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J.A. SION 1

L'ECOLE --­Sections primaire, commerciale (avec diplôme de commerce reconnu par l'Université de Ge­nève). Raccordement - Langues Enseignement par classe de 3 à 5 élèves. Sports: ski - patinage - tennis -équitation - natation.

CI)

Cours de vacances en juillet et ~_ août. 'Il

Ecole pour ieunes gens dès l'âge de 8 ans

BANOUE CANTONALE DU VALAIS Bons de eais8e

L'argent que vous lui confiez travaille dans le Canton et pour le Canton

Lavage chimique SION-SIERRE-MARTIGNY -MONTHEY

Teinturerie Valaisanne Bureau Sion: Téléphone (027) 21464

(]) C c ra Cf) .-ra ra > (]) -o ü '0) -

Saint Pie~re apôtre, Florence, église de Orsammichele

avril 1966 - dixième année 8

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C'est clair votre économie

est à la « Source»

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Mme E. OLiVIER.ELSIG et MICHEL RUDAZ - SION

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P 1518 S

L'ECOLE f) AL,4ISAIYIYE Builetin mensuel du Personnel enseignant du Valais romand

Avril 1966 No Xe année 8

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SOMMAIRE

Partie générale

Le Roisoandale . ]. Folloniel' M. Veuthey Curdy F. Pralong B. Pellegrini

La Liseuse . Henri MaJtis'8'e . Pourquoi 'tan!t de puMioirté . L'EgiliJS'e, lIJ'ewpl'e de DJ'eu Le crnéma irt,al1Ïlen

Partie corporative

P. Bourban s.o.s. - ODIS . Retenue hahituel.l:1e ,sur ~e N'alÏJtement d'acvlrilll . V.acanoBS d'été 'en familille .

S.S.A.G. Curd)'

PuMi1cat,ion ,d,es OO'll!l1S d'e gymtllas<üqUJe SCOlla,h'e . Guide 'sMeur, volume 3, Edlition CJub A[pin SWlss:e . Pila'oes doe j·eux 'eiL oenlJJ.'es die lo'ÏIS'ÏIJJS .

Partie pratique

N. CWTupt Gell'tr.e d'intérêt: Le chemin die fer . Tl'aVa'1.1·x m,auue1s .

RE N SEI G N E MEN T S L'ECOLE VALAISANNE paraît à Sion le 15 de chaque mois, juiUet et août exceptés.

Rédaction: P. Bourha~ ODIS, Rawyl 47, Sion, tél. 2 93 65.

Délai de ·rédacti~n: .I~ 1er de chaque mois.

Edition, adminütration et expédition: ODIS, R~wyl .47, Sion, tél. 29365.

Impression: Fiorina & Burgener, Sion.

Abonnement annuel: Fr. 10.-, C.C.P~ 19 - 12, Etat du Valais, Sion (pour le pere 80nnel enseign!lnt, l'abonnement ·est re­tenu sur le traitement du mois d'avril). '

Publicité: Puhlicitas, Avenue du Midi, Sion - Téléphone 244 22.

Pages 3 et 4 de la couverture: 00 insertions) 1/1 Fr. 700.­

X Fr. 200.­~ Fr. 380.-

P·ages ordinaires, 1 insertion:

< .

1/1 Fr. 60.­~ Fr. · 33.­X Fr. 18.-' l/s Fr. 10.-

5. insertions: rabajs de 5 % 10 insertions: rabaÎs de 10 %

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_,Le 7<~i Sea;,date ____ -,---__

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Ce matin, en montant le trottoir, j'ai failli renverser un panneau publicitaire qui en occupait presque la moitié de la largeur. Je voulus tout d'abord m'excuser, puis, me suis ravisé. M'étant retourné, je lus, en des lettres « hautes comme ça»:

Kiki bat Lulu

v ous croyez que c'est drôle, vous, une situation semblable? Quand Kiki bat Lulu, c'est que plus rien ne tourne rond dans ce ménage et que le vrai drame approche. Les gifles, les poings, la vais­selle cassée - porcelaine, faïence ou cristal - ce n'est que le com­mencement de la fin. La semaine prochaine, si je heurte contre le même panneau, j'y lirai certainement, en lettres encore un peu plus hautes, si cela est possible:

Les larmes de Lulu

Le mélodrame continue et prend une consistance de tragédie antique. Lulu pleure, donc cela intéresse plus de deux millions de lecteurs de la feuille (de chou, malgré tout! J qui se doiven t, si ce n'est pleurer, au moins esuyez furtivement une larme de fraternelle compassion. Essayez de penser, si vous avez encore un morceau de cœur: Lulu, la grande, la belle, l'unique Lulu pleure. Qui pourrait résister à une telle situation?

Mes distractions matinales m'amèneront, certainement, .une pro­chaine semaine, à renverser un autre panneau. Et j'y lirai:

Lulu fait ses valises

Ça, c'est encore plus grave. Des bleus et des larmes, passe encore, quoique ce ne soit pas bien beau. Mais alors, si « eUe» fait ses valises ... Et vous voyez ces deux millions de lecteurs et de lectrices, dont la poitrine halète, et qui s'inquiètent. Quand quelqu'un prépare ses maUes, c'est du sérieux. Que pourraient encore compter nos petits problèmes quotidiens, nos tracas, nos soucis, nos enfants et nos af­faires, quand «elle» prépare ses valises? Si quelqu'un ne partage pas de pareils soucis, où va donc la charité? Mais tous ceux qui aiment Lulu, qui connaissent ses moindres détails anatomiques, son

tour de poitrine, de mollets, de hanches et de jabot, ceux-là qui aiment Lulu avec une véritable tendresse, quels amis seraient-ils si ce drame ne les atteignait pas? Elle prépare ses valises ... C'est peut­être déjà fait ... Elle est partie ... Il semble tout à coup que quelque chose s'arrête de battre dans la région du cœur, qu'une belle illusion disparaît, que la vie quotidienne change de cours~ Car on vivait telle­ment heureux avec Kiki et Lulu, on les connaissait tellement qu'on oubliait de vivre par soi-même et pour soi-même. Etrange phénomène d'identification: Kiki se coiffe de telle manière: on doit l'imiter; Lulu chausserait du 45 qu'on devrait également la suivre. Suivez l'idole!

Ainsi, on abdique en faveur des dieux, créés certainement sur pied d'argile, à de légitimes ambitions et à un idéal. Car, si l'idéal se fixe sur des figures de proue de cette envergure, il est aisé de situer l'aboutissement des pensées des deux millions et demi de lecteurs de ce journal. Et si on pense que ce journal possède au moins une demi-douzaine de frères qui envahissent villes et villages avec la même âpreté conquérante, il est facile de dénombrer la quantité de victimes de l'imbécillité et de la presse organisée pour la diffu­sion du scandale.

Et c'est ça, pour beaucoup de gens, la lecture, et c'est, hélas! trop souvent ça, la culture proposée - pour ne pas dire imposée.

Mais je perds la tête ... Je vous disais donc, tout à l' heure, que Lulu préparait ses valises. Les plus hauts et les plus cossus caractères disponibles à l'imprimerie l'annonçaient sur le panneau grand comme un jardin de pauvre. Donc, c'est la vérité, elle s'en retourne chez sa mère. La pauvre! (de mère ou de fille? J.

Cependant, la semaine suivante, en lettres non moins impres­sionnantes, on nous annonçait une nouvelle extraordinaire entre toutes:

Kiki s'est acheté une conduite

Ça vous dit quelque chose de bien précis, à vous, que le grand, le noble, l'incomparable, l'indomptable Kiki se soit mis dans le rang, comme tout le monde? Kiki dans le rang, avec une conduite. Etant marié, il ne fera plus la cour aux demoiselles de compagnie après trois heures du matin dans les boîtes de nuit; il ne mettra plus un œil au beurre noir au premier agent qui le réprimandera pour '. excès de vitesse. T out ça est vraiment $.,w ;prenant. Mais le doute n'est pas permis, puisque le panneau vient de l'annoncer.

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Donc, voilà Kiki en possession d'une conduite. A quel prix l'a-t-il achetée? Aux soldes ou aux prototypes? On verra cela à l'usage 1

Pour l'instant, il semble qu'on respire mieux dans son propre ménage, puisque ça recommence à tourner rond chez les idoles. Il n' y a donc plus aucun grain de sable dans la machine universelle. La grande question était de savoir si «elle» aurait fait les malles, mais comme « il» s'est acheté une conduite, tous les espoirs demeu­rent permis.

Dans les jours qui vont suivre, on sera donc excusables si on né­glige un peu l'éducation de ses propres enfants ou si on bâcle son travail. En sera-t-on profondément plus heureux pour autant? Les faibles ont de ces soulagements ...

J'ai envie d'écrire les « intoxiqués ». J'ai personnellement connu des intoxiqués, des vrais. Leur faux paradis leur suffisait. L'intoxi­cation morale est plus forte que celle de la vraie drogue. Morphine, héroïne, cocaïne et consorts, on sait trop bien, hélas 1 que ces produits réduisent leurs victimes en un néant voisin du complet abrutissement.

Mais l'autre drogue, plus subtile, plus imperceptible, celle des gros panneaux qui embouteillent la circulation sur les trottoirs appelle aussi notre réflexion. Les victimes de cette dernière intoxication ne manifestent aucun symptôme alarmant de déchéance, mais leur cœur n'en est pas moins, pour autant, sérieusement atteint.

Intoxication orchestrée, organisée, programmée, voulue. Il faut atteindre l'objectif-vente. Tout le reste importe peu. Le reste ressortit au sentiment, et que ferait le sentiment dans un monde si parfai­tement soumis au roi-scandale? Si la presse est destinée à éduquer, à élever. le niveau moral, laissons cette mission au bulletin paroissial. Ce qui nous intéresse, nous, pour ne rien vous cacher, c'est l'argent.

Ici, une explication complémentaire me paraît s'imposer. C'est surprenant de voir avec quelle désinvolture on se débarrasse du franc en échange de ce papier de mauvaise qualité. Par contre, quand le journal local auquel on est abonné - et dont on ne lit trop souvent que les annonces et les relations d'accidents - essaie d'apporter, par des éditoriaux de valeur, une certaine qualité intellectuelle à la pu­blication, on ne manque pas de se plaindre que tout cela est «bar­bant» et indigeste. Naturellement, un éditorial ne traite pas néces­sairement, toujours, des sujets p, scandales ...

Mais j'en arrive à oublier bien facilement le fameux couple Kiki-Lulu qui a fait trembler tant de « fans » par son comportement (et surtout le grand Kiki, qu'on aime bien, mais quélle brute 1

Ce qui n'empêche pas qu'on achèter~ son p,rochain, disque .. C~ qui n'empêche pas que, si, par hasard, d publJ,e un lwre destme ~ux analphabètes, son tirage dépassera le million, car le monde groLHlle d'analphabètes qui savent lire).

Donc, comme j'ai eu l' honneur de vous le dire, j'ai failli renverser le panneau réclame qui se devait d'occuper la moitié du trottoir. Pour me faire pardonner, j'ai donc acheté le journal où Kiki battait Lulu. E t je l'ai parcouru.

L'histoire de ce couple fabriqué par les serviteurs du dieu­scandale n'y occupait que peu de place. Une tren~aine de . lignes, et même en très petit caractères. Comme on dement sub"tement avare ... Par contre, le journal contenait quantité d'autres révélations: la starIet X qui fait scandale à Y; le beau matador qui en veut à mort - pas au taureau, mais à son rival - les secrets d'alcôve, vrais ou imaginés, du fameux couple Z. Et si vous en voulez davan­tage, achetez et lisez le journal. Je ne vous le conseille pas, cepen­dant, car j'en garde une certaine nausée.

J'ai naturellement acheté les numéros suivants, où «Lulu pleu­rait », où «elle prépara.it ses valises» et où «Kiki s'achetait une conduite ». Très peu de texte pour cette tragédie antique: une fois le titre trouvé, ces plumitifs se trouvaient quasiment vides de substance.

J'ai donc lu ces numéros - drôles de numéros 1 - par acquit de conscience bien plus que par' plaisir. Et, à mesure que le drame se nouait, ma 'nausée n'en diminua pas pour autant. L'important était qu'on eût trouvé, avec Kiki et Lulu, l'appât-choc. Le reste 1 .. :

Ainsi pour l'histoire de ce pauvre couple. On en fabnque par douzaines dans les laboratoires secrets où se font et se défont les idoles proposées aux millions de cerveaux qu,i ont p~rdu la facul~é de réflexion et de discernement. Que nous n en tasswns pas l!a~t~e une fois ou l'autre, que cette démence collectwe, cette frenesJ,e de participer au banquet des ragots, des racontards et des sca,!,dales ne nous atteigne pas, il serait bien présomptueux de l'affJ,rmer. Car tout est si adroitement monté et présenté qu'il faudrait posséder un cœur insensible pour ne pas frémir à tant de malheurs dont cette pauvre humanité est le théâtre chaque jour.

Par tellement d'artifices publicitaires, le roi-scandale conquiert ainsi, chaque jour, du terrain. Partout où l'on sait lire, ou à peu p!'ès, on devient participant ou complice. Les peuplades analphabetes possèdent un étrange avantage sur nous, celui d'échapper à cet empoisonnement quotidien dispensé par une presse sans scrupules.

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Ces dieux nous étant devenus familiers, en connaissant tous les heur~s et malheurs, par un phénomène psychologique absolument exphcable, on cherche à les imiter: dans leur coiffure leur démarch leur comportement, leurs hurlements et, ce qui est 'bien plus grav~ e~~,OI~e, ~ans leur vie privée. Et i~ suffi,t de si peu de choses, étant a~l wes a ce stade, pour que certams pnncipes sacrés soient considé_ l'es comm b' d' , 'bd' ~ e len esuets et, amSl a lquer a une élémentaire notion de mOl',al,e et d: déce,!ce, Si la so~iété moderne est souvent ce qu'elle r:e deV1 alt pa! etre, Sl tant de grams de sable grippent ses engrenages, ~l faut peut-eu'e chercher une des causes de cette décadence à ces lmmenses par:,,:eaux des trottoirs, qui, en lettres gigantesques, di f­fusent le p,lalsu' du scandale. Certains drames de notre quartier ou de ~otre vlZlage nous laissent la plupart du temps indifférents, mais alOI s, quand le bonheur de Lulu est en cause .. , Malsain et dangeureux tout cela... '

On 'pourrait appeler d'autres exemples, mais est-ce bien u tile Tou~ Vlendraient jz;stifier n?s ,crai~2tes, Et ces craintes, cette grand~ pell1 , pe,uvent se resumer alnSl: ou nous entraînera-t-on? Je n e dis p'as Ol~ ~ro,,:s:nous, car cela comporte encore une certaine notion de hberte mchvlduelle, mais, au contraire: où nous entraînera-t-on car nous ne sommes, ou ne serons, bientôt plus qu'un élément anony';'e du tro,upeau, et ceux chez qui l'histoire du mouton de PanurGe demeure presente comprendront cette inquiétude. 0

, Je l'ai main tes fois écrit : on ne s'attroupe pas devant un chef­d ~uvre. Cela se confirme ici comme en tant d'autres circonstances. ?u n?us ~ntraînera-t-on, sinon vers les sûrs néants du cœur et de l espnt Sl ' t d l' ~ 1 , " " ce n es en es Leux ou es robots seront rois? Une cw~llsatLO": d; culture, tout ça? Culture de l'incurable bêtise hu­mame, OUl, d accord !

, fine croisade s'impose s,ur une échelle bien plus vaste que notre mlZler: local ou notre petu pays, Elle s'impose dans le cadre de cer~ame~ organisations internationales précisément instituées pour m~~'!tenlr et sauver les valeurs essentielles qui font que l' humanité mel Ue er:core de porter ce nom ... Qu'on fasse un immense bûcher d~ ces ~lsques de mar:vais goût, antithèses de la musique, de cette ]JI esse a scandales qUl nous écœure et nous démolit, et qu'on brûle tou~ ,c~la au nom de l'homme. Sinon,_ i} quoi bon se dire fier d'appar­t;nu a ce~ temps de grandes conquetes, car si la civilisation perd l homme, a quoi peut-elle servir encore?

Jean Follonier

Henri Matisse

La liseuse

Le Fauvisme

L'Im pressionnisme est, en lui-même, une école d'une importance excep­tionnelle. Mais, comme nous l'avons déjà remarqué, il trouve une seconde grandeur dans l'influence qu'il a exercée sur toute la peinture occidentale du début du XXe sièc1e, que ce soit dans ses propres prolongements ou dans les réactions qu'il a suscitées.

Le F auvisme appartient à cette seconde catégorie. n constitue en effet la réaction de la couleur pure et franche contre la recherche subtile des peintres impressionnistes, qui tentaient, par la décomposition de la surf'ace colorée, de rendre la vie de la lumière.

Cette réaotion se rencontre 'déjà chez Vincent van Gogh, qui rejette ces nuances d'ordre plastique pour peindre avec violence ce qu'il ressent lui-même au spectacle ,de la nature: 'C'est l'«expressionnisme» s'opposant à l'«impressionnis­me. Même souci de franchise et de spontanéité dans les tons chauds de Paul Gauguin et des Nabis, qui demandent à la couleur pure de traduire les .tons perçus p ar l'œil de l'artiste.

C'est dans cette ligne, mais en se caractérisant par une vigueur accrue, que n aît le Fauvisme au début du XXe .siècle. Pour ces artistes, le choc produit par la couleur vive sur l'œil du spectateur doit renouveler chez lui le choc initial qu'a éprouvé l'artiste, pIus sensible que l'homme ordinaire, au contact de la n ature.

A l'origine de cette tendance se place donc l'idée, révolutionnaire à l'époque, que o}'larti'Ste peut et doit dépasser la nature, la ,d€fOlrm·er s'i'J. l'e faut, exagérer ses mouvements et ses tons, pour provoquer une vivante réaction sur la sensibilité du spectateur. Matisse peut donc écrire: «Le Fauvisme est venu du fait que nous n ous placions tout à fait loin des couIeurs d'imitation.» II ne faut pas confon dre cette recherche de l'effet ·avec de la bana,le facilité et de la « poudre aux yeux ». Si le choc doit être brutal, c'est pour une raison profonde, pour aider l'œil insensih1e au spectade des choses à éprouver quelque réaction.

Mais, si le Fauvisme a atteint son but, nous empêchant d'être insensibles devant ses œuvres, il a d'abord ,provoqué un autre genre de « réactions»: l'incom­préhension et le refus de ses contemporains. Le critique Camille Mauclair écrivait, lors du Salon d'Automne de 1906: «Une douzaine d'exposants conti­nuent à montrer imperturbalblement des œuvres prétentieuses, ignorantes, bouffonnes, auxquelles il serait naïf d'accorder une mention, même déso­bligeante. » Et un autre déclarait: «Un pot de peinture a été jeté à la figure du pubHc.»

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, Le nom de cette école est n é: d'une b outade lancée p ar un critique à ' d .une .statue d'Albert Marquet placée au m ilieu de la salle lors de 1re exp pI~~O& du groupe: « DonateUo 'au milièu des fauves ! » . ' oSlhon

L~histoire du Fauvisme fut de courte durée, De p ar . sa violence m" F~uvls~~ contenai; ~n lui-n~ême les g,ermes de sa propre condamnatio:~tele taIns altIstes en etaIent melne éonsCIents, tel Braque - dont le Fau' r. ft' l' , '. VlSl11e u ep lemere - qUI remarque Just ement: «On ne pouvait guère avancer 1 avant avec la méthode adoptée à cette époque: on ne saurait toujoUTS reP Us

d~ns le p~ro:x:y~me.» Repren.ons . aussi une ~hrase déjà citée à propos de V\:~ l11ln o-k , !l UI dH ... «Je souffraIs .de ·ne POUVOl!' ü 'app er plus fort d'être a'" , au lnax l" . , l ' . , . d ' Ulve Imum C IntenSIte, ImIte que Je emeurais par le bleu ou le rouge d' marchand de couleurs. » un

~~ réalité, seuls Matisse et Dufy l'est ères des Fauves fi dèles à leurs prem" expenences : encore faut-il ajouter que tous deux évoluèTent bie

1er: s

vel:S un .. style personne'! qui l es .éloigna de leurs violen ces init iales. Leurs :t~t Albert ,.M~rquet, Maurice de ~la~nin?k, Kees . van Donghen, André Der:

s

Ot~o Fnesz et Georges Rouault s onenterent l'apldement vel:S d ' a'utres formes d' peInture. e

" Malgré cela, i,l faut considérer le F auvisme com m e une écol e très important grace au retour qu'il opér.a vers des moyens simples et primitifs. C'est un art e~ heurte et <fU:i étonne, mais qui régénère la peinture, lui p erm ettant de repa;::; vers, des hOrIzons n .ouveaux. .

Henri .Matis.se

Sa vie

1869 Naît!e 31 décembre à Cateau-Camhrésis (Nord) . EtudIe au l ycée de St-Quentin, puis à la F aculté de droit de Paris. C.om~ence une carrière juridique à St-Quentin, mais l'abandonne blentot en découvrant sa vocation de p eintre.

189'0 Peint son premier tahleau. Etudie à l'Ecole dës B eaux-Arts sous la conduite de Gustave Moreau peintre important de la fin du XI Xe siècle. '

1896 E xpose pour ~a première foi s. . Subit l:influence de l'Impressionnisme par Camille Pissarro.

1905 Expo.se avec. Roua~lt, Der~in, MarqUet, Vlaminck , Friesz et Dufy. 1908 PublIe un artIcle SUl' le FaUVIsme. ' 1911 èf 1913 V9yage au Maroc . . 1917 Se fixe à Nice. . 1

1939 ·S'insté,llle dans la vallée du Var. 1954 Meurt à Nice le 3 novembre.

li S.on œuvre

. Sa; carrière, qui. dura .p1us de 60 ans, Jui permit de créer des œ uvres très nombreuses,< parmi lesqueJrles il est diffici[e d'opérer une sélection. Matisse

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eint surtout des toiles, mais il se distingua d·ans plusieurs autres arts: vitrail, ~éraIIlique, papier découpé, gravQ.re, sculpture, et même .architecture.

Quelques toiles célèbres: Baigneuses à la tortue Le Tapis rouge Coin d 'atelier Le Peintre et son modèle La fenêtre La danse (premier état d'une grande décoration murale réalisée aux Etats­Unis) Grand intérieur rouge La musique Liseuse sur fond noir

Mentionnons encore une œuvre de sa vieillesse: la chapelle des dominicains de Vence, dont Matisse assuma l'architecture et la décoration: vitraux, chemin de croix, et surtout le célèbre s. Dominique.

Son art

Dès qu'on aborde l'art de Matisse, on est frappé par la richesse étonnante ' de son tempérament: il sait allier sans faille la violence et la spontanéité propres aux Fauves, et 'l'équilibre réméchi d'un authentique dassicisme. Grâ-ce à cette double qualité, Matisse parvient à tempérer toujours, par son sens de la mesure, ce que sa désinvolture pourrait avoir d'excessif.

Chef de file des Fauves, il incarne mieux qu'aucun autre les caractéristiques de cette école. II recrée le sujet, refusant de le copier sans l'interpréter, Cette interprétation subjective, si elle s'acrifie le simple réalisme, permet de susciter la réaction de la sensibilité par des éléments formels, ce «choc» dont nous avons parlé tout à l'heure.

Vabandonde la simple réalité se manifeste par l'oubli de la perspective classique, faite de construction précise et d'e volumes dus au jeu des valeurs et du modelé. ILe peintre Fauve se contente de la surface,évoquant h profondeur par une simple superposition de bandes colorées.

Eléments né-cessaires de toute peinture, la ligne et ia couleur restent la matière p remière du Fauvisme. Mais ils ne sont pas utilisés ·pour reproduire un sujet: ils vivent pour eux-mêmes, et -le tab~eau tire sa valeur et sa beauté des seuls éléments plastiques. La couleur est d'une pureté absolue, elle est vivifiée par -la lumière. La ligne est souple et vivante, libre et expressive par elle­même.

Toute l'attention du peintre se concentre sur ces éléments. «Le peintre, écrit M'atisse, n'a plus à se préoccuper de d'étails mesquins: la photographie le fait beaucoup mieux et plus vite. »

Tout en restant fidèle à ces valeurs purement p,lastiques, Matisse est un chercheur assidu. Cela explique l'évolution considérable qui se manifeste au COUTS de sa vie. Après une courte pério'de impressionniste, durant laquelle il aoquiert son métier de peintre, mais s-ans affirmer vraiment sa personnalité, il

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devient l'un des grands maîtres ' du Fauvisme par l'emploi de tons inten P . '1 . , l' l ' . 1 1 d ' Ses UIS, apres l(:t: prenuere guerre -. mone la e, une penoe e ce etente a'ppal'" caractéris'ée par une atmosphère plus fraîche. A partir de 1928, il se p réocc aIt, s~rtout d'~~e ré~ne cons~ruction, la l~gne reprena~lt plus d'importance etUa: VIgueur. S Il opere enSUIte une admll'able synthese de son grand Souci d construction et de son amour des tons chauds et plats, il parvient,. dans certai e œ~vres .de la fin de sa vie, à un remarquable dépouillemen't, caractéristique de ~:s decoratlOn~ ~uraJes de la chapelle d~ yence: les esq,uisses qu'il a l~issées pou: son s. DomInIque montrent comment Il epure progreSSIvement son sUJet, enleva l , 'l' l'l' . l" . d' nt un ~pres.autre to~s es e e~ents qUI ne UI paraIssent pas ln Ispensahles à la representatlOn extatIque du saInt personnage.

M,Misse est d'aiHeurs entièrement conscient de son év01ution, puisqu'i[ déciar à Florent F.els (cité ~lans l'~tJ:t viV'~n~, de .FeIrs, ,p., 159 - Pi~Tl'e ~a~ner,. Genève)~ ~<. Je ne crOIS pas qu un artIste soIt pmalS arnve. Un artIste evolue jusqu'à 8

fIn. Nous sommes constitués de mille éléments qu'il faut abandonner en avançall~ dans la vie, mais l'on acquiert plus encore qu'on abandonne. Jil faut p arvenir à la connaissance de l'es~entiel. »

La Liseuse

On remarque dès l'abord l'équilibre de l'œuvre, manifesté par une construc. tion assez clas~i~ue. Le pers~nn,age est pr.esque centré, formant un vaste triangle stabIre: ses 2 cotes sontconstltues pal' [a lIgne montante du bord gauche de la re. vue et le hI"as de la jeune fine, et pail: cene qui, partie ,du pan de robe visible à droite -de la table, monte pal' l'avant-braiS soutenant la tête; si l'on Pl'orronge ces 2 lignes, eUes· se rencontrent au sommet de la tête du personnage. Toutefois, on note ' l!-n certain dynamism,e plastique animant cette construction, grâce au cou~:ant d'intensité qui traverse -la toile, de l'angle inférieur gauche - souligné par la zone brune sur laquel'le se détache la signature de l'artiste - à l'angle supérieur droit, aux vives couleurs contrastant avec le reste du fond. Un obser. vateur attentif peut encore remarquer de nombreux éléments de construction d'importance secondaire: les deux triangles formés p'ar les parties rouges de la robe, entourant celui du plas.tron; celui-ci, à son tour, reprend, par sa paltie inférieure arrondie, la courbe du visage; une série de courbes pres'que parallè. les crée un véritable rythme dans la ligne extrêm,e des doigts de la main posée sur la revue, puis dans le pli noir visihle sur le bras, enfin dans l a double ligne du dossier de la chaise; même parallélisme dans les horizontales de la partie inférieure, puis dans les lignes des sourcils et de la chevelure.

Cette œuvre ne présente pas le sty-le le plus célèbre de Matisse. Certes, l'on est d'abord frappé par les deux masses rouges, véritables piliers du tableau, Mais, sur- ce rouge digne des Fauves, la couleur n'est pas parfaitement plate: on y sent le souci discret d'un certain modelé, manifesté par de légères ombres et quelques taches orangées; en outre, les pois blancs adoucissent un peu la crudité de la teinte. '

Mais ,c'est surtout dans les autres surfaces que l'on observe une sorte de tachisme très partlc~1Iie1: , qui n'est pas sans rapport avec la techn ique des Impressionnistes. Ceci . constitue d'ailleurs l'un des intérêts majeurs de cette toile

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du Musée de Grenoble, et l'on fera bien de s'y attarder quelques instants. C nunençons par le large plastron de la robe: le bleu ciel, l ' ocre, le rose et 1 0 blanc s'y mêlent en taches apparemment fantaisistes, et sans dessin, mais I~on remarque le parfait équilibre obtenu ainsi par le peintre. Il en est de même vec les p ages de la revue, à domin~nte bleue, mais en surfaces plus étendues,

;e ,plast~on é~oq~é tout à l'h~ure: c'est ainsi que s'Qpère l'harmonie .du tabl~a!l. La hberte pnse par MatIsse est encore plus frappante sur le VIsage, ou se

heurtent ... pour mieux s' accorder. un blanc bleuté, un orange vif, trois Gortes de roses, un ocre jaune et un athentique ton verdâtre. Cet élém'ent vert peut urprendre un spectateur porté à observer les détai~s: si l'on considère l'ensemble,

:n le remarque à peine, tant sa fonction est juste. Les t'aches vertes de la tête et celles des deux m,ai~s jouent uin rôle

l contrasta.nt, d'un~ richlesse étondna~te.

L'emploi du vert pourraIt surprene re un ecteur qUI n auraIt pas a ~epro uctIon sous les yeux: qu'il se rassure, cette teinte s'harmonise sans heurt avec les au~res tons du t ableau; eUe tempère même certaines surfaces bleues et les préserve de toute monotonie. Plus étonnants encore, mais tout aussi judicieusement distribués, le rose dur de h fleur fixée dans les cheveux, le bleu pervenche visible sur le fond, à droite, le j-aune orangé de l'angle supérieur droit s'hanno­nisent sans peine avec 'les autres couleurs.

Si l'on considère encore le savant dosage des noirs, des bruns et des rouges sur la tab'le et sur la cHaise, on constate que cette œuvre présente une diversité de tons que l'on n'avait pas soupçonnée au pr.emier inst<;lnt, ear l'œil frlaÎchemellt posé sur l a toile n'y rem,arqua~t guère que l.es zones rou~es. , . , .

Occupons-nous pour teI'mlner du dessm. Au premIer coup d œrl, on a l Im-pression que ~a .ligne est trè.s nette et qu'elle délimite exactement. les di~erss surfaces: on ehstIngue sans peIne les contours du personnage et des ohJets, SUltout ie visage et les ,mains, souHgnés fortem'ent par un tIiait, analogue aux vi~oUl.reuses structures de Rouault. Pourtant, si l'on regarde d'un peu plus près, on remarque un procédé très particulier, cher aux Fauves, et qui déconcerte sou'vent le spectateur qui le découvre pour la première fois. La couleur est si importante et vivante qu'elle dépasse en maints endroits 'la surf'ace 'à laquelle eUe devrait théoriquement se limiter: on le remarque sur l'avant-bras levé (le rouge de la robe déborde sur le bras), sous le visage (l'ocre du menton dépasse la ligne brune) et sur le bras posé sur la revue (le rouge de la manche et l'ocre du bras sortent nettement de 'leurs limites normales). On aurait tort de croire à une imprécision due à de la négligence: les artistes modernes qui peignent de ~et~e manière - et ils sont nombreux - le font intentionnellemen-t. Ils tradUIsent ainsi l a valeur «irradiante» de la couleur, l'interférence réelle qui se produit entre deux tons chauds, comme on le remarque si nettement sur des vitraux intenses. Mais il va sans dire que cette liberté est un ét\at d'aboutissement; ell.e ne doit p as se manifester chez un débutant et l'exemple de Matisse ne doit pas encourager les maîtres de dessin à renoncer à leurs exigences de précision pour les trav,aux de leurs élèves. La Hbei-té doit se conquérir et se mérite1': eUe réside au terme de l'apprentissag'e et non au '-P~il)t d,,~ ~lépart, où eUe ne servirait qu'à trahir la maladresse! ,. _ ~ .. . '

'J .•

)1

Page 8: L'Ecole valaisanne, avril 1966

De nombreuses classes du cantO'n O'nt eu, cet hiver, la chance de pa uel . " k' D . , Il' sser [ ques }O'?rnees al ~ 1. es cO'ursfO'~'galn IsesliPar e persO'nne enseIgnant, par

es cO'mmlSSIOns seO' aI,res, avec, par O'IS, a CO' a-bO'ratiO'n cle mO'niteurs de cl b O'nt permis à nO's enfants de prO'fiter des bienfaits de ce beau sport et d'y f ~ , d 'Q l . h" , aIre es prO'gres. ue s espnts c agrms pourraIent regretter cette evolution cl l'écO'le valaisanne ? e

Mais pO'urquO'i faut-il que cette activité scolaire, qui fait partie du progranun normal, soit l'O'bjet ' de repO'rtages clans la rubrique spO'rtive de nO's quotidiens ~ que la commune ti~nne à ce. que s~n, esprit d'initiative ne passe ~as inaperç~, d acc.o~d} que le skl-clu~ qUI a prete son concours entende en tIrer quelque publIcIte, cela se cO'nçOIt; que le persO'nnel enseignant estime mériter h ... . . d 1 'Ule cltatIOne ' a presse... mO'n Dieu!... Toutes ces raisons sO'nt admissibles et l'O'n . ne saur,ait s'élever cO'ntre la publicatiO'n d'un cO'mpte-rendu qui dO~e un SI bO'n exemple !

, Mais alO'rs, de grâce, que l'O'n s'abstienne de publier le palmarès détaillé de ces petits C9ncours d'écoliers. J'ai sous les yeux l'un de ces derniers reportages - et en avons-nous vu cet hiver! - Après le compte-rendu du cO'urs de ski et du cO'ncO'urs - très bien! - suit le dassement en trois catégO'ries: enfants de 7-9 ans - de 10-11 ans - de 12-13 ans. Avec, bien entendu, noms, prénoms r.ang~ temps au 1/10 de . secO'nde, cO'mme pO'ur les vedettes de la tribune du' lundI. Il me semble que cela sO'nne faux. L'enfant jouit pleinement de ton cO'urs, de sO'n cO'ncO'urs; mais lui faire les hO'nneurs de la presse, c'est enfler ridiculement l'impO'rtance de sO'n geste. Chacun sait cO'mbien nO's gosses, déformés par nO's mO'yens d'infO'rmatiO'n, O'nt déjà trO'p tendance à exagérer l'importance du spO'rt. Le rôle de l'école est d'assurer une saine éducatiO'n spO'rtive, d'aider l'élève à laisser au spO'rt sa juste place dans l'échelle des valeurs. Ce n'est pas en publiant les noms de nos glO'rieux écO'liers classés dans un mO'deste concours scO'laire que nO'us créO'ns une am,biance f avO'rable à cette éducatiO'n. Quel maître a déjà eu l'idée de cO'mIpuniquer au journal le palmarès de la dernière compo. sitiO'n de problèmes ? Alo,rs, pO'urquO'i le ski ?

VO'us répO'nd,rez: «La presse -demande ... » Et alO'rs? N'O'se-t-on pas lui dire «NON» ?

Curdy

Humour

Une tnaÎ,loresS'è d'écoile interrog'e un élève: - Dis-moi, Chri'Stti1an, pOUirquoi l'oou chante'-1:-'elUe quand ~ne boti~, ?

Après un m-oment de réflexion, Christt-ian s'écrie: '"'- P-M'ce que tdu~ J.e.s mj~robes, Hs criënt, Madame,

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Une vision historique et biblique de l'Eglise

Réalité mystérieuse, l"Eglise, dans ce qu'elle a de prO'pre, ne peut êire saisie que par ce que Dieu lui-même nO'us en ' a révélé à travers sO'n action dans le monde et à travers les figures suggestives qu'II nO'us en a données d~ns la BiMe 1 . P ourtant ces deux vO'ies ,de 'cO'nnaissance ' n'épuisent pas ce , mystère. L'Eglise, en eH et, se présente à nous non s-euleUllent cO'mme une , entité " spiri­tuelle fixée une fois pour tO'utes, mais également comme, une réalité dynamique qui s'insère dans la trame de l'histoire humaine et qui' s'exprime , merveilleus~--ment par l'image biblique du PEUPLE DE DIEU. " ,

Arrêtons-nous un peu aux grandes étapes de l'histoire boulè~ersani~ d;isr~ël; nouS y découvrirons sans peine des aspects nouveaux de I;Eglise dù Christ dont ce peuple est la figure. Nous concluerons avec M. l'abbé Polaert 2 pal' quelqu'es remarques pédagogiques concel'nant l'ensemble de notre catéchèse, qui découlent de cette vision historique et biblique de l'Eglise.

les grandes étapes historiques du peuple de- Dieu

« A toute époque, à la vérité, et en toute nation, 'déclare le ConcHe; Di~u li: tenu pOl.J,r agréable quiconque le craint et pratique la justice. Cependant, le bon vouloir de Dieu a été que les hommes ne reçoivent pas la sg,nctification et le salut séparément, hors de tout lien mutuel; il a voulu au contraire en faire un peuple qz.r-i le connaîtrait selon la vér-ité et le servirait dans la sainteté. » (Lumen Gentium, No 9). ' " ' ,-

Pour réaliser ses desseins éternels, Dieu a donc voulu, ,à un moment Pl:écis de l'histoire du monde, constituer une Eglise, - ch,oisir un PEUPLE ,appelé à grandir au sein des nations pour y porter son tém"oigilage 'de -vérité (Is 44;8} et leur O'ffrir ses moyens de salut. (Gn 12,3; JI' 4, 1-2): ';, ," _" , ', - , ,', ,',

1. Israë l, peuple de la promesse divine

Ce p euple appelé par Dieu, c'est Israël qui ne doit son existence qu'au choix tout particulier de Dieu, choix fondé ni sur le nombre, n~ sur les mérites de l'élu, mais sur ,l'amour gratuit et spontané de Yahvé, comme en témoigne la Bible (Dt 7,7-8; 8,17-18).

Cet appel fut adressé d',abord à A1braham, .invité à quitter , son pays natall pour dev-enir « le père d'un grand peupl'eO » ' (Gn 12, 1-2). Et ce peuple, Dieu via le constituer, en lui dem'andant de croire à une pror.p..~s~e .pou~ -le m9in,.8 ~~~ange:

,- . . .. --- .. - . '- . ,_" _ ,_ _ ,.' .. ,; • c~, _ _ _ _' -' ,_ ', ~

1 cf. 11 0 5 -pl'écédenlts <ail tic;}e:s: Une p17ésef!.tation ~de l'~glisé.J/our.' les hij~!ië.s" ,:Wi-uio.llrd'hui, E. V. févri er 1966, p'ag,e 15 ,et Les images"_ 1.?ibi[q_ues ,!ie' liIgli{~: ~," .V:~,~a!l~s J96fj, p'~'ge 5:: -. :~

2 Confél'en~ce donnée au COUèl' S 'd'e perfècti'<Hmemel1lt, .l'e 17 a-oût 1965~ .

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Page 9: L'Ecole valaisanne, avril 1966

« Lève les yeux au ciel et dénombre les étoiles si tu peux les dénombrer ... tell sera ta postérité.» (Gn 15,5). Abraham, qui était alors sans enfant, âgé d'en~ viron cent ans et dont la femme Sara en avait quatre-vingt-dix, «crut en Yahvé» (Gn 15,6). «Espérant contre toute espérance, il crut - nous aSSUre saint Paul- et devint ainsi père d'une multitude de peuples », selon la promesse qui lui avait été faite. (Rm 4,18).

A~nsi, cette descendance merveilleuse, ISAAIC, n'est pas le fruit d'une volonté de chair - fe vouloir humain n'a ,pu produri're qu'un IsmaëJl - mais celui de la foi en une promesse que seule la puissance de Dieu pouvait accomplir Dès lors, le vrai lien qui va unir ce fils de la promesse et tous ses descendant~ à Abraham, ce n'est pas celui du sang, de la chair ou de la race, mais un Hen qui vient de la foi et qui est pure grâce de Dieu. Et le peuple d'Is'l~aë![ ainsi constitué va connaître des hauts et des bas suivant que ses enfants gar dell'ont ou abandonneront cette foi en la promesse divine.

L'Eglise, nouvel Ismaë1 ,annoncé parr les prophètes et instauré par le Christ est également constituée avant tout, non par des liens humains de p arenté' de race, d'affinité ou d'intérêts communs, mais par ceux d'une même foi e~ Celui qui avait été promis aux hommes dès le paTadis terrestre (Gn 3,15). Dans l'Eglise, en effet, de par notre baptême, nous sommes tous frères non selon la chair mais selon l'esprit, c'est-à-dire par la foi et la charité qui nous Ont été départies par pure grâce de Dieu, sans aucun mérite de notre part.

Et ce nouveau peuple de Dieu va aussi connaître des progrès ou des reculs selon la réponse de foi que les hommes donneront aux appels et aux promesses divines. Ainsi, la Vierge Marie sera proclamée « bienheureuse d'avoir cru» car c'est en vertu de sa foi eh la parole de Dieu qu'elle a conçu l'Enfan-Dieu, qu'elle est devenue en toute réalité la Mère de l'Homme-Dieu et la Mère de l'Eglise. Aujourd'hui comme jadis c'est donc la FOI qui constitue le PEUP LE DE DIEU.

2. Israël, peuple de l'alliance

Des origines à ;J'exode, Israëll fut com'me un enfiant choyé par s'a tnère: Dieu le préserva de la famine en lui ouvrant les portes d'un pays fertÎie (Gn 45, 5-8), n [',arrlache à la servi,tude tyranni1quedes nouveJaux maÎ/tJres d'Egypte (Ps 16). Mais surtout, Dieu contra'cteavec 1'e peu'pŒ'e 'sauvé, plar le 'mini/stère de Moïse, 105, 23-39), II prend soin de ~ui durant la 'péni,blle traversée du désert (Dt 8, 15. une alliance sacrée à laquel1e Il sera farouchement fidèle, m,algré les infidé. lités, les récriminations et les révoltes quasiment incessantes de ses protégés. «Je vivrai au milieu de vous, je serai pour vous un Dieu et vous serez pour moi un peuple », aime-t-II à répéter (Lv 26,12; Dt 29, Il; ... ).

Pour ce peuple qui sombre si souvent dans l'idolâtrie, dans les divisions intestines dans tous les péchés que nous rapporte le Psa~miste (Ps 77 et 105), la miséricorde de Dieu est inlassable et inépuisable; elle réussit t oujours à maintenir dans le monde pervers cette assemblée de croyants, ce reste saint et fidèle d'où finalement sortira le Messie, «lumière pour éclairer les nations et gloire d'Israël », comme:te dira le prêtre Siméon. (Luc 2, 32).

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pour tant selon l'enseignement de saint Paul, «la premLere alliance n'était u'une figure pour la période actuelle» (Héb 9,9); eH-e n'éta~t qu'une ombre de f «Nouvelle Alliance» que Jé~us devait contracter avec le nouvel Israël, son

Êglise, par l'effusion de son sang (Luc 22,20). Et ce nouveau pacte, comme l'avaient annoncé les prophètes, ~st «u?,e a~liance pacifique »'. ~ une allianc: éternelle» en vel'tu de laquelle DIeu a etabh sa demeure au mlheu de nous a jamais. (E z ~7, 26.28; JI' ~1,31-34): . , "

Jésus d'aIlleurs, n'a-t-Il pas reafflrme solennellement cette presence perpe­tueHe de Dieu au milieu des hommes en disant à s~s disciples au jour de son Ascension: «Et moi, je s'flis avec vous pour toujours, jusqu'à la fin du monde» (Mt 28, 20). Depuis vingt siècles, !lOUS p,o~vons constater que D~eu .n'est. pa,s revenu sur son engagement. Malgre les penIs -du dehors, les persecutlOns Inte­rieures, l es hérésies et les schismes de tous les temp, malgré les péchés et les scandales des chrétiens de toutes conditions et de tous rangs, l'Eglise du Christ a bénéficié des miséricordes divines, non seulement pour survivre honnêtement, mais pour ' progresser sans cesse en étendue et en profondeur, comme en témoigne le fait récent de Vatican II.

3. Israë l, royaume privilégié de Dieu

L'idée de Yahvé-Roi n'apparajt dans l'histoire d'Israël qu'après son ins­tallation en Canaan. Dès lors ce symboIe sera utiJisé fréquemment dans la liturgie et dans la prédication des prophètes pour traduire la situation particulière de Dieu p ar rapport à son peuple. «Ce n'est pas moi qui régnerai sur vous, ni mon fils non plus - dira Gédéon qui vient de sauver Israël - car c'est Yahvé qui doit être votre Souverain» (Jg 8, 23). Et le psalmiste chantera: «Qu'il entre le roi de gloire 1 Qui est ce roi de gloire? Yahvé 1 ... » (Ps 24,7).

Israël est tellement le domaine, le , fief particulier de Dieu, que Samuel hésitera et refusera même de satisfaire le désir du peuple d'avoir un roi « comme toutes les autres nations» (1 Sa 8, 5-9). Il lui faudra un ordre de Dieu pour qu'il se décide à désigner les de~x premiers rois, Saül et 1?avid, qui sero?t auprès du peuple comme les «heutenants» du Grand ROI, comme ses fIls (2 Sa 7, 14). Bien que mêlés comme leurs voisins à la politique internationale, les rois israëlites n'exercent pas une royauté ordinaire; ils détiennent leur royauté de Yahvé qu'ils doivent servir (2 ,Ch 13, 8) et dont ils doivent faire r~specter la Loi.

Malheureusement ces rois trahiront bien souvent leur mission, méconnaissant la Loi divine et les intérêts religieux du peuple, pour assouvir leurs ambitions politiques ou même leurs passions inavouables et cela malgré les reproches et les menaces des prophètes envoyés par Dieu (2 Sa 12; 24, 10'-17; ... ). Finale­ment l,a ruptuTe des rois humains amènera la chute de Jérusalem et la ruine de la dynastie davidique.

Cette expérience d'Israël, mêm·e dans sa phase la plus glorieuse, n'était qu'une image imparf'a:ite du royaume que le Messie devait inaugurer par sa prédication. Le «ROYAUME DE DIEU» annoncé par le Chlfist \revêt cene·s aussi des o,ara·ctères sensibles, puisqu'il est présenté cornille un champ où le bié croît avec l'ivraie

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(Mt 13, 24), comme un petit troupeau que les Apôtres auront mission de p " com'me une Bonne Nouvelle qui sera proclamée dans le monde entier (Mt 24a~re, comme une Eglise confiée à un chef visible PielTe (Mt 16 18). Mais J" 4), d' r ' _11 ',esus eCi are sŒennellement: «M on royaume n'est pas de ce · monde» (Jn 18 3 a

li ' 't l' ' d" 1" .. ~l ' 6), . ,s agI a , av~nt tout une rea ~te sp~l'ltuel e, d'un royaume DE DIEU qUI n est fonde nI sur la force humaIne, nI sur la puissance politique n' , l . l ' . Il . l P , 1 SUI' es l'lC lesses matel'le es, malS sur a arole de Dieu adressée aux homm d bonne volonté, comme en témoigne la paraboJe de la semence (Mt 13e~ )e Ce ~oyaume nous est présenté ·dans l'Evangile comme un don surna~"" gratuIt, une grâce offerte par Dieu aux humbles et aux petits (Mt Il, 25), à ~el ceux que l'on rencontre sur les chemins sans distinction de races ni de cl °Us (M,t 22 9) . dl' , 'h "asBe& , ,aux ouvners e la onZleme eure com,me a ceux de la premi' (Mt 20, 1-16). ere

,Ce royaume tout intérieur se construir'a aux dépens de celui de Satan Ce . e l' l 1 .,. bl' ' qui xp Ique es uttes InevIta es que ses partisans ne cesseront de rencontre ' travers les sièoles. Mais le Christ a prévenu ses disciples et li a assuré que 1'1 a forces de l'enfer ne pourront plus détruire ce royaume comme jadis cel e~ d'Israël (M~ 1?, 18) et que finale~,en~ son Eglise triomphera et partage~ sa propre vlctOll'e (Apoc 20, 10). V Olla bien un aspect réconfortant de l'Eglise!

4. Israël, peuple exilé et dispersé

. Israël. avait connu un premier exil volontaire, lors de la grande famine q~I l'av:aIt a~ené en Egypte. Sa1utaire à l'origine, ce séjour en pays étranger lUI deVInt bIentôt une servitude ~ntolérable, dont il aspirait à être délivré. Ce fut alors la longue marche vers la Terre promise.

Après la. ruin~ du royaume de Juda par les armées du roi de Babylone, un a,utre e::d allaIt peser lourdement sur le peuple de Dieu. Décimé, persécuté

. et dIsperse à travers les pays qui bordent la Méditerranée, ce peuple allait c0r,tn:ître la nostalgie de la patrie aimée livrée en pru.'tage à des étrangers. Pl'lves du Temple et du culte, les exilés pouv,aient se croire complètement abandonnés de Dieu et s'enfoncer d.ans un découragement mortel (Ez 37 Il; Is 49, 14). En réalité, au cœur même de l'épreuve, Dieu l'estait fidè1e à' son peuple. Par la voix des prophètes, li réconforte les exilés (Ez 37,14), TI leur apprend à mépriser les idoles (Is 44, 9 ... ), li les appelle à un t'ayonnement m~ssionnaire universaliste, à être «la lumière des nations» (Is 49, 6), Il les Ol'lente vers l'espérance eschatologique du règne universel de Yahvé (Is 45,14).

L'édit de Cyrus promulgué en 538 va l'amener à Jérusalem et dans les autres villes et villages de Palestine un bon nombre de Juifs fervents (Ne 2, 3), mais beaucoup séjourneront encore à l'étranger, d'où leur pensée se portera fré. quemment vers la patrie réorg·anisée (Dn 6, Il). Bientôt ils l'eviend'l'ont en pèlerinage «de toutes les nations qui sont sous le ciel» (Ac 2, 5), surtout à l'occasion des fêtes de La Pâque ou de Pentecôte.

Ces expériences de l'exH, :de la dispersion, de pèlerinage, se renouveMent const1amment dans l'Eglise. Dès les origines, ~es disciples du Christ ont été dispersés aux quatre coins de l'univers par le souffle de la pel'sécution

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qui sévissait à Jérusalem, en Judée et dans ['Empill'e romain. Cette dispersion fut l'occasion pour les chrétiens de témoigner de l((ur foi au Christ et de leur charité face aux nations les plus diverses. Et ceh se réalise encore aujourd'hui, là oÙ l'Eglise connaît la persécution. En Chine, par exemple, on n'avait sans doute jamais entendu pader aussi souvent du Christ et du Vatican que depuis l'avènement des communistes et leurs luttes anti-'religieuses. Et aujourd'hui comme jadis, Dieu soutient visiblement son peuple dans l'épreuve.

D'autre part, cette nostalgie d'un patrie céleste, où l'on sera pleinement heureux, est un sentiment cher aux chrétiens de tous les temps, conscients de n'être ici-'bas que ,des 'pèlerins groupés en une EgŒise qui est en route vers une perfection toujours plus grande et qui attend dans la foi et la patience le retour du Christ. (Apoc 21, 2). Ces expériences nous aident donc à découvrir la dimension missionnaire de l'Eglise du Christ et le dynamisme profond qui l'anime.

Conclusions pour notre catéchèse

Cette brève étude de l'histoire d'Israël nous a donc fait découvrir certains aspects trop souvent oubliés de FEglise. Cette manière d'entrer au cœur du mystère de l'Eglise peut être appliquée à l'ensemble de la catéchèse. S'agit-il, par exemple, de parler à nos jeunes de la paternité de Dieu. n nous seTa plus aisé de la faire connaître à travers certains événements de l'histoire du salut, plutôt que pal' des raisonnements abstraits puisés chez les philosophes. L'action de l'Esprit-Saint, de même, serà mieux comprise par certains récits des Actes des Apôtres que par l'utilisation ou l'explication de certaines formules théolo-giques.

Les sacrements seraient aussi mieux compris si nous savions les préenter à travers les gestes concrets de ['E'V:angile. Ainsi pour la pénitence, au lieu de nous attacher à décrire d'une manière théorique les divers actes du pénitent, les conditions ,d'une bonne 'contrition ou d'une 'confession intég'ra~·e ... , ne serait-il pas plus éclairant de nous a'lTêter à la rencontre de l'enfant prodigue avec son -père ou à ceLles du Christ avec la Samaritaine ou Marie-Madeleine? Vus dans leur contexte biblique, les sacrements seraient peut-être moins pris facilement comme des «distributeurs automatiques» de grâces, mais davan­tage comme des gestes de miséricord·e et d'amour de personne à personne.

Il en va de même pour la catéchèse des commandements. Les inteTdits et les impératifs de la morale seraient d'une plus grande portée sur nos catéchisés, s'ils leur étaient présentés dans le cadre vivant et expressif des faits bibliques.

En fin cette vison histoTique de l'Eglise nous l'appelle que Dieu n'a pas voulu sauver les hommes séparément. Pour réaliser son œuvre de saiut, Il a voulu un peuple. Ainsi on ne saurait parler d'un saint indépend,amment de la famille, de la communauté religieuse, du milieu chrétien où il a puisé la vie et s'est épanoui. Bref, on ne saurait faire œuvre vahble de catéchèse sans référence constante à la vie du PEUPLE DE DIEU qu'est l'EGLISE DU CHRIST.

F. Pralong sm

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Page 11: L'Ecole valaisanne, avril 1966

CINEMA

Le , CInema italien

Le cours de cinéma, organisé dans le cadre de la Semaine pédagogique, sera consacré principalement au cinéma italien, un cinéma national qui, par la qualité et l'importance de sa production, est l'un des premie(l"S du monde.

Les récompenses qu'il a obtenues en 1963, par exemple, sont un signe indéniahle de sa bonne santé artistique: .

cinq grands prix, LE GUEPARD, à Cannes, MAFIOSO, à San Sébastian, IL DIAVOLO, à Berlin, HUIT ET DEMI, à Moscou, MAIN BASSE SUR LA VILLE, à Venise.

deux prix de mise en scène, Lina WertmuHer, pour 1 BASILISCHI, à Lcarno et Dino Risi pour IL SORP ASSO, à Mar-el-Plata.

Depuis cette date, chaque année, avec moins de profusion il est vrai, l'Italie nous offre d,es films de qualité d'auteurs chevronnés: Visconti, Fellini, Antonioni ou de jeunes réalisateurs aux talents prometteurs, Olmi, de Setta, Francesco Rosi.

Pour le plus grand nombre des spectateurs, le cinéma italien c'est l'école néo-réaliste de l'immédiat après-guerre qui a atteint son apogée en 1948, après àvoir donné ses chefs-d'œuvre les plus intéressants. A l'époque, l'exp1osion néo-réaliste surprit tout le monde par son ampleur, car 1es critiques, les ciné­philes et même les historiens du 7e art considéraient cette école comme lm

phénomène spontané, ignorant qu'elle était de la somme de longues années d'élaboration et de luttes.

Au demeur.ant, l'histoire du cinéma italie est très mal connue. Les mono­graphies sur ce sujet n'abondent pas dans notre langue. Pour tracer le href panorama historique qui va suivre, j'ai surtout consuÎ1é LE CINE,MA ITALIEN par Carlo Lizzani, les Editeurs hançais réunis, dont le mérite principal, à mes yeux, est de lier l'histoire du cinéma transalpin à l'évolution 'CIe l'ItaHe. Cela ne va évidemment pas sans parti pris, ni erreur grossière. Mais quelle source précieuse de renseignements! Et de première main, car Lizzani, comme scénariste et jeune critique a lutté pour l'essor du néo-réalisme. I!l a collahoré à «Chasse tragique », «Riz amer », «Pas de paix sous les oliviers », de G. de Santis, ainsi qu'à «AHemagne, année zéro» de Rossellini. Le premier, il évoqua la RéSIstance avec un certain recul historique dans « Achtung Banditi ! »

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(1951) . Nous lui devons aussi un extraordinaire documentaire: «Il y a quelque l ose de ,changé dans le Midi ». Sa «Chronique des pauvres amants» fut

cluronnée au Festival de Cannes en 1954. n a également tOU'l.'ué: «La muraille d~ Chine », 1958, « Le hossu de Rome », 1960, « L'oro de Roma », 1961.

La lecture de « l'Histoire du cinéma» de Ba'l'Clèche et Brasillach vous donnera une vue plus nuancée, plus conservatrice aussi du cinéma italien.

L'industrie cinématographique italienne donne les premiers signes de vie entre 1906 et 1908. La production était alor~ centl:a1isé

1e à .T~rin .. Lel,film d'~lrt,

lÎ était né en France, fit la fortune et la reputatlOn cu cmema Ita Ien, car les ~tistes italiens y ajoutèrent leur goût du mélo'drame, du somptueux, toutes les traditions de l'Opél~a.

Le « Quo Vadîs» d'Enrico Gazzoni fut le coup de gong qui ouvrit solennetl­lem~nt cette série de succès. Ce Quo Vadis, s'impos,a « par l:ahond,a~ce de !.a figluation, le réalisme du décor, et ,la beaute des spectacles declamatoues qu Il offrait ». (Bardèche et Brasillach).

Mais le chef..ld'œuvre de cette époque est le grand film de Pastrone, le fameux «Cabiria» réalisé sur un scénario. o~·iginal de Gabriele d'Annu~zi?, «Le film n'était tiré d'aucune œuvre littéraIre et les producteurs eurent Iidee d'intéresser le poète à l'établissement du scénario et des sous-titres afin de donner plus de noblesse au fim » (Lizzani).

GélIbiria fut considéré comme un modèle de parfaite exécution grâ'ce aux nouveautés techniques qu'il propagea dans les studios. Parmi ces nouveautés, l'emploi du travelling - ce mouvement particul,ier de .l'appareil de .prise de vue qui permet de passer d'un plan général à un pre~I~r plan, ou v~ce-versa, ou de décrire successivement ,des personnages ou des elements du decor ' sans avoir besoin de «couper» entre les prises devues - valut à Pastrone le titre de pionnier.

Avec tous ses défauts, le ~cinéma itélllien d'alors a été le premier essai pour donner au film une noblesse et une noblesse plastique qui devait d'ailleurs beaucoup à la peinture classique.

Dès 1914 les studios se déplacent de Turin vers Rome, et les œuvres perd'ent peu à p eu 'leur caractère national. «Les lueurs d'authent~cité qui s~ét~ient al,lumées par moments dans le documentaire et dans la chronIque.» subslste~ent néanmoins dans certaines œuvres de l'école vériste ou naturahste, premIers balhutiements du néo-réalisme. En 1913-1914, Nino Martoglio tourne « Sperduti nel buio » d'après une pièce de Roberto Bracco: les séquences qui se déroulent dans un quartier pauvre ortt été tournées dans un faubourg de Naples en utilisant comme figurants mendiants et prostituées. ,

En 1915, « Assunta Spina », réa1lisé par Gustavo -Serena d'~près un~ comédie de Salvatore di Giacomo nous montre des extérieurs authentIques qUI donnent au film u n accent réaliste.

Depuis la guerre, jusqu'en 1923, s'est consommée peu à peu la décadence du ciném'a italien. Il faudra attendTe le [,ascisme pour trouver à- nouveau des films intéressants. «L'histoire du cinéma it'alien redevint digne d'intérêt ave'c l'apparition d'Alessandro Blasetti et de Mario Camerini, les deux metteurs en

19

Page 12: L'Ecole valaisanne, avril 1966

Len uveau

De même que la plante tire du sol sa nourriture et la tient en réserve dans sa tige, la charge capillaire du stylo WAT aspire l'encre et se remplit en quelques se­condes.

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P 1453 Q

LONZA 21

Page 13: L'Ecole valaisanne, avril 1966

scène les plus significatifs de la seconde période du cinéma itaHen, dans la période 1930-1940.» (Lizzani).

Le 28 octobre 1922: marche sur Rome de MussoHni. Trois ans p~us tard les premières mesures de nationalisation frappent l'industrie cinématographiqu~ En 1931, une loi d'aide accorde une prime égale à 10 % du revenu brut à chaqu' film italien. En 1932, c'est le premier festival de Venise. En 1935, l'Etat achèt: une chaîne de salles de cinéma privées qui formeront le noyau de l'Ente Na. zionale lndistrie Cinematografiche (E.N.I.e.) et fonde à Rome le Centro Sperimentale Delle Cinematografia dont le but est de former techniciens et jeunes cinéastes. Son directeur est Luigi Chiarini; parmi ses professeurs, on relève les noms de Umberto Barbaro et Alessandro Blasetti; parmi les élèves qui se feront connaître plus 'tard, citons: Roberto RosseflIini, Luciano Emlller Antonioni, Luigi Zampa, Pietro Germi, Giuseppe De Santis et Dino De Lau: rentis.

Le Centre expérimental de Rome offôt aux professeurs et aux élèves l'occa. sion d'étudier l'histoire du 7e art de leur pays et de redécouvrir les valeurs à la fois artistiques et humaines du mouvement cinématographique d'avant 1922. Simultanément, ils formèrent leur jugement au contact des livres écrits paf les grands théo,riciens: Eisenstein, Poudovkine, Bela Balasz.

La Biennale de Venise en 1941, couronna l'extravagante «Couronne de fer» de Blasetti qui «mériterait de rester comme un modèle insurpassé de l'emphase du bri'c-à-hrac» (Bardèche et BrasiHach) . Nous vert'ons durant la Semaine pédagogique ce film que Bazin caractérisait ainsi: goût et m auvais goût du décor, idolâtrie de la vedette, puérile emphase du jeu, h ypertrophie de la mise en scène, intrusion ele l'appareil traditionnel du bel canto et de l'opéra, scénarios conventionne~s influencés par Je d'l'ame, le mélo romantique et h ,chanson de geste pour roman feuilleton. II est vrai qu'aujourd'hui encore cerI'tains réaHSIateurs italiens commettent les mêmes erreurs. Exemples: M'aciste, Hercule.

Enfin apparut le néo-réalisme, l'événement majeur des années d'après. guerre dans l'histoire du cinéma mondial. « Cette prodigieuse floraison d'œuvres vraies et fortes mérite qu'on 1ui fasse toute sa place et qu'on la présente pour ce qu'elle fut dans l'évolution du cinéma: l'événement ' le plus important des dix ,dernières années ». (Bardèche et Brasillach).

En vingt ans, le néo-réalisme a été continuellement _ l'emis en question et cependant son actualité demeure irrécusable si l'on veut bien admettre qu'avec «Il Posto », «Banditi e Orgasolo », « ISalvatore Giuliano» et «Le Mani sulla città» Olmi, De Seta, Rosi ont récemment o.'évélé l'existenee d'un «second néo-réalisme» italien.

Ce passage d'un néo-réalisme à l'autre sera l'objet pdncipal de nos préoccu. pations et ,de notre étude durant le cours de cinéma de cet ' été.

Technique

Fondu: trucage qui consiste à faire varier progressivement les images de la fin d'un plan jusqu'au noir totalI (fermeture en fondu) ou depuis le noir total,

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E . V. No 8, avril 1966.

Centre d'intérêt

ter

Lecture

CHANGEMENTS

Je prenais, le samedi, le train de 2 ~. 30. C'est mon premier chemi~ de f~r. On arrivait sans se presser dans les enV1l'0ns de 2 heuTes. U~e Atou~e petIte gare, une espèce de hangar en briques, quelque chose comm~ le depot d ~n marchand de charbon, et la voie empruntait le trajet de 'la rou~~, e~ant c~nst,I:Ul~e sur un de ses ba-côtés. Elle n'avait pas son 'Parcours à elle. C eta'lt petIt, c etaIt modeste; c'était plein de bonhomie. ." , .

Tous les voyageurs se cOl1J:~aissaient et. a,va~e~t plmsu a se r,etrouver pour faue un bout de causette SUl' Œe quaI. Le samedI etaIt Jour de m,arche.... .

On devait partir, d'après l'horaire,,~ ~eux heur.es et denue,. on ne partaIt . . ,qu'un IJeu avant trois heures. C etaIt tant mIeux; on avaIt l e temps. Je JamaIS L d' . , d' d suis d'un peuple qui aime à avoir le temps. a emle avaIt sonne e'pUls un gran moment qu'il arrivait toujours des voyageu.rs.: les femmes c.ouralent, ~es hom­mes ne se pressaient guère. «Eh ! 1eur cnalt-on, venez boue un verre.» Ils consultaient leur montre puis, introduisant la tête dans le bureau du chef de gare qui ét1ait toujours grand ouvert: «On ne part pas encore? » - «Dans

sept ou huit minutes. » . , . , , ... Pendant ce temps, ceux et celles qUI etaIent restes sur le quaI aSSIstaIent

, ~al'sant spectacle touJ'ours pareil, toujours nouveau: les manœuvres de a un p.L , . . ., ff' d' t l a locomotive. Une toute petite locomotive, malS qUI ten~lt a a ume~ autan plus son importance que ses clilnension~ R?-r,ai~p.t p~ [a [als~er pa~s~r lnap~'l'.ç~e. Elle était là sur une voie de garage, qUI SIfflaIt, qUI cr~c~alt, pUIS l~moblhsee,

tt 't a' fumer la pipe à pet~ts coups, émettant une sene de bouffees blanches se me al , d' . 'T' toutes rondes qu'on voyait se supeTposer en se rsslpant peu a peu. out a

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Page 14: L'Ecole valaisanne, avril 1966

E. V. No 8, avril 1966.

co~p elle poussait un si!flement, eUe avançait j.usqu'à l'aiguille, eilŒe r evenait su r ses pas, et elle aV'ançaIt de nouveau, elle reculaIt de nouveau faisant m ouvoir l es pistons d'avant en arrière, tout à fait comme l es ~nfants avec leu. cou des quand ils jouent au « chemin de fer ». l8

On attelait l a locom otive au convoi; eUe allait à reculons. Un homm d~é~ipe l'ac?ompagnait (la nui~ il a une lanterne); il criait: «Quatre mètre:' t roIS et demI, deux.» Et, tout a coup, levant le bras : «halte ! » Et c'était l t amponnemen! i~évitable .qu.i faisait tomber assise sur les hancs, heuteuse~ ln,en~ t out prets a l es receVOIr, les femmes l'estées debout, l'ouier les p aniers degrmgol~r l es cor,beiHes; après quoi l a locomotive sifflait l onguement, décisive: ment; et l on voyaIt l es hommes sautel' sur les m·archepieds du convoi en marche sans. t r op se presser encore, cal' ce petit train de banlieue ne prenait guère d~ l a VItesse qu'après être sorti de la vrUe et, ce premier trajet, il l e faisait sa rre-ment au pas. 0

Ensu.ite, j'ai été précipité dans des pays inconnus pal' de magnifiques locomotIves aux cuivres brillants, aux tôles frémissantes comme les Hancs d'un p"';r .sang. Jeté s~r ~es ponts, bu par des tunnels, emporté par une force sans def aill an ce : et l ablme est au-dessous de vous et au-dessus de vous l a cascade p end à un rocher. Des trains de luxe et qui ne venaient pas de l a vil1·e voisine m ais d~, l 'au,tre b?ut du monde, avec des voyageurs pa&ant toutes les l angues: l a lunuere electnque, des wagons-restaurants, des wagons-salons. Et l'indiffé­r en ce des. usag~rs, j.ustell~ent, ces ingrats,. pour l a force qui les emportait, tellement ils l a JugeaIent sure et, ayant conflallice en eUe, ils n'y pensaient même plus.

~es HIs" ces .câbles interminahles partout tendus à tr,avers nos campagnes à des pylones metalliques. Et cependant à leur extrémité, une locomotive, qui n'a plus l'air d'une locomotive, qui a l'air d'un simpl e wagon, mais dont i'intérieur est tout un laboratoire ambulant, attend J'influx à quoi rien ne r ésiste. On déplace une manette : rou~ez.

C.-F. Ramuz (P our un anniversaire CFF, 1847-1947)

LE SI MP LON

En aoùt 1898, on commença avec optimisme les travaux du tunnel, l e plus gr an d qui ait jamais été construit jusqu'al ors. Mais ~es ingénieurs se heurtèrent bientôt à de très grosses diffi cultés: ils eurent à lutter contre une température dépassant parfois 50°, et contre les irruptions d 'eau notamment les sources d'eau chaude.

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E. V. No 8, av rH 1966.

P our assurer 1a venülation, l'écoulement des eaux et Ue transport du matériel on perça parallèlement 'au tunnel, à 17 m . de distance d'outre en outre un~ deuxième ga'lerie, qui, plus t a'r d, fu t élargie et devint le ' second tunnel. '

Mais un chemin de fer fr an chissan t la fronti ère sous n os montagnes au milieu d'un tunnel" f~t c.onsidéré c.omme d anger eu:: pour la sécurité du pay~. En 1904 encore, on ecnva1t : « Le Sllnp'lon sera toujours pour la Confédération h elvé­tique un chemin de fer politiquement et mHitairem en t r edoutable qu' il convient de b ien surveiller. » '

(Les chemins de fer suisses 'après un siècle, René Thiessing, Dd,achaux & Niestlé, Neuchâtel. Bibliothèque CFF, Berne: Eg 992 b.)

Dictées

LE PETIT TRAIN

Le petit train. nous emmène, sorte de jouet mécanique assez solide pour portel' une douzaIne de voyageurs et quelques pan iers de poissons. Il s'arrête quand il veut, quand les voyageurs lui font signe.

Aux passages à niveau, poin t de ban'ière; le train donne aux voitures le temps nécessaire, regarde prudemm en t à droite et à gauche, siffle longuement , "1' l ' s assure SIn y a p us personn e et r epart. A chaque gare il s'amuse, lance un

wagon, en accroche un autre, en tamponne un troisième pal' mégarde, feint de m anœuvrer, et, vite essouf.{[é, se <dés'ahère à une prise d'eau.

P uis le chef de gare siffle, le chef de train siff1le aussi, la locomotive sifflc à son tour et le petit tl-;ain familier s'ébranle.

Jules Renaud (Ecole)

AVANTAGES DU ,CHEMIN DE FER

Placée sur les rai1ls, une locomotive produit des effets prodigieux; elle emporte à eUe seuile, avec une vitesse de soix ante à cent vingt ki~omètres à l'heure, ce que cinq cents chevaux ne traînent pas sur une route ordinaire en faisant par heure huit ou dix ki'lomèt l'es. Gl'âce aux chemins de fer, un voyageur peut, en douze heures, faire un trajet qu'autrefois il aurait mis plus de cinq jours à aocomplh.

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E. V. No 8, avril 1966.

Quelle admir.ahl e écon~mie -de temps et d'argent ! quel avantage pour le co~mer:e de faIre parvenIr en quelques heures les marchandises qu'un Ion trajet eu~ :pu détériorer! Quel'les f.aciHtés pourr tous ceux que leurs affaires o! leurs 'p1aIsirs appel!lent dans des 'régions eIoignées et 'qui n'ont à consacrer à le . voyage que de courts loisirs ! ur

D'après Aubert et Dutilleul

AUX ORIGINES DU CHEMIN DE FER

Enseignement du plus haut intérêt, les grandes communications par chemin de fer, f~ndement de la civilisation moderne, n'ont été que l'extension d'lUl o~tlHage Ind~striel utill isé depuis de longs siècles pour les manutentions inté­neures des mInes et des loatl"rières. L'indust·rie extra'ctive utilisait au XVIe siècle des t~mbereaux sur roues en fer, poussés à ,bras sur des bandes ou longr ines de bOlS, pour transporter le minerai depui's Jes puits jusqu"au parc de stock age.

D"après L . M. Jouffroy

L'EMPIRE DU RAIL

L~s continents sont traversés de part en part de lignes ferrées. L'empire du chemIn de fer ne se borne pas à la possession des plus larges e..spaces: la con­quête se ramifie clans les 'profondeurs des terres. Prolongeant le réseau générai, l e chemin de fer ·d'intérêt ~ooal dessert les campagnes inaccessibles aux grandes artères; il grimpe vanées étroites et sinueuses; monté sur crémaillère il fait l'ascension des 'co~'S et des ITIOntagnes. ISurtout il devient ~'accessoi'1:e fan:::iii er de ~a civ~lisation urbaine: le tramway sur rail, à cheval, à vapeur, à ·air comprimé, ëlectnque, en surf ace, aérien ou souterrain, assure les transports en commun dans la grande m,ajorité des villes.

Le ·chemin de fer ,ex'erce une 'attI'action universe}[e sur les esprits: H. est le jouet préféré des enfants. Aux fêtes traditionnelles de Noël et du Jour de l'An il occupe une place privilégiée dans les devantures magnifiquement éolairées~ Des associations groupent ses plus fervents adeptes qui en collectionnent les modèles réduits et construisent de véI'itables réseaux miniatures.

L. M. Jouffroy (L'ère du r,ail. Editions CoHmar)

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E. V. No 8, avrH 1966.

·LE PETIT TRAIN DE MARINES

C'est un train en miniature qui '1.'essemble à un gros joujou ma'lpro'pre, mais qui tue de temps en temps quelqu'un pour bien montrer qu'il est de la même espèce que les grands trains féroces et carnivores.

TI chemine entre les bosquets de sureaux et les rosiers, traverse les parcs malgré les pièges à loups, se lance à tr-avers les prés pen dant que le proprié­t aire est absent et aborde Œes p1assages à niveau, dépourvu de gall'cliens et de barrières, avec lm cri strident qui trahit une longueur d'haleine peu commune.

(Les p\laisirs et les jeux) (Edition du Mercure de France) D'après Georges Duhamel

AVANT LE DEPART DU TRAIN

Sur le quai, i'l reste encore les groupes qui attendent l'ultime seconde pour se dissocier et entre lesquels circulent en zigz'aguant les porteurs et les employés, le vend-eur de journaux avec ses gros tÏt<res et ..ses illustrés aux couvertures pleines de p romesses, le garçon du buffet qui pousse son chariot garni de flacons, la jeune femme en tablier blanc qui dispar-aît denière une pyramide d'oreiilers de papier, et enfin, avec des airs de tout vouloir bousculer, une file de chariots sur­chargés de colis et entraînés par un tracteur électrique qui s'ouvre un chemin au tintement rageur d'une cloche à l a voix fêl ée.

Etienne Cattin (Ceux du rail ) Edition JuHiard

L'ARRIVEE DU TRAIN

L a petite station ·dormait dans la musique et ~e parfum des tHleuls en fleurs. Un h omme d'équipe allait, venait en sifflottant de la salle des bagages à la lampisterie et son pas traînant troubl'ait senI le repos de la gare. Enfin, la cloche d·e l'averti'Sseur sonna; 11a femme du 'postier ·arriva, portant d'une main !Le sa'C des dépêches, balançant la boîte mobile de l'autre. La vie s'éveilla dans la petite gare. Et l'on vit bientôt, lau détour de b voie, ['éno'1.'me bête soufflante accourir avec un air ,de bomber l e poitrail et de lutter contre l e vent qui touchait son h aJleine. _

Jean Nesmy, le roman de 1a forêt ·

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E. V. No 8, avril 1966.

PIERRE ET LES LOCOMOTIVES

L'hiv~r est arrivé. Le sentier du dépôt plonge maintenant dans les ténèbres quand PIerre .part 'p~ur l'école. L 'enfant se faufile devant les locomotives dont les masses no~res s al~.gnent m~naça~1tes, au-de~sus des fosses pleines de feu qui tombe ~e leuIs e,ntraI!les, enVIronnees de fumee et d'tme vapeur que l'air froid du matIn r end plus ~Inglante, prêtes à bondir et à écraser. Pierre ne les craint pas. Ce sont ces ma'chlnes à iui. B [es aimes, il les conn1aÎt.

E. Cattin (Ceux du rail) Edition JulHard

Vocabulai're

1. A LA GARE

Gare des voyageurs, des maTchandises, de triage, les ])âtiments administratifs le bureau , '~e ~'enseignements, de change, le bureau d'ex'Pêdition des trains' le poste d alglullage, l'aiguilŒe, le dépôt des locomotives, le buffet de la gare' le hal~, la sfahl~ d'att;nte, l'ent rée, ~Ia sortie, le kiosque, la consigne, Je guichet: l~ quaI, le qU~I de dechargement, Je gabarit, l'hor aire, la cO'rrespondance, l'aver­tIsseur, les hauts-parleurs, le passage sous-voie.

La g·are terminus, la gare en cul de sac,,]a gare en coin, la gare en Îlot (Oi ten).

2. LA VOIE FERREE

La v?ie norm~le, étroite, unique, double, J.a ligne PTincipale, la [igne seconda~re, la VOle ,de r.accor dement, de garage, de récept ion, la voie de tiroir, le chemIn de fer à crémaillère, le funicul aire.

Le r·ail, les traverses le halIT.ast, les travaux de soutènement le hourrage le cribl?~e, le rem,blai, le' déblai, le tunne~, le viaduc, le pont, le pa~sage à niveau: ~,a barrnere, les bornes kiŒométriques, l'oinrurclateur de ' déclivité, la lanterne de

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E. V. No 8, av dl 1966.

bran chement, l e signal , l e signal avancé, le signal principal, les signaux d'ai­guilles, de ligne, les signaux lumineux, de manœuvre, le sémaphore, le pylône, la ligne électrique.

La guérite, l'atelier de réparation. Le barrage et le mur de protection.

3. LE T RAIN

Le train omnibus, rapide, l'express, le train spécial, le marchandises, la locomotive, la l ocomotrice, l'automotrice.

L a l ocomotive électrique, à vapeur, de manœuvre, le wagon, le wagon­restaurant, couchette, postal , de secours, cite1rne, à bétaiJ, frigo rifique, mar chandises, Ua voiture, l a voiture salon, à mal ades.

4. LE WAGON

Le marche-pied, la portière, le couloir, le compartiment, fumeurs et non fumeurs, la banquette, l e fil et, l e p orte-bagages, l a tablette, le cendrier, l a son­nette d'alarme, 'les couchettes, le chauffage, la veineuse, l'essieu, les freins, le cbauHage, l es bierl1es, l e cylindre, l e manomètre, [e p iston, ~e ehasse-pierres, la soupape de sûreté, le foyer, Ja chaudière, le panache de fumée, h vapeur.

5. AU GUI CHET

Les tarifs, le b illet, b illet simple-course, aUer -retour, le b i}.1et demi-taxe, collectif, du diman ch e, billet de fami1lle, spécial , l'abonnement, l' abonnement général,. pour parcours déterminé, de vacances, t it res de transp ort, la t axe supplémentaire.

6. LES P E RSONNES

. Le passager, le voyageur, l e chef de gare, le chef de train, l'agent de voyage, le contrôleur, l'em'p~oyé, l'ingénieur de l a voie, le mécanicien, le vendeur, le comm is de gare, l e chau ffeur, l'aigui'lleur, le garde-barrières, le l ampist e, le porte-faix, l e p orteur .

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Page 17: L'Ecole valaisanne, avril 1966

E. V. No 8, avril 1966.

7. LE VOYAGE

Le voyage d'agrément, touristique, d'affaires, l,a tournée le circuit, la ran­donnée, le tTajet, la destination, l'arrêt, le changement, l"attente, l'aller, le retour, le retard, la haiJte la hâte, l e dép;art, l'arrivée la vitesse la manœuvre les trépidations, les secous~es, la station, la distance.' , ,

L'a.ccident, le tamponnement, le dérailJ1ement la catastrophe, la victime, les débris. '

Les bagages, la valise, la malle, le colis, la contremarque, l a nmllette.

8. LES VERBES

Démarrer, accélérer, emporter, filer, croiser, passer, dépasser, se hâter, ca~oter, rouŒer~ dérailler, t'amponner, heuter, s'éloigner, décélérer, trépider, bruler une statIOn, glisser, fTeiner, entrer en gare, siffler, rugir, 'arriver à des. tination, fumel', s'attanler, attendre, être en avance, en retard, retarder.

Faire un voyage, interrompre un v0Y'age, voyager incognito, (3Uspendre un voya?e, partir. en voyage, plier bagage, se rendre à, se renseigner, achetel', payer, depos.er, f all'e enn~gistrer, peser, charger, décharger, signaler, manœuvrer, traverser, halsser les ba.rnères, sabler.

Monter, s'installer, pénétrer se pencher, manquer le train, être bondé, se presser, tirer (al,ar,me), convo'y-er, se dérou~er (paysages), contrMerr, vérifier, ventiler, chauffer, descendre.

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SYNONYMES

Arrêt, station, gare, halte, débarcadère, embarcradère, relais. VaŒises, malle, manette, boîte, caisse, caissette, cantine coffre, coffret. Contrôler, védfier, surveiLler. Catastrophe, accident, malheur. foull'gon, tombereau, véhioule. Wagon, voiture, char, ·camion, cha'riot, charreton, charrette, chartil, fardier, Choc, heurt, secousse.

E. V. No 8, avrfl 1966.

HOMONYMES

Ticket, tiquer, du verbe tiqu~r (airs, .ait, aient). Praquet, -du verbe pacquer (a'l's aH, aIent). Gare, gare (int.). Gall'd, ·du verbe garer (e, es,ent). Voie, voix, vois (t) . R oue, roux. . Tr.afic, trafique, du verbe trafIquer (es, ent). B anc, ban, bang. Couloir comoire. Choc, choque, du verbe choquel' (es, ent). H eure, heur, heurt. L'attente, la tante, 'l'a tente.

LOCUTIONS SUR LE TRAIN

au tl.,ain dont vont les choses: m ener un train de vie: train de sénateur: à fond de train: aller son train: ailler son petit t'rain:

être en tr ain :

être en tr,ain de: meUre en train : mener bon Î'l.,ain, grand train: train de maison: mene'l' un train ·d'enfer, mener quelqu'un bon train: un train de bœufs: train de pflaisÎ'r: train de bois: tr·ain d'artillerie: train des équipages:

train bleu: tl~ain blanc:

cour-s, allure que prennent les cl:lOses mode d'existence, genre de vie. déma.rche lente et grave. à toute vitesse. continuer c,omme on a commencé. ma'rcher ou agir doucement, posément, sans se presser. être commencé, être en voie d'être exécuté, accompli. être actuellement occupé à .. . commencer l'exécution de .. . mener vivement, hâter l'issue de ... ensemble des services d'une maison.

ne pas [e ménager. suite de bêtes qu'on fait voyager ensemble. à prix réduit. long l'adeau de bois fJoué. . attirail nécessaire poU'r le serVIce des canons. corps spécial muni de .n~atériel nécessaire pour assurer les apprOVIsIOnnements et les évacuations d'une armée. tr ain de Lourdes. train des malades.

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Page 18: L'Ecole valaisanne, avril 1966

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Indiquez aux enfants

le chemin de l'épargne

27 agences et représentants

dans le canton

1876 - 1966

90 ans

au service de l'économie valaisanne

' 11181

1

, -

E. V. No 8, avrÏ'l 1966.

Famille de mots

TRAIN: traînage, traînant, tTaînard, traînasser, traîne, tl'laîneau, traînée, traîner, traîneur, traînoir, traînasse, trainglot.

Entraîner, entl'laîneur, entraînement, entl~aînant; l'entraîner.

RemaTque: Tous ces m.ots on « î » sauf train et train@lot.

,CHAR: chariot, d1!ar'l'ette, 'charrretie-r, charretée, chanue, charron, charrieT; charriage, charroyer, charronnage;

oarrosse, carrosserie, carrossier, carrosser, carriole, caTrossable, caTrossée,

Remarque: Tous ces motos ont deux « l' » sauf char et d:lariot,

AIGUILLAGE: aiguil[e, aiguiNée, .aiguil'ler, aiguilleter, aiguilletage, aiguil­lette, aiguilleur, aiguillier, aiguiUon;

aiguillonnemen t, aiguillonner, aiguillage, aiguilhde.

ROULER: roulant, l'ouŒement, roulade, roulage, roU'leau, roulette, rouleur; déroulage, déroulement, dérouler, dérouleuse; enroulement, enrouler, enrouleuT.

COURIR: coureur, cours, course, coursier; courrier, corriériste, courre (chasse à); corridor, courtier, courtage, corsaire; accourir, con COUTil', -concours, concuTrent, concurrence, concurrencer; discourir, discours, discoureur, encourir; parcourir, parcours; recourir, recours; secouTir, secours, secourable; cursif, cursive, curseur; excursion, excursionner; discursif; incursion; occurence, oocurent; précurseur; succursale.

- - - -~-

Page 19: L'Ecole valaisanne, avril 1966

34

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E. V. No 8, avril 1966.

EXPRESSIONS AVEC CHEMIN

chemin de velours: chemin cle fleurs: chemin' sur une pelouse: chemin des écoliers: chemin du p'aradis:

passer son chemin:

aUer son chemin, son droit che­min: aller son grand chemin: aller son petit honhomme de chemin: ne pas aller par 4 chemins: suivre le hon chemin, être dans le hon chemin: être en bon chemin: s'arrêter à mi-chemin: faire du chemin: f aire son chemin:

f aire la moitié du chemi.n: ouvrir un chemin: être vieux comme les chemins: chemin faisant: trouver le chemin du cœU'r de quelqu'un: couper le ·chemin à que'lqu'un: suivre les chemins battus: chemin de table: chemin de croix:

voie facile, commode, .agréa'hle. voie facile, commode, agréahle. voie facile, commode, agréahle. le plus long. chemin escarpé et fort étroit, voie difficile à suivre. ne Fas s'arrêter, ne pas se mêler de ce qui se f.ait. suivre sa ligne de conduite sans se laisser dé-tourner ou influencer. agi'r sans détours, sans arrière-·pensée. poursuivre son hut sans hruit, tout doucement .mais sûrement. a11er choit au but. se bien se conduire, marcher dans la voie de la prudence ou d'e lia vertu. être en voie de réussite. ne pas passer jusqu'au hout. avan'cer, marcher. mal~cheT ve'l.'S sOn but, pr·ogresser. prospérer, parvenir à une bonne position. f aire des avances. montrer l'exemple. être très vieux. pendant le trajet. moyen, ·conduite qui mène à quelque fin.

lui faire ohstade. faire comme tout le monde. nappe brodée mise en travers d'une table. suite de tableaux dans une église qui repré­sentent la passion.

PROVERBES

«Qui veut aller loin, ménage sa monture» - «Qui trop se hâte, reste en chemin» - « A chemin hattu, i~ ne croît point d'herhe ».

·35

Page 20: L'Ecole valaisanne, avril 1966

E. V. No 8, avril 1966.

GRAMMAIRE - EXERCICES

1. Faire accorder les verbes (enca'drer les verbes, croix sous le sujet, t'rait simple au singulier, double au p.luriel).

Le train (s',arrêter) longuement. - La locomotive (soufHer) et (fumer). -Les voyageurs (ouvrir) les portières et (sauter) sur le quai. - De lourdes valises (remplir) les chariots des porteurs. - Dans le passage souterrain (se presser) les voyageurs; à la sortie, ils (chercher) leur binet. - Un contrôleur les (ramasser).

II. Même exercice au futur, à l'impa.rfait, au passé composé.

III. Composer de petites phrases avec les verbes ci-dessous et le nom cor­respondant.

renseigner vérifier siffler manquer être bondé agiter annoncer

IV. Faire accorder les verbes:

Les employés Le contrôleur La locomotive Les retardataires Les wagons Le -chef de gare Le haut-parleur

Avec un bruit de tonnerre, rexpress (entrer) en gare. - il (ra1entir) et (s'arrêter). - Les 'portières (s'ouvrir), les voyageurs (sauter). - Les porteurs (circuler), (pousser) leur ·chariot à travers la foule. - Sur les quais, des per­sonnes (s'em,brasser), (se serrer) J.a main. -« En voiture! » (crier le chef de gare. - « Attention ·au départ! » (crier) les employés.

V. Même exercice: En express

Dans 'le gr,and train j'(avoir) mon coin à }la portière. - Les roues (faire) tac-tac. - Les fils du télégraphe (monter) et (s'abaisser). - Les bois, les champs, les vill.Itages (accompagner) notre course, puis (s'échapper en arrière).

VI. Refaire les exercices IV et V au temps étudié.

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E. V. No 8, avril 1966.

POESIES

La loco'motive

Au loin, sur le chemin de fel', Un train passe, gueule enflammée, On clirait les chars de 'l'enfer, Au loin, sur fe chem,in de fer, La [ocomotive, dans l'air, Tord son panache de fumée ! Au 'loin, sur le chemin de fer Un train passe, gueule enflam,mée.

M. Rollinat (Hans les Br·andes, Fa'Squelle)

Le train

Un train siffle et s'en va, bousculant l'air, les' rou~es, L'espace, ~Ia nuit bleue et l'od'eur des chemins; AŒors, ivre, hagard, il tombera demain Au cœur d'un beau pays en siff'la'llt sous les voûtes. Ah !. .. l'a claire arrivée 'au lever du matin ! Le's gares, leur odeur de soleill et d'orange Tout ce qui, sur les quais, s'emmêle et se dér.ange, Ce merveilleux effort d'instable et de lointain.

Comtesse de Noa.illes, L'ombre des Jours, Calm an-Lévy

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Page 21: L'Ecole valaisanne, avril 1966

E. V. No 8, avrH 1966.

38

Les trains

Sur un chemin com-pa-ct, de pierl'aiŒJ'e et de cendre, A tll'avers boi's, taiŒlis, Heuves, moissons et prés, Sous les -pâ1es matins et les -couchants pourprés, Les tT'alins quotidiens font le tour ,de la Flandre. J a.dis on les voy.ait rouler presque avec crainte: Les bœufs fuyaient là-bas; les pigeons familiers Désertaient les recoins de leurs bl,ancs co[ombiers. La mort semblait peser où pesait l'eur empreinte. Mais aujourd'hui, leur va-et-vient au long -des champs Fiait à peine tTembiler le seuH d'une demeure, Et leur passage annonce aux travariIJeurs quelle heure Le jour qui mal~che et fuit j'eue au soir ap'prochant.

E. Verhaeren (La multiple Spilendeur, Mercure de France)

la gare

Frêle dans l'arche du tonnerre Comme une ét11angère troulblée ... Car la plus pauvre patrie, rien que le clos de deux bras (elle voit ces demeures de fumées qui s'effondrent), ne peut rester à personne. ErJile soulève un peu la main Comme pour retenir l,a vie, rn-ais elle est vide ... Ces doigts qui donnaient la joie tremblent trop pour la garder. A:lors, aux portes obs'cures où commence le voyage, des sémaphores échafaudent

: leur bene fête foraine. « Quand on dansait sous Œes lam-pes ... » Le Front aux treilles de fonte, e111e n'a plus qu-e sa mémoire pour patrie.

Philippe Jaccottet (extrait de Pour un anniversaiTe, page 241, chez Mermoud, 1947)

E. V. No 8, avrH 1966.

Le petit train

Le petit train dans la montagne Est comm'e un joujou d'enfant.

Il va cahin·cahan. Il s'-arrête. Il repart en g-rinçant, Avec ses quatre wagons jaunes et bieus,

Et ses enfants 'bout heureux Qui secouent leurs mouchoirs

En criant: « Au revoir ! A ce soir ! »

Colette Nast (Bras-'dess'lls, Bra's-dessous) Edition Delachaux - Niestlé

Le petit train

Au long du talus verdissant, Le vieux petit hors d'haaeine, Va, vient, toujour-s monte ou descend, Entre la coUine et la pbine.

Sitôt -qu'il arrive, il repart En soufflant très s'a fumée, Toujours un peu pIus de retard ... TI n'a pas d'heure a-ccoutumée.

Il va comme les promeneurs, Il flâne, iŒ 'paresse avec joie, Pour mieux vous faire les honneurs D'un verger qui borde sa voie ...

TranquiHe, aux rameaux des bui'ssons Où son nid printanier s'accroche, L'oiseau redouble ses chansons Au lieu de fuir quand il s'appro'che.

Rien ne daigne plus s'effrayer; Le feuillage à peine frissonne; Car c'est un pa-ssant f1a-mHier Qui ne -dél~ange plus personne ...

André Rivoire

39 -

Page 22: L'Ecole valaisanne, avril 1966

P 1528 S

40 ::

GRAND

CHOIX DE COMPLETS

CONFECTION

HOMMES - ENFANTS

CHEZ

LA CROISEE SION

• I l I l

E. V. N o 8, avrii 1966.

Origine et histoire des chemins de fer

Au début ,du XVIIIe siècle, des ,chevaux tirant 2 ou 3 remorques furent à l'origine du chemin ,de fer; on employait ce système dans les mines de charbon en Angletene.

Par Œla 'suite on fabriqua des raHs en bois pla'cés en pente pour permettre auX wagonnets chargés de rouler. Ceux-ci, vi1dés, étaient remontés à l'aide de chev'aux.

GEORGE STEPHENSON, un Anglais, travaillant depuis tout jeune d1ans des mrine's remédia à 'ce 'systèm,e. Tout d'a'bor.d ill Templace ,les IDaills en bois par des raÏ'ls en fer et réussit à réduire au sixième le nambre de chevoaux.

Quel,que temps p~us tard, ce gl"and. mécani'Cien inventa la locomotive à vapeur. Le 25 juiHet 1814 ,eJ<1.e tirait déjà 8 wagons de charbon pesant 30. tonnes.

En 1825, on créa le train pour V'Oyageurs et vers 1a fin -du XIXe siècle on construisit la 'locomotive électrique et à pétrole.

CHEMINS DE FER EN SUISSE

1845 1847 1881 1906 1913

Bâle, Muilhouse, Strasbourg. Zurich .. Baden. Ouverture IClu Gothard. Ouvel'ture du Simplon. Ouverture du Lots'chbeTg.

,Les chemins de fer dans 'le canton du Vallais

14 juiHet 1859: la première ligne du Valais était ouverte, eUe reliait le Bouveret à Martigny.

10 m,a,i 1860:

15 o'ctobre 1868:

l juin 1877:

l juitJJet 1878:

3 jui1lŒet 1890:

le second tronçon, Marti<gny-Sion, est -ouvert à la circu'la­tion.

le tronçon Sion-SieTre fut inauguré 'avec un éclat reten­tÏ'sS'ant, au miH.eu des fêtes et des réjouissances puHHques.

la ligne se prolonge de Sierre à Loèche.

Loèche-Brigue.

le tronçon de voie étroite Viège-Sita[den était ouvert à l'exploitation.

41

Page 23: L'Ecole valaisanne, avril 1966

E. V. No 8, avril 1966.

26 août 1890:

18 juiHet 1891:

20 août 1898:

1 août 1898:

24 février 1905:

l juin 1906: ·

18 août 1906:

20 octo'bre 1906:

mai 1906:

1906 - 1913:

août 1908:

2 avril 1907:

30 juin 1914:

on inaugurait l'e p al'Cours St·alden-St-NicoIas.

la ligne Viège-Zerm att étfait comp~ètement a.chevée. (Voie étroite avec crémaillère).

mise en servi ce de lia l igne Zermatt-Gornergrat.

commencement des travaux pour la future voie interna_ tionale ·du Si'll1p lon .

les deux galeries se rencontrent, le tunnel est percé.

la ~igne du SiInp'lon est ouverte et mise en exploitation.

on r ea'lise le projet de relier Chamonix à la val[ée du Rhône, c' est l a voie étroite du Mal'iigny.JChâte~.ard-Cha. monix.

mise en servi'ce du premier tl'amway desservant une 10-caHté valaisanne : Mal~igny-Bourg-'Martigny-ViBe.

Chippis-Sierre.

création de la ligne du Lots'chberg ('le tunuél est 'percé en 1911.

Loèche-Loèche-Ies-B ai n s (crémiailllère).

ouverture de lia [igue Aigle-Œ Œon-Monthey, à voie étroite.

achèvement du tronçon Brigu e-GIletsch, sur le tl'acé re­liant le Vahis et ,les Grisons par Uri: Brigue-Furka-Disen-tis.

(Notice historique des Chemins de fer ·du Canton du Vahis, par H enri de Preux. Journal des statistiques suisses, 43e année 1907. Biblioth èque oantona~e, Sion: PB 430). '.

Géographie

Bénissons Stephenson, grâce à lu i nous .pouvons voyager rapidement et à peu d~ frais. n n'en était pas de mê~l1e autrefois.

Longtemps isolé, le Vahis est r elié aux autres pays par l a ligne internationale du SimpŒon qui, par le tunnel du même· nom, le p lus long du monde, conduit en ItaHe. Une ligne har'die, à voie norma~e, t'l'ave'rse les AŒpes bernoises par le Lotschberg et atteint Brigue, vérittable canefour ferroviaire; de l à; l e BTigue. Furka à voie étroite remonte toute lIa vaUée de Conch es. Cette ligne qu'emprunte l'express des gJ.aciers, re'lie Zermatt à l'Oberq'and des Grisons.

42 .

E. V. No 8, avril. 1966.

Plusieurs lignes alpestres sont à crémaillère sur certains parcours; par exem'ple celle de Loèche-Ies-Bains, celle du Gornel'g-rat, qui monte à 3 133 mètres d"ahitude, celle du Martigny-Ch âteI1ar,d, ·celle du Viège-ZermatJt, 'ceHe du Monthey-Champéry. De M,artigny, un ch emin de fer à voie normale conduit à Orsières et au Châ'ble. Les té1éfériqu es d'l'Séra!bles, de Planachaux, de Verbier, de Champex, ,du St-Bernard, de Riedera'lp, d 'Eischoll, de Staldenried, etc. et les funiculaires de Montana et ,de Ba'l'berine tl'ansportent aus'Si la foule des touristes.

Le chemin de fer de la Jungfr·au aboutit au Jungfraujoch, en Va1ais, à 3457 mètres d'alltitude. C'est l a p'lus h aute station de chemin de fer d'Europe.

Questionnaire

Qelles sont les deux gares terminu s du MO ? Quelle est lia station de départ du t r ain de Loèche-1'es-Bains ? Quelles l'ÛcaHtés l e tunne'1 du Simplon relie~t-i'l ? QueHe est la dernière gare du Brig-Furka en Valais? Gletsch. Quelles sont les principaŒes stations du AOM'C ? . QueUe est ,lia 10calité du Valais centr al desservie par un funilcuhire ? Comment se nomme la ligne relilant St-Maurice à St-Gingolph? Tonkin. Dans quelle localité le MC quitte-t-il l a plaine? Vernayaz. Quelle est la ligne de chemin de fer fel'll1ée en hiver? Furka. Quel train peut-on prendre, pour a'ller de Zermatt à St-Moritz ? L'express des

glaciers. Quel est le train qui monte le p~us h aut en VlaŒais ? en Europe? Gornergrat

3 131 fil.; Jungfrau 3457 m. Quels cantons !le FO relie-t-iŒ ? Ul'i-Va1âis. Que1s pays relie le MC ? Suisse-Fr·ance. QueHe est la longueur du tunneJ. du Sim plon? 19 km 800. Quel est le train qui relie le Va[a;j:s à Berne ? BLS. Quel~es 10ca.J.ités relie-t-il ? Goppensteg et Kandersteg. Qu'est-ce qu'une ligne internationale ? On veut aUer de Champèry à Zermatt, quels tr·ains prend-on ? où change-t-on

de trains? D'où partent les téléfériques pOll'r Isérab'les ? p our Riedera[p? pour Plana'chaux? A quelle gm'e descend-on pour a'1ler à Ovronnaz ? RilCldes ou 6ion ? A quelle gare descend-on pour aUer au St -Bernard ? Orsïères. P ourquoi a-t-on mis d'es voies n ormlales au Mm·tigny-Orsières ? Par'ce que l'on

av/ait prévu de prolongeT l a voie jusqu'à la val/.:1ée d'Aoste. Quelle 'est la gare de Cham oson ? St-,piene de C[lages.

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Page 24: L'Ecole valaisanne, avril 1966

E. V. No 8, avril 1966.

Travaux manuels pour la Fête des Mères

Travaill manue'l - Pour Iles pe·tits

No 664 lM

MATERIEL:

l rectangle de papier parchemin blanc de 50 s. 32 cm.

des gomm·ettes rondes de couleur vive. l ruban d'environ 50 cm. de long.

MONTAGE:

- coller les gom'mettes tout autour du papier parohemin comme pour' former un enca·drement.

- au 'centre, dessiner au néocoJor des trèf:l.es selon modèle ou faire un dessin libre.

- Inscrire au bas du parchemin « Bonne Fête Maman ».

Pour o.ffrir ce parchelnin, le rouler et l'attacher avec un ru/ban.

Prix du montage: Fr. -.50.

44 45

Page 25: L'Ecole valaisanne, avril 1966

E. V. No 8, avril 1966 .

. TravaH manuell - Degré moyen

MATERIEL:

- l mi-carton gris de 30 s. 22 cm. - l papier autocoJ1ant transparent de 40 s. 22 cm. - 4 agrafes parisiennes. - l papillon $éché (ou fleurs séchées).

MONTAGE:

- ' ligner le mi-carton gris se'lon schéma 1: une ligne tous les 10 cm. d'ans le sens de la laTgeur; des deux côtés une ligne à 3 cm. 1/2 du bord dans le sens de la longueur.

- m,arquer les lignes pointillées selon schéma l. - coner le papiHon com·me indiqué sur schéma l. - effacer les lignes barrées sur schéma l. - poser ~e mi-carton sur le papier autocollant: le côté ligné sur la partie col-

lante; la partie «bas» bord à bord ,avec le papier autocoiJant: replier le solde du p,apier autocollant au verso et bien le fixer en pass'ant la paume de la main. découper la partie hachurée en suivant les lignes pointi1aées. plier Ja partie inférieure (avec papiHbn) de façon à retrouv~T le papillon dessus. form~r Ile 'cQll:net du porte-lettres en fixant d.eux agrafes p,arisiennes dans les deux pointes (selon modèle).

- pour terminer piquer deux agrafes parisiennes d,ans les angles -du sommet et passer un fil ,double de 25 cm. clans ces agrafes.

- pour l'offrir,glisser le compliment pour maman dans la poche.

Prix du montage: Fr. -.75.

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• •

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Page 26: L'Ecole valaisanne, avril 1966

E. V. No 8, avril 1966.

No 666 M

MATERIEL:

1 rectangle de papier b'lanc de 45 s. 14 cm.

1 rectangle de soie autocollante de 45 s. 14 cm. 1 bâtonnet de "bois de 35 cm. de long.

- 6 petits clous.

1 m. de coton (non livré par rODIS).

- crayons de couleuT « Prismalo » si possib[e (non livrés par rODIS).

MONTAGE:

- coller le papier blanc sur la soie autocollante. - couper le bâtonnet en deux par le milieu et fixer ces deux bouts de bois au

sommet et au bas de la soie pal' 3 petits clous. - dessiner le motif sur la soie, très légèrement.

- colorier avec des crayons cle couleur trempés dans 'l'eau; ce qui donne lm effet d'aquaréUe.

- pour équilibrer la peinture faire une tache allongée, de la couJeur des fleurs, au fond à droite de la toUe.

- pOUl' suspendre le tableau fixer le coton autour des bâtonnets dép"assant la toile.

Prix du montage: Fr. 1.-.

Le format de ce bulletin ne nous a pas permis de dessiner en entier ~a fleur ja­ponnaise, mais on pourra faciJement la compléter en ajustant les fig. 1 et 2.

48

Page 27: L'Ecole valaisanne, avril 1966

50

LE STYLO A L'ECOLE ? .•

Oui, bien sûr!... mais à condition que la plume soit conforme aux exig ences d'une écriture soignée. De plus, le stylo doit être solide, pratique et à la portée de toutes les bourses.

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Page 28: L'Ecole valaisanne, avril 1966

E. V. No 8, avril 1966.

Travai'i manu~1 - Degré supérieur

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MATERIEL:

l carton fort de 25 s. 25 cm. pour le fond. l carton fort de 24 s. 24 cm. pour le fond. l plastique autocollant lilanc de 45 s. 30 cm. pour le fond. 2 bandes de carton souple de 50 cm. chacune pour la bordure. hj mètres de raphia ele couleur et 4 mètres de l'aphia blanc pour la bordure.

MONTAGE:

- coHer le ,carton de 25 s. 25 ~m. sur le pbstique a'lltocoUant. - Icouper les coins du plastique autocoihlant et repliel' au verso ce qui dép'asse

le carton.

au verso coller le carton de 24 s. 24 cnl.

au verso, ~ un V2 'cm. du bord tracer une Hgne ~e long de chaque bord et sur cette ligne, tous [·es 3 cm. faire un trou avec un poinçon. Dans les angles faire un trou à l cm. V2 de l'angle.

- mettre sous presse ce socle et fabriquer [a bordure. - ajuster les deux bandes de 50 cm. de long afin d'obtenir un cadre de 24 cm.

de côté (voir schélna l). - l'ecouvrir le cadre en enroulant autour de celui-ci le raphia de couleur. Pour

commencer et terminer ~oner simplement le bout du raphia (ouvrir un peu le raphia).

- avec.Je raphia blanc coudre ce cadre au socle en passant dans les trous déjà f ait ,et par-dessus le cad-re recouvert de l~a'phia de couleuT.

- en cousant le raphia blanc on peut faire un dessin géométrique.

Prix du montage: Fr. 1.20.

52 . 53

Page 29: L'Ecole valaisanne, avril 1966

en début d'un plan, jusqu'à une intensité lumineuse norm.ale (ouverture en

fondu) . Fondu enchaîné: procédé technique pour relier deux plans entre eux. A la

projection, la fin d'un plan disparaît et semble se fond're tandis que le pian suivant apparaît en surimpression et se précise progil'essivement. Survivance du ciném.a muet, qui fai sait grand usage ,des effets -plastiques truqués, le fondu s'est maintenu par une valeur d'expression qui tend à devenir conventionnelle: pour m arquer un dépla'cem ent dans l'espace ou d,ans le temps dont l'ellipse est en quelque sorte - et pa.radoxa~·ement - signifiée.

Enchaîner: faÏ>re en enchaîné, mais aussi plus généralement passer d'un plan à l'autre. On parlera d 'un enchaînement bon ou mauvais alors même que le mode de liaison entre deux scènes n'est pas un fondu enchaîné.

Le fondu enchaîné et la projection des diapositives: jusqu'à maintenant, les app areils de projection automatiques présentaient tous une même bcune: pendant qu'une image était substituée à une aut're dans l'appar'eil, c'est-à-dire pendant le retour dans Je magasin de la diapositive projetée et la mise en p~a'Ce de lia diapositive suivante, s'écoule un temps mort, génèl.'alement de une seconde et demie à deux secondes, pendant lequel, automatiquement, aucune lumière n'a,rrive à l'écran.

Cette interruption régulière de la projection que les amateurs appellent le «trou noir» est désagréable. EH·e soumet l'œil à une sorte de douche écos­saise de 1umière et d'obscurité, très fatigante, et, dans le cas de montages photographiques sonorisés, elle contribue à rompre de manière très fâcheuse le rythme de la projection que les auteurs ont tant de peine à obtenir.

Pour pallier les inconvénients ,d'une projection hachée, quelques firmes ont mis au point un projecteur muni d'un dispositif permettant le fondu enchaîné pour Ja présentation de diapositives.

Durant le Salon international du matériel audio-visuel, à Evian, j'ai vu fonc­tionner un projecteur à fondu enchaîné SIMDA. Ce qui m'a particulièrement frappé au couroS des démonstrations, c',est l'utilisation de fondus enchaînés très l~nts. Ainsi, lorsque deux images ont entre eUes des affinités de lignes géomé­triques, ou de couleurs, i'l est possible de créer, pal' l,a transition lente de l'une à l'autre sur l'écran, des effets extraordinaires.

Play-back ou pré-enregistrement: artifice technique qui 'permet de concilier les difficultés d 'un enregistrem'ent sonore (chant, musique, etc ... ) d'une certaine qualité avec les conditions et les exigences de la prise de vue: le morceau musical est d'abord enregistré en ,auditorium; la bande sonore obtenue est diffusée sur le plateau pendant la prise de vue, tandis que chanteur ou musicien miment leur p articipation sonore et qu'un son témoin est enregistré pour faciliter le montage. La bande sonore définitive est alors établie soit avec ~e premier enregistrement, soit avec un doublage effectué lui-même d'après l'image.

La télévision fait un usage abusif de ce procédé pour la plupart des émis-

. t sions de variétés.

Pellegrini Hermann

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Page 30: L'Ecole valaisanne, avril 1966

PARTIE CORPORAT IVE ] ~------

s.o .. s - ODIS

.S'il. est impossible de contente!' tout le monde, iJ est toujours possible de ~atISfall'e un plus grand nombre de personnes. C'est 'là l.a raison qui nous incite a lancer cet appel aux lecteurs -de l'Ecole Valaisanne.

Si les 1eoteurs de notre revue prenaient la peine de nous communiquer de temps en temps leurs impressions et leurs suggestions, notre tâche serait facilitée et notre revue s'en ressentirait.

Dites-nous donc franchement et en toute simplicité ce qui vous paraît inté. l'ie~sant ou sans intérêt dans l'Ecole valaisanne. Dites-nous les modifications utiles que vous y verriez et quels sujets vous aimeriez voir traités. Peut. être pourr~ez-volls nous donner aussi quelques adresses de personnes à qui nous pournons d·emander de traiter des sujets vous intéressant particulièrement?

Vous avez certainement de bonnes idées à nous communiquer. Elles seront sans doute fort différentes les unes des autres ou parfois même contradictoires' ce qui ne nous permettra pas de contenter tout le monde. Mais nous pendrons e~ considération toutes les l'emarques qui nous seront faites, et d'avance, nous vous en remercions. P. Bourban

Caisse de 'retraite

Bans une caisse de pension, [e principal intéressé est i'assuré. Or, si nous comprenons bien, le comité d'administr,ation de la CR a fait- étudier par Un

nouvel actuaire le système de financement sans demande·r l'avis des premiers intéressés: les assurés.

Est-ce nOTmal ? C'est notre question. P. F.

RETENUE HABITUELLE SUR LE J.RAITIEMENT D'AVRIL

La ComptabiH:té de l'Etat, ,section des traitements, communi1que: Comme convenu depuis plusieurs années avec les associations intéressées! les retenues suivantes seront faites sur le traitement cl' avril:

Pour les institutrices: Fr. 7.- pour l'Association des Institutrices du Valais romand; Fr. 5.- pour la Fédération des Services publics; Fr. 10.- pour le bulletin de l'ECOLE VALAISANNE.

Pour les instituteurs: Fr. 12.- pour la S. V. E.; Fr. 5~- pour la F~dération des Services publics; Fr. 10.:-- P?ur le l?ulletin de l'ECOLE V A.LAISANNE.

« Apprentissage de la lecture et de l'orthographe»

L'article de Mme M.-J. de Sépibus annoncé dans la précédente Ecole valaisanne paraîtra le mois prochain.

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Vaca'nces d'été en fami"e

Les maîtres et les maîtresses qui désireraient faire un échange de logement our une partie de leurs vacanées avec un collègue (et sa f amiIJe) habitant ~e autre région ,d'e 1a Suisse, sont invités à s'adresser à Stiftung {(UT- und Wanderstationen Wohnungstausch Domanenstrasse 5 90G8 St. Callen (Tel (071) 2450 39.

Remarque: il y a aussi possi'bilité de faire des échanges de logement avec des collègues étrangers (spécialement en Holhnde et en Angletel'lre).

Sociét é suisse des niaîtres de gymnrasti'que

Publication des cours de gymnastique sco'laire Eté 1966

La Société suisse des maîtres de gymnastiques organise, au nom du Départe­m.ent fédéral, des cours de gymna'stique scolaire pendant les vacances d'été 1966. Ces cours de perfectionnement sont ouverts à tous les maîtres qui ensei­gne~t l'éduoation ph~si~e. Le programme bien é.qu!,!ibré compo,rte des ex~rcic~s pratIques et des theon~s se rap'portant aux dIfferents probl~mes d~ 1 enseI­gnement de la gymnastIque. Cette alternance permet au maltre, meme peu entraîné, de suivre ces cours 'sans fatigue excessive et d'en retirer gr,and profit pour r enseignement dans sa propre classe.

Cours Cours d'introduction au nouveau manuel de gymnastique féminine, II et 111 degrés No 10 No I l No 12 No 14

Il au 16 juillet 1966 à Soleure l au 6 août 1966 à Langenthal 8 au 13 août 1966 à Zoug l au 6 août 1966 à Menzingen ZG (pour sœurs et institutrices)

Cours de natation et basketball No 15 Il au 16 juil'let 1966 à Couvet pour les maîtres de iangue française.

Ce cO,urs comportera une classe préparatoill'e au brevet d'instructeur suisse de natation *.

Cours de natation et de volleyball No 16 8 ·au 13 août 1966 à St-Ga~l Ce cours comportera une cl.asse prépa­

ratoire au brevet d'instructeur sui'sse de natation *. * Les c,andidlats à ['a da'sse préparatoire l'indiqueront · sur leur feuille d'insoription.

D'autres cours (course d'orientation, gymnastique d.ans le terrain, excursions et formation ,de chefs de camps, gymnastique pour le 1er degré) seront org,anisés pendant les vacances d'automne. Ds seront annoncés ultéri,eurement.

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Page 31: L'Ecole valaisanne, avril 1966

Remarques: Ces cours sont destinés aux maîtres enseignant la gymnastique dans les écoles officiellies ou privées reconnues. Les candid.ats au diplôme fédéral de gymnastique, l,es candidats au brevet d'enseignement pour les écoies secondaires, supérieures et de district peuvent êtr'e adinis, si le nombre des places le permet. Les m,aÎtresses ménagères et les maîtresses des travaux à l'aiguiUe enseignant 1a gymna'stique sont admises aux cours. (Décision du DMF concernant les cours de gymnastique scolaÏ'l;'e du 11.5.65). Le nombre de pilaces est limité pour chaque cours.

Indemnités: , indemnité journalière Fr. 12.-, indemnité de nuit Fr. 9.- et ie rem'bourserrient des frais de voyage du lieu où l'on enseigne au lieu de cours, tr.ajet le pius direct.

Inscriptions: les maîtres qui s'intéressent à ces cours peuvent demander une formule d'inscription à M. P. Curdy, inspecteur de gymnastique, av. Ritz 35, 1950 SION.

La formule dûment remplie ,doit être retournée jusqu'au 4 juin 1966 au plus tard à M. Reinmann, Seminal' HofwiJ, 30,53 Milnchenbuchsee BE. Tous les maîtres inscrits recevront un avis jusqu'au 25 juin 1966. Aucune démarche personnelle ne sera aeceptée.

HofwiŒ, le 1er mars 1966. Le président de la S.S.M.e.: M. Rèinmann

GUIDE SKI'EUR, volume 3, Edition C'lub Allpin Suisse

Le dernier numéTo ,de l'Ecole valaisanne mentionnait, dans sa rubrique de bibliographie, la parution d'un «Guide skieur» pour les Alpes valaisannes, éla1boré par A. Pont et édité p,ar le Olub Alpin Suisse.

La personnalité de l'auteur de eet ouvrage mérite que notre revue souligne av'ec pllus de relief cet ' événement de la littérature alpine. En effet, André Pont, maître ,de classe de promotion à Si'erre, fu~ [e premier instituteur ,nal~ai­san à obtenir ie brevet d'instructeur suisse de ski ainsi que le brevet de gUIde de montagne. Durant pJus de 20 ans, il collabora à la direction d'es cours de ski pour les normaliens, apportant aux futurs instituteurs la richesse ~e. sqn expérience de montagnard et s'efforçant d'allumer en eux l'amol~r de l'alpIms:me hivernal, de l'effort gratuit à la conquête des sommets ne'lgeux. CombIen d'instituteurs gardent encore dans les yeux la silhouette interminable d~ « Grand Pont» faisant la trace en tête de la colonne 'alors que' le cours montaIt à l'assaut du Bettmerhorn, du Corbeau, du Greppon Blanc?

.. En mettant. dans le livre du Club Alpin " Suisse sa longüe expenence au service des amis de la montagne, André Pont s'acquiert la reconnais'San~e d~s skieurs alpins, mais aussi celle du corps enseignant. va,laisan ·auquel Il faIt honneur . .souhaitons que son ouvrage ranime de beaux souvenir chez ses anCIens élèves-skieurs, et que de nombreux maîtres sachent profiter d,e ces renseignements o'lairs, précis, étayés par plus de 60 excellentes photos aériennes.

Curdy

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'P,laces de jeux et centre,s de loisirs

Se fondant sur l'exemple de la ville de Zurich, l'exposé «Places de jeux et cen tres de loisirs» explique comment le probŒème des loisirs peut en principe être résolu. Cette brochure démontre qu'il y a possibilité d'établir des plans, dans le cadre de conditions préailables fort variées, en tenant compte non seulement des aspects ,architectoniques, mais aussi de ceux d'ordre pédagogique. C'est dans ce sens que l'exposé en question veut donner à la fois des directives et des suggestions. Considéré comme tel, il pourra certainement rendre de grands sel·vices. .

Les 'premiers chapitres décrivent les différentes catégories de p[aces de jeux et centres de loisirs et en soulignent la nécessité. Où et comment faut-il anlén ager des places de jeux et des centres de loisirs? C'est à ces questions que s'efforcent de répondre les 3e et 4e chapitres.

Le lecteur trouve finalement dans cette brochure des exemples de places de jeux et centres de loi&irs qui ont été réalisés en tenant compte des situations les plus diverses. En vente auprès de: Pro Juventute, service des loisirs

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Page 32: L'Ecole valaisanne, avril 1966

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Page 33: L'Ecole valaisanne, avril 1966

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