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LE BATEAU RACONTE

7ème croisière

du 04 août au 23 août 2012

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Départ croisière : Hendaye ���� Guétaria Je m’appelle FLIC EN FLAC , je suis un Kirié 33, né en 1977 au chantier Les Sables Dolonne et je vais vous raconter ma 7ème aventure vers l’Espagne. Mon Capitaine Jean Louis et le mousse Servane m’accompagnent dans cette nouvelle aventure, sans oublié mon fidèle compagnon le Zodiac, surnommé Zozo. Cette année j’ai hérité d’un compresseur, on m’a donc fait une beauté avec un nouveau banc (merci Manu) et un nouveau coussin. Je viens de gonfler ma première bouteille, je deviens un vrai bateau de plongée autonome. On n’arrête pas le progrès.

La première étape jusqu’à Guetaria s’est déroulée sans trop de vent, avec une sacrée houle pas très confortable. Il ne faisait pas très beau non plus, cirés et salopettes de rigueur pour l’équipage. J’ai été ballotté de droite à gauche, j’avais l’impression d’être une bouteille d’Orangina qu’on secoue. Mais je suis costaud alors ça c’est de la peccadille, mais on fait mieux avec une mer plus calme. Maintenant je suis amarré à 2 tonnes, tranquille dans le port de pêche pour une bonne nuit. Je serais bercé par mes frères les chalutiers qui font tourner leur générateur, c’est qu’eux ils travaillent toujours, les pauvres.

« cirés et salopettes de rigueur pour l’équipage» 2ème journée : Guétaria ���� Onduarroa C’est sous un ciel gris et très pluvieux que je me suis réveillé ce matin. Un seul membre de l’équipage a bien dormi, grâce à ses boules quiés. Musiques, fiesta, manèges, générateurs ont fait beaucoup de bruit mais moi aussi j’ai un sommeil profond, alors cela ne m’a pas trop dérangé. Ce matin, mon capitaine m’a fait une petite réparation, un petit réglage de mon câble d’accélérateur, et oui il faut bien s’occuper de moi de temps en temps, je faisais un bruit de casseroles. Nous devions aller à Berméo, mais après un départ calme, la mer est devenue grosse et le vent s’est levé. Jusqu’à 24 nœuds, la décision fût alors prise de faire route vers Onduarroa. Il est vrai que là j’en avais un peu marre de me faire ballotter dans tous les sens, ça commence bien décidemment ces vacances. Il faut me ménager, je ne suis plus aussi jeune qu’avant. Mon brushing en a pris un coup aussi. Ils m’ont même pris un ris avec un tout petit bout de génois, imaginez mon look vis-à-vis des copains. Il est vrai que par ce temps on n’en a pas croisé beaucoup, 2 seulement. Maintenant je suis bien amarré à un autre bateau, au calme pour une bonne nuit. Mon grand génois a été descendu, il sera remplacé par le lourd demain matin, sage décision.

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3ème journée : Onduarroa ���� Berméo Une autre petite ballade avec encore une mer bien formée, mais le soleil est au rendez-vous, et ça c’est super, surtout pour réchauffer mes rhumatismes. Les lignes ont été mises et il n’aura fallu que quelques heures de patience pour avoir la plus belle prise de la saison. Une bonite de 4 kg sera invitée à bord, félicitation capitaine, et bravo « monsieur bricolage » pour la balance improvisée pour son pesage.

« la plus belle prise de la saison. » Un bon vent, mais encore dans le nez, quelques bords de tirés et me voilà à quai le long du mur.

Le capitaine finira l’installation de mon compresseur, pendant que le mousse s’occupera de mon génois lourd qui commençait à se découdre. Et oui j’adore qu’on me bichonne, ça fait du bien. J’ai encore prouvé à tout le monde que je menais bien ma barque (c’est le cas de le dire) pendant les mers formées. Quelques rafales ça ne me fait pas peur, je suis un dur moi. Enfin l’été est là, cela fait du bien à tout le monde, les sourires sont revenus, que suerte tenemos con el sol de España.

4ème journée : Berméo ����Santoña Je n’ai pas passé une bonne nuit car il y avait des pêcheurs à côté de moi sur le mur, au début c’était des enfants mais avec la nuit des jeunes les ont remplacés. Ils m’ont envoyé dessus une cigarette allumée qui m’a brûlé, ça fait mal, et ce matin le capitaine était très en colère, il avait raison, ça ne se fait pas. La mer ensuite s’est levée comme les autres jours, mais le soleil était encore là et ça c’est super pour le moral. Le vent arrière m’a fait mettre mes voiles en ciseaux j’aime bien, ça

me donne un sacré look. « le capitaine était en colère »

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L’arrivée à Santoña au petit port de pêche a été un peu sportive car le vent était toujours à 20 nœuds, je faisais même mon sport favori, je surfais sévère sur les vagues. Si vous m’aviez vu, du 6 nœuds comme un grand et comme un jeune. J’ai encore de la réserve vous savez. Maintenant je suis amarré devant mon copain le bateau de promenade de Laredo, c’est un gros celui-là, mais sympa. On se voit une fois par an, mais on est bon pote. Je ne comprends pas tout ce qu’il me dit, mais en amitié c’est sans importance.

« Arrivé à Santoña au petit port de pêche » 5ème journée : Santoña

Un peu de repos à Santoña avec des amis invités à bord, une superbe famille composée de Michel, Régine, Maÿlis et Alexandre. Cela m’a beaucoup reposé, ils sont tous partis faire du roller, et se sont baignés dans la mer. Par contre en soirée, un bateau s’est mis à couple avec moi. Il tirait très fort sur mes amarres, et en plus son capitaine ne s’est pas embêtés, il n’a pas mis de gardes le long du mur, j’ai donc dû le tirer toute la nuit.

« Une superbe famille Michel, Régine Maÿlis et Alexandre »

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6ème journée : Santoña ���� San Vicente de la Barquera Direction indéfinie au petit matin. Après un départ ensoleillé, je suis rentré dans un banc de brouillard à couper au couteau. On m’a alors allumé les yeux, j’en ai un rouge et un vert au cas où, et le mousse a soufflé dans la corne de brume, c’est marrant cela fait de la musique. On ne voyait rien du tout, même pas la côte, alors le capitaine a relevé toutes les heures, les points GPS pour plus de sécurité. Journée de 12 heures de moteur car le vent dans le nez, je suis arrivé à San Vicente comme un pro, je n'ai pas touché, je commence à bien connaître le passage. Tout le monde était heureux. De plus en vérifiant l’amarrage de ma bouée, le capitaine a remonté 3 beaux poissons, quelques filets de rascasse agrémenteront le repas ce soir.

« Quelques filets de rascasse agrémenteront le repas ce soir »

Par contre cette nuit là, une nuée d’oiseaux malveillants est venue sur moi sans que je puisse faire quoi que ce soit, et le spectacle au matin était désastreux. J’ai donc eu droit à un nettoyage en règle non prévu au programme. Taud et coque. J’espère qu’ils iront ailleurs la nuit prochaine. Je ne suis ni un perchoir, ni des toilettes après tout, j’ai ma dignité de bateau tout de même, cela se respecte. 7ème journée : San Vicente de la Barquera Bien amarré à ma bouée de San Vicente j’ai passé une journée calme, mai un petit incident a perturbé l’équipage. En séchant le taud est parti d’un coup de vent et au retour des courses le mousse s’est aperçu de sa disparition. Il y a donc eu une recherche acharnée en vain.

Ils ont donc fini par partir en zozo à la pêche aux palourdes et aux huîtres.

« Des palourdes et des huîtres » Cette nuit, j’ai très bien dormi car le mousse a veillé à ce qu’aucun oiseau blanc ne vienne me salir. A minuit, au premier cri, elle est sortie ébouriffée, toute nue, en poussant des hurlements efficaces contre ces damnés oiseaux. Ils ont eu très peur, et sont restés sur le bateau derrière moi, transformant les haubans de ce pauvre bateau en un sapin de Noël. Son état de propreté faisait mal à voir au matin, bravo moussaillon même en tenue d’Eve tu fais de l’effet.

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8ème journée : San Vicente de la Barquera ���� Ribadesella Petite visite à la Tina Mayor mais le mouillage n’était pas assez sécurisant pour le capitaine donc la route a été dérivée vers Ribadesella. Arrivé sans encombre à marée basse, mais le capitaine est un pro (comme moi) alors je n’ai eu aucun problème. Je suis maintenant le long du ponton accueil, et j’ai droit à ma dose d’électricité ce soir, cela fait du bien car je commençais à être un peu en manque. On peut être un bateau de cabotage, on aime aussi le luxe, et la lumière me met toujours en valeur. Je recharge en plus toutes les batteries : ordinateur, téléphone portable, lampes, phares de plongée, il faut bien profiter de cette aubaine.

« c’est tout de même le Pic Europa qui me domine un petit peu » J’aime bien maintenant Ribadesella, car avant c’était galère pour y séjourner, avec leur nouveau ponton je suis le roi, enfin presque car c’est tout de même le Pic Europa qui me domine un petit peu, soyons modeste et laissons les honneurs à ce si beau site. 9ème journée : Ribadesella ���� Luanco Départ sans encombre de Ribadesella après une nuit douce sans oiseaux à chasser. Le mousse m’a même exceptionnellement monté la grande voile dans la passe, ça n’arrive pas tous les jours, n’est ce pas Capitaine ? Lui voudrait bien qu’elle le fasse plus souvent, mais elle tient encore bon pour ne pas le faire, chacun son travail, dit-elle. C’est sous un superbe soleil que j’amène, avec mes 5 nœuds de moyenne, mon équipage dans cette nouvelle marina toute neuve ouverte depuis peu. Un jeune homme du port, charmant, m’aide à accoster à un ponton de passage, il n’y en a que deux. Il remplit une fiche, et pour le prix ? oh ! surprise c’est gratuit. Même pour la clef, pas d’arrhes à avancer, un petit paradis avec un grand P. En plus eau et électricité à disposition, que des bateaux joyeux autour de moi, tout le monde est si gentil que c’est un grand plaisir d’être ici. Aucun bruit, que du bonheur, un bon plan pour un prochain voyage.

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10ème journée : Luanco J’ai été réveillé un peu tôt ce matin, branle bas de combat à bord avec le déballage du matériel de plongée pour aller sur un site vu sur les cartes par le capitaine « Somo llugo ». Mais arrivé sur le site, le caillou était trop petit pour pouvoir y jeter l’ancre, alors allés et retours répétés, mais ce site s’est avéré « pequeño » et au bout d’une bonne heure abandonné. Mais le capitaine a d’autres ressources cachées, et c’est vers la pointe du Capo Peña, le bout du bout, son rêve depuis 3 ans, qu’il jettera l’ancre. La mer était si calme, un vrai plaisir à côté d’autres années où je m’étais pris une bonne rouste. Là c’était du gâteau. Ils m’ont donc laissé tout seul et on fait apparemment une superbe plongée dans le grand bleu : congre, tourteau, banc de gros tacots, ils étaient très existés à leur retour.

« Le bout du bout »

« Le rêve du Capitaine depuis 3 ans » Ensuite retour à Luanco, que du bonheur encore. L’après-midi a été ensoleillée, ils sont partis ensuite voir mes ancêtres au Musée Maritime des Asturies. Ils sont revenus enchantés de leur découverte. Cette nuit j’ai été arrosé par une bonne pluie, elle était un peu froide. En plus après la plongée j’avais déjà eu une douche. Bon maintenant, je suis propre pour aller à la grande ville de Gijon.

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11ème journée : Luanco ���� Gijon C’est sur une mer d’huile que je suis arrivé à Gijon. Quelle grande ville, cela m’impressionne toujours. On m’a fait le plein de gasoil, je n’avais pas trop soif mais c’était par sécurité pour le retour. Je suis un vrai chameau, je ne bois que 2 fois par an pour le grand bonheur du Capitaine. Après-midi sympa entre tous mes potes français, nous sommes dans une partie du port réservée aux voyageurs. La nuit a été un peu mouvementée, je commençais à peine à m’endormir quand un bruit violent m’a fait sursauter. Le Capitaine a d’abord cru à un attentat, mais c’était juste un énorme feu d’artifice devant moi. J’étais aux premières loges, un superbe feu et qui a duré, duré longtemps. Vers minuit et demi j’ai pu enfin me rendormir quand soudain un coup de vent très méchant, suivi d’une pluie diluvienne, se sont abattus sur moi. J’en menais pas large, le mousse est sorti pour me réconforter et a enlevé mon taud provisoire pour qu’il n’ait pas le même sort que l’autre. La pauvre, elle était comme moi aussi trempée. La nuit a ensuite été calme et le matin le soleil était revenu.

« Gijon, quelle grande ville, cela m’impressionne toujours »

« Une partie du port réservée aux voyageurs »

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12ème journée : Gijon ���� Lastres C’est par une mer très agitée à forte que les 3h30 de traversée, se sont écoulées. Un vrai calvaire même si je surfais sur les vagues par moment. Le vent qui me maintenait un petit peu s’est affaibli et le capitaine essayait comme il le pouvait de passer ces gros creux de 3 mètres par moment. J’ai horreur de ces mers car tout part n’importe comment à l’intérieur. Arrivés à Lastres je me suis mis à couple d’un autre français très sympa, Jean Luc et son second Christine m’ont aidé à accoster. Ensuite j’ai été délaissé par mon équipage qui est parti visiter le village. Mais ils ont trouvé cela trop touristique alors cela ne leur a pas trop plût. Petit baignade ensuite pour les rafraîchir, et en palmant le capitaine a découvert 2 belles balistes. Ils ont décidé de les prendre en photo mais un jeune local venait d’en harponner une et ensuite l’appareil photo sous-marin a eu un gros problème, le caisson s’est rempli d’eau alors fini pour lui. Décidément, il arrive que des petits tracas dans cette croisière, il va falloir conjurer le sort et vite Capitaine.

« Arrivés à Lastres » 13ème journée : Lastres ���� Ribadesella Petit trajet avec un vent d’Est donc pas de voile et une houle moins fatigante que la veille. L’entrée dans Ribadesella a été un petit peu stressante pour le capitaine, car il y avait un ressac pas terrible à l’entrée, et j’étais emporté par le courant. Mais j’ai un bon capitaine, il a su contre-braquer et ouf ! je suis passé mais c’était très juste car la marée était basse. Accostage sans encombre au ponton des voyageurs, j’ai l’électricité, mon luxe préféré. En plus je procure l’eau à foison, sans aucune restriction, que du bonheur. J’aime beaucoup cette situation, car je peux comme cela me comparer à tous ces grands bâtiments pleins d’étoiles que l’on appelle « hôtel de luxe ». Moi avec mon eau courante et mon électricité, j’en ai au moins 3 ou 4, non ? En plus je fais pension complète pour le même prix. Que voulez-vous trouver de mieux de nos jours ? Voilà encore une journée de passée, rollers pour l’équipage, courses et souvenirs. Une bonne Fabada en repas ce soir, cela commence à sentir bien bon.

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14ème journée : Ribadesella Une journée de repos bien amarré à Ribadesella, j’ai eu enfin une perm, j’ai pu me reposer un petit peu. Mon moteur était à la joie, en plus avec l’électricité cela ne pompait pas sur mes batteries, que du bonheur. Il faisait en plus du soleil, c’était très agréable de réchauffer ma veille carcasse. C’est Zozo qui était au boulot aujourd’hui, et qui a remonté la ria de Sella. Très belle balade m’a t-il dit à son retour, en plus ils ont voulu descendre la ria en ramant, alors lui aussi a économisé son moteur, belle journée pour tous.

« Une journée de repos » 15ème journée : Ribadesella ���� San Vincente de la Barquera Traversée en moteur avec une mer pas agréable, car pas assez de vent pour me caler. Arrivée à San Vicente, j’ai eu droit à un bon courant qui m’a chatouillé la coque, c’était bien agréable comme petite Talasso surtout après tant d’heures de navigation. Mon capitaine n’a pas pu aller à la bouée donc il m’a mis à l’ancre comme autrefois. C’était pas mal à part qu’au moment du changement de marée le courant a un peu tiré sur mon ancre. Bonne nuit sans les oiseaux blancs, et ça c’était super, je suis resté tout propre. 16ème journée : San Vincente de la Barquera ���� Suances Une mer d’huile, enfin, mais pas de vent, alors mon moteur était encore au travail. Petite halte à l’entrée de la ria de Suances car l’heure de la marée n’était qu’à 17h30. Baignade de l’équipage, le mousse m’a enlevé un peu de barbe, je commençais à ressembler sévère au Capitaine, mais ils m’ont promis qu’en octobre j’aurais droit à un séjour « remise en forme » sur l’ère technique. Une fois tous les 2 ans ils me font ce petit plaisir, là je suis douché, décrassé, bichonné, repeint, lustré, ciré, comme dans mes jeunes années. Il me tarde d’y être. La journée s’est ensuite passée par une partie de pêche, et une entrée sans encombre au point de l’année dernière. Je me repose maintenant bien au calme, ancré dans la ria. Demain pour moi c’est prévu repos. Ici pas de bruit, un calme serein, juste des petits copains espagnols mais « pequeños ». Ils sont gentils, cela me change de certains qui s’y croient toujours un peu.

« un calme serein»

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17ème journée : Suances 17ème journée racontée par le mousse : « Nous avons laissé Flic en Flac bien ancré dans la ria et nous sommes partis en roller jusqu’à Suances plage. De là nous avons déniché des vélos en location grâce à Jean Louis qui a su trouver la bonne personne. 10 € la location pour la journée et nous voilà sur la piste cyclable en direction de Santillana del Mar, village pittoresque dit le village des 3 mensonges : ce village n’a jamais eu de saint, ce village est loin de la mer et ....... Mais ce que le capitaine n’avait pas vu sur les cartes, c’est la multitude de montées et le peu de descentes, j’ai eu un peu de mal à suivre en restant sur la selle, j’ai donc triché un peu et effectué certaines montées gentiment à côté de mon vélo. Il était pourtant équipé de toutes les vitesses voulues, mais ce sont les jambes qui ne voulaient plus suivre. Arrivés à destination, nous avons découvert de très belles maisons, avec de superbes blasons, de magnifiques balcons.

« Nous avons découvert de très belles maisons, avec de superbes blasons, de magnifiques balcons »

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Mais nous avons découvert un autre « petit Lourdes » avec toutes les boutiques touristiques qui nous y faisaient penser. Dommage, cela gâche un peu le paysage. Une visite du musée de la torture m’a fait faire des cauchemars toute la nuit, merci capitaine, cela valait le coup, mais beaucoup de frissons tout de même. Un petit repas au restaurant pour me remettre de mes émotions et surtout pour m’encourager à repartir sur les routes. Heureusement le temps était un peu couvert ce qui nous a permis cette escapade sportive sans trop de soleil. Juste un petit bémol, nous n’avons pas retrouvé la route qui nous menait directement à la plage en rentrant dans Suances, il a donc fallu faire pas mal des kilomètres en plus et reprendre toute la piste cyclable qui n’était pas prévue initialement. C’est donc avec un score de 30 kilomètres au total que nous avons reposé nos montures et rechaussés nos rollers pour rejoindre le bateau ». 18ème journée : Suances ���� Santoña Je suis sorti au petit matin de Suances les 2 doigts dans le nez, mais la traversée était encore au moteur, sans vent établi avec ma voile qui battait d’un côté à l’autre et ce pendant les 8 heures de voyage. Arrivé à Santoña je suis amarré le long du mur, mais loin du méchant capitaine du bateau promenade, qui n’aime plus les étrangers. Dommage je l’aimais bien mon copain de plusieurs années, mais son capitaine a flambé une durite, alors il fait tout pour être désagréable. Avant il n’y avait pas de problème dans ce petit port si amical, cela devient de plus en plus hostile, même les bateaux de pêche s’y mettent, ils arrivent et partent très vite pour qu’on se fracasse sur le mur, comme les temps changent. Mais Santoña restera toujours Santoña avec de belles rencontres. Lorenzo la bodega tant appréciée pour son Mistella, vin si suave et si doux, mais hélas c’est la dernière année qu’on te verra Lorenzo car tu prends ta retraite le 30 août à 67 ans, et ton amitié manquera à tout l’équipage. Mais un autre amigo, le boucher/charcutier des halles, Miguel vient de faire son entrée dans les bonnes adresses à retenir avec toute sa gentillesse. Je me suis donc retrouvé ce soir là avec Lorenzo qui venait fêter son départ et Miguel qui venait voir le bateau d’un coup de vélo après son travail, toute cette joyeuse bande est donc montée à bord à la grande joie du Capitaine. L’équipage essayait tant bien que mal de comprendre cette conversation très animée de cette fin d’après midi, nos deux amis faisant connaissance grâce à nous. Un grand plaisir aussi pour mon capitaine de me faire visiter sous toutes mes coutures, une soirée inoubliable à marquer dans mes tablettes. Même si d’autres personnes deviennent peu accueillantes, heureusement qu’il y en à d’autres qui viennent en compensation et c’est cela les joies du voyage. Nous reviendrons traîner à Santoña ça c’est sur, mais je passerai sûrement mes nuits ancré au mouillage.

« mais loin du méchant capitaine du bateau promenade »

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19ème journée : Santoña Escale repos à Santoña, repos pour moi, les adieux à Lorenzo, tu nous manqueras. Journée repos aussi pour l’équipage, siesta bien méritée (je n’en dirai pas plus) roller et 1ère glace pour le mousse « qu’elle était bonne » tout arrive à qui sait attendre..... 20ème journée : Santoña ���� Elanchobe Me voici encore dans une mer agitée, décidemment cette année ce n’est pas ça la mer, peu confortable encore une fois, pas assez de vent, et en plus arrière, tout ce que je n’aime pas. On met mes voiles en ciseaux alors cela allait un peu mieux. Il a hésité avec le spi, mais avec cette mer agitée je préférais de beaucoup sa décision, j’aime bien moi les voiles comme cela, parce qu’avec le spi les autres me traitent de grosse orange, ils se moquent de moi.

« les autres me traitent de grosse orange »

« j’ai l’impression d’être un oiseau blanc en vol » Mais avec les voiles décalées, j’ai fière allure, et j’avance aussi bien. J’ai l’impression d’être un oiseau blanc en vol, je me sens si léger comme cela, que c’est bon. Mais le trajet était un peu long tout de même. Maintenant je suis à couple avec un nouveau copain, il est bleu comme moi, mais lui c’est un bateau école il travaille beaucoup en saison. Il vient de Léquiéto, on va pouvoir papoter toute la nuit. J’aime bien ces rencontres même si je ne comprends pas toujours tout, je fais des efforts et mon espagnol s’améliore d’année en année. Demain c’est la dernière étape, alors il va falloir dormir un petit peu.

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21ème journée : Elanchobe ���� Hendaye J’ai très bien dormi à Elanchobe c’était une nuit sereine et chaude. Le matin la mer était belle ce qui me changeait un peu des autres jours. Un peu de vent pour me caler « au largue » et aider mon moteur, même pour seulement 2 heures c’était génial. Mais depuis quelques jours je suis un peu fébrile, j’ai des petits sauts de moteur, j’accélère pour un rien, j’ai la gorge un peu prise. Le capitaine pensait que j’avais quelque chose coincé à l’hélice, alors il a tout arrêté, et a plongé pour vérifier, mais non rien de ce côté là.

« J’ai très bien dormi à Elanchobe » « Il a plongé pour vérifier » Mais je sais bien moi que cela vient de l’intérieur. Le gasoil qu’ils m’ont mis à Gijon avait un mauvais goût, c’est ça qui me donne des nausées et des hauts le cœur. Capitaine, il faudra revoir mes filtres. Je suis en principe un bateau qui n’attrape jamais rien mais là avec cette petite intoxication il faut vite faire quelque chose. Bon j’arriverai tout de m^me sans problème à la maison, mais c’est très désagréable. Je sais bien que le capitaine va me soigner et me bichonner. Pendant quelques heures nous avons recueilli un voyageur clandestin, il y en a beaucoup à chaque croisière, souvent des oiseaux épuisés qui viennent se reposer à bord. Là c’était une abeille trop loin des côtes. J’aime bien ces voyageurs, je suis « mer d’accueil » dans un sens, et je fais comme cela mes petites BA. Dans ces cas là, tout l’équipage fait des gestes lents pour ne pas les déranger, et les laisser se reposer en paix.

« je suis mer d’accueil dans un sens »

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Nous sommes donc arrivés à Hendaye sous une chaleur écrasante qui virera la nuit par du grand vent et une pluie ininterrompue jusqu’au lendemain. Là c’est bon je suis bien rincé. Je suis maintenant à ma place au port, je retrouve tous mes copains : Jacky II, Sonia II, Tomahawk, Marie Morgane et les autres, j’ai plein de choses à leur raconter. Les pauvres, eux ne sont pas partis en vacances, j’ai beaucoup de chance moi d’être un bateau de croisière. Vivement l’année prochaine pour vivre de nouvelles aventures, en attendant, je ferais le bonheur de l’équipage en les amenant à la pêche et faire de belles plongées, je suis un bateau multi fonction et j’en suis fier.

« J’ai beaucoup de chance d’être un bateau croisière »


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