UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
Deuxième cycle
Option
Mémoire de fin d’étude en vue d’obtention du diplôme de
Maîtrise ès
Présenté par : RAHERIMANANTSOA Rijaniaina
Encadreur : Monsieur RAKOTOSEHENO Zo
Date de soutenance : 10 Avril 2015
«««« L’ENVIRONNEMENT AU SERVICE DU L’ENVIRONNEMENT AU SERVICE DU L’ENVIRONNEMENT AU SERVICE DU L’ENVIRONNEMENT AU SERVICE DU
DANDANDANDAN
FACULTE DE DROIT D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE
DEPARTEMENT ECONOMIE
Deuxième cycle : Promotion sortante
Option : Développement et Economie Publique
Mémoire de fin d’étude en vue d’obtention du diplôme de
Maîtrise ès-Sciences Economiques
: RAHERIMANANTSOA Rijaniaina
: Monsieur RAKOTOSEHENO Zo
: 10 Avril 2015 Année Universitaire
L’ENVIRONNEMENT AU SERVICE DU L’ENVIRONNEMENT AU SERVICE DU L’ENVIRONNEMENT AU SERVICE DU L’ENVIRONNEMENT AU SERVICE DU DÉDÉDÉDÉVELOPPEMENTVELOPPEMENTVELOPPEMENTVELOPPEMENT
DANDANDANDANS LES PAYS EN VOIE DE S LES PAYS EN VOIE DE S LES PAYS EN VOIE DE S LES PAYS EN VOIE DE
DÉVELOPPEMENTDÉVELOPPEMENTDÉVELOPPEMENTDÉVELOPPEMENT ::::
CAS DE MADAGASCARCAS DE MADAGASCARCAS DE MADAGASCARCAS DE MADAGASCAR »»»»
FACULTE DE DROIT
Mémoire de fin d’étude en vue d’obtention du diplôme de
Année Universitaire : 2013-2014
VELOPPEMENTVELOPPEMENTVELOPPEMENTVELOPPEMENT
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO D’ECONOMIE,
Deuxième cycle
Option
Mémoire de fin d’étude en vue d’obtention du diplôme de
Maîtrise ès
Présenté par : RAHERIMANANTSOA Rijaniaina
Encadreur : Monsieur RAKOTOSEHENO Zo
Date de soutenance : 10 Avril 2015
«««« L’ENVIRONNEMENT AU SERVICE DU L’ENVIRONNEMENT AU SERVICE DU L’ENVIRONNEMENT AU SERVICE DU L’ENVIRONNEMENT AU SERVICE DU
DANDANDANDANS LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT: S LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT: S LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT: S LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT:
FACULTE DE DROIT DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE
DEPARTEMENT ECONOMIE
Deuxième cycle : Promotion sortante
Option : Développement et Economie Publique
Mémoire de fin d’étude en vue d’obtention du diplôme de
Maîtrise ès-Sciences Economiques
: RAHERIMANANTSOA Rijaniaina
: Monsieur RAKOTOSEHENO Zo
: 10 Avril 2015 Année Universitaire
L’ENVIRONNEMENT AU SERVICE DU L’ENVIRONNEMENT AU SERVICE DU L’ENVIRONNEMENT AU SERVICE DU L’ENVIRONNEMENT AU SERVICE DU DÉDÉDÉDÉVELOPPEMENTVELOPPEMENTVELOPPEMENTVELOPPEMENT
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FACULTE DE DROIT
Mémoire de fin d’étude en vue d’obtention du diplôme de
Année Universitaire : 2013-2014
VELOPPEMENTVELOPPEMENTVELOPPEMENTVELOPPEMENT
S LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT: S LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT: S LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT: S LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT:
REMERCIEMENTREMERCIEMENTREMERCIEMENTREMERCIEMENTSSSS
Tout d’abord je remercie Dieu pour son soutien et sa protection.
Ma profonde reconnaissance à Monsieur RAKOTOSEHENO Zo, mon encadreur de
mémoire dont les conseils m’ont guidé durant mon travail.
Je tiens également à adresser mes plus vifs remerciements à tous ceux qui ont contribué
de près ou de loin à la réalisation du présent mémoire.
Enfin et surtout un grand merci à ma famille qui m’a donné la motivation tout au long
de ces années d’études.
RAHERIMANANTSOA Rijaniaina
i
SOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRE
INTRODUCTIONINTRODUCTIONINTRODUCTIONINTRODUCTION
PARTIE IPARTIE IPARTIE IPARTIE I : L’ENVIRONNEMENT A MADAGASCAR: L’ENVIRONNEMENT A MADAGASCAR: L’ENVIRONNEMENT A MADAGASCAR: L’ENVIRONNEMENT A MADAGASCAR....
CHAPITRE ICHAPITRE ICHAPITRE ICHAPITRE I :::: Caractéristique de l’environnement à Madagascar.
Section 1 : La biodiversité et les ressources naturelle renouvelables.
Section 2 : L’environnement naturel ou cadre de vie.
Section 3 : Le climat et le changement climatique à Madagascar.
CHAPITRE IICHAPITRE IICHAPITRE IICHAPITRE II :::: Un riche patrimoine naturel en péril à Madagascar.
Section1 :Croissance démographique et conséquences sur l’environnement.
Section 2 : La déforestation à Madagascar.
Section 3 : L’urbanisation accroit la pollution et la dégradation de l’environnement.
PARTIE IIPARTIE IIPARTIE IIPARTIE II : DEVELOPPEMENT LIE A LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLE.: DEVELOPPEMENT LIE A LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLE.: DEVELOPPEMENT LIE A LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLE.: DEVELOPPEMENT LIE A LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLE.
CHAPITRE ICHAPITRE ICHAPITRE ICHAPITRE I ::::Stratégie Malgache pour la préservation de l’environnement.
Section 1 : La contribution de l’Etat.
Section 2 : La contribution des partenaires.
Section 3 : Participation des populations riveraines à la conservation de la biodiversité.
CHAPITRE IICHAPITRE IICHAPITRE IICHAPITRE II ::::Le développement durable passe par une gestion avisée de l’environnement.
Section 1 : Le concept de développement durable.
Section 2 : Le 7ème OMD vise à assurer un environnement durable.
Section 3 : Stratégie nationales et sectorielles de développement.
CONCLUSIONCONCLUSIONCONCLUSIONCONCLUSION
ii
LISTE DES ACRONYMESLISTE DES ACRONYMESLISTE DES ACRONYMESLISTE DES ACRONYMES
ACT :ArtemisininCombinationTherapy
ANGAP : Association National pour la Gestion des Aires Protégé
BNGRC : Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes
CCE : Cahier de Charge Environnementale
CCNUCC : Convention Cadre des Nations Unis pour les Changements
Climatiques
CEA : Country Environnemental Analysis
CFMA : Corridor Forestier Mantadia-Analamay
DD : Développement Durable
EDSM : Enquête Démographique et de Santé de Madagascar
EIE : Etude d’Impact Environnementale
ENSOMD : Enquête Nationale sur le Suivi des Objectifs du Millénaire pour le
Développement à Madagascar
GELOSE :GEstionLOcaleSEcurisée
GES : Gaz à Effet de Serre
GRC : Gestion des Risques des Catastrophes
INSTAT : Institut National de la STATistique
MAP : Madagascar Action Plan
MDP : Mécanisme pour le Développement Propre
MECIE : Mise En Compatibilité des Investissements avec l’Environnement
MNP : Madagascar National Park
NAPCAZ : Nouvelle Aire Protégé du Corridor forestier Ankeniheny-Zahamena
OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
OMEF : Observation Malgache de l’Emploi et de la Formation
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
iii
ONE : Office National pour l’Environnement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PADR :Programme d’Appui au Développement Rural
PAE : Plan d’Actions Environnementales
PANA : Programme d’Action Nationale d’Adaptation
PCDI : Projet de Conservation et de Développement Intégré
PDSS : Plan de Développement du Secteur Santé
PE : Politique Environnementale
PED : Pays Envoie de Développement
PMI : Petite et Moyenne Industrie
PNAE : Politique Nationale d’Action Environnementale
PNE : Politique Nationale de l’Environnement
PNS : Politique Nationale de la Santé
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
QMM : QIT Madagascar Minerals
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
RSE : Responsabilité Sociétale de l’Entreprise
SIDA : Syndrome Immunodéficitaire Acquis
SNC : Stratégie Nationale pour la Conservation
SNGRC : Stratégie Nationale de Gestion des Risques et des Catastrophes
SP : Système Préventif
STAR : Société Tananarivienne d’Articles Réfrigérés
TPI : TraitementPréventif Intermittent
USAID : United States Agency for International Development
VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine
VOI : Vondron’OlonaIfotony (ou communauté de base)
WWF : World WildlifeFundation
iv
LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURESLISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURESLISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURESLISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUXLISTE DES TABLEAUXLISTE DES TABLEAUXLISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : L’état de la biodiversité Malgache. ............................................................................ 7
Tableau 2 : Effet de la variabilité du climat et des changements climatiques. ............................. 15
Tableau 3 : Evolution de la fécondité dans le monde. ...................................................................... 19
Tableau 4 : Conséquences de la pollution pour la santé et la productivité. ............................... 30
Tableau 5 : Evolution du taux de déforestation par région. ............................................................ 33
Tableau 6 : Recommandations du CEA et rôle de la BM. ......................................................... 42
Tableau 7 : Coût des actions de développement durable d’UNIMA. ............................................ 53
Tableau 8: Indicateurs OMD sur l’environnement. .......................................................................... 56
LISTE DES FIGURESLISTE DES FIGURESLISTE DES FIGURESLISTE DES FIGURES
Figure1 : Représentation graphique de la soutenabilité faible. ......................................................... 6
Figure 2 : La courbe environnementale de Kuznets. ........................................................................ 10
Figure 3 : Les piliers interdépendants du développement durable. ............................................ 50
Figure 4 : Trois pôles du développement durable de Holcim Madagascar. .................................. 54
Figure 5 : Signalétique des OMD. ...................................................................................................... 57
1
IntroductionIntroductionIntroductionIntroduction
près la révolution industrielle du XIXème siècle, le progrès technique assurera une
croissance indéfinie et un progrès linéaire (l’encyclopédie du Développement Durable
4D, Editions Récolte ,2006). Mais à partir des années 1920, nous avons assisté à une
progressive prise de conscience des effets négatifs de la croissance économique sur
l’environnement (fumée d’usine, déchet, pollution). Madagascar, conscient de l’importance de
la conservation de l’environnement, a souscrit aux principes de la déclaration de Rio de Janeiro
lors de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement (CNUED)
en 1992. Il s’estainsi engagé à respecter des modes durables de production, de consommation, à
prévenir la pollution, à respecter la capacité des écosystèmes et à préserver la chance des
générations futures ; donc, pour assurer le développement durable du pays, un des principes à
promouvoir est la « considération de l’environnement comme une des potentialités pour le
développement ».
La problématique de l’environnement dans les pays en développement comme
Madagascar est spécifique et ne présente pas les mêmes caractéristiques que celles rencontrées
dans les pays industrialisées.
Bien que l’on manque d’indicateur précis, des auteurs, tant Malgaches qu’étrangers, estiment
que la dégradation du milieu naturel s’accélère à Madagascar. La question qui se pose est
pourquoi le milieu naturel se dégrade à Madagascar ?
Les sources les plus souvent citées montrent que près de 80% 1 du couvert végétal Malgache a
disparu ou est sévèrement dégradé. Dans ces conditions, si la surface des forêts primaires est
passée de 25% de la surface total en 1950 à 20% en1972 et à moins de 15% au cours des
années 1990, celle-ci risque d’avoir complètement disparu en 2020.
La réalisation de cette recherche repose sur un travail analytique en deux volets. La
première est documentaire et théorique s’appuie sur l’évolution de l’environnement et sa
définition à Madagascar. Le second volet de la recherche repose sur les arguments résultants
des différentes investigations.
1INSTAT
A
2
L’objectif est de fournir un outil de réflexion sur les problèmes de l’environnement à
Madagascar et d’établir dans quel contexte avait été défini et mis en œuvre le plan d’action
environnementale.
Pour mieux cerner le problème, nous essayerons de connaitre l’environnement dans les
PED en particulier à Madagascar dans la première partie de ce document. Dans la seconde
partie, nous trouverons les modes de gestion des ressources naturelle à Madagascar. Nous
souhaitons, par cette recherche, contribuer à la compréhension des enjeux environnementaux à
Madagascar et d’alerter l’opinion publique et les décideurs au sein des administrations des
PED.
PARTIE IPARTIE IPARTIE IPARTIE I : L’ENVIRONNEMENT DANS : L’ENVIRONNEMENT DANS : L’ENVIRONNEMENT DANS : L’ENVIRONNEMENT DANS
LES PLES PLES PLES PAYS AYS AYS AYS EEEEN VOIE N VOIE N VOIE N VOIE DDDDE E E E
DÉVELOPPEMENTDÉVELOPPEMENTDÉVELOPPEMENTDÉVELOPPEMENT....
3
PARTIE I : L’ENVIRONNEMENT DANS LES PED.
Pour les PED la biodiversité est une question de survie. Leurs moyens d’existence
dépendent d’un accès libre et aisé à une grande variété de ressources biologique et naturelle
pour se procurer leur nourriture, combustibles, médicament, matériaux de construction, et
sécurité économique ; elle est essentielle au maintien du niveau de vie de la population.
Par conséquent, il est primordial de reconnaître le rôle fondamental de la biodiversité et de
l’environnement dans le développement de l’ensemble des PED, y compris Madagascar.
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES DE L’ENVIRONNEMENT A M ADAGASCAR.
L’environnement se définit comme l’ensemble des composantes naturelles de notre
planète : les espèces animales et végétales, le sol, l’air, et l’eau. On y ajoute le climat depuis
quelques années. Afin de dresser le contexte pour les sections suivantes, trois des composantes
de l’environnement à Madagascar sont décrites succinctement : la biodiversité et les ressources
naturelles renouvelables, l’environnement naturel ou cadre de vie et le climat2.
Section 1 : La biodiversité et les ressources naturelle renouvelable.
Pour commencer, il faudra d’abord connaître de quoi est ce qu’on parle. On va donc
voir la définition de la biodiversité avec sa classification.
1.1 Définition et classification de la biodiversité.
Il existe plusieurs définitions de la biodiversité, mais nous allons prendre quelques unes.
1.1.1 Définition de la biodiversité :
Comme nous l’avons énoncé auparavant, on va prendre quelques définitions de ce
concept.
2 Jean Christophe carret, Bienvenu Rajaonson, Paul jean feno and JurgBrand, : « L’environnement à Madagascar : un atout a preserver, des enjeux a maitriser ».
4
a) Définition selon l’USAID :
La diversité biologique, ou biodiversité, est un concept utilisé pour décrire la variété des
formes de vie. La biodiversité se mesure en terme de : biomes (ex. forêt tropical humide ou
marécage côtier) ; d’écosystème (une portion du biome, dans laquelle les organismes vivants
semblent subvenir à leurs propres besoins) ; d’espèces ; et de variétés génétiques (Mc Neely et
al. 1990. USAID 1988)
b) Définition selon l’encyclopédie :
La biodiversité, contraction de diversité biologique est une expression désignant la
variété et la diversité du monde vivant. Dans son sens le plus large, ce mot est quasi synonyme
de variété du monde vivant. Elle est habituellement subdivisée en trois niveaux, à savoir :
� La diversité génétique,elle se définit par la variabilité des gènes au sein
d’une même espèce.
� La diversité spécifique, correspond à la diversité des espèces (diversité
interspécifique).
� La diversité éco systémique, correspond à la diversité présente sur terre,
des interactions des populations naturelles et de leurs environnements physiques.
c) Définition selon la convention de Rio de Janeiro :
La biodiversité a été définie comme : « La variabilité des organismes vivants de toute
origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes
aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein
des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes ».
1.1.2 La classification de la biodiversité :
Il existe quatre sortes de biodiversité :
� La biodiversité terrestre : elle est composée de tous les faunes et flores qu’on
peut trouver sur un territoire donné, qu’elle soit endémique ou pas.
� La biodiversité aquatique : qui renferme les faunes et flores vivant dans l’eau
douce, les fleuves, et d’autres eaux non marines.
� La biodiversité marine : composée de toutes les espèces végétales qui vivent
dans la mer, les océans.
5
� La biodiversité microbienne : qui est une diversité génétique animale
microscopique.
1.2 Les théories économiques sur la biodiversité et les ressources naturelles.
A la question de savoir comment le milieu naturel et l’environnement peut contribuer à
favoriser le développement d’un pays, nous nous intéressons, dans cette sous-section portant
sur la revue de la littérature et le cadre théorique de procéder à une analyse des réalités
concrètes.
Les théories sur la biodiversité et l’environnement progressent depuis la prise de
conscience de l’importance de ces biens qui sont rares, et font l’objet d’un bien public mondial.
Les économistes environnementaux ont leur propre conception de ce qu’est le capital naturel ou
encore le bien de l’environnement.
1.2.1 L’école physiocratique :
Du Moyen âge au Mercantilisme, l’économie est essentiellement commerçante et
agricole, dans un monde encore sans limites précises. A l’ère des grandes découvertes et des
grands navigateurs, commence à peine le temps du monde fini ; dans une économie encore de
subsistance pour la majorité, c’est la nature avare qui impose à l’homme ses lois, plutôt que
l’inverse.
Au milieu du XVIIIème Siècle, la réflexion économique connaît une avancée importante
avec l’Ecole physiocratique et l’intuition puissante du Dr Quesnay3, chef de file de cette école,
qui élabore une vue d’ensemble de l’économie et de son interdépendance avec le milieu
naturel, au moyen du célèbre « tableau économique », le Zizac.Ce tableau décrit en effet la
circulation du « revenu net », c'est-à-dire du « don gratuit »de la nature, production de la terre
et seule richesse effective créée. Seule l’agriculture est véritablement source de richesse, les
activités non agricoles n’étant que d’échange et de transformation. Pour Quesnay et les
physiocrates, la règle essentielle de bonne gestion consiste à entretenir et préserver ce capital-
nature, seul véritable créateur de richesse additionnelle. La bonne gestion économique passe
donc par une soumission aux lois de la nature ; la sphère économique s’inscrit à l’intérieur de la
sphère biologique
3François QUESNAY, 1694-1774, Chef de l’Ecole des « philosophes économistes » ou « Physiocrates » (gouvernement selon la constitution naturelle de la société), avec de nombreux disciples et aux influences certaines en son temps.
6
1.2.2 Les classiques :
Les économistes classiques avaient conscience de ce que la disponibilité des ressources
naturelles, et singulièrement de terres cultivables, constituait un facteur limitant de la
croissance. Leurs inquiétudes ne concernaient pas directement le problème de la qualité des
ressources non renouvelables, c'est-à-dire la pollution de la biosphère, mais leur épuisement
possible et leurs conséquences sur la croissance et sur la répartition des richesses.
1.2.3 La théorie de la rente de Ricardo4 :
Cette théorie présente également d’intéressantes réflexions sur les relations entre la rareté des
ressources naturelles et la croissance économique. Ricardo pensait que les terres les plus fertiles étaient
mises en culture les premières, de sorte que la croissance économique exigeait l’exploitation de terres de
moins en moins productives. Ces rendements décroissants de la terre, du travail, et du capital
entraînaient un ralentissement du processus de croissance.
1.2.4 Le concept de Développement Durable :
« Le développement durable (DD) est un développement qui répond aux besoins du
présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs5 ».
Le concept de DD n’est pas stabilisé et son opérationnalisation fait l’objet de divergence dans
la prise en compte de ses trois dimensions (économique, écologique, sociale) et des
interprétations possibles (durabilité faible, durabilité forte).
Figure1 : Représentation graphique de la soutenabilité faible.
Source : Support de cours M1 ECONOMIE, « Cours d’économie de l’environnement ».
4RICARDO, 1772-1823, Son œuvre constitue la formulation la plus logiquement construite de la théorie classique. Il a par exemple éliminé l’hésitation d’Adam Smith à propos de la mesure de la valeur. 5 Rapport Brundtland, 1987.
7
� Le problème dans ce cas de figure est que la dimension de champ d’étude n’est pas
délimité clairement. Il est souvent difficile d’accéder au point de cohésion entre les trois
dimensions : les relations soutenables pour assurer une équité intergénérationnelle.
Le DD renvoie à la question de la substituabilité des différentes formes de capital (naturel,
technique, humain, social,…) et de la conciliation entre économie et écologie.
1.3 Importance de la biodiversité et ressources naturelles Malgache.
Marqué par son endémicité, la biodiversité Malgache est propre à elle, ce qui fait l’objet
d’une réalité ironique de notre développement du fait que cette richesse est inestimable
pourtant nous demeurons très pauvres.
1.3.1 La situation de notre biodiversité :
Madagascar se présente comme un pays à méga-diversité biologique : le pays concentre en
effet un nombre élevé des espèces végétales et animales mondiales (12 000 espèces de plantes
et 1 000 espèces de vertébrés-mammifères, reptiles, amphibiens, oiseaux) dont la plupart sont
endémiques à la grande île (près de 10 000 pour ses plantes et près de 1 000 pour les vertébrés).
Le nombre des espèces végétales et animales ainsi que leur taux d’endémicité font de la
biodiversité malgache un bien public mondial, c'est-à-dire un bien dont la possibilité qu’il
disparaisse concerne le monde entier, alerté par les scientifiques relayés par les ONG et les
médias.
Tableau 1 : L’état de la biodiversité Malgache.
TAXON Plantes Mammifères Oiseaux Reptiles Amphibiens Poissons
Nombres d’espèces 12 000 160 283 363 238 165
Espèce globalement
menacée
280 45 35 20 55 73
Endémicité 96% 88% 51% 90% 99% 96%
Source : Ministère de l’environnement, des eaux et forêt 2010.
Mais l’étude de la situation et de la spécificité de la biodiversité implique aussi celle des
ressources forestières car l’ensemble présente l’écosystème.
L’île se montre également riche en ressources forestières et halieutiques. Madagascar possède
en effet près de 10 millions d’hectares de forêts, localisées pour la plupart sur l’escarpement de
8
l’Est, formant ainsi un mince corridor de forêts dense humide du Nord au Sud du pays. Des
forêts sèches à l’Ouest et de fourrés à épineux au Sud complètent le tableau. L’île possède
également 5 000 Kilomètres de littoral composé de mangroves et de récifs coralliens qui
produisent chaque année un excédent biologique (des poissons, des crabes, des crevettes, des
concombres de mer, des huîtres) supérieur à 300 000 tonnes. Ces deux ressources naturelles
renouvelables se révèlent essentielles à l’une des populations les plus pauvres6 du monde : les
forêts fournissent en effet la majeure partie des besoins énergétiques de la population sous
forme de bois de feu ainsi que des produits de cueillette comme le miel.
Par ailleurs, les forêts du Nord-est du pays produisent des essences de bois dites précieuses
telles que le bois de rose et l’ébène, qui s’exportent à prix d’or (5 dollar le Kg)7.
Enfin, Madagascar est une destination touristique. L’industrie touristique était devenue avant la
crise politique de 2009, la deuxième source de devises (400 millions de dollar en 2008) de l’île
après l’industrie crevettière.
Par conséquent, Madagascar possède une biodiversité qui suscite un intérêt « mondial » et des
ressources forestières et halieutiques qui apparaissent vitales pour une population « locale »
vivant pour une large part en dessous du seuil de pauvreté.
1.3.2 La valeur de notre biodiversité :
Cette large diversité biologique offre à Madagascar une opportunité considérable de
développement. Ses ressources minières et halieutiques, sa diversité environnementale, la
beauté de ses paysages sont des atouts pour le tourisme et les industries extractives. Les terres
fertiles et le climat tropical combinés par une main d’œuvre abondante constituent une grande
opportunité pour l’agriculture. Tant de secteurs rattachés directement ou indirectement à cette
diversité biologique peuvent permettre une croissance favorable de l’économie Malgache
(Banque Mondiale, 2013).
6 80% de la population, vivent en dessous du seuil absolu de pauvreté. 7 Source : La banque Mondial : « Madagascar vers une relance économique 2010 », page 106
9
Section 2 : L’environnement naturel ou cadre de vie :
La qualité de l’eau et celle de l’air sont indispensable à la vie. Elles constituent, avec le
paysage, ce qu’il convient d’appeler le cadre de vie. Jusqu’à un passé récent, l’idée dominante
était qu’il existait une corrélation entre la qualité du cadre de vie et la croissance économique
dont la forme est une courbe en cloche sous le nom de courbe environnementale de Kuznets8 ;
Et que les modes de vie des Malgaches affectent le cadre de vie.
2.1 La courbe environnementale de Kuznets.
Un des indicateurs de la croissance économique d’un pays est le niveau de revenu par
tête de ses habitants. Ainsi toute activité économique devrait alors contribuer à l’augmentation
ou à l’amélioration des revenus nationaux. Or selon les études entreprises ainsi que
l’observation de ce qui se présente, on voit que les activités économiques ont, en majeure
partie, un effet néfaste entre croissance économique et répartition du revenu.
Simon Kuznets, a exploité ce point de vue afin d’affirmer l’existence d’une relation entre
croissance économique et l’environnement qui l’entoure.
2.1.1 Une perspective de sentier durable de croissance :
Les néoclassiques sont très confiante envers les vertus du marchés, notamment en
matière de durabilité. Le marché est libre de réguler les échanges entre les gens mais aussi et
surtout d’établir un équilibre. Il en est aussi des effets des activités économique sur
l’environnement.
Grossman G9. EtKrueger A10 (1995) proposent une réinterprétation de la courbe de Kuznets
dans le domaine de l’environnement. Selon ces auteurs, la courbe en « U » inversée de Kuznets
concernait aussi les relations entre pollution de l’environnement et croissance du revenu par
tête.
8 Simon KUZNETS, 1901-1985, Prix Nobel d’économie en 1971 pour une autre courbe (car ce n’est pas lui qui a mis au point la courbe environnementale), toujours de la même forme qui représente la relation entre croissance et inégalité. 9 Gene GROSSMAN, Economiste. Distinction et récompenses : Bourse Guggenheim des sciences sociales pour les Etats-Unis et le Canada. 10Alan Bennett KRUEGER est un économiste et professeur américain. Il enseigne à l’université de Princeton et est un chercheur associé au National Bureau of EconomicResearch.
10
Figure 2 : La courbe environnementale de Kuznets.
Source : OMC : Commerce et environnement, dossier spécial 1999
Au départ, les sociétés traditionnelles et agricoles polluent peu et ont plus généralement
une empreinte écologique réduite : Madagascar a ainsi une empreinte écologique deux fois
inférieure à la moyenne mondiale. Au moment ou le pays décolle, l’industrialisation accroit la
pollution et l’empreinte écologique de la société augmente. Enfin quand le pays atteint une
certaine prospérité, il réduit sa dépendance aux ressources naturelles et donc son empreinte
écologique, augmente ses dépenses dans les secteurs de l’environnement, et réduit la pollution,
éventuellement à des niveaux préindustriels. Des études empiriques récentes ont cependant
montré que cette tendance ne se vérifiant pas nécessairement pour tous les types de pollutions
et qu’il existait également une influence des politiques environnementales sur les trajectoires.
2.2 Les modes de vie Malgache affectent le cadre de vie :
Malgré les multiples opportunités offertes au pays en termes de diversité biologique, les
enjeux ne sont pas moindres. Ceux-ci réunissent la gestion durable des forêts, la maîtrise de
feux de brousse et de défrichement, la gestion des ressources marines ainsi que des zones
côtières et l’intégration environnementale dans l’agriculture.
L’un des causes principales de dégradation de l’environnement naturel ou cadre de vie de
Madagascar est incontestablement les modes de vie des Malgaches
11
2.2.1 L’industrialisation :
Madagascar reste peu industrialisé et peu urbanisé : une personne sur trois seulement vit
en ville. Les pollutions de l’air ambiant et de l’eau, bien que l’on ne les mesure pas encore très
précisément, sont à priori à des niveaux relativement bas en comparaison des grands pays
émergents que sont le Brésil, ou l’Inde. En effet des mesures partielles mais récentes de
concentration de l’air à Antananarivo montrent que, malgré une flotte de véhicules anciens, la
concentration de monoxyde de carbone, de dioxyde de soufre et de dioxyde d’azote est deux
fois moindre que les normes européennes en la matière. Par ailleurs, l’eau s’offre en abondance
(17 000 m3 par habitants, soit près de trois fois plus que la moyenne mondiale), sauf dans le
Sud aride, et les eaux de surface et nappes phréatiques échappent à la pollution.
2.2.2 Le défrichement agricole :
Les éleveurs incendient en fin de période sèche de vastes étendues de prairie pour
favoriser la reprise des graminées, empêchant en même temps la régénération de la fertilité des
sols. Les graminées rustiques qui seules poussent sur les latérites stériles et compactées,
deviennent sèches et incomestibles pour le bétail pendant la saison sèche. A l’est, sur les pentes
de l’escarpement, les paysans pratiquent une riziculture pluviale sur brûlis. Ils défrichent la
forêt en la brûlant et plantent du riz pendant deux ou trois saisons. Ensuite, ils cultivent de
nouveau la parcelle à intervalles de régénération d’environ cinq ans. Pendant la saison rizicole,
le feu, l’érosion du sol nu après défrichement et le lessivage des nutriments par les pluies
tropicales minent la fertilité, créant un cercle vicieux qui contrait le paysan à défricher de
nouvelles parcelles forestières.
2.2.3 Les bois de chauffe :
La consommation de bois de chauffe, notamment dans les zones semi-arides est
également une source importante de déforestation, exacerbée par la croissance démographique
et concentrée dans certaines zones en raison de l’expansion des aires protégées. De plus, le
chauffage et la cuisine au feu de bois se trouvent également à l’origine d’un important
problème de pollution à l’intérieur des maisons. Les mères et leurs enfants sont en effet très
exposés au monoxyde de carbone et à d’autres particules solides émanant des endroits où se fait
la cuisine. Souvent, les cuisines n’ayant pas de système de ventilation, la fumée stagne dans la
pièce et s’échappe lentement à travers la toiture en chaume. Cette pollution de l’air à l’intérieur
des maisons contribue ainsi au développement de maladies respiratoires.
12
Section 3 : Le climat et le changement climatique à Madagascar :
Dans l’ensemble, le climat de Madagascar est de type tropical avec des variations
régionales. La température moyenne annuelle, varie entre 23°C à 27°C avec une amplitude
thermique moyenne annuelle passant d’environ 3°C au Nord à 7,5°C dans les régions sèches du
Sud-ouest. L’altitude a un effet significatif sur les températures. Ce qui fait que sur le plateau
central la moyenne annuelle des températures se situe entre 16°C à 19°C.
Concernant les précipitations, il se trouve que la quantité annuelle diminue d’Est en Ouest et du
Nord au Sud, tandis que la saisonnalité augmente dans les mêmes directions. De l’Ouest vers
le Sud, la saison sèche devient plus longue et plus marquée. Là où la saisonnalité est marquée,
les saisons sèches et fraiches coïncident et elles se situent entre juin et octobre. Ainsi, à
l’extrême Sud-ouest, le climat est de type semi-désertique, tandis que dans la région de la côte
Est, le climat est du type tropical humide.
3.1 Variabilité du climat actuel :
Le climat de Madagascar est conditionné par sa position géographique, son relief,
l’influence maritime et le régime de vent. La variabilité du climat de la Grande île est due aux
effets combinés de ces quatre facteurs. Le pays est situé dans la région tropicale de
l’hémisphère Sud, sur la trajectoire des perturbations tropicales. Il passe en moyenne, 4 à 5
cyclones par an sur Madagascar ou dans ses environs. Ils apportent des vents violents et
d’énormes quantités de pluies. Les localités traversées fréquemment par ces météores ont des
moyennes de pluies annuelles élevées. Ainsi on passe d’une région très pluvieuse (la région
orientale avec 2 500 mm/an) et chaud (température moyenne annuelle de 22 à 24°C),
constamment sous l’influence des alizés et presque sans saison sèche, à une région aride(le Sud
avec 350 mm/an) et chaud (température moyenne annuelle de l’ordre de 24°C).
La région centrale(les Hauts-Plateaux) a un climat subhumide et moyennement chaud (pluie
moyenne annuelle de l’ordre de 1000 à 1 500 mm/an et température moyenne annuelle de
l’ordre de 18 à 22°C). Le climat est tempéré par l’altitude. Le climat des zones montagneuses
est relativement frais par rapport aux zones basses. Le régime climatique est très irrégulier. Les
paramètres climatiques varient d’une année à l’autre.
Il règne sur le pays sauf sur la région Est, un climat à deux saison chaude et pluvieuse de
Novembre à Avril et la saison sèche et légèrement moins chaud de Mai à Octobre. Plus de 75%
13
des pluies dans l’année sont en moyenne, observées pendant la saison pluvieuse. L’irrégularité
du régime pluviométrique est observée partout dans toutes les régions de Madagascar.
3.2 Vulnérabilité de Madagascar face au changement climatique :
Pour la Grande île, tous les secteurs de la vie de la population sont vulnérables aux
changements climatiques, en particulier : la santé publique, l’agriculture, les zones côtières, les
ressources en eau, la forêt/Biodiversité et la pêche crevettière.
La vulnérabilité est due à la faiblesse de ses moyens, financiers, techniques, sociaux,
institutionnels et du point de vu des infrastructures. Elle se traduit par l’insuffisance des
moyens et des possibilités pour se redresser à la suite des chocs (sécheresse, inondation,
cataclysmes naturels, vague de chaleurs ou de froid extrêmes…). Elle est d’autant plus grande
que la prospérité socio-économique dépend des ressources sensibles au climat (eau,
forêt/biodiversité, pêche, agriculture, sols,…) et que le niveau de développement des
infrastructures et des organisations sociales est faible pour contrer les effets défavorables de la
variabilité et des changements climatiques.
3.3 Vulnérabilité par secteur :
a) secteur santé publique.
La vulnérabilité du secteur santé publique apparait sous les aspects suivants :
- Système de prévention encore insuffisant ;
- Faible niveau de sensibilisation des populations rurales sur le système de lutte contre les
maladies transmissibles, parasitaires diarrhéiques et respiratoires aigues ;
- Faible couverture en service d’assainissement et d’approvisionnement en eau potable ;
- Taux élevé de prévalence de malnutrition ;
- Poids des maladies endémiques et épidémiques (paludisme, choléra, grippe et arbovirus
notamment) associé à une situation économique très préoccupante ;
- Inaccessibilité géographique et financière de la majorité des populations rurales et
urbaines aux services de santé.
14
b) secteur agricole.
La vulnérabilité du secteur agriculture se caractérise par les aspects suivants :
- Forte variabilité des précipitations (déviation moyenne par rapport à la moyenne
annuelle de l’ordre de 40 à 80%) ;
- Fréquence des cataclysmes naturels (inondations et sécheresses) ;
- Irrégularité des saisons pluvieuses, concernant leurs débuts, leurs fins et leurs durées ;
- Baisse des précipitations et augmentation de l’évapotranspiration ;
- Pression anthropique et dégradation des ressources naturelles ;
- Problème fonciers (procédure administrative d’acquisition de terrains agricoles
compliquée et lourde) ;
- Niveau culturel des paysans relativement bas et gestion des ressources hydrauliques
insuffisante ;
- Faible accessibilité des produits agricoles malgaches aux marchés internationaux ;
- Forte érosion des versants.
c) Secteur « ressources en eau ».
La vulnérabilité du secteur ressources en eau se manifeste à travers la mauvaise gestion
de l’eau, la faiblesse du taux de desserte en eau potable et en assainissement, la forte
dépendance des activités socio-économique au régime climatique, l’insuffisance de la
protection contre les crues et l’exposition permanente aux pollutions.
Elle s’exprime aussi à travers le comportement presque irresponsable de la plupart des
populations vis-à-vis de l’eau et des infrastructures hydrauliques.
La forte vulnérabilité du régime hydro climatique handicape la gestion durable et saine des
ressources en eau qui sont soumises à diverses pressions aussi bien anthropiques que naturelles.
d) Secteur « forêt-biodiversité » de la NAPCAZ :
Ce secteur est très vulnérable. Cela est dû au fait que : la forêt et la biodiversité de la
NAPCAZ (Nouvelle Aire Protégée du Corridor forestier AnkenihenyZahamena) est soumise à
de fortes pressions d’origine anthropique et naturelle à cause de ses richesses ; cette forêt est
située dans une région où la plupart de la population vit de la riziculture et de l’exploitation
forestière, elle renferme des espèces végétales utilisées dans l’industrie pharmaceutique ou
15
recherchées pour l’artisanat et le bois d’œuvre. Elle contient aussi des espèces animales très
recherchées pour leur chair et convoitées dans le commerce international. La superficie
forestière tend à se rétrécir au profit de l’agriculture ;
- Le système de protection de la forêt n’est pas suffisamment efficace ;
- Cette forêt est exposée aux effets néfastes des vents violents emmenés par les cyclones
tropicaux (abattages, déracinements, destruction des arbres) ;
- La vie des espèces animales et végétales dépend des facteurs climatiques essentiels
(vents, température, précipitation et humidité relative), donc une variation rapide de ce
dernier risque de détruire les espèces fragiles incapables de s’adapter.
Tableau 2 : Effet de la variabilité du climat et des changements climatiques.
Secteurs clefs Effet de la variabilité du climat Effet des changements climatique
Agriculture et élevage • Bouleversement des conditions
agro climatique
• Changement de type de culture
et d’élevage
• Changement des
activités habituelles
• Changement des modes
de culture et d’élevage
Santé publique • Extension de la zone
d’endémicité de certaine
maladie
• Couverture totale du
pays par les maladies
Ressources en eau • Irrégularité du régime
hydraulique
• Dégradation des ressources en
eau
• Augmentation de
l’ampleur des
inondations
• Disparition de certains
points d’eau
Zone côtières • Recule des lignes de côte
• Intrusion saline
• Blanchissement des coraux
• Disparition de certaines
lignes de côte
Foresterie • Diminution de la biodiversité
• Dégradation des sols
• Disparition de certaines
espèces endémique
• Modification de la
topographie du sol
Source : PANA, 2006
3.4 Les engagements de Madagascar sur le changement climatique.
Madagascar a ratifié en décembre 1998 la convention cadre des Nations Unies pour les
Changements Climatiques (CCNUCC) et a ratifié le protocole de Kyoto en 2003. Etant devenu
partie à la convention, le pays s’est engagé à honorer les obligations y afférentes. La
communication Nationale Initiale a été alors élaborée en 2004. Ce document fait état de la
situation des émissions des gaz à effet de serre (GES) à Madagascar, de l’inventaire des gaz à
16
effet de serre, de l’étude de vulnérabilité et d’adaptation, de l’analyse d’atténuation et de
l’ébauche de plan d’action national.
Ensuite le traité de la Deuxième Communication Nationale a été établi en 2008. Ce document
comporte des circonstances nationales, les analyses d’option d’atténuation de GES avec
d’autres informations pour l’atteinte des objectifs de la CCNUCC. Ainsi, pour faire face aux
changements climatiques, Madagascar a comme vision de disposer de toutes les capacités
requises favorable au développement durable du pays à ces effets et les émissions GES et de
développer des comportements contribuant à la lutte contre les changements climatiques à tous
les niveaux.
Conclusion du premier chapitre :
� L’ « environnement » est aujourd’hui présenté comme une préoccupation
planétaire et une responsabilité collective.
Ce contexte rend le cas de Madagascar particulièrement intéressant pour qui cherche à
comprendre les fondements de l’émergence de l’ «environnement » comme problème politique
et les solutions qui lui sont associées, parce que, Madagascar se présente comme un pays à
méga diversité biologique. Et que, à Madagascar, comme nous l’avons vu, le changement
climatique n’aura pas autant d’effet grave sur la population comme dans les autres pays du
monde, notamment sur l’environnement.
17
CHAPITRE II : UN RICHE PATRIMOINE NATUREL EN PERIL A MADAGASCAR
Le développement durable a été défini en 1987 par Gro Harlem Brundtland11, comme
« un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs ». Plus de vingt ans après, cette définition continue à
poser une des problématiques les plus importantes en matière de développement à Madagascar.
Reconnue internationalement comme étant un sanctuaire mondial de la faune et de la flore, la
grande île voit cependant sa ressource naturelle subir la pression croissante des activités
humaines et économiques.
Section 1 : Croissance démographique et conséquence sur l’environnement.
La démographie est au cœur des enjeux contemporains, qu’ils soient économiques, sociaux,
environnementaux, culturels, politiques. C’est seulement depuis une vingtaine d’années que les
problématiques environnementales sont étudiées en interaction avec les évolutions
démographiques et les mutations sociétales.
1.1 Population et ses liens avec l’environnement :
La dégradation de l’environnement provoquée par un fort accroissement de la population
touche surtout les pays en voie de développement (PED). Ainsi il convient de connaître la
spécificité de la population de ces pays pour pouvoir mieux cerner notre sujet et avancer dans
le cadre de notre étude.
1.1.1 La population dans les PED :
a) Spécificité de la population des Pays en voie développement :
Avant d’entrer sur la spécificité des populations des PED, il nous est nécessaire de définir ce
qu’on entend par PED.
PED véhicule l’idée d’un retard à combler dans l’économie du pays considéré. L’objectif à
rattraper étant la situation des économies industrialisées. Ces pays sont alors considérés comme
pauvres et c’est cette marche vers l’industrialisation qui constitue le cadre de notre étude.
Intéressons-nous alors à ce qui fait les spécificités de la population de ces pays.
11 Premier ministre du Royaume de Norvège.
18
� Une population jeune :
Le monde en voie de développement est caractérisé par une population relativement
jeune.
La pyramide des âges de nombreux PED est ainsi en expansion. Cela signifie que leurs
pyramides des âges ont une base large et des côtés en fortes pentes. Ce qui est expliquée par la
part importante d’enfants et de jeunes et une faible proportion de personnes âgées.
Concernant le cas de Madagascar ; la population de la grande île présente aussi ce trait
caractéristique des PED. En effet, plus de 20% des Malgaches sont âgés de moins de 15 ans et
40% moins de 16 ans12. Et d’après le recensement général de la population et de l’habitat
(RGPH) en 1993 l’âge moyen de la population est estimé à 22ans. La population
potentiellement active constitue 52% de la population total, ce qui fait que la population
dépendante représente presque la moitié de la population totale.
Le fait que la population des PED soit majoritairement jeune implique ainsi que la population
active doit assurer le soutient des enfants et des plus de 65 ans. De ce fait, les PED sont
caractérisés par un rapport de dépendance très élevé. A Madagascar, d’après le RGPH-93, 100
adultes d’âge actif doivent assurer, en moyenne, le soutien de 91 individus de moins de 15 ans
et de plus de 65 ans. Ce qui ramène ce rapport de dépendance à 91.
� Population marqué par une forte fécondité :
Un taux de fécondité13 élevé constitue aussi une caractéristique spécifique aux populations des
PED. En effet, ce taux a été toujours nettement supérieur que celui des pays développés même
s’il a diminué au cours du temps. Le tableau suivant reflète cette situation.
Tableau 3 : Evolution de la fécondité dans le monde.
Période Pays développés PED Afrique Asie
1950-1955 2,77 6,13
1970-1975 2,12 5,44 6,72 5,08
2000-2005 1,56 2,90 4,97 2,47
12 Rapport sur l’état de l’environnement de Madagascar 2012, chapitre 7 : environnement social 13 La fécondité du moment étant obtenue en rapportant le nombre annuel des naissances à l’effectif moyen des générations féminines d’âges fécond.
19
Source: Population Division of the Departement of Economic and Social Affairs of the United Nations Secretariat, 2005
D’après ces données donc, la population des PED ont toujours présenté une forte
fécondité (surtout pour le cas de l’Afrique) mais ce taux tend à diminuer actuellement du fait
que la plupart amorce leur transition démographique.
Néanmoins, cette forte fécondité fait que la plupart des PED connaissent une croissance
démographique importante.
A propos du cas de Madagascar, le niveau de fécondité a toujours été élevé dans le pays. En
effet, les données collectées au cours de l’Enquête Démographique et de Santé Madagascar
2008-2009 (EDSM-IV) ont permis d’estimer la fécondité à 4,8 enfants en moyenne par femme.
Toutefois, en milieu urbain, le taux moyen de fécondité est de 2,9 enfants alors qu’en milieu
rural il est de 5,2. De plus la fécondité à Madagascar demeure précoce puisque 32% des
adolescentes de 15-19 ans ont déjà commencé leur vie reproductive et 26% d’entre elles ont
déjà eu au moins un enfant14.
Cette fécondité précoce explique en partie la forte croissance démographique rencontrée dans
l’île (la population Malgache s’est en effet accrue cinq fois plus entre 1950 et 200715)d’autant
plus que la majorité de la population est jeune.
� Une forte urbanisation :
Longtemps rural, le monde en développement est devenu urbaine et ce dans un temps très
court. En effet, plus de 3 milliards de personnes résidant en ville, 2 milliards dans une ville du
sud16.
14 EDSM-IV. 15 La projection démographique estime le nombre de population à 20 142 015 en 2010 16Dureau F., « Croissance et dynamique urbaine dans le pays du sud »
20
Le rythme de croissance des populations citadines du monde en développement est
sensiblement plus élevé par rapport à celui des pays développés. Ce taux a en effet augmenté
de près de 4% par an depuis 1950 jusqu’en 1980.
En ce qui concerne le taux d’urbanisation à Madagascar, d’après le RGPH-93 il est de 23%17 et
le rythme d’urbanisation au cours des dix huit dernières années est de 5% par an18.
Les faits relatent ainsi que l’urbanisation à Madagascar rapide constitue un caractère commun à
tous les PED. Et cette urbanisation diffère de celle du Nord du fait qu’elle se joue dans un
contexte historique particulier accompagné entre autres par l’intervention des gouvernements
sur les comportements démographiques, la contraction de l’espace-temps et la mondialisation
de l’économie19.
Par ailleurs, cette importante urbanisation des PED est très liée à un fort exode rural du fait de
la pauvreté qui sévit dans le milieu rural poussant ainsi les gens à quitter la campagne en vue
d’une vie meilleure. Ce qui provoque un entassement urbain.
Toutefois, malgré un taux d’urbanisation élevé, la population des pays en développement reste
majoritairement rurale20même si la densité dans les grandes villes est importante.
De tout ce qui précède, nous pouvons caractériser la population des PED comme étant une
population jeune, à forte fécondité et donc ayant une importante croissance démographique, et
cette population a tendance à se concentrer de plus en plus dans les villes.
Ces pays en voie de développement ont aussi comme point commun le fait qu’ils sont tous en
train de commencer leur transition démographique.
b) Les causes de l’accroissement démographique dans les PED :
La croissance démographique est l’augmentation du nombre de la population au sein d’un
pays en une période donnée et cette augmentation peut provenir de plusieurs sources.
17 D’après les données de l’INSTAT, ce taux est passé à 24% en 2010 18 RGPH, volume 2, rapport d’analyse, tome I : Etat de la population 19Dureau F., « Croissance et dynamique urbaine dans les pays du Sud » 20 77% de la population malgache vivent dans le milieu rural selon le RGPH-93
21
� L’évolution de la médecine :
L’espérance de vie à la naissance des PED ne cesse de croître. Cette augmentation est due
à une amélioration de l’état de santé de la population grâce aux technologies occidentales.
Ainsi, les luttes contre les épidémies ont pu être effectuées dans les PED (tel le cas du
paludisme21 à Madagascar) en utilisant les dernières découvertes scientifiques(Les
moustiquaires imprégnées d’insecticide par exemple) ou bien des médicaments plus appropriés
et plus efficaces, tel l’ACT22. S’ajoutent à cela les nouveaux modes de traitements (prenons
toujours le cas du paludisme où l’on emploi le traitement préventif intermittent ou TPI pour les
femmes enceintes qui consiste à l’administration du SP/Fansidar au cours des visites prénatales
après le premier trimestre où deux doses seront administrées en l’espace d’un mois).
De la même manière des campagnes de vaccination et des activités promotionnelles sur la santé
ont pu être effectuées (cas des semaines de santé de la mère et de l’enfant par exemple).
S’ajoutant à ce transfert de technologie médicale via l’emploi de nouveaux traitements plus
efficaces, il y a aussi l’assainissement qui a pris une grande importance au niveau des politiques
des PED. Comme le montre le taux d’accès à l’eau potable qui est passé de 20,9% à 29,9%
entre 1999 et 2005 pour Madagascar23.L’utilisation des toilettes par le plus grand nombre de
personnes figure aussi dans les priorités des PED puisque cela permet une amélioration
considérable de la santé de la population de la même manière elle permet de diminuer le taux
de mortalité. Concernant l’utilisation des toilettes à Madagascar, 39% de la population en
utilisaient en 1997 et en 2004 ce taux est passé à 50,7%.24
De tout cela, une conclusion se dégage, les transferts de technologies médicales ainsi que
l’amélioration de l’hygiène et les mesures d’assainissement dans les PED ont pu contribuer
considérablement à la diminution du taux de morbidité ainsi que du taux de mortalité dans ces
pays. De ce fait, un accroissement notable de la population a pu avoir lieu.
Cependant, d’autres facteurs ont aussi provoqué ce fort accroissement démographique dont
entre autres la planification de la santé. Il convient de porter notre attention à ce sujet.
21 D’après le plan de développement du secteur santé(PDSS) 2007-2011 de Madagascar, le paludisme est la deuxième cause de morbidité dans le pays mais il est la principale source de mortalité. 22ArtemisininCombinationTherapy 23 PDSS 2007-2011 24Op.Cit
22
� Planification de la santé :
La prise en compte de la santé dans les politiques des PED a considérablement amélioré
la santé de leur population provoquant ainsi une diminution de la mortalité. En effet, tous les
pays Africains ont inclue au moins un chapitre sur la santé dans leurs plans.25
De plus, trois objectifs parmi les huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)26
concernent le secteur sanitaire. L’objectif numéro 4 par exemple vise la réduction de la
mortalité infantile, quant à l’objectif numéro 5 il concerne l’amélioration de la santé maternelle
et le sixième objectif porte sur la lutte contre le VIH/Sida et le paludisme.
Concernant le cas de Madagascar une politique nationale de la santé(PNS) a été
élaborée en Novembre 2005. Cette politique se repose sur plusieurs objectifs mais la survie de
la mère et de l’enfant en constitue un des axes stratégiques. Sa concrétisation s’est faite par
l’exécution de différents programmes d’actions du gouvernement. Les actions visant
l’amélioration des conditions socio-sanitaires des populations occupent une place importante
dans plusieurs programmes en vue d’améliorer le bien être de la famille. De ce fait, la mission
du Ministère de la santé a évolué avec la considération de la lutte contre la pauvreté27.
Ne citant que le cas de la lutte contre le paludisme, Madagascar se réfère surtout à la PNS ainsi
qu’au Plan Stratégique pour la lutte contre le paludisme, au plan cadre pour la réalisation des
OMD et au plan du Développement du Secteur Santé (PDSS)28.
Bref, l’importance considérable accordée à la santé dans les plans et politiques des PED
a contribué considérablement à l’amélioration de l’état de santé de la population du Sud
provoquant ainsi une forte croissance démographique dans ces pays. Ainsi la mortalité infanto-
juvénile a connu une diminution notable à Madagascar grâce aux actions relatives à la santé
citées précédemment en passant de 162,6% en 1992 à 94% en 200429.
Si telles sont les principales caractéristiques de la population des PED, qu’enest-il alors des
théories sur la population et son rôle dans le développement ainsi que les rapports qu’elle
entretient avec son environnement ?
25 Blanc Janine, « La planification de la santé »In : Tiers-monde 1972, p 491-518 26 Les 8 objectifs de l’OMD ont été retenus en 2000 par un groupe d’experts du secrétariat de l’ONU du FMI, de l’OCDE et de la BM. Ces objectifs sont déclinés en 18cibles et 48 indicateurs 27 EDSM-IV,2008-2009 28Op.Cit 29 Madagascar PDSS : 2007-2011
23
1.1.2 Théorie sur le rôle de la croissance démographique dans le développement :
La question des relations entre démographie et développement est traditionnellement
envisagée sous la forme d’un dilemme : la population est-elle un atout ou un obstacle au
développement ? L’interaction entre population et développement s’avère ainsi complexe
d’autant plus que le problème concernant la pression faite par la population sur
l’environnement et les ressources naturelles est d’actualité.
a) La croissance démographique stimule le développement :
Les mercantilistes ont été promoteurs de cette vision, pour eux « il n’est de richesse et
de force que d’homme »30.
Les partisans de cette pensée sont unanimes à reconnaitre le rôle bénéfique de la croissance
démographique dans les pays développés . En effet, elle engendre une double conséquence
pour l’economie du pays considéré :
- La croissance démographique a d’abord une action sur la production. Il y a une
augmentation de la main d’œuvre disponible stimulant la création de capital pour réaliser de
nouvelles combinaisons productives ;
- Ensuite, elle a une influence sur la consommation puisque l’on observe une
augmentation du nombre de consommateurs. Ce qui a un effet plus considérable sur la
consommation que l’accroissement des revenus d’un nombre donné de consommateurs. La
propension marginale à consommer dans ce dernier cas est en effet décroissante31.
� La croissance démographique stimulant la croissance :
Cette visionde la croissance démographique comme moteur de croissance économique est
qualifiée d’approche nataliste. Les partisans de cette approche considèrent que les richesses ne
sont pas fixées a priori puis partagées, mais au contraire qu’elles sont en expansion constante.
Pour eux, une population jeune stimule fortement la production. En outre, plus une population
est nombreuse, plus elle bénéficie d’économie d’échelle.
30Treillet S., « L’économie du développement, de Bandoeng à la Mondialisation », p.107. 31 Freyssinet J., « Le concept de sous-développement », p.101.
24
Une population rajeunie crée des débouchés stimulant en même temps l’emploi, la production
industrielle et à terme la croissance économique32.
Ceux qui soutiennent cette thèse s’accordent aussi à dire que la main d’œuvre jeune s’adapte
mieux aux nouveaux emplois et les idées nouvelles, les innovations se propagent vite. En
d’autres termes, une population plus nombreuse stimule l’innovation.
Le capital humain joue ainsi un rôle important dans la croissance économique d’un pays. Tel
est le cas de la croissance Asiatique des années soixante. Où une population plus nombreuse a
permis une augmentation soutenue de leur production. Une importante quantité de facteur
travail permet ainsi de favoriser les changements technologiques et menant dès lors vers la
croissance.
Certains économistes ayant étudié le sujet confirme cette thèse sur l’accumulation de capital
humain en faveur de la croissance économique. Tel est le cas de l’étude effectuée par
AndrianasyDJISTERA33 qui a permis de montrer que le capital humain est un facteur
particulier de croissance économique quelque soit le niveau de développement d’un pays. En
effet, les économies émergentes d’Asie n’ont pas eu le même niveau de développement, mais
elles ont investi dans l’accumulation de capital humain pour accélérer leurs croissances34.
� La population comme stimulant pour la production :
Une population plus nombreuse peut être favorable au développement économique d’un
pays. Trois explications sont fournies par les défenseurs de cette thèse à ce propos.
Premièrement, la pression démographique si elle n’est pas trop forte entraîne un certain nombre
d’activités ayant comme objectifs la restauration du niveau de vie. Et cela à partir du moment
où la communauté découvre les moyens de lutte contre la misère. Ensuite, une forte croissance
démographique peut être favorable au développement dans la mesure où elle engendre une
augmentation du nombre de producteurs.
Concernant les effets néfastes de la croissance démographique sur les ressources qui conduisent
à une insuffisance des produits alimentaires, cette thèse a été contestée par Boserup35. Ce
dernier a en effet fournit une analyse historique des rapports entre la croissance démographique 32 Bremond J.et al, « Dictionnaire des théories et des mécanismes économiques »,p 330 33Djistera A., « Le rôle du capital humain dans la croissance : cas des économies émergentes ». 34Op.Cit 35Boserup E., « Evolution agraire et pression démographique » ,1970
25
et les types de système agraire. Il a ainsi affirmé qu’on ne pouvait pas confronter la densité de
population avec des disponibilités alimentaires théoriques, mais pour lui la capacité d’une terre
à nourrir la population s’établissait dans le système agraire et le contexte historique de la
population considérée.
De ce fait, l’effectif de la population impose à tout moment un choix du mode de production.
Comme le montre le cas des plaines agricoles en Asie du Sud-est où le temps de travail a
augmenté avec la densité humaine. Contrairement à de nombreuses régions d’Afrique à faible
densité où une agriculture extensive à faible productivité engendre une grande destructivité
écologique n’ayant aucun rapport avec l’effectif de la population36.
Vue de cette manière, une forte croissance démographique ne peut être que bénéfique pour
l’économie d’un pays. De plus, le problème d’environnement posé par la pression
démographique ne se présente plus du fait que l’augmentation de l’effectif de la population
permet d’adopter un nouveau système agraire plus performant pour permettre de nourrir la
population. Mais qu’en est-il de l’approche pessimiste de la croissance démographique ?
b) La croissance démographique freine le développement :
Le rythme rapide de croissance démographique dans les sociétés du tiers monde, les
densités élevées de la population ont été et sont encore parfois présentées comme un obstacle
majeur au développement et une hypothèque sur le futur. Cette vision se repose surtout sur le
fait que les ressources sont limitées et ne peuvent satisfaire les besoins de plus en plus
croissants d’une population à fort accroissement. Penchons nous alors de plus près sur les
fondements théoriques de cette affirmation.
� La théorie de Malthus37 :
Ici une population nombreuse est considérée comme un obstacle pour le développement.
Cette pensée est considérée comme une vision pessimiste et Malthus en a été le promoteur dans
son Essai sur le principe de la population en 1798. Cette vision peut se schématiser comme
suit : la croissance démographique, qu’elle soit le fruit du développement économique par le
biais d’une première augmentation des revenus ou qu’elle soit engendrée par un autre
36Treillet S., « L’économie du développement de Bandoeng à la Mondialisation », p.113. 37 MALTHUS, célèbre par le parallèle qu’il établit entre la possibilité d’accroissement géométrique de la population et l’accroissement seulement arithmétique dans le meilleur des cas de la nourriture.
26
phénomène (principalement le progrès rapide de l’hygiène et de la santé publique), devient un
obstacle au développement38.
Le raisonnement de R.Malthus sur le rendement décroissant des terres et sur ce qu’il appelle
« loi de la population » ou la population croît naturellement en progression géométrique alors
que les ressources alimentaires ne peuvent croître qu’en progression arithmétique. Dès lors, la
pression sur les ressources devient rapidement insupportable39.
Vu sous cet angle, le problème se pose alors entre la croissance démographique et les
ressources naturelles (notamment les produits alimentaires) qui ne peuvent pas suivre la
croissance de la population. En effet, les ressources naturelles sont limitées et une
augmentation rapide du nombre de la population n’engendrera qu’une surexploitation de ces
ressources conduisant ainsi à la dégradation de l’environnement et à terme cela constituera un
obstacle au développement d’un pays.
De ce fait, pour Malthus, si l’augmentation de l’effectif de la population n’est pas
volontairement limitée par les mariages tardifs et l’abstinence, il y aura une régulation naturelle
de la population provoquée par les famines, les guerres et épidémies qui sont le fruit de cette
surpopulation. R.Malthus, compte tenu de ce qu’il a avancé, s’oppose ainsi à la « loi sur les
pauvres40 ». Il pense en effet que l’amélioration de leurs conditions de vie augmentera leur taux
de fécondité, accentuant ainsi la pression faite sur les ressources41.
Ainsi, un accroissement rapide et trop fort de la population tend alors à épuiser les ressources
disponibles. Une pression de plus en plus forte sur ces dernières conduira à une dégradation de
l’environnement qui à terme constituera un obstacle au développement. Et pour les PED les
effets d’une population plus nombreuse sont relativement importants que pour les pays
développés du fait de certaines spécificités de ces pays.
1.2 Liens entre croissance démographique et environnement :
Les relations entre les populations et leur environnement font l’objet depuis quelque
année d’une attention particulière. En effet, l’homme est au centre de la dégradation de
l’environnement en tant qu’auteur et victime. Il faut ainsi mettre en œuvre un processus de 38 Freyssinet J., « Le concept de sous développement ».,p 102 39Treillet S., « L’économie du développement, de Bandoeng à la Mondialisation ».,p 107 40 Cette loi stipule que les paroisses en Grande Bretagne doivent fournir des secours aux « indigents » et ce depuis 1562 41Treillet S., « L’économie du développement, de Bandoeng à la Mondialisation », p 107
27
développement qui concilie l’environnement, l’écologie et le social. C’est de cette réflexion
qu’est apparue la notion de « Développement Durable » définit par le Rapport Brundtland.
Pour ce faire, il est nécessaire de rendre compte de ce qui l’en est, afin de pouvoir avancer des
recommandations. C’est ainsi que la sous-section de ce chapitre portera sur les principales
causes de la dégradation de l’environnement et l’étape suivante sera consacrée aux ennuies liée
à la croissance démographique.
1.2.1 Les causes de la dégradation de l’environnement :
Nombreuses sont les causes de la détérioration de l’environnement, mais dans les PED et
surtout à Madagascar elle est fortement liée à la croissance démographique combinée à une
pauvreté de la majorité de la population.
Un fort accroissement et des besoins croissants de la population :
La destruction de l’environnement à Madagascar est principalement le fait d’une
population de plus en plus nombreuse vivant dans la pauvreté et qui trouve dans l’exploitation
irrationnelle des ressources naturelles le seul moyen pour survivre.
Un accroissement rapide de la population contribue souvent à la dégradation de
l’environnement. Les systèmes traditionnels de gestion des terres et des ressources peuvent se
révéler incapables de réagir assez vite pour en prévenir la surexploitation.
Une augmentation de l’effectif de la population suppose une augmentation de la production
(surtout les produits alimentaires). Et pour que cette augmentation se fasse il faut plus de terre à
cultiver. En effet, la pauvreté des agriculteurs malgaches les contraint à une expansion qui n’est
possible qu’au prix d’agression écologique. Et cette mise en culture de nouvelles terres se fait
au détriment de l’environnement puisque la plupart du temps, ce sont des hectares de forêts qui
sont abattues à cette fin.
Cette pression démographique incite aussi la population à diminuer le temps de la jachère. Ce qui induit
une baisse de fertilité de la terre et ainsi une baisse de la productivité en produisant des effets néfastes
sur l’environnement.
A Madagascar, la croissance démographique (particulièrement en milieu rural) a provoqué des
conséquences négatives sur les terrains :
- Des terrains cultivés surexploités : augmentation des terres cultivables, utilisations
des pesticides et engrais chimiques, la pratique du « tavy ».
28
- L’agriculture intensive favorisant l’érosion, la déforestation, le défrichement,
conduisant parfois à la désertification42.
La reconnaissance de la croissance démographique comme cause de la dégradation de
l’environnement est affirmée dans les politiques d’environnement et les politiques de
population. En effet, elles ne laissent aucun doute sur l’effet négatif de la croissance
démographique sur les ressources naturelles, elles stipulent en effet que « la poussée
démographique des dernières décennies a accentué d’une part la pression sur les terres et
d’autre part, la dévastation des forêts pour satisfaire les besoins de survie de la population ».
L’office national pour l’Environnement affirme aussi, de son côté, que « la vitesse de
déforestation est liée à la croissance démographique. La problématique de l’environnement se
présente de manière aigue en terme de déséquilibre entre les ressources naturelles d’une part et
d’autre part les besoins accrus de la population en croissance rapide43 ».
Une augmentation de l’effectif de la population, combinée à la pauvreté, conduit ainsi à une
mise en culture de nouvelles terres qui est néfaste pour l’environnement, du fait qu’elle
engendre une déforestation considérable. En effet, la couverture forestière nationale n’a cessé
de diminuer passant de 10 746 043Ha en 1990 à 9 294 237Ha en 200544. Et cela est dueà
l’augmentation de plus en plus croissante des besoins malgaches en ressources forestières ainsi
qu’à la surexploitation illicite des ressources naturelles en milieu rural.
Bref, l’augmentation des besoins des malgaches en ressources naturelles (surtout forestières)
favorise la dégradation de l’environnement.
1.2.2 Problèmes environnementaux liés à la croissance démographique :
Nombreux sont les problèmes d’environnement provoqués par la croissance
démographique à Madagascar. Le pays risque même de perdre à jamais son statut de
« sanctuaire de la nature » si les agressions contre les ressources continuent en s’intensifiant. Il
en est de même pour le développement du pays qui risque d’être corrompu d’avance. Voyons
alors un à un ces différents problèmes en commençant par les différentes pollutions provoquées
42 Rapport sur l’état de l’environnement à Madagascar 2012, Chapitre 7 : Environnement social, p. 230 43 Analyse diagnostic du littoral Est (soanieraivongo –Brickaville), rapport final, ONE, Maitrise de l’environnement Antananarivo 2002. 44 Données et statistiques environnementales de Madagascar, Ministère de l’environnement et de forêts, novembre 2009.
29
par une augmentation du nombre de la population malgache et puis en se penchant sur
l’épuisement des ressources naturelles.
a) Diverses formes de pollution :
Le premier problème de l’environnement lié à la croissance démographique est sans nul
doute la pollution. Elle peut se présenter sous diverses formes mais leur point commun est
qu’elles sont toutes les résultats des activités humaines et de l’accroissement en nombre de la
population45.
� La pollution de l’air :
La pollution de l’air due à l’homme provient de trois sources principales : l’utilisation de
l’énergie, les gaz d’échappement des véhicules à moteur et la production industrielle qui ont
tendance à se développer avec la croissance démographique. Les sources de pollution les plus
dangereuses, selon la Banque Mondiale46, sont les particules en suspension, la pollution de l’air
des habitants et le plomb.
Ce type de pollution se rencontre surtout en milieu urbain puisque c’est dans ce milieu que l’on
dénombre le plus de voitures. Toutefois, elle peut aussi être causée par les feux de brousse.
La pollution de l’air à Madagascar est donc étroitement liées aux transports, aux déchets
urbains, à l’utilisation d’énergie dans les ménages, rencontrés particulièrement dans la ville
d’Antananarivo. Le Ministère de l’environnement de souligne que la concentration du plomb et
des matières particulières de dimension inférieure à 10um dans l’air dépasse respectivement les
valeurs recommandées par l’Organisation Mondial de la Santé (OMS)47.
Cependant, la consommation de bois de chauffe et la cuisine au feu de bois se trouvent
également à l’origine d’un important problème de pollution à l’intérieur des maisons. La
pollution de l’air se manifeste alors en une augmentation du taux de gaz carbonique dans l’air.
Cela peut provoquer le réchauffement de la planète via l’effet de serre ainsi que la destruction
de la couche d’ozone.
45 D’après le comité scientifique officiel de la maison blanche pour la protection de l’environnement (1965), la pollution est une modification défavorable du milieu naturel qui apparait en totalité ou en partie comme le sous-produit de l’action humaine, au travers d’effets directs ou indirect altérant les modalités de répartition des flux d’énergie, de la constitution physico-chimique du milieu naturel et de l’abondance des espèces vivantes. 46 Banque Mondiale « Rapport sur le développement dans le monde 1992, le développement et l’environnement ». 47 Observatoire malgache de l’emploi et de la formation professionnelle continue et entrepreneuriale, métiers de l’environnement, www.one.gov.mg
30
� La pollution de l’eau et du sol :
La forme de contamination de l’eau la plus courante est le fait de déjection humaine
porteuse de germes. Les excréments humains constituent un grand danger pour la santé de
nombreuses personnes qui n’ont, pour boire et se laver, que de l’eau des rivières ou d’étang non
traitée.
D’après le rapport sur l’état de l’environnement à Madagascar réalisé en2012, concernant
l’environnement social, la pollution de l’eau est surtout le fruit de mauvaise gestion de l’eau et
des activités humaines (telle l’industrie). Quant à la pollution du sol, elle est due en grande
partie aux utilisations de produits chimiques.
La pollution de l’eau et la pollution du sol sont ainsi étroitement liées à la croissance
démographique et aux activités humaines. Et l’utilisation d’eau polluée pour boire et se laver
est l’un des principaux moyens de contracter des maladies mortelles tel l’infection respiratoire
aigüe (IRA), les maladies diarrhéiques, le paludisme.
Tableau 4 : Conséquences de la pollution pour la santé et la productivité.
PROBLEME DE L’ENVIRONNEMENT EFFET SUR LA SANTE EFFET SUR LA PRODUCTION
� Pollution de l’eau
-Entraine une
mauvaise hygiène
-Accroît les risques de
maladie
-Appauvrissement de lieux de pêche
-Dépense de temps par les ménages ruraux
-Dépense d’argent pour obtenir une eau salubre
-Ralentissement de l’activité économique
� Pollution de l’air -Toux chronique,
Asthme, IRA
-Pluie acide
� Dégradation du sol -Sécheresse
-Pénurie d’aliment
-Perte de productivité des champs de l’ordre de
0,5 à 0,15% du PNB courante sur les sols tropicaux
Source : Rapport sur le développement dans le monde 1992, p.5
A côté de ces pollutions provoquées par un accroissement démographique se place
l’épuisement des ressources naturelles. Intéressons nous ainsi à cette dernière.
31
b) Epuisement des ressources naturelles :
L’impact de l’humanité sur l’environnement augmente avec l’explosion
démographique. Ce qui entraine l’épuisement de certaines ressources naturelles (renouvelables
ou non renouvelables). D’après l’UNESCO, les ressources naturelles désignent tout ce que
l’homme peut tirer de n’importe quelle partie de l’univers pour s’en servir (énergie solaire,
gisement minéraux, la pluie, la flore et la faune ainsi que des ressources humaines). A propos
du cas de Madagascar, la pression faite sur les ressources naturelles et leur surexploitation
conduiront forcément à leur épuisement. En effet, d’après la Stratégie Nationale pour la
Conservation(SNC), l’utilisation qui est faite de la forêt via le déboisement généralisé et la
destruction incontrôlée ont conduit à une grave pénurie de bois de chauffe et à une disparition
de la couverture végétale. Le ministre des Eaux et forêt a ainsi déclaré en 1998 que si la
déforestation à Madagascar continuait dans des proportions alarmantes, Madagascar n’aura
plus de forêt d’ici 60 ans48.
En plus, la forêt n’est pas seulement une source de bois de chauffe pour les malgaches, elle a
aussi des fonctions sociales et écologiques. Elle sert d’habitat pour une grande diversité de
végétaux et d’animaux et assure la subsistance et l’intégrité culturelle des populations qui y
vivent. La forêt protège aussi les sols, assure une régulation naturelle du cycle hydrologique et
influe sur le climat local.
Section 2 : La déforestation à Madagascar :
Les forêts jouent un rôle clé dans la problématique du développement durable à
l’échelle de la planète. Réservoirs de biodiversité, elles ont, en outre, une importance majeure
dans la conservation des sols et le cycle de l’eau. Plus récemment, on insiste sur leur fonction
de «piège à dioxyde de carbone » dans le contexte du changement climatique globale.
Les forêts ont, aussi, une fonction économique de toute première importance, en tant que
productrices de bois et de nombreux autres produits49.
La déforestation, c’est-à-dire le processus de régression du couvert forestier, est largement
médiatisé à Madagascar. Elle est perçue comme une catastrophe écologique à l’échelle
48 BLANC6PAMARD C, « Madagascar : les enjeux environnementaux, In : L’Afrique, vulnérabilité et défis, coll. Questions de géographie, Ed. Temps, 2003 49 Caoutchouc, gommes, fruits, plantes aromatiques et médicinales, fibres végétales….
32
planétaire. Le phénomène tend à s’accélérer au cours des dernières décennies dans la zone
intertropicale de Madagascar.
2.1 De l’ « île verte » à l’ « île rouge » :
La déforestation à Madagascar est un phénomène qu’a déjà connu l’île depuis des
siècles. C’est d’ailleurs la pratique qui a amené à passer la dénomination de la grande île de
« île verte» à « île rouge » du fait de sa surface couverte auparavant de forêt tropicale, mais
ensuite, à cause des activités des hommes dans l’exploitation de la forêt, la surface couverte de
forêt de l’île s’est sensiblement rétrécie.
Face à cela, les phénomènes d’érosion n’ont cessé de détruire le sol et sa fertilité, ce qui a
amené la couleur du sol de son état naturel, vert, en rouge. D’où la nouvelle dénomination :
« l’île rouge ».
Le couvert forestier recule, selon la FAO, à un taux proche de 200 000 ha/an.
La forêt ne compterait plus que la moitié de la surface actuelle, et seule 6 millions d’hectare
resteraient boisées en 201550.
Depuis le début de l’année 2009, l’exploitation illégale s’est déplacée pour la première fois
dans les aires protégée du Nord-est de Madagascar, notamment Makira, Mananara Nord,
Masoala et Marojejy, mettant en danger la conservation de la biodiversité.
Les informations sur la déforestation sont obtenues de deux façons :
- Par des mesures scientifiques très fiables à partir de la comparaison des images
satellites suivie de vérification sur terrain.
- Par les rapports des chefs cantonnements et des différents services du ministère en
charge des forêts et de l’environnement.
50 http//www.EFER ;mg/cop/nature/fr/envmad/pnae, htm
33
.Tableau 5 : Evolution du taux de déforestation par région
Région Taux de 1990-2000 Taux de 2000-2005
Sava 0,31 0, 12
Diana 0 ,62 0,52
Itasy 7,49 6,66
Analamanga 1,68 1,04
Vakinankaratra 2,72 4,09
Bongolava 0,00 0,05
Sofia 1,04 0,30
Boeny 0,91 0,40
Betsiboka 0,45 0,29
Melaky 0,22 0,20
Alaotra-Mangoro 0,97 0,37
Antsinanana 1,13 0,56
Analanjirofo 0,59 0,14
Amoron’i Mania 2,77 1,49
Haute-Matsiatra 2,22 0,07
Vatovavy-Fitovinany 1,50 0,24
Atsimo-Atsinanana 1,00 0,54
Ihorombe 0,27 0,24
Menabe 0,51 0,60
Atsimo-andrefana 1,19 0,98
Androy 0,62 0,66
Anosy 0,47 1,02
Madagascar 0,82 0,55
Source : Ministère de l’environnement, des eaux et forêts 2010
34
2.2 Une pratique nuisible à l’environnement :
A côté de l’augmentation des besoins en ressources naturelles se place les pratiques
nuisibles à l’environnement. En effet, depuis des décennies, la dégradation forestière continue a
être essentiellement causée par la pratique du défrichement et des feux de brousse51 ainsi que
les exploitations minières et forestières anarchiques. En outre plus de 75% de la population
malgache utilisent des combustibles ligneux comme source d’énergie principale52. Et plus de
80% de la consommation d’énergie domestique destinée à la cuisson sont constituées de bois.
Leur approvisionnement représente 90% des prélèvements ligneux sur la forêt amenuise de
0,3% à 0,5% par an la couverture forestière de l’île. Une famille de sept personnes a en effet
besoin de 2,5 à 3 tonnes de bois de chauffe par an pour la cuisson des repas53.De plus,
lesméthodes d’agriculture sur brûlis fait par les ruraux les plus pauvres constituent l’une des
menaces auxquelles les forêts de Madagascar font face.
Parmi les différent produits forestier exploités, l’approvisionnement des centres urbains
en charbon présente le plus d’impact négatif sur les forêts naturelles. Les études menées ont
montré une contribution du charbon provenant des forêts naturelles sèches de l’ordre de 80%,
contre 20% de plantation d’Eucalyptus54.En plus, en milieu rural, et surtout dans la partie Sud
de l’île, les maisons sont en majorité faites en bois.
La pauvreté en soi est ainsi une pollution qui, à sa façon, agresse l’environnement. Les
malheureux qui ont faim sont facilement amenés à détruire leur environnement immédiat pour
survivre : ils abattent des forêts ; leur bétail épuise les prairies ; ils font un usage abusif des
terres marginales.
En quelques mots, les pratiques à l’origine de la destruction de l’environnement sont
fortement liées à la pauvreté de la population malgache, surtout la population rurale. Leur
pauvreté les pousse en effet à l’exploitation illicite et souvent irrationnelle des ressources
naturelles.
A part la déforestation, la non maîtrise de l’urbanisation constitue aussi une principale cause de
la détérioration de l’environnement (surtout en ce qui concerne l’environnement urbain) dans
les PED comme Madagascar.
51 Les feux de brousse détruisant des hectares de forêt une scène quotidienne vécue par des milliers de malgache le long des routes nationales. 52 Madagascar : Rapport national de suivi des OMD 2007, p83. 53 Rapport sur l’état de l’environnement à Madagascar, 2012, Chapitre 8 ; Environnement urbain. 54 Rapport sur l’état de l’environnement à Madagascar, 2012, Chapitre 8 : Environnement urbain 315.
35
Section 3 : L’Urbanisation accroit la pollution et la dégradation de l’environnement :
Un entassement urbain de plus en plus notable sévit dans les PED. Le taux
d’urbanisation du pays, rappelons le est de 24% en 2010 selon l’INSTAT.
Une forte concentration urbain constituent en effet, l’une des principales causes de la
détérioration de l’environnement surtout quand elle est combinée à la pauvreté.
Cette dégradation de l’environnement liée à l’urbanisation rapide provient essentiellement de
l’action de l’urbanisation sur l’environnement.
3.1 Modification du climat :
L’urbanisation agit sur l’environnement urbain en premier lieu par la modification du
climat. Quelle que soit la zone climatique, on observe généralement un « îlot de chaleur
urbain »
3.2 Baisse de la qualité de la vie :
L’environnement urbain se dégrade souvent dans les pays en voie de développement
comme Madagascar par suite du faible niveau de vie de la population, lui-même lié au
chômage. Les ressources des municipalités sont très insuffisantes pour maintenir la qualité de la
vie : absence de système d’égouts, insuffisance des adductions d’eau et du système de
ramassage des ordures, d’où une pollution de la nappe phréatique ; prolifération des nuisibles
(rongeurs, insectes, bactéries…).
Dans bien des cas, on observe une baisse de la qualité de la vie en ville à cause de la
promiscuité, de l’insalubrité de l’habitat (qui peut toucher 60 à 90% de la population) et du
bruit. Les bruits excessifs de la rue seraient la cause de « 80% des migraines, de 52% des
troubles de mémoire » (Lapoix, 1991).
On peut encore citer le problème des « files d’attente » pour diverses formalités
inhérentes à la vie citadine, l’allongement des distances ( domicile-travail-école-commerces), le
manque de transports urbains qui entraîne la multiplication des marches à pied, l’insuffisance et
le délabrement des équipements de tout ordre, l’absence de revêtement des routes et des
trottoirs (problème de boue), l’affichage publicitaire agressif, les embouteillages de circulation
et les problèmes de stationnement.
36
3.3 Risques technologiques :
La pollution de l’air, avec des émissions incontrôlées d’oxyde de carbone et de dioxyde
d’azote, est très répandue et doit être attribuée à l’absence d’observation des réglementations,
elles-mêmes laxistes.
A ce niveau, il faut évoquer les risques technologiques et plus particulièrement, concernant le
tiers monde, les risques chimiques.
3.4 La consommation d’espace :
La manifestation la plus palpable de la croissance urbain est la consommation d’espace
de la ville au détriment du milieu rural environnant. A l’échelle du globe, ce processus est
négligeable, mais il peut poser localement de graves problèmes, en cas de pénurie de terres,
lorsque les terres conquises par la ville sont des terres agricoles fertiles.
La pollution des eaux vives et de la nappe phréatique par les eaux usées (absence de
station d’épuration) et de la terre par les déchets (absence d’usine de traitement des ordures)
peut avoir des conséquences très lointaines sur l’environnement.
La déforestation de la périphérie des villes par la coupe du bois de chauffe est très
répandue dans les PED. Ce problème du combustible ménager de substitution est capital : le
gaz, le pétrole et l’électricité sont trop coûteux et l’énergie solaire reste peu pratique à l’usage.
Conclusion du deuxième chapitre :
� L’accélération de la croissance démographique nourrit l’idée, largement
répandue depuis Malthus, qu’elle est la cause principale de la plupart des problèmes actuels de
l’environnement. Débarrassé de l’idéologie Malthusienne, l’analyse ci-dessus montre que le
facteur démographique n’est, ni le seul en cause, ni nécessairement le plus prépondérant.
En effet, la transformation des modes de production et de consommation, l’émergence de
nouvelles dynamiques sociale, les concentrations de population en milieu urbain, etc. peuvent
être des causes majeures d’une exploitation accrue des rares ressources disponibles.
En fait, l’action exercée sur les systèmes écologiques dépend beaucoup du fonctionnement de
sociétés, de la façon dont les êtres humains perçoivent l’environnement et de la valeur qu’ils lui
accordent (Almaric, 1996).
PARTIE IIPARTIE IIPARTIE IIPARTIE II : DEVELOPPEMENT LIE A LA : DEVELOPPEMENT LIE A LA : DEVELOPPEMENT LIE A LA : DEVELOPPEMENT LIE A LA
GESTION DES RESSOURCES NATURELLEGESTION DES RESSOURCES NATURELLEGESTION DES RESSOURCES NATURELLEGESTION DES RESSOURCES NATURELLESSSS....
37
PARTIE II : DEVELOPPEMENT LIE A LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES.
Le capital naturel de Madagascar, y compris les forêts, aires protégées, terres agricoles
et ressources halieutiques, représente l’essentiel de la richesse du pays (plus de 50% sans même
tenir compte des ressources minières). En effet, les infrastructures sont peu nombreuses (une
des plus faibles densités au monde de routes par nombre d’habitants), mal entretenues, et la
main d’œuvre, bien que représentant un potentiel important, est pour le moment relativement
peu qualifiée. Par conséquent, le développement du pays repose pour le moment sur la bonne
gestion de ce capital naturel, afin qu’il puisse être efficacement transformé en capital productif
et humain55.
CHAPITRE I : STRATEGIE MALGACHE POUR LA PRESERVATION D E
L’ENVIRONNEMENT.
L’environnement constitue une préoccupation prioritaire de l’Etat.
La protection et le respect de l’environnement sont d’intérêt général. Il est du devoir de chacun
de veiller à la sauvegarde du cadre dans lequel il vit.
A cet effet, toute personne physique ou morale doit être en mesure d’être informée sur les
décisions susceptibles d’exercer quelque influence sur l’environnement et ce directement ou
par l’intermédiaire de groupement ou d’associations56.
Section 1 : La contribution de l’Etat.
A l’instar des pays du monde, Madagascar vise à atteindre les objectifs du Millénaire
pour le développement (OMD), dans un but de réduction de la pauvreté avant 2015. Une bonne
gouvernance de l’environnement unique de Madagascar constituerait une base afin d’assurer
un développement économique durable du pays et contribuer ainsi à la réduction de la pauvreté
de la population.
55 BM., Rapport sur l’environnement (country environnemental analysis-CEA) 2013 : Les principaux messages. 56 Ministère de l’environnement, des eaux et forêts. , Chartes de l’environnement et ses modificatifs. (Loi n° 90-033 du 21 décembre 1990 modifiée par les lois n° 97-012 du 06 juin 1997 et n° 2004-015 du 19 août 2004)
38
1.1 La Constitution :
Au niveau national, la Constitution de la IVème république de Madagascar, adoptée par
référendum en date du 17 novembre 2010 et promulguée le 11 décembre 2010, a prévu dans les
quelque articles suivant les dispositifs relatifs à l’environnement :
- Article 37 - L’Etat garantit la liberté d’entreprise dans la limite du respect de l’intérêt
général, de l’ordre public, des bonnes mœurs et de l’environnement.
- Article 56 - Le Président de la République arrête, en conseil des ministres, le concept
de la défense, sous tous ses aspects militaire, économique, social, culturel, territorial et
environnemental.
- Article 95-II-6 - La loi détermine les principes généraux de la protection de
l’environnement.
- Article 141 - Les collectivités territoriales décentralisées assurent, avec le concours de
l’Etat, notamment, la sécurité publique, la défense civile, l’administration,
l’aménagement du territoire, le développement économique, l’amélioration du cadre de
vie.
- Article 149 - Les communes concourent au développement économique, social, culturel
et environnemental de leur ressort territorial.
- Article 152 - Le Fokonolona, organisé en Fokontany au sein des communes, est la base
du développement et de la cohésion socioculturelle et environnementale.
1.2 Charte de l’environnement :
Dans ce texte, l’action environnementale ne doit pas se réduire à la seule protection et à
la sauvegarde des ressources naturelles, des espèces rares ou des sites. Elle est inséparable à des
actions pour un développement économique et social durable.
1.2.1 Genèse de la charte de l’environnement Malgache :
Véritable sanctuaire de la nature, Madagascar a toujours eu des traditions de protection,
de conservation et de promotion de l’environnement.
L’existence de cet environnement exceptionnel a provoqué depuis les temps les plus anciens
des mesures coutumières et législatives de protection.
39
Les souverains57 se sont préoccupés de la sauvegarde des forêts et de la terre ancestrale, aussi
bien dans les régions centrales que dans tous les anciens royaumes qui ont été à l’origine de la
nation Malgache.
Durant la période de la colonisation, les étrangers ont été frappés par la spécificité et
l’originalité de la flore et de la faune Malgache ainsi que de la variété des ressources minières.
Quels que soient les objectifs poursuivis : exploitation économique ou recherche scientifique ;
le législateur colonial a multiplié les actions ; notamment en créant les réserves, les parcs
nationaux, les stations forestières, la réglementation des cultures itinérantes, la création
d’organismes tels notamment l’institut de la recherche scientifique de Madagascar en 1946.
Sous la première République, la République Malgache a adhéré à diverses conventions
internationales pour la protection de la nature, des ressources naturelles et s’est associée à
divers programmes internationaux dont celui de l’UNESCO sur l’homme et la biosphère. Elle a
abrité en 1970 une conférence internationale sur l’utilisation rationnelle et la conservation de la
nature. Dans le domaine législatif, cette période a été marquée par une aggravation des
dispositions répressives protégeant les ressources naturelles.
Mais c’est principalement à partir de 1972 que des programmes d’envergure ont été conçus ;
aussi bien les pouvoir publics que certaines associations privées ont pris conscience de la
dégradation de l’environnement. Des mesures nouvelles ont été prises pour gérer et conserver
le domaine forestier national pour lutter contre la destruction lente du sol et pour engager une
véritable lutte contre la dégradation des écosystèmes de production.
Le législateur a agi dans trois directions :
• Le bloc juridique.
• Un changement de mentalité.
• La stratégie malgache pour la conservation et le développement durable,
connu sous le nom de Stratégie Nationale pour la Conservation (SNC)
A partir de novembre 1987, des recherches approfondies sur la question de l’environnement ont
été effectuées tandis que les travaux importants inspirés de la stratégie Malgache de la
57 Chaque communauté de la grande île, puis sous Andrianampoinimerina, Roi de Madagascar qui a déclaré que « La mer sera la limite de ma rizière ».
40
Conservation pour le développement ont contribué à mieux cerner la notion « d’environnement
développement ».
La charte de l’environnement consacrant la Politique Nationale pour l’Environnement à
Madagascar a l’objet de la loi 90-033 du 21 Décembre 1990 et de la loi 97-012 du 06 Juin
1997.
1.2.2 Le contenu de la charte :
La charte de l’environnement Malgache contient les principes généraux et les dispositions
traduisant en termes opérationnels et dans le cadre du développement global de Madagascar, la
politique nationale de l’environnement.
Le point de départ de la charte est constitué par les données permanentes de l’environnement à
Madagascar : l’homme, la terre, les écosystèmes.
Avant d’aborder les dispositions concernant la politique nationale de l’environnement, la charte
procède à une analyse de la dégradation des ressources naturelles et de ses effets.
Elle définit les grandes lignes de la Politique Nationale de l’Environnement et en expose les
principaux axes (PNE).
Une telle politique nécessite une mise en œuvre opérationnelle : la charte définit cette mise en
œuvre en exposant le Plan d’Action Environnementale (PAE). Elle situe le PAE par rapport
aux grands problèmes de l’Etat : la décentralisation, le désengagement de l’Etat, la
libéralisation.
Les programmes du PAE se conforment à une stratégie qui est définie à tous les niveaux par la
charte. Cette stratégie comporte en particulier la mise au point de projets prioritaires, intitulés
« Projets Environnements » (PE)
Si l’Etat joue un rôle d’impulsion sur la mise en place, les responsabilités opérationnelles
principales de la PNE devraient revenir aux collectivités décentralisées, aux associations et
groupements de citoyens, au secteur privé.
La mise en œuvre de la PNE serait ainsi le fruit d’une action collective de coopération et de
partenariat.
41
1.3 La Politique Nationale d’Action Environnementale (PNAE) :
Le Programme d’Action Environnementale (PAE) est un ensemble de dispositions
conçues, adoptées et programmées par les Malgaches en vue de la mise en œuvre
opérationnelle de la politique nationale de l’environnement. C’est un plan a long terme
exécutable sur au moins 15 ans qui, pour pouvoir être adapté aux plans de développement
périodiques du pays, a été subdivisé en trois programmes :
• Programme Environnemental I PE-I : 1991-1995, visait l’intégration de toutes
les activités prioritaires ayant trait à l’environnement.
• Programme Environnemental II ou PE-II : 1996-2000, portant sur la stratégie de
gestion de l’environnement et des ressources naturelles basée sur le développement d’une
approche régionale et locale de la conservation et de l’utilisation de la biodiversité.
• Programme Environnemental III ou PE-III : 2001-2005, s’est traduit par la prise
en mains par les différents acteurs des procédures et de la gestion même de l’environnement.
Section 2 : La contribution des organismes et les partenaires œuvrant dans
l’environnement.
Des organismes non gouvernementaux (ONG) œuvrant pour la protection de
l’environnement existent presque dans toute l’île. Ils sont fondés par des Malgaches ou des
étrangers. Leurs buts primordiaux sont de protéger l’environnement, de reboiser notre île rouge.
Rendre verte la fameuse île rouge de l’Océan Indien.
Remarquons que des gens venus de loin essaient de prendre part à ces projets
environnementaux.
2.1 Les organismes internationaux :
a) La Banque Mondiale (BM) :
� Engagement de la BM en matière environnementale à Madagascar :
Depuis 20 ans, dans le cadre de son appui au secteur de l’environnement, la BM a
financé essentiellement la protection de la biodiversité, se focalisant au départ sur la création
des parcs puis en appuyant la gestion des parcs eux-mêmes, une fois ceux-ci créés. Cette
stratégie suit en quelque sorte un mouvement imprimé par les grands ONG de conservation qui
ont su médiatiser les découvertes de nouvelles espèces (notamment de lémuriens, l’espèce
42
emblématique de la Grande île), ainsi que les dangers liés à la destruction des écosystèmes et à
la perte des espèces.
Depuis 2007, les populations riveraines font l’objet d’une attention plus grande de la part du
projet parce que l’expérience de premières phases a montré qu’elles sont essentielles à la
gestion des ressources naturelles. A travers son nouveau projet d’aide à la conservation de la
biodiversité mis en œuvre depuis mars 2012, la BM continue de financer la conservation de la
biodiversité. Par ailleurs, la BM a également introduit une clause suspensive au projet avec
pour but de faire respecter la gouvernance environnementale. En conséquence, l’administration
forestière entreprend des efforts, notamment pour limiter le pillage des bois précieux ou le
braconnage des tortues. Voila pour le présent, pour l’avenir, le CEA recommande que la BM
s’engage sur trois thèmes : le développement des mécanismes de marché, l’amélioration de la
gouvernance environnementale et l’appui aux populations les plus vulnérables.
� Tableau 6 : recommandations du CEA et rôle de la BM.
Recommandations du CEA Rôle de la BM
AMELIORER L’EVALUATION MONETAIRE DE LA VALEUR
DU CAPITAL NATUREL ET DEVELOPPER DES MECANISMES
DE MARCHE.
La BM finance l’initiative WAVES pour aider les décideurs Malgaches à
intégrer les valeurs économiques du sous-sol, des ressources halieutiques,
des ressources en eau et des forêts, dans leurs politiques et ainsi améliorer la
contribution des ressources naturelles au processus de développement. La
valeur économique de l’aire protégée fait l’objet d’une attention particulière.
Dans le plus long terme, la Banque Mondiale souhaite du gouvernement
Malgache pour le développement de mécanismes de marché capables de
convertir les valeurs économiques des ressources naturelles et des services
environnementaux en revenus pour le secteur de l’environnement, seul
moyen selon notre analyse d’avoir un budget pour le « secteur »
environnement à la hauteur des enjeux décrits dans le Country
Environnemental Analysis (CEA).
AMELIORER LA GOUVERNANCE DES RESSOURCES
NATURELLES.
La BM finance une assistance technique pour la liquidation des stocks de
bois de rose, lesquels sont une véritable malédiction pour le pays. Dans le
moyen terme, quand la crise politique sera terminée, la BM, à travers le
Forest CarbonPartenershipFacility, devrait également reprendre son
financement pour la mise au point d’une stratégie sur le carbone forestier.
Dans le plus long terme, la BM pourrait envisager de financer un projet de
gouvernance des ressources naturelles. Ce projet pourrait prendre la forme
d’une aide budgétaire, c'est-à-dire un financement qui récompenserait ex
post des reformes, au lieu de financer ex ante des activités. Le même
instrument pourrait également être utilisé pour introduire les principes d’une
politique publique en matière de réduction de la pollution dans les foyers
domestiques ainsi que les premiers fondements d’une politique publique en
matière d’adaptation au changement climatique.
REDUCTION DE LA VULNERABILITE DES PLUS PAUVRES
AUX CHOCS CLIMATIQUES.
La BM apporte depuis plusieurs années une assistance technique à la
gestion des risques naturels et compte poursuivre cette assistance. Elle a
aussi prévu de financer certains investissements notamment dans le système
d’alerte précoce dans l’opération d’urgence qui a été approuvée par son
conseil d’administration à la fin de l’année 2012. Dans le plus long terme la
BM pourrait financer une opération multisectorielle d’amélioration de la
résilience des populations du Grand Sud de Madagascar au phénomène
récurent de la sécheresse.
Source: BM, « Madagascar country environnemental analysis » (CEA) 2013
43
b) World Wild Found (WWF):
Le WWF a pour mission d’arrêter la dégradation de l’environnement de la planète et
construire un avenir où les humains vivent en harmonie avec la nature : Conserver la diversité
biologique mondiale ; veiller à ce que l’utilisation des ressources naturelles renouvelable est
durable ; promouvoir la réduction de la pollution et la surconsommation.
Conscient de l’importance des richesses naturelles du pays, le WWF est actif dans le domaine
de la conservation à Madagascar depuis 1963. Dans un premiers temps, il a concentré ses
efforts sur la recherche et sur la protection de certaines espèces ou zones ciblées. Une
représentation a été installée en 1979. Depuis 1986, ses activités se sont développées selon une
approche pragmatique centrée autour d’une unité d’éducation environnementale, un projet
d’appui institutionnel au ministère des Eaux et Forêts et six projets de conservation et de
développement intégrés (PCDI) pour les aires protégées. En 1991, face à l’extension
considérable des activités, le WWF a crée un bureau de programme responsable de la seconde
phase du plan national d’action environnementale (PNAE).
Depuis 1997, les activités du WWF à Madagascar ont acquis une dimension supplémentaire
avec l’adoption du plan stratégique 1997-2001. Celui-ci intègre au PNAE et est mis en œuvre
en étroite collaboration avec les entités malgaches gouvernementales et non gouvernementales
impliquées dans la concertation, ainsi que des partenaires internationaux.
Les efforts du WWF à Madagascar visent la conservation de trois biomes où se concentrent la
diversité biologique et l’endémisme du pays : les forêts, les zones humides et les écosystèmes
marins et côtiers. Les activités sont désormais axées autour de quatre composantes
stratégiques :
� La conservation de sites et d’espèces, en particulier à travers le développement d’aires
protégées.
� L’éducation environnementale formelle et informelle ainsi que la sensibilisation.
� Le renforcement et la valorisation des capacités, en particulier celles des structures
gouvernementales responsables de l’environnement, des ONG et des populations
locales, à assurer une gestion durable des ressources naturelles.
� Le développement et l’application effective de législation appropriée.
Des activités transversales d’appui vont de paire avec ces composantes : la communication,
suivi et évaluation et enfin finance et administration.
44
2.2 Les organismes Nationaux :
a) L’Office National pour l’Environnement – ONE :
L’Office National pour L’Environnement est une institution publique à gestion
autonome sous la tutelle du ministère de l’environnement et du ministère du budget et des
finances. Il coordonne le système MECIE (Mise En Compatibilité des Investissements avec
l’Environnement) et l’évaluation environnementale des dossiers d’étude d’impact
environnementale dans le territoire national malgache. Suite à l’évaluation, l’ONE délivre le
permis environnemental ou le certificat de conformité, il est également chargé de faire le suivi
environnemental à partir des cahiers de charges des entreprises.
La présence du grand projet Ambatovy a incité l’ONE à mettre en place une antenne au niveau
de la région Antsinanana pour rendre efficace le suivi rapproché des investissements dans la
région.
Notons que le projet Ambatovy est une des grandes exploitations minières à Madagascar, le
traitement des minerais pour obtenir des plaques de Nickel, et de Cobalt et d’autres activités
connexes du projet se trouve dans la région Antsinanana. Ainsi le suivi environnemental du
projet et d’autres investissements existants mérite notre attention pour un environnement sain,
propre et de qualité dans la région.
b) L’Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégée (ANGAP), remplacée
par Madagascar National Park (MNP) :
L’ANGAP est une association de droit privé, créée en 1990 et reconnue d’utilité
publique par le décret n°91-592 du 4 décembre 1991, dans le but d’assurer la conservation et la
sauvegarde de l’environnement à Madagascar.
Il s’agit d’une ONG d’appui, chargée de mettre en œuvre l’animation et la gestion d’un
programme pour la conservation de la biodiversité malgache. Sa mission consiste
essentiellement à établir, conserver et gérer de manière durable un réseau national de parcs et
réserves, représentatif de la diversité biologique ou du patrimoine naturel propres à
Madagascar.
Ces Aires protégées, sources de fierté nationale pour les générations présentes et futures,
doivent être des lieux de préservation, d’éducation, de récréation et contribuer au
développement des communautés riveraines et à l’économie régionale et nationale.
45
Dans le cadre du PE, la mission de l’ANGAP concerne 5 volets :
� Préservation des écosystèmes ;
� Recherche appliquée sur la biodiversité et suivi écologique ;
� Education environnementale valorisant la spécificité des aires protégées ;
� Développement de l’écotourisme comme forme de gestion durable de la
biodiversité ;
� Appui aux activités de développement des zones périphériques et de la région.
Des ONG, des départements ministériels et des universités ainsi que des personnes physiques
se regroupent aux seins de l’ANGAP désormais MNP. Elle réserve 50% des recettes obtenues à
partir des droits d’entrée dans les parcs pour financer le projet de développement aux profits
des populations riveraines.
MNP, à part la gestion et la création des Aires protégées dans le pays, participe également à la
mise en œuvre du Mécanisme pour le Développement Propre(MDP) dans le cadre du projet de
conservation et de restauration.
L’amour de la nature et les volontés de participer à sa conservation sont les principales
conditions d’admission dans l’association.
c) L’association FANAMBY :
L’association FANAMBY est une organisation malgache, non gouvernementale qui
œuvre pour la protection de l’environnement. Créée en 1997 par un groupe de scientifiques et
d’experts en conservation et développement, Fanamby signifie « DEFI » en malgache. Sa
mission première est de constituer en aires protégées les zones prioritaires pour la conservation
de la biodiversité et de dynamiser conjointement le développement de sa population.
Aussi, FANAMBY est fortement convaincu que la préservation des ressources naturelles est
tributaire de l’implication et de la responsabilisation de tous les acteurs et les concernés,
notamment les communautés de base, dans tout le processus de gestion durable et du
développement local.
Face à l’urgence de la conservation de la biodiversité et de la lutte contre la pauvreté à
Madagascar, FANAMBY s’engage à octroyer un statut d’Aire protégée, suivant les gradients
de conservation qui englobent les activités de préservation et de développement, à ses sites
46
d’intervention et de dynamiser le développement local et régional par la mobilisation et la
participation de toutes les activités concernées.
Les sites priorisés par FANAMBY dans sa mission sont des régions à haut niveau de
biodiversité mais ne jouissant pas encore de statut de protection.
Section 3 : Participation des populations riveraines à la conservation de la
biodiversité.
Il ne peut y avoir de conservation des richesses naturelles malgaches sans participation
effective de la population et sans que celle-ci prenne conscience des impacts des problèmes
environnementaux sur sa vie.
La participation locale, ou la participation de la communauté, a été définie de manière
différente dans la documentation qui traite de ce sujet.La participation de la communauté est le
processus par lequel, les gens agissent en groupe pour influencer la direction et les résultats des
programmes de développement qui les toucheront. On peut considérer la participation comme
étant l’action délibérée des citoyens et du gouvernement de répondre conjointement en
formulant, en planifiant, et en mettant en œuvre une stratégie pour satisfaire un besoin
particulier. Brown et Wyckoff-Baird58 (1992) fournissent une définition plus large en déclarant
que la participation peut mieux se définir comme étant un processus continu, allant d’un apport
limité à la prise de décision et au contrôle, jusqu’à un apport beaucoup plus vaste à la prise de
décision, et enfin jusqu’à la régie des ressources.
Les cibles sont notamment les acteurs locaux comme les communautés locales de base, les
villageois, les comités de développement locaux, les maires, les responsables régionaux, les
acteurs aux niveaux communal, intercommunal, régional et interrégional et toutes les structures
de développement local.
3.1 Amélioration du comportement de la population vis-à-vis des ressources de la
biodiversité :
Elle constitue un point essentiel dans la mise en œuvre des stratégies de réduction de
pression sur les ressources de la biodiversité.
� Lutte contre la déforestation :
58 Wyckoff-Baird, B et al, (2001) Shiftingthe Power: Decentralization and Biodiversity Conservation. Washington, DC: World WildlifeFund.
47
La déforestation, due principalement à l’agriculture sur brûlis « tavy » et à la production de
charbon de bois est un problème majeur pour l’écologie et l’économie de l’île. Le déboisement
entraîne en effet l’érosion des rares terres arables et le tarissement des réserves d’eau. La
sédimentation des rivières et des estuaires réduit l’habitat des espèces marines, dont les
poissons et les crustacés. Les conséquences sont dramatiques pour les revenus des paysans et
pêcheurs.
Pour lutter contre la déforestation, les communautés locales doivent appuyer :
� La création d’aires protégées dans les dernières zones de forêts intactes.
� Le transfert de la gestion des ressources naturelles aux Vondron’OlonaIfotony (VOI),
pour améliorer les revenus de ces dernières, diminuer le recours à l’agriculture sur brûlis et les
activités de restauration des forêts dégradées.
� Pratiquer des cultures sans brûlis, le but est de produire de riz pluvial sans brûlis tout en
augmentant la productivité.
� Foyers améliorés :
Dans les PED, comme Madagascar, la cuisine se fait essentiellement au feu de bois.
C’est une des causes principales de destruction du couvert forestier.
La solution consiste à recourir à des foyers améliorés, qui consomme beaucoup moins de bois
ou mieux, à des foyers solaires. Ces derniers, très peu chers, concentrent avec 3 feuilles
l’aluminium, les rayons du soleil sur la casserole : en 3 heures maximum, tout est cuit. Ces
systèmes apportent un dividende supplémentaire : ils diminuent la dépendance énergétique des
plus pauvres, réduisent leurs dépenses mensuelles pour se nourrir et respectent
l’environnement.
3.2 Gestion Locale Sécurisée (GELOSE) :
La GELOSE est une composante transversale de la politique environnementale II (PE
II). C’est une forme de gestion des ressources naturelles renouvelables. Elle est régie par la loi
n° 96-025 du 30 septembre 1996 relative à la gestion locale de base (COBA), une partie ou la
totalité des ressources qui se trouve dans leurs terroirs. Elle constitue donc un cadre principal
légal qui réglemente la gestion communautaire et le transfert de gestion des ressources
naturelles à Madagascar.
48
Ajouter à cette loi, le décret n°98.610 du 13 Août 1998 règlement qui dicte la mise en œuvre de
la sécurisation foncière qui accompagne parallèlement la mise en place de la GELOSE.
L’idée de participation pour les populations consiste à apporter sa contribution volontaire dans
la réalisation d’une action quelconque, non pas dans sa totalité mais une partie. La participation
est une marque de collaboration, « Mpiaramiombon’antoka ».
Les ressources concernées par cette gestion sont les forêts, la faune et la flore sauvages
terrestres ou aquatiques, l’eau et les territoires de parcours qui relèvent du domaine de l’Etat ou
des collectivités territoriales.
Cette loi a pour objectif de mettre en œuvre les principes généraux de gestion de
l’environnement qui sont de faire participer les populations à la gestion directe de certaines
ressources naturelles afin d’assurer l’équilibre entre l’utilisation de ces ressources et les
capacités de régénération des écosystèmes, base de la pérennisation des activités de
développement.
Par ces transferts de gestion, les communautés rurales de base commencent à mieux s’investir
dans la réduction de la pauvreté tout en respectant l’environnement.
3.3 Former les décideurs locaux sur la gouvernance des ressources naturelles et de
l’environnement :
Pour le PNUD, la gouvernance est « l’exercice d’une autorité politique, économique et
administrative aux fins de gérer les affaires d’un pays. Elle repose sur des mécanismes, des
processus et des institutions qui permettent aux citoyens et aux groupes d’exprimer des intérêts,
de régler des litiges, et d’avoir des droits et des obligations ».
Les objectifs de la formation sont :
� renforcement des capacités des acteurs locaux : communautés, communes,
intercommunalités, et régions en matière de gouvernance, de communication et de
gestion durable des ressources naturelles.
� L’intégration de la dimension environnementale dans les plans de développement
territorial, dans les plans de développement sectoriel et dans les projets
d’investissement.
� La gestion durable des ressources naturelles et de la biodiversité marine et terrestre.
49
Le « Leadership » est probablement le facteur le plus important pour la réussite des actions, et
pas seulement en gouvernance des ressources naturelles. Les formations sur le leadership ne
devraient pas être dispensées comme des sensibilisations. Elles devraient être conçues comme
des formations de spécialistes avec un but clair et dans un contexte où les leçons pourraient être
appliquées immédiatement dans la réalité. Un objectif est que le premier responsable (Maire)
comprenne et exerce son rôle de premier facilitateur du développement de la commune ; Ces
formations pourraient donc inclure aussi des éléments sur la façon de créer des relations de
travail efficace.
Conclusiondu premier chapitre :
� L’étude ci-dessus a eu comme principaux objectifs de connaître les stratégies
Malgache en matière de gestion des ressources naturelle et environnementale, de connaitre les
différentes formes de participation ainsi que d’analyser les facteurs importants pour cette
participation.
CHAPITRE II : LE DEVELOPPEMENT DURABLE PASSE PAR UNE G ESTION
AVISEE DE L’ENVIRONNEMENT.
Le thème de l’environnement reprend une grande actualité lorsque la commission
mondiale sur l’environnement et le développement, présidée par Gro Harlem Brundtland,
publie son rapport Our Common Future (1997) : il y est affirmé avec force que le
développement souhaitable (particulièrement dans les pays du Sud mais pas exclusivement)
doit être respectueux de l’environnement et que le développement d’aujourd’hui ne doit pas
compromettre celui de demain. Le développement doit être « durable »59.
Ce concept de développement durable répond au désir de réconcilier croissance économique et
protection de l’environnement.
59 Cette référence à ce qui est durable (sustainable) était déjà présente dans le Rapport Meadows, mais elle doit sa vogue au Rapport Brundtland. Dans la traduction française du rapport,sustainablea été traduit par « soutenable » mais l’usage tend à consacré le terme « durable ».
50
Section 1 : Le concept de développement durable.
‘ ‘Pour parvenir à un développement durable, la protection de l’environnement doit faire
partie intégrante du processus de développement et ne peut être considérée isolément’’60.
1.1 Trois piliers à respecter :
S’engager dans une démarche de développement durable ne se résume pas à
l’environnement, comme l’on a tendance à réduire ce concept à ce seuil domaine. Cet
engagement est synonyme de prise en compte de trois critères, à savoir l’environnement, le
social et l’économique. Tout l’enjeu est de réconcilier les intérêts de ces trois piliers. Le
développement durable se présente comme une innovation essentielle dans la démarche
managériale des industries, non seulement des grandes industries, mais également des PMI.
D’après des experts en environnement, il n’est pas un frein au développement économique de
l’entreprise.
En réévaluant sa stratégie tout en intégrant ce concept, l’entreprise répondra mieux aux attentes
de tous les intervenants dans ses activités et sera donc plus compétitive. Pour l’entreprise, le
développement durable est identifié par le sigle RSE (ou Responsabilité Sociétale de
l’Entreprise). Il permet d’évoluer vers des pratiques plus économiques et qui permettront
également de prendre en compte les attentes environnementales et sociales des marchés et des
salariés. A l’international, la plupart des clients impose, en effet, des barrières non tarifaires de
plus en plus strictes comme le respect de l’environnement, des conditions de travail décentes
pour les travailleurs, etc.
Figure 3 : Les piliers interdépendants du développement durable.
60 Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement.
51
1.2 Développement industriel durable :
Le concept de développement durable est essentiellement internalisé par de grandes
unités industrielles implantées dans le pays. Les petites et moyennes industries (PMI) devraient
pourtant s’en approprier car investir dans le développement durable n’est pas synonyme
d’argent jeté par les fenêtres.
Star, Total, Holcim, Cotona, projet Ambatovy, QMM, UNIMA …Ces industries issues
des différents secteurs investissent dans le développement durable. D’après la définition de
l’ancien premier ministre de Norvège, Gro Harlem Bruntland, le développement durable
répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à réponde
aux leurs. A l’heure où les impacts désastreux du changement climatique commencent à se
faire ressentir (pluviométrie insuffisante, infestation acridienne, sécheresse, cyclones aux forces
de plus en plus intenses….), cette démarche ne peut qu’être bénéfique tant pour les industries
que pour les autres secteurs. Dans les pays développés, le développement industriel
écologiquement durable a fait jour vers le milieu des années 70. Dans un pays comme
Madagascar, la priorité s’oriente vers les voies et moyens pour attirer les investissements et
créer des emplois. La question de la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) se pose de
manière particulièrement aiguë dans les économies du Sud comme à Madagascar où l’Etat n’a
pas encore les moyens de ses engagements. Mais elle ne constitue que l’un des aspects du
développement durable.
Notons toutefois que des textes comme la Mise En Compatiabilité de l’Investissement à
l’Environnement (MECIE) placent l’environnement au cœur de l’investissement, notamment
industriel. Seulement, le pays ne dispose pas encore des outils à même de booster le
développement industriel durable. Dans ce cas, seules de grandes unités industrielles y
investissent. Elles sont conscientes des effets nocifs de leurs activités tant pour les générations
actuelles que futures. Soit elles sont obligées d’adopter cette démarche selon les exigences de
leurs actionnaires et/ou de leurs financiers.
52
1.3 Etude des cas :
a) UNIMA 61& Le développement durable :
En 200662, la valeur des exportations de crevettes constitue le premier poste
d’exportation malgache des produits de la mer. Le groupe UNIMA est le principal opérateur
crevettier à Madagascar. Il commercialise ses crevettes sous des marques de distributeurs ou sa
propre marque NOSSI-BE.Sa. Sa production en 2007 est répartie de la façon suivante :
� Pêche crevettière : 18 chalutiers pêchant, 192363 tonnes de crevettes sauvages par an.
� Elevage de crevettes : 2 fermes produisant plus de 5500 64tonnes de crevettes par an sur
1120 hectares.
Dès sa fondation, le groupe UNIMA a souhaité que se rejoignent l’homme, l’environnement et
l’économique au cœur de sa démarche entrepreneuriale.
Selon l’Observatoire Malgache de l’Emploi et de la Formation professionnelle continue et
entrepreneurial (OMEF) le taux de chômage à Madagascar en 2005 s’élève à 2,8%65 avec un
taux de chômage des femmes (3,5%) qui dépasse largement celui des hommes (2%).Les
principaux sites de production du groupe UNIMA à Madagascar sont situés dans la région du
Boeny, région dont le taux de chômage dépasse largement le taux de chômage national : 5,3%
au total avec 3,8% pour les hommes et 6,9% pour les femmes. Dans cette région, le groupe
UNIMA apparait donc comme le principal et parfois l’unique, pourvoyeur d’emplois formels.
UNIMA est le premier groupe d’entreprise à Madagascar à effectuer un bilan carbone global.
Chaque unité de production du groupe UNIMA à Madagascar a obtenu le permis prévu par le
décret n° 996954 du 15 décembre 1999 relatif à la MECIE délivré par le Ministre de
l’Environnement des Eaux et Forêts de Madagascar, après une évaluation favorable du dossier
d’étude d’impact environnementale (EIE). Chaque année, chaque entité du groupe UNIMA
établit un rapport annuel environnemental à l’attention de l’ONE conformément au Cahier de
Charge Environnemental (CCE) prévu par le décret MECIE.
61Groupement des aquaculteurs et pêcheurs de crevette à Madagascar. 62 Soit 67% de la valeur totale d’exportation malgache des produits de la mer suivi des conserves de thon (25%). 63 Représentant environ 39% des captures totales de la pêche crevettière à Madagascar. 64 Représentant environ 75% de la production totale de la filière aquacole de crevette à Madagascar. 65 Ce taux reste stable face à un taux de croissance démographique de l’ordre de 2,5% par an.
53
En plus de son impact direct en termes d’emplois, le groupe UNIMA favorise les opportunités
économiques pour les populations locales. Un des aspects important identifié par les
consultants est celui du développement des infrastructures.
Tableau 7 : Coût des actions de développement durable d’UNIMA
En millions
d’Ariary
Social Environnemental Economique Institutionnel TOTAL
coût direct 13 141 1 890 2 827 1 649 19 508
Coût indirect 1 826 3 450 3 818 6 687 9 762
Coûts totaux 14 967 5 340 6 645 2 317 29 270
Source : www.unima.com
D’après nos calculs, le coût total de DD réalisées par le groupe UNIMA à Madagascar entre
1992 et 2007 s’élève à minima à 29 milliards d’Ariary.
c) Holcim Madagascar & développement durable :
La société compte la cimenterie d’Ibity dans le Vakinankaratra dont la capacité est de
180 000 t et le terminal d’importation de Toamasina pour 250 000 t.
Le développement durable est au cœur de la stratégie de Holcim Madagascar. Ses activités se
concentrent autour des trois pôles du développement durable : performance environnementale,
engagement social et sociétal, création de valeur conformément à la politique de responsabilité
sociale, les volets prioritaires de l’entreprise sont : l’environnement, l’éducation et la santé &
sécurité au travail.
54
Figure 4 : Trois pôles du développement durable de Holcim Madagascar.
Source : Rapport de DD. Holcim Madagascar
d) Projet AMBATOVY & développement durable :
L’exploitation du nickel et du cobalt par Ambatovy est le plus grand investissement
jamais réalisé à Madagascar. Ses retombées économiques seront importantes au-delà des
retombées financières directes pour l’Etat, aux quelles, d’ailleurs, elles ne se résument pas :
création d’emplois, opportunités d’affaires pour le secteur privé, marchés pour les paysans,
développement industriel, etc. Cet ambitieux engagement industriel crée une nouvelle donne
économique pour Madagascar.
Ambatovy a poursuivi son programme de préservation du patrimoine culturel en 2011.
L’objectif de celui-ci est de s’assurer que les objets d’arts archéologiques et les vestiges trouvés
lors de la construction soient traités avec respect et en conformité avec les coutumes locales et
les procédures scientifiques.
Un des principaux objectifs d’Ambatovy est de minimiser l’impact sur l’environnement de
Madagascar. En ce qui concerne les divers types de plantes et d’animaux, l’objectif est de
n’avoir aucune perte nette et, de préférence, obtenir un gain net, en :
ENVIRONNEMENT
Extraction professionnelle
des matières premières,
réhabilitation des carrières
et restitution aux
communautés à la fin de
l’extraction.
Conservation&biodiversité :
Programme de reboisement
et préservation en
collaboration avec des
partenaires externes.
Réduction des nuisances et
des risques de pollution
Gestion rationnelle des
ressources naturelles non
renouvelables
Certification ISO 14001
EDUCATION
Adhésion à la politique
de protection des
enfants.
Primes d’excellence aux
enfants des salariés
Holcim.
Allocation scolaires et
distribution de kits aux
rentrées scolaires
Construction d’écoles
durables Holcim et
réhabilitationd’écoles.
Ecole des Maçons.
SANTE & SECURITE
Vaccination gratuite des
salariés de Holcim et
médecine curative.
Respects des règles
d’hygiène et de santé
dans les restaurants
d’entreprise Holcim.
Adduction en eau potable
et construction de
latrines respectueuses
des normes
Formation diverses :
secourisme,conduite
défensive,…..
55
� Evitant les zones critiques ou très sensibles autant que possible.
� Restaurant les zones perturbées en un paysage durable.
� Minimisant les risques.
� Compensant les impacts qui n’ont pu être évités.
� Compensant les pertes en faisant des activités de conservation supplémentaires.
Travaillant avec un certain nombre de partenaires locaux et internationaux, Ambatovy s’est
engagé à soutenir la mise en place du corridor forestier d’Analamay-Mantadia(CFMA) reliant
les forêts de la mine avec le Parc-National de Mantadia.
Ambatovy contribue de manière significative au développement de Madagascar. Afin de
maximiser les avantages et minimiser les impacts négatifs, Ambatovy s’efforce de mettre en
œuvre trois stratégies clés : embaucher localement, acheter sur le marché local et gérer de
manière transparente leur fonds et les paiements au gouvernement.
Section 2 : Le 7ème OMD vise à assurer un environnement durable.
L’OMD 7 s’est donné comme objectif principal d’assurer un environnement durable.
Les indicateurs pris en compte sont (i) la proportion de la population ayant accès à l’eau
potable améliorée (27,7% et 38,9% selon les définitions du Ministère de l’eau)66 accusant une
légère hausse respectivement de 8,1% et 6,3% par rapport à 2010 ; (ii) la proportion de la
population utilisant des infrastructures d’assainissement améliorées (7,1% et 50,1% selon les
définitions du ministère de l’eau) montrant une augmentation respectivement de 4,3% et de
27,4% par rapport 2008, (iii) la proportion de la population utilisant les principaux
combustibles solides (99,2%) avec un taux demeurant inchangé par rapport à 2010 et enfin, (iv)
la proportion des citadins vivant dans des taudis (88,2% et 72,8% si on utilisait la définition du
ministère de l’eau concernant l’accès insuffisant à l’eau potable améliorées) qui reflète une très
faible condition de vie en milieu urbain.
66 INSTAT/ENSOMD 2012-2013
56
Tableau 8: Indicateurs OMD sur l’environnement.
NOM DE
L’INDICATEUR
URBAIN RURAL ENSEMBLE CIBLE
OMD MIN EAU OMD MIN EAU OMD MIN EAU
Proportion de la
population utilisant
une source d’eau
potable améliorée
77,40% 87,70% 17,70% 29,10% 27,7% 38,9% 68%
Proportion de la
population utilisant
des infrastructures
d’assainissement
améliorées (Toilettes)
24,70% 87,1% 3,60% 42,7% 7,10% 50,1% 54%
Proportion de la
population utilisant
des infrastructures
d’assainissement
améliorées (ordures
ménagères)
43,7% 3,9% 10,5%
Proportion de la
population utilisant
des principaux
combustibles solides
96,9% 99,6% 99,2%
Proportion des
citadins vivant dans
des taudis
88,2% 72,2% 88,2% 72,8%
Source : INSTAT/ENSOMD 2012-2013
Par ailleurs, les cibles pour 2015 en ce qui concerne l’accès à l’eau potable améliorée et
l’accès aux infrastructures d’assainissement sont respectivement de 68% et 54% d’après
l’OMD. Pour le secteur eau, cet objectif est loin d’être atteint que ce soit 27,7% ou 38,9% de
la population seulement ont accès à l’eau potable améliorée bien que des efforts de la part du
gouvernement aient été déployés durant les périodes antérieures. Pour le secteur assainissement
de base, l’atteinte de l’objectif est envisageable avec le taux à 50,1% en collaboration avec les
partenaires techniques et financiers sur la mise en œuvre du processus de l’échelle de
l’assainissement à travers l’opérationnalisation du marketing de l’assainissement. Quant à la
gestion des ordures ménagères, plus de 57% de la population jettent leurs ordures dans la
nature. Cette proportion est plus accentuée en milieu rural avec 65,5% tandis qu’en milieu
urbain c’est le ramassage public ou privé qui prédomine avec 43,7%.
En matière de gestion des ressources environnementales, les progrès sont peu palpables
à Madagascar. En effet, le bois avec un taux de 69,9% et le charbon de bois avec 26,2% sont
les plus utilisés en tant que premier type de combustible pour la cuisson. La stagnation de la
57
tendance d’utilisation de ce combustible, à plus de 96%, traduit un risque de déperdition des
ressources environnementales dépendant des espèces ligneuses. Pour ce qui est de la sécurité
d’occupation des logements des citadins, l’objectif consistait à atteindre d’ici 2020 environ 100
millions d’habitants dans le monde. Or la part de Madagascar y est relativement négligeable car
elle ne représente qu’environ 408 097 habitants avec des occupations sécurisées sur les ciblés.
Figure 5 : Signalétique des OMD.
Source : INSTAT/ENSOMD 2012-201
Section 3 : Stratégie nationale et sectorielle de développement.
Le lien entre développement et climat est de plus en plus reconnu. Le changement
climatique, avec son allure actuelle, risque de peser fort sur l’économie des PED comme
Madagascar, lesquels sont privés des moyens et des capacités nécessaire pour y faire face. Des
stratégies nationales et sectorielles de développement sont mise en œuvre entre autre :
3.1Dans le cadre politique :
a) Madagascar Action Plan (MAP) :
Le MAP est le document de référence à Madagascar en matière de développement pour
2007-2012. Il décrit les engagements ainsi que les stratégies et les actions y afférentes pour
conduire à une croissance rapide et contribuer à la réduction de la pauvreté. Le MAP comporte
huitengagements, déclinés en 54 défis qui sont des actions et des projets prioritaires. Dans son
engagement 7 « prendre soin de l’environnement », le MAP associe la question de changement
climatique, sous forme d’activité, en particulier dans les Défis 1 : mener une étude pour
58
déterminer la valeur des services des écosystèmes à Madagascar, incluant
l’absorption /séquestration de gaz carbonique par les plantes ; Défis 2 : promouvoir le
développement et l’utilisation de source d’énergie alternative, comme les biocarburants et Défis
3 : assurer la mise en œuvre des conventions internationales relatives à l’environnement
ratifiées par Madagascar, tels les accords de Kyoto. Mais cette question de changement
climatique a été également prise en charge de façon directe ou indirecte par d‘autres
engagements du MAP.
b) Le Plan d’Action pour le Développement Rural (PADR) :
Le PADR dont la finalité est de contribuer à la mise en œuvre de la stratégie nationale
de réduction de la pauvreté, dans son composant ‘‘développement rural’’, par l’amélioration
des performances économiques de l’agriculture Malgache. Le Projet de Soutien au
Développement Rural (PSDR) a été élaboré en vue de mettre en œuvre le PADR dont les
objectifs sont d’accroitre les revenus et réduire la pauvreté dans les zones rurales, tout en
préservant les ressources naturelles de base et d’appuyer le développement des organisations
paysannes et des groupes communautaires. Le PSDR constitue ainsi un instrument
d’accompagnement des axes stratégiques du PADR en particulier la promotion de
l’intervention des groupements de producteurs et organisations paysannes et l’accroissement
durable de la production agricole.
c) La Stratégie Nationale de Gestion des Risques et des Catastrophes (SNGRC) :
La SNGRC, établie en 2003, par la loi 2003-010, représente une étape importante dans
l’identification et la gestion des risques et aléas à Madagascar. Elle fixe la politique et les
priorités du gouvernement malgache en matière de réduction des risques, et le cadre
institutionnel y relatif. Elle comprend 6 axes stratégiques majeures : la mise en œuvre de
mécanismes institutionnels pour la GRC, le renforcement des capacités à long terme pour la
gestion des risques et des catastrophes à tous les niveaux, le développement d’un système
d’information exhaustif, le développement de mécanismes financiers, la réduction globale des
risques et de la vulnérabilité et la coopération régionale et internationale. Sa mise en œuvre est
assurée par le Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes ou BNGRC.
d) Le Programme d’Action Nationale d’Adaptation (PANA) :
Le PANA est destiné aux pays les moins avancé et dont l’objectifs principal est
d’identifier des activités prioritaires répondant aux besoins urgents et immédiats leur
59
permettant de s’adapter aux variabilités et changement climatique. Madagascar a terminé
l’élaboration de son PANA en 2006 et sa mise en œuvre est jusqu’à maintenant en attente de
financement. Ce PANA de Madagascar a identifié 15 projets prioritaires qui touchent les cinq
secteurs vulnérables (Agriculture, Santé, Ressources en eau, Foresterie et zones côtières).
3.2Dans le cadre institutionnel :
Le ministère de l’environnement, des forêts et du tourisme est le premier responsable
de la mise en œuvre de la convention sur le changement climatique à Madagascar. Il travaille
en étroite collaboration avec les autres départements ministériels à travers le comité national
sur le changement climatique dans lequel chaque département concerné est représenté. Par
ailleurs, le pays dispose plus d’une cinquantaine d’experts en matière de changement
climatique. Ces experts, multidisciplinaires et multisectoriels, sont repartis dans différents
groupes de travail suivant leurs domaines de compétence et de spécialité.
3.3 Au niveau des politiques et stratégies sectorielles :
Le plan d’action pour le développement rural comportait des activités visant à réduire la
vulnérabilité de la population aux conditions socio-économiques précaires tout en renforçant sa
capacité d’adaptation aux conditions climatiques.
- La politique énergétique sur la promotion des énergies renouvelables qui vise en
premier lieu à satisfaire les besoins énergétiques du pays, contribue à la réduction des gaz à
effet de serre émis par Madagascar.
- Au niveau du secteur santé, quelques dispositions ont été prises pour intégrer la
question du changement, entre autre, la mise en œuvre du projet : santé-environnement dans
lequel le changement climatique constitue un volet important, l’étude des impacts du
changement climatique sur la santé publique et la promotion des moustiquaires imprégnées.
3.4 Politique pour la ville et l’environnement :
Face au constat réalisé, l’idéologie « anti-urbain » (Bigot, 1994), qui se fait jour souvent, aussi
bien dans les pays du Nord que dans ceux du PED, reste assez stérile.
60
En matière d’environnement, d’urbanisation et de développement, toutes les évolutions ne sont
pas irrémédiables. Ainsi, une étude de la Banque Mondiale, citant des travaux de Shafik67 et
Bandyopadhyay68, montre que les indicateurs d’environnement varient très fortement selon la
catégorie de revenus des pays (Banque Mondiale, 1992).
Deux types de politique sont envisageables et d’ailleurs toutes deux appliquées à des degrés
divers dans le monde : meilleure prise en compte de l’environnement dans l’urbanisme et
décélération de la croissance urbaine, tant il est vrai que la ville, de par la concentration de
population qu’elle génère, pose des problèmes d’environnement spécifique. Ces deux types
sont bien sûr parfaitement complémentaires.
a) Promouvoir un urbanisme qui tienne compte de l’environnement :
Il s’agit de développer diverses mesures réglementaires, d’adapter l’urbanisme et de
promouvoir des actions incitatives : législation protectrice visant les industries « pollueurs »,
diminution de la circulation automobile individuelle au profit des transports en commun,
essence sans plomb, tri et traitement des ordures, stations d’épuration, espace verts, politique
d’habitat, sensibilisation de la population…
b) Diminuer la croissance urbaine :
On peut agir à la fois sur la croissance naturelle de la population (planification familiale) et sur
l’immigration en ville (politique migratoire).
� Planification familiale :
Les populations urbaines sont susceptibles d’être plus réceptives à la planification familiale que
les populations rurales, à la fois parce que la famille nombreuse y pose plus de problèmes qu’à
la campagne et parce que les femmes y sont plus éduquées et plus indépendantes. Il est donc
raisonnable de développer les actions en ce sens prioritairement en milieu urbain.
67Nemat SHAFIK, égyptienne d’origine, une brillante économiste égyptienne actuellement au Fond Monétaire Intérnationl. 68Saurabh BANDYOPADHYAY, Economist, Consultant, she is recognized in Marquis Who’s Who.
61
� Politique migratoire :
On peut citer les mesures suivantes :
• Augmenter la rétention de la population à la campagne, par une politique de
développement rurale adaptée aux souhaits de la population ;
• Promouvoir les migrations villes-rurales par des opérations de colonisation ;
• Encourager le développement des villes moyennes en canalisant les flux
migratoires (politique d’incitation aux investissements, zones franches).
Conclusion du deuxième chapitre :
� Pour survivre, pour se développer l’homme met à profit les ressources multiples
que la nature lui offre.
Dans la recherche de la satisfaction de ses besoins élémentaires :
• Il peut épuiser certaines de ces ressources ;
• Il peut en mettre d’autre en valeur, les renouveler et tirer d’un minimum de
celles-ci un maximum de satisfaction.
En fait, population et ressources naturelles sont les facteurs clefs du développement
62
ConclusionConclusionConclusionConclusion
a question de l’environnement n’a cessé de prendre de l’importance depuis trente ans.
La référence au triplé « population, environnement et développement » est aujourd’hui
indispensable pour appréhender les problèmes du monde actuel dans toute leur
complexité. Madagascar est une île spécifique possédant une richesse inestimable en bien de
l’environnement et en biodiversité, et que, à Madagascar, le changement climatique n’aura pas
autant d’effet grave sur l’environnement. Mais l’ironie des choses fait qu’elle soit incluse parmi
les pays les plus pauvres du monde avec toutes ses caractéristiques.
L’un des causes principales de dégradation de l’environnement naturel ou cadre de vie de
Madagascar est incontestablement les modes de vie des Malgaches. Il a été vérifié que le mode
de gouvernance de l’environnement à Madagascar est l’un des freins majeurs au
développement économique et favorise l’appauvrissement de la population dont les hommes
étaient les premiers responsables, pourtant Madagascar est un pays à forte potentialité
économique.
On peut avancer que le revenu de l’économie Malgache dépend directement des
ressources naturelles pour au moins 50%. Eradiquer la pauvreté à Madagascar passera
nécessairement par une gestion durable de ce capital le plus important dans l’économie
nationale, l’environnement. Madagascar a adopté e 1990 la charte de l’environnement
Malgache, qui fixe le cadre général d’exécution de la politique de l’environnement. Les
transferts de gestion des ressources naturelles aux communautés rurales de base (contrats
GELOSE) ont commencé et ont montré leur efficacité.
A Madagascar le concept de développement durable est essentiellement internalisé par
des grandes unités industrielles implantées dans le pays.
En bref, un PED comme Madagascar ne peut pas développer sans les ressources naturelles et
une bonne gestion de l’environnement.
L
BIBLIOGRAPHIEBIBLIOGRAPHIEBIBLIOGRAPHIEBIBLIOGRAPHIE
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TABLE DES MATIÈRESTABLE DES MATIÈRESTABLE DES MATIÈRESTABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION ....................................................................................................................... 1
PARTIE I : ENVIRONNEMENT DANS LES PED ...................................................... 3
CHAPITRE I :CARACTERISTIQUES DE L’ENVIRONNEMENT A MADAGASCAR ........ 3
Section 1 : La biodiversité et les ressources naturelles renouvelables .................................... 3
1.1 Définition et classification de la biodiversité ............................................................................... 3
1.1.1 Définition de la biodiversité ........................................................................................... 3
1.1.2 La classification de la biodiversité .......................................................................... 4
1.2 Les théories économiques sur la biodiversité et les ressources naturelles ................................ 5
1.2.1 L’école physiocratique .................................................................................................... 5
1.2.2 Les classiques ................................................................................................................... 6
1.2.3 La théorie de la rente de Ricardo .................................................................................... 6
1.2.4 Le concept de Développement Durable .................................................................. 6
1.3 Importance de la biodiversité et ressources naturelles Malgaches ........................................ 7
1.3.1 La situation de notre biodiversité ................................................................................... 7
1.3.2 La valeur de notre biodiversité ....................................................................................... 8
Section 2 : L’environnement naturel ou cadre de vie .............................................................. 9
2.1 La courbe environnementale de Kuznets ...................................................................................... 9
2.1.1 Une perspective de sentier durable de croissance ......................................................... 9
2.2 Les modes de vie Malgache affectent le cadre de vie .......................................................... 10
2.2.1 L’industrialisation .......................................................................................................... 10
2.2.2 Les bois de chauffe ................................................................................................ 11
2.2.3 Le défrichement agricole ....................................................................................... 11
Section 3 : Le climat et le changement climatique à Madagascar ........................................... 12
3.1 Variabilité du climat actuel .................................................................................................. 12
3.2 Vulnérabilité de Madagascar face au changement climatique .............................................. 13
3.3 Vulnérabilité par secteur ............................................................................................................... 13
3.4 Les engagements de Madagascar sur le changement climatique .......................................... 15
CHAPITRE II :UN RICHE PATRIMOINE NATUREL EN PERIL
A MADAGASCAR..................................................................................................................... 17
Section 1 : Croissance démographique et conséquence sur l’environnement...................... 17
1.1 Population et ses liens avec l’environnement ............................................................................. 17
1.1.1 La population dans les PED .......................................................................................... 17
1.1.2 Théorie sur le rôle de la croissance démographique dans le développement.......... 22
a) La croissance démographique stimule le développement ............................. 23
b) La croissance démographique freine le développement ................................... 25
1.2 Liens entre croissance démographique et environnement ................................................... 26
1.2.1 Les causes de la dégradation de l’environnement ...................................................... 27
1.2.2 Problèmes environnementaux liés à la croissance démographique .......................... 28
a) Diverses formes de pollution ......................................................................... 29
b) Epuisement des ressources naturelles ............................................................. 31
Section 2 : La déforestation à Madagascar .................................................................................... 31
2.1 De l’ « île verte » à l’ « île rouge » ..................................................................................... 32
2.2 Une pratique nuisible à l’environnement ........................................................................... 34
Section 3 :L’Urbanisation accroit la pollution et la dégradation de l’environnement. .................................................................................................................................. 35
3.1 Modification du climat ......................................................................................................... 35
3.2Baisse de la qualité de la vie ................................................................................................. 35
3.3 Risques technologiques ........................................................................................................ 36
3.4 La consommation d’espace ........................................................................................................... 36
PARTIE II :DEVELOPPEMENT LIE A LA GESTION DES RESSOURCES
NATURELLES .......................................................................................................................... 37
CHAPITRE I :STRATEGIE MALGACHE POUR LA PRESERVATION DEL’ENVIRONNEMENT ......................................................................................................... 37
Section 1 : La contribution de l’Etat ............................................................................................... 37
1.1 La Constitution ..................................................................................................................... 38
1.2 Charte de l’environnement .................................................................................................. 38
1.2.1 Genèse de la charte de l’environnement Malgache ................................................... 38
1.2.2 Le contenu de la charte .......................................................................................... 40
1.3 La Politique Nationale d’Action Environnementale (PNAE) .............................................. 41
Section 2 : La contribution des organismes et les partenaires œuvrant dans l’environnement. .................................................................................................................................. 41
2.1 Les organismes internationaux ............................................................................................. 41
a) La Banque Mondiale (BM) ........................................................................................ 41
b) World Wild Found (WWF): ............................................................................................... 43
2.2Les organismes Nationaux ................................................................................................... 44
a) L’Office National pour l’Environnement – ONE ...................................................... 44
b) L’Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées (ANGAP), remplacée par Madagascar National Park (MNP) ....................................................................................... 44
c) L’association FANAMBY ................................................................................................. 45
Section 3 :Participation des populations riveraines à la conservation de la biodiversité ... 46
3.1 Amélioration du comportement de la population vis-à-vis des ressources de la
Biodiversité ................................................................................................................................ 46
3.2 Gestion Locale Sécurisée (GELOSE) .................................................................................. 47
3.3 Former les décideurs locaux sur la gouvernance des ressources naturelles et de l’environnement ..................................................................................................................................... 48
CHAPITRE II : LE DEVELOPPEMENT DURABLE PASSE PAR UNE GESTION AVISEEDE L’ENVIRONNEMENT .......................................................................................... 49
Section 1 : Le concept de développement durable ................................................................. 50
1.1 Trois piliers à respecter ................................................................................................................. 50
1.2 Développement industriel durable ....................................................................................... 51
1.3 Etude de cas .......................................................................................................................... 52
a) UNIMA & Le développement durable ...................................................................... 52
b) Holcim Madagascar & développement durable .............................................................. 53
c) Projet AMBATOVY & développement durable ........................................................ 54
Section 2 : Le 7ème OMD vise à assurer un environnement durable .................................... 55
Section 3 : Stratégie nationaleet sectorielle de développement ............................................. 57
3.1Dans le cadre politique ......................................................................................................... 57
a) Madagascar Action Plan (MAP) ................................................................................ 57
b) Le Plan d’Action pour le Développement Rural (PADR) ............................................. 58
c) La Stratégie Nationale de Gestion des Risques et des Catastrophes (SNGRC) ......... 58
d) Le Programme d’Action Nationale d’Adaptation (PANA) ....................................... 58
3.2Dans le cadre institutionnel ............................................................................................................ 59
3.3 Au niveau des politiques et stratégies sectorielles ............................................................... 59
3.4 Politique pour la ville et l’environnement ........................................................................... 59
a) Promouvoir un urbanisme qui tienne compte de l’environnement ............................... 60
b) Diminuer la croissance urbaine ................................................................................. 60
CONCLUSION .......................................................................................................................... 62
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
GLOSSAIRE
ANNEXE
GLOSSAIREGLOSSAIREGLOSSAIREGLOSSAIRE
Environnement
On entend par environnement l’ensemble des éléments qui conditionnent et déterminent
l’activité humaine et notamment,
• L’entourage biologique : l’homme, la flore, le faune
• L’entourage physique : Air, Eau, Sol, Climat, ressources naturelles non renouvelables
• L’entourage socioculturel : le patrimoine matériel ou culturel engendré par la nature ou
crée par l’homme, l’organisation sociale
• L’interaction de ses différents éléments.
(Source : charte de l’environnement)
Dégradation de l’environnement
Toute action entrainant directement une exploitation abusive des richesses naturelles
renouvelables par rapport à leur capacité de régénération ;
Toute croissance directe ou indirecte engendrée par une exploitation abusive de
l’environnement.
Politique Nationale de l’Environnement (PNE)
Ensemble des mesures qui déterminent les orientations des actions de protection de
l’environnement.
Plan d’Action Environnementale (PAE)
Ensemble des mesures adaptées en vue de la mise en œuvre de la PNE ; Des mesures nouvelles
ont été prises pour gérer et conserver le domaine forestier national pour lutter contre la
destruction lente du sol et pour engager un véritable lutte contre la dégradation des écosystèmes
de production.
Conservation de la biodiversité
Gestion des interactions humaines aves les gènes, les espèces, et les écosystèmes, afin que les
générations présentes en tirent le maximum d’avantages tout en conservant leur potentiel pour
satisfaire les besoins et les aspirations des générations future. La conservation comprend des
aspects de sauvegarde, d’étude et d’utilisation de la biodiversité. (Source : PNUE)
Changement climatique
Le changement climatique indique tout changement du climat dans le temps, qu’il soit dû à la
variabilité ou aux activités humaines. Cet usage diffère de celui adopté par la Convention cadre
des Nations Unies sur le changement climatique (UNFCCC) qui définit le ‘changement
climatique’ de la façon suivante : ‘‘un changement de climat imputable directement ou
indirectement à l’activité humaine, qui modifie la composition de l’atmosphère du globe et qui
s’ajoute à la variabilité du climat naturel observé sur des périodes temporelles comparables’’
(Source : FAO).
Développement
Le développement est définie par F.PERROUX comme la combinaison des changements
mentaux et sociaux d’une population, qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et
durablement son produit réel global ;
Développement durable
Selon le CNUCED, c’est un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.
ANNEXE
Les principes de Rio sur l’environnement et le développement
Les finalités sont :
- De placer l’être humain au centre des préoccupations (principe 1), notamment par la
lutte contre la pauvreté (principe 5), dans le respect des générations présentes et futures
(principe 3),
- De préserver les équilibres planétaires et les ressources environnementales pour un
développement international, en infléchissant les modes de développement et en
éliminant les modes de production et de consommation non durables (principe 8), au
profit de ceux qui sont durables et dont la diffusion doit être favorisée (principe 9).
Pour y parvenir, de nouveaux principes doivent être appliqués :
- Le principe de précaution en matière d’environnement ((principe 15) ;
- Le principe d’intégration de la protection de l’environnement comme partie intégrante
du processus de développement (principe 4) ;
- Le développement des études d’impact (principe 17) et de toute mesure qui, sans
constituer de barrière injustifiée au commerce (principe 12), accroit la responsabilité de
ceux qui causent des dommages (principe 13), tout en évitant le transfert d’activités
polluantes (principe 14),
- Le principe de responsabilité et de solidarité internationale. La protection de
l’environnement et la lutte contre la pauvreté concernent tous les pays (principe 6),
selon des responsabilités communes mais différenciées (principe 7). La coopération
entre les Etats devra reposer sur la bonne foi (principe 27) sans nuire aux autres Etats
(principe 2), qu’il convient d’avertir de toute catastrophe (principe 18) ou activité
dangereuses pouvant les affecter (principe 19), sans remettre en cause le droit souverain
de chaque nation à exploiter ses ressources ;
- Le principe de participation et de nouvelle gouvernance. L’implication des citoyens
dans les décisions est indispensable (principe 10) dans le cadre de mesures législatives
efficaces (principe 11) et de mesures économiques internalisant les coûts grâce au
principe du pollueur-payeur (principe 16). Les grands groupes ont un rôle à jouer ; les
femmes (principe 20), les jeunes (principe 21), les communautés locales et autochtones
(principe 22).
La déclaration de Rio s’attache enfin à prévoir les risques liés aux conflits : la paix, le
développement et la protection de l’environnement sont interdépendants et indissociables
(principe 25), les règles de l’environnement doivent être respectées en temps de guerre
(principe 24) et pour les populations occupées (principe 23). Les différends ayant trait à
l’environnement doivent être résolus pacifiquement (principe 20).
Sources : Commission française du développement durable, dans Glossaire du développement
durable.
Nom : RAHERIMANANTSOA
Prénom : Rijaniaina
Titre : L’environnement au service du développement dans les pays en voie de développement :
cas de Madagascar.
Nombre de pages : 62
Nombre de tableaux : 8
Nombre de figures : 5
RESUMERESUMERESUMERESUME
Une gestion saine et équitable de la dimension environnementale dans toutes les
stratégies de développement est un des moyens de lutte contre l’éradication de la pauvreté à
Madagascar.
Dans les PED comme Madagascar, le développement économique et la préservation de
l’environnement s’opposent alors qu’ils sont indissociables. Les conflits se rapportent sur
l’usage des ressources naturelles.
Pour améliorer cette tendance, il faudrait prendre en compte la participation interne de
la population dans la gestion durable de nos ressources naturelles.
Mots clés : Environnement, ressource naturelle, développement, développement durable,
croissance démographique, préservation de l’environnement, population.
Encadreur : Monsieur RAKOTOSEHENO Zo