Philippe Héraclès
Ne laissez personnechoisir la vôtre
Du même auteurau cherche midi
Petit dictionnaire à mourir de rire, tome 1 (épuisé)
Petit dictionnaire à mourir de rire, tome 2 (épuisé)
Éternellement vôtre
Le grand Livre de l’humour noir
Le petit Livre de l’humour noir
Le petit Livre des pensées d’humour noir
des fins pour défunts
100 bonnes raisons d’être mort
Feu à volonté
Coordination éditoriale : Julie Da Silva
et Sandrine Rotil-Tiefenbach
Conception graphique : Corinne Liger
Réalisation : Élodie Saulnier et Bruno Hamaï
Toutes les épitaphes dans ce livre sont protégées
par le copyright © et ne peuvent être utilisées
de quelque manière que ce soit sans l'accord écrit
de l'auteur ou de l'éditeur.
© le cherche midi, 2012
23, rue du Cherche-Midi
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MISE EN BOÎTE
Il y a plusieurs façons de mettre en boîte. Celle quirecourt au sapin est la plus expéditive. Et elle peutinspirer à un auteur quelques aphorismes du myocarde.Sœur Sourire n’est pas loin pour consoler ceux quiéprouvent un ennui mortel.
Un demi-dieu capable de nettoyer les écuries d’Augias(il aurait du trimard aujourd’hui) mérite de retenirl’attention. Son homonyme (ou sa réincarnation) cultivel’humour et la dérision avec allégresse. C’est donc parcharité païenne qu’il a aligné plus de mille épitaphes pourinspirer des formules de… consolation aux malheureuxmortels (le seul syndicat universel auquel l’adhésion nepeut être facultative). Nous sommes très conscientsque nous ne pourrons pas couper à l’échéance ultime ;ce n’est pas une raison pour la prendre mal.L’auteur, au terme de son effort herculéen, aligne sur250 pages en gris de circonstance – naguère réservéau demi-deuil – et au cherche midi qui, pour unefois, devraient s’appeler cherche-minuit, des phrasesà l’emporte-pièce (?) qu’il suggère de graver surles tombes. La meilleure, et la plus succincte, maisô combien éloquente, m’a semblé être : bouche-trou.Héraclès étant poète, je crois, n’a pas résisté à unetentation bien corporatiste : « Mon Dieu, donne-moil’inspiration pour faire de beaux vers. »
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Je ne suis pas sûr qu’on doive recommander d’offrir cerecueil à épines aux amis au bord de calancher car il ya des partants susceptibles. Mais il me paraît judicieuxde le lire de temps en temps, le réservant à son usagepersonnel. C’est un caillou sur la piste de la sérénité.L’ironie, l’humour sont de bons antidotes au cafard.Ils ne guérissent rien, mais ils aident à faire baisser latension une seconde. Et ils ajoutent un zeste de dignitéà tous assujettis à la condition humaine.Personne ne trouvera choquante, j’imagine, cetteformule : « Je n’ai jamais été à ma place nulle part. »Il y a un rien d’impertinence dans : « La mort, je l’aidécouverte par hasard. » Ou dans : « Je traverse unepériode difficile, mais je garde espoir. » On dit quequelques mots valent mieux que de longs discours.Le livre que je commente à la légère est donc uncondensé d’éloquence. Cela ne peut nuire à personne(en bonne santé) de découvrir des formules lapidairesqu’on peut inscrire le plus tard possible non seulementsur des pierres précieuses ou tout court, mais aussidans le béton ou le plastique qui sont les matériauxcontemporains les plus appréciés sur toute la planète.J’ai réservé, pour mon évocation funèbre, cette dernièrephrase : « Ma vie ne sera jamais plus comme avant. »C’est une manière souriante de donner l’absoute.
Éric Ollivier
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NI DIEUNI MAÎTRE
NI CENTIMÈTRE
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On ne sait
pas pourquoi
on vit mais
on sait pourquoi
on meurt
LA MORTASSASSINE
TOUSLES JOURS
DESINNOCENTS
EN APNÉE,J’ÉTAIS UN BONAUJOURD’HUI,
JE SUIS LE MEILLEUR
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Paricila
sortie
LA MORT
M’A VOLÉ MA VIE.
ET QUE FAIT
LA POLICE ?
Je
ne
me supportais
plus
et maintenant
je suis
en froid
avec
moi-même
CADAVRE
EN BULLANT
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AIDEZ LA SÉCURITÉ
SOCIALE
À S’EN SORTIR
FAITES COMME MOI
DÉFENSEDE
S’AFFICHER(LOI DU 29 JUILLET 1881)
JE SUISTOMBÉ
BIEN BAS
Je suis
pour
l’abolition
de la
peine
de
mort
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JE ME
DÉSINTOXIQUE
DE LA VIE
C’estla
vie!
J’ai
toujours été
quelqu’un
de renfermé
JE SUIS
LA PREUVE
VIVANTE
DE MON
INEXISTENCE
Liberté
Égalité
Mortalité
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DOMMAGE,
J’AVAIS UNE TRÈS
JOLIE COLLECTION
D’ÉTIQUETTES
DE CAMEMBERT
JESUIS
PARTIAVEC
LA CAISSE
J’AVAIS
UNE CONCESSION
D’AUTOMOBILES,
ET MAINTENANT
J’AI
UNE CONCESSION
D’AUTO-IMMOBILE
Séjour payé
à titre
posthume
par mon
assurance-vie
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