Le sultanat mamlūk(3 avril)
I. La « dynastie » mamlukII. État et société
HIS 4656 Histoire et civilisation du monde arabeStefan WinterHiver 2007
questions…
1258 : point tournant dans l’histoire islamique ?
les mamluks : rupture ou continuité dans le système politique du P.-O. ?
le gouvernement par les esclaves militaires : cime du despotisme ou fonctionnalisme moderne ?
I. La « dynastie » mamluk
1. Les esclaves d’al-Salih Ayyub2. Les mamluks « Bahri » qipchaqs,
1260-13823. Les mamluks « Burji » circassiens,
1382-1517
1. Les esclaves d’al-Salih Ayyub Ayyubides : confédération de provinces
sous différents frères Égypte, Damas, Jazira aide mutuel, mais aussi concurrence
al-Salih Ayyub s’achète une armée d’esclaves militaires turcs qipchaks provenance : la Horde d’Or / Russie
meurt en 1249 ; son esclave préférée cache sa mort et détient le pouvoir
la sultane Shajar al-Durr (m. 1257)
révolte des mamluks en faveur de Shajar al-Durr, 1250 lors du retour du fils d’al-Salih
règne pendant 80 jours pas reconnu par le calife
abdique en faveur de son mari Aybak détient toujours le pouvoir seul cas d’une femme comme chef d’État
dans l’histoire islamique
le nouveau régime
fait tuer son mari, est tuée à son tour instabilité politique ; prise de pouvoir par le
mamluk Baybars scelle son pouvoir avec une importante
victoire sur les Mongols à ‘Ayn Jalut (Palestine), 1260
instaure le gouvernementdes mamluks Bahri(garnison du Nil)
barque de rivière, Égypte, 15e siècle(cuir peint, pour théâtre d’ombres)
2. Les mamluks « Bahri » (Turcs qipchaqs), 1260-1382
Baybars : la consolidation du pouvoir conquête et reconstruction de la plupart des
châteaux croisés remplacé par son mamluk Qalawun
sa faction domine jusqu’en 1382 mais : principe d’hérédité pas reconnu al-Nasir Muhammad (3
règnes, 1293-1341) : apogée de l’État mamluk
complètent la reconquête, 1292/1302
Crac des Chevaliers (Syrie)
le système mamluk
achat (= recrutement) de jeunes Qipchaks émirs de 10, de 40, de 100 (plus infanterie)
éducation, entraînement militaire constant arts cavaliers ; polo
conversion à l’islam et affranchissement mais gardent toujours le statut d’esclave fidélité totale à la « maisonnée » de leur émir
et à leurs frères d’armes (khushdash)
Constantinople (1453)
Alep
Damas
Le Caire
Bagdad (1258)
OTTOMANS
MONGOLS
TURKMÈNES
Les invasions mongoles (1281, 1300...)
Constantinople
Alep
Damas
Le Caire
Bagdad
HIJAZ (1290)
CHYPRE (1425)
ARMÉNIE (1375)
TIMUR (1402)
OTTOMANS
Istanbul
Alep
Damas
Le Caire
Bagdad
RASULIDES (Yémen)
KARAKOYUNLU
TIMURIDES
OTTOMANS
les recrues
3. Les mamluks « Burji » circassiens, 1382-1517
une nouvelle faction au pouvoir, 1382 provenance du Caucase pas aperçu comme changement de régime
conquête (éphémère) de Chypre, 1425 3 derniers sultans sont « ottomans » en
langue et culture... victoire contre les ottomans, 1485-1491
la défaite, 1516-1517 dépendent de l’aide ottomane contre les
Portugais dans la Mer rouge campagne militaire ottomane contre les
Safavides chiites d’Iran tournée contre les Mamluks, 1516
écrasante victoire ottomane à Marj Dabiq (Nord de la Syrie), 1516 importance de l’artillerie sultan Qansuh al-Ghawri tué
la victoire ottomane
défection de plusieurs émirs mamluks au camp ottoman
Alep, Damas ouvrent leurs portes aux Ottomans
2e victoire ottomane à et entrée dans le Caire, 1517
peu de résistance ; beaucoup des Mamluks maintenus en leurs fonctions
Pendaison de Tumanbay, Bab Zuwayla (Le Caire)Source : MEDOC
II. État et société
1. Le gouvernement2. La religion3. Le commerce4. Science et culture
Bab Zuwayla (Le Caire)
1. Le gouvernement mamluk
oligarchie militaire élection ou preuve de force pour choisir
le nouveau sultan Damas comme deuxième capitale
lieu de préparation assurance d’un successeur compétent
les civils exclus du pouvoir participation dans l’administration grande stabilité socio-politique
le factionnalisme mamluk formation de factions/maisonnées,
voire de partis politiques concurrence violente, mais population
isolée de la politique reproduction du système par l’achat
des esclaves Benedict Anderson, L’imaginaire
national : les mamluks comme premiers cadres d’État modernes
2. La religion : un rôle spécial sous les Mamluks
grand besoin de légitimité religieuse éducation islamique approfondie instabilité personnelle des « cadres »
statut d’esclaves expropriation de leurs biens au décès
grands mécènes et patronsde fondations pieuses(waqf)
Madrasa de Qaytbay, Jérusalem. Mamluk Studies Review 3 (1999), 146.
la mosquée et la madrasa de Sultan Hasan (m. 1361)
mosquée al-Mu’ayyad
le califat
prise de Bagdad par Hülegü, petit-fils de Cengiz Han, 1258
exécution du calife abbaside al-Musta’sim transfert d’un cousin au Caire
légitimation des sultans mamluks pas d’influence politique ou religieuse
la centralisation du pouvoir religieux
reconnaissance officielle de 4 écoles juridiques (madhhab)
nomination de qadi (juges) pour les grandes villes
grande activité en jurisprudence, composition de dictionnaires biographiques
marginalisation du chiisme
1. Le commerce maritime
grande expansion du commerce avec l’Europe commerçants Karimi épices, soie
mais : abandon des mers, contrôle des côtes villes côtières détruites par
mesure de sécurité Tripoli reconstruite 4 km à
l’intérieur commerce maritime contrôlé
par les Italiens
2. Science et culture
Hammam (bain) à Tripoli
importante croissance des villes, du tissu urbain
paix et prospérité --» expansion des métiers
régime militaire --» liberté de moeurs
l’architecture militaire mamluk
Alep
Musayliha (Liban Nord)
Damas
le Bimaristan (hôpital) Argunid’Alep, 1354
construction résistante aux tremblements de terre ; double citernes d’eaux
thérapie musicale pour les malades mentaux
séparation par sexe, degré de maladie
public ; soutenu par un waqf
conclusions…
instabilité politique permanente = grande stabilité sociale ?
essor urbain, artistique, religieux peu d’ennemis extérieurs
existait-il une société ou une culture proprement « mamluk » ?
y avait-il manque d’innovation au Moyen-Âge ?