cas cliniques - hématologie | pratique
17OptionBio | Lundi 14 novembre 2011 | n° 462
L’interprétation de la numération-formule sanguine exige une attention particulière car l’automate ne peut “tout voir”. Un premier cas clinique nous montre une neutropénie non détectée par un automate (pas d’alarme). Selon son principe de fonctionnement, l’automate peut en effet ne pas “voir” : l’œil du biologiste est alors indispensable via l’observation d’un frottis au microscope pour confirmer le diagnostic. L’automate peut par ailleurs prendre en compte des interférences analytiques et fausser ainsi les résultats : deux approches techniques sont alors indispensables comme le prouve le second cas clinique.
Interprétation de la NFS : les pièges à éviter
Des amas de polynucléaires neutrophilesM. J., 65 ans, est adressé dans le cadre du bilan d’une neutropénie, pour recherche de prolifération lymphocytaire de type “leucémie à grands lymphocy-tes granuleux” (LGL). Ce patient est traité par G-CSF depuis 6 mois pour cette neutropénie. La numéra-tionformule sanguine (NFS) montre, sans alarme :
Nous sommes devant une neutropénie profonde.
Conduite à tenirFace à ce résultat, vous réalisez un frottis sanguin,
Réponse : 2.
Une vérification est inutile car, à l’œil, nous ne comp-
en compte plusieurs milliers et est donc plus juste.Au grossissement x 50, nous observons des amas
1. vous rendez la NFS, accompagnée d’un commentaire
(comptage des globules blancs en cellule de Malassez).
Réponses : 4, 3, 5.
La conduite à tenir est tout d’abord de passer
de la passer sur un tube citraté.
tableau I)
de la numération sont similaires. L’automate, fonc-tionnant sur le principe de l’impédance, n’a pas émis d’alarme (tout dépend de la taille des amas).
Rappel : la leucoagglutinationIl s’agit dans ce cas d’une agglutination de PNN, plus ou moins associée à une myélémie. Elle est
-
s’agit d’une IgG reconnaissant la gp IIb IIIa).-
résistant. Il concerne peu les automates ayant un
surtout ceux comptant par impédance.Commentaire : en cas de neutropénie, même “connue”, il est impératif d’observer le frottis au microscope.
Numération plaquettaire : un piège analytique
Réponse : 2.
En effet, l’observation du frottis sanguin permet d’objectiver la présence de précipités de cryo-
sont comptés de façon erronée en impédance car
Conclusion : avoir plusieurs technologies de comp-tage est confortable. Mais dans tous les cas, il faut observer le frottis des patients ayant une throm-
4. l’hémoglobine.
Réponses : 1, 2, 3, 4.
la taille des précipités de cryoglobuline.
Réponse : 2.
Commentaireproduisent surtout avec les automates travaillant en impédance, car ils ne prennent en compte
comptage est alors plus fiable. |CAROLE ÉMILE
Biologiste, CH de Montfermeil (93)
[email protected]’auteur n’a pas déclaré de conflit d’intérêts en lien avec cet article.
SourceCommunication de V. Bardet, lors des Journées internationales de biologie, Paris, novembre 2010.
Tableau I. Comparaison des numérations à 1 heure.
Avant Après 1 h à 37 °C
0,15 0,04
0
4,6 2,460,05
0
0,45