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    rmand Colin

    Henri Michaux, la philosophie tire par les cheveuxAuthor(s): PIERRE VILARSource: Littrature, No. 120, POSIE ET PHILOSOPHIE (DCEMBRE 2000), pp. 89-104Published by: Armand ColinStable URL: http://www.jstor.org/stable/41704790.Accessed: 10/02/2014 21:15

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    PIERREVILAR,UNIVERSITARISII

    Henri Michaux,la philosophie tirepar les cheveux

    Parlezd'abord, arlez t vous ne serezpas ignorant.Atteignez'abord tvous pprochereznsuite.H.M.,Monde

    Henri uncommepoteMichaux

    ledansrappelaitn'estle senspasValryo

    unphilosophe.gnralement- on l'entend.Sans- doutetropIl engnralement,

    pasest

    nonencore

    plusun potedans le sens o gnralement tropgnralement,comme e rappelaitValry- on l'entend. l en est encorequelques-uns douter e son statut epeintre. este ue sonuvre, ourdiverse u'ellesoit, ncre ans e doublefond e la peinturetde l'cri-ture, 'a pas manqu epuisplusd'un demi-sicle e susciter'intrtsice n'est a passion)de la philosophie. ttention anifestehez certainsphnomnologuesMax Loreau,ou Claude Lefort ar exemple 1), quititre n de ses livres e la colonne bsentecuador et chezDeleuze,surqui nousreviendrons;ttentionmplicite galement,ans de nom-breuxtravaux hilosophiques cents, 'analytique u de logique parexemple, l'criture otammentphoristiquee Michaux Tranchesde savoir, oteauxd'angle) transparatl'occasion d'unecitation, 'unexergue u d'une rfrencendirecte. e mme i c'est vrai c'estfauxn'a pas finide donner penser, ommece Qui cache sonfou meurtsans voixqui exaspraFrancisPonge. Cependant,etteprsencend-niable de Michauxdans la philosophie 'engage,pourrait-onire, ueses auteurs.Autre hose est le statut,ans 'uvrede Michaux, ans ce qu'ilfautbienappeler a trajectoirede la philosophie. es premierscritsdes annesvingt Cas defoliecirculaire Les Rves et la jambe essaiphilosophiquet littraire2), Rflexions ui ne sontpas trangres1 Claude ouchardconsacrn rticlecetteencontretroisLefort,erleau-Ponty,ichaux)LefortecteureMichaux,nC. MouchardtC. Habibdir.),a dmocratiel'uvre,utoureClaudeefort,aris,ditionssprit,993,. 43-283t aurentennyproposnenalyseompa-re ortuggestivee achair,n urMerleau-Ponty,arolet chaireMerleau-PontyMichauxPo&sien 6,eptembre996,.104-111).Lemanuscrite apagee itrendiqueueMichauxsubstitue ous-titreEssaiittrairet hilosophique,e ui 'estas ien.arilleurs,et ansemmerdre'ides,otrerreharlie,exteonsacrChaplinublianseDisqueerten vrier924evait'intitulerssaiurerire,inon meLeRire,t stxpressmentsigncommessaihilosophique,equi e apas ansertainschosontemporains.ittus,ettresFranzellens,aris,ayard,999,.15, . 9 t . 0 t 8).

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    POSIE TPHILOSOPHIE

    Freud et enparticulieres idesphilosophiques e Qui-je-fus3)) laphilosophie ar le meurtre e La vie dans les plis jusqu'aux mdita-tionsdu dbut es annes uatre-vingts,n nepeutmanquer e relever,d'une part,un attraitndniable our es objetsde penseet pour efonctionnemente la penseelle-mme,t d'autrepartune singuliredfiance l'endroit es philosophestde la philosophie. es essais is l'exprience esdroguesLes Grandes preuves e V sprit nparticu-lier)n'chappentas la rgle, ui par exempledsignentes lecturesphilosophiquesorsde leur ontexte u bien es dissimulentourmieuxles dtourner,t viter 'amalgame toujoursenvisag. De tous sescontemporains,ichaux st sansdouteceluiqui a pouss e plus loin,et avec l'ironie a plus suspensive,e jeu complexe e haine t de dsirqui articulee concept u mot, a pensephilosophique l'critureo-tique ous toutes es formes. bjetde philosophie,l nemanquepas defaire, ruellementl'occasion,de la philosophie nsujetqu'il convientd'aborder,inonde saborder.l ne niepas la philosophie;l y renonce.Ce doubleregistre,ubjectift objectif,dentifieependantMichauxunesriede figures s'inscriventvidemmentu XXe iclePongeetChar,quoiquel'un et l'autre ient,de ce pointde vue,connuplus ttleur heurede gloire t peut-treeur dsaffection.l serait n tout asdans la traditionranaise e prendre n compte, u moinspouruntemps, nephilosophiepontane upote pourdtournerneformulequi connut agure on heurede gloire ussi),propre flattera posiespontaneesphilosophes.Aussi nousproposerons-nous'examiner la fois, ans leurdon-ner ans doute ci le dveloppementui conviendrait,es figuresuphi-losopheet de la philosophiedans la premire artiede l'uvre deMichaux nousverrons ourquoi etterestriction),uisce qui pourraitn'trepas seulement neboutade, a raison vanceparMichauxpourrenoncer la philosophie,u seuilde son uvreraison ui indique, udemeurant,u'il s'en est fallu d'un - ou de quelques- cheveux),avant de retracer rs brivementuelques aspects de la figuredeMichaux dans une pense philosophique, elle de Deleuze (4), quiauraientrait ce renoncementans dni.3 Premireersion,ansen duDisqueert2e nne,cembre923)e equi eviendranvolumen1927hez allimardousetitreuie fus. Dans ne ommunicationuColloqueMichauxeNamurn1995,aymondellour,diteurtprfacieresuvreseMichauxansaPliade,parle e ujetansroposere extecrit apublicationpourneargeart,'estoutson ravaile hercheurtd'crivain,'estaprfaceagistraleupremierolumeesuvresCompltesui onstituentette iseu laires apportsnternes,t on emiroirnflexif,ntreeuxpensest euxiscoursamaisssimils.adeleinealette-Fondo,arilleurs,suggrneisteelectureu'elleepropose'explorerlusvantentrevinastMichauxBlanchoterait-il,ci,etroisimeomme- quelquesointse oncidenceemarquablesedessinentgalementMadeleineFondo-alette,'nigmeu isageMichauxt vinasdans enriichauxCorpst avoirTextesrunisar .GrouixtJ.-M.aulpoix,aris-Fontenayaintloud,NS-ditions,998,.253-274).On e eporteragalement,oure ui oncerneoucaultt eleuze,Andrierreolombai,e hi-losopheritiquet oteDeleuze,oucaultt'uvreeMichauxFrenchorum,VI,991.

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    HENRI ICHAUX

    UN SYSTME PHILOSOPHIQUE,SANS FAIRE DE SYSTME (5)...De son hassablepass (6) d'crituret de pense,Michauxn'aretenu, posteriori,ue certains spects, n posantqu'il rcusait esautres. orce est de constaterue toute a premireartie e son uvre- mettons,a dcennie e 1922-1923 1932-1933,alonne pardeuxlivres enis des titres iffrents,ui e fuset Un Barbare en Asie-associe au long cheminementouterrainui conduit u refus e l'cri-ture sonacceptation7) une hantise e la philosophie. 'ide, la pen-se, a pratique e la philosophieeraient onc intgreransce qui,decespremierscrits,e drobe ltrieurement.n a tudi,vecbeaucoupde mthode,'usage des savoirsscientifiquesu parascientifiquess)dans cette riode e l'uvrede Michaux,mais l est difficile e mettreen uvre neanalyse ussi systmatiqueurce qui tient u savoirphi-losophique, la pratique es concepts. outd'abord, arceque le termemmedephilosophiepparatous a plumedeMichaux, ans ses lettresde cette riode omme ansses crits ublis nrevue, nplaquettesu

    en livre, ommeune modalitargementhtorique et ironique, ousyreviendrons qui semble ecouvrirnchamp ssez indfini.Ainsi les lettres HermanClosson, dont es premires atentd'avant1920,ou bien celles adresses FranzHellens, ui remontent1922,manifestentonjointementne tentationu traittrait ur V l-coolisme,esdiffrentesormes e V bruti, e l'encul,de V ntreteneurou morphologieu vice [,] trait ur la pathologiegnrale 9)) quin'est pas seulement rovocation u sarcasme, t une aspiration sedfaire e la penseet de l'ordrediscursifhilosophique. n connat,dans ce contexte rsparticulierui fut elui de la jeunessebelge deMichaux, 'usage qu'il fit de ses lectures Lautramont,es vies desaints t les mystiquest singulirementuysbroeck,a pense arge-ment nalogiquedu naturaliste arwinien rnstHaeckel (Jean-PierreMartinrappelle fort propos qu'il futgalement la Bible dePcuchet)ou les gnralisations thodiques vocation pologtique5 Michauxcritn 924 HellensRservez-moilusieursages,evouses nverrairementtjevousertifieu'ellese ontas es ers, aisu'elleseronteut-treorthilosophiques....]Mais,emerompeortu oute ue'aifaitoncourtun asteystmehilosophique.es ittra-teurs,omancierspotesnt ien e achanceomparsqui aitn ystmehilosophique,ansfairee ystme[c'estui ui ouligne],ittus,uv.it.,.68. 6 La formulepparatn1967ans neutreettreHellenshassableassJe arleonumilieuaisemoncriture,dema ense)).N'enarlonslus...,ittus,p. it.,.147. ichauxvaitnterditu'onepu-blite on ivant'intgraliteQuiefus,ansarleres extesrcdents.Jean-Pierreartin,Henriichaux,criturese oi,xpatriationsParis,orti,994,. 7.8 Danse ivreeJean-PierreMartinjit,uisanseuxeAnne-lisabethalpernHenriichaux,e aboratoireu ote,Paris,eli rslanditions,998)tJrmeogerHenriichaux,osieouravoir,yon,ressesUniversitaireseLyon,999). [Avril920],n a minuteue'explose,ettresHermanClosson,ruxelles,idierevillez,999,.14.

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    de ErnestHello dutype 'homme La vie, a science l'art 1872),lescrits cientifiquesnfin armi esquels, rs t, e domaine iologiqueet psychologiqueMichauxprsentantvanttout e monde e curieuxaspectd'un freudienontre reud 10)) devient nchampde manuvreprivilgi.FranzHellens, uteur e Mlusine ui sertde pointde dpart, epremieroteaud'angle l'criture e Michaux, voqueces livres har-gs d'enjeux Jeme souviens u'au temps e ses dbutsHenriMichauxvenaitmevoir, es livres ous le bras c'taient es livres epsycholo-gie,depsychiatrie.. Tout e quin'tait as littratureemblaituifour-nir des bases solidespour s'lancer dans un univers la littraturen'estplus unsimplemot 11). Science,mdecine u thologie,a rf-rencesystmatiqueors-littraturest une manire e mettre ors decause la posie,sans exclure u'elle puisse, court erme, rendreaplace d'unephilosophie nrale ux contoursmal dfinis. ans le tonacerbe t fortnsolent,oirepotache, ui est celui du euneMichaux, nnepeutmanquer e soulignera proximite ces deux formules Moije mefous, usais,de la littrature12) et e mefousde la pense 13).Il s'agitbienplutt,ansngliger ne certaine brilite contradictionmarquanta naissance e l'criture,e concevoir n moded'articulationde l'criture u rel,qui fasse a partbelle au dmembrementes rf-rences, la dislocation e la pensedans les motset des strotypesdans a parole diotique, ourpenser lusavant, ourpousser eulplusloin l'exprience ce qui, au fond,pourrait ien tre a constante ecetteuvreprotiforme.es philosophesDiogne,Epictte,Alistte,Pascal, les rfrencese multiplient) lutt ue les potes,aidentapprocher ne posie contre a posie place mmevitesseque lapense.Onne saitpas,ainsi, 'il faut ire e verbe avoir omme nbel-gicisme u commeunepremireranche e connaissance,oute 'hsi-tation ntre ouvoir tsavoir, ans cette ormule e la correspondancela ralit est uncoupde massue/ tureois e coup tu ne sais pasdcrire a massue 14).10 Les ciencesxactesontevenuesotreain. 'apriorit amtaphysique,n es daigne.Alors?ourquoioutemondee 'empresserutoure aphilosophieeFreud?...]Oh enednonceas reud.reudommerant.Cetteclame,lne 'apas ommande.es flexesuffi-sentl'explicatione aconduite,es flexesu'utilisentesphilosophies,es ens,uandls enoient.OC,.1, . 8 t . 8).Un eu lusoin, ichauxuidentifieautramontafondationd'uneouvelleotiquetCharliehaplinl'hommee a modernitjouteFreudst,ansedomainee aphilosophie,aractionontreeXIXeicleOC,.1, .49),ui-mmeerclamantalorslutteHellotmmeeBloyarilleurs...1 Franzellens,tylet aractreBruxelles,laRenaissanceu ivre,956,.165,itar ean-Pierreartin,ans enriichaux,crituresesoi,xpatriations,p. it.,.41. 12Moi,eme ous,u ais,e a ittrature.e 'envieueeChrist,eCur'Ars,uysbroeck'admirable,'essaieem'ugmenterantuee esmprise.,aminuteue'explose,p. it.,. 1. 13 Or e outelaene iensu'mesomes.e uicide,em'en... t e urralismeeBreton,nm'en sic) emand'en arler,anseuxevues,t'airefus,areme ouse apense,c'estui ui ouligne],ittus,p. it.,. 5.14 Carteos-tale u uin920],aminuteue'explose,p. it.,. 7.

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    HENRI ICHAUX

    Bien avantQui e fusdonc, a question hilosophiqueraverseespremierscrits e Michaux t sa correspondance,e faon ouvent rra-tique et parfoiscontradictoire. urieusement,a qualificationparMichauxde sa propre ntrepriselace gale distance, s le dpart,deuxpostures,eux modesde compositionui constituent,'unecertai-nefaon,e centrebsent,e creux la posie- ce qu'il nousoblige penser ommeposie,qui estcontradictione la posie- prend aci-ne : le rcit la Proust ou Proost, omme l l'critbelgement)t laphilosophie. out e travail ui entoure a rdaction e Vessaiphiloso-phique t ittrairentitul es Rveset a ambeconsiste situer,rci-sment,a parole potique- ici encore Michauxprfre ne autregraphie, lus prcieuse omme tait lus prcieuxe Y final e sonpr-nom, a graphie osie- entre es deuxplesaussi ntenables'unquel'autre.D'une part e terme hilosophie arat ecouvrir,u sens e plustrivial,a gnralitmise endiscours,'universalite comptoir voca-tion ynthtiquenspire espratiques e Lautramontu JarryJepr-pare en ce momentuelques+ qu'hallucinantes otes ur le parallleantiquit espritmodernedans laphilosophiela vie lesconceptionsgnrales etc. (15)), d'autreparton saisit bien que la philosophiedsigne 'espace de pense qui contredita facilit htoriqueu lemythe e la littrature,out n manifestanta singularit'uneidiosyn-crasie. Les vies de saints, les livres de Hello - en particulierPhysionomie es saints et les Contes extraordinaires ontcertainesstructuresarrativesnfluentusqu' la composition e Plume large-mentultrieure , les critsmystiquesu les manuelsde psychiatrieservent u mmeusage,qui est d'carter a littrature'elle-mme, ersister l'ordre htorique,t-il eluides avant-gardes.a contradic-tionentre hilosophieet mme philosophie cientifique) et posieidentifie es deux instances ommeune seule et mme ncessitdeparole,place sous la formule,n pigraphe,a plus trange ui soitCe qui n'est pas clair n'est pas franais 16). Une lettre FranzHellens,premiermentor t directeur u Disque vert assume cettecontradictiononstructive,ette dentificationondatriceJe ne sais rienfaire demi e ne saispas accepteres idesdes autres urquoi que cesoit.Je suis deforce nventeuret de l'tudedes ouvrages cientifiquessur e Rve,'ai tir eci,qui estscientifiquetmrementflchi,j'aifait80pages de brouillont voici1 moiset demi ue e dors avec cetterflexion)t, e pense, ittraire ouveau tyle. ...] C'est ce qu'il meparatune nnovationittraireans le domaine e Philosophie cien-tifique,t tout implement'estde la littrature17).15 [C'estui ui ouligne],ittus, p. it., .33. 16 uvresompltesParis,allimard,Bibliothquee aPliade,.1, .18dsormaisC).17Sittus,p. it.,.38 La yntaxestcelle eMichaux].

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    La programmatique assez typique e cettepremire artie el'uvre,o une idographie niverselle era galement nnoncesitue 'auteur, vec un ton sans nuance,dans le champde la pensecontemporaine. 'amourpropreest l'instinctntrinsquee l'homme.Freudn'a vuqu'une petite artie.J'espredmontrer'autrepartie, agrossepartie dans monprochainouvrageRves jeux, littraturetfolie (18)) etproposeun claircissemente la langueque l'pigraphecontribueasseoir Chimistes,inanciers, arins,ndustriels,hanoines,critiques 'art,philosophes nt chacun eurargot.Charabia (i9) Il yaurait quelquechose examiner e plus prs ce qui lie Michaux travers ranzHellens t la mise enuvre 'une masseobscure e rf-rences la rhtoriquesuitene faillit oint sonrleformateur)lapensephilosophiquet ce qu'il dsignepar l'amourpropre et quipourraitort ienpasserpar e nompropre.ci,face au dfaut e rcit t l'impossible ystme hilosophique,l faut ttendree relais vers1928 - de JeanPaulhan,matre e paradoxe, uscitateur'identits,inventeurur e langagede quelquesbizarres larts, t le changementde prnom vers 1930- pourque l'criture e librede ses antino-mies et assumequelques-unes es apories naugurales. a bouchecou-sue, le philosophe,e critique t le pote usqu'alorstournentans lemme ercleo Michaux herche n nomet une formule De l'aiguillelongue, ui ne mequitteamais, teslvres ontnergiquementousuesdu chanvre olide etgrle.Car,encore ue le philosophe ourrait r-tendreue ces adjectifs'excluent'un l'autre j'ai vu des critiquesedbattre ourdes chosesplus futiles..., ffirmen 1922 Cas de foliecirculaire20).Cettefiction e philosophie eprsente,n vrit, ne sorte 'ado-lescence de la penseet de l'critureQui je fus est la sommed'uneadolescence affirme abrielBounoure ans son toutpremierrticle e1928consacr Michaux, 'uneacuit urprenante21)) fascine ar aremise zro, e dpart neuf. 'un despremierscrits e Michaux stuncompte-rendu,ans La Bataille ittrairedu livrede HellensBass-Bassina-Boulouqui dsigne n ombre orte'insurrectionimbaldiennedu sujetneuf, dolescent,dentifiu ngre,u fouet l'enfant C'est,je pense, a premire ois qu un crivain rsente ntrequi n estpasunenfant,ont 'entendementoit a tabularasa rvedesphilosophesetfassesespremiresssociations 'images tdepenses 22),formulequi sera reprise ltrieurement,vec une insistance are, ans aucundoutepartiellementpculaire C'est un treadulte cr de toutespices,son intelligence la tabula rasa desphilosophes,'est un mor-ceau de bois sculpt,qui grce la magie, toutd'un coup vit et18 Sittus,p. it.,.72 1924).9OC, .1, .18.20OC, .1, .3. 21 Gabrielounoure,eDarana'Henriichaux,ontpellier,ata organa,984,. 5.22OC,. , .16.

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    dcouvre e monde 23). La composition e Qui je fus premierivrepubli en France,dans une collectionprestigieuseUne uvre unPortraitdonton pourrait galementnalysera vocationprogramma-tiquedans e dispositifditorial allimard-Paulhan)arque ne nouvel-le tapede ce processus e soulvement la philosophieontinue ejouerson rleambigu.Il faut ouligner 'abordque le titre ui-mme volu le texteen revue 'intitule rcismentes idesphilosophiques e Qui-je-fuset comportaitncoreunefois unqualificatifemarquablessoci destirets ont a vocation stcomplexe. e titre ouveau, ans ses tirets artrop ittraires arquantne ronie araccumulation,e pose enCogitotte l'envers en fondationntologique,mmengative,urun modleexplicitementartsien.ourtant,e qualificatif philosophique n'apas disparu otalement i l'intention. amletparodiquedans la lignede Laforgue,l s'exclame Il ne s'agitpas nitre ni de nepas tre/Il s agitdu de ce que /Mais bon Dieu qu on medonnedonc un sub-stantif Un matre ualificatif je puissemecoller jamais /Maishalte-l (24)Qui e fus s'ouvredonc,premier ritableivrequi inaugure neuvre tproposeunportrait,urunevocation e Diogneet une fic-tion une foismis mal le roman la Proust t rcus e recueil laMusset de dialogue xplicitementmit e la philosophie. roispos-tulations dologiques dsignent ettephase d'adolescence philoso-phique le matrialisme,e rdemptorismet le scepticismee disputent grands ris un sujetvide,Qui je fus lequel continue e prfrereroman Je suis habit je parle qui-je-fust qui-je-fusmeparlent.Parfois,'prouveunegnecomme i 'tais trangerIlsfont prsenttoute ne socit t il vient e m' rriver ue e nem'entendslusmoi-mme. Allons leur dis-e, j'ai rglma vie je ne puis plus prterl'oreille vosdiscours. chacun onmorceau e temps vous tes,esuis.Jetravaille,e fais un roman.Comprenez-le.llez-vousn. (25)Le philosophe pparat oncbien, ci, comme 'empcheur 'crire nrond, e trouble-ftee l'essai romanesqueMes amis m'avaient pten effet u'ils taient hilosophes, e qui ne peut que me nuire. ...]Je ne veuxpas mourir, tpourtantl estsceptique Voil commenton se leurre. t voil commentnmanque ant e choses.On a le dsird'crire un roman, t l'on critde la philosophie.On n'estpas seuldans sa peau (26)) qui mtamorphoseoute pproche, t-elle critureautomatique, osie de purrflexe, n une rflexiontrospective.aphilosophiest encore ans a plume,l faudra ttendrelumepour 'endbarrasserleinement,ublier es malformationse l'enfance t les23OC,.1, . 3.24Toujoursonmoi,uiefus,C, . , .112. 5OC, . , . 3.26Quijefus,C,. , . 3 t . 9.

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    dformationsdologiques e la jeunesse Mais Qui-je-fusmeprit amain tiramon tylo t mefora crireune dissertationur a mati-re. C'tait bsurde t vieuxeu. Je e luidis,biffant'ailleursdes mots la vole car il en estque e nepeuxvoir ans sauterdes deuxpieds.[...] Mon ami, ui dis-je, e merappelle ettemanire e concevoir emonde, ue les matrialistesejettentarce que potique et que lespotes rejettentarce que matrialiste. e me rappellecette cheusetournure'esprit quand e terminaismes tudes ux Jsuitesvague-ment ourn ersHaeckelet es thoriesnatomiquest cellulaires27).Dans l'incertitudet la postulationimultane e mouvementsepensecontradictoires,chirants,a parole potiqueprend lors sonassise dans 'exprience e la vitesse t dans a diffrence,'affrontela structure mede ce qui, philosophiquement,'empche.On se sou-vientde la formule lbrepubliedans le Disque vert j'tais uneparole qui tentait 'avancer la vitesse e la pense.On se souvientgalementue parmi es emplois rcaires 'apprenticrivainMichaux,dgotdes collges et des pensionnats, ichaux le ralenti formpour ses mauvaises dispositionscardiaques ne se voyait qu'unevocation chauffeur'autos.Pour a premireois un livredevient atracede ce passage,dsigne n miroir on propre arcours omme avocationmmedu parcours,e butdu voyage Nousmanquons e quoinous exprimer.es hommes e peuvent as s'entendre. a parole sivitequ'elle soit n'estpas la vitessede la pense.C'est un expresspoursuivantnedpche. a littraturest ungosse qui poursuivantnpapillon nvisible 'une tierce ersonne, oudrait ar ses propres ig-zag, reprsentereparcoursdupapillon 28)) et le papillon ittraire,la foispaperolle roustiennet chenille ransmueuphilosopheveur,affronteuelques pages plus loin un escargot ommedans une fablechinoise e l'origine upome tde l'adieu la philosophie; uisque apense de l'homme st plus libreque l'escargotde sa traductionL'homme eulementttend,l attend29)...

    CAPILLARITAinsiapparat, ans es premierscrits e Michaux, nefigure uphilosophe vec laquelle,par une ncessit rchaque, e pote et leromancieroivent ntrer n dialogue, dfaut 'une substitutionbso-lue. Les fictionshilosophiquese multiplient,epuis 'imposturetoutecette hilosophie ue 'chafaudeen est a posieplus que l'algbreetce serait ussipeu unefarcedeprsentera aussi comme osie dansunerevued'avantgardelittraireue de prsenter a comme cience27QuieJusOC,. , . 3 t . 4-75.8QuieJus,C,. , . 8. 9QuieJus,C,. , .1 .

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    dans unerevue e science 30)) jusqu' la parabolemitativeQui e fusainsi sortiraitout rmd'unemimsis ialogique FranzHeltensdansNocturnal)aconte'histoire 'un hommeui volait esmanuscritsansle cerveau d'un crivain Peut-trePlaton ne lit-ilpas autrementPhdon 31)), le processus 'achevant,npourraite penser,ur a rcu-sationmoralede La nuitremue ce cynisme ui prendrae relaisUnBarbare nAsie Il m' rrive rop ouvent 'tre mpliqu ansdespro-cs. Jefais des dettesje me bats au couteau,e fais violence desenfantsje n'ypeuxrienje n'arrive as mepntrer e l'espritdesLois (32).Il faudrait,ans aucundoute, oursuivreci la lecture texaminerles tapesde la lisibilit ans ce renoncementondateur,cuador Braakadbar Un Barbareen Asie La nuit emue. racer es rseaux,toujoursinueux, e cette nterpntrationritique e la parolephiloso-phique u para-philosophiquet de son autre.Nous n'avonspas ici l'es-pace de le faire.Contentons-nous,n guised'indication u de signedepiste, e relever uelquesfigurescurrentesl'analysede la mdiocritet la promotione la pense mbcile 33) - au sens largequi com-prend 'tymologie e la force es faibles danscuador,o rappa-raissent laton, aintAugustin, homasd'Aquin, Ruysbroecku saintPaul,et 'logede la compulsion e rptitionntologiquehez les phi-losophesde l'cole psittacisteIl estsuperflue constaterombien esvoyageursquand ils criventsontdpourvus e grandeurcauses eteffetsont mlsici) et combien elle-ci est courante hez les philo-sophe, qui connaissentipeu la terre.On en trouve armi uxqui tel-lement risde cette assionde la rptitionontfinipar neplus voirque l'tre nchaquetre tyarrivent e bonne oi.Sa femme,nchien,unhibou,un saule : tre, tre, tre. l voit eurdiffrence,ais l'trerpt 'enivre ar-dessus outediffrence34). Dans Braakadbar quiassure la promotion relativiste et post-Heisenbergienne de ceprincipe ppel devenir e fondemente la physique ans 'uvredeMichaux lespropritses corpsetles lois de la nature ui sont 'im-mensesuperstitione l'Europe et de l'Amrique cientifiquest quiavaientt introduitsar Aristote,uoi qu'on en ait dit,et tous nosmcaniciens ans a suite, espropritsont ransitoires,acultativest30 Sittus,p. it.,. 5.31OC,.1, . 6.32 Lanuitemue,C, .1, . 23. 3 Poure uiest e areligionatholique,uande 'tudiais,ememfiaiseaucoupesvques,hanoinest ro-fesseurse ourse hologiet ephilosophie.ls ontortous,e pensais.eilleurse arais-saiente ur'Ars,lackboultousxamenst uestionshologiques,u aintosepheCupertinosurnomm'ne,tRuysbroeck'admirableui aisaitoute ravers,ui e omprirentointnfini-mente tails,ais'essentielusqu'amoelleleDieuu'il vaitaimer.Si uis ideturntervosapiensssenhocaeculo,tultusiat t it apiens"Saintaul).'estresquene raditionintellectuellee aireonfianceux ous. aismoi,epenseurtouteaucoupe ienes mbciles.cuador,C, .1, .178. ur e ujet,oirnne-lisabethalpern,e as trembcileropt,nLesAilleurs'Henriichaux, pciale arevueources, 7, evuee amaisone aposiedeNamur,ctobre996,.143-155.4cuador,C,. , . 41.

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    seulement abituelles35),etdsigne nprilde gluphilosophique36)qui lui est corollaire.Il faudraitoulignergalement quel pointUn Barbareen Asiecrit prs voir lu ou bienrelu es crits esphilosophes,es saints tdes potes... (37) contient neapologtique e la penseefficace38)omniprsenteans a posieet unedescriptione la pense ommeph-nomne39) qui estune autre onstante e l'uvre,usques ety com-prisdans les critsmescaliniens. out en renvoyant,l fautbien lesouligner, os dos le pote et le philosophe Valryest dnonccomme e prototypeu pote-penseurpcialiste n ides gnrales tdonne 'occasionde dnoncere modlegrec EnFrance,unpotedeve-nupresquenational 'est vu invit parlerde tout. t,mafoi, l accep-te. Surtout,lpensera.Tout e qu'on peuttirer epensabled'unsujet,quoiqueen tant gnorant,l le tire. t chosequ on nepeutnier, lfaitpenser, uoiqueengnral tout utre hose.Les Grecstaient areils(pas seulementes sophistes40)J en miroir,a figure u philosopheoccidental aisi de panthistiqueomme on se prendde malaria 41)s'accorde ssez bienavec celle du poissonAutenarius ipsidusavec sagrossettebonasse, tegigantesque e philosophe,maiso autantdesavoir est entr ans le mentonue dans lefront, n normementon-sabot, as trs vancmais orthaut 42),tandis ue lesphilosopheshi-nois,parlantomme arlent esgensque chacun st tenu 'couter43)chinoisentu dchinoisent44) en profrantes encouragement) lavertu, npeu bbte(s) 45). Le sommet e cette ronie ubtile,ndnia-blement lus proche es fictionshilosophiquese De Quincey ue desspculations alryennes,tantmarqu arcettenoteUn Barbare enChine Jeremarquevec GilesqueHerbertpencer vaitpens cela,exactement cela. Unphilosophe ourtant.Mais le philosophe 'unenation e boutiquiersstplus profondmentoutiquierue philosophe,commeun chien de chasse n'estpas tellementhien de chasse qu'iln'est chien 46). Formule u'il faudraitapprocheru rve nverse e35Braakadbar,C, .1, .263. 6Ily des ommest'en usui ccusentepeu e agessede 'homme,uThomas'Aquinenousvoirouch'espritu es himistesu elleu elleeli-gion,u abourgeoisie...] qu'oneme arleas eseunesLes spoirsn cience,hilosophie,ncroitentiruelquehosen ux t jtrentens 'est ansaglu,n 'y eutien)t es nimauxen ont ussi,lsneouentlusu'avecnerandeserve,vec'insparableerreur'trepri-mands,emis'ordre.raakadbarOC,. , . 63. 7 Viente aratre,exteu rire'insrerdeUBEA,ulletinlume, ,anvier995,.3. 38Bienetenirue ouses ymnest ouventles implesommentaireshilosophiquesontfficaces.ene ontas es enses,ourenser,esontes enses,ourarticiperl'Etre,BRAHMA.n arbarenAsie,C, .1,p.288.39Qu'est-ceu'uneense?n hnomneui rahitn spritson adre et e ue e adredsirait.n arbarenAsie,C, .1, .294. 0 Un arbarenAsie, C, .1, .321. 1 Unphilosopheccidentalui assaitarci e entitnvahi'unentimentanthistique,, ensa-t-il,la haleurt u oisinagee a ungle,t ute a orteclairures ausesrofondeses eligionstphilosophiesindoues.'taitatal,n e ouvaittreue anthisteouse limat.n arbarenAsie, C, .1, .317. 2 Un arbarenAsie, C, .1, .331. 3 Un arbarenAsie,C, .1,p. 69. 4Un arbarenAsie,C, . , . 72. 5 Un arbarenAsie,C, . , . 76. 6 NoteinUn arbarenAsie,C, . , . 78.

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    dterritorialisationhilosophiquet de chorgraphiepculative,ropo-s dans une belleesquissedu singulier anse texteamaisrepris prssa parution ansVerve n 1938 : Qui n'a rvd'unphilosophe ui nes exprimeraitu avec la danse de son corps Il ferait uelquesmouve-ments. n saurait out e suite quel stade de nourrissantettransfor-mante omprhensionu Monde l estarriv t chacunvoudrait evenirsondisciple 47).Je voudrais ependantttirer'attentionur unpointprcis il setrouve ue Michaux, ardeuxfois, justifi onrenoncementans destermes ssez mystrieuxtqui mritent qui appellent e leursvux- un commentaire.etteraisonde ne plusphilosopher tnoncedeuxfois, six ou sept ns de distance. outd'abord,dans uncontextepriv, ne ettre Hellensde 1923,Michaux crit Mais la philosophiem'a hant oujours, toujoursmbt. 'est elle qui a faittombermescheveux. /Ce qui restede mon essai philosophique 'est de l'Ultracondens. e volume erait rop etitdonc 'attendrai ue ma lassitudede la philosophieoitpasse [...] et 'ai enviede urer que amais e neme remettrai philosopheron se fait tropde mal la ttepour lersultatu'on obtient,t on ne ouit plus d'observer& d'imaginerestres ans le dtailde leurs rgrinations48). Or unesecondeversionde la mmeformulepparat ette oisdans uncrit ublic, resque ixans plus tard,Un Barbareen Asie au dtour 'une rflexionur lesmantras,es priresmagiqueset leurefficacit ... Les philosophiesoccidentales ontperdre es cheveux, courtenta vie. La philosophieorientaleaitcrotre es cheveux tprolongea vie 49). Cette nsistancen'estpas de pureforme, t la formule,vec ce qu'elle comporte erflexif t mmed'autobiographique,envoie une thmatiquecur-rente uimrite 'treparcourue.

    Si la calvitien'appartientas auxrepres ondateursispossdansQuelquesrenseignementsurcinquante-neufnnesd'existencefournisen 1959,elle n'en estpas moinsrgulirementssocie l'expriencede la pense,du savoir, la maturatione l'criture. n effet, s letoutpremierexte u toutpremier as defoliecirculaire1922) appa-ratune figure rappantee la pilosit dulte, astratrice,omme undanger Non / Oh non a jamais non e ne seraipas cul-de-jatte.Ils sonttousvieux, ellementieux, La figure hiffonneommeunmouchoir e poche,/ Avec des poils raides,/ Des poils qui collentensemble. (satisfait) Je sais bienpourquoi / C'estparce qu'ils semouchente nezdans les doigts. ls sontpleinsdepoils / On ne voitplus les yeux,ni la bouche ni les oreilles 50). De mmeque dans lecompte-rendue Bass-Bassina-Boulou 'attention st appele sur ce47DanseTextespars938-1939,C, .1, .699. 8 Sittus,p. it.,.54.49 Un arbarenAsie,C, . , . 87. 0 Cas e olieirculaire,C, . , . .99

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    mmeappareil corporel,mettant n avant le mauvais gnie quidrangee chienMakito Le vent 'est un mauvaisgniequi souffleurla peau et drange es poils du corpsde Makito le chien et Makitolche espoils avec sa languemais le vent es drange si)), dans esFables des originesla nature exue l'mergence 'unesprit u feu- du poil et du cheveu stexplicitementnonce.On rappelera ourmmoire e fameuxOriginedu vtementn l'associant VOriginedufeu : Originedu vtement. VoiciMniatfemme e Dum assise parterre. Elle mangeun chou./ Alors e cloporte ccourt. l grimpeurune herbeverticalearrive uxpoils de la jambe (avec ses nombreusespattes il marche la foissurplusieurs oils)./ Maintenantl est entrdans le vagin. Dum / Dum a couru;/ Dum a tu tous es sorciers ela tribu arce qu'ils ontenvoyV sprit ufeu entre es ambes de safemme52) quoi rpond Il a peut-treallupour que lefeupartune bonnechoseque Dwa pousstsa femme ans le feu cause duplaisir qu'il prenait voir les longscheveuxdisparatre53). Or cercit des origines, ont l fautsouligner 'extraordinaireoncidenceavec la prhistoiree l'criture,ette emise nu donne penser ue laphilosophie partie ie avec le passage l'ge d'homme,'apparition-disparitionu systme ileux.Dans Fable des origines n effete vte-ment st dnonc ommeruse et le seul en tredpourvu,e seul manifesterlairementon tat exuel, e nomme rcismenthi et nepeutmanquer e rappelere Diognequi ouvre, n 1927, e recueilQuije fus d'autant u'il est situparmi rois rres,ui correspondentuxtroisvoix idologico-philosophiquesui hantent ui-je-fus. ans cercit rchaque uiressemble utant duRosny u' du Freud le FreuddeMose...) Michauxparat ienmettre nu e risquede la philosophie,au momentmmeo la saintet,'expriencebsoluede la saintet,uiapparat ommeun modle indpassable TroisfrresPhi Daphi,Daphida habitent u village des hutteshautes. / Phi en marchants loigne t arrive u milieu es huttes asses. l va au chef. l regar-de lafemme e celui-ci. l la dsire cela tous e voient,ar il estnu)./ Le cheftue Phi (54). Cettescne est d'ailleurs rapprocher'uneautre, lus archaque ncore, ui rapportee passagedarwinien l'tatd'homme, t o l'on retrouve urieusementes mmes lments, ou-leur,maux de tte, hutedes poils et des cheveux t passage l'ged'homme Vite 'orang-outangourt un arbre s'accrochepar-derri-re et grimpedessus. / Ae (il n'a pas regard); sa ttecogne labranchea plus basse. / l va avoir mal et la chose va venir...Quoi? /La chose arrive e lendemain ses poils d'hivertombentensuite espoilsd't./Maintenantl est nu et l devient omme55).51OC, .1, .17.52 Fableses riginesOC, .1, .30.53[Utilitu eu],able es riginesOC,. , . 6.54 Fablees rigines,C, . , . 1.55Fablees rigines,C, . , . 3.

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    On ne s'tonnera oncpas,dans cette ptique, e l'investissementautobiographiquexceptionnelontfait 'objetce thme ans les pre-miers crits e Michaux.C'est dans untexte ncoreunefoispara-freu-dien,Mes rves d'enfant 1925), qu'est voque avec le plus deviolence a nature antasmatiquee ce complexe ormel,ui lie le pr-sent u pass et le passage l'criture l'exprience ouloureuse e lapense. un anprs,deuxrepresont insi situs ans une uvre uin'est pas gnreuse n confidences irectes t directementepres.Dans Mes rvesd'enfantL'annoncede la calvitie strapporteommesuit Le sommet e monocciput / Juste u-dessus trshaut biendeux millemtres,'osier d'une nacelle et dans l'osieruneflche,uneflche qui s'allonge glisse,va tomber,ombe, ... csi... csi... csi...crac le coup clatement e mon crne - ./ Ce cauchemar st toutes mes nuitsd'enfant,entre six et dix ans, puis disparat. /Prsentement,e suis chauve, ce seul endroit rcis.J'ai vingt-cinqans (56)... Puis, dans un des textes es plus clbres de l'auteur,L'Epoque des illuminsui est 'un desmorceaux e bravoure e Qui efus et l'un des rarespomesretenus our 'anthologie e l'Espace dudedans on trouve e passage Il nefautpas se mettrenbras de che-misepourrompre neallumette,t le poteauindicateurestedans sonrle en nefaisant amais la routeui-mme,t a vie estprcieuse quien a dj perduvingt-sixns,et les cheveux ombentapidement'unette ui s obstineet espleursne viennentamais que le travail ne oisfini, t les genres ittrairesontdes ennemisui ne vous ratentas, sivous es avez ratsvous au premier oup 57). Ainsicrire, ivre, en-serapparaissent,u seuil de l'uvre, ommedes expriences 'abordphysiologiques,raumatiques,epuis a Chronique e l'aiguilleur estvoquela vanitde l'enfance Ils se mettentfignoler, fignoler,dessinanthaquecheveude la tte 58)) jusqu' l'Epoque des illuminset sonmessage lair tdouloureuxMalheur ceuxqui s occuperontcouperdes cheveuxnquatre, 'estrarementon,c'estprofondmentdconseiller ans les bagarres 59). Comme e rapporteMichauxdansses Principes 'enfantLes indiens hauvesne se vengent lus (60), etluiqui n'aimepas les cheveux oupsenquatre 6i) connat ur e pontdu bateau ui le mne nEquateure prixde la traverse Le vent ient toutevitesse urmonpeu de cheveux u'il secoue,puis il reparttoute itesse t moi e reste ur epont 62). Ce systme ileux, la foiscollant t contagieux,mtaphorise,enmme emps ue l'tatdu conformismedulte, a gluverbale,'em-456OC, .1, .62. 57L'poqueesllumins,uiefus,C, .1, .106. 8Chroniquee 'ai-guilleur,C, .1, .13.59L'poqueesllumins,uiefus,C, .1, .109. 0 Proposition9des rincipes'enfant,OC, .1, .133. 1 Carmoiui 'aimeases heveuxoupsn uatre,jedois vouernempressioneuoyeusela ecturee aplupartesmdiocritsous-talentscontemporains,ittus,p. it.,. 1.62cuador,C, . , .142.

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    prised'un langageprfabriqu,emarque ean-Pierreartin63) et lacalvitie, ve d'enfant evenu xprience 'adulte, 'identifie l'ambi-valenced'une mise nu; elle renvoie,galement, la chute rrparablede l'illusionphilosophique, l'ambition chuedu systmet de l'arti-culation ar concepts. crire, e sera donc court-circuiterPourtayerdes penses il fauten supprimer. bstraire. e raisonnementstpardfinitionnepauvret, uisquon n arrive une conclusion u enfai-sant abstractionen supprimantes gneurs.De plus pendant ue turaisonnestapropre enseoriginale estmodifie,onc tumens64).LE TOUR D'ESPRIT tort,omme ote, n a parfoisugHenryMichauxproclamait-il la troisimeersonnen 1924 65). tort e prsenterait-onommephilosophe. ependant,l est unphilosopheour uiMichaux arat ienavoir ompt hilosophiquementc'est le renoncementu systmee lapenseconceptuelle,'est la mise en uvred'une pense-critureumode,de la posture,umouvement,nethique e la drive66) et uneanalytique e la territorialitui ont, ansaucundoute, ngag 'auteurde DiffrencetrptitionGillesDeleuze,dans a lecture e Michaux.Il faudraitonsacrer cette ecture lus de place, et concevoir u'ils'agtbienplus,en ralit, 'une contemporanite penseque d'unsystme 'influences.n effet,l y a autant e proximitvecMichauxdans es tudes e Deleuze surNietzsche u Spinoza,dansDiffrencetrptitionque dans es essais,telLe pli o il estexplicitementvoqu.L'articulation,hezMichaux, ntre e perceptt le concept,'ima-ge et la pense,rencontrent'ailleurs uelques-unes es interrogations

    les plus fondamentalese la modernit hilosophique.A-t-on ssezremarqu, arexemple, ue l'un des textes es plus clbresde laditemodernit,a pharmaciede Platon de Derrida,parat n 1968 dansdeux numros e Tel Quel (n 32 et 33, hiver-printemps968), alorsmmeque paraissent,ansdiverses evues dontcelle-lmme)et envolume 67), les derniersrands crits e Michaux ur 'exprience esdrogues? l n'yestquestion ue dupharmakon qui rsiste tout hi-63Henriichaux,criturese oi,xpatriations,p. it.,.120. 4Quiefus,C, .1, . 7.65tort,ommeote,n parfoisug enryichaux.e el ontausees ableses rigines,fablesn uitignes.'il vaitues criren ixmots,ln'etasmanque efaire.osie,'ilya, 'esteminimumuiubsisteansoutxposumainementrai.lestssayiste.e ui ncore,eRvet aJambe,ssaihilosophique,tylebrupt,lliptiqueommeonitre.LettreeBelgiqueOC,. , . 4.66 Jean-Pierreartinarleortustement'unethiquee adrivet 'uneigneedrive,e ivrenivre aintenueHenriichaux,criturese oi,xpatriations,p. it.,. 0 t 1).67Misrableiracleatee1956,'infiniurbulente1957,onnaissanceares ouffrese1961,es randespreuvese 'esprite 966.lfaut jouterersacompltudearun 967tenumropciale arevueromesse, aratgalementmbresour'ternitPromesse,umrospcialenriichaux,utomne-hiver967)vec ne oteur'aspectroprementcripturalescritsuradrogueeJean-Louisoudebine.

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    HENRI ICHAUX

    losophme, 'excdant ndfiniment,u dplacement ue constituel'criture,u pharmakon peinture,onpas couleurnaturellemaisteinte rtificielle t en particulieru rapport ntre e toxiqueet lelogos.Comment e pas y voir, l'vocation ans a secondepartie upsilos logos la voix nue (dgarnie, raduit errida)socratique, neextrme roximitvec l'tuderigoureuse,hezMichaux,des voix etdes dtours upsilos logosport u cube,discours upsilocybelittra-lement le champignonubednud),mise nu du logos...La faondontDeleuze rend ompte e l'incidence,hezMichaux,de la pense hinoise st ainsi fort clairante,t extrmementidle uxessais comme uxpomes il s'agit pourMichauxmoinsd'unengage-ment hilosophiqueunepensequi ferait,harmakonfficace, ousserles cheveux)que d'un monde ossible affirme-t-ilansQu'est-cequela philosophie (68),et de fait es remarques'un Barbare n Chine url'articulatione la penseet de la posieenChine ont laires, ui pr-cisent la foisque la posie chinoise st tellementlicatequ'elle nerencontreamais une ide (au sens europendu mot (69) et que lagrammairea plus riche la phrase a plusmobilen'estautre u'untru-cage des lmentse la pense.La pense la phrasechinoise e plantel. Et elle reste ale,comme ncoffreet si lesphrases oulent ts en-chanentc est e traducteurui les a faitcouler.Unegrandeurot-au-feuen mane.Lao-Tseu,Chuang-Tsu,ans leurphilosophieKao-Ti lepaysandevenu mpereur) ans ses proclamationsux Chinois Wu-tidans sa lettre u capitainedes Huns ont ce style xtraordinaire.estyle l'on pargne es mots 70). L'pargne,e refus,a contradictionde la philosophie arun discours upeuou mmede la dgradationlafigure lbrede l'hommequi n'auraitque sonpet pours'exprimer),l'logede la faiblesse71),qui situentMichaux u curdes littraturesmineures proximit e Kafka ou de Beckett ontprcisment,ourDeleuze,ce qui situe galemente potedans 'histoire t a pratique ela pense.Ainsi, orsqu'ilaffirmeue d'picure Spinoza le prodi-gieuxLivreV),de Spinoza Michaux leproblme e la pensec'est lavitesse nfinie,mais [que] celle-ci besoind'un milieu ui se meut nlui-mmenfiniment,e plan, le vide, 'horizon 72), ou bien lorsqu'ilvoque son propos ' mpens ans la pense et MichelFoucaultousalue l'athltisme u lointain ntrieur73) enrappelant ue dans untexte lbre,Michauxparlaitde la sant propre l'art il ne tirepas lui la pensede Michaux, l la dsigne ommeun lieu radicale-68 DeleuzetGuattari,u'est-ceueaphilosophie, aris,ditionseMinuit,991,. 2.69UnBarbarenAsie,C, .1, . 66. 0 Un arbarenAsie,C, .1, . 80-381.1L'hommeunbesoinconnu.l besoine aiblesse.'estourquoia ontinence,aladiee 'excse orce,uiestpcialementntolrable.'uneaonu 'uneutre,l ui auttreaincu.hacunun hristuiveillen oi. a nuitemue,C, .1,p.449.72 Qu'est-ceueaphilosophie?,p. it.,.38.73 bid.,. 9 sura tropetiteantragilet 'athltismeesrtistes/philosophes],ote1.

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    POSIE TPHILOSOPHIE

    ment ingulier e mise en uvre, ourun usage nonconceptuel, escontradictionsonceptuelles,t de la pensesaisie commemouvement,dplacement-dgagement,ace aux verrousdu sacr philosophique.Comme e soulignaientes psychiatres. de AjurriaguerratF. Jaeggi,analysant 'expriencedes hallucinognesomme a mise en uvred'unerigueur e mthodeomparable celle de G.G. de Clrambaultsupposer u'il puissey avoirautre chose que Vide ou les ides quenous en avons ces ides dont nousparlons,que nous affirmonsquisontnos certitudesc'estdj mettrendouteunevaleur acre 74).Ce dontDeleuze rend ompte, 'est exactement e ce trs ingu-lier tourd'espritdontparlaitAndrGide ds 1941 (75). Tourd'espritpasscomme n l'a vu,au dpart e l'uvre t comme ondition ces-sairede ce dpart, ar la ngation u philosophiquet le dtourduconceptuel. r l'esprit 'est beaucoupde choses (76) et l'criture eMichaux, oujours, ceci de particulieru'elle refuse e prendressisesuruneperruquee pense, rocdemthodiquementsa propremisenu. Pouratteindreu conceptajouteDeleuze, l nesuffit me as queles phnomnese soumettent des principes nalogues ceux quiassocient es ides,ou les choses, uxprincipes ui ordonnentes rai-sons. Comme itMichaux, e qui suffitux ides courantes ne suffitpas aux ides vitales- cellesqu'on doit crer 77)... Rappelantafigure eNietzsche, idevoquait j cette aonde procder,ventu-reuse trisque, ui nouepercept tconcept,a situant ansunespaceproche e celuide la philosophie sensation u pense, l la suit, anssouciqu'elle paraissetrange, izarre u mme augrenue78).Le tourd'espritde Michaux, oin des cheveux oupsen quatre,des tresses t des cosmtiques e la pensesimili-conceptuelle,cecide particulieru'il repose, ans amais y rpondre,es questions ux-quelles a philosophiestbien force e s'atteler,ans amais s'identi-fier une critureuconcept.Non sans ronie et uneforme eut-trenostalgiquee cruautttentive , il somme a philosophie,crite ettefois vecungrand , de supportere monde u'ellehabite omme ui etde prendrea partde responsabilitS'il veutdes victimes,e tortion-nairedevra es accueillir,es protger. e reste, a nature e lui indi-quera suffisamment.i toutefoisl veut ncoredes conseils, 'est qu'iln'estpas suffisammentou.L'aiguillerplutt tcharit, u ustice,ou s'il demande ncoredes conseils, u ctmcanique,i arriv ilpose encore es questions,ouvenez-vousu'il ya la Philosophie79).74 J. eAjuriaguerratF.Jaeggi,epoteenri ichauxt esdroguesallucinognesBle,Sandoz,sd],.20.75 Dcouvronsenri ichauxParis,allimard,941,.15.76 Sittusop.cit.,.33.77Qu'est-ceueaphilosophie, p. it.,.195,ormuleextuellementepriseans'ar-ticleeCritiquet liniquentitulaLittraturet avie, aris,ditionseMinuit,993,.14.78Andride,couvronsenriichaux,p. it.,.15.79Tranchese avoir,ans ace uxverrous,aris,allimard,Posie,992,. 1.

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