivent pas le travail que de cettemanière.Travailler permet de graviter autour de différents univers, d'intégrerd'autres cercles de connaissances, de diversifier ses bulles, de canaliserson potentiel, de se valoriser, de se sentir utile, de cadrer son esprit, demieux profiter par contraste des moments de détente et de plaisir. Bon,toutes les professions ne sont pas épanouissantes, c'est évident. Et tropde souffrance sous contrainte annule le rebond du plaisir.Peut-être la société idéale pourrait-elle se passer de certainesprofessions, ce n'est pas faux. Ou d'une certaine façon d'organiser letravail, du moins...)

N : Tous ces vides appelés « ennui » peuvent être aisément comblés parun esprit Heureux : Soit en admirant le monde qui l’entoure, dans sa plus profonde simplicitéet y trouver les plus grandes richesses, soit en partageant avec d'autres,soit en réfléchissant et en agissant en suivant cette direction :

« Comment puis-je m'améliorer ?Comment puis-je améliorer le Monde ? »

Je peux vous assurer que se pencher sur ces questions enlève tout ennuide notre vie et a de quoi combler bien des vides, sans plus avoir besoin defuir.

L : (Mouais... eh bien, j'ai envie de te dire une chose, l'ourson : cetteprofonde simplicité et cet état de grâce que tu décris, je le vis, maisuniquement lorsque je me sens bien.Pour ce qui est de m'améliorer et d'améliorer le monde, je peux dire quelorsqu'enfin je me sens bien, j'ai envie de profiter de la vie plutôt que deme casser encore la tête.Mais maintenant que j'y pense... les périodes durant lesquelles je mesens mal me forcent précisément à m'améliorer pour en sortir... Ainsi, jecontribue à améliorer le monde.

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Ces périodes de mal-être s'imposent à moi, sans que je ne puisse riencontrôler souvent. Lorsque j'en sors, quelque chose a changé en moi, etje vole avec plus d'agilité par la suite. Peut-être ne devrais-je paschercher à les fuir ?

Hmmmm... mais alors, se pourrait-il que ce Bonheur dont il parle nesoit pas uniquement le vol par-dessus les nuages... mais inclue en lui-même les chutes au sol ?)

N : Là où nous baignons dans le non-sens absolu également, c’est auniveau de ce qui est communément défini comme de l’art.

Non pas car il n’y a plus de frontières pour qualifier une chose commeétant une œuvre d’art. Cela est au contraire très positif, et démontre uneouverture d’esprit de plus en plus grande à travers le monde.

Non, le non-sens réside dans la valeur qui est donnée aux choses. L'art estdans bien des cas devenu de l'art-gent.

Il ne semble pas encore être bien compris que l’argent, la possession et lematériel ne sont d’aucune utilité pour le Bonheur... aussi belles que soientles richesses matérielles.

Il n’est nullement question ici de remettre en doute la place des Artsau sein de la Vie (elle est et elle restera centrale, quoi qu’il advienne),mais bien la survaleur donnée à l'argent de par une organisation du

système et d'un partage des richesses totalement illogiques.

Créer une nouvelle technologie, un nouveau goût, un nouveau plat, unnouveau meuble, de nouvelles idées déco, de nouvelles boissons, denouvelles histoires.... tout cela est tellement insuffisant aussi longtempsqu'il n'y aura pas une nouvelle organisation du Monde !

L : (Mais tout se mêle. Et plus nous serons exigeants en matière demieux-vivre, plus vite se dessinera cette nouvelle organisation du monde.

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Nous n'allons tout de même pas attendre que le monde bouge pourbouger et pour créer.Le monde de demain est en constante évolution chaque jour qui passe.Je souhaite y contribuer du mieux que je peux ; bien que parfois, ce soittellement difficile. Mais je ne veux pas me laisser imprégner et envahirpar la morosité, le désespoir et la résignation. J'aimerais avoir la force.Pour construire. Pour lutter. Pour ne cesser de croire. Pour rayonner.Pour créer. Pour aimer.)

N : Et puis, toute cette course en avant dans le développement à tout-vade technologies au nom de la croissance et de la multiplication de l'argent,animé par l'insatisfaction hors de contrôle dont sont victimes beaucoupd'être humains.

L’Humanité me semble être drôlement paumée.

L : (Paumée ? bien sûr, peu semblent réellement savoir où ilsvont... En tous les cas, je suis sûr d'une chose : moi, là où je vais...j'en sais absolument rien.)

N : Nous possédons une capacité de réflexion énorme, mais pas de niveaude conscience globale et élevée. L'esprit humain est un calvaire à gérer,c'est évident. Mais j'ai l'impression que ce calvaire est renforcé par notremanière de nous organiser. Cette organisation qui actuellement alimenteet renforce la non-réflexion, alors qu'elle est justement dépendante de laprofondeur et de notre niveau de réflexion sur la Vie.

J'ai la sensation que les animaux agissent en parfaite harmonie avec eux-mêmes, car leurs ressentis ne sont pas parasités comme nous le sommespar nos capacités cérébrales.

Arme à double tranchant pour l'un et l'autre : Ils ont moins de pouvoird'action sur le monde et doivent nous subir, mais eux semblent vivre enpleine harmonie avec la Vie.

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Nous avons le pouvoir d'agir sur le monde en positif et en négatif. Nousavons cette liberté... et cette responsabilité.Mais nous devons nous battre pour redécouvrir notre nature profonde quinous permet de vivre en harmonie avec la Vie.

Nos capacités, il nous faut les apprivoiser et les diriger. Ne pas nouslaisser diriger par elles. D'où la nécessité de prendre de la hauteur, de développer ce niveau deconscience élevé.

C'est cela le vrai combat.

Parvenir à nous reconnecter avec notre nature profonde au milieu de cebrouillard de réflexions ayant complexifié les choses. Et ce, sans pourautant les annuler, mais bien allier les deux : Coeur et Raison.

La Voie du Bonheur mène à un retour aux sources profondes.

C'est cela le voyage : boucler les boucles, retrouver son esprit pur de petitenfant, enrichi par tout ce voyage, et ne plus l'égarer. Puis il ne faudrapas oublier de vivre.

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2/ Les œillères, le manque de critique et d'auto-critique

N : Partons d'un des besoins les plus basiques : la nourriture.

Cette opportunité, ce privilège même, de pouvoir manger et tous leshorizons que ce besoin de base, une fois satisfait, ouvre, ne sont pasvraiment utilisés par celles et ceux qui en bénéficient pour aiderl'Humanité à s'élever.

Cette chance de ne pas devoir survivre au jour le jour et la pressionécrasante qu’elle enlève ainsi que le temps et l’énergie qu’elle procurepour avoir l’opportunité de se pencher sur les problèmes et tenter de lesrésoudre de manière raisonnable et connectée, semble être invisible pourbeaucoup.

En effet, combien considèrent l'accès aisé à la nourriture comme unacquis naturel étant le moyen de remplir les batteries pour continuerd'avancer comme si de rien n'était, comme si tout allait bien ?

L : (Je ne mange sans envie, sans plaisir et sans goût que lorsque je mesens mal et que ma vie m'insatisfait... Serait-ce là un symptôme pourm'aider à me comprendre, moi et la Voie du Bonheur...?)

N : L'accès facile à la nourriture, ce privilège libérateur de temps nonencore utilisé pour améliorer le monde.

Et puis, le gâchis ne se trouve pas uniquement dans ce privilège malutilisé, mais également dans la manière de consommer la nourriture.Nous ne la gâchons pas seulement en la jetant ou en la laissant moisir.Non, nous gâchons tout autant de la nourriture en en consommant desquantités excessives et ce, dans l'inconscience des sacrifices et des moyensde production dévastant et déstructurant l'équilibre naturel.

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Posons-nous la question de savoir quelle peut être la part de « négatif » etde « positif » que notre existence personnelle sur la Terre apporte à la Vie,au bien-être des humains, des autres animaux et de la Nature.

Quel est notre impact sur le monde ?

Avons-nous au moins conscience que des gens meurent et que l'harmonienaturelle est ruinée pour que nous puissions vivre grassement, lâchement,inconsciemment et de manière insatisfaisante ? Quel vide de sens... quelabsens...

Mais avoir accès à toute cette nourriture n'est pas normal. C'est anti-naturel.À force de vouloir augmenter son confort de vie, l'être humain s'estdéconnecté de l'équilibre naturel. Il n'a même fait que le déstabilisertoujours plus en créant des solutions chimiques, techniques ettechnologiques aux problèmes qu'il a lui-même créés.

À quoi bon progresser scientifiquement sans remettre en question lesystème et ses fondements ?

L'être humain, dans sa détestable inconscience, en est arrivé à ignorer et àravager l'absolue nécessité de l'invisible et microscopique univers vital dela Terre nourricière, aveuglé par l'artificiel mais bien visible univers desprofits de cette société meurtrière.

« Produire et consommer mieux »... voici l’un des piliersessentiels du changement.

L'organisation du système nous propulse dans la peur du manque d'argentqui, combinée à une perte totale de repères quant à la question duBonheur, fait définir un ordre de priorités totalement déraisonnable etinsensé.

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Fatigués, déconnectés et frustrés par une vie qui insatisfait, ennuie etépuise, beaucoup, confus, désorientés et mal-heureux, vont consommerde manière trop peu consciente.

La course aux bonnes affaires, gagner un maximum d'argent ; la vie estchère, la bonne nourriture encore plus.

L'accès à une nourriture de qualité n'est donné que grâce à une clé dorée.Il y a désormais de la nourriture pour tous les budgets.

Des prix « planchers » ne sont pas de bonnes affaires, mais bien le prixd'une nourriture injuste, aussi bien en terme de qualité qu'en terme demoyens de production (respect de la nature, de l'animal, de l'être humainqui a produit). Et beaucoup acceptent cela.

C'est bon pour qui c'est. Seules les personnes aisées sont suffisammentbien et méritent la nourriture de qualité. Elles sont les seules à pouvoir senourrir de manière saine.

Après tout, c'est vrai, avoir de l'argent est synonyme de réussite. Ellesméritent donc de bien manger, en quantité, sainement et sereinement.Ne trouvez-vous pas cela normal ?Mais toutes ne le font pas nécessairement pour autant car de l'argent, onn'en a jamais assez. Du coup, les personnes ayant de l'argent n'achètentpas forcément de la qualité.N'oublions pas que l'ordre des priorités est désordonné.

Et celles qui n'ont pas l'argent n'ont pas le choix... et n'ont finalementque ce qu'elles méritent.

« Tu n'as pas réussi à créer de l'argent ? Eh bien, achète les produits basde gamme. »

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Et comme ce n'est pas encore assez culpabilisant, c'est à cause de cespersonnes qui n'ont pas assez d'argent pour se payer de la qualité que desfilières destructrices de l'environnement et des lois sociales continuent defonctionner pour produire à bas prix.

Ce n'est pas croyable tout ce que la classe moyenne a comme incidencesnégatives sur le monde.Heureusement, les produits « made in China » et ailleurs où est toléré etpour ainsi dire culturellement accepté le travail des enfants, des femmeset des hommes pour un salaire de misère, dans des conditions inhumaineset en suivant des horaires qui ne leur laisse pas le temps de considérer unevie différente, sont là.

Quelle chance que ces gens acceptent de vivre ainsi !

Et puis, tout aussi heureusement, l'honneur et la bonne conscience desgens aisés sont préservés par la possibilité qu'ils ont d'acheter de laqualité, eux. Qualité dont le niveau et l'éthique restent encore àdémontrer, hum...

Mais ça ne s'arrête pas là. Il ne faudrait surtout pas que lesconsommateurs, aisés ou non, se sentent mal en achetant et enconsommant.Ainsi, l'idée est de les déconnecter un maximum de tout le processus de lachaîne de production.

Il ne faut pas trop parler de la vérité pour ne pas faire éclater la bulled'illusion dans laquelle ils évoluent, tant elle profite à d'autres.

Alors, il faut les endormir un maximum. Les hypnotiser avec de beauxemballages, de jolis labels, des propagandes de désinformation au traversdesquelles des magasins de grande distribution déclarent ouvertement,sans la moindre honte et en totale hypocrisie qu'ils agissent pour le

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développement durable, dans le respect des populations, de la nature et dela biodiversité.

Tiens, étrange, par exemple : une grande partie des produits présents dansces magasins contiennent de l'huile de palme, produite au prix de ladéforestation, de la destruction des écosystèmes et de l'asservissement depopulations locales... dans quel pays ? Oh ! c'est loin de nous, cela.

Bingo, le consommateur est déconnecté de la chaîne de production qui luifournit ses produits. On ne demande pas à un consommateur de réfléchir.Les grosses merdes cachées sous le tapis, il ne faut pas qu'il les voit. Seulimporte qu'il con-somme.

Rassurons-nous, la viande que nous consommons est élevée dans lerespect de l'animal. Les veaux ne sont pas retirés à leur mère dès lanaissance. On ne broie pas les poussins mâles à la naissance parce qu'ilsne produiront pas d’œufs. On permet aux poules, cochons, vaches, etc. degambader dans de grandes prairies bien vertes ; ils ne sont évidemmentpas entassés les uns sur les autres dans d'immenses hangars, engraissés à lafarine animale au milieu de leurs excréments, si nombreux qu'ils nepeuvent bouger.Non, non, les petits porcelets ne sont pas castrés à vif dès qu'ils voient lejour. Les fonds marins ne sont pas raclés à l'aide d'immenses filets quianéantissent des milliers de kilomètres carrés sous-marins qui étaientjusque là foisonnant d'une vie magnifique et multiple, au milieu de corauxvieux de milliers d'années.

Jamais des êtres humains ne pourraient commettre ces crimes, ni mêmetolérer que de telles atrocités se produisent, évidemment.

Non, non, tout cela et bien d'autres choses intolérables n'ont pas lieu.Nous pouvons garder nos œillères et maintenir nos habitudes et notreconfortable rythme de consommation. Tout va bien.

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Nous pouvons continuer de vivre sereinement, la conscience tranquille.Nous n'avons rien à changer à notre façon de vivre. Tout va bien. Nouspouvons continuer de consommer bêtement et inconsciemment. Cela n'apas la moindre répercussion sur l'ordre des choses.

Le consommateur n'a aucun pouvoir après tout. Ce n'est pas comme si leniveau de ses exigences en matière de qualité, de modes de production, dechoix d'achat de tel ou tel produit avait une influence sur toute la chaînequi le précède, et qui produit pour lui précisément selon son niveaud'exigence... ah si !... Ohooooh... oups...

Jamais dans l'histoire de l'Humanité, la survie de l'espèce n'a étéaussi passive et à la fois aussi dévastatrice.

Et tout le monde se donne mutuellement bonne conscience au milieu deces proies et cueillettes empaquetées à foison, bien rangées dans les rayonset surtout bien propres, identiques, carrées... histoire de ne frustrer aucunde ces consommateurs aux exigences totalement ridicules.

Tout le système repose sur eux, il ne faudrait pas les mécontenter... Et encore moins les réveiller.

Et lorsque se développe parmi certains consommateurs une volonté demanger mieux, bio et local, ces grandes enseignes ont plus d'un tour dansleur sac pour jeter de la poudre au yeux. Ce sont de véritablesillusionnistes.Manœuvrer intelligemment, s'adapter et surfer habilement sur les vaguespour grignoter des parts de marché et ainsi gagner sur tous les tableaux :profits maximisés, bonne conscience maintenue, image embellie... mais encontinuant de contribuer à l'entretien d'un système dévastateur etinégalitaire, en prenant soin de ne remettre surtout aucune fondation dela logique capitaliste en question.

« Ce n'est pas leur rôle », répondraient-ils sans doute.

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Décidément, la construction d'un monde meilleur ne démarrera pas d'enhaut...

Ce qui leur importe est d'apaiser la conscience du consommateur lorsquecelle-ci s'éveille un peu trop, pour continuer de multiplier les profits.

Eh oui, ce sont de fameux stratèges.

Du côté du consommateur, il est désormais plus important d'avoir ce quel'on veut quand on le veut, que de savoir ce que l'on consomme etcomment on le produit.

L'altitude de ce niveau de déconnexion et d'inconscience me donne levertige... pas à vous ?

Trouvez-vous cela tolérable ?

Que cette consommation soit impulsive pour s'anesthésiertemporairement et ainsi essayer de faire taire un malaise intérieur, qu'ellesoit utilisée pour s'acheter une consistance et un semblant de confiance ensoi au travers de l'acquisition de matière, qu'elle soit vécue comme unerécompense et une compensation pour tout le mal donné au travail,qu'elle soit une réponse dénuée de réflexions à la sensation de faim/soif(bien loin évidemment de toute nécessité de survie), qu'elle soit animéepar le souhait d'économiser de l'argent, ou qu'elle soit simplement naïveet inconsciente de toutes les répercussions que l'acte d'achat (enapparence innocent) implique, la consommation irréfléchie estdévastatrice, et c'est elle qui contribue fortement à entretenir et àrenforcer de nombreux éléments du système dont ces mêmesconsommateurs précisément se plaignent.Consommer sans réfléchir a de multiples conséquences : sur les animaux,sur les écosystèmes ainsi que sur les humains qui produisent. Et ainsi sursoi-même.

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Il est vrai que l'organisation actuelle du système ne nous permet pas àtous de nous payer l'éthique que nous exigeons.

Les magasins bio (et non le « bio » de grande surface) ainsi que les textileset autres objets produits dans de meilleures conditions sont pour laplupart hors de prix pour beaucoup d'entre nous, même si nous ne jetonspas notre argent par les fenêtres dans du superficiel et du superflu.

Toutefois, ne croyons pas que payer cher pour un produit labellisé d'uncachet garantissant ses moyens de production éthique soit une garantie deces derniers.

Ne soyons pas naïfs : il s'agit dans bien des cas d'une nouvelle forme debusiness surfant sur la culpabilité du consommateur qui est prêt à payerplus cher pour avoir la conscience tranquille, et ainsi justifier une margebénéficiaire plus importante pour l'intermédiaire.

Pensez-vous vraiment que ce genre de logo est créé dans l'intérêt duproducteur-racine ?

Allons, allons, ne soyons pas naïfs. Il ne s'agit ni plus, ni moins que d'uneautre forme d'exploitation d'êtres humains se trouvant dans le bas del'échelle du système capitaliste.

Alors oui, leurs conditions sont peut-être meilleures que celles destravailleurs exploités par de plus grandes industries. Ils vivent dans demoins mauvaises conditions mais, si la volonté d'améliorer leur vie étaittout à fait honnête et réelle, le système serait modifié en profondeur. Onne le déguiserait pas avec des costumes qui « passent mieux ».

Idem pour le label « bio ». Pensez-vous vraiment qu'il s'agisse là de lasolution idéale ?

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Bien entendu, ce logo apporte la garantie qu'il n'a été utilisé sur cesproduits ni engrais chimiques, ni pesticides... mais une quantité dequelques pourcents d'OGM est tolérée... si, si...

Vous savez, les Organismes Génétiquement Modifiés. Toucher à la Vie-même. La modifier. Comment ne pas penser que consommer des OGMn'aura pas d'effets sur notre organisme, sur nos propres gênes ? N'avez-vous pas vu ces « maïs OGM mutants » en Amérique latine, développantdes excroissances et anomalies multiples ?

Croyez-vous réellement que ce genre de pratique ne provoquera aucundérèglement biologique ou autre dans nos organismes ?

Peut-être aurez-vous besoin d'attendre qu'il soit trop tard, une fois leseffets apparus et les excuses des autorités sanitaires présentées, pour vousdire : « Ah oui, ce n'était pas sain finalement » ?

Personnellement, je ne vais pas attendre que le couperet de la guillotinetombe pour sortir ma tête de là. Je veux sortir par le bon côté.

Les OGM n'ont pas montré leur dangerosité de manière probante, caringérés en petites quantités.Pour autant qu'il s'agisse de produits labellisés « bio », aucun pesticide n'aété utilisé sur eux.Mais qu'en est-il de la nourriture que nous donnons aux animaux quenous mangeons ? Pensez-vous vraiment qu'ils bénéficient des mêmesattentions ?Ainsi, des OGM, nous en consommons sans le savoir et en quantitésinconnues.De plus, l'autre problème ignoré par beaucoup d'entre nous est que lesplantes modifiées sont capables d'être aspergées par de plus grandes dosesde pesticides ; une plante normale serait détruite après une seule dose.C'est en cela que certains OGM sont dits « résistants aux pesticides ».

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La plante OGM peut survivre... mais elle est gorgée de produits chimiquesprofondément toxiques.

Et on nous vend cela...Et nous achetons cela ?!

Mais comme les effets ne seront visibles qu'à long terme étant donné qu'ils'agit de l'accumulation de petites quantités, nous pourrions croire, à tort,ne pas être en danger.

On peut dès lors facilement imaginer une augmentation importante de lastérilité ou encore une vague de cancers sans précédent.Le cancer étant une activité anormale des cellules du corps démontrantun déséquilibre.

Par ailleurs, de nombreux OGM sont créés stériles afin d'empêcher leprocessus naturel des semences de la plante qui, resemées l'annéesuivante, donneront de nouveaux plants.

En effet, permettre aux cultivateurs d'être autonomes et indépendantsn'est absolument pas dans l'intérêt des industries agro-alimentaires, carcela ne leur rapporterait tout simplement pas d'argent... aussi naturel quesoit ce processus.

Et les stratégies mises en place par ces répugnants géants pour continuerde surfer sur la vague du changement sont nombreuses, subtiles etvicieuses. N'entend-on pas désormais parler d'aberrations telles que« pesticides biologiques » ?

Avec l'appui de certaines autorités nationales/internationales, ainsi que dechercheurs peu scrupuleux et d'organismes de contrôle aseptiseurs,oppressants et incompétents, « ils » en arrivent à rendre le naturel...inacceptable et illégal !

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Sans compter que ce label « bio » mentionné précédemment ne garantiten rien le respect des ouvriers producteurs, des sols et des écosystèmesque la production intensive, aussi « bio » soit-elle, dévaste. Ce logo tolèreet ne remet en question aucun de ces éléments.

Eh oui, dans bien des cas, il s'agit toujours de production industrielle.

Les grandes industries s'adaptent simplement aux exigences desconsommateurs en leur proposant des demi-solutions qui les calmentlorsqu'ils deviennent un peu trop exigeants, mais qui ne remettent surtoutpas en question le processus de production et l'organisation du système.

Les grands doivent rester grands, et les petits, petits... et au maximumignorants et malléables... car ce sont eux qui ont le pouvoir, mais chuuuut,il ne faut pas qu'ils le sachent.

L : Dès lors, quelles solutions puisque la plupart de ce que le systèmenous propose ne semble pas être assez bon ?

N : Je nous invite à réfléchir et à nous renseigner sur ces quelques pistesvers lesquelles notre conscience nous appelle lorsqu'elle étouffe etcommence à ne plus accepter l'inacceptable.

a) Éveiller notre créativité.

Et ce, dans bien des domaines. En cuisine, par exemple.Cuisiner un maximum de plats par soi-même. Il n'y a aucune règle rigideen cuisine, que de l'expérimentation. Laisser libre cours à son imaginationet à la créativité. Toutes les combinaisons sont possibles.Cela concerne aussi les cadeaux. Un cadeau imaginé et fabriqué par soi-même a bien plus de valeur qu'un cadeau acheté pour une poignée debillets.Ouvrir les pores de notre esprit et les portes de notre folie créatrice.

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Nous mettons de notre personne et de notre énergie dans tout ce que nousfabriquons. Aucune somme d'argent ne peut rivaliser avec cela.

b) Boycotter un maximum de produits de la grande industrie, et éviterd'acheter autant que possible dans de grands magasins.Chaque achat est un acte citoyen reflétant une manière de penser et unniveau d'exigence. De plus, cela déforce les grandes marques et lesgrandes entreprises en les privant de notre argent.

Nous avons le pouvoir de provoquer des faillites.

c) Remettre la nourriture de qualité en première position sur la liste despriorités, ainsi qu'une consommation raisonnable.

Manger mieux. Manger moins. Améliorer notre régime alimentaire enlimitant les produits riches en sucres, calories et pauvres en apports.

En effet, rien n'est plus vrai que la célèbre et simplissime phrase « On estce qu'on mange »... et c'est peu de le dire.

La nourriture est la base qui influence la qualité de nos pensées, lavivacité de notre corps et de notre esprit, ainsi que notre niveau deconscience et de connexion avec la Vie et le monde. Nos esprits en manque de clarté s'expliquent également par la nourriturealimentant notre organisme. Tout comme nos corps en manqued'énergie.

« Manger sain » fait de nous des êtres humains meilleurs. Cela contribue à une transformation profonde. Tout est lié.

d) Considérer la possibilité du végétarisme (et peut-être duvégétalisme).

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Pensons-nous au calvaire et au génocide subi par les animaux qui finissentdans notre assiette ?

Il n'existe pas d'acte révolutionnaire plus efficace, plus puissant, pluspacifiste et plus accessible que de ne plus manger d'animaux. Lesretombées positives sont multiples.

Parmi les principales : respect des animaux en ne participant pas à cette barbarie

organisée ; diminution drastique de l'empreinte écologique individuelle sur la

planète (pollution des sols, de l'air et des eaux, consommationd'eau, déforestation, non-respect des écosystèmes, etc.) ;

multiples bienfaits pour la santé.

À cela, il faut ajouter qu'en devenant végétarien(ne), le corps se purifie,non seulement en n'ingérant plus de graisses saturées et chargées enmauvais cholestérol, mais également en cessant de se nourrir de lasouffrance d'autres êtres. Ainsi, on se purifie également l'esprit.

On se sent la conscience plus propre, et on devient ainsi plus à même des'élever spirituellement. Cela peut difficilement être prouvé. Il s'agitd'un ressenti profond.

Je ne veux pas nous culpabiliser, je veux que nous soyons conscients de lapuissance de la passivité.... Pire que les bottes qui claquent sur les pavés,le silence des pantoufles... L'indifférence tue. Il s'agit d'un nouveaugénocide.

Pour de premières informations, des guides pour végétarien(ne)sdébutant(e)s sont accessibles en ligne et de nombreuses vidéos existent.

e) Consommer un maximum de produits locaux.

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Qu'il s'agisse des œufs des poules de la voisine, du lait frais du producteur,d'objets d'artisanat, de légumes produits par un petit maraîcher, ou detoute autre production d'origine locale, je nous encourage vivement àredécouvrir cette manière de consommer qui a eu tendance à se perdreces dernières décennies.

f) Le mouvement de la décroissance et la simplicité volontaire.

Ralentir le rythme de sa consommation dans tous les domaines en vivantplus sobrement et plus modestement.L'éveil spirituel et l'émancipation de l'individu sur le chemin du Bonheurva de pair avec un éloignement de l'accumulation de matières et unediminution du superflu.

Un retour à l'essentiel s'opère progressivement et la simplicité volontaires'applique naturellement.

Il ne s'agit nullement d'une privation ou d'un dogme à suivre, mais biende sobriété et d'une prise de conscience rationnelle, intelligente etprogressive de l'essentiel de la Vie.

Ralentir nos rythmes permet par ailleurs d'être plus à l'écoute de soi, desautres et du monde qui nous entoure.

Ralentir ne signifie pas devenir de léthargiques limaces ni de fainéantsparesseux ou d'oisifs lions, mais bien de vifs et disciplinés chatonsavançant en équilibre sur un fin mur séparant un terrain en friche d'unjardin parfaitement entretenu. Ce, tout en apprenant à passer agilementd'un à l'autre, et en prenant le temps de se reposer quand le besoin s'enfait sentir.

g) Considérer tout l'univers alternatif.

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Notamment et entre énormément d'autres choses, via le commerce deseconde-main, le troc, les donneries, les brocantes et les vide-greniers. Devraies mines d'or où l'inattendu, la recherche, la découverte et le côtéunique de chaque achat donne toute sa valeur aux objets.

Ainsi, combattre sa ridicule fierté qui pousse à penser qu'il n'y a que lenouveau qui vaut.

Consommer mieux en faisant un minimum appel à la production denouveaux biens de consommation.

« L'univers alternatif » est évidemment bien plus que cela. Il s'agit... d'ununivers aux multiples facettes... à ouvrir et à découvrir.

h) Retour à une autonomie alimentaire maximale.

Produire sa nourriture autant que possible pour retrouver du sens tout endiminuant sa consommation : manger moins, mais mieux.

Cultiver la terre. Se reconnecter à elle. Tout en veillant à utiliser dessemences pures et naturelles.L'association « Kokopelli » m'apparaît être un possible bon point dedépart.

i) La Permaculture, fédératrice d'énormément d'éléments enrichissantset essentiels à un monde meilleur. En quelques mots, il s'agit d'uneapproche de vie et d'une manière de produire, de consommer et de vivrerespectueuse des écosystèmes, des animaux et des humains.Ces informations viendront à vous lorsque le moment viendra de vous yintéresser.

Si par ailleurs, vous êtes en recherche d'informations, je vous rappelle quele Net est une véritable caverne d'Ali Baba sur bien des thèmes pour quisait l'utiliser de manière réfléchie et lucide.

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Pour finir, gardons à l'esprit qu'il est inutile d'appliquer de quelconquesprincipes que l'on n'a pas soi-même intégré, développé, désiré.

Si on se force, la démarche perd tout son sens et c'est un échec.

Comme pour tout, si on se sent forcé(e), le sens est déforcé.

L : Je ne suis pas certain d'être capable d'apporter, ne serait-ce qu'enpartie, tant de changements à ma vie, à mon quotidien...

N : Capable, tu l'es. Il n'y a absolument pas le moindre doute à avoir à cesujet. Ce qui est sûr, c'est qu'il est difficile de se déconditionnerd'habitudes bien implantées dans nos esprits, eux-mêmes enfouis depuisde nombreuses années dans un environnement qui ne les y aide pas.

Ne perds pas de vue que la transition vers un monde meilleur opèreprogressivement. Il ne s'agit ni d'une course, ni d'une torture. Franchisles étapes une à une. Tu ne gravis pas un escalier autrement qu'enmontant marche après marche. Certains marcheront, d'autres courront.À toi de trouver ton rythme.

Ce qui ne dispense pas de prendre conscience et d'intégrer un certainnombre de données tout en éveillant sa réflexion. Par exemple, si peuparmi nous réfléchissent aux conséquences de leurs actes et au sens ounon de ceux-ci : trop de contraintes et de pressions de toutes parts pourprendre le temps de réfléchir.Seul importe d'assurer sa survie au sein de ce système et de tenter demaintenir le fragile équilibre d'une vie déséquilibrée. Le reste estconsidéré comme « prises de tête » par beaucoup sitôt la réflexion pousséeun peu loin.

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L'organisation actuelle du système tue la réflexion et lapossibilité de cultiver le Bonheur de manière

abondante, solide et durable.

Soyons plus ambitieux.Non pas par rapport au système actuel, à une

quelconque carrière, etc., mais bien par rapportà nous-mêmes,

à notre bien-être et à notre Bonheur.

Si nous réfléchissions maintenant quelques secondes aux générationsfutures ?

Avoir des enfants aujourd'hui est quelque part égoïste si nous ne tentonsrien en parallèle pour améliorer le monde dans lequel nous les jetons.

Regardons la réalité en face.

D'autre part, à quoi cela sert-il d'offrir des tas de jouets à nos enfants, sinous ne sommes même pas capables d'être présents, à l'écoute etdisponibles quand ils en ont besoin, par manque de temps et d'énergie ?

Des jouets qui par ailleurs font rêver nos enfants, mais qui en fonttravailler d'autres à l'autre bout du globe... quelle triste joie nous offronsainsi à nos bambins, les rendant complices de l'exploitation, à leur propreinsu.Sans compter que nous les projetons dans la consommation et le plaisirmatérialiste (trop de quantités, trop de nouveautés).Ainsi nous contribuons, nous, leurs propres parents et connaissances, quiles aimons, à déjà les projeter vers un des éléments qui les mènera à égarerleur Bonheur : la poursuite et le plaisir facile et désorienté de « l'avoir ». Si nous sommes dans l'erreur, devons-nous y entraîner nos enfants ?

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Notre rôle d'adulte responsable n'est-il pas justement de donner auxjeunes générations les meilleurs outils et un maximum de possibilités pourconstruire une vie qui les épanouira à leur tour ?

Et non de les propulser dans la répétition de nos propres erreurs... Maispour cela, il faudra que papa, maman, et toute la tribu ose porter unregard critique et profondément honnête sur eux-mêmes.

L'essentiel est ailleurs. Aidons-les à le comprendre. Ne les enfermons pasdans une prison d'illusions stériles, non émancipatrices, etdéstructurantes. Ne leur infligeons pas nos souffrances. Ne leur imposonspas nos erreurs.

Ils sont innocents et purs, et suivront la voie que nous leur montrons.Ils prendront la forme du moule dans lequel nous les mettons. Notre rôlede guide est capital.

La responsabilité de chacun(e) d'entre nous est la clé.

Toutefois, pour intégrer réellement tout ce que cette phrase implique, ilimporte de se pencher sur soi-même, sur la Vie et sur sa vie au préalableet en parallèle.

Des êtres humains meilleurs donneront une Humanité meilleure.Si l'esprit n'est pas éveillé en amont, difficile de donner les clésnécessaires à la génération suivante pour qu'elle soit bien dans sa tête etdans sa vie.

Changer le monde commence par se changer soi-même.

Et ainsi permettre au cercle vertueux de s'épandre.

Continuons en parlant des pays pauvres.

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Pauvres et maintenus pauvres à cause de chaque individu qui s'intègre àce système déshumanisant en ne prenant part à la lutte d'aucune manière,et qui ainsi se désintègre et le renforce de par cette complice passivité.

L’une des nombreuses conséquences est la prostitution dont nombred’Occidentaux font usage... du sexe à sens unique, égoïste et creux etdéstructurateur de vies contre des cadeaux et de l’argent.Marchandisation de chair humaine qui atteint les sommets de l'horreurlorsqu'elle engloutit les plus jeunes.

Continuer sa vie « comme si de rien n'était » et contribuer au déséquilibredu monde rend complice indirect de toutes ces atrocités.

L : Tu ne vas tout de même pas me faire culpabiliser là-dessus !?

N : Il s'agit d'une prise de conscience globale. Notre microscopique viequotidienne a de multiples conséquences directes et invisibles à uneéchelle macroscopique. Il est dangereux de se déresponsabiliser en sous-estimant cette réalité.C'est de cela dont je souhaite te faire prendre conscience en teprovoquant de la sorte.

Effets également présents au travers de chacun de nos actes d'achat, aussiinsignifiants soient-ils.Comment la consommation telle qu'opérant aujourd'hui peut-elle encoreet toujours avoir tant de poids ? Serait-ce en partie dû aux publicités et au marketing ?

Je ne comprends pas comment les publicités peuvent avoir un quelconqueimpact sur l’esprit humain. En prenant un minimum de recul, elles perdent tout leur aspect attirant,deviennent insipides, n’éveillent aucun désir et perdent tous leurs effets.

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Elles n’ont en réalité aucun impact positif. Juste celui de faire consommerpour encore mieux faire tourner le système et tromper les gens, encore ettoujours en les prenant pour des débiles... et au vu des budgets qui y sontconsacrés, apparemment cela fonctionne.

L'organisation actuelle du système s’écroule au fur et à mesure que nousnous éveillons, que nous sortons de nos cellules, et que nous ne donnonsplus écho à toutes ces illusions insatisfaisantes, leur enlevant par la mêmeoccasion toute raison d'exister.

Arrêtons de prendre part à cette farcedont nous sommes les dindons.

Recentrons-nous sur nous-mêmes, sur nos semblables, sur notre famille, sur nos animaux, sur nos activités,

sur notre vie.Le virtuel et le matériel ne sont pas notre vie.Ce ne sont que des illusions fades et insipides.

L : (Je trouve toutes ces publicités tellement envahissantes. De lavéritable pollution visuelle et auditive. Ne pourrait-on pas remplacertous ces espaces par des créations artistiques (locales ou non), desréflexions, des pensées, des expositions en plein air, d'agréables imagesou que sais-je encore ?)

N : Parlons également de la diffusion des informations qui influencentl'opinion publique et alimentent l'imaginaire collectif, contribuant ainsi àun certain conditionnement.

Les médias de masse participent à une certaine désinformation.Sans que nous nous trouvions dans un régime dictatorial dénué de libertésevidemment, nous ne nous trouvons pas non plus dans des pays où l'accèsà l'information juste est facile. Et c'est en cela que c'est complexe.

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La « désinformation » est subtile, car rien n'est clair, tout est brumeux.En apparences, le décor est joliment démocratique et respectel'indépendance des médias. Mais il suffit de gratter un peu pour se rendrecompte qu'un tri de l'information est fait en amont. En effet, le téléspectateur est « le consommateur final de l'information ».Cette dernière étant au préalable passée à travers plusieurs filtres orientés,aussi indépendants que se disent être les vecteurs d'informations.

Qu'il s'agisse de l’œil du cameraman, c'est acceptable.Mais lorsqu'il s'agit de l'explication orientée et faussée de certainessituations, voire l'omission de certains événements, cela pose problème.Et ce, qu'il s'agisse d'une malsaine volonté de manipuler les masses oud'un réel manque de compréhension de la part des médias eux-mêmes.

Par ailleurs, il ne s'agit pas forcément d'une manipulation en amont, maisla mécanique en place est peut-être encore plus subtile qu'il n'y paraît :Le stress, le « rush », le manque de temps et le rythme effréné auxquelstoutes et tous sont soumis pourrait bien être un autre élément decompréhension de la mésinformation.En effet, les journalistes ne sont pas à l'abri de cette tendance au « plus,plus, plus », au rendement et au manque de temps rendant impossible untraitement de qualité de l'information.

Non pas par incompétence, mais... par manque de temps, toutsimplement.

C'est bien connu, de nos jours, la quantité paie plus que la qualité, logiquecapitaliste oblige... et il est impossible de faire de la qualité dans le respectde soi et de son travail journalistique en un minimum de temps.

La quantité d'informations à traiter et à couvrir étant trop grande pour lenombre de personnes y travaillant, des raccourcis sont pris, car il fautvendre, et il faut que ça aille vite.

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Vite, vite, vite, on n'a plus le temps de faire les choses bien tout en sesentant bien.

Du coup, que penser de l'information qui termine sous nos yeux, si cen'est qu'elle ne peut par essence pas être totalement fiable ?Combiné à une indépendance des médias soumise au doute quand on saitque de grosses fortunes financent la plupart des médias de grandeaudience, il devient alors essentiel de porter un regard critique surl'information que l'on reçoit, et ne pas la boire comme étant la véritéabsolue.

Le pouvoir d'informer des médias est aussi grand que celui dedésinformer, que cela soit fait en pleine conscience ou non de leur part.On pourrait dès lors aisément imaginer l'intérêt pour une quelconqueélite gouvernante d'avoir la main sur eux.Il s'agirait là d'une arme redoutable pour créer de faux ennemis, fabriqueret alimenter des peurs et tuer dans l’œuf tout possible mouvement derévolte en maintenant endormie via la diffusion d'informations erronéesla masse de M. et Mme Tout-le-monde.

Cette masse qui est précisément la force de levier de toute possibilité de changement.

M. et Mme Tout-le-Monde croient ainsi, partiellement à tort, porter unregard ouvert et juste sur le monde à travers leur petite fenêtrescintillante ou en ouvrant leur journal chaque matin...

L : (Je ne peux évidemment pas être présent partout pour m'assurer demoi-même et voir de mes propres yeux tel ou tel événement. Je n'ai pasd'autre choix que de leur faire confiance. Mais pas une confianceaveugle ! Je vais l'accompagner d'un esprit critique que je vais aiguiserà mesure que je m'informe et que je partage avec d'autres personnes.)

N : Par ailleurs, je suis triste de m'apercevoir que le critère de réussite leplus répandu de nos jours est l'argent et ce qui en rapporte.

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En effet, cela donne l’illusion à chacun(e) d'entre nous de croire pouvoircombler le vide profond laissé en nous par notre manque d’honnêteté etd'auto-critique.

Cela donne l’illusion d’être mieux, cela donnel’illusion d’être respecté(e), cela donne l’illusion d’être

important(e), cela donne l’illusion d’être normal(e),cela donne l’illusion d’être bien, cela donne l’illusionde s’aimer, cela donne l’illusion... d’être heureux-se.

Les règles du système actuel disent : « Si tu gagnes de l’argent, tu as réussi ta vie. Et plus tu gagnes d’argent,plus tu as réussi ta vie. »

Et vous y croyez vraiment ?! Manifestement, oui,... sinon, nous n'enserions plus là depuis longtemps.

Et gagner de l’argent dans quelles conditions ?

Il faut être dynamique, ne pas tomber malade, garder ses problèmes poursoi, répondre aux ordres de la hiérarchie, donner une grosse partie de sontemps de vie à ceux qui paient et contribuer à la création de richesse pouravoir sa petite part du gâteau. Bref, pouvoir survivre et poursuivre sa vietout en la perdant.

Quel est ce régime dictatorial dans lequel on oblige à prostituer sa liberté,à être « bien » et effectif en toutes circonstances pour ne pas risquerd'altérer le bon fonctionnement de la machine, souvent bien au-delà dusupportable ?

Il s'agit d'un déni d'une part de ce que nous sommes.

C'est inhumain... et tout le monde semble accepter cela.Souffrances consenties et consciences étouffées.

L'esclavage est loin d'être aboli.

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L : (Travailler tant, et perdre tant de temps de vie et d'énergie... En ai-jevraiment envie ? Et cela en vaut-il la peine ? Si seulement je pouvaistravailler moins et dans des conditions décentes et respectueuses de mondroit d'accès au Bonheur. J'aime être actif. Mais pas dans unenvironnement et dans des proportions qui ne contribuent plus à monéquilibre de Bonheur.)

N : Ce rythme de vie que nous suivons me fait réfléchir aux régimesalimentaires, aux soins du corps, au sport, etc. pour prendre soin de notresilhouette, éviter les cancers et problèmes de santé.

C'est bien beau, et en partie tout à fait sensé,mais aussi longtemps que :

nous n'aurons pas un esprit sain

dans un corps saindans un système sain,

nous tournerons en rond.

Pour vivre vraiment sainement, il est indispensable de rejeter les sourcesde stress, de mettre notre vie en pause, d'apprendre à vivre selon unrythme plus naturel, plus en accord avec notre être profond.

Battons-nous pour notre Bonheur.

La médecine devient beaucoup moins nécessaire au plus on danse enrythme avec la mélodie de la Vie.

Trouver le tempo.

Par exemple, notre rythme naturel voudrait que nous ralentissions enhiver, les journées étant plus courtes.

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Au lieu de cela, l'organisation du système nous impose de travailler toutautant par tous les temps et toutes les saisons, nous déconnectant ainsi durythme de la nature, de nos racines.

La culture du Bonheur maintient l’entièreté du corps en bonne santé et enétat de résistance plus grand, à tous niveaux.

Les maladies sont autant de signaux d'alarme pour nous montrer quequelque chose ne tourne pas rond dans notre organisme et/ou notreenvironnement.

Mais au lieu de réfléchir ainsi, quelle est la réaction la plus fréquente dansle monde occidental ?

Plonger directement dans la consommation et finalement lasurconsommation de drogues de toutes sortes (médicaments y compris)dès que quelque chose ne va pas :

« Vite, vite, chez le médecin, il faut que je sois sur pied le plus vitepossible, je me sens trop mal lorsque je suis malade. Et puis, je travaille.Il faut que je travaille. Il faut que je gagne de l'argent. »

Il est important de maintenir les individus dans un état de mauvaisesanté constante afin de les mettre en demande de solutions rapides.L'aubaine est trop belle.

À qui profite donc le crime ? Qui entends-je chuchoter ainsi ?

« Faisons-leur consommer notre chimie ainsi que de la nourriturede piètre qualité à outrance, ce qui nous permettra de gagnertoujours plus d'argent. L'industrie tournera, donc tout va bien. Etpuis, il est indispensable qu'ils exercent un travail qui les épuise, lesaffaiblit, les stresse et les frustre. Il ne faudrait surtout pas qu'ilsaient un mode de vie plus sain, de la nourriture plus saine, un

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rythme de vie plus sain. Il est souhaitable qu'ils manquent desommeil pour qu'ils réfléchissent moins.

Et puis, ce qui est très efficace pour rendre un peuple docile est demettre les sujets dans un état de stress constant, qui leur crée unetension. Cette tension va les désolidariser, les ranger chacun dansleur tiroir et réduire leur capacité de discernement et de réflexion.Il n'est bien entendu pas souhaitable qu'ils se rendent compte deleur pouvoir en tant que groupe, en tant que collectivité.

De toute manière, le peuple est incapable de se prendre en main etest naturellement fainéant. Il lui faut nécessairement une forcesupérieure qui le gouverne, l'oppresse et lui mette la pression.

Il ne survivrait pas s'il n'était pas enchaîné.

Ce sont tous des moutons sans la moindre autonomie niindépendance. »

L : (Des fuites qui permettent à des personnes de s'enrichir sur le mal-être des autres... L'enrichissement (se trouvant être lui-même une fuite)s'appuierait donc sur les besoins des autres. Cette réflexion serait mêmeparfaitement généralisable.

La mécanique opérant dans bien des domaines de notre vie serait doncune domination des autres sur nous, puisant sa force dans nos malaisesinternes que nous cherchons vainement à anesthésier aux travers demultiples illusions. Illusions se transformant ainsi en besoins et endépendances, permettant à la domination d'opérer.

Qu'en sera-t-il lorsque je vais me libérer de plus en plus des besoinsinutiles pour ne me charger que de l'essentiel tout en me supportant telque je suis vraiment ?

Moins j'aurai de besoins, plus je serai indépendant... et libre ? Plus jevais résoudre sincèrement mes malaises internes, moins j'aurai dedépendances. Plus les fondations de mon être seront profondes, plus macapacité à vivre Heureux sera élevée... Je comprendrai de mieux enmieux ce qu'est le Bonheur et serai ainsi capable d'en prolonger lespériodes de grâce et de légèreté.

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J'aspire tellement à plus de légèreté.

Je ne parviens pas à me rappeler de la sensation de tranquillité interne,lorsque j'étais petit enfant, avant que mes premiers tracas ne voient lejour. Je ne me souviens plus du goût de l'insouciance et de la confianceen la Vie, libéré de mes peurs... N'était-ce pas une sensation dans labouche ? Une saveur particulière ? Un sentiment de plénitude, dansmon corps et mon esprit ? J'aimerais tant retrouver cela, enfoui soustout ce béton et ces constructions mentales qui immobilisent mon espritet étouffent ma confiance en moi, en eux, en la Vie... Oh ! Que vois-je ?Une fissure, là-bas...)

N : Beaucoup se confortent dans l'idée « je suis comme je suis » ou « jeressemble à mes parents », afin de faire passer leurs défauts commeimmuables et génétiques, pour ne pas avoir à se remettre en question :immense hypocrisie envers soi-même.

Ses racines, il ne faut ni se laisser emprisonner parelles, ni les ignorer. Il faut les faire évoluer.

L'hypocrisie a de multiples visages. De la part de nos dirigeants,notamment. Les illusions illusoires de mieux et espoirs désespérés dechangements. Ces espoirs de changements qui ne sont au final jamaisconcrétisés (ou si rarement) : nouvelles élections, nouveaux dirigeants,nouvelles désillusions.

Normal que rien ne change, la base reste la même : un système fondé sur l'argent, outil sans valeur auquel ont été donnés

les pleins pouvoirs par manque de compréhension de ce que sont la Vie et le Bonheur.

Il est indispensable d'inclure la question du Bonheur à toutchangement pour qu'il soit positif, évolutif et réel.

Le changement pour un monde meilleur ne peut avoir qu'un impactproportionnel au nombre de personnes qui luttent quotidiennement en

ce sens.

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3/ L'absence d'écoute de soi

L : Euh… c’est un petit peu costaud d'emmagasiner toutes cesréflexions à la chaîne… Ne voudrais-tu pas alterner un peu, histoire dene pas rendre la lecture indigeste ?

N : Oui, bonne idée. Je vais vous raconter une petite histoire.

L : Merci.

N : « Il était des fois un Monsieur travaillant près de quaranteheures par semaine. En théorie quarante heures mais enréalité... bien plus : trajets, pensées liées au boulot, stresspendant et après, fatigue, etc.Le travail envahit la vie privée et réduit considérablementson espace de liberté individuelle et de pensée, ainsi que sontemps de cerveau disponible :

Une à deux heures de trajet par jour + plusieurs heures depensées et tracas liés au travail + stress (même si hors ducontexte « boulot ») = de la fatigue.Cette fatigue et ces obligations affectent significativement lepotentiel à vivre Heureux de Monsieur, l'empêchant d’êtreprésent, disponible et d’élever son esprit.

Mais peu importe puisque Monsieur gagne de l'argent.

Si Monsieur est chanceux et un minimum bien dans sa peau(ce qui est loin d'être gagné), Monsieur est avec Madame, ouMonsieur, ou Madame avec Madame.Nous prendrons la combinaison Madame/Monsieur afin dene pas amener de confusion dans la lecture.

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Quoi qu'il en soit, ils sont plus ou moins, et en tous les cassuffisamment en accord pour former ce que l'on appelle uncouple, pour une durée indéterminée. Un CDI, dirontcertains.

De nos jours, Madame a souvent le même schéma de travailque Monsieur. Et ce n’est pas en soi une mauvaise chose, cardiminuant la ridicule suprématie masculine sur le monde.Mais revenons à notre histoire.

Le manque de temps, d'attention et d'énergie qu'ils peuventconsacrer aux enfants (le relais de croissance) ainsi qu'auxréflexions sur la Vie et sur le Bonheur s'en voient fortementdiminués... tout cela à peu près... hmmm... 48 semaines sur52, selon les pays et les professions, année après année, touteune vie durant.Mais Madame et Monsieur éprouvent du contentementd'eux-mêmes et de leur vie, car ils répondent aux critèresnormatifs définis par cettte société.

Ils ont de l'argent pour consommer et aider à anesthésier ladouleur et le malaise qu'ils éprouvent, l'un et l'autreprovoqués par le système. Mais cela, ils préfèrent ne pas yréfléchir.

Leur esprit est occupé, et cela leur permet de ne pas troppenser.

Ils sont fiers de leur maison ou de leur appartement qu'ilslouent ou ont acheté à crédit, tout comme de leur voiture. Etsi tout va bien, ce sont les deux seules choses pour lesquellesils se sont enchaînés à un prêt auprès de leur gentilbanquier... ce qui est moins sûr...

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Que se passe-t-il durant les autres semaines de l’année ?

Miracle !

Monsieur et Madame peuvent se permettre, s’ils gagnentsuffisamment de petits sous-sous, une à deux semaines devacances chez eux ou à l'étranger pour déconnecter de cessouffrances qu'ils s'infligent... mais aussi pour recharger leursbatteries et pouvoir pavoiser devant les amis et dire :« Regardez, ma vie n'est pas ennuyante ».

Qui essaient-ils de convaincre ?Eux-mêmes plus que les autres, sans doute.

Attendez, ce n'est pas le meilleur car, non seulement ilscontribuent au système qui les enchaîne, mais il leur arrivede le défendre lorsque quelqu'un cherche à leur montrer lafragilité de la bulle de savon dans laquelle ils se trouvent.

Eh oui, car s’ils ne le défendent plus, c'est le sens de leur viejusque là qui s'effondre.

Ils sont enchaînés au point qu'ils sont persuadés que cetemprisonnement est immuable, voire naturel, et renforcentencore plus le système en y contribuant... ce qui va àl'encontre de leur propre bien-être et de celui de leur futureprogéniture qu'ils aiment.

Mais il ne faut pas demander à Monsieur et à Madame deremettre les choses trop profondément en question : lechangement, ça leur fait peur.

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Pourtant, ils adorent se compliquer la vie et se prendre la têtedans leur couple et dans leurs relations sociales et familiales.C'est à n'y rien comprendre.

Par ailleurs, ils n'ont aucun complexe à éprouver cecontentement pour leur vie telle qu'elle est. Ils sont fiersd'eux, et ne voient souvent pas le non-sens dans lequel ilsbaignent.

En effet, ce fonctionnement ne s'arrête pas à leur petite bulle,mais influence la globalité du système.

Par exemple :

Comme Madame et Monsieur gagnent leur vie, ils estimentavoir le droit de se payer ce qu’ils veulent, quand ils leveulent. Eh oui, Monsieur et Madame, dans leur souffrance,deviennent de plus en plus exigeants à de nombreux niveaux,et cela contribue au stress ambiant dans lequel baigne lasociété... parce que des Madame et Monsieur, il n'y en a pasque deux !

Autre exemple :

Ils partent en vacances (car ils l'ont bien mérité,évidemment)... et ils sont contents.Ils polluent en toute légèreté et gaieté, contribuent à ce queles autres polluent et déjettent de la nourriture pour leurpetit confort (je pense notamment au logement et aux repasen hôtels). Et ce schéma se multiplie par millions à travers lemonde : effet boule de neige garanti.

Dommage, Monsieur et Madame n’aiment pas les sportsd’hiver.

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Que font Madame et Monsieur de leurs deux jours de congépar semaine ? Ah oui, ils sont contents, car en Chine et dans d'autres pays,il y a des gens qui travaillent 7 jours/7, seize heures par jour,donc... ils sont au paradis. Ils ne vont pas se plaindre.

Eh bien, soit ils se détendent et récupèrent de leur semaineécoulée pour être en forme afin de remettre cela dès le lundi(dans l'attente de leurs prochaines vacances), soit ils utilisentl'argent restant que l’État et les banques n'ont pas absorbépour se divertir, s'amuser, décompresser.

Puis, ils mangent, Monsieur et Madame. Ah ! Manger...Madame et Monsieur apprécient le plaisir le plus faciled'accès. Pouvoir ainsi se remplir le ventre et continuer leurpetite existence jour après jour.

En réalité, Monsieur et Madame ne méritent pas tout cequ'ils ont et tout ce à quoi ils ont accès. Et ils n'y font mêmepas honneur, car il prennent tout cela pour acquis, sansconscience du privilège dont il s’agit.Manque de rêve, de réflexion et de responsabilisation.Caractéristiques principales d’une vie égarée, malheureuse ettrop peu utile.

Ils prennent pour acquis des privilèges immenses dont ilsn'ont même pas conscience : eau courante, eau chaude,toilettes, nourriture facile d'accès, toit, chauffage, etc., et sedisent qu'ils méritent ce confort car ils travaillent et gagnentde l'argent pour se le payer.

Qu'ils exercent ou non des activités rémunératricescontribuant à un monde meilleur, cela leur importe peu dumoment qu'ils gagnent des sous-sous.

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Beaucoup de tâches accomplies pour y parvenir ne servent enfait qu’à entretenir un système prenant appui sur le mal-êtreambiant et allant à l’encontre de leur propre bien-être.

Comment Madame et Monsieur peuvent-ils supporter leurvie ainsi ?

Puis, ils passent aussi du temps en famille, dans la sphèreoriginelle, source profonde de bien des joies, mais de bien desnœuds internes aussi.

De plus, Monsieur et Madame aiment les animaux decompagnie, car Madame et Monsieur en tirent ce qu’ilsveulent : une affection sur demande et une grande fidélité(dépendance).

Par extension, se pourrait-il que l'une de leurs motivationspour avoir des enfants puisse être un besoin de se rassurersoi ?

Cela est profondément épanouissant d'avoir un être vivantsous sa responsabilité.Mais rassurant également car il nous aide à exister et àtrouver du sens à travers cette « mission » que la Vie nousconfie.

Toute la difficulté étant de trouver l'équilibre objectivementjuste entre liberté et responsabilité.

Espérons que Madame et Monsieur ne confondent pas lestermes « liberté » et « désintérêt », « responsabilité » et« possessivité ».Espérons également qu'il parviennent à bien distinguerresponsabilité « libertaire » et « liberticide », afin de ne pas se

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perdre dans l'une ou l'autre, mais bien jongler sans cesseentre les deux.En effet, toutes deux semblent fondamentalement composerles pièces du puzzle du portrait des parents.La première ne perd pas de vue que l'objectif estd'autonomiser l'enfant tout en le libérant, tandis que celui dela deuxième est de le sécuriser tout en le cadrant.

Le cadre ayant bien entendu des dimensions proportionnellesau portrait des parents.

Une incessante et dès lors vivante recherche d'équilibre àadapter à chaque situation singulière.Non pas une inflexible, illusoire et dérisoire tentative derigidification de la Liberté.

Car c’est cela-même qui rassure Monsieur et Madame :l’illusion d’avoir le contrôle.

Et ce, que ce soit sur l’être aimé, les enfants, les membres dela famille ou les proches, et en dernier recours, les animaux.

Mais tout cela, Madame et Monsieur préfèrent ne pas ypenser, du moment qu’ils se maintiennent dans une illusionde sécurité.

Et puis, il y a... l'Amour, pour autant que tout ce schémaexpliqué depuis ces quelques pages ne crée pas tropd'interférences sur l'envie, le désir et les sentiments.

Oooh, et puis même s’il y en a, ce n'est pas grave, ils ont l’unet l’autre trouvé un partenaire qui les accepte tel qu’ils sont,et à qui chacun peut se raccrocher pour ne pas être seul(e).

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Cela étant la pire chose qu'il puisse leur arriver. Ce quivoudrait dire « se retrouver face à soi-même »... et ils en ontdes frissons rien que d’y penser.

Sauver la face et ne pas être seul(e).

Il est possible que, dans le plus grand secret, Madame etMonsieur accumulent des frustrations. Les déprimes etpertes de vitalité diverses peuvent apparaître.Mais ce n'est pas grave ! Il y a des anesthésiants, en vente libre ou sur prescriptionmédicale, légaux ou non, plus forts les uns que les autres, quimettent l'esprit en mode « off », parce que l'esprit, il veuts'exprimer, mais chuuuut, personne ne veut l'écouter...

De la chimie, de l'alcool ou toute autre substance extérieure àl'individu pour résoudre des problèmes liés à un certainmode de vie... Mais qu’espèrent-ils ?

C'est une fausse bonne idée et une non-solution.

Eh oui, la vérité est que la déprime, c’est l’esprit quis’exprime. C'est la preuve que quelque chose ne tourne pasrond, et qu'il faudrait y réfléchir.

Par exemple, trouvez-vous que ce soit le signe d'une bonnesanté mentale que d’avoir besoin de médicaments pourdormir ?

Et puis, de la télévision, des achats, plus d'achats, plus, plus,plus, plus de plus et encore plus...

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Génial ! Cela crée de la richesse... et ce, car ces Monsieurs etMadames sont mal dans leur vie, se maintiennent et sontmaintenus dans cet état.

Combinaison mortelle d'un système qui presse et d'espritsqui se plient.

Mais tout cela est très bien, car le système actuel s'appuie sur cemalaise pour créer de l'argent, plus d'argent, toujours plus d’argent...et ainsi tenter de combler vainement le trou profond des êtreshumains, du bas au haut de l’échelle sociale... et qui sont finalementtous pareils.

« Consommez, consommez, c'est bien, petits moutons ». Décidément,ceux à qui profite l'organisation actuelle du système n'ont pas lemoindre intérêt à améliorer les conditions de vie et à faciliter l'accèsau mieux-être de ses composants. Cela ferait perdre bien tropd'argent, et ils en ont bien trop besoin pour se fuir, à leur échelleindividuelle.

Par ailleurs, les institutions gouvernantes ne peuvent pas être« bergers ». Pourquoi ?

Car les personnes au sein ou à la tête de ces institutions ne sont pasplus en accord avec la Vie que les personnes qu'elles encadrent. Cene sont que d'autres moutons.

Et ce dont le troupeau ne se rend pas bien compte est qu'il n'y aurajamais de berger.

la seule solution est que chaque moutondevienne son propre berger.

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Si les personnes qui se trouvent dans le haut de l’échelle socialeétaient réellement dignes des fonctions qui leur sont attribuées, ellesn'auraient de goût ni pour l'argent, ni pour le pouvoir.Elles sont comme toutes les autres. Elles ont simplement de plus grosoutils. Mais elles restent des moutons trop peu réfléchis.La vérité, c'est que dans cette course folle, les moutons foncent vers legouffre, symbole d'une mort laissant derrière elle une vie sourde auxappels de la Liberté et du Bonheur.

Mais aucun ne parvient à le voir ce gouffre. Aucun ne le voit tant il ya de moutons et que le rythme est effréné.

Plus le temps de penser, il faut avancer, pas le choix, tout le troupeaupousse dans ce sens et comme chaque mouton pense que la majoriténe peut qu'avoir raison... Voyez-vous le problème ?

Si tout le monde se rattache, d’une manière ou d’une autre, l'un àl'autre, alors que personne n'a de repère, eh bien... tout le monde nepeut que chuter. Et ce, avec plus ou moins d’intensité selon le manquede repères et le décalage avec le Bonheur dont chacun fait preuve,tout en croyant être dans le bon...

Prenez-vous conscience de la situation insensée dans laquellese trouvent Madame et Monsieur ?

Porter un regard honnête et transparent sur notre situationpersonnelle, à notre échelle.

Il s'agit là d'un premier pas vers le Bonheur.

Personne ne peut faire ce premier pas à notre place, ni les suivantsd'ailleurs. Les portes ne peuvent qu'être montrées.

C'est à chacun d'entre nous de construire notre vie de manière sensée,le plus en rythme possible avec la mélodie de la Vie.

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Et puis, les sans-abris, les gens ne mangeant pas à leur faim,les victimes de la drogue, les pays du Tiers-Monde...Monsieur et Madame essaient d'y penser le moins possible.Eh oui, cela leur montre que quelque chose ne tourne pasrond. C'est donc dangereux pour leur confortableinconscience, qu'ils font parfois l'erreur de confondre avec del'insouciance.Alors que l'insouciance d'un adulte est liée à une grandeconscience et confiance de la Vie et en la Vie.

Ils préfèrent ne pas réfléchir plus en profondeur, car la petitebulle de savon confortable n'est stable qu'avec les yeuxfermés.

Et c’est bien connu, le savon ne pique pas les yeux tant qu'onles garde clos.

Et puis, pas trop de philosophie car la vie est courte. Il fauten profiter un maximum, alors on réfléchit encore moins, ons'illusionne et on fuit dans le rire facile.

Eh oui, car le bonheur, c'est de sourire, c’est des chosessimples, c’est d'avoir l'esprit léger. Si, si, c'est écrit dans denombreux livres qui traitent du bonheur : être positif.

Alors, tout cela occulte encore plus la possibilité dechangement, puisqu'il est désormais officiellement et presquescientifiquement reconnu que pour être heureux, il faut sevoiler la face.

Non, non, Madame et Monsieur ne veulent rien changer aumonde. Ce serait beaucoup trop difficile et cela secoueraitbien trop leur petit univers.

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Non, non, continuons ainsi, comme il en a toujours été. Lamajorité souffre de façon similaire, donc c’est normal, non ?La majorité ne peut quand même pas se tromper... Si ?

Les possibilités de changement sont de plus en plus minces au fur et àmesure que les esprits deviennent et se maintiennent étroits. Et ce,malgré l'ouverture sur le monde permise grâce à internet, auxvoyages, au multiculturalisme, etc.

Il ne suffit pas d'avoir ces éléments dans notre vie, ce serait bien tropfacile. Il est indispensable de développer l'esprit éveillé qui va depair.

Ce qui manque encore cruellement à Monsieur et à Madame.

Madame et Monsieur prennent leur naissance pour acquissans la mériter, sans rien faire pour justifier leur présence ence monde... et ils croient pouvoir atteindre le Bonheur ainsi.Ils en ont de temps en temps l’illusion.

Mais le Bonheur est bien au-delà du sentiment de bonheur.

Et un beau jour, sans doute, Monsieur et Madame seretourneront sur leur vie, peut-être lorsqu'ils ne travaillerontplus et qu'ils auront tout le temps d'y réfléchir.

Et là, risquent d'apparaître les regrets...

Si cela est trop difficile pour eux, ils vont se braquer et leurcolère envers eux-mêmes va peut-être se retourner vers lesautres.Cette colère pourrait bien se transformer en frustrations etdépressions, tentant vainement de continuer à se convaincre,eux et les autres, qu'ils n'ont aucun regret. Car après un

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certain temps, ils savent qu'ils n'ont pas d'autre choix qued'accepter leurs erreurs et leurs conséquences.

Mais les laisser les ronger et leur pourrir la vie alors que plusrien ne peut être changé, est-ce vraiment les accepter et s'enlibérer ?

Heureusement, au fond des esprits de Madame et Monsieur,il reste ce petit grain d’humanité indestructible qui lesempêchera de vivre le Bonheur aussi longtemps qu’ils ne luiauront pas donné écho.

Jusqu’à ce moment-là, ils resteront bloqués au stade des petitsbonheurs... une bien maigre consolation... de nos joursmalheureusement annoncée comme étant la consécration.

Arf ! Le piège ultime. »

(...)

Monsieur et Madame auraient ainsi préféré vivre à moitié leur vie, en laperdant au fur et à mesure qu'ils la gagnaient.

Pour arriver finalement à la prolonger tant bien que mal via des soins, dela chimie et des médicaments, et ainsi s'y accrocher à tout prix. Et ce,même si elle a perdu une bonne partie de sa saveur au cours de sondéroulement.

N'auraient-ils pas plutôt pu la vivre intensément, en « chute libre »,Heureux et sans regrets une fois arrivés au seuil de la mort ?

Une vie Heureuse, épanouissante et satisfaisante.

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Ne ressentez-vous pas comme une résonance dans votre esprit, unmalaise profond et silencieux au fond de votre être qui murmure à

chaque seconde que votre vie n'est pas harmonieuse, que le Bonheurn'est pas une composante florissante de votre vie ?

Autour de moi, tous ces regards fatigués, épuisés par cette vie qui ne lesépanouit pas, emprisonnés, enchaînés par leur manque de confiance enleur potentiel. Enchaînés par la recherche de sécurité à tout prix par peurde changer leurs habitudes. Étouffés par le manque de critique, de remiseen question d'eux-mêmes et de l'organisation du système au sein duquelils vivent. Cette organisation qui les cloue au sol et les empêched'évoluer, de prendre leur envol.

Tous ces gens tristes, stressés, déprimés, en manque d'énergie, mal dansleur vie, en perte de sourire, le regard sombre et les poches lourdes sousles yeux.Ce n'est pas de leur faute, mais c'est logique. Cela est dû au fait que nousvivons au sein d'un système dont la configuration ne nous permet pasl'accès au Bonheur, car étant en profond désaccord avec l'être humainbeau et naturel qui se trouve au fond de nous, et avec lequel beaucoup ontperdu le contact en cours de route.

Il est nécessaire de se reconnecter.

Ce système stupidement organisé de manière pyramidale. De telle sorteque chacun(e), à son niveau de l'échelle, applique desordres/directives/méthodes qui lui sont dictés d'en haut, reproduisantainsi un schéma par automatisme, de manière quelque part dépersonnifiéeet surtout, déresponsabilisée.Et si ce que chacun(e) applique ainsi à son échelle selon son niveau depouvoir et de compétence pose problème de bon sens, d'éthique et/oumoral, chacun(e) se décharge et se déresponsabilise car il/elle n'en est pasà l'origine... sa conscience est sauve...

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Hum...

Et ainsi s'est créée une société déconnectée de tout, car ce schéma serépète à tous les niveaux de la pyramide, de tant de moutons soumis à uneautorité supérieure qu'ils ne remettent pas en cause, sous peine de perdreleur place, leur salaire, leur accès au confort, leur sécurité... À quel prix ?

Au prix de leur liberté. Ils se sont perdus eux-mêmes en voulant resteravec le troupeau.

Comment cela a-t-il été possible ?

Par manque de confiance en soi, d'autonomie, d'autodiscipline, de priseen main de sa vie. Trop de peurs. Trop de moutons donnant des raisons àun tel troupeau d'exister.

Devenir chacun le berger de sa vie,l'esprit s'éveillant, conscient et audacieux.

C'est là la seule solution.

Permettre à tout le monde de s'éveiller en quelquesannées est illusoire, je pense,

mais le plus vite est le mieux, bien sûr.

L'essentiel est d'enrayer la mécanique,de transformer le cercle vicieux en cercle vertueux,

à tous les niveaux.

L’essentiel est d’inverser la tendance.

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4/ Le manque de repères

iarv ed ruop etsimitpO

L : Mais... avec tout ce que tu nous dis là, ne serais-tu pas un peu...beaucoup négatif ?

N : Non, au contraire... Qui est négatif ?

Vois plutôt : je crois profondément qu'il est possible d'améliorer lemonde. De mes échecs, je me renforce et rebondis à chaque fois. C'esttout le contraire d’être négatif. Je suis un grand optimiste.

Et puis, il y a tant de belles choses dans la Vie, c’est évident. Mais je nevais pas les aborder ici, cela me demanderait bien trop de pages.

L : Personnellement, je ne parviens pas à être positif tout le temps. Neperds-tu jamais espoir ? Ne te sens-tu jamais perdu, à bout de forces,désintéressé de tout et pessimiste ?

N : Si, bien sûr, il arrive que l'on traverse des crises de sens, de désespoiret de démotivation profonde. Et ces périodes n'ont absolument riend'agréable. Mais je les imagine nécessaire, indispensables même, pour lerebond qui va suivre.

Lorsque je dis « optimiste », il ne s'agit pas du sens largement répandu denos jours à travers lequel l’optimisme est l'équivalent de « vivre dansl'illusion de ne voir que le positif ». Ce qui, à mon sens, n'en a aucun, puisque cela éclipse toute une partie dela réalité : les tracas que nous traversons, les malaises que nous ressentonset les faiblesses que nous avons.

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Élements inévitables que cette vision « rose » ne permet ni d'affronter, nide remettre en question et encore moins de résoudre ou d'améliorer.

Beaucoup de ces éléments sont trop rapidement considérés comme étantirrésolvables, ignorés en baissant trop vite les bras et en se mettant desœillères. Refermant par la même occasion le couvercle pour continuer saroute comme si de rien n'était.

Mais toute cette « partie noire » de notre vie et de notre être referainévitablement surface. Elle ressurgira, encore et encore, aussi longtempsque l'on tente de la faire disparaître derrière un tissu d'illusions.Et ses réveils seront accompagnés d'une douleur et de tourments dontl'intensité sera proportionnelle à la taille de la dissimulation et à labrutalité de l'illusion mise en place à son encontre, pour la cacher. Ellen'aime pas se laisser enfermer dans une petite boîte.

L : Pourquoi ?

N : La raison est d'une déconcertante simplicité : car il s'agit de notreombre, tout simplement. Nous ne pouvons pas fuir notre ombre.Silhouette dont les traits seront d'autant plus marqués que l'intensité de lalumière à laquelle nous sommes exposés est forte.

Parmi nos problèmes et nos points faibles, certains resterontinchangeables, bien entendu. Mais beaucoup le sont par manque decourage, de réflexion, d'espoir et de rêve. Croyant ainsi finir par lesaccepter.

Mais en fait, sont-ils vraiment acceptés ?

Eh bien non, car en ignorant nos points faibles, nous empêchons toutepossibilité que nous pourrions avoir de les améliorer.

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Quant à nos problèmes et tracas ignorés et niés, une accumulationsilencieuse de non-dits, de tabous, de frustrations, de rancœurs, dereproches silencieux et de dénis vont germer çà et là.

Qui dit « accumulation », dit « multiplication de frustrations » amenant àdes tensions destructrices de plus en plus grandes à mesure que l'on tentede les oublier en les enfermant dans la petite boîte.

? suov-setid ,« étirutaM »

N : Tout d’abord, cessons de considérer la longévité d'une vie commegage de raison.

Il ne s’agit nullement d’une question d’âge, et que partiellement d’unequestion d’expérience.

Penser le contraire revient à vouloir se mettre à l'abri des remises enquestion potentielles... grand signe d'immaturité et de manque de sagesse.

Étrangement, il s'agit là d'un comportement se renforçant souvent au fildes années.Peut-être est-ce pour ne pas avoir à remettre partiellement ou totalementsa vie en question, écoulée derrière soi et plus difficilement réorientable àmesure que le temps s'écoule, que des personnes ont de grandes difficultésà s'auto-critiquer.

Toutes ces auto-prétendues personnes d’expérience qui « connaissent » lavie, alors qu’elles semblent incapables de la diriger de manièreépanouissante, de s'exprimer, de dialoguer, de gérer des tensionsfamiliales ou de couples et qui se voilent la face sur bien des aspects deleur existence.

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Ces personnes qui prennent part au système en taisant leur conscience eten acceptant l’inacceptable ne sont pas crédibles.

C'est donc cela être adulte ?

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N : J'ai la sensation que les films et séries contribuent à fausser notreperception de la Vie, imprimant silencieusement dans notre esprit desnormes, concernant notre rapport au temps, notamment.

Il se passe tellement de choses sur la durée d'un film.Ne sont pas montrés tous les vides où il ne se passe « rien » à l'échelletemporelle réelle de l’histoire, car ces vides n'apporteraient aucunélément utile au spectateur, c'est logique. Ou lorsqu'ils sont montrés, ilsne durent que quelques secondes tout au plus.

Ainsi, inconsciemment, notre esprit pense que la Vie doit être remplie etmouvementée sans cesse pour être intéressante et satisfaisante...renforçant ainsi notre sentiment d'insatisfaction, naturellement déjà bienprésent.

Alors que la vraie Vie, ce n'est pas cela.

L'image est faussée.

Dans la vraie vie, il y a une part importante de ce que les gens appellent« l'ennui ». Mais l'ennui n'existe pas. Il n’existe qu’à travers une perception faussée.

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Cet ennui se comble par la réflexion, la découverte et la contemplation dumonde, des autres et de soi.

Un esprit avancé sur la Voie du Bonheurne connaît pas l’ennui, ou si peu.

Les gens s'ennuient car ils refusent la réflexion et la fuient.Ils prennent peur, car ils savent que les pensées vont resurgir comme untourbillon si l'esprit n'est pas artificiellement occupé.

Plus on arrive à vivre et agir en accord avec soi-même, moins lesréflexions (nécessaires à l'évolution) sont douloureuses et perturbantes ;l'esprit devient plus léger.

Malgré que ce soit loin d'être toujours agréable, les réflexions sontpourtant nécessaires pour arriver à se comprendre, à comprendre lemonde ainsi que la Vie. Et de cette manière pouvoir se diriger le plus enharmonie possible avec soi et la Vie elle-même. Les deux étantindissociables.

? elgnuj enu ,eiV aL

N : Nous croyons à tort que la Vie est une jungle, alors qu'en réalité, laVie et nous, c'est une relation « win-win ».

Aussi improbable que cela puisse paraître, si nous agissons dans sonintérêt et que nous nous comportons en accord avec Elle, la Vie va nousmener précisément vers l'endroit auquel nous nous projetons (notreobjectif de vie, notre motivation pour avancer).Et la plupart du temps, ni de la manière, ni par les chemins que nouspensions et auxquels nous nous attendions... loin de là.

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La Vie est une farceuse. Et Elle est le meilleur des maîtres.

Aussi longtemps et à chaque fois que nous n'arrivons pas à accorder notreviolon sur sa mélodie, Elle nous fait rejouer la partition afin que nousnous améliorions et nous aide à nous réorienter pour être de plus en plusen accord avec sa mélodie.

Toutes et tous ne l'écouteront pas.Mais être à l'écoute fait gagner du temps.Rien ne se force et tout se construit.

Quoi qu'il en soit, la leçon de musique jamais ne s'arrête.

Si la Vie a l'apparence d'une jungle, d'une cacophonie, ce doit être parcequ'une majorité de musiciens lisent leurs partitions à l'envers...

...siav ej ùo àL

N : Les pertes de repères sont multiples, et les effets sont dévastateurs.

Il n'est pas facile de trouver le chemin du Bonheur au milieu de cet épaisbrouillard.

J'aimerais partager ici avec vous une partie du récit de mon parcours.

Imaginez que vous viviez constamment dans un environnement urbain,étouffant, lugubre, sinistre, baignant dans la pollution et l’obscurité oùchaque jour se noie dans les larmes d’un ciel inconsolable, en pleinetristesse.

Vous vous y sentez mal, mais vous n’avez pas le choix, c’est comme cela.

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C’est la vie.

Vous voulez fuir, mais vous vous sentez paralysé(e), car vous êtesdésespérément seul(e) face à ce mal-être, et n’avez aucune autre voie àsuivre.« Seul(e)» car les autres, eux, semblent s’y plaire et parviennent à accepterles choses telles qu’elles sont… Mais alors, pourquoi pas vous ?Tout cela ne peut que vous faire penser que vous êtes anormal(e). Ilfaudra vous plier, vous écraser pour survivre, vous n’avez pas le choix.Vous semblez être la seule personne à qui quelque chose ne convient pas.Mais de quoi pourrait-il bien s’agir ?

La réponse la plus logique paraît être la suivante : vous n’êtes pasnormal(e). Le problème, c’est vous.Et comment règle-t-on un problème ? Il faut y réfléchir, pour ne plussouffrir. Vous essayez de changer, de devenir normal(e), mais rien n’yfait. C’est plus fort que vous, vous ne vous sentez pas bien dans cettenormalité. L’idée que vous avez un problème se fait de plus en plusconvaincante. Dès lors, que faire ?

En pleine perdition et animé(e) de réflexions conscientes et inconscientes,une idée complètement farfelue et étonnement rassurante caraccompagnée d’une fragile mais indubitable certitude de faire le bonchoix vient soudainement germer dans votre esprit.

Et c’est ainsi que vous commencez à vous éloigner de cette ville plongéedans un épais brouillard, seul(e) avec vos pensées, vers une destinationinconnue.

Durant votre voyage, toutes sortes d’événements et de rencontresviennent ponctuer votre interminable et périlleux périple en quête devous-ne-savez-trop-quoi.Ce périple vers l’inconnu le plus total se poursuit avec pour seul appui :votre réflexion, et pour seule certitude : votre intuition, votre ressenti

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intérieur le plus profond. Autrement dit : pas grand-chose.

Et puis un jour, après des heures, des jours, des mois, des années detraversée du désert à la recherche… comment dire ?... d'autre chose, vousvous retrouvez progressivement face à une aveuglante clarté à laquellevous devez vous accommoder.

Après quoi vous vous rendez compte que tout ce chemin n’a pas étéparcouru en vain. Inutile d’expliquer pourquoi, tout devenant clair à unpoint tel que cela se passe de tout commentaire.Vous vous retrouvez face à un paysage paradisiaque où tout s’harmoniseparfaitement avec ce que vous êtes au plus profond de vous.

Et à partir de cet instant, vous commencez à comprendre un peu pluschaque jour le sens de la Vie, et surtout le non-sens d'une bonne partie dece qui se déroule là d'où vous venez, dans la métropole embrumée.

Cependant, il y a trois problèmes : Tout d'abord, vous êtes seul(e) à avoir réalisé ce chemin, ce qui remetconsidérablement en question le poids et surtout le sens de vos pensées.Ensuite, ce brouillard s'étend autour de la ville, derrière vous, et s’épaissit.Enfin, vous n’avez pas le choix, aucun retour en arrière n’est possible :vous ne pouvez plus revenir sur vos pas comme si rien ne s’était passé. Ceserait comme si vous vous bandiez les yeux après avoir vu ce magnifiquepaysage, et que vous essayiez de vous convaincre qu’il n’existe pas.

C’est impossible : votre esprit est marqué à vie.Vous ne pouvez plus vous mettre d’œillères, il est trop tard.

À la bonne heure !Le temps de se mettre en route vers les heures heureuses.La bonne heure.Le Bonheur.

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5/ L'insatisfaction hors de contrôle et le contentement rapide de soi

N : Un véritable fléau chez l'être humain est le contentement rapide desoi : cette tendance à l'immobilisme. Cet arrêt sur image dans lequel nouscroyons à tort trouver une éternelle stabilité et un confort sans fin ennous y réfugiant.Figer les choses, croyant ainsi qu'il ne sera pas nécessaire de se remettreen question, d'aller voir plus loin, d'envisager les choses différement, nide les comprendre plus en profondeur.

Être suffisant, se satisfaire du monde tel qu'il est, est sans doute l'un descomportement les plus irresponsables et irrespectueux que l'on puisseavoir à l'heure actuelle.

À l'inverse et tout aussi irresponsable : l'insatisfaction hors de contrôle.Cette fuite dans l'amas incessant, dans tous les domaines, sans prise enconsidération des conséquences individuelles et globales de cette course àl'accumulation et aux « trophées ».

Destructions environnementales, animales, culturelles, sociales ethumaines justifiées par des illusions stériles et déstructurantes àrépétitions et l'entretien d'un bonheur artificiel de personnes ayant enleur possession cette prétendue richesse appelée argent qui leur permet dene pas avoir à se pencher sur l'essentiel et à se regarder en face.

C'est cher payé pour de l'égoïsme, et clairement surévalué.

L : Tu ne vas tout de même pas commencer à critiquer mes illusions ?!J'en ai besoin. Sinon, je me perds dans le vide !

N : Tu as raison, nous avons toutes et tous des illusions. Nous en avonsbesoin pour avancer. Tout n'est qu'illusions.

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Notre esprit en met en place, à répétition, pour une durée plus ou moinslongue, proportionnelle à la durée de l'écho qu'elle trouvera dans laréalité toute relative que nous percevons et que les autres contribuent àcréer.

Ces illusions forment des bulles dans lesquelles notre esprit cherche às'apaiser et à se sécuriser. Il crée et croit en l'univers qu'il façonne.Certaines bulles sont plus solides que d'autres et peuvent parfois tenir laroute toute une vie. Cela ne garantit pas qu'il s'agisse d'une bulle devérité pour autant, mais bien qu'elle aura été reflétée par la réalité telleque nous la percevons durant des périodes pouvant être l'entièreté d'unevie.

La précision de notre perception de la réalité dépend de notre lucidité etde notre capacité/incapacité à nous voiler la face. Et de là découle lasolidité des bulles que nous créons.

Si la bulle dans laquelle nous nous trouvons se fissure au contact de notrelucidité, de celle des autres et/ou de la réalité bien réelle du monde, noscertitudes s'effritent, les malaises surviennent, les remises en questionopèrent et les repères se perdent.Les souffrances et tortures mentales qui s'imposent alors à nouscontribuent à la création de la bulle suivante. Cette dernière sera sansdoute un peu plus large que la précédente, et ainsi de suite.

D'où l'importance de la Vérité pour ne pas jouer avec les illusions desautres, par simple et pur respect pour eux/elles. Voiler la vérité par peurde souffrir ou de faire souffrir est soit de la lâcheté, soit de l'égoïsme, soitde la malhonnêteté. Ce qui aura, dans tous les cas, le même effetirrespectueux inutile envers autrui et envers soi-même : bloquerl'évolution de l'autre ainsi que notre propre évolution.

C'est en effet à travers ces bulles que nous avançons, que nous nousconstruisons et que nous évoluons.

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Et comme si la tâche n'était pas déjà suffisamment difficile, notre sociétécrée à la chaîne de multiples petites illusions stériles, non émancipatriceset déstructurantes dont s'alimente l'esprit pour créer sa bulle. Ceséléments de piètre qualité n'ont qu'un effet : gonfler la bulle et ainsiréduire l'épaisseur de ses parois...

L : Tu sais, lorsque je me retourne sur mon parcours, je vois quebeaucoup de mes bulles ont déjà éclaté. Du coup, j'ai la sensation d'êtreun éternel insatisfait... et j'en souffre. C'est grave, docteur ?

N : Rassure-toi, c'est précisément le sentiment d'insatisfaction de soi qui,s'il est guidé par un esprit en éveil, permet de grandir, d'évoluer et decontribuer à de belles choses.

Je ne peux que te conseiller de vivre ta vie comme tu le sens, de lamanière que tu considères être la meilleure, avec les choix qui seront lestiens.Le trou de la satisfaction ne se comble en fait peut-être jamais, afin denous permettre de rester en mouvement. Le tout étant de le comblercontinuellement de la façon qui te convient le mieux, selon telle ou telleconfiguration de ta vie.

Le défi réside en la création de bulles d'illusionsles plus solides possible.

Dans tous les cas, ne t'inquiète pas : ton maître n'est jamais bien loin pourte réorienter si besoin.

As-tu retiré les bouchons de tes oreilles ?

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6/ La peur du risque et le manque d'indépendance

N : Le sentiment de liberté et le sentiment de sécurité sont des vasescommunicants, quel que soit le domaine d'application.Il dépendent inversément et proportionnellement l'un de l'autre.

Le vide de la Liberté effraie, mais ce n’est toutefois que dans cet espaceque peut se cultiver et se vivre pleinement le Bonheur.

La sécurité fixe et rigide n'a rien de sécurisant ni de rassurant. Elleempêche le lâcher-prise sur la vie. La vie au présent, l'ultime chute libre,où on laisse la construction naturelle opérer, jour après jour.

Vivre dans l'incertitude est bien plus intense, plus trépidant.C'est en cette incertitude que le rythme vibratoire trouve sa plusharmonieuse mélodie.La vie est possible sans cela, évidemment, mais elle est bien plus vivanteavec.

Construction naturelle qui ne devient problématique que si les esprits quiy participent sont embrumés et malheureux.

L'anarchie n'est pas ce tableau noir, violent et chaotique que trop depersonnes imaginent. Il s'agit de la liberté à l'état pur, dont le visagedépend de l'état dans lequel se trouvent les esprits qui la vivent.Par ailleurs, nos choix, quels qu'ils soient, ont bien plus de valeur, et neprennent même toute leur valeur que dans un environnement dénué detoutes contraintes, qui permet le plein épanouissement de la Liberté et deson expression.

Chacun et chacune étant acteur ou actrice responsable du Bonheur commun.

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C'est hallucinant, après tant de siècles d'évolution, d'avoir toujours besoinde nous enchaîner à des organismes et institutions autoritaires pourorganiser nos vies, car incapables de la gérer nous-mêmes et de la vivrepleinement, libres et sans dépendances.

L : Et si l'esprit humain était par essence instable, déchiré entre sespulsions, ses émotions et prisonnier de sa raison et de ses prises de tête ?Et s'il avait fondamentalement besoin d'une structure ?Ne pourrait-on pas envisager le but de toute société comme étant lavolonté de se structurer, de la meilleure des manières ?« Meilleure » ayant une valeur proportionnelle aux exigences, auxvaleurs communes et au niveau d'éveil des individus qui la composent.

N : Qui a dit que l'anarchie impliquait une absence de structure ?

Autonomie, indépendance, autodiscipline, solidarité, partage, honnêtetéenvers soi-même et envers les autres, profond respect de la Vie, de lanature, des autres et de soi, compréhension et contrôle de soi.Voilà quel est le plus beau visage de l'anarchie.

L : D'ou vient alors cette nécessité de structurer au travers de l'autorité,de la domination et de la soumission ?

N : Avoir besoin de l'autorité et de mesures de répression pour maintenirl'ordre d'une société n'est nécessaire que si les personnes composant cettesociété, à tous niveaux, ne sont pas suffisamment conscientisées,autonomes, responsables et indépendantes.

À moins que l'on ne considère l'autorité, la force et les moyens mis entreles mains d'êtres humains comme autant d'outils pouvant être utilisés parquelques-uns pour expier ses frustrations personnelles et/ouprofessionnelles, s'injecter à souhait sa dose de plaisir/d'adrénaline, etlégitimer le besoin psylosophiquement profondément problématique quecertaines personnes ont de se sentir supérieures à d'autres ?

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Concernant le monde du travail, je prends peur lorsque je pense à lagestion de chiffres, de résultats et de rendements par les différentsniveaux de la hiérarchie sans considération ni respect bien souvent pourla nature, la Vie et l'être humain se trouvant « en-dessous ».

Concernant le monde politique, je prends peur quand je m'aperçois que,lorsqu'il se retrouve coincé face à ses propres contradictions, il n'hésitepas à se réfugier derrière la puissance des forces de l'ordre.

Concernant les forces de l'ordre, je prends peur lorsque je considère lapossibilité que les cas de répressions policières injustes et abusives sontplus nombreux que nous pourrions le penser, car non dénoncés, voireétouffés.J'admets qu'il est aisé de comprendre qu'il ne doit pas être facile d'êtregarant de l'autorité en place, et de gérer l'état de tension dans lequelcertaines situations peuvent mettre, tel que se retrouver au milieu d'unefoule insondable, et face à laquelle il est impossible de faire preuve dediscernement pour déterminer un danger potentiel qu'elle peutreprésenter.

Il est tout aussi aisé de comprendre le sentiment de contradiction chez cesgarants de l'autorité obligés de par leur fonction à écraser aveuglémentune partie de leur réflexion personnelle pour pouvoir appliquer desdirectives venues « d'en haut ».Cela développant une certaine « schizophrénie » en eux, où le bien-fondédes ordres et des directives doit se cristalliser dans leur esprit en unecertitude rigide et inébranlable.Phénomène de déresponsabilisation et de lâcheté organisée et généralisée,puisant toute sa force dans la peur de la Liberté, la peur du risque deVivre et la peur de soi-même.Pathologie qui est loin de ne toucher que les représentants des forces del'ordre.

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Tout qui se soumet à une autorité en est inévitablement atteint, d'unniveau de gravité proportionnel au niveau de l'avancement du travail sursoi.

Vous comprenez bien que cette situation met en fait en lumière unproblème de société bien plus grand :La désolidarisation des individus, et la déresponsabilisation de chacun(e)au travers d'une organisation pyramidale.

Organisation pyramidale qui balaie toute émancipation de l'esprit critiquedes individus soumis à l'autorité, à tous les niveaux de notre sociétéorganisée de cette manière.

Nous nous sommes perdus dans la multitude de couloirs de cettepyramide.Il m'apparaît évident que nous nous trouvons toutes et tous face à unbesoin rapide et vital de communication, d'échange et de rapprochement.

En effet, les nœuds et frustrations liés à la hiérarchisation et à ses dérivesnous mènent tout droit vers ce qui pourrait bien s'annoncer comme étantles prémices de tensions sociales déstructurantes et violentes qui ne sontsouhaitables et bénéfiques pour personne, et qu'il est essentiel dedésamorcer au plus vite.

Le respect n'est pas une question de puissance et d'aspect hiérarchisés,mais bien de comportements et d'idées collectivement partagés.

Le navire se trouve être fortement agitéEn ces eaux de plus en plus tourmentées

Qui d'un même écho font tremblerLa certitude toute relative de la stabilité

Prouvant ainsi que l'iceberg du bon sens est touché.C'est un système tout entier

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Qui nécessite d'être changé.La brèche est ouverte, et la faille dessinée.

Concernant chacun et chacune d'entre nous, je prends peur lorsque jepense à la crainte de Vivre à laquelle beaucoup se soumettent, se rendantainsi dépendant(e)s des autres et d'un système qui les emprisonnent, lesoppressent, les frustrent et les tuent à petit feu, pensant à tort se croire ensécurité. Apeuré(e)s.

Jusqu'à quand allons-nous continuer de subir ce qui nous détruit ? Unemauvaise organisation du système à l'échelle macro, faisant écho à notreégo hors de contrôle à l'échelle micro.

Ce n'est pas là le monde dans lequel je veux vivre. Et vous ?

J’en appelle à la désobéissance civile aussi longtemps que le respect de la Vie et la culture du Bonheur

ne seront pas la priorité de notre société.Désobéissance civile couplée à la plus sincère et la plus profonde introspection personnelle.

Nous sommes toutes et tous acteur ou actrice responsables duBonheur commun.

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7/ Oublier de rêver

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neib tse'c ,xuey sel rirvuOxueim tse'c ,strevuo redrag sel

L : Mais tu ne proposes rien, si ce n'est de « réfléchir »...

N : Tout est là, car notre esprit est le départ de tout le reste.Tout découle de là :

La pensée créatrice de notre vie à venir.

Il existe déjà énormément de propositions concrètes de personnes pluscompétentes que moi dans divers domaines de création d'alternatives ;autant de personnes et projets inspirants.

Au travers de ce livre, je me penche sur la source de tout changement :notre esprit.

Et contrairement à toutes ces personnes fatalistes et donc « inactives » quicontinuent leur vie « l'air de rien », désespérées et ne faisant donc rienpour tenter d'améliorer les choses, j'ai la certitude qu'un très grand bondd'évolution peut avoir lieu, et que nous sommes d'ailleurs en train de levivre.

Un réel et profond changement d’envergure, encore jamais vu, ni mêmepeut-être considéré par l’être humain.

Nous y sommes déjà : les initiatives alternatives germent et se multiplientun peu partout.

Solidarité et entraide, amour de son prochain, partage des biens,consommation responsable et plus modérée, production respectueuse dela nature, des animaux et de l'humain, production et consommation à

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l'échelle locale, respect mutuel, nourriture de qualité, moins de stress,plus de temps, plus de liberté.Il est indispensable de continuer à participer à l'éveil des consciences, autravers de l'information, de l'échange et du partage des savoirs.

Toutes ces initiatives sont à développer, à diffuser et à encourager.

Je ne demande pas de rejeter sa vie ou d'en changer.Je propose de la regarder de plus haut,

de se regarder en face et de la réorienter pour la rendreplus heureuse, plus sensée et plus utile.

Créer et multiplier les espaces de libertéselon la configuration de la vie de chacun(e),

selon ce que chacun(e) peut et veut mettre en place. Du goutte à goutte.

Des colibris. Autant de papillons sortant de leur chrysalide et prenant leur envol.

Une autre question qu'il est important de se poser est :

« Qu'apportons-nous réellement au Monde ? »

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Phase 2a : Réfléchir à soi

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,snaded-àl suon tE? suon-snovuort suon ùo

N : Pour répondre à cette question, l'action à faire est théoriquementsimple : ouvrir une boîte.

Se regarder en face et en totalité, même les côtés les plus sombres de notreesprit et les moments les plus tristes de notre existence.

Ainsi, comprendre la logique de notre vie :

« Quoi a influencé quoi ? »

Reconstruire en toute transparence notre puzzle personnel pourcomprendre comment nous sommes devenu(e) ce que nous sommes.

Apprendre à nous connaître, tout simplement.

Pour ce faire, il existe de nombreuses aides : livres, revues, amis, parents,psychologues, discussions diverses, etc.

Il n’est pas forcément nécessaire d’avoir traversé des épreuves difficilespour réfléchir.Toutefois, j'ai la sensation que la majorité des personnes n’ayant pas euune adolescence difficile traverseront sûrement des périodes de criseintérieure gigantesque plus tard dans leur vie.

Dès lors, je leur souhaite que le déclic ait lieu le plus tôt possible.Pour ma part, je n’aimerais pas me réveiller après plusieurs dizainesd'années de vie insatisfaisante, de rêves écrasés, d’espoirs oubliés et deBonheur absent derrière moi.

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L'adolescence n'est pas une question d'âge.

Je m’explique :

De mon point de vue, un adolescent est une personne qui ne se remet pasen question profondément, n'évoluant ainsi pas de manière sensée etn'ayant dès lors pas pu devenir mature, aussi adulte soit-elle et quel quesoit son âge.

Toutefois, n'agissant plus de manière impulsive et irréfléchie tout enayant acquis une certaine autonomie, cette personne n'est pas pour autantimmature non plus.

J’espère que vous n’êtes pas sans savoir que nous n’enterreronsjamais l’enfant ou l’adolescent que nous avons été.

Nous formons une suite logique d’évolution.

L'évolution ne peut être sensée et solide qu'en faisant face à son passédans la plus sincère et transparente honnêteté.

Si tel n'est pas le cas, l'arbre que nous sommes ne grandit pas droit, maisse courbe. Sa croissance se voit être fortement contrariée par de multiplesdysfonctionnements.

Cette personne n'est ni mature, ni immature, mais bien dysmature.

Un passage à « l’âge adulte » est loin d’être une preuve de maturité.

Dans l'imaginaire collectif, seule existe la dualité « mature/immature ». Lesecond étant notamment lié à « rêveur ». Et c'est là un des aspects surlesquels je me penche.

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De mon point de vue, « dysmature » englobe non seulement l'égarement(voire le sacrifice) de la partie rêveuse de son esprit, mais également laméconnaissance de soi et le manque d'introspection.Ce n'est pas là l'adulte que je souhaite devenir.

En ce qui concerne cette petite boîte au fin fond de notre espritprécédemment mentionnée, je conseille vivement de l’ouvrir au plus

vite pour ne pas construire une vie sur du sable.

Oser se regarder en face, de la manière la plus absolue et la plusprofonde possible, constitue l’une des étapes essentielles pour avoir

une culture du Bonheur florissante.

Il est indispensable de connaître le sol que l'on cultive pour y fairegrandir le plus bel arbre possible.

Ne sont pas forcément les plus matures celles et ceux que l'onpourrait croire de prime abord.

Avec la remise en question arrive le développement d’un esprit de plus enplus éveillé qui nous permet de réfléchir à tout, à nous-mêmes et à notrechemin.

Chemin profondément difficile qui nous emmène parfois au bord dugouffre. Une fois dans ce cul-de-sac, quelles que soient les aides qui nousentourent, nous et nous seul(e) sommes la seule personne qui puissedécider du point de non-retour.

Lorsqu'à cet endroit, plusieurs fois je me suis trouvé, j'ai tenté de garderceci à l'esprit :

« Il existe un espoir, quelque part en moi, mais je suis actuellementincapable de le voir et de le ressentir tant ma détresse est énorme et

mon esprit obscurci ».

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Tout n’est pas fini, même lorsque l’on croit que c’est terminé. Le Bonheurest un travail, une construction, une lutte.Il ne faut pas s'attendre à ce que ce soit facile. Ça ne l'est pas. Il estinutile de mentir à ce sujet. La solidité de notre construction seraitd'ailleurs fortement mise en doute si tel était le cas.

Ainsi, ce gouffre est une mise à l’épreuve pour notre esprit, mené au boutdu bout, autant de fois qu'il le faudra pour construire notre accès auBonheur par-delà ce précipice. D'abord fragile, puis de plus en plusrobuste à mesure que les difficultés sont surmontées.

Cette construction s'effectue au rythme de chacun(e), et sera mise àl'épreuve par la Vie, ce merveilleux maître, qui ainsi nous aide à enaméliorer la solidité pour que la chute dans le ravin devienne un scénariode moins en moins probable.

Quoi qu’il en soit, sans beaucoup de réflexions, il n'y a aucun espoir d'uneconstruction solide par-delà ce gouffre pour atteindre les sommets etpouvoir s'y maintenir autant que possible.

Aussi difficile que cela puisse être, si j'ai un jour espéré pouvoir cultiver leBonheur de la meilleure manière possible, je n'ai pas d'autre choix qued'accepter de m'affronter entièrement.Ainsi, je clarifie à l’aide de l’écriture, de l'échange, du dialogue, del’expression orale ou artistique et de la réflexion, le ciel des nuages quiencombrent mon esprit, petit à petit, aussi noirs aient-ils pu être, etseront-ils peut-être encore.

Après un temps indéterminable, il m'a été possible de mieux apprendre àvivre en équilibre entre l’infiniment petit et l’infiniment grand, entre laface complexe et démesurément surpuissante du Bonheur, et la faceintense des petits bonheurs. Mais également entre Bonheur blanc etBonheur noir. L'un ne pouvant exister sans l'autre.

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L : Bonheur blanc et Bonheur noir ? Je ne comprends pas... le Bonheuravec un « B » dont tu parles n'est-il pas un état de constant et profondbien-être, sur un nuage ? Serait-ce une notion plus exhaustive ?

N : Il semblerait qu'un état de bien-être suprême ne puisse pas êtremaintenu indéfiniment. Cela signifierait un état de perfection suprême etlisse, humainement et oursement inatteignable.Un état de Bonheur blanc éternel ne serait d'ailleurs pas enviable, jepense.

Cela déconnecterait les individus qui en jouiraient de manière constantedes autres. Déconnexion d'autant plus problématique qu'elle lespositionnerait de manière fixe dans un état de clairvoyance, de célérité,de lucidité, d'ouverture, de joie, de confiance en soi... et « d'invincibilité »tels qu'ils se retrouveraient, indépendamment de leur volonté peut-être,assis sur un nuage.

Situation confortable pour qui s'y trouve, mais qui ne peut être illimitéepour une raison fort simple : les contrastes.

La Vie fonctionne par contrastes : rebond/chute, positif/négatif, éveil/sommeil, activité/repos, désir/manque,satiété/faim, plaisir/souffrance, liberté/contrainte, inspiration/expiration,vie/mort, Bonheur blanc/Bonheur noir.

La Vie est ainsi faite. Besoin de contrastes pour vibrer.

Et l'intensité de l'une et l'autre entité, proportionnelle l'une à l'autre,dépend d'une configuration et d'une gestion propres à chacun(e).La gestion de ces oscillations est partiellement sous notre contrôle... maisla configuration de notre patrimoine génétique, familial, sociétal, etc. endétermine nos limites personnelles.

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Certaines périodes de Bonheur blanc nous font monter sur des murs, puischuter sur le trottoir. D'autres, beaucoup plus merveilleuses, nous fontgravir les plus hauts sommets avec une vue imprenable sur la vallée...mais nous font chuter dans de profond ravins. C'est le jeu de la Vie.Les règles sont déterminées. À chacun(e) de prendre ses responsabilités etde choisir le niveau d'intensité auquel il/elle souhaite jouer. Et assumer.

Mais l'une ne peut inévitablement pas exister sans l'autre, de quelquemanière que ce soit.Tout comme nous ne pouvons pas nous détacher de notre ombre, de notrecôté sombre et désagréable. Toutefois, nous pouvons apprendre à gérerl'expression de nos deux entités.Mais assurément, il faudra vivre avec les deux.

Toutefois, ce qui s'avère possible est de prolonger, et même de consolider,année après année, épreuve après épreuve, les périodes de Bonheur blanc,aussi intenses soient-elles. À l'inverse, il nous est tout aussi possibled'apprendre à nous relever au plus vite après les chutes impliquant unepériode de Bonheur noir.

Nous avons donc une emprise sur l'existence temporelle de l'expressionde ces entités.

La meilleure culture du Bonheur se trouve donc être la plantationd'autant d'éléments que possible en faveur de longs et agréables

ensoleillements, et la construction de solides fondations quiécourteront les inondations provoquéespar les inévitables périodes pluvieuses.

Alternances de soleil et de pluie. Entre les deux, l'arc-en-ciel, fragileet multicolore point de rencontre, symbole de l'équilibre entre le blanc

et le noir. Tout est dit. L'apprentissage est limpide.

Merci la Vie.

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En ce qui concerne la luminosité du blanc et la profondeur du noir, àchacun(e) de déterminer à travers quelles intensités il/elle souhaiteparcourir sa vie.

Sans contraste, pas de vibration. Sans vibration, pas de vie.

Tout cela étant bien entendu à maintenir sans cesse en découvrant lalogique de la Vie via un travail de tous les jours, sans pour autant que cetétat d'harmonie ne soit constant.

La culture de ma plantation ne s'arrêtera qu'à l'heure de ma mort.

Combinée à l'apprentissage du moment présent,la remise en question cyclique,à quelque niveau que ce soit, est un élément-clé du Bonheur.

L : Tu parles souvent de la remise en question. Peux-tu être plusprécis ?

N : Une vraie remise en question fonctionne comme un tsunami qui rasetout sur son passage, et fait perdre momentanément absolument toutrepère.

Les éléments de notre vie qui se relèvent sont vraiment solides, etconstituent dès lors ce qui fait réellement avancer dans la construction denotre vie.

Dans de tels tourments, gardons ceci à l'esprit : une amélioration esttoujours possible, et c’est nous qui détenons consciemment cette partie decet aller simple qu’est notre histoire unique.

Nous pouvons donc décider d’améliorer notre vie et faire le choix dedevenir Heureux-se.

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L : Avec du blanc... et du noir, du coup ?

N : Tout à fait. Un maximum de blanc, et un minimum de noir.

Mais le noir est inévitable. N'oublions pas que le chemin au bord duquella pancarte fléchée « Bonheur » est plantée est loin d'être de tout repos.Il s’agit d’une longue randonnée, au pas à pas. Les sentiers sont souventescarpés, et les possibilités de se perdre sont nombreuses. Des retours à lacase départ ne sont pas impossibles.La capacité à se remettre en question s'avérera être l'un des meilleursalliés de l'explorateur/exploratrice de ces paysages intérieurs.

Critiquons-nous les uns les autres et restons ouverts aux critiques desautres pour qu’elles ne soient pas infructueuses, et retournons-les à

notre avantage en y réfléchissant.

Je m'enrichis des critiques. C'est ainsi que j'évolue.

N’ayons pas peur de nous critiquer les uns les autres, en sachant qu’ilexiste une base commune à tout être humain.Poursuivons le débat de notre évolution, de notre remise en question.

Critiquez-moi. Critiquez-vous.Critiquez-les. Critiquons-nous.

L'expérience m'a montré que les critiques sont indispensables à uneévolution personnelle solide, même si elles sont souvent ressenties, dansun premier temps, comme des attaques.

Tout dépend de la façon dont elles sont présentées et dont elles sontperçues, car elles peuvent très vite devenir un atout de poids, avec un peude recul et de volonté.

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L : Comment veux-tu avoir du recul lorsqu'une image de nous qui nenous plaît pas circule dans les esprits ?

N : Si cette image circule, il y a peut-être un fond de vérité. Ravaler sa fierté et s'élever, ainsi que faire des rencontres avec denouvelles personnes peut nous recentrer sur nous-mêmes.

Il est important de ne pas perdre de vue qu'une partie de ce que noussommes, que nous l'acceptions ou non, est uniquement reflétée par leregard de celles et ceux qui nous entourent. Nous pouvons l'ignorer, maisça ne l'empêchera pas d'exister.

Toutes les critiques ne sont bien sûr pas nécessairement utiles. Au fur et àmesure de notre travail sur nous-mêmes, leur pertinence devient plusfacilement évaluable.

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N : Pour espérer, à tort, éviter ces périodes périlleuses et désagréables, latentation est grande de fuir dans différentes formes de drogues.Dans le vain espoir de pouvoir ainsi fuir son ombre...Parfois même dans la naïve croyance d'aller au bout de soi-même.Ce n'est pas cela que d'aller au bout de soi-même, mais bien de sesupporter sans artifices ni calmants.Et puis, l'esprit humain est déjà suffisamment complexe que pour ne pasajouter des substances adictives qui viennent embrumer la justeexpression de soi.

Il est ainsi également aisé de comprendre l'importance qu'a l'argent entant que fuite.

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Aller au bout de soi-même, c'est se dompter, se comprendre. Il estévidemment difficile de s'affronter et de se faire face en totalité.

Plutôt que de fuir ces bassins de réflexions et de tourments, pourquoi nepas y plonger pour découvrir ce qui y est englouti ? Peut-être ytrouverez-vous un trésor, qui sait...

Sans hypocrisie, face à nous-mêmes, de nous à nous, posons la bonnequestion :

« Suis-je Heureux/Heureuse ? »

N’y a-t-il pas dans notre vie relationnelle, sociale, familiale,professionnelle, des flous qui restent incompris et qui, ajoutés les uns auxautres, rendent notre vie grise et fade ?

Mais par conditionnement et par perte d’espoir, nous nous en serionsfinalement satisfait(e) ?

N’y a-t-il pas des questions multiples restées sans réponse, des rêvesvaincus par le vécu que nous laissons dans le monde de notre imaginaireet qui nous frustrent ?

Tant de choses convoitées qui, au fil des années, s’éloignent petit à petit ?Une « fatalité » dressée comme un mur devant nous : complexe(s)quelconque(s), disputes et désaccords récurrents dans le couple,monotonie de vie, famille dissoute avec les années, doutes permanents surnous et surtout sur tout, des regrets, un sentiment d’aigreur et defrustration pour notre propre personne, et qui nous emprisonnent ?

N’y a-t-il pas des rêves futurs pensés dans le passé qui, une fois dans cefutur, deviennent des rêves enviés résolument passés… et regrettés ?

Tous ces souhaits tant désirés qui n’ont jamais trouvé ne serait-ce qu’unreflet dans la réalité.

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Une lâcheté face à la Vie qui n’a pu donner comme résultat qu’une vie aumoins partiellement écrasée.

Des contes de fées convaincants, désirés, tentés, déçus, refusés, oubliés etfinalement regrettés ?

Une ambition écrasée, une dysmaturité désespérément conséquente sur ledéroulement futur et présent de notre existence ?

Un refus du bon sens par manque d'audace et de courage ?

La construction maladroite de notre vie de couple ? La multiplication deserreurs et des regrets ? Une confortable impersonnalité et lâcheté face àla Vie rendant finalement notre existence mal heureuse ? Une trop faibleconfiance en nous durant tant d’années ? Un écrasement, chronique oupermanent ? La satisfaction convaincue de notre existence... faute demieux ? Le refus de prendre des risques par crainte de perdre cette vie enréalité insatisfaisante, par peur de l'inconnu ?

La prise de conscience de notre hypocrisie envers nous-mêmes.

L’oubli du rêve par peur du risque de l’inconnu ? L’amour que nousprétendons éprouver, mais qui n’a désormais plus d’amour que le nom ?Notre encrage qui nous inscrit et nous enchaîne à cette sociétésuperficielle qui projette dans « l’avoir » et non dans « l’être » ?

N’y a-t-il pas un manque d’audace par peur de la solitude ou de l’échec ?

N’y a-t-il pas également un écrasement de nous-mêmes par peur de gênerou par peur de ne pas plaire ?

Combien d’écrasements de notre part ?

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N’y a-t-il pas aussi un écrasement des autres de notre part dans le but denous sentir supérieur(e) ou pour tenter de masquer notre malaiseinterne ? Combien d’écrasements des autres par nous ?

Combien de fuites dans des mondes imaginaires qui n’apportent rien à laconstruction de soi et à la vie vécue ?

Combien de reports de discussions importantes ou d’une simple mise aupoint par peur de ce que cela pourrait entraîner ?

Combien de fois le désir s’est-il évaporé entre nos doigts ?

N’y a-t-il pas une façade joyeuse, un voile d’humour pour tenter demasquer, non seulement aux autres, mais également à nous-mêmes, notreréalité ?

Qui sommes-nous ?Nous connaissons-nous vraiment ?

Combien de remises en question de nous, de notre couple, de notre vieavons-nous repoussées au lendemain ?Combien de nos réalités ne sommes-nous pas parvenus à regarder enface ?

Nous voyons-nous lorsque nous nous regardons dans un miroir ?

Avons-nous pris notre Bonheur en main ?

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,ios urs liavart eLelleitnesse te euqsenatit epaté enu

N : Le travail sur soi est l'apprentissage de l'acceptation de soi, ombre etlumière. Et évoluer pour tendre vers le bien-être le plus stable et le plusconstant possible.

Il s'agit d'une remise en question de notre fatalité.

Il s’agit de réfléchir à soi pour cerner notre bien-être, l’atteindre etl’entretenir.

Tant d'aspects de notre vie et tellement de nos comportements dépendentde l'image que nous avons de nous-mêmes (image de notre corps et denotre personnalité). Quel défi hautement complexe que de développer unreflet qui nous soit suffisamment agréable pour pouvoir profiter de la vie !

Le but à poursuivre via ce travail est de se comprendre, de s’aimer soi-même et de se constituer une base de confiance en soi grâce à cettecompréhension.

Au fur et à mesure du travail, les soucis personnels peuvent trouver plusfacilement une solution. Cela peut prendre plusieurs années pour un seulproblème, car ils sont souvent liés les uns aux autres.

La vision s’éclaircit progressivement et on devient de plus en plus capablede délier des noeuds plus importants et plus complexes, aussi bien àl'échelle individuelle que collective.Cela est permis grâce à une ouverture sur le monde et une compréhensionde la Vie plus larges.

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En apprenant à se comprendre soi, on apprend également à mieuxcomprendre les autres. Et au mieux on se sent bien avec soi-même, aumieux on est apte à venir en aide aux autres.

Le cercle vertueux, de nouveau.

Changer le monde commence par se changer soi-même.

Le brouillard se dissipe grâce au travail sur soi.

Il se dissipe en écoutant les critiques des autres, bien qu'elles n'aientparfois pas le moindre sens.Il est important de veiller à ne pas se laisser écraser, tout en n'écrasant pasà son tour.

Pas besoin de tous les autres pour avoir un avis sur ce que nous sommes etce que nous faisons.Sinon, nous nous bloquons en laissant aux autres le soin de diriger unepartie de notre vie et de notre amour pour nous-mêmes.

J'imagine qu'on ne peut pas plaire à tout le monde.

De plus, nous ne pouvons pas tout expliquer à tout le monde.On choisit les personnes à qui s'ouvrir et avec qui partager.

C'est aussi l’une des raisons pour lesquelles il est important de seconnaître grâce au travail sur soi : pour pouvoir donner à ceux que nousavons choisis les clés de notre compréhension.Il est essentiel de croire en soi sans avoir besoin de l'avis des autres. Celan'empêche pas de prendre leurs avis en compte, mais permet de ne pas endevenir dépendant(e).

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Autrement dit : s'auto-critiquer et s'auto-analyser le plus possible pourlaisser le moins de force écrasante possible aux avis des autres, qui serontde toute façon présents.Il est par ailleurs difficile d'agir en harmonie avec son ressenti profond,indépendamment de ce que les autres pourraient dire ou penser. Il est eneffet rassurant de baigner dans l'illusion sécurisante de croire ne pas êtreseul(e), qui permet sans conteste de se sentir exister.

Mais au fond, nous sommes seul(e)s.

Il n'est pas facile d'accepter et d'assumer la face solitaire de l'esprithumain. Il peut être tentant de s'évanouir dans l'illusion pour ne pasavoir à se battre pour son Bonheur, contre soi-même.

Il est intéressant d'avoir une longueur d'avance sur les critiques, parfoisconstructives, parfois non.Sinon, les autres dressent des écrans de fumée entre le soi perdu face à larecherche de lui-même et le soi intégral si difficile à accepter... comme sice n'était pas déjà suffisamment complexe sans cela.

Sans oublier qu'il est important de garder à l'esprit que beaucoup parminous ont tendance à reprocher et à projeter sur les autres ce qu'ils ne sontpas capables de voir en eux-mêmes.

Les autres, s’ils sont aigris et frustrés, ne constituent pas un repère quipermet de construire le Bonheur. Au contraire, ils nous en éloignent.

Un dernier conseil : l'importance de refermer progressivement les portesdonnant vers des blessures, présentes et passées.Ainsi, avancer sur les sentiers de sa vie en refermant les portes derrièresoi. Boucler les boucles. Fermer les chapitres tout en en ouvrant denouveaux.Sinon, les effets négatifs continueront de parasiter silencieusement etdangereusement l'entièreté de l'ouvrage.

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L : Que signifie « être soi-même » ?

N : Il n’y a pas « d'être soi-même » ou non. Quoi qu'on fasse, se sentantbien ou mal, stressé ou pas, s'assumant à moitié ou non, se mentant à soi-même et aux autres ou non, on est soi-même.

Au cours d'une vie, l'essentiel est « simplement » de tout faire pour que ce « soi-même »,

à chaque instant, soit le plus sincère et le plus lumineux possible.

C'est-à-dire : tout faire pour être le mieux possible le plus de tempspossible sur l'entièreté de sa vie. Et apprendre à ne pas en avoir hontelorsque ce n'est pas le cas.

Ce n'est qu'en commençant à dépasser la honte de nos malaises et à enparler que nous parvenons à les surpasser tout en trouvant des cheminspour les résoudre.Cette force n'est souvent pas facile à trouver, bien entendu.

Si chacun(e) ouvrait son esprit, et élevait ainsi sa propre réalité, pour quechacun(e) se sente individuellement le mieux possible, nous aurionstoutes et tous de moins en moins de moments de mal-être, et aurionsmoins de conséquences négatives sur les autres.De cette manière, nous briserions le cercle vicieux dans lequel l’Humanitése trouve. Ainsi, nous contribuerions toutes et tous à un monde meilleur.

Quoi qu'on fasse, on est soi-même.La subtilité et toute la difficulté étant

de ne pas se conforter dans un soi-même fixe et stérile.

Il est vrai que nous sommes le produit de tout notre passé, de tout ce quinous entoure, de tout ce qui nous a précédé.

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Mais nous ne pouvons pas nous déresponsabiliser de la sorte.

Gardons à l'esprit que nos choix, quels qu'ils soient, nous appartiennent,et nous devons les assumer. Sinon, c'est bien trop facile.

Qu'ils soient en accord ou non avec nos envies ou notre ressenti, ilsrestent malgré tout nos choix. Nous sommes les acteurs et actrices : nousavons une part importante de responsabilité de nos choix.

Si pas chacun d’entre nous, qui d’autre ?

Et dans tous les cas, ça ne change rien : on est soi-même, quoi qu'on fasse,quoi qu'on veuille et quoi qu'on croie.

Ce qu'on vit, positif ou négatif, c'est soi-même, pas le choix.

Mais le but d'une vie est non pas d'être soi-même (puisqu’on l’est de toutemanière), mais bien de rendre ce soi-même bien, Heureux, positif au plusprofondément. Être en harmonie avec soi-même et avec le monde.

Mais encore faut-il savoir ce qu'est le bien-être ?

Et comprendre qu'il y a une logique imparable et aussi évidente que « lefeu brûle ».

Au fur et à mesure de notre compréhension de cette logique, notrecapacité à gérer les conflits, les nœuds psychologiques, les malaisesinvisibles, etc. augmente.

Tout cela répond à une logique.Tout cela a des raisons et des solutions.

La route à suivre est donc de chercher à se sentir serein, le plus possible.

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Cette route passe forcément par des phases de doute, mais également desnids de poules, des côtes, voire des tronçons de voirie inexistants.

Lorsque j'écris « Bonheur », il ne s'agit pas d'une pilule miracle, idéalisteet illusoire. Le Bonheur, c'est la Vie, et les moments difficiles en fontinévitablement partie.

Mais les moments et périodes d'harmonie se construisent, s'entretiennentet peuvent être multipliés.

Décortiquer la mécanique de la Vie (la Raison) tout en s’écoutant eten agissant en accord avec son ressenti,

dans le respect d’autrui (le Cœur).

Une fois parvenu dans un creux, nous finissons par être relancé(e) par unquelconque événement, que nous pouvons aider à apparaître, car nousavons un esprit éternellement insatisfait. Le tout étant de parvenir à nepas être esclave de cette insatisfaction.

L'esprit a besoin de temps de refroidissement.Il s'agit d'une ondulation dont les courbes peuvent être « aiguillées » pourêtre maintenues proches des cimes le plus longtemps possible.Ce qui n'empêchera pas de traverser des vallées arides pour autant.Et les raccourcis existent pour sortir de tels paysages hostiles.

Apprendre à surfer sur cette ondulation est essentiel. Sur ses hauts,comme sur ses bas.

Oser les vivre, les uns comme les autres.Entretenir les hauts un maximum, et gérer les bas au mieux. Ne surtoutpar rejeter ces derniers. Tout cela s'apprend.

Le Bonheur se cultive.

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Le but n'étant pas non plus d'avoir un électrocardiogramme plat. Lapulsion de vie est identique à un cœur qui bat. On ne peut pas l'arrêtersans compromettre son bon fonctionnement. Toute inspiration inclut enelle-même l'expiration. Pas de blanc sans noir. Pas de haut sans bas.

On n'immobilise pas le flux vital.

Ces variations sont influencées par les événements, les situationsextérieures, les autres, etc.

Je sais qu'il peut sembler confortable de se raccrocher à sa vie et auxchoix qu'on a fait, par peur du changement.

Je sais qu'il est difficile de concevoir que l'on s'est peut-êtrecomplètement ou partiellement trompé,

que l'on se trouve sur une mauvaise voie qui ne permet pasl'expérience du Bonheur si on y restait.

Mais cela ne justifie pas d'y rester pour autant.

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N : En réalité, toute partie de notre comportement et de notre façond'être est un reflet du niveau de réflexion auquel nous nous trouvons.Hormis en faisant sa connaissance, la meilleure façon de nous forger uneopinion sur un(e) inconnu(e) est de nous référer à l’ensemble de sescomportements, reflet de sa place sur l’échelle humaine des gens que nousjugerons plus ou moins intéressants de connaître plus en profondeur.

Qui que ce soit est libre de juger qui que ce soit, et devra en assumer les conséquences, évidemment.

Ne perdons pas de vue que l'erreur est possible : nouvelle vertu de laremise en question.

Des préjugés, tout le monde en a.Ce qui fait la différence, c'est la possibilité que nous développons de

les remettre en question ou non.

Quoi qu’il en soit, la seule chose qui importe est de savoir où nous noustrouvons, en décryptant pour nous-mêmes nos pensées. En sachant quenous sommes chacun et chacune la seule personne à pouvoir nouscomprendre réellement.

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N : Le travail sur soi est très difficile et représente sans doute l'une desplus grandes épreuves de l’être humain à l’échelle individuelle.

Il nous fait vivre des périodes de profond désespoir et d’obscure noirceur.

Lorsque nous nous trouvons dans un état de fatigue émotionnelle,« comme dépressif-ve », le cerveau fonctionne inconsciemment à pleinrégime.

Mais pour canaliser cette énergie de manière constructive, notre espritdoit consciemment donner des repères à sa partie inconsciente en mettantle doigt sur les raisons profondes de notre souffrance.

Écrire, parler, nous exprimer de toutes les manières possibles, via l'artnotamment. Nous donner les moyens d'appuyer notre réflexion.Chercher la force pour ne pas sombrer.

S'exprimer. Ne surtout pas fuir. C'est précisément le piège tendu parnotre esprit pour nous faire sombrer dans des états d'obscure folie.

Une rupture amoureuse ou amicale est une occasion unique de réfléchirsur soi en décortiquant toute la relation depuis le début, et qui a abouti àla fracture afin d'en comprendre les raisons.

Notre passé est un élément-clé à considérer. Notre vie étant comme unechaîne dont chaque nouveau maillon s'accroche avec logique et raison auprécédent.

Décortiquer et comprendre toute la logique qui nous a mené(e) là où nousen sommes aujourd'hui.

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Il est crucial de saisir ces opportunités pour se retrouver seul(e) devantsoi-même, s'affronter, comprendre et se comprendre, commencer oupoursuivre le travail sur soi, plonger dans la douleur avec l'objectif d'ensortir grandi(e).

Ces périodes de souffrances et de tourments sont un véritable calvaire.Ces phases durant lesquelles on a beau essayer mais où on n'y arrivesimplement plus. On n'arrive plus à connecter les points. On ne parvientplus à dessiner de ligne. Dans ces états d'esprit, une moindre action setransforme en effort surhumain. Tout énerve. C'est comme si on setrouvait à côté de soi-même.

Oui, la douleur va s'atténuer avec le temps, mais pour vraiment s'enlibérer, il est indispensable de continuer à réfléchir pour comprendre lasituation, pour comprendre ce qui a mené à cette souffrance, pourcomprendre qu'il s'agit là de l'expression de la nécessité d'une transition,d'un changement de configuration.Etablir de nouveaux objectifs de vie. Se reconstruire, et finalementréapprendre à rêver.

Toutefois, trop de réflexions tuent la réflexion. S'y enfermer peut devenirstérile et isoler. Il est important de prendre garde de s'extirper de ce trouet de se reconnecter avec « le monde des vivants » suffisamment tôt.Oser affronter les autres et le monde malgré que l'on se trouve dansl'ombre de soi-même, une fois dans ces états.Ne pas s'isoler malgré cette fragilité, malgré toutes ces peurs quiressurgissent, malgré cette certitude d'être nul(le), médiocre etinintéressant(e).

Ces périodes de crise de sens, de doute et de confiance semblentinterminables. Cet état d'esprit qui nous rappelle de façon cyclique ànotre état de petit humain, avec ses peurs et ses doutes, aussi indubitablesque semblaient être nos certitudes jusqu'alors. Tout repère est perdu. Lecerveau et l'esprit se bloquent et la créativité, la confiance en soi, l'intérêt,

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la prise de responsabilités, les envies, les plaisirs, l'émerveillement etl'instant présent ne sont plus.

Et ces états de Bonheur noir rendent très grande la tentation des'enfermer dans la sécurité, l'immobilisme et les drogues.

Lorsque la spirale négative nous aspire au moment « x », nous sommesconvaincu(e) que notre état de bien-être a pris définitivement fin. Quejamais nous ne nous sentirons vivant(e) à nouveau, que ce soit au moment« y », « z » ou « x + 1 an ». Cette sensation de vide profond prouve qu'ils'agit là d'une réelle remise en question.Mais lorsque cette spirale nous engloutit, si nous pensons et souhaitonssincèrement changer, nous améliorer et nous sentir mieux, nous créonsdéjà cette possibilité à venir, bien qu'imperceptible durant des semaines,voire des mois.Si cette volonté d'améliorer la situation est réelle, nous sommes déjà enroute dans cette direction.

L : Comment cela est-il possible ?

N : Car vouloir changer, c'est déjà changer.Et penser à vouloir changer, c'est créer cette possibilité.Notre pensée est créatrice.Nous détenons toutes et tous un pouvoir hallucinant sur notre vie.

Au bout du tunnel, si l'esprit parvient à ne pas se cacher derrière lefaussement sécurisant voile du dénis, il développe des réflexions quiclarifient le ciel en nous permettant de nous comprendre.

Les portes se trouvent au bout du tunnel. Et une fois sorti(e) de ce tunnel,n'oublions pas cette obscurité qui nous compose, sans la laisser nousengloutir.

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Par ailleurs, à mesure que nous accomplissons ce travail, il est de plus enplus aisé de repérer les spirales négatives lorsqu'elles nous absorbent, etd'augmenter notre capacité de réactivité pour les rendre à nouveaupositives.

L : Oui, j'imagine donc qu'il faut se forcer, et lutter pour ne passombrer. Et c'est difficile. Je me sens tellement nul et médiocre durantces périodes ténébreuses interminables.

N : Si tu n'avais pas de doutes quant à la durée de ces périodes, elles enperdraient leur sens ainsi que leur puissance de remise en question.Dans la souffrance, la situation se clarifie progressivement, et l'espritretrouve un état de plus en plus tranquille, pour autant que le guide soitune réflexion sincère.

Tout ce processus de construction inconsciente est énergivore, d'où unefatigue incompréhensible et difficilement gérable durant ces périodes.

Il faut laisser à l'esprit le temps d'y voir plus clair.

Accepter la souffrance sans s’y soumettre et y plonger entièrement, demanière tout à fait contraire au réflexe de sécurité,

comme pour la provoquer.

Et continuer d'avancer dans le noir, éclairé(e) par la seule lumière de notre réflexion, jusqu'à ce que le décor s'illumine de plus en plus.

Lorsque j'ai traversé les périodes les plus obscures de mon existence à cejour, mon esprit ne m'a pas laissé d'autre choix que de plonger au bout dece mal-être.

Je franchissais une porte donnant sur un immensément long couloir dontje ne pouvais pas percevoir le bout. Il était jonché de toutes parts depièges divers.

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Je me trouvais devant la pire allée qu'il m'ait été donné de voir, sans autredirection possible.La porte se refermait derrière moi... et j'étais à chaque fois nu.

Plus j'avançais, plus j'avais dur et me blessais. Si difficile que la fuite dansla mort était un scénario que mon esprit envisageait volontiers.

Mais je voulais croire que ce qui ne me tuerait pas me rendrait plus fort,me ferait grandir.

À plusieurs reprises, je suis tombé dans le piège vicieux de l'illusion quifait croire que j'étais au bout du couloir et là... bam ! Retour au début ducalvaire.

Je voulais rester fort malgré tout, tenir le cap envers et contre tout.

Je luttais pour garder à l'esprit et continuer de croire en ces phrasesd'apparence naïve, mais dont la puissance ne doit pas être sous-estimée :

« Patience et persévérance »,« On a ce que l'on construit, on récolte ce que l'on sème », « Pour chaque problème, une solution »,« C'est du long terme : je plante aujourd'hui les graines qui donnerontun arbre magnifique dans plusieurs années ».

Elles recèlent d'un pouvoir réel, à condition de bien les intégrer.

Durant mes traversées, je n'ai eu de cesse de concrétiser, de matérialiser,de chercher à en parler pour avancer, pour sortir de ma tête et ne pasrester prisonnier de la tornade.Même si ce que je faisais me paraissait « nul », je continuais. Je voulaisconcrétiser une étape pour passer à la suivante, sans quoi je serais restéenfermé dans mon esprit.

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Du petit à petit. Pas à pas. Étape par étape.

L : Mais cela me demande tellement de temps et d'énergie alors que j'aides obligations. Il est évident que je préfère anesthésier mon incessantmoulin à pensées.Je n'ai pas le temps de réfléchir à ma vie et à mon Bonheur comme je levoudrais... bien que je t'avoue que je ne suis pas non plus certain d'enavoir envie, tant cela me fait peur de plonger en moi...L'organisation actuelle du système m'oppresse, je le sais. Mais au fond,peut-être que je trouve confortable d'avoir l'esprit constamment occupé,que ce soit de manière épanouissante ou non... ?

N : L'un des problèmes est que l'organisation actuelle du système nouspropulse toujours en avant : études, travail, responsabilités, prêts, enfants.Et plus les enfants arrivent tôt, plus la plongée profonde au coeur de cesystème est rapide.

Il ne permet que peu d'ouvertures qui nous donnent la possibilité demettre notre vie en pause.

Avoir le temps de nous arrêter au bord du chemin et de réfléchir ànotre vie, à la Vie, à son sens et à nos aspirations.

Cette fuite en avant annihile une bonne partie de notre réflexion et deson développement, outil indispensable pour la construction d'uneexistence Heureuse et épanouissante.Elle permet également à une multitudes d'illusions et de repères vains des'imposer comme des normes.

L'état de dépression est stigmatisé de nos jours, étouffé par lesmédicaments, alors qu'il s'agit là de l'expression ultime de l'esprit pourfaire comprendre à son hôte que quelque chose ne tourne pas rond.Ce mécanisme force l'individu à ne rien pouvoir faire d'autre que deréfléchir, aussi confuses que paraissent les pensées dans ces états-là.L'activité inconsciente du cerveau opère silencieusement.

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Beaucoup ne comprennent pas les bienfaits de cette mécanique, voyantl'activité « noire » de l'esprit comme un fardeau inutile et casse-tête.Alors qu'il s'agit là d'une clé essentielle à la construction d'une vieheureuse, et par extension et multiplication, d'une société Heureuse.

Le Bonheur est une lutte. Et elle n'est pas facile.

L : Mais je déteste ces états d'esprit négatifs où tout est pareil àl'extérieur de moi, mais où rien n'est pas pareil à l'intérieur de moi. Jene veux être que positif !

N : Impossible, car la dualité fait partie intégrante de ta nature humaine,par-delà ta volonté et sans laquelle ta vie perdrait sa saveur.Cette dualité est absolument liée à la Vie elle-même, à sa vibration, à sonéquilibre en éternelle et fragile instabilité.

C'est précisément cette logique qui nous permet de ne pas nous conforterdans un « soi-même » fixe, et nous donne les indices pour nous réorienter.Indices que beaucoup préfèrent ignorer, choisissant la sécurisante,confortable et non moins illusoire stabilité du status quo. Sacrifiant par lamême occasion une part de la magie qui ne peut être figée et ne se laissepas emprisonner.Magie qui n'existe qu'en la faisant passer d'une main à l'autre, mais quis'éteind dès que ces mains essaient de l'agripper, de l'emprisonner, de lafiger.

Son éternité n'existe que dans le mouvement.Son infinité ne s'exprime que dans un mouvement perpétuel,

en chute libre.

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evuaf elbasnepsidni ,ogé'L

N : Tous ces regards durs. Nous, tous ces guerriers et toutes ces guerrièresqui avons oublié que c'est avant tout contre nous-mêmes que nous devonsnous battre. Contre nos illusions. Contre nos préjugés. Contre notrearrogance. Contre notre égo. Nous nous trompons de cible en visant versl'extérieur. L'ennemi est à l'intérieur.

Un égo, tout le monde en a un, plus ou moins dompté.

Hors de contrôle, il peut être ravageur et profondément nuisible.Sa présence est néanmoins indispensable car, bien dressé, il est le gardiende la liberté de pensée et incarne la garantie de l'individualité dechacun(e).

Sans lui, l'individu se perdrait dans le groupe.Sans lui, l'esprit se soumettrait sans même résister à une pensée collectivemanipulée par d'autres individus dont les égos auraient pris le pouvoir.Ainsi naissent de dangereux comportements extrémistes et sectaires.

Par ailleurs, l'égo (sous vigilance) permet à l'individu de développer sonamour-propre, de s'aimer.Le chemin pour aimer les autres sainement passant nécessairement parl'amour de soi au préalable.

Autre qualité de cette créature sauvage à maîtriser : elle nous permet denous pencher sur nous-mêmes afin de mieux nous connaître pour mieuxnous diriger. Mieux nous comprendre pour permettre aux autres de nouscomprendre à leur tour.

Sans égo, pas de connaissance de soi.Soyons « égocentrique » : écoutons-nous.

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Notre corps est un indicateur des chemins à prendre pour détecter lesproblèmes dans notre vie.L'aspect des cheveux et des dents, l'insensibilité aux odeurs, à la musique,à la beauté de la nature, l'absence d'intérêt, la présence de noeuds àl'estomac, une haleine naturellement désagréable, des courbatures, desboutons, le manque de désir sexuel, le manque d'envies, l’aspect physique,le manque d'appétit et de plaisir des goûts, etc. sont autant d'indicateurs.

Se pencher sur nous-mêmes, sur notre vie, sur nos ressentis, sur noserreurs, sur tout notre être, sincèrement et en restant très vigilant enversl'incroyable capacité d'acceptation et d'accoutumance de l'esprit humain àce qui, précisément, le fait souffrir.

Se pencher sur soi-même,se connaître par cœur et ce,

en toute honnêteté et sans hypocrisie.Cela serait impossible sans égo.

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Phase 2b : Réfléchir aux autres

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eihtapme'L

N : En sortant de cette première bulle (soi) et en regardant tout autour,très vite, ce constat s'impose :

Au-delà de notre riche et infinie diversité, nous sommes simplementtoutes et tous les mêmes : humains.

Lorsque cela est compris et intégré, un niveau supérieur de réflexion peut se mettre en place :

l’empathie, cette capacité de se mettre à la place des autres et de lescomprendre sans se perdre en eux.

Nous pouvons dès lors nous ouvrir aux malaises des autres. Ainsi, si nousne les aidons pas à se sentir mieux (cela n’étant jamais une obligation),cela nous permettra au moins d’en être conscient(e) et de ne rien faire quipourrait aggraver ces malaises de manière irrespectueuse.

Il est en effet possible que certaines manifestations de notre bien-êtreaccentuent, sans mauvaise intention, un malaise chez une personne quenous croisons ou côtoyons. Comme un manque de confiance en soi, parexemple.Dans cette situation, s'écraser ne sera bénéfique pour personne. Leminimum étant seulement de ne pas être irrespectueux et dédaigneux.

Par ailleurs, hormis les évidentes situations critiques d'urgence et dedanger, il n’y a aucune obligation à aider les autres.Personne ne peut blâmer qui que ce soit de ne pas être venu vers lui/elle,de ne pas s'être penché(e) sur ses problèmes.

Les gens qui se sentent mal attirent moins, c'est un fait.On ne force pas autrui à s'intéresser à soi.

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On ne peut ni forcer, ni en vouloir à qui que ce soit pour cela.

Ça perdrait tout son sens.

noitacinummoc al à sedia setiteP

N : À l'origine d'un reproche ne se trouve jamais une « broutille ». Sacause est toujours plus profonde.

Il est nécessaire de creuser.

Lire entre les lignes.

Il existe de nombreux et très bons ouvrages sur la communication.

Dans tout conflit, les « à cause de toi », etc. ne doivent ni être dits, ni êtrecompris dans le sens d'« accuser et jeter la pierre sur quelqu'un », maisbien pour expliquer l'effet d'un comportement d'une personne sur uneautre.

Cependant, il faut bien l'ex-pli-quer et l'exprimer, mais sans accuser et nepas le prendre pour une accusation.

C'est simplement échanger différentes manières d'avoir vécu une mêmesituation.

Il s’agit juste de fournir une explication logique pour comprendre ce qu’ils’est passé et réfléchir aux solutions possibles.

Cessons de voir tout en confrontations.

Nous ne résoudrons aucun conflit, quel qu’il soit, sans le dialogue.

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Le but étant de se comprendre mutuellement, sans faire porter à l’autre la culpabilité

de ce que l’on n’est pas encore parvenu à améliorer en soi.

Et si l'une des raisons principales de nombreux conflits était la projectiondu regard et de la colère vers l'extérieur plutôt que vers l'intérieur ?

Se voiler la face pour ne pas avoir à se regarder en face ?

Le conflit est la fuite par excellence.

Ce n'est pas un contre l'autre, c'est un avec l'autre.

Sans quoi, on ne respecte ni soi-même, ni l'autre.

elaicos noitargétni'L

N : Parlons de cette volonté forte d'appartenir à un groupe d’individus,pour s’enrichir et partager des tas de choses bien sûr, mais également pourse rassurer de ne pas être seul(e) et se donner l’illusion d’être normal(e).Chaque groupe d’individus a des critères de sélection et d’accès danslesquels va se retrouver ou non n’importe quel individu susceptibled’intégrer le groupe.

Le niveau d’ouverture/fermeture du groupe est souvent proportionnel auniveau de réflexion, d'ouverture, de tolérance et de confiance en euxdont ses membres font preuve.

Les outils utilisés par le groupe pour se donner une personnalité et unesubstance (voulue ou non), à lui et à ses membres, par l’intermédiaire deces mêmes membres, sont nombreux :

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Ouverture d'esprit, niveau de conversation, sujets abordés, hobbys, stylevestimentaire, type d’humour, culture, langue, niveau de réflexion,niveau de mal-être/bien-être, etc.

elaicos noitargétniséd aL

N : Le rejet d'individus est également utilisé comme un outild'intégration sociale, dans le milieu scolaire notamment. L'école, ce lieu-clé où une partie de l'image que nous développons de nous-mêmes se joueet influencera la construction de notre futur.

Il s’agit de renforcer son appartenance à un groupe et l'identité de cedernier par contraste avec d'autres personnes.

Pourquoi est-il si difficile de tolérer les différences sans stigmatiser ?Pourquoi écraser pour s'affirmer et se sentir exister ? Pourquoi gagner saconfiance en soi de manière aussi médiocre ?

C'est tellement facile de rabaisser.

Ce genre de comportement met en lumière un besoin psylosophiquementet profondément problématique que beaucoup ont de se sentirsupérieur(e)s à d'autres...

étimil riovuop nU

N : Dans tout type de relation, quelle que soit la situation, nous nepourrons toujours faire que cinquante pourcents du chemin. L'autremoitié restera de la responsabilité de l'autre/des autres.

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Nous ne pouvons faire que tout notre possible et ce, sans violer lafrontière de la volonté, de l'envie, de la possibilité et de la liberté del'autre/des autres.Notre moitié du chemin, rien de plus.

A ce stade du développement de ces écrits, le pointcentral est d'éveiller suffisamment sa réflexion sur

l'humain (soi et les autres) pour faire preuve d'empathieréelle, à tous niveaux.

Mais le développement de l'empathie ne se force pas.Elle se développe dans le cœur, naturellement et parallèlement

au cheminement sur la Voie du Bonheur.

Poursuivons notre route.

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Phase 2c : Réfléchir au Monde et à la Vie

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(e)élbmessar te (e)étcennoc ,(e)éllievé ertÊ

N : La Vie est connexion.

Nous sommes en train de façonner une humanité déconnectée,douloureusement morcelée, inutilement cloisonnée et exagérémentaseptisée.

Le contact tactile avec la terre se raréfie.L'indifférence et l'hyper mécanisation opèrent.La responsabilisation humaine et citoyenne s'efface.Les déraisonnables oeillères s'installent.L'indifférence et l'incapacité à ralentir s'accélèrent.Les illusions destructuratrices et stériles immobilisent.L'écoute de la Vie, des autres et de soi s'assourdit.Les murs dans nos esprits se dressent.La conscience de l'essentiel invisible se noie.L'ignorance, le désintérêt et la fatigue inondent.La confiance et l'ouverture de l'insouciance se réduisent.Le silencieux malaise sociétal contamine.Le monde se désharmonise.Et l'Humanité... s'obstine.

La Vie est mouvement.

Même en se trouvant au sommet de la montagne, cela n’exclut pas lespériodes pluvieuses, voire même les tempêtes.

Différents types de nuages existent : remise en question, perte deconfiance, pensées stériles et auto-torturantes, etc.

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Ainsi, aucun de ces éléments n’est constamment inexistant, l'essentielétant alors de maintenir l’équilibre le plus parfait possible.Non pas l’équilibre ultime mais bien l’équilibre parfait, c’est-à-direl’équilibre dont la stabilité dépend du niveau de perfectionnisme (et doncde réflexion), ayant pour objectif semi-consciemment inatteignable :l'ultime.

Dans notre société des belles apparences s'est imposée une définitionréductrice de la perfection : le côté positif. Tout comme le Bonheurpourrait être, à tort, réduit à sa face blanche.Il s'agit là d'une problématique centrale mettant en fait en lumière notrecomportement « schizophrénique » :

Fierté et démonstration de nos états d'esprit positifs.Honte et dissimulation de nos états d'esprit négatifs.Fierté et démonstration du propre, du lisse, du nouveau et du luxueux.Honte et dissimulation du sale, du rugueux, du vieux et du basique.

La télévision, la publicité et le visuel aguicheur font directement écho àcette mécanique de notre esprit.

Ainsi, la perfection se définit également comme jeune, classe, lisse, carrée,irréprochable, propre, rayonnante, positive et sans accroc.Mais que penser d'une perfection qui impose une intenable pression àl'entièreté de la société, tous domaines confondus.

Personnellement, je trouve cette perfection loin d'être parfaite. J'opteplutôt pour une vision bipolaire de la perfection, du Bonheur et de nous-mêmes. Rassembler le blanc et le noir.

Ainsi, aussi paradoxal que cela puisse paraître, la perfection, c'est accepterque cette dernière soit composée d'imperfections, en ayant conscienceque nous ne l'atteignons jamais, même lorsque nous en sommespersuadé(e). Et pourtant ne jamais cesser de la poursuivre.

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Néanmoins, il existe une grande différence entre « la suivre du regardpour l'approcher » et « se complaire dans ses défauts ».Notons par ailleurs qu’il y a un niveau minimum de confort (nourriture,logement, heures de sommeil, etc.) et d'accès à la connaissanceindispensables pour vivre le Bonheur.

De plus, les petites douleurs, les fatigues, les stress, les états de moral bas,etc. dont nous pouvons souffrir et que certain(e)s espèrent voir résoudrepar les médicaments et les drogues, sont en fait autant de symptômes dudésaccord entre notre manière de vivre et ce qu’est la Vie.

Tout cela démontre une désharmonie profonde.

L'organisation actuelle du système est anti-humaniste et contre notreessence profonde.

Cette organisation est la cause principale de tous ces maux.La qualité du système dans lequel nous évoluons ne peut qu'êtreproportionnelle au niveau d'exigence des individus qui lui donnent uneraison d'être organisé de telle manière.

De plus, quelles que soient nos croyances, convictions, visions, idées,seules importent ces valeurs sincèrement ressenties, pensées etrespectées :

La recherche de compréhension, la tolérance, la critique (autant enverssoi-même qu’envers les autres), la franchise (autant envers soi-mêmequ’envers les autres, et en toutes circonstances), la protection des plusfaibles, la quête de la perfection naturelle et humaine (et donc pasirréaliste et artificielle), l'honnêteté.

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eiV al ed euqigol aL

N : Le monde est un gigantesque bazar animé par une logique indubitableaussi présente et effective qu'implicite.

Cette logique a la forme :

« Tel choix provoqué par telle conséquence passée, elle-même dépendanted'un autre choix non choisi et ainsi de suite, entraîne telle conséquencequi, à son tour influencera des choix qui provoqueront... et ainsi desuite ».

Nous sommes toutes et tous à la fois victimes et acteurs/actrices de cettelogique, nous entraînant sur une voie plutôt qu'une autre, sans que nousne l'ayons forcément choisie.

Ce fonctionnement est naturellement lié à la Vie. Personne n'en estdemandeur, pourtant chacun(e) y contribue.

Vivre inclut ce fonctionnement et implique le destin, cette direction devie que l'on croit choisie, mais qui nous est imposée par tous (nous-mêmesy compris), et personne à la fois.

Que celles et ceux qui ont une vie satisfaisante, une « belle vie », nepensent surtout pas qu'ils/elles en sont responsables grâce à des choixjudicieux ou une bonne gestion.

Non, ils ont simplement eu la chance d'avoir un destin qui leur a étéfavorable.Tant mieux pour eux, mais il n'y a que peu de fierté à en retirer.

Contentez-vous de profiter de cette chance.

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Il n’y a aucun mérite, ou si peu.

Comprendre cela, c’est apprendre l’humilité.

Ceci n'empêche pas d'être fier(e) de ce que nous faisons et d'accepter lescompliments des autres qui font exister cette fierté.Mais fondamentalement, il n'y a que peu de mérite.

Être humble tout en restant fier(e).Être fier(e) tout en restant humble.

ruehnoB leropmetirT

N : À chaque moment présent de notre vie, le Bonheur se construit aufutur et se pense au futur, mais se savoure simultanément au présent quipasse.

Une fois ce présent passé, il se savoure encore longtemps après.En effet, si la Voie du Bonheur est suivie, le passé sert de base solidifiée aufur et à mesure que nous avançons. Cette base permet de construire etd’entretenir ce futur présent, jusqu'à ce que nous le rattrapions et ainsi desuite, sans cesse et jusqu'à la mort.

Notre futur passé se développe au présent qui s'écoule continuellement.Tous trois se fondent sans cesse l'un dans l'autre.

Le Bonheur va bien au-delà de la phrase : « Le Bonheur n’est pas au boutdu chemin, le Bonheur est le chemin ».

Le Bonheur s'étend sur passé-présent-futur et ce, instantanément etsimultanément.

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Il n’y a aucune fatalité. Tous les scénarios sont possibles.

Seconde après seconde, il n'y a pas de voie prédéterminée. Cependant,notre vie n'aurait pas pu se construire autrement que de la manière dontelle se construit sur un espace intouchable au moment présent quis'écoule.Jusqu'à ce qu'un événement quelconque se produise, nous pouvonspenser, espérer ou redouter qu'il se passe autrement (par exemple, quetelle ou telle personne ne fera pas ce choix-là).

Mais dès que l’événement se produit, nous nous rendons compte (et nousne pouvons pas nous en rendre compte avant) que cela n'aurait pas pu sepasser autrement.

Voilà ce qu’est le destin : le déroulement d'un scénario qui se construit aufutur, mais se fige au présent qui passe.

Tritemporel Bonheur fusionné dans l'inimmobilisable instant.

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eihposolysP

N : Voici un petit mot qui a pu vous troubler lors de votre lecture :« psylosophiquement ». Voici ce que j'ai voulu exprimer :

Psychologie

Réfléchir, tout en étant honnête envers nous-mêmes, à la manière dontfonctionne notre esprit.Sans aucune prétention, je fais ici référence à des connaissancesspontanées et empiriques qui nous permettent de développer un regardlucide et sincère sur nous-mêmes.

La psychologie aide à mettre en lumière la manière singulière dont nousfonctionnons.

Elle nous informe donc des outils que nous possédons pour cheminer surla Voie du Bonheur.

Philosophie

« C’est quoi le Bonheur ? »C’est ici-même qu’intervient la philosophie. Il s’agit là d'une questionessentielle à l’échelle de la vie présente et future à laquelle tout êtrehumain devrait idéalement profondément réfléchir.

Ainsi, en fonction des réponses que la psychologie nous apporte sur nous-mêmes au travers du travail sur soi, le chemin à emprunter en parallèlepar la philosophie se dessine également.

La philosophie nous permet de découvrir ce qu’est le Bonheur.La psychologie nous donne les éléments pour le gérer au mieux.

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segayov ,segayoV

N : Les voyages peuvent constituer une part importante de cette quête duBonheur.

Voyager n’est pas « aller à » mais bien « être dans ».

Ceci signifie qu’une personne qui ne développe pas l'ouverture de sonesprit et sa soif de découvertes, même des plus petites choses, passe à côtéd’une multitude de merveilles sans même s’en rendre compte.

Lorsque je vois de tels voyageurs, je ne peux m’empêcher de penser :« Quel gâchis ! ».

Bien entendu, longue est la route pour contruire et entretenir cetémerveillement, et la manière dont fonctionne notre société ne facilitepas ce processus de réenchantement.

C’est l’une des raisons qui me font clamer haut et fort que nous nepouvons pas réellement voyager sans ouverture d'esprit.

Je suppose que certains commencent à élever leur esprit lorsqu’ilscommencent à voyager, mais il semble très probable que bon nombre depersonnes vivent le voyage de manière creuse, sans découvrir denouveaux paysages intérieurs.

Certains marchent… d’autres volent.

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étrebiL etnasilibasnopseR

L : Libre de nombreuses contraintes, comment te sens-tu ?

N : Hmmm, pas mal. Mais pas toujours bien non plus. Je veux dire : êtrelibre ne signifie pas se trouver dans un état d'extase constant.Notre esprit reste le même. Avec sa configuration qui lui est propre, avecses tracas possibles, avec ses stress, avec sa fatigue, etc.Bien que ces derniers soient moins nombreux et plus facilement gérablesqu'en étant soumis à toutes sortes de contraintes, le fonctionnement denotre cerveau reste le même.

Il ne s'agit pas d'un état de pur rêve éveillé, mais bien d'une situation quinous permet de ne pas être bloqué sous une tonne de tracas alourdissantl'esprit.Lorsqu'un problème survient (tension, déstabilisation, surplus de fatigue,noeud émotionnel, etc.), être libre permet d'améliorer la gestion desphases de Bonheur noir, et permet d'avoir un minimum de barrières pourconstruire et profiter pleinement des phases de Bonheur blanc. Car nonenchaîné (loyers, prêts, dettes, paperasses, obligations, etc.). En effet, il y a déjà bien assez de barrières dans nos têtes (peurs, noeudsémotionnels, stress, etc.) que pour s'en ajouter d'autres.

Le grand défi lorsque nous nous trouvons dans cet état de liberté, c'estl'auto-discipline et la prise en main de notre vie.

Être libre ne signifie pas nécessairement que nous construirons leBonheur le plus lumineux possible pour autant. De nombreux autresfacteurs interviennent. L'état de liberté dévoile simplement uneouverture qui permet de construire et de vivre son Bonheur au mieux.Mais nous en restons les cultivateurs, les acteurs.

Et vous ?

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Libre de toute contrainte (excepté les contraintes de survie,évidemment), que feriez-vous de votre temps de vie ?

étiréV enillatsirC

N : Pour cultiver le Bonheur de manière florissante, il n'y a rien de telque la vérité des mots et la cohérence des actes. Exprimons-nous etagissons.

Tout nous dire, surtout avec les personnes les plus proches, sans quoi lesnoeuds de notre vie ne parviendront pas à être résolus.

De plus, le manque d'expression de nos ressentis et pensées cadenassentnon seulement toute réaction et évolution de nous-mêmes, maiségalement des autres.

Intolérables mensonges et détestable hypocrisie qui maintiennentégoïstement les autres dans des bulles que l'on domine lâchement.Figer une situation à un état faussement et erronément confortable etsécurisant de stabilité immobilise la vibration de la Vie.Les effets de cette paralysie par le dénis, le mensonge et l'ommission netardent jamais à se faire sentir.À chacun(e) de voir quel niveau de souffrance physique et de tortureémotionnelle il/elle parvient à subir.

Vivre dans la Vérité permet tout simplement de ne pas s'égarer. Véritéenvers soi-même et envers les autres. Il s'agit sans doute là du raccourcile plus inconfortable, mais également le plus rapide vers les cimes.

À quoi bon dissimuler ce qui est ?

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Tout en sachant que nous ne pouvons au final qu'être perdant(e) enagissant de la sorte, car il est dérisoire de chercher à voiler la Vérité.

Bien sûr nous le pouvons, mais au prix de boulets auxquels nous nousenchaînons et que nous nous imposons inutilement. Pourquoi ? Pour nepas perdre l'illusion si rassurante du contrôle.

Tant de souffrances pourraient être évitées en ne cherchant pas àvainement contrôler la réalité des faits pour se rassurer dans le confort del'immobilisme, de la continuité et de la domination.

Qui prétend donc avoir ce pouvoir de contrôler la Vérité ?

Quelle misérable lâcheté.

ruomA xueirétsyM

L : Et l'Amour ?

N : « Imagine une grotte au beau milieu d’un désert écrasé par unsoleil de plomb : une terre aride, sèche et triste, mais qui nepeut pas pleurer.

Celles et ceux qui ont tenté d’aller au-delà de ces frontièresde feu en sont morts ou ont disparu.Un jour, un ours, seul, au cours d’une de ses torturantespromenades, rencontre une fée, lumineuse, qui devient trèsvite sa reine des fées.

Leurs balades deviennent de plus en plus longues et leséloignent à chaque fois un peu plus de l’endroit autourduquel toutes et tous se retrouvent : la grotte.

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La chaleur est de plus en plus insupportable au fur et àmesure que les heures avancent.Elle s’évanouit. Il la porte et, plutôt que de revenir sur sespas, il poursuit sa route vers l'inconnu.

Il y croit. Il faut qu’il y ait quelque chose, le contraire estimpossible. Il doit y avoir quelque chose.Soudain, ses pieds sourient et son corps ne sue plus : il ne setrouve plus sur cette terre aride, mais bien sur… de l’herbe !

Il lève la tête. Ses yeux brillent.

Le décor qui se dévoile à son regard et qui apparaît commepar magie depuis ses pattes, jusqu’aux horizons les pluslointains est tout simplement paradisiaque, verdoyant etféerique, couvert d’arbres, de rivières, de rochers, decascades, avec une mer au loin.Les saisons se côtoient sous un même ciel : un soleil doux etradieux entouré de quelques nuages cotonneux sur une toilebleu azur, des prairies d’un blanc virginal et glacé, de joyeuxbourgeons voisins de vieilles feuilles craquelées et humides.Le tout, jalonné de collines, traversé de prairies, couvert deforêts magnifiques à perte de vue et ponctué de fleurs dontl’arc-en-ciel de couleurs ne peut être énuméré que parl’averse de gouttes précédant celui-ci. Tandis que demultiples papillons, lapins, oiseaux, chats, poissons, moutons,souris, abeilles et autres animaux de toutes espècesembellissent ce tableau et gambadent l’esprit léger à traversterre, eau et air, baignés dans cet indescriptible mélange dessaisons.

L’ours inspire profondément.

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Une fois… deux fois… l’air y est pur… mais pas une secondeà perdre !

Il court à grandes enjambées, son amour en main, et sautesans hésiter dans un des bassins d’eau translucide alimentéspar une fougueuse cascade.

Au contact de l'eau, la princesse ne se réveille pas pourautant. Toutefois, son pouls redevient régulier et sarespiration normale.Les jours s’écoulent, mais elle ne reprend pas connaissancepour autant… elle dort.

De quoi rêve-t-elle ?

(…)

Espérant plus que tout qu’elle se réveille, et comme étantaspiré par son point de départ, il reprend la route du désert,sa reine des fées dans ses bras de fourrure.

À mesure qu’ils se rapprochent du centre du désert, de là oùils étaient partis, elle reprend peu à peu connaissance.

Là-bas, rien n’a changé : les visages sont toujours aussifatigués, mélancolique ; les sourires toujours forcés… et laqueue pour entrer dans la grotte est aussi dense qu'à leurdépart.

Elle, elle n’a aucun souvenir. Lui, il a encore du mal àcomprendre ce qu’il a découvert.

Ils se dirigent tous deux vers l’entrée du trou, en marchant,alors que tout le monde y court.

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Une fois devant l’entrée, on peut entendre des rires etapercevoir un immense toboggan sur lequel glissent tous cesautres.

L’ours, la petite menotte de la fée emmitouflée dans sa patte,s’apprête à l’entraîner sur la pente quand elle le tirebrusquement vers elle et l’emmène sur la droite de l’entréedu gouffre.Elle inspecte le rocher et effectue une subtile manipulationqui permet à une porte dissimulée jusqu'alors de se dévoiler.

Se déroulent devant eux de longs escaliers de lumière.

Ils descendent tous deux, main dans la patte, marche aprèsmarche.L’ours avance à plus grandes enjambées, mais essaie de réglersa vitesse sur celle de sa fée.Ce rythme de marche est tempéré, mais ce n’est pas le sien.Un jour, il trébuche et tombe, l’entraînant dans sa chute.

Ils sont blessés, s’arrêtent un moment et ensuite, continuentleur route… en boitant, main dans la patte.

Des bruits sourds se font entendre : des cris et des pleursretentissent.Au travers d’une petite fissure dans la roche, sur la gauche del’escalier, ils voient d’où provient ce brouhaha mélancolique :

Une immense pièce sombre, carrée, au plafond haut et auxmurs lisses et sales sur laquelle débouche le long toboggan setrouve devant leurs yeux.A l’intérieur de cette immense cellule, d’innombrablesgrizzlys et fées flétries se retrouvent coincés.

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Certains et certaines parviennent tant bien que mal àregagner l’orifice laissant percevoir la lumière du jour enremontant péniblement le long du chemin glissant.Les autres restent là, à dépérir, à s’entre-tuer, à se déchirer, àmoisir, sales, répugnant(e)s, tristes et épuisé(e)s.

L’ours et sa reine en ont des frissons sur tout le corps. Ils serelèvent et reprennent leur route.

Plusieurs marches plus tard, l’escalier prend fin. Il les amenés face à une porte aux couleurs contrastées, revêtue develours.

Juste avant d’ouvrir la porte, ils s’arrêtent de nouveau. Leursblessures sont plus profondes qu’ils ne le croyaient. Ilsdoivent faire marche arrière et remonter à la surface.

La petite main n’est plus dans la patte…

Ils replongent dans la chaleur écrasante du désert. Elles’éloigne. Il se retrouve seul. Au point de départ. Ils’effondre.

Il se meurt.

Il réunit ses dernières forces pour ramper péniblementjusqu’à la file des personnes s’engouffrant dans la grotte. Ils’accroche à la cheville de l’une ou l’autre fée, désespérément.Beaucoup l’ignorent, certaines l’aident à se relever, allantmême parfois jusqu’à lui proposer une glissade sur letoboggan.Par dépit, il hésite, mais ses blessures sont bien tropimportantes. C’est impossible.

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Une fée qui lui correspond mieux que les autres lui bande sesblessures en partageant avec lui de superbes moments.Le temps écoulé a aidé également. Il se sent mieux, maisinsatisfait.

Le souvenir de ce paradis découvert au-delà des barrières defeu le hante. A-t-il rêvé ?

Il doit en avoir le cœur net.

Il reprend la direction des extrémités du désert, seul.

Il marche longtemps, longtemps, longtemps. Les miragesapparaissent… Mauvais signe. Il souffre atrocement. Ledésespoir le gagne.

Puis, de manière tout aussi surprenante que la première fois,il se retrouve tout à coup face à ce merveilleux tableaud’harmonie… seul.Il s’avance dans ce décor, y pose ses poils et regarde autour delui.

Il manque quelque chose dans ce tableau. Quelque chosed’essentiel, il le sait.Il est seul. Désespérément seul et personne avec qui partager.

Il décide alors de quitter ce lieu magnifique, mais vide.

Sa peau le brûle de nouveau et son esprit s’attriste : il est entrain de tourner le dos à ce qu’il a vu de plus beau mais qui,s'il est seul, n’a aucune utilité. Pas le choix : retour à lagrotte.Les heures passent et ses pattes faiblissent.

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Au loin, une ombre. Un nouveau mirage ?

Non, le visage magnifique d’une fée magique qui s’approche.Sa vision se brouille. Réalité ou imaginaire ? Commentsavoir ? Que fait une fée seule en ces lieux isolés et reculés ?Qu'y fait un ours ? Sensation de vertige.

Il s’évanouit.

Au réveil, toujours cette même chaleur écrasante. Ce mêmevide désertique autour de lui. La grotte n’est même pasvisible au loin. Il se retourne. Elle le regarde. Elle est belle.Elle est magique.Il sait qu’il vient de rencontrer sa seconde reine des fées.Aucun doute n’est possible.

L’ours se relève.Ils font connaissance et poursuivent la route vers… par-delàla frontière de feu.La chaleur est moins lourde et l’air plus respirable. C’estcomme si le vide en lui s'était comblé.Durant leur traversée, ils parlent, s’apprivoisent et sedévoilent.

Et puis, sans plus y croire, tout d’un coup, sur l’herbeverdoyante au milieu d’un décor merveilleux, ils marchent.

Et marchèrent encore durant plusieurs années.

Ces lieux magiques ne furent pas de tout repos pour autant.Loin de là.Ils durent se battre contre de nombreux ennemis quicherchaient à les empêcher de vivre leur amour pleinement :les Dragons de la Distance, le Gnome des Poches Vides, et la

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Sorcière Désenchantée accompagnée de Yg, son autoritairemais non moins craintif compagnon de route.

Pour ce qui est du Gnome, il pouvait être aisément amadoué.Il suffisait de faire preuve de courage et de patience.

Quant à la Sorcière Désenchantée et à son acolyte, il leurfallut faire preuve de ruse, de force, de persévérance et deculot pour préserver l'expression de leur amour, de leurliberté et ne pas s'écraser.Lutte qui par ailleurs, ne manqua pas de les renforcer dansleur douce et belle folie, au grand désespoir de leursdétracteurs.Détracteurs qui, une fois combattus, n'étaient au fond pasbien méchants. Juste tristes.

Trois années durant, armés de leurs épées, ils pourfendirenttriomphalement pas moins de dix-huit dragons... mais ledouzième leur infligea de profondes et dévastatricesblessures.

Ils tentèrent ensemble de les soigner par tous les onguents,potions et moyens en leur possession au cours des mois quisuivirent. Rien n'y fit. Les plaies ne cicatrisèrent pas. Peuimportait le soin, la douleur subsistait, encore et encore.

Le chevalier-ours décida en ultime remède de quitter cesterres désormais désenchantées.La jeune reine s'effondra, et quitta elle aussi cette plainedésormais morne.

Un mois plus tard, ne pouvant se résigner à tourner le dos àce conte inachevé, il revint vers elle. Ces quelques semaines

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lui avaient suffi pour dompter un cheval et revenir fièrementreconquérir sa reine, assis sur sa monture : Reno.

Grâce à sa vélocité, les dragons de la distance furent semés.Ils ne pouvaient pas rivaliser avec le bel étalon.

Le temps s'était écoulé. Les choses avaient changé. Lesretrouvailles ne furent pas aussi magiques qu'espérées... et lesblessures toujours ouvertes.

Mais le conte de fée et d'ours devait continuer.

Plus de dragons, plus de sorcière, plus de gnome... maistoujours une silencieuse et douloureuse blessure dans chaquecœur.Plus d'amour dans celui de l'ours. De l'affection, du désir, del'attirance, de l'amitié, mais plus de flamme dans son coeur.La jolie fée, en souffrance également et toujours amoureuse,était désemparée.Et tous deux ignoraient comment cicatriser.

Se sentant prisonnier en restant sur les rails d'une relation decouple que, même avec amour, il ne trouvait pas souhaitable,il décida de fuir sur les hauteurs de différents manoirs duroyaume de Mandynor. Tentant de cette manière d'effacer leproblème en entourant ses douleurs et malaises d'un épaisbrouillard, digne de celui des Highlands.Elle pleura beaucoup, et fuit dans le droit chemin des livreset grimoires, tout en se raccrochant vaille que vaille aux amiset amies. Ces derniers lui permettaient de ne pas sombrerdans les profondeurs du puits sans fond du désespoir au bordduquel elle était assise.

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Ainsi, ils cessèrent de cheminer sur un même sentier, maispoursuivirent leur chemin, chacun de leur côté, déconnectés,bien que partageant la même paillasse malgré tout.

Ils pensaient ainsi parvenir à sauver ce qui pouvait l'être, ets'éloigner l'un de l'autre en douceur.

Mais au plus ils avançaient, au plus ils se perdaient.

Après plusieurs mois, l'ours décida de rompre le lien quicontinuait de les unir tout en les détruisant.

La Vie l'appelait à cheminer vers de nouvelles contrées.

En partant, il ne se contenta pas de rompre les chaînes qui lesunissaient par amour (ou du moins, ce qu'il était devenu), ilbrisa également les ponts qui l'avaient mené à elle, et prit unnouveau départ.

Les douleurs immenses qu'il avait ressenties les mois passésdisparurent à mesure que les Dragons de la Distancereprenaient petit à petit possession du territoire entre eux.

L'ours décida que les relations amoureuses ne feraientdésormais plus partie de son existence, tant les souffrancesqui en avaient découlé furent déchirantes.

Toutefois, une bien jolie fée passa par là, et cette certitudetomba...

Plus de projection. Plus d'espoir. Plus de souffrance. Justeressentir et vivre le moment présent. Voici ce qui animaitl'ours désormais.

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Et tel fut le cas en partageant quatre jours durant avec cettejolie fée... qui cachait un secret.

Une fée, mais deux visages extrêmement marqués.Blanc et noir, sans aucune nuance de gris. Déstabilisanterencontre.

« Il importe peu d'avoir une relation amoureuse avec elleou non. Seul compte qu'elle se sente bien. »

Se sentant heureux et solide, le chevalier-ours enfila sonarmure, désormais blanche, bien décidé à aider cette fée detout son être.Par amour ? Peut-être, mais plus celui qu'il avait expérimentéjusqu'alors. La face noire de la jolie fée ne laissait aucuneplace à la possibilité d'une relation de couple.Ses concepts commençaient à être ébranlés, mais il ne s'enrendait pas encore compte.Par intérêt ? A cette instant, en effet. Pensant quelque partau fond de lui que venir en grande aide à cette fée (que la Vieavait mise sur son chemin) pourrait être le début d'unenouvelle relation forte qui créerait un certain sentiment dereconnaissance et de dépendance, et donc de sécurité...

Ainsi, il l'emmena dans son nouveau logis. Les effets positifs irradiant des nouvelles terres sur lesquellesévoluait désormais l'ours ne se firent pas attendre. Unprocessus de rééquilibrage de l'esprit de la fée s'opéra assezrapidement.

Le sentiment de bien-être ressenti par le cœur de l'ours autravers de cette expérience lui était encore peu connu.

Mais quelque chose d'étrange se produisit alors :

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il se sentait détaché de cette jolie fée en tant que partenaireamoureux, comme si cela ne sonnerait plus juste désormais.Bien qu'elle se sentait mieux.Il ne put toutefois se résigner à s'en détacher réellement. Sonsentiment amoureux du début ainsi que ce qu'il lui avaitconsacré maintenaient son égo attaché à elle. Ils décidèrent de commun accord d'arrêter toute relation decouple et d'entrer dans un entre-deux où l'un et l'autrepourraient se donner de l'affection et de l'attention, si l'un etl'autre en avaient l'envie. Mais le sentiment de possessivité etd'appartenance prévalait toujours chez l'ours.

Et ce sentiment s'exprima une nouvelle fois dans son cœurpar la souffrance et la douleur lorsque cette jolie fée serapprocha d'un des compagnons de route de l'ours.

Cette douleur s'exprima durant deux semaines de remise enquestion et de tourments d'une intensité équivalente à ceuxressentis dix années plus tôt, au début de son aventure de vie.Ces deux semaines eurent l'effet d'un vaccin sur son cœur etson esprit.

« C'est fini. Je ne vais plus me brûler. Fini l'amour.Finie la possessivité. Finie la dépendance. Fini

l'emprisonnement. Je ne veux plus souffrir. »

Deux semaines encore passèrent. Et sur un champs depommes de terre, une rencontre qui allait bouleverser tousses concepts eut lieu...

Une jolie fée.

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Elle lui plaît. Il sent qu'il pourrait bien remettre son cœurencore en danger pour elle. C'est plus fort que lui, il ne peutpas se résigner à ne plus croire en l'amour. C'est un ours,mais il est humain. Il sait qu'il devra se remettre en dangers'il veut créer quelque chose.L'un va inévitablement sans l'autre, non ?... Et il sent soncœur s'ouvrir de nouveau.

Une journée passée ensemble, partagée, douce et légère,mettant le cœur en joie.

Ils se revoient, font une balade dans les bois, discutent etrient, encore et encore. Les points d'accroche sontnombreux.

Depuis bien longtemps, il ne se laisse plus bercer dans lesillusions de son imaginaire si elles ne rencontrent pas d'écho.Elles font d'autant plus souffrir que l'on a attendu pour lesconfronter à la réalité.

Il s'ouvre à elle, se dévoile et s'exprime.

Un long silence essaie de se faire entendre...

Elle lui répond qu'elle est une fée qui aime les fées, et pas lesours.

...BrrRRrRrOoOOoooOoOoOOooOoMmmM...

Quelle mélodie désormais jouer avec toute cette cacophonieémotionnelle ?

Ils s'entendent bien. Ils partagent de bons momentsensemble. Il est attiré par elle. Elle n'est pas sexuellement

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attirée par lui. Elle l'apprécie beaucoup. Elle ne veut pas leperdre comme ami. Elle est touchante et adorable. Mais elleaime les fées. Il aime les fées. Elle n'aime pas les ours. Deplus, elle est en couple avec une fée. Il n'aura accès qu'à unepartie d'elle. Il veut lui faire du bien. Il veut qu'elle se sentebien. C'est en fait tout ce qui compte, il le sait. Cetterelation a de grandes chances de le frustrer. Doit-il pourautant la jeter aux oubliettes ? Il s'est déjà retrouvé danscette situation par le passé, si ce n'est que cette autre féeaimait les ours, mais n'avait pas d'attirance pour lui, et celal'avait profondément frustré, lui et... son égo.

Aaaaah, nous y voilà : l'égo.

Posséder pour se sentir sécurisé.Sécuriser pour pouvoir mieux posséder.

Cette rencontre allait profondément fissurer son égo, car ildécida de maintenir le lien et la relation dans les limitesqu'elle déterminerait.

Un nouveau combat contre l'égo et contre les pulsions : pourne pas tout détruire, pour trouver l'équilibre, pour évoluerdans l'entre-deux, cet espace multicolore, profondémentancré dans la réalité et loin de l'imaginaire illusoire etliberticide de l'amour qu'il avait poursuivi, attrapé et vécujusque là.

Entre le noir et le blanc, il existe une palette d'une multitudede couleurs, multiples reflets de la Vie elle-même.

Ni tout à fait noir, ni tout à fait blanc, mais bien infinimentcoloré.

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Le tableau est tellement plus riche qu'en noir et blanc.

Le combat entre l'ours et son propre égo commença, ouvrantainsi la porte de tous les possibles, et le projetant dans un toutnouvel univers : la Liberté.

Le voilà parti vers de nouvelles aventures... »

L : Depuis toujours, j'ai eu une vision très romancée de l'Amour, très« fleur bleue ». Et je l'ai vécu ainsi de tout mon être durant denombreuses années et à plusieurs reprises. Et j'ai adoré cela.Je ne voyais pas de sens suffisamment fort pour m'investir dans unerelation s'il ne s'agissait pas de l'amour passionné le plus merveilleuxque j'aie pu ressentir envers une personne. Je ne trouvais du sens à mavie qu'en me consacrant à 100% à l'être aimé. En me donnant sanslimite.

Jusqu'alors, l'Amour était pour moi l'illusion ultime qui devient réelledès l'instant où les deux personnes y croient... donnant ainsi à la Vie toutson sens, sur base de deux illusions similaires qui se rencontrent et sedonnent écho.

Mais désormais, j'ai la sensation qu'il est illusoire de croire qu'unepersonne peut être à 100% compatible avec une autre...

Du coup, pour toi, c'est quoi l'Amour ?

N : Aimer, c'est vouloir que l'autre/les autres se sentent bien. C'estvouloir leur bien-être, que cela nous inclue ou non. Que nous y soyonslié(e) ou non. Seul importe qu'ils/elles se sentent bien.Si c'est grâce à nous, c'est très bien.Si c'est grâce à quelqu'un d'autre que nous, c'est très bien aussi.

Personne ne peut être tout pour quiconque. Personne ne peut satisfaireun/une autre entièrement. Ne serait-il pas prétentieux de le penser ?

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Du coup, pourquoi ne pas « simplement » accepter les autres tels qu'ilssont, sans chercher à les changer pour les faire correspondre à ce que nousattendons d'eux.Pourquoi ne pas simplement accepter et prendre ce qu'ils ont à nousdonner, et à notre tour leur donner ce que nous avons à leur donner ensachant que cela ne pourra pas les combler totalement non plus ? Et ilscompléteront leur épanouissement dans d'autres univers et avec d'autrespersonnes, de la manière que leur esprit et leur coeur estimera lameilleure.

Ce seront leurs choix. Ce sera leur liberté.Tout comme ce seront nos choix, notre liberté également.

L : Mais alors, cela veut dire que tout le monde va baiser partout, etavec tout le monde ?!

N : Laisser la possibilité de traverser les portes ne signifie pas forcémentque nous allons y entrer. Et si nous y entrons, il s'agit d'une volonté etd'une liberté personnelles.

Laisser les portes ouvertes, c'est respecter la liberté d'autrui de seconsacrer à nous ou non, sans l'y forcer, et d'une profondeur qu'il/elledétermine. C'est respecter ses choix. C'est accepter de perdre le contrôle.C'est accepter l'autre tel(le) qu'il/elle est. C'est apprendre à lâcher prise.C'est aimer l'autre tel(le) qu'il/elle est. C'est être libre et laisser libre.

Et si les choix de l'un et de l'autre sont d'être un couple exclusif,sécurisant, eh bien, qu'il en soit ainsi.L'essentiel étant d'agir en accord avec son ressenti profond, tout ensachant que le ressenti évolue avec le temps.L'essentiel étant de ne jamais suivre un dogme ou de se soumettre à unevolonté ou une pensée rigide. Mais bien de développer sa propre penséecréatrice en harmonie et en quête de la compréhension toujours plus

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affinée de son propre corps et esprit. Quelles que soient les directionsqu'elle nous fasse prendre.

L'Amour libre n'est pas synonyme de « baisodrome » et de relations quis'enchaînent et s'accumulent nécessairement. Loin de là.

L : Mais il s'agit tout de même d'un amour sans aucune règle, sansaucune restriction ?

N : Les règles sont celles que les personnes qui partagent établissent entreelles, au rythme de l'apprentissage de leurs propres limites.Toutes les règles sont possibles, car les possibles sont aussi multiples queles combinaisons selon les rencontres, les circonstances, les moments.

Rien n'est fixe ni rigide.

Tout est en perpétuel mouvement dans quelque possible direction que cesoit.

Il ne s'agit ici en rien de comportements égocentriques issus d'un malaisepsylosophique, tels que remplir un tableau de chasse.

Non, il s'agit d'une manière sincère d'expérimenter l'Amour, tout ensuivant son ressenti. Naturellement. Humblement.

Aimer librement, c'est rester en mouvement. C'est se trouver dans unétat de possible réadaptation constante.

L : Et que fais-tu de la confiance en l'autre dans ces circonstances ?

D'après moi, faire confiance à l'autre n'est pas de dire : « je te faisconfiance, donc je n'ai aucune peur sur le fait que tu pourrais metromper, je n'ai aucun doute ».

Faire confiance, ce n'est pas être surhumain.

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La confiance en l'autre est pour moi l'auto-raisonnement et le contrôlede nos propres peurs. Car si nous tenons à l'autre, cette peur de la/leperdre sera là, quelque part, même silencieuse.

L'Amour en est indissociable.

N : J'aime cette explication. Toutefois, pense à ceci :

À moins d'être possessif-ve et de ne pas vraiment respecter la libertéde l'autre, en quoi la/le laisser libre de diriger sa vie comme elle/il

l'entend, et de faire ce qui lui semble bon pour elle/lui,que ça t'inclue ou non,

est-il synonyme de perte ?

L : Mais la confiance en l'autre n'a plus de valeur s'il n'y a plus cettepeur de la/le perdre.

Tout cela est également lié à la confiance en soi de chacun, elle-mêmeliée au niveau de Bonheur et d'accomplissement de soi au cours de savie. S'être déjà partiellement construit, indépendamment, pour pouvoirdonner à l'autre sainement.

Faire confiance, c'est prendre le risque à 100%. Pas de demi-mesure, etassumer pleinement les conséquences si nous avons fait confiance à lamauvaise personne. Ce sera une leçon de vie de plus.

Notre esprit, dont l'incroyable faculté d'imagination est influencée parnos peurs, peut avoir tendance à voir d'un point de vue pessimiste denombreuses situations, particulièrement lorsque nous avons moinsconfiance en nous-mêmes. Ce niveau de pessimisme étant proportionnelaux craintes de chacun.

Ainsi, une situation propice au germe d'un doute, basé sur la peur (ici,celle de perdre l'autre), donnera à l'esprit toutes les raisons d'imaginerle pire.

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D’autant plus si le contexte fait en sorte que les partenaires se sontéloignés au moment de cet événement : le doute grandit encore plus àcause de la perte de confiance en soi.

Puis, pour voir les choses comme toi, il faudrait que j'aie confiance enmoi tout le temps... ce n'est pas possible.

N : Ta confiance en toi qui devient prisonnière de la dépendance qui lieton bien-être directement à l'autre au travers de cette forme d'amour.

L : Et c'est cela qui est beau ! Au sein d'un couple exclusif, faireconfiance à l'autre, c’est laisser notre cœur entre ses mains. Prendre lerisque.Chacun confie à l'autre sa propre clé du Bonheur. Ce, grâce à laconfiance en l'autre (confiance sincère et sans aucune barrière pourelle/lui).

De cette manière, laisser l’autre libre : face à sa conscience personnelleet avec son amour pour nous.

N : Alors partiellement libre, veux-tu dire ? En effet, tu viens de dire« sans aucune barrière »... En es-tu bien sûr ?

L : Mais si notre relation fonctionne, que nous nous sentons tous lesdeux bien, la question d'aller voir ailleurs ne se pose pas.

N : Et si la situation survient malgré tout ?Es-tu sûr que la confiance que tu lui donnes n'est pas liberticide ? Cetteconfiance, es-tu sûr qu'elle ne sous-entends pas « ... je te la donne, mais nefais pas le con/la conne avec, hein ! » ?

Tu dis prendre le risque... mais le prends-tu vraiment ?

L : Ah non ! Je ne veux pas y penser !

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N : Au sein d'un couple où l'amour est libre et la liberté vraimentrespectée, faire confiance à l'autre, c'est croire en elle/lui et en sa capacitéà construire son Bonheur, quel qu'il soit, avec ou sans dépendance à notreégard.Lui faire confiance, c'est lui permettre de gérer sa vie comme bon luisemble.

L : Mais il n'est pas humain d'avoir un tel détachement et une telleindépendance. La jalousie et la possessivité sont directement liés àl'Amour.

N : Dans ce cas, cet amour est bien égoïste et prétentieux. Qui es-tu pourprétendre pouvoir donner tout ce dont l'autre a besoin, à toi seul ?

Beaucoup de personnes se mettent en couple avant tout pour se sentir ensécurité. Sécurité d'une certaine manière emprisonnante. Sans comptertoutes les concessions que l'un et l'autre doivent faire pour que le coupletienne.

L : Mais c'est cela l'Amour. On est tous différents. C'est accepterl'autre et ses différences. Et l'un et l'autre font des concessions pourpermettre au couple de construire quelque chose.

N : Ainsi, être en couple impliquerait de faire des concessions quientraînent l'écrasement d'une partie de soi, pour s'adapter à l'autre... paramour ?

L : C'est en fait écraser une partie de son égo ! Cet amour est justementtout le contraire de l'égoïsme.

N : Je ne suis pas sûr que ton égo ne se cache pas derrière cettesécurisante et rigide mécanique de couple...

Et si je comprends bien, ce fonctionnement permet de rester dans unschéma « stable » de couple, dans le respect de l'autre, mais dans un relatif

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irrespect de soi et de l'autre, puisqu'on veut posséder son plaisir et unepartie de son Bonheur.Ceci peut avoir pour conséquence d'induire de trop nombreusesfrustrations et un sentiment d'emprisonnement qui ont de fortes chancesde découler sur des situations de souffrance.

Si les concessions à réaliser deviennent de plus en trop nombreuses etnous font nous oublier, nous font dépasser nos limites personnelles, ilpeut se développer une sorte de « schizophrénie », comme pour ne plus selaisser emprisonner dans les concessions du couple faussement stable etsécurisant, de belle image, que beaucoup tentent de maintenir à tout prix.

Il suffit d'un peu gratter pour découvrir un emprisonnement et un oublide soi au nom de l'amour et de la prétendue stabilité.Une hypocrisie envers l'autre et envers soi-même pour recouvrer saliberté au travers d'aventures extraconjugales.

Vouloir retrouver sa liberté après s'être enchaîné est légitime. Leproblème étant que, dans ce cas de figure, ce retour à la liberté se fait dansl'irrespect de l'autre, par trahison.Car c'est bien de cela dont il s'agit : de trahison, de mensonge, dedissimulation consciente ou semi-consciente de la vérité par lâcheté.Pour ne pas assumer. Pour ne pas risquer de perdre l'autre. Pour ne pasrisquer que l'autre fasse de même tant cela serait insupportable.

Rester avec l'autre dans la prison pour continuer de se sentir en sécuritéet ne pas risquer de se retrouver seul(e) ou sortir de la prison la nuit,lorsque l'autre dort, tout en veillant bien à ce qu'il/elle y reste bienemprisonné(e)... l'un et l'autre comportement sont à mes yeux bienégoïstes. Cadenassant son propre épanouissement ainsi que celui del'autre.

Enchaînés l'un à l'autre également par l'actuelle organisation structurelleet traditionnelle de la société.

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En effet, maintenir l'illusion du couple stable, sécurisant et fusionnel,bloqué également par des prêts auprès d'organismes financiers... car leschéma répandu « voiture-maison-bébé » a la vie dure. Et il faut lefinancer.

Il est conseillé d'être stable à tout prix lorsqu'on est debout sur untabouret, la corde autour du cou...

La société fuit la liberté au nom de la stabilité.Le mariage sécurise, et l'accès à un habitat décent se charge de dresser lesmurs de la prison. Le recours aux organismes financiers pour contracterun prêt s'avérant être bien souvent une case inévitable. Bref, s'enchaînerun peu plus, et empêcher au maximum toute possibilité de remous dansles eaux d'un système maintenues bien tranquilles par la force... de notrepeur de changement.

Mais l'être humain écrase ainsi l'expression de sa liberté.

En effet, cette stabilité, cette sécurité est en désaccord profond avec laVie.

Dès lors, pourquoi la rechercher et la défendre à tout prix ?Par peur de plonger dans ce qu'est la Vie, dans l'incertitude de chaqueinstant.

Par peur de plonger du rocher dans la brume, et ainsi rester accroché(e)avec un élastique au haut de la falaise.Par peur de lâcher réellement prise, de passer la porte, tant cela estflippant.

La recherche de sécurité totale par peur de vivre nous pousseautomatiquement à la dépendance.

Mais la sécurité n'existe pas.

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Il s'agit d'une illusion créée de toutes pièces par l'esprit humain pour serassurer, toujours chercher à se rassurer.

Mais la Vie n'est par essence pas rassurante.

Rechercher la sécurité, qu'elle soit sentimentale, financière oustructurelle, c'est forcément être en désaccord avec la Vie.

Par peur de sauter de la falaise et d'ouvrir ses ailes. Par peur de la Liberté.

On ne peut combattre sa dépendance envers quelqu'un qu'en recherchantau fond de soi la graine du véritable Bonheur, en pleine harmonie avec laVie elle-même.

L : Insinues-tu que je ne trouverai jamais l'âme sœur ?

N : Je ne dis jamais « jamais ». Il est possible que tu trouves un jourun/une partenaire qui te comble en totalité, avec qui tu vivras l'amourfusionnel sincère et sans la moindre hypocrisie. On peut toutes et tousl'espérer. C'est tout le mal que je te souhaite.Mais poursuivre uniquement cet idéal me paraît être bien illusoire.Personnellement, je préfère laisser la porte entrouverte à cetteéventualité, sans l'attendre désespérément, ni l'espérer passivement.

En acceptant que deux personnes ne peuvent pas être à 100% compatibleset qu'il est inutile et vain de croire pouvoir forcer cette correspondance demanière satisfaisante au travers de concessions, on fait déjà voler en éclatsun paquet d'illusions, futures sources de frustrations, de conflits et desouffrances.

L : Mais lorsque j'aime, je deviens dépendant à l'autre. Et c'est cela quiest beau. Si je ne développe pas de dépendance à l'autre, cela signifieque je ne l'aime pas. Et la relation s'affadit.

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N : Emprisonner une part de notre liberté pour ne pas blesser l'autre.Emprisonner une part de notre liberté pour ne pas perdre l'autre et le/lagarder pour soi.Cacher et mentir sur une part de notre liberté pour ne pas risquer quel'autre se libère à son tour.Ne pas assumer une part de notre liberté pour ainsi maintenir l'autre souscontrôle.Ne pas assumer une part de notre liberté pour ne pas risquer que l'autrenous fasse mal à son tour.Emprisonner ou cacher une part de notre liberté par peur de l'abandon,de la solitude, de la perte de sens.

S'oublier, par dépendance.

Je ne suis pas certain que cet amour soit enviable.

Les niveaux de possessivité, de dépendance et de sécurité sont tousinterdépendants. De plus, ils découlent tous d'un autre aspectprimordial : le niveau de confiance en soi.

Je sais que je ne pourrai aimer de la manière la plus saine qu'endéveloppant ma confiance en moi. Et je ne peux la développer qu'enexplorant le fond de mon être, et en me penchant profondément sur laVie et le Bonheur.

Ce n'est qu'en étant Heureux que je peux être et rendre Libre. Et ainsiAimer sainement.

Si tu Aimes, libère.

L : Mais je n'y arrive pas. J'ai besoin de me projeter, de me sécuriser.Cela donne du sens à ma vie. Sinon, j'étouffe.

N : Sinon, tu respires, tu veux dire. Mais tes poumons ne sont pashabitués à un air pur et léger.

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Et ce sont tes peurs qui te guident.

Tu ne vois même pas le brouillard dans lequel tu te trouves prisonnier, niles chaînes qui encerclent ton cœur.

Cherche d'abord du sens pour toi, en toute indépendance car, en étantdépendant de l'autre, tu ne crées pas uniquement une prison pour toi,mais également pour l'autre.

L : Mais si l'autre m'aime, il/elle est tout aussi dépendant(e) que je ne lesuis. Du coup, ça fonctionne.

N : Il est évident qu'il ne faut pas se forcer. Si tu te trouves bien dans tesconceptions relationnelles, quelles qu'elles soient, inutile de tecontraindre à les modifier. Cela n'aurait pas de sens.

Rappelle-toi : Inutile d'appliquer de quelconques idées que l'on n'a passoi-même intégrées, développées, désirées.Personnellement, je pense que cette recherche de sécurité, créantpossessivité et dépendance envers les autres, et qui nous pousse à penserque ce n'est qu'ainsi que la vie a un sens, a un effet réducteur sur ce quesont la Vie et l'Amour.Je me sentirais égoïste de ne consacrer tout l'amour potentiel que j'ai enmoi qu'à une seule personne.

L : Mais tout le monde ne veut pas forcément le vivre, l'amour libre.

N : Je le sais très bien. Et cette quête de l'amour libre n'est pas toujoursrose. Elle peut faire souffrir.L'essentiel étant de la mener uniquement avec des gens qui le souhaitent.Il est indispensable de ne faire subir cette quête à personne.Ne pas inclure des personnes à leur insu dans ce type de relation. Le faire,c'est n'avoir déjà pas compris l'une des bases de l'amour libre :l'honnêteté.

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Toutes les personnes concernées doivent savoir.

L : Et d'après toi, l'amour exclusif est quelque chose de naturel ou deculturel ?... Ou le culturel devient-il finalement naturel ?

N : En fait, je me fous de savoir cela. Seul importe d'agir avec ce que l'onsouhaite et dans le respect d'autrui, non ?

De manière générale, si à toi, ce que tu fais te plaît, et que tu ne manquesde respect à personne, fais-le.

Il n'y a pas d'autres règles.Il s'agit d'une quête dans laquelle chacun se découvre également, avanceen sachant que rien n'est naturellement fixe et stable.

Les nuances sont en fait multiples, et ce qui est vrai aujourd'hui, ne le serapas forcément demain. Et ce n'est pas pour cela que cela ne restera pasvrai pour autant. En effet, certaines choses ne feront que se confirmer etse solidifier. C'est constamment incertain, mais pas pour autant stérile etinconstructif.

Rechercher l'harmonie avec le rythme de la vibration de cette discrètecorde présente partout et à chaque instant.

C'est cela l'Amour. Il est à l'image de ce qu'est la Vie. Libre.

L : Tu es en train de mélanger tout, là.

N : Absolument pas. Tout est lié.

La manière dont nous vivons l'Amour est directement liée à la manièredont nous percevons la Vie. Tout est interdépendant et proportionnel.Tout ce que nous vivons et pensons s'accorde à la justesse de nos pas dedanse sur le rythme de la mélodie de la Vie.

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L'équilibre de la Vie, à tous niveaux, se trouve sur un point d'équilibre, àégale distance des extrêmes, vibrant avec eux, à chaque instant. Ni noir,ni blanc. Ni plus noir que blanc. Ni plus blanc que noir, mais bien laréunion de toutes les couleurs.

La magie imperceptible de la Vie, l'harmonie, ce rythme sur lequeldanser, se trouve à ce fragile point d'équilibre, rempli de pulsions de vie,en constante vibration.Tout le défi est de s'y maintenir.

La magie et la chance inouïe que nous avons d'expérimenter ce fabuleuxvoyage sur Terre tout au long de notre existence ne peut que me fairepenser : il serait un véritable gâchis de vouloir nous enfermer dans desenclos que nous croyons sécurisants... alors que plus nous nous croironsen sécurité, plus notre Bonheur sera en réalité exposé au danger.

L : Et à quoi cela est-il dû d'après toi ?

N : Au fait, c'est vrai, qui est derrière tout cela ? Qui cherchons-nous tantà rassurer en nous enfermant dans cette stabilité et cette sécurité au pointde nous faire du mal, à nous-mêmes et aux autres ?

Notre égo.

Notre égo va-t-il nous permettre d'accepter cette vision des choses ?

L'Amour sain libère et allège l'esprit. Il n'emprisonne pas.

L : Mais tu ne peux pas me dire que je n'aime pas ! J'aime, et j'ai aimé.Je le sais, je le sens.

N : Beaucoup parmi nous aiment mal. Non pas que nous n'aimons pas, nique l'amour n'est pas sincère, là n'est pas la question. En réalité, laréflexion de l'esprit à un certain stade de l'évolution et dans certaines

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phases de notre parcours ne permet que d'aimer de manière réduite etréductrice, par recherche de sécurité, de stabilité et besoin de contrôle.Pour rassurer notre égo.

Et comme cette tendance à vouloir figer les choses est en désaccord avecle fonctionnement de la Vie, il est logique que cette manière d'aimerfasse souffrir.

La Vie est mouvement.

Épouser ce mouvement demande évidemment de lâcher petit à petit sonégo, en cessant de se croire indispensable à l'autre et d'exister uniquementà travers lui/elle.Cela demande un long apprentissage pour parvenir à être heureux-se pourle bonheur de l'autre et des autres sans en faire nécessairement partie.

Malheureusement, beaucoup répètent inlassablement les mêmes erreurs.Et pour évoluer, il faut souffrir. Pas le choix.

L : Mais tu ne peux rien construire avec un amour possiblementmultiple... Comment construis-tu une famille avec cet amour ? Quelhabitat ?

N : Je suis moi-même en quête et en découverte.

Je me dis qu'il vaut mieux vivre dans la vérité, dans la sincérité et où leschoses sont claires et saines, plutôt que d'avoir à jouer des rôles qui nouségarent pour correspondre à un schéma que nous croyons être bon pournous, alors qu'il nous frustre, et risque finalement de faire mal, de fairesouffrir, de trahir, non ?

Et si les enfants sont là, eh bien... je me dis ceci :Comment encore défendre le schéma « classique » à l'heure où l'adultèreet le divorce sont devenus des sports nationaux ?

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Ne serait-ce pas là le signe évident que la structure culturelle et moraledans laquelle nous nous trouvons est en désaccord avec notre êtreprofond ?

Par la passé, je pense que le nombre de ruptures était moindre pour desraisons culturelles, religieuses et traditionnelles liberticides, ainsi quepour des questions évidentes de manques de moyens de rencontres etd'ouverture sur le monde.Cela ne signifie donc en rien que les couples étaient épanouis pour autant,ni que la manière de vivre l'amour avant est enviable.

C'est bien simple : le cadre structurel et culturel défini n'est pas assezlarge. Le seul cadre cohérent ne peut qu'être indéfini. La Vie est une ondulation infinie. Pourquoi la réduire à unélectrocardiogramme plat alors qu'elle est changeante, toujours.

Pourquoi un couple devrait-il être normalisé par sa capacité à vivre enménage ? Est-ce là un signe de compatibilité nécessaire et cohérent alorsque de multiples formes de couples existent ?

Pourquoi ne pas accepter l'idée selon laquelle il est pour ainsi dire« impossible » de vivre dans le respect total de l'expression de la libertéavec une seule et même personne, tous les jours de toute une vie ?

Pourquoi ne pas envisager que l'Amour est bien plus global, multiple etdiversifié (sous différents visages et avec un nombre varié de personnes)que la forme réductrice qu'on lui a si souvent associée ?

Un partage possiblement non-exclusif dans le respect des règles et enviesde chacun(e).

L : Mais l'Amour peut être exclusif avec son partenaire, sans pourautant être emprisonnant. L'Amour peut laisser la place à toutes

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formes d'amitiés et de partages, sans pour autant passer la frontière dela bulle d'intimité du couple.

N : Oui, c'est tout à fait possible, évidemment. Aussi longtemps que l'unet l'autre partenaires se sentent épanouis, inutile d'envisager les chosesdifféremment.

Il n'y a pas de règles ou de normes définitives en termes de relationshumaines. Tout les scénarios sont possibles.

Seul importe de se respecter et de respecter ses partenaires et leurssouhaits. Sans oublier l'honnêteté et la transparence. Et s'assumer, soi etses choix.

C'est notre liberté d'aller voir ailleurs, c'est sa/leur liberté de ne pas subircela. Et c'est le droit de tout le monde de connaître la vérité.

La seule question qu'il importe de se poser, et à laquelle pour répondre, ilest indispensable d'apprendre à se connaître et à s'écouter est de savoir :

« Est-ce que je me sens bien ainsi ? »

L : Et toi, te sens-tu bien ainsi ?

N : Disons que je reste à mon écoute. Et demain, peut-être vais-je revenirvers une conception plus traditionnelle de l'Amour. Je ne ferme aucuneporte afin de laisser circuler la Vie. Il s'agit d'une quête que chacun mèneselon son ressenti. En n'oubliant jamais d'être sincère et honnête. C'estpour moi essentiel.

Ainsi, je continue d'explorer cette mystérieuse et indescriptible pulsion devie.

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L : L'amour libre que tu décris me semble être quelque part moinspassionné, puisque non-exclusif. Comme si le caractère unique donnaitune touche de magie supplémentaire...

N : Je ne te cache pas qu'une partie de moi regrette cet amour rêveur,romantique et surpuissant, aussi illusoire et imaginaire puisse-t-il être...

L : Donc, peut-être rejettes-tu cette conception exclusive de l'Amour,simplement car tu en as souffert ?

N : Peut-être. J'espère un jour pouvoir ressentir de nouveau cette tornadede feu dans mon cœur. Ce sentiment d'Amour surpuissant pour un seulêtre. Mais si un jour je retrouve cela, ma volonté sera de vivre cet Amourdans le respect total de la liberté de l'autre et de ma liberté.

Ressentir à nouveau la puissance de l'Amour tel que je l'ai connu à deuxreprises par le passé ne remet absolument pas en question le respect de laLiberté. Que du contraire, cela lui donnerait même tout son sens.

Ce serait là le niveau de partage et d'Amour le plus beau qui soit. Ceserait magnifique.

Et lorsque je m'éloigne de la sphère du « couple » pour décrire une visionplus générale de cette mystérieuse pulsion, je vois un seul et même grandAmour, qui se multiplie sous diverses formes, selon des profondeursvariées.Chaque configuration étant unique avec toute personne avec qui nous enpartageons une parcelle, petite ou grande.

L'Amour ne peut qu'être multiple et libre pour être vécu à son pleinpotentiel.

One Love.

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trA'L

L : N'est-ce pas également ce même Amour qui nous permet de créer ?

N : Pas uniquement. La colère, la tristesse et la joie peuvent égalementêtre canalisées, exprimées et métamorphosées en diverses créationsartistiques.L'œuvre d'art ultime pour tout un chacun étant d'être l'artiste de sa vie.Faire de sa vie une œuvre d'art.

L : Mais c'est quoi l'art ?

N : D'après moi, l'art est toute expression de l'âme, étant elle-mêmel'expression d'une partie de la Vie.

Vouloir cloisonner l'art me paraît très réducteur. Très élitiste même. Quipeut prétendre déterminer de manière rigide que telle ou telle « chose »est de l'art ou non ?Je pense que toute création humaine est potentiellement artistique. Il y asimplement des formes de créations qui nous toucheront plus qued'autres. Qui feront plus écho en nous que d'autres.

Mais tout ce à quoi l'être humain donne forme est une œuvre d'artpotentielle.

Il s'agit de l'expression d'un être humain dans un certain contexte, à unecertaine époque, selon certains moyens.

Un bloc de feuilles, un radiateur ou un discours sont potentiellement del'art, ou ont pu l'être à une certaine époque.Par-delà le fait qu'il existe tout un processus de création en amont, lamanière dont telle ou telle création a été imaginée et créée, quelles qu'en

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soient les raisons, reflète un certain état d'esprit et certaines réflexions, àun certain moment, etc.Une âme humaine s'est exprimée à travers elle. Il s'agit donc d'art.

L : Au contraire, n'est-il pas réducteur de l'Art que de le réduire à« potentiellement tout » ? Qu'est-ce qui va dès lors différencier unechanson, un tableau ou une sculpture du bruit d'une explosion, d'uneaffiche électorale ou du bois coupé et utilisé pour fabriquer desplanches ?

N : L'écho que telle ou telle création va éveiller dans les esprits ladéfinissant comme « œuvre d'art » ou non. Toute création n'est considérée comme « artistique » que selon le nombrede personnes la définissant comme telle.Certaines expressions de l'âme se trouvent sur notre échelle personnelled'appréciation à un niveau totalement médiocre, voire inexistant.Au plus grands sont l'intensité de cette médiocrité et le nombre depersonnes donnant un écho et un jugement similaires à cette création, auplus son caractère artistique devient obsolète et inexistant.

La Vie est Art. L'Art, c'est la Vie. Les deux se mêlent.

Tout se fond l'un dans l'autre. Les mots ne sont que des expressionsinsuffisantes que l'être humain met sur toutes les composantes de la Viepour l'ordonner dans des tiroirs, la cloisonner, et donc se rassurer pourainsi pouvoir se créer des certitudes.

Le Tout inclut le Rien. Le Rien inclut le Tout. L'Art n'existefondamentalement pas, car le nommer implique de le définir et ainsi deconsidérer qu'il existe de « l'artistique » et du « non-artistique ».

L'Art n'est qu'une composante de la Vie qui ne devrait pas se définir.Juste se vivre. Comme tout. Idéalement.

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Vivons l'Art, n'en parlons pas. Mais en parler, c'est de l'art également,que nous permet l'Art.

Mais le définir permet d'en parler. En parler nous a permis de créer unepetite réflexion autour de ce sujet, qui est elle-même une œuvre d'art.C'est magnifique.

Nous sommes toutes et tous des artistes.Des diffuseurs de la Vie sous toutes ses formes.

Tout ce que nous créons, matériel ou non, est l'expression de notre être àun certain moment de notre vie, selon un état d'esprit, selon certainsmoyens, selon certaines réflexions, selon un certain niveau d'éveil.

Tout ce que nous créons est dès lors une œuvre d'art.

Il n'y a aucune distinction. Rien n'existe autrement que sous forme d'Art,de Vie. Nature, humain, objet. L'Art est l'expression de la Vie sous toutes ses formes, qui nous plaisent etnous touchent selon notre filtre de pensée.

Nous sommes toutes et tous des œuvres d'art évoluant au sein d'une œuvre d'art

et créant une infinité d’œuvres d'art.

Et les formes de ces œuvres dépendent de la configuration de notre proprebulle.

Tout est art.Tout est tard.Du coup, rien n'est tard.

La boucle est bouclée. Tout est dans le Tout.

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L : Mais à force de voir l'Art partout, où est-il ?

N : À toi de le déterminer. Et n'oublie jamais que si le Savoir est unearme. L'Art en est une autre.

Une arme de construction massive.Construction de soi au travers de l'expression qu'elle permet.Construction de la société au travers de cette même expression ainsi quede la multiple diversité des talents et regards qui la composent.

L : L'Art ne serait-il pas l'expression de l'Art voulue comme telle ? Cequi ferait la différence ne serait-il pas la volonté qu'a eue la personne des'exprimer et de partager ?

N : Je ne sais pas... mais en tous cas, cette formule me plaît.

Ainsi, soyons des citoyens créacteurs et citoyennes créactrices !

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seélyts setid sruepaV

Pas besoin des connaissances pour savoir.Pas besoin de connaître pour être.Pas besoin de la Philosophie pour être philosophe.Pas besoin des autres pour être hypocrite.Pas besoin de la mort pour mourir.Pas besoin des autres pour être seul(e).Pas besoin de la solitude pour être seul(e).Pas besoin de la solitude pour avoir peur.Pas besoin d’être hypocrite pour se rassurer.Pas besoin d’être normal(e) pour être fou/folle.Pas besoin d’être anormal(e) pour être fou/folle.Pas besoin d’être normal(e) pour être malheureux-se.Pas besoin d’être anormal(e) pour être malheureux-se.Pas besoin d’être original(e) pour l’être.Pas besoin d’être injuste pour être respecté(e).Pas besoin d’être supérieur(e) pour être respecté(e).Pas besoin d’être fort(e) pour être respecté(e).Pas besoin d’en avoir conscience pour être triste.Pas besoin d’être reconnu(e) pour être quelqu’un.Pas besoin d’un dieu pour croire.Pas besoin de justice pour être juste.Pas besoin d’article pour être déterminant.Pas besoin d’être compris(e) pour être sensé(e).Pas besoin d’être sensé(e) pour être compris(e).Pas besoin de ressembler pour être pareils.Pas besoin des normes pour avoir des repères.Pas besoin d’être Heureux-se pour vivre.Besoin d'être Heureux-se pour Vivre.Besoin des autres pour s'épanouir.Besoin de changement pour être Heureux-se.

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Phase 3 : Revenir vers soi, oser rêver, vivre et agir

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« ? raeb ot ton ro raeb oT »noitseuq eht si tahT

N : Dans un état de connexion à notre être profond et marchant enharmonie avec la Vie, plus besoin d'artifices.Lorsque l'esprit est serein, se laver ne devient plus une nécessitéquotidienne. Un état d'esprit en équilibre annule les tensions internes, etainsi les odeurs corporelles qui y sont liées.Dans cet état d'harmonie, la confiance en soi n'est plus dépendante d'unhabit ou d'une coiffure, car l'éclat n'est plus dans le paraître. Il est dansl'être. Plus besoin non plus de devoir se rassurer sous une carapace.

Nous rayonnons.

La différence est subtile entre « équilibre et lâcher prise » et « perdition etlaisser-aller ».

Le premier de ces états permet de nous sentir bien sous toutes les formes,notre bien-être ne dépendant d'aucune d'entre elles. Nous sentant bienavec tous nos nous-mêmes, nous réunissons nos extrêmes.

L’esprit s’ouvre complètement. Il est plus vif, plus à l'écoute, plusdynamique, plus drôle, plus présent, plus agréable.Heureux en train de s'accomplir, instant après instant, tout simplement.

La solitude, autrefois crainte, devient une alliée de poids pour vivre ettoucher la Vie.

L’esprit commence dès lors à (re)découvrir les petits plaisirs de la Vie,suffisamment libéré pour apprécier pleinement tout ce qui nous entoureet nous compose.

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Ce que l’esprit peut vivre dans cet état est d’une grande intensité et d'unegrande simplicité.Réunion des extrêmes, de nouveau.

Ce serait bien trop facile si le Bonheur était uniquement la somme depetits bonheurs.

Eh non, cela ne fonctionne pas ainsi.

Pourquoi un tout jeune enfant vit-il plus au présent, peut-il plus sentir etgoûter la vie qu’un adulte ?

Car il a moins de tracas. Un esprit moins obscurci, moins parasité.

Oui, un esprit plus léger, plus audacieux, plus insouciant et connecté.

Un esprit toujours capable de rêver et de concevoir l'incroyable.

Comment pensez-vous qu'aient été perçus les premiers êtres humains àcroire pouvoir voler ?

S’alourdir l’esprit n'est pas une fatalité.

S'ouvrir, réfléchir et partager pour se libérer.

To bear (a child)... porter l'enfant qui est en nous.To bear... to be a r-evolutionary... être un révolutionnaire.To bear... devenir un ours.To bear (the burden)... porter ses malaises et les fardeaux du monde, à sonéchelle, et ainsi les résoudre plutôt que les ignorer.

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ruelliem ednom nu : xueil sed taté levuoN

N : Il y a une injustice que l'organisation actuelle de notre système nepermet pas de résoudre : certaines vies bénéficient d’une meilleurearticulation des événements que d'autres.

Il est indispensable d'organiser la société de façon à diminuer lesinégalités et permettre à toutes et à tous d'avoir la possibilité de s'ouvriraux savoirs et aux connaissances.Que tout le monde puisse avoir accès de manière équivalente à lapossibilité d'ouvrir son esprit et de développer sa vision critique.

Que l'enseignement cesse de s'anémier en suivant la logique du systèmecapitaliste qui appauvrit la qualité des cours qui sont enseignés dans nosécoles et universités, s'éloignant de plus en plus de sa missionfondamentale de formation d'un regard critique et clairvoyant sur leMonde et les enjeux qui nous concernent toutes et tous pour, au lieu decela, fabriquer de dociles travailleurs-euses (aussi compétent(e)s soient-ils/elles devenues).

Ouvrir nos esprits.

Car nous avons toutes et tous cette capacité de réflexion. L'esprit humainest une terre fertile à nourrir correctement, et dans laquelle il estnécessaire de planter des semences de qualité qui donneront les plusbelles plantes possible. Celles-ci nourriront les générations futures etalimenteront ainsi un cercle vertueux.

Il n'y a aucune fierté à ressentir en « réussissant » selon des règles qui nepermettent pas à tous d'avoir ce sentiment. Aucune fierté à « réussir » au sein d'un système dont les règles suivantlesquelles nous jouons déterminent qui sera supérieur à qui. Selon desrègles qui ne participent pas au mieux-être collectif et individuel.

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« Réussir sa vie » est une notion bien relative qui semble satisfaire bienvite nombre de personnes peu exigeantes.

En se trouvant dans le monde du travail, du stress, du temps manquant,etc., un certain désintérêt vis-à-vis de l'essentiel se développe.

Nous sommes à ce point conditionnés dans un mauvais sens que celademande un surcroît d'énergie (que nous n'avons plus) pour changer noshabitudes et devenir meilleurs et mieux dans nos vies.Mais prenons garde à ne pas nous victimiser en utilisant cet argument duconditionnement, du contexte, des obligations, etc. comme un voile quenous pourrions nous mettre sur les yeux pour ne pas voir notre réalité.

Mais pourquoi ferions-nous une chose pareille ?Pourquoi tournerions-nous le dos à la réalité et au chemin du Bonheur ?

Cela n'aurait pas de sens de faire une telle chose...

Sauf si nous préférons nous maintenir dans la médiocrité par peur de nousregarder jusqu'aux plus sombres profondeurs de notre être, et de nousaffronter sans hypocrisie.

Pensons-nous être « quelqu'un de bien », quelqu'un qui mérite son salaireet qui de cette manière, mérite de vivre au moins dans un minimum deconfort parce que nous exerçons une activité rémunérée ?

Le seul et unique travail qui mériterait salaire est le travail sur soi :l'apprentissage et la compréhension de soi, la découverte de son êtreprofond, la compréhension et l'expérience de la Vie, la culture duBonheur.Et ce travail-là dure toute une vie. Il s'agit du seul travail qui soitréellement bénéfique à soi-même, à la collectivité, à l'Humanité, à laNature et à la Vie.

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Le travail sur soi inclut de se construire au travers de sa vie active au seinde la collectivité. Il n'est pas question d'une apologie de la fainéantise,donc.

Il ne peut qu'y avoir une société malade et invalide pour imposer à sescomposants de « gagner leur vie ».La vie ne se gagne pas... elle se vit, tout simplement.

Au lieu de cela, nous la perdons à la gagner, sans plus avoir le temps de lavivre. De par notre mode de fonctionnement, nous imposons à d'autrespersonnes des quatre coins du monde de la perdre à leur tour... entraînantainsi l'Humanité dans ce cercle vicieux, dans cette course folle où en finde conte, personne ne gagne et tout le monde perd.

Réinventons la fin de l'histoire.

Changeons les règles pour lancer un cercle vertueux.

La larve veut-elle devenir papillon ?

Un ensemble de mesures peuvent être prises rapidement, pour autant quenos dirigeants cessent de perdre la raison :

Réorganisation du travail tel qu'il se vit à l'heure actuelle pour ralentir lerythme de nos activités, et :

Accès à un logement décent pour tous ; Multiplication des aides des États aux initiatives locales et

solidaires ; Diminution drastique de l'utilisation de la télévillusion et

renforcement de la qualité des médias ; Libre accès à internet, au téléphone, à la télévision ; Distribution d'allocations universelles (scénario de plus en plus

envisagé par des économistes, sociologues et philosophes) ; Gratuité des transports publics ;

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Allégement du temps de travail ; Ouverture des terres communales pour le développement de

l'agriculture paysanne naturelle et permacole ; Diffusion (dès le plus jeune âge) des pratiques, des savoirs et des

enseignements relatifs à la culture, à la consommation et à lacontemplation de la nature dans le respect des écosystèmes. ;

Multiplication des initiatives d'échanges et de rencontres sociales,culturelles, artistiques, etc. ;

Multiplication des outils de conscientisation des citoyens(documentaires, ouvrages, informations de qualité) ;

Accès à une nourriture de qualité pour tous (au maximum àl'échelle locale), et mise en place de politiques favorisant uneautonomie vis-à-vis de la grande distribution et de l'industrieagro-alimentaire ;

Permettre plus de temps libre, plus de temps de cerveau, plus detemps en famille, plus de temps pour le travail de la terre, plus detemps pour partager dans tous les sens possibles.

L’État doit faire en sorte que tous ses citoyens vivent dans des conditionsde confort et de sécurité suffisantes pour se consacrer à l'essentiel... quelqu'en soit le prix !

Nous sommes tous et toutes citoyens et citoyennes du monde.

Le bien-être entraîne le mieux-être. L'argent n'a aucune valeur niimportance. Ce n'est qu'un moyen d'échange.Le manque d'un minimum d'argent entraîne toutes les dérives.

La priorité (la seule) est le bien-être humain des êtres vivants composantla société permettant la culture du Bonheur commun.

Car un être humain Heureux vivra d'une façon à rendre la collectivitéHeureuse. Le rôle de l’État est de permettre à un cercle vertueux de semettre en place et non de sacrifier l'épanouissement humain sur l'autel

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des profits au bénéfice de quelques inconscients auto-prétendussupérieurs.

Tout être humain a droit au minimum de sécurité matérielle (qu'il peutrenier s'il le souhaite), mais il doit au moins y avoir accès.

Considérons le versement d'une allocation universelle dont le montantreste à déterminer, et que toute personne puisse gérer comme elle lesouhaite.Si elle veut plus d'argent, elle peut travailler plus.

Mais peut-être est-il encore trop tôt pour cela ? Peut-être n'y a-t-il pasencore assez de personnes en phase d'éveil ?

Vivre au sein d'une collectivité qui nous donne de l'argent sanscontribuer au bon fonctionnement de cette dernière est tout simplementinconcevable pour une personne travaillant à la culture de son Bonheur.Encore faut-il que l'organisation de la collectivité permette à l'individu depoursuivre cette voie.

Chacun(e) fait sa part, naturellement, sans besoin d'être soumis(e) ouforcé(e), car étant conscient(e) que son bien-être est proportionnel auniveau de bien-être des autres, de la plus petite à la plus grande échelle.

Nous sommes toutes et tous connecté(e)s les uns aux autres. D'où l'importance du développement de la conscience collective... qui esten cours.

Chacun(e) devient alors pleinement conscient(e) qu'il/elle doit faire sapart.Non pas par contrainte, mais parce que c'est la chose la plus sensée à faire.En effet, conscient(e) que son bien-être est indissociable de celui desautres.

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Et le Bonheur ne peut exister que s'il est connecté à la Terre qui nousaccueille généreusement, mais qu'actuellement nous violons jusqu'à sonépuisement.

Ne sommes-nous donc pas capables de mieux que cette affligeantemédiocrité ?!

Je ne veux plus faire partie de cette humanité-là.

A quoi bon cadenasser ? Seul importe de conscientiser.

Conscientiser implique une remise en question dans tous les domaines dela vie en société.

Par exemple : pourquoi l'habitat est-il si cher ?Pourquoi sommes-nous obligés de nous mettre la corde au cou et de sisouvent nous soumettre à exécuter des tâches peu épanouissantes, etd'une durée bien trop longue toute une vie durant ?

Combien d'entre nous ne travaillent que par obligation, forcé(e)s par leschaînes des crédits, prêts et les habitudes culturelles pour se sentir dans lanorme, pour protéger ses enfants, et dans la crainte de l'insécurité et dumanque du minimum pour vivre ?

Combien d'entre nous souhaiteraient vivre autrement, en se sentant pluslibres ?

Combien d'entre nous en ont marre de travailler à se faire mal, à seperdre, soi et son temps de vie si limité ?Combien d'entre nous souhaiteraient se réapproprier leur vie ?Il est indispensable de nous réapproprier nos vies.Pourquoi rechercher tant de confort ? Pourquoi ne pas en lâcher une partie pour un gain de temps inestimableet se sentir vivre plus ?

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Quel merveilleux point de départ que de ressusciter un réel esprit decommunauté et de solidarité à l'échelle locale, et ouvert sur le monde etles autres.

Le monde se repense déjà.La transition est en marche.

Portée par le véritable bon sens, tout simplement.

La prise de conscience du manque d'épanouissement comme étant unproblème qui peut et doit être résolu.

La peur du changement. La peur de l'inconnu. La peur qui paralyse,conditionne et enracine dans des mécaniques et des comportementsréducteurs et destructeurs de Bonheur.Alors que ce sont précisément les épreuves difficiles que l'on affronte quipermettent de grandir et de se construire sereinement et solidement.Il n'est par ailleurs pas nécessaire que ces défis et épreuves se concluentpar une réussite selon notre perception personnelle pour qu'il s'agisseeffectivement d'une réussite. Cela nous aura fait avancer d'une manièreou d'une autre, même si ce n'était pas le scénario attendu qui se produit.Et cela est d'ailleurs souvent le cas.Vous passez pour un fou/une folle auprès de vos proches ?

Peu importe, car au fur et à mesure que le nombre de personnes serendant compte du non-sens qu'il y a à ne pas arriver à vivre Heureux-sesur une planète aussi merveilleuse que la nôtre, les caractéristiquesdéfinissant dans l'imaginaire collectif quelqu'un de « fou/folle »changeront également.

Il est fou de croire en une croissance infinie.Il est fou de perdre sa vie à la gagner.Il est fou de soumettre l'Humain à l'Humain, et plus encore de soumettrela Nature à l'Humain.

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Il est fou de croire pouvoir combler son vide intérieur et son manque deconfiance par des biens matériels.Il est fou de se croire indispensable.Il est fou d'idéaliser des êtres humains et de se perdre en d'autres.Il est fou de fuir dans des illusions destructrices pour ne pas voir etaccepter ce qui est, et sera, quoi qu'on fasse et quoi qu'on veuille.Il est fou de fuir dans des mondes virtuels et chimiques.Il est fou de ne pas modifier ce qui nous fait nous sentir mal.Il est fou de se maintenir dans son malaise.Il est fou de ne pas tendre la main.Il est fou de se laisser diriger par ses peurs.Il est fou de ne pas se remettre en question.Il est fou de cloisonner la Vie pour se rassurer.Il est fou de ne pas oser prendre sa vie en main.Il est fou de croire qu'on est que seul(e).Il est fou de ne pas s'exprimer.Il est fou de ne pas vivre dans la vérité.Il est fou de ne pas être exigeant en matière de Bonheur.Il est fou de se croire sensé dans une telle folie.

Lorsque l'Humanité se retournera dans plusieurs siècles sur l'époque quenous sommes en train de quitter, j'imagine qu'elle pourrait l'appeler « l'èrede la Grande Illusion ».Une époque où l'argent aura été l'artificiel et nuisible tyran qui seraparvenu à destituer pendant des siècles le seul et unique maître : la Vie. Une période sordide, qui aura été néanmoins nécessaire à l'étape suivantede notre évolution.

Une vallée de larmes mise en place au travers d'une organisationinégalitaire des citoyens qui les projetta artificiellement et inutilementdans les malaises de la sécurisante satisfaction/frustrante insécurité del'argent qui aura divisé l'Humanité assurément trop longtemps.

Tout cela à cause d'un contexte mal organisé.

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La seule chose qui importe est de donner à chacun et chacune lapossibilité structurelle d'accéder au Bonheur.

Donner le maximum de chances à l'individu de pouvoir mener sa quêtevers lui-même et le Bonheur.

Ce n'est pas en le coinçant dans des obligations oppressantes, stressantes,qui durcissent le cœur, épuisent le corps et ferment l'esprit qu'un mondemeilleur pourra se dessiner.Lorsque l'individu est éloigné de cette quête, son évolution et sonascension vers les cimes est ralentie.L'organisation actuelle du système n'est pas favorable à l'émancipation del'individu et au développement de la culture du Bonheur.

Alors que la seule chose qui importe à tout être humain,c'est le Bonheur.

Au lieu de cela, nous nous bloquons à un stade médiocre d'évolution,obstrué par des tonnes d'obligations, de pressions d'argent et decomplications administratives. Artificielles, nuisibles et inutiles.

Toute cette organisation a été mise en place pour structurer lespopulations. Mais en leur donnant une teinte uniforme afin de créer unetexture lisse, avec le moins d'accrocs possibles.

Mais cela-même est en désaccord avec la Vie. Il n'est dès lors passurprenant que les déséquilibres soient multiples.

On tente de figer le mouvement de la Vie elle-même, en voulantuniformiser sa diversité pour lui donner une forme calibrée, à l'image desfruits et légumes que l'industrie agro-alimentaire propose dans les rayonsdes grands magasins. De jolis fruits bien gros, bien lisses, bien colorés...mais vidés de toute leur substance vitale.Une société d'illusions stériles, déstructurantes et destructrices.

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Une jolie coquille vide. Une organisation rassurante au prix de la mise àmort de la Vie elle-même.La disparition du flux vital en chacun de nous, aussi bien chez lespreneurs de décisions que chez les subisseurs de décisions.

Les uns ne s'en sortent pas mieux que les autres, puisqu'ils sont aussiplongés au milieu de la même illusion.

Les uns et les autres permettant à ce mortifère mirage un peu plus chaquejour d'exister. D'une part via leur activité déraisonnée, et d'autre part vialeur confortable passivité. Tantôt croyant savoir quoi faire, tantôt nesachant pas que faire et suivant le mouvement.

Le tout en pleine inconscience.Comment pouvons-nous espérer rendre ne serait-ce qu'un seul êtrehumain Heureux, sans le devenir nous-mêmes ?En croyant l'être sans doute... comment encore être surpris que les chosesaillent si mal à travers le monde, alors que ce ne sont là qu'autant depreuves manifestes de notre incompréhension, et ainsi de notre invaliditéau Bonheur.

Nous pouvons changer. C'est cela qui est beau.

Moi, j'y crois.

Quelle prétention, quelle ineptie, quelle absurdité de croire pouvoirnaviguer sur les eaux de la Vie en n'ayant pas profondément etpersonnellement compris les règles qui régissent cet océan.

Désastres maritimes en cascades, résultats de matelots n'osant pas prendrele large seuls, et de marins d'eau douce se prenant pour des capitaines.L'eau sur laquelle nous naviguons n'est que le reflet de notre âme et de lajustesse de notre esprit en écho, ou non, avec la mélodie de la Vie.

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Asseyons-nous et écoutons.

Nous avons un océan en nous. Identique à celui sur lequel nousnaviguons, chacun étant l'écho et le reflet de l'autre.

La navigation ne peut fonctionner que si chacun apprend à devenir lecapitaine de son propre bateau. Le tout, en formation horizontale.Aucune hiérarchie. Une bienveillance mutuelle. Un partage et unéchange des savoirs et compétences. Et les embarcations se rattachent lesunes aux autres. Et l'eau se calme, naturellement.

L : Mais c’est complètement irréaliste, c’est un rêve.

N : Mais c’est justement de cela dont je te parle ! Un rêve bel et bien réel.

Un rêve n’est utopique que si l’on n’y croit pas.

Nous sommes dans un système que nous ne voyons que de l’intérieur,dont nous sommes prisonniers, et que nous croyons être inchangeable.

Les postulats sur lesquels reposent nos vies sont anti-Bonheur.

Ainsi, nos vies à l’intérieur de ce système ne peuvent que l’êtreégalement… à moins que nous ne soyons parvenus à créer notre bulle deliberté et à rechercher le sens de la Vie.

La seule chose qui a désormais un sens pour moi est de partager ce rêve etde cultiver le Bonheur au mieux.

Le processus de conscientisation généralisée est en cours.

Je ne parle pas d’une culture commune, absolument pas, mais bien del’établissement du socle commun humain, du Bonheur. Il ne peut que

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réunir l'Humanité sous un même toit, toutes cultures et toutes classesconfondues.

Le Bonheur est à ce point universel qu’il ne peut prendre qu’une seule etunique forme. Nous sommes toutes et tous humains, identiques, maisdifférents… c’est cela l’Ultime : la réunion des différences.

Toutes les formes sont réunies et inclues dans cette pensée commune.

L : Et dans ce cas, la philosophie ultime dont tu parles… elle estsupérieure à tout, alors ?

N : Plus haut que tout, oui. Mais pas écrasante. Pas dominante. Maisbien dans l’attente de l’évolution de toutes et tous, tout en y contribuant.Englobante.

Cette transcendance rallie les positions de tout être humain. Elle pénètreet contribue à faire grandir toute personne qui s'y ouvre.

La quête du Bonheur (et parallèlement la recherche de l'Ultime) permet àun cercle enfin vertueux de s'enclencher.De plus en plus de personnes s'éveillant permettent à d’autres de s’éleverà leur tour, etc.

À l'inverse, il ne résulte qu'un seul sens à un entretien des inégalités : uncercle vicieux et déstructurateur.

Cela prendra peut-être du temps avant d'accepter et de comprendre ce surquoi ces mots se posent.

En fait, dès que cela sera compris, cela ne pourra qu'être accepté.

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leitnesse'l à ruoter eL

N : Sans attaquer le fond des problèmes, rien ne change.

Voici un problème :

Le manque d'ouverture et de réflexion, à tous les niveaux et partout dansle monde, indépendamment de la richessse, de l'intellect et de la culture.

Ce manque de réflexion qui construit, entretient et renforce toutes sortesde dérives :inégalités, domination, désinformation, désolidarisation, individualismeexacerbé, déresponsabilisation, etc.

La compréhension de la Vie grandit dans l’esprit, car celle-ci peut êtrecomprise en partie grâce à ces moments que l'on appelle à tort « ennui ».

Écoutons plutôt ce que la Vie a à nous chuchoter.

N’oublions jamais que nous sommes un tout : corps et esprit, l'un avecl'autre, à chaque instant de notre vie.Et globalement également : chaque individu avec les autres. Etl'Humanité avec la planète, avec l'univers, avec le cosmos tout entier.

Tout n'est qu'un grand Tout au sein duquel l'entièreté de ses composantssont liés les uns aux autres.

Le retour à l'essentiel s'impose pour s'éveiller à cette magie.

Durant les périodes les plus harmonieuses de l'éveil, le manque estcomblé et l’esprit se satisfait profondément du minimum : manger, boire,

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dormir, parler, penser, bouger, se laver, se chauffer,… en remerciant laVie, tout simplement.

Jour après jour, jouir simplement de la merveilleuse expérience depouvoir vivre.

Il n'est pas ici question de priver l'esprit pour correspondre à un schéma.Il ne s'agit nullement de se forcer à faire ou à ne pas faire.

Cela ne doit en aucun cas découler d'une imposition ou d'une quelconquecontrainte extérieure ou personnelle.

Il s'agit d'un profond ressenti et d'une profonde conviction personnellecomme étant le meilleur à faire.

Durant ces phases harmonieuses, l’esprit n’a ni envie, ni besoin de plusque ce qu'il a. Il parvient à créer sa propre satisfaction.

Reconnecté(e).

Entretenir et cultiver son Bonheur ainsi que le Bonheur du Monde.

L : Et s’il n’y a plus rien à penser, ma vie devient chiante…

N : Ne te tracasse pas pour cela, il y aura toujours de quoi penser,réfléchir et remettre en question. Il y a tellement à faire. Cela, en pleineconscience dans et de tout ce que l’on vit.

L’esprit en éveil, le plus souvent possible.La vie dans l’instant présent, le plus souvent possible.

Lorsque l'esprit n’est plus torturé, bouché ni obscurci, il peut profiter enintense profondeur des choses les plus simples, tout en étant pleinement

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ouvert... et satisfait. L'esprit humain est déjà suffisamment complexe etauto-torturant au naturel que pour agiter encore plus les remous de notremer intérieure avec d'inutiles contraintes.

Tout n'est qu'illusions dans nos esprits. Indispensables illusions pourpouvoir avancer sur notre petit radeau que nous consolidons au fil dutemps. À l'extérieur, tout demeure.Seul l'esprit humain navigue sur les eaux tourmentées de son passé,s'échoue, détruit et se détruit sur l'île de la solitude, se perd et dérive surla carte de son avenir qu'il dessine, exploration après exploration.Lui seul jette l'ancre et fige son embarcation dans d'agréables etréconfortants lagons d'illusions et de certitudes.Aussi difficile que cela soit de se rendre compte de l'utilité de les quitter,cela s'avère souvent nécessaire après un temps relativement écoulé. Nonpas que la plage sur laquelle nous avons accosté ne soit pas bien. Elle n'estsimplement plus bien. En partir pour ne pas y dépérir.

Mais tant que nous nous y plaisons, pourquoi changer ?

Et de temps en temps, présent, en rêve ou en galère, l'esprit humainparvient à lâcher prise et à se laisser aller aux courants, ascendants etdescendants. Moments de grâce dans lesquels l'esprit n'exige plus d'êtreailleurs que là où il est, précisément.

Le système actuel est en décalage complet avec le Bonheur et avec la possibilité

de le cultiver et de le vivreà chaque instant.

Il est essentiel de s’accomplir, d'aller au bout de soi-même

pour que l’esprit n’exige plus d’être ailleurs que là où il est, où que ce soit.

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tnemevuom leutéprep ,eiV aL

N : La Vie est mouvement.

Inutile de chercher à figer quoi que ce soit.

Maintenir ainsi le point d'équilibre qui englobe le Tout, la vibration de laVie, le rythme de la mélodie du Bonheur.

Ne rien figer implique d'inclure et d'intégrer l'idée de changementpossible constant, quel qu'il soit. Ne rien croire immuable.Une éventuelle adaptation à un changement constamment possible.

Ainsi, ne pas se projeter sur des rails quelconques (relation, mariage,carrière, etc.) avec un état d'esprit immobiliste, figé et rigide. Penser àintégrer l'incertitude dans l'équation.

Mais le noir n'exclut pas le blanc. C'est aussi en cela que la Vie estmouvement : des phases plus stables et prévisibles alternent avec desmoments plus incertains et dynamiques.

L'essentiel est de faire ses choix, et non pas de suivre un schéma qu'on n'apas soi-même profondément intégré et développé. Le niveau de bien-être/bonheur est relatif à la quête personnelle dechacun(e), au chemin parcouru, aux réflexions.

La formule magique n'existe évidemment pas. Il s'agit d'uneexpérimentation de tous les instants, une recherche constante del'épanouissement total, global, connecté à tous et à tout.

Je suis moi-même en exploration, et je n'envisage pas de trouver lasolution.

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Je vis de la manière qui me rend le plus Heureux possible.Et la manière de vivre ma vie aujourd'hui ne sera peut-être pas celle dedemain.

Je ne fixe ni ne fige.

Dès lors que nous essayons de figer la magie, elle s'évapore.

L’équilibre sur lequel s'accorder est fragile et constamment présent,presqu'imperceptible, incontrôlable, juste expérimentable.

Peu importe de savoir où l'on va. L'essentiel, c'est le voyage vers la seuledestination certaine qu'est la mort. Autrement dit : la vie.

Petit à petit, le plus en harmonie possible avec la Vie, pas après pas, sanschercher à balayer le brouillard du futur devant soi. Le futur se construitprésent après présent, naturellement.

On ne peut construire son futur de manière satisfaisante qu'en le laissantlà où il est, c'est-à-dire en s'ancrant dans le présent. Naturellement, enayant lâché prise sur le désir de contrôler ce futur, le présent nous yamènera en douce logique.

La magie de la Vie est profondément subtile, simple et complexe à la fois.Elle se trouve toujours sur une fréquence vibratoire « d'entre-deux »,constamment.

C'est sur ce rythme qu'il faut apprendre à danser, sur cette vague qu'il fautapprendre à surfer, sur cette corde qu'il faut apprendre à marcher, surcette incertitude qu'il faut apprendre à vivre.

L : Je visualise une toupie dans laquelle je me trouve. Si jel'accompagne dans son mouvement, je m'y sentirais bien. Si par contre,pour de quelconques raisons, je n'accompagne plus le mouvement de

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l'objet, celui-ci va commencer à être déstabilisé. Je n'aurai qu'une seuleenvie au plus la déstabilisation va s'intensifier à mesure que je panique :arrêter tout, figer le mouvement.Ce serait donc ce qu'il se produit lorsque je me sens mal : j'entretiens etrenforce mes malaises en me soumettant à cet instinct de protection. Aulieu de chercher la force de ne pas figer les choses malgré tout.

Et de cette manière permettre de retrouver le mouvement de la Félicité.

Au contraire, si je parviens à accompagner harmonieusement lemouvement de la toupie, la vitesse de mon esprit s'intensifiera, tout enme sentant serein et tranquille, en harmonie profonde avec moi-même,les autres, le Monde, la Vie.

Je me pose la question de savoir ce qui relance la toupie, transitionsentre toutes les nuances de Bonheur blanc et de Bonheur noir.

N : Naturellement, tu vas trouver ces réponses, sans avoir à suivre d'autreplan pour y arriver que celui qui se construit au présent, guidé par tonressenti que tu apprends petit à petit à écouter. Ainsi, le plus enharmonie possible avec la Vie.Surfer habilement sur la vague est grandement aidé par la réflexion,l'échange, les rencontres, les lectures, l'art, le partage, l'expression de soiet la voix du cœur (ce ressenti profond à apprendre à écouter pour savoirce qui nous convient réellement). Le tout mêlé l'un dans l'autre.

Tout n'est qu'un grand Tout. Une ouverture d'esprit de plus en plusgrande se déploie, rencontre après rencontre, expérience aprèsexpérience.Et la Vie est le plus merveilleux des voyages.

La plus merveilleuse des œuvres d'art également.

Fais de ta vie ta plus belle œuvre d'art.

Mets-y toute ton énergie et toute ta vie à cet ouvrage.

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Boucle les boucles.

Deviens un avec le Tout.

Aucun changement durable, sensé, solide et profond ne peut avoir lieu enun claquement de doigts.

Laisse le temps au temps.

Laisse les connexions se faire dans ton esprit.Le travail que l'esprit fait inconsciemment pour réorganiser ton cerveauest hallucinant.

Aide-le de manière consciente en ouvrant ton esprit le plus possible, et engardant un regard éveillé et réfléchi.Et ton esprit de plus en plus s'éveillera.

Imagine-toi au milieu d'un brouillard épais sur le plateau d'une montagneenneigée balayée par les vents.

Lance des repères au loin. Ainsi, la Vie et ton esprit te mèneront danscette direction, sans même que tu t'en aperçoives.Même si tu auras toujours l'impression d'être autant perdu dans lebrouillard, garde la foi. Non pas en Dieu (ce terme est trop mystique, tropde connotations restrictives y sont associées), ni même en toi (tropinstable) mais bien en la Vie elle-même, qui englobe tout puisqu’elle ESTle Tout.

Quel plus beau vœu que celui de vivre Heureux/Heureuse ?

Si tu te donnes pour but d'avoir une vie Heureuse, et que tu vis cettequête courageusement, en acceptant de t'ouvrir totalement à toi-même,sans te voiler la face, en marchant même là où tu as le plus peur d'aller (etsurtout là, en fait), en osant te pencher sur les recoins les plus sombres de

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ton être, avec ce souhait de devenir un meilleur être humain, toujours,alors là, tu deviendras un ours. Tu tendras vers le plus belaccomplissement de ton être.

Et tu mèneras la plus intense, la plus belle et la plus magique desexpériences de vie.

Tu construiras ta goutte multicolore. Il ne restera plus qu'à espérer quenombreuses et de plus en plus nombreuses seront ces gouttes d'eau quioseront se réapproprier leur vie en plongeant en chute libre dans le videde l'imprévisible demain, sans parachute, ni filet de sécurité et en totallâcher-prise.Suffisamment nombreuses, elles coloreront l'océan d'Humanité de la plusbelle teinte multicolore qui soit.

Et la chute ne peut être mortelle, car la goutte individuelle se fond dans lagrande et belle Humanité pour ne former qu'un avec elle, et ainsi s'entrouver grandie, enrichie, satisfaite au plus haut point.

La solution n'est pas dans une quelconque finalité,mais bien dans la poursuite constante de l'idéal.

La Vie est mouvement.

Et quel plus bel idéal que le Bonheur ?

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tnesérp tnemom el : ecnemmoc tuot ùo àL

N : Vivre au présent ne se force pas, ne s'apprend même pas vraiment. Cequi s'apprend, c'est de vivre Heureux. Nous ne pouvons vivre au présentque lorsque notre vie nous satisfait. Finalement, vivre au présent seréalise naturellement.

Notons juste que chaque instant de notre vie, chaque action que nousfaisons à chaque seconde, est une opportunité de vivre et d'expérimenterle moment présent, pleinement conscient(e) de ce que nous faisons et dece que nous sommes.

trom al : (?) tinif tuot ùo àL

N : Il n'y a qu'une seule certitude : il n'y a aucune certitude entre ledébut et la fin du voyage.

Concernant les nébuleuses questions telles que :« Y a-t-il une vie après la mort? »« Dieu ? »« D'autres vies dans l'univers ? »« Les raisons de notre existence sur Terre ? »

Je propose de les mettre dans la boîte des questions sans réponse, bienqu'il soit intéressant de se pencher dessus.Pour ma part, je parviens sans problème à accepter ces pointsd'interrogation, car j'estime qu'ils ne touchent pas notre vécu terrestre(celui que nous expérimentons entre notre naissance et notre mort).

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Et notre vécu terrestre, c'est bien celui-là qui m'intéresse, puisque c'estcelui que nous rencontrons tous les jours au réveil, et que nous quittonstous les soirs pour marquer une pause en plongeant dans nos rêvesnocturnes.Pourquoi cet intérêt pour notre vécu terrestre uniquement ?

Tout simplement car il est le plus chargé de sens.

C'est notre vie de tous les jours, celle à côté de laquelle trop de personnespassent sans même s'en rendre compte.

La seule question à laquelle il importe de répondre est:

« C'est quoi le Bonheur ? »Et agir...

Concernant ce qu'il y a après la vie, nous verrons à ce moment-là.

L'ultime rencontre... nous ferons toutes et tous sa connaissance. Vers oùnous emmènera-t-elle ? Je n'en ai pas la moindre idée. Réincarnation ?Fin totale ? Paradis/enfer ? Errance ? Aucun scénario n'est à exclure.

De toutes façons, quoi que l'on croit, il se fera ce qu'il se fera.

La certitude ne pouvant être acquise, j'opte personnellement pourl'interprétation de la mort comme point total et final au roman de ma vie.Si quelque chose se passe après ma mort, ce sera une surprise et unenouvelle aventure.

Vivre en intégrant ce mystère semble contribuer à ce que j'expérimentema vie avec plus d'intensité, de rêve et d'audace.

J'estime ne pas avoir de seconde chance.

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Je souhaite m'envoler le plus léger en me chargeant d'un minimum deregrets. Et le plus tard sera le mieux, pour autant que je sois encoreautonome et acteur de mon Bonheur.Tout au long de ma vie, et puis une dernière fois avant de partir, meretourner sur un joli tableau, finement peint et intensément coloré selonmes goûts.

Chaque instant qui se déroule est une opportunité d'y apporter unetouche ou une retouche.

Votre tableau vous plaît-il ? Vous satisfait-il ?

Aussi longtemps que vous respirez, vous pouvez le modifier.

Et s'il vous paraît trop fade, mettez-y de la couleur,sous toutes ses formes.

C'est vous l'artiste !

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N : L'ouverture à la réflexion, sans aucun rapport avec le fait d'être unepersonne instruite ou non, est le point de départ indispensable pourmarcher sur la Voie du Bonheur.

Et c'est cela le Bonheur.

Il ne se trouve pas au bout. Au bout du chemin, c'est la mort.

Et aussi longtemps que nous espérons l'atteindre, nous passons à côté sansle voir. Sa magie est subtile, presque imperceptible, assurément impossibleà attraper. Il ne se laisse que caresser.

Il est comme un arc-en-ciel : on ne l'atteint jamais, mais il existe bel et bien, ici et maintenant.

La Voie du Bonheur dure toute une vie.

Il n'y a pas une seule bonne voie à suivre, toutes les voies sontpotentiellement bonnes à suivre.

Certaines seront plus rapides que d'autres, plus difficiles ou plus efficaces,parfois meilleures ou non, ou alors seront peut-être sans issue.

Sur quelle voie votre esprit est-il en train de vous mener ?

Quelle est la voie de vos pensées ?

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L'arc-en-ciel n'est jamais touchéMais toujours et simplement contemplé

Là réside toute la subtilitéEn perpétuel mouvement, jamais fixe, jamais figé

Au fil de nos pas sur la terre ou le pavéEt aussi longtemps que nous parvenons à le contempler

Le ciel au-dessus de nos têtes restera étoilé.

La question désormais essentielle est de savoirSi l'arc-en-ciel qu'en ce moment vous voyezN'est qu'un mirage, aux alouettes un miroir

Ou bien la fragile magie de la Vie, sa pureté ?

Subtil est le décalageMortel est le mirage.

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N : Ouvre les portes à ton esprit créatif : salé/sucré, chaud/froid, train-train/mouvement, la satiété/la faim, la détente/la contrainte, lastabilité/l'instabilité, en couple/célibataire, le confort/l'inconfort, lasécurité/l'incertitude.

Jongle ! N'aie pas peur.

Surprends-toi.

Laisse-toi surprendre en laissant s'exprimer ta créativité.Laisse-toi surprendre par les autres, le Monde et la Vie.

Plonge en chute libre.

Voyage, partage, saute d'univers en univers, multiplie les rencontres, soisexplosif, sois calme, sois triste, sois joyeux, dispute-toi, aime, reste cheztoi, bouge, sors, pose-toi, expérimente.Lâche prise. Fais et sois tout cela, pas en même temps, c'est impossible,mais sois en mouvement, et tu vivras.

Vis !

Fais de ta vie une œuvre d'art. Que ta vie soit une aventure. Qu'elle soitincertaine, car la Vie est incertaine, c'est comme cela... naturellement.

L'important étant de ne rien figer, y compris en appliquant cela même àcette dernière phrase. Ainsi, fige de temps en temps, quand tu le sens.

Puis arrête de figer et change à nouveau. Encore et encore.

We need change.

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L : Eh bien, Norbert, je te remercie pour tout. J'espère que tout ceci vam'aider à cultiver la plus belle parcelle de Bonheur possible.Et toi, que vas-tu faire maintenant ?

N : Je vais t'accompagner, bien sûr.

L : Ah non ! Ça, c'est hors de question. Tu réfléchis bien trop !

N : Désolé, mais... tu n'as pas le choix, tu sais.

L : Ah oui ?! Et Pourquoi ?

N : Car je fais partie de toi, tout simplement.

L : ... Tu fais partie... de moi ?

N : Tu ne vas pas me dire que tu en doutais, tout de même ?Je te promets d'être un sage petit ourson !

L : ... Hum... apparemment, je n'ai pas le choix... Mais promets-moisurtout de moins me torturer l'esprit !

N : Cela va dépendre de toi.

L : Hum... Bien. Poursuivons notre route. Tu viens dans ma poche ?

N : Avec plaisir. Je vais pouvoir me reposer un peu.

L : Et moi donc !

N & L : Ah, ah, ah, ah !

Et ils continuèrent de cheminer sur la Voie du Bonheur...

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,eiV aL,evêr eC

eiséop etteC

Si ce n’est déjà fait, sans tarder et dès à présentRegardez-vous en toute honnêteté et profondément

Remettez votre vie en question totalementTorturez-vous l’esprit sans vous limiter

Aussi difficile et pénible que ce soit, tenez !Désolé, il vous faudra souffrir pour évoluer.

À la Vie, réfléchissez-y sans compterAussi bien à la vôtre qu’à la plus généralisée

Au BonheurCe que vous pourriez trouver ne doit pas vous faire peur

En accord avec vous-même, il vous faudra continuerQu’importe ce que les autres peuvent penser.

Peu importe si vous êtes seul(e)Si vous cheminez vers les cimes, vous comprendrez

Que comme moyen pour se rassurerCes autres, rien d’autre n’ont trouvé

Qu’un tristement confortable fauteuilQui de leur Bonheur devient le cercueil.

Aussi fous que puissent vous paraître vos choixSi respectant autrui et en accord avec votre ressenti ils sont

Dans ce cas il faut, et ce, sans la moindre hésitationLes faire, aussi incroyables qu’ils soient

Car ils se démontreront êtreLes plus utiles à votre futur bien-être.

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Je ne vais pas vous mentir d’un poilDes périodes noires et de doutes il y aura

Mais au bout du tunnel, une lumière à chaque foisPour évoluer ainsi pas à pas

Et vivre toujours plus près des étoilesÀ vous de continuer à marcher ou d’accepter le fatal.

(…)

Chers lecteurs et lectrices de ces quelques motsSi ces phrases dans vos crânes trouvent écho

Cela signifie que pour toujours et à jamaisRéellement utiles au Monde et à la Vie vous serez.

Norbert Bear, le 16 mars 2009, Madrid

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noitulovêR

Rêvons l'évolution.

Tout ne tient qu’à un accent :

« Révolution »...

« Rêvolution »...

Un tout petit détail qui change tout.

Un tout petit déclic dans notre esprit.

Rien de plus.

Pour ma part, je vais aller manger, me laver, dormir,me réveiller, vivre et mourir.

Je vous souhaite une bonne suite de tout pour tout en espérant que vousne cesserez de faire du Bonheur votre priorité.

La magie est présente partout,

du Micro au Macro en passant par l'Humain.

La vie est une merveilleuse expérience pour qui apprend à voler.

Ouvrons la porte du rêve et la Vie nous prendra par la main.

Bonnes réflexions, bon envol et bons voyages.

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R ertoN

« Notre conscience qui es au pieuQue les cons soient sanctionnésQue ton réveil vienneQue notre volupté soit faiteDans nos têtes comme au SahelDonne-nous aujourd'hui notre fierté d'humainPardonne-toi notre passéComme nous pardonnent aussi ceux que nous avons oppressésEt ne te soumets pas à leurs tentationsMais délivre-toi de tes illusionsCar c'est à nous qu'appartiennentLa Liberté, le Bonheur et la JoiePour des siècles, des siècles.

Au nom de la Terre,De nos filles et fils,Et des sains d'esprit.

Amène (-nous vers un monde meilleur). »

Norbert Bear

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THINK DEEPLOVE BIG

START SMALLHOPE STRONG

DREAM BEAUTIFULLIVE TRUEFEAR LESS

DARE MORE

...

NOW

...

AND NEVER,NEVER,

...

NEVER GIVE UP !

Ps : True revolution can only take place in each of us' mind

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Et vous, quel papillon voulez-vous être ?

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Si vous souhaitez nous exprimer vos avis et réflexions, ou vousprocurer d'autres exemplaires, nous vous invitons à nous contacter :

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Table des matières

Remerciements .....................................................................................5Introduction ..........................................................................................6

Rencontre avec un ourson ..............................................................12 État des lieux : un monde en piteux état .....................................13

Phase 1 : Ouvrir les yeux .............................................................38Une impasse ? .............................................................................47Juste une brique de plus dans le mur ..........................................53 Quand le système ne satisfait plus... ...........................................58

1/ La médiocrité de tant d'actions et de comportements ............602/ Les œillères, le manque de critique et d'auto-critique ............723/ L'absence d'écoute de soi .....................................................994/ Le manque de répères ..........................................................114

Optimiste pour de vrai .................................................................114« Maturité », dites-vous ? ........................................................... 116Le temps perçu, le temps perdu ..................................................117La Vie, une jungle ? .....................................................................118Là où je vais... ..............................................................................119

5/ L'insatisfaction hors de contrôle et le contentement rapide de soi ...............................................1226/ La peur du risque et le manque d'indépendance ....................1257/ Oublier de rêver ...................................................................130

Ouvrir les yeux, c'est bienles garder ouverts, c'est mieux ....................................................131

Phase 2a : Réfléchir à soi ............................................................133Et nous là-dedans,où nous trouvons-nous ? .............................................................134La fuite de soi ..............................................................................142Le travail sur soi,une étape titanesque et essentielle .............................................146Qui sommes-nous ? .....................................................................153Le travail de toute une vie ...........................................................154

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L'égo, indispensable fauve ..........................................................161

Phase 2b : Réfléchir aux autres ...................................................163L'empathie ..................................................................................164Petites aides à la communication ...............................................165L'intégration sociale ....................................................................166La désintégration sociale ............................................................167Un pouvoir limité ........................................................................167

Phase 2c : Réfléchir au Monde et à la Vie ....................................169Être éveillé(e), connecté(e) et rassemblé(e) ................................170La logique de la Vie .....................................................................173Tritemporel Bonheur ...................................................................174Psylosophie .................................................................................176Voyages, voyages ........................................................................177Responsabilisante Liberté ...........................................................178Cristalline Vérité ..........................................................................179Mystérieux Amour ......................................................................180L'Art ............................................................................................211Vapeurs dites stylées ...................................................................215

Phase 3 : Revenir vers soi, oser rêver, vivre et agir .......................216« To bear or not to bear ? »That is the question ....................................................................217Nouvel état des lieux : un monde meilleur ..................................219Le retour à l'essentiel ..................................................................231La Vie, perpétuel mouvement .....................................................234Là où tout commence : le moment présent .................................239Là où tout finit (?) : la mort .........................................................239Entre les deux : la Voie du Bonheur .............................................242La Vie, ce rêve, cette poésie ........................................................246Rêvolution ...................................................................................248Notre R ........................................................................................249

Le Bonheur ...................................................................255 et suivantes

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