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lumière des caractéristiques cliniques des patients (déterminationde l’activité du LS par SLEDAI > 4 ; recensement des traitementsen cours). Les analyses statistiques ont été réalisées par des testsadaptés (GrAp-Hpad software 6.0c).Résultats.– Le niveau d’expression intracellulaire de TLR9 par lesNK est significativement augmenté chez les patients actifs (n = 10)comparativement aux inactifs (n = 26) ou aux contrôles (intensitéde fluorescence moyenne = 54,2 ± 26,8 vs 30,2 ± 15,6 et 32,4 ± 15,p < 0,003 et p < 0,03, respectivement). Par ailleurs, cette expressionest significativement diminuée chez les patients (n = 20) en casde traitement par Hydroxychloroquine (connue pour inhiber lavoie des TLRs) : 30,3 ± 17,4 vs 41,6 ± 17, p < 0,04. In vitro, la culturedes cellules mononuclées sanguines de patients atteints de LS(non-traités par Hydroxychloroquine) en présence de CpG ODN A,aboutit à une activation des cellules NK. Ainsi, l’expression de CD69(marqueur d’activation ubiquitaire) à la surface des NK est signifi-cativement augmentée (n = 11) en présence de CpG ODN A, passantde 27,1 ± 24,7 % à 50,9 ± 21,3 %, p < 0,03. La dégranulation des NK estégalement majorée (n = 8) : passant de 27,7 ± 17,3 % à 42 ± 23,3 %,p < 0,03. De même, il existe une augmentation modérée de la pro-duction d’IFNg par les NK (n = 8) : passant de 2,1 ± 2,5 % à 5,7 ± 4,2 %,p = 0,06. L’effet du CpG ODN A sur des NK triés semble identique(n = 2), suggérant un mécanisme d’action direct via TLR9 exprimépar les NK.Conclusion.– La voie NK/TLR9 est fonctionnelle et semble impli-quée dans l’activation des cellules NK au cours du LS. Des travauxcomplémentaires devront établir si cette activation correspond àune situation physiologique : si les auto-antigènes du Lupus (frag-ments d’ADN, nucléosomes, corps apoptotiques. . .) connus pourlier TLR9, peuvent stimuler directement les NK au cours du LS.Travail soutenu par la SNFMI (Bourse Marcel Simon 2010) et leGroupe Pasteur Mutualité (Bourse 2011).

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CO060CD4+CXCR3+ T cells and plasmacytoiddendritic cells (pDCs) inatherosclerosis-associated withsystemic lupus erythematosus (SLE)K. Sacre a, B. Escoubet b, N. Charles c,M.P. Chauveheid d, T. Papo d

a Inserm U699, médecine interne, CHU Bichat Claude-Bernard, Paris,Franceb Cardiologie, CHU Bichat Claude-Bernard, Paris, Francec Inserm U699, CHU Bichat Claude-Bernard, Paris, Franced Médecine interne, CHU Bichat Claude-Bernard, Paris, France

Introduction.– Accelerated atherosclerosis is not fully explai-ned by traditional risk factors in patients with systemic lupuserythematosus (SLE). We hypothesized that T cell expressing che-mokine receptors involved in transendothelial migration such asCXCR3 and plasmacytoid dendritic cells (pDCs) may contribute toSLE-associated atherosclerosis.Patients and methods.– We measured the expression of CXCR3 onperipheral blood mononuclear cells and its association withcarotid artery intima-media thickness (IMT) in 49 SLE subjectsand 18 controls. We analyzed the phenotype and function ofCXCR3+CD4+ T cells, the plasma levels of CXCR3 ligands (CXCL9,CXCL10 and CXCL11) in SLE patients and controls, and the in vitroinducible production of CXCL9/10/11 by arterial endothelial cells.Results.– SLE patients displayed a high frequency of circulatingCD4+ T cells expressing the chemokine receptor CXCR3, as com-pared to controls. Infra-clinic atherosclerosis in SLE subjects, asassessed by measurements of carotid IMT, was significantly asso-ciated with increased frequency of CD4+CXCR3+ T cell. SuchCD4+CX3CR1+ T cells were antigen-primed, expressed IFN-� recep-tor and produced high levels of TNF-�. IFN-� was able to induce

in vitro the expansion of CD4+CXCR3+ T cells. On the other hand,plasma levels of CXCL9, CXCL10 and CXCL11 were high in SLEpatients with an active disease. Eventually, TLR9-stimulated pDCswere found to produce IFN-� and induce the production of CXCL9,CXCL10 and CXCL11 by human arterial endothelial cells.Conclusion.– In SLE-associated atherosclerosis, IFN-� produced bystimulated pDCs may promote the expansion of CD4+CXCR3+ Tcells and induce endothelial cells to secrete CXCL9/10/11, whichmay drive parietal migration of CD4+CXCR3+ T cells.

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CO061Implication de la cytotoxicitédépendante des anticorps (ADCC) descellules natural killer dans laphysiopathologie des vascularitessystémiquesP.A. Jarrot a, C. Dumoulin b, A. Wideman a,F. Dignat-George a, P. Paul a, G. Kaplanski a

a Unité Inserm 1076, faculté de pharmacie, campus Timone,Aix-Marseille université, Marseille, Franceb Laboratoire d’hématologie spécialisée, hôpital de la Conception,Marseille, France

Introduction.– Les vascularites primitives ont été récemmentreclassées dans la nouvelle classification de Chapel-Hill suite àl’introduction de marqueurs immunologiques [1]. La découvertedes anticorps dirigés contre le cytoplasme des polynucléaires neu-trophiles (ANCA) a permis d’ajouter à la classification anatomiqueune dimension physiopathologique où on distingue actuellement3 mécanismes : les vascularites à mécanisme immunitaire cellu-laire (maladie de Horton), les vascularites par dépôts de complexesimmuns (cryoglobulinémie mixte), et les vascularites associéesaux ANCA (granulomatose avec polyangéite. . .). En dehors de cesmécanismes, nous avons voulu savoir si d’autres cellules et méca-nismes de l’immunité innée comme les cellules natural killer (NK) etl’antibody cell dependent cytotoxicity (ADCC) pouvaient être impli-qués dans la physiopathologie de ces maladies.Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude pilote prospectiveréalisée sur l’année 2012–2013 au sein d’une unité Inserm en parte-nariat avec un laboratoire d’hématologie hospitalier où nous avonsinclus des patients atteints de cryoglobulinémie mixte, et de vas-cularite associée aux ANCA.L’ADCC est dépendante de la présence d’anticorps, et active la cel-lule NK via l’engagement du CD16, un récepteur de faible affinitédes IgG [2]. Récemment, une technique innovante, développée ausein de notre unité Inserm a permis d’étudier l’ADCC dans le rejetde greffe via les variations de fluorescence du CD16, d’une part,l’expression de Lamp-1 (lysosomal associated membrane protein-1) un marqueur de dégranulation des NK et la sécrétion d’interférongamma (IFN�), d’autre part. Nous avons adapté cette techniqueà 2 modèles : le premier étant basé sur la détection éventuelled’anticorps anti-cellules endothéliales (AECA) préalablement rap-portés dans les vascularites, le deuxième spécifique des vascularitesassociées aux ANCA, dirigés contre les polynucléaires neutrophiles(PNN) [3]. Nous avons ensuite regardé la capacité des NK à induireune activation et une apoptose endothéliale au cours d’une réactiond’ADCC.Résultats.– Au total, 6 cryoglobulinémies mixtes, 8 vascularitesassociées aux ANCA, et 3 témoins sains ont été inclus. Concernantle premier modèle, nous n’avons pas retrouvé de modification defluorescence du CD16, ni de l’expression de Lamp-1 quelque soitle sérum vis-à-vis d’une cible endothéliale. Cependant, il existeun léger engagement du CD16, sans modification de l’expressionde Lamp-1, mais avec une sécrétion d’IFN� dans le modèle spé-cifique aux vascularites associées aux ANCA. De plus, nous avonsobservé une augmentation de l’expression d’intercercellular adhe-

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sion molécule (ICAM-1) à la surface des cellules endothéliales maispas d’effet sur l’apoptose endothéliale.Conclusion.– Nous avons utilisé dans un modèle de vascularite unetechnique innovante d’étude de l’ADCC in vitro mise au point ini-tialement dans le rejet d’allogreffe. Nous avons observé une faibleactivation des NK dirigés contre les PNN en présence de sérumANCA+, se traduisant par l’engagement du CD16 et la productiond’IFN�. Cette ADCC pourrait être impliquée dans la physiopatho-logie des vascularites systémiques, via la production d’IFN�, enparticipant d’une part à la formation du granulome, et d’autre partà l’adhésion leuco-endothéliale par l’augmentation de l’expressiond’ICAM-1.Références[1] Abdulkader R, et al. Ann Rheumatol 2013, http://dx.doi.

org/10.1136/annrheumdis-2013-203511 [Published OnlineFirst: 5 may 2013].

[2] Vivier E, et al. J Immunol 1991;147:4263–70.[3] Karazawa R, et al. Expert Opin Biol Ther 2011;11:77–87.

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CO062Intervillites chroniques : étudeprospective observationnellefrancaiseA. Mekinian a, N. Costedoat-Chalumeau b,A. Masseau c, V. Emmanuelli d, E. Hachulla e,A. Botta f, D. Subtil d, A. Revaux g,P. Nicaise-Roland h, A. Theulin i, L. Carbillon j,O. Fain a

a Service de médecine interne, hôpital Jean-Verdier, Bondy, Franceb Service de médecine interne, hôpital Cochin, Paris, Francec Service de médecine interne, CHU de Nantes, Nantes, Franced Service d’obstétrique et grossesse à risque, CHU de Lille, Lille, Francee Service de médecine interne, hôpital Claude-Huriez, Lille, Francef Obstetrics, Hospital, Rome, Italieg Service d’obstétriques, CHU de Paris, Paris, Franceh Service d’immunologie, CHU Bichat Claude-Bernard, Paris, Francei Service de rhumatologie, CHU de Strasbourg, Strasbourg, Francej Service d’obstétrique et grossesse à risque, CHU de Bondy, Bondy,France

Introduction.– Décrire l’évolution des intervillites chroniques, lesmaladies associées et la prise en charge obstétricale.Patients et méthodes.– Étude prospective multicentrique incluantles patientes avec une intervillite chronique antérieure et une gros-sesse en cours de 2012 à 2013. Les caractéristiques des patientes,les antécédents obstétricaux, le suivi de la grossesse prospective etles données du placenta issu de la grossesse ont été recueillis.Résultats.– Vingt quatre femmes (âge 34 ± 5 ans) avec64/76 grossesses antérieures pathologiques : FCS (n = 27) ; MFIU(n = 25) ; RCIU (n = 13) ; prééclampsies/HRP (n = 5), ont été inclues.La grossesse prospective a abouti à la naissance d’un enfant vivantdans 16/24 (67 %) cas, une FCS et une MFIU dans 4 cas chacun etune naissance < 37 SA dans 6 (38 %). Une maladie associée chezla mère était présente dans 8 cas : une hypertension artérielle(n = 1), un syndrome de Sjogren (n = 3), une maladie cœliaque(n = 2) et un SAPL (n = 2). Un traitement était poursuivi au coursde la grossesse prospective dans 21 cas (88 %) : monothérapiepar aspirine ou enoxaparine (n = 4), association de l’aspirine avecl’enoxaparine ou prednisone (n = 6), l’aspirine avec l’enoxaparineet prednisone (n = 5), et l’association de l’aspirine, l’enoxaparine,la prednisone et l’hydroxychloroquine dans 6 cas. Les lésionsd’intervillites histologiques persistaient dans 7/14 (50 %) desplacentas de la grossesse prospective malgré le traitement. Lenombre de grossesses antérieures pathologiques, l’existence et lenombre de MFIU et de RCIU antérieures, des lésions persistantesd’intevillites étaient associés avec le risque de perte fétale au cours

de la grossesse prospective (p < 0,05). Il n’y avait pas de différenceentre les stratégies de traitement pour l’obtention d’une grossesseà terme.Conclusion.– Cette étude observationnelle montre le pronosticsévère de l’intervillite chronique malgré le traitement, la néces-sité d’établir des facteurs pronostiques pour adapter la stratégiethérapeutique.

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CO063Les corticoïdes réduisent-ils la chutedes plaquettes compliquant laprééclampsie ? Résultats de l’étudePRETTYO. Pourrat a, M. Dorey b, A. Hauteclocque b,S. Ragot c, M. Dreyfus d, P. Deruelle e, P. Gillard f,F. Pierre b

a Réanimation médicale et médecine interne, CHU la Milétrie,Poitiers, Franceb Gynéco-obstétrique et médecine de la reproduction, CHU la Milétrie,Poitiers, Francec Inserm 802, centre d’investigation clinique, CHU la Milétrie, Poitiers,Franced Gynéco-obstétrique et médecine de la reproduction, CHU de Caen,Caen, Francee Gynéco-obstétrique et médecine de la reproduction, CHU de Lille,Lille, Francef Gynéco-obstétrique et médecine de la reproduction, CHU d’Angers,Angers, France

Introduction.– La prééclampsie (PE) peut s’accompagner d’unechute des plaquettes, qui peut être la seule anomalie biologiquesanguine compliquant la PE ou bien être associée à une hémo-lyse et une cytolyse hépatique, constituant alors un syndromeHELLP. Cette thrombopénie (TP) peut parfois être suffisammentsévère pour priver la parturiente d’une anesthésie locorégionaleet occasionner des complications hémorragiques pendant et aprèsl’accouchement. La corticothérapie a été proposée il y a une ving-taine d’années pour traiter le syndrome HELLP, mais il n’existeà l’heure actuelle aucune preuve de son efficacité en termesd’Evidence Based Medicine. Le but de l’essai PREeclampsia-associatedThrombocytopenia TherapY (PRETTY) était d’étudier l’efficacité defortes doses de méthylprednisolone (MP), corticoïde traversant trèspeu la barrière placentaire, au stade initial de la chute des pla-quettes compliquant la PE.Patients et méthodes.– L’étude multicentrique menée entreoctobre 2007 et février 2011 était prospective, randomisée,contrôlée, en double insu, incluant des patientes enceintes(terme > 24 semaines d’aménorrhée), présentant une PE (hyper-tension artérielle ≥ 140/90 mmHg et protéinurie ≥ 0,3 g/24 heures)compliquée de TP mineure à modérée (plaquettes comprises entre50 et 150 G/L). Les patientes étaient randomisées en deux groupeset recevaient à 12 heures d’intervalle 4 injections intraveineusesde MP (60 mg/60 mg/40 mg/20 mg) ou de placebo (20 mL de sérumphysiologique à 9 ‰ × 4 fois). Le critère de jugement principal étaitle pourcentage de femmes ayant à H36 un chiffre de plaquettesinférieur à 100 G/L. Les critères secondaires de jugement étaientreprésentés par l’efficacité sur les autres paramètres biologiques,la réalisation d’une anesthésie locorégionale, la pratique d’unetransfusion plaquettaire, le taux de morbidité maternelle et latolérance du traitement. L’analyse a été réalisée en intention detraiter.Résultats.– Soixante-douze patientes ont été randomisées (38 dansle groupe MP et 34 dans le groupe placebo). À H0, le chiffre moyendes plaquettes était 127,9 ± 28 [1] ; il n’y avait que 8 cas de syn-drome HELLP, aucun n’avait de chiffre de plaquettes au-dessous de100 G/L. Aucune différence significative n’a été trouvée entre les


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