Les systèmes électriques insulaires présentent des singularités fortes au regard de la France métropolitaine :
Ils sont de taille réduite : en 2014, les productions électriques de la France d’outre-mer étaient comprises entre 41,4 GWh (Saint-Pierre-et-Miquelon) et 2 857 GWh (Île de la Réunion). Ces chiffres sont à comparer à ceux de la métropole : 539 100 GWh pour la même année.
Les coûts de production y sont structurellement plus élevés qu’en métropole, du fait de la composition du mix énergétique, et de l’existence de contraintes logistiques et climatiques. De plus, il est probable que les coûts augmentent en raison de l’évolution des prix des combustibles fossiles et du prix des émissions de CO2. La péréquation tarifaire (prise en compte dans la CSPE) permet aux consommateurs des ZNI de bénéficier de tarifs réglementés identiques à ceux de la métropole.
Malgré une politique de maîtrise de la demande, ces territoires ont connu une forte croissance de la consommation électrique. Cette évolution a deux causes principales : la croissance démographique et l’augmentation du taux d’équipement des ménages en matériel électrique (notamment de climatisation), même si cette dernière connaît un ralentissement ces dernières années.
LES SPÉCIFICITÉS ÉLECTRIQUES
Le mix actuel de production électrique de quatre départements d’outre-merSource : Bilans prévisionnels EDF SEI, 2015
Guadeloupe
Guyane
Martinique
Réunion 10 %
hydraulique bagasse biomasse géothermie photovoltaïque éolien biogaz Unité d’Incinération d’Ordures Ménagères (UIOM) fioul charbon
Un arrêté technique instaure un seuil maximal de pénétration des énergies variables sur les réseaux électriques, qui interdit le développement de ces moyens de production sans leur associer des dispositifs de stockage et de gestion du réseau.
Consommation d’énergie primaire et indépendance énergétique de quatre départements d’outre-merSource : OREC Guadeloupe, OREDD, OMEGA, OER
Guadeloupe Guyane Martinique RéunionConsommation d’énergie primaire
802 ktep 307 ktep 713 ktep 1 382 ktep
Part des EnR dans la consommation d’énergie primaire (indépendance énergétique)
10 % 16 % 6 % 14 %
30 %Seuil de déconnexion des EnR électriques sur le réseau
taux de pénétration maximale (hypothèses de foisonnement de 60 %) taux potentiel de pénétration maximale (hypothèses de réalisation à 100 %
de la file d’attente)
Taux de pénétration des EnR variables dans les systèmes électriques des ZNISource : EDF SEI, CRE.
Guadeloupe
34 %38 %
33 %24 %
Guyane
42 %46 %
Martinique
38 %
Réunion
25 %
13-15 rue de la Baume · 75008 ParisTél : +33 (0)1 48 78 05 60Fax : +33 (0)1 48 78 09 [email protected] · ser_enr
Syndicat des énergies renouvelableswww.enr.fr · www.acteurs-enr.fr 3V
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Jérôme BILLEREYPrésident de la Commission
des régions ultramarines du SER
« Le cadre de la loi, et notamment les nouvelles compétences conférées à l’État et aux Régions pour élaborer les programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE) pour les zones non-interconnectées dans une gouvernance à repenser, nous donne une chance historique d’orienter de manière décisive l’avenir énergétique des départements d’outre-mer afin qu’ils redeviennent le fer-de-lance de la transition énergétique : saisissons-la ! »
CAP SUR
L’AUTONOMIE ÉNERGÉTIQUE DANS LES DÉPARTEMENTS
D’OUTRE-MER
production locale d’énergie primaire
disponibilités totales en énergies primaires
Taux d’indépendance
énergétique
Du fait de leur contexte particulier, les régions ultramarines ont toujours eu un rôle précurseur dans le développement des énergies renouvelables. Cependant, en raison de politiques de soutien moins dynamiques (suppression de la défiscalisation, disparition ou inadaptation des tarifs réglementés pour certaines filières, irrégularité des appels d’offres, etc.) ou de contraintes encore non surmontées, leur développement s’est considérablement réduit.
Avec l’article 1er de la Loi relative à la Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV), l’État réaffirme les objectifs ambitieux qui avaient été adoptés dans le cadre de la loi Grenelle I pour les territoires ultramarins : « parvenir à l’autonomie énergétique dans les départements d’outre-mer à l’horizon 2030 avec, comme objectif intermédiaire, 50 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2020 ».
Aujourd’hui, la dépendance des départements d’outre-mer aux énergies importées est encore très forte. Atteindre l’autonomie énergétique dans ces territoires nécessitera une importante progression de la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie primaire. Pour y parvenir, il est indispensable que toutes les forces politiques, administratives et économiques de ces territoires se mobilisent.
ÉTAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES
47 %Part des transports
dans l’énergie primaire consommée dans les DOM (dont 1 million de véhicules
représentant 30 % de l’énergie primaire)
225 €/MWh Coût de production
moyen de l’électricté dans les DOM (Rapport d’activité annuel de la CRE 2014)
215€/MWhPrix moyen actuel de
l’électricité photovoltaïque avec stockage
(installations au sol et ombrières - Information de la CRE sur les réponses à l’appel d’offres solaire
avec stockage dans les ZNI - Janvier 2016)
VERS L’AUTONOMIE ÉNERGÉTIQUE
Les programmations pluriannuelles de l’énergie pour les zones non-interconnectées (PPE ZNI) actuellement en cours d’élaboration revêtent un caractère crucial pour l’avenir énergétique des territoires ultramarins et le développement des filières renouvelables, créatrices de valeurs ajoutées locales et d’emplois. Elles assurent une sécurité d’approvisionnement des territoires. L’Autorité Environnementale du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD) a récemment estimé que le projet de PPE pour La Réunion « [était] loin de permettre l’atteinte des objectifs d’autonomie énergétique prévus par la loi ». Il est à craindre que l’ensemble des exercices prospectifs se révèlent en décalage avec ces objectifs.
Chaque DOM dispose pourtant de particularités géographiques et de gisements locaux spécifiques, diversifiés et abondants, permettant d’accroître massivement la production d’énergies renouvelables.
La réflexion pour parvenir à l’autonomie énergétique doit s’articuler autour de plusieurs volets complémentaires :
L’intégration des réductions de coûts des filières renouvelables dans les exercices prospectifs en cours, en particulier le photovoltaïque, l’éolien, et surtout le stockage dont la décroissance des coûts à court et moyen terme s’annonce spectaculaire ;
Le développement de ces filières nécessite, en parallèle, l’essor rapide des réseaux intelligents afin d’augmenter fortement le seuil de pénétration des énergies renouvelables électriques variables sur les réseaux insulaires tout en garantissant la sécurité des systèmes électriques ;
L’importance des produits pétroliers importés dans le mix énergétique primaire des DOM est aussi liée au secteur des transports. Travailler à l’autonomie énergétique, nécessite de planifier des transferts d’usages ambitieux dans ce domaine, permettant de réduire la dépendance aux énergies fossiles importées, avec la diffusion massive de véhicules électriques, à biocarburants ou à hydrogène.
1 hectare de cultures énergétiques permet
de produire environ35 MWh d’électricité par an
-50 % en 5 ans
Le prix du stockage a été divisé par deux depuis 2010. Cette
baisse se poursuivra dans les prochaines années, sous l’effet
d’une industrialisation accélérée.
-73 % en 10 ans
Le prix du photovoltaïque au sol sans stockage est passé de 300 €/MWh en
2006 à 82 €/MWh en moyenne aujourd’hui. Il devrait encore baisser
de 25 % d’ici 2020, et de 45 % d’ici 2030.
Ces actions sont indissociables de la poursuite d’une politique audacieuse de maîtrise de la consommation d’énergie, notamment dans l’habitat, et du développement de nouvelles filières : la géothermie, les énergies marines (hydroliennes, installations houlomotrices, énergie thermique des mers), l’utilisation des cultures énergétiques avec la canne combustible ou d'autres variétés à pousse rapide.
De nouveaux moyens de production dédiés à des applications spécifiques (comme les SWAC, « Seawater airconditioning » ou le solaire thermique) viendront en déduction des consommations d’électricité. L’apparition des réseaux intelligents favorisera l’émergence de l’autoconsommation et modifiera profondément notre manière d’analyser la problématique de l’offre et de la demande. Ainsi, les véhicules électriques, à la fois consommateurs d’énergie lors de leurs phases de charges (principalement à partir de modules photovoltaïques), peuvent devenir un puissant outil de stockage lorsqu’ils sont reliés aux réseaux domestiques. Dans leur complexité, les réseaux de demain nous offrent de multiples possibilités et une nouvelle souplesse de fonctionnement. C’est cela, aussi, la transition énergétique !
Les systèmes électriques insulaires présentent des singularités fortes au regard de la France métropolitaine :
Ils sont de taille réduite : en 2014, les productions électriques de la France d’outre-mer étaient comprises entre 41,4 GWh (Saint-Pierre-et-Miquelon) et 2 857 GWh (Île de la Réunion). Ces chiffres sont à comparer à ceux de la métropole : 539 100 GWh pour la même année.
Les coûts de production y sont structurellement plus élevés qu’en métropole, du fait de la composition du mix énergétique, et de l’existence de contraintes logistiques et climatiques. De plus, il est probable que les coûts augmentent en raison de l’évolution des prix des combustibles fossiles et du prix des émissions de CO2. La péréquation tarifaire (prise en compte dans la CSPE) permet aux consommateurs des ZNI de bénéficier de tarifs réglementés identiques à ceux de la métropole.
Malgré une politique de maîtrise de la demande, ces territoires ont connu une forte croissance de la consommation électrique. Cette évolution a deux causes principales : la croissance démographique et l’augmentation du taux d’équipement des ménages en matériel électrique (notamment de climatisation), même si cette dernière connaît un ralentissement ces dernières années.
LES SPÉCIFICITÉS ÉLECTRIQUES
Le mix actuel de production électrique de quatre départements d’outre-merSource : Bilans prévisionnels EDF SEI, 2015
Guadeloupe
Guyane
Martinique
Réunion 10 %
hydraulique bagasse biomasse géothermie photovoltaïque éolien biogaz Unité d’Incinération d’Ordures Ménagères (UIOM) fioul charbon
Un arrêté technique instaure un seuil maximal de pénétration des énergies variables sur les réseaux électriques, qui interdit le développement de ces moyens de production sans leur associer des dispositifs de stockage et de gestion du réseau.
Consommation d’énergie primaire et indépendance énergétique de quatre départements d’outre-merSource : OREC Guadeloupe, OREDD, OMEGA, OER
Guadeloupe Guyane Martinique RéunionConsommation d’énergie primaire
802 ktep 307 ktep 713 ktep 1 382 ktep
Part des EnR dans la consommation d’énergie primaire (indépendance énergétique)
10 % 16 % 6 % 14 %
30 %Seuil de déconnexion des EnR électriques sur le réseau
taux de pénétration maximale (hypothèses de foisonnement de 60 %) taux potentiel de pénétration maximale (hypothèses de réalisation à 100 %
de la file d’attente)
Taux de pénétration des EnR variables dans les systèmes électriques des ZNISource : EDF SEI, CRE.
Guadeloupe
34 %38 %
33 %24 %
Guyane
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Martinique
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13-15 rue de la Baume · 75008 ParisTél : +33 (0)1 48 78 05 60Fax : +33 (0)1 48 78 09 [email protected] · ser_enr
Syndicat des énergies renouvelableswww.enr.fr · www.acteurs-enr.fr 3V
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Jérôme BILLEREYPrésident de la Commission
des régions ultramarines du SER
« Le cadre de la loi, et notamment les nouvelles compétences conférées à l’État et aux Régions pour élaborer les programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE) pour les zones non-interconnectées dans une gouvernance à repenser, nous donne une chance historique d’orienter de manière décisive l’avenir énergétique des départements d’outre-mer afin qu’ils redeviennent le fer-de-lance de la transition énergétique : saisissons-la ! »
CAP SUR
L’AUTONOMIE ÉNERGÉTIQUE DANS LES DÉPARTEMENTS
D’OUTRE-MER
production locale d’énergie primaire
disponibilités totales en énergies primaires
Taux d’indépendance
énergétique
Du fait de leur contexte particulier, les régions ultramarines ont toujours eu un rôle précurseur dans le développement des énergies renouvelables. Cependant, en raison de politiques de soutien moins dynamiques (suppression de la défiscalisation, disparition ou inadaptation des tarifs réglementés pour certaines filières, irrégularité des appels d’offres, etc.) ou de contraintes encore non surmontées, leur développement s’est considérablement réduit.
Avec l’article 1er de la Loi relative à la Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV), l’État réaffirme les objectifs ambitieux qui avaient été adoptés dans le cadre de la loi Grenelle I pour les territoires ultramarins : « parvenir à l’autonomie énergétique dans les départements d’outre-mer à l’horizon 2030 avec, comme objectif intermédiaire, 50 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2020 ».
Aujourd’hui, la dépendance des départements d’outre-mer aux énergies importées est encore très forte. Atteindre l’autonomie énergétique dans ces territoires nécessitera une importante progression de la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie primaire. Pour y parvenir, il est indispensable que toutes les forces politiques, administratives et économiques de ces territoires se mobilisent.
ÉTAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES
47 %Part des transports
dans l’énergie primaire consommée dans les DOM (dont 1 million de véhicules
représentant 30 % de l’énergie primaire)
225 €/MWh Coût de production
moyen de l’électricté dans les DOM (Rapport d’activité annuel de la CRE 2014)
215€/MWhPrix moyen actuel de
l’électricité photovoltaïque avec stockage
(installations au sol et ombrières - Information de la CRE sur les réponses à l’appel d’offres solaire
avec stockage dans les ZNI - Janvier 2016)
VERS L’AUTONOMIE ÉNERGÉTIQUE
Les programmations pluriannuelles de l’énergie pour les zones non-interconnectées (PPE ZNI) actuellement en cours d’élaboration revêtent un caractère crucial pour l’avenir énergétique des territoires ultramarins et le développement des filières renouvelables, créatrices de valeurs ajoutées locales et d’emplois. Elles assurent une sécurité d’approvisionnement des territoires. L’Autorité Environnementale du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD) a récemment estimé que le projet de PPE pour La Réunion « [était] loin de permettre l’atteinte des objectifs d’autonomie énergétique prévus par la loi ». Il est à craindre que l’ensemble des exercices prospectifs se révèlent en décalage avec ces objectifs.
Chaque DOM dispose pourtant de particularités géographiques et de gisements locaux spécifiques, diversifiés et abondants, permettant d’accroître massivement la production d’énergies renouvelables.
La réflexion pour parvenir à l’autonomie énergétique doit s’articuler autour de plusieurs volets complémentaires :
L’intégration des réductions de coûts des filières renouvelables dans les exercices prospectifs en cours, en particulier le photovoltaïque, l’éolien, et surtout le stockage dont la décroissance des coûts à court et moyen terme s’annonce spectaculaire ;
Le développement de ces filières nécessite, en parallèle, l’essor rapide des réseaux intelligents afin d’augmenter fortement le seuil de pénétration des énergies renouvelables électriques variables sur les réseaux insulaires tout en garantissant la sécurité des systèmes électriques ;
L’importance des produits pétroliers importés dans le mix énergétique primaire des DOM est aussi liée au secteur des transports. Travailler à l’autonomie énergétique, nécessite de planifier des transferts d’usages ambitieux dans ce domaine, permettant de réduire la dépendance aux énergies fossiles importées, avec la diffusion massive de véhicules électriques, à biocarburants ou à hydrogène.
1 hectare de cultures énergétiques permet
de produire environ35 MWh d’électricité par an
-50 % en 5 ans
Le prix du stockage a été divisé par deux depuis 2010. Cette
baisse se poursuivra dans les prochaines années, sous l’effet
d’une industrialisation accélérée.
-73 % en 10 ans
Le prix du photovoltaïque au sol sans stockage est passé de 300 €/MWh en
2006 à 82 €/MWh en moyenne aujourd’hui. Il devrait encore baisser
de 25 % d’ici 2020, et de 45 % d’ici 2030.
Ces actions sont indissociables de la poursuite d’une politique audacieuse de maîtrise de la consommation d’énergie, notamment dans l’habitat, et du développement de nouvelles filières : la géothermie, les énergies marines (hydroliennes, installations houlomotrices, énergie thermique des mers), l’utilisation des cultures énergétiques avec la canne combustible ou d'autres variétés à pousse rapide.
De nouveaux moyens de production dédiés à des applications spécifiques (comme les SWAC, « Seawater airconditioning » ou le solaire thermique) viendront en déduction des consommations d’électricité. L’apparition des réseaux intelligents favorisera l’émergence de l’autoconsommation et modifiera profondément notre manière d’analyser la problématique de l’offre et de la demande. Ainsi, les véhicules électriques, à la fois consommateurs d’énergie lors de leurs phases de charges (principalement à partir de modules photovoltaïques), peuvent devenir un puissant outil de stockage lorsqu’ils sont reliés aux réseaux domestiques. Dans leur complexité, les réseaux de demain nous offrent de multiples possibilités et une nouvelle souplesse de fonctionnement. C’est cela, aussi, la transition énergétique !
Les systèmes électriques insulaires présentent des singularités fortes au regard de la France métropolitaine :
Ils sont de taille réduite : en 2014, les productions électriques de la France d’outre-mer étaient comprises entre 41,4 GWh (Saint-Pierre-et-Miquelon) et 2 857 GWh (Île de la Réunion). Ces chiffres sont à comparer à ceux de la métropole : 539 100 GWh pour la même année.
Les coûts de production y sont structurellement plus élevés qu’en métropole, du fait de la composition du mix énergétique, et de l’existence de contraintes logistiques et climatiques. De plus, il est probable que les coûts augmentent en raison de l’évolution des prix des combustibles fossiles et du prix des émissions de CO2. La péréquation tarifaire (prise en compte dans la CSPE) permet aux consommateurs des ZNI de bénéficier de tarifs réglementés identiques à ceux de la métropole.
Malgré une politique de maîtrise de la demande, ces territoires ont connu une forte croissance de la consommation électrique. Cette évolution a deux causes principales : la croissance démographique et l’augmentation du taux d’équipement des ménages en matériel électrique (notamment de climatisation), même si cette dernière connaît un ralentissement ces dernières années.
LES SPÉCIFICITÉS ÉLECTRIQUES
Le mix actuel de production électrique de quatre départements d’outre-merSource : Bilans prévisionnels EDF SEI, 2015
Guadeloupe
Guyane
Martinique
Réunion 10 %
hydraulique bagasse biomasse géothermie photovoltaïque éolien biogaz Unité d’Incinération d’Ordures Ménagères (UIOM) fioul charbon
Un arrêté technique instaure un seuil maximal de pénétration des énergies variables sur les réseaux électriques, qui interdit le développement de ces moyens de production sans leur associer des dispositifs de stockage et de gestion du réseau.
Consommation d’énergie primaire et indépendance énergétique de quatre départements d’outre-merSource : OREC Guadeloupe, OREDD, OMEGA, OER
Guadeloupe Guyane Martinique RéunionConsommation d’énergie primaire
802 ktep 307 ktep 713 ktep 1 382 ktep
Part des EnR dans la consommation d’énergie primaire (indépendance énergétique)
10 % 16 % 6 % 14 %
30 %Seuil de déconnexion des EnR électriques sur le réseau
taux de pénétration maximale (hypothèses de foisonnement de 60 %) taux potentiel de pénétration maximale (hypothèses de réalisation à 100 %
de la file d’attente)
Taux de pénétration des EnR variables dans les systèmes électriques des ZNISource : EDF SEI, CRE.
Guadeloupe
34 %38 %
33 %24 %
Guyane
42 %46 %
Martinique
38 %
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25 %
13-15 rue de la Baume · 75008 ParisTél : +33 (0)1 48 78 05 60Fax : +33 (0)1 48 78 09 [email protected] · ser_enr
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Jérôme BILLEREYPrésident de la Commission
des régions ultramarines du SER
« Le cadre de la loi, et notamment les nouvelles compétences conférées à l’État et aux Régions pour élaborer les programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE) pour les zones non-interconnectées dans une gouvernance à repenser, nous donne une chance historique d’orienter de manière décisive l’avenir énergétique des départements d’outre-mer afin qu’ils redeviennent le fer-de-lance de la transition énergétique : saisissons-la ! »
CAP SUR
L’AUTONOMIE ÉNERGÉTIQUE DANS LES DÉPARTEMENTS
D’OUTRE-MER
production locale d’énergie primaire
disponibilités totales en énergies primaires
Taux d’indépendance
énergétique
Du fait de leur contexte particulier, les régions ultramarines ont toujours eu un rôle précurseur dans le développement des énergies renouvelables. Cependant, en raison de politiques de soutien moins dynamiques (suppression de la défiscalisation, disparition ou inadaptation des tarifs réglementés pour certaines filières, irrégularité des appels d’offres, etc.) ou de contraintes encore non surmontées, leur développement s’est considérablement réduit.
Avec l’article 1er de la Loi relative à la Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV), l’État réaffirme les objectifs ambitieux qui avaient été adoptés dans le cadre de la loi Grenelle I pour les territoires ultramarins : « parvenir à l’autonomie énergétique dans les départements d’outre-mer à l’horizon 2030 avec, comme objectif intermédiaire, 50 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2020 ».
Aujourd’hui, la dépendance des départements d’outre-mer aux énergies importées est encore très forte. Atteindre l’autonomie énergétique dans ces territoires nécessitera une importante progression de la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie primaire. Pour y parvenir, il est indispensable que toutes les forces politiques, administratives et économiques de ces territoires se mobilisent.
ÉTAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES
47 %Part des transports
dans l’énergie primaire consommée dans les DOM (dont 1 million de véhicules
représentant 30 % de l’énergie primaire)
225 €/MWh Coût de production
moyen de l’électricté dans les DOM (Rapport d’activité annuel de la CRE 2014)
215€/MWhPrix moyen actuel de
l’électricité photovoltaïque avec stockage
(installations au sol et ombrières - Information de la CRE sur les réponses à l’appel d’offres solaire
avec stockage dans les ZNI - Janvier 2016)
VERS L’AUTONOMIE ÉNERGÉTIQUE
Les programmations pluriannuelles de l’énergie pour les zones non-interconnectées (PPE ZNI) actuellement en cours d’élaboration revêtent un caractère crucial pour l’avenir énergétique des territoires ultramarins et le développement des filières renouvelables, créatrices de valeurs ajoutées locales et d’emplois. Elles assurent une sécurité d’approvisionnement des territoires. L’Autorité Environnementale du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD) a récemment estimé que le projet de PPE pour La Réunion « [était] loin de permettre l’atteinte des objectifs d’autonomie énergétique prévus par la loi ». Il est à craindre que l’ensemble des exercices prospectifs se révèlent en décalage avec ces objectifs.
Chaque DOM dispose pourtant de particularités géographiques et de gisements locaux spécifiques, diversifiés et abondants, permettant d’accroître massivement la production d’énergies renouvelables.
La réflexion pour parvenir à l’autonomie énergétique doit s’articuler autour de plusieurs volets complémentaires :
L’intégration des réductions de coûts des filières renouvelables dans les exercices prospectifs en cours, en particulier le photovoltaïque, l’éolien, et surtout le stockage dont la décroissance des coûts à court et moyen terme s’annonce spectaculaire ;
Le développement de ces filières nécessite, en parallèle, l’essor rapide des réseaux intelligents afin d’augmenter fortement le seuil de pénétration des énergies renouvelables électriques variables sur les réseaux insulaires tout en garantissant la sécurité des systèmes électriques ;
L’importance des produits pétroliers importés dans le mix énergétique primaire des DOM est aussi liée au secteur des transports. Travailler à l’autonomie énergétique, nécessite de planifier des transferts d’usages ambitieux dans ce domaine, permettant de réduire la dépendance aux énergies fossiles importées, avec la diffusion massive de véhicules électriques, à biocarburants ou à hydrogène.
1 hectare de cultures énergétiques permet
de produire environ35 MWh d’électricité par an
-50 % en 5 ans
Le prix du stockage a été divisé par deux depuis 2010. Cette
baisse se poursuivra dans les prochaines années, sous l’effet
d’une industrialisation accélérée.
-73 % en 10 ans
Le prix du photovoltaïque au sol sans stockage est passé de 300 €/MWh en
2006 à 82 €/MWh en moyenne aujourd’hui. Il devrait encore baisser
de 25 % d’ici 2020, et de 45 % d’ici 2030.
Ces actions sont indissociables de la poursuite d’une politique audacieuse de maîtrise de la consommation d’énergie, notamment dans l’habitat, et du développement de nouvelles filières : la géothermie, les énergies marines (hydroliennes, installations houlomotrices, énergie thermique des mers), l’utilisation des cultures énergétiques avec la canne combustible ou d'autres variétés à pousse rapide.
De nouveaux moyens de production dédiés à des applications spécifiques (comme les SWAC, « Seawater airconditioning » ou le solaire thermique) viendront en déduction des consommations d’électricité. L’apparition des réseaux intelligents favorisera l’émergence de l’autoconsommation et modifiera profondément notre manière d’analyser la problématique de l’offre et de la demande. Ainsi, les véhicules électriques, à la fois consommateurs d’énergie lors de leurs phases de charges (principalement à partir de modules photovoltaïques), peuvent devenir un puissant outil de stockage lorsqu’ils sont reliés aux réseaux domestiques. Dans leur complexité, les réseaux de demain nous offrent de multiples possibilités et une nouvelle souplesse de fonctionnement. C’est cela, aussi, la transition énergétique !
Du fait de leur contexte particulier, les régions ultramarines ont toujours eu un rôle précurseur dans le développement des énergies renouvelables. Cependant, en raison de politiques de soutien moins dynamiques (suppression de la défiscalisation, disparition ou inadaptation des tarifs réglementés pour certaines filières, irrégularité des appels d’offres, etc.) ou de contraintes encore non surmontées, leur développement s’est considérablement réduit.
Avec l’article 1er de la Loi relative à la Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV), l’État réaffirme les objectifs ambitieux qui avaient été adoptés dans le cadre de la loi Grenelle I pour les territoires ultramarins : « parvenir à l’autonomie énergétique dans les départements d’outre-mer à l’horizon 2030 avec, comme objectif intermédiaire, 50 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2020 ».
Aujourd’hui, la dépendance des départements d’outre-mer aux énergies importées est encore très forte. Atteindre l’autonomie énergétique dans ces territoires nécessitera une importante progression de la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie primaire. Pour y parvenir, il est indispensable que toutes les forces politiques, administratives et économiques de ces territoires se mobilisent.
ÉTAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES
47 %Part des transports
dans l’énergie primaire consommée dans les DOM (dont 1 million de véhicules
représentant 30 % de l’énergie primaire)
225 €/MWh Coût de production
moyen de l’électricté dans les DOM (Rapport d’activité annuel de la CRE 2014)
215€/MWhPrix moyen actuel de
l’électricité photovoltaïque avec stockage
(installations au sol et ombrières - Information de la CRE sur les réponses à l’appel d’offres solaire
avec stockage dans les ZNI - Janvier 2016)
VERS L’AUTONOMIE ÉNERGÉTIQUE
Les programmations pluriannuelles de l’énergie pour les zones non-interconnectées (PPE ZNI) actuellement en cours d’élaboration revêtent un caractère crucial pour l’avenir énergétique des territoires ultramarins et le développement des filières renouvelables, créatrices de valeurs ajoutées locales et d’emplois. Elles assurent une sécurité d’approvisionnement des territoires. L’Autorité Environnementale du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD) a récemment estimé que le projet de PPE pour La Réunion « [était] loin de permettre l’atteinte des objectifs d’autonomie énergétique prévus par la loi ». Il est à craindre que l’ensemble des exercices prospectifs se révèlent en décalage avec ces objectifs.
Chaque DOM dispose pourtant de particularités géographiques et de gisements locaux spécifiques, diversifiés et abondants, permettant d’accroître massivement la production d’énergies renouvelables.
La réflexion pour parvenir à l’autonomie énergétique doit s’articuler autour de plusieurs volets complémentaires :
L’intégration des réductions de coûts des filières renouvelables dans les exercices prospectifs en cours, en particulier le photovoltaïque, l’éolien, et surtout le stockage dont la décroissance des coûts à court et moyen terme s’annonce spectaculaire ;
Le développement de ces filières nécessite, en parallèle, l’essor rapide des réseaux intelligents afin d’augmenter fortement le seuil de pénétration des énergies renouvelables électriques variables sur les réseaux insulaires tout en garantissant la sécurité des systèmes électriques ;
L’importance des produits pétroliers importés dans le mix énergétique primaire des DOM est aussi liée au secteur des transports. Travailler à l’autonomie énergétique, nécessite de planifier des transferts d’usages ambitieux dans ce domaine, permettant de réduire la dépendance aux énergies fossiles importées, avec la diffusion massive de véhicules électriques, à biocarburants ou à hydrogène.
1 hectare de cultures énergétiques permet
de produire environ35 MWh d’électricité par an
-50 % en 5 ans
Le prix du stockage a été divisé par deux depuis 2010. Cette
baisse se poursuivra dans les prochaines années, sous l’effet
d’une industrialisation accélérée.
-73 % en 10 ans
Le prix du photovoltaïque au sol sans stockage est passé de 300 €/MWh en
2006 à 82 €/MWh en moyenne aujourd’hui. Il devrait encore baisser
de 25 % d’ici 2020, et de 45 % d’ici 2030.
Ces actions sont indissociables de la poursuite d’une politique audacieuse de maîtrise de la consommation d’énergie, notamment dans l’habitat, et du développement de nouvelles filières : la géothermie, les énergies marines (hydroliennes, installations houlomotrices, énergie thermique des mers), l’utilisation des cultures énergétiques avec la canne combustible ou d'autres variétés à pousse rapide.
De nouveaux moyens de production dédiés à des applications spécifiques (comme les SWAC, « Seawater airconditioning » ou le solaire thermique) viendront en déduction des consommations d’électricité. L’apparition des réseaux intelligents favorisera l’émergence de l’autoconsommation et modifiera profondément notre manière d’analyser la problématique de l’offre et de la demande. Ainsi, les véhicules électriques, à la fois consommateurs d’énergie lors de leurs phases de charges (principalement à partir de modules photovoltaïques), peuvent devenir un puissant outil de stockage lorsqu’ils sont reliés aux réseaux domestiques. Dans leur complexité, les réseaux de demain nous offrent de multiples possibilités et une nouvelle souplesse de fonctionnement. C’est cela, aussi, la transition énergétique !
Les systèmes électriques insulaires présentent des singularités fortes au regard de la France métropolitaine :
Ils sont de taille réduite : en 2014, les productions électriques de la France d’outre-mer étaient comprises entre 41,4 GWh (Saint-Pierre-et-Miquelon) et 2 857 GWh (Île de la Réunion). Ces chiffres sont à comparer à ceux de la métropole : 539 100 GWh pour la même année.
Les coûts de production y sont structurellement plus élevés qu’en métropole, du fait de la composition du mix énergétique, et de l’existence de contraintes logistiques et climatiques. De plus, il est probable que les coûts augmentent en raison de l’évolution des prix des combustibles fossiles et du prix des émissions de CO2. La péréquation tarifaire (prise en compte dans la CSPE) permet aux consommateurs des ZNI de bénéficier de tarifs réglementés identiques à ceux de la métropole.
Malgré une politique de maîtrise de la demande, ces territoires ont connu une forte croissance de la consommation électrique. Cette évolution a deux causes principales : la croissance démographique et l’augmentation du taux d’équipement des ménages en matériel électrique (notamment de climatisation), même si cette dernière connaît un ralentissement ces dernières années.
LES SPÉCIFICITÉS ÉLECTRIQUES
Le mix actuel de production électrique de quatre départements d’outre-merSource : Bilans prévisionnels EDF SEI, 2015
Guadeloupe
Guyane
Martinique
Réunion 10 %
hydraulique bagasse biomasse géothermie photovoltaïque éolien biogaz Unité d’Incinération d’Ordures Ménagères (UIOM) fioul charbon
Un arrêté technique instaure un seuil maximal de pénétration des énergies variables sur les réseaux électriques, qui interdit le développement de ces moyens de production sans leur associer des dispositifs de stockage et de gestion du réseau.
Consommation d’énergie primaire et indépendance énergétique de quatre départements d’outre-merSource : OREC Guadeloupe, OREDD, OMEGA, OER
Guadeloupe Guyane Martinique RéunionConsommation d’énergie primaire
802 ktep 307 ktep 713 ktep 1 382 ktep
Part des EnR dans la consommation d’énergie primaire (indépendance énergétique)
10 % 16 % 6 % 14 %
30 %Seuil de déconnexion des EnR électriques sur le réseau
taux de pénétration maximale (hypothèses de foisonnement de 60 %) taux potentiel de pénétration maximale (hypothèses de réalisation à 100 %
de la file d’attente)
Taux de pénétration des EnR variables dans les systèmes électriques des ZNISource : EDF SEI, CRE.
Guadeloupe
34 %38 %
33 %24 %
Guyane
42 %46 %
Martinique
38 %
Réunion
25 %
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Jérôme BILLEREYPrésident de la Commission
des régions ultramarines du SER
« Le cadre de la loi, et notamment les nouvelles compétences conférées à l’État et aux Régions pour élaborer les programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE) pour les zones non-interconnectées dans une gouvernance à repenser, nous donne une chance historique d’orienter de manière décisive l’avenir énergétique des départements d’outre-mer afin qu’ils redeviennent le fer-de-lance de la transition énergétique : saisissons-la ! »
CAP SUR
L’AUTONOMIE ÉNERGÉTIQUE DANS LES DÉPARTEMENTS
D’OUTRE-MER
production locale d’énergie primaire
disponibilités totales en énergies primaires
Taux d’indépendance
énergétique