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Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

Annales de Cardiologie et d’Angéiologie 61 (2012) 140–144

Article original

Incidence de l’hypertension artérielle dans la population francaisede plus de 60 ans

Incidence of arterial hypertension in French population after 60 years

F. Thomas a, K. Bean a, G. London b, N. Danchin a,c, B. Pannier a,∗,b

a Centre d’investigations préventives et cliniques (IPC), 6, rue La Pérouse, 75116 Paris, Franceb Inserm U 970, hôpital Manhès, 91700 Fleury-Mérogis–Paris, France

c Université Paris-Descartes, hôpital Georges-Pompidou, 75015 Paris, France

Recu le 24 avril 2012 ; accepté le 27 avril 2012Disponible sur Internet le 23 mai 2012

ésumé

Objectif. – Évaluer l’incidence et les déterminants de l’hypertension artérielle (HTA) chez les sujets âgées de 60 ans ou plus.Patients et méthodes. – Quatre mille neuf cent quarante et un sujets âgés de 60 ans ou plus (2505 hommes : 64,2 ± 4,2 ans ; 2436 femmes :

4,8 ± 4,3 ans) normotendus à la première visite (V1) : (PAS) inférieure à 140 mmHg et diastolique (PAD) inférieure à 90 mmHg et non traités,nt bénéficié de deux examens de santé au centre IPC, Paris, entre janvier 1992 et décembre 2007. Le délai moyen entre deux visites était de,8 ± 2,2 ans. À la seconde visite (V2), la population a été analysée en hypertendus et normotendus. Une analyse de variance ajustée sur l’âge aomparé les groupes.

Résultats. – Chez les hommes, l’incidence de l’hypertension est de 41,5 % et de 25,9 % pour l’HTA systolique isolée. Chez les femmes, l’incidencest 37,8 % et 27,8 % pour l’HTA systolique isolée. Les sujets hypertendus à V2, avaient à V1, une PAS/PAD, un IMC, une fréquence cardiaque,ne glycémie des anomalies ECG et une sédentarité plus élevées comparés aux sujets normotendus à V2. Des valeurs initiales élevées de PAS,’IMC, de PAD, de glycémie, et le manque d’activité physique sont associés à la survenue de l’HTA dans cette tranche d’âge.

Conclusions. – À partir de 60 ans, l’incidence à six ans de l’HTA est de l’ordre de 40 % et de 26 % pour l’HTA systolique, cette dernière est plusmportante chez la femme. La pratique d’une activité physique est protectrice.

2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

ots clés : Épidémiologie ; Cohorte ; Incidence hypertension artérielle systolique

bstract

Objective. – To evaluate incidence and determinants of arterial hypertension after 60 years.Methods. – Four thousand nine hundred and forty one subjects aged 60 years or above (2505 men: 64.2 ± 4.2 years; 2436 women: 64.8 ± 4.3

ears) were explored two times at the IPC center, Paris, between 1992 and 2007, and were normotensive at the first visit (V1): systolic BP (SBP)ess than 140 mmHg and diastolic BP (DBP) less than 90 mmHg without treatment. The delay between the two visits was 5.8 ± 2.2 years. At theecond visit, population was analysed as normotensives and hypertensives. An age-adjusted Anova compared groups.

Results. – In men, incidence of hypertension is 41.5% and 25.9% for isolated systolic hypertension. In women, incidences were 37.8% and7.8% respectively. Baseline characteristics for V2-hypertensives showed higher SBP, DBP, BMI, heart rate, glycemia, ECG abnormalities thanV2-

ormotensives but they had lower physical activity. The determinants of hypertension were: SBP, age, BMI, DBP, glycemia, and lack of physicalctivity for this age class.

Conclusion. – From 60 years old, 6-year incidence of hypertension is about 40% and 26% for isolated systolic hypertension, this latter being

igher in women. Regular physical activity is protective.

2012 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

eywords: Epidemiology; Cohort; Incidence; Isolated systolic hypertension

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (B. Pannier).

003-3928/$ – see front matter © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.ttp://dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2012.04.021

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L’âge moyen est de : 64,2 ± 4,2 ans pour les 2505 hommes, etde 64,8 ± 4,3 ans pour les 2436 femmes. La Fig. 1 représentele pourcentage de sujets hypertendus lors de la seconde visite.

F. Thomas et al. / Annales de Cardio

. Introduction

La prévalence de l’hypertension artérielle (HTA) en France fait l’objet de nombreuses études. L’hypertension avec traite-ent était évaluée dans la population francaise de plus de 35 ans,

e 24 % en 2002 (Flahs 2002) [1] à 30,5 % (données CNAM006) [2]. En 2001, l’HTA était évaluée à environ 20 % (maisusqu’à 45 % à 60 ans) dans une population explorée en centre deanté CNAM dans le centre-ouest de la France [3]. Plus récem-ent, l’étude ENNS évaluait en 2006–2007 entre 18 et 74 ans,

ne prévalence de l’hypertension de 31,0 %, dont la moitié rap-ortait prendre un traitement (50,3 %) [4]. Mais les évaluationse l’incidence de l’HTA, en particulier chez les sujets âgés delus de 60 ans, et ambulatoires, est moins connu. Entre 1988 et001, elle était à dix ans en France globalement évaluée à 19,9 %,tteignant 47,4 % pour la décade 60 à 69 ans [5]. Aux États-Unis,ntre 1974 et 1994, l’incidence à quatre ans était de 16 % jusqu’à4 ans et 35 % à partir de 65 ans [6].

Les mécanismes de l’HTA, en particulier systolique ou àrédominance systolique, sont bien établis. Chez les patientse plus de 50 ans, les phénomènes structuraux artériels duieillissement tissulaire contribuent à une amplification de laression systolique par moindre amortissement de l’éjectionentriculaire gauche dans les grosses artères initialement élas-iques, mais le restant de moins en moins, comme l’aorte.ette rigidité liée à l’âge et aux différents facteurs de risqueardiovasculaires favorise grandement l’HTA systolique. Si larévalence de l’HTA est donc logiquement importante avec’âge, son incidence témoigne de l’évolution du phénomène duieillissement artériel, majorée au-delà de 50 à 60 ans [7]. Cettevolutivité est encore mal connue, mais implique d’importantesonséquences du vieillissement jusqu’à des âges toujourslus avancés.

Le but de ce travail était d’analyser l’incidence de l’HTAn France après 60 ans, et d’évaluer celle de l’hypertensionystolique isolée, et d’en préciser les déterminants dans unerande population générale observée en contexte de soinsrimaires.

. Population et méthodes

Les sujets de l’étude ont été recrutés au centre’investigations préventives et cliniques (IPC). Ce centre médi-al d’examen de santé est subventionné par la Caisse nationalee l’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS). Ilermet à tous les assurés sociaux (travailleurs en activité ou àa retraite et à tous leurs ayant droit) de 18 à 90 ans, de béné-cier d’un bilan de santé standardisé gratuit tous les cinq ans.e centre IPC s’adresse aux personnes habitant Paris et l’Île-e-France et réalise environ 25 000 bilans par an, sur la base duolontariat.

La population étudiée comprend tous les sujets de 60 ans etlus, soit 4942 sujets (2505 hommes et 2436 femmes), venus

eux fois au centre IPC entre janvier 1992 et décembre 2007.a pression artérielle (PA) est mesurée au bras droit à trois

eprises en position allongée après dix minutes de repos (per-ettant l’enregistrement de l’ECG) à l’aide d’un tensiomètre

Fl5

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colonne de mercure par une infirmière entraînée, puis à par-ir de 1996 par moniteur semi automatique (Mercurex®, AND®

M2541, OMRON® R4). La valeur de PA considérée pour’analyse est la moyenne des deux dernières mesures. Le cal-ul de l’indice de masse corporelle (IMC, kg/m2) est le rapportu poids et de la taille. Ces deux paramètres ont été mesu-és le jour de la visite par une infirmière. Les paramètresiologiques ont été prélevés à jeun le jour de la visite etesurés par méthodes enzymatiques. Un électrocardiogramme

st réalisé en position allongée avant la mesure tensionnelle.es habitudes de vie (consommation de tabac, consommation’alcool), les antécédents médicaux personnels et familiaux,e niveau d’étude, l’activité professionnelle, la situation fami-iale et l’activité physique (plus d’une heure d’exercicehysique soutenu par semaine) sont recueillis à l’aide d’unuto-questionnaire.

Concernant l’analyse statistique, l’incidence a été calculéeéparément chez les hommes et chez les femmes. Elle prend enompte le pourcentage de sujets normotendus à la première visiteV1) (définis par pression artérielle systolique [PAS] inférieur

140 mmHg et diastolique [PAD] inférieur à 90 mmHg sansraitement anti HTA) devenus hypertendus (PAS ≥ 140 mmHgt/ou PAD ≥ 90 mmHg ou traitement) à la seconde visite. Uneeconde analyse a pris en compte l’hypertension systoliquesolée (PAS > 140 mmHg et PAD < 90 mmHg) avec ou sans trai-ement. Afin d’évaluer les facteurs associés à la survenue de’hypertension, les caractéristiques initiales des sujets restésormotendus à V2 et ceux devenus hypertendus à V2 ont étéomparées à l’aide une analyse de variance tenant compte de’âge. Cette analyse a été réalisée séparément chez les hommest les femmes. Les déterminants ont été établis dans la popu-ation globalisée pour l’HTA et pour l’hypertension systoliquesolée. L’ensemble des analyses a été réalisé en utilisant SASersion 8.2.

. Résultats

Le délai moyen entre deux visites était de 5,8 ± 2,2 ans.

ig. 1. Incidence de l’hypertension artérielle (HTA) et HTA systolique chezes hommes et les femmes lors de la seconde visite (délai moyen inter-visites :,8 ± 2,2 ans).

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Tableau 1Principales caractéristiques initiales des sujets (cliniques, biologiques, mode de vie) à V1 en fonction du statut tensionnel à V2 chez les hommes et les femmes.

Hommes Femmes

Normotendus V2 Hypertendus V2 Normotendus V2 Hypertendus V2

n 1465 1040 1516 920

Âge (ans) 63,7 (3,9) 64,9 (4,5) 64,3 (4,0) 65,5 (4,7)

PAS (mmHg) 124,9 (0,2) 128,5 (0,2)*** 122,7 (0,2) 127,0 (0,3)***

PAD (mmHg) 76,0 (0,2) 78,1 (0,2)*** 73,4 (0,2) 76,0 (0,2)***

IMC (kg/m2) 25,1 (0,08) 25,6 (0,09)** 23,4 (0,08) 24,5 (0,10)***

Fréquence cardiaque (bpm) 61,8 (0,3) 63,3 (0,3)*** 65,6 (0,2) 66,8 (0,3)**

Cholestérol (g/L) 2,30 (0,01) 2,33 (0,01) 2,41 (0,01) 2,47 (0,01)**

Gamma-Gt (UI/L) 25,7 (0,7) 29,3 (0,8)** 18,2 (0,6) 20,9 (0,8)**

Glycémie (g/L) 1,03 (0,004) 1,06 (0,005)*** 0,99 (0,004) 1,01 (0,005)**

Créatinine (mg/L) 10,7 (0,03) 10,8 (0,04) 8,8 (0,03) 8,8 (0,04)

Antécédent familiaux HTA (%, n) 12,4 (182) 11,2 (117) 15,4 (233) 14,7 (135)

Anomalie ECG (%, n) 19,9 (290) 24,8 (256)** 18,7 (281) 22,7 (208)*

Activité physique déclarée (%, n) 51,7 (757) 47,7 (497)* 50,9 (771) 41,9 (385)***

Fumeur (anciens et actuels) (%, n) 54,7 (798) 55,2 (572) 26,1 (395) 21,3 (195)**

M ± sem ; PAS : pression artérielle systolique ; PAD : pression artérielle diastolique ; IMC : indice de masse corporelle ; HTA : hypertension artérielle ; activité physiquedéclarée : plus d’une heure par semaine d’exercice ; *p < 0,05, **p < 0,01, ***p < 0,001 test d’analyse de variance ajusté sur age entre normotendus et hypertendusd

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Tableau 3Déterminants de la survenue d’hypertension artérielle systolique isolée à six ansdans une population âgée de 60 ans et plus.

Chi2 p

Intercept 257,8443 < 0,0001PAS 145,5478 < 0,0001Âge 58,6731 < 0,0001Cholestérol 12,2595 0,0005IMC 4,8378 0,0278Activité physique –12,8414 0,0003Tabac –5,9161 0,0150

ans chaque sexe.

hez les hommes, 41,5 % sont devenus hypertendus et 25,9 %vec hypertension systolique isolée. Chez les femmes, 37,8 %ont devenues hypertendues et 27,8 % avec HTA systoliquesolée.

Le Tableau 1 compare les caractéristiques initiales (V1) desujets de chaque sexe en fonction du devenir de leur statut ten-ionnel (indépendamment du traitement) à V2. La survenue de’hypertension est associée pour l’ensemble de la populatione plus de 60 ans (Tableau 2) à la PAS, l’age, l’IMC, la PAD,e taux de cholestérol total, la glycémie alors que la pratique

éclarée d’un exercice physique régulier et soutenu est protec-eur. La survenue de l’hypertension systolique isolée est associéeTableau 3) à la PAS, à l’âge, au taux de cholestérol total, l’IMC,

ableau 2éterminants de la survenue d’hypertension artérielle à six ans dans une popu-

ation âgée de 60 ans et plus.

> 60 ans

Score Chi2 p

AS 283,8 < 0,0001ge 52 < 0,0001

MC 32,3 < 0,0001AD 24,7 < 0,0001lycémie 10,7 0,001holestérol 4,8 0,03ctivité physique –12,8 0,0004

AS : pression artérielle systolique ; PAD : pression artérielle diastolique ; IMC :ndice de masse corporelle ; activité physique déclarée : plus d’une heure paremaine d’exercice.

PAS : pression artérielle systolique ; IMC : indice de masse corporelle ; activitép

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hysique déclarée : plus d’une heure par semaine d’exercice.

a glycémie, alors que la pratique déclarée d’un exercice phy-ique régulier et soutenu et le tabagisme sont protecteurs.

. Discussion

Cette étude confirme les données francaises plus anciennese près d’une dizaine d’années [5] et ne montre que peu’augmentation de l’incidence de l’HTA : 47 % en dix ans vs1,5 % (hommes) et 37,8 % (femmes) en six ans dans notretude. Cela bien que l’IMC soit plus important dans notre popu-ation : 25 kg/m2 (hommes) et 24 kg/m2 (femmes) vs 23 kg/m2,

exes confondus, chez Tourdjman et al. [5]. Or l’IMC est unéterminant classique retrouvé dans les études de la survenue’HTA. Il est enfin intéressant de constater que l’incidencen France est probablement similaire à celle observée pour la
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Nat Rev Cardiol 2010;7(8):442–9.

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ériode antérieure 1974–1994 dans la population de Framin-ham [6] : 35 % pour les plus de 65 ans mais pour seulementuatre ans de suivi. En effet, il apparaît que l’incidence obser-ée à Framingham était linéaire entre une, deux et trois annéeshez ces sujets de plus de 65 ans.

Plus originale est l’analyse concernant l’incidence de’hypertension systolique : 25,9 % chez les hommes et 27,8 %hez les femmes. Cette incidence légèrement plus forte estonforme avec l’accélération plus grande du vieillissement aor-ique chez les femmes [8] en particulier après la ménopause [9].l est notable que l’incidence de l’hypertension systolique soitlus importante que celle de l’hypertension systolo-diastoliqueans cette tranche d’age, comme attendu, étant donnée la phy-iopathologie de l’hypertension chez le sujet de plus de 60 ans.ependant, la prise en compte des sujets traités pourrait expli-uer une partie de cette différence. Il est en effet possible que leraitement de l’HTA expose les patients à une hypertension rési-uelle à prédominance systolique en cas de non-normalisationar un effet plus important sur la pression diastolique que sur laystolique [10]. Cependant, la proportion de patients sous trai-ement est particulièrement faible dans cette population de soinsrimaires volontaires pour ce bilan de santé, et leur impact resterès probablement minime.

Les facteurs déterminants de l’hypertension survenant après0 ans sont classiques pour la majorité d’entre eux, à savoir’âge : plus il augmente, plus la rigidité artérielle s’aggrave avece vieillissement tissulaire artériel, la PAS et PAD, l’IMC. Ainsi,l a été montré que le niveau de pression notamment classé enptimal, normal et normal haut, est un paramètre contributeur deremier plan [5,6] ayant été ainsi suggéré comme une variable deurveillance des normotendus pour permettre un dépistage plusrécoce de l’HTA [5]. Mais de facon intéressante, la pratique’une activité physique régulière, auto-déclarée comme telle,our ces générations de 60 ans et plus est un élément importantans la protection contre l’hypertension. Dans cette cohorte,ous avions préalablement montré que cette activité physiquetait un facteur majeur permettant d’atteindre l’âge de 80 ou5 ans chez les hommes et les femmes respectivement [11]. Iln est de même pour l’HTA systolique alors que le phénomènehysiopathologique majeur est une accélération du vieillisse-ent artériel donc structural. Une authentique activité sportive

été montrée comme associée à l’augmentation de la distensi-ilité des artères situées dans la région anatomique soumise à’effort musculaire [12] mais dans notre étude, nous montronsne amélioration de la prévention de l’hypertension par unectivité physique non sportive ni intense. Il est donc difficilee conclure sur une hypothèse mécanistique. Enfin, le taba-isme apparaît protecteur de l’HTA systolique dans cette tranche’âge, contrairement à ce qui était retrouvé dans le travail deourdjman et al. dans une population globale tous âges confon-us et vis-à-vis de l’HTA non spécifiquement systolique [5]. Il’est pas possible dans cette étude non mécanistique d’éclaircirette relation. Il pourrait s’agir d’un effet de sélection des sujets

elatif au mode de recrutement ou d’une analyse menée dansne population déjà âgée, et reconnue comme à faible risqueardiovasculaire.

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Les limitations de l’étude sont l’absence de confirmation’une HTA permanente lors de la seconde visite : il n’a pasté possible de mesurer une seconde fois en occasionnel, ni’utiliser les méthodes d’automesure ou de MAPA dans cetteopulation. L’activité physique, point majeur de protection, n’au être évaluée quantitativement.

. Conclusion

Un quart de la population explorée en contexte de soinsrimaires âgée de 60 ans et plus présenteront une hyperten-ion systolique isolée en six ans, alors que l’incidence globalee l’HTA représente 40 % de cette population. L’incidence de’HTA systolique est plus élevée chez la femme en cohérencevec la physiopathologie du vieillissement artériel dans les deuxexes. Alors que le niveau de la pression artérielle, bien que nor-al, influence majoritairement la survenue d’HTA à six ans, la

ratique d’une activité physique soutenue régulière est associée une moindre occurrence de l’HTA dans cette classe d’âge, enarticulier de l’HTA systolique isolée.

éclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.

emerciements

Cette étude est possible grâce à la Caisse nationale’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS, Paris)t la caisse primaire d’assurance maladie de Paris (CPAM-Paris).

éférences

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