Livret de l’expositionLivret de l’exposition
1914 28 juin : Assassinat de l’archiduc François Ferdinand et de sa
femme, héritiers de l’empire Austro-Hongrois à Sarajevo.
1 août : Mobilisation générale en France et en Allemagne.
3 août : L’Allemagne déclare la guerre à la France. 6-13 septembre : Bataille de la Marne, stabilisation de la ligne
de front
1915 22 avril : Première utilisation de l’arme chimique (gaz) près
d’Ypres (Belgique).
Juin : Le général Foch quitte Cassel qui passe sous commandement britannique.
29 décembre : Loi française assurant une sépulture perpétuelle sur le sol national aux soldats alliés et
français décédés.
1916 Février : Les troupes britanniques relèvent les troupes françaises
dans l’Artois et tiennent désormais la ligne de front qui s’étend de la Somme (France) à Ypres (Province de Flandre
occidentale, Belgique). 21 février-décembre : Bataille de Verdun.
Mars : Le Grand Quartier Général britannique déménage de Saint-Omer à Montreuil-sur-Mer dans le Pas-de-Calais
(France)
1917 Février : 1ère révolution Russe.
2 avril : Entrée en guerre des Etats-Unis. 9 avril-mai : Bataille d’Arras.
Octobre : 2nde révolution Russe.
1918 Mars-Juillet : Dernières offensives allemandes et
contre-offensives alliées 11 novembre : Signature de l’Armistice à Rethondes (forêt
de Compiègne)
1919 28 juin : Signature du traité de paix de Versailles
L’étincelle qu’Ernest Lavisse attend avec une
terrible clairvoyance est l’assassinat de
l’archiduc François-Ferdinand à
Sarajevo le 28 juin 1914
Tout s’enchaîne, par le jeu des alliances, en
quelques jours, la Serbie, la Russie et
l’Empire Austro-Hongrois se mobilisent. Début
août, c’est au tour de la France et de
l’Allemagne : le 3, l’Allemagne déclare la
guerre à la France et viole la neutralité de la
Belgique, obligeant le Royaume-Uni à entrer
dans le conflit le jour suivant.
A la guerre de mouvement fait place
l’enlisement de la guerre de position et l’enfer
des tranchées qui dureront pendant quatre
ans. Dès 1915, ce conflit est appelé la
« Grande Guerre » par les civils et les
combattants : pour la première fois, la guerre
est mondiale et implique toute la population.
Le service militaire obligatoire et la
mobilisation générale sont désormais de règle
dans presque toute l’Europe.
Au printemps 1918, les Allemands
reprennent l’offensive et le front cède pour la
première fois. En août, la
contre-offensive alliée renforcée par la
participation des troupes américaines est un
succès. Le 11 novembre 1918,
l’armistice est signé, la guerre est finie.
Chronologie de la Grande Guerre
« L’Europe aura donc la guerre parce qu’elle se prépare à la guerre… Une étincelle tombant à la
frontière des Vosges, dans les Balkans ou sur le rivage de l’Afrique du Nord fera lever une fumée
gigantesque qui donnera le signal de la mêlée. Ce jour-là, la France et l’Allemagne seront les chefs de
camp, et le duel de ces deux puissances sera le centre de la bataille ». Ernest Lavisse, avant-propos à
Essais sur l’Allemagne Impériale, Paris, Hachette, 1900.
Assassinat de l’archiduc François Ferdinand d’Autriche
(1863-1914) et de sa femme Sophie Chotek (1868-1914), par
un étudiant serbe, le 28 juin 1914. Le Petit Journal, 12 juillet
1914. wikimedia common
Le Mémorial Artésien du 3 Aout 1914
sur la bibliothèque numérique
est né à Cauchy-à-la-Tour en 1856 dans une famille de cultivateurs. Il entre au collège
Saint-Bertin de Saint-Omer en 1867 avant d’entrer à l’Ecole militaire de Saint-Cyr. Il a 58 ans
quand la Guerre éclate, ce qui l’empêche de prendre sa retraite. Considéré au sortir de la
Guerre comme le « Vainqueur de Verdun », Pétain est très populaire dans tout le pays
notamment grâce à sa réputation d’avoir été économe en vies humaines. Sa venue en 1919 à
Saint-Omer amène une foule immense.
Philippe PETAIN
Une travailleuse de l’usine de guerre, L’Illustration, samedi
22 avril 1916, n°3816. Photographie prise aux ateliers
Panhard et Levassor pour l’album du sous-secrétaire des
munitions. (Saint-Omer, BASO, inv. 45767)
Visite du maréchal
Pétain à Saint-Omer 28
septembre 1919 (ms ville
1652-59 BASO).
La Guerre 1914-1918 est le premier conflit
« total » car il ne se limite pas aux champs de
bataille mais mobilise toutes les
ressources de l’Etat : sa population, son
économie, sa politique et sa justice ; il touche
l’ensemble de la société.
La première guerre mondiale se
caractérise par une importante
mobilisation militaire au sein des pays
belligérants. A l’arrière, toute l’économie est
tournée vers l’effort de guerre : le
conflit s’annonce plus long que prévu. Dès
l’automne 1914, il faut faire face à une
pénurie d’approvisionnement et de
munitions. Les femmes remplacent les
hommes à l’usine et à la campagne, le
rationnement est mis en place ainsi que les
emprunts nationaux.
Le conflit surprend par sa durée et sa
violence sans précédent. En ce début de XXe
siècle, la guerre prend un caractère technolo-
gique. Les révolutions
industrielles ont généré de nouvelles armes
telles la mitrailleuse, le
lance-flamme ou encore le gaz moutarde. Par
ailleurs l’artillerie se développe et le tank
apparait en 1916. Ces armes sont particulière-
ment meurtrières pour les
soldats qui subissent les tirs dans les
tranchées, notamment avant l’assaut.
La bataille de Verdun résume à elle seule le
caractère destructeur de la Grande Guerre.
Elle dure de février à décembre 1916 et
mobilise presque toute l’armée française : 70
divisions sur 95. Près de 80% des pertes sont
causées par l’artillerie. L’Allemagne, qui
entame cette guerre d’usure en voulant
« saigner à blanc » l’armée française,
abandonne la bataille face à la résistance du
Général Pétain. Verdun coûtera la vie de près
de 700 000 hommes français et allemands
dont environ 8,5% du contingent audomarois.
Au total, la Grande Guerre fait près de 10
millions de morts dont environ 1,4 million de
français et plus de 21 millions de blessés de
par le monde. Proportionnellement à sa
population, la France est le pays qui a subi le
plus de pertes, environ 900 soldats français
sont morts sur les champs de bataille chaque
jour, quant à l’agglomération de Saint-Omer,
elle y a perdu 3,6 % de sa population totale.
Une Guerre totale
Le « Tank ». L’Illustration, 2 décembre
1916 n°3848, page 507. (Saint-Omer, BASO,
inv. 45767)
Fig. 3(2) Portrait du Général,
L’Illustration, samedi 11 mars
1916, n° 3810, p 248 (Saint-
Omer, BASO, inv. 45767)
Plan rapproché du cénotaphe de Paris du 14 juillet
1919, L’Illustration, 19-26 juillet 1919, n°3985-3986,
double page du « Défilé triompahl ».
La collaboration des peintres, sculpteurs et décorateurs.
L’Illustration, 12 juillet 1919, n°3984, p35 (Saint-Omer,
BASO, inv. 45767)
Le rapport de la Chambre des Députés de
1919 dénombre environ 1 350 000 morts
durant le conflit, soit près de 15% des
soldats mobilisés, auxquels s’ajoutent
environ 150 000 poilus décédés des suites de
leurs blessures. Il faut attendre 1950 pour que
le niveau de la population
revienne à celui de 1914.
Durant cette guerre d’un genre nouveau tant
par sa durée que par les destructions causées
par l’armement employé, le
rapatriement des corps était difficile. Les
tombes des soldats sont donc
rassemblées dans les cimetières militaires ou
sur les champs de bataille. Dans de nombreux
cas, le corps a totalement
disparu sous les tirs d’obus. Il faut donc
trouver un moyen de rendre hommage aux
victimes.
L’édification des monuments aux morts se fait
de manière spontanée à la fin du
conflit et compte tenu du très lourd bilan
humain, elle concerne toutes les
communes. Outre la fonction
commémorative, ils doivent cristalliser d’autres
fonctions, d’autres symboles pour la société
traumatisée.
Face à l’absence des corps, il est un
monument funéraire devant lequel les familles
peuvent se recueillir.
Pour les communautés d’hommes, il est un
mémorial puisqu’il permet de se souvenir du
sacrifice et de témoigner de la reconnaissance
que l’on porte aux défunts.
Tous doivent se convaincre que ces soldats
ne sont pas morts « pour rien », comme en
témoigne l’expression « Der des Ders »
employée par les combattants. A ce titre, il
permet un hommage personnel à chaque vic-
time, de manière individuelle en gravant le
prénom et le nom des soldats et des victimes
sur les monuments.
En France, près de 36 000 édifices sont
inaugurés entre 1920 et 1925, soit environ
plus de 16 par jour ! Dans la Communauté
d’agglomération de Saint-Omer, 84% des
monuments sont édifiés en 1920 et en 1921
avec la première inauguration d’un monument
aux morts sur la commune d’Arques en 1919.
Le temps du deuil
Les premiers monuments aux morts pour la patrie (du latin monumentum de moneo se
remémorer) apparaissent à la fin du 19e siècle pour commémorer les pertes de la guerre
franco-allemande de 1870. En France près de 900 monuments sont alors réalisés. Dès la fin
de la guerre, lors des premières cérémonies de commémorations, sont utilisées des
cénotaphes, sorte de monuments funéraires vides érigés en mémoire de disparus ou de
personnes dont le corps est conservé ailleurs.
Tombe de soldats dans le bois d’Avocourt. L’Illustration,
1er juillet 1916, n°3826, p. 7 (Saint-Omer, BASO, inv.
45767).
Eglise et Monument aux morts de la commune de
Tilques c. Carl Peterolff
Les dossiers de demande d’autorisation d’érection du
monument doivent contenir la délibération du conseil
municipal sur le projet, un croquis du monument avec
l’indication de son emplacement, un devis estimatif et
les moyens de financement.
Circulaire du Préfet du Pas-de-Calais aux Maires du département, Arras, 14 juin 1920. (Archives Départementales
du Pas-de-Calais, Arras, AD 2O-12314,commune de Saint-Martin-au-Laert)
Bordereau des pièces transmises à la prefecture (Archives Départementales du Pas-de-Calais, Arras ; AD 2O 12676,
commune de Tatinghem)
Puisqu’un grand nombre de municipalités
projettent rapidement d’élever un
monument aux morts, le Préfet du Pas-de-
Calais en réglemente la mise en œuvre. La
circulaire du 14 juin 1920 est transmise à
toutes les communes du département pour
leur indiquer la marche à suivre. L’Etat
cherche ainsi à conserver un droit de regard
sur les projets commémoratifs et à contrôler
l’esthétique et l’idéologie du monument
élaboré par les communes. Une fois le dossier
transmis aux services préfectoraux, il passe
entre les mains d’une commission d’examen
qui peut demander des modifications avant de
soumettre le projet à l’approbation par
décret présidentiel. Mais face à
l’augmentation des demandes,
l’autorisation présidentielle est déléguée au
Préfet en 1922.
Suite à la loi de séparation de l’Eglise et de
l’Etat (9 décembre 1905), les emblèmes
religieux sur les monuments aux morts ne sont
tolérés que dans les cimetières. En effet, la
symbolique et la polysémie du
monument aux morts sont telles que le 18 avril
1919, le Ministre de l’Intérieur publie une
circulaire précisant que : « en ce qui concerne
les monuments placés dans un cimetière qui
sont assimilables à des
monuments funéraires, liberté entière doit être
laissée aux municipalités pour
l’ornementation ou les attributs dont elles
voudront les revêtir ; quant aux
monuments érigés sur la voie publique, ils ne
doivent, d’après la loi, comporter
aucun emblème religieux » étant des
monuments exclusivement commémoratifs.
En France, généralement le monument aux
morts se situe aux abords de la Mairie ou de
l’école, les pôles républicains de la IIIe
République. Cependant, 68% des
monuments de la Communauté
d’agglomération de Saint-Omer se situent
dans le cimetière ou à proximité de l’église,
leur conférant ainsi une fonction funéraire.
Construire les monuments aux morts
Dans quelques cas, notamment à Saint-Omer, le choix de
l’emplacement fut l’objet de vives discussions au sein du
conseil municipal, mais d’autres villes font le choix
d’associer activement la population telle que Blendecques
qui organise un référendum auprès des familles de
disparus leur demandant de se prononcer sur le choix de
l’emplacement du monument. Le monument ayant le
caractère républicain le plus affirmé est celui d’Arques : il
est placé devant la Mairie qui héberge en son sein une
« salle du poilu », comportant des plaques
commémoratives et des vitraux aux noms des grandes
batailles de la guerre.
Plan de l’emplacement du monument aux morts aux abords de l’église (Archives municipales de Blendecques)
Bons de la Défense nationale, Blendecques, (Archives la ville
de Blendecques)
Livret de souscription de Saint-Martin-au-Laert, Archives municipales de Saint-Martin-au-Laert
La décision d’édifier un monument aux morts
est prise rapidement dans la
plupart des communes de la Communauté
d’agglomération de Saint-Omer posant de fait
la question du coût. Le prix du
monument est variable d’une commune à
l’autre, le moins coûteux est celui de
Nort-Leulinghem pour 2 412 Francs
financé pour 2 012 Francs par
souscription. Le plus cher est celui de Saint-
Omer : 100 000 Francs.
Les communes doivent donc rassembler une
somme relativement importante alors que les
ressources sont amoindries par les 4 ans de
conflit.
L’article 5 de la loi du 25 octobre 1919 sur la
« commémoration et la glorification des morts
pour la France au cours de la Grande
Guerre » indique que « des
subventions seront accordées par l’Etat aux
communes, en proportion de l’effort et des
sacrifices qu’elles feront en vue de glorifier
les héros morts pour la patrie. ». Mais cette
subvention minime ne permet pas le
financement du monument et
intervient a posteriori. Les communes ont
donc recours à d’autres financements.
La souscription publique est le mode
privilégié par les communes de
l’agglomération. Sur les 25 documentées, 19
ont fait ce choix de financement qui permet
d’associer la population au
processus commémoratif, chaque
souscripteur contribuant à la hauteur de ses
moyens. Ainsi, l’hommage rendu aux morts
n’est plus uniquement celui de la municipalité
mais bien celui de toute la commune. Cette
souscription publique est le premier
témoignage de reconnaissance des habitants.
Le complément est ensuite prélevé sur le
budget communal.
Certaines villes font preuve d’imagination pour
rassembler des fonds comme Arques qui
utilise les bénéfices du magasin
communal de ravitaillement. Parfois même,
elles profitent d’opportunités comme le don du
terrain par la famille Leclercq pour le
monument de Mentque-Norbécourt, de dons
anonymes à Campagne-lèz-Wardrecques, ou
encore des intérêts des bons de la Défense
Nationale pour celui de Nordausques.
Construire les monuments aux morts
Le financement
PRIX % des Monuments
Inférieur à 3 000 F 13,04 %
Entre 3 000 F et 4 999 F 8,7 %
Entre 5 000 F et 9 999 F 60,87 %
Entre 10 000 F et 14 999 F 4,35 %
Entre 15 000 F et 29 999 F 0 %
Entre 30 000 F et 49 999 F 4,35 %
Entre 50 000 F et 99 999F 4,35 %
100 000 F et plus 4,35 %
Plaque de la salle du poilu, sur le financement du monument d’Arques (© Bibliothèque d'Agglomération
de Saint-Omer/C. Paccou)
Planche des marbreries générales de Paris, Modèle du monument d’Arques, (Archives Départementales du Pas-de-Calais,
Arras ; AD 2O 276/12 ; commune d’Arques)
Si certaines communes font appel à une
société parisienne comme Arques ou
Hallines, la plupart des municipalités
audomaroises font le choix de la proximité et
privilégient des entrepreneurs locaux (Saint-
Omer, Aire-sur-la-Lys, Watten, Licques …). Le
recours à un architecte n’est pas systématique
car les marbriers peuvent eux-mêmes
proposer des dessins. Le prix réel d’un
monument aux morts est difficile à évaluer
puisque des coûts annexes doivent être pris
en compte : transport, aménagement du sol,
plantations, etc. En outre, le prix des
matériaux et du transport varie dans le temps
et diffère d’une commune à l’autre en fonction
de la date d’édification et de son accès ou non
à une gare. Aussi, certaines communes ont
recours à la vente sur catalogue, qui démontre
l’existence d’un marché florissant pour les
marbriers, sculpteurs, architectes.
Par commodité, les municipalités passent un
contrat à l’amiable avec le marbrier (marché
de gré à gré) qui doit néanmoins être
approuvé par le préfet. Il comprend l’identité
des parties contractantes, la municipalité et
l’entrepreneur des travaux, le devis ainsi que
le coût total des travaux.
Le projet peut également être attribué par une
adjudication. Cette procédure de
marché public peut concerner l’ensemble du
projet ou uniquement une partie comme c’est
le cas pour Arques. Moins souple que le
contrat à l’amiable, cette méthode est
normalement gage de qualité pour la
commune, le projet devant être en équilibre
avec le budget communal.
La commune de Saint-Omer se démarque par
son choix d’organiser un concours. La
commission artistique étudie seize
maquettes avant de faire son choix. Mais, le
projet retenu fait l’objet de vifs débats au sein
du conseil municipal pour le choix de son
emplacement, des matériaux
utilisés et même de son prix. En revanche,
dans les petites communes le projet fait
rapidement consensus.
Les matériaux utilisés sont souvent des
pierres issues des carrières locales : la pierre
de Marquise, la pierre de Lunel ou le Stinkal
dont les carrières se situent entre Calais et
Boulogne ou encore la pierre du Hainaut
également appelée pierre de Soignies
(Belgique).Les sculpteurs locaux comme
Numa Colin ou M. Marquillie reçoivent leurs
livraisons par le canal puis les pierres sont
taillées à l’atelier. Les ornements comme les
torches sont généralement taillés dans la
masse, les statues étant pour leur part
réalisées par moulage. La pose du
monument est alors celle d’un produit fini.
Construire les monuments aux morts maîtrise d’œuvre
Dessin de marbrier, Hallines, (Archives Départementales du Pas-de-Calais, Arras ; AD 2O 2601, commune d’Hallines)
Le marbrier Numa Colin de Saint-Omer a eu ainsi en
charge 8 monuments de la communauté
d’agglomération de Saint-Omer : Bayenghem-les-
Eperlecques, Campagne-lez-Wardrecques, Clairmarais,
Helfaut, Saint-Omer (en partie), Tatinghem, Tilques et
Wizernes
Marché de gré à gré entre la commune de Wizerne et M Numa Colin, (Archives Départementales du Pas-de-Calais, Arras ; AD
2O 13174 ; commune de Wizerne)
Dessin de marbrier, Hallines, (Archives Départementales du Pas-
de-Calais, Arras ; AD 2O 2601, commune d’Hallines)
On trouve parfois des particularités sur les monuments. Certains noms de poilus figurent par exemple sur plusieurs
monuments, généralement celui de leur ville de naissance et celui de leur ville de résidence, comme le montre une
correspondance entre les Mairies de Blendecques et Longuenesse.Obert Henri et Emile May figurent sur le monument
d’Helfaut, commune de naissance et sur celui de Blendecques (domicile). On trouve aussi des fautes d’orthographe :
Leblond au lieu de Lelong (Helfaut), et les communes ont parfois inscrit le prénom d’usage et non le prénom officiel.
C’est le cas à Moringhem : Ansel Charles au lieu d’Arthur. Enfin certaines familles refusent que le nom de leur défunt
figure sur le monument
Courrier du Maire de Wizernes au Maire de Blendecques le 24
aout 1920, Archives municipales de Blendecques.
Certificat du Maire de Blendecques attestant l’inscription du
soldat Victor Noyelle sur le monument aux morts de
Longuenesse, Archives municipales de Blendecques
Monument aux morts d’Eperlecques, avec un classement par année de décès des soldats (© Bibliothèque
d’Agglomération de Saint-Omer/C. Paccou).
Monument aux morts de Wardrecques
avec la mention des grades (©
Bibliothèque d’Agglomération de Saint-
Omer/C. Paccou)
Monument aux morts d’Hallines, « A la
mémoire glorieuse », (© Bibliothèque
d’Agglomération de Saint-Omer/C.
Paccou)
L’inscription qui figure sur le monument traduit
le message que souhaite faire
passer la commune. Inévitablement, chaque
monument comporte les dates de la guerre
1914-1918. Certains englobent toutefois
l’année 1919 correspondant au traité de Paix
de Versailles et permettant ainsi de
comptabiliser les soldats morts des suites de
leurs blessures de guerre*. Il y a peu
d’éléments à retirer du nom des morts inscrits
dans la pierre, qui peuvent êtres classés par
ordre alphabétique, ou par ordre
chronologique des décès. Bien que certains
en fassent mention, aucun monument de
l’agglomération de Saint-Omer n’a suivi la
hiérarchie des grades. Le monument se veut
unificateur : tout le monde est égal face à la
mort. Pour autant le fait de « nommer » sort
de l’anonymat et valorise les individus.
Cette reconnaissance est renforcée par la
dédicace dont la formule la plus répandue sur
les monuments de l’agglomération est : Aux
enfants de X… morts pour la France ». Il
existe des variations :
« Patrie » se substitue à « France », ou
encore « la ville de X…ou la commune de X…
à ses enfants morts pour la France. » Par
cette dédicace officielle, que l’on retrouve sur
les diplômes des morts pour la France et les
actes de décès militaires, la
municipalité pérennise sa reconnaissance et
souligne que la dette envers ses morts est
éternelle. Cette formule permet également de
faire le lien entre les individus et la Nation, en
vertu du sacrifice pro
patria « pour la France ou la Patrie ».
Il ne s’agit pas d’un hommage individuel sur
une tombe mais bien d’un hommage
collectif aux soldats morts au champ
d’honneur pour la défense de la nation. La
ville ancre de plus les morts à une réalité
locale en énonçant qui ils sont et d’où ils
viennent. En outre, le terme d’ « enfant »
instaure de fait un lien de filiation justifiant
l’organisation d’hommages et de
célébrations. Certaines communes font le
choix de souligner l’héroïsme de leurs morts
en ajoutant l’adjectif « glorieux » ou
« héroïque ». La Grande Guerre change le
modèle du héros : le poilu est le héros de la
Guerre, issu du peuple et inscrit dans la vie
locale et familiale.
Epigraphie
Monument aux morts d’Hallines ©. Chloé Paccou
Pyramide tronquée
Corniche
Dé
Base
Piédestal
Obélisque
Schéma structurel d’un obélisque (© Bibliothèque d'Agglomération de Saint-Omer/
C. Paccou)
Partout en France et pour tous, le
monument aux morts fait partie intégrante de
l’espace urbain. Il revêt différentes formes
dont le choix peut être lié à des
considérations artistiques ou budgétaires. Ces
monuments regorgent de symboles explicites
ou implicites du souvenir de la Grande Guerre
complétés par une inscription qui en
exprime la vocation mémorielle à travers no-
tamment la liste des noms qui, comme le dit
l’historien Jean-Jacques Becker, spécialiste
de la Première guerre mondiale : « rappellent
aux générations futures qu’ils ont combattu et
sont morts pour la défense de la Patrie, de la
justice et de la liberté ».
Dans l’agglomération de Saint-Omer, ils
prennent presque tous la forme d’un
obélisque sur piédestal, dont les
variations et les ornements se déclinent
ensuite à l’infini. Mais ils se singularisent par
les ornementations chargées de
symboles. Parmi les artefacts les plus
courants se trouvent la palme et la
couronne de lauriers représentant la
victoire. Ces deux attributs
s’accompagnent parfois d’un flambeau ou
d’une flamme évoquant ainsi la nécessité
d’entretenir la flamme du souvenir.
La croix est aussi très souvent intégrée au
corps ou fixée sur le sommet des
monuments. Elle peut prendre la forme de la
croix de guerre (croix à quatre branches avec
deux épées croisées) ou religieuse de la croix
latine. En effet, bien que depuis la loi de
séparation de l’Eglise et de l’Etat (1905) la
croix catholique est interdite sur la voie
publique, elle reste tolérée pour les
monuments placés dans les cimetières ou aux
abords de l’église. A Hallines, le monument
fut placé à la limite du cimetière pour lui
permettre d’arborer une palme sur la face
donnant sur la rue et une croix latine sur la
face donnant vers l’église.
Typologie des monuments de la CASO
Monument aux morts de Houlle, orné de la croix latine, la palme et la couronne (© Bibliothèque d'Agglomération de Saint-Omer/
C. Paccou)
Monument aux morts d’Eperlecques, zoom sur la croix de guerre. (© Bibliothèque d'Agglomération de Saint-
Omer/C. Paccou)
La palme reprend son origine chrétienne comme emblème des premiers martyrs ; la couronne de laurier quant à
elle tire sa signification de l’Antiquité où elle symbolise la gloire immortelle. Pour compléter ces programmes
iconographiques, par le décret du 16 mai 1919, l’Etat accepte de fournir gracieusement des trophées de guerres
aux communes. Arques place un canon à côté de son monument, Saint-Martin-au-Laërt, Blendecques et Saint-
Omer demanderont des obus 220.
Des trophées de guerre aux symboles patriotiques :
Lettre de la Sous-Préfecture, attribuant des trophées de guerre, Saint-Martin-au-Laert,
(Archives de la ville de Saint-Martin-au-Laert ).
Quelques villes seulement ont fait le choix
d’une pièce d’équipement : un casque de
poilu, un glaive ou une épée. Certains
obélisques s’accompagnent d’une urne
funéraire, parfois voilée (Helfaut),
symbole du deuil. D’autres comme
Saint-Martin-au-Laert, Longuenesse et
Tournehem-sur-la-Hem lui préfèrent le coq
gaulois, emblème patriotique de la fierté
nationale.
Deux villes se distinguent par l’ampleur de
leur programme monumental : Arques et Saint
-Omer. Arques a fait le choix d’une
composition structurée autour d’un canon dis-
paru, fondu pour les nécessités de la seconde
guerre mondiale et deux statues représentant
un poilu et une allégorie féminine de la ville
d’Arques pleurant ses enfants. Saint-Omer a
souhaité un projet ambitieux en lançant un
concours.
Le troisième projet remporta l’adhésion.
Intitulé « La France victorieuse » personnifiée
par une figure féminine tenant une
colombe et foulant aux pieds le
« monstre des carnages humains ».
Le poilu n’est finalement
présent qu’à Clairmarais ainsi qu’à
Arques qui le mettent
particulièrement à l’honneur. A
Arques, il est représenté sur le
monument et au sein même de l’Hôtel
de Ville, dans la salle des mariages
rebaptisée « salle du poilu ».
A Clairmarais, il est en
sentinelle dans l’uniforme « bleu
horizon » à côté d’un calvaire
dédié aux enfants de la ville morts
pour le France.
Projet du monument aux morts de Saint-Martin-au-Laërt par Emile
Marquillie, (Archives départementales, 2O-12314). zoom sur le coq
(© Bibliothèque d'Agglomération de Saint-Omer/C. Paccou) Monument aux morts
de Clairmarais,
représentation du poilu
(© Bibliothèque
d’Agglomération
de
Saint- Omer .
Salle du poilu à la
Mairie d’Arques (©
Bibliothèque
d’Agglomération
de
Saint-Omer /
C. Paccou)
Plan du Monument de Saint-Omer, (Archives Départementales du Pas-de-Calais, Arras ; AD 2O 12367, commune de
Saint-Omer)
Demande du Maire de Blendecques au
Colonel commandant de décoration
pour parer l’Eglise, Blendecques,
(Archives de la ville de Blendecques.)
Affiche annoncant l’inauguration du
monument aux morts de Blendecques,
archives municipales de Blendecques
Dans chaque commune, l’inauguration du
monument aux morts est l’occasion
d’organiser une fête importante à
laquelle de nombreuses personnalités
politiques sont invitées.
La cérémonie suit toujours plus ou moins le
même déroulement. Une messe est donnée
pour les soldats morts au champ d’honneur
en présence des familles, des anciens com-
battants et des autorités
politiques et administratives. Ensuite, un
cortège réunissant différentes
associations et institutions locales est
organisé avec pour point d’orgue
l’arrivée devant le monument avec dépôt de
gerbes, discours, Salut aux Drapeaux, Mar-
seillaise, etc. Le soir, les festivités s’achèvent
généralement par un concert.
Ces programmes ont vocation à
renforcer la fonction funéraire du
monument. La messe, par exemple,
s’apparente à un service funèbre. L’église est
généralement garnie de casques, de fusils et
de drapeaux.
Le dépôt de gerbes n’est pas sans rappeler
le fleurissement des tombes. Il ne s’agit pas
de célébrer la victoire ou des
principes républicains mais bien de
commémorer les morts sous les drapeaux,
comme le suggère la litanie des noms de ces
derniers prononcée durant la cérémonie.
L’association des enfants à la cérémonie est
également significative du souhait d’y intégrer
toute la population aux côtés des
représentants des anciens combattants.
Au sortir de la guerre, les poilus
survivants considèrent le 11 novembre 1918
comme le « plus beau jour de leur vie », en
témoigne le dernier poilu de Saint-Omer en
1993. Les associations d’anciens combat-
tants joueront un rôle fondamental dans la
célébration de l’armistice. En effet, le premier
anniversaire de l’armistice en 1919 reste
discret. Une seule cérémonie est organisée à
Paris. C’est à cette occasion qu’est
instaurée la « minute de silence » pour ren-
forcer le caractère funéraire de la
cérémonie. Ce n’est qu’en 1920 que
l’armistice est célébré pour la première fois et
il faut attendre la loi du 24 octobre 1922 pour
que ce jour soit décrété fête nationale.
LE TEMPS DU SOUVENIR ET DES COMMÉMORATIONS
Avis de l’inauguration du monument commémoratif aux enfants de la Commune morts pour la France, Saint-Martin-au-Laert,
(Archives de la ville de Saint –Martin-au-Laert.)
Affiches annoncant l’inauguration du monument aux morts de
Blendecques, archives municipales de Blendecques
Inauguration de l’hôtel de ville d’Arques et du monument aux morts en 1919, extrait
de l’Indépendant du 10 avril 1976.
Inauguration du monument aux morts de Saint-Omer en
1923, extrait de Jeune chambre économique de Saint-Omer
et sa région, Saint-Omer, hier et d’aujourd’hui, p. 126.
Au sortir de la guerre et au-delà des
monuments aux morts, d’autres
communautés d’hommes et de femmes
souhaitent rendre hommage aux
combattants et cela sous de multiples formes.
L’agglomération de Saint-Omer compte
plusieurs plaques commémoratives
apposées dans des casernes militaires à la
mémoire d’un régiment. A Wardrecques, ce
sont les membres de la fanfare morts pour la
France qui sont mis à l’honneur. A Saint-
Omer, le faubourg du Haut Pont érige son
propre monument placé dans le cimetière
pour y inscrire le nom des victimes civiles et
militaires du quartier
Sur le territoire national, d’immenses
mémoriaux voient le jour à l’emplacement des
champs de bataille les transformant ainsi en
espaces commémoratifs et fédérateurs
(Nécropoles nationales de Vimy et de
Lorette). De nombreux cimetières
militaires sont aménagés pour permettre aux
familles qui n’ayant pu faire rapatrier le corps
des défunts y trouvent un lieu de
recueillement. Ce phénomène s’accroit avec
la visite des familles anglaises ;
l’Empire Britannique ayant fait le choix de ne
pas rapatrier ses morts sur son sol.
En 1919, Paris et Londres pleurent leurs
morts en installant des cénotaphes
temporaires, les tombeaux vides des morts
pour la Patrie. Mais rapidement, les états
cherchent à pallier cet anonymat en
cristallisant l’héroïsme général à travers un
symbole fort : l’inhumation dans les
capitales des pays belligérants d’un
Soldat Inconnu. Le rituel de la flamme éter-
nelle ravivée tous les soirs à 18h30 à Paris
est également mis en place, avec un dépôt de
gerbes au son de la « sonnerie aux morts ».
LES AUTRES MONUMENTS
Plaque à la mémoire du 21eme régiment de Dragons,
Saint-Omer (© Bibliothèque d’Agglomération de Saint-Omer/C.
Paccou)
Plaque commémorative de la fanfare de
Wardrecques des morts pour la France
(© Bibliothèque d’Agglomération de
Saint-Omer/C. Paccou)
La « sonnerie aux morts » est due à l’Audomarois Pierre Dupont né le 3
mai 1888, qui compose cette sonnerie en tant que chef de la Musique de la
Garde Républicaine, à la demande du général Gouraud qui souhaite com-
pléter le cérémonial de la minute de silence par une sonnerie comme le
font les britanniques. Elle fut jouée pour la première fois le 14 juillet 1931
devant la tombe du Soldat Inconnu à Paris.
Le «Soldat inconnu», L’Illustration, 6 novembre 1920, n°
4053, p329. (Saint-Omer, BASO, inv. 45767)
Portrait de Pierre Dupont ©Bibliothèque
d’agglomération de Saint-Omer
Portraits d’Eperlecques
(© Bibliothèque d’Agglomération
de Saint-Omer/C. Paccou)
TOUR DES
MONUMENTS COMMEMORATIFS DE
L’AUDOMAROIS
© Carl Peterolff
© Carl Peterolff
©C. Paccou
ARQUESARQUESARQUES
Localisation : Place de l’Hôtel de ville
Conflits commémorés : 1914-1918
Marbrier : Marbreries Générales Gourdon Urbain (vente sur catalogue)
Date d’inauguration : Le 5 octobre 1919 sous la Haute présidence de
Monsieur Abrami, Secrétaire d’Etat à la Guerre.
Descriptif : Obélisque orné d’une sculpture du Poilu mourant et d’une femme
ailée, accompagné d’une allégorie de la ville pleurant ses enfants à droite et du
poilu retraçant les grandes étapes de la guerre à gauche du monument.
Coût et financement : 65000 Francs. Le Monument commémoratif est élevé
avec une partie du produit du magasin communal de ravitaillement d’Arques
pour 60 000 Francs et une subvention de la commune pour 5 000 Francs.
Pour infos :
La ville a aménagé dans son nouvel Hôtel de Ville une « Salle du poilu », salle des mariages comprenant
cinq bas-reliefs en marbre de Carrare gravés aux noms des victimes et deux autres représentant la
« Mort pour la Patrie » et « La France reconnaissante ». Le premier représente la mort d’un soldat dans
les bras d’une victoire tenant un fusil dans sa main droite et relâchant le drapeau dans sa main gauche.
« La France reconnaissante » ouvre les bras à un soldat qui tombe en tenant un rameau d’olivier. Le
drapeau les entoure. Une victoire les survole ainsi qu’un défilé de soldats. Elle tient deux couronnes de
laurier. Sur la droite se dessine l’Arc de Triomphe de Paris abritant le cénotaphe de 1919.
Cette salle comporte aussi des vitraux du souvenir portant le nom des grandes batailles de la guerre
financés par des dons anonymes. Ils furent réalisés par le peintre verrier Houille de Beauvais en 1922.
On trouve également une plaque retraçant les heures tragiques de la guerre et une autre comportant la
citation de la ville à la Croix de guerre avec le nom des victimes civiles. Cette Croix de Guerre est remise
à la ville le 2 juillet 1922, lors d’une grande fête placée sous le Haut Patronage du Maréchal Pétain.
© Carl Peterolff
© Carl Peterolff © Carl Peterolff
Mairie d’Arques, salle du Poilu et bas relief « La France reconnaissante » © Chloé Paccou
BAYENGHEMBAYENGHEMBAYENGHEM---LESLESLES---EPERLECQUESEPERLECQUESEPERLECQUES
Localisation : Cimetière
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945
Marbrier : Numa Colin, Saint-Omer
Date d’inauguration : Inconnue
Descriptif : Obélisque surmonté d’une croix latine.
Coût et financement : Inconnu.
Autres infos : plaque commémorative dans l’Église Saint-Wandrille
© Chloé Paccou
BLENDECQUESBLENDECQUESBLENDECQUES
Localisation : Place de la Libération
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ; Indochine
Marbrier : Emile Marquillie (Saint-Omer)
Date d’inauguration : 25 septembre 1921
Descriptif : Obélisque surmonté d’une urne voilée. Sur la corniche se distingue la croix de guerre, ainsi
que le casque du soldat, entouré de feuillage.
Coût et financement : 34 157,19 Francs. La souscription rapporte 20 000 Francs et 3 500 Francs sont
nécessaires à l’organisation de l’inauguration.
© Carl Peterolff
CAMPAGNECAMPAGNECAMPAGNE---LESLESLES---WARDRECQUESWARDRECQUESWARDRECQUES
Localisation : Rue principale
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ; Algérie
Marbrier : Numa Colin (Saint-Omer)
Date d’inauguration : Inconnue.
Réception des travaux le 15 juillet 1921
Descriptif : colonne quadrangulaire surmontée d’une croix
latine
Coût et financement : 2980 francs. Une souscription
rapporta 1200 francs. Une personne restée anonyme donne
1500 Francs le 1 juillet 1919.
CLAIRMARAISCLAIRMARAISCLAIRMARAIS
Localisation : Route de Saint-Omer
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945
Marbrier : Numa Colin, Saint-Omer
Date d’inauguration : 15 août 1925
Descriptif : Représentation d’un soldat en sentinelle
devant un calvaire.
Coût et financement : 6 500,25 Francs.
Pour info : La décision d’ériger le monument intervient le 26
juin 1925. On suppose que la statue du soldat fut
apposée par la suite car la date de réception du
monument est le 6 mars 1926.
©Carl Peterolff
© Carl Peterolff
EPERLECQUESEPERLECQUESEPERLECQUES
Localisation : Place de l’église
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ;
Algérie
Marbrier : Marbreries Générales Gourdon Urbain
Date d’inauguration : inconnue
Coût et financement : inconnus
Descriptif : Monument adossé à l’église et surplombé
de la croix de guerre au sommet
Pour info : Des plaques émaillées avec photographies
des victimes originaires de la commune sont apposées
dans l’Eglise Saint-Léger.
© Chloé Paccou
© Carl Peterolff
HALLINESHALLINESHALLINES
Localisation : Cimetière
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945
Marbrier : Marbreries Générales
Gourdon Urbain
Date d’inauguration : 28 septembre 1921
Descriptif : Obélisque dont les fasces sont ornées d’une
palme à l’avant et d’une croix latine vers l’église.
Coût et financement : 6110 Francs. La souscription
publique rapporta 4610 Francs.
HELFAUTHELFAUTHELFAUT
Localisation : Place
Conflits commémorés : 1914-1918 ;
1939-1945
Marbrier : Numa Colin, Saint-Omer
Date d’inauguration : 17 juillet 1921,
sous la présidence de M. Alexandre,
conseiller général et M. Picot et
M. André, conseillers d'arrondissement.
Descriptif : Obélisque orné d’une urne
funéraire au sommet.
Coût et financement : 14518 francs. La
souscription permet de récolter 5768
francs.
Pour infos : En 1920, on projette d'élever le
monument aux morts en face de la mairie et en partie dans la cour de l’école. En 1921, le conseil
municipal retient le centre du village face à la route de Thérouanne. Selon l’avis de la commission le
Monument est passable. Le monument a été remis en état en 1950 par l’architecte Joseph Philippe.
© Carl Peterolff
© Chloé Paccou
HOULLEHOULLEHOULLE
Localisation : Cimetière près de l’église
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945
Marbrier: Avart Castier, Watten
Date d’inauguration : 17 juillet 1921.
Descriptif : obélisque surmonté d’une croix latine, orné
d’une palme et d’une couronne.
Coût et financement : 5598,25 Francs. La souscription
publique rapporta 4565 Francs le 12 mars 1921.
Pour infos : Le 13 février 1921 la commune demande au
préfet l’autorisation au préfet d’ouvrir une souscription. La
délibération du conseil municipal mentionne le don de
l’emplacement en dehors des concessions.
LONGUENESSELONGUENESSELONGUENESSE
Localisation : Place puis le conseil municipal décide de le
déplacer dans le Parc de l’Hôtel de Ville le 17
septembre 1981.
Conflits commémorés : 1870 ; 1914-1918 ; 1939-1945 ; Co-
lonies.
Marbrier: Inconnu
Date d’inauguration : 17 juillet 1921
Descriptif : Obélisque orné du coq gaulois
Coût et financement : La souscription publique rapporte
environ 3700 Francs. Le conseil municipal vote alors à
l’unanimité un crédit de 2000 Francs sur les fonds libre de la
commune pour compléter cette somme. Le maire se charge
de faire une demande de subvention de l’Etat.
© Carl Peterolff
© Carl Peterolff
MENTQUEMENTQUEMENTQUE---NORTBECOURTNORTBECOURTNORTBECOURT
Localisation : entre les deux hameaux
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ;
Marbrier: Ravert (Audruicq)
Date d’inauguration : 1920
Descriptif : Obélisque
Pour info : le choix de l’emplacement du monument aux
morts donna lieu à des tensions au sein du conseil
municipal. La commune, composée de deux hameaux
principaux, décide finalement de l’édifier en rase
campagne, à mi-distance entre les deux hameaux.
Coût et financement : 5370 Francs. Le terrain est un don
de la famille Leclercq. La souscription publique rapporta
2938 Francs.
MORINGHEMMORINGHEMMORINGHEM
Localisation : Dans le cimetière
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945
Marbrier: Guillemant Joseph
(Mentque-Nortbécourt)
Date d’inauguration : 22 Août 1920.
Descriptif : Obélisque surmonté de la croix de guerre
Coût et financement : 7765 Francs. Une
souscription publique rapporta 3.708 Francs. Le
décompte des travaux réalisé le 13 janvier
1921 donne 6 200 Francs pour le monument
proprement dit et le reste pour son installation.
Pour info : L’érection du monument est votée le 27
juin 1920
©Chloé Paccou
©Chloé Paccou
MOULLEMOULLEMOULLE
Localisation : Dans le cimetière
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ;
Indochine et Algérie
Marbrier: Lemaire et Hoyez (Aire-sur-la-Lys)
Date d’inauguration : 19 septembre 1920.
Descriptif : Obélisque surmonté de la croix de guerre.
Coût et financement : 7000 Francs. La souscription pu-
blique rapporte 3850 Francs.
Pour info : Ce monument correspond au modèle
numéro 516 du catalogue proposé par le marbrier choisi
par la commission réunie le 21 mars 1920 (dont le curé
est membre). Monument restauré en 1988 par Jean-Pierre
Deschamps, marbrier à Lumbres.
NORDAUSQUESNORDAUSQUESNORDAUSQUES
Localisation : cimetière
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ;
Marbrier: Ravert (Audruicq)
Date d’inauguration : Inconnue
Descriptif : Obélisque surmonté de la croix de guerre.
Pour info : Une nouvelle gravure a été réalisée en 1957.
Coût et financement : 5 350 Francs. La souscription
rapporta 4 300 francs. Le reste des dépenses est
assuré par un crédit de la commune et par les intérêts de
trois bons de la Défense Nationale de 1 000 Francs.
© Chloé Paccou
© Chloé Paccou
NORTLEULINGHEMNORTLEULINGHEMNORTLEULINGHEM
Localisation : cimetière
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945
Marbrier: A. Privat, Licques
Date d’inauguration : Inconnue
Descriptif : Obélisque orné de palme.
Coût et financement : 2412 Francs.
La souscription rapporta 2012 Francs.
SAINTSAINTSAINT---MARTINMARTINMARTIN---AUAUAU---LAERTLAERTLAERT
Localisation : Place Cotillon Belin
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945
Marbrier: Emille Marquillie, Saint-Omer
Date d’inauguration : 26 septembre 1920.
Descriptif : colonne quadrangulaire fronton sculpté
hauteur totale de 5 mètres
Coût et financement : 8100 Francs. La souscription
rapporta 5000 Francs. La commission a toutefois émis des
réserves quant à l’emplacement et au coût compte tenu du
nombre d’habitants de la commune.
Pour info : La commission départementale chargée de valider les projets de monument proposés par les
communes jugea très favorablement le monument « au point de vue lignes et
proportions ». Il devait selon le contrat être livré le 25 juillet 1920. Le procès verbal de réception date du
21 mars 1921.
© Chloé Paccou
©Carl Peterolff
SAINTSAINTSAINT---OMEROMEROMER
Localisation : Place du 11 novembre (anciennement square de la gare)
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ; Indochine ; Afrique du Nord
Sculpteur : Lucien Brasseur, Valenciennois d’origine, entre à l’école des Beaux-Arts à 16 ans. Grand prix
de Rome en 1905.
Architectes : Cabinet Molinie, Nicod et Pouthier
Date d’inauguration : Dimanche 21 octobre 1923
Descriptif : architecture monumentale, la France victorieuse domine (2m50) elle tient la colombe de la
Paix dans sa main droite et foule à ses pieds le « carnage de la guerre »
Coût et financement : 100 000 Francs dont une partie réunie par souscription 42.000 Francs. Le conseil
municipal vote un crédit de 40.000 Francs. Une subvention réglementaire de l’Etat de 8.000 Francs est
accordée à la ville.
Pour info : La ville organise un
concours pour son projet de
monument aux morts à partir du
25 février 1921. Seize projets
sont étudiés par la commission
artistique composée du maire de
la ville (président), du
conservateur du musée, d’artistes
locaux et nationaux dont des prix
de Rome et d’un architecte.
© Archives Départementales du Pas-de-Calais
© Chloé Paccou
SALPERWICKSALPERWICKSALPERWICK
Localisation : Sur le parvis devant l'entrée de l'église
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945
Marbrier: Emile Marquillie, Saint-Omer
Date d’inauguration : 26 juin 1921
Descriptif : obélisque orné de sculptures représentant des
rameaux de laurier et une croix de guerre.
Pour info : La commission juge favorablement « le
projet soumis témoigne d’une certaine recherche. »
Coût et financement : 2450 Francs. La souscription
rapporte 1165 Francs.
SERQUESSERQUESSERQUES
Localisation : Cimetière
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945
Marbrier: Lemaire et Hoyez (Aire-sur-la-Lys)
Date d’inauguration : 1er août 1920
Descriptif : obélisque sculpté et surmonté de la croix de
guerre
Coût et financement : 9000 Francs. La souscription publique
rapporte 4000 Francs. La commune vote un crédit de 5000
Francs pour compléter la souscription le 24 juin 1920
© Carl Peterolff
© Sophie Barrère
TATINGHEMTATINGHEMTATINGHEM
Localisation : Cimetière
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945
Marbrier: Numa Colin, Saint-Omer
Date d’inauguration : Dimanche 18 avril 1920
Descriptif : Obélisque
Coût et financement : 4168,70 Francs. La souscription rapporta 3005,85 Francs.
Pour info : Le conseil municipal prend la décision d'ériger un monument aux morts le 2
septembre 1919 et ouvre une souscription à cette fin. Le 9 octobre de la même année, le choix du
conseil se porte sur la proposition de Numa Colin (contre celle de Gourdon à Paris) pour la somme de
4000 Francs.
Le conseil municipal concède gratuitement le terrain et la Commission administrative du
Bureau de Bienfaisance voulant s’associée à l’hommage rendu aux soldats, renonce à sa part en argent
qui lui revient légalement dans la concession de terrain fait au cimetière pour l’érection du monument.
© Chloé Paccou
TILQUESTILQUESTILQUES
Localisation : Cimetière
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ; Algérie
Marbrier: Numa Colin, Saint-Omer
Date d’inauguration : 24 juillet 1920
Descriptif : Obélisque sculpté
Pour info : La décision d’ériger un monument est prise le
1 février 1920 alors que la souscription est close.
Coût et financement : 8000 Francs. La souscription rapporta
4000 Francs.
TOURNEHEMTOURNEHEMTOURNEHEM---SURSURSUR---LALALA---HEMHEMHEM
Localisation : Cimetière
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ; Algérie
Marbrier: A. Letendart, Calais
Date d’inauguration : Inconnue
Descriptif : Obélisque surmonté du coq gaulois
Pour info : La commission juge le monument « prétentieux et presque ridicule » au regard de la taille de
la commune. Le maire réplique par une lettre du 18 février 1921 expliquant les raisons du projet. Le
monument se voit ajouter une grille en 1922. A la base du monument est gravée la première strophe du
poème de Victor Hugo « Hymne aux morts de juillet ».
Coût et financement : 9142 Francs. La souscription rapporta 4100 Francs.
© Chloé Paccou
© Chloé Paccou
WARDRECQUESWARDRECQUESWARDRECQUES
Localisation : Place
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945
Marbrier: Ernest Rabischon (Aire-sur-la-Lys)
Date d’inauguration :
novembre 1920
Descriptif : Obélisque de granit beige avec palme en bronze
sur fond poli, selon le devis initial.
Pour info : Le monument fut déplacé et remis en état en
1979
Coût et financement : 6314 Francs. La commune prend à sa
charge 2 314 Francs correspondant au terrain acheté à M
Joseph d’Argoeuves, au transport, aux travaux
d’aménagement et au plantation. Le reste du monument est
pris en charge par la souscription c’est-à-dire 4000 Francs.
Le devis du marbrier s'élève quant à lui à 3100 Francs.
WIZERNESWIZERNESWIZERNES
Localisation : Place
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ; Indochine ;
Algérie
Marbrier : Numa Colin, Saint-Omer
Date d’inauguration : 3 juillet 1921
Descriptif : Obélisque en marbre de Belgique
Pour info : L’épitaphe énumère les financeurs : les habitants de
la commune (souscription publique), les sociétés de papeteries
et cartonneries, le syndicat des ouvriers papetiers et la
commune. La commission donne un avis favorable le 15
octobre 1920.
Coût et financement : 13000 Francs. Le monument commandé
à Numa Colin pour 9 400 Francs. La souscription publique rap-
porte 8 494,15 Francs et la commune prend à sa charge 3600
Francs pour le déblaiement et la mise à niveau du terrain.
© Carl Peterolff
© C.Paccou
ZOUAFQUESZOUAFQUESZOUAFQUES
Localisation : Cimetière
Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945
Marbrier: A. Letendart, Calais
Date d’inauguration : Inconnue
Descriptif : Obélisque surmonté d’une croix de guerre.
Pour info : Le projet initial a été modifié sur avis de la préfecture demandant que la croix de guerre soit
réduite de moitié (14 octobre 1920). Les deux premiers vers de l’ « Hymne aux morts de juillet » de Victor
Hugo sont gravés sur le piédestal du monument.
Coût et financement : 4600 Francs. Une souscription rapporta 3047 Francs.
© Chloé Paccou
BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
Stéphane AUDOUIN-ROUZEAU, Jean-Jacques BECKER (dir.), Encyclopédie de la Grande
Guerre 1914-1918, Histoire et Culture, Bayard, 2004
Annette BECKER, Les monuments aux morts, mémoire de la Grande Guerre, Paris, Errance,
1988.*
Bénédicte GRAILLES, Mémoires de pierre. Les monuments aux morts de la première guerre
mondiale dans le Pas-de-Calais, Arras, Archives départementales du Pas-de-Calais, 1992.
Yves HELIAS, « Pour une sémiologie politique des monuments aux morts » in Revue française de
science politique, n°4-5, volume 29, Presse nationale des sciences politiques, août-octobre
1979, pp 739 -759*
Collège de l’Esplanade, sous la Dir. de D.PARIS, Les monuments aux morts de Guines à Aire sur
la Lys, Saint-Omer, I.P.N.S, 2000.
Hubert PERES, « Identité communale, République et communalisation : à propos des monu-
ments aux morts de villages » in Revue française de Science politique, octobre 1989, pp. 665-
682.*
Antoine PROST, « Les monuments aux morts », in Les lieux de mémoire, Pierre NORA (dir.), Man-
checourt, Quarto Gallimard, 1997.
Karine REANT, « Typologie et sémiologie des monuments aux morts du Boulonnais », Mémoires
de Guerre du Pas-de-Calais XXème siècle, Comité d’Histoire du Haut-Pays, Fauquembergues,
Tome 16, 2004.
Mission permanente aux Commémorations et à l'Information historique (dir.), Monuments de Mé-
moire, les monuments aux morts de la Grande Guerre, Secrétariat d'État aux Anciens Combat-
tants et Victimes de Guerre, Paris, La Documentation française, 1991. *
Ces titres sont consultables à la bibliothèque d’agglomération, à l’exception de ceux suivit d’un
astérisque.
Base de données sur les monuments aux morts :
Du Pas-de-Calais : http://memoiresdepierre.pagesperso-orange.fr/index.html
De la Région : http://monumentesmorts.univ-lille3.fr/ Base de données des fiches individuelles des militaires décédés (pour le conflit 1914-1918) : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?rubrique16
Exposition virtuelle (2 parcours plus spécifiques « le tourisme de mémoire » et « la présence bri-tannique dans le pas de calais ») : http://expositionvirtuelle.memoire1418.org/
Le Collectif de recherche international et de débat sur la guerre de 1914-1918 : http://www.crid1418.org/
Projet transfrontalier Franco-Belge « Mémoire de la Grande Guerre » : http://www.memoire1418.org/FR/projet/
Répertoire de site internet sur la Guerre 1914-1918 : http://www.guerre1418.fr/
Ecpad, fonds de la première guerre mondiale : http://www.ecpad.fr/tag/fonds-premiere-guerre-
mondiale
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Le livret de l’exposition a été réalisé par l’équipe
du pôle archives de la bibliothèque d’agglomération
de Saint-Omer.
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Bibliothèque d’agglomération de Saint-Omer - Septembre 2014