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LES AGRÉGATS MONÉTAIRES PEUVENT-ILS ÊTRE UTILISÉS
COMME INDICATEURS AVANCÉS DE LA CONJONCTURE ?
ParSéverin Yves KAMGNA[1]
[1] Chef du Service de la Programmation Monétaire et des Finances Publiques, Direction Générale des Etudes, Finances et Relations Internationales,
BEAC Services Centraux, [email protected]
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I. POINT SUR LE DEBAT THEORIQUE
II. CONDITION POUR MIEUX DEFINIR LA STRATEGIE DE POLITIQUE MONETAIRE ?
III. PERTINENCE DE LA QUESTION POUR LES TRAVAUX DE LA BEAC
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I. POINT SUR LE DEBAT THEORIQUE
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II. CONDITION POUR MIEUX DEFINIR LA STRATEGIE DE POLITIQUE MONETAIRE ?
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Instruments Operating Targets
IntermediateTargets
- Reserve Requirements- Official interest Rates- Open Market Operations- Direct Controls
- Short-term Interest Rate- Reserve Aggregates
- Monetary Aggregates- Inflation- Exchange Rate
Goals
- Price stability- Sustainable Growth- High Employment- Financial Stability
→←
→←
→←
Tactics → ← Strategy
Monetary Policy Framework
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Quelle stratégie de politique monétaire ?
La banque centrale doit choisir :ses instruments,ses cibles immédiates ou opérationnelles,des indicateurs fiables pour sa politique des cibles intermédiaires,un ou des objectifs ultimes,des tactiques (gradualisme ou douche froide)et des stratégies (règles ou discrétion : crédibilité).
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Explicit Targets: 1990 and 1998
32
4
17
3
4
10
14
1
0% 20% 40% 60% 80% 100%
No explict target(36)
Monetary target(14)
Exchange ratetarget (31)
Inflation target(4)
DevelopingAdvanced
Source: Mahadeva and Sterne (2000)
18
22
25
14
13
16
8
15
13
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Monetary target(40)
Exchange ratetarget (50)
Inflation target(54)
DevelopingTransitionalAdvanced
1990(84 central banks)
1998(93 central banks)
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Explicit Targets: 1998 and 2004
4
18
22
25
14
13
16
1
8
15
13
0% 20% 40% 60% 80% 100%
No explict target(5)
Monetary target(40)
Exchange ratetarget (50)
Inflation target(54)
DevelopingTransitionalAdvanced
19
23
27
14
13
16
1
5
5
9
0% 20% 40% 60% 80% 100%
No explict target(1)
Monetary target(38)
Exchange ratetarget (41)
Inflation target(52)
DevelopingTransitionalAdvanced
1998
2004
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Quelle stratégie de politique monétaire ?
Chocs de productivité importants (1990’s);Intégration financière internationale (1980’s);Chocs de matières premières et des produits alimentaires (1973, 1979, 1986, 1999, 2005, 2008);Volatilité du climat d’investissement;Aléas de l’économie américaine;
Nouveaux pays industrialisés;
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Déréglementations et décloisonnements;Crises boursières et financières (1987, 1998,
2008);Place des gouvernements;Apparition du SME (1979) puis de l’UME
(1999);Emergence d’un système monétaire
international intégré et complexe basé uniquement sur la confiance;
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Quelle stratégie de politique monétaire ?
La question de la stratégie de politique monétaire revient à traiter des objectifs assignésà la Banque Centrale et des instruments qu’elle utilise pour y parvenir.
De manière concrète, il s’agit de la démarche retenue par la Banque Centrale pour atteindre son principal objectif (indicateurs économiques et monétaires suivis et hypothèses sous jacentes en terme de mécanismes de transmission de la politique monétaire).
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Quelle stratégie de politique monétaire ?
Au plan théorique, les stratégies de politique monétaire suivies par les Banques Centrales sont généralement classées en trois catégories :
- Ciblage monétaire- Ciblage d’inflation- Ciblage de taux de change
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Quelle stratégie de politique monétaire ?
CIBLAGE MONETAIRE- Adoption d’un objectif de croissancemonétaire (M1, M2, M3…)
- Lien stable entre taux d’intérêt (instrument)et masse monétaire (objectif intermédiaire).
- Lien stable entre objectif intermédiaire (M1, M2, M3…) et objectif final (stabilité –
inflation).- Affichage ex-ante ou pas des objectifsintermédiaires et finaux (transparence,crédibilité, comportement des marchés et dupublic…).
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Quelle stratégie de politique monétaire ?CIBLAGE MONETAIRE (suite)
En résumé, si l’hypothèse de lien stable est établie, alors la Banque Centrale peut recourir à des modifications de taux directeurs pour faire en sorte que la croissance de la masse monétaire demeure dans la limite assignée (en terme d’objectif-cible ) et, ainsi, grâce à la stabilité de la relation entre monnaie et prix, maintenir indirectement la stabilité des prix.
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Quelle stratégie de politique monétaire ?CIBLAGE DE L’INFLATION
Adoption d’un objectif d’inflation qui est suivi directement.
Dans ce cas, la Banque Centrale, plutôt que d’utiliser (c’est-à-dire suivre) les évolutions de la monnaie pour orienter les décisions de politique monétaire, met l’accent sur les évolutions de l’inflation elle-même par rapport à la cible recherchée.
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Quelle stratégie de politique monétaire ?CIBLAGE DE L’INFLATION …/…
Les décisions de politique monétaire représentent ainsi des réactions plus ou moins mécaniques aux écarts de prévisions concernant un indicateur particulier d’inflation (inflation sous-jacente par exemple…) par rapport à une cible spécifique sur un horizon bien défini.
Les prévisions d’inflation de la Banque Centrale sont donc placées au centre de l’analyse et du débat de politique monétaire.
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Quelle stratégie de politique monétaire ?CIBLAGE DE TAUX DE CHANGE
Adoption d’un objectif de taux de change à défendre au regard des marchés de changes
Dans ce cas, la Banque Centrale suit directement l’évolution du taux de change par rapport à une norme ou une fourchette souhaitée (expérience du mécanisme de change au sein du SME en Europe).
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Quelle stratégie de politique monétaire ?
Elle intervient soit directement sur les marchés des changes soit indirectement à l’aide des autres instruments de politique monétaire (taux d’intérêt notamment).
Dans la pratique, ces différentes approches comportent des avantages et des inconvénients.
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Quelle stratégie de politique monétaire ?
Les Banques Centrales par souci de pragmatisme (car aucune approche ne détient la stricte vérité, la réalité économique étant plus complexe) doit combiner de fait ces approches, en utilisant une batterie d’informations économiques et monétaires: CHECK LIST
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Quelle stratégie de politique monétaire ?Par exemple, la stratégie de politique
monétaire la BCE repose sur deux « piliers », à savoir :
- le premier pilier qui est basé sur une large gamme d’autres indicateurs économiques et financiers (activité, demande, marché du travail, marchés des capitaux, taux de change…);
- le second pilier qui assigne un rôle important à la monnaie (valeur de référence de M3 : croissance annuelle de 4,5 %) et aux conditions de financement des économies.
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Politique monétaire de la BEAC de 1972 à 1990
Objectif final de la politique monétaire non explicitement énoncé dans les statuts de 1972, mais, compte tenu des mécanismes et des instruments de financement en faveur des secteurs dits privilégiés prévus à l’époque, l’on considère que la politique monétaire était davantage orientée vers le financement du développement économique.Politique des taux d’intérêt administrés
Sélectivité des taux selon les acteurs et les secteurs économiquesPlafonds de réescompte (États, banques, nature d’opérations)Réserves obligatoires non rémunérées
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Politique monétaire de la BEAC à partir de 1990…
Stabilité monétaire:- Stabilité des prix : inflation faible et nécessité d’une convergence notamment avec la Zone Euro compte tenu de l’ancrage du F. CFA à l’euro. De manière opérationnelle la norme à ne pas dépasser dans la CEMAC est de 3% en moyenne annuelle (cf. Surveillance multilatérale dans la CEMAC). Ce niveau donne une marge de manœuvre par rapport à celui de 2% en vigueur dans la Zone Euro.- Couverture extérieure de la monnaie : le taux de couverture extérieure de la monnaie (avoirs extérieurs bruts sur engagements à vue de la BEAC) doit être au minimum égal à 20%.
Objectif
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Politique monétaire de la BEAC à partir de 1990 …/…
Politique de refinancement :- Programmation monétaire (en amont) : cadre de définition et de fixation des objectifs monétaires et de crédit, dont l’objectif de refinancement, compatibles avec la réalisation des objectifs finaux de la politique monétaire - Politique rénovée des taux d’intérêt dans le cadre du monétaire sous-régional (en aval) : injections et/ou ponctions des liquidités par la Banque Centrale :
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Politique monétaire de la BEAC à partir de 1990 …/…
Politique des réserves obligatoires (Art. 20 des statuts) :- Mettre le système bancaire « en banque »- Complément à la politique des taux d’intérêt
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Politique monétaire de la BEAC à partir de 1990 …/…
En résumé :
1.- Compte tenu du cadre actuel de définition de la politique monétaire de la BEAC (la programmation monétaire), l’on peut avancer que sa stratégie de politique monétaire relève davantage du ciblage monétaire.
2.- Toutefois, dans les faits, les décisions de politique monétaire sont prises en fonction d’une large gamme d’indicateurs économiques et monétaires au plan sous-régional et international.
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Les principaux chantiers de la politique monétaire de la BEAC
Approfondissement du cadre de définition de la politique monétaire
- Programmation monétaire sous-régionale- Affichage ou annonce ex ante des objectifs
intermédiaires et finaux ?- Étude de la dynamique et des
conséquences des impulsions de politique monétaire sur les sphères financières et réelles
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Les principaux chantiers de la politique monétaire de la BEAC
Approfondissement du système financier dans la CEMAC
- Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale
- Émission de titres publics à souscription libre- Modernisation des systèmes de paiement et
de règlement- Centrale des bilans
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Les principaux chantiers de la politique monétaire de la BEAC
Mise en place d’instruments complémentaires de gestion de la liquidité
- Mécanisme de stabilisation des recettes budgétaires
- Fonds des Générations Futures- Politique d’open market
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Les principaux chantiers de la politique monétaire de la BEAC
Mise en place d’instruments complémentaires de gestion de la liquidité
- Mécanisme de stabilisation des recettes budgétaires
- Fonds des Générations Futures- Politique d’open market
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III. PERTINENCE DE LA QUESTION POUR LES TRAVAUX DE LA BEAC
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Pertinence de la question pour les travaux de la BEAC
Les statistiques monétaires sont fiables et disponibles dans de brefs délais
Ce sont des séries infra-annuelles (mensuelles…)
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Pertinence de la question pour les travaux de la BEAC
Marchés Financiers embryonnaires et faibles expositions et intégrations aux marchés financiers étrangers;Prédominance de la monnaie fiduciaire.
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LIENS AVEC LES AUTRES SECTEURSM2Avoirs extérieurs nets (AEN)Avoirs intérieurs nets (AIN)
o Créances nettes sur l’Etat
o Créances sur le secteur privé
o Autres postes nets (APN)
Lien avec la BDP:
ΔAEN=CA+CK+CF
Lien avec les finances publiques:
ΔCNE=financement intérieur bancaire du déficit public
Lien avec le secteur réel:
ΔCSP lié à la croissance du PIB, la conso privée, l’investissement privé, etc.)
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FORTE INTERRELATIONS ENTRE LES SECTEURS MACROECONOMIQUES
• REPONSE POSITIVE A LA QUESTION, QUI DEVRAIT ETRE DEMONTRER EMPIRIQUEMENT
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DEMARCHE: RECHERCHE DE FAITS STYLISES
Etablir des régularités dans les fluctuationsVérifier si certaines des dynamiques mises en évidence empiriquement sont conformes aux déductions de la théorie économiquePrévoir le cycle de référence à partir des régularités mises en évidence, et notamment d’indicateurs avancés
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CARACTERISATION DES FAITS STYLISES
Yt: agrégat de référence (IPI)Yct composante cycliqueXt, de composante cyclique Xct sera dit:
Procyclique ssi ρ(Xct, Yct)>0Acyclique ssi ρ(Xct, Yct)=0 Contracyclique ssi ρ(Xct, Yct)<0
KAMGNA Séverin Yves, Janvier 2009 43
CARACTERISATION DES FAITS STYLISES
Yt: agrégat de référence (IPI)Xt sera dit:
indicateur avancé de j périodes <=> j est le max |ρ(Xct-j, Yct)|indicateur synchrone de j période <=> j=0 est le max de |ρ(Xct-j, Yct)|indicateur retardé de j périodes <=> j est tel que max |ρ(Xct+j, Yct)|
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DECOMPOSITION DE LA SERIE
Attention:série brute ?ou série CVS?il convient de décomposer en composantes saisonnières et en composantes tendancielles
KAMGNA Séverin Yves, Janvier 2009 45
TRAITEMENT STATISTIQUE APPROFONDI
Analyse de la stationnarité des sériesAnalyse de la cointégrationDétermination de la relation de long termeDétermination de la relation de court termeDétermination des délais d’ajustement d’un choc
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CONCLUSION
Les évolutions des agrégats monétaires peuvent être des indicateurs avancés de la conjoncture mais, leur pertinence dans la définition, le suivi et l’orientation de la politique monétaire est globalement faible dans une économie à secteur financier développé.
Compte tenu de la globalisation financière et du développement des marchés et instruments financiers dans la CEMAC, une « CHECK LIST » complète s’avère importante pour la BEAC
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MERCI
DE VOTRE ATTENTION