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Page 1: Le risque de maladie veineuse thromboembolique est-il influencé par l'index de masse corporelle?

S60 Communications libres

tique et par l’utilisation d’un logiciel d’aide à l’adaptation de laposologie AVK. Le groupe de suivi conventionnel a été l’objet degestion thérapeutique de la part du médecin traitant. Les patientset leur médecin ont été contactés par téléphone tous les troismois ; les événements et les résultats INR ont été notés jusqu’à lafin du traitement AVK. Le critère principal est représenté par lasurvenue d’événements cliniques (récidive thromboembolique,hémorragie majeure, décès). La stabilité des INR constitue un cri-tère secondaire. Tous les événements ont été confirmés et validéspar un comité d’événements critiques indépendant du groupe desinvestigateurs.

Résultats. – D’avril 2003 à juin 2006, 1005 patients ont étéinclus : 506 dans le groupe clinique des anticoagulants (CAC) et499 dans le groupe de suivi conventionnel. Le suivi a été terminéen janvier 2007. L’âge moyen est de 67 ans ; 57,2 % des patientssont des hommes. L’indication de l’AVK est une maladie throm-boembolique veineuse pour 55,1 % des patients, une fibrillationauriculaire pour 22,1 %, une prothèse valvulaire cardiaque pour19,4 % et une autre raison pour 8,4 %. La durée moyenne du traite-ment a été de 1,1 année. Au point actuel de l’exploitation desrésultats, la mortalité survenant pendant le traitement concerne51 patients, 17 (3,4 %) pour le groupe CAC et 34 (6,8 %) pour legroupe suivi conventionnel (RR = 0,49 [0,28 ; 0,87], p = 0,015).L’exploitation des résultats est en cours et ils seront présentéslors du congrès de la Société française de médecine vasculaire(SFMV).

Étude. – Réalisée grâce au programme hospitalier de rechercheclinique (ministère de la Santé) et à l’Agence française de sécuritésanitaire des produits de santé (Afssaps).

Le risque de maladie veineuse thromboembolique est-ilinfluencé par l’index de masse corporelle ?A. Delluc, G. Le Gal, K. Lacut, F. Couturaud, D. Mottier, E. Oger

Université de Bretagne occidentale, GETBO EA-3878, Brest, France

Mots clés. – Maladie veineuse thromboembolique ; Obésité

Objectifs. – Évaluer la relation entre le risque de maladie vei-neuse thromboembolique (MVTE) et l’index de masse corporelle(IMC).

Méthode. – Étude cas témoin incluant tous les cas consécutifsdocumentés de MVTE survenus entre mai 2000 et décembre 2004au CHU de Brest, appariés selon l’âge (± 5 ans), le sexe, l’originegéographique et la présence ou non d’un risque majeur de MVTE(cancer actif, chirurgie ou plâtre dans les trois derniers mois, gros-sesse ou accouchement dans les trois derniers mois). Le risque deMVTE a été évalué dans différents intervalles d’IMC chez lespatients sans risque majeur de MVTE.

Résultats. – Neuf cent quatre cas et leurs témoins ont étéinclus. Parmi ces 904 paires, 677 n’avaient pas de facteur de risquemajeur de MVTE. Pour 13 cas et deux témoins, les données concer-nant l’IMC manquent. L’IMC moyen était de 26,1 ± 4,7 kg/m2 (14,5à 58) chez les cas et 24,7 ± 5,6 kg/m2 chez les témoins (13,9 à 60),p < 0,0001. En comparaison à un IMC normal (18,5 à 24,9 kg/m2),on observe une diminution significative du risque de MVTE en casd’IMC < 18,5 kg/m2 (OR 0,5, IC 95 % [0,3–0,9]), et une augmenta-tion du risque pour chaque intervalle d’IMC supérieur : IMC de 25 à29,9 kg/m2 OR 1,8, IC 95 % (1,4–2,4), IMC ≥ 30 kg/m2 OR 1,6, IC95 % (1,1–2,2). Le risque de MVTE en cas d’IMC > 25 kg/m2 étaitpresque doublé (OR 1,7, IC 95 % [1,4–2,2]).

Discussion. – Nos données suggèrent une relation entre l’éléva-tion de l’IMC et le risque de MVTE. Cette relation n’est paslinéaire. Cependant, notre population comporte peu de cas avecIMC très élevé. L’association maigreur et réduction du risque deMVTE est observée chez des patients avec MVTE idiopathique. Lescancers, une cause majeure de dénutrition, avaient été exclus.

Conclusion. – Dans notre étude cas témoin, il existe une rela-tion entre surcharge pondérale et risque de MVTE. Le suivi pros-pectif de notre cohorte s’attachera à évaluer les variations pondé-rales et le risque de récidive de MVTE.

Sclérothérapie chez le thrombophile identifié. Étudemulticentrique prospective de 104 cas

C. Hamel-Desnosa, J.-L. Gilletb, P. Desnosc, F.-A. Allaertd

aCentre hospitalier privé Saint-Martin, Caen, Franceb 51 bis, avenue Professeur-Tixier, Bourgoin-Jallieu, Francec 2, avenue Bagatelle, Caen, FrancedDepartment epidemiology, biostatistics and occupationalmedicine, McGill university, Montreal, Canada

Mots clés. – Sclérothérapie ; Thrombophilie

Objectif. – Mieux connaître les effets de la sclérothérapie desvarices chez le patient porteur d’une thrombophilie documentée.

Descriptif. – Multicentrique (neuf centres), prospective, rando-misée, avec accord du comité d’éthique (CCPPRB de Basse Nor-mandie).

Patients et méthode. – Cent quatre patients consécutifs (82femmes, 22 hommes), d’âge moyen 50 ans (extrêmes 20 et82 ans) ont été sélectionnés pour cette étude.

Tous étaient des thrombophiles porteurs, soit d’un polymor-phisme du facteur V Leiden (74 patients) ou du gène 20 210 de laprothrombine (facteur II) [17 patients], soit d’une augmentation dufacteur VIII (> 150 %) [huit patients] ou, enfin, d’une anomaliecombinée (cinq patients). Soixante-dix patients avaient des anté-cédents de thrombose veineuse profonde (TVP) dont 14 patientsavec embolie pulmonaire (EP). Pour le traitement sclérothéra-pique, après randomisation, 50 patients ont reçu une thrombopro-phylaxie par warfarine (Coumadine®) et 54 par héparines de baspoids moléculaire (Fraxiparine®). Au total, 194 séances de scléro-thérapie (1,87/patient) ont été réalisées sous traitement préven-tif. Des troncs saphènes ont été sclérosés dans 72 cas, des perfo-rantes dans 13 cas, des varices non saphènes, collatérales et veinesréticulaires 86 fois et les télangiectasies 67 (étant entendu queplusieurs types de veines pouvaient être traités au cours de lamême séance). La mousse sclérosante a été utilisée pour 160 séan-ces et le sclérosant liquide pour 38 séances.

Un examen écho-doppler veineux profond et superficiel étaitréalisé systématiquement entre trois et quatre semaines à l’inclu-sion et après chaque séance de sclérothérapie.

Résultats. – Les effets secondaires ont été peu nombreux etbénins. Il n’y a eu aucune thrombose veineuse profonde, aucuneembolie pulmonaire. Concernant la thromboprophylaxie, l’utilisa-tion des héparines de bas poids moléculaire (HBPM) s’est avéréeplus simple que celle de la warfarine.

Conclusions. – Cette étude montre qu’il est probablement pos-sible d’envisager, dans de bonnes conditions de sécurité, une sclé-rothérapie sous thromboprophylaxie dans ces trois formes dethrombophilies (polymorphisme du facteur V Leiden ou du gène20 210 de la prothrombine, augmentation du facteur VIII).

Néanmoins, une généralisation de ces résultats serait trophâtive.

Il sera nécessaire de confirmer cette première étape par desétudes sur des effectifs plus importants.

Par ailleurs, l’existence ou non d’une histoire thrombotiquepassée et récente, ses circonstances de survenue, les facteurs derisque surajoutés, les facteurs environnementaux et le type dethrombophilie, combinée ou non, sont autant d’éléments impor-tants à prendre en considération.

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