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  • FRANCE LA DROITE LA PLUS SOTTE DU MONDEMOYEN ORIENT LAXE CONTRE LIRAN ET LA SYRIELIVRE ASSAF GAVRON, PRIX COURRIER INTERNATIONAL

    Uruguay

    Le vraiprsidentnormal

    Pepe Mujica a fait de son pays

    un laboratoire politiquequi sduit la presse

    sud-amricaine

    N 1152 du 29 novembre au 5 dcembre 2012courrierinternational.com

    noir

    Offert gratuitementpar La Libre Belgique

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  • SommaireDes ptards,une bombe

    Ecras par deux gants, le Brsilet lArgentine, le minusculeUruguay aurait pu ne jamaisexister. Les soubresauts de lHistoireen ont dcid autrement, et cest heureux. Ce nain gographique a souvent pes beaucoup plus, enAmrique latine et dans le mondeentier, que sa maigre dmographie.LUruguay fut lun des premiers paysdu monde abolir la peine de mort,en 1907. Sixans plus tard, il autorisaitles femmes rclamer le divorce.Mais dj, en 1877, il navait pasattendu Jules Ferry pour dcrterlcole publique, gratuite et quasilaque sous linuence de penseurset dhommes politiques libraux, au sens politique et noble du terme.Un an plus tard naissaitHoracioQuiroga, ce que lUruguay a lgu de plus beau au monde de la littrature, donc au monde tout court. Encore un prcurseur? Ce pote et surtout nouvellisteinimitable fut, plus tard, quali de pre du ralisme magique latino-amricain Alejo Carpentier,Julio Cortzar, Gabriel GarciaMrquez,etc. Pas sr que cet espritlibre et inclassable aurait apprcidentrer ainsi dans une case. JosMujica, le prsident uruguayen,dcal, libre et inclassable lui aussi,aurait presque pu tre lun despersonnages du grand recueil denouvelles dHoracioQuiroga Contesdamour, de folie et de mort* lire et relire si ceux-ci ntaient pasaussi terriants et tourments.Pepe Mujica, lui, a les pieds bienaccrochs cette terre quil aime. Et cest un prcurseur. Seul aumonde, il lance un grand projet:lEtat uruguayen va contrler la production et assurer lui-mme la commercialisation du cannabis.Pour lutter contre la criminalit et la dlinquance et tenter de soigner, avec un programme de sant publique adquat, les accros du ptard. Une bombe.

    * Traduit en franais aux ditions Mtaili.

    Au pouvoir depuis deux ans,lancien gurillero Pepe Mujica,qui vit toujours dans sa ferme, a fait de son pays un laboratoirepolitique. Aprs avoir dpnalislavortement, il propose de lgaliserle cannabis. Portrait dun chefdEtat pas comme les autres.

    P.42

    WEB-SRIE Lautre lection, un projet multimdia sur la campagnelectorale en Papouasie -Nouvelle-Guine. Un aperu dcapant de ltat de la dmocratie dans ce pays.FRANCE UMP Pour une poigne de voix : les suites du feuilleton de la guerre droite.SCIENCES Nicolas Tesla, un savant magntique. Vidos, revue de presse un dossier spcial consacr licne des geeks. LA UNE Chaque jour, des unes du monde entier commentes par les journalistes de Courrier international.

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    Dans son roman, lcrivainisralien Assaf Gavron fait alterner les rcits de Croc lIsralien et de Fahmi le Palestinien. Meilleur livre tranger 2012pour la rdaction de Courrierinternational. Extraits et entretien avec lauteur.

    P.30

    Moyen-OrientVers un axe contre lIran

    www.courrierinternational.comSUR NOTRESITE

    En couverture : Dessin de Hachfeld paru dans Neues Deutschland, Berlin.Photo : Juin 2009, durant la campagne,dpartement de Treinta y tres,Uruguay. Photo Leo Barizzoni

    LEO BARIZZONI

    LA UNE

    Reprendre en main une entreprise consque un parrain maeux nest pas chosefacile. En Italie, trois coles de gestion ont mont un cursus spcialis.

    URUGUAY LE VRAIPRSIDENT NORMAL

    P.48

    Economie. Diplm en gestion des biens de la Maa

    P.60

    360CROC ATTACK,PRIX COURRIERINTERNATIONAL

    Les Amricains tentent de mettre en place une alliance des paysmusulmans sunnites contre le rgime iranien et son alli syrien. Au cur du dispositif, lEgypte, la Turquie mais aussi le Hamas,explique le quotidien Yediot Aharonot.

    DITORIALJEAN-HBERTARMENGAUD

    PHILIPPE MATSAS/OPALE

    WAL

    ENTA

    AMMER

  • Les journalistes de Courrier international slectionnent et traduisent plus de 1 500 sourcesdu monde entier : journaux, sites, blogs. Ils alimentent lhebdomadaire et son site courrierinternational.com. Voici la liste exhaustive des sources que nous avons utilises cette semaine :Ahram Online Egypte, en ligne. HaAretz Tel-Aviv, quotidien. Asahi Shimbun Tokyo, quotidien. Berliner Zeitung Allemagne,quotidien. Bikya Masr Le Caire, en ligne. The Boston Globe Etats-Unis, quotidien. Corriere della Sera Milan, quotidien. DineroBogot, bihebdomadaire. The Economist Londres, hebdomadaire. Eesti Pevaleht Tallinn, quotidien. El Pas Espagne,quotidien. Financial Times Londres, quotidien. Firstpost Bombay, en ligne. Foreign Policy Washington, bimestriel. The FridayTimes Lahore, hebdomadaire. The Indian Express New Delhi, quotidien. The Irrawaddy Birmanie (Myanmar), trimestriel.Jutarnji List Croatie, quotidien. La Libre Belgique Bruxelles, quotidien. Al-Masry Al-Youm Le Caire, quotidien. Le MatinLausanne, quotidien. The Nation Karachi, quotidien. The New Republic Washington, bimensuel. The New York Times Etats-Unis, quotidien. El Observador Montevideo, quotidien. The Observer Londres, hebdomadaire. LOrient-Le Jour Beyrouth,quotidien. Oukranski Tyjden Kiev, hebdomadaire. El Pas Montevideo, quotidien. Piau So Paulo, mensuel. Le PotentielKinshasa, quotidien. Romnia Libera Bucarest, quotidien. The Sun Londres, quotidien. South China Morning Post Hong

    Kong, quotidien. Der Spiegel Hambourg, hebdomadaire. The Wall Street Journal New York, quotidien. El-Watan Alger, quotidien. Welt am Sonntag Berlin, hebdomadaire. World Policy Journal New York,trimestriel. Yediot Aharonot Tel-Aviv, quotidien. Your Middle East Stockholm, en ligne.

    Sommaire

    Toutes nos sources Chaque fois que vous retrouvez cette vignette, scannez-la et accdez un contenu multimdia sur notre site courrierinternational.com (ici, la rubrique Nos sources).

    7 jours dans le monde6.U.E. Un sommet vain, un budget pour hier9.Portrait. Thin Thin Aye, lautre grande dame de Birmanie10. Controverse. Faut-ilencadrer la libert de la presse ?

    Dun continent lautreAFRIQUE18. RDC Grands Lacs. Le spectre de la balkanisation20. Algrie. Dans le luxe de lEtat

    AMRIQUES22. Canada. Ottawa roule des mcaniques

    ASIE24. Pakistan. Karachi feu et sang25. Asean. Chine et Etats-Unis au coude--coude26. Inde. La peine de mortcomme divertissement

    28. Japon. Confusion autourdes urnes

    MOYEN-ORIENT30. Isral-mondemusulman. Vers la crationdun axe sunnite proamricain32. Isral-Syrie. Ntanyahouest ambivalent face Assad33. Egypte. Toute une nationqui ne pense qu a

    EUROPE34. Croatie. La corruption, ce au ordinaire35. Italie. Le harclement par mail nexiste pas 36. Russie. Bientt des lieuxde prire lcole ? 38. Allemagne. Les vieuxaussi, a se dlocalise

    FRANCE40. Politique. Lopposition la plus bte du monde41. Apocalypse. A Bugarach, en attendant le 21 dcembre

    A la une42.UruguayLe vrai prsident normal

    Transversales48. Economie. Italie : un diplme pour grerlargent de la Maa52. Sciences et innovation. Quand viendra le temps des cyborgs54. Mdias. Un message de paix qui drange55. Signaux. Au hit-parade des tyrans

    36056. Portfolio. A Bangkok, entre dluge et tnbres 60. Culture. Prix Courrierinternational 201264. Spcial alcools. La saga vodka68. Tendances. Exploiter la nostalgiesovitique70. Histoire. Les Alains, anctres des chevaliers mdivaux

    Edit par Courrier international SA, socit anonymeavec directoire et conseil de surveillance au capital de 106 400 . Actionnaire La Socit Editrice du Monde. Directoire Antoine Laporte, prsident et directeur de la publication ; Eric Chol. Conseil de surveillance Louis Dreyfus, prsident.Dpt lgal novembre 2012. Commission paritaire n 0712c82101. ISSN n1154-516XImprim en France/Printed in France

    Rdaction 6-8, rue Jean-Antoine-de-Baf, 75212 Paris Cedex 13Accueil 33 (0)1 46 46 16 00 Fax gnral 33 (0)1 46 46 16 01 Faxrdaction 33 (0)1 46 46 16 02 Site web www.courrierinternational.com courriel [email protected] Directeur dela rdactionEric Chol Rdacteurs en chef Jean-Hbert Armengaud(16 57), Claire Carrard (dition, 16 58), Odile Conseil (web, 16 27)Rdacteurs en chef adjoints Catherine Andr (16 78), RaymondClarinard (16 77), Isabelle Lauze (16 54). Assistante Dalila Bounekta(16 16) Rdactrice en chef technique Nathalie Pingaud (16 25)Direction artistique Sophie-Anne Delhomme (16 31) Direc-teur de la communication et du dveloppement AlexandreScher (16 15) Conception graphique Javier Errea Comunicacin

    Europe Catherine Andr (coordination gnrale, 16 78), DanileRenon (chef de service adjointe Europe, Allemagne, Autriche,Suisse almanique, 16 22), Gerry Feehily (Irlande, 19 70), Lucie Geroy(Italie, 16 86), Daniel Matias (Portugal, 16 34), Iwona Ostapkowicz(Pologne, 16 74), Marie Bloeil (chef de rubrique France, 17 32),Iulia Badea-Gurite (Roumanie, Moldavie, 19 76), Wineke de Boer(Pays-Bas), Solveig Gram Jensen (Danemark, Norvge), AlexiaKefalas (Grce, Chypre), Mehmet Koksal (Belgique), KristinaRnnqvist (Sude), Alexandre Lvy (Bulgarie, coordination Balkans),Agns Jarfas (Hongrie), Mandi Gueguen (Albanie, Kosovo), MiroMiceski (Macdoine), Martina Bulakova (Rpublique tchque, Slo-vaquie), Kika Curovic (Serbie, Montngro, Croatie, Bosnie-Herzgovine), Marielle Vitureau (Lituanie), Katerina Kesa (Estonie),Russie, est de lEurope Laurence Habay (chef de service, 16 36), AldaEngoian (Caucase, Asie centrale), Larissa Kotelevets (Ukraine)Amriques Brangre Cagnat (chef de service, Amrique du Nord,16 14), Eric Pape (Etats-Unis, 16 95), Anne Proenza (chef de rubrique,Amrique latine, 16 76), Paul Jurgens (Brsil) Asie Agns Gaudu(chef de service, Chine, Singapour, Tawan, 16 39), Christine Chau-meau (Asie du Sud-Est, 16 24), Ingrid Therwath (Asie du Sud, 16 51),Ysana Takino (Japon, 16 38), Zhang Zhulin (Chine, 17 47), Elisa-beth D. Inandiak (Indonsie), Jeong Eun-jin (Cores), KazuhikoYatabe (Japon) Moyen-Orient Marc Saghi (chef de service, 16 69),Hamdam Mostafavi (Iran, 17 33), Hoda Saliby (16 35), PascalFenaux (Isral), Philippe Mischkowsky (pays du Golfe), Pierre Vanrie(Turquie) Afrique Ousmane Ndiaye (chef de rubrique, 16 29), HodaSaliby (Maghreb, 16 35), Chawki Amari (Algrie), Sophie Bouillon(Afrique du Sud) Economie Pascale Boyen (chef de service, 16 47)Sciences Anh Ho Truong (chef de rubrique, 16 40) MagazineIsabelle Lauze (16 54) Insolites Claire Maupas (chef de rubri-que, 16 60) Ils et elles ont dit Iwona Ostapkowicz (chef derubrique, 16 74)

    Site Internet Hamdam Mostafavi (chef des informations, 17 33),Catherine Guichard (rdactrice, 16 04), Pierrick Van-Th (web-mestre, 16 82), Mathilde Melot, Albane Salzberg (marketing)Agence Courrier Sabine Grandadam (chef de service, 16 97)Traduction Raymond Clarinard (rdacteur en chef adjoint, 1677),Natalie Amargier (russe), Catherine Baron (anglais, espagnol),Isabelle Boudon (anglais, allemand), Franoise Escande-Boggino(japonais, anglais), Caroline Lee (anglais, allemand, coren), Fran-oise Lemoine-Minaudier (chinois), Julie Marcot (anglais, espagnol,portugais), Daniel Matias (portugais), Marie-Franoise Monthiers( japonais), Mikage Nagahama ( japonais), Ngoc-Dung Phan(anglais, italien, vietnamien), Olivier Ragasol (anglais, espagnol),Danile Renon (allemand), Mlanie Sinou (anglais, espagnol),Leslie Talaga Rvision Jean-Luc Majouret (chef de service, 16 42),Marianne Bonneau, Philippe Czerepak, Fabienne Grard, FranoisePicon, Philippe Planche, Emmanuel Tronquart (site Internet)Photo graphies, illustrations Pascal Philippe (chef de service, 1641), Lidwine Kervella (16 10), Stphanie Saindon (16 53) MaquetteBernadette Dremire (chef de service), Catherine Doutey, NathalieLe Drau, Gilles de Obaldia, Josiane Petricca, Denis Scudeller,Jonnathan Renaud-Badet, Alexandre Errichiello, Cline Merrien(colorisation) Cartographie Thierry Gauth (16 70) InfographieCatherine Doutey (16 66) Calligraphie Hlne Ho (Chine), AbdollahKiaie (Inde), Kyoko Mori (Japon) Informatique Denis Scudeller (1684) Directeur de la production Olivier Moll Fabrication NathalieCommuneau (direc trice adjointe), Sarah Trhin (responsable defabrication). Impression, brochage Maury, 45330 Malesherbes.

    Ont particip ce numro Lna Bauer, Edwige Benoit, Jean-Bap-tiste Bor, Alice Andersen, Adrien Chauvin, Chen Yan, Sophie Cour-tois, Monique Devauton, Laura Rodriguez, Mlanie Guret, Ga-briel Hassan, Nathalie Kantt, Virginie Lepetit, Cleste Lordet, Ca-role Lyon, Valentine Morizot, Andrea Morlet, Mlody Piu, RichardSiegert, Isabelle Taudire, Nicole Thirion, Maddalena de Vio

    Secrtaire gnral Paul Chaine (17 46). Assistantes : NatachaScheubel (16 52), Sophie Nzet (partenariats, 16 99), Sophie Jan.Gestion : Bndicte Menault-Lenne (responsable, 16 13). Comptabilit : 01 48 88 45 02. Responsable des droits DalilaBounekta (16 16). Ventes au numro Responsable publica-tions : Brigitte Billiard. Direction des ventes au numro : Herv Bonnaud. Chef de produit : Jrme Pons (0 805 05 01 47, fax :01 57 28 21 40). Diffusion inter nationale : Franck-Olivier Torro(01 57 28 32 22). Promotion Christiane Montillet Marketing Sophie Gerbaud (directrice, 16 18), VroniqueLallemand (16 91), Lucie Torres (17 39), Romassa Cherbal (16 89).

    GEIE COURRIER INTERNATIONAL EBLCOURRIER INTERNATIONAL pour la Belgique et le Grand Duch de Luxembourg est commercialis par le GEIE COURRIER INTERNATIONAL EBLqui est une association entre la socit anonyme de droitfranais COURRIER INTERNATIONALet la socit anonyme de droit belge IPM qui est lditeur de La Libre Belgique et de La Dernire Heure Les Sports. Co-grant Antoine LaporteCo-grant et diteur responsable Franois le HodeyDirecteur gnral IPM Denis PierrardDirection logistique IPM Christian De CosterCoordination rdactionnelle Gilles Milecan et Pierre Gilissen

    + 32 2 744 44 33Ouvert les jours ouvrables de 8h 14h.Rue des Francs, 79 1040 BruxellesPublicit RGP Luc Dumoulin [email protected] + 32 2 211 29 54Services [email protected] + 32 2 744 44 33 / Fax + 32 2 744 45 55Libraires + 32 2 744 44 77Impression Sodimco SADirecteur Eric Bouko + 32 2 793 36 70

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  • 7 jours dansle monde.UNION EUROPENNE

    Un sommet vain, un budget pour hierLes Vingt-Sept ont chou se mettredaccord sur le budget communautaire des sept ans venir. El Pas balance entre amertume et inquitude.

    PROCESOMexicoHebdomadaire 100000 ex.

    Pour Caldern,le cauchemarest niLe magazine dresse le tristebilan du mandat de FelipeCaldern, du Parti dactionnationale (PAN, conservateur),qui sachve le 1er dcembre:Une dette publique [qui a cr]de 152% en six ans; 52millionsde pauvres (prs de la moiti de la population), des salairesgels, une augmentation des prixdes produits de base de 100%;8millions de jeunes sans emploiet une violence qui a fait80000morts, 10000disparuset 250000dplacs. Procesosouhaite aussi bienvenue dansce cauchemar au nouveauprsident, Enrique Pea Nieto,lu le 1er juillet dernier, qui signe le retour au pouvoir du Parti rvolutionnaireinstitutionnel (PRI) aprs douze ans dinterruption.

    LA UNE

    Le mea culpa de lONUSRI LANKA Aprs la guerre civileau Sri Lanka, en mai2009, et lcra-sement des Tigres tamouls (LTTE)par larme rgulire, lONU a misen place un groupe dtude sur sonpropre rle dans le conit. Son rap-port, accablant, a t rendu publicle 14novembre. Il souligne linex-prience des reprsentants de lONU,leur inecacit protger les popu-lations civiles et leur tendance selaisser intimider par le gouvernement,relate le quotidien britannique TheGuardian. Les vingt-six ans deguerre ont fait plus de 30000mortset de trs nombreux dplacs.

    LEurovisionsans nous!CONOMIE Le Portugal ne par-ticipera pas lEurovision 2013,en mai prochain, Malm(Sude): La conjoncture actuellene permet pas de multiplier la par-ticipation des vnements co-teux, explique la tlvisionpublique RTP. Le quotidienPblico rapporte que la RTP envi-sage de proposer, la place, unprogramme national plus dignepour les interprtes nationaux etadapt un public plus large.Quelques jours plus tt, la Pologneavait aussi annonc son retrait decette manifestation.

    El Pas, Madrid

    Il ne sagit pas de plancher sur un authentique fd-ralisme budgtaire, pourtant ncessaire pour com-battre la crise et asseoir lUnion telle que les Europenslappellent de leurs vux. Alors quun budget europen fortserait le moyen dchapper la stricte austrit nationale,la rigueur vient galement simposer dans les comptes com-munautaires. Mais avecun budget quivalant tout juste 1% du PIBdes Vingt-Sept, lUEdevrait au moins sas-surer de disposer, surla priode 2014-2020,de fonds susants pourmener bien les poli-tiques communes. Onen est loin. LEuropesemble avancer encrabe vers lavenir, enprivilgiant des poli-tiques qui appartien-nent au pass.

    Le divorce entrepays riches, qui don-nent aux ca issesc o m munautairesdavantage quils nereoivent, et les Etatsbnficiaires nets, ajout lintransigeance dun DavidCameron qui entend monopoliser le dbat afin dapaiserles eurosceptiques au Parlement de Westminster, aura emp-ch le Conseil europen de dboucher sur un accord. Lescoupes que souhaite imposer Londres (sur tout sauf sur lechque britannique, videmment) sont une faon de direnon plus dEurope. Une fois encore, dans ces ngocia-tions qui semblent depuis toujours au point mort, la pers-

    pective dun accord est repousse une runion-marathonqui devra se tenir au dbut de lanne prochaine. Ce quilressort de ce vain sommet bruxellois est proccupant. Nonseulement cause de cette tendance aux coupes tous azi-muts dans le budget dune Union qui, cette anne, sestretrouve incapable de financer le fondamental programmeErasmus dchanges universitaires (lequel ne reprsentepourtant quune goutte deau dans le budget communau-taire), mais aussi parce que les priorits semblent sensdessus dessous.

    Alors que la Commission proposait un budget de 1000mil-liards deuros sur sept ans [que plusieurs Etats refusaient],la tentative de compromis [ 950milliards deuros envi-ron] avance par Van Rompuy, le prsident du Conseil euro-pen, vient rduire le poste consacr cette priorit affichede la Stratgie UE 2020 quest la comptitivit pour lacroissance et lemploi, qui comprend le volet recherche,dveloppement et innovation. Est-ce ainsi que lEurope vapouvoir se mesurer aux Etats-Unis et la Chine?

    Autres victimes de ces coupes claires: les programmes quivisent connecter lEurope, que ce soit par les transports,les rseaux nergtiques ou les tlcommunications, alors queles budgets allous la Politique agricole commune sont main-tenus. Voil bien une Europe qui semble davantage miser sur

    le pass que sur lavenir. Mais ilnest pas trop tardpour rectier le tir.Heureusement, lespolitiques de coh-

    sion [destines soutenir le dve-loppement des

    infrastructures,en particulier

    dans les rgions lesmoins dveloppes]

    peuvent encore chap-per au pillage, mme si lon

    a ramen 2,35% du PIB leplafond des sommes auxquelles

    peuvent prtendre les rgions etles Etats le plus dans le besoin. Si laccord est conclu, lEspagne

    bnficiera de la nouvelle modalitofferte aux rgions en transition, mais

    elle deviendra, sur la priode 2014-2020,un contributeur net. Alors que le gou-

    vernement de Madrid devrait en tirer les conclusions etchanger de comportement, il sest prsent la table desngociations sans aucune ide neuve. La Commission, elle,a des ides: moins dargent pour les infrastructures, quilfaut ensuite entretenir, et davantage pour la cration dem-plois, les PME et la formation en Espagne. En voil unequi ne fait pas fausse route.

    MILLIONS DE VUES sur YouTube pour GangnamStyle, le clip du rappeur sud-coren Psy, qui a battu ces jours-ci le record mondial de la vido la plus regarde sur ce site. Baby, de Justin Bieber, nache que 805millions de vues. International Herald Tribune, Paris

    825825

    Dessin de Arend Van Dam, Pays-Bas.

    Courrier international n 1152 du 29 novembre au 5 dcembre 20126.

  • 7 JOURS.Courrier international no 1152 du 29 novembre au 5 dcembre 2012

    Thierry Garcin et Eric Laurent6h45/6h57 du lundi au vendredidans Les Matins de France Culture

    en partenariat avec

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    Le 25novembre Patras,Grce: un jeune Afghanchiite se nettoie aprs lAchoura. Lors de cette crmonie de commmoration de la mort de limamHussein, petit-ls de Mahomet, certainsdles sautoagellent.Des centaines dAfghansvivent misrablement dans des campsimproviss, dans ce port du Ploponse,attendant loccasion de poursuivre leur voyagevers louest. Photo Giorgos Moutas

    A la croise des mondesDE LA SEMAINELA PHOTO

    SUIVEZ

    Occupy Sandy @OccupySandyLe mouvement Occupy Wall Street a donn naissance plusieurs groupes spciques. Occupy Sandy est lundeux; il coordonne actions et volontaires pour essuyer les dgts causs New York par louragan (en anglais).

    Warren Buett @W_BuettLe milliardaire amricain investisseur et philanthrope,comme il se prsente sur son compte Twitter, vient dereprendre la plume dans The New York Times pour proposerdimposer plus les ultrariches (en anglais).

    @pourmecoeeLhomme le plus drle de Twitter, estime The Atlantic. Cet anonyme se prsente comme un dmocrate. Son but:tre drle et/ou intressant spcialement pour ceux qui suivent de prs lactualit amricaine (en anglais).

    Journalistes, experts, activistes, groupes ou responsablespolitiques : ils sont sur les rseaux sociaux. A suivre !

    -LES

    Ecueils pour unefamille daccueilROYAUME-UNI Laffaire faisait,le 25novembre, la une de plusieursquotidiens britanniques, dont TheDaily Telegraph: une famille dac-cueil de la ville de Rotherham,dans le nord de lAngleterre, sestrcemment vu retirer trois enfantsoriginaires dEurope de lEst parles services sociaux, en raison deson adhsion lUkip (Parti pourlindpendance du Royaume-Uni).Selon les travailleurs sociaux, ceparti, farouchement euroscep-tique et contre limmigration,prne une politique raciste disqualifiant ainsi ce couple quiaccueille des enfants depuis septans. Quatrime force politique dupays, lUkip na aucun reprsen-tant la Chambre des communesmais compte douze membres auParlement europen.

    La fte nationale sans masqueMIRATS ARABES UNIS Des mesures lgalesseront prises contre toute personne portant lemasque [adopt par les Anonymous] pendantles clbrations de la fte nationale du2dcembre, indique le quotidien dAbouDhabi The National. Ce masque reprsen-tant Guy Fawkes, qui a foment un attentat rat [contre la monarchie anglaise, en 1605],a t port par certaines personnes dans dautrespays an de signier leur opposition au rgime,prcise-t-il pour expliquer la dcision des autorits. Le pays a pris un tournant autoritairedepuis le dbut du Printemps arabe. Aucune critique contre les familles dirigeantesdes sept mirats de la fdration ny est autorise.

    DOLLARS pour un chapeau melon en feutre et une canne en bambou oui, mais ceux de Charlot! partis ce prixle 25novembre, lors dune vente aux enchres Los Angeles. BloombergBusinessweek, New York

    62 50062 500

    EL-WATANAlgerQuotidien francophone160000 ex.

    La violence contreles femmes saggraveDeux cent soixante etune femmes ont tassassines lors des huit premiers mois de lanne en Algrie. Une consternanteralit qui a pouss le collectifStop la violence, les droits aux femmes maintenant relancer la mobilisation en faveur dun remaniement des textes de loi qui renforcela prise en charge des victimes et larsenal juridique pnalisant les actes de violence.

    LA UNE

    DR

    Courrier international n 1152 du 29 novembre au 5 dcembre 2012 7

  • 7 JOURS Courrier international no 1152 du 29 novembre au 5 dcembre 2012

    Un journaliste tranger commente lactualit franaise

    TONY BARBER, chroniqueur et rdacteur en chef Europe au Financial Times, sur Montebourg et ArcelorMittal.

    ArcelorMittal,un groupe qui excelleComment ragissez-vous aux propos virulents du ministredu Redressement productif sur Mittal?

    Il faut rester attentif aux actes dugouvernement franais, et non

    aux dclarations dun de sesministres, par ailleurs peuinuent. Le gouvernementdu prsident Hollande, dansson ensemble, ne soutien-

    dra jamais les dclarationsinconsidres de Montebourg,

    cest inconcevable. Montebourg sevoit en chien dattaque anticapitalisteet, de ce fait, se croit autoris aboyerrgulirement des platitudes de gau-chiste. Le commun des mortels ne doitpas perdre le sommeil cause de lui.

    Mittal est-il un problme en France?Si ArcelorMittal est un problmepour la France, alors moi, je map-pelle Robespierre. Cela fait des annesque ce groupe excelle dmontrerque la sidrurgie nest pas uneindustrie en dclin, mais un sec-teur o il est encore possible de fairedes bnfices, dembaucher, de satis-faire les clients et de rcompenserles actionnaires. Et tout cela alorsquArcelorMittal est soumis uneconcurrence colossale de ses concur-rents chinois et que, en raison de latrs grande faiblesse de lconomieeuropenne (France comprise), lesaciristes y sont en surcapacit. Par-fois il est ncessaire de supprimerdes emplois, et a, cest notre poque.

    La nationalisation temporaire,comme la suggr le ministre,est-elle une solution?Cest une trs mauvaise ide. Toutdabord, le droit communautaireeuropen ne lautorisera certaine-ment pas. Et puis ce serait, de lapart des autorits franaises, envoyerun signal dsastreux aux investis-seurs trangers et aux entreprisestrangres ayant des activits enFrance. La France na absolumentpas besoin de toucher le fond commela fait lArgentine, qui a saisi YPF,la compagnie ptrolire espagnole,sans la moindre compensation.Enfin, la nationalisation ne per-mettrait en rien de rsoudre les pro-blmes qui psent plus largementsur la sidrurgie.

    ILS PARLENTDE NOUS

    DR

    Romnia libera (extraits)Bucarest

    Les questions de lautonomie de laTransylvanie [dans le centre-ouestde la Roumanie] ou de la fdra-lisation du pays ne sont plus des tabous,et la premire tlvision rgionale, fondedepuis peu dans la ville de Cluj [capitaleeuropenne de la jeunesse 2015], traiteces sujets avec srieux. La chane de tl-vision Transilvania live cultive avecmthode le patriotisme local,mettant en exergue les inves-tissements autrichiens donta joui cette ancienne pro-vince austro-hongroise,pendant que les gouver-nements qui se sont suc-cd Bucarest ont, quelleque soit leur couleur poli-tique, chou dans lamodernisation de la Tran-sylvanie, quand ils ne sensont pas tout simplementdsintresss.

    La prise de conscience du faitque la rgion participe plus lourdementque les autres provinces historiquesau budget du pays et quen change lacapitale lui alloue des sommes tropmaigres est en fait le premier pas vers

    des revendications autonomistes. Et lamise en avant du sujet par le parti dudput europen Laszlo Tkes [Partipopulaire magyar de Transylvanie] enpleine campagne lectorale est dange-reuse, car elle pourrait enammer lesextrmistes et les leaders antisystmeles seuls qui soient en nette croissance,selon les sondages dopinion [alors queles partis traditionnels, droite comme gauche, sont en chute libre].

    Toute discussion sur lautonomie ter-ritoriale, ou, pis, sur une hypothtiquefdralisation du pays, irrite les res-ponsables politiques roumains, tribu-taires du mythe de lEtat unitaire etindivisible si cher la propagande com-muniste. Nanmoins, il existe en Europeune tradition fdraliste: la Suisse, lAu-triche ou lAllemagne fonctionnent trsbien ainsi.

    Il est vrai que les discussions surlautonomie se droulent en sourdine,

    sur le web et dans larue. Pendant cetemps, sur le conti-nent, la tendance la fragmentation est

    vidente au Paysbasque, en Catalogne,

    en Ecosse, en FlandreLes Transylvaniens

    sont prpars de maniresubliminale demander lau-tonomie dans un avenir plusou moins proche. Mcon-tents de la corruption des

    politiciens de Bucarest, de nom-breux Roumains et Hongrois de cettergion ne peuvent que penser de plusen plus srieusement la solutiondune auto-administration.

    Sabina Fati

    ROUMANIE

    Autonomie : la Transylvanie aussi !En pleine campagne pour le scrutin lgislatif du 9 dcembre, des voix scessionnistes se font entendre dans cette rgion.

    Dessin deKazanewsky,Ukraine.

    Les drones et le rglementEtats-Unis Peu avant llection [du 6novembre] et face la possibilit quObama ne lemporte pas, son adminis-tration avait commenc mettre noir sur blanc des rglesrelatives lutilisation des drones pour les assassinats ciblsde terroristes, de faon que le nouveau prsident hrite de cri-tres et procdures clairs, relate The New York Times, rap-pelant au passage quau cours du premier mandat dObama,300frappes de drones ont tu 2500personnes. La rlec-tion du prsident dmocrate a rendu ce travail moins urgent,mais la question de lusage des drones et de leur encadre-ment continue se poser avec acuit.

    LA RAZNMadrid Quotidien109000 ex.

    Mas la ramasseAdieu Mas, la Catalogne aimelEspagne, titre le trs droitierquotidien espagnol aulendemain des lections du 25novembre, qui ont vu le prsident de la Generalitat[sige du gouvernementrgional catalan] et son partiConvergncia i Uni (CiU) perdre douze siges, chouant largement obtenir la majorit exceptionnellequil avait appele de ses vux pour conduire le projet indpendantiste. Le plan de Mas se perd dans les urnes, se rjouit de son ct El Pais. Les autrespartis nationalistes obtiennentde trs bons scores, notammentERC (Gauche rpublicaine de Catalogne), qui devient la deuxime force du Parlement catalan.

    LA UNE

    Dessin de DarylCagles, Etats-Unis.

    CAGL

    ES C

    ARTO

    ON

    S

    8.

  • IDALISTELorsque le prsidentMahmoud Abbas demanderaaux Nations unies dereconnatre la Palestine en tant quEtat observateur,je souhaite quIsral soit lepremier pays le faire!Lcrivain isralien David Grossman, propos de la paix au Proche-Orient.Son ls Uri est mort lors de la guerreau Liban en 2006. (Le Temps, Genve)

    INFLEXIBLETant que le sang coulera dansmes veines, je narrterai pasde dire la vrit. Hamid Mir,

    journaliste vedette au Pakistan, propos de la tentativedattentat contre lui, organispar les talibans.

    Cinq journalistes ont perdu la vie au Pakistan en 2012.

    (GEO TV, Karachi)

    REPENTIJe ne crois pas quon puisseramener le dbat une optionentre oui et non. Partisan du rfrendum pour la sortie de la Grande-Bretagne de lUnioneuropenne, le maire de Londres,Boris Johnson, rvise sensiblementsa position.(The Spectator, Londres)

    CONCRETLe matriel est assez pourri.Ce nest pas le dossier de lex-eurodput autrichien Ernst Strasser,dont le procs sest ouvert Viennele 26novembre, que le juge GeorgOlschak valuait en ces termes,ni la vido du journal Sunday Times,rvlant lactivit de lobbyiste et la vnalit de llu, quil prsentaitau tribunal. Il parlait juste du projecteur. (Kurier, Vienne)

    TOUCHJe laime, mme si on sestvus peine quelquesminutes. Ai Wei Wei, artiste et dissident chinois, propos dElton John, qui lui a ddicac son concert, le 24 novembre Pkin.(Shanghaiist, Chine)

    DTERMINEJai renonc largent pourles ides. Ksenia Sobtchak,ex-icne glamour, a t vince de la tlvision publique pour avoir

    rejoint les rangs de la contestation anti-Poutine.

    Elue membre du Conseil de coordination de ce mouvement par les internautes, elle est aujourdhui lune des gures de proue delopposition, qui prparepour le 15dcembre une Marche de la libert.(Gazeta.ru, Moscou)

    ILS/ELLESONT DIT

    Thin Thin AyeLautre grande dame de Birmanie

    Cette militante gurait parmi les prisonniers politiques librs au dbut de lanne. Elle veut dabord et surtout promouvoir les femmes sur la scne politique birmane.

    ILS FONTLACTUALIT

    The Irrawaddy Chiang Mai

    Pour avoir t prisonnirepolitique, Thin Thin Ayesait au moins une choseconcernant la peur: il ne fautjamais la laisser nous arrter. Mili-tante chevronne, plus connuesous le nom de Mee Mee, elleentend convaincre les femmes bir-manes de mettre de ct leur peuret de sengager plus activementen politique.

    Libre en janvier 2012, MeeMee, minent membre du groupetudiant Gnration88 [mouve-ment rassemblant les anciensmeneurs de la rvolte tudiante de1988 contre la junte] est la preu-ve vivante quil y a de la placepour les femmes dans lemonde politique birman.A 40 ans, elle uvreactivement pour sesconcitoyennes par lebiais du Centre desfemmes, que dirigeNilar Thein, la res-ponsable de Gn-ration88. La situa-tion de la femmefait part ie desgrandes causes dugroupe, de mmeque les droits hu-mains, la paix dansles zones ethniqueset les droits des ou-vriers et des paysans.

    Mee Mee a t empri-sonne trois fois pour ses activi-ts politiques: en 1988, 1996 et2007. Elle a pass en tout dix ansderrire les barreaux. Elle navaitque 16ans la premire fois quonla emprisonne pour avoir parti-cip aux protestations de 1988 enfaveur de la dmocratie. Ensuite, 24ans, alors quelle tait en der-nire anne de zoologie luni-versit de Dagon, Rangoon, ellea de nouveau t incarcre, cettefois pour avoir dirig une mani-festation tudiante. Aprs cinqans et neuf mois passs sanscontact avec ses deux enfants, ellea t libre de la prison de Thar-rawaddy en 2002.

    Son troisime et dernier sjoura commenc aprs la rvolutionde safran [rfrence la couleur

    des robes des bonzes, qui sytaient largement impliqus] de2007, avec une condamnation soixante-cinq ans de dtentionpour avoir men des protesta-tions contre la hausse vertigi-neuse des prix de lnergie. Maiselle a t libre en janvier, avecdes centaines dminents pri-sonniers politiques, dans le cadredune amnistie gnrale.

    Depuis sa deuxime incar c-ration dans des conditions ef -froyables, Mee Mee soure dedouleurs articulaires: Jai t arr-te en hiver, et jai pass trois moisdans une cellule quipe en tout etpour tout dune vieille natte. Depuissa rcente libration, Mee Mee

    RIA

    NOV

    OSTI

    participe aux activits de Gn-ration88; elle voyage traverstout le pays et apprend utiliserles mdias sociaux pour dvelop-per ce que le groupe appelle sondbat sur la paix et la socitouverte. Son rle consiste encourager les femmes partici-per ces discussions. Elle a ren-contr de nombreuses Birmanesengages dans des activits poli-tiques quotidiennes, mais la plu-part ne savent pas comment ellespourraient simpliquer davantage.

    Lobstacle majeur, cest la peur,souligne-t-elle. Un sentiment queles Birmans ne connaissent quetrop bien, aprs des dizaines dan-nes doppression. Mais les st-rotypes sur les genres posentgalement problme: Les femmesont tendance sexclure elles-mmesdes aaires politiques.

    Si certains prconisent dins-taurer des quotas pour faire de laplace aux femmes en politique,

    Mee Mee estime pour sa partque la priorit est de leur

    donner les comptences etles qualications nces-saires pour occuper desrles de dirigeantes et rus-sir dans ce domaine.

    Rien ne sert de rserver30% des postes politiques aux

    femmes si elles nont pas la for-mation adquate, commente-t-elle. Mee Mee explique quesa dtermination bienfaire a t la force motricede toute sa vie, maisquelle ne serait jamaisalle si loin sans le sou-tien de sa famille, et enparticulier de son mari,qui fait preuve de beau-coup de comprhension.Je ne suis ni une mre ni unepouse parfaite, et je pense

    que je ne le serai jamais,reconnat-elle.

    Quelle que soit sa passionpour la politique, Mee Mee ne

    guigne pas de poste et nenvi-sage pas de se prsenter aux lec-

    tions lgislatives de 2015. Jecontinuerai travailler pour les Bir-mans en tant quune des leurs, enparticipant au plan de dix ans menpar Gnration88 pour son projetPaix et socit ouverte.

    Nyein Nyein

    Thin Thin Aye.Dessin de JorgeArevalo, Espagne,pour Courrierinternational.

    FARO

    OQ N

    AEEM

    /AFP

    7 JOURSCourrier international n 1152 du 29 novembre au 5 dcembre 2012 9

  • Lautorgulationne sut pas The Observer (extraits) Londres

    Le rapport du juge Leveson est djdcrit dans une bonne partie de nosjournaux comme une grave menacepour la libert de la presse, la plus grave denotre histoire rcente. Les drives que lerapport Leveson est cens corriger lescoutes tlphoniques chelle industrielle[et plus gnralement les pratiques du groupeMurdoch] appartiendraient dsormais aupass, selon certains de mes confrres. Et la seule chose retenir de la commissionLeveson serait que lEtat cherche sim-miscer dans les aaires de la re et librepresse britannique.

    Il y a fort parier que Leveson souhaitela cration dune instance indpendantedote ociellement du pouvoir denquteret diniger des amendes aux journaux quivioleraient le code de dontologie journa-listique et ditoriale. Le problme, nous dit-on, cest que ces propositions sontinapplicables, lentes et procdurires et sat-taquent des pratiques aujourdhui dfuntesquelles nauraient probablement pas puempcher. Et surtout, poursuivent les dtrac-teurs du rapport Leveson, ces mesures per-mettront lEtat de museler la libertdexpression.

    Mais ces arguments ne servent qu pro-tger des intrts particuliers. Cest exacte-ment le discours que nous ont servi lesmdecins, le march des assurances, la Lloyds,les syndicats, la police et tous ces groupesde pression qui ont essay ces derniresannes de dfendre le principe dautorgu-lation, qui a pourtant manifestement montrses limites. La douloureuse vrit, cest que

    les journaux britanniques ne savent plusfaire la distinction entre informer et com-menter, que les insinuations ont dsormaisvaleur darguments et que les journaux ontpris la mauvaise habitude dutiliser les coutestlphoniques et/ou de payer pour obtenirdes informations qui viennent tayer desintuitions sans rapport, ou si peu, avec lin-trt gnral mais qui servent les intrtspolitiques et culturels de leurs propritaires.

    Ces drives sont profondment enraci-nes dans notre culture. La libert dex-pression est un cadeau des Lumires, quisaccompagne de la libert de remettre encause lordre tabli. Mais cette libert nau-torise pas le lynchage mdiatique de cer-taines personnalits sans que soit accord ceux qui en sont les victimes un droit derponse ou de rectication.

    Limprescriptible libert dexpression dontjouissent les individus na pas grand-chose voir avec la libert dexpression dun groupede mdias ayant les moyens de manipulerlopinion de millions de personnes, et cestpour cette raison que cette libert doit treencadre juridiquement et assortie duneobligation de rendre des comptes.

    La libert de la presse nest pas seulementmenace par lEtat; elle est galement miseen danger par les propritaires des grandsmdias privs et leurs sbires.

    Publier une avalanche darticles an deservir des intrts particuliers est devenuune habitude. Lespace public est devenuimpraticable. La profession de journaliste at salie, et les journalistes qui travaillentdans les rdactions o les exigences de ladontologie sont bien souvent devenuessecondaires ont besoin dtre protgs. Nousdevons faire tout notre possible pour quecesse cette folie. Une socit libre doit avoirdes rgles, faute de quoi elle en vient exac-tement aux drives actuelles.

    Quel que soit le nouveau systme chargde superviser les enqutes sur les abus de lapresse, les droits de rponse et les condam-nations en cas dinfraction, il devra gale-ment mieux protger les journaux qui font

    La classe politique comme la fonction publiquesont au-dessus de tout soupon. Mais, commeladmettent les politiciens de tous bords,cest, en partie tout au moins, grce lapresse. La presse britannique nest pas tendre,elle est parfois insultante et toujours voci-frante. Mais, sans sa libert de remuer laboue, de mettre les puissants dans lembar-ras, dexprimer des vrits dsagrables entendre et, oui, de se tromper de temps autre , la dmocratie britannique pour-rait tre mise mal.

    Avec une loi sur la protection des don-nes personnelles, nous naurions jamais euconnaissance des dpenses de nos parle-mentaires [en 1999, des lus se sont fait rem-bourser des dpenses personnelles en notesde frais], des tricheries des deux joueurs decricket pakistanais, des transactions de SarahFerguson [qui a accept, moyennant nances,de prsenter son ex-mari, le prince Andrew, un faux homme daaires] et bien dautresaaires encore.

    Il faudrait tre stupide pour penser queles mdias britanniques nont pas tir lesdures leons des vnements rcents [lescandale au sein du groupe Murdoch, auquelappartient aussi The Sun]. Laaire des coutesest au centre de la plus grande enqute cri-minelle jamais entreprise, qui a cot 40mil-lions de livres [49millions deuros], faitintervenir 178policiers et sest solde par100arrestations.

    Certains journalistes iront peut-tre enprison. Et peut-tre certains le mritent-ils.Mais pas limmense majorit, dont luniquedlit a t de courir aprs des reportages defaon totalement dsintresse. Quand leschoses se seront tasses, on dira quils fai-saient simplement leur travail.

    Le piratage tlphonique ne se reproduiraplus. Les propositions en faveur dun dur-cissement de la rglementation de la pro-fession conduiront les patrons de presse yrchir deux fois avant de payer des sources.Le droit des lecteurs de savoir de quoi leursdirigeants sont capables sera le premier enptir. Les seconds seront les journaux eux-mmes. L o il y a des lois, il y a des juristes.Du jour au lendemain, nous aurons droit un dlire du genre: Votre nom est paru dansun journal? Vous avez droit une indemnit.Un tel rgime serait la n des journaux locauxqui nont pas les moyens de lutter, et mar-querait la dfaite dun combat de trois siclespour une presse vraiment libre ainsi que lamise en pril de la dmocratie qui ne peutfonctionner sans cette presse libre.

    Trevor Kavanagh

    Faut-il encadrer la libert de la presse ?

    OUI

    NON

    Au Royaume-Uni, la commission mise sur pied la suite du scandale des coutes pratiques par lhebdomadaire News of the World devait rendre ses conclusions ce 29 novembre. Les supputations sur ses propositions suscitent un vif dbat.

    Cela mettrait la dmocratie malThe Sun Londres

    On aurait pu penser que les dirigeantsde la Grce en faillite seraient heu-reux dapprendre o ils pouvaienttrouver les millions deuros dissimuls parles plus grands fraudeurs scaux du pays.La publication, par le journaliste CostasVaxevanis, de la liste de plus de 2000comptessecrets en Suisse tait incontestablementdans lintrt du peuple grec. Et dans celuides contribuables de la zone euro, contraintsde dbourser des milliards deuros pour combler le trou bant laiss par les fraudeursdu sc grecs.

    Pourtant, loin dtre accueilli en hros, lejournaliste a t accus davoir viol les loisgrecques sur la protection des donns per-sonnelles [il a t, depuis, acquitt] le typede lois draconiennes que certains souhai-tent en Grande-Bretagne.

    Nous navons qu regarder ce qui se passede lautre ct de la Manche pour voir com-ment cette lgislation a t utilise par lesriches et les puissants an de museler lapresse. Les journalistes franais sont si frileux quils dissimulent les carts de conduiteles plus agrants de personnages publicscomme lancien patron du FMI, DominiqueStrauss-Kahn. Cette attitude, on sen doute,na gure contribu dvoiler la corruptionqui rgne depuis toujours au sommet delEtat franais.

    LEspagne et le Portugal sont connus pourleur malhonntet. Mme chose pour lItalie,un pays corrompu par la Maa, qui a laissSilvio Berlusconi abuser impunment de sacharge de Premier ministre. En comparai-son, la Grande-Bretagne est irrprochable.

    PARTOUT

    AILLEURS

    ERIC VALMIR

    LE VENDREDI

    19H20

    LA VOIXESTLIBRE

    en partenariat avec

    le choix de rendre publiques des informa-tions cruciales pour lintrt gnral, et fairerespecter le secret des sources. Cest pour-quoi une instance extrieure est ncessairean de garantir la fois la protection descitoyens et celle des journaux.

    Notre dmocratie, notre conomie et notresocit ont besoin dune presse plus forte,une presse prte dire la vrit sur les abusperptrs par les pouvoirs publics et privs,une presse qui ait les moyens dinformer.

    Pour linstant, cette presse nexiste pas.Au contraire, notre presse clame avec vh-mence sa dlit des principes quelle nh-site pourtant pas bafouer. La commissionLeveson est une occasion historique deredresser la barre. Et il ne faut pas la rater.

    Will Hutton

    Dessin de Kianoush, Iran.

    CONTROVERSE

    7 JOURS Courrier international n 1152 du 29 novembre au 5 dcembre 201210.

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  • BelgiqueAlcootest au bistrotDans les semaines qui viennent, des centaines de cafsvont mettre la disposition de leurs clients des alcootestsdu type de ceux utiliss par la police.LIBGE et la fdration flamande de lHoreca sont pour.

    De Standaard Bruxelles

    Des clients ivres, tous lespatrons de caf en croi-sent. Et ils ont tous dumal leur faire comprendrequils feraient mieux darrterde boire. Ou mieux, de ne pas

    prendre le volant pour rentrerchez eux. LHoreca, ce nest pasla police. Nous ne pouvons rien im-poser ni interdire nos clients,explique Danny Van Assche,ladministrateur dlgu de Ho-reca Vlaanderen, la fdrationdu secteur.

    Placer un alcootest lint-rieur de son tablissement netransformera pas le patron decaf en agent de police mais luidonnera un instrument concretpour sensibiliser ses clients.Cest du moins ce quesprent lacentaine de cafetiers qui en ont

    fait la demande auprs du Sa-men Instaan Voor Veiligheid(Promouvoir ensemble la scu-rit) ou SIVV. Le SIVV est unesocit prive qui soccupe deplacer ces appareils et qui vientden exposer Gand dans le ca-dre du salon Horeca Expo.

    On ne parle pas ici dalcoo-tests jeter aprs usage, cotantquelques euros, du type de ceuxquil faudra notamment avoiravec soi partir du mois demars si lon prend la route enFrance mais bien du genre dap-pareils professionnels qui sont

    Dessin de Galle Grisard,pour Courrier international.

    D'UN CONTINENT L'AUTRE Courrier international n 1152 du 29 novembre au 5 dcembre 201212.

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    uutiliss par la police. Ce genredappareil cote facilement 1000euros, prcise EddyGeelen, le di-recteur de SIVV.Pour les bistrots toutefois, il

    nen cotera rien parce quilspourront disposer gratuitementdes appareils. Nous rcupronsnotre mise grce la publicit et ausponsoring, explique Eddy Gee-len. Les entreprises ont la possibi-lit de placer de la publicit sur lem-bout des appareils. Quant auxclients, ils doivent payer 2 eurospour les utiliser et le cafetier a ledroit de conserver une partie de cettesomme. Si une petite contributionest demande au client, cest pourviter que cet appareil ne devienneun jouet. Les clients qui se deman-dent sils ont bu un verre de tropnhsiteront pas lutiliser si a lesfait se sentir plus en scurit. Et silsavre quun client a vraiment tropbu, il pourra toujours commanderquelques verres deau supplmentai-res de sorte que le tenancier y gagnequelque chose aussi, ajoute-t-il.Pour lentreprise, cest l clai-

    rement un bon motif pour inciterles patrons de caf en faire pla-cer un chez eux. Ds quils enten-dent que cest gratuit et quils peu-vent mme y gagner, ils veulent tousen avoir un.Mais ce qui va jouer un rle

    aussi, cest la peur de se retrouverdans le collimateur pour avoirlaiss un client quitter ltablisse-

    ment en tat dbrit. Il y a quel-ques annes, un patron de caf at condamn pour avoir servitrop dalcool un client qui entait dcd. Le jeune homme enquestion stait touff dans sonvomi. Le cafetier copa de quatremois de prison et dune amendesvre.

    Aujourdhui, on fait peser tantde choses sur les paules des patronsde caf, affirme Danny Van Ass-che. Ils ne peuvent pas laisser leursclients se saouler, certainement pasles envoyer tels quels dans la circula-tion.. Ce nest pas vident respec-ter. Avec cet appareil, ils auront aumoins la possibilit dinviter leursclients se tester.Nous sommes prts participer

    cet effort, poursuit-il. Mais ilfaut que lentreprise dmontre queces appareils fonctionnent aussi bienque ceux de la police.Cest certainement le cas, af-

    firme, pour sa part, Eddy Geelen.Ils sont calibrs par une firme alle-mande qui est galement le fournis-seur de la police l-bas. Il sagit enfait des appareils les plus modernesdisponibles sur le march. Ils fonc-tionnent mme mieux que ceux quisont utiliss par la police belge. Nouscomptons renvoyer les appareilstous les six mois pour les refaire cali-brer et le cafetier recevra immdia-tement un autre la place.A lInstitut belge de Scurit

    routire (IBGE), on se dit gale-ment satisfait de cette initiative.Toute initiative qui vient soutenirla campagne Bob est la bienvenue,estime la porte-parole Sofie VanDamme. Mais il faudra que les ca-fs fassent suffisamment de commu-nication autour du sens et de lint-rt de ces appareils de test. Cela im-plique une forme dengagement.La socit SIVV affirme tre en

    mesure de fournir 60 tablisse-ments par mois. Comme nousvoulons bien expliquer tout lemonde comment lappareil fonc-tionne, cela demande du temps.Nous avons dores et dj des listesdattente. A partir de dcembre,nous allons quiper les premiers ca-fs, Gand et Hasselt. Nous de-vrions en distribuer 2400 en toutsur une priode de trois ans. Celuiqui rentre dans un caf qui en estquip sera averti par un autocol-lant appos sur la fentre.

    Yves Delepeleire

    pingl

    Pas pendant le service ! La nouvelle patronne de lapolice fdrale [elle est entreen fonction le 1er mars dernier],Catherine De Bolle, a dciddinstaurer pour ses troupes uneinterdiction absolue de boire delalcool pendant les heures deservice. Elle travailleactuellement un plan en cesens. Dommage pour lagentfdral qui voudrait par exempledboucher une bouteille dechampagne pour fter sondpart la retraite avec sescollgues. A ce type derception, il faudra dsormaisservir des verres de jus de fruits,explique la porte-parole deCatherine De Bolle, qui ajoutenanmoins que des exceptionsdevraient pouvoir tre accordesen concertation avec lessuprieurs hirarchiques. Maisdans ce cas, il faudra bel et bienune autorisation crite. Lenombre de bouteilles deboissons alcoolises serviesdevra galement trecommuniqu lavance. Et cegenre dvnements devratoujours tre organis la findune journe de travail afin quepersonne ne soit amen setraner en tat dbrit jusquson bureau ou jusqu un

    vhicule de service.Linterdiction de lalcool nestpas encore tout fait dcide,explique encore la porte-parole.Cela fait partie dune nouvellepolitique en matire deprvention de la consommationdalcool au sein de la police etles syndicats doivent encoresigner ce protocole daccord. La zone de police RegioTielt a reu, en octobre, lepremier Go For Zero Awardpour un projet qui promeut leport de la ceinture. Le jury de ceprix dcern par lIBSR a dcid, lunanimit, de rcompenser leprojet Gordel de la zone depolice Regio Tielt, qui combinela prvention et lindispensabletouche de rpression. Sonimpact sur le comportementsest avr consquent etdurable: lutilisation desdispositifs de retenue pourenfants a augment de 52 82%. Trois autres projets ontreu une mention honorable:Helm op, fluo top de la zonede police Geel LaakdalMeerhout, Kleuterfietsen de lazone de policeHamme-Waasmunster etParrainage des enfants de lazone boraine.

    Ce qui va jouerun rle aussi,cest la peur dese retrouver dansle collimateurpour avoir laissun client quitterltablissementen tat dbrit.

    Courrier international n 1152 du 29 novembre au 5 dcembre 2012 13

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    loeuvre de lhomme de lettreset du dramaturge belge

    Michel de Ghelderode

    De Morgen Bruxelles

    La salle du centre sportifDe Kambergen de Ze-lem, dans les environsde Diest, est comble en cetteaprs-midi doctobre. Quelques150 personnes se sont dpla-ces pour assister la vente pu-blique de la maison de RonaldJanssen, lex-enseignant deLoksbergen qui a assassin An-nick Van Uytsel et le jeune cou-ple form par Kevin Paulus etShana Appeltans. A priori, per-sonne ne semble tre venu avec

    lintention dacqurir la maisonde ce tueur en srie. Je suisvenu voir comment cela allait sepasser, confie un passant plu-tt g. Je connais un peu la fa-mille Appeltans. Nous habitons lemme quartier.A trois heures pile, la vente

    commence. Le notaire MichalVan der Linden rappelle unedernire fois les rgles du jeuavant de donner une descrip-tion complte de cette maisonencore en construction situeGemengde Brigadestraat Loksbergen. Aucune mise

    prix na t fixe. Nous allonsdonc commencer avec la premireoffre, prcise le notaire avantdannoncer voix haute le d-but des enchres.Celles-ci commencent alors

    par un long silence. Alors, lesamateurs ? Je sais que ce nest pasfacile, mais qui fait la premire of-fre ?, dit le notaire. Cest finale-ment loncle de Shana Appel-tans, David Bellen, qui fait unepremire proposition 25000euros. Les Appeltans se sonttous installs autour dune tablehaute proche du notaire, commeun vritable clan familial.Qui offre plus de 25000 euros ?

    Allons, faites une offre. Alors, quisurenchrit ? Le notaire a dumal susciter lenthousiasmedu public pour la maison de Ro-nald Janssen. Il y a beaucoup degens prsents ici mais seulementdeux qui ont fait une offre, cons-tate-t-il un moment donn.Finalement, lorsque loncle deShana offre 65000 euros, pluspersonne ne ragit. Le notaireannonce une pause.Il sest pass des choses terri-

    bles dans cette maison et je com-prends que ce soit difficile pour lafamille des victimes mais quand ilest question dacheter un bien im-mobilier, il ne faut pas se laisseremporter par les motions, es-time un jeune homme de Kor-tenaken, qui a fait deux offres.Une maison, cest un tas de bri-ques, ni plus ni moins. Et celle-ciest tout fait convenable. Desdoubles vitrages, une belle cuisine,un grand jardin. Ce type tait unhomme de mtier, a se voit. Sivous mettez en location une mai-son comme celle-ci pour 500euros, les gens vont se bousculer.Je compte un peu l-dessus, je nevais pas men cacher.Deux Limbourgeois dorigine

    turque sont galement venusau centre sportif avec linten-tion de lacheter mais eux nesavaient rien de son histoireparticulire. Que sest-il passdans cette maison, en fait ? Ilsauraient volontiers fait une of-fre mais, une fois prvenus, ilsrenoncent. Quelquun est venunous dire que ctait la maisondun assassin et que la famille

    voulait racheter la maison pour lafaire dmolir. Nous comprenonstout fait cela. Ce type a tu leurfille. Si cest tellement importantpour eux, nous prfrons nousabstenir.Aprs la pause, quelquun fait

    encore une trs modeste tenta-tive pour acqurir la maison.Finalement, la maison est adju-ge provisoirement loncle deShana et son pouse pour lasomme de 67000 euros. Lecouple accueille la nouvelleavec un sentiment mitig. Bienentendu, nous sommes soulagsdavoir pu lacheter mais celareste la maison de et nous se-rons seulement satisfaits quand ilnen restera pas une brique. Lecouple doit maintenant encoreattendre une surenchre ven-tuelle pendant 15 jours. Sil nyen a aucune, la maison sera eux partir de ce moment-l.Ce seront des jours stressants.Mais ensuite, nous pourrons enfintrouver le repos. Il est temps quela famille puisse enfin clturer cechapitre.

    Maud Oeyen

    VENTE PUBLIQUE

    Raser pour oublierLoncle de Shana Appeltans a dbours 67000 eurospour racheter en vente publique la maison dumeurtrier de sa nice. Son intention est de la faireraser.

    D'UN CONTINENT L'AUTRE Courrier international n 1152 du 29 novembre au 5 dcembre 201214.

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    Gazette de Lige, Lige

    Astana 103 voix, Lige 44 ! Il ny apas discuter, ce nest pas parun vote lUMP que le Bureauinternational des expositions a choisi lacapitale du Kazakhstan comme organi-satrice de lExposition internationale2017. Bon vent, donc, la ville et au paysqui sont sortis vainqueurs.Lige na cependant pas travaill en

    vain, pendant trois ans, en faveur dunecandidature qui lui a donn une visibi-lit internationale, tout en suscitant unemobilisation de ses forces vives et endmontrant une volont de surmonterle dclin de nos vieux bassins indus-triels. Il faut dsormais traduire le rvede lExpo en nouveaux projets et enautres dfis pour mieux rebondir. Lesnombreuses ractions enregistres hiersoir allaient en ce sens. Peu, trs peu delyz-mplorer : une grande dception,certes, mais aussi la conviction que des

    acquis ont t engrangs dans laven-ture. Ce sera notamment le cas pour letram, dont le dossier naurait pas avancaussi rapidement sans lchance 2017,ainsi que pour lco-quartier qui vapousser sur le site de Coronmeuse.Cela ne doit pas nous dispenser de

    considrer avec lucidit les causes delchec ligeois, qui est aussi un checwallon, belge et mme europen. Les ar-guments sonnants et trbuchants dontla diplomatie kazakhe a pu se servirnexpliquent pas tout. Le vote du BIEest aussi un rvlateur du dplacementdu centre de gravit du monde verslAsie et de la monte des pays mer-gents. De nouvelles solidarits interna-tionales en rsultent, qui peuvent sex-primer, sans tat dme, en faveur dunEtat dirig par un ancien apparatchik duParti communiste lpoque sovitique,rgulirement dnonc au chapitre desliberts.

    Paul Vaute

    COMMENTAIRE

    Rebondir,malgr toutLe choix dAstana pour organiser lExposition internationale en2017 a du. Cet chec doit renforcer lenvie de renouveau quesymbolisait la candidature ligeoise.

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    Maria del RioBernard LefrancqMarc De Roy Anglique Leleux Pierre PigeoletManon HanseeuwAnne ChantraineMate Van Deursen Frdric CeliniKylian Campbellet Fabian Le Castel

    15

  • social europen, que le monde entiernous enviait. Les coupes budg-taires successives, non seulementen Espagne et en Grce mais aussien France et au Royaume-Uni,engendrent une rduction dras-tique de la protection sociale, quilsagisse de droit du travail, deretraites ou de chmage, crantainsi une gnration de jeunes sansperspectives demploi stable etdpourvue de conditions mat-rielles pour fonder une famille.

    Mme le proeuropenDer Spiegeladmet que le centre de dcision delUE sest dplac de Bruxelles Berlin. Cela sest produit sansaucune pression particulire de lapart des Allemands, mais par li-mination. Parmi les six principauxpays de lUE, deux, savoir lItalieet lEspagne, ont t exclus du jeuen raison des normes problmesconomiques quils rencontrent.Le Royaume-Uni la fait de son pleingr. Quant la Pologne, en raisonde son potentiel conomique tou-jours trop faible et faute dappar-tenir la zone euro, elle ne peutprtendre jouer un rle cl.

    Pendant un certain temps, il sem-blait que lEurope tait dominepar le tandem franco-allemand, lefameux Merkozy. Mais, depuisllection du nouveau prsidentfranais Franois Hollande, il estdevenu vident que Paris, confront de gros problmes conomiques,nest pas non plus en mesure demener un jeu europen dgal galavec lAllemagne. Berlin se retrouvedonc seul sur le champ de bataille.

    Focalise sur ses propres pro-blmes, lEurope ne parvient plus soccuper du reste du monde.Ainsi voit-on cette autre sombreprophtie quest leondrement dela politique trangre communesaccomplir sous nos yeux.Lvolution autoritaire de lUkraine,le drame de la Syrie, labandon dela lutte pour les droits de lhommeen Chine ne sont que quelquesexemples de limpuissance de lUE.

    La question des largissementsfuturs de lUnion a t tout autantcarte: ladhsion lUnion neserait dsormais envisageable quepour les pays des Balkans. Envisagerune ore plus ambitieuse, en par-ticulier lgard des pays de lan-cienne Union sovitique et de laTurquie, nest plus lordre de jour.

    Cinq ans aprs le dclenchementde la crise, lEurope survit, du moinspour linstant. Mais les pertes sontcolossales, et lUnion europennea rgress sur la voie de lintgra-tion pour retomber dans des pro-blmes qui semblaient rsolusdepuis dj trente ou quarante ans.Dsormais, mme les optimistesesprent que ce ne sera pas piredemain.

    Jdrzej Bielecki

    DUN CONTINENT LAUTRE

    Unioneuropenne

    Courrier international no 1152 du 29 novembre au 5 dcembre 2012

    Social. LEurope de lagnration perdue

    Dessin de Bertrams, Pays-Bas.

    Dziennik Gazeta Prawna Varsovie

    En 2009 dj, Angela Merkelmettait en garde: ne nousattendons pas des miracles,car nulle dcision politique, aussicourageuse soit-elle, ne pourraconjurer leondrement de lco-nomie europenne. Elle tait alorstrs isole dans sa faon denvisa-ger lavenir. Aujourdhui, on saper-oit quelle voyait juste, commenteNicolas Vron, expert de lInstitutBruegel Bruxelles. Cinq ans aprsle dbut de la crise, la situation co-nomique de lUnion demeurelamentable: pas moins de dix-septdes vingt-sept Etats membres sonten rcession.

    Dans les pays les plus durementtouchs comme lEspagne ou lePortugal, il faudra au moins unegnration pour compenser lef-fondrement du niveau de vie. Untel laps de temps peut savrer insup-portable pour lUE. Pour la pre-mire fois depuis sa cration, lUnioneuropenne, contrairement lazone euro, risque de seondrer.Chaque mois, ce scnario se pr-cise un peu plus, sans que lon puisseclairement dire quel processus pren-dra le pas sur lautre: celui dun

    Euroland renforc autour delAllemagne? Ou celui de la dsin-tgration du bloc des pays euro -sceptiques, Royaume-Uni en tte?

    Une chose est sre: cette vo-lution nest pas celle voulue parAngela Merkel, qui a bien tent delenrayer. Elle souhaitait tout par-ticulirement que la nouvelle Unionplus intgre fasse une place partentire la Pologne et aux autrespays dEurope centrale ces paysqui non seulement constituent unebase industrielle pour Berlin (lesentreprises allemandes y ont dlo-calis une grande partie de leur pro-duction), mais qui servent aussidallis apprciables au sein duConseil europen lorsquils plai-dent en faveur de rformes struc-turelles et dune politique budgtaireresponsable.

    Le projet dune telle Union a tou-tefois dj chou. Sous la pres-sion des marchs, les dirigeants dela zone euro ont nalement jet lesbases dun systme institutionnelpour la zone euro distinct des ins-titutions vingt-sept, avec unesupervision bancaire, une gouver-nance budgtaire et un budget sp-cique. Ces mesures devaient treun minimum vital permettant das-surer le bon fonctionnement de la

    zone euro sans porter prjudiceaux fondements de lUnion euro-penne. Aujourdhui, nous pouvonsvoir que ctait une hypothse irra-liste, admet Cinzia Alcidi, du Ceps(Center for European Policy Studies).

    La situation est particulirementprilleuse en ce qui concerne lapierre angulaire de lintgration: lemarch unique. Dans les pays dontltat de lconomie inspire conanceaux investisseurs, comme lAlle -magne et les Pays-Bas, le cot descrdits contracts par les entre-preneurs est beaucoup plus faibleque dans les pays priphriques.On ne peut donc plus parler deconcurrence quitable, objectif pourlequel Bruxelles a uvr durant lescinq dernires dcennies.

    Autre constat dchec: cest ladfaite du modle europen de rela-tif quilibre des niveaux de vie ausein de lUnion. Grce aux fondsstructurels, mais aussi en assurantle libre accs au march de lUE toutes les entits conomiques, ona eectivement russi rduire lesdsquilibres entre pays europens.La Grce, par exemple, pouvait seprvaloir, pas plus tard quen 2009,dun revenu par habitant corres-pondant 94% de la moyenne delUnion. On ntait vraiment pas

    loin de ce quorait lAllemagne(115%). Mais aujourdhui les cartsentre ces deux pays se sont nor-mment creuss: le niveau de vieen Grce a chut 75%, niveauproche de celui de la Pologne, tandisque celui de lAllemagne sest envol 125%. Selon les estimations desconomistes, ces dsquilibres vontencore saccentuer dans les annes venir. Et cela va se traduire pardes intrts de plus en plus diver-

    gents entre Etats membres. Tandisque les Roumains, les Bulgares, lesGrecs ou les Portugais vont cher-cher assurer la survie de leurspopulations en insistant sur cetenjeu auprs de Bruxelles,lAllemagne et la Sude prfre-ront mettre laccent sur lcologieet les sources dnergie alterna-tives. Ce sera un dialogue de sourds,prdit Vron. La crise balaie ga-lement une autre grande ralisa-tion de lintgration: le modle

    Dans les pays les plustouchs par la crise, il faudra plusieurs dizainesdannes pour retrouver le niveau de vie prcdent.Et les carts avec ceux quisen tirent le mieux ne fontque se creuser, mettant en pril lunit et la stabilitde lUnion.

    Focalise sur sespropres problmes,lEurope ne parvientplus soccuper du reste du monde.

    16.

  • EUROPE.Courrier international no 1152 du 29 novembre au 5 dcembre 2012

    Politique, socit, dbatsRetrouvez toute lactualit de lEurope en dix langues

    www.presseurop.eu

    CONOMIE

    taient pas sur le budget lui-mme, mais surenviron 3% de celui-ci. Rapport au PIBde lUE, le montant en question ne repr-sente que 0,03% de la richesse de lUnion.

    Il serait parfaitement absurde dun pointde vue arithmtique dessayer de tirer lesconsquences macroconomiques dunequestion aussi insigniante. Sortir de lacrise de leuro nous permettrait en revanchede faire de vraies conomies et davoir unvritable impact au niveau conomique.Voil quoi devraient travailler les diri-geants europens au lieu de perdre leurtemps sur le budget.

    Financial Times Londres

    Une curieuse caractristique de lUnioneuropenne est sa capacit menerdes ngociations dont la dure estinversement proportionnelle lenjeu abord.Le meilleur exemple vient dtre donn parles discussions sur le budget europen.

    Ne vous laissez pas abuser par les grostitres des journaux. Les 1000milliardsdeuros dont ils parlent seront tals sursept annes, au cours desquelles lUE devraitgnrer un PIB global denviron 100000mil-liards deuros. Les ngociations ne por-

    Dessin de Kopelnitsky, Etats-Unis.

    En ralit, limportance des ngociationssur le budget europen et lobstinationdu Premier ministre britannique limiterson augmentation tient ce quelles rv-lent de lavenir delUE. Un gel du budgetsignierait que lUnion sen tiendrait cequelle est aujourdhui.

    Oubliez lAgenda2020 [sur la compti-tivit de lEurope] et toute ambition depolitique de croissance. Le principal projetde lUE, qui est le march unique, resteparalys. Le march unique, dont on nousa tant rebattu les oreilles, est une grandedception et na pas dimpact mesurablesur lePIB. Il ne stend pas la plupartdes services qui constituent lessentiel delconomie europenne. Il a t battu enbrche par les gouvernements nationauxlors de la crise nancire, le secteur delnergie reste un domaine largement natio-nal et la dfense nen a jamais fait partie.Personnellement, jai toujours pens quela principale vertu du march unique taitque lon peut lui rendre hommage la ndun dner.

    Les diciles ngociations au sujet dubudget sont le signe que le processus din-tgration est globalement achev au niveaude lUE. A cet gard, le maintien duRoyaume-Uni en son sein importe peu. Ensortant ociellement de lUE, les Bri -tanniques ne renonceraient aucun droitconcernant leur accs un travail ou unersidence sur le territoire delUE, ni mmeau march unique, quelle que soit sa valeur.Les termes dune sortie delUE sont libre-ment ngociables. En dehors de la temp-rature, il est dicile de dire aujourdhui cequi direncie le Royaume-Uni, membrede lUE, de la Norvge, qui nen fait paspartie.

    LUE a deux fonctions essentielles, cequi paratra peut-tre rducteur certainslecteurs. La premire est quelle fournit lesinstitutions et le cadre lgal utiles aux paysde la zone euro pour trouver une sortie la crise. Je ne dis pas quils y parviendrontncessairement, leur risque dchec estloin dtre ngligeable ; mais, sils russis-sent, ils pourraient remplacer le marchunique par quelque chose dutile. Lunion

    bancaire pourrait tre une premire tapevers un march nancier unique au niveaude la zone euro. A terme, on pourrait ga-lement sattendre voir un jour un marchunique du travail et des services pour lazone euro. Si une union budgtaire taitaccepte, son budget ne serait pas seule-ment plus important que celui de lUEaujourdhui, il serait dirent par sa com-position, an de garantir une stabilitmacroconomique.

    Le deuxime rle de lUE est de servirdantichambre aux Etats membres dsi-reux dentrer dans la zone euro. La vri-table ligne de dmarcation au sein delUEne se situe pas entre les dix-septpays dela zone euro et les dixautres, mais entreceux qui y sont ou y sont presque, dunepart, et ceux qui sont en dehors, dautrepart. Le Royaume-Uni et la Rpubliquetchque font clairement partie de cettedernire catgorie, de mme que leDanemark et la Sude, mme si ces der-niers sont plus proches de la barrire.

    Peu importe au bout du compte que lespays non membres de la zone euro quit-tent ociellement lUE, quils restent lamarge ou que la zone euro les abandonne.La sparation sera dicile, mais elle auralieu, peut-tre dans quelques annes. Ellepourrait prendre plusieurs formes. Undivorce ociel nest que lune des solu-tions possibles. LUE a beau tre dune in-nie patience concernant les arrangementstransitoires, il nest pas possible daccor-der des pays outsiders permanents desdroits permanents de codcision. Le faitest quil nexiste pas denvironnement viablequi soit la fois hors de la zone euro et lintrieur de lUE. La marginalisationdelUE au dtriment de la zone euro a ga-lement des rpercussions sur dautresdomaines, comme la politique trangre,la scurit ou llargissement de lUE.

    En insistant sur le gel du budget euro-pen, David Cameron rend en ralit ser-vice la zone euro. En diminuant linuencedelUE, il pousse les pays de la zone euro dfendre leurs intrts collectifs. Il a toutemon approbation.

    Wolfgang Mnchau

    Il y a plus urgent quele budget !Les discussions sur le budget ne portent que sur une inme partie de la richesse de lUnion europenne. Lecacit du march unique,les relations entre les pays de la zone euro et ceux qui nen font paspartie sont bien plus dterminantes pour lavenir de lEurope.

    17

  • Le Potentiel Kinshasa

    Ce qui tait si redout enRpublique dmocratiquedu Congo (RDC) tantarriv, lheure est maintenant lamobilisation gnrale. La chute deGoma, chef-lieu du Nord-Kivu,tomb entre les mains de la coali-tion M23-Forces armes rwandaises(FAR), devrait constituer unmoment de consolidation de laconscience nationale, au-del detoutes les divisions politiques,sociales et autres. Il faut sunir pourarrter la progression de lennemiet faire chec au projet de balka-nisation que pilote Kigali. Cela passepar une rsistance tous azimuts dela population congolaise. Car seprole lhorizon le spectre duSoudan du Sud.

    Le contrle de Goma par leslments du M23-FAR constitueune escalade cruciale dans la guerrequi endeuille lest du pays. En -courag par la chute de cette villestratgique, le mouvement insur-rectionnel cr, entretenu et sou-tenu par Kigali et Kampala peut secroire autoris aller jusquau boutde la logique des agresseurs, savoirtendre lagression dautres partiesdu territoire national.

    La RDC, frappe dun embargosur les armes, ne peut dans les cir-constances actuelles faire face lapuissance de feu adverse. Le chefde lEtat la con rm, le M23 d i s p o s e d a r m e s inconnues de larse-nal lo gistique de lar-me rgulire congo-laise. Cette positioninconfortable laissejuste lopportunit ded fendre les lignes,sans quon puisse dloger les agres-seurs des territoires conquis. Pen-dant ce temps, les populations ci-viles sont livres leur triste sort.Les ares de lerrance, de la diset-te et des intempries risquent decrer un sentiment de rejet chez lesvictimes. Le dsamour conscutif ce sentiment dabandon par Kin-shasa serait la voie royale ouverte lannexion en douceur de cettepartie du pays avant que laventu-re naille plus loin.

    En attendant, soutiennent plu-sieurs sources, Kigali pourraitjouer la diversion, comme lac-coutume. Il va faire accrditer lathse dune crise congolo-congo-laise et positionner son pantinpour exiger des ngociations avecKinshasa. En cas de refus, il pro-cdera dans un premier temps la cration dun Etat nain sur leterritoire congolais.

    Lexprience du Soudan du Sudlaurait inspir. Membre duConseil de scurit des Nationsunies, le Rwanda pourrait ensuiteembarquer ses collgues dans

    lorga nisation dun rfrendumqui concrtiserait ce rve qui lehante depuis des lustres. Et cer-taines puissances occidentales ontap prouv de manire discrte.

    Cest ce spectre qui se prole lhorizon. Lappel la mobilisationgnrale lanc dans toutes les direc-tions implique des stratgies con -crtes. Les analystes srieux enidentient cinq mme de provo-quer un consensus minimal face lavance du tandem M23-FAR.

    Dans un premier temps, le net-toyage de larme passe pour lapriorit des priorits. Cette op-ration dlagage doit conduire lextirpation des lments qui ontt inltrs loccasion dopra-tions bcles de brassage, mixageet autre intgration. Mal celes,ces oprations ont plus aaibli lesforces armes congolaises quellesne les ont consolides. Procdantainsi dun plan de dstabilisationde la RDC par le biais de lanan-tissement de linstrument parexcellence de lexistence des Etats, savoir larme.

    Diplomatie. Ce nettoyage descuries dAugias au sein de larmeet de son commandement, appe-l de tous ses vux par une opi-nion publique vigilante, ne devraplus sourir dhsitations. Legouvernement, qui a lobligationdapporter la logistique arente,devra se hter en vue dviter la

    nation une dispari-tion certaine. Dansun deuxime temps, ilest urgent de rappelersous les drapeaux desociers mritants is-sus des Forces armeszaroises (FAZ), des

    For ces armes congolaises (FAC),ainsi que dautres dignes ls dupays ayant appris le mtier desarmes ou ayant fait preuve debravoure et de savoir-faire mili-taire. Le processus se fera suivantune forme dterminer.

    Ce qui est vrai, cest que la rus-site de cette opration de rcup-ration de tous les bras, tous lesanalystes en sont convaincus, estde nature consolider les Forcesarmes congolaises, victimes dunechane de commandement ht-roclite et exotique. Les derniresbatailles ont montr que larmenationale sourait dun manquedquipement moderne.

    En troisime lieu, la diplomatiedevrait sadapter au contexte deguerre. Elle devra se mettre enbranle en vue daccompagner leseorts militaires sur le terrain. Lessommets successifs de Kampalasous lgide de la Confrenceinternationale sur la rgion desGrands Lacs (CIRGL) ayantmontr leurs limites pour des rai-sons videntes, la diplomatie

    DUN CONTINENT LAUTRE

    RDC Grands Lacs.Le spectre de la balkanisationLa chute de la province de lest du pays reprsente un tournant. Dsormais, les rebelles du M23 menacent tout le territoire. Le Rwanda et lOugandasont au banc des accuss.

    Afrique.........1Amriques.......22Asie............24Moyen-Orient....30Europe..........34France..........40

    18. Courrier international no 1152 du 29 novembre au 5 dcembre 2012

    DCRYPTAGE

    duncontinent lautre.afrique

    SOPH

    IA B

    ARAK

    ET

    Un soldat de larme congolaise portant des marques de brlures sur le visage.

    8

  • devrait faire preuve dimaginationet de crativit, de ma nire contourner les blocages de len-nemi et permettre lmergencede lagenda congolais.

    Enn, tout ce qui prcde nesera possible quaprs avoir oprun choix judicieux des partenairessur lchiquier international. LesAnglo-Saxons ont dmontr demanire ostentatoire que les atro-cits et les morts congolais parmillions ne les meuvent point.A leur intention, il faut engagerune diplomatie dexplicationauprs de lopinion publique, lesociels ayant dj opr leur choix.Ce travail de lobbying ne se mnepas devant les camras. Il doit tou-cher la socit civile et les groupesde pression.

    Les relations internationales sontdynamiques, les positions voluentsuivant le ct o penchent les int-rts. Trouver la cl pour inverserles tendances est un travail ardude recherche. Puisque les politiquesprouvent souvent du mal rus-sir dans cette voie, ils devront sesurpasser et prouver quils tra-vaillent pour la sauvegarde des int-rts vitaux de la nation.

    A ces cinq pistes identiespeuvent tre grees dautresides lumineuses ou gniales,pourvu que, au nal, laventurerwando-ougandaise soit stoppenet et que lintgrit territoriale[de la RDC] soit prserve dura-blement.

    AFRIQUE.Courrier international no 1152 du 29 novembre au 5 dcembre 2012

    Contexte

    La guerre qui nen finit pas Depuis les annes 1960, la rgion des Grands Lacs se trouve emporte dans un cyclede guerres quasi chroniques. Les rbellions succdent auxrbellions. En 1997, le gurilleroLaurent-Dsir Kabila renverse le dictateur Mobutu Sese Seko en lanant une oensive depuis le Nord-Kivu. Il est assassin en janvier2001. Son ls Josephlui succde. Dans lest du pays, la rbellion, jusqualors dormante,reprend. Elle est mene parLaurent Nkunda, gnral dchude larme congolaise, proche du Rwanda. En mars2009, les prsidents Kagame et Kabilasaccordent sur une plate-formedestine rsoudre sur le fond la crise des Grands Lacs. Les rebelles sont intgrs danslarme congolaise. Nkunda estmis aux arrts par le Rwanda. Mais son adjoint, Bosco Ntaganda,pourtant poursuivi par la Courpnale internationale (CPI) pourcrimes de guerre, obtient le gradede gnral. Une paix fragilesinstalle malgr tout. Mais, ennovembre2011, Joseph Kabila,mal rlu, veut donner des gages

    LE POTENTIELKinshasa, RDCQuotidien, 2 500 ex. Fond en 1982, ce tablodinitialement dvolu lconomie a rgulirementgliss vers la politique pour sy consacrer totalement partir de 1990. Volontiersfrondeur, il est sans doute leplus lu des quotidiens kinois.

    SOURCE

    Checkpoint instaur par le M23 Rutshuru,non loin de la frontireougandaise. Contrledidentit pour lescitoyens, page pour les transporteurs. Le camp de Rumangabo,contrl, depuis n juillet,par le M23 aprs plusieursjours de bataille contrelarme congolaise. Spcimen darmesutilises par le M23. Garde rapproche du lieutenant-colonelKazarama.

    NORD-KIVU

    SUD-KIVU

    Rutshuru Bunagana

    Camp deRumangabo

    Goma

    KigaliLacKivu

    OUGANDA

    RWANDA

    BURUNDI

    RPUBLIQUE DMOCRATIQUE

    DU CONGO

    RPUBLIQUE DMOCRATIQUE

    DU CONGO

    RPUBLIQUE DMOCRATIQUE

    DU CONGO

    RPUBLIQUE DMOCRATIQUE

    DU CONGO 2Sud

    Bukavu

    80 km* Mission des Nations unies en rpublique dmocratique du Congo.Situation au 27 novembre 2012.

    SOUR

    CE :

    ON

    U

    Dploiement des forcesde la Monuc*

    Zone approximative contrlepar les rebelles du M23

    Kinshasa

    KampalaRDC

    Le Kivu, picentre de la violence depuis quinze ans

    la communaut internationaleet russir son Sommet de lafrancophonie. Il dcide dexcuterle mandat de la CPI. Ntagandasenfuit et se cache. Une partie de ses hommes se mutinent etrsistent avec succs. Ils crent leM23 (en rfrence aux accords demars2009). Le Congo accuse leRwanda voisin de soutenir le M23.

    En juillet, un rapport intrimairede lONU, rdig par un groupedexperts de la rgion, conrme ces accusations. Kigali met endoute la crdibilit du rapportavec un argument de taille: le coordonnateur du groupedexperts, lAmricain Steve Hege,est lauteur de plusieurs travauxhostiles au rgime de Kagame.

    PHOT

    OS

    SOPH

    IA B

    ARAK

    ET

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  • AFRIQUE.

    Des Marocains sont descendus dans la rue pour critiquer les dpenses du roiMohammedVI. Une premire au royaumechrien. Des militants du Mouvement du 20fvrier et de lAssociation marocaine des droits de lhomme (AMDH) ont organis, le 18novembre, une manifestation devant le sige du Parlement marocain Rabat pour rclamer une rduction du budget annuelallou aux dpenses du palais. Des vidospostes sur le site Mamfakinch (Pas deconcessions) montrent que les quelquesdizaines de personnes qui ont particip cerassemblement ont t battues et molestespar les forces de lordre. Quand on compareles cots des monarchies europennes celuide la monarchie marocaine, on est dabordsidr devant des carts stratosphriques quidpassent lentendement et dent la logique,souligne le site Demainonline, qui propose untableau comparatif avec les budgets dautresmonarchies dans le monde. Il en ressort quecelui de la monarchie marocaine (234millionsdeuros) est quatre fois celui dont bncie la famille royale britannique (65,3millionseuros), la plus coteuse dEurope, mais dont le PNB brut est treize fois suprieur celui du Maroc! Et dajouter: On peut se demanderaussi si le Maroc, compar la France (budgetprsidentiel: 112millions deuros), ralise et a se saurait! des performancesconomiques deux fois plus importantesque celles de ce pays? En eet, pour uneconomie dont le PNB pse presquequatorze fois plus lourd que celui du Maroc,avec une population qui fait prs du doublede celle duplus beau pays du monde,quelle quation permettrait daboutir un budget (de la monarchie) deux foisplus important que celui de la prsidence de la Rpublique? Rappelons que le Maroccompte 10millions danalphabtes pour32,3millions dhabitants et que, selon la Banque mondiale, le taux de chmage y est de lordre de 10%, alors quune tude

    publie en mai dernier montrait que 49% desjeunes soit 30% de la population sont auchmage. Mardi 20novembre, cest tout justeen une minute que Najib Boulif, ministre chargdes Aaires gnrales et de la Gouvernance, a prsent le budget du palais, rapporte pour sa part le site Lakome (Pour vous). Son intervention a t suivie dun profondsilence, les dputs ayant aval leurs langues, lexception dAbdelaziz Aftati, dput du partiau pouvoir, le Parti de la justice et dudveloppement [PJD, islamiste], qui a critiqu la faon dont le budget consacr la monarchieest expos au Parlement et le manque detransparence dont est entour ce dossier.

    El-Watan (extraits) Alger

    Les hauts cadres et fonc-tionnaires de lEtat, les o-ciers suprieurs des servicesde scurit et de larme baignentdans le luxe et un ocan de pr-bendes et avantages divers, allantdes lignes de crdit illimit etconcessions foncires jusquauxpetites prises en charge mdicales ltranger, parfois pour des petitsbobos. Les hauts reprsentantsde lEtat, addicts quils sont auxavantages divers, attachs ou non la fonction, et aux salaires miro-bolants, commencer par celui duchef de lEtat et des membres dugouvernement (le prsident tou-cherait un salaire de 930000dinars,soit 9300euros, et le Premierministre, de 610 000 dinars,6100euros) [depuis janvier2012,une augmentation de 20% a tablile salaire minimum 180euros, lesalaire moyen tant de lordre de330euros], sombrent dans le luxeque confre la belle conjoncture,ignorant royalement the day after,laprs-ptrole. Pour lheure, seulesemble compter la rue vers lor.

    Secrets dEtat par excellence, lessalaires et avantages octroys auxhauts dirigeants font tous lobjetde dcrets non publiables. Unebizarrerie dont lintroduction dansla littrature juridique et dans lejargon ociel est intervenue, daprsNasreddine Lezzar, avocat daaireset praticien en arbitrage interna-tional, au dbut des annes 1990.Il arme ne pas connatre un seultexte qui dnisse le dcret nonpubliable (DNP).

    Pour lhomme de loi, les textesnon publiables sont une amorce la privatisation des aaires de lEtat.

    ALGRIE

    Dans le luxe de lEtatCaisses noires, fonds spciaux Les dirigeants se distribuent des avantages sans aucun contrle.

    Les DNP transforment les nancespubliques en une sorte de caisse noiredont le peuple ne connat ni le contenuni la faon dont il est gr. La gn-ralisation de cette pratique est lesigne, daprs Me Lezzar, que lEtata entam sa transformation pro-gressive, lente et sre, en une sorte decaste prive et une socit secrte.

    Des dcrets non publiables, descaisses noires, des fonds spciauxincontrls et incontrlables: lEtatsest donn tous les moyens dunegestion opaque, maeuse, de lar-gent public. Pour Ouchichi Mourad,docteur s sciences politiques, lEtatalgrien est incontestablement parmiles plus grands gaspilleurs de laplante. Les dpenses dites defonctionnement sont excessives,compares au PIB et au niveau devie moyen de lAlgrien, observelenseignant dconomie luni-versit de Bjaa. On est loin, dit-il,de ces ministres sudois ou norvgiensqui nont comme lieu de travail quunsimple bureau, qui se dplacent en vloen ville, dont les enfants frquententla mme cole que le reste des citoyenset qui utilisent les voitures de servicestrictement dans les dplacements pro-fessionnels. Les dirigeants, chez nous,se considrent au-dessus de tout lemonde, des tres suprieurs qui doi-vent forcment baigner dans le luxeavec largent de la collectivit.

    Pour lancien diplomate et ministreAbdelaziz Rahabi, les Algriens ontle sentiment en dnitive de nexerceraucun contrle sur le gouvernement etles nances publiques. Cest ce senti-ment dius au sein de la socit qui faitque lEtat na plus dautorit, quil estconstamment d. LEtat devrait rendrecompte en permanence de son actionsil veut rtablir la conance.

    Mohand Aziri

    Maroc. Un budget royal contest

    Dessin de Kazanevsky, Ukraine.

    La petite ville ctire deSayada, situe dans le centre-est du pays, a accueilli 17no-vembre un vnement sansprcdent en Tunisie, portantsur la gouvernance et les don-nes ouvertes : une non-confrence consacre lOpenGov et lOpenData,sous le nom de code #BIL-Sayada. Cette rencontre taitorganise par lAssociationIbn Rochd pour la culture etla science, en collaborationavec la mairie de Sayada, legroupe OpenGovTN et las-sociation Wikimedia. Lancle 4 novembre 2011, OpenGovTN est ungroupe indpendant o lon retrouve

    quelques dputs qui militepour la transparence et la par-ticipation citoyenne dans la ges-tion des aaires publiques.Quant la ville de Sayada, elleest la premire ville tunisienne se mettre lheure de lOpen-Gov, souligne le site Leaders.Ainsi, la ville publie rgulire-ment sur son portail web, ou-vert en novembre2011, les tatsdu budget de la mairie, les pro-cs-verbaux des runions, etc.Le site de la ville explique: Ceportail sert aussi comme outil dedmocratie participative o dessondages dopinion sont eectus

    pour rcolter les avis des citoyens, sur des tra-vaux damnagement par exemple.

    Sayada ouvre ses donnesVu de Tunisie

    SUR NOTRE SITEcourrierinternational.com

    A lire galement: Ptrole et chmage font bonmnage, le reportage dAlgrie-Focus Ouargla,ville ptrolire du Sud-Est algrien.

    ARCHIVEScourrierinternational.com

    Le Palais reprend la main (CI n1148, du 31octobre 2012), notre dossier sur la crise conomique qui menace


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