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Les multiples visages du café

RapportNestlésur le café

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Sommaireii

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Le café: un monde en transformation

De la cerise à la tasse

L’avenir du café

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Le café:un monde en transformation

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Chaque matin à Londres, à Bruxelles ou à Paris, desmillions de personnes commencent leur journée avecune tasse de café. Pour certains d’entre eux, unejournée sans café est pire qu’un jour de pluie sans fin.

De l’Europe occidentale au Moyen-Orient, de l’Asieaux Amériques, dans les villes trépidantes aussi bienque dans les villages les plus reculés, ce momentprivilégié se répète tout au long de la journée, apportantréconfort et bien-être. Le café est aujourd’hui un fait desociété, métamorphosant une ancienne denréecoloniale en égérie de l’ère de la consommation. Les marques de café, dont Nescafé, sont devenues des emblèmes universels.

Pendant ce temps, pour nombre de producteurs enAfrique, en Amérique latine et en Asie, la situation estmoins réjouissante. Pour certains d’entre eux, la chutedu cours du café vert a transformé en véritablecauchemar la culture d’une denrée qui portait autrefoisl’espoir d’une vie meilleure. L’effondrement des prix du café a plongé un grand nombre de producteurs dans la misère. Ceux d’entre eux qui ont opté pour unediversification de leurs cultures ont été moins affectéspar cette situation. D’autres travaillent dans de grandesexploitations modernes et performantes ou gagnentconvenablement leur vie grâce à la vente de cafés de spécialité aux boutiques de café et aux sociétés tellesque Nespresso. Mais ces «privilégiés de la caféiculture»sont en minorité.

Pourquoi autant de producteurs de café se trouvent-ils dans une pareille situation qui ne leur estpas directement imputable?

Des prix volatilsJusqu’à la fin des années 1980, le marché du café vertétait protégé des fluctuations les plus extrêmes parl’Accord international sur le café (AIC), qui avait étépassé entre pays consommateurs et producteurs decafé et qui portait sur les contingents d’exportation et sur une fourchette de prix. Né à la suite d’importantesfluctuations des cours, cet accord fut amputé de sesclauses économiques en 1989 à cause de failles du système mais surtout en raison du retrait des Etats-Unis. Il en résulta un marché plus instable, où les prix,après s’être d’abord effondrés, atteignirent, au milieudes années 1990, des pics largement supérieurs aux coûts de production.

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Source: Nestlé, Département des achats

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Production mondiale d’arabica

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La situation empira en 1994 après que des gelées et la sécheresse provoquèrent une pénurie auBrésil qui poussa le prix de l’arabica à plus de USD 3 par livre.

A la fin des années 1990, les recettes à l’exportationpassèrent de USD 12,9 milliards en 1997 à seulementUSD 5 milliards en 2002. Une grande partie de lacaféiculture brésilienne avait adopté des techniquesagricoles modernes et produisait à des coûts bieninférieurs à ceux de la plupart des petits producteurs.

Durant la même période, à l’autre bout du monde, le Vietnam – parti de rien – s’imposa en l’espace de moins de dix ans comme le deuxième producteurmondial. Alors que l’encombrement de l’offre faisaitpayer un lourd tribut à ses rivaux, le Vietnam confirmaitles prédictions de la Banque mondiale et devenait un exportateur incontournable. Aujourd’hui, les petitescoopératives vietnamiennes sont plus performantesque leurs homologues en Amérique centrale ou en Afrique.

Ce n’est pas la première fois que le monde est témoin de telles fluctuations des cours du café. Ceuxqui encouragent la caféiculture au Vietnam sont toutaussi avides de devises que le gouvernementguatémaltèque des années 1820 qui récompensaitfinancièrement les productions exceptionnelles. Quant au Brésil, son industrialisation fut déclenchée au XIXe siècle par la chute de ses familles de négociants,gravement touchées par l’effondrement des cours du café.

Il est probable que la capacité des grandes exploita-tions brésiliennes et des nouveaux pays producteurscomme le Vietnam à produire à bas coûts, a irrémédia-blement ébranlé les fondements de la caféiculture. Eton peut se demander si, demain, les petits producteursparviendront à se battre sur le marché du café.

Le rôle des grandes sociétés de caféLe contraste entre la prospérité des sociétés de café et la pauvreté croissante des producteurs fait régulière-ment les titres des médias. C’est là le tribut d’uneindustrie planétaire, dont les acteurs disparates ne sontreliés entre eux que par leur interdépendance sur lemarché international du café.

Pourtant, il est difficile de faire un parallèle immédiatentre le succès des entreprises actives dans la chaîne du

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Invention du café soluble par NestléProduction Consommation

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Source: McKinsey/Technoserve Study, 2004

Café: production et consommation

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Source: Nestlé, Département des achats

Production mondiale de robusta

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café et les difficultés que connaissent les producteurs.Attribuer aux grandes sociétés la responsabilité de lasituation précaire des planteurs est une attitudefréquente lorsque l’on parle de bas prix du café. Maisl’accusation est difficile à étayer. Les forces pesantaujourd’hui sur le marché du café sont essentiellementles mêmes que celles d’il y a dix ou vingt ans. Les prixreflètent l’équilibre entre l’offre et la demande, et sontajustés en fonction de variations qualitatives etclimatiques ainsi que de l’état des stocks. Lesentreprises ont réalisé qu’elles se trouvent dans unecrise des matières premières. Et elles n’ont pas lepouvoir de tout résoudre.

Un développement positif est que certains paysproducteurs se mettent à augmenter la valeur ajoutéede leur production en procédant localement à latransformation et à la torréfaction du café. Mieuxencore, certains fabricants de café soluble localisentleurs usines dans les pays producteurs. A titred’exemple, Nestlé produit actuellement environ 55% deson café soluble dans des pays en développement, endépit des droits de douane dans les pays industrialisés,contribuant ainsi à l’industrialisation des économieslocales. Quel que soit le cours du café, c’est l’aideéconomique la plus précieuse qu’une multinationalepuisse apporter aux pays émergents.

Cependant, la promotion de la consommation restele moyen le plus efficace dont dispose l’industrie pouraméliorer la situation. La combinaison de nouvelles tech-niques et d’efforts massifs en marketing a, par exemple,favorisé la diversité actuelle sur le marché des caféssolubles. Au cours des dix dernières années, les ventesglobales de café soluble ont augmenté de 35%, unecroissance deux fois supérieure à celle des autres typesde cafés. Nescafé a vu ses ventes croître de 40%,réparties sur plus de 128 variétés différentes.

Elimination des barrières douanièresL’augmentation de la consommation de café est de bon augure pour les planteurs, mais, à elle seule, nepeut résoudre la crise actuelle. Alors que la productionde café vert a atteint 111 millions de sacs en 2002/2003,la consommation n’a pas dépassé 109 millions; les réserves en stock correspondaient déjà à six mois de production. De toute évidence, des mesures auniveau de la production s’imposent.

Coût de production moyen (US cents/lb) 1996-2001

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Source: Nestlé, Département des achats et McKinsey/Technoserve Study, 2004

Production 2002 -2003(millions de sacs)

Coûts de production pour l’arabica

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Le café se situe au deuxième rang mondial desmatières premières agricoles. Environ 25 millions depersonnes en dépendent, dont une majorité de petitspaysans des pays émergeants. Le produit desexportations joue un rôle essentiel pour couvrir leurdette extérieure. La liste du Fonds monétaireinternational des pays pauvres très endettés indiqueque vingt-quatre d’entre eux sont d’importantsproducteurs de café. Parce que les exportations sontdestinées aux pays riches, le café est un vecteur detransfert de la richesse.

Son importance géopolitique, le café l’a en grandepartie acquise par défaut. Si l’on retirait les barrières etsubventions douanières qui altèrent le commerce,d’autres marchandises telles que le sucre ou lesproduits manufacturés, la question du café serait moins sensible. Mais au lieu de cela, les législationsprotectionnistes des Etats-Unis et d’Europe se sont renforcées.

A cause de ces subventions, s’engager dans laproduction de soja ou de sucre n’est pas une alternativevalable pour les planteurs. En effet, les cours mondiauxde ces denrées se situent bien en dessous des coûts de production, même pour les pays en voie de déve-loppement. L’urgence d’une libéralisation de ce secteurs’impose si l’on veut que le revenu des agriculteurs se maintienne à un niveau convenable.

Scénarios de substitutionCertaines organisations non gouvernementalesconseillent la destruction des stocks de café existants.Plusieurs pays d’Amérique latine ont déjà détruit descafés de qualité inférieure dans l’espoir de stimuler àcourt terme un marché qui continue pourtant à s’enliser.Cette approche artificielle manque de perspective àlong terme. La destruction des stocks provoqueracertainement la montée du cours, mais n’améliorera enrien les conditions du marché. Les planteurs continue-ront de produire trop de café – ils en produiront encoreplus si les prix montent – et il faudra au fur et à mesuredétruire encore plus de stocks. Un tel mécanismevéhiculerait un message erroné aux producteurs. Il estnécessaire de s’attaquer aux causes du problème, etnon poser un emplâtre sur ses symptômes.

Raccourcir la chaîne d’approvisionnement est unefaçon d’aider les planteurs. Le label du café équitable,

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Source: Nestlé, Département des achats et McKinsey/Technoserve Study, 2004

Production 2002 -2003(millions de sacs)

Coûts de production pour le robusta

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par exemple – qui s’appuie sur des critères sociaux –garantit qu’un prix minimal revient aux coopérativesagricoles. C’est aussi un moyen de promotion de lasolidarité entre consommateurs de café du mondedéveloppé et petits producteurs des pays endéveloppement. Loin de faire monter les recettesd’exportation, la généralisation à long terme de prixminimaux garantis pourrait avoir l’effet contre-productif d’attirer à nouveau des producteurs sur unmarché déjà saturé. Il en résulterait une surproductionaccrue et, par conséquent, une baisse des prix.

En fait, la manière la plus efficace de raccourcir lachaîne d’approvisionnement est que les torréfacteursse fournissent directement chez les planteurs de café,permettant à ces derniers de recevoir une plus largepart du prix que ces torréfacteurs paient pour le cafévert. Cette approche a pour avantage de ne pasdéformer les mécanismes du marché et d’être parconséquent applicable à l’ensemble de l’industrie. Avec110 000 tonnes ainsi obtenues – 14% de ses besoins –Nestlé est l’acheteur direct le plus important del’industrie. Il est cependant utopique de penser qu’onpuisse appliquer ce modèle à une partie beaucoup plusimportante des achats des torréfacteurs. Ce systèmen’est en effet valable que dans les pays producteurs où les entreprises ont des usines de café.

Amélioration de la qualité: une approche efficaceL’Organisation internationale du café et un certainnombre de torréfacteurs tels que Nestlé se prononcenten faveur d’une hausse des prix obtenue grâce àl’amélioration de la qualité. A cet effet, l’OIC a adopté laRésolution 407. Cette dernière établit des critères dequalité en dessous desquels le café vert ne devrait pasêtre exporté. Une production de café de qualitésupérieure, minutieusement préparée, où tout graindéfectueux a été retiré et qui ne contient pas desubstances étrangères, permettrait d’augmenter le prixobtenu par le producteur de café. Il s’agit là d’unepremière étape intéressante, mais le travail sur laqualité doit se poursuivre.

Les planteurs ont parfois besoin d’aide pouraméliorer la qualité de leur production. Il s’agit d’undomaine où gouvernements, organisationsinternationales, sociétés et ONG peuvent collaborer.Des initiatives sont déjà en place, soutenues en

particulier par des partenaires industriels et desagences d’aide au développement. Il reste pourtantbeaucoup à accomplir à ce niveau, surtout de la partdes gouvernements des pays producteurs, quidevraient harmoniser les méthodes et les processus de définition des normes de qualité. Les industrielsdu café peuvent jouer dans ce domaine un rôle utile, en fournissant une aide technique aux producteurs.

L’avenirLes planteurs sont aujourd’hui confrontés auxcontraintes liées à une nouvelle révolution dans laculture du café. Avec l’introduction de nouvellesméthodes de gestion plus performantes, des exploita-tions traditionnelles se sont muées en grandes plan-tations qui produisent à faibles coûts. Ces exploitationscréent de nouveaux emplois, plus souvent au niveauadministratif ou dans la distribution que dans leschamps, et jouent un rôle clef dans la lutte contre lapauvreté. Il s’agit là d’une tendance irréversible.

A industrie nouvelle, possibilités nouvelles – maispas pour tous. L’industrie du café, une fois modernisée,ne pourra plus subvenir aux besoins de 25 millions depetits producteurs de café. En général, ces derniersdépendent de la culture du café pour vivre, par manqued’alternative, à cause des barrières douanières et des subventions agricoles en vigueur dans le mondedéveloppé. Les organisations internationales, les ONGet les entreprises doivent collaborer pour fairecomprendre aux gouvernements et aux politiciens unpoint crucial: la famine et la pauvreté continueront à s’abattre sur les populations rurales jusqu’au jour oùune véritable libéralisation du commerce internationalleur permettra de vivre de leur agriculture.

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De la cerise à la tasse: comment cela se passe

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Afin d’obtenir un café dequalité, il importe de cultiver les variétés appropriées. Auxquatre coins du monde, desscientifiques s’affairent àaméliorer les variétés de café,notamment en matière dequalité (1). Certaines variétéssont ensuite multipliées (2)

Pour la voie humide, on enlèvela peau et la pulpe par unesuccession de processusmécaniques et aqueux (7) et on obtient du café en parche,lequel, une fois sec, seradébarrassé de sa parche par unedécortiqueuse (8). Les grainsainsi décortiqués seront alors

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afin d’être distribuées auxplanteurs. Il faut trois à quatreans à un caféier pour atteindresa maturité (3) et porter desfruits. Ceux-ci mûrissent enneuf mois, passant d’un verttendre à un rouge vif. Le café estgénéralement récolté à la main(4). Dans chaque cerise (5),

il y a deux grains de café. Unefois cueillis, les grains de cafédoivent être séparés de la peau,ainsi que de la pulpe et de laparche qui les enrobent. Deuxméthodes sont employées.Pour la voie sèche, on met lescerises à sécher au soleil surdes tables ou à même le sol (6).

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triés à la main ou mécani-quement pour ôter les pierresou autres corps étrangers, ainsique les grains de mauvaisequalité. On obtient alors ducafé vert (9). Un strict contrôlede ce café vert permet des’assurer de la qualité à l’export(10). Le café est ensuite

stocké (11) et négocié sur desmarchés à terme (12). Une foisacheté, il est transporté (13)jusqu’à la fabrique. Là, on letorréfie (14). Pour une bonnepartie du café vendu sur lemarché – le café rôti en grains(15) – c’est le seul processusindustriel. Le café soluble

nécessite un processus defabrication plus complexe quicomprend l’extraction (16)et le séchage pour obtenir des granules (17). Après uncontrôle qualité final (18), lecafé soluble est mis en pots(19) et distribué (20) aux res-taurants et aux détaillants (21).

C’est alors seulement qu’ilpourra être consommé par des millions de consom-mateurs (22).

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Le café se déguste dans le monde entier. Latasse de café dès le réveil est pour beaucoup unrituel répété fidèlement chaque matin.

De fait, il est difficile de trouver un foyer ou un bureau qui n’ait son bocal de café. Boire ducafé est vraiment un plaisir partagé dans lemonde entier.

Mais que savez-vous vraiment de cette boisson si importante? Ne vous êtes-vousjamais demandé comment le café arrivait dans votre tasse?

C’est l’histoire d’une successiond’évènements qui commence avec les cerisesde café et se poursuit par leur transformation en une boisson appréciée de millions de personnes à travers le monde.

C’est aussi l’histoire de gens et decommunautés qui sont les acteurs de ceprocessus. On estime à 25 millions le nombred’agriculteurs dans le monde qui dépendent,entièrement ou partiellement, de la culture du café. Des millions d’autres gagnent leur vieen transportant et en transformant le café.

Toutes ces personnes incarnent les multiplesétapes de la fabrication du café, dont ellesconstituent la chaîne.

Voici leur histoire.

Que peut-on faire pour aider les producteurs à améliorer leurs revenus?

Les cafés que Nestlé achèteisont issus de laiplupart des pays producteursi

Le café – deuxième produit agricolecommercialisé au monde – trouveses racines en Afrique.

C’est dans la «Ceinture du café»,formée de la bande équatorialeentre le Tropique du Cancer et leTropique du Capricorne, que le cafése cultive le mieux.

Pour un grand nombre de payssitués dans cette zone, le caféreprésente un produit d’exportationimportant. Pour certaines commu-nautés de ces pays, sa productionest même la principale activitééconomique.

La grande majorité des planteurs– près de 80% – sont de petitspaysans possédant quelques hec-tares ou moins. Pour bon nombre deces derniers, la culture du caféconstitue l’unique source de revenu.Les cafés que Nestlé achète régu-lièrement proviennent de la plupartdes pays producteurs.

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Dr Alfredo ZamarripaiInstitut INIFAPiChiapas, Mexiquei

Alfredo Zamarripa est responsabledes cultures industrielles à l’institutINIFAP, au Chiapas, Mexique.

«J’ai effectué mon travail derecherche pour mon doctorat enFrance, au Centre de rechercheNestlé. C’est mon chef de l’époquequi m’avait alors suggéré de lancerau Mexique un projet fondé sur mesrecherches. Nous en avons discutéet, très rapidement, nous sommestombés d’accord sur les différentsaxes de recherche du projet.

»Ces années de collaboration sesont révélées fructueuses et nousavons sélectionné quatre clones dequalité industrielle supérieure,résistant aux maladies et permettantde quadrupler la rentabilité d’uneproduction normale.

»Je suis très heureux de travaillerdans ce domaine. Je sais que ceprojet sera l’un des facteurs quiaidera les planteurs mexicains dansleurs efforts pour surmonter la criseactuelle. Les techniques que nousavons développées ici leur permet-tront de produire des récoltes demeilleure qualité et de devenir, parconséquent, plus compétitifs.

»Je suis moi-même planteur. Jepense que c’est un facteur impor-tant. En tant que scientifique, il estfacile de perdre de vue le tableaucomplet du cycle du café. Maislorsque vous êtes vous-mêmecaféiculteur, au fait des problèmesque le planteur rencontre, il estbeaucoup plus aisé de comprendreses besoins et la façon dont latechnique peut lui venir en aide.»

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Pour une bonne production de cerises de café de qualité supé-rieure, il faut disposer de caféiers de première qualité, résistants aux maladies.

La recherche scientifique aide lesplanteurs à accroître le rendementet les revenus de leurs exploitations.

Les techniques de multiplication– comme l’embryogenèse soma-tique – ont un effet positif sur la qualité et le rendement. Ces techniques permettent dereproduire en grande quantité desvariétés de caféiers de qualitésupérieure.

Appliquer les résultats de la recherche à l’amélioration des caféiers

Nestlé soutient la rechercheisur le caféi

Le Centre de recherche Nestlé deTours, en France, est une unitéd’avant-garde qui a pour missiond’améliorer la culture du café àtravers le monde.

Le centre a développé des tech-niques permettant la culture desespèces les mieux adaptées enfonction de l’environnement local et de la nature des sols.

Il dirige aussi des études impor-tantes visant à mieux contrôler lesmaladies et les parasites qui détrui-sent les récoltes et donc les moyensd’existence des planteurs.

En collaboration avec plusieurspays producteurs de café, Nestlé amis au point une collection de 250 variétés de café dont la qualitésupérieure est reconnue.

Ces variétés sont gracieusementmises à la disposition des pays ayantpris part à ce projet, ce qui leur per-met de réaliser des programmesd’amélioration des plants, à l’aidedes variétés les mieux adaptées au climat et aux conditions de l’envi-ronnement local.

Au Mexique par exemple, l’INIFAP(Institut national de recherchesforestières, agricoles et d’élevage) amis en place un programme de mul-tiplication pour encourager la pro-duction à grande échelle de plantsde caféiers robusta, de qualité et derentabilité supérieures. Cet institutest partiellement financé par Nestlé.

Ces plants, distribués gratuitementaux producteurs mexicains, les aidentà accroître leur compétitivité et à pro-duire des cafés correspondant auxbesoins de l’usine Nestlé. Les plan-teurs bénéficient ainsi d’une garan-tie de débouché pour leurs récoltes.

L’améliorationdes caféierspermet aux producteursde produire des cafés de meilleure qualité

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«Lorsque vous êtes vous-même caféiculteur, il est plus aisé de comprendre les besoins du producteur et la façon dont la technique peut l’aider.»Dr Alfredo Zamarripa

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Bayetta BellachewiCoordinateur du Programmeide recherche sur le café et le théiCentre de recherche de JimmaiEthiopiei

Bayetta Bellachew travaille au Centrede recherche de Jimma depuisvingt-trois ans. Il a obtenu son doc-torat en horticulture à l’ImperialCollege de Wye, Université de Lon-dres. Il a développé la prometteusevariété de café «Aba Buna», dans le cadre de son travail au Centre derecherche de Jimma.

«Nous avons lancé ici un pro-gramme dont les objectifs sont lacollecte et la description des diffé-rents types de café éthiopiens et le développement, à partir de cesderniers, de variétés améliorées. Le café arabica est originaired’Ethiopie et pousse à l’état sau-vage dans nos forêts. Notre but estd’identifier les variétés les mieuxadaptées à l’agriculture.

»Les producteurs éthiopiens n’ontpas les moyens de se procurer despesticides et des fongicides. Il estdonc primordial que nous leur four-nissions des variétés de café résis-tantes aux insectes nuisibles et auxmaladies. La productivité est un autreélément essentiel pour nos caféi-culteurs. Ce sont tous de petits pay-sans et il leur faut donc des plants aurendement élevé, qui génèrent desrevenus suffisants à leur subsistance.

»Avec un cours du café aussi bas,l’accent s’est déplacé de la quantitévers la qualité. Un café de hautequalité offre une meilleure valeurmarchande et permet auxproducteurs d’augmenter leursrevenus. C’est donc dans cettedirection que nous dirigeons nosefforts de recherche.»

Le caféier doit être adapté à sonenvironnement, un facteur que touterecherche menée par le Centre derecherche ne saurait négliger. «Unevariété qui donne de bons résultatsà Harar peut se révéler moins produc-tive à Sidamo ou ici, à Jimma. C’estla raison pour laquelle nous avonsouvert dans le pays des centressatellites, où nous pouvons testerles variétés de café dans d’autresenvironnements. On peut ainsicontrôler l’adaptabilité, la producti-vité et la qualité sur chaque site.»

Au fil des ans, les efforts duCentre de recherche de Jimma ontété couronnés d’un certain nombrede réussites scientifiques. L’uned’entre elles est le développement,au cours des vingt dernièresannées, du café Aba Buna, unevariété hybride obtenue à partir dedeux variétés éthiopiennes.

«L’Aba Buna est une variété trèsproductive qui présente une bonnerésistance aux maladies des caféiers.Le processus de multiplicationcommencera dès que les technolo-gies adéquates seront mises enplace. Les caféiculteurs éthiopiensseront les premiers à en profiter.

»Maintenant que nous collaboronsavec le Centre de recherche Nestléde Tours, nous sommes persuadésque nos activités de recherchesverront leurs performances consi-dérablement améliorées. L’expé-rience du Centre en ce domaine,ainsi que sa contribution financière,seront pour nous une aide pré-cieuse. En améliorant les plants etles techniques de traitement des producteurs éthiopiens, nousaiderons les caféiculteurs à mieux se positionner sur le marchémondial.»1

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Développer des caféiers productifs et résistant aux maladies

Le Centre derecherche de Jimma metl’accent sur ledéveloppementde caféiers de qualité

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«L’amélioration des caféiers et des méthodes de culture permettra aux planteurs d’être plus compétitifs sur les marchés mondiaux.»Bayetta Bellachew

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Nestlé fournit aux planteurs desiplants de café de haute qualitéi

Nestlé fournit des plants de café de haute qualité, gracieusement ouà prix coûtant, aux planteurs d’ungrand nombre de pays.

Cela permet de faire pousser des variétés adaptées au sol et àl’environnement et aide lesplanteurs à produire du café debonne qualité.

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Deux espèces de café sont cultivéespour être commercialisées:

Le robusta, originaire d’Afriquecentrale et occidentale, cultivéprincipalement au Vietnam, auBrésil, en Indonésie, en Ouganda,en Côte d’Ivoire et en Inde.

L’arabica, en provenanced’Ethiopie, cultivé principalementau Brésil, en Colombie, au Mexique,en Amérique centrale, au Pérou eten Afrique de l’Est.

La production mondiale de café se compose à l’heure actuelled’environ 60% d’arabica et 40% de robusta.

Certaines variétés de caféiers seprêtent mieux que d’autres à laculture dans des conditionsclimatiques et de sols spécifiques.Même dans un pays ou une régionparticulière, certains caféiersproduiront une qualité et un volumesupérieurs à d’autres.

Micaela Sanchez FloresiPlanteuseiLa Victoria, Mexiquei

Micaela Sanchez Flores est une pro-ductrice de la pépinière de caféiersde La Victoria, dans la régionmexicaine de Tezonapa, où Nestlé a mis en place un certain nombre de projets d’aide aux planteurs.

Dans la pépinière, MicaelaSanchez Flores et d’autres planteurslocaux s’occupent de jeunescaféiers robusta avant de les trans-férer dans leurs champs. Les jeunesplants ont été cultivés à partir desemences fournies par l’institutmexicain INIFAP au Chiapas, et ontété spécialement sélectionnés pour la culture du café dans la régionde Tezonapa.

Nestlé est à l’origine de la cons-truction de la pépinière de La Victoria.En échange des soins qu’ils prodi-guent aux jeunes caféiers, les plan-teurs reçoivent les plants adultesgratuitement. La municipalité leurpaie également un salaire modeste.

«J’ai déjà remplacé un demihectare de ma plantation avec descaféiers de la pépinière. Je sais queces plants doivent produire descerises de café de meilleure qualité.De toute évidence, cela ne peut quenous aider en ces temps difficiles.

»Je crois beaucoup en ce projet. Il s’agit de quelque chose de positifpour nous à l’heure actuelle.»

Fournir de meilleurs caféiers aux planteurs

SomjadeSimchaluen est l’un desagronomesNestlé quidistribue desplants de café aux producteursthaïlandais

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«Nous espérons aussi une amélioration de la qualité des cerises et, donc, un prixplus élevé.»Micaela Sanchez Flores

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Les techniques agricoles qu’utilisentnombre de planteurs ont été trans-mises de génération en génération.Ces producteurs n’ont peut-être pas eu la chance de bénéficier d’unenseignement plus poussé entechniques agricoles.

Grâce à l’apprentissage de nou-velles méthodes de récolte et detraitements, ils peuvent améliorer laqualité de leur café. On peut citerl’exemple de la méthode qui consisteà faire flotter les cerises de façon àséparer les bonnes des mauvaises. Il en résulte pour le planteur unerécolte homogène de meilleurequalité, pour laquelle il obtiendra un meilleur prix.

Les paysans peuvent aussi tirerparti d’une formation sur l’utilisationdu compost en remplacement des engrais chimiques. Cetteméthode permet de réduire lescoûts d’exploitation, tout enprotégeant les terres et en faisantprogresser une démarche dedéveloppement durable.

Nestlé travaille étroitementiavec les planteursipour les aider à améliorerila qualité de leurs récoltesi

Nestlé gère trois fermes modèles en Chine, aux Philippines et en Thaïlande. Dans chacune d’elles,des agronomes des services agri-coles de Nestlé fournissent soutienet conseils techniques aux produc-teurs de café. Leurs conseils aidentles planteurs à être plus productifs,ce qui en retour aide Nestlé à assurerun futur approvisionnement en café de qualité supérieure pour sesusines du monde entier.

Nestlé soutient également unCentre de formation en Ethiopie.

Les conseils prodigués par lesagronomes Nestlé sont gratuits et leplanteur n’est à aucun momentdans l’obligation de vendre son caféà Nestlé.

Offrir une assistance gratuite aux planteurs

L’utilisation decompost permetaux planteurs de réduire leurscoûts

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«Les caféiculteurs peuvent accroître leur revenu généré par le café et améliorer leur qualité de vie.»Mheuyhi Abegoo

Mheuyhi AbegooiFerme modèle NestléiDoi Tung, Thaïlandei

Mheuyhi Abegoo travaille dans laferme modèle Nestlé de Doi Tungdepuis sa création, il y a 14 ans. Elles’occupe de la plantation de café etdu jardin de la ferme. Travailler à laferme est pour elle une bonne façonde compléter les revenus qu’elleperçoit de son exploitation de café et de litchis.

«Mon travail à la ferme me permetaussi d’acquérir les connaissancesnécessaires pour cultiver mon caféde façon plus productive.»

La ferme modèle de Doi Tungaide les planteurs à améliorer leursméthodes de culture du caféarabica. Chaque année, le Centreaccueille jusqu’à 600 planteurs, leurprodiguant formation pratique etenseignement théorique.

«J’aime vraiment ce concept de laferme, car il donne aux tribus dunord de la Thaïlande la chance d’amé-liorer leurs méthodes de culture ducafé. Elles peuvent ainsi tirer plus de revenus de leur café et améliorerleur qualité de vie.»

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Orn-lamai SiriporniJournaliste free-lanceiChumphon, Thaïlandei

Orn-lamai Siriporn a 35 ans. Elle est animatrice radio et journalisteindépendante.

Une fois par semaine, à la Chumphon Meteorological RadioStation, elle anime une émission de conseils techniques aux planteursde la région.

«Présenter ce programme estpour moi un véritable défi, que j’ainéanmoins accepté parce que jesais qu’il aide les planteurs de marégion. S’ils mettent en pratique les conseils diffusés dans monémission, ils amélioreront la qualitéde leur café et les revenus qu’ils en tirent.»

Nestlé est à l’origine de ce projetet le finance. Les agronomes de l’entreprise assistent Orn-lamaiSiriporn dans la préparation de ses émissions. Ce sont des invitésréguliers du programme.

«Nous diffusons chaque semaineune discussion entrecoupée demusique. L’alternance de musiqueet de discussion rend le programmedivertissant et formateur. Notreheure d’émission est diffusée une fois par semaine tout au long de l’année.»

Au cours des six dernières années,le programme a été retransmis pardeux chaînes radio et a touché une audience de 5000 planteurs.

Mais depuis juin 2003, unetroisième radio accepte de diffuserl’émission, qui peut maintenant êtreentendue par la totalité des fournis-seurs de Nestlé, et d’autres encore, àsavoir plus de 16000 auditeurs.

«Ce qui est formidable à proposde cette émission, c’est la réac-tion qu’elle provoque chez lesplanteurs. Chaque semaine, leslignes téléphoniques des stationsradio reçoivent leurs appels. Ilsdemandent parfois conseil, ousimplement des précisions sur unsujet abordé dans le programme.Certains appellent juste pour nous remercier.»

Une fois parsemaine, un programmeportant sur laculture du caféest diffusé surdes radios du sudde la Thaïlande

Somjade Simchaluenest agronome chez Nestlé et il fournit des conseilstechniques sur la Chumphon Meteorological Radio Station

Informer les planteurs sur la culture du café

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«Chaque semaine, des planteurs de café appellent la station radio pour en apprendre plus sur la culture du café.»Orn-lamai Siriporn

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Femmes devantile Centre d’achat de GagnoaiCôte d’Ivoirei

«Pendant la saison de la vente, quidure généralement de décembre àmai, je trie le café devant le Centred’achat Nestlé à Gagnoa. Je travailleen équipe avec d’autres femmes.Nous sommes amies.

»Il y a jusqu’à 250 femmes quitrient le café devant le centred’achat. L’endroit grouille d’activité.

»Je peux trier jusqu’à dix sacs decafé (d’environ 90 kg) par jour, selonla proportion d’impuretés mêlées au café. Je trie le café à l’aide d’uncrible en osier afin de séparer lesgrains de café vert des pierres, de lapoussière et des impuretés.

»Le travail est dur, mais lacompagnie est agréable. Nousgagnons entre CFA 200 et CFA 300par sac de café trié.» En Côted’Ivoire, les travailleurs agricolesgagnent, nourris logés, entre CFA 90 000 et CFA 120 000 par an.

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Après la récolte, un certain nombrede traitements sont nécessairesavant que le café puisse être venduà des torréfacteurs.

Chaque cerise de café contientdeux grains, qu’il faut séparer de lapeau, de la pulpe et de la parche qui les entourent. Il y a deux métho-des pour cette opération.

La première repose sur un traite-ment par voie sèche. Les cerisessont tout d’abord mises à sécher ausoleil. Ce traitement peut aussi sefaire de manière mécanique. Unefois sèches, les cerises sont introdui-tes dans des décortiqueuses pouren retirer les coques et ne laisser queles grains.

Pour la voie humide, on utilise undépulpeur à disques. Cette machinecombine l’utilisation de la friction etd’un jet d’eau pour séparer le grainde la peau et de la pulpe. La subs-tance visqueuse qui recouvreencore les grains, toujours envelop-pés d’une fine couche de parche,est retirée soit par fermentation, soitmécaniquement. Une fois secs, unedécortiqueuse se charge d’enleverla parche des grains de café. Lerésultat de ce procédé est ce quel’on appelle le café vert.

Le traitement par voie sèche estplus simple et plus économique quecelui par voie humide. Le traitementpar voie humide produit néanmoinsun café de meilleure qualité.

On procède enfin au triage manuelou mécanique des grains de caféafin d’enlever cailloux ou autressubstances étrangères, ainsi quetous les mauvais grains.

Les planteurs peuvent procéder àun certain nombre de ces traitements.La valeur de leur récolte dépend du travail de transformation fourni.

Améliorer les traitements postrécolte

Nestlé encourage lesiplanteurs à investir dans leitraitement de leur caféi

Nestlé soutient financièrement lescommunautés de planteurs pourqu’elles puissent acquérir le matérieldont elles ont besoin afin d’obtenirun meilleur prix de leur café.

Cela se traduit par le fait que lescaféiculteurs conservent une plus grande partie du prix du café qu’ils cultivent.

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«Je vanne et trie le café afin d’éliminer les pierres, la poussière et les impuretés.»

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Nestlé Nespresso paieides primes de qualité pouriles cafés qu’elle achètei

Nestlé Nespresso – le spécialiste en pleine expansion du café encapsules – verse aux caféiculteursdes primes de qualité pour laproduction de café de premièrequalité qui répond aux exigencesdes consommateurs.

Par ailleurs, Nestlé Nespressos’engage en faveur du passage pro-gressif à un mode de production decafés de qualité selon les principesdu développement durable. Cetteapproche constitue une garantie dequalité supérieure du café vertacheté par Nestlé Nespresso. Ellerépond aussi aux exigences écono-miques, environnementales etsociales d’une production conforme,à long terme, aux principes dudéveloppement durable dans lespays producteurs de café.

Nestlé Espresso a lancé au CostaRica le projet «Café AAA». Par cetteaction, Nestlé Nespresso cherche à établir et à promouvoir desméthodes de production de qualitésupérieure. Il s’agit de garantir une implantation correcte dusystème AAA et de développer,dans les plantations et les centres de traitement, les compétencesnécessaires à une évaluation profes-sionnelle de la qualité du café, tout en améliorant la traçabilité del’origine des grains.

Des programmes«Café AAA»seront bientôtlancés en Colombie et en Ethiopie

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Ildiberto Escobar ValdiviaiPrésident, Associationides planteurs de TezonapaiMexiquei

Ildiberto Escobar Valdivia est leprésident de l’Association des plan-teurs de Tezonapa. Cette région du Mexique compte 8000 planteurs.

«En tant que président de cetteassociation, mon travail consiste àaméliorer les accès des planteursaux marchés et à les aider à conser-ver une plus grande partie du prix du café qu’ils cultivent.

»Dans la communauté de Limo-nestitla, les producteurs de café ontdécidé en 1997 de s’organiser entreeux et ont construit leur proprecentre de traitement. Nous vendonsla majeure partie de notre produc-tion directement à Nestlé, le reste estdestiné à la consommation locale.»

Le centre de traitement de Limo-nestitla permet aux planteurs locauxde procéder eux-mêmes à presquetous les traitements du café vert.

«Nous nous sentons maintenantdans une situation plus stable parceque nous sommes un groupe, etgrâce aux relations que nous entre-tenons avec Nestlé. Les planteursont la garantie d’être payés dans lesdélais. Ils bénéficient également desconseils de Jesús et Martín, agro-nomes de chez Nestlé qui se rendentrégulièrement au centre.

»Notre culture ici, c’est le café.Nous l’avons héritée de nos parents.Il est vrai que les temps actuels sontdifficiles, et nous savons que le suc-cès ne viendra qu’au prix de beau-coup de travail et d’organisation. C’estpour cette raison que nous prenonsune part active dans ces projets. Lesgens ont accueilli très positivementla participation de Nestlé.»

Soutenir les coopératives

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«Les planteurs ont construit leur propre centre de traitement, ce qui leur a permis de vendre leur café à un prix plus élevé.»Ildiberto Escobar Valdivia

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Les centres de traitement post-récolte sont un maillon clé d’unechaîne qui relie les planteurs auxtorréfacteurs. La qualité du pro-cessus de traitement du café est un facteur essentiel du prix de vente du produit.

Il arrive aussi, mais rarement, queles planteurs ou leurs associationspossèdent l’équipement nécessaireaux traitements des cerises de café.Cependant, dans la plupart des cas,les planteurs utilisent soit les ser-vices de petits entrepreneurs locauxpour le décorticage, soit ceux decentres de traitement du café.

Les centres de traitement se fontpayer pour le travail qu’ils effectuentsur le café. Puis, ce dernier est livréchez le torréfacteur.

Nestlé considère que les centreside traitement postrécolteidu café jouent un rôle centralipour la qualitéi

Pour le café lavé, les centres detraitement postrécolte jouent un rôle très important pour la qualité.Pour cette raison, dans certainspays, Nestlé entretient des relationsétroites avec les établissements quifournissent ses usines Nescafé.

Au Mexique, par exemple, lesingénieurs agronomes de Nestlévisitent régulièrement les centrespour s’assurer du respect desnormes d’hygiène alimentaire. Le personnel Nestlé inspecte éga-lement les livres de comptes, pour vérifier que les sommes per-çues par les planteurs corres-pondent au prix que Nestlé paie à ces établissements.

Jorge VarelaiExportadora de Granosiy Oleaginosas del SuresteiMexiquei

Jorge Varela est manager du centrede traitement du café «Exportadorade Granos y Oleaginosas delSureste», à Tapachula au Mexique.Depuis douze ans, son établisse-ment approvisionne l’usine Nescaféde Toluca, près de Mexico.

«Quand les planteurs nous ven-dent leur café, nous sommes chaquejour en contact téléphonique avecNestlé. Nous établissons nos contratsavec Nestlé selon les prix du moment.Le prix que le planteur obtient estcelui qui correspond au prix du joursur le marché international.

»La réalité, c’est que les planteurssavent à quel prix s’attendre quandils apportent leur café au centre.Cette information leur est accessiblevia leurs associations, et bien sûr, via internet.

»Ce que nous faisons, c’estajouter de la valeur au café. De cettemanière, nous aidons les produc-teurs à vendre leur café.

»Nous recevons régulièrement deNestlé des commandes par anticipa-tion. Bien que les prix puissent bais-ser entre le moment où Nestlé passecommande et celui où elle prendpossession du café, Nestlé nous paietoujours le prix convenu. Le contraireserait bien entendu impossiblepuisque nous aurions déjà payé lesplanteurs selon le prix convenu.

»Je suis à ce poste depuismaintenant douze ans. J’aime lecontact direct avec les producteursde café. Nous faisons tout notrepossible afin de leur fournir un excel-lent service et les aider à vendre leur production.»

Assurer la qualité du traitement après la récolte

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«Les planteurs savent à quel prix s’attendre quand ils apportent leur café au centre.»Jorge Varela

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De nombreux intermédiairesreprésentent un facteur importantde la chaîne d’approvisionnementdu café. Mais lorsque cette filièredevient inefficace, parce qu’ellecomprend trop d’intermédiaires,c’est au détriment du planteur, quivoit se réduire comme peau de chagrin le prix qu’il obtient de son café.

L’achat direct de café vert – où le torréfacteur achète directement àdes planteurs ou à leurs organisa-tions – est une manière d’augmen-ter les revenus des planteurs lorsquela chaîne d’approvisionnement est inefficace. De cette façon, leplanteur tire un plus grand bénéficede son café.Cette méthode présente encored’autres avantages, comme l’amé-lioration de la qualité, le paiementétant fondé sur des critères strictsde qualité, ou encore l’ouverture à un autre canal de vente.

Tatrit KunasoliAgronome NestléiCentre d’achat de SawiiThaïlandei

Tatrit Kunasol a 31 ans. Il a débutéchez Nestlé il y a quatre ans et demi,après l’obtention de son diplômeuniversitaire en agronomie. Il estmaintenant à la tête du Centred’achat de Sawi, dans la provincethaïlandaise de Chumphon; il super-vise aussi les six centres satellites de la région.

Après la récolte, Tatrit Kunasol etson équipe d’agronomes Nestlé font bénéficier les 16 000 planteurs,fournisseurs des centres d’achat, deleurs conseils en agriculture. Desvisites sur place, dans les exploi-tations et des séminaires de forma-tion permettent d’enseigner les meilleures méthodes de culture, qui augmentent à la fois qualité et rendement.

«A la saison des récoltes, nousétablissons un calendrier indiquantaux planteurs la date à laquelle ilspeuvent amener leur café. Aupara-vant, nous avions souvent une queue de plusieurs kilomètres, quiperturbait la circulation sur la routeprincipale toute proche.

»Aujourd’hui, à l’aide de notresystème informatisé, nous pouvonsestimer assez précisément lesquantités que chaque planteurapportera. Cela nous permet deprévoir les livraisons. Nous affichonspar avance le calendrier des livrai-sons pour chaque planteur.

»Afin de nous assurer que ceux qui livrent le café sont réellementdes planteurs, nous utilisons unsystème de cartes d’identification.Ces dernières fournissent aussi des informations sur la taille del’exploitation, la quantité moyennede café produit, ainsi que lescoordonnées bancaires du planteur.

»La première chose que nousfaisons, dès que le café arrive, est un contrôle de qualité pour vérifierqu’il correspond bien aux normesde Nestlé. Dans l’affirmative, leplanteur reçoit immédiatement unedate de paiement. L’ordre esttransmis par satellite à notre siègede Bangkok et la transaction se faiten quelques jours. Nous utilisonsdes virements bancaires. Nousn’utilisons plus d’espèces; c’est plus sûr pour tout le monde.

»Le prix du café est fixé en accordavec notre administration à Bang-kok. Il se situe bien au-dessus duprix offert par les négociants locauxet il est fixé de manière trans-parente. Le prix du jour est affichépubliquement sur la rue principale,en face de la route menant à notrecentre d’achat. L’année dernière, le prix moyen oscillait entre THB 35et THB 40 par kilogramme, ce quiest considérablement plus que les négociants locaux.»

Acheter directement aux planteurs

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Nestlé est le plus importantiacheteur de café verti

Avec, en 2002, 110 000 tonnesachetées par voie directe – 14% deses besoins – Nestlé est, commechaque année, l’acheteur direct decafé vert le plus important aumonde. Actuellement, la sociétés’approvisionne directement de la sorte dans six pays.

En Thaïlande, où l’approvisionne-ment direct est pratiqué depuis 1991,près de 34 000 tonnes de café vertont été achetées directement aux planteurs de café en 2002/2003.

La société a ouvert six centresd’achat dans les régions produc-trices de café du sud du pays. Ils représentent un point de ventepour 16 000 planteurs.

Dans ces centres d’achat, seulsles planteurs sont autorisés à vendreleur café. Des conditions rigou-reuses – y compris l’utilisation decartes d’identification – y sontappliquées afin d’assurer le respectde cette règle et une transparenceentière des prix.

En 2002, le prix moyen du cafépayé par Nestlé s’élevait à THB 38.70(environ USD 0.97) alors que les négociants locaux payaient entreTHB 17 et THB 25 (de USD 0.35 à USD 0.50).

«Le prix que nous payons pour le café est bien au-dessus de ce que paient les négociants locaux.»Tatrit Kunasol

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Lorsqu’un planteur vend son café, le mieux consiste à ce qu’il soit payé au point de vente. Si cette procédure n’est pas possible, ildevrait être informé des délais depaiement. Tout système permettantle paiement direct du planteur est appréciable.

Dans certains cas, la présenced’intermédiaires dans la chaîned’approvisionnement du cafés’avère nécessaire; sans eux, lesplanteurs seraient dans l’impos-sibilité de vendre leur café.

Parfois, il arrive aussi que lesintermédiaires profitent de la situa-tion financière précaire des plan-teurs ou du fait qu’ils vivent dansdes régions reculées, pour leurimposer des prix extrêmement bas. D’autres abusent de leurrichesse relative en accordant auxplanteurs des prêts à des tauxd’intérêts prohibitifs.

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Samarn KhaewkhongnoakiPlanteuriProvince de ChumphoniThaïlandei

Samarn Khaewkhongnoak est un planteur de la province deChumphon en Thaïlande.

«Il y a bien des années, il y a euune sécheresse dans le nord-est dupays où j’étais riziculteur. C’est pourcette raison que j’ai décidé dem’installer dans la province deChumphon pour y cultiver du café.La vie d’un planteur est meilleureque celle d’un riziculteur.

»A mes débuts dans la culture ducafé, les prix étaient bien plus élevésqu’aujourd’hui. Je pouvais alorsvendre un kilo de café vert pour THB 75. Aujourd’hui, les négociantslocaux paient juste THB 20, maisheureusement que Nestlé offre entre THB 35 et THB 40.

»Je vends tout mon café à Nestlé qui m’a remis une carte lui permettant de vérifier que le café provient bien de ma plantation.

»Quand je vends mon café àNestlé, on m’indique immédiate-ment la somme que je vais recevoiret la date à laquelle elle sera créditéesur mon compte bancaire. De cettefaçon, je n’ai pas besoin d’avoird’espèces sur moi; si j’en ai besoin,je vais simplement au distributeur de billets de la ville voisine.»

Nestlé étiquette chaque sacacheté, et peut ainsi suivre leparcours de la récolte à travers lecycle complet du café.

Payer les planteurs rapidement

En Thailande,Nestlé a unsystème de cartesd’identité afin de s’assurer queseuls desagriculteursvendent leur caféà l’entreprise

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Nestlé et le commerce équitablei

Nestlé reconnaît que le commerceéquitable est une approche utilepour éveiller les consciences sur des problèmes du café et pour permettre aux consommateursd’exprimer leur solidarité envers desgroupes de producteurs de pays en développement.

Mais d’un autre côté, si lesplanteurs de café bénéficiaient tousdes prix du commerce équitable,cela les encouragerait à augmenterleur production, ce qui aggraveraitencore la chute de prix déjà très bas.

A l’échelle mondiale, le mouve-ment du commerce équitable portesur moins de 25 000 tonnes de café vert.

L’approvisionnement direct chezNestlé concerne, lui, 110 000 tonnesde café vert par an. Ce système, qui respecte les lois du marché,permet aux planteurs de conserverdirectement une plus grande part duprix payé par Nestlé, et d’accroîtreainsi leurs revenus.

«Quand je vends mon café à Nestlé, on m’indique immé-diatement la somme que je vais recevoir et la date à laquelle elle sera créditée sur mon compte bancaire.»Samarn Khaewkhongnoak

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La culture du café a toujours été une source de revenu pour les petitsagriculteurs. Il s’agit d’une culture derente qui se vend facilement, et quiest adaptée aux petites surfaces et àtoutes sortes d’environnements.

Mais vu la faiblesse du coursactuel du café, dépendre unique-ment du café est une situation bienprécaire. Certains planteurs ontexploré d’autres façons de générerun revenu, en s’intéressant à d’au-tres activités que le café. Dans certains cas, ils ont même complè-tement abandonné cette culture.

Les torréfacteurs sont tributairesd’un approvisionnement régulier en café vert de qualité supérieure.La qualité est menacée dès que lesproducteurs négligent leurs arbres.

S’ils veulent rester dans l’agri-culture, les paysans doiventdiversifier les activités dont ils tirentleurs revenus. Il s’agit, de touteévidence, d’une transition arduepour beaucoup, mais possible avecle soutien adéquat.

Nestlé aide les planteursià diversifier leurs sourceside revenusi

Nestlé soutient des projets d’aide à la diversification de la production.Aux Philippines, au Mexique et dans d’autres pays, Nestlé participeà de nombreux projets destinés àaider les planteurs à s’assurer d’au-tres sources de revenus.

Les Philippines mettent en pra-tique un certain nombre d’optionsde diversification, comme la culturede légumes, de cacahouètes, debananes, de noix de coco, de gin-gembre, de manioc, d’ananas, decanne à sucre, etc.

Dans la région mexicaine deTezonapa, Nestlé a lancé un certainnombre de projets pour aider lesplanteurs à diversifier leurs sourcesde revenus. Une pisciculture, gérée par des équipes de planteurs,génère des revenus supplémentairesprécieux pour les communautéslocales; quant à la culture d’arbrestropicaux destinés à la vente, elle représente un investissementimportant pour l’avenir.

Nestlé est à l’origine du finance-ment initial de ces projets de diversi-fication et continuera à apporter une aide technique. A long terme,grâce à la sécurité financièreprocurée par de telles activités, le soutien direct de Nestlé ne seraplus nécessaire.

Javier Correa OrtiziPisciculture de San MigueliTenejapaniProvince de Tezonapa, Mexiquei

Javier Correa Ortiz est responsablede la pisciculture de San MiguelTenejapan, dans la région mexicainede Tezonapa. Le projet, créé en avril 2003 avec le soutien de Nestlé,offrira bientôt aux planteurs unesource supplémentaire de revenu.

«Nous sommes quatorze àparticiper à ce projet, et je suis leprésident du groupe. Nous sommestous planteurs de café et nouspartageons notre temps entre ici, la pépinière de La Victoria et noschamps. Nous passons quatreheures par jour à la ferme piscicole à nourrir les poissons et à changerl’eau. Le reste du temps, nous nousoccupons de nos caféiers.»

Il y a actuellement 1600 tilapiasdans le bassin. Ils grandissent vite et les planteurs sont certains dusuccès de ce projet. Lorsque lespoissons seront adultes, ils les ven-dront dans la communauté et lesprofits engendrés seront réinvestis.

«Nous pensons construire bientôtun nouveau bassin. Maintenant que nous possédons nos propresressources, c’est comme si nousavions une société.

»Je ne pense pas que cela auraitété possible sans Nestlé. C’était sonidée que nous nous lancions dans la production piscicole, et Nestlénous a soutenus tout le temps.»

Soutenir une diversification des sources de revenus

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«Nous travaillons quatre heures par jour à la pisciculture. Le reste du temps, nous nous occupons de nos caféiers.»Javier Correa Ortiz

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Trouver des cultures de substitution

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Khaun KadkhratoakiPlanteuriProvince de ChumphoniThaïlandei

Khaun Kadkhratoak est un agricul-teur de 39 ans dans la provincethaïlandaise de Chumphon. Il estmarié depuis 16 ans et sa fille, Kik, a 14 ans.

Originaire du nord du pays où sa famille était engagée dans la rizi-culture, Khaun Kadkhratoak estinstallé dans la région depuis main-tenant 18 ans.

«Je savais que le sud offrait demeilleures possibilités, car on peut ycultiver du café, en plus de nom-breuses autres productions.»

Khaun Kadkhratoak possèdemaintenant cinq hectares decaféiers, qui, l’année dernière, lui ont rapporté environ THB 200 000.Par ailleurs, les durians qu’il cultivelui fournissent un revenu supplé-mentaire de THB 130 000. Il cultiveégalement des mangoustans et desramboutans, ce qui génère encoreTHB 24000. Déduction faite desdépenses, il empoche plus de

THB 100 000 par an. Un ouvriermoyen de la région gagne, en compa-raison, environ THB 50 000 par an.

«Il vaut mieux ne pas dépendred’une seule culture, car les prixpeuvent fluctuer. Quand cela arrive,il est bon d’avoir d’autres culturespour contrebalancer. C’est pour cette raison que j’ai plantédifférentes cultures à mon arrivée à Chumphon.

»Ma femme travaille avec moidans l’exploitation, et ma fille nous donne un coup de main aprèsl’école. Nous travaillons tousensemble et nous nous partageonsles tâches. Au moment des récoltes,j’engage aussi des membres de la famille pour nous aider.»

Khaun Kadkhratoak cultiveégalement des légumes et pêchedans les environs.

«Je rêve d’agrandir mon exploi-tation. J’investis mes économiesdans l’achat de terres. Le fait que jevende mon café à Nestlé me permetd’obtenir un bien meilleur prixqu’avec les intermédiaires locauxavec lesquels je traitais.»

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«Mieux vaut ne pas dépendre d’une seule culture, car les prix peuvent fluctuer. Quand cela arrive, il est bon d’avoir d’autres cultures pour compenser.»Khaun Kadkhratoak

Des cultures de substitution,comme parexemple le durian,permettent aux planteurs de stabiliser leurs revenus

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Un café préparé avec soin, présentéà la vente débarrassé de tout graindéfectueux et de toute substanceétrangère – un café de qualitésupérieure – pourra être vendu parle planteur à un prix plus élevé.

Un engagement concerté àl’échelle mondiale en faveur d’uncafé de qualité supérieure seraégalement profitable, à long terme,aux planteurs. En réduisant lesventes de café de qualité inférieure,les contrôles de qualité contribuentà maîtriser l’approvisionnement encafé d’un marché international déjàsaturé. A long terme, les planteurspourront exiger un prix plus élevépour leurs récoltes.

De plus, veiller à ce que seul ducafé de qualité supérieure atteignele marché ne pourra que soutenir la consommation de café dans le monde.

Nestlé et la Résolution 407ide l’OICi

L’Organisation Internationale duCafé (OIC) a récemment adopté unerésolution dont le but est d’éliminerde la chaîne d’approvisionnementles cafés de qualité inférieure(Résolution 407 de l’OIC).

Les Centres de contrôle qualitéNestlé (Nestlé Quality ControlCentres – NQCC) ont été créés il y aplus de 30 ans dans les paysproducteurs afin de veiller à ce queles cafés exportés correspondentaux exigences des marchés Nestlé destinataires.

Nestlé est convaincue quel’existence du réseau des NQCCdans les pays producteurs encou-rage et approfondit la compré-hension de la notion de qualité, etqu’il s’inscrit dans les objectifs de la Résolution 407 de l’OIC.

Contrôler la qualité du café

Severin NiampiiContrôle qualité, usine NescaféiAbidjan, Côte d’Ivoirei

Severin Niampi est responsable du contrôle de la qualité à l’usineNescafé d’Abidjan.

«Si l’échantillon passe le test del’humidité, je mets 100 g de côtépour évaluer ses défauts. C’est ainsique je peux établir la proportion desubstances étrangères (pierres, etc.)et de grains impropres présents dansl’échantillon considéré. Si le cafécontient trop de défauts, on peutrefuser le lot et exiger un triagesupplémentaire. De même, si le tauxd’humidité est trop élevé, on peutrenvoyer le café aux planteurs pourun séchage supplémentaire.

»Je contrôle les cafés qui seronttraités sur place à l’usine, mais aussiles cafés verts qui seront exportéspar des négociants vers les usinesNescafé françaises. J’aime à penserque mon travail ici à Abidjan contri-bue à satisfaire les consommateursfrançais de Nescafé.»

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«Je contrôle les cafés verts qui seront exportés par des négociants vers les usines Nescafé françaises.»Severin Niampi

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La transformation du café vert enproduit soluble destiné à la vente estun processus compliqué, se décom-posant en de nombreuses étapes et requérant un nombre considé-rable de manipulations techniques.

Une usine de café solubleemploie plusieurs centaines de per-sonnes, hautement qualifiées pour la plupart.

La stratégie de Nestlé, quiconsiste à installer autant que pos-sible ses unités industrielles prèsdes zones de production du cafévert, permet de conserver la valeurajoutée du produit dans le pays de production.

En plus des usines Nescafé,Nestlé implante beaucoup d’autresunités de production dans des pays en développement. Quarantepour cent de toutes les usinesNestlé se trouvent dans des pays en développement.

Une grande partie du Nescaféi est produite dans les paysien développementi

Onze des 27 usines Nescafé sontsituées dans des pays producteursde café. Quelque 55% du caféNescafé sont produits dans des paysen développement. Par là même,Nestlé crée des emplois, paie desimpôts et transfère des technologiesde pointe dans ces pays.

Cette influence bénéfique serépercute et s’amplifie grâce au développement des activités des fournisseurs et à la présence d’un personnel bien rémunéré dans les communautés locales.

La présence de Nestlé dans un pays permet ainsi d’attirerl’attention sur les normes inter-nationales en matière de qualité, de sécurité alimentaire et deconscience écologique.

Créer des emplois dans les pays producteurs de café

En localisant des fabriques dans les paysproducteurs de café, Nestlé contribue à l’amélioration de leurs économies locales

N’gessan AssanavoiDirecteur de la productioniFabrique Nescafé, AbidjaniCôte d’Ivoirei

«Le 14 février 1977 a été mon pre-mier jour chez Nestlé. Le directeurqui m’a engagé m’a affecté audéchargement de palettes – c’est untravail pénible et il voulait voir si jetiendrais le coup. Je dois avouer quecela ne m’enthousiasmait guère.

»Au bout de deux ans, j’ai décidéque je voulais en fait devenir présen-tateur télé et préparais mon départpour la France afin d’y suivre uneformation. Quand mon oncle et mesparents ont eu vent de mes plans, ils ont explosé de colère. Mon oncleétait à l’époque directeur d’unesociété ivoirienne. Je me souviensqu’il m’a dit que si je restais chezNestlé, je finirais par gagner plus que lui.

»Incapable de prendre une déci-sion, je suis allé consulter mon chefde service chez Nestlé, lequel m’aconvaincu de rester. Je ne regrettepas de l’avoir écouté. Aujourd’hui, jesuis responsable de la productionNescafé. J’ai la responsabilité de 67 employés et je gagne plus quemon oncle!

»Grâce à mon travail, j’ai eu lachance de voyager, entre autresdestinations, en Suisse, en France etau Royaume-Uni. En déplacementen France, j’emmenais dans mesbagages du Nescafé de Côte d’Ivoire.Lors d’une réunion avec mescollègues de Nestlé France, on m’aproposé du café. J’ai alors demandéde l’eau chaude pour y ajouter monsachet de Nescafé ivoirien. Nousavons tous bien ri, mais vraiment,c’est mon Nescafé préféré.»

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«Je n’aurais jamais cru devenir directeur de la production Nescafé en Côte d’Ivoire, mais aujourd’hui, c’est fait.»N’gessan Assanavo

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Les causes sous-jacentes du basprix du café sont complexes. Demanière schématique, la consom-mation de café ne croît pas assezvite pour absorber la surproduction.

Des efforts individuels et collectifsdans le domaine du marketing sont nécessaires pour promouvoir la consommation de café dans le monde.

Sous les auspices de l’OIC, lesplus importants torréfacteurs sesont engagés dans la PositivelyCoffee Initiative, un programme qui vise à communiquer une infor-mation équilibrée sur la consom-mation du café, afin de contrecarrerles informations négatives quereçoivent les consommateurs. Cetteinitiative se fonde sur des résultatsscientifiques avérés.

Nestlé joue un rôle centralidans l’augmentationide la consommation de caféi

Depuis de nombreuses années,Nestlé est à la pointe pour la promo-tion de la consommation de café. Au cours des dix dernières années,la consommation totale de café aaugmenté de 17%. Essentiellementgrâce à Nescafé, la consommationde café soluble a fait un bond de 35%.Nestlé a même vu ses ventes decafé soluble progresser de 40%.

Cela résulte des efforts intensifsdéployés pour créer et développer laconsommation de Nescafé aussibien dans des marchés bien établis(Europe, Amérique du Nord, Japon)que dans des marchés plus jeunes tels que la Russie, la Chine et bien d’autres pays émergents.

Graham WhiteiMarketing Manager NestléiCroydon, Royaume-Unii

Graham White est Marketingmanager chez Nestlé Royaume-Uni.Depuis cinq ans, il s’emploie àpromouvoir la consommation deNescafé dans le pays.

«Nescafé est un produit formi-dable avec un passé fantastique. Sil’on demande aux gens quelle mar-que de café ils préfèrent, Nescafé estla réponse qui revient le plus sou-vent. En fait, pour beaucoup de Britanniques, Nescafé signifie ‹café soluble›.

»Néanmoins, avec la compétitionféroce qui existe sur le marchéactuel, on ne peut pas se reposer sur les lauriers d’un passé glorieux. Il est hors de question de se laisseraller, même si la consommation de café est une habitude bien ancréedans les mœurs.

»Notre époque se caractérise parun large choix de produits répondantaux besoins et aux attentes spéci-fiques des consommateurs. AuRoyaume-Uni, cette tendance s’esttraduite ces dernières années parune diminution de la consommationde café des ménages.

»Ce qui me plaît surtout dans montravail, c’est le défi chaque fois renou-velé de trouver les moyens inno-vants de rendre ce qui, finalement,ne sont que des ‹granulés bruns enpot› en produit actuel et désirablepour le consommateur d’aujour-d’hui. Chez Nestlé, nous prenonsbeaucoup de temps pour commu-niquer avec les consommateurs etidentifier ce qu’ils recherchent dansune boisson. De plus, nous necessons de mettre au point et detester des concepts nouveaux.»

Encourager la demande de café

Les efforts depromotion pourstimuler laconsommationdu Nescafé – enRussie commedans d’autrespays émergents –contribuent àaugmenter lademande de café vert

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«Mon défi, c’est de faire de ces granulés bruns en pot un produitactuel et désirable pour le consommateur d’aujourd’hui.»Graham White

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Soumahoro SegbetiiVendeur Pousse-Pousse de NescaféiAbidjani

Soumahoro Segbeti s’occupe d’unPousse-Pousse de Nescaféambulant.Ces chariots ne se trouvent qu’auSénégal et en Côte d’Ivoire. D’icidécembre 2004, Nestlé prévoit d’avoirun total de 500 Pousse-PousseNescafé dans la ville d’Abidjan.

Chaque matin, SoumahoroSegbeti va chercher son Pousse-Pousse au centre Nestlé près duport industriel d’Abidjan. Il se dirigeensuite vers le grand marché deKoumassi – 7 km à pied.

Soumahoro Segbeti fait des arrêtsfréquents en cours de route pourvendre des tasses de Nescafé à sesclients. Il entretient de bonnes rela-tions avec les employés des bureauxsitués le long de la route, et il les sert quotidiennement. Soumahoro

Segbeti a au moins 80 clients fidèles,et tous paient CFA 100 pour unetasse de Nescafé.

Le Pousse-Pousse de SoumahoroSegbeti a été repeint trois fois etamélioré une fois depuis qu’il en apris possession en décembre 1997.

«Nestlé met à ma disposition unthermos, et je me fournis en produitsNescafé chez eux. Je gagne envi-ron CFA 48 000 par semaine, ce quipaie mon loyer et nous permet, à ma femme et à moi, de mener unevie confortable. J’économise pouracheter un kiosque, voire deux!

»J’aime bien les jours de pluie –moment idéal pour déguster unebonne tasse de café. Je suis un bonvendeur; j’explique à mes clientsque le Nescafé se boit en mangeant,ou après avoir mangé. C’esttoujours le moment, pour mesclients ou moi-même, de boire un bon café!»

SoumahoroSegbeti est l’undes nombreuxvendeurs Pousse-Pousse de Nescaféen Côte d’Ivoire

Augmenter la consommation dans les pays en développement

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«Je gagne environ CFA 48000 par semaine, ce qui me permet de payer mon loyer et de disposer d’un niveau de vie convenable.»Soumahoro Segbeti

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Par le biais de l’assistance techniqueet de la distribution de jeunes plantsde café ainsi que des programmesd’amélioration de la qualité, lesproducteurs de café peuvent êtreaidés à accroître leurs revenus: une production de qualité et unemoindre dépendance au café sont deux manières efficaces de gagner plus.

En même temps, les achatsdirects aux producteurs et le soutienaux coopératives permettent aux caféiculteurs de garder poureux-mêmes une plus grande part de la valeur de leur café.

Dans de nombreux pays, cestypes de partenariats sont mis enplace et permettent aux plan-teurs de café et à leurs famillesd’entrevoir l’avenir sereinement.

Mais tout cela n’est pas suffisant.Si l’on souhaite trouver des solu-tions applicables à la caféiculture engénéral, il importe d’augmenter la consommation afin de réduire ledéséquilibre entre l’offre et lademande. En outre, la valeur ajou-tée par la transformation du cafédoit rester dans les pays produc-teurs. Aussi, les entreprises qui met-tent leurs fabriques dans ces paysaident-t-elles l’économie locale et permettent la création d’emplois.

Pour de nombreux planteurs, la culture du café a encore de l’avenir

Nestlé et les bas prix du caféi

Nestlé n’est pas en faveur de basprix pour le café vert et se soucie dubien-être des planteurs et de leursfamilles, dont les revenus dépendentde la culture du café.Par le biais des nombreux program-mes qu’elle met en œuvre et par l’assistance technique, Nestlécontribue au bien-être des commu-nautés qui dépendent du café.

Après l’école, KikKadkhratoak aideses parents dansleur exploitation

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Kik Kadkhratoaki14 ansiProvince de ChumphoniThaïlandei

Le père de Kik Kadkhratoak est unplanteur thaïlandais de la provincede Chumphon. Cette jeune fille a 14 ans et fréquente l’école secon-daire de son village.

Plus tard, elle veut rentrer dans la police, ou peut-être même dans l’armée.

«Il me reste trois années d’étude,mais si je veux rentrer dans la police,il faudra que j’aille à l’université.»

Kik est très attachée à la région oùvit sa famille – une région dominéepar la culture du café. Après sescours, elle aide ses parents dans leur exploitation.

«Je voudrais étudier lesmathématiques à l’Université deChulalongkorn à Bangkok – l’unedes meilleures du pays.»

Le père de Kik se réjouit du désirde sa fille de s’orienter vers un bon métier, et d’avoir les moyens definancer ses études grâce au prixque paie Nestlé pour son café.

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«Mon père m’a dit que c’était grâce au prix auquel il vendait son café qu’il pouvait financer mes études.»Kik Kadkhratoak

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Il est peu probable que le cours du café atteigne denouveau les pics du passé. A moins d’une catastropheclimatique majeure, la capacité des planteurs de cer-tains pays – comme le Brésil – à réagir rapidement à desconditions de marché favorables, et à produire du café à moindre coût assurera un niveau élevé à l’offre decafé. Il existe néanmoins des mesures pour aider les planteurs à atteindre un niveau de vie convenable.

Les pays riches doivent contribuer à trouver unesolution à cette crise. «Il n’existe pas de solution mira-cle» nous confie Peter Brabeck-Letmathe, Admi-nistrateur délégué de Nestlé S.A. «Ces prix bas du caférésultent d’une production excédentaire au niveaumondial» résume-t-il. «Il faut fournir des effortsconcertés pour maintenir un point d’équilibre entrel’offre et la demande, pour que le producteur moyenbénéficie d’un rendement convenable sur soninvestissement en argent et en travail.

»Vu sous cet angle, il apparaît nécessaire d’agir à lafois du côté de l’offre et de la demande. C’est du côté dela demande, par la promotion de la consommation decafé, que réside la responsabilité essentielle, et la plusdirecte, des industriels comme Nestlé. Mais je penseaussi qu’il est de notre devoir d’exprimer notre soutienen faveur d’une libéralisation accélérée du commercemondial. Les pays en développement sont actuel-lement les victimes des politiques de subventions des pays développés.»

L’industrie n’est pas seule à devoir assumer desresponsabilités. Les gouvernements, la société civile,sans oublier les planteurs eux-mêmes, tous ont un rôle important à jouer. «Dans les pays producteurs decafé, on doit accompagner les producteurs de cafédans leurs efforts pour augmenter leurs revenus. Ceuxqui ont la possibilité d’améliorer la qualité de leurproduction devraient recevoir de l’aide dans ce sens.Parallèlement, il est important que les planteurs diver-sifient leurs sources de revenus en explorant desactivités plus rentables.»

Les planteurs doivent diversifier leurs sources de revenusLe moyen le plus efficace de compenser un déséquilibredu marché est d’agir aux deux extrémités de la chaîned’approvisionnement. Une augmentation de la consom-mation est certainement une condition clé, mais ne

peut prétendre seule à résoudre le problème. A l’heureactuelle, trop de planteurs n’ont que le café commesource de revenu. Une telle dépendance envers un seulproduit agricole est très dangereuse lorsque le cours dece produit baisse. S’ils pouvaient compter sur d’autressources de revenus, ils pourraient ajuster leur niveau deproduction aux conditions du marché.

Pour Peter Brabeck-Letmathe, c’est le facteur clé.«Les planteurs qui ont aujourd’hui diversifié leursactivités ou leur production sont moins affectés par lesfluctuations de cours . A mon avis, c’est dans cedomaine qu’il faut concentrer nos efforts. Mais lesplanteurs devraient pouvoir prendre eux-mêmes lesbonnes décisions. C’est pourquoi il faut desprogrammes et des projets de formation.

»Chez Nestlé, par exemple, nous avons intégré cetteapproche dans l’aide technique que nous apportonsaux planteurs. Nous avons également créé des projetsdans plusieurs pays, tels qu’une pisciculture auMexique et un projet de diversification aux Philippines.Ce sont des exemples concrets de ce qu’une sociétépeut faire afin de soutenir la diversification.»

La diversification n’est pas toujours chose facile,surtout quand les planteurs veulent se lancer dans uneforme de culture qui bénéficie de subventions dans lespays occidentaux. C’est par exemple le cas du sucre etdu soja, qui pourraient remplacer le café dans certainesrégions. Mais de telles cultures ne peuvent être ren-tables, aussi longtemps que les subventions agricolesen vigueur aux Etats-Unis et dans l’Union Européennefont artificiellement baisser les cours des marchésinternationaux de ces produits.

«Chez Nestlé, nous pensons que ces barrièrescommerciales sont injustes envers les agriculteurs dumonde en développement. Elles réduisent la marged’action des pays pauvres pour surmonter leursproblèmes. Le coût de ces subventions ne se calculepas seulement en dollars ou en euros, mais aussi enpertes nettes pour l’éducation, la santé et la subsistancede millions de personnes vivant dans les communautésrurales les plus pauvres au monde. Les subventionsexportent la pauvreté.»

La diversification, cependant, n’est pas une fin ensoi, mais seulement un moyen de réduire la vulnérabilité de certains planteurs. La diversification ne devrait pasêtre imposée aux producteurs compétitifs.

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«Je trouve que les barrières commerciales sont injustes envers les agriculteurs des paysen développement.»Peter Brabeck-Letmathe

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Renforcer et stabiliser le cours du caféIl existe un certain nombre de programmes dont le butest d’assurer un revenu plus élevé aux planteurs, par lebiais d’un prix subventionné, supérieur au cours dumarché. Le mouvement du commerce équitable venddu café à un prix supérieur, permettant ainsi de payer les coopératives au-dessus du prix du marché.

«De toute évidence, ce mouvement est favorable à certains planteurs dans le monde. Plus encore, il a per-mis d’éveiller l’attention des consommateurs occiden-taux sur la situation difficile des planteurs. Mais un telsystème ne pourra jamais être qu’un marché de niche;si on devait l’appliquer à grande échelle, il aggraveraitl’excès de l’offre mondiale de café et, par là même, lacrise du cours du café. L’industrie a besoin de proposerdes solutions adaptées à l’ensemble de la communautédes planteurs», explique Peter Brabeck-Letmathe.

«Des systèmes de soutien doivent être mis en place detoute urgence afin de protéger les planteurs des pays endéveloppement contre les fluctuations extrêmes des prix,comme les prix désespérément bas d’un passé récent.

»Le développement de mécanismes visant à lastabilisation des revenus d’exportation est une prioritéabsolue. Ils peuvent, par exemple, prendre la formed’un accès facilité au système de financement compen-satoire du Fonds monétaire international ou la réacti-vation du système de stabilisation des recettes d’expor-tation (Stabex) de l’Union européenne. Il s’agit d’undomaine où l’Organisation internationale du cafépourrait jouer un rôle de premier plan, de pair avec les organisations financières internationales, lesbanques et les négociants en café.

»La stabilisation des revenus d’exportation présenteun certain nombre d’avantages par rapport aux stocksde sécurité et autres méthodes qui interfèrent direc-tement avec l’offre et le prix. Parce que de tels systèmesn’ont pas l’ambition de maintenir des prix artificielle-ment élevés, le risque est moindre de prolongerinutilement les périodes d’offre excédentaire. Ilspeuvent néanmoins amortir certaines conséquencesdes dépressions les plus extrêmes.»

Les pays producteurs de café ont besoin d’investissementsL’intérêt à long terme des consommateurs de café estun secteur du café stable, qui offre une sécurité aux

planteurs et des retombées économiques positives auxpays producteurs, grâce à l’industrie du café. Le plan-teur est un producteur, mais il fait aussi partie d’unecommunauté et d’une économie plus vastes. «Nestlés’engage à favoriser la viabilité et la stabilité de l’industriedu café, en commençant par le début de la chaîne deproduction et en innovant dans le processus commercial.»

C’est au cours du processus qui transforme lesgrains de café en café soluble qu’a lieu le plus grandapport de valeur ajoutée. Nestlé produit plus de 55% deson Nescafé dans des usines des pays en dévelop-pement – un atout évident pour l’économie de ces pays.Ainsi, l’entreprise crée des emplois, paie des impôts et transmet des technologies de pointe.

Dans certains pays producteurs de café danslesquels Nestlé possède une usine Nescafé, la sociétés’approvisionne directement auprès des planteurs. Cesystème permet aux paysans d’apporter leur produc-tion à un centre d’achat et, par conséquent, d’en obtenirun meilleur prix. Quelque 110 000 tonnes de café vertont été achetées de cette façon en 2002, ce qui représente14% des besoins de la société. En plus de tout cela, lesplanteurs bénéficient d’un soutien technique gratuit.

Recherche et amélioration du caféUn autre élément que Peter Brabeck-Letmathe considère essentiel est l’investissement de Nestlé dansle domaine de la recherche pour le café. «Dans notreCentre de recherche situé à Tours, en France, noussommes activement engagés dans différents domaines,tels que la sélection du café, les techniques de multipli-cation (embryogenèse somatique), les marqueursmoléculaires et la cryoconservation.

»Nestlé travaille également en collaboration avec descentres de recherche au Mexique, en Thaïlande et enIndonésie, en leur apportant son soutien notamment enproposant au personnel scientifique de ces centres, des formations gratuites à Tours (France). Récemment,Nestlé a entamé un nouveau programme de colla-boration avec le Centre de recherche du café de Jimmaen Ethiopie. Un collaborateur scientifique éthiopiensuivra une formation en France, et Nestlé fournira desconseils techniques.»

Nestlé a aussi mis au point une collection de 250 variétés de café du monde entier reconnus pourleur qualité supérieure. Ces variétés sont gracieusement

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mises à disposition des pays qui ont pris part au projet.Cette action leur permet de mener des programmesd’amélioration des plants, en utilisant les variétés les mieux adaptées à leur climat et aux conditions del’environnement local.

Consommation accrueMalheureusement, l’augmentation de la consomma-tion de café n’a pas été aussi rapide que celle de sa pro-duction. Alors que la production de café vert atteignait111 millions de sacs en 2002/2003, la consommation nedépassait pas 109 millions. Cette situation n’a faitqu’accroître les réserves de café déjà importantes,accumulées depuis plusieurs années.

Néanmoins, comme nous l’avons déjà remarqué,Nestlé a fortement contribué à l’augmentation de laconsommation. Au cours des dix dernières années, lesventes de Nescafé ont progressé de 40% – élémentmoteur d’une croissance de 17% de la consommationtotale de café dans le monde.

«Les torréfacteurs tels que Nestlé encouragentactivement la consommation. C’est profitable pournotre société autant que pour les planteurs. Plus lesgens consomment de café, plus les planteurs auront de chances d’augmenter leurs revenus.»

Les investissements de Nestlé dans des efforts demarketing pour promouvoir la consommation de cafésont importants. De plus, la société soutient activementplusieurs initiatives ayant elles aussi pour but la pro-motion de la consommation, plus particulièrement leprogramme Positively Coffee, lequel s’est donné pour mission la mise à disposition de la professionmédicale et du grand public d’informations objectives,fondées sur des recherches scientifiques indépen-dantes qui démontrent les effets bénéfiques du café sur la santé. Si cette initiative réussit, le café pourra selibérer des préjudices dont il est victime et gagner en sympathie auprès du public, ce qui pourrait contribueraussi à une augmentation de la consommation du café.

«Il est vital que tous les partenaires travaillent main dans la main pour améliorer la chaîne du café.»Peter Brabeck-Letmathe

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Les prix bas ne sont bons pour personneOn pourrait, à première vue, penser que des prix bassont avantageux pour une société telle que Nestlé.Néanmoins, les prix bas ne sont pas seulement préjudi-ciables aux planteurs, mais également aux sociétéstelles que Nestlé. Le premier effet négatif des prix bas setraduit par une baisse inévitable de la qualité de lamatière première; il devient alors plus difficile de trouverles cafés dont Nestlé a besoin.

Ensuite, la présence d’économies fortes et richesdans le monde est un atout pour les intérêts de Nestlé.«Les millions de planteurs dont nous parlons sont aussides consommateurs de produits alimentaires – faitobserver à juste titre Peter Brabeck-Letmathe – et quandleurs revenus baissent, ils ne peuvent plus consommerautant. C’est pour cette raison qu’il est de l’intérêt deNestlé que le cours du café soit stable, et se maintienneau-dessus du coût de production.»

S’engager avec tous les partenairesPour Peter Brabeck-Letmathe, c’est en collaborationavec tous les partenaires qu’il faut trouver des moyensd’aider les planteurs. «Nestlé pense que, dans cecontexte particulier, il est vital que tous les parte-naires – gouvernements, torréfacteurs, négociants,planteurs et ONG – travaillent main dans la main pour trouver des solutions adéquates afin d’améliorer la chaîne du café. C’est la raison pour laquelle je me suis engagé dans l’Eminent Person Group des Nations Unies.»

Lancé par l’Assemblée générale des Nations Uniessous les auspices de la CNUCED (Conférence desNations Unies sur le commerce et le développement),un appel a été signé par 15 personnalités, au nombredesquelles figure Peter Brabeck-Letmathe. La missionde ce groupe est de proposer des solutions globales aux problèmes liés aux matières premières. «Je pensequ’un grand nombre d’actions peuvent contribuer àaméliorer les conditions du marché des matièrespremières, et donc soulager la pauvreté de nombreuxproducteurs», affirme Peter Brabeck-Letmathe. Ilajoute: «Et dans le cas des planteurs, je pense que lecombat contre le problème de la saturation de l’offre, et la création de conditions optimales pour faciliterl’accès au marché, sont les meilleurs soutiens que nouspuissions leur apporter.»

Par ailleurs, Nestlé, avec deux autres sociétés agro-alimentaires, a cofondé SAI (Sustainable AgricultureInitiative), un programme pour l’agriculture durable.Grâce à ce réseau, un groupe de travail sur le café a étécréé comprenant à ce jour huit sociétés de l’industrie ducafé. Ensemble, ces sociétés essaient de définir desmoyens d’aider les planteurs.

Dans le même esprit, mais à plus grande échelle, il ya aussi l’initiative CCCC (Common Code for the CoffeeCommunity), créé par DKV (Deutscher Kaffeeverband –association allemande du café), et GTZ (Gesellschaft fürTechnische Zusammenarbeit – agence allemande pourla coopération technique). Il s’agit d’une plateformemultipartenaires dont le but est de définir un code dedéveloppement durable allant du caféier jusqu’auproduit fini. Les représentants de l’industrie, de lasociété civile et des planteurs travaillent ensemble pouraboutir à une production de café selon le principe dudéveloppement durable.

Nestlé est l’un des fondateurs du CCCC au travers dela DKV ainsi qu’un membre actif du Comité directeur etdu Groupe de travail environnement du CCCC. Toutesles sociétés membres du Groupe de travail sur le café deSAI jouent un rôle actif dans le cadre de cette initiative.

Des raisons d’espérer«Aujourd’hui, le café est un lien concret entre les

différentes communautés du Nord et du Sud» constate Peter Brabeck-Letmathe. «Il s’agit d’uneindustrie mondiale qui, si elle est développée correc-tement, peut continuer à répandre ses effets stimulantssur de multiples cultures, et procurer de bonnes condi-tions de vie à des millions de planteurs et à nombre de communautés rurales. Chez Nestlé, nous avons foien l’industrie du café, et nous nous engageons à jouer notre rôle pour que producteurs et consomma-teurs y trouvent leur compte.»

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Rédaction et éditionNestlé S.A., Affaires publiques

Conception et graphismeNestec Ltd, Marketing Communications,Corporate Identity and Design etEsterson Associates, Londres,Royaume Uni

IllustrationsAude van Ryn, Londres, Royaume Uni

PhotographieMarkus Bühler/Lookat Photos, Zurich,Suisse;Jillian Edelstein, Londres, Royaume Uni;Harmen Hoogland/Nestec Ltd,Marketing Communications, Corporate Identity and Design;Marc Latzel/Lookat Photos, Zurich,Suisse;Christian Vogt, Basel, Suisse;apg image, Vevey, Suisse;Keystone, Zurich, Suisse

TraductionFTC – FarnerTeuber Communication, Lausanne, Suisse

ImpressionEntreprise d’arts graphiques Jean Genoud S.A., Le Mont-sur-Lausanne, Suisse

PapierMunken Lynx, sans chlore (TCF)

Page de couvertureRécolte de café au Mexique

© Mars 2004, Nestlé S.A.,Affaires publiques

Nestlé S.A.Avenue Nestlé 551800 VeveySuisse

www.nestle.com

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